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LOI espagnole n°22 /2003 du 9 juillet 2003 relative à la réforme du concours BOE n° 164 – 10/07/2003, p. 26905 des motifs é Expos Cette loi a pour objectif de répondre à une aspiration profonde et longuement ressentie dans le droit patrimonial espagnol, à savoir la réforme de la législation sur le concours. Les critiques sévères et fondées sur le droit en vigueur n’ont pas été suivies. Jusqu’à aujourd’hui, malgré l’urgence reconnue et les essais méritoires réalisés dans leur préparation, des solutions législatives se sont fait attendre. Cela a provoqué à la fois, une aggravation des défauts imputés à la législation en vigueur tels que l’archaïsme, l’inadéquation à la réalité sociale et économique de notre temps, la dispersion, le manque d’harmonisation du système, la prédominance d’intérêts particuliers déterminés au détriment d’autres intérêts généraux et du principe d’égalité de traitement des créanciers. Il en résulte des solutions injustes fréquemment rendues grâce à des man±uvres de mauvaise foi, des abus et des simulations qui ne peuvent être efficacement réprimées par les normes régulatrices des institutions compétentes. L’archaïsme et la dispersion des normes en vigueur dans le domaine du concours sont représentatifs des défauts provenant de la codification espagnole du XIX ème siècle qui repose sur la dualité des codes de droit privé, code civil et de code de commerce, de même que sur les normes de la procédure (Code de procédure civile). Il apparaît en outre que de tels défauts sont amplifiés et que la composition correcte du système devient plus difficile en raison de la multiplicité des procédures de concours. Ainsi, à côté des institutions classiques de la faillite et du concours, d’autres procédures de caractère préventif ou préalable, applicables au traitement de l’insolvabilité des commerçants et des non commerçants, ont été introduites, telles que la suspension des paiements et la procédure de remise et d’atermoiement. Ces

LOI espagnole n°22 /2003 du 9 juillet 2003 relative à la ... des affaires... · LOI espagnole n°22 /2003 du 9 juillet 2003 relative à la réforme du concours BOE n° 164 – 10/07/2003,

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LOI espagnole n°22 /2003 du 9 juillet 2003 relative à la réformedu concours

BOE n° 164 – 10/07/2003, p. 26905

des motifséExpos

Cette loi a pour objectif de répondre à une aspiration profonde et longuement

ressentie dans le droit patrimonial espagnol, à savoir la réforme de la législation sur

le concours. Les critiques sévères et fondées sur le droit en vigueur n’ont pas été

suivies. Jusqu’à aujourd’hui, malgré l’urgence reconnue et les essais méritoires

réalisés dans leur préparation, des solutions législatives se sont fait attendre. Cela a

provoqué à la fois, une aggravation des défauts imputés à la législation en vigueur

tels que l’archaïsme, l’inadéquation à la réalité sociale et économique de notre temps,

la dispersion, le manque d’harmonisation du système, la prédominance d’intérêts

particuliers déterminés au détriment d’autres intérêts généraux et du principe

d’égalité de traitement des créanciers. Il en résulte des solutions injustes

fréquemment rendues grâce à des man uvres de mauvaise foi, des abus et des

simulations qui ne peuvent être efficacement réprimées par les normes régulatrices

des institutions compétentes.

L’archaïsme et la dispersion des normes en vigueur dans le domaine du

concours sont représentatifs des défauts provenant de la codification espagnole du

XIXème siècle qui repose sur la dualité des codes de droit privé, code civil et de code

de commerce, de même que sur les normes de la procédure (Code de procédure

civile). Il apparaît en outre que de tels défauts sont amplifiés et que la composition

correcte du système devient plus difficile en raison de la multiplicité des procédures

de concours. Ainsi, à côté des institutions classiques de la faillite et du concours,

d’autres procédures de caractère préventif ou préalable, applicables au traitement de

l’insolvabilité des commerçants et des non commerçants, ont été introduites, telles

que la suspension des paiements et la procédure de remise et d’atermoiement. Ces

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procédures ont eu des objectifs considérés comme manquant de clarté et par

conséquent ayant des limites très imprécises. La loi sur la suspension des paiements

du 26 juillet 1922, adoptée de façon provisoire dans la mesure où elle répondait à un

cas concret, est parvenue à se transformer en une pièce-clé de notre droit sur la

faillite, surtout en raison de la flexibilité de la réglementation mise en place, laquelle,

bien qu’elle ait répondu aux besoins du traitement des situations de crise

patrimoniale des commerçants, eut comme effet d’aggraver le manque de cohérence

d’un ensemble de règles où les principes généraux sont absents comme aussi le

développement systématique caractérisant un système harmonieux. Il s’est révélé par

ailleurs une augmentation notoire des cas de corruption.

En outre, il semble que la situation du droit espagnol de la faillite fut aggravée

par des phénomènes anachroniques tels que l’application d’un bon nombre d’articles

du premier Code de commerce promulgué par Fernando VII le 30 mai 1829, dans la

mesure où en vertu de ces dispositions fut adopté le Code de procédure civile du 3

février 1881, antérieur au Code de commerce du 22 août 1885 et en vigueur dans cette

matière, conformément à l’alinéa 1er de la disposition dérogatoire de la loi n° 1/2000

du 7 janvier relative à la procédure civile jusqu’à l’entrée en vigueur de cette Loi.

Le législateur espagnol n’a pas encore trouvé de remède à cette situation.

Malgré la réforme qui a été introduite dans le Code de commerce de 1885 par la loi

du 10 juin 1897, ainsi que celle très importante que réalisa la loi sur la suspension des

paiements de 1922, les modifications législatives ont été partielles et limitées à des

matières ou cas concrets, ce qui, loin d’améliorer la procédure du concours, contribua

au contraire à la compliquer encore en raison d’une grande dispersion de normes

spéciales et exceptionnelles et de la création fréquente de privilèges et d’altérations

dans l’ordre de créances des titulaires, qui ne se fondaient pas toujours sur des

critères de justice.

Sur le chemin de la réforme du concours, les travaux pre-législatifs n’ont pas

manqué. Outre celui réalisé par la Commission générale de codification en vertu de

l’Ordonnance royale du 10 juin 1926, qui aboutit à l’élaboration d’un avant-projet de

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Code de commerce, publié en ce qui concerne cette matière dans la Gazette de

Madrid du 15 octobre 1929, texte qui propose une distinction très précise des cas de

faillite et de suspension de paiements, il convient de citer les travaux suivants :

a) L’avant-projet élaboré par la Section de la justice de l’Institut d’études

politiques terminé en 1959 et non publié officiellement, ce texte se caractérise

par le fait que pour la première fois est proposée une réglementation

applicable aux commerçants comme aux non-commerçants. La dualité de

procédures en fonction des différents objectifs, à savoir la liquidation et le

concordat semble avoir été maintenue.

b) L’avant-projet élaboré par la Commission générale de codification en vertu

des dispositions des Ordonnances ministérielles du 17 mai 1978, publié dans

un texte rédigé par le Secrétariat général technique du Ministère de la Justice

en date du 27 juin 1983. Ce texte se fondait sur les principes d’unité légale

(matérielle et formelle), d’unité de discipline (pour des commerçants et des

non-commerçants), ainsi que sur une unité de système (une procédure unique,

flexible prévoyant une diversité de solutions possibles telles que le concordat,

la liquidation et la gestion contrôlée). Ce texte révisé postérieurement sera

suivi d’un autre en 1987, à savoir l’avant-projet de loi par lequel le

Gouvernement se voyait déléguer la faculté d’édicter des normes ayant valeur

de loi en matière de concours de créanciers.

c) La proposition d’avant-projet élaborée par la Commission générale de

codification conformément aux critères de base communiqués par le Ministère

de la Justice et de l’Intérieur le 23 juin 1994. Ce texte fut achevé le 12 décembre

1995 et publié par le Secrétariat général technique le 12 février 1996. La

proposition se caractérise par le maintien des principes d’unité légale et de

discipline. Néanmoins, il est procédé à un retour à la dualité du concours des

créanciers et de la suspension des paiements, dualité fondée sur la différence

entre insolvabilité et manque de liquidités, en insistant sur le fait que cette

dernière situation ou procédure se distingue par un haut degré de

« déjuridisation » dans l’intérêt des débiteurs solvables et de bonne foi.

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d) L’avant-projet de Loi sur le concours rédigé par la Section spéciale pour la

réforme du concours. Cette dernière fut créée au cours de la dernière

législature au sein de la Commission générale de codification par Ordonnance

du Ministère de la Justice du 23 décembre 1996. Il a été achevé en mai 2000 et

représente l’antécédent du projet originel de cette loi.

Intervient ainsi la réforme globale tant espérée, sur le droit espagnol du concours.

Il s’agit sans aucun doute de l’un des plus importants travaux législatifs en cours

pour moderniser de notre ordre juridique.

La réforme ne réalise pas une rupture avec la longue tradition espagnole du

concours, mais une profonde modification du droit en vigueur. Il est tenu compte

des apports de la doctrine comme des projets législatifs élaborés au niveau national,

des plus récentes réalisations intervenues dans les législations étrangères, ainsi que

des instruments supranationaux élaborés en vue de l’unification et de

l’harmonisation du droit dans la matière.

Le résultat de ce travail délicat est un texte qui a pour but de corriger les

déficiences de l’ancien droit et d’envisager des solutions destinées à coordonner

l’originalité du nouveau système du concours avec son insertion harmonieuse dans

l’ensemble de notre ordre juridique.

II.

La loi opte pour les principes d’unité légale, de discipline et de système.

Légiférer par un texte unique sur les aspects formels et de fond du concours, sans

exception autre que celle des normes qui étant donné leur nature, ont exigé le rang

de loi organique, est un choix de politique législative qui avait déjà été fait par la

nouvelle Loi 1/2000 sur le Code de procédure civile, dans la mesure où cette matière

avait été exclue de son domaine et renvoyée expressément à la loi sur le concours.

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Le dépassement de la diversité des institutions du concours destinées aux

commerçants comme aux non-commerçants est une formule qui, en plus d’être

justifiée par la disparition du caractère répressif de l’insolvabilité commerciale, est

motivée par la tendance à une simplification de la procédure, sans pour autant

méconnaître certaines spécificités du concours des commerçants. En effet, ces

derniers bénéficient d’un statut propre (obligation de tenir une comptabilité,

inscription au registre du commerce). A cela s’ajoute l’existence dans la masse active

d’unités de production de biens ou de services. Tout au long de la réglementation du

concours, de telles spécificités sont prises en considération, dès la demande

d’ouverture de la procédure du concours jusqu’à sa conclusion à travers le concordat

ou la liquidation.

L’unité de procédure est obtenue grâce à la flexibilité que la loi lui reconnaît, ce

qui permet son adéquation à diverses situations et solutions, à travers lesquelles une

réponse est donnée pour satisfaire les créanciers, ce qui est la finalité essentielle du

concours. Des règles particulièrement simplifiées sont proposées pour les concours

de faible importance.

Le nom choisi pour la procédure unique est celui de « concours ». Depuis les

auteurs espagnols du XVIIème siècle, tels que Amador Rodríguez (Tractatus de

concursu, 1616) et Francisco Salgado de Somoza (Labyrinthus creditorum concurrentium,

1646), cette expression est passée dans le vocabulaire européen de la procédure et fait

référence à la concurrence entre créanciers sur le patrimoine du débiteur commun. Le

recours à cette expression n’a pas seulement pour utilité de sauvegarder un vocable

traditionnel dans la terminologie juridique espagnole ; l’utiliser permet également

d’insister sur l’unification des différentes procédures applicables à l’insolvabilité et

d’identifier ainsi la procédure unique, ce qui se fait aussi dans d’autres législations.

L’unité de procédure impose la fixation d’une condition objective d’ouverture, à

savoir l’insolvabilité, qui se perçoit comme la situation patrimoniale du débiteur qui

ne peut répondre régulièrement de ses obligations. Un tel concept unitaire est

également flexible et s’applique de manière différente selon qu’il s’agit du concours

nécessaire ou volontaire. Les personnes autorisées à solliciter l’ouverture de la

procédure du concours du débiteur (ses créanciers et s’il s’agit d‘une personne

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morale, ceux qui répondent personnellement des dettes), doivent se fonder sur l’un

des faits énoncés par la loi comme étant des révélateurs de l’insolvabilité.

Le demandeur à l’ouverture du concours « nécessaire » est tenu de prouver les

faits sur lesquels il fonde son action ; dans tous les cas, l’ouverture doit être faite en

tenant compte des garanties procédurales données au débiteur, lequel doit être

assigné et peut s’opposer à la demande en se fondant sur l’inexistence du fait sur

lequel l’action est fondée ou bien de son état d’insolvabilité. Dans ce cas, il incombe

au débiteur d’apporter la preuve de sa solvabilité. Les garanties du débiteur sont

complétées par la possibilité de mettre en place une action en opposition à l’encontre

de l’ouverture du concours.

Si la demande de concours (il est alors dit « volontaire) est à l’initiative du

débiteur, ce dernier doit justifier son endettement comme l’état d’insolvabilité ; dans

ce dernier cas, cet état peut être actuel, mais également futur et considéré comme

« imminent ». Le débiteur est tenu de solliciter l’ouverture du concours lorsqu’il

connaît ou aurait dû connaître son état d’insolvabilité ; il a également la capacité de

l’anticiper.

Le système légal combine ainsi les garanties du débiteur avec la possibilité

d’anticiper l’ouverture du concours afin d’éviter que la détérioration du patrimoine

du débiteur empêche ou rende plus difficiles les solutions les mieux adaptées à la

satisfaction des créanciers. Les stimulations données à la demande d’ouverture du

concours volontaire, les sanctions applicables au débiteur en cas de non-respect de

son obligation d’en prendre l’initiative sont, toutes, des mesures qui doivent

permettre d’atteindre un tel objectif.

L’unité et la flexibilité de la procédure se reflètent dans sa propre structure. Cette

dernière s’articule en principe autour d’une phase commune qui peut déboucher sur

une autre phase de concordat ou de liquidation. La phase commune débute avec

l’ouverture du concours et se termine une fois que l’administration du concours a

présenté son rapport et que le délai d’opposition ou celui des actions entreprises à

l’encontre de l’inventaire ou de la liste des créanciers admis sont écoulés et résolues

par une décision judiciaire. Le degré de connaissance le plus exact sur l’état

patrimonial du débiteur est ainsi atteint à travers la détermination des masses actives

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et passives du concours. A tout cela s’ajoute la possibilité, dans des cas précis, d’avoir

recours à une procédure simplifiée.

III.

La flexibilité de la procédure apparaît également à travers le régime des effets

produits par l’ouverture du concours. En ce qui concerne le débiteur, les effets sont

atténués par rapport au régime antérieur ; de même, ceux qui avaient un caractère

répressif sont tout simplement supprimés. L’ « incapacité » est réservée aux cas de

concours qualifié de « coupable » ; le juge l’impose comme une sanction de caractère

temporaire applicable aux personnes concernées. Une fois le concours ouvert,

l’exercice des pouvoirs patrimoniaux du débiteur peut être soit soumis à

l’intervention de l’administration du concours soit suspendu. En principe, la

première de ces situations correspond au concours « volontaire » et la seconde au

concours « nécessaire ». Dans tous les cas, le juge du concours se voit reconnaître des

pouvoirs très amples pour adopter ou modifier de telles mesures. La sanction

applicable aux actes accomplis par le débiteur en violation de telles limitations est

également atténuée ; cette sanction devient la simple annulabilité.

La loi limite les effets de l’ouverture du concours, en les réduisant à ceux qui

facilitent le traitement normal de la procédure et, dans la mesure où cette dernière

l’exige, en reconnaissant au juge la capacité de les adapter aux circonstances

concrètes de chaque cas. Les effets qui touchent les droits fondamentaux de la

personne du débiteur, tels que les libertés de secret des correspondances, de

résidence et de circulation sur le territoire national, sont également traités dans la loi

organique sur la réforme du concours.

Celle-ci impose au débiteur le devoir du débiteur de collaborer avec les

organes du concours, en les informant de tous ce qui est dans l’intérêt du concours,

en les aidant dans la conservation et l’administration de la masse active, ainsi qu’en

mettant à la disposition de l’administration du concours les livres et documents

relatifs à l’exercice de son activité professionnelle.

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L’ouverture du concours n’a pas à elle seule pour effet d’interrompre

l’exercice de l’activité professionnelle du débiteur. Cependant, le juge bénéficie de

compétences importantes pour prononcer la fermeture des bureaux, des

établissements ou exploitations ; lorsqu’il s’agit d’une activité d’entreprise, le juge

peut même décider la cessation ou la suspension, totale ou partielle, de l’activité,

après avoir entendu préalablement le débiteur, ainsi que les représentants des

salariés.

La loi accorde une attention particulière aux concours des personnes morales,

ainsi qu’aux effets qui résultent de l’ouverture de la procédure. Ainsi, la loi autorise

l’extension des mesures relatives aux communications et à la résidence du débiteur

au cas où ce dernier est une personne morale ; une telle mesure est également

applicable aux administrateurs et liquidateurs de la personne morale. La Loi leur

impose, ainsi qu’aux fondés de pouvoir généraux, les devoirs de collaboration et

d’information.

Pendant la procédure du concours, les organes de la personne morale débitrice

sont maintenus. Les administrateurs du concours sont autorisés à exercer les actions

en responsabilité à l’encontre des administrateurs, auditeurs et liquidateurs, sans un

accord préalable de l’assemblée des associés. L’effet le plus sévère correspond à la

saisie des biens et des droits des administrateurs et des liquidateurs que le juge peut

ordonner lorsque le concours reçoit la qualification de « coupable » et que la masse

active révèle insuffisante pour honorer le paiement de toutes les dettes.

Originale aussi, par rapport au régime antérieur, la réglementation des effets

du concours de la société sur les associés responsables subsidiairement des dettes de

celles-ci. La loi attribue à l’administration du concours une compétence exclusive

pour exercer l’action correspondante, une fois approuvé le concordat ou ouverte la

liquidation. Ainsi, sont évitées tant l’extension automatique du concours aux

personnes qui, même responsables des dettes sociales, peuvent être solvables, de

même que les réclamations individuelles des créanciers à l’encontre des associés, qui

peuvent être à l’origine de perturbations du bon ordre du concours.

La loi détermine également les effets de l’ouverture du concours sur les

créanciers, en ordonnant la paralysie des actions individuelles lancées par ces

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derniers contre le patrimoine du failli. Cette paralysie, conséquence naturelle de

l’intégration des créanciers dans la masse passive du concours, n’a pas d’effet sur les

actions déclaratives d’ordre civil ou social qui sont déjà en cours au moment de

l’ouverture du concours et qui continueront jusqu’à ce que la décision judiciaire soit

définitive. Par ailleurs, elle n’a pas d’effet sur les actions menées devant les

juridictions administratives ou pénales qui peuvent avoir un lien avec le patrimoine

du débiteur, même si de telles actions sont mises en oeuvre postérieurement à

l’ouverture du concours. Cependant, elle a un effet sur toutes les actions de caractère

exécutoire, y compris sur les voies d’exécution de nature administrative ou fiscale,

qui resteront en suspens si elles étaient en cours.

Une des nouveautés les plus importantes de la loi réside dans le traitement

spécial réservé aux actions en exécution des sûretés réelles prises sur les biens du

concours. Est prise particulièrement en compte la nature propre du droit réel sur un

bien situé à l’étranger qui impose une réglementation différente de celle

normalement applicable aux droits de créance intégrés dans la masse passive du

concours. En même temps, la réforme permis que l’exécution séparée des garanties

ne perturbe pas la mise en uvre optimale de la procédure du concours et

n’empêche pas l’adoption de solutions susceptibles de convenir à l’intérêt du

débiteur et de la masse passive. La formule qui répond le mieux à de telles fins est

celle de la paralysie temporaire des exécutions, tant qu’est négocié un concordat ou

que la liquidation est ouverte. Un tel délai ne peut dépasser au maximum une année

à compter de l’ouverture du concours. Sauf si au moment de la déclaration la vente

aux enchères avait été déjà annoncée, les actions en exécution initiées antérieurement

sont suspendues ; elles ne peuvent être reprises ou de nouvelles être entreprises qu’à

l’expiration du délai fixé par la loi. Cette attente obligatoire et limitée imposée aux

titulaires de garanties réelles est considérée comme juste au regard de tous les

intérêts mis en jeu par le concours ; ces créanciers doivent supporter un sacrifice qui

permettra d’adopter la solution définitive offrant le plus d’avantages.

Naturellement, les créances assorties d’un sûreté réelle bénéficient dans le

concours d’un privilège spécial et le concordat ne peut les toucher que si leur titulaire

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signe la proposition du concordat, s’il vote en faveur de celle-ci ou s’il adhère à la

proposition ou au concordat approuvé.

N’étant pas concernées par le concordat, les créances bénéficiant d’un

privilège spécial sont payées grâce aux biens sur lesquels retombe la garantie.

L’exécution est mise en uvre devant le juge du concours. Néanmoins, tant que

subsiste la paralysie temporaire de ces actions, l’administration du concours peut

choisir de les lancer aux frais de la masse pour permettre le paiement de ces créances.

Même en cas de réalisation, le juge peut décider de laisser subsister la charge sur le

bien et de subroger l’acquéreur dans l’obligation du débiteur. La dette est ainsi

exclue de la masse passive. S’articulent ainsi une série de formules flexibles tendant

à éviter que l’exercice des sûretés réelles ne perturbe sans nécessité les autre intérêts

en jeu dans le concours.

A cet effet, la loi étend le traitement des actions d’exécution des garanties

réelles aux actions en revendication des biens meubles vendus à terme et aux biens

cédés sous la forme de location-vente, à condition que les contrats correspondants ou

autres écrits aient été inscrits sur les registres respectifs. Il en est de même pour les

actions résolutoires de ventes d’immeubles pour défaut de paiement du prix.

La finalité est donc de permettre des arrangements réalistes qui, sans

amoindrir la nature de ces droits ni sans perturber le marché des créances très

sensible à la protection des garanties en cas d’insolvabilité du débiteur, ne puissent

pas empêcher mais facilitent des solutions viables au bénéfice des intérêts du

concours. Des formules flexibles dans l’intérêt du concours et non préjudiciables aux

intérêts des autres parties sont destinées à permettre la réhabilitation des contrats de

crédit ou d’acquisition de biens avec un prix différé et prive d’effet l’éventuelle

résiliation d’un bail, lorsque les divers contrats sont susceptibles d’être affectés par

l’inexécution des obligations du débiteur.

Une attention particulière a été apportée également à la réglementation des

effets de la l’ouverture du concours sur les contrats, l’une des matières les plus

insuffisamment traitées par le régime antérieur, ce qui constitue par conséquent une

originalité notoire de la nouvelle loi. Conformément à la loi, l’ouverture du concours

n’affecte pas, en principe, la vie des contrats synallagmatiques en cours d’exécution.

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Néanmoins, dans l’intérêt du concours et avec des garanties pour l’autre partie, la loi

prévoit la possibilité d’une résolution judiciaire du contrat et de résiliation des

contrats de location dans l’hypothèse où il existe une cause suffisante permettant la

résolution pour inexécution. Les clauses contractuelles de résolution ou d’extinction

en cas d’ouverture du concours ne sont pas admises.

Un domaine spécial traité avec une grande attention est celui des contrats de

travail existant au jour de l’ouverture du concours. Le juge du concours se voit

attribuer la compétence pour connaître des matières qui, en principe, sont de la

compétence des juridictions de l’ordre social, mais qui, par leur importance

particulière étant donnée la situation patrimoniale du débiteur et en vue d’assurer

l’unité de procédure, ne peuvent être traitées de manière séparée. Il faut néanmoins

parvenir à la conciliation de tout cela avec la réglementation matérielle actuellement

contenue dans la législation du travail.

Sont renvoyés, à ce qui est établi par la réglementation spéciale, les effets de

l’ouverture du concours sur les contrats de nature administrative conclus par le

débiteur.

La loi prévoit des dispositions nouvelles applicables au domaine difficile des

effets de l’ouverture du concours sur les actes réalisés par le débiteur durant la

période suspecte. Le perturbateur système de la rétroactivité du concours est

remplacé par celui d’actions spécifiques en réintégration destinées à annuler les actes

préjudiciables à la masse active. Un tel préjudice est présumé par la loi dans des cas

déterminés la loi ; la preuve doit être rapportée par l’administration du concours, ou

subsidiairement par les créanciers autorisés à exercer une telle action. Les tiers

acquéreurs des biens ou des droits affectés par de telles actions bénéficient de la

protection qui découle, s’il y a lieu, de la bonne foi et des normes sur l’irrévocabilité

ou sur le registre.

IV.

La loi simplifie la structure organique du concours. Seuls le juge et l’administration

du concours constituent les organes nécessaires dans la procédure. L’assemblée de

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créanciers peut ne se constituer qu’au cours de la phase de concordat lorsque n’a pas

été approuvée de proposition anticipée par le système des adhésions écrites.

L’intervention, comme partie, du Ministère public se limite à la sixième section

relative à la qualification judiciaire du concours, sans préjudice de l’action qui est

prévue par cette loi en cas d’infraction contre le patrimoine et contre l’ordre socio-

économique.

La réduction des organes du concours a comme conséquence logique l’attribution à

ces derniers de compétences amples et importantes. La loi désigne le juge comme

l’organe directeur de la procédure que l’on dote de pouvoirs beaucoup plus

importants que ceux qui lui étaient reconnues antérieurement.

La compétence pour traiter le concours est attribuée aux nouveaux tribunaux

de commerce dont la création résulte de la modification de la loi organique sur le

Pouvoir judiciaire.

Le critère de compétence territoriale est celui de la situation du centre des

intérêts principaux du débiteur, critère adopté par les règles internationales et qui a

été préféré à celui du domicile. Néanmoins, si le centre des principaux intérêts et le

domicile du débiteur ne coïncident pas, le créancier qui demande le concours a la

possibilité de choisir l’un d’eux pour la détermination de la compétence territoriale.

Dans le cas d’une personne morale, il est présumé que les deux endroits coïncident,

mais la loi considère comme inefficace le changement de siège effectué dans les six

mois antérieurs à la demande d’ouverture de la procédure, afin d’éviter que la

compétence repose sur des critères fictifs.

Conformément aux règles générales du nouveau Code de procédure civile,

n’est admise d’autre constatation de la compétence que celle posée par la voie

déclinatoire et celle-ci n’a pas pour effet de suspendre la procédure de concours ni

d’affecter la validité de ce qui a été déjà instauré lorsque l’incompétence est déclarée.

La loi organique sur le Pouvoir judiciaire, modifiée par la Loi organique sur la

réforme du concours, attribue une compétence exclusive dans les matières

considérées de grande importance à l’égard du patrimoine du débiteur, même si elles

sont de nature sociale. Le caractère universel du concours justifie la concentration en

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un seul organe juridictionnel de la compétence de toutes ces matières, dont la

dispersion affaiblirait l’unicité de procédure et de décision.

En outre, la loi sur le concours reconnaît au juge un ample pouvoir

discrétionnaire dans l’exercice de ses compétences, ce qui a pour effet de faciliter la

flexibilité de la procédure et son adaptation aux circonstances de chaque cas. Les

pouvoirs discrétionnaires du juge se manifestent dans des domaines importants, tels

que l’adoption de mesures provisoires antérieurement à l’ouverture ou l’entrée en

fonction de l’administration du concours ; l’ampleur de la publicité qui doit être

donnée à l’ouverture du concours, ainsi qu’à celle d‘autres décisions, dans l’intérêt

des tiers ; la nomination, la révocation et le régime de fonctionnement des

administrateurs du concours ; le degré des effets de l’ouverture du concours sur la

personne du débiteur, des créanciers et sur les contrats ; l’approbation du plan de

liquidation ou le régime de paiement des créances.

L’administration du concours est régie selon un modèle totalement distinct de

celui en vigueur à ce jour. Le législateur opte pour un organe collégial dont la

composition se distingue par l’addition de compétences professionnelles dans les

matières importantes pour tout concours (à savoir le juridique, l’économique et la

présence d’un créancier titulaire d’une créance ordinaire ou titulaire d’un privilège

général). Les seules dérogations au régime de composition de cet organe sont

déterminées par la nature de la personne du débiteur. Lorsqu’il s’agit d‘une entité

émettrice de valeurs cotées en bourse, d’une société de services financiers, d’une

entité de crédit ou d’assurances, ou en cas de faible importance du concours, le juge

peut nommer un administrateur unique qui sera un professionnel.

L’administration du concours est tenue d’accomplir des fonctions d’une

grande importance. Elle doit les exercer collégialement, à l’exception de pouvoirs

attribués par le juge individuellement à l’un des membres. Lorsque la complexité de

la procédure l’exige, le juge peut autoriser la délégation à des auxiliaires de certaines

fonctions déterminées.

La loi prévoit la réglementation de la rétribution des administrateurs du

concours et fixe comme critères ceux du montant de l’actif et du passif, ainsi que la

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complexité prévisible du concours. Dans tous les cas, le juge est seul compétent pour

apprécier les rétributions des administrateurs.

La loi prévoit un régime de responsabilité des administrateurs à l’égard du

débiteur et des créanciers, ainsi que celui de leur révocation pour juste motif.

Les fonctions principales de l’organe d’administration sont d’intervenir

à l’occasion des actes réalisés par le débiteur dans l’exercice de ses pouvoirs

patrimoniaux ou de se substituer au lui lorsqu’il a été suspendu, ainsi que de rédiger

le rapport de l’administration du concours auquel s’ajoutent l’inventaire de la masse

active, la liste des créanciers et s’il y a lieu, l’évaluation des propositions de concordat

qui ont été présentées.

La loi fixe des règles précises pour l’élaboration de ces documents.

L’inventaire doit contenir la liste et l’estimation des biens et droits qui composent la

masse active. Des dispositions de la loi concernent le traitement des biens conjugaux

conformément au régime matrimonial du débiteur marié, ainsi que le droit à la

restitution des biens appartenant à un tiers et en possession du débiteur.

La liste des créanciers doit comprendre celle des créanciers admis, ainsi

qu’une autre contenant l’indication de ceux qui ont été rejetés, en plus d’une liste

additionnelle, séparée, composée de ceux qui, conformément à la loi, sont titulaires

de créances sur la masse.

L’administration du concours doit se prononcer sur l’admission de toutes les

créances portées à sa connaissance au cours de la procédure, aussi bien de celles qui

lui ont été déclarées dans le délai et la forme que la loi détermine que de celles qui

résultent des livres et documents du débiteur ou qui, par tout autre moyen, sont

établies durant la procédure. Sur la liste des créanciers admis, les créances font l’objet

d’un classement en créances privilégiées (avec privilège spécial ou général) ou en

créances ordinaires ou subordonnées.

V.

Juriscope - 2005

15

La réglementation du classement des créances constitue l’une des innovations

les plus importantes introduites par la loi. Elle a pour effet de réduire

considérablement les privilèges et préférences sans que cela empêche leur maintien

lors d’exécutions individuelles. Le principe d’égalité de traitement des créanciers doit

constituer la règle générale du concours et les exceptions doivent être peu

nombreuses et toujours justifiées.

Les exceptions que la loi admet sont positives ou négatives. Les premières sont

représentées par les privilèges, spéciaux ou généraux dont bénéficient certaines

créances à l’insu de leur cause ou de leur nature. En principe, les prérogatives des

créanciers privilégiés ne sont affectés que par leur participation au concordat et en

cas de liquidation, ils sont payés par priorité sur les créanciers ordinaires. Mais ces

privilèges sont réduits en nombre et même limités dans leur montant par rapport au

droit commun (pour les créances fiscales et les cotisations de la Sécurité sociale

jusqu’à 50 % de leur montant). Par ailleurs, les salaires des 30 derniers jours de

travail antérieurs à l’ouverture du concours et dont le montant n’est pas supérieur au

double du salaire minimum interprofessionnel et les salaires touchés

postérieurement à l’ouverture du concours, sont considérés comme des créances sur

la masse et sont payés par préférence sur les créances du concours. Les salaires de

l’article 32, al. 1er du Statut des travailleurs sont prioritaires par rapport au reste des

créances du concours. Les salaires de l’article 32, al 3 du même texte bénéficient d’un

privilège général, dans le même ordre que les indemnisations qui découlent

d’accidents du travail et que les majorations sur les prestations pour

inaccomplissement des obligations en matière de santé du travail échues avec

antériorité à la déclaration du concours. Il est prétendu de la sorte éviter que le

concours se termine avec le paiement de certaines créances et sans méconnaître

l’intérêt général qui réside dans la satisfaction de ces dernières, en le conjuguant avec

celui de la masse passive dans son ensemble, à la fois que sont promues des solutions

d’accord qui reçoivent l’appui des salariés et de l’Administration publique dans la

partie où leurs créances ne bénéficient pas de privilèges.

Les exceptions négatives sont celles des créances subordonnées, une nouvelle

catégorie que la loi introduit afin de classer les créances qui méritent de rester

Juriscope - 2005

16

ajournées après les ordinaires en raison de leur communication tardive, par pacte

contractuel, en raison de leur caractère accessoire (intérêts), ou pour leur nature

répressive (amendes) ou en raison de la condition personnelle de leurs titulaires

(personnes spécialement en relation avec le débiteur ou parties de mauvaise foi dans

des actes préjudiciables pour le concours). A ces effets, il convient de préciser que la

catégorie des créances subordonnées comprend également les intérêts échus et les

sanctions imposées à l’occasion de l’exaction des créances publiques, tant fiscales que

celles de la Sécurité sociale. Les titulaires de ce type de créances ne bénéficient pas du

droit de vote dans l’assemblée des créanciers et en cas de liquidation, ils ne peuvent

être payés que jusqu’à ce que les créances ordinaires aient été intégralement

satisfaites.

La subordination en raison de relations personnelles spéciales avec le débiteur

ne se fonde pas seulement sur les relations de parenté ou de concubinage de fait,

mais aussi dans le cas d’une personne morale, elle s’étend aux associés responsables

des dettes sociales ou avec une participation significative dans le capital social, ainsi

qu’aux administrateurs de droit ou de ait, aux liquidateurs et aux sociétés du même

groupe. Dans tous les cas, cette classification concerne aussi les cessionnaires ou

adjudicataires de créances appartenant à des personnes spécialement en relation avec

le débiteur si l’acquisition se produit dans les deux ans antérieurs à la déclaration du

concours.

VI.

Les solutions du concours prévues dans la loi sont l’accord et la liquidation

pour lesquels dans chaque traitement respectif sont prévues des phases spécifiques

dans la procédure.

L’accord représente la solution normale du concours, que la loi promeut avec

une série de mesures, orientées à parvenir à la satisfaction des créanciers à travers

l’accord contenu dans la négociation juridique au cours de laquelle l’autonomie de la

volonté bénéficie d’une grande amplitude.

Juriscope - 2005

17

Parmi les mesures destinées à faciliter cette solution du concours, il convient

de souligner celle de l’admission de la proposition anticipée de l’accord que le

débiteur peut présenter en même temps que la demande d’ouverture de la procédure

du concours volontaire ou y compris lorsqu’il s’agit d’un concours nécessaire,

jusqu’à l’expiration du délai de communication des créances, à condition qu’une telle

demande soit toujours accompagnée des adhésions des créanciers dans le

pourcentage que la loi détermine. La réglementation de cette proposition anticipée

permet, y compris, l’approbation judiciaire de l’accord pendant la phase commune

du concours, avec notamment une économie en temps très notoire, ainsi qu’une

économie de frais surtout en comparaison des procédures du concours actuelles.

Dans un autres cas, si la proposition anticipée n’est pas approuvée et si le

débiteur n’opte pas pour la liquidation de son patrimoine, la phase du concours

s’ouvre une fois que les actions en opposition de l’inventaire et de la liste des

créanciers sont expirées.

La loi prévoit la simplification du traitement des propositions d’accord. La

proposition anticipée qui n’a pas atteint les adhésions suffisantes pour son

approbation peut être maintenu lors de l’assemblée des créanciers. Lorsque le

débiteur n’a pas présenté une proposition anticipée et s’il n’a pas demandé la

liquidation, les créanciers qui représentent une part importante du passif peuvent

présenter des propositions, y compris jusqu’à 40 jours avant le délai imparti pour la

célébration de l’assemblée. Jusqu’au moment de la fermeture de la liste des

personnes qui assisteront à l’assemblée, des adhésions aux propositions peuvent être

admises, ce qui contribue à simplifier le calcul des votes et en général, à simplifier le

déroulement de l’assemblée.

La loi est aussi flexible dans la réglementation du contenu des propositions de

l’accord. Il peut s’agir d’une proposition de remise et d’atermoiement, ou des deux,

mais, la première ne peut excéder la moitié du montant de chaque créance ordinaire

et la seconde excéder au delà de cinq années à partir de l’approbation de l’accord,

sans préjudice des cas de concours des entreprise de spéciale importance pour

l’économie et de présentation d’une proposition anticipée d’accord lorsque que ceci

est autorisé par le juge. Des propositions alternatives sont admises, telles que les

Juriscope - 2005

18

offres de conversion de la créance en actions, participations ou cotisations sociales ou

en des créances participatives. Ce que n’admet pas la loi, à travers des cessions de

biens en paiement ou pour le paiement de créances ou d’autres formes de liquidation

globale du patrimoine du débiteur, l’accord se transforme en une couverture de

solution différente de celle qui lui est propre. Pour assurer et garantir celle-ci, de

même que la possibilité d’accomplissement, la proposition d’accord doit être

accompagnée d’un plan des paiements.

La finalité de conservation de l’activité professionnelle du débiteur peut être

réalisée à travers un accord, dont la proposition doit être accompagné d’un plan de

viabilité. Même si l’objet du concours n’est pas l’assainissement des entreprises, un

accord de continuation peut être l’instrument efficace pour sauver celles qui se

considèrent totalement ou partiellement viables, au bénéfice non seulement des

créanciers, mais aussi du propre débiteur, des salariés et d’autres intérêts. Le rapport

obligatoire de l’administration du concours est une garantie supplémentaire de cette

solution.

En déterminant les majorités nécessaires pour l’acceptation des propositions

d’accord, la loi fait prévaloir celles qui comportent le moins de sacrifices à l’égard des

créanciers, en réduisant la majorité à la majorité relative du passif ordinaire.

L’accord nécessite une approbation judiciaire. La loi détermine les

règles applicables à l’opposition de l’approbation, les personnes autorisées à intenter

une telle action et les motifs de l’opposition, ainsi que les motifs de refus d’office par

le juge de l’accord accepté.

L’approbation de l’accord n’a pas pour effet la clôture du concours, qui

s’atteint seulement par la réalisation de celui-ci.

VII.

La loi concède au débiteur la faculté d’opter pour une solution de liquidation

du concours, comme une alternative à la solution de l’accord, mais elle lui impose

également l’obligation de demander la liquidation lorsque pendant la durée d’un

Juriscope - 2005

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accord accepté, le débiteur se trouve dans l’impossibilité d’honorer les paiements

négociés et les obligations contractées postérieurement à son approbation. Dans les

cas d’ouverture d’office ou à la demande d’un créancier, la liquidation est toujours la

solution subsidiaire, qui s’applique quand l’on ne parvient pas à la réalisation de

l’accord. L’unité et la flexibilité de procédure permettent dans de tels cas de passer

simplement et rapidement à la phase de liquidation. Il s’agit là des principales et plus

avantageuses nouveautés que la Loi a introduit, face à l’antérieure diversité de

procédures de concours et concrètement face à la nécessité de solliciter la déclaration

de faillite dans les cas où un accord n’est pas atteint ou n’est pas accompli au cours

d’une suspension de paiement.

Les effets de la liquidation sont logiquement plus sévères. Le débiteur

est soumis à la situation de suspension dans l’exercice de ses facultés patrimoniales

d’administration et de disposition, il est donc remplacé par l’administration du

concours. S’il s’agit d’une personne morale, sa dissolution est déclarée, si elle n’a pas

été encore accordée et dans tous les cas, il est procédé à la cessation de ses

administrateurs et liquidateurs. La loi réserve pour cette phase de liquidation les

classiques effets du concours tels que l’échéance anticipée des créances différées et la

conversion en argent des créances qui consistent en d’autres prestations.

Malgré la plus grande impérativité des normes qui régulent cette phase, la loi

les dote également d’une certaine flexibilité, telle qu’elle se reflète dans le plan de

liquidation, qui doit être préparé par l’administration du concours et sur lequel

peuvent formuler des observations ou des propositions le débiteur et les créanciers

avant son approbation par le juge. Seulement si celle-ci ne se produit pas et s’il y a

lieu, pour ce que ne prévoit pas le plan approuvé, s’appliquent de manière

supplétoire les règles légales sur la réalisation des biens de la masse active du

concours.

Même dans ce dernier cas, la loi permet la conservation des entreprises ou des

unités de production de biens ou de services intégrées dans la masse, à travers leur

aliénation comme un tout, sauf s’il apparaît plus bénéfice pour les intérêts du

concours la division ou la réalisation isolée de tous ou de certains éléments qui la

Juriscope - 2005

20

composent, avec une préférence pour les solutions qui garantissent la continuité de

l’entreprise.

La loi veut éviter la prolongation excessive des opérations de liquidation, à

cette fin la loi impose à l’administration du concours l’obligation d’information

trimestrielle sur l’état de celles-ci. La loi fixe un délai d’un an pour finaliser les

opérations de liquidation et prévoit des sanctions en cas de non respect,

principalement la séparation des administrateurs et la perte de leur droit à

rétribution.

Les opérations de paiement des créanciers sont régies dans le cadre de la

phase de liquidation. Les créances contre la masse opèrent avec le caractère de pré-

déductibles, dans le sens où, avant de procéder au paiement des créances, sont

déductibles de la masse active les biens et droits non affectés à des créances

singulièrement privilégiées, qui sont nécessaires pour satisfaire ceux à leurs

échéances respectives.

Comme cela a été déjà traité quant aux effets de la déclaration du concours sur

les créances avec garantie réelle, la loi prévoit le paiement des créances avec privilège

spécial de manière très flexible, pour éviter, dans l’intérêt de la masse, la réalisation

des biens et des droits affectés, l’autoriser avec subsistance de la charge ou à travers

la vente directe.

Les dispositions de la loi envisagent l’ordre des paiements avec privilège

général, des paiements ordinaires et des paiements subordonnés et détermine aussi

les hypothèses spéciales des paiements anticipés, des dettes solidaires et des dettes

réalisées dans la phase d’accomplissement de l’accord antérieur à la liquidation.

VIII.

L’un des matières où la réforme a été la plus profonde est celle de la

qualification du concours. La loi limite la formation de la section de qualification à

des cas très concrets, à savoir : l’approbation d’un accord qui, par le montant de la

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remise ou la durée de l’atermoiement, résulte spécialement grave pour les créanciers

et l’ouverture de la liquidation.

Dans ces hypothèses, le concours est qualifié comme fortuit ou coupable. La

dernière qualification est réservée à des cas dans lesquels l’origine ou l’aggravation

de l’état d’insolvabilité serait dus au dol ou à la faute grave du débiteur, dans la

mesure où de tels actes donnent lieu au non accomplissement de certaines

obligations déterminées dans le concours.

Si le rapport obligatoire de l’administration du concours et l’examen du

Ministère public coïncident dans la qualification du concours comme fortuit, les

actions sont archivées sans plus de formalités. Dans un autre cas, la qualification du

concours coupable est décidée après un débat contradictoire où sont parties le

Ministère public, l’administration du concours, le débiteur et toutes les personnes qui

peuvent être affectées par cette qualification. L’opposition est traitée selon les

formalités de la voie de l’incident du concours. La sentence qui qualifie le concours

de coupable doit mentionner les personnes affectées et le cas échéant, les personnes

déclarées complices, la sentence impose à toutes ces personnes l’incapacité

d’administrer des biens et l’impossibilité de représenter toute personne. Cette

sanction a un caractère temporaire et s’applique pendant une période de quinze ans.

La décision judiciaire impose également à ces personnes la perte de tout droit

qu’elles pourraient avoir en tant que créancières du concours ou de la masse, ainsi

que la condamnation à remettre les biens et les droits qui indûment elles auraient

obtenu du débiteur ou reçu de la masse active. En dernier lieu, la décision ordonne

l’indemnisation des dommages et des préjudices subis.

Constitue une nouveauté en outre, l’introduction d’une procédure pour

garantir l’enregistrement public des décisions judiciaires déclarant les débiteurs

coupables, ainsi que celui des résolutions autorisant la désignation ou l’incapacité

des administrateurs du concours dans les cas prévus par la loi.

Les effets de la qualification se limitent à la sphère civile, sans répercussion

dans l’ordre pénal, ni possibilité de constitution d’une condition de caractère

préjudiciable pour la poursuite des conduites pouvant être constitutives de délits. La

Juriscope - 2005

22

loi maintient la nette séparation entre les faits illicites civils et pénaux dans ce

domaine.

IX.

La loi réglemente de manière détaillée les causes de clôture du concours, dont

la nature peut être d’une grande diversité : dans la mesure où l’ouverture n’est pas

conforme aux règles du droit (révocation de la décision de déclaration du concours),

ou si la procédure est parvenue a son objectif (réalisation de l’accord, satisfaction

intégrale des créanciers), ou par l’exercice du droit de disposition des parties sur la

procédure (désistement ou renoncement de la totalité des créanciers reconnus après

transaction du débiteur avec eux, des causes qui pour leurs caractéristiques, ne

peuvent s’opérer qu’une fois terminée la phase commune de la procédure et qui

exigent l’acceptation ou l’homologation du juge après le rapport préalable de

l’administration du concours).

Dans les cas de clôture pour inexistence de biens, du débiteur ou de tiers

responsables, qui doivent en principe servir à satisfaire les créanciers, ces derniers

conservent leur droit à rendre effective la responsabilité du débiteur sur les biens qui

peuvent faire leur apparition dans le futur. La Loi envisage également la réouverture

du concours, tant dans les cas du débiteur personne physique comme personne

morale. Dans ce dernier cas, étant donné que la clôture pour inexistence d’actifs

patrimoniaux conduit à l’extinction de la personne morale, la réouverture pour

apparition postérieure de biens aura pour mission de les liquider. Cependant, s’il

s’agit d’une personne physique, la continuité de son activité patrimoniale aurait pu

se refléter tant dans l’apparition d’actifs comme de passifs nouveaux, ce dont il doit

être tenu compte dans l’actualisation de l’inventaire et de la liste des créanciers.

X.

La flexibilité qui caractérise la procédure du concours se combine avec celles de

rapidité et de simplicité. Le Code de procédure civile est supplétoire à la Loi sur la

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réforme du concours, dans la mesure où cette norme ne contient pas des normes de

procédure spéciales. La finalité poursuivie est celle de reconduire la complexité du

concours vers une procédure qui permette une démarche plus rapide, efficace et

économique, sans perte des garanties exigées pour la protection judiciaire effective

de tous les intéressés.

L’élément principal dans ce système de procédure de la nouvelle loi est représenté

par l’incident du concours, qui correspond à une procédure spéciale à travers

laquelle sont ventilées toutes les questions suscitées au cours du concours et qui dans

la loi n’ont pas à suivre d’autres formalités ou voies distinctes. Cet incident se

présente avec deux modalités de procédures différentes, selon la matière : l’une des

modalités a pour objet de résoudre les questions de nature sociale (du travail)

pouvant se poser dans le cadre d’une procédure de concours et l’autre concerne le

traitement des matières en rapport direct avec le concours. Ces deux modalités de

l’incident permettent une plus grande efficacité de la procédure du concours.

La célérité de cette procédure est obtenue grâce à un système adéquat de

recours dans lequel, en principe, sont admis seulement le recours gracieux contre les

ordonnances et jugements et le recours en appel contre les sentences qui approuvent

ou refusent l’accord, la réalisation de l’accord ou l’inaccomplissement de ce dernier,

ainsi que la clôture du concours. Ceci même si dans ce type de recours peuvent être à

nouveau posées les questions résolues lors d’un recours gracieux ou d’incidents du

concours pendant la phase commune ou celle de l’accord. Contre les sentences

résolutoires sur des incidents posés postérieurement ou pendant la phase de

liquidation, le recours en appel est également recevable.

Sont admis le recours en cassation comme le recours extraordinaire pour

violation de la procédure contre les sentences qui se prononcent en appel que dans

les cas où il s’agit d’accepter ou de rejeter un accord, de déclarer la réalisation de

celui-ci ou son inaccomplissement, de procéder à la qualification du concours, de se

prononcer sur des actions de réintégration ou d’accorder la clôture du concours.

Par ailleurs et afin de parvenir pleinement et effectivement à l’application de

la législation du travail sur les questions de cette nature et d’unifier la doctrine en

tant que matière sensible, le législateur procède à l’introduction du recours gracieux,

Juriscope - 2005

24

ainsi que celle d’autres recours qui sont prévus par la loi contre le décisions des

Tribunaux de commerce de la communauté autonome en matière du travail. En

outre, s’ajoute à cela les décisions judiciaires qui résolvent les incidents du concours

en rapport avec la même matière.

De cette manière, en liaison avec l’orientation du nouveau Code de procédure

civile, la multiplicité de recours en appel interlocutoires, de nature partielle ou

relatifs à des décisions non définitives est éliminée. Ces recours ont tendance

actuellement à rendre plus difficile et à prolonger le processus des procédures de

concours. Il est ordonné, sans perte des garanties de procédure, la mise en uvre

d’un système de recours qui oblige les parties à concentrer et à rationaliser leurs

motifs de non-conformité, ce qui a pour effet de rendre plus aisé la résolution des

affaires avec la vision nécessaire d’ensemble.

XI.

Une attention particulière est consacrée par la loi aux questions que pose le

concours avec un élément d’extranéité, lequel est un phénomène qui manque d’une

réglementation adéquate dans le régime antérieur et qui se pose de plus en plus

fréquemment dans une économie globalisée comme la nôtre.

La Loi sur la réforme du concours contient un ensemble de dispositions de

droit international privé sur cette matière, qui demeurent avec les adaptations qui

conviennent, il s’agit du Règlement (CE) n° 1346/2000 sur les procédures

d’insolvabilité. De cette manière, l’utilisation de ces textes est facilitée dans le cadre

intracommunautaire et s’ajuste au même modèle de règlement par rapport à la

réglementation d’autres relations juridiques en dehors de ce cadre. Dans ce sens, la

nouvelle réglementation s’inspire aussi de la Loi type de la Commission des Nations

Unies pour le droit commercial international (CNUDCI-UNCITRAL) sur

l’insolvabilité internationale, cette norme fut recommandé par l’Assemblée générale

de Nations Unies dans la Résolution 52/158 du 15 décembre 1997.

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La compétence internationale pour déclarer et traiter le concours se fonde sur

le lieu où est situé le centre des intérêts principaux du débiteur, ayant le caractère de

principal.

Le concours dont la déclaration se fonde sur cet élément, sans préjudice que ne

puissent s’ouvrir d’autres procédures « territoriales » de concours dans les Etats où le

débiteur dispose d’un établissement.

Des dispositions de la loi sont consacrées aux relations entre procédure

principale et procédure territoriale, ainsi qu’aux effets respectifs. Dans la loi figure la

reconnaissance en Espagne des procédures ouvertes à l’étranger et de ses

administrateurs ou représentants, afin de parvenir à une meilleure coordination

entre procédures, au bénéfice d’une plus grande sécurité juridique et de l’efficacité

économique dans le traitement de ces phénomènes, ce qui constitue une des matières

dans lesquelles avec le plus d’emphase apparaît la modernisation introduite par la

réforme du concours.

XII.

L’approfondissement de la réforme a sa plus grande expression dans les dispositions

additionnelles, transitoires, dérogatoire et finales qui clôturent cette loi. La portée de

la nouvelle réglementation s’étend à de multiples secteurs de notre ordre juridique et

touche de nombreuses mesures qui en vertu de la réforme, doivent demeurer

modifiées dans un certain nombre de cas et abrogées dans d’autres. Le législateur

prétend ainsi parvenir à l’harmonisation du droit en vigueur avec la réforme

introduite par cette loi, et, en même temps limiter le domaine de cette norme au

concours seul. Ce qui explique que parmi les dispositions contenues dans le Titre

XVII du Code civil (« de la concurrence et des créances privilégiées »), sont abrogées

les dispositions relatives aux procédures collectives de remise et d’atermoiement et

de concours et que soient maintenues les dispositions de préférence des créances

dans les cas d’exécution individuelle. De la même manière, dans de tels cas

subsistent les dénommés « privilèges » commerciaux, même si dans le concours ne

sont admis que ceux expressément reconnus par la loi. Les privilèges sur les navires

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et aéronefs font l’objet d’une législation spécifique, les titulaires de tels privilèges se

voient reconnaître dans le concours un droit de séparation pour leur exécution

extracontractuelle.

La délimitation des domaines du concours et de hors concours en ce qui

concerne la concurrence et l’ordre des créances, même si elle répond à une définition

correcte de la matière propre à la loi, dans la pratique cette délimitation peut être à

l’origine de problèmes de dysfonctionnement, étant donné la très diverse

réglementation maintenue par le régime ancien à propos duquel est mise en place la

nouvelle législation sur la réforme du concours. Cependant, la portée de cette

législation ne peut être étendue à une révision complète de l’ensemble de la matière

sur le régime des préférences des créances qui existe en dehors du concours. Une

telle révision résulte nécessaire, non seulement en raison de l’archaïsme d’un

système composé par des sédiments historiques qui manquent d’un certain ordre

logique. Ce dernier doit présider en la matière, mais également du fait de l’exigence

urgente de son harmonisation avec la réforme du concours. Pour ces raisons, la

disposition finale treizième première recommande au Gouvernement que dans le

délai de six mois à compter de la date d’entrée en vigueur de la loi il soit présenté au

Parlement un projet de loi sur la réforme des Codes civil et de commerce en ce qui

concerne la concurrence et l’ordre des créances dans le cas d’exécutions

individuelles.

La loi a respecté la législation spécifique applicable aux entités de crédit,

d’assurances, ainsi qu’aux opérations relatives aux systèmes de paiement et de

compensation de valeurs ou aux instruments financiers dérivés. Cette législation

trouve en grande partie ses sources dans le droit de l’Union européenne qui concerne

certains aspects déterminés du concours. Seulement en cas de défaut de normes

spéciales et dans la mesure où elles sont compatibles avec la nature de ces systèmes,

seront appliqués dans ce domaine les dispositions de cette loi.

Un domaine spécialement délicat est celui qui concerne le droit transitoire,

dans lequel la loi a opté pour le respect du principe de non-rétroactivité avec

quelques exceptions. Parmi celles-ci figurent en premier lieu la possibilité

d’application aux procédures qui se trouvent en cours des normes sur la clôture du

Juriscope - 2005

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concours et en second lieu, la possibilité de permettre l’application à certaines

procédures du régime le plus flexible de proposition de l’accord et des adhésions qui

sont établis par cette loi. Ceci doit en principe contribuer à faciliter le traitement des

procédures qui sont en cours et même dans certains cas la clôture de celles qui se

trouvent paralysées. Par ailleurs, il est prévu, transitoirement, la compétence des

juridictions de première instance, jusqu’à l’entrée en fonction des nouveaux

tribunaux de commerce.

A travers de telles mesures législatives, bénéficiant des garanties

constitutionnelles entières, est introduite dans l’ordre juridique espagnol la réforme

du concours. Elle représente l’une de plus importantes normes jusqu’à ce jour en

cours d’adoption dans le processus de modernisation de notre droit.

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Titre IerDe la déclaration du concours

Chapitre Ier

Des conditions du concours

Article 1 Condition subjective1. La déclaration de concours concerne tout débiteur, personne physique ou

morale.

2. Le concours d une succession pourra être déclaré tant qu elle n a pas étéacceptée purement et simplement.

3. Ne pourront pas être déclarés en concours les collectivités territoriales deEtat, les organismes publics et les autres entités de droit public.

Article 2 Condition objective

1. Le concours pourra être déclaré en cas d insolvabilité du débiteur.2. Le débiteur qui ne peut répondre régulièrement de ses obligations exigibles est

en état d insolvabilité.

3. Si la demande de déclaration de concours est présentée par le débiteur, cedernier devra justifier son endettement et son état d insolvabilité, actuel ou imminent. Est enétat d insolvabilité imminente le débiteur qui prévoit qu il ne pourra répondre de sesobligations régulièrement et dans les délais.

4. Si la demande de déclaration de concours est présentée par le créancier, cedernier devra fonder sa demande sur le titre en vertu duquel une procédure d exécution a étéconduite et les actifs saisis ont été insuffisants pour le paiement ou si l un des faits suivantssurvient :

1°. Une suspension générale des paiements courants des obligations du débiteur ;

2°. L existence de saisies dans le cadre de procédures d exécution pendantes quiaffectent d une manière générale le patrimoine du débiteur ;

3.° l alzamiento1 ou la liquidation rapide ou ruineuse de ses biens par le débiteur ;4.° l inexécution généralisée des obligations de l une des classes suivantes : les

obligations fiscales exigibles durant les trois mois antérieurs à la demande de concours ; lescotisations dues à la Sécurité sociale et les dettes assimilées dues pour la même période ; lessalaires, les indemnisations et les autres rétributions découlant des relations de travail pour lestrois dernières mensualités.

Article 3 Personnes autorisées à solliciter l ouverture

1 Cf. à l’article 257 du Code pénal espagnol : la disparition du débiteur avec ses biens, la dissimulation,l’aliénation ou la soustraction frauduleuse des biens pour faire échec à l’action des créanciers.

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1. Le débiteur, comme tout créancier, peuvent solliciter la déclaration duconcours. Si le débiteur est une personne morale, l organe d administration ou de liquidationsera compétent pour décider quant à la demande de déclaration de concours.

2. Par exception à l alinéa 1er, le créancier qui, durant les six mois antérieurs à laprésentation de la demande, a acquis sa créance par actes inter vivos et ut singuli après sonéchéance, n est pas autorisé à solliciter la déclaration de concours.

3. Peuvent également solliciter la déclaration de concours d une personne morale,les associés, membres, ou autres personnes tenues personnellement des dettes de la personnemorale conformément à la législation en vigueur.

4. Les créanciers du débiteur décédé, ses héritiers et l administrateur de lasuccession pourront solliciter la déclaration de concours de la succession qui n a pas étéacceptée purement et simplement. La demande formulée par un héritier produira les effets de

acceptation de la succession sous bénéfice d inventaire.

5. Le créancier pourra demander la déclaration judiciaire conjointe du concoursde plusieurs de ses débiteurs lorsqu une confusion de patrimoines s est opérée entre cesderniers ou, s il s agit de personnes morales, lorsqu elles font partie d un même groupe, avecidentité substantielle de ses membres.

Article 4 - De l intervention du Ministère public

Lorsque, lors de procédures relatives à des infractions contre le patrimoine et contreordre socio-économique, apparaissent des indices de l état d insolvabilité d une personne

présumée responsable pénalement, ainsi que l existence d une pluralité de créanciers, leMinistère public doit demander au juge qui est en train de connaître la cause de communiquerles faits au juge commercial compétent territorialement pour connaître du concours dudébiteur à l égard duquel se trouverait en cours une procédure de concours.

Par ailleurs, le Ministère public demandera au juge qui connaît de la cause pénale lacommunication de ces faits aux créanciers dont l identité ressort des affaires pénales en coursafin qu ils puissent solliciter la déclaration du concours ou exercer les actions dont ils sonttitulaires.

Article 5 Obligation de solliciter la déclaration de concours1. Le débiteur doit solliciter la déclaration de concours dans les deux mois suivant

la date à laquelle il a connu ou aurait dû connaître son état d insolvabilité.

2. Sauf preuve contraire, il est présumé que le débiteur a connu son étatinsolvabilité lorsque l un des faits pouvant servir de fondement à une demande de concours

nécessaire est survenu conformément à l alinéa 4 de l article 2 et lorsqu il s agit de l un descas prévus par le paragraphe 42 et que le délai correspondant s est écoulé.

Article 6 Demande du débiteur

1. Dans la demande écrite de déclaration du concours, le débiteur doit mentionnersi son état d insolvabilité est actuel ou s il l estime imminent.

2. A cette demande seront joints les documents suivants :1°. Pouvoir spécial pour solliciter le concours. Ce document peut être remplacé par un

mandat donné apud acta.

2 de l’alinéa 4 de l’article 2, NT

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2°. Un mémoire portant sur l historique économique et juridique du débiteur, sur la oules activités auxquelles s est livré le débiteur pendant les trois dernières années et sur lesétablissements, bureaux, exploitations qui lui appartiendraient, sur les causes de l état danslequel il se trouve ainsi que sur les estimations et les propositions de viabilité patrimoniale.

Si le débiteur est marié, il doit mentionner dans le mémoire l identité de son conjointen précisant le régime patrimonial du mariage.

Si le débiteur est une personne morale, il doit mentionner, dans le mémoire, l identitédes actionnaires ou associés, des administrateurs ou des liquidateurs et, s il y a lieu, ducommissaire aux comptes. S il fait partie d un groupement d entreprises, il doit énumérer lesentités qui le composent et s il possède des valeurs cotées sur un marché secondaire officiel.

il s agit d une succession, les données relatives au défunt doivent être mentionnéesdans le mémoire.

3.° Un inventaire des biens avec la mention de leur nature, du lieu où ils se trouvent, lecas échéant des données d identification du registre, la valeur d acquisition, les corrections devaleur justifiées et les estimations de la valeur réelle actuelle. Les charges et les saisies quiaffectent les biens avec mention de leur nature et des données permettant leur identificationseront également indiquées.

4.° La liste des créanciers, par ordre alphabétique, avec mention de l identité dechacun ainsi que du montant, de l échéance des créances et des garanties personnelles ouréelles constituées. Si l un des créanciers a introduit une action judiciaire en paiement, laprocédure correspondante et l état de l affaire seront mentionnés.

3. Si le débiteur était légalement obligé de tenir une comptabilité, il doit ajouterles pièces suivantes :

1°. Les comptes annuels, les rapports de gestion ou rapports d audit correspondant auxtrois derniers exercices.

2°. L exposé des changements significatifs survenus dans le patrimoinepostérieurement à la clôture et au dépôt des derniers comptes annuels, ainsi que les opérationsqui, par leur nature, leur objet ou leur montant excèdent le flux ordinaire des opérations dudébiteur.

3°. Les états financiers intermédiaires élaborés postérieurement à la présentation desderniers comptes annuels, lorsque le débiteur est tenu de les communiquer ou de les remettreaux autorités de contrôle.

4°. Lorsque le débiteur fait partie d un groupement d entreprises, comme sociétédominante ou dominée, il doit joindre les comptes annuels et le rapport de gestion consolidéscorrespondants aux trois derniers exercices ainsi que le rapport d audit de ces comptes et unedescription des opérations réalisées avec les autres sociétés du groupe pendant la mêmepériode.

4. Dans le cas prévu à l article 142 alinéa 1, 1.°, la proposition de plan deliquidation doit être jointe.

5. Lorsque l un des documents mentionnés dans cet article ne figure pas ou siune des conditions ou des données exigées venaient à manquer, le débiteur doit préciser la

raison dans sa demande.

Article 7 Demande du créancier et des autres personnes autorisées

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1. Le créancier qui sollicite la déclaration de concours doit mentionner dans sademande l origine, la nature, le montant, les dates d acquisition et d échéance, ainsi que lasituation actuelle de sa créance.

Les autres personnes ayant qualité pour agir doivent mentionner dans la demande laqualité justifiant leur demande en l accompagnant du document les autorisant à la formuler oude la preuve qu ils sont autorisés à le faire.

2. Dans tous les cas, les moyens de preuve que le demandeur fait valoir pourcertifier les faits allégués doivent être mentionnés dans la demande. La preuve testimoniale, àelle seule, n est pas suffisante.

Chapitre II. De la procédure de déclarationSection I. Juridiction et compétenceArticle 8 Le juge du concoursLes juges commerciaux sont compétents pour connaître du concours. La compétence

du juge du concours est exclusive dans les matières suivantes :

1°. Les actions civiles à caractère patrimonial en rapport avec le patrimoine dudébiteur à l exception de celles en rapport avec les procédures relatives à la capacité, à lafiliation, au mariage et aux mineurs auxquelles le titre I du Livre IV du Code de procédurecivile fait référence. Il sera également compétent pour les actions mentionnées à l article 17al. 1er de cette loi.

2°. L accord des représentants des salariés sera requis pour les décisions en matièresociale qui ont pour objet l extinction, la modification ou la suspension collectives descontrats de travail dans lesquelles l employeur est le débiteur, ainsi que pour les actions ayantpour objet la suspension ou l extinction des contrats des hauts dirigeants. Dans l examen deces matières et sans préjudice de l application des normes spécifiques de cette loi, lesprincipes de l ordre normatif statutaire et de la procédure de droit social doivent être pris encompte.

3°. Toute exécution de droits patrimoniaux du débiteur, quelque soit l organe qui l aordonné.

4°. Toute mesure préventive qui affecte le patrimoine du débiteur à l exception decelles adoptées dans les procédures civiles exclues de sa juridiction et visés au paragraphe 1er.

5.° Les mesures qui, dans la procédure du concours, doivent être adoptées par le jugeen relation avec l assistance juridique gratuite et plus concrètement celles dont il est chargé envertu de la Loi n° 1/1996 du 10 janvier relative à l assistance juridique gratuite.

6°. Les actions tendant à mettre en oeuvre la responsabilité civile des administrateurssociaux, des commissaires aux comptes et, s il y a lieu, des liquidateurs pour les préjudicescausés au débiteur pendant la procédure.

Article 9 Extension de la juridiction

La compétence du juge est étendue à toutes les questions préjudicielles de natureadministrative et sociale directement en relation avec le concours ou dont la solution estnécessaire pour le bon déroulement de la procédure de concours.

Article 10 - Compétence internationale et territoriale

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1. La compétence pour ouvrir le concours appartient au juge commercial dans lajuridiction duquel se situe le centre des principaux intérêts du débiteur. Si par ailleurs ledébiteur a son domicile en Espagne et ce domicile est différent du centre de ses principauxintérêts, le créancier demandeur du concours à également la possibilité de choisir lajuridiction du juge commercial dans la circonscription duquel il a sa résidence.

Il faut entendre par centre des principaux intérêts du débiteur le lieu où ce dernierexerce de manière habituelle et visible pour les tiers l administration de ces intérêts. Dans

hypothèse où le débiteur est une personne morale, il est présumé que le centre de ses intérêtsprincipaux se trouve à l endroit du siège social. Le changement de domicile effectué dans lessix mois antérieurs à la demande de concours ne doit pas être pris en considération.

Les effets de ce concours, qui dans le domaine international sera considéré comme« concours principal » auront une portée universelle et comprendront l ensemble des biens dudébiteur, qu ils se trouvent sur le territoire espagnol ou en dehors. Dans le cas où la procédure

insolvabilité ouverte concerne des biens situés à l étranger, il sera tenu compte des règles decoordination prévues au chapitre III du Titre IX de cette Loi.

2. Si des demandes de concours ont été présentées devant deux juridictionscompétentes ou plus, celle qui a reçu la première demande sera seule compétente.

3. Si le centre des intérêts principaux du débiteur se situe en dehors du territoireespagnol, mais que le débiteur a un établissement en Espagne, c est le juge commercial dulieu de situation de l établissement qui sera compétent. S il existe plusieurs établissementssitués dans différentes circonscriptions, le juge commercial de la circonscription où se trouve

un de ces établissements pourra être saisi par l intéressé.

On entend par établissement tout lieu d opérations où le débiteur exerce une activitééconomique de manière permanente et avec des moyens humains et matériels.

Les effets de ce concours qui dans le domaine international sera considéré comme un« concours territorial », seront limités aux biens du débiteur, affectés ou non à son activité etlocalisés en Espagne. Dans l hypothèse de l ouverture d une procédure d insolvabilité dans

Etat où se trouve le centre de ses intérêts principaux, on tiendra compte des règles decoordination prévues au chapitre IV du Titre IX de cette Loi.

4. Dans le cas d une demande de déclaration de concours conjointe pour plusieursdébiteurs, le juge compétent pour la déclaration sera celui du lieu où se trouve le centre desintérêts principaux du débiteur ayant le passif le plus important et s il s agit d un groupementde sociétés, sera compétent le juge du lieu de résidence de la société dominante.

La même règle sera appliquée pour la détermination du juge compétent pour le suivides concours cumulés.

5. Le juge peut examiner sa compétence d office ; à cet effet, il indique si sacompétence est fondée sur l alinéa 1er ou sur l alinéa 3 de cet article.

Article 11 - Portée internationale de la juridiction

Dans le cadre international, le tribunal de commerce connaît uniquement deexistence des actions qui trouvent leur fondement juridique dans la législation du concours

et si elles sont en relation immédiate avec le concours.

Article 12. - Action déclinatoire

1. Le débiteur peut mettre en cause la question de la compétence territoriale par lebiais de l action déclinatoire dans les cinq jours qui suivent le moment où il en a été informé.Peuvent également exercer une telle action les personnes autorisées à solliciter l ouverture

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une procédure de concours dans un délai de dix jours à partir de la dernière des publicationsénoncées par l alinéa 1er de l article 23.

2. action déclinatoire, dans laquelle le demandeur est obligé d indiquer le jugecompétent pour se charger du concours, n a pas pour effet de suspendre la procédure deconcours. En aucun cas, le juge ne peut se prononcer sur l opposition du débiteur sans que leMinistère public n ait résolu la question posée de la compétence lors d une audiencepréalable. Dans l hypothèse où le Ministère public considère la question de la compétencecomme fondée, il doit décliner sa compétence en faveur du juge compétent, avec citation àcomparaître des parties et notification aux parties de ce qui a été décidé.

Section 2 . De la décision sur la demandeArticle 13 - Délai pour se prononcer1. Le même jour, ou si cela n était pas possible, le jour ouvrable suivant la

répartition, le juge doit examiner la demande de concours, s il l estime complète, il seprononcera conformément aux articles 14 ou 15 de la loi. Si la demande de concours concerneun établissement de crédit ou une société d investissement, le juge qui statue sur la demandeen avise au même moment la Banque centrale espagnole (Banque d Espagne), ainsi que laCommission nationale du marché des valeurs. Il doit solliciter la mise en relation avec lessystèmes de paiement et de liquidation de valeurs ou d instruments financiers dérivésdesquels dépend l entité concernée ainsi que le nom et le domicile du gestionnaire dans lestermes prévus par la loi applicable.

Le juge communique aussi la demande de concours à la Direction généraleassurances et de fonds de pension s il s agit d une société d assurances ; au Ministère du

travail et des Affaires sociales, s il s agit d une mutuelle d accidents du travail et des maladiesprofessionnelles ; ainsi qu à la Commission nationale du marché de valeurs s il s agit d unesociété émettrice de valeurs mobilières ou d instruments financiers dérivés sur un marchésecondaire officiel.

2. Si le juge estime que la demande de concours ou la documentation jointe à cettedernière sont erronées, il en informe le demandeur et fixe un délai qui ne pourra excéder cinqjours pour se justifier ou corriger les erreurs.

Une fois les justificatifs ou les corrections apportées dans le délai, le juge se prononcesur la demande de concours le même jour, ou si cela n était pas possible le jour ouvrablesuivant, conformément aux articles 14 ou 15 de la loi. A défaut, le juge dicte une décision quidéclare qu il n y a pas lieu à l admission de la demande de concours. Cette décision estsusceptible d un recours gracieux.

Article 14 - Provision sur la demande du débiteur1. Lorsque la demande a été présentée par le débiteur, le juge dicte une décision

déclarative du concours, à condition que de la documentation déposée et examinée dans sonensemble il en résulte l existence de l un des faits prévus à l alinéa 4 de l article 2 ou d autreséléments qui prouvent l insolvabilité alléguée du débiteur.

2. Si le juge estime que la documentation fournie par le débiteur est insuffisante, ilfixe au demandeur un délai, qui ne pourra excéder cinq jours, afin de compléter les documentsprouvant l insolvabilité alléguée.

3. Lorsque le débiteur est débouté de sa demande de concours, il ne dispose que d unrecours gracieux pour demander au juge de bien vouloir reconsidérer sa décision.

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Article 15. Provision sur la demande d une autre personne ayant qualité pour agir etaccumulation de demandes

1. Lorsque la demande de concours a été présentée par toute personneautorisée autre que le débiteur, le juge prononce une décision de recevabilité de la demande etordonne la citation à comparaître du débiteur conformément à l article 184 de la loi. Lademande est transférée afin que le débiteur puisse comparaître dans un délai de cinq jours,pendant lequel il sera informé des décisions judiciaires et il pourra former opposition à lademande de concours en proposant les moyens de preuve qu il souhaite faire valoir.

2. Une fois la demande de concours admise, les demandes présentées postérieurementajoutent à la première demande et sont jointes lors de la décision judiciaire ; les nouveaux

demandeurs de concours sont considérés comme ayant comparu, sans antidater les actes.

Article 16. Formation de la section première

Une fois le concours déclaré, à la demande du débiteur ou de toute autre personneautorisée, le juge ordonne l ouverture de la première phase de la procédure qui commence,conformément à l article 183, avec la demande d ouverture.

Article. 17. Mesures conservatoires antérieures à la déclaration de concours

1. A la demande des personnes autorisées à solliciter le concours nécessaire, lejuge, lorsqu il admet la demande d ouverture, peut prescrire les mesures conservatoires qu ilestime nécessaires pour assurer l intégrité du patrimoine du débiteur, en conformité avec cequi est prévu dans le Code de procédure civile.

2. Le juge pourra peut imposer au demandeur de consigner une somme pourcouvrir les éventuels dommages que les mesures conservatoires pourraient causer au débiteursi la demande de déclaration de concours était finalement rejetée.

3. Une fois le concours déclaré ou si la demande est rejetée, le juge se prononcesur le maintien des mesures conservatoires.

Article 18. Acceptation ou opposition du débiteur

1. Lorsque la demande est admise, si le débiteur accepte la demande d ouvertureformulée par un autre que lui ou s il ne formule pas d opposition dans les délais, le jugeprononce une décision déclarative du concours des créanciers. Le même type de décision seraprise si, postérieurement à la demande de toute personne autorisée et avant qu il ne soitconvoqué, le débiteur demande l ouverture de son propre concours.

2. Le débiteur peut fonder son opposition sur l inexistence des circonstances surlesquelles repose la demande ou même si ces circonstances existent, sur le fait qu il n est pasen état d insolvabilité. Dans ce dernier cas, il incombe au débiteur d apporter la preuve de sasolvabilité et, lorsqu il a l obligation légale de tenir une comptabilité, une telle preuve devraêtre fondée sur les éléments comptables légaux.

Une fois l opposition formulée par le débiteur et dès le lendemain, le juge cite lesparties à comparaître en leur demandant de se présenter munies de tous les moyens de preuvepertinents dans la procédure. Si le débiteur a l obligation de tenir une comptabilité, il doitcomparaître muni de tous les livres comptables dont la tenue est obligatoire.

Article 19. Audience1. audience sera tenue sous la présidence du juge dans les dix jours suivants le

jour de l opposition.

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2. Si le débiteur ne comparaît pas, le juge dicte une décision déclaratoire duconcours. Si le débiteur comparaît et que la créance du demandeur est échue, le débiteurconsigne au moment de l audience le montant de ladite créance à disposition du créancier, iljustifie l avoir fait avant l audience ou il informe sur la cause du défaut de consignation.

Dans l hypothèse où il y a plusieurs créanciers reconnus et que leurs demandes deconcours s accumulent, le débiteur doit consigner les sommes correspondantes à l ensembledes créances dans les mêmes conditions que celles exposées précédemment.

3. Dans l hypothèse où le demandeur ne comparaît pas ou, tout en comparaissant,sa demande n est pas acceptée et que le juge considère que la condition objective pour ladéclaration de concours est remplie, conformément à ce que prévoit l article 2, et qu il résultedes circonstances l existence probable d autres créanciers, un délai de cinq jours sera accordéà ces créanciers afin qu ils formulent leurs prétentions avant que ne soit rendue la décisiontranchant sur la demande d ouverture,.

4. En cas de défaut de consignation et dans les cas où, la consignation effectuée,le créancier a confirmé sa demande, de même que lorsque la créance du demandeur n est pasvenue à échéance ou lorsque ce dernier n a pas la condition de créancier, le juge entend lesparties et leurs avocats sur le bien-fondé de la déclaration de concours et décide de lapertinence des moyens de preuve présentés ou proposés lors de l audience, en produisantimmédiatement ceux pouvant être produits le jour même et fixant, pour la production desautres, le plus bref délai possible, sans excéder 20 jours.

5. Le juge peut interroger directement les parties, les experts, les témoins etapprécie les preuves présentées conformément aux règles prévues par le Code de procédurecivile.

Article 20 Décision sur la demande et recours

1. Une fois les preuves pertinentes apportées ou le délai fixé expiré, dans les troisjours qui suivent, le juge émet une décision déclarative du concours ou rejette la demande deconcours. Dans le premier cas, les dépens seront considérés comme des créances contre lamasse ; dans le deuxième cas, elles seront à la charge du demandeur, sauf si le juge considèreque la situation présentait de sérieux doutes en droit et dans les fait. En cas de rejet de lademande de concours, une fois que la décision est ferme, à la demande du débiteur et selon laprocédure des articles 712 et suivants du Code de procédure civile, il est procédé à ladétermination des dommages et préjudices causés par la demande de concours. Une foisévalués, leur paiement sera demandé au demandeur du concours. A défaut de paiement, ilsera procédé immédiatement à l exécution forcée.

2. Dans tous les cas, l appel est ouvert contre la décision portant acceptation ourejet de la demande de concours. L appel n a pas d effet suspensif, sauf si le juge l accordeexceptionnellement. Dans un tel cas, il sera décidé quant au maintien, total ou partiel, desmesures conservatoires qui ont été adoptées. S il s agit de s opposer uniquement à l une desdispositions contenues dans la décision de déclaration de concours, les parties peuvent

opposer aux mesures concrètes adoptées par la voie d un recours devant le même tribunal3.

3. Sont autorisés à faire appel de la déclaration de concours le débiteur qui n a passollicité le concours, ainsi que toute personne qui justifie un intérêt légitime, même si elle

avait pas comparu antérieurement.

Seule la partie qui a sollicité le concours peut faire appel de la décision de rejet.

3 En espagnol, reposición : recours présenté au tribunal qui vient de statuer sur le litige en question, enlui demandant de bien vouloir reconsidérer sa décision.

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4. Le délai de recours devant le même tribunal et le délai d appel commence àcourir pour les parties qui ont comparu à compter de la notification de la décision et pour lesautres personnes autorisées à compter de la dernière des publications obligatoires visées à

article 23, alinéa 1er, §2.

5. Le rejet de la demande entraîne la condamnation aux dépens de l appelant.

Section 3. La déclaration de concoursArticle 21 Décision de déclaration de concours

1. La décision de déclaration du concours comporte les mentions suivantes :1°. le caractère nécessaire ou volontaire du concours, avec le cas échéant, la mention

du fait que le débiteur a demandé la liquidation.

2°. Les effets sur les pouvoirs d administration et de disposition du débiteur, en ce quiconcerne son patrimoine ainsi que la nomination et les pouvoirs des administrateurs duconcours.

3° En cas de concours nécessaire, la demande faite au débiteur de présenter, dans ledélai de 10 jours à compter de la notification de la décision, les documents énumérés à

article 6.

4°. Les mesures conservatoires que le juge considère nécessaires pour assurerintégrité, la conservation ou l administration du patrimoine du débiteur jusqu à l acceptation

de leur charge par les administrateurs du concours.

5°. La demande faite aux créanciers pour qu ils portent à la connaissance deadministration du concours l existence de leurs créances dans le délai d un mois à compter

de la dernière publication prescrite par la décision.

6°. La publicité qui doit être donnée à l ouverture du concours.

7°. La décision sur la séparation des patrimoines des époux conformément auxdispositions de l article 77. 2. en matière de dissolution de la communauté réduite auxacquêts.

8°. La décision sur les raisons d application de la procédure simplifiée qui estmentionnée au chapitre 2 du titre VIII de cette loi.

2. La décision produit ses effets immédiatement et ouvre la phase commune detraitement du concours qui comprend les actes prévus au quatre premiers titres de cette loi. Ladécision est exécutoire même si elle n est pas définitive.

3. Une fois le concours déclaré, l ouverture de la seconde, de la troisième et de laquatrième phase est ordonnée. Chacune de ces phases s ouvre en raison de la décisionordonnant son ouverture.

4. administration du concours réalise sans tarder une communication à chacundes créanciers dont l identité et le domicile figurent dans les actes produits dans le concours,afin de les informer de la déclaration du concours ainsi que de leur obligation decommuniquer leurs créances dans la forme établie par l article 85.

5. La décision est notifiée aux parties qui ayant comparu. Si le débiteur n a pascomparu, la publication judiciaire régie par l article 23 produit à son égard les effets d unenotification.

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Si le débiteur est un établissement de crédit ou une société d investissementsparticipant à un système de paiement et de liquidation de valeurs mobilières ou d instrumentsfinanciers dérivés, la décision doit être notifiée le même jour à la Banque d Espagne, à laCommission nationale du marché de valeurs ainsi qu aux gestionnaires des systèmes auxquelsappartient l établissement concerné, dans les termes prévus par la législation spécifique àlaquelle se réfère la deuxième disposition additionnelle de cette loi.

La décision est notifiée à la Commission nationale du marché des valeurs égalementlorsque le débiteur est une société qui a émis des valeurs cotées sur un marché officiel.

Si le débiteur est une société d assurances, la décision est notifiée avec la mêmerapidité à la Direction Générale des assurances et des fonds de pensions et s il s agit d unemutuelle d accidents de travail et de maladies professionnelles, la décision est notifiée dansles mêmes délais au Ministère du travail et des affaires sociales.

Article 22. Concours volontaire et concours nécessaire1. Le concours de créanciers a un caractère volontaire lorsque la première

demande d ouverture présentée est celle du débiteur lui-même. Dans les autres cas, leconcours a un caractère nécessaire.

2. Le concours a un caractère nécessaire lorsque dans les trois mois antérieurs à lademande du débiteur, a été présentée et admise une autre demande émanant de tout autrepersonne autorisée et même si celle-ci s est désistée, n est pas comparue ou sa demande n apas été reçue.

Article 23. Publicité1. La publicité de la déclaration de concours ainsi que les notifications restantes,

communications et formalités de la procédure peuvent être réalisées par des moyenstélématiques, informatiques et électroniques dans la forme qui sera déterminée par la loi engarantissant la sécurité et l intégrité des communications.

Cependant, la déclaration de concours sera publiée au « Bulletin Officiel de l Etat »4,dans un journal de grande diffusion de la province où le débiteur a ses principaux intérêtsainsi que de la province où il a son domicile. Ces publications doivent contenir lesinformations suffisantes pour identifier la procédure et les formes de comparution.

La publication de la décision dans le Bulletin Officiel ainsi que, le cas échéant, dansles autres journaux officiels, doit intervenir avec la plus grande urgence.

2. Dans la décision de déclaration de concours ou dans toute autre décisionultérieure, le juge, d office ou à la demande de l intéressé, peut accorder toute publicitécomplémentaire considérée opportune dans les journaux officiels ou privés.

3. Les documents officiels et les publications judiciaires seront remis à l avocatdu demandeur au concours qui doit les transmettre immédiatement aux journaux concernés.

Si le demandeur au concours est une administration publique qui est représentée etdéfendue par ses services juridiques, le transfert des documents officiels vers les journauxconcernés sera effectué directement par le tribunal.

4. Les autres décisions qui, conformément à cette loi doivent être publiés par voiede publicités judiciaires le seront dans la forme établie au paragraphe 2, alinéa 1er de l article236 de la Loi organique relative au Pouvoir judiciaire.

4 « Boletín Oficial del Estado », équivalent du Journal Officiel français.

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Article 24. Publicité au Registre1. Si le débiteur est une personne physique, la déclaration de concours,

intervention ou, le cas échéant, la suspension de ses facultés d administration et dedisposition, ainsi que la nomination des administrateurs du concours seront inscrites auRegistre de l Etat civil.

2. Si le débiteur est un sujet pouvant être inscrit au Registre du commerce, lesdonnées mentionnées à l alinéa précédant seront enregistrées dans ce Registre, aprèsinscription du sujet si ce dernier ne l était pas encore inscrit.

3. il s agit de personnes morales ne pouvant pas être inscrites au Registre ducommerce et figurant dans un autre registre public, le juge ordonnera l inscription de cesmêmes données dans ce registre.

4. Si le débiteur a des biens inscrits sur des registres publics, serontpréventivement inscrites, pour chacun d eux, l ouverture du concours ou, le cas échéant, lasuspension des facultés d administration et de disposition du débiteur avec la mention de ladate et de la nomination des administrateurs du concours. Une fois l inscription préventiveprise, ne pourront plus être inscrits sur ces mêmes biens d autres saisies ou séquestrespostérieurs à la déclaration de concours, à l exception de ceux accordés par les juges, sousréserve de ce qui est établi à l article 55, alinéa 1er de cette loi.

Article 25. Cumul de concours1. Dans les cas de concours d un débiteur personne morale ou société dominante au

sein d un groupe, l administration du concours peut solliciter auprès du juge, à travers un écritmotivé, la jonction à la procédure des concours déjà déclarés à l égard des associés, desmembres ou des personnes qui les composent, qui sont responsables personnellement desdettes de la personne morale ou des sociétés dominées appartenant au groupe.

2. A la demande de l administration du concours, pourront également faire l objetune jonction, les concours de ceux qui sont membres ou partie intégrante d un établissement

sans personnalité morale et qui répondent personnellement des dettes contractées en son nom.

3. Une fois les concours des conjoints déclarés, l administration du concours dechacun d eux a la faculté de demander au juge, à travers un écrit motivé, la jonction duconcours de l autre conjoint à la procédure.

4. La jonction prévue à cet article est justifiée même si les concours ont été déclaréspar des juridictions distinctes, sans préjudice de la mise en uvre réciproque de conventions,conformément à ce que prévoit l article 101.

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Titre II

De l’administration du concoursArticle 26. Ouverture de la seconde phase : l administration du concours

Une fois déclaré le concours conformément aux dispositions des articles précédents, lejuge ordonne le passage à la seconde phase qui comprend tout ce qui concerne

administration du concours, la nomination et le statut des administrateurs du concours, ladétermination de leurs pouvoirs et leur exercice, la reddition des comptes et le cas échéant, laresponsabilité des administrateurs du concours.

Chapitre IerDe la nomination des administrateurs du concoursArticle 27. Conditions subjectives pour la nomination des administrateurs du concours1. administration du concours est composée de différents membres :

1°. Un avocat avec une expérience professionnelle d au moins cinq années d exerciceeffectif.

2°. Un commissaire aux comptes, économiste ou diplômé dans le domainecommercial, avec une expérience professionnelle d au moins cinq années.

3°. Un créancier titulaire d une créance ordinaire ou bénéficiant d un privilègegénéral. Le juge procède à la nomination dès que plus aucun doute ne persiste quant à

existence de créanciers réunissant de telles conditions.

Lorsque le créancier désigné administrateur du concours est une personne morale, lejuge désigne conformément à la procédure prévue à l alinéa 3 de cet article, un professionnelqui réunisse les conditions prévues à l alinéa 2, lequel est soumis au même régime

incapacités, incompatibilités et interdictions que celui des autres membres deadministration du concours.

Dans l hypothèse où le créancier désigné administrateur du concours est une personnephysique qui n est pas commissaire aux comptes, économiste ou diplômé dans le domainecommercial membre d une corporation, il a la possibilité de participer à l administration duconcours ou de désigner un professionnel qui réponde aux conditions prévues à l alinéa 2, ensuivant pour cela la procédure établie à l alinéa 3 de cet article ; le professionnel ainsi désignéest soumis au même régime d incapacités, d incompatibilités et d interdictions que celuiapplicable aux autres membres de l administration du concours.

2. Constituent une exception à l alinéa 1er :

1°. Dans l hypothèse du concours d une société émettrice de valeurs mobilières ouinstruments dérivés qui se négocient sur le marché secondaire officiel, d un établissement

chargé de gérer la négociation, la compensation ou la liquidation de telles valeurs ouinstruments ou d une société d investissement, à la place de l économiste, du commissaireaux comptes ou du diplômé commercial, seront nommés comme administrateurs du concoursdes membres du personnel technique de la Commission nationale du marché des valeurs outoute autre personne proposée par celle-ci et ayant une compétence similaire. A cet effet, laCommission nationale du marché des valeurs doit communiquer au juge l identité de lapersonne choisie. L avocat et le membre de l administration du concours représentant ducréancier seront nommés par le juge sur proposition du fond de garantie auquel a adhéré

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établissement en question, ou de celui qui assume la couverture propre du systèmeindemnisation des investisseurs.

2°. Dans l hypothèse du concours d un établissement de crédit ou d une sociétéassurances, sera nommé à la place du créancier respectivement le Fond de garantie des

dépôts ou le Consortium de compensation des assurances. Ces derniers doivent sans tardercommuniquer au juge l identité de la personne physique qui doit les représenter dans

exercice de leur charge. En ce qui concerne la désignation à l administration du concours deavocat, du commissaire aux comptes, de l économiste ou du diplômé dans le domaine

commercial, ces personnes sont choisies par le juge parmi les personnes proposées par leFond de garantie des dépôts et le Consortium de compensation des assurances.

3°. Lorsque la procédure simplifiée est applicable, conformément aux articles 190 et191, l administration du concours est constituée par un membre unique, qui estnécessairement un avocat, un commissaire aux comptes, un économiste ou un diplômé dans ledomaine du commerce réunissant les conditions prévues à l alinéa 1er.

3. La nomination des professionnels qui vont intégrer l administration du concoursconformément aux dispositions de l alinéa 1er de cet article, est du ressort du juge du concoursqui choisit parmi ceux, qui réunissant les conditions légales, ont manifesté leur disponibilitépour l accomplissement d une telle fonction. Cette manifestation doit se faire au Registreofficiel des auditeurs des comptes ou auprès du collège professionnel, pour les professionnelsayant une obligation d inscription à un collège. Dans ce but, ledit Registre ou collègeprofessionnel doit présenter auprès de la présidence des tribunaux compétents au mois dedécembre de chaque année, les listes des personnes disponibles à partir du premier jour de

année suivante. Les professionnels dont l inscription à un collège professionnel n est pasobligatoire doivent s inscrire sur les listes établies à cet effet auprès du barreau des tribunauxcompétents. L inscription de ces professionnels sur les listes est gratuite. Dans tous les cas, lesprofessionnels concernés doivent apporter la preuve de leur formation en matière de concours.

4. Lorsque le créancier nommé administrateur du concours est une Administrationpublique ou un établissement de droit public en relation ou dépendant de celle-ci, ladésignation du professionnel peut retomber sur tout fonctionnaire diplômé d une maîtrise dansles matières économique ou juridique. L intervention de ces professionnels ne donne pas lieuà une aucune rémunération en relation avec la masse du concours.

Article 28. Incapacités, incompatibilités et interdictions.

1. Ne peuvent être nommés administrateurs du concours ceux qui ne peuvent êtreadministrateurs de sociétés anonymes ou à responsabilité limitée, ni tous ceux qui ont exécutétoutes sortes de prestations de services à titre professionnel pour le débiteur ou pour lespersonnes ayant eu un lien particulier avec le débiteur au cours des trois dernières années enincluant parmi ces derniers les personnes qui, pendant cette période, ont participé avec ledébiteur à l exercice d activités professionnelles de la même nature ou pas. Ne pourront enoutre être nommés administrateurs du concours ceux qui répondent aux conditions subjectivesprévues à l alinéa 1er de l article 27 et qui se trouvent, quelque soit leur condition ouprofession, dans l une des situations prévues à l article 51 de la Loi 44/2002 du 22 novembrerelative aux mesures de réforme du système financier, en relation avec le débiteur, sesdirigeants ou administrateurs ou avec un créancier qui représente plus de 10% de la massepassive du concours.

2. Dans le cas où il existe un nombre suffisant de personnes disponibles sur la listecorrespondante ne pourront être nommés administrateurs du concours les avocats,commissaires aux comptes, économistes ou diplômés dans le domaine du commerce qui

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auraient été désignés pour une telle fonction par le même tribunal à l occasion de troisprocédures de concours dans les deux années antérieures. A cet effet, les nominationseffectuées pour des procédures de concours de sociétés appartenant au même groupe

entreprises seront comptées comme une seule nomination.

Ne pourront pas non plus être nommés administrateurs du concours ceux qui ont étéécartés de cette fonction au cours des deux dernières années, ni ceux qui se trouvent frappés

une déchéance conformément à l article 181, par décision définitive de désaveu descomptes intervenue lors d une procédure de concours antérieure.

3. Lorsqu un créancier est nommé administrateur du concours, il ne doit pasavoir de lien particulier avec le débiteur ni être créancier concurrent, ni faire partie d ungroupe d entreprises où figure un établissement concurrent.

4. Ne pourront être nommés administrateurs du concours lors de la même procédureceux qui sont liés entre eux personnellement ou professionnellement. Pour apprécier le lienpersonnel seront applicables les règles qui figurent à l article 93.

Sont liées professionnellement les personnes entre lesquelles il existe des relations deprestation de services, de collaboration ou de dépendance, de fait ou de droit.

5. Les représentants de la Commission nationale du marché des valeurs, des fonds degarantie de dépôts, du Consortium de compensation des assurances et des Administrationspubliques créancières, se verront appliquer les règles contenues dans cet article, à l exceptiondes interdictions pour raison de charge ou de fonction publique, de celles contenues auparagraphe 2 de l alinéa 4 de cet article et de celles établies par l alinéa 2, 2° de l article 93.

Article 29 Acceptation

L administration du concours doit recevoir communication de sa nomination par lemoyen le plus rapide. Dans les cinq jours suivants celui de la réception de la communication,la personne nommée devra comparaître devant le juge pour manifester son acceptation ou sonrefus de la charge. S il existe une cause de récusation quelconque, la personne nommée estobligée de la faire savoir. Une fois la fonction acceptée, le juge ordonne l expédition et laremise à la personne nommée administrateur du concours le document certifiant sa qualité.

Le document certifiant de la qualité d administrateur devra être retourné au tribunal aumoment de la cessation de la fonction d administrateur du concours quelque soit la cause de lacessation.

1. Si la personne désignée ne comparaît pas ou si la fonction n est pas acceptée, lejuge doit procéder sans attendre à une nouvelle désignation. Celui qui sans juste cause necomparaît pas ou n accepte pas la charge, ne pourra pas être désigné administrateur dans lesprocédures de concours à venir pendant un délai de trois ans.

2. Une fois la charge acceptée, la personne désignée ne peut y renoncer que pourcause grave.

3. acceptation n est pas nécessaire, lorsqu en application de l article 27, lanomination concerne le personnel technique de la Commission nationale du marché devaleurs, d un fond de garantie des dépôts ou du Consortium de compensation des assurances.

Article 30. Représentation des personnes morales dans l administration du concours1. Lorsque la désignation de l administrateur du concours concerne une personne

morale, au moment de l acceptation de la fonction, la personne désignée doit communiqueridentité de la personne physique qui la représentera dans l exercice de la charge.

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2. Les personnes morales désignées seront soumises au même régimeincompatibilités et d interdictions prévu par l article 28. De la même manière, lorsqu une

personne physique a été désignée administrateur du concours, elle doit communiquer autribunal si elle fait partie d une personne morale à caractère professionnel afin d étendre

application du même régime d incompatibilités aux autres associés et collaborateurs.

3. Le représentant de la personne morale se verra appliquer le régime desincompatibilités, des prohibitions, de récusation, de responsabilité et de séparation, applicableaux administrateurs du concours. Ne pourra être nommée représentant la personne qui estintervenue auprès du même tribunal comme administrateur du concours ou représentant de cedernier, lors de trois procédures de concours dans les deux années antérieures, avec lesexceptions prévues à l article 28.

4. Lorsque la personne morale a été désignée en raison de sa qualificationprofessionnelle, la personne physique qu elle va désigner pour la représenter devra avoir lamême qualification.

Article 31. Particularités de l acceptationLors de l acceptation de la charge, l avocat, le commissaire aux comptes, l économiste

ou le diplômé dans le domaine commercial désignés, devront désigner un cabinet ou bureaupour l exercice de la fonction d administrateur du concours dans l une des localités de lacirconscription territoriale du tribunal.

Article 32. Désignation d auxiliaires

1. Lorsque la complexité de la procédure de concours l exige, l administration duconcours peut solliciter l autorisation du juge pour la délégation de certaines fonctions auxauxiliaires proposés par l administration, y compris celles relatives à la poursuite de l activitédu débiteur. Dans cette hypothèse, la mention des critères servant à déterminer leurrémunération est obligatoire.

2. Si le juge accorde une telle autorisation, il procède à la nomination des auxiliairesen donnant toutes les précisions sur les fonctions déléguées et il déterminera leurrémunération qui est à la charge des administrateurs du concours et qui correspond, saufaccord expresse contraire, à un montant en rapport avec les fonctions déléguées à chacun.Aucun recours n est possible contre la décision du juge à propos de la délégation, cependant,rien ne peut empêcher qu une nouvelle demande soit présentée lorsque les circonstances quiont donné lieu au refus de la part du juge ont changé.

3. Les auxiliaires délégués sont soumis au régime applicable aux administrateurs duconcours et à leurs représentants en ce qui concerne relatif les incapacités, lesincompatibilités, les interdictions, la récusation et la responsabilité.

4. La nomination des auxiliaires délégués sera réalisée sans préjudice de lacollaboration des administrateurs du concours avec le personnel à leur service ou avec lespersonnes dépendant du débiteur.

Article 33. Récusation.1. Les administrateurs du concours pourront être récusés par toute personne autorisée

à solliciter l ouverture d une procédure de concours.

2. Les causes de récusation sont celles en relation avec les circonstances constitutivesde l incapacité, de l incompatibilité ou de l interdiction mentionnée à l article 28 de cette loi,ainsi que celles définies par le Code de procédure civile relatives à la récusation des experts.

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3. La récusation devra être demandée dès que celui qui introduit une telle action aconnaissance de la cause qui en est à l origine.

4. La récusation n a pas d effets suspensifs et sera introduite à travers les voies de laprocédure du concours. La personne récusée continuera sa fonction d administrateur duconcours, sans que la décision prise n affecte la validité de ses actes.

Chapitre II . Statut juridique des administrateurs du concoursArticle 34 . Rétribution.

1. Les administrateurs du concours ont le droit d être rétribués à charge de la masse, àexception du personnel des entités auxquelles font référence les paragraphes 1 et 2, dealinéa 2 de l article 27.

2. Un tarif sera fixé pour la détermination de la rétribution des administrateurs duconcours, en tenant compte du montant de l actif et du passif et de la complexité éventuelle duconcours. Les professionnels désignés administrateurs du concours reçoivent tous la mêmerétribution ; le montant de cette rétribution est deux fois plus important que celui de larémunération de l administrateur créancier lorsqu il s agit d une personne physique et que cedernier ne désigne pas de professionnel pour le représenter conformément au dernierparagraphe de l alinéa 1er de l article 27.

3. Le juge, suite au rapport préalable de l administration du concours, fixe parordonnance et conformément au tarif déterminé le montant de la rétribution, ainsi que lesdélais pour son paiement .

4. Quelque soit le stade de la procédure, le juge, d office ou à la demande du débiteurou de tout créancier, peut procéder à la modification du montant de la rétribution fixée enraison d une juste cause qui serait apparue et en application du tarif visé à l alinéa 2 duprésent article.

5. ordonnance qui fixe ou modifie la rétribution des administrateurs du concourspeut faire l objet d un appel par tous ceux mentionnés précédemment, ainsi que par toutes lespersonnes autorisées à demander l ouverture d une procédure de concours.

Article 35. Exercice de la fonction1. Les administrateurs du concours, comme les auxiliaires délégués, exerceront leur

fonction avec la diligence d un bon administrateur et d un représentant loyal.

2. Lorsque l administration du concours est composée de trois membres, les fonctionsde cet organe seront exercées collégialement. Les décisions seront prises à la majorité ; àdéfaut c est le juge qui décide.

Le juge, d office ou à la demande de l administration du concours, dispose de lafaculté d attribuer des compétences spécifiques à l un des membres de l administration duconcours.

3. Si pour une raison quelconque, seulement deux des trois membres deadministration sont en fonction et tant que cette situation se maintient, les administrateurs en

fonction doivent agir conjointement, sauf pour l exercice des compétences que le juge aattribué à l un d entre eux. En cas de désaccord entre les administrateurs, c est le juge quitranche.

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4. Les décisions individuelles, conjointes ou collégiales de l administration duconcours qui ne relèvent pas de la gestion courante sont prises par écrit ; ces écrits sontretranscrits ou annexés à un livre certifié par le greffe du tribunal.

5. Les décisions judiciaires qui sont prises pour résoudre les questions visées auprésent article, prennent la forme d ordonnances, contre lesquelles aucun recours ne serapossible. De même, aucun incident du concours sur la matière traitée ne pourra être mis en

uvre.

6. administration du concours sera placée sous le contrôle du juge du concours. Atout moment, le juge peut demander à l un ou à tous les membres de l administration duconcours une information spécifique ou un rapport sur l état de la phase du concours.

Article 36. Responsabilité1. Les administrateurs du concours et les auxiliaires délégués sont responsables à

égard du débiteur et des créanciers pour les dommages et préjudices causés à la masse pardes actes et omissions contraires à la loi ou réalisés sans la diligence due.

2. La responsabilité découlant de l exercice conjoint ou collégial des compétencessera solidaire ; fait exception, en cas de compétence collégiale, l administrateur qui prouvequ il n était pas intervenu dans l adoption de l accord préjudiciable, qu il n avait pasconnaissance de celui-ci ou s il le connaissait, qu il a fait tout ce qui était en son pouvoir pouréviter le dommage ou au moins qu il s y est opposé expressément.

3. Les administrateurs répondent solidairement avec les auxiliaires délégués des acteset omissions préjudiciables de ces derniers, sauf s ils prouvent qu ils ont fait preuve de toutela diligence due pour prévenir ou éviter le dommage.

4. action en responsabilité est introduite selon la procédure du jugementdéclaratoire devant le juge qui connaît ou aurait pu connaître du concours.

5. action en responsabilité se prescrit par quatre ans, à partir du moment où lavictime a eu connaissance du dommage ou du préjudice sur lequel elle fonde sa réclamation etdans tous les cas, à partir du moment où les administrateurs du concours ou les auxiliairesdélégués ont cessé leurs fonctions.

6. Si la décision du juge contient une condamnation à réparer un préjudice, lecréancier à l origine de l action dans l intérêt de la masse a droit au remboursement des fraisnécessaires supportés par lui.

7. A cela s ajoutent les actions en responsabilité dont pourraient être titulaires ledébiteur, les créanciers ou les tiers pour des actes ou omissions de la part des administrateursdu concours et des auxiliaires délégués qui portent directement atteinte à leurs intérêts.

Article 37. Séparation de la fonction.1. Pour juste cause, le juge, d office, à la demande de toute personne autorisée à

demander l ouverture d une procédure de concours ou à la demande de l un des membres deadministration du concours, peut décharger les administrateurs ou révoquer les auxiliaires

délégués.

2. Si la personne écartée de la charge est le représentant d une personne moralemembre de l administration du concours, la juge demande la communication de l identité dela personne physique qui doit la représenter désormais dans l exercice de la charge, sauf si lejuge considère que la mise à l écart ou la révocation doit concerner directement la personnemorale qui assume la fonction d administrateur du concours ; dans cette dernière hypothèse, ilsera procédé à une nouvelle nomination.

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3. La décision judiciaire de cessation des fonctions prendra la forme d uneordonnance où doivent figurer les motifs qui fondent la décision.

4. Le contenu de la décision visée à l alinéa précédent sera porté à la connaissance duregistre public prévu à l article 198.

Article 38. Nouvelle nomination1. Dans tous les cas de cessation de la charge d administrateur du concours, le juge

procède sans attendre à une nouvelle nomination.

2. Si la personne écartée de la charge est le représentant d une personne moralemembre de l administration du concours, le juge ordonne la communication de l identité de lanouvelle personne physique qui devra la représenter dans l exercice de la charge.

3. La cessation de la charge comme la nouvelle nomination doivent recevoir la mêmepublicité que celle de la nomination de l administrateur du concours qui est remplacé.

4. Lorsque la cessation de la charge d un membre de l administration du concoursintervient avant la fin de la procédure de concours, le juge ordonne si nécessaire que lapersonne concernée lui rende des comptes sur son intervention en raison des compétences quilui ont été attribuées individuellement. Lorsque la décision de cessation concerne l ensembledes membres de l administration du concours, le juge ordonne à ces personnes de lui rendredes comptes sur leurs activités collégiales dans leur ensemble jusqu au moment de lacessation des fonctions, sans que cela ne puisse porter sur la responsabilité de chacun desmembres de l administration du concours conformément aux règles énoncées à l article 36.Ces rapports doivent être présentés par les intéressés dans le délai d un mois à compter de lanotification de la décision judiciaire, doivent faire l objet des mêmes démarches et avoir lesmêmes effets que ceux prévus à l article 181 relatif la reddition de comptes réalisée lors de laphase de clôture du concours.

Article 39. Caractère inattaquable des décisionsA l encontre des décisions relatives à la nomination, à la récusation et à la cessation

des fonctions des administrateurs du concours et des auxiliaires délégués, aucun type derecours n est possible.

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Titre III. Des effets de la déclaration de concours

Chapitre I. Des effets sur le débiteurArticle 40. Pouvoirs patrimoniaux du débiteur

1. Dans la procédure de concours volontaire, le débiteur conserve ses pouvoirsadministration et de disposition sur son patrimoine ; l exercice de ces pouvoirs est soumis à

« l intervention » des administrateurs du concours à travers leur autorisation ou leurapprobation.

2. Dans la procédure de concours nécessaire, l exercice par le débiteur despouvoirs d administration et de disposition sur son patrimoine se trouve suspendu ; cesfacultés sont exercées par les administrateurs du concours.

3. Cependant, le juge peut ordonner la suspension des pouvoirs d administrationet de disposition du débiteur en cas de concours volontaire ou la simple intervention desadministrateurs du concours lorsqu il s agit d un concours nécessaire. Dans les deux cas, lesrisques que l on prétend éviter et les avantages que l on veut obtenir doivent faire l objet

explications.

4. A tout moment, à la demande de l administration du concours et une fois ledébiteur entendu, le juge peut décider de remplacer l intervention des administrateurs avec lasuspension des pouvoirs du débiteur sur son patrimoine ou inversement.

La publicité faite conformément aux articles 23 et 24 à la déclaration de concours aégalement lieu pour le changement des situations d intervention ou de suspension ainsi quepour la modification subséquente des pouvoirs de l administration du concours.

5. Dans le cas d une procédure de concours d une succession, l administration duconcours sera chargée de l exercice des pouvoirs d administration et de disposition sur lesbiens successoraux, sans que cette situation puisse faire l objet d un changement.

6. intervention et la suspension concernent les pouvoirs d administration sur lesdroits et obligations concernés par le concours et le cas échéant, sur ceux qui reviennent audébiteur dans la société ou la communauté conjugale.

Le débiteur conserve la faculté de tester sans préjudice des effets du concours sur lasuccession.

7. Les actes du débiteur qui portent atteinte aux limitations établies dans cetarticle ne peuvent être annulés qu à la demande de l administration du concours et lorsquecette dernière ne les a pas validé ou confirmé. Tout créancier et tout cocontractant affecté par

infraction peuvent demander à l administration du concours qu elle se prononce surexercice de l action correspondante ou sur la validité ou la confirmation de l acte. L action

en annulation sera conduite par la voie de l incident à la procédure de concours ; elledeviendra caduque un mois après le moment où a été formulée la demande. Dans les autrescas, l action deviendra caduque avec l exécution du concordat par le débiteur ou en cas deliquidation, à la réalisation de celle-ci.

De tels actes ne peuvent être inscrits sur des registres publics tant qu ils ne sont pasconfirmés ou validés ou lorsque la caducité de l action en annulation ou son rejet définitif estconfirmé.

Article 41. Effets sur les communications, la résidence et la liberté de circulation dudébiteur

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Les effets de la déclaration du concours sur les droits et libertés fondamentaux dudébiteur en matière de correspondance, de résidence et de libre circulation sont ceux définispar la loi organique relative à la réforme du concours.

Article 42. Collaboration et information du débiteur

1. Le débiteur a le devoir de comparaître personnellement devant le Tribunal decommerce et devant l administration du concours toutes les fois qu une telle demande lui estfaite, ainsi que de collaborer et d informer sur tout aspect nécessaire ou utile dans l intérêt duconcours. Lorsque le débiteur est une personne morale, de telles obligations incomberont auxadministrateurs ou liquidateurs et à tous ceux qui ont assumé de telles fonctions dans les deuxannées précédant le concours.

2. Les obligations auxquelles fait référence l alinéa précédent concernent égalementles mandataires du débiteur et tous ceux qui ont été mandataires pendant la période signalée.

Article 43. Conservation et administration de la masse active

1. A l occasion de l exercice des compétences d administration et dedisposition de la masse active, on veille à sa conservation de la manière la plus convenablepour les intérêts du concours. A cette fin, les administrateurs du concours peuvent solliciter dutribunal l aide qu ils considèrent nécessaire.

2. Jusqu à l acceptation judiciaire de ou jusqu à l ouverture de la liquidation,les biens qui composent la masse active ne peuvent être ni cédés ni grevés sans l autorisationpréalable du juge.

3. Les actes de disposition inhérents à la continuité de l activité professionnelleou patronale du débiteur font exception de la règle exposée à l alinéa précédent, dans lestermes établis par l article suivant.

Article 44. Poursuite de l exercice de l activité professionnelle ou patronale1. La déclaration du concours n a pas pour effet d interrompre la poursuite de

activité professionnelle ou patronale exercée par le débiteur.

2. En cas d intervention, et afin de faciliter la continuité de l activité professionnelleou entrepreneuriale du débiteur, l administration du concours dispose de la faculté dedéterminer les actes ou opérations propres à cette activité et qui, en raison de leur nature ou deleur montant, sont autorisés de manière générale.

Malgré ce qui figure à l alinéa précédent, et sans préjudice des mesures conservatoiresprononcées par le juge lors de la déclaration du concours, le débiteur, jusqu à l acceptation deleur charge par les administrateurs du concours, peut accomplir les actes propres à sa fonctionqui sont indispensables à la continuité de son activité, dès lors qu ils sont effectués dans lesconditions normales du marché.

3. En cas de suspension des pouvoirs d administration et de disposition du débiteur,administration du concours doit adopter les mesures nécessaires à la poursuite de l activité

professionnelle ou patronale.

4. Par exception aux alinéas précédents, à la demande de l administration duconcours et une fois entendus le débiteur et les représentants des salariés de l entreprise, lejuge peut ordonner la fermeture de l ensemble ou d une partie des bureaux, des établissementsou des exploitations appartenant au débiteur, et lorsque le débiteur exerçe une activitépatronale, la cessation ou la suspension totale ou partielle de celle-ci.

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Lorsque de telles mesures supposent l extinction, la suspension ou la modificationcollectives des contrats de travail, le juge agira conformément aux dispositions des articles 8,al. 2 et 64.

Article 45. Livres et documents du débiteur

1. Le débiteur met à la disposition de l administration du concours les livres dont latenue est obligatoire et tous les livres, documents et registres relatifs aux aspects patrimoniauxde son activité professionnelle ou patronale.

2. A la demande de l administration du concours, le juge peut ordonner les mesuresqu il estime nécessaires pour l accomplissement des prescriptions qui figurent à l alinéaprécédent.

Article 46. Comptes annuels du débiteur1. Une fois le concours déclaré, l obligation de dresser et de contrôler les

comptes annuels subsiste.

Néanmoins, la société débitrice est libérée de son obligation de vérification despremiers comptes annuels en préparation tant que l administration du concours est en cours defonctionnement, sauf si la société en question a des valeurs mobilières admises en négociationsur des marchés secondaires de valeurs ou si elle est soumise à un contrôle public par laBanque d Espagne, la Direction générale des Assurances et des Fonds de pension ou par laCommission nationale du marché des valeurs.

2. La présentation des comptes annuels lors de la procédure de concoursrelève de la compétence du débiteur qui est placé sous le contrôle des administrateurs duconcours en cas d intervention. En cas de suspension, cette présentation des comptes annuelsest de la compétence des administrateurs du concours.

Article 47. Droit à aliments

1. Lors de la procédure de concours, le débiteur personne physique a unecréance d aliments à la charge de la masse active, sous réserve de quelques dispositionsrelatives à la liquidation.

Son montant et sa périodicité sont, dans le cas de l intervention, déterminés paradministration du concours. En cas de suspension, ils feront l objet d une autorisation du

juge donnée après audition du débiteur et des administrateurs du concours. Dans cettedernière hypothèse, à la demande du débiteur et de l administration du concours et après leuraudition préalable, le juge peut modifier le montant et la périodicité du droit à aliments.

2. La dette d aliments du débiteur, mise à sa charge par une décision judiciaireprononcée lors de procédures en matière de capacité, filiation, mariage, statut des mineursrégies par le titre Ier du livre IV du Code de procédure civile, sera comptée à la charge de lamasse active.

3. Dans le cas prévu par l alinéa précédent, les personnes au bénéficedesquelles le débiteur a une obligation d aliments ne pourront la réclamer à la masse activequ à la condition qu ils soient dans l impossibilité d obtenir les aliments d autres personnesqui y seraient légalement tenues et si le juge du concours prononce à leur égard uneautorisation préalable dont le bien-fondé et le montant sont déterminés par résolutionjudiciaire.

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Article 48. Effets sur le débiteur personne morale

1. Lors de la procédure du concours, les organes de la personne morale débitrice sontmaintenus, sans préjudice des effets que l intervention ou la suspension des facultés

administration et de disposition pourrait avoir sur son fonctionnement, et à l exception dehypothèse où la cessation des activités des administrateurs et liquidateurs est prononcée

suite à l ouverture de la phase de liquidation. Les administrateurs du concours bénéficientun droit d assistance et de voix dans les organes collégiaux du débiteur.

2. Sans préjudice de l exercice des actions de responsabilité qui, conformément auxdispositions d autres lois peuvent être exercée par la personne morale débitrice à l encontre deses administrateurs, auditeurs ou liquidateurs, les administrateurs du concours sont égalementautorisés à exercer de telles actions sans que l accord préalable de l assemblée des associéssoit nécessaire.

Le juge du concours est compétent pour se prononcer sur les actions visées à l alinéaprécédent.

ouverture de la phase de qualification ne sera pas concernée par les actions enresponsabilité qui auraient été mises en uvre.

3. A compter de la déclaration du concours d une personne morale, le juge duconcours, d office ou à la demande justifiée de l administration du concours, peut ordonner lasaisie des biens des administrateurs ou des liquidateurs de droit et de fait et des personnesayant assumé de telles fonctions dans les deux années précédant la date de ladite déclaration,lorsque la possibilité que le concours soit qualifié comme coupable apparaît comme fondée vules circonstances et que la masse active apparaît comme insuffisante pour la satisfaction de

ensemble des dettes. La saisie sera accordée pour le montant que le juge estime suffisant ; ilpourra être modifié à la demande de l intéressé et avec l aval de l établissement de crédit.

4. administration du concours a une compétence exclusive pour réclamer, aumoment et pour le montant qu elle estime convenir, le versement des apports sociaux quiauraient été différés, quelque soit le délai fixé dans l acte ou les statuts et des prestationsaccessoires en cours de réalisation.

5. De la même manière, lors de la procédure de concours de la société, l action àencontre de l associé ou des associés subsidiairement responsables des dettes de la personne

morale antérieures à l ouverture du concours sera du ressort de l administration du concourset subsidiairement du ressort des créanciers dans l hypothèse prévue à l article 54, alinéa 4.

action ne peut être exercée que jusqu à l approbation du concordat ou jusqu à laliquidation du patrimoine de la société. Le juge, d office ou à la demande de l administrationdu concours, pourra ordonner la saisie des biens des associés pour le montant qu il estimesuffisant, lorsqu il ressort des circonstances que la masse active peut être insuffisante poursatisfaire toutes les dettes ; il est possible, à la demande de l intéressé, que soit accordée lasubstitution de la saisie par l aval de l établissement de crédit.

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Chapitre II. Des effets sur les créanciers

Section 1. De l’intégration des créanciers dans la masse passiveArticle 49. Intégration de la masse passive

Une fois le concours déclaré, tous les créanciers du débiteur, ordinaires ou pas, quelleque soit leur nationalité et leur domicile, seront de droit intégrés dans la masse passive duconcours, sans d autres exceptions que celles prévues par les lois.

Section 2. Des effets sur les actions individuellesArticle 50. Nouvelles procédures déclaratives

1. Le juge de l ordre civil et la juridiction du travail devant lesquels une demande estdéposée, demande dont le juge du concours doit en avoir connaissance conformément auxdispositions de cette loi, devront s abstenir de traiter l affaire, prévenir et informer les partiesde leur droit de saisir le juge du concours. Si la demande d ouverture de la procédure deconcours est admise, la mise aux archives des toutes les pièces antérieures est ordonnée et

ensemble des pièces de la procédure sont considérées comme sans effet.

2. Les juges du contentieux administratif, social ou pénal devant lesquels,postérieurement à la déclaration de concours, des actions susceptibles d avoir des effets sur lepatrimoine du débiteur sont exercées, appèlent l administration du concours à la procédure ; sielle comparaît, elle est considérée comme défenderesse des intérêts de la masse.

Article 51. Poursuite (continuation) et cumul de jugements déclaratifs en cours.1. Les procédures déclaratives de droit auxquelles le débiteur est partie et qui

sont en cours au moment de la déclaration du concours se poursuivent jusqu au prononcé dujugement définitif. Cependant, les procédures qui, conformément à l article 8, sont de lacompétence du juge du concours, se trouvent en cours devant l instance de premier degré etdont l issue est tenues par le juge du concours comme ayant une importance substantielle pour

établissement de l inventaire ou de la liste des créanciers, pourront faire l objet d un cumul.Avant la présentation de son rapport, l administration du concours peut solliciter le cumul dejugements. Le cumul peut également être demandé par toute personne ayant qualité pour agir,avant l expiration du délai de contestation de l inventaire et de la liste des créanciers.

2. Dans l hypothèse de la suspension des pouvoirs d administration et dedisposition du débiteur, l administration du concours, dans le cadre de ses compétences, sesubstituera au débiteur dans les procédures judiciaires en cours ; à cet effet, une fois

administration citée à comparaître, il lui sera concédé un délai de cinq jours afin qu ellepuisse prendre connaissance des pièces du dossier. Une autorisation du juge du concours estnécessaire pour que l administration du concours puisse se désister, accepter les prétentionsde l autre partie, totalement ou partiellement et transiger.

Une copie de la demande présentée par l administration du concours seracommuniquée par le juge au débiteur dans tous les cas, ainsi qu aux personnes citées àcomparaître au cours de la procédure de concours si le juge considère leur audition commenécessaire. Les frais judiciaires engagés lors de l acceptation de la demande ou dudésistement de l action sont considérés comme une créance du concours ; en cas detransaction, ce qui aura été décidé en matière de frais de justice s applique.

Néanmoins, la substitution ne peut empêcher le débiteur de conserver sareprésentation et sa défense séparée par un avocat, à condition qu il apporte la garantie

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suffisante, devant le juge du concours, que les frais de justice et dans son cas, lacondamnation aux dépens ne retombera pas sur la masse du concours, sans qu en aucun cas,le débiteur ne puisse accomplir les actes de procédure qui, conformément à l alinéa précédent,relèvent de la compétence de l administration du concours avec l autorisation du juge.

3. En cas d intervention, le débiteur conserve la capacité d agir en justice, maisautorisation de l administration du concours sera nécessaire, pour qu il puisse se désister,

accepter les prétentions de l autre partie totalement ou partiellement et transiger lorsqueaffaire litigieuse risque d affecter son patrimoine. Quant aux frais de justice, les règles du

paragraphe premier de l alinéa précédent sont applicables.

Article 52. Procédures d arbitrage

1. Les conventions d arbitrage auxquelles le débiteur est partie seront considéréescomme sans effet pendant la procédure de concours, sans préjudice des dispositions des traitésinternationaux.

2. Les procédures d arbitrage en cours au moment de la déclaration du concours sepoursuivent jusqu au prononcé du jugement définitif ; les règles contenues aux alinéas 2 et 3de l article précédent s appliquent.

Article 53. Jugements et décisions arbitrales définitives (sans appel)1. Les jugements et les décisions arbitrales définitives, prononcés avant ou après la

déclaration de concours, lient le juge du concours. Ce dernier doit accorder aux décisionsprononcées le traitement correspondant selon la procédure du concours.

2. Ce qui figure au présent article s entend sans préjudice de l action appartenant àadministration du concours pour contester les conventions et procédures d arbitrage en cas

de fraude.

Article 54. Exercice d actions par le débiteur

1. Dans le cas de la suspension des pouvoirs d administration et de disposition dudébiteur, l administration du concours est compétente pour agir en justice pour l exercice desactions qui ne sont pas de nature personnelle. Pour l exercice des autres actions, le débiteurcomparaîtra lui-même et précisera la compétence des administrateurs du concours pourprésenter un recours ou une demande, se soumettre aux prétentions de l autre partie, transigerou se désister lorsqu il y a un risque d atteinte à son patrimoine.

2. En cas de simple intervention, le débiteur conserve la capacité pour agir en justice.Cependant, il a besoin de l autorisation de l administration du concours pour présenter desdemandes ou des recours pouvant avoir des conséquences sur son patrimoine. Lorsque

administrateur du concours estime nécessaire d introduire une demande en justice dansintérêt du concours et que le débiteur refuse de le faire, le juge du concours pourra autoriseradministration à y procéder elle-même.

3. Le débiteur pourra agir en justice et se défendre de manière séparée au cours desaffaires judiciaires qui auraient été introduites par l administration du concours. Lacondamnation aux dépens du débiteur lorsqu il a agi de manière séparée, ne sera pasconsidérée comme une dette de la masse.

4. Les créanciers qui ont saisi l administration du concours d une demande écritetendant à l exercice d une action du débiteur à caractère patrimonial, en précisant lesprétentions concrètes et leur fondement juridique, seront autorisés à exercer l action si ni ledébiteur, ni l administration du concours le font dans les deux mois suivant la demande.

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Dans l exercice de cette action subsidiaire, les créanciers agissent à leurs frais dansintérêt de la masse. Dans le cas où la demande est totalement ou partiellement acceptée, les

créanciers peuvent obtenir le remboursement des dépenses et des frais de justice qu ilsauraient avancé, à la charge de la masse active, dans la limite de ce que la masse aura obtenuen raison de la décision judiciaire définitive.

exercice des actions conformément à l alinéa précédent sera notifié àadministration du concours.

Article 55. Saisies et exécutions

1. Une fois le concours déclaré, les saisies extraordinaires, judiciaires ou extrajudiciaires ne pourront plus être initiées, ni il ne pourra être procédé à des procéduresadministratives ou fiscales d exécution à l encontre du patrimoine du débiteur.

Certaines procédures administratives d exécution pourront se poursuivre dans les casoù un avis de saisie est dicté, tout comme les exécutions en matière salariale où des biensappartenant au débiteur ont été saisis, précédemment à la date de déclaration du concours, àcondition que les biens saisis ne soient pas nécessaires à la continuation de l activitéprofessionnelle ou patronale du débiteur.

2. Les actes de procédure en cours seront suspendus à partir de la date de ladéclaration du concours, sans préjudice du traitement que ces créanciers recevront dans leconcours.

3. Les actes de procédure accomplis contrairement aux dispositions des alinéas 1er et2 sont nuls de plein droit.

4. Font exception des dispositions qui figurent aux alinéas précédents, lesdispositions de cette loi relatives aux créanciers ayant une garantie réelle.

Article 56. Paralysie des exécutions de garanties réelles

1. Les créanciers titulaires d une garantie réelle portant sur les biens du débiteuraffectés à son activité professionnelle ou à une de ses unités de production, ne peuvent pasprocéder à la saisie ou à l exécution forcée sur le bien grevé jusqu à l acceptation duconcordat dont le contenu ne doit pas affecter l exercice de ce droit ou jusqu à ce que se soitécoulée la première année à compter de la déclaration du concours sans l ouverture de laliquidation ne soit intervenue.

Pendant ce délai en outre, lorsqu il s agit de biens définis à l alinéa précédent, nepourront être exercées des actions tendant à récupérer les biens vendus en vertu de contratsinscrits au Registre des biens meubles ou les biens cédés en vertu d un crédit-bail constaté parun document mentionnant une telle exécution ou les biens qui auraient été inscrits sur un telregistre, ni les actions résolutoires des ventes immobilières pour défaut de paiement du prixmême si de telles actions découlent de conditions explicites inscrites au Registre foncier.

2. A compter du moment où l ouverture du concours figure dans la procédurecorrespondante, les actes de procédure déjà engagés auxquels se réfère l alinéa précédent sontsuspendus ; ils pourront être repris dans les termes prévus au présent alinéa. Est excepté le casoù, au moment de la déclaration du concours, les annonces de la vente aux enchères du biengrevé ont été publiées et que la saisie ne concerne pas des biens ou droits nécessaires à lacontinuation de l activité professionnelle du débiteur.

3. Pendant que les actions sont paralysées ou que les actes de procédure sontsuspendus et quel que soit l état de la procédure de concours, l administration du concours ala faculté d exercer l action prévue à l alinéa 2 de l article 155.

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4. La déclaration de concours n affecte pas l exécution de la garantie lorsque ledébiteur a la condition de tiers propriétaire du bien grevé.

Article 57. Origine ou reprise des exécutions de garanties réelles1. exercice des actions introduites ou reprises conformément aux dispositions de

article précédent au cours de la procédure de concours sera soumis à la juridiction du jugedu concours qui, à la demande d une partie, pourra se prononcer sur son bien-fondé et le caséchéant, pourra prononcer l ouverture d une procédure de manière séparée ou distincte, enadaptant les actes de procédure aux normes propres de la procédure judiciaire ouextrajudiciaire appliquable.

2. Les actions introduites ou reprises ne pourront pas être suspendues en raison deincidents propres au concours.

3. Une fois ouverte la phase de liquidation, les créanciers qui avant la déclaration deconcours n avaient pas exercé de telles actions, perdent le droit de le faire de manière séparée.Les actes de procédure suspendus suite à l ouverture du concours sont repris et ajoutés à laprocédure d exécution collective.

Section 3. Des effets sur les créances en particulierArticle 58. Prohibition de compensation

Sans préjudice de ce qui est prévu à l article 205, une fois la déclaration de concoursprononcée, la compensation des créances et des dettes du débiteur n est plus possible,cependant la compensation, dont les conditions requises auraient été réunies avant ladéclaration, produira ses effets.

Le différend relatif à une telle situation, sera résolu dans le cadre de la procédure deconcours.

Article 59. Suspension du versement des intérêts1. A partir de la déclaration de concours, le paiement des intérêts légaux ou

conventionnels est suspendu, à l exception des intérêts correspondant aux créances assortiesune garantie réelle qui seront exigibles pour le montant couvert par la garantie en question.

Les créances de salaire reconnues produiront des intérêts au taux de l intérêt légal de l argentfixé dans la loi des finances. Les créances d intérêts sont considérées comme des créancessubordonnées, conformément aux dispositions de l article 92, 3° de cette loi.

2. Néanmoins, lorsqu au cours de la procédure de concours le concordat arrêtéimplique pas de remise, le recouvrement des intérêts dont le versement aurait été suspendu

pourra être négocié totalement ou partiellement et les intérêts calculés en raison du taux légalou conventionnel s ils résultent inférieurs. En cas de liquidation, s il reste des liquidités aprèsle paiement de la totalité des créances du concours, de tels intérêts seront calculés et satisfaitsau taux conventionnel.

Article 60. Interruption de la prescription

1. A partir de la déclaration et jusqu à la clôture du concours, la prescription desactions contre le débiteur pour les créances antérieures à la déclaration est interrompue.

2. A partir de la déclaration et jusqu à la clôture du concours, la prescription desactions contre les associés, les administrateurs, les liquidateurs et les auditeurs de la personnemorale débitrice est interrompue.

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3. Dans les cas prévus aux alinéas précédents, le cours du délai pour la prescriptionrecommence à nouveau, le cas échéant, au moment de la clôture du concours.

Chapitre III. Des effets sur les contrats.Article 61. Continuité des contrats synallagmatiques1. Dans les contrats conclus par le débiteur, lorsqu au moment de la déclaration du

concours l une des parties au contrat a intégralement exécuté ses obligations et que lesobligations réciproques de l autre partie seraient en cours d exécution partielle ou totale, lacréance ou la dette qui en résulte sera inscrite, pour son montant, à la masse active ou passivedu concours.

2. La déclaration du concours, à elle seule, n aura pas d effet sur la continuité descontrats synallagmatiques en cours d exécution par le débiteur ou par l autre partie.

exécution des prestations du débiteur est à la charge de la masse.

Malgré ce qui figure à l alinéa précédent, l administration du concours en cas desuspension, ou le débiteur en cas d intervention, peut solliciter la résolution du contrat si unetelle demande est considérée correspondre à l intérêt du débiteur. Le juge cite à comparaître ledébiteur, l administration du concours et l autre partie au contrat et s il existe un accord sur larésolution et ses effets, il rend une ordonnance qui déclare la résolution du contratconformément à ce qui a été convenu. A défaut, les différends sont réglés par le biais desprocédures de l incident du concours et le juge décide à propos de la demande de résolutionen ordonnant, le cas échéant, les restitutions justifiées et l indemnisation fondée poursatisfaire la demande dirigée contre la masse.

3. Seront considérées comme non fondées les clauses qui prévoient la résolution ouextinction du contrat pour la seule cause de déclaration du concours quelles que soient les

parties.

Article 62. Résolution pour inexécution

1. La déclaration de concours n aura pas d effet sur la faculté de résolution descontrats auxquels fait référence l alinéa 2 de l article précédent en raison de l inexécutionpostérieure des obligations quelle que soit la partie. S il s agit de contrats à exécutionsuccessive, la faculté de résiliation pourra être exercée également lorsque l inexécution desobligations contractuelles est antérieur à la déclaration de concours.

2. action résolutoire sera exercée devant le juge du concours soous le régime de laprocédure de l incident du concours.

3. Même s il existe une cause de résolution, le juge, en tenant compte de l intérêt duconcours, pourra ordonner l exécution du contrat. Dans cette hypothèse, les prestations duesou celles que le débiteur doit exécuter, sont à la charge de la masse.

4. Une fois la résolution du contrat décidée, les obligations en cours d échéance sontéteintes. Quant aux obligations échues, la créance du créancier qui a accompli ses obligationscontractuelles sera déclarée au concours, si l inexécution par le débiteur de ses obligations estantérieure à l ouverture du concours ; si elle est postérieure, la créance de la partie qui remplitses engagements sera satisfaite à la charge de la masse. Dans tous les cas, la créancecomprend l indemnisation des dommages et des préjudices éventuels.

Article 63. Hypothèses particulières

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1. Ce qui figure aux articles antérieurs est sans effet sur la faculté de dénonciationunilatérale du contrat qui demeure recevable conformément à la loi.

2. Par ailleurs, ces dispositions sont sans effet sur l application des lois qui disposentou permettent expressément la négociation de l extinction du contrat dans les situations deconcours ou de liquidation administrative de l une des parties.

Article 64. Contrats de travail

1. Une fois que la demande de déclaration de concours a été présentée devant le jugedu tribunal de commerce, les demandes de modification substantielle des conditions detravail, de suspension ou d extinction collective des relations salariales sont traités devantcette juridiction conformément aux règles établies par le présent article.

2. administration du concours, le débiteur ou les salariés de l entreprise débitrice àtravers leurs représentants peuvent alors solliciter auprès du juge du concours la modificationsubstantielle des conditions de travail ou la suspension collective des contrats de travaillorsque le débiteur a la qualité d employeur.

3. Les mesures prévues à l alinéa précédent ne peuvent être sollicitées au juge duconcours qu une fois émis le rapport auquel se réfère le chapitre Ier du titre IV de cette loi par

administration du concours, sauf si l on considère que le retard dans l application desmesures collectives prétendues peut compromettre gravement la viabilité future de

entreprise. Dans un tel cas, une fois cette circonstance prouvée, la demande pourra être faiteau juge à tout moment de la procédure à compter de l introduction de la demande dedéclaration de concours.

4. La demande doit contenir à la fois l exposé et la preuve des circonstances et, le caséchéant, les causes motivant ces mesures collectives, les objectifs que l on prétend atteindrepour garantir, s il y a lieu, la viabilité future de l entreprise et de l emploi, et s accompagnedes documents nécessaires à sa justification.

5. Une fois la demande reçue, le juge convoque les représentants des salariés ainsique l administration du concours à des consultations dont la durée ne doit pas dépasser 30jours ou 15 jours lorsqu il s agit d entreprises qui comptent moins de 50 salariés.

Si la mesure concerne des entreprises de plus de 50 salariés, la demande devra êtreaccompagnée d un plan comprenant l incidence des mesures salariales proposées sur laviabilité future de l entreprise et de l emploi.

Dans les cas où la demande a été formulée par l employeur ou par l administration duconcours, la copie de la demande prévue à l alinéa 4 de cet article, de même que lesdocuments qui l accompagnent doivent être joints à la notification qui sera faite auxreprésentants des salariés relative au début de la période des consultations.

6. Pendant le délai des consultations, les représentants des salariés et l administrationdu concours doivent négocier de bonne foi en vue de la conclusion d un accord. Un tel accordnécessitera l acceptation de la majorité des membres du comité ou des comités de l entreprise,des délégués du personnel et, le cas échéant, des représentants syndicaux s il en existe et àcondition qu ils représentent la majorité des salariés.

Une fois le délai passé, ou au moment de la conclusion d un accord, l administrationdu concours et les représentants des salariés communiquent au juge du concours le résultat dela période des consultations. Dès réception de la communication, le juge du concours solliciteun rapport de l Autorité du travail sur les mesures proposées ou sur l accord obtenu ; lerapport doit être rédigé dans un délai de quinze jours ; dans ce but, l Autorité du travail peut

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entendre l administration du concours et les représentants des salariés avant l émission dudocument sollicité. A la réception du rapport par le juge ou lorsque le délai pour la livraisonde celui-ci est écoulé, le cours de la procédure continue. Si le rapport est fourni en dehors dudélai, il pourra néanmoins en être tenu compte par le juge du concours pour la prise de sadécision.

7. Lorsque les conditions des alinéas antérieurs sont remplies, le juge se prononce dansun délai maximum de cinq jours par voie d ordonnance sur les mesures proposées, enacceptant, s il existe, l accord négocié, sauf si le juge décèle, dans le processus de laconclusion de l accord, l existence d une fraude, d un dol, d une contrainte ou d un abus dedroit. Dans ce cas, ainsi que dans l hypothèse où il n existe pas d accord, le juge décideconformément à la législation du travail.

Dans l hypothèse où la suspension ou l extinction collective des contrats de travail estdécidée, l ordonnance produira les mêmes effets que la résolution administrative de l Autoritédu travail rendue dans un dossier de contrôle de l emploi pour permettre l accès des salariés àla situation légale de chômage.

8. Contre l ordonnance visée à l alinéa précédent, la voie du « recours-supplique »5 estpossible, ainsi que tous les autres recours prévus dans la loi relative à la procédure du travail,qui seront traités et résolus devant les organes juridictionnels du travail, sans qu aucun desrecours n ait d effet suspensif sur la procédure ou les incidents du concours.

Les actions que les salariés peuvent exercer à l encontre de l ordonnance du juge duconcours, dans des hypothèses concernant strictement la relation juridique individuelle, seronttraitées selon la procédure de l incident du concours. Le jugement ainsi rendu pourra faire

objet d un recours de supplique.

9. Dans l hypothèse où est décidée une modification substantielle à caractère collectifparmi celles prévues à l article 41 du Statut des salariés, le droit de résiliation du contrat avecindemnisation, qui est reconnu par cette disposition légale pour cette hypothèse, reste ensuspens tout au long de la procédure de concours pendant un délai maximum d une année àpartir du prononcé de l ordonnance autorisant la modification.

La suspension prévue à l alinéa précédent s applique également en cas de transfertcollectif supposant une mobilité géographique, a condition que le nouveau centre de travail

origine soit à une distance inférieure à 60 kilomètres, sauf si la preuve est apportée que letemps minimum de déplacement (allée et retour) est supérieur à ving-cinq pourcents de ladurée de la journée de travail.

Dans cette hypothèse, comme dans les autres hypothèses de modification substantielledes conditions de travail, le manque de fondement de l action de résiliation en raison de lamodification collective des conditions de travail ne peut pas subsister pour une période

5 Le « recours-supplique » ou « recurso de suplicación » peut être comparé à l appel. Il est introduit devantla Chambre sociale du Tribunal supérieur de justice d une Communauté autonome. Il s agit du type derecours le plus souvent utilisé pour la demande en révision et la contestation des jugements rendus par lesTribunaux de travail en première instance. Une fois les jugements prononcés par un Tribunal du travail dupremier degré (Juzgado de lo Social), ces décisions peuvent être attaquées par la voie de la supplique.La partie qui a recours à la supplique doit être représentée par un avocat. La procédure est entièrementécrite, une caution doit être déposée. Elle est d un montant non négligeable et sert en cas de rejet aupaiement de l avocat du défenseur.Le « recours-supplique » est extraordinaire dans la mesure où il n est possible que pour des motifs trèsprécis étant donné son objet très limité.

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supérieure à douze mois à compter de la date du prononcé de l ordonnance autorisant une tellemodification.

10. Les actions individuelles introduites conformément à ce que prévoit l article50, al. 1er, lettre b) du Statut des salariés ont le caractère d une résiliation à caractère collectifpour ce qui est de leur régime devant le juge du concours lors de la procédure prévue auprésent article, lorsque la résiliation concerne un nombre de salariés qui dépasse, à partir de ladéclaration du concours, les limites suivantes :

Pour les entreprises qui comptent jusqu à 100 salariés dans la liste d effectifs, dixsalariés. Il doit être entendu, dans tous les cas, que toutes les actions exercées par la totalitédes effectifs de l entreprise sont collectives.

Pour les entreprises qui comptent entre 100 à 300 salariés, 10 % des salariés.Pour les entreprises qui comptent plus de 300 salariés, 25 % des salariés.

11. Pour tout ce qui n est pas prévu par le présent article, la législation du travailest applicable, les représentants des salariés pourront continuer à exercer toutes lescompétences qui leur sont attribuées par ladite législation.

Article 65. Contrats du personnel de haute direction

1. Pendant la procédure du concours, l administration du concours, d office ou à lademande du débiteur, peut mettre fin ou suspendre les contrats du débiteur avec le personnelde haute direction.

2. Dans l hypothèse d une suspension du contrat, ce dernier pourra s éteindre par lavolonté du haut dirigeant, avec un préavis d un mois et le maintien de l indemnisation dansles termes prévus par l alinéa suivant.

3. En cas d extinction du contrat de travail, le juge du concours peut modérerindemnisation due au haut dirigeant ; dans un tel cas l indemnisation prévue dans le contrat

sera sans effet, sans que l indemnisation accordée puisse être inférieure à celle prévue par lalégislation du travail en cas de licenciement collectif.

4. administration du concours pourra demander au juge de décider que le paiementde cette créance sera retardé jusqu au moment où la décision de qualification aura uncaractère définitif.

Article 66. Conventions collectives

La modification des conditions établies dans les conventions prévues par le titre III duStatut des salariés, ne peut concerner que les matières où elle est admissible conformément àla législation du travail, et dans tous les cas, elle nécessite l accord des représentants dessalariés.

Article 67. Les contrats avec les Administrations publiques1. Les effets de la déclaration du concours sur les contrats de nature administrative

conclus par le débiteur avec les Administrations publiques sont régis par les dispositions de lalégislation spéciale.

2. Les effets de la déclaration du concours sur les contrats de nature privée concluspar le débiteur avec les Administrations publiques seront régis quant à leurs effets et à leurextinction par les dispositions de la présente loi.

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Article 68. Réhabilitation des créances

1. administration du concours, à son initiative ou à la demande du débiteur, peutréhabiliter les contrats de prêt et autres contrats de crédit en faveur du débiteur et dont

échéance anticipée pour le non paiement des quotas d amortissement ou des intérêts échusest produit dans les trois mois précédents la déclaration de concours. Il faut pour cela

qu avant la fin du délai imparti pour déclarer les créances, le débiteur notifie la réhabilitationau créancier, règle ou consigne la totalité des sommes dues au moment de la réhabilitation etqu il s engage aux paiements à venir à la charge de la masse.

2. La réhabilitation n est pas possible lorsque le créancier s y oppose et si avantouverture de la procédure de concours, le créancier a introduit des actions en demande de

paiement contre son débiteur, contre un éventuel co-débiteur ou contre tout garant.

Article 69. Réhabilitation des contrats d acquisition des biens avec report d échéance1. administration du concours, à son initiative ou à la demande du débiteur, peut

réhabiliter les contrats d acquisition de biens meubles ou immeubles avec contre-prestation oureport d échéance dont la résiliation s est produite dans les trois mois précédents ladéclaration de concours. Ceci à condition qu avant la fin du délai imparti pour la déclarationdes créances, le débiteur notifie la réhabilitation au créancier, règle ou consigne la totalité dessommes dues au moment de la réhabilitation et s engage aux paiements futurs à la charge dela masse. L inexécution du contrat qui aurait été réhabilité confère au créancier le droit de lerésoudre sans qu une réhabilitation ne soit plus possible ultérieurement.

2. Le créancier peut s opposer à la réhabilitation lorsque, avant la déclaration deconcours, il a introduit des actions en résiliation du contrat ou en restitution du bien transmisou si, à la même époque, il est entré en possession du bien par des voies légitimes alors que lacontre-prestation a été retournée ou consignée ou si des actes de disposition en faveur d untiers ont été effectués, circonstances qui doivent être prouvées si elles n apparaissent pascomme évidentes pour l administration du concours.

Article 70. « L énervation6 » de l expulsion en matière de bail

administration du concours peut limiter les effets de l action en expulsion introduitecontre le débiteur avant la déclaration d ouverture, de même que réhabiliter le contrat delocation jusqu au moment du lancement effectif de l action. Dans de telles situations, doiventêtre payées à la charge de la masse tous les loyers et dettes en cours, ainsi que les frais dejustice encourus jusqu à ce moment.

Dans ces hypothèses, la limitation établie par le dernier paragraphe de l article 22 duCode de procédure civile n est pas applicable.

Chapitre IV. Des effets sur les actes préjudiciables pour la masse active.Article 71. Actions de réintégration.

1. Une fois le concours déclaré, les actes préjudiciables pour la masse activeaccomplis par le débiteur au cours des deux années précédant la déclaration sont résiliés,même en absence d intention frauduleuse.

6 « L énervation » correspond à l action d affaiblir les effets ou d éliminer les effets de l expulsion. Plusprécisément, le locataire affaiblit les effets de l action d expulsion pour non paiement des loyers lorsqu ilconsigne les rentes dues à temps et dans la forme requise.

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2. Le préjudice patrimonial est présumé, à l exclusion de toute preuve contraire,lorsqu il s agit d actes de disposition à titre gratuit, à l exception des libéralités d usage, etdes paiements ou autres actes extinctifs d obligations dont l échéance serait postérieure à ladéclaration du concours.

3. Le préjudice patrimonial est présumé jusqu à la preuve du contraire à l égard :1°. des actes à titre onéreux accomplis en faveur d une personne ayant des liens

spéciaux avec le débiteur.

2°. de la constitution de garanties réelles pour garantir des obligations préexistantes oude nouvelles obligations contractées en substitution d autres obligations.

4. Lorsqu il s agit d actes qui ne rentrent pas dans les catégories visées aux deuxalinéas précédents, le préjudice matériel devra être prouvé par celui qui exerce l action enrésiliation.

5. Ne peuvent en aucun cas faire l objet d une action en résiliation les actesordinaires qui relèvent de l activité professionnelle ou patronale du débiteur réalisés à desconditions normales, ni les actes prévues par les lois spéciales qui régissent les systèmes depaiement, de compensation et de liquidation des valeurs et des instruments dérivés.

6. exercice des actions en résiliation n empêche pas l exercice d autres actions encontestation d actes du débiteur, conformément au droit. De telles actions pourront êtreexercées devant le juge du concours, selon les règles applicables en matière de capacité

ester en justice et de procédure.

Article 72. Capacité d ester en justice et procédure1. administration du concours est compétente pour exercer les actions en résiliation

et toutes les autres actions en contestation. Les créanciers ayant introduit par écrit uneprocédure devant l administration du concours afin d exercer une quelconque action, enindiquant l acte susceptible d être résilié ou contesté, ainsi que le fondement de l action sontcompétents pour l exercer si l administration du concours ne le fait pas dans les deux moissuivant la requête. Dans ce cas, pour ce qui est des frais de justice des personnessubsidiairement la capacité pour agir, la norme prévue à l alinéa 4 de l article 54 s applique.

2. Les demandes en résiliation doivent être formulées contre le débiteur et contre lesparties de l acte contesté. Si le bien que l on prétend réintégrer a été transmis à un tiers, lademande doit aussi être dirigée contre ce tiers lorsque l auteur de l action tend à attaquer laprésomption de bonne foi de l acquéreur, le bénéfice de la non revendication qui profite autiers ou la protection qui lui est accordée en raison de la publicité au registre.

3. Les actions en résiliation et les autres actions en contestation seront formulées parla voie de l incident du concours. Les demandes introduites par les personnes ayant qualitépour agir subsidiairement doivent faire l objet d une notification à l administration duconcours.

Article 73. Effets de la résiliation

1. La décision qui reconnaît la recevabilité de l action déclare l inefficacité de l actecontesté et prononce la restitution des prestations, des fruits et des intérêts ayant fait l objet de

action.

2. Si les biens sortis du patrimoine du débiteur ne peuvent pas être réintégrés à lamasse en raison du fait qu ils se trouvent dans la possession d un tiers qui n est pas défendeur,ou si conformément à la décision judiciaire, ce tiers a agi de bonne foi ou bénéficie de la nonrevendication ou de la protection du registre, celui qui a participé à l accomplissement de

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acte contesté sera condamné a remettre la valeur des biens sortis du patrimoine du débiteuraugmentée de l intérêt légal. Par ailleurs, il sera condamné à indemniser la totalité desdommages et préjudices causés à la masse active.

3. Lorsque l un des défendeurs a, suite à la résiliation, une créance en restitution de laprestation exécutée par lui, elle sera considérée comme une créance contre la masse et ellesera satisfaite en même temps que seront réintégrés à la masse les biens qui ont fait l objet de

acte résilié ; lorsque la décision judiciaire reconnaît la mauvaise foi du créancier, sa créancesera considérée comme une créance subordonnée du concours.

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Titre IV. Du rapport de l’Administration du concours et de la détermination desmasses active et passive du concours

Chapitre I. De la présentation du rapport de l’administration du concoursArticle 74. Délai de présentation1. Le délai pour la présentation du rapport par l administration du concours est de

deux mois à partir de la date de l acceptation par deux des membres de l administration.

2. A la demande de l administration du concours, ce délai peut être prolongé parle juge sans dépasser au maximum un mois. Cette demande doit être présentée avant

expiration du délai légal et être fondée sur des circonstances extraordinaires.

3. Outre la responsabilité des administrateurs et les motifs de leur révocationconformément aux articles 36 et 37, les administrateurs du concours qui ne présentent pas leurrapport dans le délai imparti par la loi pourront se voir refuser le droit à une rémunérationfixée par le juge du concours, ainsi qu être contraints de remettre à la masse les quantitésperçues antérieurement. La voie de l appel est ouverte à l encontre de la décision judiciairequi prononce une telle sanction.

Article 75. Structure du rapport1. Le rapport de l administration du concours doit comporter :

1°. L analyse des données et circonstances du débiteur figurant dans le mémoirecomme mentionné à l article 6, al. 2.

2°. L état de la comptabilité du débiteur et s il y a lieu, les observations desadministrateurs portant sur les comptes, les états financiers, les rapports et le mémoire visés à

article 6, al. 3.

Si le débiteur n a pas présenté les comptes annuels de l exercice antérieur lors de ladéclaration du concours, les administrateurs du concours sont tenus de dresser ces comptessur la base des données et des informations pouvant être obtenues à partir des livres et autresdocuments du débiteur, de l information que ce dernier délivre ou de toute autre source dansun délai de quinze jours maximum.

3°. Le mémoire des principales décisions prises et procédures menées paradministration du concours.

2. Les pièces suivantes seront jointes au rapport :1°. L inventaire de la masse active.

2°. La liste des créanciers.3°. Le cas échéant, l évaluation écrite des propositions de concordat éventuellement

présentées.

3. Le rapport de l administration doit comporter in fine l exposé motivé desadministrateurs à propos de la situation patrimoniale du débiteur et mentionner toutes lesinformations et circonstances susceptibles d être utiles au cours de la phase ultérieure duconcours.

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Chapitre II. Sur la détermination de la masse active

Section 1. Sur la composition de la masse activeArticle 76. Principe d universalité.

1. La masse active est constituée des biens et des droits intégrés dans lepatrimoine du débiteur à la date de la déclaration de concours, ainsi que de ceux réintégrés ouacquis jusqu à la clôture de la procédure.

2. Les biens qui, malgré leur caractère patrimonial, sont insaisissables par l effetde la loi ne sont pas soumis aux dispositions de l alinéa précédent.

3. Les créanciers titulaires de privilèges portant sur des navires et des aéronefs ontla possibilité de séparer ces biens de la masse du concours à travers l exercice d actions régiespar la législation spécifique. Les liquidités disponibles à l issue d une telle action sontintégrées dans la masse.

Article 77. Biens conjugaux

1. Lors du concours d une personne mariée, la masse active doit comprendre lesbiens propres ou privatifs du débiteur.

2. Si le régime patrimonial du mariage est celui de la communauté réduite auxacquêts ou de toute autre communauté de biens, sont inclus dans la masse, en outre, les bienscommuns lorsqu ils répondent des obligations du débiteur. Dans ce cas, le conjoint dudébiteur peut demander la dissolution du régime et le juge peut accorder la liquidation ou ladivision du patrimoine qui sera conduite en rapport avec le concordat ou la liquidation.

Article 78. Présomption de donation et clause de donation au dernier survivant.Habitation habituelle du couple.

1. Une fois déclaré le concours d une personne mariée sous le régime de laséparation et sauf preuve contraire, il sera présumé en faveur de la masse, que le débiteur afait donation à son conjoint du montant des sommes ayant servi à l acquisition à titre onéreuxde certains biens lorsque ces sommes proviennent du patrimoine du débiteur. Lorsque

origine des sommes ne peut être prouvée, il sera présumé jusqu à la preuve du contraire quela moitié de ces sommes a fait l objet d une donation par le débiteur à son conjoint, àcondition que l acquisition des biens ait été réalisée au cours de l année précédant ladéclaration du concours.

2. Les présomptions visées à cet article ne s appliquent pas en cas de séparationde fait ou de séparation judiciaire des époux.

3. Les biens acquis par les conjoints avec clause de donation au dernier survivantsont considérés comme divisibles dans le concours ; la moitié revenant au débiteur estintégrée dans la masse.

Le conjoint du débiteur a le droit d acquérir chacun des biens en totalité en payant lamoitié de sa valeur. S il s agit du logement habituel des conjoints, la valeur doit correspondreau prix d acquisition du logement actualisé conformément à l indice des prix à laconsommation spécifique, sans qu il puisse être supérieur au prix de sa valeur sur le marché.Dans les autres cas, le prix doit être déterminé d un commun accord par le conjoint dudébiteur et l administration du concours. En absence d accord, le prix est déterminé par lejuge en fonction de la valeur du bien sur le marché, une fois entendues les parties et sinécessaire conformément à une expertise préalable.

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4. Lorsque l habitation des conjoints a un caractère d acquêt ou si elle leurappartient sous le régime de la communauté et qu il a lieu de procéder à la liquidation desacquêts ou à la dissolution de la communauté, le conjoint du débiteur a droit à ce que

habitation soit intégrée par préférence dans son avoir, dans la limite de la valeur qui luirevient ou avec une soulte.

Article 79. Comptes indistincts

1. Les soldes créditeurs des comptes pour lesquels le débiteur figure commetitulaire indistinct seront intégrés à la masse, sauf preuve contraire considérée commesuffisante par l administration du concours.

2. Le recours par la voie de l incident du concours reste toujours possible àencontre de la décision prise.

Article 80. Revendication

1. Les biens appartenant à un tiers et qui se trouvent dans la possession dudébiteur qui n a sur eux aucun droit d usage, de garantie ou de rétention, doivent être remispar l administration du concours à leurs titulaires, à la demande de ces derniers.

2. Le recours par la voie de l incident du concours reste toujours possible àencontre de la décision prise.

Article 81. Revendication impossible

1. Si les biens susceptibles d être revendiqués ont été cédés avant l ouverture duconcours par le débiteur à un tiers auprès duquel ils ne peuvent être revendiqués, le titulairedu droit de revendication lésé a le choix entre revendiquer la contrepartie des biens si

acquéreur ne l a pas encore payée ou déclarer à l administration du concours sa créancecorrespondant à la valeur qu auraient eu les biens au moment de l aliénation ou à un autremoment postérieur au choix du demandeur augmenté des intérêts légaux afin d obtenir

admission de sa créance dans le concours.

2. La créance du titulaire du droit de revendication lésé est une créance ordinairedu concours. Les effets de l absence de déclaration opportune de la créance se produisent unefois écoulé le délai d un mois à compter de l acceptation par l administration du concours ouà compter du moment où la décision judiciaire qui a reconnu les droits du titulaire du droit derevendication lésé devient définitive.

Section 2. Sur l’inventaire de la masse activeArticle 82. Formation de l inventaire1. administration du concours est chargée de réaliser dans les plus brefs délais

un inventaire comportant la description et l estimation des biens du débiteur intégrés dans lamasse à la date de la clôture qui doit correspondre au jour antérieur à l émission du rapport de

administration. Dans l hypothèse du concours d une personne mariée sous le régime de lacommunauté réduite aux acquêts ou sous un autre régime de communauté de biens,

inventaire doit comporter la description et l estimation des biens privatifs du débiteur, desacquêts et des biens communs, avec l indication expresse de leur nature.

2. inventaire doit comporter, pour chaque bien mentionné, la référence expresseà sa nature, à ses caractéristiques, au lieu où il se trouve, et le cas échéant, aux données

identification sur un registre. Devront figurer également les charges et les gages qui peuventgrever ces biens avec la mention de leur nature et des données permettant leur identification.

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3. estimation de chacun des biens sera réalisée conformément à sa valeur sur lemarché, en tenant compte des droits, gages et charges de nature perpétuelle, temporaire ourachetable qui les concernent directement et qui peuvent avoir une influence sur leur valeur,ainsi que les garanties réelles et les gages ou les séquestres qui garantissent des dettes noninclues dans la masse passive.

4. Un rapport sur tous les litiges dont le résultat ou l issue pourrait affecter lecontenu de l inventaire, ainsi qu une autre liste des toutes les actions à mettre en uvre par

administration du concours pour la réintégration de certains biens dans la masse doivent êtrejoints à l inventaire. Ces rapports doivent fournir des informations quant à la viabilité, lesrisques, les coûts et les possibilités de financement des procédures judiciairescorrespondantes.

Article 83. Assistance d experts indépendants

1. Si l avis d experts indépendants pour l estimation de la valeur des biens ou dela viabilité des actions auxquelles se réfère l article précédent est considéré nécessaire par

administration du concours, cette dernière propose au juge compétent leur nomination et lestermes de leur mission. Aucun recours en appel n est possible contre la décision du juge.

2. Les rapports émis par les experts et le détail de leurs honoraires échus à lacharge de la masse sont joints à l inventaire.

Chapitre III. Sur la détermination de la masse passive

Section 1. Sur la composition de la masse passiveArticle 84. Créances du concours et créances contre la masse

1. Les éléments constitutifs de la masse passive sont les créances contre ledébiteur qui conformément à cette loi ne sont pas considérés comme des créances contre lamasse. Dans l hypothèse du concours d une personne mariée sous le régime de lacommunauté réduite aux acquêts ou sous tout autre régime de communauté de biens, lescréances contre le conjoint du débiteur, même s il s agit de créances à la charge de la sociétéou de la communauté conjugale n entrent pas dans la composition de la masse passive

2. Les éléments suivants doivent être considérés comme créances contre la masseet être payés conformément aux dispositions de l article 154 :

1°. Les créances de salaire correspondant aux trente derniers jours travaillés précédantla déclaration de concours pour une valeur qui ne peut être supérieure au double du salaireminimum interprofessionnel.

2°. Les créances de frais et dépenses de justice en rapport avec la demande etouverture du concours, l adoption de mesures conservatoires, la publication des décisions

judiciaires prévues par cette loi, ainsi que l assistance et la représentation du débiteur etadministration du concours pendant toute la durée de la procédure et des incidents jusqu au

moment de l adoption du concordat ou à défaut, jusqu à la clôture du concours. Fontexception à la règle les frais occasionnés par les recours en appel lorsqu ils sont partiellementou entièrement rejetés et qu une condamnation aux dépens est prononcée.

3°. Les créances correspondant aux frais et dépenses de justice qui résultent deassistance et de la représentation du débiteur, de l administration du concours ou qui ont été

engagés par les créanciers ayant qualité pour agir en justice et qui, dans l intérêt de la masse,poursuivent ou introduisent des actions conformément aux dispositions de cette loi, à

exception de ce qui est prévu en cas de désistement, d acceptation du jugement, de

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transaction et de défense séparée du débiteur et le cas échéant, jusqu aux limites quantitativesfixés par celle-ci.

4°. Les créances d aliments du débiteur et des personnes envers lesquelles le débiteur aune obligation légale de garantie conformément aux dispositions de cette loi sur leur bien-fondé et valeur, ainsi qu à toute extension qui est fixée dans la décision judiciairecorrespondante postérieure à la déclaration de concours sur les aliments à la charge dudébiteur reconnus et accordés par le juge de première instance à l occasion d un des procèsauxquels se réfère le Titre Ier du Livre IV du Code de procédure civile.

5°. Les créances générées par l exercice de l activité professionnelle du débiteur aprèsla déclaration de concours, y compris les créances des salariés portant sur des indemnités delicenciement ou d extinction des contrats de travail, ainsi que les pénalités pour l inexécutiondes obligations en matière de médecine du travail, jusqu à ce que le juge décide la cessationde l activité professionnelle ou patronale, approuve le concordat ou à défaut, déclare la clôturedu concours.

6°. Les créances qui conformément à cette loi portent sur des prestations à la charge dudébiteur découlant d un contrat synallagmatique en cours d exécution et dont les effets seperpétuent après la déclaration du concours, ainsi que les obligations de restitution et

indemnisation en cas de résolution volontaire ou en cas d inexécution de la part du débiteur.

7°. Les créances qui résultent en cas de paiement de créances avec un privilège spécialsans réalisation des biens grevés, en cas de réhabilitation de contrats ou d « énervation7 » de

expulsion en matière de bail, ainsi que des autres situations prévues par la loi, quicorrespondent aux sommes dues ainsi qu à celles d échéances futures à la charge du débiteur.

8°. Suite à la résiliation lors de la procédure de concours d actes conclus par ledébiteur, les créances portant sur les contre-prestations reçues par le débiteur, sauf si le jugeretient la mauvaise foi du titulaire de cette créance.

9°. Les créances issues d actes valablement conclus pendant la procédure paradministration du concours ou par le débiteur soumis à intervention de l administration quia autorisé.

10°. Les créances issues d obligations imposées par la loi ou de la responsabilitéextracontractuelle du débiteur postérieurement à la déclaration de concours et jusqu à l entréeen vigueur du concordat ou le cas échéant, jusqu à la clôture du concours.

11°. Toutes les autres créances auxquelles la présente loi attribue expressément cettequalification.

Section 2. De la déclaration et de l’admission des créancesArticle 85. Déclaration des créances

1. Dans le délai mentionné à l article 21, alinéa 1er, numéro 5, les créanciers dudébiteur doivent déclarer à l administration du concours l existence de leurs créances.

2. La déclaration doit être formulée par écrit et porter la signature du créancier, detoute autre personne concernée par la créance ou de celui qui prouve être le représentant despremiers et qui se présente au tribunal.

7 L énervation correspond à l action de diminuer ou d éliminer les effets de l expulsion. Plus précisément, lelocataire affaiblit les effets de l action d expulsion pour non paiement des loyers lorsqu il consigne les rentesdues à temps et dans la forme requise.

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3. Doivent figurer sur cet écrit le nom, le domicile et les autres informationsrelatives à l identité du créancier, ainsi que les informations relatives à la créance, à sonexistence, à son montant, à sa date d acquisition et à son échéance, aux caractéristiques de lacréance et à sa qualification prétendue. Si un privilège spécial est invoqué, doivent égalementêtre mentionnés les biens et droits concernés et le cas échéant, les données du registre.

4. Les originaux ou des copies certifiées du titre de créance ou des documentsrelatifs à la créance doivent être joints à la déclaration écrite. Si une demande de dévolutionde titres, de documents ou d actes authentiques est faite, ces derniers restent au dossierjudiciaire et peuvent être utilisés comme témoignages avec l autorisation du greffe.

Cependant, lorsque les originaux des titres ou des documents ont été apportés oufigurent dans une autre procédure judiciaire ou administrative, des copies non certifiéespeuvent en être faites à condition qu une telle demande soit justifiée devant le tribunal oudevant l organisme correspondant pour l obtention de témoignages ou la fourniture desoriginaux.

5. En cas de concours simultanés de débiteurs solidaires, le créancier ouintéressé ont la possibilité de déclarer leurs créances aux administrateurs de chacun des

concours. L écrit présenté dans chaque concours doit mentionner si une déclaration a été ousera effectuée dans les autres procédures, en étant accompagnée, le cas échéant, d une copiede l écrit ou des écrits présentés et reçus.

Article 86. Admission des créances

1. administration du concours est compétente pour inscrire sur la liste descréances ou pour rejeter les créances portées à sa connaissance au cours de la procédure. Cetype de décision concerne chacune des créances, tant celles qui ont fait l objet d unedéclaration expresse que celles qui résultent des livres et documents du débiteur ou qui pourtoute autre raison apparaissent dans le concours.

Tous les litiges survenus en matière d admission des créances sont traités et résoluspar le biais de l incident du concours.

2. La liste des créances sera complétée nécessairement avec : toutes les créancesreconnues par une décision arbitrale ou par un jugement, même si ces décisions ne sont pasdéfinitives ; les créances reconnues par un titre ayant force exécutoire ; les créances garantiespar un acte administratif ; les créances garanties par une garantie réelle inscrite sur un registrepublic ; ainsi que les créances salariales dont l existence et le montant figurent sur les livres etdocuments comptables du débiteur et celles qui, pour toute autre raison, sont constatées lorsdu concours. Néanmoins, conformément à l article 53, alinéa 2, dans un procès ordinaire etdans le délai d émission de son rapport, l administration du concours peut, en cas de fraude,contester les conventions et les procédures arbitrales, ainsi que l existence et la validité descréances constatées par un titre exécutoire ou garanties par une sûreté réelle, de même que lesactes administratifs à travers les voies administratives conformément à la législationspécifique.

3. Lorsque le débiteur est marié sous le régime de la communauté réduite auxacquêts ou sous tout autre régime de communauté de biens, l administration du concours doitdonner son avis à propos de chaque créances figurant sur la liste, à condition que sonexécution soit possible sur le patrimoine privé ou également sur le patrimoine commun.

Article 87. Situations spéciales d admission1. Les créances soumises à condition résolutoire sont admises en tant que

créances conditionnelles et bénéficient des droits attachés à la procédure de concours selon

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leur montant et leur qualification, tant que la condition n est pas accomplie. Si cette conditionse réalise, à la demande d une des parties concernées, les pièces de la procédure et lesdécisions pour lesquelles l acte, l adhésion ou le vote du créancier conditionnel aurait étédécisif peuvent faire l objet d une annulation. Tous les autres actes et pièces doivent êtremaintenus, sans préjudice le cas échéant de l obligation de retour à la masse des sommesrecouvrées par le créancier conditionnel et de l éventuelle responsabilité dudit créancierenvers la masse ou les créanciers.

2. Les créances de droit public des Administrations publiques et celles desorganismes publics réclamées par voie administrative ou juridictionnelle, se voient appliquerles dispositions de l alinéa précédent.

3. Les créances soumises à une condition suspensive et les créances litigieusessont reconnues dans le concours comme des créances incertaines sans montant propre et avecla qualification correspondante. Leurs titulaires sont reconnus créanciers ayant la qualité pouragir sans plus de limitation que la suspension des droits d adhésion, de vote et derecouvrement. Dans tous les cas, la confirmation de la créance incertaine ou l admission decelle-ci par un jugement définitif ou susceptible d une exécution provisoire, aura commeconséquence de reconnaître la créance dans le concours pour le solde subsistant.

4. Lorsque le juge du concours estime probable l accomplissement de la conditionrésolutoire ou la confirmation de la créance aléatoire, il peut adopter, à la demande d unepartie, les mesures conservatoires de constitution d une provision à la charge de la masse, deconstitution de cautions par les parties, ainsi que toute autre mesure que le juge considèreopportunes.

5. Les créances ne pouvant être rendues effectives contre le débiteur sans unepréalable « discussion »8, seront reconnues comme des créances incertaines tant que lecréancier ne justifie pas devant l administration du concours qu il a épuisé la « discussion »,confirmant ainsi, dans un telle hypothèse, l admission de la créance dans le concours pour lesolde subsistant.

6. Les créances pour lesquelles le créancier bénéficie du cautionnement d un tierssont reconnues pour leur montant sans aucune limitation et sans préjudice de la substitution dela caution au titulaire de la créance en cas de paiement par la caution. Pour la qualification deces créances, sera choisie dans tous les cas la créance la moins onéreuse pour le concoursparmi celles appartenant au créancier et à la caution.

7. A la demande du créancier qui a reçu le paiement d une partie de sa créance dela part d une personne qui a donné son aval, d une caution, du débiteur solidaire du débiteurprincipal, peuvent être inscrits en sa faveur sur la liste des créances à la fois le montant quireste dû en raison de la créance insatisfaite et la totalité de la créance de celui qui auraiteffectué le paiement partiel, même si cette personne n a pas communiqué sa créance ou a faitune remise de dette.

Article 88. Calcul des créances pécuniaires1. Pour la détermination du passif, le montant de toutes les créances doit être

calculé en valeur monétaire et exprimé dans une monnaie ayant un cours légal, sansconversion ni modification.

2. Le montant des créances exprimé dans une monnaie différente doit être calculédans une monnaie ayant un cours légal selon le taux de change officiel à la date de ladéclaration du concours.

8 En espagnol, « excusión », impliquant la saisie et la vente des biens du débiteur principal.

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3. Le montant des créances ayant pour objet des prestations non pécuniaires oudes prestations pécuniaires déterminé par référence à un bien autre que l argent, doit êtrecalculé en fonction de la valeur des prestations ou du bien à la date de la déclaration duconcours.

4. Le montant des créances ayant pour objet des prestations pécuniaires futuresdoit être calculé selon la valeur des prestations à la date de l ouverture du concours, valeuractualisée conformément au taux d intérêt légal en vigueur à ce moment là.

Section 3. De la classification des créancesArticle 89. Classification des créances

1. Les créances inscrites sur la liste des créances sont classées en créancesprivilégiées, ordinaires et subordonnées.

2. Les créances privilégiées sont classées en créances avec privilège spécial sielles concernent certains biens déterminés et en créance avec privilège général si ellesconcernent la totalité du patrimoine du débiteur. Aucun privilège ni droit de préférence nepeut être admis s il n est pas reconnu par cette loi.

3. Les créances avec privilège ordinaire sont les créances qui ne sont qualifiées nicomme créances privilégiées ni comme créances subordonnées par la présente loi.

Article 90. Créances avec privilège spécial1. Sont des créances avec privilège spécial :

1°. Les créances garanties par une hypothèque volontaire ou légale, immobilière oumobilière, avec gage sans dépossession sur les biens hypothéqués ou nantis.

2°. Les créances garanties par un nantissement sur les fruits de l immeuble dudébiteur.

3°. Les créances nées à l occasion de travaux de réparation de biens, y compris lescréances pour le travail des professionnels sur les objets qu ils ont élaborés tant que ces objetsappartiennent au débiteur ou sont en sa possession.

4°. Les créances résultant d un crédit-bail ou d une vente à tempérament de biensmeubles ou immeubles en faveur des « loueurs » ou des vendeurs et, s il y a lieu, desorganismes de financement, sur les biens mis en location avec une réserve de propriété et uneinterdiction de disposition ou avec une condition résolutoire en cas de défaut de paiement.

5°. Les créances avec garantie de valeurs représentées à travers des écritures sur lesvaleurs grevées.

6°. Les créances constatées par un acte authentique et garanties par un nantissementsur des biens qui sont en possession du créancier ou d un tiers. S il s agit d un nantissementde créances, le fait que la créance soit constatée par un document daté qui fait foi suffit pourconférer au créancier le bénéfice du privilège sur les créances nanties.

2. Afin que les créances figurant aux numéros 1° à 5° de l alinéa précédentpuissent être considérées comme garanties par un privilège spécial, la garantie doit êtreconstituée conformément aux conditions et formalités prévues par la législation spécifiquepour l opposabilité aux tiers sauf s il s agit d une hypothèque légale tacite ou de créancesissues de travaux de réparation de biens et dont les titulaires sont des salariés.

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Article 91. Créances avec un privilège général

Sont des créances avec privilège général :1°. Les créances de salaires qui ne sont pas garanties par un privilège spécial reconnu,

pour le montant qui résulte de la multiplication du triple du salaire minimuminterprofessionnel par le nombre de jours travaillés n ayant pas été payés ; l indemnisationpour l extinction des contrats de travail pour le montant correspondant au minimum légalcalculé sur une base ne pouvant pas être supérieure au triple du salaire minimuminterprofessionnel ; les indemnisations pour les accidents de travail et les maladiesprofessionnelles et les majorations dues en raison des prestations échues avant la déclarationdu concours pour l inaccomplissement des obligations en matière de médecine du travail.

2°. Les créances correspondant aux retentions fiscales et de la Sécurité sociale dudébiteur nées conformément à une obligation légale.

3°. Les créances pour le travail personnel non dépendant et les créances de l auteurpour la cession de ses droits d exploitation de l uvre objet du droit de propriétéintellectuelle, échues au cours des six mois précédant la déclaration de concours.

4°. Les créances fiscales et autres créances de droit public, ainsi que les créances de laSécurité sociale qui ne bénéficient pas du privilège spécial de l alinéa 1er de l article 90, ni duprivilège général du numéro 2° de cet article. Ce privilège pourra être exercé pour l ensembledes créances du Trésor public, ainsi que pour l ensemble des créances de la Sécurité socialedans la limite cinquante pour cent de leur montant.

5°. Les créances issues de la responsabilité civile extracontractuelle. Cependant, lesdommages personnels non assurés sont pris en compte dans la limite figurant au 4° du présentarticle.

6°. Les créances en raison desquelles le créancier titulaire a demandé l ouverture duconcours et qui ne sont pas subordonnés dans la limite du premier quart de leur montant.

Article 92. Créances subordonnées1. Les créances subordonnées sont les suivantes :

1°. Les créances qui, déclarées tardivement, sont inscrites par l administration duconcours sur la liste des créanciers ou qui, n ayant pas fait l objet d une déclaration, sontinscrites sur la liste de créanciers par le juge à l occasion de la contestation de cette liste, sauf

il s agit de créances dont l existence résulte des documents du débiteur et que de celles-cifigurent d une autre manière dans la procédure du concours ou dans toute autre procédurejudiciaire ou si, pour leur détermination, l intervention de contrôle des Administrationspubliques est nécessaire. Dans tous ces cas, il doit être tenu compte de la classification dechaque créance en fonction de sa nature.

2°. Les créances qui sont ainsi qualifiée par une disposition contractuelle en rapportavec l ensemble des créances du débiteur.

3°. Les créances d intérêts de toute nature, y compris d intérêts moratoires, àexception des créances assorties d une garantie réelle dans la limite du montant de la

garantie correspondante.

4°. Les créances d amendes et autres sanctions pécuniaires.

5°. Les créances dont le titulaire est une personne ayant une relation spéciale avec ledébiteur visée à l article suivant, à l exception des créances visées à l article 91, alinéa 1er

lorsque le débiteur est une personne physique.

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6°. Les créances qui suite à la clôture du concours naissent en faveur d une personneque le juge a déclaré de mauvaise foi dans l acte contesté.

Article 93. Personnes spécialement en relation avec le débiteur1. Sont considérées comme personnes spécialement en relation avec le débiteur

(personne physique) :

1°. Le conjoint du débiteur ou celui qui aurait été son conjoint au cours des deuxannées précédant l ouverture du concours, ou toutes celles qui cohabitent avec le débiteurayant avec lui une relation affective ou qui ont cohabité habituellement avec le débiteur aucours des deux années précédant l ouverture du concours.

2°. Les ascendants, les descendants, les frères et s urs du débiteur ou de toutepersonne mentionnée à l alinéa précédent.

3°. Les conjoints des ascendants, des descendants ou des frères ou s urs du débiteur.

2. Sont considérées comme personnes spécialement en relation avec le débiteur(personne morale) :

1°. Les associés qui, conformément à la loi, sont personnellement et de manièreillimitée responsables des dettes sociales et ceux qui détiennent au moins cinq pour cent ducapital social si la société déclarée en concours a des titres admis à négociation sur le marchésecondaire officiel, ou au moins dix pour cent si la société n a pas de tels titres.

2°. Les administrateurs, de droit ou de fait, les liquidateurs du débiteur personnemorale et les mandataires avec mandat général, ainsi que tous ceux qui ont accompli cesfonctions au cours des deux années précédant la déclaration de concours.

3°. Les sociétés qui font partie du même groupe que la société déclarée en concours,ainsi que les associées.

3. Sauf preuve contraire, sont présumés être spécialement en relation avec ledébiteur les cessionnaires ou adjudicataires de créances appartenant aux personnesmentionnées aux alinéas précédents, à condition que l acquisition soit intervenue dans lesdeux années précédant l ouverture du concours.

Section 4. De la liste de créancesArticle 94. Structure et contenu

1. Le rapport de l administration du concours doit être accompagné de la liste descréances, établie à la date de la demande du concours et qui doit comporter, dans l ordrealphabétique, l énumération des créanciers inscrits sur la liste et les créanciers qui en sontexclus.

2. Le relevé des personnes inscrites sur la liste des créanciers doit mentionneridentité de chacun des créanciers, la cause, le montant du principal et des intérêts, les dates

de naissance et d échéance des créances reconnues dont le créancier est titulaire, les garantiespersonnelles ou réelles et leur qualification juridique avec indication, le cas échéant, ducaractère litigieux, conditionnel ou en suspens des saisines préalables pratiquées sur lepatrimoine du débiteur. Le cas échéant, doivent figurer expressément les différences entre ladéclaration et l admission et les conséquences du défaut de déclaration opportune.

Lorsque le débiteur est une personne mariée sous le régime de la communauté réduiteaux acquêts ou sous tout autre régime de communauté de biens, un relevé séparé doit être

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dressé quant aux créances ne pouvant être exécutées que sur le patrimoine privé et quant auxcréances qui peuvent aussi être exécutées sur le patrimoine commun.

3. Le relevé des créanciers exclus doit mentionner l identité de chacun d eux etles motifs de l exclusion.

4. Les créances contre la masse échues et en cours de paiement font l objet d unrelevé séparé.

Chapitre IV. De la publicité et de la contestation du rapportArticle 95. Publicité du rapport et des documents complémentaires1. En même temps que la présentation de son rapport, l administration du

concours adresse une communication personnelle, par tout moyen qui fait preuve de laréception, à chacun des intéressés ayant fait l objet d une exclusion, d une inscription sansdéclaration préalable de la créance, pour un montant inférieur ou avec une qualificationdistincte de celle demandée, avec l indication des circonstances et du délai de dix jours àcompter de la réception pour la formulation d éventuelles réclamations par ces personnes.

2. La présentation au juge du rapport de l administration du concours, ainsi quedes documents complémentaires doit faire l objet d une notification conformément auxdispositions de l article 23 et publiée au tableau d annonces du tribunal.

3. A la demande de toute personne intéressée ou d office, le juge peut ordonnertoute publicité complémentaire sur des supports publics ou privés qu il estime pertinents.

Article 96. Contestation de l inventaire et de la liste des créanciers1. Dans le délai de dix jours à compter de la notification à laquelle fait référence

alinéa 2 de l article précédent, toute personne intéressée peut contester l inventaire et la listedes créances ; dans ce but, elle peut en obtenir une copie à ses frais.

2. La contestation de l inventaire peut consister en une demande d inscription ouexclusion de biens ou d augmentation ou de diminution du montant estimé des biens inscrits

dans l inventaire.

3. La contestation de la liste des créances peut porter sur l inclusion ouexclusion de créances, ainsi que sur le montant ou la classification des créances admises.

4. Les contestations seront traitées par la voie de l incident du concours, le jugepouvant d office procéder à leur regroupement afin de se prononcer sur chacune d elles enune seule fois. Dans le délai de cinq jours après la notification de la dernière décision portantsur les contestations, l administration du concours est tenue d introduire, le cas échéant, dans

inventaire, sur la liste des créanciers, ainsi que dans l exposé des motifs de son rapport, lesmodifications qui s imposent. L administration du concours présente au juge les textesdéfinitifs ainsi qu un relevé actualisé des créances échues contre la masse et en cours depaiement, toutes ces pièces étant déposées au greffe du tribunal.

Article 97. Conséquence du défaut de contestation

1. Ceux qui ne contestent pas l inventaire et la liste des créanciers en temps utileet dans la forme requise ne pourront plus formuler des demandes de modification du contenude tels documents, bien qu ils aient la possibilité de faire appel contre les modificationsintroduites par le juge au moment où il se prononce sur les autres contestations.

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2. Si le créancier inscrit sur la liste des créanciers comme étant une personnespécialement en relation avec le débiteur ne conteste pas en temps utile et dans la formerequise cette classification, le juge du concours, une fois le délai de contestation passé et sansplus de formalités, prend une décision déclarant éteintes les garanties de toute catégorieconstituées en faveur des créances dont la personne est titulaire. Le juge peut ordonner le caséchéant la restitution possessoire et l annulation des inscriptions sur les registrescorrespondants, à l exception des créances mentionnées à l article 91, numéro 1° lorsque ledébiteur est une personne physique.

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Titre V. Des phases du concordat ou de la liquidation

Chapitre I. De la phase du concordatSection 1. De la fin de la phase commune du concoursArticle 98.Passé le délai de contestation de l inventaire et de la liste des créanciers sans

présentation d une demande ou, si présentation il y a, une fois déposés au greffe les textesdéfinitifs des documents exigés, le juge procède au prononcé de la résolution conformémentaux dispositions de ce Titre.

Section 2. De la proposition de concordat et des adhésionsArticle 99. Conditions formelles applicables à la proposition de concordat

1. Toute proposition de concordat, pouvant contenir plusieurs alternatives, doitêtre formulée par écrit et porter la signature du débiteur, ou le cas échéant, celle descréanciers, ou celles de leurs représentants respectifs avec les pouvoirs suffisants. Lespropositions présentées sont ensuite communiquées aux parties impliquées.

Lorsque le concordat contient des promesses de paiement par des tierces personnes quiprésentent une garantie ou un financement, ou qui s engagent à effectuer des paiement ou àassumer toute autre obligation, le document doit porter en outre la signature des promettantsou de leurs représentants avec les pouvoirs suffisants.

2. Les signatures de la proposition et s il y a lieu, la justification des pouvoirs designatures, doivent être certifiées.

Article 100. Contenu de la proposition de concordat1. La proposition de concordat doit contenir des propositions de remise de dette

ou de moratoire, les deux pouvant être cumulées. Sur les créances ordinaires, les propositionsde remise de dette ne peuvent pas excéder plus de la moitié du montant de chacune descréances, ni les propositions de moratoire excéder plus de cinq années à compter de ladécision judiciaire définitive qui approuve le concordat.

A titre exceptionnel, lorsqu il s agit d une procédure de concours qui concerne desentreprises dont l activité a une importance capitale pour l économie, à condition que le plande viabilité présenté l envisage et qu il soit accompagné d un rapport émis à cet effet par

Administration économique compétente, le juge du concours, à la demande d une desparties, a la possibilité de donner une autorisation motivée pour le dépassement des limitesindiquées.

2. La proposition de concordat peut comprendre par ailleurs des propositionsalternatives offertes à tous les créanciers ou à ceux d une ou de plusieurs catégories, ycompris les offres de conversion de créances en actions, en participations, en cotisations ou encréances participatives.

Il est possible également d inclure dans l offre de concordat des propositionsaliénation portant sur l ensemble des biens et des droits du débiteur affectés à son activité

professionnelle ou de certaines unités de production en faveur d une personne physique oumorale déterminée. Les propositions doivent inclure nécessairement l engagement de

acquéreur de poursuivre l activité professionnelle propre des unités de production dans lestermes exprimés dans la proposition de concordat. Dans de tels cas, les représentants dessalariés doivent être entendus.

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3. La proposition de concordat ne pourra en aucun cas consister ni dans la cessionde biens et de droits aux créanciers en paiement ou pour le paiement des créances du débiteur,ni dans aucune forme de liquidation globale du patrimoine du débiteur pour purger ses dettes,ni dans le changement du classement des créances établi par la loi, ni dans la modification dumontant des créances fixé au cours de la procédure, sans préjudice des remises de dettes quiauraient pu être accordées et de la possibilité de fusion ou scission de la personne morale enconcours et sans préjudice de ce que prévoit le paragraphe second de l alinéa 5 de cet article.

4. La présentation de la proposition de concordat doit être accompagnée d un plandes paiements avec le détail des ressources nécessaires à sa réalisation, y compris, s il y a lieu,celles résultant de l aliénation de certains biens déterminés.

5. Lorsque pour la réalisation du concordat, il est prévu de compter sur lesressources nées de la poursuite, totale ou partielle, de l activité professionnelle, la propositionde concordat doit être accompagnée, en outre, d un plan de viabilité où seront spécifiés lesressources nécessaires, les moyens et les conditions de son obtention et le cas échéant lespromesses de sa réalisation par des tiers.

Les crédits concédés au débiteur pour le financement du plan de viabilité seronthonorées conformément aux termes fixés par le concordat.

Article 101. Propositions soumises à conditions

1. La proposition qui soumet l efficacité du concordat à toute sorte de conditionsera considérée comme non présentée.

2. A l exception de ce que l alinéa précédent dispose, dans l hypothèse deplusieurs concours ouverts de manière conjointe ou dont les démarches et traitements auraientété cumulés, la proposition présentée par l un des débiteurs est susceptible d être conditionnéepar l approbation judiciaire du concordat de l un ou des autres débiteurs.

Article 102. Propositions à contenus alternatifs1. Si la proposition de concordat permet à tous les créanciers ou à certains d une

même catégorie la faculté de choisir entre diverses alternatives, la proposition doit déterminerdans une telle hypothèse celle qui est applicable en cas de non exercice de cette faculté.

2. La faculté de choisir peut être exercée par chaque créancier au sein deassemblée de créanciers qui accepte le concordat et dans le délai que celui-ci détermine,

lequel ne peut excéder dix jours à compter du prononcé de la décision judiciaire définitiveapprouvant le concordat.

Article 103. Adhésions à la proposition de concordat1. Les créanciers pourront adhérer à toute proposition de concordat dans les délais

et avec les effets établis par la loi.

2. adhésion est pure et simple, sans possibilité d introduire des modificationsou des conditions d aucune sorte. Dans un tel cas, le créancier est considéré comme

adhérant pas au concordat.

3. adhésion doit mentionner le montant de la créance ou des créances dont lecréancier est titulaire, ainsi que la catégorie à laquelle elles appartiennent ; elle doit êtreeffectuée à travers une comparution devant le greffe du tribunal où est suivie la procédure duconcours ou à travers un acte public.

4. adhésion à de tels concordats par des Administrations et organismes publicsest possible, à condition de respecter les normes légales et réglementaires qui les régissent.

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Section 3. De la proposition anticipée de concordatArticle 104. Délai de présentation1. A partir de la demande d ouverture du concours volontaire, ou à partir de la

déclaration du concours nécessaire, et dans les deux cas, jusqu à l expiration du délai dedéclaration des créances, le débiteur qui n a pas demandé la liquidation et qui n est pasconcerné par l une des interdictions établies à l article ultérieur, peut présenter devant le jugeune proposition anticipée de concordat.

2. En cas de présentation d une proposition anticipée de concordat, danshypothèse de l article 100, alinéa 5, à condition que le plan de viabilité envisage

expressément une remise de dettes ou un moratoire supérieur aux limites prévues à l alinéadudit article, le juge peut, à la demande du débiteur, accorder une autorisation motivée pourdépasser les limites établies par cette loi.

Article 105. Interdictions

1. Le débiteur ne peut présenter une proposition anticipée de concordat s il setrouve dans l un des cas suivants :

1°. Avoir été condamné par un jugement définitif pour délit contre le patrimoine,contre l ordre socio-économique, pour faux en documents, contre le Trésor public, la Sécuritésociale ou contre les droits des salariés. Dans le cas où le débiteur est une personne morale,une telle interdiction s applique si, pour l un quelconque des délits mentionnés est condamné

un de ses administrateurs ou liquidateurs ou ceux qui l ont été au cours des trois annéesantérieures à la présentation de la proposition de concordat.

2°. N avoir pas accompli au cours des trois derniers exercices l obligation du dépôtdes comptes annuels.

3°. Ne pas être inscrit sur le registre du commerce, lorsqu il s agit d une personne ouentité soumise à l obligation d enregistrement.

4°. Avoir été soumis à un autre concours de créanciers sans qu à la date de la demandeouverture qui se trouve en cours, un délai de trois ans à compter de la clôture du premier ne

se soit pas écoulé.

5°. Avoir réalisé dans les trois années antérieures à la date de la demande d ouverturede la procédure de concours l un des faits suivants :

a) Disposition de biens ou de droits à titre gratuit qui excède les libéralitésusage.

b) Disposition de biens et de droits à titre onéreux en faveur d un tiers ou de l unedes personnes spécialement en relation avec le débiteur auxquelles l article 93 fait référence,qui serait réalisée dans des conditions qui au moment de l acte, ne correspondent pas à cellesdu marché.

c) Paiement d obligations non échues.

d) Constitution ou augmentation des sûretés réelles afin de garantir desobligations préexistantes.

e) Autres faits ou actes qui auraient été déclarés frauduleux par une décision dejustice, même si elle n est pas définitive.

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6°. N avoir pas respecté l obligation de demander l ouverture du concours ou avoirenfreint l un des devoirs ou obligations que la loi impose au cours de la procédure.

2. Si la proposition anticipée de concordat est admise et si le débiteur fait l objetune des causes d interdiction ou si la preuve est apportée qu il était antérieurement coupable

de l un des faits, d office ou à la demande de l administration ou de l une des partiesintéressées, et dans tous les cas une fois le débiteur entendu, le juge peut déclarer laproposition sans effet et mettre fin à son traitement.

Article 106. Admission à traitement1. Pour son admission à traitement, la proposition doit être accompagnée de

adhésion des créanciers ordinaires ou privilégiés, un tel acte devant être effectué dans laforme établie par cette loi. Les créances doivent correspondre à plus du cinquième du montantdu passif présenté par le débiteur.

2. Lorsque la proposition anticipée de concordat est présentée avec la demandeun concours volontaire ou avant l ouverture judiciaire de celui-ci, le juge se prononcera sur

son admission dans le même acte d ouverture du concours.

Dans les autres cas, le juge, dans le délai de trois jours suivant celui de la présentationde la proposition anticipée de concordat, pourra se prononcer à travers une ordonnancemotivée sur son admission à traitement.

3. Le juge peut refuser l admission à traitement quand les adhésions présentéesdans la forme établie dans la loi ne parviennent pas à la proportion du passif requise. Un refusest justifié également lorsque le juge considère que les règles applicables au contenu de laproposition de concordat ne sont pas respectées ou lorsque le débiteur est déclaré coupable

une faute justifiant l interdiction de recourir au concordat.

4. A l encontre du prononcé de la décision judiciaire sur l admission à traitementaucun recours n est possible.

Article 107. Rapport de l administration du concours1. Une fois admise la proposition anticipée de concordat, le juge donnera l ordre de

sa transmission à l administration du concours afin que, dans un délai inférieur à dix jours, cetorgane en fasse une évaluation.

2. administration du concours évalue le contenu de la proposition de concordat, ence qui concerne particulièrement le plan des paiements et, s il y a lieu, le plan de viabilité qui

accompagne. Si l évaluation est favorable, elle sera jointe au rapport de l administration duconcours. Dans le cas contraire ou si l administration du concours émet des réserves, cetteévaluation doit être présentée au juge dans les plus brefs délais ; le magistrat a le pouvoir delaisser sans effet l admission de la proposition anticipée ou la poursuite de son traitement enjoignant l écrit de l évaluation au rapport de l administration. Contre la décision judiciaire quise prononce sur ces points précis, aucun type de recours n est possible.

Article 108. Adhésion des créanciers1. A partir de l admission à traitement de la proposition anticipée de concordat et

jusqu à l expiration du délai de contestation de l inventaire et de la liste des créanciers, toutcréancier peut manifester son adhésion à la proposition dans les conditions et dans la formeétablies dans la loi.

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2. Lorsque la nature ou le montant de la créance exprimé dans l adhésion sontmodifiés dans la rédaction définitive de la liste des créanciers, le créancier peut révoquer sonadhésion dans les cinq jours suivant le dépôt de la liste au greffe du tribunal. A défaut, lecréancier sera considéré comme ayant adhéré dans les termes qui résultent de la rédactiondéfinitive de la liste.

Article 109. Approbation judiciaire du concordat

1. Dans les cinq jours suivant celui qui met un terme au délai de contestation deinventaire et de la liste des créanciers, si aucune contestation n est introduite ou si un tel acte

a été réalisé, dans les cinq jours suivant celui mettant un terme au délai de révocation desadhésions, le juge est en mesure de vérifier si les adhésions présentées atteignent la majoritélégalement requise. Le juge proclame les résultats dans un arrêt. A défaut, il édicte uneordonnance qui aura pour effet d ouvrir la phase de concordat ou de la liquidation.

2. Si la majorité est atteinte, dans les cinq jours après l expiration du délaiopposition à l encontre de l approbation judiciaire du concordat prévu par l article 128,

alinéa 1er, le juge peut dicter une ordonnance approbative, sauf si une opposition à l accord aété introduite ou si celui-ci a été refusé d office par le juge en vertu des dispositions desarticles 128 à 131. La sentence met un terme à la phase commune du concours, et sansouverture de la phase de concordat, le juge déclarera l approbation de ce dernier avec leseffets établis par les articles 133 à 136.

La sentence est notifiée au débiteur, à l administration du concours, ainsi qu à toutesles parties qui ont qualité pour agir, pour être publiée ensuite selon les dispositions des articles23 et 24 de la loi.

Article 110. Maintien des propositions non approuvées1. il n approuve pas le concordat, le juge ordonne immédiatement au débiteur

que, dans un délai de trois jours, il manifeste sa volonté soit de maintenir la propositionanticipée de concordat pour son examen par l assemblée des créanciers soit de demander laliquidation.

2. Les créanciers qui ont adhéré à la proposition anticipée seront considérésprésents à l assemblée aux effets de quorum et leurs adhésions seront comptabilisées commevotes favorables dans le calcul du résultat du vote, sauf s ils assistent à l assemblée decréanciers, ou si, avant sa réunion, la révocation de l adhésion figure sur un écrit.

Section 4. De l’ouverture de la phase de concordat et de l’ouverture de lacinquième phase

Article 111. Ordonnance d ouverture et convocation de l assemblée de créanciers1. Lorsque le débiteur n a pas sollicité la liquidation et qu une proposition

anticipée de concordat n a pas été approuvée ou maintenue conformément aux dispositions dela section précédente, dans les quinze jours suivant l expiration du délai d opposition à

inventaire et à la liste des créanciers, si des oppositions n ont pas été présentées ou si ellesont été à la date où elles ont été portées à la connaissance du greffe sous la forme de textes

définitifs de tels documents, dans de tels cas, le juge prend une ordonnance mettant fin à laphase commune du concours, ce qui aura pour conséquence d ouvrir la phase du concordat,ainsi que d ordonner la formation de la cinquième phase.

2. ordonnance doit mentionner la convocation de l assemblée des créanciersconformément à l article 23, ainsi que le lieu, le jour et l heure de la réunion. Dans la

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notification de la convocation, doit figurer la possibilité pour les créanciers d adhérer à laproposition de concordat dans les termes de l article 115, al. 3.

Lorsque le débiteur a maintenu la proposition anticipée de concordat, sans que soientnécessaires une nouvelle décision ni un rapport de l administration du concours, le juge prendune ordonnance convoquant l assemblée des créanciers.

3. ordonnance est notifiée au débiteur, à l administration du concours, ainsiqu à toutes les parties concernées par la procédure ; l ordonnance est insusceptible de recours,sans que cela empêche une opposition ultérieure, par la voie de l appel, à l encontre de ladécision d approbation du concordat.

Article 112. Effets de l ordonnance d ouverture

Une fois ouverte la phase de concordat et pendant son traitement, les normes établieslors de la phase commune du concours du titre III de cette loi continueront d être applicables.

Article 113. Présentation de la proposition de concordat1. Passé le délai de déclaration des créances et jusqu au terme du délai

opposition à l inventaire et à la liste des créanciers, si des oppositions n ont pas étéprésentées ou si elles l ont été à la date où elles ont été portées à la connaissance du greffesous la forme de textes définitifs de tels documents, le débiteur qui n a pas présenté uneproposition anticipée ni sollicité la liquidation peut présenter au tribunal chargé du concoursune proposition de concordat. Par ailleurs, peuvent le faire les créanciers dont les créancesfigurent dans le concours et dépassent, conjointement ou individuellement, le cinquième dutotal du passif résultant de la liste définitive des créanciers, sauf si le débiteur a sollicité laliquidation.

2. Lorsque aucune proposition de concordat n a été présentée conformément à ceque prévoit l alinéa précédent et si aucune demande de liquidation n a été présenté par ledébiteur, ce dernier, ainsi que les créanciers dont les créances dépassent, conjointement ouindividuellement, le cinquième du total du passif résultant de la liste définitive peuventprésenter des propositions de concordat à compter de la convocation de l assemblée jusqu àquarante jours avant la date mentionnée pour sa célébration.

Article 114. Admission au traitement de la proposition1. Dans les cinq jours suivant sa présentation, le juge pourra admettre à traitement

les propositions de concordat si elles répondent aux conditions de temps, de forme et decontenu établies par la loi. Si un défaut apparaît, il doit être notifié au débiteur ou le caséchéant aux créanciers, dans le même délai, afin que, dans les trois jours après la notification,une correction puisse être apportée.

Si la liquidation a été sollicitée par le débiteur, le juge est tenu de refuser l admission àtraitement de toute proposition.

2. Une fois admises à traitement, les propositions de concordat ne peuvent pasêtre révoquées, ni modifiées.

3. Si aucune proposition de concordat n a été présentée dans le délai légal fixé pararticle précédent, ou si aucune des propositions n a été admise, le juge, d office, peut

accorder l ouverture de la phase de liquidation, dans les termes prévus à l article 143.

Article 115. Traitement de la proposition

1. Dans la même décision d admission à traitement, sera mentionné le transfert dela proposition de concordat à l administration du concours afin que, dans le délai non

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prorogeable de dix jours, un rapport d évaluation sur son contenu soit émis, en relation avec leplan de paiements et s il y a lieu, avec le plan de viabilité qui l accompagne.

2. Les rapports d évaluation émis avant la présentation du rapport deadministration du concours sont joints à ce dernier, conformément à l article 75, al. 2. Ceux

émis postérieurement sont portés à la connaissance du greffe du tribunal à compter du jour deleur présentation au juge.

3. A partir du moment ou, conformément à l alinéa précédent, est porté à laconnaissance du greffe du tribunal le rapport d évaluation et jusqu au moment de la clôture dela liste des participants à l assemblée, pourront être admises les adhésions de créanciers à laproposition de concordat dans les conditions et la forme requises par cette loi. A l exceptiondu cas prévu à l article 110, al. 2., les adhésions sont irrévocables ; néanmoins, elles ne lierontpas ceux qui les ont formulé et qui assisteront à l assemblée.

Section 5. De l’assemblée des créanciersArticle 116. Constitution de l assemblée1. assemblée doit se réunir au lieu, au jour et à l heure fixés dans la

convocation.

Le président peut accorder la prorogation des sessions pendant un ou plusieurs joursouvrables consécutifs.

2. assemblée est présidée par le juge, ou à titre exceptionnel, par le membre deadministration du concours désigné par le juge.

3. Le greffier du tribunal en est le secrétaire.

4. assemblée doit être considérée comme constituée avec la présence descréanciers qui justifient des créances représentant au moins la moitié du passif ordinaire duconcours.

Article 117. Devoir d assistance

1. Les membres de l administration du concours ont le devoir d assister àassemblée. Le non-respect de cette obligation donne lieu à la perte du droit à la

rémunération fixée, avec en outre la restitution à la masse des sommes perçues. Un recours enappel peut être formé à l encontre de la décision judiciaire appliquant une telle sanction.

2. Le débiteur est tenu d assister à l assemblée des créanciers personnellement oude se faire représenter par un fondé de pouvoir pouvant négocier et accepter des concordats.

Le débiteur ou son représentant pourra assister à l assemblée en compagnie d unexpert pouvant intervenir en son nom au cours des délibérations.

3. Dans tous les cas, la non-comparution des membres de l administration duconcours ne pourra justifier la suspension de l assemblée, sauf si le juge l estime justifiée ;dans ce cas la date de reprise devra être mentionnée.

Article 118. Droit d assistance

1. Les créanciers qui figurent dans la version définitive de la liste des créanciers,ont le droit d assister à l assemblée.

2. Les créanciers bénéficiant d un droit d assistance peuvent se faire représenterpar un fondé de pouvoir à l assemblée, qu il soit créancier ou non. La représentation de

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plusieurs créanciers par une même personne est admissible. Le débiteur, les personnesspécialement en relation avec ce dernier, même s il s agit de créanciers ne peuvent pas êtrefondés de pouvoir.

avocat ou avoué qui a comparu dans le concours pour le compte d un créancier, nepeut le représenter qu à la condition d avoir été expressément habilité pour assister auxassemblées de créanciers lors des procédures de concours.

La désignation d un fondé de pouvoir se fait par la comparution devant le greffe dutribunal ou par acte authentique. Les pouvoirs du représentant lui permettent tant d intervenirà l assemblée que de voter toute catégorie de concordat.

3. Les créanciers signataires de certaines des propositions et ceux qui ont adhérédans les temps et dans la forme à l un quelconque d entre elles, qui n assistent pas à

assemblée, seront considérés comme présents aux effets du quorum de constitution.

4. Les administrations publiques, les organismes publics et les organismesconstitutionnels et le cas échéant, les entreprises publiques qui sont créanciers, doivent êtreconsidérés comme représentés par ceux qui, conformément à la législation qui leur estapplicable, peuvent les représenter et les défendre lors des procédures judiciaires.

Article 119. Liste de présence1. La liste des présents à l assemblée sera établie sur la base du texte définitif de

la liste des créanciers, en précisant pour chaque cas les personnes qui assistentpersonnellement, ceux qui le font par le biais d un représentant, tout en joignant l acte parlequel la représentation a été conférée, et ceux qui seront considérés comme présentsconformément à l article 118, al. 3.

2. La liste des présents sera jointe en annexe à l acte sous forme d un supportphysique ou informatique, sous la surveillance, dans tous les cas, du greffier.

Article 120. Droit d informationLes créanciers qui assistent à l assemblée ou leurs représentants pourront solliciter des

explications sur le rapport de l administration du concours ou sur les actions de cette dernière,ainsi que sur les propositions de concordat et les évaluations portées.

Article 121. Délibérations et vote1. Le président ouvre la séance, dirige les délibérations et décide de la validité des

pouvoirs. La séance débute avec l exposé par le greffier de la proposition ou des propositionsadmises à traitement qui sont soumises à la délibération, en indiquant l origine et, s il y a lieu,le montant et le classement des créances avec le titre de ceux qui les ont présentées.

2. Une délibération et un vote interviennent en premier lieu sur la propositionprésentée par le débiteur ; si elle n est pas acceptée, il sera procédé de la même manière àpropos des propositions faites par les créanciers, de manière successive et dans l ordre quirésulte du montant total du plus élevé au moins élevé, des créances possédées par leurssignataires.

3. Une fois entendues les demandes orales d intervention en faveur ou contre laproposition de concordat à débattre, le président donne la parole à ceux qui le demandent. Ildoit considérer la proposition suffisamment débattue une fois qu auront été présentéesalternativement trois interventions dans chacun des sens.

4. Une fois le débat terminé, le président soumet la proposition au vote nominal etpar appel des créanciers présents avec droit de vote. Les créanciers présents peuvent émettre

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le vote dans le sens qu ils choisissent, même s ils ont signé la proposition ou s ils y ontadhéré.

Doivent être considérés comme votes favorables à la proposition de concordat lesvotes des créanciers signataires et ceux des personnes ayant adhéré qui n ont pas assisté à

assemblée et sont considérés présents.

5. Quant une proposition a été acceptée, toute autre délibération sur lespropositions restantes n est pas justifiée.

Article 122. Créanciers sans droit de vote

1. auront pas de droit de vote lors de l assemblée :1.° Les titulaires de créances subordonnées.

2.° Ceux qui ont acquis leur créance par acte entre vifs après l ouverture du concours,sauf si l acquisition a eu lieu à titre universel ou comme conséquence d une réalisation forcée.

2. Les créanciers figurant à l alinéa précédent pourront exercer le droit de votequi leur correspond pour d autres créances dont ils sont titulaires.

Article 123. Créanciers privilégiés1. La présence à l assemblée des créanciers avec un privilège et leur intervention

lors des délibérations n aura pas pour effet d affecter l estimation du quorum de constitution,ni des les soumettre aux effets du concordat qui sera approuvé.

2. Le vote d un créancier privilégié favorable à une proposition aura pour effet deproduire, dans le cas où elle est acceptée par l assemblée et où le juge accepte le concordatcorrespondant, les effets susceptibles de résulter du contenu de ce concordat à l égard de sacréance et de son privilège.

3. Le vote d un créancier qui est simultanément titulaire de créances privilégiéeset de créances ordinaires, sera présumé émis en rapport avec ces dernières et n affectera lescréances privilégiées que si lors de son vote il s est engagé expressément.

Article 124. Majorités nécessaires pour l acceptation des propositions de concordat

Pour que soit considérée comme acceptée par l assemblée une proposition deconcordat, le vote favorable d au moins la moitié du passif ordinaire du concours estnécessaire.

Par dérogation aux dispositions de l alinéa précédent, lorsque la proposition consistedans le paiement intégral des créances ordinaires dans un délai qui ne dépasse pas trois ans ouen cas de paiement immédiat des créances ordinaires échues avec une remise inférieure à20%, il sera suffisant que vote en sa faveur une portion du passif ordinaire supérieure à cellequi vote contre.

Afin que soit considérée comme acceptée une proposition anticipée de concordat, seranécessaire, dans tous les cas, l adhésion des créanciers titulaires de créances correspondant aumoins à la moitié du passif ordinaire du concours.

Pour le calcul des majorités lors de chaque vote, seront considérés comme faisantpartie du passif ordinaire les créanciers privilégiés qui votent en faveur de la proposition.

Article 125. Règles spéciales

1. Pour que soit considérée comme acceptée une proposition qui attribue untraitement particulier à certains créanciers ou à des groupes de créanciers déterminés par leurs

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caractéristiques, sera nécessaire, outre l obtention de la majorité requise conformément àarticle précédent, le vote favorable, dans la même proportion, du passif non concerné par le

traitement particulier. A de tels effets, il ne sera pas considéré qu il existe un traitementparticulier lorsque la proposition de concordat maintient en faveur des créanciers privilégiésqui votent en sa faveur les avantages propres à leurs privilèges, à condition que ces créanciersrestent soumis à une remise, à un atermoiement ou aux deux, dans la même mesure que lescréances ordinaires.

2. La proposition de concordat qui implique de nouvelles obligations à charge deun ou de plusieurs créanciers sans leur accord préalable, ne pourra être soumise à

délibération, y compris dans le cas où la proposition contiendra des solutions alternatives ouqu elle reconnaîtra un traitement particulier en faveur de ceux qui acceptent de nouvellesobligations.

Article 126. Le procès-verbal de l assemblée1. Le greffier établit le procès-verbal de l assemblée, dans lequel il relate de

manière succincte les faits de la délibération de chaque proposition et exprime le résultat desvotes en indiquant le sens du vote des créanciers qui le demandent. Les créanciers ont lapossibilité de demander également que soit joint à l acte le texte écrit de leurs interventions.

Quel que soit le nombre des sessions, il ne sera rédigé qu un seul procès-verbal deassemblée.

2. Une fois le procès-verbal lu et signé par le greffier, le président prononce lalevée de la séance.

3. Le procès-verbal est enregistré sur un support audiovisuel, conformément à cequi est prévu en matière d enregistrement dans le Code de procédure civile.

4. Le débiteur, l administration du concours et tout créancier ont le droitobtenir, à leurs dépens, une copie du procès-verbal, qui sera expédiée par le greffe du

tribunal dans les trois jours suivant la présentation de la demande. Par ailleurs, ils peuventobtenir une copie de l enregistrement réalisé.

5. Le greffier du tribunal donne foi à la documentation des actions en conformitéavec les dispositions des articles 146 et 147 du Code de procédure civile.

Section 6. De l’approbation judiciaire du concordatArticle 127. Présentation à l approbation judiciaire

Le même jour que la clôture de l assemblée ou le jour ouvrable suivant, le greffierprésente le procès-verbal au juge et, s il y a lieu, soumettra le concordat accepté à

approbation du juge.

Article 128. Opposition à l approbation du concordat

1. Une opposition à l approbation judiciaire du concordat peut être formé dans ledélai de dix jours, à compter du jour suivant la date à laquelle le juge aura vérifié que lesadhésions présentées atteignent la majorité légale pour l acceptation du concordat, dans le cas

une proposition anticipée, ou à compter de la date de clôture de l assemblée, dans le cas oùà cette occasion une proposition de concordat est acceptée.

Sont fondés à présenter une telle opposition l administration du concours, lescréanciers n ayant pas assisté à l assemblée, ceux qui lors de l assemblée ont été

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illégitimement privés du vote, ceux qui ont voté contre la proposition acceptée par majorité,ainsi que ceux qui n ont pas adhéré en cas de proposition anticipée de concordat.

opposition peut être fondée uniquement en cas d infraction aux normes que cette loia établies sur le contenu du concordat, de la forme, du contenu des adhésions, de

organisation et de la tenue de l assemblée.

Sont considérés comme motifs d infraction conformément à l alinéa précédent les casoù l adhésion ou les adhésions décisives pour l approbation d une proposition anticipée deconcordat ou le cas échéant, le ou les votes décisifs pour l acceptation du concordat par

assemblée, ont été émis par une personne qui n est pas le titulaire légitime de la créance ouils ont été obtenus par des man uvres susceptibles d affecter l égalité de traitement entre les

créanciers ordinaires.

2. administration du concours ou les créanciers mentionnés à l alinéa précédentqui, individuellement ou collégialement, sont titulaires d au moins 5% des créancesordinaires, peuvent en outre s opposer à l approbation judiciaire du concordat lorsque

exécution de ce dernier est objectivement irréalisable.

3. Dans le même délai, le débiteur qui n a pas formulé la proposition de concordatacceptée par l assemblée et qui n a pas reconnu sa conformité, peut s opposer à l approbationdu concordat en se fondant sur toute cause mentionnée à l alinéa 1er de cet article ou solliciter

ouverture de la phase de liquidation. Dans tout autre cas, il sera lié par le concordat qui estapprouvé.

4. A l exception de l hypothèse prévue au dernier paragraphe de l alinéa 1er,aucune opposition ne peut être fondée sur une infraction à l organisation ou à la tenue de

assemblée par celui qui, ayant assisté à celle-ci, ne l a pas dénoncée au moment de sacommission ou si elle était antérieure à l organisation de l assemblée au moment où laréunion des créanciers a été déclarée ouverte.

Article 129. Traitement de l opposition

1. opposition est traitée par les voies de l incident du concours et résolue par lebiais d une sentence qui approuve ou refuse le concordat accepté, sans qu en aucun cas ceconcordat puisse être modifié, même s il reste toujours possible d en donner uneinterprétation correcte lorsque cela est nécessaire pour se prononcer sur l opposition formée.Dans toutes les hypothèses, le juge peut corriger des erreurs matérielles ou de calcul.

2. Si la sentence accepte l opposition pour infraction relative à l organisation oula tenue de l assemblée, le juge convoque alors une nouvelle assemblée aux mêmes conditionsde publicité et d anticipation établies par l article 111, alinéa 2 ; elle devra se tenir dans lecourant du mois qui suit la sentence.

Lors de cette assemblée, la proposition de concordat qui avait obtenu la majorité serasoumise à délibération et au vote. Si elle est rejetée, toutes les autres propositions admises àtraitement seront présentées dans l ordre mentionné à l article 121, alinéa 2.

3. La décision judiciaire qui reconnaît justifiée l opposition fondée surirrégularité du contenu du concordat ou l impossibilité objective de sa réalisation, a pour

effet de déclarer le rejet du concordat. Contre cette décision, un recours en appel est possible.

4. Lorsque le juge admet la recevabilité de l opposition et accorde un délai deréponse aux autres parties, il peut prendre toutes les mesures conservatoires nécessaires afin

éviter que le retard qui découle de l opposition empêche la réalisation future du concordataccepté, dans l hypothèse où l opposition serait rejetée. Parmi de telles mesures

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conservatoires, le juge pourra accepter que l application du concordat débute dans lesconditions provisoires qu il détermine.

Article 130. Décision judiciaire en absence d oppositionUne fois écoulé le délai d opposition sans qu aucune action soit intentée, le juge édicte

une sentence approuvant le concordat accepté par l assemblée, à l exception de ce qu estétabli par l article suivant.

Article 131. Refus d office du concordat.1. Le juge, qu une opposition ait été présentée ou non, rejette d office le

concordat qui a obtenu des adhésions suffisantes des créanciers ou qui a été accepté parassemblée, s il considère qu une des normes établies par cette loi sur le contenu du

concordat, la forme et le contenu des adhésions et sur la constitution ou la tenue deassemblée n a pas été respectée.

2. Si la violation considérée concerne la forme et le contenu de certaines desadhésions, le juge, par ordonnance, accorde un délai d un mois afin que ces dernières soientformulées conformément aux conditions requises et dans la forme mentionnées par la loi, à

issue duquel le juge édictera la décision opportune.

3. Si l infraction considérée concerne la constitution ou la tenue de l assemblée,le juge édicte une ordonnance pour convoquer une nouvelle assemblée conformément auxdispositions de l article 129, al. 2.

Article 132. Publicité de la décision judiciaire d approbation

La décision par laquelle le concordat est approuvé sera publiée dans les termes prévuspar les articles 23 et 24 de cette loi.

Section 7. De l’efficacité du concordatArticle 133. Début et portée de l efficacité du concordat1. Le concordat acquiert pleine efficacité à compter de la date de la décision

approbation, sauf si un appel est formé contre celle-ci et que le concordat est affecté par lesconséquences de la décision de suspension que le juge, s il y a lieu, peut adopterconformément à l article 197, alinéa 5.

2. A partir de l entrée en vigueur du concordat, tous les effets de la déclaration deconcours doivent cesser et sont remplacés par ceux qui, le cas échéant, sont mentionnés dansle concordat et sans préjudice des devoirs généraux imposés au débiteur par l article 42 de laloi.

Par ailleurs, les administrateurs du concours doivent cesser leur charge, sans préjudicedes fonctions que le concordat peut recommander à l ensemble des administrateurs ou à l un

entre eux jusqu à leur complète réalisation et de ce que prévoit le chapitre II du Titre IV dela loi. Une fois la cessation des fonctions intervenue, les administrateurs du concours doiventrendre compte de leur travail devant le juge du concours, dans le délai que ce dernierdétermine.

3. efficacité partielle du concordat peut être accordée par le juge à titreprovisoire conformément aux dispositions de l article 129. al. 4. Néanmoins, dans un tel cas,

alinéa précédent ne sera pas applicable.

Article 134. Extension subjective

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1. Le contenu du concordat oblige le débiteur comme les créanciers ordinaires etsubordonnés, notamment ceux dont les créances sont antérieures à l ouverture du concours,même si pour une raison quelconque, ces créances n ont pas été reconnues.

Les créanciers subordonnés sont concernés par les mêmes remises de dettes etmoratoires fixés dans le concordat, mais les délais d attente sont seulement calculés à compterde la réalisation intégrale du concordat à l égard des créanciers ordinaires. Néanmoins,conformément à l article 102, subsiste la faculté des créanciers subordonnés d accepter despropositions alternatives de conversion de leurs créances en actions, participations, cotisationsou en créances participatives.

2. Les créanciers privilégiés ne sont liés par le concordat que s ils ont voté enfaveur de la proposition de concordat ou si leur signature ou adhésion au concordat a étécomptabilisée comme un vote favorable. Par ailleurs, ils peuvent être liés par le concordatdéjà accepté par les créanciers ou approuvé par le juge à travers l adhésion donnée, avant ladéclaration judiciaire de réalisation ; dans une telle hypothèse ils sont liés par le concordat.

Article 135. Limites subjectives1. Les créanciers qui n ont pas voté en faveur du concordat ne sont pas liés par ce

dernier pour ce qui concerne l existence de leurs droits à l égard des personnes obligéessolidairement avec le débiteur, comme face à ceux qui sont garants ou se portent caution.

2. La responsabilité des personnes obligées solidairement, de ceux qui sontgarants, comme de ceux qui se portent caution du débiteur face aux créanciers qui ont voté enfaveur du concordat est régie par les règles applicables à l obligation qu ils ont contractée oupar les accords particuliers qu ils ont pu passer avec le créancier.

Article 136. Efficacité novatoireLorsque les titulaires de créances privilégiées, les créanciers ordinaires et les

créanciers subordonnés ont voté en faveur du concordat, leurs créances peuvent être soiteffacées pour la partie qui équivaut à la remise de dette, soit différées quant à l exigibilitépour le temps du moratoire et, de façon générale, les créances sont « affectées » par le contenudu concordat.

Section 8. De l’exécution du concordatArticle 137. 1. Pouvoirs patrimoniaux du bénéficiaire du concordat1. Le concordat peut mettre en place des mesures prohibitives ou limitatives de

exercice des pouvoirs d administration et de disposition du débiteur. La violation de cesrègles constitue une inexécution du concordat, dont la déclaration peut être demandée au jugepar tout créancier.

2. Les mesures prohibitives ou limitatives sont publiées sur les registres publicscorrespondants et en particulier sur ceux où figurent les biens concernés par de telles mesures.Leur inscription n empêchera pas l enregistrement d actes contraires, mais permettra à toutintéressé d exercer l action en réintégration de la masse.

Article 138. Information

Tous les six mois à compter de la date de la décision judiciaire approuvant leconcordat, le débiteur est tenu d informer le juge du concours sur l exécution du concordat.

Article 139. Exécution

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1. Lorsque le concordat est considéré intégralement exécuté, le débiteur est tenude présenter au juge du concours un rapport motivé. Le débiteur peut ensuite solliciter unedéclaration d exécution du concordat. Le juge peut décider que le rapport et demande dedéclaration seront inclus dans le dossier déposé au greffe du tribunal.

2. Passé le délai de quinze jours à partir de l intégration des pièces citées audossier, si le juge considère que l accord a été exécuté, il peut procéder à la déclaration

exécution du concordat à travers un jugement, auquel il donnera la même publicité que celledonnée à l approbation du concordat.

Article 140. Inexécution des engagements résultant du concordat1. Tout créancier considérant les engagements du concordat comme inaccomplis,

peut solliciter du juge une déclaration d inexécution. L action peut être exercée à compter dumoment où se produit l inexécution des engagements. Cette action se prescrit au terme desdeux mois suivant la dernière des publications auquel l article précédent fait référence.

2. Le juge procède à l examen de la demande par le biais de l incident duconcours.

3. Le jugement qui résout la question soulevée par l incident est susceptibleappel.

4. La déclaration d inexécution a pour conséquence la résiliation du concordat etla disparition de ses effets sur les créances mentionnées à l article 136.

Article 141. Clôture du concours pour exécution du concordat

Lorsque le jugement de déclaration d exécution du concordat est définitif et que ledélai de prescription des actions de déclaration d inexécution s est écoulé, ou si, le caséchéant, les actions mises en uvre sont rejetées par décision judiciaire, le juge prend uneordonnance de clôture du concours, laquelle fait l objet de publicité conformément auxarticles 23 et 24 de cette loi.

Chapitre II. De la phase de liquidationSection 1. De l’ouverture de la phase de liquidationArticle 142. Ouverture de la liquidation sur demande du débiteur ou d un créancier1. La liquidation sollicitée par le débiteur a lieu :

1°. En raison de la demande de concours volontaire.2°. A compter du prononcé de l ordonnance ouvrant le concours et si des actions en

contestation de l inventaire et de la liste des créanciers n ont pas été présentées, à l expirationdu délai de ces actions, ou si de telles actions ont été introduites à la date du dépôt au greffedu tribunal des documents définitifs sur lesquels se fondent les actions, à condition qu aumoment de la demande une proposition de concordat n ait pas été présentée ou si uneproposition anticipée a été introduite et a fait l objet d un refus d admission à traitement.

3°. Si la proposition anticipée de concordat n est pas maintenue conformément àarticle 110, alinéa 1.

4°. Dans les cinq jours suivant le jour où les créanciers ont présenté une proposition deconcordat conformément à l article 113, alinéa 1, sauf si le propre débiteur a présenté unetelle demande.

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2. Dans les quinze jours suivant l expiration du délai de contestation deinventaire et de la liste des créanciers si de telles actions n ont pas été introduites ou si ellesont été, à la date du dépôt au greffe du tribunal des documents correspondant, si le débiteur

sollicite la liquidation conformément à l alinéa précédent, le juge rend l ordonnance mettantfin à la phase commune du concours et procède à l ouverture de la liquidation.

3. Le débiteur doit solliciter la liquidation lorsque, pendant la réalisation duconcordat, il lui est impossible d honorer les paiements auxquels il s est engagé, ainsi que lesobligations contractées postérieurement à l approbation du concordat. Une fois la demandeintroduite, le juge se prononce par ordonnance sur l ouverture de la phase de liquidation.

4. Si le débiteur ne sollicite pas la liquidation pendant la réalisation du concordat,tout créancier a la possibilité de le faire à condition qu il justifie l existence de l un des faitssusceptibles de justifier une déclaration de concours conformément à l article 2, alinéa 4 de laloi. Le juge traite la demande du créancier selon les formalités prévues par les articles 15 et 19de la loi. Il se prononce par ordonnance sur l acceptation ou le refus de l ouverture de laliquidation.

Article 143. Ouverture d office de la liquidation

1. ouverture d office de la phase de liquidation a lieu dans les cas suivants :1°. Si les propositions de concordat auxquelles fait référence l article 113 n ont pas été

présentées dans les délais imposés ou si leur présentation n a pas reçu un avis favorable pourleur traitement.

2° Si aucune proposition de concordat n a été adoptée par l assemblée de créanciers.3°. Si le concordat accepté par l assemblée de créanciers sans qu il soit procédé à une

nouvelle convocation est rejeté par une ordonnance judiciaire définitive.

4°. Si la nullité du concordat est déclarée par une décision judiciaire définitive.

5°. Si l inexécution des engagements résultant du concordat est déclarée par unedécision judiciaire définitive.

2. Dans les hypothèses 1 et 2 de l alinéa précédent, l ouverture de la phase deliquidation est notifiée par le juge sans plus de formalités à l administration du concours, ainsiqu à toutes les parties concernées par la procédure.

Dans tous les autres cas, l ouverture de la phase de liquidation résulte de la décision dejustice elle-même.

Article 144. Publicité de l ouverture de la liquidation

ordonnance qui déclare l ouverture de la phase de liquidation, à la demande dudébiteur, d un créancier ou d office, sera publiée selon les modalités prévues par les articles23 et 24 de la loi.

Section 2. Des effets de la liquidationArticle 145. Effets sur le débiteur

1. Pendant la phase de liquidation, le débiteur est suspendu dans l exercice de sespouvoirs d administration et de disposition de son patrimoine, situation à laquelle s ajoutetous les effets correspondants et prévus au Titre III de la loi.

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Lorsqu en vue de l exécution du concordat et conformément à ce que prévoit l article133, alinéa 2, les administrateurs du concours ont cessé leurs fonctions, quand l ouverture dela liquidation a été prononcée, le juge peut les rétablir dans leurs fonctions ou procéder à lanomination de nouveaux administrateurs.

2. Si le débiteur est une personne physique, l ouverture de la liquidation a poureffet d éteindre l obligation alimentaire à la charge de la masse active.

3. Si le débiteur est une personne morale, l ordonnance d ouverture de la phase deliquidation doit comprendre la déclaration de dissolution si elle n était pas déjà décidée etdans tous les cas, la cessation des fonctions des administrateurs ou des liquidateurs qui serontremplacés par l administration du concours pour procéder conformément aux dispositions dela loi.

Article 146. Effets sur les créances du concours

Outre les effets prévus par le Chapitre 2 du Titre III de la loi, l ouverture de laliquidation a pour conséquence l exigibilité anticipée des créances à terme, ainsi que laconversion en argent de celles qui consistent en d autres prestations d une nature distincte.

Article 147. Effets généraux. Renvoi

Pendant la phase de liquidation, les règles contenues dans le Titre III de la Loicontinuent de s appliquer tant qu elles ne s opposent pas aux règles spécifiques du présentchapitre.

Section 3. Des opérations de liquidationArticle 148. Plan de liquidation

1. Dans les quinze jours suivant la notification de l ordonnance d ouverture de laliquidation à l administration du concours, cette dernière est tenue de présenter au juge unplan pour la réalisation des biens et des droits composant la masse active, lequel, si cela estpossible, doit prévoir la cession unitaire de l ensemble des établissements, exploitations ou detoutes autres unités de production de biens et de services du débiteur ou de certains d entreeux. Si la complexité du concours le justifie, le juge peut, à la demande de l administration duconcours, accorder la prorogation de ce délai pour une nouvelle période de même durée.

Le juge dépose le plan au greffe du tribunal ainsi que dans tous les lieux qu il désigneà cet effet et qui seront annoncés dans la forme qu il estime convenir.

2. Dans les quinze jours suivant la date du dépôt du plan de liquidation au greffe dutribunal, le débiteur et les créanciers du concours ont la possibilité de formuler desobservations ou des propositions de modification. Une fois le délai passé sans formulation

observation ou de proposition de modification, le juge peut sans autre formalité édicter uneordonnance pour approuver le plan ; c est ensuite à lui que reviennent les opérations deliquidation de la masse active. Dans les autres cas, l administration du concours est tenue dansles dix jours d informer le juge des observations et propositions émises ; le juge, s il l estimeconforme aux intérêts du concours, a la possibilité de se prononcer par ordonnance sur

approbation du plan dans les termes où ce dernier a été présenté. Le juge peut égalementintroduire dans le plan des modifications en fonction des propositions faites ou bien accorderla liquidation conformément aux règles légales supplétives. Contre ce type d ordonnance,

appel reste ouvert.

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3. De même, le plan de liquidation est présenté aux représentants des salariés afinqu ils puissent formuler des observations ou des propositions de modification. Selon que detelles propositions sont émises ou non, les dispositions de l alinéa précédent sont applicables.

4. Dans l hypothèse ou les opérations prévues dans le plan de liquidation supposentla rupture ou la suspension de contrats de travail, ou la modification des conditions de travail,préalablement à l adoption du plan, les dispositions de l article 64 de la loi doivent êtreappliquées.

Article 149. Règles légales supplétives

1. Dans l hypothèse où le plan de liquidation n est pas adopté, et le cas échéant,pour ce qu il n a pas prévu s il a été adopté, les opérations de liquidation doivent seconformer aux règles suivantes :

1°. L ensemble des établissements, exploitations et toutes autres unités de productionde biens ou de services appartenant au débiteur peut faire l objet d une cession globale, saufsi, sur rapport préalable de l administration du concours, le juge considère plus convenablepour les intérêts du concours la division préalable ou la réalisation isolée de tous les élémentsqui le composent ou de certains d entre eux. La cession de l ensemble, ou s il y a lieu, dechaque unité de production, se fait par une vente aux enchères publiques ; à défaut

enchérisseurs, le juge peut décider qu il soit procédé à la vente directe.

Les décisions que le juge adopte dans de tels cas doivent être prononcées dans un délaide 15 jours après l audience préalable des représentants du personnel et conformément auxdispositions de l article 148, alinéa 3. Ces décisions doivent être prononcées sous forme

ordonnance et aucune voie de recours n est possible à leur encontre.

2°. Dans l hypothèse où les opérations de liquidation supposent la rupture ou lasuspension de contrats de travail ou la modification des conditions de travail, les dispositionsde l article 64 de la loi doivent être appliquées.

3°. Les biens auxquels fait référence le 1° de cet alinéa, ainsi que tous les autres bienset droits du débiteur, doivent être cédés selon leur nature, conformément aux dispositionsétablies par le Code de procédure civile en ce qui concerne la saisie. Pour les biens ou lesdroits, objet d un privilège spécial, il faut se conformer à l article 155, alinéa 4.

En cas de cession de l ensemble de l entreprise ou de certaines de ses unités deproduction, un délai est fixé pour la présentation d offres d achat de l entreprise, étantconsidérées avec préférence celles qui garantissent la poursuite de l entreprise ou, le caséchéant, celle des unités de production et des postes de travail, ainsi que la meilleuresatisfaction des créanciers. Dans tous les cas, les représentants du personnel seront entenduspar le juge.

2. Lorsque, comme conséquence de la vente à laquelle le 1° de l alinéa précédentfait référence, une entité économique maintient son identité, dans le sens d un ensemble demoyens organisés afin de réaliser une activité économique essentielle ou accessoire, letransfert de l entreprise est considéré comme effectué dans l intérêt des salariés. Dans cettehypothèse, le juge peut décider que l acquéreur n assume pas la partie des salaires ou desindemnités antérieurs à la cession qui restent dues et qui seront pris en charge par le Fond degarantie des salaires conformément à l article 33 du Statut des salariés. Egalement et dans lesouci de garantir la viabilité future de l activité et le maintien des emplois, le cessionnaire etles représentants du personnel peuvent souscrire des accords tendant à modifier les desconditions collectives de travail.

Article 150. Biens et droits litigieux

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Les biens et droits dont la propriété ou disponibilité font l objet d un litige peuventêtre cédés avec cette nature, l acquéreur restant dans l attente du résultat du litige.

administration du concours doit informer de la cession le tribunal qui connaît du litige.Cette communication produit de plein droit la « succession procédurale 9 », sans que l autrepartie puisse s y opposer et même si l acquéreur ne comparaît pas.

Article 151. Interdiction d acquisition de biens et de droits de la masse active

1. Les administrateurs du concours ne peuvent acquérir directement, par personneinterposée ni à l occasion de vente aux enchères, les biens et les droits qui font partie de lamasse active du concours.

2. Ceux qui transgressent une telle interdiction d acquisition se voient appliquerune déchéance pour l exercice de leur charge ; ils sont tenus de réintégrer dans la masse lebien ou droit qu ils ont acquis sans contreprestation d aucune sorte et le créancier qui exercela fonction d administrateur du concours perd la créance dont il est titulaire.

3. Le jugement qui prononce la déchéance à laquelle l alinéa précédent faitréférence doit faire l objet d une inscription sur le registre public prévu à l article 198.

Article 152. Rapports sur la liquidation.

Tous les trois mois, à compter de l ouverture de la phase de liquidation,administration du concours est tenue de présenter au juge du concours un rapport sur l état

des opérations, lequel est déposé au greffe du tribunal.

inexécution de cette obligation peut entraîner l application des sanctions prévuesaux articles 36 et 37 de cette loi.

Article 153. Révocation des administrateurs pour prolongation injustifiée de laliquidation

1. Au terme d une année à compter de l ouverture de la phase de liquidation sansque cette dernière ne soit terminée, tout intéressé peut demander au juge du concours la mise à

écart des administrateurs du concours et la nomination de nouveaux membres.

2. Après audition des administrateurs du concours, le juge peut ordonner leurrévocation s il n existe pas de cause justifiant le retard. Il procède par la suite à la nominationde ceux qui les remplaceront.

3. Les administrateurs du concours mis à l écart pour prolongation injustifiée dela liquidation perdent le bénéfice des rétributions exigibles et doivent restituer à la masseactive les sommes qu ils ont perçues à compter de l ouverture de la phase de liquidation.

4. Le jugement qui prononce la mise à l écart des administrateurs à laquelle lesalinéas précédents font référence doit faire l objet d une inscription sur le registre publicprévu à l article 198.

Section 4. Du paiement des créanciersArticle 154. Paiement de créances contre la masse

1. Avant de procéder au paiement des créances du concours, l administration duconcours déduit de la masse active les biens et droits nécessaires pour la satisfaction descréances contre celle-ci.

9 Le concept de « succession procédurale » peut se définir comme le fait pour une personne de prendre la placeune autre dans une procédure déterminée.

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2. Les créances sur la masse, quelque soit leur nature, devront se satisfaire à leurséchéances respectives, quelque soit l état du concours. Les créances de l article 84.2.1° serontpayées immédiatement. Les actions relatives à la qualification ou au paiement de ces créances

exerceront devant le juge du concours par le biais de l incident du concours. Néanmoins, lesmesures d exécution ne peuvent être exercées jusqu à l approbation du concordat, l ouverturede la liquidation ou durant l année qui suit la déclaration du concours lorsqu aucun de cesactes ne s est produit.

3. Les déductions pour procéder au paiement des créances contre la masseporteront sur les biens et les droits non affectés au paiement des créances garanties par unprivilège spécial. Dans l hypothèse où elles se relèvent insuffisantes, ce qui a été obtenu estdistribué entre tous les créanciers de la masse dans l ordre de l échéance de leurs créances.

Article 155. Paiement des créances bénéficiant d un privilège spécial

1. Le paiement des créances avec privilège spécial a lieu sur la valeur des biensgrevés, qu ils fassent l objet d une exécution séparée ou collective.

2. Malgré l alinéa précédent, tant que les délais prévus à l article 56, alinéa 1er nesont pas écoulés ou si la suspension de l exécution commencée avant la déclaration deconcours subsiste conformément à l alinéa 2 de l article cité, l administration du concourspeut informer les titulaires de créances avec privilège spécial qu elle opte pour le paiement decelles-ci sur la masse, sans réalisation des biens grevés. Une fois cette information donnée,

administration du concours doit payer sans attendre la totalité des dettes et des intérêtséchus ; et doit par ailleurs assumer l obligation d honorer le reliquat de la dette en tant quecréance sur la masse. En cas d inexécution, les biens grevés sont vendus pour la satisfactiondes créances avec privilège spécial.

3. Lorsqu il faut procéder dans le concours, y compris avant la phase deliquidation, à la réalisation des biens grevés pour des créances bénéficiant d un privilègespécial, à la demande de l administration du concours et une fois les intéressés préalablemententendus, le juge peut autoriser la vente avec subsistance de la charge et subrogation de

acquéreur dans l obligation du débiteur, la dette étant alors exclue de la masse passive. Sicette autorisation n est pas donnée dans ces termes, le prix obtenu de la vente est affecté aupaiement de la créance avec privilège spécial et si un reliquat apparaît, il est destiné à celuides créances restantes.

Dans l hypothèse où un bien est affecté à plusieurs créances avec privilège spécial, lespaiements s effectuent conformément à la priorité qui pour chaque créance résulte de

accomplissement des conditions et des formalités prévues par la législation spécifiquerelative à l opposabilité aux tiers. La priorité de paiement des créances bénéficiant d unehypothèque légale correspond à celle qui résulte de la réglementation applicable à celle-ci.

4. La réalisation de biens grevés au profit des créances bénéficiant d un privilègespécial, quel que soit le stade du concours, donne lieu à une vente aux enchères, sauf si à lademande de l administration du concours, et une fois entendus le débiteur et le titulaire de lacréance avec privilège spécial, le juge autorise la vente directe à la personne qui offre un prixsupérieur à la mise à prix et qui effectue un paiement au comptant. L autorisation judiciaire etles conditions applicables doivent faire l objet de la même publicité que celle réservée à lavente aux enchères du bien grevé. Si dans les dix jours qui suivent la dernière des annoncesune meilleure offre est présentée par un enchérisseur, le juge ouvre alors l adjudication entretous les offrants et fixe le dépôt de garantie auquel ils sont contraints.

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Article 156. Paiement des créances avec privilège général

Une fois déduits de la masse active les biens nécessaires pour payer les créances sur lamasse et sur les biens non grevés par un privilège spécial ou au reliquat qui résulterait de leurvente une fois les créances ont été réglées, il est procédé au paiement des créances bénéficiant

un privilège général dans l ordre établi à l article 91 et s il y a lieu au prorata à l intérieur dechacune des catégories.

Article 157. Paiement de créances ordinaires

1. Le paiement des créances ordinaires s effectue sur les biens de la masse activerestants, une fois satisfaites les créances sur la masse et celles qui bénéficient d un privilège.A la demande de l administration du concours, dans des cas exceptionnels, le juge peut, en lemotivant, autoriser le paiement de créances ordinaires par anticipation lorsqu il estimesuffisamment couvert le paiement des créances sur la masse et de celles avec privilège.

2. Les créances ordinaires sont satisfaites au prorata de leur montant, avec lescréances avec privilège spécial pour la partie qui n a pas pu être payée sur les biens grevés.

3. administration du concours procède au paiement de ces créances en fonctiondes liquidités de la masse active et peut disposer des remises de quotités dont le montant doitêtre inférieur à cinq pour cent du nominal de chaque créance.

Article 158. Paiement des créances subordonnées1. Le paiement des créances subordonnées ne s effectue qu après que les créances

ordinaires ont été intégralement payées.

2. Le paiement de ces créances s effectuera dans l ordre établi par l article 92 et,il y a lieu, au marc le franc.

Article 159. Paiement anticipé

Si le paiement d une créance s effectue avant son échéance à la date de l ouverture dela liquidation, il doit être procédé à l escompte correspondant calculé d après le taux de

intérêt légal.

Article 160. Du créancier en présence de codébiteurs solidaires

Lorsqu avant l ouverture du concours, le créancier a reçu un paiement partiel de lacréance d un garant, codébiteur solidaire ou donneur d aval, il a le droit d obtenir du débiteurles paiements qui correspondent à ceux qui, additionnés aux paiements qu il a déjà perçus,couvrent le montant total de sa créance.

Article 161. Paiement de la créance admise à l occasion de deux ou plusieurs concoursde débiteurs solidaires

1. Dans l hypothèse où la créance a été admise lors de deux ou plusieurs concoursde débiteurs solidaires, l addition de ce qui a été perçu au cours des différentes procédures deconcours ne peut excéder le montant total de la créance.

2. administration du concours peut retenir le paiement jusqu à ce que lecréancier présente une certification de ce qu il a perçu lors des concours des autres débiteurssolidaires. Une fois le paiement effectué, le créancier doit le porter à la connaissance desadministrateurs des autres concours.

3. Le débiteur solidaire qui a effectué un paiement partiel au créancier ne peutobtenir le paiement dans les concours des codébiteurs tant que le créancier n a pas étéintégralement payé.

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Article 162. Coordination avec les paiements antérieurs lors de la phase de concordat1. Si l exécution partielle d un concordat précède la liquidation, les paiements

réalisés au cours de la phase de concordat sont considérés comme légitimes, sauf si estapportée la preuve d une fraude, d une violation du concordat ou d une atteinte à l égalité detraitement entre les créanciers.

2. Ceux qui ont reçu des paiements partiels dont la légitimité n est pas anéantiepar une sentence définitive de révocation, peuvent les conserver. Ils ne peuvent néanmoinsparticiper aux opérations de liquidation tant que les autres créanciers de la même catégorie

ont pas perçu les paiements de la part qui leur revient.

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Titre VI. De la qualification du concours

Chapitre I. Dispositions généralesArticle 163. Qualification du concours

1. La qualification du concours intervient dans les cas suivants :1°. Lorsque l approbation judiciaire du concordat intervient et que par ce concordat il

est établi pour tous les créanciers ou pour une ou plusieurs catégories une remise supérieure àun tiers du montant de leurs créances ou un moratoire supérieur à trois années.

2°. Dans tous les cas d ouverture de la phase de liquidation.2. Le concours peut recevoir la qualification de fortuit ou de coupable. La

qualification ne lie pas les juges et tribunaux de l ordre pénal, lesquels s il y a lieu, peuventintervenir lorsque les agissements du débiteur constituent des délits.

Article 164. Concours coupable1. Le concours est qualifié de coupable lorsque l apparition ou l aggravation de

insolvabilité provient du dol ou d une faute grave du débiteur ou de ses représentants, ou, sile débiteur est une personne morale, de ses administrateurs ou liquidateurs de droit ou de fait.

2. Dans tous les cas, le concours est qualifié de coupable lorsque survient l unedes situations suivantes :

1°. Lorsque le débiteur obligé par la loi de tenir à jour une comptabilité n exécute passubstantiellement cette obligation, lorsqu il a une double comptabilité ou commet uneirrégularité importante pour la compréhension de sa situation patrimoniale ou financière.

2°. Lorsque le débiteur a commis une erreur grave dans tout document qui doit êtrejoint à la demande d ouverture du concours ou dans ceux qui ont été présentés pendant laprocédure ou lorsqu il a émis de faux documents.

3°. Lorsque l ouverture de la liquidation a été prononcée d office pour inexécution duconcordat due à une cause imputable au débiteur.

4°. Lorsque le débiteur s est emparé de la totalité ou d une partie de ses biens auxdépens de ses créanciers ou s il a effectué un acte en vue de retarder, de rendre difficile ou

empêcher l efficacité de la saisie dans tout type d exécution initiée ou prévisible.

5°. Lorsqu au cours des deux années précédant la date de l ouverture du concours, desbiens ou des droits sont sortis frauduleusement du patrimoine du débiteur.

6°. Si, avant la date de l ouverture du concours, le débiteur a réalisé un acte juridiqueen vue de simuler une situation patrimoniale fictive.

3. Le contenu de la décision judiciaire qualifiant le concours de coupable donnelieu à inscription sur le registre public mentionné à l article 198.

Article 165. Présomptions de dol ou de faute coupable

1. L existence de dol ou de faute grave est présumée, sauf preuve contraire, lorsque ledébiteur ou, le cas échéant, ses représentants, administrateurs ou liquidateurs :

1°. N ont pas respecté l obligation de solliciter l ouverture du concours.2°. N ont pas respecté l obligation de collaborer avec le juge du concours et

administration du concours, s ils ne leur ont pas facilité l information nécessaire à l intérêt

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du concours ou s ils n ont pas assisté personnellement ou par l intermédiaire d un fondé depouvoir à l assemblée de créanciers.

3°. Si le débiteur obligé de tenir une comptabilité, n a pas établi les comptes annuels,il n a pas soumis ces comptes au contrôle auquel ils sont soumis ou une fois ces comptes

approuvés, ils n ont pas été déposés au registre du commerce au cours des trois derniersexercices antérieurs à l ouverture du concours.

Article 166. ComplicitéSont considérées comme complices les personnes, qui dolosivement ou pour faute

grave, ont coopéré avec le débiteur ou avec ses représentants, ou avec ses administrateurs ouliquidateurs de droit ou de fait s il s agit d une personne morale, à la réalisation de tout actejustifiant la qualification du concours de coupable.

Chapitre II. De la qualificationSection 1. De la formation et de la procédureArticle 167. Décision judiciaire1. La formation de la sixième phase (phase de qualification) peut faire l objet de la

même décision judiciaire par laquelle le juge se prononce en faveur du concordat avec lecontenu prévu à l article 163, al. 1, 1°, ou se prononce pour l ouverture de la liquidationconformément à l article 163, al. 1, 2°.

La phase doit commencer par la référence de la décision judiciaire, à laquelle serontjointes les références de la demande d ouverture du concours, les documents qu a présentésle débiteur avec sa demande ou à la demande du juge, ainsi que de l ordonnance d ouverturedu concours.

2. Lorsque la section de qualification intervient comme conséquence de l approbationun concordat avec le contenu prévu à l article 163, al. 1er, et si postérieurement le concordat

est inexécuté, il est procédé à la détermination des causes de l inexécution et desresponsabilités qui en découlent :

1°. Si le juge a édicté une ordonnance de classement ou une sentence de qualification,dans la même décision qui accorde l ouverture de la liquidation en raison de l inexécution duconcordat, le juge ordonne la réouverture de la section avec incorporation à celle-ci desdémarches antérieures, ainsi que de la propre décision judiciaire.

2°. Dans les autres cas, la décision judiciaire en question ordonne la constitution d undossier séparé dans la section de qualification qui se trouve ouverte, pour son traitement defaçon autonome conformément aux règles établies dans ce chapitre.

Article 168. Comparution des intéressés1. Dans les dix jours qui suivent la dernière publication qui, conformément aux

dispositions de cette loi, est donnée à la résolution judiciaire d approbation du concordat, oule cas échéant, de celle d ouverture de la liquidation, tout créancier ou toute personnejustifiant d un intérêt légitime pour agir peut se présenter pour faire valoir par écrit tout ce quiest important pour la qualification du concours de coupable.

2. Dans les cas de l alinéa 2 de l article précédent, les intéressés peuvent seprésenter dans la phase de qualification ou dans tout autre phase du concours dans le mêmedélai à compter de la dernière publication donnée à la décision judiciaire d ouverture de laliquidation, les écrits devant se limiter dans ce cas à déterminer si le concours doit être

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qualifié de coupable en raison de l inexécution du concordat pour cause imputable audébiteur.

Article 169. Rapport de l administration du concours et avis du Ministère public1. Dans les quinze jours qui suivent l expiration des délais de présentation des

intéressés, l administration du concours est tenue de présenter au juge un rapport argumenté etdocumenté sur les faits importants pour la qualification du concours, ainsi qu une propositionde résolution. Si l administration propose de qualifier le concours de coupable, le rapport doitmentionner l identité des personnes impliquées par la qualification, ainsi que celle despersonnes qui peuvent être considérées comme complices, en justifiant la cause, ainsi que ladétermination des dommages qui ont été éventuellement causés par les personnes impliquées.

2. Une fois émis le rapport de l administration, le contenu relatif à la qualificationdu concours est transmis au Ministère public afin que ce dernier émette un avis dans le délaide dix jours. Le juge, étant donné les circonstances, peut prolonger ce délai de dix jours aumaximum. Si le Ministère public n émet pas d avis dans ce délai, la procédure suit son courset on considère qu il ne s oppose pas à la proposition de qualification.

3. Dans les cas mentionnés à l alinéa 2 de l article 167, le rapport deadministration du concours et s il y a lieu, l avis du Ministère public, doivent se limiter à

indiquer les causes de l inexécution et à déterminer si le concours doit être qualifié decoupable.

Article 170. Suivi de la phase de qualification (sixième phase)

1. Si le rapport de l administration du concours et l avis du Ministère public, dansle cas où il est émis, coïncident pour qualifier le concours de concours fortuit, le juge, sansplus de formalités, procède au classement de l action par voie d ordonnance, laquelle ne peutfaire l objet d aucun recours.

2. Dans les autres cas, le juge ordonne l audition du débiteur dans les dix jours etcite à comparaître toutes les personnes susceptibles d être concernées par la qualification duconcours ou d être déclarées complices, afin que dans le délai de cinq jours, ellescomparaissent au cours de la phase de qualification si elles n ont pas comparu antérieurement.

3. Ceux qui comparaissent dans les délais peuvent consulter le dossier dequalification afin que dans les dix jours suivants, ils puissent invoquer pour leur défense deséléments de justification.

Si la comparution est postérieure au délai imposé, ces personnes sont considéréescomme parties à compter de ce jour seulement. Si elles ne comparaissent pas, elles sontconsidérées faisant défaut et le cours de la procédure continue sans qu une nouvelle citation àcomparaître soit nécessaire.

Article 171. Opposition à la qualification

1. Si le débiteur ou tout autre personne citée à comparaître a formé opposition, lejuge traite l affaire par les voies de l incident du concours. Si les oppositions sont diverses,elles seront traitées ensemble par la voie de l incident.

2. Si aucune opposition n a été formulée, le juge prononce son jugement dans ledélai de cinq jours.

Article 172. Jugement de qualification

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1. Le jugement doit déclarer que le concours est fortuit ou coupable. Si laqualification de coupable est prononcée, le juge est tenu de déterminer la ou les causes quifondent cette qualification.

2. Le jugement qui déclare le concours coupable doit contenir en outre les pointssuivants :

1°. Détermination les personnes concernées par la qualification, ainsi que, s il y a lieu,celles reconnues complices. Si l une des personnes concernées l est en tant qu administrateurou liquidateur de fait de la personne morale débitrice, le juge doit motiver l attribution d unetelle condition.

2°. L incapacité d administrer les biens d autrui pendant une période de deux à quinzeans, ainsi que celle de représenter ou d administrer toute personne pendant la même période,en tenant compte, dans tous les cas, de la gravité des faits et du préjudice.

3°. La perte de tout droit que les personnes concernées par la qualification oureconnues complices pourraient avoir comme créanciers du concours, de la masse, ainsi que lacondamnation à remettre les biens obtenus indûment du patrimoine du débiteur ou reçus de lamasse active, de même que l indemnisation des dommages et des préjudices causés.

3. Si la phase de qualification a été traitée ou réouverte suite au lancement de laphase de liquidation, le jugement peut, en outre, condamner les administrateurs et lesliquidateurs de fait ou de droit de la personne morale dont le concours est qualifié de coupableet ceux qui auraient assuré cette fonction dans les deux années antérieures à la date

ouverture du concours, à payer, intégralement ou partiellement, le montant de la différencedes créances impayées dans la liquidation de la masse active.

4. Toutes les parties dans la phase de qualification peuvent faire appel dujugement de qualification.

Article 173. Remplacement des personnes inhabilitéesLes administrateurs et liquidateurs de la personne morale débitrice qui sont frappées

incapacité doivent cesser leurs fonctions. Si cette cessation risque d empêcher lefonctionnement de l organe d administration ou de liquidation, l administration du concoursconvoque l assemblée des associés pour la nomination de ceux qui devront occuper les postesvacants des personnes inhabilitées.

Section 2. De la qualification en cas d’intervention administrativeArticle 174. Formation de la phase de qualification1. Dans l hypothèse de mesures administratives qui comportent la dissolution et

liquidation d une entité et qui excluent la possibilité de déclarer le concours, l autorité decontrôle qui les a prononcé communique immédiatement la décision au juge compétent pour

ouverture du concours de cette entité.

2. Une fois la communication reçue et même si la décision administrative n estpas définitive, le juge, d office ou à la demande du Ministère public ou de l autoritéadministrative, rend une ordonnance accordant la formation d une phase autonome dequalification, sans ouverture préalable du concours.

ordonnance fait l objet de la publicité prévue dans cette loi pour la résolutionjudiciaire d ouverture de la liquidation.

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Article 175. Spécificités de la procédure

1. La phase de qualification doit commencer par la résolution administrative qui adécidé les mesures.

2. Le délai d action des intéressés est de quinze jours à compter de la dernièrepublication de celles prévues à l article précédent.

3. Le rapport sur la qualification doit être émis par l autorité de contrôle qui adécidé la mesure d intervention.

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Titre VII De la conclusion et de la réouverture du concours

Chapitre uniqueArticle 176. Causes de clôture du concours

1. La clôture du concours et le classement des actions intervient dans les cassuivants :

1°. Lorsque l Audience provinciale se prononce par ordonnance définitive et rend unjugement définitif qui rejette en appel l ordonnance d ouverture du concours.

2°. Lorsque l ordonnance proclamant l exécution du concordat devient définitive et lecas échéant, lorsque les actions en déclaration d inexécution sont caduques ou rejetées parsentence définitive.

3°. A tout stade de la procédure, lorsque se produit ou est vérifié le paiement ou laconsignation de la totalité des créances admises ou la satisfaction entière des créanciers partout autre moyen.

4°. A tout stade de la procédure, lorsque est apportée la preuve de l inexistence desbiens et des droits du débiteur ou de tiers responsables susceptibles de satisfaire les créanciers.

5°. A tout stade de la procédure, une fois que la phase commune du concours estterminée, lorsque la résolution reconnaissant le désistement ou la renonciation de la totalitédes créanciers admis devient définitive.

2. Dans les trois derniers cas de l alinéa précédent, la clôture est accordée parvoie d ordonnance et moyennant un rapport préalable de l administration du concours, qui estremis à toutes les parties concernées quinze jours avant.

3. Aucune ordonnance de clôture ne peut être prononcée en cas d inexistence debiens et de droits tant que la phase de qualification est en cours ou tant que des demandes deréintégration à la masse active ou de reconnaissance de la responsabilité de tiers sontpendantes, sauf si de telles actions ont fait l objet de cession.

4. Le rapport de l administration du concours favorable à la clôture du concourspour inexistence de biens et de droits doit affirmer et justifier qu il n existe pas d actionsviables de réintégration à la masse active ni d actions en responsabilité contre des tiers enmesure d être exercées. Les autres parties impliquées devront se prononcer sur cette questionnécessairement lors de l audience ; le juge au vu de toutes les pièces, adopte la décision quiconvient.

5. Si dans le délai de l audience accordé aux parties, une opposition est formée àla clôture du concours, le juge traite cette demande à travers la voie de l incident du concours.

Article 177. Recours et publicité1. ordonnance de clôture du concours n est susceptible d aucun recours.

2. La sentence se prononçant sur l opposition à la clôture est susceptible de diversrecours prévus par cette loi pour les jugements incidents.

3. La décision judiciaire définitive relative à la clôture du concours fait l objetune notification par voie de communication personnelle avec accusé de réception ou par

celles indiquées à l article 23, al. 1 de cette loi. La décision reçoit la même publicité que celleprévue au second paragraphe du même article et de l article 24.

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Article 178. Effets de la clôture du concours

1. Dans tous les cas de clôture du concours, les limitations des pouvoirsadministration et de disposition du débiteur cessent, à l exception de celles qui figurent sur

la sentence définitive de qualification.

2. Dans les cas de clôture du concours pour inexistence de biens et de droits, ledébiteur demeure responsable du paiement des créances. Les créanciers peuvent effectuer desexécutions isolées, tant que la réouverture du concours n est pas décidée ou qu un nouveauconcours n est pas déclaré ouvert.

3. Dans les cas de clôture du concours pour inexistence de biens et de droits dudébiteur personne morale, la décision judiciaire déclarative doit accorder sa dissolution etordonner l effacement de son inscription sur les registres publics ; à cet effet il est expédiéune injonction contenant la certification de la décision définitive.

Article 179. Réouverture du concours

1. ouverture du concours à l encontre d un débiteur personne physique, dansles cinq années postérieures à la clôture d un concours antérieur en raison de l inexistence debiens, peut être considérée comme correspondant à la réouverture de ce dernier. A partir de laconnaissance d un tel événement, le juge compétent donne son accord pour incorporer à laprocédure en cours ce qui avait été prévu dans la procédure antérieure.

2. La réouverture du concours à l encontre du débiteur, personne morale, quiavait pris fin pour inexistence de biens, est déclarée par le même tribunal ayant connu lacause en premier lieu ; elle est traitée dans la même procédure et doit se limiter à la phase deliquidation des biens apparus postérieurement. Cette réouverture fait l objet de la mêmepublicité que celle prévue par les articles 23 et 24.

Article 180. Inventaire et liste de créanciers en cas de réouverture1. inventaire et la liste de créanciers établis lors de la procédure antérieure

devront être actualisés par l administration du concours dans le délai de deux mois à compterde leur incorporation à la nouvelle procédure de concours. L actualisation doit se limiter,quant à l inventaire, à la suppression de l indication des biens et droits qui sont sortis dupatrimoine du débiteur, à corriger l estimation des biens subsistants, ainsi qu à incorporer etestimer ceux qui sont apparus postérieurement. Quant à la liste de créanciers, il convient

indiquer le montant actuel, les autres modifications intervenues à propos des créancessubsistantes et à incorporer les créanciers postérieurs.

2. actualisation se réalise et s approuve conformément aux dispositions deschapitres II et III du Titre IV de cette loi. La publicité du nouveau rapport de l administrationdu concours, des documents actualisés et la contestation de ces derniers sont régis par lesdispositions du chapitre IV du titre IV ; néanmoins, le juge peut refuser d office et sansrecours ultérieur les demandes qui ne se réfèrent pas strictement aux questions qui font objetde l actualisation.

Article 181. Reddition de compte

1. Une reddition de compte complète est obligatoire ; elle justifie l utilisation quia été faite des pouvoirs d administration conférés, dans tous les rapports de l administrationdu concours qui précèdent l ordonnance de clôture du concours. Une confirmation doit êtreégalement donnée sur le résultat et le solde final des opérations réalisées et doit être sollicitée

approbation de ces dernières.

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2. Le débiteur comme les créanciers peuvent former une opposition motivéecontre l approbation des comptes dans le délai de quinze jours auquel se réfère l article 176,alinéa 2.

3. Si aucune opposition n est formulée, le juge dans l ordonnance de clôture duconcours, déclare les comptes approuvés. S il y a opposition, l affaire est traitée par la voie de

incident du concours ; le juge se prononce alors préalablement dans la sentence qui seprononce sur la clôture du concours. Si une opposition est formée à l encontre de

approbation des comptes, ainsi qu à l égard de la clôture du concours, les deux actionsseront traitées dans le même incident et feront l objet de la même sentence.

4. approbation ou le rejet des comptes ne préjuge pas de la recevabilité deaction en responsabilité à l encontre des administrateurs du concours. Néanmoins, le rejet

peut comporter leur déchéance temporaire pour être nommés dans d autres procédures deconcours pendant une période déterminée par le juge dans l ordonnance de rejet des comptes.Cette période ne peut être inférieure à six mois ni supérieure à deux ans.

Article 182. Décès du débiteur1. Le décès ou la déclaration de décès du débiteur n est pas une cause de clôture

du concours dans la mesure où la procédure se poursuit sous la forme de concours desuccession. L administration du concours est chargée de l exercice des pouvoirs

administration et de disposition de la succession.

2. La représentation de la succession dans la procédure revient à celui qui en estchargé de droit, et, le cas échéant, à celui qui est désigné par les héritiers.

3. La succession est maintenue indivise pendant la procédure du concours.

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Titre VIII. Des règles de procédure générales et du système des recours

Chapitre Ier. Du traitement de la procédureArticle 183. Les phases.

La procédure du concours se divise en phases qui se composent d actions et dedémarches lesquelles s organisent selon un nombre de dossiers séparés nécessaires, à savoir :

1°. La première phase comprend tout ce qui est relatif à l ouverture du concours, auxmesures conservatoires, à la résolution finale de cette phase, à la clôture de celle-ci et le caséchéant, à la réouverture du concours.

2°. La seconde phase comprend tout ce qui concerne l administration du concours, lanomination et le statut des administrateurs du concours, la détermination de leurs pouvoirs etleur exercice, la reddition de comptes et s il y a lieu, la responsabilité des administrateurs duconcours.

3°. La troisième phase comprend tout ce qui touche à la détermination de la masseactive, l instruction, la décision et l exécution des actions en réintégration et en réduction, laréalisation des biens et droits qui composent la masse active, le paiement des créanciers et lesdettes de la masse.

4°. La quatrième phase est relative à la détermination de la masse passive, à ladéclaration et à l admission, à la détermination du titre et du classement des créances. Cettephase doit comprendre également, dans un dossier séparé, les jugements déclaratifs à

encontre du débiteur qui se sont joints au concours de créanciers, ainsi que les mesuresexécution qui ont été initiées ou reprises à l encontre du débiteur.

5°. La cinquième phase concerne tout ce qui est relatif au concordat et, s il y a lieu, àla liquidation.

6°. La sixième phase intéresse la qualification du concours et ses effets.Article 184. Représentation et défense au cours du procès. Citation à comparaître et

enquête au domicile du débiteur

1. Sans nécessité de comparaître dans la forme, sont reconnus comme parties àtoutes les phases, le débiteur et les administrateurs du concours. Le Fond de garantie dessalaires doit être cité comme partie lorsque le jugement peut mettre en uvre la responsabilitédu débiteur au titre des salaires ou des indemnités dues aux salariés. Dans la sixième phase, leMinistère public est partie au procès.

2. Pour agir, le débiteur est tenu d être représenté par un avoué et assisté par unavocat sans préjudice de ce que dispose l alinéa 6 de cet article.

3. Afin de demander l ouverture du concours, de comparaître dans le procès,introduire un recours, de susciter un incident ou de contester des actes d administration, les

créanciers et les autres personnes ayant qualité agiront par l intermédiaire d un avocat qui lesreprésentera et assistera. Sans nécessité de comparution dans la forme, ils peuvent, le caséchéant, déclarer des créances et formuler des demandes, ainsi qu assister et intervenir lorsdes assemblées de créanciers.

4. Toute personne ayant un intérêt légitime dans le concours peut comparaître àcondition d être représentée et assistée par un avocat.

5. Les administrateurs du concours sont toujours entendus sans nécessité decomparution formelle. Néanmoins, lorsqu ils interviennent lors de recours ou d incidents, ils

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doivent recourir à un avocat. En règle générale, la direction technique de ces recours relèvedes fonctions de l avocat membre de l administration du concours.

6. Les dispositions de cet article sont entendues sans préjudice des normes quirégissent la représentation et la défense des salariés dans le Code de procédure du travail, ycompris les compétences attribuées aux diplômés en sciences sociales et aux syndicats, ainsiqu aux administrations publiques par la règle de procédure spécifique.

7. Si le domicile du débiteur est inconnu ou si le résultat de l assignation estnégatif, le juge, d office ou à la demande d une partie, peut ordonner une enquête de domicileconformément à l article 156 du Code de procédure civile. Si le débiteur est une personnephysique, et s il décède, les règles sur la succession prévues par le Code de procédure civilesont applicables. Lorsqu il s agit d une personne morale dont la domiciliation est inconnue, lejuge peut interroger les registres publics afin de parvenir à déterminer qui sont lesadministrateurs ou fondés de pouvoir de l entité afin de l assigner à travers ces personnes.Lorsque le juge a épuisé toutes les voies pour citer le débiteur, il peut prononcer uneordonnance d ouverture du concours qui se fonde sur les documents et allégations apportéspar les créanciers, ainsi que sur les enquêtes réalisées.

Article 185. Droit au contrôle des ordonnancesLes créanciers qui n ont pas comparu formellement peuvent solliciter du tribunal

examen des documents et rapports qui figurent dans les ordonnances qui concernent leurscréances respectives, en se rendant personnellement au greffe du tribunal ou par

intermédiaire d un avocat qui les représente. Dans ce dernier cas, les créanciers ne sont pasobligés se présenter en personne.

Article 186. Instruction d office1. Une fois le concours ouvert, la mise en uvre de la procédure est lancée

office.

2. Le juge se prononce sur le désistement ou la renonciation du demandeur auconcours, après avoir entendu les autres créanciers admis et inscrits sur la liste définitive.Pendant la procédure, les incidents ne peuvent avoir un effet suspensif, sauf si le juge,exceptionnellement, accorde un tel effet en motivant sa décision.

3. Lorsque la loi ne fixe aucun délai pour prononcer une décision judiciaire, elledoit être prise sans retard.

Article 187. Extension des pouvoirs du juge du concours

1. Le juge a la faculté de fixer les jours et horaires nécessaires pour mener lesenquêtes qu il estime urgentes au bénéfice du concours.

2. Le juge peut réaliser les actes de procédure en dehors de son domaine decompétence territoriale, en informant préalablement le juge compétent, lorsqu il n est portéatteinte à la compétence de ce magistrat et que cela se justifie pour des raisons d économie deprocédure.

Article 188. Autorisations judiciaires1. Dans les cas où la loi rend nécessaire l autorisation du juge ou si les

administrateurs du concours la considèrent nécessaire, la demande doit être présentée parécrit.

2. La demande est transmise à toutes les parties qui doivent être entendues àpropos de son objet, en leur concédant, pour répondre, un délai de même durée, lequel ne peut

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être inférieur à trois jours ni supérieur à dix, selon la complexité et l importance de laquestion. Le juge se prononce sur la demande par ordonnance dans les cinq jours qui suiventla dernière échéance.

Article 189. Renvoi préjudiciel

1. ouverture de procédures pénales ayant un rapport avec le concours n a paspour effet de suspendre le cours de la procédure de concours.

2. Lorsqu une plainte au pénal est admise sur des faits qui sont en relation ou ontune influence sur le concours, le juge sera compétent pour imposer des mesures de retenue depaiements aux créanciers inculpés ou d autres mesures analogues qui permettent de continuerle cours de la procédure de concours, à condition que de telles mesures n empêchent pas

exécution des suites patrimoniales de l éventuelle condamnation pénale.

Chapitre II. De la procédure simplifiéeArticle 190. Domaine d application

1. Le juge peut appliquer une procédure simplifiée lorsque le débiteur, personnephysique ou morale, est autorisé conformément à la législation commerciale à présenter unbilan simplifié et que dans les deux cas, l évaluation initiale du passif n est pas supérieure à1.000.000. euros.

2. A tout moment de la procédure du concours ordinaire, lorsque les conditions dealinéa précédent sont réunies, le juge du concours a la possibilité, d office ou à la demandeune des parties, d ordonner la conversion de la procédure générale en procédure abrégée

sans que les actes réalisés jusqu alors soient anéantis. Tenant compte de motifs et d effetsidentiques, le juge peut également ordonner la transformation inverse lorsque, à l occasion

une procédure simplifiée, aucune des conditions requises n est remplie.

Article 191. Contenu1. De façon générale, une fois décidée la procédure simplifiée, les délais prévus

par cette loi sont réduits de moitié, en arrondissant au plus grand lorsque le chiffre n est pasentier.

Dans tous les cas, le délai pour la présentation du rapport de l administration duconcours est fixé à un mois à compter de l acceptation de la fonction d administrateur. Uneprolongation ne peut être admise par le juge que pour une durée qui ne peut dépasser quinzejours.

2. Dans la procédure simplifiée, l administration du concours est composée d unmembre unique parmi ceux prévus à l article 27, alinéa 2, 3°, sauf si le juge, considérant desmotifs spéciaux qui le justifient, décide expressément le contraire.

Chapitre III. De l’incident du concoursArticle 192. Domaine et caractéristiques de l incident du concours

1. Au cours du concours, toutes les questions posées pour lesquelles cette loi neprévoit pas d autres formes, sont élucidées par la voie de l incident de concours.

Sont traitées également par cette voie les actions qui doivent être exercées devant lejuge du concours conformément aux dispositions de l article 50 al. 1, ainsi que les jugementsqui sont pris en vertu des dispositions prévues par l article 51, al. 1.

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2. Les incidents du concours n ont pas pour effet de suspendre la procédure deconcours, sauf si le juge, d office ou à la demande d une partie, accepte la suspension desprocédures qui risquent d être affectées par la décision qu il prendra.

3. Les incidents qui ont pour objet l autorisation d actes de gestion ouopposition à ces derniers pour des raisons d opportunité ne sont pas admis.

Article 193. Parties à l incident

1. Au cours de l incident du concours sont considérées comme défendeurs lesparties contre lesquelles est dirigé le recours, ainsi que toutes les autres personnes qui ont despositions contraires à celle du demandeur.

2. Toute personne qui comparaît dans le concours est en mesure d intervenir demanière autonome dans l incident du concours comme partie jointe avec celle qui est à

origine de l incident ou avec la partie opposée.

3. Lorsqu au cours d un incident plusieurs demandes s accumulent, toutes lesparties intervenantes sont tenues de répondre aux demandes dont les prétentions s opposent, àcondition que le moment de leur intervention le permette. Elles doivent également exprimeravec clarté et précision la protection ou la garantie qu elles sollicitent. Si cela n est pas fait, lejuge peut rejeter la demande, sans qu aucun recours ne soit possible contre cette décision.

Article 194. Demande incidente

1. La demande doit être présentée dans la forme prévue à l article 399 du Code deprocédure civile.

2. Si le juge considère que la question posée est non pertinente ou si elle n a pasimportance nécessaire requise pour être traitée par la voie incidente, le magistrat peut

prononcer son rejet en donnant à la question posée le traitement qui lui convient. Contre cettesentence un appel est recevable dans les termes établis par l article 197, al. 1.

3. Au cas contraire, le juge prend une ordonnance admettant la recevabilité deincident et citant à comparaître les autres parties, avec remise d une copie de la ou des

demandes, afin que dans le délai commun de dix jours elles puissent contester dans la formeprévue à l article 405 du Code de procédure civile.

4. Une fois la demande contestée ou le délai passé, la procédure continueraconformément aux formalités du jugement oral du Code de procédure civile.

Article 195. Incident du concours en matière sociale1. Si la voie incidente est utilisée dans le concours conformément à l article 64,

al. 8 de cette loi, la demande doit être formulée selon les dispositions de l article 437 du Codede procédure civile. S il y a lieu, le juge peut informer la partie d éventuels défauts, omissionsou imprécisions de sa demande afin que la partie concernée puisse les corriger dans un délaide quatre jours. La partie est également informée qu en cas d inaction de sa part, sa demandesera classée. Pour ce type de demande incidente, l alinéa 2 de l article précédent n est pasapplicable.

2. Si la demande incidente est jugée recevable, dans le délai de dix jours deadmission, le juge fixe et informe du jour et de l heure de l audience ; une citation à

comparaître des défendeurs est adressée avec remise de la copie de la demande et des autresdocuments. Dans tous les cas, un délai de quatre jours sépare la citation et l audience quidébute par une tentative de conciliation sur l objet de l incident. En cas d échec de latentative, le demandeur confirme sa requête initiale avec possibilité de l amplifier sans altérersubstantiellement ses prétentions ; le défendeur y répond oralement et peut apporter ses

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propres preuves. La poursuite de la procédure de l incident est conforme aux phases dujugement oral du Code de procédure civile. Suite à la présentation des preuves, un délai estaccordé aux parties pour la présentation de conclusions.

Article 196. Le jugement

1. Une fois la procédure terminée, le juge rend une décision dans le délai de dixjours pour la résolution de l incident.

2. Le jugement prononcé sur l incident de l article 194 est régi en matière dedépens par les dispositions du Code de procédure civile, tant en matière d impôts que detaxes, qui seront immédiatement exigibles, une fois la sentence définitive, indépendammentde l état dans lequel se trouve le concours.

3. Le jugement prononcé sur l incident de l article 195 est régi en matière dedépens par les dispositions du Code de procédure du travail.

4. Une fois définitifs, les jugements mettent fin aux incidents du concours et ontvaleur de chose jugée.

Chapitre IV. Des recoursArticle 197. Recevabilité des recours et formalités1. Les recours contre les décisions édictées durant le concours sont instruits dans

la forme prévue par le Code de procédure civile, avec les modifications indiquées ci-après etsans préjudice de ce que dispose l article 64 de cette loi.

2. Contre les ordonnances et les arrêts édictés par le juge du concours, seul estpossible le recours de « reposición »10, sauf si la loi exclut ce type de recours ou en admet

autres.

3. Contre les décisions faisant suite à des recours de « reposición », ainsi quecontre les sentences édictées en matière d incidents du concours intentés lors de la phasecommune ou de celle du concordat, aucun recours n est possible. Cependant, les partiespeuvent reproduire leur demande à l occasion de l appel le plus proche à condition qu ellesaient formulé une protestation dans un délai de cinq jours.

4. Contre les décisions qui homologuent le concordat, ou celles qui se prononcentsur des incidents intentés postérieurement ou pendant la phase de liquidation, un recours enappel est possible ; le traitement a un caractère prioritaire et se fait dans la forme prévue pourles appels des décisions ordinaires.

5. office ou à la demande d une partie, le juge du concours peut déider, demanière motivée au moment de déclarer la recevabilité de l appel, la suspension des mesuresqui seraient susceptibles d être affectées par sa décision. Sa décision peut faire l objet d unerévision par l Audience provinciale à la demande d une partie qui apparaît dans l écrit quiintroduit l appel ou l opposition à l appel. Dans un tel cas, la requête en révision doit êtretraitée préalablement à l examen de fond de l appel et dans un délai de dix jours suivant laréception des décisions par le tribunal, sans que la sentence qui sera rendue puisse faire l objet

un recours.

6. Un recours en cassation et extraordinaire est possible pour violation à laprocédure, en accord avec les critères d admission prévus par le Code de procédure civile à

10 Recours présenté à l autorité ou tribunal qui vient de statuer sur le litige en question, en lui demandant de bienvouloir reconsidérer sa décision, son jugement.

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encontre des sentences prononcées par les audiences relatives à l approbation ou àexécution du concordat, à la qualification ou à la clôture du concours ou qui traitent et se

prononcent sur des actions mentionnées dans les sections troisième et quatrième.

7. Contre la sentence qui se prononce sur des incidents du concours relatifs à desactions de nature sociale dont la connaissance revient au juge du concours, il existe la voie durecours de « supplique » ou recours gracieux, ainsi que celle les autres recours prévus par leCode du travail, sans qu aucun de ces recours puisse avoir un effet suspensif sur le cours duconcours ni sur aucune de ses phases.

Chapitre V. Registre des décisions judiciaires du concoursArticle 198. Registre publicPar voie réglementaire, une procédure sera mise en place afin que le Ministère de la

justice assure la publicité au registre public des décisions judiciaires prononcées dans lesprocédures de concours, des décisions déclarant les débiteurs coupables et qui décident lanomination ou la déchéance des administrateurs du concours dans les cas prévus par la Loi.

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Titre IX. Des Normes de Droit International Privé

Chapitre Ier. Aspects générauxArticle 199. Des relations entre ordres juridiques

Les normes de ce titre s appliqueront sans préjudice des dispositions du Règlement(CE) 1346/2000 relatif aux procédures d insolvabilité et autres normes communautaires ouconventionnelles qui traitent de la matière.

A défaut de réciprocité ou lorsque se produit un manquement systématique à lacoopération du fait des autorités d un Etat étranger, les chapitres III et IV de la loi ne

appliqueront pas à propos des procédures suivies dans cet Etat.

Article 200. Règle généraleSans préjudice des dispositions des articles suivants, la loi espagnole déterminera les

cas et les effets du concours déclaré en Espagne, ainsi que le suivi et la clôture du concours.

Chapitre II. De la loi applicableSection 1. Procédure principaleArticle 201. Droits réels et réserve de propriété1. Les effets du concours sur les droits réels d un créancier ou d un tiers qui

concernent des biens ou des droits de toute catégorie appartenant au débiteur, y compris lesensembles de biens dont la composition peut varier dans le temps, et qui au moment de

ouverture du concours se trouvent sur le territoire d un autre Etat, seront régis exclusivementpar la loi de ce dernier. La même règle sera applicable aux droits du vendeur à l égard desbiens vendus au débiteur avec réserve de propriété.

2. ouverture du concours du vendeur d un bien avec réserve de propriété qui adéjà été remis et qui au moment de l ouverture du concours se trouve sur le territoire d unautre Etat, ne constitue pas à elle seule une cause de résolution ni de rescision de la vente et

aura pas pour effet d empêcher l acheteur d acquérir sa propriété.

3. Les dispositions des alinéas précédents s entendent sans préjudice des actionsen réintégration qui le cas échéant peuvent avoir lieu.

Article 202. Droits du débiteur soumis à enregistrement

Les effets du concours sur les droits du débiteur qui concernent des biens immeubles,des navires ou des aéronefs assujettis à inscription sur un registre public, s accommodent auxdispositions de la loi de l Etat qui régit le registre.

Article 203. Tiers acquéreurs

La validité des actes de disposition à titre onéreux du débiteur sur des biens immeublesou sur des navires ou aéronefs qui sont assujettis à un enregistrement, réalisés postérieurementà l ouverture du concours sont régis respectivement par la législation de l Etat du territoire surlequel se trouve le bien immeuble ou de celui qui a autorité pour l inscription des navires etdes aéronefs.

Article 204. Droits sur des valeurs, des systèmes de paiement et sur les marchésfinanciers

Les effets du concours sur les droits qui portent sur des valeurs négociablesreprésentées par l inscription sur des comptes seront régis par la loi de l Etat du registre où les

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dites valeurs se trouvent inscrites. Cette norme concerne tous registres de valeurs reconnuspar la loi, y compris ceux tenus par des entités financières assujetties à un contrôle légal.

Sans préjudice des dispositions de l article 201, les effets du concours sur les droits etobligations des participants à un système de paiement ou de compensation ou sur un marchéfinancier se verront appliquer exclusivement la loi de l Etat appliqué à un tel système oumarché.

Article 205. Compensation1. ouverture du concours n aura pas de répercussion sur le droit d un créancier

à la compensation lorsque, dans des situations d insolvabilité, la loi qui régit la créanceréciproque du débiteur le permet.

2. Les dispositions de l alinéa précédent s entendent sans préjudice des actions enréintégration qui peuvent avoir lieu le cas échéant.

Article 206. Contrats sur des immeublesLes effets du concours sur les contrats qui ont pour objet l attribution d un droit à

usage ou à l acquisition d un bien immeuble seront régis exclusivement par la loi de l Etatoù celui-ci se trouve.

Article 207. Contrats de travailLes effets du concours sur les contrats de travail, ainsi que sur les relations de travail,

seront régis exclusivement par la loi de l Etat applicable au contrat.

Article 208. Actions en réintégration

exercice d actions en réintégration sous le couvert de cette loi ne sera pas possiblelorsque le bénéficiaire de l acte dommageable pour la masse active apporte la preuve qu untel acte est assujetti à la loi de l autre Etat qui ne permet en aucun cas sa contestation.

Article 209. Jugements déclaratifs en cours

Les effets du concours sur les jugements déclaratifs en cours qui se réfèrent à un bienou un droit de la masse, seront soumis exclusivement à la loi de l Etat où la procédure est encours.

Section 2. De la compétence territoriale

Article 210. Règle généraleA l exception des dispositions de la présente section, le concours territorial est régi par

les mêmes normes que celles qui sont applicables au concours principal.

Article 211. Hypothèses de concours

La reconnaissance d une procédure étrangère principale doit permettre l ouverture enEspagne d un concours territorial sans qu il soit nécessaire d examiner à nouveau

insolvabilité du débiteur.

Article 212. Qualité pour agir

Sont en mesure de solliciter la déclaration du concours territorial :1. Toute personne ayant qualité pour solliciter la déclaration du concours

conformément à cette loi.

2. Le représentant de la procédure principale étrangère.

Article 213. Portée d un concordat avec les créanciers

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Les limitations des droits des créanciers provenant d un concordat à l occasion d unconcours territorial, telles que les remises et les reports d échéance, n auront d effets à l égarddes biens du débiteur non concernés par le concours que s il existe un accord avec l ensembledes créanciers intéressés.

Section 3. Des règles communes aux deux procéduresArticle 214. Information des créanciers à l étranger1. Une fois le concours ouvert, l administration du concours est tenue d informer

immédiatement les créanciers connus qui ont une résidence habituelle, un domicile ou unsiège à l étranger, si les livres et documents du débiteur les révèlent ou pour toute autre raisonqui résulterait du concours.

2. information doit comprendre l identification de la procédure, la date deordonnance d ouverture, le caractère principal ou territorial du concours, les données

personnelles du débiteur, les effets sur les pouvoirs d administration et de disposition dupatrimoine du débiteur, l appel aux créanciers, y compris à ceux qui bénéficient d un droitréel, le délai pour la déclaration des créances à l administration du concours et lescoordonnées postales du tribunal compétent.

3. information est donnée par écrit, par un courrier individualisé, sauf si le jugedécide d une forme différente mieux adaptée aux circonstances de l espèce.

Article 215. Publicité et enregistrement à l étranger

1. Le juge, d office ou à la demande d un intéressé, peut décider que soit publié lecontenu essentiel de l ordonnance d ouverture du concours dans tout Etat étranger au bénéficedes intérêts du concours, en conformité avec les modalités de publication prévues par cet Etaten matière d insolvabilité.

2. administration du concours peut solliciter la publication à l étranger deenregistrement de l ordonnance de déclaration, ainsi que celle d autres actes de la procédure

lorsque de telles mesures se justifient dans l intérêt du concours.

Article 216. Paiement du débiteur à l étranger

1. Le paiement effectué au débiteur à l étranger par un créancier ayant sarésidence habituelle, son domicile ou siège à l étranger, n aura pour effet de libérer que celuiqui agirait en méconnaissant l ouverture de la procédure de concours en Espagne.

2. Sauf preuve contraire, l ignorance de l existence de la procédure est présuméeseulement dans le cas où le paiement a eu lieu avant que n intervienne la publicité sur

ouverture du concours mentionnée à l alinéa 1er de l article précédent.

Article 217. Déclaration des créances1. Les créanciers qui ont leur résidence habituelle, domicile ou leur siège à

étranger sont tenus de déclarer leurs créances à l administration du concours conformémentaux dispositions de l article 85.

2. Tout créancier peut déclarer sa créance dans toute procédure ouverte enEspagne, qu elle soit principale ou territoriale, indépendamment de la déclaration dans uneprocédure d insolvabilité ouverte à l étranger.

Article 218. Restitution et imputation

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1. Le créancier qui, suite à l ouverture d un concours principal en Espagne,obtient le paiement total ou partiel de sa créance à la charge des biens du débiteur situés à

étranger ou à l occasion d une saisie sur ces biens, est tenu de restituer à la masse ce qu il aobtenu, sans préjudice des dispositions de l article 201.

2. Lorsque l Etat où se trouvent les biens ne reconnaît pas le concours déclaré enEspagne ou si les difficultés de localisation et de réalisation de ces biens le justifient, le jugepeut autoriser les créanciers à accélérer l exécution individuelle à l étranger, avec

application, dans tous les cas, de la règle de l imputation prévue à l article 229.

Article 219. Langues1. information prévue à l article 214 sera donnée en langue espagnole et s il y a

lieu dans l une des autres langues officielles de l Espagne. Néanmoins, doivent figurer enentête du texte, en français et en anglais, la formule « Convocation pour la présentation descréances. Délais applicables ».

2. Les créanciers ayant une résidence habituelle, un domicile ou siège à l étrangersont tenus de présenter la déclaration écrite de leurs créances en langue espagnole, ou dans lalangue officielle propre de la communauté autonome où siège le juge du concours. Si uneautre langue est utilisée, l administration du concours a la possibilité d exiger postérieurementune traduction en espagnol.

Chapitre III. De la reconnaissance de procédures étrangères d’insolvabilitéArticle 220. Reconnaissance de la décision d ouverture1. Les décisions judiciaires étrangères qui déclarent l ouverture d une procédure

insolvabilité sont reconnues en Espagne à travers la procédure de l exequatur régie par leCode de procédure civile, à condition que les conditions suivantes soient réunies :

1°. La décision doit concerner une procédure collective fondée sur l insolvabilité dudébiteur en vertu de laquelle ses biens comme ses activités sont soumis au contrôle et à lasupervision d un tribunal ou d une autorité étrangère en vue de sa réorganisation ou de saliquidation.

2°. La décision doit être définitive en vertu de la loi de l Etat d ouverture de laprocédure.

3°. La compétence du tribunal ou de l autorité qui a mis en uvre la procédureinsolvabilité doit être fondée sur l un des critères mentionnés à l article 10 de cette loi.

4°. La décision ne doit pas avoir été prononcée en absence du débiteur ou, en toutehypothèse, elle ne doit pas avoir été précédée de la remise ou de la notification d uneassignation ou d un document équivalent, dans la forme et dans les délais suffisants pour aireopposition.

5°. La décision ne doit pas être contraire à l ordre public espagnol.2. La procédure étrangère d insolvabilité est reconnue :

1°. Comme procédure étrangère principale, si elle est en cours dans l Etat où ledébiteur a son centre d intérêt principal.

2°. Comme procédure étrangère territoriale, si elle est en cours dans l Etat où ledébiteur possède un établissement ou s il s agit d un territoire où il existe un lieu raisonnablede nature équivalente, comme celui où il existe des biens affectés à une activité économique.

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3. La reconnaissance d une procédure étrangère principale n empêche pas l ouvertureen Espagne d un concours territorial.

4. application de l exequatur peut être suspendue si la décision du juge d ouvrirune procédure d insolvabilité fait l objet dans l Etat d origine d un recours ordinaire ou si ledélai de contestation n a pas expiré.

5. Les dispositions de cet article n ont pas pour effet d empêcher la modification oula révocation de la reconnaissance de la décision si l on apporte la preuve de l atteinte ou de ladisparition des motifs qui lui ont servi de fondement.

Article 221. Administrateur ou représentant étranger1. La personne ou organe qui justifie de sa condition d administrateur ou de

représentant d une procédure étrangère, y compris si sa désignation n est que provisoire, a lepouvoir d administrer, de contrôler la réorganisation ou la liquidation des biens ou activitésdu débiteur. En outre, ladite personne ou organe a compétence pour agir comme représentantde la procédure.

2. La nomination de l administrateur ou du représentant est prouvée par une copiecertifiée de l original de la décision le désignant ou par le biais d un certificat délivré par letribunal ou par l autorité compétente conformément aux conditions requises à cet effet enEspagne.

3. Une fois la procédure étrangère principale reconnue, l administrateur ou lereprésentant sont tenus de :

1°. Donner à la procédure la publicité équivalente à celle ordonnée par l article 23 decette loi, lorsque le débiteur possède un établissement en Espagne.

2°. Solliciter des registres publics compétents les inscriptions obligatoiresconformément à l article 24 de cette loi.

3°. Les dépenses occasionnées par les mesures de publicité seront garanties paradministrateur ou représentant et mises ensuite à la charge de la procédure principale.

4°. Une fois reconnue la procédure étrangère principale, son administrateur oureprésentant peut exercer ses compétences conformément à la loi de l Etat où elle est ouverte,sauf si elles sont incompatibles avec les effets d un concours territorial déclaré en Espagne ouavec les mesures provisoires adoptées à la suite d une demande d ouverture de concours.Dans tous les cas, il en est ainsi si ces compétences sont contraires à l ordre public.

Dans l exercice de ses pouvoirs, l administrateur ou représentant est tenu de respecterla loi espagnole, en particulier en ce qui concerne les modalités de réalisation des biens etdroits du débiteur.

Article 222. Reconnaissance d autres résolutions1. Une fois que l exequatur de la décision d ouverture a été obtenu, toute autre

décision prononcée à l occasion de la procédure d insolvabilité qui trouve un fondement dansla législation du concours sera reconnue en Espagne sans qu une procédure ultérieure soitnécessaire, à condition que les dispositions mentionnées à l article 220 soient réunies. Lacondition de remise préalable ou de notification de l assignation ou de tout autre documentéquivalent est exigible, en outre, à l égard de toute autre personne distincte du débiteur quiaurait été impliquée dans la procédure étrangère d insolvabilité.

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2. En cas d opposition à la reconnaissance, toute personne intéressée peutsolliciter qu elle soit déclarée à titre principal par la procédure de l exequatur régie dans leCode de procédure civile.

Si la reconnaissance de la décision judiciaire étrangère donne lieu à la voie deincident lors d une affaire en cours, le juge ou le tribunal compétent est celui qui est

compétent au fond.

Article 223. Effets de la reconnaissance1. A l exception des cas prévus par les articles 201 à 209, les décisions judiciaires

étrangères reconnues ont pour effet de produire en Espagne les effets qui leur sont attribuéspar la loi de l Etat d ouverture de la procédure.

2. Les effets d une procédure territoriale étrangère se limiteront aux biens etdroits qui, au moment de sa déclaration, sont situés sur l Etat où est ouverture la procédure.

3. Dans le cas d ouverture d un concours territorial étranger, les effets de laprocédure étrangère sont régis par les dispositions du chapitre IV de ce titre.

Article 224. ExécutionLes décisions judiciaires étrangères ayant un caractère exécutoire en vertu de la loi de

Etat d ouverture de la procédure où elles ont été édictées, nécessiteront le recours àexequatur pour leur exécution en Espagne.

Article 225. Réalisation en faveur du débiteur1. Le paiement réalisé en Espagne d un débiteur soumis à une procédure

insolvabilité ouverte dans un autre Etat, qui selon celui-ci nécessite l intervention deadministrateur ou du représentant désigné dans la procédure, n aura pour effet de libérer que

celui qui l aurait effectué en méconnaissance de l existence de la procédure.

2. Sauf preuve contraire, la méconnaissance de l existence de la procédure estprésumée lorsque celui qui a effectué le paiement l a réalisé avant que ne soit donné à

ouverture de la procédure d insolvabilité étrangère la publicité ordonnée par l alinéa 3 dearticle 221.

Article 226. Mesures conservatoires

1. Les mesures conservatoires adoptées avant l ouverture de la procédureprincipale d insolvabilité à l étranger par le tribunal compétent pour l ouverture, pourront êtrereconnues et exécutées en Espagne à condition d obtenir préalablement l exequatur.

2. Avant la reconnaissance d une procédure étrangère d insolvabilité, à lademande de l administrateur ou représentant, conformément à la loi espagnole des mesuresconservatoires peuvent être adoptées. Il s agit essentiellement de :

1°. Paralyser toute mesure d exécution sur des biens du débiteur ;2°. Charger l administrateur ou le représentant étranger ou toute autre personne

désignée lors de l adoption de la mesure, de l administration ou de la réalisation des bienssitués sur le territoire espagnol qui, en raison de leur nature ou en fonction des circonstances,sont périssables, susceptibles d être endommagés gravement ou de subir une diminutionconsidérable de leur valeur.

3°. Suspendre l exercice des pouvoirs de disposition, d aliénation du débiteur.Si la demande de mesures conservatoires a précédé celle de reconnaissance de la

décision d ouverture de la procédure d insolvabilité, la décision qui les adopte doit

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conditionner leur maintien à la présentation de cette dernière demande dans un délai de vingtjours.

Chapitre IV. De la coordination entre procédure d’insolvabilité parallèlesArticle 227. Obligations de coopération1. Sans préjudice du respect des normes appliquées dans chacune des

procédures, l administration du concours déclaré en Espagne et l administrateur ou lereprésentant d une procédure d insolvabilité étrangère concernant le même débiteur etreconnue en Espagne, seront soumis à une obligation de coopération réciproque dans

exercice de leurs fonctions, sous le contrôle des juges, tribunaux ou autorités compétentsrespectifs. Le refus de coopérer de l administrateur ou du représentant, ou du tribunal ou de

autorité étrangers, aura pour effet de libérer de cette obligation les entités espagnolescorrespondantes.

2. La coopération pourra consister notamment en :

1°. L échange, par tout moyen opportun, d informations susceptibles d être utiles àautre procédure, sans préjudice du respect obligatoire des normes relatives au secret ou à la

confidentialité des données qui font l objet de l information.

Dans tous les cas, l obligation d information de tout changement important dans laprocédure demeure, y compris celle qui porte sur la nomination de l administrateur ou dureprésentant, ainsi que celle qui est relative à l ouverture dans un autre Etat d une procédure

insolvabilité à propos du même débiteur.

2°. La coordination de l administration et du contrôle ou de la supervision des biens etdes activités du débiteur.

3°. L approbation et l application par les tribunaux ou autorités compétents d accordsen matière de coordination entre procédures.

3. administration du concours de la procédure territoriale dont l ouverture aété déclarée en Espagne, est tenue de faciliter la présentation, en temps opportun, depropositions de concordat, de plans de liquidation ou de toute autre forme de réalisation desbiens de la masse active ou de paiements des créances, à l administrateur ou au représentantde la procédure étrangère principale.

administration du concours de la procédure principale déclarée en Espagne est enmesure de réclamer les mêmes mesures que celles prises dans toute autre procédure ouverte à

étranger.

Article 228. Exercice des droits des créanciers

1. Dans la mesure où le permet la loi applicable à la procédure d insolvabilitéétrangère, son administrateur ou son représentant pourront communiquer dans le concoursouvert en Espagne, et conformément aux dispositions de cette loi, les créances reconnues dans

autre procédure. Sous les mêmes conditions, l administrateur ou représentant pourrontparticiper au concours au nom des créanciers dont ils auront communiqué les créances.

2. Dans une procédure d insolvabilité étrangère, principale ou territoriale,administration du concours de la procédure déclarée en Espagne pourra présenter les

créances admises sur la liste définitive des créanciers, à condition que la loi applicable à cetteprocédure le permette. Sous les mêmes conditions, l administration du concours ou la

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personne désignée par elle, pourra participer à la procédure au nom des créanciers dont lescréances auront été présentées par ses soins.

Article 229. Règle de paiementLe créancier qui obtient dans une procédure d insolvabilité étrangère le paiement

partiel de sa créance ne pourra prétendre, dans le concours ouvert en Espagne, à aucunpaiement additionnel tant que les autres créanciers de même rang et de même catégorie quelui n auront pas obtenu le paiement d un montant équivalent.

Article 230. Excédent de l actif de la procédure

Sous condition de réciprocité, l actif restant lors de la clôture d un concours ou d uneprocédure territoriale pourra être mis à disposition de l administrateur ou du représentant de laprocédure principale étrangère reconnue en Espagne.

L organe d administration du concours principal ouvert en Espagne sera en mesure deréclamer l application de la même mesure dans toute autre procédure ouverture à l étranger.