88
Électro-activation de l’acétate de potassium, du citrate de potassium et du lactate de calcium et leur utilisation dans la conservation des petits pois : impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques du produit et évaluation de l’interaction avec l’emballage Mémoire Angeline Duqueyroix Maîtrise en sciences et technologie des aliments Maître ès sciences (M. Sc.) Québec, Canada © Angeline Duqueyroix, 2017

Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

Électro-activation de l’acétate de potassium, du citrate de potassium et du lactate de calcium et leur utilisation

dans la conservation des petits pois : impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques du produit et

évaluation de l’interaction avec l’emballage

Mémoire

Angeline Duqueyroix

Maîtrise en sciences et technologie des aliments

Maître ès sciences (M. Sc.)

Québec, Canada

© Angeline Duqueyroix, 2017

Page 2: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

Électro-activation de l’acétate de potassium, du citrate de potassium et du lactate de calcium et leur utilisation

dans la conservation des petits pois : impact sur les qualités nutritionnelles et organoleptiques du produit et

évaluation de l’interaction avec l’emballage

Mémoire

Angeline Duqueyroix

Sous la direction de :

Mohammed Aider, directeur de recherche

Page 3: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

iii

Résumé

L’appertisation permet, au travers un conditionnement dans un récipient hermétique

suite à un traitement thermique, d’allonger la durée de vie de nombreux produits alimentaires.

Une fois le traitement thermique appliqué, la stérilisation pour les produits peu acides permet

de détruire les microorganismes présents, mais dégrade fortement le produit. En plus, ce

traitement est associé à un coût de production hautement significatif. De nouveaux procédés

doivent donc être développés pour pallier à ces problèmes. Dans ce contexte, l’électro-

activation combinée à un traitement thermique modéré pourrait contribuer à réduire les coûts

de production tout en assurant une qualité adéquate du produit final. En effet, l’électro-

activation combinée à un traitement thermique modéré permet de protéger le produit des

microorganismes via l’action antibactérienne des solutions électro-activées. L’effet de ce

procédé sur les qualités organoleptiques des petits-pois mis en conserve a été analysé ainsi

que les risques toxicologiques exprimés par la migration de certains minéraux spécifiques de

l’emballage métallique vers le produit. Le procédé d’appertisation a été comparé au nouveau

procédé en utilisant trois solutions électro-activées et deux différents emballages. Les

différentes analyses ont été menées chaque mois de stockage pendant trois mois. La couleur,

la teneur en vitamine C, la fermeté ainsi que la perte en matière sèche du produit dans la

saumure et la teneur en ions métalliques dans celle-ci ont été analysées. Les résultats obtenus

n’ont montré aucune différence significative en ce qui concerne la couleur, la teneur en

vitamine C, la perte de matière sèche du produit au bout de 3 mois de stockage entre les deux

procédés. Par ailleurs, ce projet a permis de montrer que la texture du produit final était plus

ferme avec le nouveau procédé utilisant l’électro-activation. En plus, il a été démontré que

l’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré a le même impact sur la

qualité du produit que l’appertisation conventionnelle. Dans les solutions électro-activées,

aucun ion métallique n’était présent à part le fer qui ne présente, cependant, pas de risque

pour le consommateur. Finalement, comme les éléments métalliques à haut risque

toxicologique comme l’étain ne migrent pas de l’emballage, l’électro-activation combinée à

un traitement thermique modéré apparaît comme une alternative potentielle au procédé

d’appertisation.

Page 4: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

iv

Table des matières

Résumé ...............................................................................................................................................iii

Table des matières ............................................................................................................................. iv

Liste des tableaux .............................................................................................................................. vi

Liste des figures ................................................................................................................................ vii

Liste des abréviations et sigles ........................................................................................................ viii

Remerciements ...................................................................................................................................x

Introduction ....................................................................................................................................... 1

Chapitre 1 : Revue de littérature ..................................................................................................... 3

1.1. La conservation ................................................................................................................. 3

1.2. Traitements thermiques appliqués lors de l’appertisation et leurs effets .................... 4

1.2.1. Les traitements thermiques ...................................................................................... 4

1.2.2. Effets du traitement thermique sur la qualité du produit ..................................... 5

1.3. L’effet barrière .................................................................................................................. 8

1.4. L’électro-activation ........................................................................................................... 9

1.4.1. Principe général ......................................................................................................... 9

1.4.2. Utilisation de l’électro-activation dans l’industrie agroalimentaire ................... 13

1.5. Effets combinés d’un traitement thermique modéré et de solution électro-activée sur

la qualité microbiologique et organoleptique du produit ........................................................ 17

1.6. Transferts entre matériaux et aliment ........................................................................... 18

1.6.1. Verre ......................................................................................................................... 18

1.6.2. Boîte en métal .......................................................................................................... 19

Chapitre 2 : Hypothèse et objectifs ................................................................................................ 34

2.1. Hypothèse de recherche ....................................................................................................... 34

2.2. Objectif principal ................................................................................................................. 34

Chapitre 3 : Matériel et méthodes ................................................................................................. 35

3.1. Matière première ............................................................................................................. 35

3.2. Obtention des solutions électro-activées ........................................................................ 35

3.3. Préparation des échantillons .......................................................................................... 37

3.4. Détermination des caractéristiques organoleptiques des petits pois .......................... 40

3.4.1. Analyse de la couleur .............................................................................................. 40

3.4.2. Analyse de la texture ............................................................................................... 41

Page 5: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

v

3.4.3. Dosage de la vitamine C .......................................................................................... 42

3.4.4. Perte de la matière sèche dans la saumure ............................................................ 44

3.4.5. Analyse en microscopie électronique ..................................................................... 44

3.5. Analyse de la migration d’éléments vers le produit (ions métalliques) ...................... 45

3.6. Analyse statistique ........................................................................................................... 45

3.7. Analyse de l’influence de la température de stérilisation sur la qualité des pois ...... 46

Chapitre 4 : Résultats et discussion ............................................................................................... 47

4.1. Obtention des solutions électro-activées ........................................................................ 47

4.2. Détermination des caractéristiques organoleptiques des petits pois .......................... 49

4.2.1. Analyse de la couleur .............................................................................................. 49

4.2.2. Effet sur la texture ................................................................................................... 53

4.2.3. Teneur en vitamine C .............................................................................................. 56

4.2.4. Teneur en matière sèche de la saumure ................................................................ 58

4.2.5. Analyse en microscopie optique ............................................................................. 60

4.2.6. Déductions générales ............................................................................................... 61

4.3. Analyse de la migration d’éléments vers le produit (ions métalliques) ...................... 62

4.3.1. Etude de la corrosion sans produit ........................................................................ 62

4.3.2. Etude de la corrosion avec les pois ......................................................................... 67

4.4. Analyse de l’influence de la température de stérilisation sur la qualité des petits pois

71

Conclusions générales et perspectives ........................................................................................... 72

Références bibliographiques .......................................................................................................... 74

Page 6: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

vi

Liste des tableaux

Tableau 1 : Caractéristiques des pois blanchis ................................................................................. 35

Tableau 2 : Ensemble des traitements .............................................................................................. 38

Tableau 3: Moyenne et écart type de la variable a* (les lettres minuscules indiquent une différence

(p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une

différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque traitement) ....................................... 53

Tableau 4: Teneur en vitamines C dans les pois transférés dans les contenants en verre et la

conserve (p≤0,05) .............................................................................................................................. 57

Tableau 5:Teneurs en matière sèche (p≤0,05) ................................................................................. 60

Tableau 6 : Teneurs en étain au bout de trois mois de stockage (p≤0,05) ....................................... 65

Tableau 7 : Teneurs en aluminium au bout de trois mois de stockage (p≤0,05) .............................. 66

Tableau 8: Teneurs en cuivre au bout de trois mois d’entreposage avec pois (p≤0,05) ................... 67

Tableau 9: Teneurs en fer au bout de trois d’entreposage avec des pois (p≤0,05) ........................... 69

Tableau 10: Teneurs en étain au bout de trois mois d’entreposage avec des pois (p≤0,05)............. 69

Tableau 11: Teneurs en aluminium au bout de trois mois de stockage (p≤0,05) ............................. 70

Tableau 12: Résultats des différentes analyses avec les trois températures (p≤0,05) ...................... 71

Page 7: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

vii

Liste des figures

Figure 1: Configuration générale d’un réacteur pour l’électro-activation de solutions aqueuses .... 12

Figure 2: Composition du fer blanc adapté de FAO et Vignes et al. (1994) .................................... 21

Figure 3: Processus de corrosion des boîtes sans vernis adapté de Xia et al. (2012) ....................... 24

Figure 4: Evolution du taux de dissolution de l’étain au cours du temps (Buculei et al., 2009) ...... 25

Figure 5 : Emplacement des solutions dans le réacteur et leur concentration (en mol/L) ................ 36

Figure 6 : Migrations des espèces chimiques dans le réacteur d’électro-activation ......................... 37

Figure 7: Chaine de fabrication des pois stérilisés ........................................................................... 38

Figure 8 : Cycle du traitement thermique théorique ......................................................................... 40

Figure 9: Sphère de la chromaticité absolue L*a*b* (Normaprint, 2011) ...................................... 40

Figure 10: Evolution du pH en fonction du temps pour la solution de lactate de calcium ............... 47

Figure 11: Evolution du pH au cours du temps pour la solution de citrate de potassium ................ 48

Figure 12 : Evolution du pH en fonction du temps pour la solution d’acétate de potassium ........... 49

Figure 13: Analyse du Chroma (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les

traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05)

entre les durées de stockage pour chaque traitement) ....................................................................... 50

Figure 14: Analyse de l’angle de nuance (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05)

entre les traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence

(p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque traitement) ........................................................ 51

Figure 15: Représentation de l’angle de nuance sur la sphère ......................................................... 52

Figure 16: Force de cisaillement en fonction du temps pour des pois à T0 ayant subi le traitement

CV ..................................................................................................................................................... 54

Figure 17: Etude de la fermeté des petits pois ayant subi différents traitements au cours du stockage

(les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de

stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour

chaque traitement) ............................................................................................................................. 55

Figure 18: Etude de la teneur en vitamine C pour les traitements au cours des 3 mois de stockage

(les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de

stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour

chaque traitement) ............................................................................................................................. 57

Figure 19: Teneur en matière sèche de la saumure pour les différents traitements au cours des 3

mois de stockage (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour

chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées

de stockage pour chaque traitement) ................................................................................................. 59

Figure 20: Coupe histologique d’un grain de pois ayant subi un traitement de stérilisation dans un

bocal en verre en présence d’acétate de potassium et stocké pendant 2 mois ................................... 61

Figure 21: Teneur en fer de la saumure pour les différents traitements au cours du temps (les lettres

minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de stockage,

les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque

traitement) ......................................................................................................................................... 63

Page 8: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

viii

Liste des abréviations et sigles

µm : micromètre

1 ppm : partie par million, ce qui est équivalent à 1 mg/kg

a* : indice de rougissement ou de verdissement

ABTS: sel d’ammonium de l’acide 2,2’-azinobis-3-ethylbenzothiazoline-6-sulfonique

AOAC: association of analytical communities

Aw : activité de l’eau

b* : indice de jaunissement ou de bleuissement

Cl2 : chlore

Cu : cuivre

DPPH: 2, 2′-Diphenyl-1-Picrylhydrazyl

e-: electron

ECCS: electrolytic chromium/chromium oxide coated steel

ETP: electrolytic tinplate

Fe: fer

g/kg/mg : gramme/kilogramme/milligramme

H+: ion hydrogène

H2O : eau

HCl : acide chlorhydrique

HOCl : acide hypochloreux

ICP : spectrométrie à plasma à couplage inductif

L* : correspond à la clarté ou luminosité

Page 9: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

ix

mA : milliampère, unité de mesure de l’intensité du courant électrique

mV : millivolt

NaCl : chlorure de sodium

NaOH : hydroxyde de sodium

O2 : dioxygène

OH- : ions hydroxydes

ORAC: Oxygen Radical Absorbance Capacity

PVC : polychlorure de vinyle

Sn : étain

TFR: tin free steel

Zn: zinc

L: low residual

MR: medium residual

M: mole/L

EDTA: Ethylenediaminetetraacetic acid

CC : citrate de potassium avec boîte en métal

AC : acétate de potassium avec boîte en métal

LC : lactate de calcium avec boîte en métal

T : témoin (NaCl avec boîte en métal)

CV : citrate de potassium avec bocal en verre

LV : lactate de calcium avec bocal en verre

AV : acétate de potassium avec bocal en verre

Page 10: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

x

Remerciements

Mes remerciements sont tout d’abord adressés à mon directeur de recherche, M. Mohammed

Aider pour m’avoir fait confiance afin de mener à bien ce projet. Sa disponibilité, sa patience

et sa bonne humeur m’ont permis de progresser sur le plan technique mais aussi personnel.

Je tiens aussi à remercier toute l’équipe et en particulier Viacheslav Liato pour ses nombreux

conseils et son aide apportée tout au long de la réalisation de ma maîtrise.

Au niveau pratique, je remercie Diane Gagnon, Céline Paquin et Jocelyne Giasson sans qui

le bon déroulement de ma maîtrise n’aurait pas été possible.

J'adresse mes remerciements aux personnes qui m'ont aidé de loin ou de près dans la

réalisation de ce mémoire.

J’adresse aussi mes remerciements à l’Université de Laval pour son accueil bienveillant et à

l’Institut Polytechnique Lasalle Beauvais pour m’avoir autorisé à poursuivre mes études à

Québec.

Page 11: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

1

Introduction

Le petit pois est un légume largement consommé au Canada. En 2008, la

consommation canadienne annuelle était de 170 g par personne (Statistique Canada, 2008).

Sa récolte s’étale de fin juillet à mi-octobre (Fondation Louis Bonduelle, n.d.). En dehors de

cette période, le petit pois frais n’est normalement pas présent sur le marché. Cependant, la

demande des consommateurs pour ce légume est présente toute l’année. Pour répondre à ce

besoin, les légumes doivent être transformés après récolte, afin de pouvoir les conserver.

Plusieurs techniques de conservation ont donc été développées au cours du temps. De nos

jours, l’appertisation est principalement utilisée pour conserver les fruits et légumes. Cette

technique fait partie des plus employées car, elle permet de conserver le produit pendant une

durée de deux à cinq ans. Cette affirmation se justifie par le volume des ventes. En 2010, les

ventes de produits transformés mis en conserve représentaient 3,1 milliards de dollars d’après

Agriculture et Agroalimentaire Canada (2015).

L’appertisation a été découverte au XVIIIème siècle par Nicolas Appert. Cette

technique est basée sur la stérilisation, dans des récipients hermétiques, de divers produits

(légumes, fruits, viande, poisson). Les récipients utilisés sont principalement en métal (boîte

de conserve) mais aussi en verre. La stérilisation est un traitement thermique qui a pour but

de détruire tous les microorganismes, y compris les spores microbiennes, les enzymes et

toxines. Cette étape est essentielle afin d’éviter toute contamination du produit ; notamment

par Clostridium botulinum. En effet, Clostridium botulinum est un microorganisme que l’on

peut retrouver dans le produit en cas de mauvaise stérilisation (Gouvernement du Canada,

2013). Une contamination par cette bactérie a des conséquences importantes sur la santé du

consommateur pouvant aller jusqu’à l’effet létal. En effet, ce microorganisme produit une

toxine appelée toxine botulique qui est une neurotoxine mortelle. Malgré une période longue

de conservation, l’appertisation présente un problème majeur. Les qualités organoleptiques

et nutritionnelles du produit sont dégradées pendant la stérilisation à cause de la haute

température appliquée. Plus spécifiquement, les protéines sont dénaturées, les

polysaccharides des parois cellulaires, les pigments et les vitamines sont également dégradés.

La texture et la couleur des légumes sont modifiées ainsi que leur quantité en

micronutriments (Laguerre, 2014). Des composées de Maillard peuvent également se former

et altérer le produit final (Richard H, 2003). Certains constituants de l’emballage peuvent

Page 12: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

2

également migrer vers le produit et donc le contaminer. Dans le cas des boîtes en métal, des

ions métalliques comme les ions ferreux peuvent migrer dans le produit et provoquer des

modifications visuelles et gustatives. Pour les bocaux en verre, aucun élément ne migre car

le verre est inerte mais certains peuvent migrer du couvercle. En plus, la température de

stérilisation influence le phénomène de migration.

Pour pallier aux problèmes de qualité rencontrés avec l’appertisation, de nouvelles

techniques doivent être développées. De nombreuses études se sont intéressées à l’électro-

activation comme barrière à intégrer dans un procédé de conservation des légumes. L’électro-

activation est un procédé basé sur l’électrochimie qui permet de modifier les propriétés

physico-chimiques des solutions en les soumettant à un courant électrique. Les solutions

obtenues sont dites électro-activées du fait qu’elles acquièrent une réactivité élevée. Dans le

cas de l’appertisation, les saumures normales sont remplacées par des saumures électro-

activées possédant un pH plus acide et un pouvoir oxydant-réducteur positif. L’utilisation de

cette saumure permet de réduire la température de stérilisation et donc d’avoir un gain

économique très notable. Donc, l’abaissement de cette température, combinée à la saumure

électro-activée, permet de protéger le produit des contaminations microbiologiques

(Delagarde, 2014; Genois, 2014; Liato et al., 2015), mais pour autant cela permet-il

d’améliorer la qualité organoleptique et nutritionnelle du produit ? Ainsi, l’objectif premier

de cette méthode serait d’obtenir un produit ayant des caractéristiques qui soient proches de

celles du produit frais. Très peu d’études se sont intéressées à ce sujet. L’étude de Genois

(2014) a montré que les haricots verts étaient plus fermes avec un traitement alliant un

traitement thermique et la saumure électro-activée que la stérilisation conventionnelle et

aucune différence de couleur n’a été observée. Les résultats obtenus sont à approfondir,

notamment en tenant compte des migrations possibles venant de l’emballage.

L’objectif principal de ce travail est de comparer l’électro-activation combinée à un

traitement thermique modéré et l’appertisation conventionnelle dans le but d’obtenir des

légumes de bonne qualité organoleptique et ne présentant pas de risque pour le

consommateur.

Page 13: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

3

Chapitre 1 : Revue de littérature

1.1. La conservation

La conservation est une notion de base dans le secteur de l’agroalimentaire qui vise à

garder un produit comestible et ayant de bonnes qualités organoleptiques et nutritionnelles le

plus longtemps possible. Pour cela, le développement de microorganismes doit être empêché.

L’action des enzymes doit être inhibée afin d’éviter de nombreuses réactions (brunissement

enzymatique, hydrolyse des lipides, etc.) (Laguerre, 2014). Des réactions chimiques telles

que la réaction de Maillard doivent être empêchées. Plusieurs procédés de conservation ont

donc été développés pour augmenter la durée de vie des produits en limitant les différentes

réactions et le développement des microorganismes. Ces procédés s’appuient sur différentes

techniques. Un traitement thermique peut être appliqué (stérilisation, pasteurisation,

réfrigération, congélation, etc.). Le produit peut subir un abaissement de l’aw (activité de

l’eau) à travers le séchage et l’évaporation. Le pH peut être abaissé (acidification,

fermentation) (Buche, 2014). Des agents de conservation peuvent être utilisés. Ces

différentes techniques peuvent être utilisées séparément ou combinées.

L’appertisation est une méthode de conservation qui a été développée par Nicolas

Appert vers 1810 (Biton, n.d.). Ce procédé de conservation repose sur deux techniques : le

conditionnement dans un récipient hermétique aux liquides, aux gaz et aux microorganismes

et un traitement thermique qui a pour but de détruire tous les microorganismes y compris les

spores, les toxines ainsi que les enzymes (DGCCRF, 2014; Industrie Canada, 2015).

L’appertisation permet donc de conserver de 2 à 5 ans à température ambiante de nombreux

produits (DGCCRF, 2014; Uppia, n.d.).

L’appertisation est un processus qui se déroule en plusieurs étapes. Une fois les

légumes réceptionnés, ils sont nettoyés et les morceaux de pierres et autres impuretés sont

enlevés. Si nécessaire, les légumes sont par la suite épluchés et calibrés. Un calibrage a lieu

notamment pour la mise en conserve des haricots verts (haricots verts extra fins, très fins ou

fins) (Uppia, n.d.). Ils sont par la suite blanchis. Le blanchiment est un traitement thermique

permettant d’inactiver les enzymes. Cette étape est essentielle lors de la mise en conserve de

légumes et est caractérisée par un couple temps-température. La durée du blanchiment est

très faible (de 90 secondes à 4 min et demie) et dépend notamment du type de produit et de

Page 14: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

4

la température appliquée. La température de blanchiment est comprise entre 85 et 96°C (A

Complete Course in Canning and Related Processes, 2015).

Après le blanchiment, les légumes sont directement transférés dans un récipient qui

peut être en métal, en verre ou en plastique. Une solution appelée saumure est par la suite

ajoutée dans la boîte. La saumure est une solution constituée majoritairement d’eau et de sel

et qui a pour but de conférer au produit une certaine saveur, de l’attendrir, de réduire la durée

du traitement thermique en facilitant les transferts thermiques et de diminuer les réactions

d'oxydation (CTA - ILO - WEP, 1990). La saumure représente un quart du volume total de

la boîte. La boîte est fermée et subit le traitement thermique. Les boîtes sont refroidies et par

la suite stockées jusqu’à leur consommation. Ce processus permet d’obtenir des produits dits

appertisés, qui sont stables microbiologiquement et ne présentant pas de danger pour le

consommateur (Valdez et al., 2008).

1.2. Traitements thermiques appliqués lors de l’appertisation et leurs effets

Les traitements thermiques constituent une barrière de protection du produit vis-à-vis

de l’environnement. Plusieurs traitements thermiques existent mais dans le cas de

l’appertisation, deux traitements thermiques peuvent être utilisés : la stérilisation ou la

pasteurisation selon le type de produit mis en conserve.

1.2.1. Les traitements thermiques

1.2.1.1. La stérilisation

La stérilisation est l’étape la plus importante du processus de fabrication des

conserves (en métal et en verre). La stérilisation correspond à un chauffage à une température

supérieure à 100 °C pendant une durée déterminée permettant de détruire tous les

microorganismes présents ainsi que les spores bactériennes (A Complete Course in Canning

and Related Processes, 2015). Lors de l’appertisation, le contenant et le contenu sont

stérilisés en même temps. La température majoritairement appliquée est de 121,1°C mais

d’autres températures peuvent être employées comme 116 ou 118°C. La température utilisée

aura une incidence sur la durée du traitement. La durée du traitement dépend de nombreux

paramètres comme la taille de la boîte, le type de produit, les microorganismes d’intérêt et le

nombre de réduction décimal considéré.

Page 15: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

5

La stérilisation est employée pour des produits ayant un pH supérieur à 4,5 comme le

foie gras, les terrines, les viandes, les plats cuisinés, les légumes et les potages (TECHNA,

n.d.). Pour que la stérilisation soit efficace, le nombre de réduction décimal doit être de 12

d’après la réglementation française. Dans ces conditions, avec une température de 121,1°C,

le temps de stérilisation est de 2,52 min lorsque l’on prend comme référence Clostridium

botulinum qui est le micro-organisme qu’il faut surveiller lors de la stérilisation. Avec cette

même température le temps passe à 12 min si le microorganisme est Clostridium sporogenes.

Le processus de stérilisation se déroule en 3 phases. La première phase correspond à la

montée en température. La deuxième phase est le chauffage à température constante. Cette

phase représente le barème de stérilisation (par exemple 121°C pendant 2,52 min). La

troisième phase correspond à la phase de refroidissement.

1.2.1.2. La pasteurisation

En présence d’un produit acide ou acidifié (pH inférieur à 4,5) la stérilisation est

remplacée par un traitement thermique moins exigent qui se rapproche de la pasteurisation.

La pasteurisation est un traitement thermique dont la température est comprise entre 65 et

100°C (UTICA, 2013). La pasteurisation est utilisée pour les jus de fruits, le lait, le cidre, le

miel, la confiture, la compote, les fruits au sirop et le concentré de tomates (TECHNA, n.d.).

La diminution de la température est liée au pH faible qui empêche la croissance des

microorganismes. En effet la plupart des bactéries ont un pH minimal de développement de

4,5. En dessous de 4,5, seuls des bactéries lactiques (pH minimal de 3,3), des formes

végétatives de bactéries pathogènes et d’altération, des moisissures, des levures, des enzymes

et des toxines sont présentes. Après traitement thermique, seules des spores bactériennes

subsistent mais ces spores sont inhibées par le pH acide (Laguerre, 2014; UTICA, 2013). Si

la pasteurisation est appliquée sur des produits non acides, ces produits devront être

conservés au réfrigérateur et la durée de conservation diminue (UTICA, 2013).

1.2.2. Effets du traitement thermique sur la qualité du produit

Le traitement thermique a des effets positifs et négatifs sur le produit. Plus la

température est élevée, plus les qualités organoleptiques et nutritionnelles du produit sont

affectées. Tout d’abord, les vitamines sont dégradées car ce sont des molécules très sensibles

Page 16: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

6

à la chaleur. Les vitamines A, D, E, C (acide ascorbique), B1 (thiamine), et B2 (riboflavine)

sont les plus sensibles en milieu acide (Awuah et al., 2007). Leur dégradation ne dépend pas

uniquement de la chaleur mais aussi de l’oxygène, de la lumière et de leur solubilité dans

l’eau. Les pigments sont aussi dégradés. La chlorophylle, les anthocyanes, les caroténoïdes

et les bétanines (présents dans la viande) sont les principaux pigments dégradés (Awuah et

al., 2007). La chlorophylle est convertie, sous l’action de la chaleur, en pheophytine puis en

pyropheophytine ce qui entraine une diminution de l’intensité de la couleur verte. Les

caroténoïdes sont quant à eux plus résistants à la chaleur que la chlorophylle. Cependant les

caroténoïdes sont transformés en 5,6-epoxides et 5,8-epoxides qui ont une intensité plus

faible (Awuah et al., 2007). Les anthocyanes qui sont des pigments rouges/ violets deviennent

marron sous l’effet de la chaleur (Awuah et al., 2007). Les traitements thermiques modifient

donc la couleur des produits (Laguerre, 2014). Cependant la disponibilité du lycopène

(présent dans la tomate) et du béta carotène augmente grâce au traitement thermique (A

Complete Course in Canning and Related Processes, 2015).

La présence de sucres et de protéines associée à une haute température entraîne la

formation de composés de Maillard (Awuah et al., 2007). La réaction de Maillard ou

brunissement non enzymatique va avoir diverses conséquences. Des molécules volatiles

apparaissent comme l’hydromethylfurfural (HMF) ou l’anhydride sulfureux. Ces molécules

peuvent être toxiques à forte dose pour l’Homme donc leurs consommations doivent être

limitées. L’HMF apparaît notamment lors de la cuisson de produits à base de céréales comme

le pain et le pain de mie (Ramírez-Jiménez et al., 2001). Des pigments bruns sont formés ce

qui est du à la formation de mélanoîdes. La formation de ces pigments modifie la couleur du

produit. Dans le cas de l’appertisation, cette modification n’est pas souhaitée alors qu’elle

l’est pour le pain de mie. Pour le pain de mie, la réaction de Maillard apporte du goût au

produit mais entraîne une perte en acides aminés (lysine, ʟ-arginine, and ʟ -histidine) et la

dénaturation des protéines (Awuah et al., 2007).

Quant aux végétaux, les parois cellulosiques sont dégradées. L’amidon peut être

gélatinisé ce qui le rend plus facile à digérer. La mastication est donc plus facile (Ramesh,

2007). La texture sous l’effet d’un traitement thermique change. La texture devient moins

ferme (Pedrosa et al., 2015). Cette perte de fermeté est liée à la perte d’eau et de molécules

à faible poids moléculaire de la cellule. La pression de turgescence diminue. Une diminution

Page 17: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

7

très importante de la fermeté est due à la solubilisation de substances pectiques, à la perte de

la pression de turgescence et à un certain degré de séparation cellulaire (Gonçalves et al. ,

2007). Les sucres et les minéraux ne sont pas affectés par un traitement thermique mais dans

le cas de l’appertisation une perte en minéraux et en sucre est observée (Pedrosa et al., 2015).

Cette perte est due au passage des éléments du produit à la saumure qui est présente dans la

boîte. Seuls des éléments solubles comme les sucres vont aussi passer du produit à l’eau. Ce

phénomène s’appelle le lessivage (A Complete Course in Canning and Related Processes,

2015). La teneur en composés phénoliques diminue lors de la stérilisation. Cependant cela

n’a pas toujours d’impact sur l’activité antioxydante. En effet d’autres composés sont formés.

Ces composés peuvent avoir des propriétés anti-oxydantes. Dans ce cas, ces composés

permettent d’obtenir un pouvoir antioxydant supérieur à celui du produit de départ (Nicoli et

al., 1999). L’augmentation du pouvoir antioxydant est associée à la formation de composés

de Maillard (Pedrosa et al., 2015).

Les protéines peuvent être dénaturées. Les protéines peuvent être affectées de deux

manières différentes. La structure primaire peut être modifiée ce qui entraîne la diminution

de la digestibilité de la protéine et sa non disponibilité. La dénaturation des structures

secondaires, tertiaires ou quaternaires améliore la biodisponibilité des protéines en favorisant

l’accès aux enzymes digestives (Awuah et al., 2007).

Le traitement thermique peut donc de nombreux impacts négatifs sur le produit mais

il permet d’inactiver les enzymes, de détruire les micro-organismes, les spores et les toxines.

Le microorganisme qui doit être absolument détruit est Clostridium botulinum. Clostridium

botulinum est une bactérie thermorésistante sporulante. Cette bactérie se développe en milieu

humide et anaérobie. Clostridium botulinum produit une neurotoxine appelée toxine

botulique. La consommation de cette toxine à travers des boîtes de conserve mal stérilisées

peut causer le botulisme (Gouvernement du Canada, 2013). Le botulisme est peu courant de

nos jours mais le risque est toujours présent. Les inhibiteurs de trypsines présents dans les

haricots verts sont des enzymes qui sont inactivées par le traitement thermique (Pedrosa et

al., 2015). Son inactivation permet d’améliorer la digestion des protéines car les inhibiteurs

de trypsines ont pour rôle d’empêcher leur digestion.

L’appertisation permet de conserver longtemps le produit grâce à un traitement

thermique. Cependant ce traitement a un coût énergétique donc économique et a des

Page 18: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

8

conséquences négatives sur la qualité du produit. Pour pallier à ces problèmes, de nouvelles

méthodes doivent être développées. Ces méthodes devront permettre d’obtenir un produit

proche de celui obtenu avec le processus d’appertisation normal (mêmes caractéristiques

organoleptiques, texturales) et étant sain au niveau microbiologique. En s’appuyant sur le

concept d’effet barrière (Leistner, 1994), la combinaison d’un autre traitement avec un

traitement thermique moins important (température de traitement plus basse) pourrait être

utilisé afin d’empêcher le développement des microorganismes. Le traitement thermique

serait combiné à l’électro-activation qui permet de modifier le pH de l’aliment. La

combinaison électro-activation avec un traitement thermique modéré pourrait assurer un gain

économique ainsi que l’amélioration de la conservation du produit. L’économie serait liée à

l’application d’un traitement thermique moins fort mais il faudrait également prendre en

compte l’énergie nécessaire pour obtenir les solutions électro-activées.

1.3. L’effet barrière

De nombreux paramètres sont employés pour la conservation des aliments (Leistner,

1994). Dans certains cas, ils sont combinés entre eux afin d’assurer la sécurité

microbiologique de l’aliment. La combinaison de ces paramètres est appelée l’effet barrière

(en anglais, hurdles technology). Leistner est le premier scientifique à avoir utilisée cette

notion. Les paramètres sont : la température (haute ou basse), le pH, l’activité de l’eau (aw),

les agents de conservation, le potentiel oxydant réducteur et la flore concurrente.

La température appliquée peut être haute ou basse. Une température haute

température supérieur à 60°C) permet de détruire ou d’inhiber les enzymes, les

microorganismes et leurs toxines. Les procédés utilisant des températures hautes sont la

pasteurisation, la stérilisation et l’appertisation notamment. Des températures basses

(température inférieure à 5°C) entraînent quant à elles le ralentissement de l'activité

cellulaire, des réactions enzymatiques et du développement des microorganismes. La

réfrigération et la congélation utilisent ce principe.

L’aw correspond à l’activité de l’eau. En diminuant l’aw, l’eau disponible dans le

produit diminue. Les microorganismes ont donc moins d’eau à leur disposition pour se

développer. Les réactions enzymatiques sont limitées. L’aw peut être diminué par l’utilisation

Page 19: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

9

de sel ou de sucre. Les procédés de séchage, de lyophilisation et de fumage notamment repose

sur l’abaissement de l’aw (Leistner, 1992).

La diminution du pH empêche le développement de certains microorganismes. Chaque

microorganisme possède un pH minimal de fonctionnement qui se situe entre 5,5 et 8. A un

pH inférieur à 4,2 très peu de microorganismes survivent (Buche, 2014).

Une flore concurrente non pathogène peut être utilisée pour conserver le produit. Ce

microorganisme va coloniser le milieu à la place de microorganismes pathogènes. Ce

paramètre est retrouvé pour la fabrication du fromage, du yaourt. Pour le yaourt, la flore

utilisée (bactéries lactiques) permet de diminuer le pH ce qui constitue une barrière

supplémentaire.

Des agents de conservation comme des conservateurs, des antioxydants sont

employés dans l’industrie afin de prolonger la durée de conservation du produit. Ce principe

est à la base de nombreux procédés de fabrication dans l’industrie agroalimentaire et de

nombreuses études s’intéressent à son application (Chauhan et al., 2014; Ena Gupta, 2013;

Gabriel, 2015; Liato et al., 2015).

1.4. L’électro-activation

1.4.1. Principe général

1.4.1.1. L’électrolyse de l’eau

L’eau est un élément de base et est un des constituants majeurs des êtres humains.

L’eau intervient dans de nombreuses réactions physico-chimiques et biologiques (U.S.

Geological Survey, 2016). Une molécule d’eau est constituée d’un atome d’oxygène et de 2

atomes d’hydrogène. De part cette structure, l’eau est une substance possédant une structure

stable ce qui limite son utilisation dans des réactions. L’électro-activation de l’eau change

son état, sa structure et ses propriétés. L’eau se retrouve dans un état thermodynamiquement

non stable ce qui la rend plus intéressante pour participer à des réactions chimiques. Les ions

hydrogènes et hydroxydes sont séparés. Les ions hydrogènes vont pouvoir réagir avec des

espèces chargées négativement tandis que les ions hydroxydes (OH-) réagiront avec des ions

chargés positivement. Son activité biologique et chimique devient donc plus importante.

L’eau obtenue par électro-activation est donc qualifiée d’eau « activée ».

Page 20: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

10

Le procédé d’électro activation de l’eau repose sur le phénomène d’électrolyse

(Shaposhnik et Kesore, 1997) et a été développé au Japon. Lors de l’électrolyse, l’eau est

soumise à un courant électrique ce qui va provoquer diverses réactions (séparation des deux

molécules de l’eau). Durant ce phénomène, deux réactions se passent simultanément : une

réaction de réduction et une réaction d’oxydation.

La réaction d’oxydation a lieu du côté de l’électrode qui est chargée positivement.

Cette électrode est appelée anode. La réaction de réduction a quant à elle lieu du côté de

l’électrode chargée négativement appelée cathode. L’anode attire les ions chargés

négativement et la cathode les ions chargés positivement lorsque le courant électrique circule

dans le système.

Au niveau de la cathode: il y a captation d’électrons (e-). Les électrons réagissent

avec les ions H+ (hydrogène) et forment un gaz qui est le dihydrogène (équation 1). La

réduction de l’eau donne quant à elle du dihydrogène et des ions OH- (hydroxyde) (équation

2) (Aider et al., 2012). Les équations représentent les phénomènes qui se déroulent au niveau

de la cathode lors de l’hydrolyse de l’eau :

2 H+ + 2e− → H2 (g) (Eq. 1)

2 H2O(l) + 2e− → H2 (g) + 2 OH− (aq) (Eq. 2)

Au niveau de l’anode, il y a libération d’électrons. L’eau est oxydée ce qui amène à

la production de dioxygène qui est un gaz ainsi qu’à des ions H+. L’oxydation des ions OH-

entraîne également la formation de dioxygène et d’eau. Les équations suivantes (3 et 4)

présentent les réactions qui ont lieu du côté de l’anode :

2 H2O → O2 (g) + 4 H+ + 4e− (Eq. 3)

4 OH- (aq) → O2 (g) + 2 H2O (l) + 4 e− (Eq. 4)

Lors de l’électrolyse de l’eau deux gaz sont formés : le dihydrogène et le dioxygène.

Les électrons obtenus du côté de l’anode servent pour la réaction de réduction au niveau de

la cathode.

La quantité de molécules d’hydrogène produite est deux fois supérieure à celle

d’oxygène. Le volume de dihydrogène est donc supérieur à celui de dioxygène pour une

Page 21: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

11

même pression et température (Aider et al., 2012). Ces réactions ont lieu au niveau de

l’interface électrolyte/électrode. Afin de pouvoir avoir lieu, cette réaction a besoin d’une

énergie importante qui est apportée par le courant électrique.

1.4.1.2. L’électrolyse d’une solution de NaCl

Le principe de l’électro-activation d’une solution de NaCl est le même que pour

l’électrolyse de l’eau. Cependant les réactions qui ont lieu sont différentes et les ions présents

ne sont pas les mêmes. Au niveau de l’anode, ou la réaction d’oxydation a lieu, les équations

suivantes illustrent les réactions s’y produisant (Huang et al., n.d.):

2 H2O → O2 (g) + 4 H+ + 4e− (Eq. 5)

2 NaCl → Cl2 + 2 e - + 2 Na+ (Eq. 6)

Cl2 + H2O → HCl + HOCl (Eq. 7)

Du chlore est produit du côté de l’anode au court de l’électro-activation du NaCl. La solution

électro-activée obtenue du côté de l’anode est une solution de HOCl (acide hypochloreux),

une solution de HCl (acide chlorhydrique) diluée.

Du côté de la cathode, les réactions suivantes ont lieu (Huang et al., n.d.) :

2 H2O + 2 e- → 2 OH- + H2 (Eq. 8)

2 NaCl + 2 OH- → 2 NaOH + Cl- (Eq. 9)

Comme pour l’eau, du côté négatif, de l’hydrogène est libéré. La solution électro-activée

obtenue est une solution de NaOH (hydroxyde de sodium) diluée.

1.4.1.3. Structure du réacteur

En pratique, l’électro-activation se déroule dans un réacteur électrochimique. Le

réacteur est constitué de deux électrodes plongées dans un électrolyte. Pour une application

agroalimentaire, l’électrode doit être inerte et insoluble dans le produit (Aider et al., 2012).

De plus l’électrode doit avoir une bonne conductivité électrique et être résistante. Ces

électrodes sont reliées à un générateur ce qui permet de soumettre la solution à un courant

Page 22: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

12

électrique. De plus, le système doit pouvoir maintenir les espèces d’intérêt du bon côté de

l’électrode. Pour cela les sections anode et cathode sont séparées. La Figure 1 présente la

configuration générale d’un réacteur.

Figure 1: Configuration générale d’un réacteur pour l’électro-activation de solutions

aqueuses

Le réacteur est composé de trois compartiments séparés par une membrane qui peut être

sélective ou non à certains ions c’est-à-dire qu’elle peut laisser passer les ions d’un

compartiment à un autre. Ces membranes permettent donc de séparer les solutions produites

au niveau de l’anode en particulier les ions de celles produites au niveau de la cathode. Le

type de membranes utilisées varie d’une étude à l’autre ainsi que la structure du réacteur et

le type d’électrode. Cependant les membranes doivent posséder certaines caractéristiques.

Les membranes doivent être chimiquement stables, avoir une faible résistance électrique, une

porosité élevée et une conductivité électrique élevée (Aider et al., 2012).

1.4.1.4. Propriétés des solutions obtenues

Quel que soit l’expérience ou l’électrolyte utilisé (eau, eau distillée, NaCl ou

NaHCO3), deux solutions sont générées. La solution générée au niveau de l’anode est appelée

anolyte. Elle est caractérisée par un faible pH (1,5 à 4,5), un potentiel oxydant réducteur (E)

supérieur ou égal à 1150mV, un taux d’oxygène dissout élevé et la présence de chlore libre

(Huang et al., n.d.). Le pH acide de la solution est lié à la libération des protons H+. Au niveau

de la cathode, la solution générée a quant à elle un pH alcalin (10 à 12), une teneur élevée en

Page 23: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

13

hydrogène dissout et un potentiel oxydant réducteur inférieur à -950 mV. On parle de

catholyte (Aider et al., 2012). Une solution ayant un fort pouvoir réducteur est obtenue du

côté de la cathode et une solution avec un fort pouvoir oxydant est obtenue du côté de l’anode.

L’électro-activation permet donc d’obtenir des solutions appelées électro-activées possédant

des propriétés physico-chimiques et biologiques particulières. Elles deviennent plus

réactives. Ces solutions sont caractérisées par leur pH, leur pouvoir oxydant réducteur et leur

saturation en oxygène. Leur pouvoir oxydant-réducteur est lié à leur pH. En contact avec des

matières organiques ou de l’eau normale, les solutions électro-activées perdent leurs

propriétés et reviennent à leur état initial (Huang et al., n.d.). Ainsi, le pH de la solution ré-

augmente. De plus leurs nouvelles caractéristiques sont plutôt stables dans le temps (Liato,

2015). L’obtention de solution électro-activée dépend de plusieurs facteurs : de la

température, de la teneur en sel et du courant électrique appliqué (Aider et al., 2012; Aït-

Aissa et Aïder, 2015).

1.4.2. Utilisation de l’électro-activation dans l’industrie agroalimentaire

L’électro-activation a de nombreuses applications en industries agroalimentaires. Les

solutions électro-activées permettent d’inactiver des toxines, des spores, des levures, des

moisissures et des bactéries. Elles sont aussi utilisées pour l’isomérisation du lactose,

l’extraction de protéines ou dans la fabrication du pain. Leurs potentiels d’utilisation sont

donc fortement intéressants.

1.4.2.1. Inactivation des microorganismes et des spores

L’électro-activation est un procédé permettant de détruire de nombreux

microorganismes. En effet les solutions électro-activées sont des puissants désinfectants. De

nombreuses études se sont intéressées à cette utilisation (Huang et al., n.d.). L’étude de Bari

et al (2003) s’est intéressée à l’effet d’eau électro-activée acide (anolyte), d’une solution de

chlore et d’eau distillée sur la destruction d’Escherichia coli O157:H7, Salmonella, et

Listeria monocytogenes à la surface de tomates. Le chlore est un composé qui est utilisé dans

l’industrie de l’eau en tant qu’antimicrobien. Les résultats ont montré que la solution électro-

activée était plus efficace que celle de la solution de chlore de concentration 200 ppm (200

mg/L) pour la destruction des 3 microorganismes. La solution électro-activée ou anolyte

possède donc des propriétés antimicrobiennes qui sont liées à la formation de chlore lors de

Page 24: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

14

l’électro-activation. L’utilisation de solution d’acétate de sodium électro-activée a un effet

antibactérien et anti-sporadique dans le cas d’une contamination par Clostridium sporogenes

(Genois, 2014). Cette action n’est valable que lorsque la solution est activée. L’action

antimicrobienne disparaît lorsque la solution revient à son état de départ (état stable) (Genois,

2014). En ce qui concerne les levures, les solutions électro-activées ont le même effet qu’avec

les bactéries engendrant ainsi destructions. Cette caractéristique des solutions électro-

activées est utilisée afin de stabiliser le vin. Une similarité d’efficacité entre la solution

électro-activée et les sulfites a été observée (Godet et al., 1999). Cependant l’action des

solutions électro-activées sur les microorganismes n’est pas totalement connue et reconnue.

Les facteurs empêchant leur développement sont le faible pH, le potentiel oxydant réducteur

positif, la présence de chlore et d’autres composés. Le pH acide empêche le développement

de la plupart des bactéries car leur pH minimal est de 4,5 environ. Un potentiel oxydant

réducteur supérieur à 1000 mV contribue à l’effet du pH acide. En effet pour les

microorganismes aérobies le potentiel redox optimal est de 200 à 800 mV et pour les

anaérobies de 200 à 400 mV (Best et al., 1985). Le bas pH peut fragiliser la membrane des

bactéries ce qui entraine l’entrée d’HOCl dans la cellule. L’HOCl va oxyder des systèmes

métaboliques de la cellule ce qui conduira à sa mort. Les solutions électro-activées entrainent

la destruction de la membrane cellulaire et la libération du cytoplasme chez Candida albicans

(Huang et al., n.d.). Le chlore, quant à lui, peut perturber la synthèse des protéines, réagir

avec des acides nucléiques, etc. Un potentiel oxydant réducteur élevé peut causer des

modifications métaboliques et des modifications de la production d’ATP (Huang et al., n.d.).

1.4.2.2. Isomérisation du lactose

L’électro-activation a été étudiée dans le cadre de l’isomérisation du lactose (Aider

and Gimenez-Vidal, 2012; Aït Aissa and Aïder, 2013). L’isomérisation du lactose a lieu en

présence d’un milieu alcalin. Le lactose s’isomérise en lactulose et en d’autres produits

dérivés. Le lactulose est dégradé très rapidement après sa formation. Le lactulose est un

saccharide utilisé dans l’industrie pharmaceutique et alimentaire (Aït Aissa and Aïder, 2013).

Une étape de filtration est nécessaire afin de séparer le lactulose des autres composés après

isomérisation. Cette étape de filtration a un coût important. Dans l’étude de Aït Aissa et Aïder

(2013), la méthode d’électro-activation a été utilisée pour obtenir une haute teneur en

Page 25: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

15

lactulose et une faible teneur en autres composés lors de l’isomérisation ; la solution de

lactose était isomérisée dans le compartiment cathodique. Les résultats ont montré que

l’isomérisation du lactose est toujours accompagnée par une faible quantité de galactose. En

excluant le lactose, la pureté du produit final en lactulose était de 96% (Aït Aissa and

Aïder, 2013). Sans exclure le lactose, la pureté du produit final en lactulose était de 31%.

Les conditions optimales d’isomérisation du lactose étaient : pH de 9.84 à 11.77 avec une

température de 22 à 32°C. La méthode d’électro-activation est donc une méthode

relativement rapide, simple et peu coûteuse pour la synthèse du lactulose (Aït Aissa & Aïder,

2013). De plus, la synthèse de lactulose se déroule à l’intérieur d’un seul compartiment et

n’est influencée que par le courant électrique et la configuration du réacteur (Aït Aissa and

Aïder, 2014).

1.4.2.3. Extraction de protéines

L’électro-activation a été utilisée pour extraire les protéines du tournesol (Nabok and

Plutahin, 2005) et du canola (Gerzhova et al., 2015). Dans l’étude de Nabok et Plutahin

(2005), l’électro-activation a permis de créer un milieu favorable à l’extraction des protéines

du tournesol (solution de pH 11) du côté de la cathode. Les protéines ont été extraites grâce

à la solution catholytique. La solution obtenue à par la suite était transférée au compartiment

anodique ce qui a entrainé la précipitation des protéines. Les protéines précipitent en

présence d’un pH faible. Cette méthode a permis d’extraire 34% des protéines contenues

dans le tourteau de tournesol. La méthode classique d’extraction des protéines est basée sur

l’utilisation de solvant chimique comme NaOH. Avec cette méthode les auteurs ont démontré

que le taux d’extraction était de 39%. Cependant cette méthode en plus d’extraire les

protéines extrait également les fibres. Le pourcentage de protéines extraites est donc inferieur

avec la méthode traditionnelle qu’avec l’électro-activation. L’électro-activation n’extrait que

les protéines. Nabok et Plutahin (2005) ont aussi démontré que l’extraction par électro-

activation peut être améliorée en contrôlant différents paramètres comme la taille des

particules de tournesol, la surface de l’électrode et le flux. L’étude menée par Gerzhova et

al. (2015) sur le colza avait pour but de comparer deux méthodes d’extraction des protéines :

la méthode traditionnelle et la méthode utilisant l’électro-activation. Pour la méthode

traditionnelle, les protéines étaient extraites grâce à une solution de NaOH. La solution

Page 26: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

16

appelée catholyte obtenue du côté de la cathode après électro-activation servait quant à elle

à l’extraction. L’extraction dans les deux cas a été réalisée sur le tourteau de canola

(« soilcake »). Cette étude se rapproche beaucoup de celle menée sur le tournesol. Les

résultats ont montré que l’utilisation de solution électro-activée est une bonne technique

d’extraction des protéines. Les protéines étaient de meilleure qualité (moins de protéines

dénaturées). L’extractabilité était supérieure avec l’électro-activation qu’avec la méthode

conventionnelle. Le rendement en protéines pourrait être amélioré en augmentant le temps

de traitement, la concentration en sel et l’intensité du courant.

1.4.2.4. Utilisation dans la cuisson de pain blanc

Nabok et Plutahin (2009)se sont intéressés à l’utilisation de solution électro-activée

pour la fabrication du pain. Pour cela, ils ont considéré que la qualité du pain dépendait des

ingrédients utilisés et notamment de l’eau. De plus, ils ont montré que la qualité de l’eau était

un élément à prendre en compte dans la fabrication du pain. De nombreux paramètres de

l’eau n’étaient pas pris en compte ce qui pouvait affecter ses fonctions biologiques et son

potentiel. Le potentiel oxydant réducteur négatif de l’eau de table était à prendre en compte.

Les solutions obtenues par électro-activation étaient caractérisées par une structure ayant une

haute qualité de résonnance. Nabok et Plutahin (2009) ont étudié l’influence des solutions

obtenues par électro-activation sur l’activation des levures de boulanger, sur les

caractéristiques physiques et chimiques du pain après cuisson ainsi que la teneur en acides

aminés. Cinq solutions électro-activées ont été utilisées. Quatre solutions (anolyte, catholyte,

« drinkable » catholyte et « drinkable » anolyte) ont été obtenues à l’aide d’une méthode

d’activation avec contact et une sans contact. Ces solutions étaient caractérisées par leur

salinité, leur potentiel oxydant réducteur et leur pH. Les levures activées par la solution de

catholyte présentaient la meilleure activité fermentaire. Pour la solution sans contact,

l’activité de la levure était légèrement moins efficace qu’avec la catholyte (Nabok and

Plutahin, 2009). L’anolyte n’avait pas complètement inhibé la fermentation même si du

chlore était présent. Le pain obtenu à l’aide de la solution avec la méthode sans contact

possédait les protéines ayant les meilleures propriétés biologiques. Le volume du pain avec

solution électro-activée était supérieur à celui avec une solution d’eau normale. Le volume

du pain était maximal avec la solution « drinkable » anolyte. Le volume du pain ainsi que

Page 27: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

17

d’autres paramètres sont meilleurs lorsque la solution d’anolyte est utilisée qu’avec de l’eau

normale.

1.5. Effets combinés d’un traitement thermique modéré et de solution électro-

activée sur la qualité microbiologique et organoleptique du produit

Récemment, (Genois, 2014)et Liato (2015) se sont intéressés à l’effet de solution

électro-activée combinée à un traitement thermique modéré sur la qualité organoleptique des

haricots verts. Dans l’étude de Genois (2014), deux méthodes ont été comparées. La méthode

classique utilisait une saumure constituée d’eau distillée et de chlorure de sodium (3%) avec

un traitement thermique de 121°C pendant 10 min. La nouvelle méthode consistait à utiliser

une solution d’acétate de potassium électro-activée avec pour traitement thermique : 95°C

pendant 12 min. Les analyses ont été réalisées à intervalle de temps régulier (tous les trois

jours) pendant 12 jours. La fermeté et la croustillance ont été mesurées à l’aide d’un

texturomètre. La matière sèche a été aussi mesurée sur la saumure afin de voir la perte de

matière sèche du produit. La couleur a été mesurée grâce à un colorimètre basé sur l’échelle

L*a*b. La vitamine C a été dosée grâce à l’adaptation de la méthode AOAC 967,21. Les

résultats de Genois (2014) ont montré que les traitements avaient un impact sur la texture du

haricot. La nouvelle méthode de conservation a permis de conserver la texture du légume. La

texture obtenue se rapprochait de celle du produit frais. La texture ne variait pas au cours du

temps. La teneur en vitamines C diminuait avec le temps mais aucune différence entre les

deux traitements n’a été observée. Aucune différence de couleur n’a été observée entre les

traitements. Le procédé combinant l’électro-activation avec un traitement thermique modéré

a permis de préserver au maximum les nutriments dans le produit (Genois, 2014). Liato

(2015) a obtenu les mêmes conclusions sur le pois et le maïs en ce qui concerne la vitamine

C.

Scheichtele (2013) s’est également intéressé à l’effet de solution électro-activée

combinée à un traitement thermique sur la qualité organoleptique de maïs et de petits pois

congelés. De récentes études se sont également intéressées à l’effet de solution électro-

activée combinée à un traitement thermique sur la destruction de microorganismes (Genois,

2014; Liato et al., 2015). Genois (2014) s’est focalisé sur le microorganisme Clostridium

sporogenes qui présente les mêmes caractéristiques (résistance aux températures élevées,

Page 28: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

18

même température optimale de croissance) que Clostridium botulinum sans être autant

toxique pour l’homme. La méthode employée dans l’étude utilisait une solution d’acétate de

sodium électro-activée caractérisée par un temps d’électro-activation de soixante min avec

une heure de relaxation soit une heure entre la fin de l’électro-activation et l’immersion des

spores. Les microorganismes ont été complétement détruits avec la combinaison solution

d’acétate de potassium électro-activée et un chauffage à 95°C. Liato et al. (2015) s’est quant

à lui focalisé sur Clostridium sporogenes et Geobacillus stearothermophilus. Les résultats

ont montré que les solutions d’électro-activation combinées à un traitement thermique

permettaient d’inhiber la croissance des spores pour les 2 types de microorganismes. Les

solutions électro-activées ont donc une action anti-sporadique. L’électro-activation combinée

à un traitement thermique modéré a permis d’obtenir un produit semblable voir meilleur en

matière de texture à celui généré avec le procédé d’appertisation classique. De plus cette

nouvelle méthode a permis de protéger le produit vis-à-vis des microorganismes. Le produit

obtenu était sain microbiologiquement et ne présentait pas de danger pour l’organisme.

Cependant l’aspect toxicologique reste à approfondir. En effet, il est nécessaire de valider

que le nouveau procédé utilisé n’engendre pas d’altération du matériau constituant la boîte

pouvant, par diffusion, contaminer le produit.

1.6. Transferts entre matériaux et aliment

L’appertisation peut être réalisée avec différents types d’emballage. Les emballages

peuvent être en verre, en métal ou en plastique. Les plus employés sont le verre et le métal

mais l’utilisation du plastique est de plus en plus importante.

1.6.1. Verre

Le verre est un matériau chimiquement inerte. Il protège le produit des gaz et des

liquides cependant le produit n’est pas protégé de la lumière (Bonhoure, 2014). Le verre

résiste moins au choc que les boîtes en métal. De plus le verre est un matériau recyclable

mais lourd. Etant inerte, des problèmes de transfert de composés de l’emballage vers le

produit ne sont pas présents. Le couvercle des bocaux en verre est généralement constitué de

métal. Si un liquide est en contact prolongé avec le couvercle il se peut qu’il y ait passage

d’éléments du couvercle à la saumure.

Page 29: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

19

1.6.2. Boîte en métal

Le métal est utilisé en agroalimentaire en tant qu’emballage sous forme de récipients

aérosols, de tubes, de plateaux, de fermetures, de couvercles et de boîtes de conserve. La

boîte de conserve est l’emballage à base de métal, le plus employé aujourd’hui. La boîte sert

à conserver divers produits comme la viande, le poisson, les fruits et légumes ainsi que les

boissons. Les boîtes de conserve sont classées selon leur dimension, leur composition, le

traitement qu’elles subissent et le vernis utilisé. Le corps de la boîte est fait principalement

d’acier mais de l’aluminium peut être employé.

1.6.2.1. Composition des boîtes de conserves

1.6.2.1.1. Boîtes en aluminium

L’aluminium est utilisé pour fabriquer des boîtes dites embouties (FAO, n.d.). Les

boîtes embouties sont constituées de deux pièces : le couvercle et le corps de la boîte. Pour

obtenir le corps, l’aluminium est découpé en rondelles qui sont par la suite soumises à l’action

d’une presse. Des coupelles sont formées (CIEMRA, 2004). Les coupelles obtenues sont

étirées afin de leur donner la forme souhaitée. Le couvercle est attaché au corps de la boîte

par sertissage. Les boîtes embouties à base d’aluminium servent principalement à

l’emballage des boissons gazeuses et des bières. Cet emballage porte le nom de cannettes.

L’aluminium peut être utilisé pur ou sous forme d’alliage. Les alliages d’aluminium

contiennent du magnésium, du fer, du manganèse, du cuivre et du zinc (Oldring and Nehring,

2007). L’aluminium est résistant à la corrosion. Une couche d’oxyde d’aluminium se forme

en présence d’oxygène ce qui lui sert de protection. Ces oxydes sont peu solubles à pH neutre.

A pH inférieur à 4,5 et supérieur à 8,5 leur solubilité augmente (Oldring and Nehring, 2007).

L’aluminium pur est attaqué par la plupart des acides dilués. L’aluminium au contact des

aliments peut être dissous. Pour éviter cette dissolution, des vernis sont appliqués. Le vernis

permet d’éviter la corrosion et la migration des éléments de l’emballage au produit. En

pratique un vernis est toujours appliqué. En absence de vernis, le taux de dissolution de

l’aluminium dépend de l’acidité du produit et de la solubilité des sels formés (Oldring and

Nehring, 2007). Comparativement à l’acier, l’aluminium permet d’obtenir un emballage plus

léger.

Page 30: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

20

1.6.2.1.2. Boîtes en acier

L’acier est utilisé pour l’emballage des aliments. Différents types d’aciers sont

utilisés : L (« low residual »), MC et MR (« medium residual ») (Mannheim, 1986). Ces

aciers diffèrent selon leur composition. L'acier L est utilisé pour les aliments acides

hautement corrosifs. L'acier MR est utilisé pour les produits qui sont peu corrosifs. Leurs

propriétés sont différentes ainsi que leur résistance à la corrosion (Mannheim, 1986). L'acier

est constitué principalement de fer (Fe) et de carbone (C) (Valdez et al., 2008). D'autres

éléments tels que le manganèse, le phosphore, le soufre, le nickel, l’aluminium, le cuivre et

le chrome peuvent être présents (DGCCRF, 2015; Total materia, n.d.). L’acier est sensible à

la corrosion. L’acier n’est donc pas utilisé seul pour les emballages en métaux. L’acier est le

plus souvent combiné à de l’étain (Sn). L’acier combiné à de l’étain est appelé fer blanc. Le

fer blanc est utilisé dans 80% des emballages alimentaires en métal (Xia et al., 2012). Le fer

blanc est obtenu en recouvrant des deux côtés la plaque d’acier par de l’étain (Bonhoure,

2014). La couche d’étain peut être appliquée par deux processus : un procédé chimique ou

un procédé électrolytique (Mannheim, 1986). Le procédé électrolytique est le plus employé.

Le fer blanc obtenu par le procédé électrolytique est désigné par les sigles ETP signifiant

electrolitic tinplate. Le procédé utilisé a une influence sur la résistance à la corrosion de la

boîte de conserve (Mannheim, 1986). Le taux d’étamage varie de 1 à 15,1g/m2. Entre la

couche d’étain et l’acier, une couche d’alliage Fe-Sn est présente. La couche d’alliage Fe-Sn

permet une meilleure adhésion de l’étain. Les couches d’acier, d’alliage Fe-Sn et d’étain

constituent les couches de base du fer blanc. A travers d’autres traitements, une couche

d’oxydes et un film d’huile sont appliqués afin d’augmenter la qualité du fer blanc (Vignes

et al., 1994). L’application d’un vernis peut être réalisée par la suite pour protéger

l’emballage, mais cette action n’est pas systématique (Figure 2).

Page 31: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

21

Figure 2: Composition du fer blanc adapté de FAO et Vignes et al. (1994)

La couche d’étain permet de protéger l’acier de l’attaque du produit et de l’atmosphère.

L’étain empêche la décoloration, la perte de flaveur du produit et la détérioration de

l’emballage (structure) (Vignes et al., 1994). La couche d’étain permet de limiter les

phénomènes de corrosion et apporte un environnement chimique réducteur. L’oxygène

présent est réduit par la dissolution de l’étain. La réduction de l’oxygène minimise

l’oxydation du produit. La perte de couleur et de flaveur est limitée (Mannheim, 1986).

Cependant l’étain ne permet pas de protéger la boîte de toutes les attaques. Le fer blanc est

donc, en fonction du produit, recouvert d’une couche de vernis. Comme pour les boîtes en

aluminium, le vernis permet de protéger le métal du produit et d’empêcher la migration

d’éléments de l’emballage au produit. Le fer blanc est employé pour la fabrication des

couvercles et des boîtes trois pièces. Les boîtes trois pièces sont constituées d’un fond, d’un

couvercle et du corps. Le corps de la boîte est formé à partir d’une plaque de fer blanc roulée.

De l’étain est utilisé pour souder la plaque ce qui permet d’obtenir un cylindre. Avant l’étain,

le plomb était utilisé pour réaliser la soudure. Le plomb est cependant un métal toxique et qui

peut s’accumuler dans le corps (Oldring and Nehring, 2007). Son utilisation a donc été

interdite. Le fond et le couvercle sont sertis au corps de la boîte (CIEMRA, 2004). Le fer

chromé est utilisé en tant qu’alternative au fer blanc. Le fer chromé est désigné par les sigles

ECCS (electrolytic chromium/chromium oxide coated steel) et TFR (tin free steel). Ce type

d’emballage permet de limiter l’utilisation de l’étain qui est un matériau couteux. La plaque

Page 32: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

22

d’acier est recouverte d’une couche de chrome, d’une couche d’oxyde de chrome et d’huile.

La couche de chrome permet d’éviter l’oxydation atmosphérique, d’améliorer l’adhésion de

vernis (Oldring and Nehring, 2007). Le TFR possède une haute résistance à la corrosion. Un

vernis doit être appliqué des deux côtés du fer chromé. Le fer chromé ne peut pas être soudé

(Mannheim, 1986). Il est utilisé pour la fabrication de boîtes embouties, des fonds et des

couvercles des boîtes de conserve. Ce métal est inapproprié pour les produits acides

(Mannheim, 1986). Trois grands types de matériaux sont donc utilisés pour la fabrication des

emballages alimentaires : l’acier (fer), l’aluminium et l’étain. Ces emballages présentent de

nombreux avantages mais interagissent avec l’aliment et l’environnement.

1.6.2.2. Attaque des boîtes de conserves alimentaires

1.6.2.2.1. Attaque externe

La boîte de conserve subit deux attaques en parallèle : une à l’intérieur et une à

l’extérieur. Sur la face externe, une oxydation à l’air a lieu (Vignes et al., 1994). Si de l’acier

est mis à nu, de la rouille se forme. La rouille n’a pas d’impact direct sur le produit mais

plutôt sur l’esthétique. L’oxydation de l’acier est évitée grâce à la couche d’étain.

L’application d’un vernis par-dessus l’étain contribue à pallier au risque de formation de

rouille (Vignes et al., 1994).

1.6.2.2.2. Attaque interne

1.6.2.2.2.1. Processus de corrosion

A l’intérieur de la boîte, la corrosion survient. La corrosion correspond à l’altération

d’un objet, d’un métal par contact avec un oxydant comme l’O2 et les ions hydroxyde (H+).

Ce phénomène s’accompagne de la production de produits de corrosion et provoque un

gonflement des boîtes, l’apparition de perforations et la modification du goût des aliments.

La corrosion est liée au contact de deux matériaux: l’étain et le fer. Ces matériaux forment

une pile qui baigne dans une solution servant d’électrolyte. Le fer et l’étain peuvent jouer à

la fois le rôle d’anode, borne positive de la pile, et de cathode, borne négative. Le rôle des

métaux dépend du potentiel d’oxydo-réduction (E°) qui est de – 0,14 V pour le couple

Sn2+/Sn et de – 0,44 V pour le couple Fe2+/Fe en solution aqueuse (Vignes et al., 1994). En

solution aqueuse, le fer sera donc préférentiellement oxydé et jouera le rôle d’anode car son

potentiel est plus élevé. Cependant, ce potentiel dépend de plusieurs facteurs dont le pH, la

Page 33: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

23

nature de l’électrolyte et l’absence d’oxygène (Vignes et al., 1994). En milieu acide

anaérobie, le fer est d’abord l’anode puis la polarité change rapidement. L’étain devient

l’anode. Une dissolution de l’étain se produit d’après la réaction suivante (Mannheim, 1986)

:

𝑆𝑛 → 𝑆𝑛2+ + 2𝑒− (Eq. 10)

Des ions et des électrons sont formés lors de la dissolution anodique. Les ions formés vont

soit migrer dans la solution soit former des sels insolubles qui vont se déposer à la surface de

la couche d’étain. L´étain dissous peut se lier à des éléments du produit. La couche d’oxyde

formée est poreuse et favorise la corrosion (Mannheim, 1986). Cette couche d’oxyde est

protectrice pour l’aluminium. Les électrons formés lors de cette dissolution interviennent

dans d’autres réactions. La dissolution de l’étain permet de protéger le fer de la corrosion

(Figure 3).

L’étain se dissout de plus en plus au cours du temps ce qui favorise l’exposition du fer.

Lorsque le fer est exposé, il est attaqué par le milieu. La réaction suivante a lieu : 𝐹𝑒 →

𝐹𝑒3+ + 3𝑒− (Xia et al., 2012). Le fer se dissout et de l’hydrogène est libéré. Le taux de

dissolution du fer est relativement faible au début du stockage de la conserve. Le taux devient

important lorsque la boîte a atteint ou a dépassé sa durée de vie. En milieu acide aérobie, le

fer est l’anode. Le fer se dissout et entraîne la libération d’hydrogène. Le passage d’ions

ferreux dans la solution provoque une modification du goût de l’aliment (Buculei et al.,

2009). Le risque de perforation de la boîte est important. La corrosion par piqure peut dans

cette configuration avoir lieu. La corrosion par piqure correspond à l’attaque de la couche

passive qui se propage en profondeur. La corrosion par piqure apparaît lorsque le produit

contient des accélérateurs de corrosions. Des produits avec des acides acétique ou

phosphorique, contenant des résidus de cuivre (Patrick, 1976) et de nickel et contenant des

composés soufrés favorisent la corrosion par piqure (Mannheim, 1986). La conserve de

choucroute est confrontée au fait que le fer joue le rôle d’anode (FAO, n.d.).

Page 34: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

24

Figure 3: Processus de corrosion des boîtes sans vernis adapté de Xia et al. (2012)

1.6.2.2.2.2. Taux de dissolution de l’étain

Le taux de dissolution de l’étain évolue au cours du temps (Figure 4). Trois phases

sont observées. La première phase est associée à un taux de dissolution élevé. Beaucoup

d’étain est dissout. Le taux et la durée de cette étape dépendent du type de produit et des

paramètres du procédé. La durée est de 4 à 15 jours. Mathématiquement, le taux de

dissolution de l’étain est caractérisé par un polynôme de degré 3 qui s’écrit de la façon

suivant : [Sn2+] = A0 + A1t+ A2t2+ A3t

3 avec t correspondant au temps de stockage et [Sn2+]

à la concentration d’étain dissous (Mannheim, 1986). La deuxième étape est la plus longue

et lente. Elle dure de 18 mois à deux ans. Le taux de dissolution de l’étain est constant. La

dissolution de l’étain provoque l’élargissement des pores déjà présents et la formation de

rayures provoquant l’exposition de l’acier. L’acier peut être corrodé plus facilement. Les

cellules galvaniques prolifèrent. Cette étape est décrite par une équation mathématique

linéaire de type : [Sn2+]= a +b*t (Mannheim, 1986), les constantes a et b dépendantes du

produit et de la température. Lors de la troisième étape, une surface importante d’acier est

Page 35: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

25

exposée. Le haut taux de dissolution de l’étain est associé à un haut taux de dissolution de

l’acier. L’hydrogène s’accumule. Ce phénomène est le moins important car il intervient

lorsque la durée de vie du produit est à sa fin (Mannheim, 1986).

Figure 4: Evolution du taux de dissolution de l’étain au cours du temps (Buculei et al., 2009)

Cette évolution du désétamage (dissolution de l’étain) est caractéristique de certains produits

contenant de l’acide citrique, de produits à base de fruits à noyau et la plupart des produits à

basse teneur en acide (Mannheim, 1986). Dans certains cas le processus de corrosion est

modifié. Un désétamage rapide peut se produire. Ce type de désétamage est lié à une couche

d’étain trop fine, à un produit très corrosif et à la présence de certaines molécules favorisant

la corrosion. L’étain est anodique mais sa dissolution est très importante. L’étain est

directement attaqué. Le désétamage rapide est lié à la présence de nitrates et à un pH inférieur

à 6 (Patrick, 1976). Certains colorants, anthocyanes, phosphates et acides favorisent le

désétamage rapide (Blunden and Wallace, 2003). Ce désétamage rapide réduit la durée de

vie de la conserve. L’acier est plus rapidement attaqué et de l’hydrogène est libéré. Le risque

de perforation et de gonflement est important. Un desétamage partiel peut avoir lieu. Ce

désétamage est rare mais provoque la création d’anode localisé au niveau de l’acier exposé.

Le fer se dissout. De l’hydrogène est libéré. Ce mode de corrosion se produit lorsque le fer

blanc est de qualité inférieure ou que les produits mis en conserve sont des prunes ou du

nectar de poires (Mannheim, 1986).

Page 36: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

26

1.6.2.2.2.3. Moyens de lutte contre la corrosion

Pour limiter l’attaque de la boîte des vernis sont appliqués. Le vernis apporte une

protection contre la corrosion et la décoloration du métal. Le vernis permet d’empêcher la

formation du courant électrique entre les deux métaux. De plus, le vernis sert de protection

contre les gaz, les vapeurs, les liquides et les ions. Le vernis doit être dépourvu de substances

toxiques, adhérer facilement au métal, ne pas affecter le produit, être résistant à la stérilisation

et au soudage. Des résines comme le polyester, l’epoxy-phenolique sont employés en tant

que vernis. Cependant un vernis mal posé permet au phénomène de corrosion de se dérouler.

L’étain à travers les imperfections du vernis (trou) va être attaqué (Xia et al., 2012). Le taux

de dissolution de l’étain est dans ce cas très faible. Au cours du temps ces pores vont

s’agrandir. Du vernis va se détacher de la surface. La surface d’étain exposé au milieu

corrosif devient plus importante. L’acier est par la suite dissout par le milieu entrainant la

libération d’hydrogène (Xia et al., 2012). La corrosion dépend du vernis utilisé. La corrosion

dépend de l’épaisseur du vernis, de son adhésion à la surface métallique, de sa continuité

(zone avec ou sans vernis) et de sa flexibilité (Valdez et al., 2008). L’épaisseur du vernis

varie de 4 à 6 µm pour les produits non agressifs et de 8-12 µm pour le concentré de tomates

(FAO, n.d.). L’adhérence du vernis est testée grâce à un test de pelage qui permet de mesurer

la force nécessaire pour soulever du métal le vernis (FAO, n.d.). Ce test permet d’identifier

les vernis inefficaces mais ne permet pas de connaitre leur comportement à long terme.

1.6.2.3.. Facteurs influençant la corrosion

1.6..2.3.1. Temps et température de stockage

Le taux de dissolution de l’étain est influencé par la température de stockage ainsi

que la durée. Plus le temps de stockage est long, plus le taux d’étain dissous est élevé (Buculei

et al., 2009). Un taux d’étain dissous élevé est indicateur de la fin de vie d’une conserve. Plus

la température est élevée plus les réactions chimiques se déroulent rapidement donc plus la

corrosion est importante. Dès que la température augmente de 10°C, la vitesse de réaction

double (FAO, n.d.). La concentration d’étain dissous dans une boîte stockée à une

température autour de 40°C est plus élevée que celle d’une boîte stockée à une température

de 10 °C pendant la même durée (FAO, n.d.).

Page 37: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

27

1.6.2.3.2. Durée et température de transformation

Une température élevée de stérilisation ainsi qu’un temps de traitement élevé

augmentent la dissolution de l’étain (FAO, n.d.). Un mauvais cycle de refroidissement et de

séchage influence la corrosion. La température de refroidissement normale est de 35 à 38°C

(FAO, n.d.). A une température inférieure, les boîtes risquent de ne pas sécher correctement

et provoquer la formation de rouille à l’extérieur de la boîte. Un mauvais refroidissement

favorise l’altération du produit par des bactéries thermophiles d’où l’altération du goût du

produit.

1.6.2.3.3. Le poids de la couche d’étain

L’épaisseur de la couche d’étain influence le taux maximum d’étain qui peut être

dissout. Le taux de dissolution est plus important lorsque la couche d’étain est fine. Une

couche d’étain fine réduit l’espérance de vie de la boîte de conserve. Le fer risque d’être

attaqué par la suite plus rapidement. Une couche d’étain épaisse protège plus longtemps

l’acier de la corrosion.

1.6.2.3.4. Le type et la composition du produit (pH, acidité)

La valeur du pH et l’acidité ont une influence sur le taux de dissolution de l’étain.

Une chute brutale du pH entraîne une modification du comportement corrosif et de la

dissolution de l’étain (FAO, n.d.). Le pH critique se situe entre 2,5 et 3,5 (Mannheim, 1986).

La présence de certains acides organiques a une influence sur la corrosion. L’acide acétique

est particulièrement agressif au contact de l’étain. L’étain est aussi attaqué par l’acide

oxalique, tartrique, citrique, malique et lactique (Gire, 1930). La concentration en acide n’a

pas d’influence sur la corrosion. Le type d’acide organique par contre influence la corrosion

(Gire, 1930). Les acides organiques seuls sont moins corrosifs que lorsqu’ils sont en solution

comme dans un jus de fruit. D’un autre côté, les acides organiques et pigments peuvent se

complexer aux métaux et donc limiter le phénomène de corrosion (Gire, 1930).

1.6.2.3.5. Présence de composés de soufre

Les composés de soufre sont à l’origine de problèmes de corrosion dans les boîtes en

fer blanc nu. Les légumes comme les pois, les haricots et le maïs contiennent des composés

Page 38: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

28

de soufre (Coles et al., 2003). La réaction des composés de soufre avec le fer blanc va

provoquer l’apparition d’une coloration violette noire sur la couche d’étain. La coloration

formée ne présente pas de danger mais peut amener à la modification de la vitesse de

dissolution de l’étain (FAO, n.d.; Mannheim, 1986).

1.6.2.3.6. Présence de nitrates

Le nitrate est un accélérateur de corrosion qui est contenu dans l’aliment et en

particulier les produits végétaux, par les ingrédients comme l’eau et le sucre et via des

contaminants (résidus de fertilisants) (Patrick, 1976). Les haricots verts, les épinards, les

navets, les laitues, les betteraves et les radis contiennent une certaine quantité de nitrates

(Patrick, 1976). Les nitrates agissent sur la corrosion lorsqu’ils se trouvent sous la forme

d’ammoniac. La réaction de transformation des nitrates en ammoniac utilise les électrons qui

ont été libérés lors de la dissolution de l’étain. Les nitrates se transforment en nitrites. La

réaction est lente. Les nitrites se transforment par la suite en ammoniac rapidement

(Mannheim, 1986).

4𝑆𝑛 → 4𝑆𝑛2+ + 8𝑒− (Eq. 11)

𝑁𝑂3 + 2𝑒− + 𝐻+ → 𝑁𝑂2− + 𝐻2𝑂 (Eq. 12)

𝑁𝑂2− + 6𝑒− + 6𝐻+ → 𝑁𝐻4 + 2𝐻2𝑂 (Eq. 13)

En présence d’ammoniac un desétamage rapide se produit. La présence de 10ppm de nitrates

augmente la dissolution de l’étain de 2 à 3 fois et la dissolution du fer de 5 à 10 fois

(Mannheim, 1986). Dans une boîte de 400 g, 10 mg de nitrate va réagir pour donner environs

80 mg d’étain ce qui correspond à une concentration d’étain dans le produit de 200 ppm

(FAO, n.d.). La concentration en nitrates a donc un effet sur la corrosion. Le pH a une

incidence sur l’action des nitrates sur la corrosion. L’action corrosive des nitrates n’a lieu

qu’à pH inférieur à 6 (Patrick, 1976). La teneur en nitrates peut être limitée en utilisant des

semences, des variétés n’accumulant pas de nitrates, en contrôlant l’utilisation de fertilisants

(Mannheim, 1986). L’effet des nitrates peut être évité en appliquant un vernis à l’intérieur de

la boîte, en augmentant le pH quand cela est possible et en utilisant des inhibiteurs de

corrosion (Mannheim, 1986).

Page 39: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

29

1.6.2.3.6. La présence d’oxygène dans la boîte operculée

L’oxygène est un accélérateur de corrosion qui est sous forme dissoute dans le produit

ou dans l’espace libre en haut de la boîte (Mannheim, 1986). Cet oxygène doit être éliminé

afin de limiter la corrosion. L’élimination est possible par différents processus comme le

remplissage sous vide ou le remplissage à chaud. Le taux d’oxygène consommé est haut au

début du stockage puis diminue au cours du temps. Le taux de disparition dépend de la

concentration initiale, du milieu dans la boîte, de la taille de l’espace vide, de la température

de remplissage, du type de produit et de l’emballage (Mannheim, 1986). Plus le taux

d’oxygène initial est élevé plus la corrosion est favorisée et la dissolution de l’étain est

précoce. La présence d’oxygène empêche l’accumulation de l’hydrogène. L’oxygène est

dissous selon la réaction suivante (Mannheim, 1986):

𝑂2 + 4𝐻+ + 4𝑒− → 2𝐻20 (Eq. 14)

Les électrons utilisés proviennent de la dissolution anodique du métal.

La solubilité de l’oxygène est faible dans les solutions concentrées et visqueuses (Mannheim,

1986). L’action corrosive est donc limitée par une faible diffusivité.

1.6.2.3.7. La présence de chlore

Le chlore est un composé utilisé en tant qu’agent antimicrobien et qui favorise la

corrosion (Ayebah and Hung, 2005). Le chlore est retrouvé dans les solutions électro-activées

ayant comme caractéristiques un pH faible et un potentiel oxydant réducteur positif élevé

(pouvoir oxydant). Ces solutions sont obtenues par électrolyse et récupérées du côté de

l’anode du réacteur. Peu d’études se sont intéressées à l’effet de solutions électro-activées

sur la corrosion des métaux. L’étude d’Ayebah et al (2005) s’est intéressée à l’effet d’eau

électro-activée, d’une solution de chlore, d’eau déionisée et d’une solution d’eau électro-

activée modifiée sur l’acier, l’acier inoxydable, l’aluminium, le cuivre et le PVC

(polychlorure de vinyle). L’eau électro-activée est caractérisée par un pH faible et une

certaine concentration en chlore et la solution d’eau électro-activée modifiée par un pH élevé

mais avec une concentration en chlore constante (identique à celle de l’eau électro-activée).

Page 40: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

30

Les résultats ont montré que la corrosion dépend de l’environnement (solution) et de la

résistance du métal. L’acier est le moins résistant des matériaux. L’acier inoxydable est

résistant à toutes les solutions. L’eau électro-activée peut donc être utilisée sur l’acier

inoxydable comme désinfectant. Cependant, l’eau électro-activée a provoqué des piqures sur

l’acier, le cuivre et l’aluminium. L’eau électro-activée modifiée a agi sur les métaux mais

d’une manière moins agressive. Le chlore agit sur les métaux. Combiné à un pH bas, l’action

du chlore sur les métaux est plus importante (Ayebah and Hung, 2005). Liato (2016) s’est

intéressé à l’effet de solution électro-activée sur la migration d’ions métalliques de boîtes de

conserve. Les boîtes de conserve étaient en fer blanc émaillé. La teneur en ions métalliques

a été déterminée par ICP (spectrométrie à plasma à couplage inductif). Les solutions électro-

activées acides (pH faible et potentiel d’oxydo-réduction +900 à +1200) réagissent avec les

boîtes d’où la présence de zinc, de fer et de cuivre dans la solution. Aucune migration d’étain

n’a été observée avec des solutions électro-activées acides ou neutres. Les solutions électro-

activées alcaline (pH>10 et potentiel d’oxydo-réduction négatif) ne sont pas réactives d’où

une absence de migration d’ions Zn, Fe et Cu. Les solutions électro-activées alcalines sont à

l’origine de migration d’étain. La corrosion observée est restée dans les limites autorisées

(Liato et al., 2016).

1.6.2.4. Caractéristiques des métaux dissous

1.6.2.4.1. L’étain

L’étain est présent sous trois formes: sous forme de métal (Sn), sous forme divalente

(Sn2+) et sous forme tetravalente (Sn4

+). La forme sous laquelle se trouve l’étain a une

influence sur la réponse toxicologique suite à son ingestion (Blunden and Wallace, 2003). La

nature des espèces présentes ainsi que leurs concentrations varient selon le type d’aliment

(Blunden and Wallace, 2003). Le pH a une influence sur les espèces présentes (Blunden and

Wallace, 2003). A un pH supérieur à 2, l’étain divalent va former de l’hydroxyde d’étain

(Sn(OH)2) qui est très peu soluble. L’étain divalent peut former des complexes avec d’autres

éléments. Des complexes stables sont obtenus avec l’acide citrique, tartrique et oxalique ainsi

que les alcools, le chlore, les esters et les acides gras (Blunden and Wallace, 2003). La

quantité d’étain sous forme divalente est donc faible. L’étain se fixe aux fibres et aux

pectines. La liaison étain-aliment est difficile à rompre (Blunden and Wallace, 2003). L’étain

Page 41: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

31

est dit organique lorsqu’il est lié à un carbone et non organique sans liaison avec un carbone.

La biodisponibilité et la toxicité de l'étain dans les aliments dépend de la quantité ingérée,

mais aussi d’autres facteurs comme le pH, sa forme organique ou inorganique et la solubilité

(Blunden and Wallace, 2003). L’étain est très peu absorbé au niveau du tractus digestif.

L’étain est majoritairement éliminé par les fèces et les urines (Harper et al., 2005). L’étain

n’est pas un métal toxique mais provoque des perturbations. L’étain inorganique en forte

quantité semble provoquer une irritation gastro intestinale (Blunden and Wallace, 2003; Xia

et al., 2012). Un effet sur l’individu apparaît lorsque la concentration en étain est élevée : de

250 à 2000mg/kg. Les troubles digestifs se manifestent par de la nausée, des crampes

abdominales, des vomissements, un mal de tête, de la diarrhée et de la fièvre (Coles et al.,

2003) . Une anémie et des problèmes au niveau du foie et des reins peuvent avoir lieu (Harper

et al., 2005). La période d’incubation est de 15 à 30 min et les symptômes durent d’une demi-

heure à trois semaines (Barker and Runte, 1972). L’effet de l’ingestion de l’étain inorganique

varie en fonction des individus et des études (Blunden and Wallace, 2003). Les effets liés à

l’ingestion d’étain organique dépendent du composé qui est lié à l’étain. Une irritation des

yeux et de la peau, une irritation respiratoire, des effets gastro-intestinaux et des problèmes

neurologiques peuvent apparaître à la suite d’une exposition pendant une courte période à de

hautes concentrations de composés d’étain organique (Harper et al., 2005). Les résultats

obtenus sont à contraster, car peu d’études se sont intéressées à l’effet toxique de l’étain et

chaque étude ne tire par les mêmes conclusions. L’exposition de la population à l’étain se

fait via l’alimentation, via la consommation de produits contenus dans des boîtes de conserve

non vernies (Harper et al., 2005). La quantité d’étain ingérée via la consommation d’aliments

en conserve (sans boissons) chez la population française est de 2,7mg par jour soit 0.04 mg/kg

de poids corporel et par jour (Biégo et al., 1999). De l’étain est apporté aussi par la

consommation de fruits. L’apport supplémentaire est de 109,1 µg d’étain par jour (Rojas et

al., 1999). D’après une étude anglaise de 1994, les boîtes de conserve de légumes contribuent

à 66% et les fruits à 31% de la prise totale d’étain de 2,4 mg par jour (MAFF, 1997). La

quantité d’étain pouvant être ingérée par semaine, sans que cela ne provoque des risques à

long terme, est de 14mg/kg soit 2mg/kg par jour (Blunden and Wallace, 2003). La teneur

maximale d’étain inorganique autorisée dans les boîtes est de 200mg/kg (DGCCRF, 2009).

Dépassée cette limite les aliments ne sont plus autorisés à être sur le marché. Cette valeur de

Page 42: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

32

200mg/kg permet également de déterminer la durée de vie maximale des boîtes de conserve.

Passée la date limite, le taux d’étain inorganique doit être inférieur à la limite (DGCCRF,

2009).

1.6.2.4.2. Le Fer

Le fer est un élément essentiel qui est présent sous trois formes : sous forme de métal,

sous forme Fe2+ et sous forme Fe3+. Les besoins en fer varient selon l’âge et le sexe des

individus. Les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées ont besoin de plus de fer.

Les apports nutritionnels recommandés pour les Canadiens indiquent que, chez les adultes,

les hommes ont besoin de 8 mg de fer par jour, les femmes, de quatorze mg de fer par jour.

Une carence en fer peut avoir diverses conséquences sur la santé comme une insuffisance du

développement mental et de l’activité chez l’enfant. L’apport journalier en fer est d’environ

17,6 mg. L’apport en fer permet de couvrir facilement les besoins. Le fer peut être apporté

par l’air, l’eau et l’alimentation. L’apport de fer via l’alimentation est le plus important avec

l’eau. La teneur en fer varie selon les aliments. Les céréales (0,0295 mg/g) et la viande

(0,0262 mg/g) sont les groupes d’aliments ayant le plus haut taux de fer (Santé Canada,

1987). D’autres aliments possèdent du fer mais en moindre quantité (inférieur à 0,020 mg/g).

Pour les aliments enrichis en fer ou cuits dans des ustensiles en fer comme les boîtes de

conserve la teneur en fer peut être supérieure (Santé Canada, 1987). Une teneur élevée en fer

rend impropre le produit car cela lui confère un mauvais goût (Mannheim, 1986).

L’absorption du fer dépend de la quantité et de la forme chimique du fer, des réserves de

l’organisme en fer et de la présence d’autres substances comme le calcium et les phosphates

(Santé Canada, 1987). L’absorption varie selon l’âge et le sexe. Le pourcentage d’absorption

du fer est bas car le fer est recyclé par l’organisme. Le fer apporté par l’alimentation est

majoritairement éliminé par les fèces. L’ingestion de grandes quantités de fer peut provoquer

une hémochromatose qui est liée à une accumulation excessive de fer dans l’organisme

(absorption trop importante de fer venant de l’alimentation). Cette accumulation provoque

des lésions tissulaires. Cette maladie n’apparaît pas après une prise alimentaire importante.

Cette maladie est le plus souvent héréditaire. Le fer d’origine alimentaire ne présente donc

pas de toxicité. Son absorption régulée empêche aux organes d’être exposés à une forte

concentration en fer (Santé Canada, 1987). Une concentration maximale acceptable n’est pas

Page 43: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

33

nécessaire. Le fer et l’étain sont les deux principaux éléments qui migrent de la boîte de

conserve. Les quantités observées dans les produits ne semblent pas avoir de conséquences

sur la santé du consommateur. D’autres métaux peuvent migrer mais cela dépendra de la

composition particulière de la boîte de conserve (cuivre, aluminium, zinc…).

Page 44: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

34

Chapitre 2 : Hypothèse et objectifs

2.1. Hypothèse de recherche

L’hypothèse qui a été définie à partir de la recherche bibliographique est la suivante :

« L’utilisation de saumures électro-activées combinées à un traitement thermique modéré

permet d’avoir des petits pois dont la qualité organoleptique et nutritionnelle est meilleure

que celle obtenue avec le procédé traditionnel quel que soit le type d’emballage ».

2.2. Objectif principal

L’objectif principal de cette étude est de comparer l’impact de l’utilisation de solutions

électro-activées combinées à un traitement thermique modéré avec la stérilisation

conventionnelle sur la qualité organoleptique et nutritionnelle des petits pois en conserve

ainsi que l’interaction avec l’emballage par la mesure de la migration ionique vers le produit.

Cet objectif se décline en plusieurs objectifs spécifiques qui sont :

1. Produire et étudier les propriétés des solutions électro-activées à base d’acétate de

potassium, de citrate de potassium et de lactate de calcium ;

2. Déterminer les caractéristiques organoleptiques des petits pois en fonction du

traitement et du type d’emballage utilisé;

3. Analyser l’influence des conditions de stérilisation sur la qualité des petits pois en

fonction du traitement et du type d’emballage utilisé;

4. Analyser la migration d’ions métalliques vers le produit (fer, étain) en fonction du

traitement et de l’emballage utilisé.

Page 45: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

35

Chapitre 3 : Matériel et méthodes

3.1. Matière première

La matière première principale est le pois. Pour limiter l’hétérogénéité de la matière

première, les pois surgelés ont été achetés chez le même distributeur local et la même marque

a été utilisée. Les pois ont été stockés au congélateur (-18°C) jusqu’à leur utilisation. Le

Tableau 1 présente les caractéristiques des pois blanchis. Les pois blanchis servent de

référence afin de déterminer l’impact du traitement thermique sur le produit.

Tableau 1 : Caractéristiques des pois blanchis

Paramètres calculés Valeurs

Teneur en vitamine C (mg/g) 22,14 ± 0,33

Fermeté (kg) 5,13 ± 0,67

L 45,32 ± 2,73

a* -23,18 ± 1,54

b* 29,60 ± 4,23

3.2. Obtention des solutions électro-activées

Trois types de sels sont étudiés : le lactate de calcium, le citrate de potassium et

l’acétate de potassium. Chaque sel a été mélangé à de l’eau distillé. Le mélange sel-eau

distillée constitue les solutions à électro-activer. Ces solutions sont placées du côté de l’anode

du réacteur chimique. La concentration des solutions du côté anodique est de 0,04 M. Le

compartiment central est quant à lui constitué de la même solution que celle du compartiment

anodique mais avec une concentration de 0,25 M ou de 0,5 M. Du côté de la cathode une

solution de NaCl de concentration 0,25 M est utilisée. La Figure 5 montre la disposition des

différentes solutions dans le réacteur. Seules les solutions obtenues du côté de l’anode sont

utilisés dans la suite de l’expérience.

Page 46: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

36

Figure 5 : Emplacement des solutions dans le réacteur et leur concentration (en mol/L)

Le réacteur d’électro-activation est constitué de trois compartiments : un

compartiment relié à l’anode, un compartiment central qui sert de pont salin et un

compartiment relié à la cathode. Chaque compartiment contient un volume de 250 mL et ces

parois sont constituées de plastique. Les trois compartiments sont séparés par des membranes

échangeuses d’ions. Selon la position des membranes le mouvement d’ions est différent.

Entre le compartiment central et l’anode une membrane échangeuse d’anions (MA-40) est

utilisée et entre le compartiment central et le compartiment de la cathode une membrane

échangeuse de cations (MK-40) a été insérée. Les deux membranes proviennent du même

fabricant (Shekina-azot, Shekina, Russie). Dans les compartiments anodique et cathodique

des électrodes y sont insérées et sont par la suite reliées au générateur. Le courant circule

donc du générateur à l’électrode. Du côté de l’anode, une électrode en titane est utilisée car

ce métal est résistant à la corrosion. Pour le coté cathodique une électrode en acier inoxydable

est employée. Ce courant électrique est à l’origine des réactions chimiques (Figure 5) et

entraîne donc la modification des propriétés des solutions (pH, potentiel oxydant réducteur).

Les trois sels une fois obtenus sont soumis à l’électro-activation. Pour chaque sel les

réactions chimiques se produisant sont différentes. La Figure 6 illustre les réactions se

déroulant dans les différents compartiments durant l’électrolyse pour la solution de lactate

de calcium.

Page 47: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

37

O2 Ca2+

Lactate -

H+

Ca2+

Lactate -

H2

Na+

Cl-

Figure 6 : Migrations des espèces chimiques dans le réacteur d’électro-activation

Dans le compartiment anodique le lactate chargé négativement (lactate -) réagit avec les ions

H+ donnant naissance à de l’acide lactique. Pour l’acétate de potassium, de l’acide acétique

est formé du côté anodique et pour le citrate de potassium de l’acide citrique est obtenu. La

formation de ces acides va avoir pour conséquence la diminution du pH de la solution.

L’objectif est d’obtenir des solutions anodiques ayant le pH le plus faible possible. Un pH de

3,4 est souhaité. Pour cela l’évolution du pH au cours du temps a été mesurée à l’aide d’un

pH-mètre (PC 700 series benchtop meter) en faisant varier l’ampérage. Des ampérages de

300 mA, de 500 mA et de 800 mA ont été étudiés. 300 mA a été choisi car il s’agit d’une

valeur d’ampérage relativement faible ce qui permet de limiter la consommation énergétique.

Cependant, le phénomène d’électro-activation se déroule lentement. L’ampérage a donc été

augmenté (500 mA ou 800 mA) afin de voir si la durée du traitement été raccourci. Le pH a

été mesuré toutes les dix min. L’expérience a été réalisée en triplicata.

3.3. Préparation des échantillons

Une masse de 1000 g de pois a été placés dans un autocuiseur pendant 15 min. Cette

étape avait pour but de décongeler le produit. Les pois blanchis ont par la suite été placés

dans les récipients (boîte de conserve et/ou bocaux de verre). La saumure préalablement

chauffée (60 ± 1°C) a été ajoutée aux pois dans les récipients. La saumure représente environ

un quart du volume des contenants et correspond aux trois solutions (sels plus eau distillée)

qui ont été électro-activées. Les récipients ont été scellés hermétiquement. Pour les boîtes de

conserve, une sertisseuse (Dixie UVG6MD, USA) a été utilisée. Le remplissage à chaud des

Page 48: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

38

récipients a permis l’élimination de l’oxygène du contenant. Après fermeture, la stérilisation

a été réalisée. La stérilisation a eu lieu dans une enceinte horizontale non rotative (Gebr.Stork

and Co. In., Amsterdam, Holland). A la fin de la stérilisation, les produits ont été refroidis,

séchés et stockés à température ambiante (20 ± 1°C) et à l’abri de la lumière jusqu’à leur

analyse. La Figure 7 présente la chaine de fabrication pour chaque échantillon.

Figure 7: Chaine de fabrication des pois stérilisés

La température de stérilisation étudiée était de 95°C. Trois saumures différentes étaient

utilisées. Les saumures correspondaient aux solutions électro-activées obtenues

précédemment c’est-à-dire les solutions d’acétate de potassium, de citrate de potassium et de

lactate de calcium électro-activée. Ces solutions sont caractérisées par un pH acide et un

potentiel oxydant réducteur positif. Deux types de contenants ont été employés : bocaux de

verre et boîtes de conserve de base utilisées pour la mise en conserve de sirop d’érable. Six

traitements différents ont donc été étudiés (Tableau 2).

Tableau 2 : Ensemble des traitements

Traitements

Contenant Saumure Abréviations

Blanchiment

Remplissage

Sertissage

Stérilisation

Refroidissement

A la vapeur

(1kg pendant 15min)

Produit + saumure sont mis

dans le récipient

Page 49: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

39

Conserve acétate de potassium AC

Conserve lactate de calcium LC

Conserve citrate de potassium CC

Verre acétate de potassium AV

Verre lactate de calcium LV

Verre citrate de potassium CV

Ces traitements ont été comparés à un témoin. Le témoin correspond au traitement classique.

Un emballage en métal a été utilisé et la saumure était constituée d’une solution d’eau

distillée avec 3% de NaCl. La température de stérilisation était quant à elle de 121°C. Pour

les traitements et le témoin la durée de stérilisation était la même. La durée de stérilisation a

été déterminée dans une étude préalable (Genois, 2014; Liato, 2015). Le temps de

stérilisation appliqué permet de détruire les microorganismes présents et en particulier

Clostridium sporogenes. La durée du traitement était de 10 min. Cependant cette durée ne

prend pas en compte le temps nécessaire pour atteindre la température désirée au centre de

la boîte. 10 min était nécessaires au préalable afin que la boîte soit à la température souhaitée.

La période de refroidissement était quant à elle de 10 min (Figure 8). La préparation de ces

échantillons a pour but de comparer les différents traitements entre eux au niveau des qualités

organoleptiques et de la toxicité (migration des éléments de l’emballage). L’analyse des

échantillons est réalisée sur une longue période de stockage afin de voir l’efficacité de la

conservation. Les analyses sont réalisées quelques jours après la stérilisation T0), au bout

d’un mois, de deux mois et de trois mois de stockage car les principales modifications ont

lieu au bout de 1 à 2 mois de stockage. A chaque durée de stockage toutes les analyses sont

réalisées pour tous les traitements.

Page 50: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

40

Figure 8 : Cycle du traitement thermique théorique

3.4. Détermination des caractéristiques organoleptiques des petits pois

3.4.1. Analyse de la couleur

La mesure de la couleur a été réalisée afin de voir l’impact du traitement sur le produit.

La mesure de la couleur est réalisée à l’aide d’un colorimètre (CR-300, Konica Minolta,

Ramsey, NJ, USA). Le colorimètre utilise l’échelle L*a*b.

Figure 9: Sphère de la chromaticité absolue L*a*b* (Normaprint, 2011)

0

20

40

60

80

100

0 5 10 15 20 25 30 35

Tem

pér

atu

re (

°C)

Temps (min)

Montée en temperature

Stabilisation

Refroidissement

Page 51: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

41

La couleur est donc exprimée selon trois paramètres différents : L, a*, b* (Figure 9). L’axe

vertical « y » correspond à la clarté ou luminance qui varie de 0 à 100. La valeur 0 correspond

au blanc et la valeur 100 au noir. A 0, la couleur est totalement reflétée et à 100 elle est

totalement absorbée. Les deux autres axes permettent de positionner la chromaticité. L’axe -

a*/+a* correspond au vert et rouge et l'axe -b*/+b* au bleu et jaune (Leblanc, n.d.).

A partir des valeurs L, a* et b* obtenues, plusieurs indices peuvent être calculés comme le

chroma et l’angle de nuance. Le chroma (C*) exprimant la saturation de la couleur est obtenu

à l’aide la formule suivante :

Les couleurs vives se retrouvent sur le pourtour de la sphère (Figure 9) tandis que les

couleurs ternes sont au centre de la sphère. L’angle de nuance (H°) indique la couleur exacte

dans la sphère à partir des couleurs primaires. L’angle de nuance se calcule de différentes

façons selon les paramètres a* et b* :

Si a>0 et b ≥0 alors H°= tan-1(b/a)

SI a<0 alors H°=180+tan-1(b/a)

Si a>0 et b<0 alors H°=360+tan-1(b/a.

La couleur est mesurée sur tous les échantillons ainsi que sur le témoin et les pois blanchis

afin de voir l’impact du traitement sur la couleur. La clarté (L), l’intensité de la couleur verte

(-a), le chroma et l’angle de nuance sont les paramètres les plus importants et qui sont

analysés. Pour chaque échantillon, cinq mesures sont prises.

3.4.2. Analyse de la texture

La texture regroupe différents paramètres dont la fermeté. La fermeté correspond à la

force nécessaire pour écraser les pois entre les molaires (Ametek Brookfield, n.d.). Plus la

force est élevée plus le produit est ferme. La fermeté est mesurée à l’aide d’un texturomètre

(TAXT-2, Texture technologie corporation, Hamilton, MA, USA). Pour l’analyse de la

texture des pois blanchis et stérilisés, le mobile utilisé est une plaque d’aluminium de 75 mm

de diamètre installée sur une cellule de charge de 50 N. La mesure est réalisée sur environs

10g de pois et les caractéristiques du test de compression simple sont les suivantes : 50% de

𝐶 = √(𝑎2 + 𝑏2)

Page 52: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

42

la hauteur initiale et une vitesse de 2mm par seconde. Les résultats obtenus sont présentés

sous forme de graphiques grâce au logiciel Exponent 5.1. La fermeté correspond à la force

maximale que l’on observe sur le graphique et est exprimée en kg ou en N. La mesure de la

fermeté est réalisée pour l’ensemble des traitements. Sur l’ensemble des échantillons. Neuf

mesures sont prises pour chaque échantillon afin d’avoir un écart type représentatif car

l’analyse de la texture n’est pas un test qui est répétable (Chenoll et al., 2009). D’une mesure

à l’autre, les résultats de texture peuvent être très différents.

3.4.3. Dosage de la vitamine C

Le petit pois est un légume possédant une teneur élevée en vitamine C. Or la vitamine

C est une molécule qui est facilement dégradée par la chaleur et possédant de nombreux

intérêts nutritionnels. Doser l’acide ascorbique peut permettre de connaitre l’impact du

procédé employé. Le dosage de la vitamine C des échantillons est fait grâce à une adaptation

de la méthode AOAC 967,21. Cette méthode correspond à une titration avec du 2,6-

dichloroindophénol de sodium de l’échantillon. L’analyse est réalisée deux fois pour chaque

échantillon. Trois étapes sont réalisées : l’extraction, la titration et calibration.

La phase d’extraction :

1. Broyer 30 g de petits pois avec 30 ml de HCl (2%) dans un mortier.

2. Verser le broyage obtenu dans un cylindre gradué de 100 ml.

3. Compléter le volume à 50 ml avec du HCl (2%) et laisser agir 10 min afin

d’extraire la vitamine.

4. Ajouter 30 ml de tampon acétate de pH 4 et 10 ml EDTA (5%).

5. Compléter le volume à 100 ml avec du HCl (2%).

6. Laisser reposer pendant 10 min.

7. Filtrer la solution

Page 53: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

43

La titration :

7. Prélever 10 ml de la solution obtenue après filtration et verser le dans un

bécher.

8. Titrer avec du 2,6-dichloroindophénol de sodium jusqu’à obtention de la couleur

rose clair.

9. Marquer le volume de titrant utilisé.

10. Répéter deux fois les étapes 7 à 9 pour obtenir un triplicata.

La calibration :

11. Préparer 10 ml d’acide ascorbique (0,01 g/L).

12. Préparer 10 ml d’acide ascorbique (0,1 g/L).

13. Mélanger 1 ml HCl (2%) et 9 ml d’eau distillée.

14. Répéter deux fois les étapes 11,12 et 13 pour obtenir un triplicata.

15. Titrer avec du 2,6-dichloroindophénol de sodium jusqu’à l’obtention de la

couleur rose clair.

16. Prendre en note le volume de titrant utilisé.

Afin d’obtenir la concentration en vitamine C, il faut d’abord calculer la valeur du titre du

jour. Pour cela l’équation suivante est utilisée :

𝑇 =[𝑉𝑥]

𝑉𝑥 − 𝑉0

Avec T = Titre du jour

[Vx] = Concentration de Vx (0,01 ou 0,1 g/L)

Vx = Volume de 2,6-dichloroindophénol utilisé à l’étape 11/12 (ml)

V0 = Volume de 2,6-dichloroindophénol utilisé à l’étape 13 (ml)

Par la suite, le calcul de la concentration en vitamine C pourra être réalisé grâce à la formule

suivante.

𝐶 =(𝑉𝑒 − 𝑉0) ∗ 𝑇 ∗ 100

300∗ 100

Où : C = concentration de vitamine C du haricot (mg/100g)

Ve = Volume de 2,6-dichloroindophénol utilisé à l’étape 9 (ml)

V0 = Volume de 2,6-dichloroindophénol utilisé à l’étape 13 (ml)

T = Titre du jour

Page 54: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

44

3.4.4. Perte de la matière sèche dans la saumure

Au cours de l’appertisation des éléments du produit passent vers la saumure. La

mesure de la matière sèche de la saumure permet de voir l’importance de ce phénomène. Plus

d’éléments passent dans la saumure, plus l’apport nutritionnel du produit est limité car seul

le produit est consommé. Des minéraux, mais aussi, des matières organiques hydrophiles

sont éliminés du produit. Après réalisation du traitement thermique, le produit est séparé de

la saumure. Environs 5g de saumure est disposée dans une coupelle en aluminium. Cette

coupelle est par la suite mise au four ventilé (Gallenkamp, Oven BS Model DV-180, London,

UK) à 100°C pendant au moins 24h. Une fois le temps écoulé, la coupelle est sortie du four

puis pesée. Au cours de la mise au four, l’eau est éliminée. Seuls les éléments solides

persistent dans la coupelle. Dans les éléments solides finaux, il faut distinguer les éléments

venant du produit, mais aussi, ceux présents au départ dans la solution. La formule permettant

d’obtenir la masse de de solides totaux de la saumure est :

𝑀𝑝 =𝑚𝑓 − 𝑚𝑐

𝑚𝑐𝑠 − 𝑚𝑐∗ 100

Mp = quantité de matière sèche de la saumure (g/100g)

mf = masse finale de la coupelle (g)

mc = masse de la coupelle vide (g)

mc = masse de la coupelle + la saumure avant séchage (g)

A partir de Mp on obtient la quantité de matière sèche perdue du produit (m) en réalisant le

calcul suivant :

𝑚 = 𝑀𝑝 − 𝑀𝑠

Ms = quantité de matière sèche présente au départ dans la solution (g/100g)

L’analyse de la perte de matière sèche est réalisée sur trois échantillons par traitement.

3.4.5. Analyse en microscopie électronique

Afin de voir l’influence des traitements sur la paroi des petits pois, des photos à

l’échelle microscopique ont été prises. L’influence des traitements est étudiée sur des pois

ayant comme durée de stockage 2 mois. Un microscope électronique (Olympus, BX51TRF,

Richmond Hill, ON, Canada) accompagné d’un appareil photo (Photometrics Coolsnap,

Roper Scientific, Tucson, AZ, USA) a permis de photographier la structure des pois. Les pois

Page 55: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

45

ont dû être auparavant enrobés de paraffine afin de pouvoir observer correctement la structure

des pois (Peter Hamilton Raven, 2000) .

3.5. Analyse de la migration d’éléments vers le produit (ions métalliques)

La mise en conserve permet de garder longtemps le produit mais est soumise à des

problèmes de corrosion. La corrosion peut avoir des conséquences sur le produit et aussi sur

l’intégrité de la boîte. Afin de savoir si le phénomène de corrosion a lieu dans les différents

échantillons, la teneur en ions métalliques est évaluée par la méthode utilisant la

spectrométrie à plasma à couplage inductif (ICP, Optima 4300 DV, Perkin- Elmer, Norwalk,

CT). Des boîtes de conserve et bocaux de verre contenant uniquement les solutions électro-

activées et la solution de NaCl ont été préparés selon les mêmes conditions qui ont été

utilisées pour fabriquer les boîtes avec les pois. Le nombre de boîtes préparées doit permettre

de faire l’analyse pour une durée de stockage de 4 mois au total (0 mois (après stérilisation),

1 mois, 2 mois et 3 mois). L’analyse de la saumure de ces boîtes permet de savoir si la

saumure employée est corrosive ou pas. La teneur en ions métalliques est aussi mesurée cette

fois sur la saumure issue des boîtes préparées avec les pois. Cette seconde analyse permet de

savoir si de la corrosion a lieu et de voir l’influence des pois sur le phénomène de corrosion.

Cette analyse sert à voir si des éléments minéraux passent du produit à la saumure. 5 métaux

différents sont quantifiés : le zinc (Zn), le fer (Fe), le cuivre (Cu), l’étain (Sn) et l’aluminium

(Al). Ces métaux possèdent un haut taux de dissolution lorsque le pH est faible (Ayebah and

Hung, 2005). Leur concentration est mesurée à des longueurs d’onde de 213.857, 239.562,

324.752, 283.998, et 237.313 nm, respectivement. L’analyse est réalisée en duplicata pour

chaque échantillon.

3.6. Analyse statistique

Dans cette étude, les variables dépendantes sont quant à elles la couleur (chroma et

indice de brunissement), la texture (fermeté), la teneur en vitamine C et la teneur en différents

ions métalliques métaux (fe, sn, zn, cu, al). La mesure de la teneur en vitamine C et de la

couleur ont été réalisée en triplicata, l’analyse de la texture neuf fois et les minéraux en

duplicata. Afin de voir l’effet de l’interaction emballage- solution électro-activée un test de

comparaison multiple de moyenne a été réalisé. Un test LSD de Fisher avec un risque alpha

Page 56: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

46

de 5% a été utilisé. Parallèlement pour chaque traitement, l’influence de la durée de

conservation a été étudiée à l’aide d’un test LSD (alpha de 5%). Les analyses statistiques ont

été réalisées à l’aide du logiciel SAS.

3.7. Analyse de l’influence de la température de stérilisation sur la qualité des pois

La température influence la qualité du produit. Plus la température est élevée plus la

perte en nutriments est importante et l’apport nutritionnel est diminué. Une température de

95°C pour les traitements combinant l’électro-activation et un traitement thermique modéré

a été appliquée. Cette température permet d’avoir un produit microbiologiquement sain et

de plutôt bonne qualité organoleptique. D’autres températures plus basses comme 85 et 90°C

peuvent être aussi utilisées. Ces autres températures assurent l’innocuité du produit (Liato,

2015) mais pour autant permettent elles d’obtenir des produits de meilleur qualité que ceux

avec une température de 95°C. Afin de voir l’effet de la température, la stérilisation des pois

s’est effectuée avec des bocaux en verre et la solution d’acétate de potassium en suivant le

même protocole (Figure 6). Une série d’échantillons a eu une température de 85°C et l’autre

de 90°C. La température est cette fois le seul paramètre qui change. Cette partie de

l’expérience ne constitue qu’une approche, car une seule solution (solution d’acétate de

potassium) est utilisée ainsi qu’un type d’emballage (bocaux en verre). Une fois les bocaux

refroidis, la couleur, la texture, la perte en matière sèche et la teneur en vitamine C ont été

mesurés. Cette analyse n’est réalisée que quelques jours après stérilisation. Le temps de

stockage n’est pas pris en compte.

Page 57: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

47

Chapitre 4 : Résultats et discussion

4.1. Obtention des solutions électro-activées

Pour le lactate de calcium, une concentration de 0,04 M a été utilisée pour le

compartiment anodique et de 0,25 M pour le compartiment central. L’ampérage fixé est de

300 mA. La Figure 10 représente l’évolution du pH pour la solution de lactate de calcium

du côté de l’anode au cours du temps. Le pH diminue en deux phases. Lors de la première

phase, la diminution du pH est rapide. Par la suite le pH diminue moins rapidement mais

continue à s’abaisser. Au bout de 110 min le pH atteint une valeur de 3. Les résultats observés

au niveau du pH sont cohérents avec ceux obtenus lors d’études précédentes (Genois, 2014).

Le pH diminue donc au début rapidement puis cette diminution ralentit.

Figure 10: Evolution du pH en fonction du temps pour la solution de lactate de calcium

La durée d’électro-activation nécessaire pour obtenir un pH autour de 3,4 est donc d’environ

70 min pour le lactate de calcium.

Pour le citrate de potassium, une concentration de 0,04 M a été utilisée pour le compartiment

anodique et de 0,25 M pour le compartiment central. Deux ampérages ont été étudiés : 300

et 500 mA. La Figure 11 représente l’évolution du pH pour la solution de citrate de potassium

du côté de l’anode au cours du temps. Comme pour le lactate de calcium, le pH diminue très

rapidement au début de l’électro-activation puis la vitesse de diminution du pH ralentit. De

plus on observe que le temps nécessaire pour atteindre un pH précis diminue lorsque

2

3

4

5

6

7

0 20 40 60 80 100

pH

Temps (min)

Page 58: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

48

l’ampérage augmente. On peut donc en déduire que plus l’ampérage est élevé plus le pH

diminue rapidement au cours du temps. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus dans

les études de Liato (2015) et Genois (2014).

Figure 11: Evolution du pH au cours du temps pour la solution de citrate de potassium

Grâce au graphique ci-dessous, on peut donc dire que le temps d’électro-activation nécessaire

pour que le pH de la solution de citrate de potassium soit de 3,4 est de 125 min à 500 mA et

de 255 min à 300 mA.

Pour la solution d’acétate de potassium, une concentration de 0,04 M a été utilisée pour le

compartiment anodique et de 0,5 M pour le compartiment central. La concentration du

compartiment central a dû être augmentée afin que le pH puisse diminuer. Différents

ampérages ont été essayés dont 300 mA et 800 mA. La Figure 12 présente l’évolution du pH

pour la solution d’acétate de potassium du côté de l’anode au cours du temps. Comme pour

le citrate de potassium, plus l’ampérage est élevé, plus le pH diminue rapidement.

2

3

4

5

6

7

8

9

0 50 100 150 200 250 300

pH

Temps (min)

300 mA

Page 59: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

49

Figure 12 : Evolution du pH en fonction du temps pour la solution d’acétate de potassium

Avec un ampérage de 800 mA, la durée de l’électro-activation est de 95 min afin d’obtenir

une solution d’acétate de potassium avec un pH de 3,4. Avec un ampérage de 300 mA la

durée passe à 210 min.

Cette partie de mon projet a permis de déterminer le temps d’électro-activation nécessaire

pour chaque solution (sels) testée afin d’obtenir un pH de 3,4. De plus cela a permis de mettre

en évidence certaines caractéristiques du procédé d’électro-activation. Plus l’ampérage est

élevé plus le pH de la solution diminue rapidement. La diminution du pH se fait en deux

phases. Lors de la première phase le pH diminue rapidement puis la vitesse de diminution

ralentit. L’électro-activation dépend donc de l’ampérage utilisé, de la concentration en sels

mais aussi de la configuration du réacteur et de la température (Aider et al., 2012).

4.2. Détermination des caractéristiques organoleptiques des petits pois

4.2.1. Analyse de la couleur

La couleur est définie à l’aide de trois paramètres L, a* et b*. A partir de ces

paramètres, différents indices peuvent être calculés. On peut calculer le chroma qui

correspond à la saturation de la couleur. Une valeur faible indique que la couleur est terne et

à l’inverse une valeur élevée indique que la couleur est vive. La Figure 13 illustre l’évolution

du chroma des pois ayant subi les différents traitements au cours du stockage à température

ambiante.

2

3

4

5

6

7

8

0 50 100 150 200 250 300

pH

Temps (min)

300 mA 800 mA

Page 60: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

50

Figure 13: Analyse du Chroma (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05)

entre les traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une

différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque traitement)

Après stérilisation (T0), le chroma était de 35,54 ± 1,09 pour le témoin, 27,59 ± 3,29 pour

CV, 30,07 ± 3,8 pour AV, 31,15 ± 4,35 pour LV, 33,92 ± 1,78 pour CC, 34,61 ± 3,77 pour

AC et 37,08 ± 1,25 pour LC. Seuls les traitements LV, AV et CV étaient différents du témoin.

Le témoin n’était quant à lui pas différent des pois blanchis qui avait un chroma de 37,63 ±

4,16. Le traitement standard n’a donc pas d’impact sur le chroma et l’utilisation de solutions

électro-activées combinée à un traitement thermique modéré n’est pas utilisée dans cette

situation. Les deux types de traitements n’influencent pas le chroma. Au cours des trois mois

de stockage, pour tous les traitements le chroma a diminué. La valeur du chroma s’éloigne

de celle des pois blanchis. La durée de stockage influence donc la couleur des petits pois.

Plus la durée de stockage augmente plus les petits pois deviennent ternes. Au bout de 3 mois

de stockage, aucune différence significative n’a été observée entre les traitements. Cela

confirme les observations après stérilisation. L’impact du traitement standard et des

nouveaux traitements est le même sur le chroma. Le chroma est influencé par la durée de

stockage et non par le traitement employé.

Aa

Ad

Acd Abcd AabcAab Aa

Bc

Ba

AabAbc

Bbc

Bc Bbc

Cc Cbc

Aa

Bc

BCabBab

CbcBCa Ca

Aa

Ba CaBa

Ca

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

T CV AV LV CC AC LC

Ch

rom

a

Traitements

T0

T1

T2

T3

Page 61: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

51

L’angle de nuance est le second paramètre qui est calculé. L’angle de nuance donne la couleur

exacte du produit sur l’échelle L*a*b. La Figure 14 illustre l’évolution de l’angle de nuance

des pois ayant subi les différents traitements au cours du stockage à température ambiante.

Figure 14: Analyse de l’angle de nuance (les lettres minuscules indiquent une différence

(p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent

une différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque traitement)

A T0, l’angle de nuance était de 99,74 ± 0,73, 99,68 ± 1,15, 98,66 ± 0,18, 96,02 ±1,13, 95,76

± 0,89, 97,47 ± 0,86, 104,53 ± 0,61 pour CV, AV, LV, CC, AC, LC et témoin,

respectivement. Pour les pois blanchis l’angle de nuance était de 128,27 ± 2,58. Pour tous les

traitements, l’angle de nuance a diminué. Cependant cette diminution était plus importante

avec les nouveaux traitements qu’avec le traitement standard. Sur la sphère le vert est

représenté par l’angle 180° (Figure 15). Le jaune est représenté par un angle de 90°. Nos

pois blanchis ne sont pas totalement verts. Ils contiennent également du jaune car l’angle

n’est pas égal à 180°. L’angle diminue donc la part de vert diminue et la couleur jaune

augmente. La diminution de l’angle est associée à une augmentation de la couleur jaune. Pour

tous les traitements la couleur des pois tend donc vers le jaune. Parmi les nouveaux

traitements, le CV, AV et LV n’était pas différents, AC et CC étaient semblables mais

Aa

AbAb

Ab

AdAd

Ac

Ba

BcCc

ABb

AbAb

AbCa

Ba Ba

Ca

AaAa

Aa

Cab Bbc

Cc

BCa Aab AabAa

88,00

90,00

92,00

94,00

96,00

98,00

100,00

102,00

104,00

106,00

T CV AV LV CC AC LC

An

gle

de

nu

an

ce (

°)

Traitements

T0

T1

T2

T3

Page 62: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

52

différent des autres à T0. AC et CC étaient les traitements ayant l’angle de nuance le plus

faible.

Figure 15: Représentation de l’angle de nuance sur la sphère

La couleur jaune augmente car la couleur verte diminue. La diminution de la couleur verte

est due à la dégradation de la chlorophylle. La chlorophylle est dégradée en d’autres

composés. La chlorophylle est convertie en pheophytine par la substitution du magnésium en

hydrogène et la pheophytine est convertie en pyropheophytine (Awuah et al., 2007). Cette

conversion suit une équation du premier ordre. Une relation linéaire entre le rapport a/b et le

pourcentage de perte de chlorophylle est observée (Hayakawa and Timbers, 1977). Le pois

passe d’un vert brillant à un vert olive. La disparition de la couleur verte est confirmée grâce

à l’analyse de la valeur a* (Tableau 3). Après stérilisation la valeur de a* a diminué par

rapport au pois blanchis (a = -23,182 ± 1,54). L’intensité du vert a diminué au profit du jaune.

Page 63: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

53

Tableau 3: Moyenne et écart type de la variable a* (les lettres minuscules indiquent une

différence (p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée de stockage, les lettres

majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque

traitement)

Durée de stockage

T0 T1 T2 T3

Tra

item

ents

T -8,91 ± 0,44Ac -4,53 ± 0,50Bc -2,38 ± 0,58Ca -2,61 ± 0,62Ca

CV -4,66 ± 0,57Ab -3,31 ± 0,63Bab -2,85 ± 0,62Ba -2,06 ± 1,16Ca

AV -5,09 ± 1,09Ab -2,75 ± 0,35Bca -3,33 ± 0,80Ba -1,95 ± 0,42Ca

LV -4,68 ± 0,61Ab -3,65 ± 0,39Bb -2,38 ± 0,43Ca -2,75 ± 0,22Ca

CC -3,55 ± 0,69Aa -3,63 ± 0,69Ab -3,25 ± 0,61Aa -2,47 ± 0,66Aa

AC -3,452 ± 0,47Aa -3,73 ± 0,91Ab -2,95 ± 1,03Aa -2,99 ± 0,23Aa

LC -4,82 ± 0,59Ab -3,65 ± 0,39Bb -3,18 ± 0,41Ba -2,81 ± 0,14Ca

Après un mois de stockage, le traitement standard a permis d’obtenir des pois ayant l’angle

de nuance le plus élevé mais cette différence a disparu au bout de 2 mois de stockage. Le

traitement standard permet d’avoir un angle de nuance élevé c’est-à-dire des pois plus verts

au début du stockage mais après 2 mois l’avantage n’est plus présent. Sur une longue période

de conservation, le traitement standard n’est pas plus avantageux que l’électro-activation

combinée à un traitement thermique modéré. L’électro-activation ne permet pas d’avoir un

pois plus vert, ni un angle de nuance plus élevé qu’avec le traitement standard.

4.2.2. Effet sur la texture

La texture des petits-pois est étudiée à travers la fermeté. La fermeté correspond à la

force nécessaire pour écraser les pois entre les molaires. La fermeté est exprimée le plus

souvent en Newton ou en kilogramme. Plus la fermeté est élevée, plus l’énergie nécessaire

lors de la mastication est importante. La pression qui sera exercée par les molaires

augmentera. Ce paramètre s’observe graphiquement. La Figure 16 présente la force de

cisaillement en fonction du temps pour des petits pois à T0 ayant subi le traitement CV.

Page 64: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

54

Figure 16: Force de cisaillement en fonction du temps pour des pois à T0 ayant subi le

traitement CV

La forme de la courbe observée est la même pour tous les traitements. Il y a tout d’abord une

période de 1 à 1,5 sec qui correspond au temps nécessaire pour que le mobile entre en contact

avec le produit. Dès qu’il y a contact avec le mobile, la force augmente jusqu’à atteindre un

maximum (pic) qui correspond à la fermeté du produit. Le temps entre le début du contact et

le pic maximal varie en fonction de la fermeté du produit. Plus le pois est ferme, plus le temps

de cisaillement est important. Lorsque le mobile remonte, la courbe diminue pour revenir à

zéro. La fermeté initiale du petit pois était de 5,13 ± 0,67 kg. Après stérilisation à 121°C, la

fermeté a passé à 2,19 ± à 0,7 kg. Le processus de stérilisation standard a donc un impact sur

la structure du produit. Les pois sont moins fermes et seraient donc par conséquent moins

bien perçus par le consommateur. La perte de fermeté est liée à la dégradation des parois

cellulosiques. Pour les nouveaux traitements, après stérilisation, la fermeté était de 5,24 ±

1,19 kg, 4,38 ± 1,10 kg, 3,81 ± 1,39 kg, 6,98 ± 1,35 kg et 4,13 ± 0,72 kg pour les traitements

CV, AV, LV, CC, AC et LC, respectivement (Figure 17). Ces nouveaux traitements

permettent d’avoir un produit ayant la même texture que celle du produit blanchi. La

stérilisation n’a pas eu d’impact sur la texture des petits pois. L’électro-activation combinée

à un traitement thermique modéré permet d’obtenir des petits pois de meilleur qualité

Page 65: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

55

texturale que ceux obtenus avec le traitement standard et ayant la même fermeté que les pois

blanchis.

Figure 17: Etude de la fermeté des petits pois ayant subi différents traitements au cours du

stockage (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour

chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les

durées de stockage pour chaque traitement)

Sur l’ensemble des sept traitements, la fermeté n’a diminuée que pour les traitements CC et

AC (Figure 17). La durée de conservation n’a donc pas d’impact sur la texture des petits

pois. Ce résultat est en accord avec une autre étude menée sur des haricots verts avec une

solution d’acétate de potassium électro-activée (Genois, 2014). La différence de texture entre

les nouveaux traitements n’est pas réellement marquée. A T0 les traitements CC et AC

donnaient des pois plus fermes mais au bout d’un mois de stockage le traitement CV était

préférable. Pour T2 et T3 les traitements CV et AV permettaient d’avoir des pois plus fermes.

Ces observations sont à contraster car la mesure de la fermeté n’est pas répétable et cela peut

donc influencer les résultats. Cependant ces traitements permettent d’avoir des pois plus

fermes qu’avec un procédé standard. L’électro-activation combinée à un traitement

thermique modéré contribue à obtenir un produit de meilleure qualité organoleptique en

préservant sa texture.

Ad

Aab

AbcAc

Aa

Aa

Abc

Ae

Aa

Bcd

Ab

Bd

BbcAcd

Ad

Aa Ca

AbBc

Cc Abc

Ad

AbCa

Ac

Bc

Cc Ac

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

T CV AV LV CC AC LC

Fer

met

é (k

g)

Traitements

T0

T1

T2

T3

Page 66: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

56

4.2.3. Teneur en vitamine C

La vitamine C, aussi appelée acide ascorbique, est une des vitamines les plus

présentes dans le pois (USDA, n.d.). La teneur initiale des pois blanchis étudiés est élevée.

La teneur obtenue est de 22,14 ± 0,33 mg/g de produit. Cette teneur n’est pas réellement

représentative de ce que l’on trouve dans les différentes tableaux nutritionnels (USDA, n.d.).

La Figure 18 représente la teneur en vitamine C pour les traitements au cours des 3 mois de

stockage. Après stérilisation (T0) la teneur en vitamine C passe de 22,143 ± 0,335 mg/g (pois

blanchis) à 10,143 ± 0,765 mg/g, 7,986 ± 0,018 mg/g, 9,975 ± 3,229 mg/g, 8,167 ± 0,288

mg/g, 5,699 ± 0,031 mg/g, 5,913 ± 1,079 mg/g, 6,618 ± 0,926 mg/g pour le traitement

standard, CV, AV, LV, CC, AC et LC, respectivement. Plus de la moitié de la teneur en

vitamine C a été détruite. Dans tous les cas, le processus de stérilisation provoque la

destruction de la vitamine C. Cette destruction est liée au fait que la vitamine C est une

molécule qui est très sensible à la chaleur (Awuah et al., 2007). Cependant, la teneur en

vitamine C pour le traitement standard est trop élevée par rapport à la valeur qui aurait dû

être obtenue. La valeur à T0 aurait dû être inferieure et non égale à celles obtenues avec les

nouveaux traitements car la température appliquée (121°C) est plus élevée.

De plus à T0, la teneur en vitamine C était plus élevée avec les traitements CV, AV et LV

qu’avec les traitements CC, AC et LC. L’emballage, à ce temps d’entreposage, influence

donc la teneur en vitamine C (Tableau 4). Cette différence de teneur en vitamine C peut être

liée à une diffusion de la chaleur différente entre les bocaux en verre et les boîtes en métal

au cours de la stérilisation. Pour T1, T2 et T3, la teneur en vitamine C était plus élevée dans

les boîtes de conserve que dans les bocaux en verre. La dégradation plus rapide de la vitamine

C dans les bocaux en verre est sûrement liée au fait que le produit n’est pas protégé de la

lumière. Les boîtes de conserve sont donc à privilégier et la lumière est un autre facteur qui

participe à la dégradation de la vitamine C (Awuah et al., 2007).

Page 67: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

57

Figure 18: Etude de la teneur en vitamine C pour les traitements au cours des 3 mois de

stockage (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour

chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les

durées de stockage pour chaque traitement)

Tableau 4: Teneur en vitamines C dans les pois transférés dans les contenants en verre et la

conserve (p≤0,05)

La vitamine C est donc une molécule qui est très sensible à la chaleur, à la lumière mais

également à l’oxygène. D’autres paramètres comme le pH et la présence de certaines espèces

chimiques comme les métaux et des enzymes favorise sa dégradation (Awuah et al., 2007;

Aa

Aab

Aa

Aab

Ab

Ab Ab

Bb BCb

Bd

Bc

Ba

Bb

Ba

Bd

Bc

Bd

Bc

Bb BabBa

Bd

Cab

Be

Bcd

BbBc

Ba

0

2

4

6

8

10

12

14

T CV AV LV CC AC LC

Ten

eur

en v

itam

ine

C (

mg/g

)

Traitements

T0

T1

T2

T3

Emballage

Verre Conserve

Durée de

stockage

T0 8,705 ± 1,754a 6,0767 ± 0,768b

T1 1,4808 ± 0,694a 2,8218 ± 0,536b

T2 1,441 ± 0,667a 2,7683 ± 0,352b

T3 1,679 ± 0,943a 2,562 ± 0,433b

Page 68: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

58

Ryley and Kajda, 1994). La perte en vitamine C se déroule selon une équation de premier

ordre. Une réaction dépendante de l’oxygène a lieu jusqu’à consommation totale de celui-ci

puis une dégradation anaérobique survient (Ryley and Kajda, 1994). A T1, T2 et T3, certains

des nouveaux traitements permettaient d’avoir une teneur en vitamine C plus élevée qu’avec

le témoin. A T1, la teneur en vitamine C était plus élevée avec les traitements CC et LC tandis

qu’à T2 et T3 la teneur était plus élevée avec LC. La teneur avec le traitement AV à T1, T2

et T3 était quant à elle inférieure à celle du standard. L’utilisation de la solution de lactate de

calcium est donc à privilégier couplée à un emballage en métal afin de garder une teneur en

vitamine C la plus élevée possible après une certaine durée de stockage. La solution d’acétate

de potassium est quant à elle à éviter.

Enfin pour tous les traitements une diminution de la teneur en vitamine C au cours de

l’entreposage a été observée. La plus grande perte de vitamine C a lieu durant le premier

mois de stockage. Par la suite la teneur en vitamine C reste constante. Les modifications

majeures ont donc tendance à apparaître au bout d’un mois de stockage. De plus la durée de

stockage influence la teneur en vitamine C des produits stérilisés. La température étant

constante durant le stockage, ce paramètre n’a pas d’ influence sur la teneur en vitamine C

mais une variation de ce paramètre influence la teneur en vitamine C des aliments (Ryley and

Kajda, 1994). Une température élevée augmente la dégradation de la vitamine C.

L’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré permet de limiter la perte

de vitamine C comparée au témoin. Il faut pour cela privilégier un emballage en métal et

l’utilisation du lactate de calcium voir du citrate de potassium au lieu de l’acétate de

potassium.

4.2.4. Teneur en matière sèche de la saumure

Au cours de la mise en conserve, certains éléments solubles passent du produit à la

saumure. La saumure n’étant pas consommée ces éléments sont perdus et le bénéfice sur la

santé apporté par l’aliment diminue. La quantité de produits perdus doit être limitée d’où la

mesure de la perte de matière sèche dans la saumure. La Figure 19 présente la teneur en

matière sèche de la saumure pour les différents traitements au cours des 3 mois de stockage.

Cette teneur ne prend pas en compte la teneur initiale en matière sèche de la saumure

employée. Pour le traitement standard, la teneur en matière sèche passe de 3,441 ± 0,014 à

Page 69: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

59

4,020 ± 0,05 % au bout de 3 mois de stockage. Cette augmentation de la teneur en matière

sèche de la saumure au cours de la durée de stockage s’observe également chez les nouveaux

traitements (CV, AV, LV, AC, LC). La teneur en matière sèche de la saumure, c’est à dire la

perte d’élément du produit, augmente donc au cours du temps de stockage. Plus la durée de

stockage sera longue plus le produit perdra d’éléments solubles d’où son apport nutritionnel

sera moins important. Si l’on compare tous les traitements entre eux pour chaque durée de

stockage, on observe qu’à T0 soit après la stérilisation, la teneur en matière sèche de la

saumure avec le traitement standard était de 3,441 ± 0,014 %. Cette valeur à ce temps précis

était la valeur la plus faible. Les nouveaux traitements ont provoqué une perte plus importante

d’éléments du produit. Pour les autres durées de stockage, cette différence s’estompe. A T2,

la perte de matière sèche pour le traitement standard n’était pas différente de celle avec le

traitement CV. La perte en matière sèche avec le traitement standard se rapproche de celle

des nouveaux traitements. L’utilisation de solutions électro-activées ne permet donc pas de

limiter la perte de matière sèche.

Figure 19: Teneur en matière sèche de la saumure pour les différents traitements au cours

des 3 mois de stockage (les lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les

traitements pour chaque durée de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence

(p≤0,05) entre les durées de stockage pour chaque traitement)

Ad Ae

Aa

Ae

AbAa

AcBd Bd

ABa

BCc

AbBa

BcCd Bd

Ba

ACdAb

Ca

BcDe

Bg

Bb

Bf

Ac

Da

Cd

0

1

2

3

4

5

6

T CV AV LV CC AC LC

ten

eur

en M

S d

e la

sa

um

ure

(%

)

Traitements

T0

T1

T2

T3

Page 70: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

60

Si l’on ne s’intéresse qu’aux nouveaux traitements, on observe que l’emballage n’a pas

d’influence sur la perte en matière sèche quelle que soit la durée de stockage. En effet à T0,

la teneur en matière sèche n’était pas différente pour les traitements AV (acétate verre) et AC

(acétate conserve). De plus, pour chaque durée de stockage (T0, T1, T2 et T3), la perte de

matière sèche était la plus importante avec l’acétate (Tableau 5). Les pertes de matière sèche

avec le lactate de calcium et le citrate de potassium pour chaque durée de stockage n’étaient

quant à elles pas significativement différentes. L’utilisation de citrate de potassium et de

lactate de calcium est donc à privilégier par rapport à l’utilisation d’acétate de potassium.

Tableau 5:Teneurs en matière sèche (p≤0,05)

Solutions

Acétate de

potassium

Citrate de

potassium

Lactate de

sodium

Durée de

stockage

T0 4,564 ± 0,034 a 3,855 ± 0,575 b 3,545 ± 0,305 b

T1 4,687 ± 0,023 a 3,940 ± 0,451 b 3,910 ± 0,088 b

T2 4,884 ± 0,149 a 4,036 ± 0,537 b 3,767 ± 0,372 b

T3 4,891 ± 0,061 a 4,096 ± 0,474 b 4,021 ± 0,090 b

L’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré ne permet pas de limiter la

perte de matière sèche du produit vers la saumure. Cependant l’utilisation de lactate de

calcium et de citrate de potassium est à privilégier par rapport à l’utilisation d’acétate de

potassium. D’après cette analyse et l’analyse précédente la solution de lactate de calcium est

à privilégier par rapport aux deux autres car il y moins de matière sèche perdue et de vitamine

C dégradée.

4.2.5. Analyse en microscopie optique

La structure de la paroi des petits pois au bout de 2 mois de stockage a été observée

au microscope pour différents traitements. Les résultats obtenus avec cette analyse n’ont pas

permis de mettre en évidence des différences de structure entre le traitement standard et les

Page 71: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

61

nouveaux traitements et entre les nouveaux traitements. Pour un même emballage, la solution

ne semble pas avoir d’impact sur la structure. L’emballage ne semble pas influencer la

structure de la paroi des pois. Ces résultats ne sont pas forcément fiables car l’observation

des pois au microscope a été difficile à réaliser car la couche périphérique du pois une fois

cuite avait tendance à se détacher. L’observation de la structure du pois a permis cependant

de mettre en évidence sa composition particulière (Figure 20). La graine de pois est une

graine exalbumibée c’est-à-dire qu’elle est constituée d’un tégument et des cotylédons qui

occupent tout l’espace dans le tégument. Le tégument est une paroi qui sert de protection à

la graine. Après stérilisation, cette protection se détache facilement de la graine que ce soit

pour le traitement standard ou les nouveaux traitements. Les cotylédons renferment les

matières de réserve, les glucides sous forme d’amidon. Les grains d’amidons sont de forme

ovoïde et de diamètre de 30 µm environs (Perrot, 1995). Cette structure est observée chez le

haricot, le pois, le soja, le colza, la moutarde et le radis (Peter Hamilton Raven, 2000).

Figure 20: Coupe histologique d’un grain de pois ayant subi un traitement de stérilisation

dans un bocal en verre en présence d’acétate de potassium et stocké pendant 2 mois

4.2.6. Déductions générales

L’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré permet de détruire

les microorganismes et d’inhiber leur croissance. Cependant, par rapport au traitement

Page 72: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

62

d’appertisation, l’électro-activation ne permet pas d’améliorer les qualités organoleptiques

du produit. Au niveau de la couleur, de la teneur en vitamine C, de la perte en matière sèche

du produit aucune différence n’est observée. La seule différence est perçue au niveau de la

texture. Avec ce nouveau procédé, les légumes sont plus fermes.

4.3. Analyse de la migration d’éléments vers le produit (ions métalliques)

L’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré permet d’obtenir des

pois ayant les mêmes qualités organoleptiques et nutritionnelles que les pois appertisés.

Cependant ces solutions peuvent affecter le produit que ce soit l’aliment ou l’emballage si de

la corrosion survient. Afin de connaitre l’effet corrosif, les solutions électro-activées ont été

mises en conserves (boîtes de métal et bocaux de verre) puis la teneur en ions métalliques de

la solution après stérilisation a été mesurée. La teneur a aussi été étudiée avec le traitement

standard. Les résultats obtenus vont montrer la teneur maximale en ions qui pourra être

obtenue dans les pires conditions de conservation.

4.3.1. Etude de la corrosion sans produit

La teneur en fer, étain, aluminium, zinc et cuivre a été mesurée. Pour tous les

traitements, la teneur en cuivre était nulle ou inférieure à la limite de détection. Des traces

de fer, d’étain, d’aluminium et de zinc étaient présentes dans les solutions. La figure 21

présente la teneur en fer de la saumure pour les différents traitements au cours du temps. La

teneur en fer était faible pour les traitements CV (0,566 ppm), AV (0,165 ppm) et LV (0,320

ppm) (Figure 21). Ces valeurs étant inferieures à 1ppm, elles sont considérées comme

négligeables. Le phénomène de corrosion n’a donc pas lieu ce qui est plutôt normal car ces

trois traitements sont caractérisés par l’utilisation de bocaux en verre. Le verre est inerte et

dépourvu d’ions métalliques.

Page 73: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

63

Figure 21: Teneur en fer de la saumure pour les différents traitements au cours du temps (les

lettres minuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les traitements pour chaque durée

de stockage, les lettres majuscules indiquent une différence (p≤0,05) entre les durées de

stockage pour chaque traitement)

Pour les traitements CC, AC et LC la teneur en fer était beaucoup plus importante. La teneur

à T0 était de 9,426 ppm, 9,429 ppm et 4,816 ppm pour les traitements CC, AC et LC,

respectivement. Ces valeurs montrent que la boîte de conserve a été attaquée au cours de la

stérilisation. Les trois solutions électro-activées sont donc corrosives et provoquent des

dommages à la boîte de conserve. La teneur en fer pour ces trois traitements augmente aussi

au cours du temps. Le phénomène de corrosion persiste et la boîte continue à être attaquée.

Cette attaque de la boîte de conserve a été confirmée par l’observation de la dégradation de

la boîte au niveau du joint de celle-ci. De la rouille a été observée ce qui est caractéristique

de la dégradation du fer par les solutions en contact. Parmi les trois solutions, la solution de

lactate de calcium est celle qui attaque le moins les boîtes de conserve. Si l’on compare tous

les traitements avec le traitement standard (NaCl et température de stérilisation de 121°C), la

teneur en fer de la saumure pour le traitement standard était relativement faible (3,740 ppm).

La teneur obtenue était supérieure à celle des traitements CV, AV et LV quelle que soit la

Ac Ad Ad Ad

Aa AaAb

Ab Aa Ba Aa

Bc

Bc Bc

Aa Aa Ba Aa

CbCc

Cd

BdAe Bf Aef

Db

Da

Dc

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

T CV AV LV CC AC LC

Ten

eur

en f

er (

pp

m)

Traitements

T0

T1

T2

T3

Page 74: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

64

durée de stockage mais inférieure à celle des traitements CC, AC et LC. La solution de NaCl

est donc moins corrosive que les solutions électro-activées. Cette différence de corrosivité

s’explique notamment par le pH des solutions. La solution de NaCl a un pH autour de 6,5

(neutre). Les solutions électro-activées ont un pH autour de 3,4. Les solutions acides ont

tendance à dégrader plus facilement les métaux. De plus la présence d’acides organiques

(acide citrique, acide acétique et acide lactique) favorise la corrosion (Gire, 1930). D’autres

facteurs comme la teneur en oxygène interviennent également dans le phénomène de

corrosion. Le fer est donc attaqué au niveau du joint de la boîte mais aussi au travers

d’imperfections qui peuvent être présentes sur la boîte. Cette boîte utilisée habituellement

pour la mise en conserve de sirop d’érable n’est donc pas à privilégier pour la mise en

conserve de produits acides. Ce résultat est en corrélation avec les résultats obtenus dans

l’étude de Lomolino et al. (2016). Lomolino et al. (2016) se sont intéressé à la perte de

minéraux de différents ustensiles de cuisine constitués de matériaux différents lors de la

cuisson de loup de mer aussi appelé bar commun. Les ustensiles de cuisine étaient en

aluminium, en acier, en fonte, en céramique et en téflon. La cuisson du loup de mer, d’une

durée de 3 min, dans ces 5 ustensiles a été réalisée en présence d’une solution d’eau puis avec

une solution contenant de l’eau et 10% de vinaigre soit 6% d’acide acétique. La solution

vinaigre-eau avait un pH égal à 3,1 ; La teneur en ions métallique de la solution après cuisson

a été par la suite mesurée. Avec la solution d’eau, aucun ion ferreux n’est passé du matériel

au produit. Cependant avec la solution vinaigre-eau, des ions ferreux ont été dissous du

matériel de cuisson en acier et en aluminium. L’acidité de la solution a provoqué la

dissolution du fer. Cette perte de fer de l’emballage modifie la quantité de fer du produit.

La teneur maximale en fer dans les pires conditions était de 90 ppm ce qui reste assez

négligeable (90mg/L de solution). Cette teneur est dite maximale car la corrosion survient au

cours des trois premières semaines puis un plateau est observé. Cette teneur en fer n’aura

aucune conséquence sur la santé du consommateur. La consommation de 100g de cette

solution n’apportera que 0,9mg de fer sachant que la consommation de fer doit être de 8 à

10mg de fer par jour. De plus, cette teneur ne reflète que le phénomène de corrosion en

absence de pois. En présence du produit, l’apport de fer par l’emballage sera diffèrent. Une

teneur élevée en fer n’est responsable que de l’altération du goût du produit le rendant

immangeable. Pour l’étain, le zinc et l’aluminium, les résultats sont contrastés. Pour le zinc,

Page 75: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

65

les teneurs obtenues pour tous les traitements oscillaient au cours du temps. Cette oscillation

est liée à la technique employée. Pour gagner en précision, au lieu d’utiliser juste la

spectrométrie, il aurait fallu utiliser un spectromètre de masse. La teneur en zinc présente

dans les échantillons n’était pas suffisante. Le zinc n’est donc pas attaqué par les solutions

électro-activées et la solution de NaCl. Ce résultat est supporté par l’étude de Lomolino et al.

(2016). Le zinc n’est dissous qu’en présence de solution acide (vinaigre-eau) et avec en

emballage en aluminium. Pour l’étain, au niveau statistique, des différences entre les

traitements sont apparus. Cependant ces teneurs étaient inférieures à 1,5 ppm au bout de 3

mois de stockage pour la plupart des traitements (Tableau 6). Le traitement CC était le seul

à avoir une teneur en étain de 4,5 ppm au bout de trois mois d’entreposage. L’ensemble de

ces valeurs est négligeable par rapport à 200 ppm qui est la valeur maximale d’étain autorisée

dans les boîtes de conserve. L’étain n’est donc pas attaqué. En effet l’étain est un ion

métallique qui est stable à pH acide. L’étain se dissout lorsque le pH est supérieur à 9 (Liato

et al., 2016).

Tableau 6 : Teneurs en étain au bout de trois mois de stockage (p≤0,05)

Traitements Teneur en étain (ppm)

CV 1,524 ± 0,017b

AV < 0,096d

LV 1,476 ± 0,062b

CC 4,537 ± 0,547a

AC < 0,096d

LC 0,716 ± 0,037c

Témoin < 0,096d

Pour l’aluminium, des différences significatives (p≤0,05) ont été observées entre les

traitements au bout de trois mois de stockage mais les teneurs obtenues étaient inférieure à

1ppm (Tableau 7). La teneur en aluminium est donc considéré comme négligeable pour

l’ensemble des traitements. L’aluminium n’est donc pas dissous par les solutions électro-

activées et la solution de NaCl. L’aluminium peut être dissous lors de la cuisson d’aliments

Page 76: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

66

dans un emballage en aluminium en présence de solutions neutres et acides (Lomolino et al.,

2016). La dissolution est plus importante avec des solutions acides. L’acier est inerte que ce

soit avec une solution neutre (pH proche de 7) ou acide (Lomolino et al., 2016).

Tableau 7 : Teneurs en aluminium au bout de trois mois de stockage (p≤0,05)

Traitements Teneur en aluminium (ppm)

CV 0,289 ± 0,028b

AV 0,085 ± 0,007d

LV 0,805 ± 0,038a

CC 0,297 ± 0,052b

AC 0,172 ± 0,017c

LC 0,824 ± 0,451a

Témoin 0,046 ± 0,011e

A travers cette expérience, on peut en conclure que les solutions électro-activées attaquent le

fer des boîtes de conserves. En effet, la teneur en fer de la saumure était importante et le

maximum atteint était de 90 ppm avec le citrate de potassium. Malgré cette dissolution, le fer

est inoffensif et ne présente pas de danger pour le consommateur. Avec l’emballage en verre

et le traitement standard aucune dissolution de fer n’est observée. Le verre est inerte et

dépourvu d’ions métalliques. Le traitement standard ne dissous pas le fer du fait d’une

différence de pH et non de la température appliquée. Le traitement standard réalisé avec du

NaCl de pH 6,5 et avec une température de 121°C provoque moins de dégâts sur la boîte que

les nouveaux traitements utilisant des solutions de pH 3,4 et comme température de

stérilisation 95°C. Le pH est donc un paramètre important dans le processus de corrosion.

Cependant d’autres facteurs peuvent rentrer en compte. L’étain, l’aluminium et le zinc ne

sont pas dissous. Aucun des traitements ne les attaque. Dans les pires conditions (pH acide),

le phénomène de corrosion est limité. Juste le fer est attaqué. L’électro-activation combinée

à un traitement thermique modéré ne provoque donc pas de corrosion majeure. La seconde

partie de l’étude va être de voir si en présence de pois le phénomène de corrosion est aussi

limité.

Page 77: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

67

4.3.2. Etude de la corrosion avec les pois

En présence de produit, les résultats concernant les teneurs en ions métalliques sont

très différents. Tout d’abord du cuivre était présent dans la saumure. Le cuivre étant absent

dans l’expérience réalisée précédemment, le cuivre n’est donc pas apporté par la corrosion

de la boîte. Le cuivre ne peut provenir que du produit. Les petits pois sont des légumes riches

en minéraux et notamment en cuivre. La teneur moyenne en cuivre est de 0,176 mg pour

100g de pois (USDA, n.d.). Statistiquement, 2 traitements se sont distingués des autres : CC

et AV. Cependant les teneurs en cuivre de la saumure pour tous les traitements au bout de

trois mois de stockage étaient inférieures à 1,5ppm (Tableau 8). Une teneur inférieure à 1,5

ppm a été considérée comme négligeable. Le cuivre ne migre du produit à la saumure. Le

phénomène de lessivage n’a pas été observé. L’apport en cuivre par le produit reste identique

à celui du produit frais. La consommation de 100g de pois obtenus avec le procédé d’électro-

activation combinée à un traitement thermique modéré permet d’apporter du cuivre mais ne

couvre pas entièrement les besoins. L’apport recommandé par jour est de 2,1 à 3 mg par jour

(WHO). Avec le traitement standard aucune perte en cuivre n’est observée. L’électro-

activation combinée à un traitement thermique modéré et l’appertisation traditionnelle ont le

même impact sur le produit. La nouvelle méthode permet d’obtenir un produit de même

qualité.

Tableau 8: Teneurs en cuivre au bout de trois mois d’entreposage avec pois (p≤0,05)

Traitements Teneur en cuivre (ppm)

CV 0,600 ± 0,075b

AV 1,125 ± 0,136a

LV 0,694 ± 0,098b

CC 1,402 ± 0,126a

AC 0,781 ± 0,050b

LC 0,754 ± 0,141b

Témoin 0,717 ± 0,008b

Pour le fer, au bout de 3 mois de stockage, les traitements CC, AC et LC ont la teneur en fer

la plus élevée (de 10 à 15 ppm). Pour les autres traitements la teneur en fer est comprise en

Page 78: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

68

4 et 8 ppm. Si l’on rapproche la Figure 21 et le Tableau 9, on peut supposer que la teneur

en fer pour les traitements CV, AV, LV et le traitement standard est liée au lessivage du

produit. Du fer passe du produit à la saumure. Si la saumure n’est pas consommée, l’apport

en fer sera moindre. En plus de consommer le produit, la saumure devrait être consommée

afin de pouvoir combler les besoins en fer plus facilement. Pour les traitements CC, AC et

LC, le produit perd du fer lors du traitement thermique (Lomolino et al., 2016) mais de la

corrosion a lieu car la teneur en fer augmentait pour deux des traitements au cours du temps

(au bout de 3 mois pour CC et de 2 mois pour LC). Ce phénomène de corrosion est cependant

très limité car le milieu est très diffèrent de celui de la première expérience. En effet en

présence de matière organique, ici les pois, les solutions électro-activées perdent leurs

propriétés pour revenir à leur état initial (Liato, 2015). Le pH ré augmente et leur pourvoir

oxydant réducteur diminue. De plus, de nouvelles molécules (pigments, minéraux, sulfites…)

apportées par le produit se trouvent dans le milieu et jouent sur le phénomène de corrosion.

La teneur maximale en fer de la saumure au bout de 3 mois de stockage était de 15 ppm

(Tableau 9). Cette valeur reste négligeable. Peu de fer est présent dans la saumure et la perte

par le produit est limitée. L’apport en fer par le produit fini reste tout de même important

sachant que la teneur en fer dans les pois frais est de 1,47mg pour 100g (USDA, n.d.). La

consommation de 100g de pois ne permettra pas de couvrir entièrement les besoins en fer qui

sont 8.7 à 14.8 mg par jour (Food Standard Agency 2010). D’autres aliments doivent être

consommés. Si l’on considère par contre le produit et la solution, l’apport total en fer sera

plus important après stérilisation qu’avant. La cuisson provoque la perte de fer par le produit

mais la dissolution du fer par l’emballage provoque l’augmentation de la teneur en fer

(Lomolino et al., 2016). Statistiquement, les traitements étaient différents mais la teneur en

étain pour tous les traitements était inférieure à 1ppm (Tableau 10). Ces valeurs sont

considérées comme négligeables si on les compare à 200 ppm qui est la teneur maximale en

étain autorisée. Les valeurs obtenues en étaient très éloignées. L’étain n’est donc pas attaqué.

Les solutions électro-activées en présence de pois n’attaquent pas la boîte de conserve et en

particulier l’étain. Le nouveau procédé a le même impact sur le produit que le procédé

classique. Le produit ne présente donc pas de risque pour le consommateur. Moins de 14

mg/kg sont apportés à travers la consommation de ce produit (Codex, 1998).

Page 79: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

69

Tableau 9: Teneurs en fer au bout de trois d’entreposage avec des pois (p≤0,05)

Traitements Teneur en fer (ppm)

CV 6,295 ± 0,075cd

AV 7,646 ± 0,675c

LV 7,070 ± 0,397c

CC 15,348 ± 1,184a

AC 11,296 ± 1,172b

LC 10,058 ± 0,163b

Témoin 4,700 ± 0,410d

Tableau 10: Teneurs en étain au bout de trois mois d’entreposage avec des pois (p≤0,05)

Traitements Teneur en étain (ppm)

CV 0,669 ± 0,007c

AV 0,738 ± 0,004b

LV 0,620 ± 0,021d

CC 0,837 ± 0,030a

AC 0,655 ± 0,003cd

LC 0,649 ± 0,015cd

Témoin 0,664 ± 0,011c

Pour l’aluminium (Tableau 11), les teneurs obtenues au bout de trois mois de stockage pour

tous les traitements étaient inférieures à 1 ppm. L’aluminium n’est donc pas dissous par les

solutions électro-activées et le NaCl. Comme pour l’étain, le nouveau procédé a les mêmes

impacts sur le produit que le procédé classique. Le pois obtenu n’apporte donc pas

d’aluminium au consommateur. L’apport maximum en aluminium de 50mg par jour (WHO)

n’est pas couvert par la consommation de pois.

Page 80: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

70

Tableau 11: Teneurs en aluminium au bout de trois mois de stockage (p≤0,05)

Traitements Teneur en aluminium (ppm)

CV 0,242 ± 0,021b

AV 0,297 ± 0,018a

LV 0,149 ± 0,001c

CC 0,299 ± 0,032a

AC 0,305 ± 0,011a

LC 0,134 ± 0,016c

Témoin 0,128 ± 0,010c

Comme pour l’expérience précédente, les teneurs en zinc oscillaient pour tous les traitements.

Les solutions employées ne provoquent donc pas la dissolution du zinc. De plus, on peut

supposer que le zinc présent dans le pois à hauteur de 1,24 mg pour 100g (USDA, n.d.) ne

passe pas dans la saumure. L’apport en zinc du pois obtenu se rapproche de l’apport en zinc

du pois frais. La consommation de 100 g de pois ne suffira à couvrir l’apport en zinc.

L’apport en zinc doit être compris entre 9 et 14 mg par jour (NRC 2000).

En présence de pois, seul du fer est présent de manière significative dans la saumure pour

tous les traitements. Pour l’étain, le zinc, le cuivre et l’aluminium, aucune corrosion n’est

observée quel que soit le traitement.

L’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré ne présente pas de problème

au niveau toxicologique comme pour le traitement standard. Aucun ion métallique n’est

retrouvé en grande quantité dans la saumure. L’électro-activation combinée à un traitement

thermique modéré permet d’obtenir des produits ayant la même qualité organoleptique que

ceux obtenus avec le procédé d’appertisation normal. De plus, l’électro-activation combinée

à un traitement thermique modéré ne provoque pas la migration d’éléments de l’emballage

au produit. Aucun risque toxicologique n’est présent. L’électro-activation combinée à un

traitement thermique modéré semble être une bonne alternative à l’appertisation.

Page 81: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

71

4.4. Analyse de l’influence de la température de stérilisation sur la qualité des petits

pois

Trois températures ont été appliqués (85, 90, 95°C). La solution électro-activée

employée était de l’acétate de sodium ayan un pH autour de 3,4 et le contenant utilisé était

des bocaux en verre. L’analyse de la couleur, la texture, la teneur en vitamine C et la teneur

en matière de la saumure ont été réalisées. Pour toutes les analyses réalisées aucune

différence n’a été observée (Tableau 12). La teneur en vitamine C était la même quelle que

soit la température. La texture était identique (42,48 N). Au niveau de la couleur (L, a* et b*)

aucune différence significative n’a été observée. La diminution de la température n’a pas

limité la perte de matière du produit (4,52% de matière sèche dans la saumure).

Tableau 12: Résultats des différentes analyses avec les trois températures (p≤0,05)

85°C 90°C 95°C

L 50,372 ± 2,168a 51,568 ± 4,457a 49,710 ± 4,001a

a* -4,204 ± 0,439a -4,492 ± 0,990a -5,086 ± 1,091a

b* 25,596 ± 3,862a 28,108 ± 3,968a 29,630 ± 3,686a

Teneur en vitamine C

(mg/g) 8,387 ± 1,856a 7,320 ± 1,354a 9,975 ± 3,229a

Fermeté (kg) 44,937 ± 10,343a 38,631 ± 8,502a 43,883 ± 11,82a

Perte en MS (%) 4,325 ± 0,019a 4,689 ± 0,013a 4,546 ± 0,041a

La diminution de la température de 10°C n’a donc pas eu d’impact sur les qualités

organoleptiques des petits pois. Cependant ces températures plus basses permettent un gain

énergétique et protègent le produit des microorganismes. Cette conclusion n’est valable que

pour cette solution avec ce type de contenant. Cette conclusion serait à confirmer en réalisant

les analyses pour les autres combinaisons de solution- emballage.

Page 82: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

72

Conclusions générales et perspectives

Au travers de cette étude, le procédé d’appertisation conventionnelle a été comparé à

l’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré utilisant une température de

traitement thermique de blanchiment (inférieure à 100 C). Il a été démontré au cours

d’études précédentes, que l’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré

permet de protéger le produit du développement des microorganismes, d’empêcher la

production de toxines et d’inactiver des enzymes d’altération. Ce procédé permet également

d’obtenir des produits ayant les mêmes qualités organoleptiques et nutritionnelles qu’avec

l’appertisation conventionnelle. La teneur en vitamine C, la perte de matière sèche du produit

et la couleur du produit sont similaires. Un avantage en ce qui concerne la texture est même

observé. En effet, la texture est plus ferme avec le nouveau procédé. L’électro-activation

combinée à un traitement thermique permet de répondre aux attentes des consommateurs en

ce qui concerne la qualité. Ce procédé apparaît donc comme une alternative à l’appertisation

conventionnelle pour les produits peu acides comme les petits pois. De plus, aucun risque

toxicologique n’est présent avec l’électro-activation car, la boîte n’est pas attaquée par les

solutions électro-activées. Aucun élément ne migre à part le fer mais en quantité limitée. En

plus, la migration de l’étain de la boîte de métal vers le produit était complétement absent, ce

qui constitue un avantage majeur sur le plan toxicologique.

Cette étude a donc permis d’approfondir et d’élargir les connaissances concernant

l’utilisation de l’électro-activation combinée à un traitement thermique modéré pour la mise

en conserve de produits peu acides. Cependant, l’étude sur la migration des éléments de

l’emballage mérite d’être approfondie. De plus, il aurait été intéressant d’étudier la forme

sous laquelle se trouvent les ions métalliques dans les différentes saumures. L’analyse de

l’activité des enzymes ainsi que l’analyse du pouvoir antioxydant des petits pois avant et

après le procédé de conservation auraient pu être réalisées afin d’approfondir encore plus le

sujet et d’apporter de nouveaux éléments. Une analyse sensorielle aurait pu être réalisée afin

de compléter les connaissances déjà acquises en ce qui concernent les qualités

organoleptiques du produit. Le coût énergétique aurait aussi été intéressant à calculer que ce

soit pour le traitement d’appertisation ou l’électro-activation combinée à un traitement

thermique modéré afin de savoir lequel des deux procédés est le plus rentable.

Page 83: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

73

Ce projet a permis d’approfondir les connaissances déjà existantes, mais s’inscrit dans

un projet plus grand. L’objectif final sera de supprimer le traitement thermique de

stérilisation pour la mise en conserve de produits peu acides. Juste un traitement de

blanchiment serait réalisé combiné à l’utilisation de solutions électro-activées en tant que

saumure. Ce nouveau procédé devra être réalisé dans un environnement propre afin d’éviter

toute contamination par l’environnement. Ce procédé permettrait de réaliser un gain en

termes d’énergie mais aussi en terme économique.

Page 84: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

74

Références bibliographiques

A Complete Course in Canning and Related Processes, (2015). Elsevier.

http://doi.org/10.1016/B978-0-85709-679-1.00001-5

Agriculture et Agroalimentaire Canada, (2015). L’industrie canadienne de la mise en

conserve de fruits et de légumes et de la fabrication de spécialités alimentaires.

http://www.agr.gc.ca/fra/industrie-marches-et-commerce/statistiques-et-information-

sur-les-marches/par-produit-secteur/aliments-et-boissons-transformes/l-industrie-

canadienne-de-la-mise-en-conserve-de-fruits-et-de-legumes-et-de-la-fabrication-de-

specialites-alim

Aider, M., & Gimenez-Vidal, M., (2012). Lactulose synthesis by electro-isomerization of

lactose: Effect of lactose concentration and electric current density. Innovative Food

Science and Emerging Technologies, 16, 163–170.

http://doi.org/10.1016/j.ifset.2012.05.007

Aider, M., Gnatko, E., Benali, M., Plutakhin, G., & Kastyuchik, A., (2012). Electro-

activated aqueous solutions: Theory and application in the food industry and

biotechnology. Innovative Food Science and Emerging Technologies, 15, 38–49.

http://doi.org/10.1016/j.ifset.2012.02.002

Aït Aissa, A., & Aïder, M., (2013). Lactose isomerization into lactulose in an electro-

activation reactor and high-performance liquid chromatography (HPLC) monitoring of

the process. Journal of Food Engineering, 119(1), 115–124.

http://doi.org/10.1016/j.jfoodeng.2013.05.011

Aït Aissa, A., & Aïder, M., (2014). Electro-catalytic isomerization of lactose into lactulose:

The impact of the electric current, temperature and reactor configuration. International

Dairy Journal, 34(2), 213–219. http://doi.org/10.1016/j.idairyj.2013.08.010

Aït-Aissa, A., & Aïder, M., (2015). Maple juice electro-activation in a three-compartmental

reactor: Impact on the product pH and Redox potential. Food Bioscience, 9, 1–11.

http://doi.org/10.1016/j.fbio.2014.09.002

Ametek Brookfield, (n.d.). Potato chips.

http://www.brookfieldengineering.com/education/applications/texture-potato-

chips.asp

Awuah, G. B., Ramaswamy, H. S., & Economides, A., (2007). Thermal processing and

quality: Principles and overview. Chemical Engineering and Processing: Process

Intensification, 46(6), 584–602. http://doi.org/10.1016/j.cep.2006.08.004

Ayebah, B., & Hung, Y.-C., (2005). Electrolyzed water and its corrosiveness on Various

Surface Materials Commonly Found in Food Processing Facilities. Journal of Food

Processing & Technology, 28(Fontana 1986), 247–264.

Bari, M.L., Sabina, Y., Isobe, S., Uemura, .T, I. K., (2003). Effectiveness of electrolyzed

acidic water in killing Escherichia coli O157:H7, Salmonella enteritidis, and Listeria

monocytogenes on the surfaces of tomatoes. J Food Prot, 66(4), 542–548.

Barker, W.H., Runte, V., (1972). Tomato juice associated gastro-enteritis. American

Journal of Epidemiology, 96, 219–226.

Page 85: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

75

Best, D.J., Higgins, I.J., Jones, J., (1985). Biotechnology: principles and applications.

Blackwell Scientific.

Biégo, G. H., Joyeux, M., Hartemann, P., Debry, G., (1999). Determination of dietary tin

intake in an adult French citizen. Archives of Environmental Contamination and

Toxicology, 36, 227–232.

Biton, M. (n.d.). Les procédés de conservation des aliments.

http://institutdanone.org/objectif-nutrition/les-procedes-de-conservation-des-

aliments/dossier-les-procedes-de-conservation-des-aliments/

Blunden, S., & Wallace, T., (2003). Tin in canned food: A review and understanding of

occurrence and effect. Food and Chemical Toxicology, 41(12), 1651–1662.

http://doi.org/10.1016/S0278-6915(03)00217-5

Bonhoure, J.-P., (2014). Matériaux au contact des aliments.

Buche, F., (2014). Procédés naturels de conservation. Ecole polytechnique Lasalle

Beauvais.

Buculei, Amelia; Ionescu, Valentin; Ionescu, M., (2009). The Shelf Life of Foods in the

Metallic Cans. Journal of Agroalimentary Processes and Technologies, 15(1), 140–

145.

Chauhan, S., Gupta, K. C., & Agrawal, M., (2014). Original Research Article A New

Approach of Hurdle technology to preserve Mango fruit with the application of Aloe

vera gel and Calcium chloride. International Journal of Current Microbiology and

Applied Sciences, 3(5), 926–934.

Chenoll, C., Betoret, N., Fito, P., (2009). Analysis of chickpea (var. “Blanco Lechoso”)

rehydration. Part I. Physicochemical and texture analysis. Journal of Food

Engineering, 95(2), 352–358.

CIEMRA, (2004). Les emballages et la sécurité alimentaire, 1–4.

Coles, R., Kirwan, M. J., & McDOWELL, D., (2003). Food Packaging Technology.

CTA - ILO - WEP, (1990). Conservation des Légumes à Petite Échelle.

http://www.fastonline.org/CD3WD_40/CD3WD/FOODPROC/H2707F/FR/B130_8.H

TM#B130_8_4_2

Delagarde, P., (2014). Etude de la destruction thermique de Clostridium sporogenes dans

des purées végétales contenant de la saumure électro-activée.

DGCCRF, (2009). Recherche d’étain dans les aliments en conserve métallique conditionnés

dans des boites en fer blanc.

DGCCRF, (2014). Conservation des aliments.

http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-

pratiques/Conservation-des-aliments

DGCCRF, (2015). Aciers non revêtus (fer noir).

Ena Gupta, J. S., (2013). Microbial and Sensory Stability of Cauliflower for 180 Days

Preserved Through Hurdle Technology. Journal of Food Processing & Technology,

04(09), 4–7. http://doi.org/10.4172/2157-7110.1000265

Page 86: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

76

FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). (n.d.). Projet de code

d’usages pour la prévention et la réduction de la contamination des aliments en

conserve par l'étain. http://www.fao.org/docrep/meeting/008/j2262f/j2262f23.htm

Fondation Louis Bonduelle. (n.d.). Pois frais. http://www.fondation-

louisbonduelle.org/canada/fr/connaitreles-legumes/les-legumes-de-a-a-z/pois-frais-

542.html#axzz3tsCJR9Wz

Gabriel, A. a., (2015). Combinations of selected physical and chemical hurdles to inactivate

Escherichia coli O157:H7 in apple and orange juices. Food Control, 50, 722–728.

http://doi.org/10.1016/j.foodcont.2014.10.017

Genois, A. (2014). Contribution au développement d’un procédé de conservation des

haricots verts par la synergie de l'acétate de potassium électro-activé et d'un traitement

thermique modéré.

Gerzhova, A., Mondor, M., Benali, M., & Aider, M., (2015). A comparative study between

the electro-activation technique and conventional extraction method on the

extractability, composition and physicochemical properties of canola protein

concentrates and isolates. Food Bioscience, 11, 56–71.

http://doi.org/10.1016/j.fbio.2015.04.005

Gire, G. (1930). La corrosion des fers-blancs utilisés dans la fabrication des boites de

conserves, (1).

Godet, C., Poulard, A., Guillou, S., El Murr, N. (1999). Mutage des vins blancs moelleux

par l’application d'un courant d'électrolyse. Revue Des Oenologues, 93, 33–36.

Gonçalves, E. M., Pinheiro, J., Abreu, M., Brandão, T. R. S., & Silva, C. L. M., (2007).

Modelling the kinetics of peroxidase inactivation, colour and texture changes of

pumpkin (Cucurbita maxima L.) during blanching. Journal of Food Engineering,

81(4), 693–701.

Gouvernement du Canada. (2013). Botulisme (Clostridium Botulinum).

http://canadiensensante.gc.ca/eating-nutrition/risks-recalls-rappels-risques/poisoning-

intoxication/poisoning-intoxication/botulism-botulisme-fra.php

Harper, C., Llados, F., Diamond, G., & Chappell, L. L., (2005). Toxicological Profile for

Tin and Tin Compounds. Agency for Toxic Substances and Disease Registry, 302.

Hayakawa, K.-I., & Timbers, G. E., (1977). Influence of Heat Treatment on the Quality of

Vegetables: Changes in Visual Green Color. Journal of Food Science, 42(3), 778–781.

http://doi.org/10.1111/j.1365-2621.1977.tb12601.x

Huang, Y., Hung, Y., Hsu, S., Huang, Y., & Hwang, D.-F. (n.d.). Application of

electrolyzed water in the food industry.

Industrie Canada. (2015). Mise en conserve, marinage et séchage de fruits et de légumes

(SCIAN 31142) : Définition.

http://www.ic.gc.ca/app/scr/sbms/sbb/cis/definition.html?code=31142&lang=fra

Laguerre, J.-C. (2014). Procédés de conservation.

Leblanc, B. (n.d.). Colorimétrie. http://www.universalis.fr/encyclopedie/colorimetrie/

Leistner, L. (1992). Food preservation by combined methods. Food Research International,

Page 87: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

77

25, 151–158. http://doi.org/10.1016/0963-9969(92)90158-2

Leistner, L. (1994). Further developments in the utilization of hurdle technology for food

preservation. Journal of Food Engineering, 22(1-4), 421–432.

http://doi.org/10.1016/0260-8774(94)90044-2

Liato, V. (2015). Salubrité des légumes en conserve par traitement thermique combiné à

l’électro-activation.

Liato, V., Labrie, S., Benali, M., & Aider, M., (2016). Effect of electro-activated brine

solution on the migration of metallic ions from the cans to the product in sterilized

canned sweet corn. Food Science & Nutrition, (April), n/a–n/a.

http://doi.org/10.1002/fsn3.357

Liato, V., Labrie, S., Viel, C., Benali, M., & Aïder, M., (2015). Study of the combined

effect of electro-activated solutions and heat treatment on the destruction of spores of

Clostridium sporogenes and Geobacillus stearothermophilus in model solution and

vegetable puree. Anaerobe, 35, 11–21. http://doi.org/10.1016/j.anaerobe.2015.06.004

Lomolino, G., Crapisi, A., & Cagnin, M., (2016). Study of elements concentrations of

European seabass (Dicentrarchus labrax) fillets after cooking on steel, cast iron, teflon,

aluminum and ceramic pots. International Journal of Gastronomy and Food Science, 5,

1–9. http://doi.org/10.1016/j.ijgfs.2016.06.001

MAFF. (1997). Total Diet Study: Metals and other Elements. Food Surveillance

Information Sheet 131. London.

Mannheim, C. (1986). Interaction between metal cans and food products. Food Product-

Package Compatibility.

Nabok, M. V., Plutahin, G. A., (2005). Study and development of newtechnology for

baking wheat bread by using electro-activated water as replacement to ordinary water.

Scientific Communications of the Kuban State Agrarian University.

Nabok, M. V., Plutahin, G. A., (2009). Baking wheat bread using electro-activated aqueous

solutions. Communications of the Kuban State Agrarian University.

Nicoli, M. ., Anese, M., & Parpinel, M., (1999). Influence of processing on the antioxidant

properties of fruit and vegetables. Trends in Food Science & Technology, 10(3), 94–

100. http://doi.org/10.1016/S0924-2244(99)00023-0

Normaprint. (2011). Modéliser la couleur. https://www.normaprint.fr/prestablog-modeliser-

la-couleur-n8/default

Oldring, P. K. ., & Nehring, U., (2007). Packing Materials - 7. Metal Packing for

Foodstuffs. International Life Sciences Institute, 44. http://doi.org/D/2007/10.996/7

Patrick, G. W. (1976). Internal corrosion of tinplate food containers. Anti-Corrosion

Methods and Materials, 23(6), 9–11. http://doi.org/10.1108/eb007005

Pedrosa, M. M., Cuadrado, C., Burbano, C., Muzquiz, M., Cabellos, B., Olmedilla-Alonso,

B., & Asensio-Vegas, C., (2015). Effects of industrial canning on the proximate

composition, bioactive compounds contents and nutritional profile of two Spanish

common dry beans (Phaseolus vulgaris L.). Food Chemistry, 166, 68–75.

http://doi.org/10.1016/j.foodchem.2014.05.158

Page 88: Électro-activation de l'acétate de potassium, du citrate

78

Perrot, C. (1995). Les protéines fonction dans la graine à leur animale. INRA Prod. Anim.,

151–164.

Peter Hamilton Raven. (2000). The Seed Biology Place - Seed Structure and Anatomy.

Ramesh, M. N. (2007). Canning and sterilization of foods. In Handbook of Food

Preservation (p. 585).

Ramírez-Jiménez, A, García‐ Villanova, B, Guerra‐ Hernández, E. (2001). Effect of

toasting time on the browning of sliced bread. Journal of the Science of Food and

Agriculture, 81(5), 513–518.

Richard H. (2003). Réactions De Maillard Et Production D ’Arômes Endogènes, 7, 31–33.

Rojas, E., Herrera, L.A., Poirier, L.A., Ostrosky-Wegman, P., (1999). Are metals dietary

carcinogens? Mutation Research, 443, 157–181.

Ryley, J., & Kajda, P. (1994). Vitamins in thermal processing. Food Chemistry, 49(2),

119–129. http://doi.org/10.1016/0308-8146(94)90148-1

Santé Canada. (1987). Le fer, 1978, 1–5.

Scheichtele, F. (2013). Etude des solutions électrolysées sur la conservation des qualités

organoleptiques et nutritionnelles de légumes en conserve.

Shaposhnik, V. a., & Kesore, K., (1997). An early history of electrodialysis with

permselective membranes. Journal of Membrane Science, 136(1-2), 35–39.

http://doi.org/10.1016/S0376-7388(97)00149-X

Statistique Canada. (2008). Statistique sur les aliments au Canada.

TECHNA. (n.d.). Les stérilisateurs. Retrieved from

http://www.techna.tm.fr/publicmedia/original/135/68/fr/autoclaves documentation

complète.pdf

Total materia. (n.d.). Composition de l’acier.

U.S. Geological Survey. (2016). Water Properties and Measurements.

http://water.usgs.gov/edu/waterproperties.html

Uppia. (n.d.). La conserve. http://www.laconserve.com/

USDA. (n.d.). composition nutritionnelle pois.

UTICA. (2013). La validation de barème des produits appertisés.

Valdez, B., Badilla, G. L., Wiener, M. S., Oriente, P., California, B., & Ingenieria, D.,

(2008). Micro and Nano Corrosion in Steel Cans Used in the Seafood Industry, (Table

1).

Vignes, J., Fousse, D., & André, G., (1994). Une vie de fer-blanc Expériences sur l ’

élaboration , les propriétés. Bullletin de L’union Des Physiciens, 88, 627–652.

Xia, D., Song, S., Gong, W., Jiang, Y., Gao, Z., & Wang, J., (2012). Detection of

corrosion-induced metal release from tinplate cans using a novel electrochemical

sensor and inductively coupled plasma mass spectrometer. Journal of Food

Engineering, 113(1), 11–18. http://doi.org/10.1016/j.jfoodeng.2012.05.035