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LES MIGRANTS FRANCOPHONES DU NORD DU NOUVEAUBRUNSWICK DANS LE TERRITOIRE URBAIN DE MONCTONDIEPPE : CONTRIBUTION DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU CAPITAL SOCIAL À LA VITALITÉ ETHNOLINGUISTIQUE ET AU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL 1 Josée Guignard , étudiante au Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton Omer Chouinard , Ph.D., Département de sociologie et Directeur du Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton Huhua Cao, Ph.D., Département de géographie, Université d’Ottawa Éric Forgues, Ph. D., Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Université de Moncton Remerciement : Nous sommes extrêmement reconnaissant au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) pour le financement de cette recherche. Introduction Au Canada, les tensions linguistiques font partie de la vie quotidienne des minorités francophones en milieu urbain. Toutefois, il s’avère qu’au Nouveau Brunswick, province officiellement bilingue, plus précisément dans le territoire urbain de MonctonDieppe (Carte 1), on assisterait à un ralentissement de l’assimilation linguistique (Cao & Chouinard, 2003). C’est donc à travers les migrants francophones du Nord du NouveauBrunswick qui sont de plus en plus présents sur le territoire urbain de MonctonDieppe 2 que nous étudions le rôle joué par les réseaux sociaux, voire le capital social, au développement régional mais aussi permettant le maintient de la vitalité 1 Cette recherche exploratoire s’inscrit dans le cadre d’une étude portant sur la « Dynamique de l’espace francophone intraurbain et vitalité communautaire : Étude de cas de la région urbaine bilingue de Moncton », projet qui analyse la transformation de l’espace sociolinguistique quant à la dynamique spatio temporelle des principaux acteurs de l’agglomération monctionnienne au NouveauBrunswick (Canada) sous la direction de Huhua Cao de l’Université d’Ottawa, d’Omer Chouinard et d’Éric Forgues de l’Université de Moncton. Étant donné que ce projet de recherche explore différents facteurs de la présence des francophones dans la région à l’étude, nous avons décidé dans le cadre de cette recherche de considérer l’une des raisons pour lesquelles les francophones peuvent s’affirmer culturellement et économiquement dans un espace majoritairement anglophone. 2 L’agglomération monctionnienne ou le Grand Moncton comprend les villes de Dieppe, Moncton et Riverview. Dans le cadre de cette étude, nous considérons uniquement les villes de Dieppe et de Moncton puisque ayant un nombre élevé de francophones comparativement à Riverview.

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LES MIGRANTS FRANCOPHONES DU NORD DU NOUVEAU­BRUNSWICK DANS LE TERRITOIRE URBAIN DE MONCTON­DIEPPE : CONTRIBUTION

DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DU CAPITAL SOCIAL À LA VITALITÉ ETHNOLINGUISTIQUE ET AU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL 1

Josée Guignard, étudiante au Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton

Omer Chouinard, Ph.D., Département de sociologie et Directeur du Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton

Huhua Cao, Ph.D., Département de géographie, Université d’Ottawa Éric Forgues, Ph. D., Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques,

Université de Moncton Remerciement : Nous sommes extrêmement reconnaissant au Conseil de recherche en

sciences humaines du Canada (CRSH) pour le financement de cette recherche.

Introduction

Au Canada, les tensions linguistiques font partie de la vie quotidienne des

minorités francophones en milieu urbain. Toutefois, il s’avère qu’au Nouveau­

Brunswick, province officiellement bilingue, plus précisément dans le territoire urbain de

Moncton­Dieppe (Carte 1), on assisterait à un ralentissement de l’assimilation

linguistique (Cao & Chouinard, 2003). C’est donc à travers les migrants francophones du

Nord du Nouveau­Brunswick qui sont de plus en plus présents sur le territoire urbain de

Moncton­Dieppe 2 que nous étudions le rôle joué par les réseaux sociaux, voire le capital

social, au développement régional mais aussi permettant le maintient de la vitalité

1 Cette recherche exploratoire s’inscrit dans le cadre d’une étude portant sur la « Dynamique de l’espace francophone intra­urbain et vitalité communautaire : Étude de cas de la région urbaine bilingue de Moncton », projet qui analyse la transformation de l’espace sociolinguistique quant à la dynamique spatio­ temporelle des principaux acteurs de l’agglomération monctionnienne au Nouveau­Brunswick (Canada) sous la direction de Huhua Cao de l’Université d’Ottawa, d’Omer Chouinard et d’Éric Forgues de l’Université de Moncton. Étant donné que ce projet de recherche explore différents facteurs de la présence des francophones dans la région à l’étude, nous avons décidé dans le cadre de cette recherche de considérer l’une des raisons pour lesquelles les francophones peuvent s’affirmer culturellement et économiquement dans un espace majoritairement anglophone.

2 L’agglomération monctionnienne ou le Grand Moncton comprend les villes de Dieppe, Moncton et Riverview. Dans le cadre de cette étude, nous considérons uniquement les villes de Dieppe et de Moncton puisque ayant un nombre élevé de francophones comparativement à Riverview.

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ethnolinguistique de la région traitée. Nous avons pris en considération trois principaux

réseaux, soit : 1) les réseaux avant la migration, à savoir si ces migrants francophones

avaient déjà un réseau d’établi à Moncton­Dieppe, 2) les réseaux en milieux associatifs et

3) les réseaux en milieu de travail. Quant à la vitalité ethnolinguistique, elle est mesurée

sous deux angles, soit par la représentativité linguistique, c’est­à­dire l’importance

accordée par les migrants francophones à communiquer en français avec différents

réseaux ainsi que par leur niveau d’exigence pour les services en français.

Cette recherche est d’ordre quantitative ainsi que qualitative, et c’est au moyen

d’un questionnaire fermé ainsi qu’auto­administré que les données primaires ont été

saisies.

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Cet article est divisé en trois parties : 1) l’état de la littérature portant sur le

processus migratoire au Canada, plus précisément au Nouveau­Brunswick, 2) la

recension des écrits sur l’étude de trois concepts provenant de divers ouvrages étant les

minorités linguistiques, la vitalité ethnolinguistique ainsi que les réseaux sociaux (capital

social) et 3) les résultats et la discussion sur l’étude portant sur les migrants francophones

du Nord du Nouveau­Brunswick sur le territoire urbain de Moncton­Dieppe.

1. Processus migratoire

Les francophones habitant les centres urbains au Canada proviennent surtout de la

migration des milieux ruraux ailleurs dans le pays. Les raisons pour lesquelles ces gens

quittent leur région natale sont souvent d’ordre économique, c’est­à­dire qu’ils sont en

quête d’emplois qui sont de moins en moins présents en milieu rural. Landry et Rousselle

(2003), nous disent que les gens qui cherchent de l’emploi iront là où ils pourront en

trouver, d’où le phénomène de la migration rurale­urbaine. À ce sujet, ils expliquent que :

la migration est devenue la variable maîtresse… L'émigration est sensible aux mouvements relatifs des emplois. Une amélioration de la situation locale ne suffit pas forcément à la juguler lorsque d'autres régions progressent plus rapidement. Les emplois vont continuer, dans l'ensemble, de se déplacer vers les régions centrales. (p. 107)

Ce principe s’applique pour le Nouveau­Brunswick qui voit les régions rurales du

Nord se « vider » de leur population francophone pour migrer vers les villes du Sud de la

province qui possèdent une base économique davantage diversifiée et où les services sont

bilingues (Polèse & Shearmur, 2002). De même, la capacité d’attraction de Moncton­

Dieppe attire plusieurs jeunes adultes voulant quitter leurs régions pour un endroit

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économiquement plus prospère. De plus, le Nord connaît une situation difficile

démographiquement et économiquement, d’ailleurs le taux de chômage est élevé variant

de 11% à 21% dépendamment des comtés (Statistique Canada, 2001), surtout parce que

ces régions sont axées sur les activités saisonnières (Desjardins, 2002) mais aussi dû à

l’épuisement de certaines ressources naturelles surtout depuis les débuts des années 1990

(Polèse & Shearmur, 2002)

Toutefois, le phénomène migratoire de la population francophone du Nord vers le

Sud n’est pas un phénomène nouveau au Nouveau­Brunswick puisque selon Régis Brun

(1999), en 1851 on comptait une trentaine de francophones dans la région urbaine de

Moncton. Par la suite, la création de l’Université de Moncton (1963) ainsi que de diverses

institutions de langue française, dont la société Radio­Canada (1959), l’hôpital régional

l’Hôtel­Dieu de l’Assomption 3 (1922) par exemple et l’établissement de diverses

entreprises de services incitèrent, de toute évidence, la migration d’une forte proportion

de population de langue française. En ce sens, il ne fait aucun doute que le territoire

urbain de Moncton­Dieppe est une aire urbaine qui a connu et connaît encore un essor

considérable démographiquement et économiquement. Certes, la population francophone

migre de plus en plus sur le territoire urbain de Moncton­Dieppe, toutefois selon

Statistique Canada (2001), le taux de francophones est stable pour la ville de Moncton

comparativement à Dieppe qui connaît une expansion particulière. La plus forte

proportion de langue maternelle ­ première(s) langue(s) parlée(s) et encore comprise(s) ­

étant le français en 2001 est de 11 130 sur 14 951 habitants, soit 74,4% dans la ville de

Dieppe (Statistique Canada, 2001). Tandis que Moncton comprend 19 655 francophones

sur une population totale de 61 046 habitants, soit 32,2%. Également, la dispersion des

3 Portant actuellement le nom de l’hôpital Dr­Georges­L.­Dumont depuis 1967.

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francophones et des anglophones est très différente pour les deux villes étudiées. La ville

de Dieppe a une population majoritairement francophone alors que celle de Moncton

comprend une majorité d'anglophones (Cao & Dehoorne, 2002 ; Vincent, 2003). Les

francophones se répartissent sur l'ensemble du territoire de Dieppe tandis que ceux de

Moncton représente une dynamique beaucoup plus complexe. La cohabitation des

francophones et des anglophones sur le territoire de Moncton se situe, entre autres, au

Nord, au Sud et à l'Ouest, ainsi qu'une proportion considérable à proximité de l'Université

de Moncton, soit au centre de l'agglomération (Cao & Dehoorne, 2002).

Gilbert (1999) qui a traité des migrations en milieu urbain au Canada a étudié

l’espace franco­ontarien lié aux migrations en provenance du Québec. Il y a aussi l’étude

de Stebbins (1993) qui démontre que son échantillon composé de 85 individus habitant la

ville de Calgary (Alberta) provient à 96% d’ailleurs au pays et au niveau international,

tandis que seulement trois personnes sont nées à l’endroit de l’échantillonnage. En

somme, Gilbert (1999), Stebbins (1993) de même que Beaudin et Landry (2003) par

exemple ont démontré que les communautés francophones vivant en situation minoritaire

en milieu urbain proviennent surtout des migrations. Certes, la migration de cette

population francophone vers des milieux urbains majoritairement anglophones pose une

problématique majeure; celle­ci est en situation minoritaire face à d’importants enjeux

linguistiques. Face à une telle situation, il est important de non seulement décrire cette

minorité linguistique mais aussi de voir comment elle assure la vitalité ethnolinguistique

de sa communauté grâce aux réseaux sociaux.

2. Concepts de minorités linguistiques, de vitalité ethnolinguistique et de réseaux sociaux

2.1. Minorités linguistiques

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Les concepts de minorité linguistique francophone et celui de la « francophonie »

sont des termes perpétuellement retrouvés dans les recherches portant sur les

communautés francophones hors Québec. Cependant, il est difficile de traiter de la

francophonie à l’extérieur du Québec dans un ensemble puisqu’elle est particulièrement

diversifiée et dispersée. D’autre part, certains auteurs s’intéressent à la francophonie sur

l’ensemble du territoire canadien, alors que d’autres précisent leur sujet en focalisant sur

certaines régions. Par exemple et tel que mentionné précédemment, les travaux de

Landry, Allard, Deveau et Bourgeois (2005), entre autres, portent surtout sur la

francophonie canadienne. Tandis que les études de Gilbert (1991; 1999) se centrent

généralement sur l’Ontario français, celles de Stebbins (1993) sur la francophonie en

Alberta et celles de Brun (1999) sur l’Acadie de Moncton.

C’est à l’aide du concept de l’espace francophone que plusieurs chercheurs (Cao

& Chouinard, 2003; Gilbert, 1999; Vincent, 2003) traitent des minorités linguistiques

francophones au Canada. Ils focalisent surtout sur la répartition spatiale des francophones

en situation minoritaire face à la majorité anglophone. En plus de la distribution de la

minorité francophone, le poids démographique joue un rôle important quant à la survie de

celle­ci. Un taux élevé de francophones sur un territoire donné est plus enclin à resserrer

les liens leur permettant de maintenir leur dynamisme face à la langue française (Cao,

Chouinard & Dehoorne, 2005).

La notion d’espace est au cœur des recherches sur les minorités linguistiques

puisque pouvant circonscrire les intégrations sociales. Cependant, autre que les assisses

territoriales, certains chercheurs dont Bouchard et Gilbert (2005) expliquent l’importance

de l’étude des réseaux sociaux puisqu’à travers ceux­ci, les francophones établissent leur

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espace mais peuvent aussi consolider leurs acquis. Le concept de réseaux est défini par

des liens entre individus ayant des connexions et des acteurs (Bakis, 1993).

Étant donné la situation précaire des francophones au Canada qui sont de plus en

plus minoritaires, le concept de vitalité ethnolinguistique est fréquemment utilisé dans les

ouvrages traitant de leur condition. Il y a entre autres, Landry, Allard, Deveau et

Bourgeois (2005) qui traitent du concept de vitalité ethnolinguistique pouvant aider au

maintien de la langue française.

2.2. Vitalité ethnolinguistique et réseaux sociaux

La vitalité ethnolinguistique est définie par Landry et Allard (1999) comme «étant

les facteurs structuraux et sociologiques qui influencent la survie et le développement

d'une minorité linguistique » (p. 403). Afin qu'une communauté puisse demeurer une

entité distincte et active, la vitalité ethnolinguistique doit être forte. Ainsi, certains aspects

ont été étudiés afin de démontrer la façon pour qu’une langue puisse survire en situation

minoritaire. Les études de Stebbins (1993) et de Pilote (2003) démontrent l’un de ces

aspects étant le milieu familial; l’importance de la langue au domicile familial. D’ailleurs,

la famille peut influencer grandement les autres sphères des activités sociales (Stebbins,

1993). D’autres réseaux sont aussi essentiels, tels que les liens d’accointance ou de

proximité comprenant amis, voisins et collègues (Woolcook, 1999).

Les réseaux sociaux sont certes importants pour la vitalité ethnolinguistique des

communautés francophones en situation minoritaire, toutefois tel que vu précédemment

les migrations de francophones en milieu urbain majoritairement anglophone peuvent

aussi avoir un impact positif. Même si la migration de cette population vers les centres

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urbains amène souvent à l’assimilation linguistique (Gilbert, 1991), certains francophones

en situation minoritaire au Canada ont su se doter d’un contexte social et institutionnel

afin de freiner le processus de cette assimilation linguistique.

Stebbins (2000) affirme que la société post­moderne est traversée par des réseaux

sociaux aidant ces communautés. En parallèle, selon une étude exploratoire menée par

Langlois (2002), les réseaux de relations dans les grandes villes plutôt qu’à l’extérieur

des métropoles favoriseraient la survie des minorités linguistiques. Dans le même sens,

Landry, Allard, Deveau et Bourgeois (2005) disent que le contexte social et institutionnel

sont primordiaux pour les minorités linguistiques autrement la vie communautaire du

groupe minoritaire risque de s’atténuer voir même de disparaître. Il est également

important pour les francophones de s’approprier un certain contrôle sur divers domaines,

tels que l’économie, la culture, l’éducation, la politique et les communications (O’Keefe,

2001) où se forment les réseaux de relations. D’ailleurs, la structure et la capacité des

réseaux dépendent du contexte social, politique, économique et institutionnel (Bouchard

& Gilbert, 2005). Donc, pour la région urbaine de Moncton, les francophones ont su

consolider ces réseaux grâce à la migration massive des francophones mais aussi à

diverses lois sur le bilinguisme, aux nombreuses entreprises implantées par des

francophones ainsi qu’à la présence d’institutions et d’associations francophones

(Durand, 2004).

En ce qui a trait au territoire urbain de Moncton­Dieppe, de nombreux

évènements ont facilité l’établissement de réseaux francophones. Par exemple, il y a eu

les Jeux de l’Acadie qui se sont déroulés à Moncton et Dieppe en 1979, 1980, 1993, 1998

et 2002. Également, l’organisation par le Grand Moncton du Congrès mondial acadien en

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1994 ainsi que le 8 e Sommet de la francophonie en 1999 ont aidé au développement de la

francophonie dans cette région. Il y a aussi d’autres points importants, tels que le premier

conseiller municipal francophone à être élu en 1870. Tel que mentionné précédemment,

dans le domaine de la santé, le fait marquant est en 1922 où fût créé le premier hôpital

pouvant desservir une population francophone soit l’Hôtel Dieu de l’Assomption

inauguré en 1928. Au niveau de l’éducation, c’est à partir des années 1960 où il y a eu

consolidation des structures mises en place pour les francophones, et plus

particulièrement l’Université de Moncton en 1963 (Durand, 2004).

3. Résultats de l’étude portant sur les migrants francophones et discussion

3.1. Méthodologie

Afin de nous familiariser avec la population francophone migrante, nous avons

utilisé, tel que précisé antérieurement, un questionnaire fermé et auto­administré afin de

recueillir des renseignements sur leurs réseaux sociaux et la langue d’utilisation à travers

ceux­ci. Évidemment, pour compléter nos connaissances sur le phénomène migratoire,

sur les réseaux sociaux et sur la vitalité ethnolinguistique, nous avons examiné des

documents traitant de ces concepts, tels que présentés précédemment.

Donc la cueillette de données a été un questionnaire en ligne effectué auprès de la

population étudiée. Ce questionnaire via le Web permet à l’interviewé de planifier son

temps pour répondre en toute tranquillité. La cueillette de données primaires s’est

déroulée sur une période d’un mois et contenait principalement des questions fermées.

Par la suite, selon une liste accessible 4 , nous avons contacté les associations, entreprises

4 Ces listes ont été fournies par Ressources humaines Canada (2001) ainsi que par le Guide des associations francophones du Nouveau­Brunswick (2001).

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et institutions du territoire à l’étude afin que ceux­ci informent leurs membres et/ou

employés de l’existence de notre questionnaire et de son importance pour nous. Nous

avons aussi choisi le technique de « boule de neige » qui consiste à demander à quelques

personnes correspondant aux critères demandés de répondre au questionnaire et que ceux­

ci en joignent d’autres afin de constituer l’échantillon. Nous avons atteint un échantillon

de 235 répondants ayant au moins comme langue maternelle le français, provenant du

Nord 5 du Nouveau­Brunswick ainsi qu’habitant et travaillant sur le territoire à l’étude. Le

but premier de ce questionnaire était de comprendre le rôle joué des réseaux sociaux des

migrants francophones sur la vitalité ethnolinguistique de Moncton­Dieppe. Il était

constitué de quatre sections : les trois premières étaient des questions fermées portant sur

les réseaux sociaux des migrants francophones, sur la vitalité ethnolinguistique ainsi que

sur le profil personnel. Des questions ouvertes dominaient la dernière section qui portait

sur l’avenir du français à Moncton­Dieppe.

Nous avons choisi la population migrante puisque de 1996 à 2001, il y a eu une

croissance fulgurante de la migration d’entrée pour le Grand Moncton, et 69% ont été des

migrations infraprovinciales (Entreprise Grand Moncton, 2003). C’est la région qui a

connu le plus un haut taux de migration d’entrée de toutes les villes des provinces

Maritimes. Selon Statistique Canada (2001), la mobilité de 5 ans auparavant pour ceux

ayant déménagé durant cet intervalle pour la population francophone de la région urbaine

de Moncton est de 78,8% pour les migrants provenant des migrations infraprovinciales,

18,7% des migrations interprovinciales et 2,6% de migrations externes (Tableau 1). Pour

5 Comprenant les comtés du Nord­ouest et Nord­est du Nouveau­Brunswick : Victoria, Madawaska, Restigouche, Gloucester et Northumberland.

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la même population mais selon la mobilité d’un an auparavant, 76,6% infraprovinciales,

20,8% interprovinciales et 2,2% externes. Ces statistiques démontrent très bien que la

majorité des francophones qui arrivent à Moncton proviennent ailleurs dans la province.

3.2. Description du profil personnel

D’abord, nous présenterons brièvement les caractéristiques principales de ces

migrants francophones. Quant au profil linguistique, il est dominé par 97,0% des

répondants ayant comme langue maternelle le français, 86,6% utilisent le français comme

langue parlée à la maison et 50,1% parlent le français au travail. Pour le profil

démographique, l’échantillon est surtout composé de 60,5% de femmes et 44,3% sont

âgées de 25 à 34 ans. En ce qui concerne le profil socio­économique, la majorité des

répondants ont des études universitaires avec 30,0%, le secteur d’activité est dominé par

40,0% étant partagé entre les Affaires, le domaine de l’enseignement et de la santé, et

63,0% ont des revenus inférieurs à 30 000 $.

Tableau 1. Migration d’entrée pour le Grand Moncton ­ 1996 et 2000.

Mobilité 5 ans auparavant

Mobilité 1 an auparavant

Migrants infraprovinciaux (internes) 5 795 2 205 Migrants interprovinciaux (internes) 1 375 600 Migrants externes 190 65 Total 7 360 2 870

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3.3. Réseaux sociaux et vitalité ethnolinguistique

En ce qui a trait aux réseaux sociaux, nous présentons la langue d’utilisation à

travers ceux­ci. Dans le questionnaire, nous posions la question « En général, lorsque

vous parlez avec les personnes suivantes, vous le faites? ». La catégorie de réponses a été

basée sur une échelle de Likert, soit débutant par Uniquement français passant à Dans les

deux langues allant jusqu’à Uniquement en anglais. Nos données ont démontré que les

réseaux en milieu familial comprenant la parenté, le conjoint(e) et les enfants sont

dominés par les réseaux français avec 89,5%. En d’autres termes, neuf personnes sur dix

parlent français avec ces différents réseaux.

En plus, il y a les liens de proximité qui comprend les amis et les voisins qui

oscillent entre les réseaux français et ceux bilingues. Pour les liens d’amitié, il y a quand

même un écart considérable de 44,0% entre réseaux français, étant dominant, et ceux

bilingues. Or, pour les voisins l’écart n’est que de 8,0% entre réseaux français et ceux

bilingues. Ceci étant dit, plusieurs de nos répondants habitent Moncton, soit 46,8%, étant

une ville à forte majorité anglophone.

Quant au milieu de travail, nous avons étudié les réseaux avec le(s) patron(s),

collègues et clientèle. En ce qui concerne le(s) patron(s) et les collègues, ils sont aussi

dominé par la langue française avec 75,1% et de 68,1% respectivement. Cependant, pour

la clientèle, la langue d’utilisation est surtout bilingue avec 54,9% des répondants.

Il y a aussi les réseaux de loisirs, comprenant activité(s) sociale(s) et

association(s), qui sont encore dominés par les réseaux français mais où ceux bilingues

ont quand même un pourcentage élevé avec 34,5%. Toutefois, on remarque qu’il y a une

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augmentation des associations acadiennes et francophones au Nouveau­Brunswick mais

également dans la région urbaine de Moncton (Allain, 2001 ; Cao & Dehoorne, 2002).

Par la suite, les données simples sur la vitalité ethnolinguistique concernent

uniquement la représentativité linguistique où les réponses sont basées sur une échelle de

Très important, Important, Peu important et Sans importance. Il y a aussi l’utilisation de

la langue française lors d’achats, affaires avec divers services, différents médias et de

loisirs étant sur une échelle allant de Toujours, Souvent, Quelques fois et Jamais.

Pour ce qui est de la représentativité linguistique, la plupart des migrants

francophones accordent une importance particulière à communiquer en français avec

divers réseaux. Entre autres, avec la parenté et au domicile familial, il est Très important

pour les migrants francophones de communiquer en français pour huit personnes sur dix.

Toutefois, avec les autres réseaux, tels que ceux avec les amis et les voisins, il semble

moins important, or la réponse dominante reste malgré tout Important. Quant au milieu

de travail, avec le(s) patron(s) et les collègues, la moitié des répondants trouvent Très

important de communiquer en français. Cependant, avec la clientèle le pourcentage

diminue et se repartit entre les catégories Très important, Important et Peu important. Il

en est de même pour le domaine des loisirs avec le(s) activité(s) sociale(s) et les

association(s) où le pourcentage se répartit proportionnellement entre les trois premières

catégories de réponses.

Quant à la deuxième section de la vitalité ethnolinguistique, la majorité des

migrants acadiens et francophones exigent Souvent des services en français. On remarque

toutefois que pour les services gouvernementaux et ceux de santé, six personnes sur dix

réclament Toujours des services en français. Ceci s’expliquerait du fait que ces deux

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secteurs peuvent et doivent offrir des services bilingues, donc en français (Durand, 2004).

Tandis que pour le reste des services, le pourcentage est très faible pour la catégorie

Toujours mais la moitié des répondants affirment quand même demander du service en

français soit Toujours ou Souvent. Ceci peut s’expliquer en faisant une liaison à l’étude

de Lefebvre (2005) qui explique que la disponibilité des produits culturels dans le Grand

Moncton (journaux, livres et revues, carte d’anniversaire et films) sont surtout en anglais.

3.4. Réseaux sociaux avant la migration et impact sur la vitalité ethnolinguistique

Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons d’abord voulu savoir

les réseaux que ces migrants entretenaient avant de s’installer sur le territoire à l’étude.

Nous avons étudié le concept de réseaux sociaux puisqu’il est de plus en plus reconnu

comme facteur clé de la vitalité (Johnson & Doucet, 2006; Forgues, 2004).

Les réseaux sociaux peuvent expliquer la facilité d’adaptation des migrants dans

les centres urbains (Assogba, Fréchette & Desmarais, 2000). Pour cette raison, nous

avons voulu faire un portrait des liens existants avant la migration, c’est­à­dire si les

migrants avaient de la parenté et/ou des amis avant de s’installer à Moncton­Dieppe. Ceci

afin de savoir s’ils ont eu de l’aide pour mieux s’intégrer dans les réseaux du territoire à

l’étude et de voir aussi l’impact de ces réseaux sur la langue dans différents milieux. De

ce fait, en examinant nos résultats, nous constatons que 57,3% des 235 répondants ont

affirmé avoir de la parenté à Moncton­Dieppe avant de s’y installer. De la sorte, plus de

la moitié des répondants avaient déjà un réseau d’établi sur le territoire à l’étude. Encore

selon nos résultats, au niveau des amis, 65,4% des 235 répondants affirment avoir des

amis habitant à Moncton et/ou Dieppe avant de s’y installer.

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En suivant le cheminement des liens existants avant la migration, nous avons

voulu savoir si ces gens les avaient aidé à trouver un logement et/ou un emploi. En

conséquence, nous pouvons remarquer qu’un faible pourcentage de gens affirme avoir

reçu de l’aide pour trouver un logement et/ou pour un travail, soit environ une personne

sur cinq des parents autant pour les amis (Graphique 1).

Selon ce constat à propos de l’aide pour trouver un emploi, nous voulions voir s’il

y a une influence sur la langue du milieu de travail lorsque les répondants affirment qu’ils

avaient reçu de l’aide de la parenté et/ou d’amis pour trouver un emploi et faire une

Logement Emploi Logement Emploi Oui 21,43% 10,26% 19,16% 9,37% Non 78,57% 89,74% 80,83% 90,62%

Total 100% 100% 100% 100% PARENTÉ AMIS

16

16

comparaison avec ceux n’ayant pas reçu de l’aide (Graphique 2). Subséquemment, c’est

particulièrement significatif pour les réseaux français lorsque les amis les ont aidé à

trouver un emploi avec huit personnes sur dix comparativement à ceux qui n’avaient reçu

aucune aide avec six personnes sur dix.

L’une des hypothèses de ce phénomène plutôt surprenant est que ceux ayant reçu

de l’aide pour trouver un emploi sont aidés par des personnes bilingues. Puisque les

Aide Aucune aide Aide Aucune aide Français 54,54% 66,00% 81,82% 62,83% Bilingue 36,36% 29,00% 9,09% 30,09% Anglais 9,09% 5,00% 9,09% 7,08%

Total 100% 100% 100% 100% PARENTÉ AMIS

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parents et/ou les amis déjà présents sur le territoire sont pour la plupart sans doute

bilingues puisque la langue au travail – utilisée régulièrement – par la population de

langue maternelle français est de 47,6% utilisant l’anglais, 41,3% le français et 11,1%

l’anglais et le français, et ce pour la région urbaine de Moncton (Statistique Canada,

2001). Donc, il est probable que les migrants se sont faites aidés par des personnes ayant

déjà un réseau bilingue en milieu de travail. Tandis que ceux et celles n’ayant pas reçu

d’aide, étant moins confiant avec la langue et ne recevant pas d’appui peuvent peut­être

se diriger vers des endroits plus français. Ceci reste une hypothèse qu’il est difficile de

justifier sans avoir de la littérature corroborant ces résultats.

De plus, selon le même constat que la langue en milieu de travail, nous voulions

vérifier la langue du quartier lorsque les répondants avaient reçu de l’aide pour trouver un

logement (Graphique 3). Ainsi, il n’y a certes pas de liens vraiment significatifs entre le

fait qu’un ami les a aidé à trouver un logement et la langue du quartier, exception des

parents avec cinq personnes sur dix. Ce qui est le plus significatif pour notre étude est le

fait que des parents et/ou des amis les ont aidé à trouver un logement semble avoir été

influencé par la langue du quartier. Il est difficile d’expliquer de tels résultats, toutefois

nous pouvons faire des constats et présenter des hypothèses. Certes, en ayant des parents

et/ou des amis dans la région peut inciter ces migrants à s’installer près d’eux. Donc,

étant donné que la majorité des répondants affirment communiquer en français avec la

parenté et les amis, il est justifiable que ceux ayant des réseaux avant de s’y installer

parlent plus français dans le quartier que ceux n’ont n’ayant pas.

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Conclusion

Le phénomène migratoire des francophones en milieu urbain au Canada n’est pas

unique au Nouveau­Brunswick. Comme nous l’avons constaté, Gilbert (1999) et Stebbins

Aide Aucune aide Aide Aucune aide Français 56,25% 51,26% 48,39% 49,24% Bilingue 40,62% 39,32% 45,16% 41,67% Anglais 3,12% 9,40% 6,45% 9,09%

Total 100% 100% 100% 100% PARENTÉ AMIS

19

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(1993) expliquent que les provinces de l’Ontario et de l’Alberta respectivement ont aussi

connu des vagues d’immigrations francophones en quête d’emplois. Ces migrations ont

modifié la structure sociale et institutionnelle des régions concernées. Toutefois, la

province du Nouveau­Brunswick présente des caractéristiques similaires mais aussi des

différences importantes. D’abord, elle est une province officiellement bilingue depuis

1969, ce qui a permis d’assurer au niveau législatif un développement continu de la

langue française. De plus, il y a aussi la Loi reconnaissant l’égalité des deux

communautés linguistiques officielles au Nouveau­Brunswick (1981), la loi modifiant la

Loi sur les langues officielles du Nouveau­Brunswick (1990) et la loi numéro 64

modifiant la Loi sur les langues officielles (2002).

Certes, ces lois aident grandement à la situation de la minorité acadienne et

francophone du territoire urbain de Moncton­Dieppe. Or, la migration d’une population

francophone sur le territoire à l’étude aide aussi au développement de la langue française

de la région. C’est grâce à ceux­ci que la ville de Dieppe a vu l’augmentation rapide de sa

population francophone (Brun 1999), étant composée de 74,4%. Toutefois, tel que

mentionné précédemment, les réseaux sociaux de ces migrants ont fait l’objet de quelques

études. Ceci étant dit, même si la région urbaine de Moncton a su se doter de lois,

d’associations et d’institutions francophones, nous avons voulu voir le rôle que peuvent

jouer les réseaux sociaux sur la vitalité ethnolinguistique. Par exemple, les études de

Stebbins (1993) et de Langlois (2002) expliquent l’importance de ces réseaux sociaux.

Nous avons aussi voulu voir si ces migrants francophones avaient des liens déjà existants

sur le territoire à l’étude avant d’y arriver. Ceci afin de mieux comprendre l’intégration

de ces gens dans les réseaux du territoire à l’accueil.

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Somme toute, la majorité des migrants francophones de notre étude avaient déjà

un réseau d’établi sur le territoire urbain de Moncton­Dieppe. Ceci montre que plusieurs

personnes du Nord de la province migrent à Moncton­Dieppe, et ce dans les mêmes

réseaux de parenté et d’amitié. Certes, peu de gens ont reçu de l’aide pour trouver un

logement et/ou un emploi, donc il est difficile de tirer des conclusions. Toutefois, le plus

significatif est que les gens qui ont reçu de l’aide pour trouver un logement semblent plus

parler français avec leurs voisins que ceux n’ayant pas reçu d’aide.

Finalement, les données contextualisées de l’étude ne pourront être ni

généralisées ni appliquées aux communautés francophones en situation minoritaire

puisque chaque ville présente une problématique différente. Or, elles permettront de

répondre à notre question de recherche. Toutefois, la méthodologie utilisée offre une

option possible pour entreprendre d’autres études similaires, ailleurs.

De plus, il faut mentionner que certaines limites de l’étude empêchent une

analyse plus approfondie des résultats. Il est difficile de comparer cette recherche à

d’autres situations similaires puisqu’il existe peu d’études portant sur les réseaux sociaux

des minorités francophones et de leur impact sur la vitalité ethnolinguistique. Le manque

d’accessibilité des données démographiques, linguistiques et socio­économiques sur les

migrants francophones en provenance du Nord du Nouveau­Brunswick ne nous a pas

permis de constituer un échantillon suffisamment représentatif de l’ensemble de la

population. Le manque de ressources sont aussi une autre limite de cette recherche. Ainsi,

des recherches additionnelles sur les réseaux sociaux de la population à l’étude

permettraient d’approfondir les résultats.

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Pour conclure, nous espérons largement que notre étude va contribuer à la

compréhension de la situation des minorités linguistiques francophones en milieu urbain

au Canada et va faire progresser les études portant sur ces différents thèmes.

Josée Guignard, étudiante au Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton Omer Chouinard, Ph.D., Département de sociologie et Directeur du Programme de la Maîtrise en études de l’environnement, Université de Moncton Huhua Cao, Ph.D., Département de géographie, Université d’Ottawa Éric Forgues, Ph. D., Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, Université de Moncton Remerciement : Nous sommes extrêmement reconnaissant au Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) pour le financement de cette recherche.

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