33
? recherche savoir(s) faire-savoir Revue du livre et de la lecture en Limousin publiée par ALCOL - Centre régional du livre en Limousin 25 4,50 MACHINE à FEUILLES

MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

?recherche savoir(s)

faire-savoir

Revue du livre et de la lecture en Limousin publiée par ALCOL -Centre régional du livre en Limousin n° 25

4,50 €

MACHINE à FEUILLES

Page 2: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Dans les dossiers de Machine à feuilles,nous interrogeons différents domaines et métiers

du livre et de l’écrit. Il nous a paru intéressant,dans celui-ci, d’aborder quelques facettes du

monde de la recherche : exemples de sonorganisation en Limousin notamment, de ses

productions et de ses transformations en savoirsconstitués. Les publications alors classées en

« essais » ou « documentaire » couvrent tous leschamps du savoir. D’autres modalités de

transmission et de partage existent(expositions, rencontres…).

Comme pour le numéro sur l’animation, nousespérons aussi (faire) découvrir des lieux institutionnels

qui ont leur vocabulaire, leurs spécialités, leursfrontières qu’il est important d’identifier pour avoir le

désir de s’en affranchir.Êtes-vous littéraire ou scientifique?

Ni l’un ni l’autre ; l’un et l’autre?Vous avez alors peut-être la chance de ne pas avoir une

vision binaire des choses et du monde !

Marie-Laure Guéraçague, directrice d’ALCOL- Centre régional du livre en Limousin

ÉDITO

À l’heure du bouclage de la revue, nousapprenons le décès de notre ami PascalBrouillaud, trésorier du CRL en Limousin etdéfenseur infatigable de la librairieindépendante.Que sa famille et ses proches reçoivent icinotre profonde sympathie.

Tout d’abord, je tiens à présenter toutes nos excuses à nosabonnés et à nos adhérents pour le retard de ce numéro deMachine à feuilles dû, en partie, au déménagement de noslocaux, mais aussi à la difficulté de réunir une équipe éditorialeconséquente autour des permanents du CRL. La vie d’uneassociation ne peut être active que si elle est organiséeautour d’adhérents nombreux et prêts à s’investir dans lesactivités qui y sont développées à leur service.C’est pourquoi en cette année du vingtième anniversaire denotre association, je formule le souhait que le nombre denos adhérents puisse doubler, cela peut paraître beaucoup,mais en fait ce n’est rien si tous ceux pour qui nousœuvrons tout au long de l’année veulent bien se mobiliseret participer à notre développement. Cette nouvelleannée sera également une année élective qui verra lerenouvellement de l’ensemble du Conseil d’administration,lors d’une Assemblée générale que nous souhaitonsréussir pleinement avec vous tous.Depuis la fin du mois d’octobre, vous avez pudécouvrir le nouveau site du CRL,www.crl-limousin.org entièrement refait par FrançoisProthée, que je remercie ici pour son excellenttravail. Il est à votre disposition pour que vous ytrouviez toutes les informations dont vous avezbesoin, et nous sommes à votre écoute pour lefaire évoluer et l’enrichir. Faites-nous part devos nouvelles activités autour du livre, deschangements qui ont pu survenir dans votremaison d’édition, votre librairie ou votrebibliothèque afin que nous puissions lesmettre à jour. Ce site sera, avec Machine àfeuilles, un important moyen decommunication entre nous si nous savons lefaire vivre et nous l’approprier.Dans ce nouveau numéro, vous allezdécouvrir toute la richesse de la Rechercheen Limousin et en particulier del’Université de Limoges. J’espère que salecture vous ouvrira de nouveaux horizonset nous permettra de débattre, dans unprochain numéro sur les perspectives dulivre et des nouvelles technologies del’information.Bienvenue à Elisa Charpantier qui arepris les missions d’Axelle Roze, encongé de maternité et qui est denouveau maman. Tous nos meilleursvœux au bébé et à sa maman, maisaussi à vous tous à qui je souhaiteune excellente année 2007 et debeaux projets à réaliser.

Jean-Pierre JacquetPrésident d'ALCOL-CRL

en Limousin

LE MOT DU PRÉSIDENT

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

3

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

2

Machine à feuilles n° 25

janvier 2007

Publié par ALCOL -CRL en Limousin

Association limousine de coopération pour le livre -

Centre régional du livre en Limousin

13, bd Victor-Hugo

87000 Limoges

Tél. 0555 774749

fax 0555 10 9231

e-mail : [email protected]

Site Internet : www.crl-limousin.org

Directeur de publication :

Jean-PierreJacquet

Rédactrice en chef :

Marie-Laure Guéraçague

Coordination :

Marie-Laure Guéraçague

et Olivier Thuillas

Mise en page :

Terre-lune* communication

Imprimeur :

Lavauzelle graphic, Panazol

ISSN : 1286-9228

Dépôt légal : janvier 2007

Ont participé à ce numéro :• Pierre Bacle

• Nelly Bourgeois

• Le CESR (Conseil Economique et

Social Régional) du Limousin

• Le Centre de Promotion

du livre de Jeunesse

• Eric Chauvier

• Michel Cogné

• Claire Douady

• Sylvie Dreyfus

• Olivier Durif

• Huguette Faucher

• Jacques Fontanille

• Eva Fuentes

• Marie-Laure Guéraçague

• Jean-Pierre Jacquet

• Joëlle Jezierski

• Marie-France Houdart

• Jacqueline Hoareau-Dodineau

• Marie Jude

• Isabelle Klock-Fontanille

• Laurent Lehoucq

• François Mazeaufroid

• Florence Mirouse

• Jean Moyen

• Monique Pauzat

• Jean-Michel Ponty

• Arlette Pragout

• François Prothée

• Thierry Samain

• Bernard Stiegler

• Jean-Luc Terradillos

• Olivier Thuillas

• Florence Usclat

• Lydie Valero

couverture :terre-lune* communication.

ALCOL -CRL en Limousin est principalement financée par le ministère de laCulture et de la Communication, Direction régionale des affaires culturelles du Limousin et par la Région Limousin.Elle reçoit le soutien de la Direction régionale des services pénitentiaires, de laJeunesse, des Sports et de la Vie Associative, du ministère de l’Éducation nationaleet des Conseils généraux de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne.

2 • Sommaire.

3 • Édito.

4 • Marque-page d’ALCOL-Centre régional du livre en Limousin.

6 • Marque-page.

RECHERCHE - SAVOIR - FAIRE SAVOIR

8 • Avant-propos.

10 • L’Université est vraiment ancrée dans le tissu régional.

13 • Présentation du 7e Programme européen cadre de rechercheet de développement 2007-2013

14 • Le Conseil économique et social régional du Limousin.

16 • 4 grands instituts de recherche pour l’Université de Limoges.

17 • Une dynamique autour des supports d’écriture.

18 • Conversations avec le temps.Une petite université du temps en Seine-Saint-Denis

19 • Renouer avec la tradition encyclopédique.Les collections du département Sciences et techniques de la Bibliothèquenationale de France (BNF).

21 • Lieux de recherche ouverts au public.

22 • Les associations de chercheurs en histoire en Limousin.

26 • « Revenir à Lacombe… »

29 • Comment un parcours théorique se construit autrement en multimédia?

30 • «Couvrir tous les champs disciplinaires de l’Université de Limoges,telle est notre vocation »

33 • Ne pas concevoir la culture scientifique comme un domaine séparéde la culture.

34 • Les documentaires font l’école buissonnière.

36 • Science et adolescence. La revue Lecture jeune.La transmission de la culture scientifique.

37 • L’Université de Limoges, pionnière pour la mise en ligne des thèses.

38 • Les activités de recherche sont visibles.Les Archives ouvertes et l’édition en ligne à l’Université de Limoges.

39 • Récréascience, c’est le plaisir de comprendre!

40 • « De fleurs et de sang ». Parcours d’un herbier napoléonien.

42 • La Bibliothèque nationale de France aux rendez-vous de l’Histoire de Blois.

44 • Les oreilles du savoir.

45 • « Les savoirs sont le trésor légué par ceux qui sont morts, et à partir de quoile corps social peut faire corps, c'est-à-dire projeter et désirer un avenir ».

46 • L’anthropologue remet l’humain au centre d’un monde devenu trop technicien.

48 • Conjuguons savoir-faire et savoirs théoriques.

49 • Abonnement.

51 • Feuilles reçues en Machine.

60 • Feuilles lues.

64 • Machin & machine.

S OM

MAI

RE

Page 3: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Commissions de soutien à l’édition : bilan pour l’année 2006.

Les commissions « Création » et « Savoirs » du Centre régional du livre en Limousin ontexaminé cette année 60 manuscrits (33 pour les « Savoirs » et 27 pour la « Création »)présentés par 33 structures éditrices différentes. 41 projets ont reçu un avis favorable, soit68 % des manuscrits proposés. Ces avis ont été transmis à la DRAC et au Conseil régional duLimousin qui s’appuient sur nos commissions d’experts pour soutenir financièrement leséditeurs qui les sollicitent. Les ouvrages suivants ont reçu un avis favorable de noscommissions (en gras les ouvrages qui nous sont parvenus au 1er décembre 2006) :

> COMMISSION « SAVOIRS » :• Le Communisme rural en France : le Limousin et la Dordogne de 1920 à 1939, de Laird Boswell, Pulim,

2006, 28 €.

• Limousin médiéval : Le temps des créations, de Bernadette Barrière, Pulim, 2006, 42 €.

• Églises et autorités : Études d’histoire de droit canonique médiéval, de Brigitte Basdevant-Gaudemet,

Pulim, 2006, 35 €.

• Regards sur la truphè étrusque, d’Yves Liébert, Pulim, 2006, 25 €.

• Le Limousin : Pays et identités, sous la direction de Jean Tricard, Philippe Grandcoing et Robert

Chanaud, co-édition Rencontre des historiens du Limousin/Pulim, 2006, 35€.

• L’intégration des Mauges à l’Anjou au XIe siècle, de Teddy Véron, Pulim.

• Jean Blanzat : de l’héritage à l’hérésie, de Christine Lagarde-Escoffier, Pulim.

• Le Traitement Ludovico, de Gianfranco Marrone, Pulim.

• Mémoires de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, tome 51,

périodique publié par la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse.

• Un Robin des bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou (XIXe-XXe siècles), de

Philippe Grandcoing, Culture & et Patrimoine en Limousin, Collection « Patrimoine en poche », 2006, 21€.

• Seigneuries et châteaux forts en Limousin, tome 1, de Christian Rémy, Culture & et Patrimoine en

Limousin, Collection « Regards », 2006, 39 €.

• Une histoire des ostensions en Limousin, de Jean-Marie Allard et Stéphane Capot, Culture & et

Patrimoine en Limousin, Collection « Patrimoine en poche ».

• Travaux d’archéologie limousine n° 26, périodique publié par Archéologie en Limousin.

• Archives en Limousin n° 27, périodique publié par l’association Archives en Limousin.

• Ventadour : passé, présent, avenir, publié par Carrefour Ventadour.

• Télémillevaches : la télévision… qui se mêle de ceux qui la regardent, de Samuel Deléron, Michel Lulek

et Guy Pineau, éditions REPAS, 2006, 15 €.

• Les Emaux peints limousins au cœur des arts décoratifs à la Renaissance, collectif sous la direction de

Véronique Notin, Musée municipal de l’Évêché, 2006.

• Sous les Drapeaux, tome 2 (1870-1939), collectif, édité par Mémoire du canton de Nieul.

• Résidences du pouvoir…, collectif, publié par le Centre d’archéologie médiévale du Languedoc.

• Bréjaude et clafoutis, de Régine Rossi-Lagorce et Marie-France Houdart, Maïade éditions, 2006, 24€.

• L’Innovation dans l’agriculture en Limousin, sous la direction de Philippe Grandcoing, éditions Les Monédières.

• Bulletin n° 134, publié par la Société archéologique et historique du Limousin.

• Enfances juives : Limousin, Dordogne, Berry : Terres de refuge (1939-1945), sous la direction de Pascal

Plas et Michel Kiener, éditions Lucien-Souny, 2006, 24 €.

> COMMISSION « CRÉATION » :• Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit.

• L’Ombre de l’amour, de Marcelle Tinayre, Maiade éditions.

• Claustrophobie des agitations intérieures, d’Haris Reskanovic, éditions Dernier Télégramme.

• L’Éternité, de Christophe Manon, éditions Dernier Télégramme, 2006, 10 €.

• Transport visage découvert, de Lucien Suel, éditions Dernier Télégramme, 2006, 5 €.

• Cocorico, d’Havranek et Lida, édité par les Amis du père Castor.

• De l’achillée jaune à la yèble violette, de Denise Le Dantec et Jean Paul Ruiz, édité par Jean Paul Ruiz.

• Terres d’Egypte, de Denise Le Dantec et Jean Paul Ruiz, édité par Jean Paul Ruiz.

• De la lecture, de Siegfried Plümper-Hüttenbrink, collection La main courante.

• L’Habit, de Danièle Alméras, éditions Lucien-Souny.

• Est-ce si loin ?, de L.W. David et P. Bertin, éditions du Huitième jour.

• Carnets de Chaminadour n° 1, édités par l’association des lecteurs de Marcel Jouhandeau et des amis

de Chaminadour, 2006.

• L’Indicible frontière n° 9, édité par L’Indicible frontière.

• Lucette Boyer pure Aubrac, de Max Eyrolle, éditions Le bruit des autres, 2006, 8 €.

• Choses naturelles, de Jean Mailland, éditions Le bruit des autres.

• Io (tragédie), de Kossi Efoui, éditions Le bruit des autres, 2006, 10 €.

• Animal fragile (le galop du girafon), de Filip Forgeau, éditions Le bruit des autres, 2006, 7 €.

• Pas toutes urbaines, de Claude Chanaud, éditions Le bruit des autres, 2006, 17 €.

• Cronicas d’auras / Chroniques contemporaines, d’Yves Lavalade, IEO du Limousin.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

5M

ARQU

E-PA

GE

MAR

QUE-

PAGE

MAR

QUE-

PAGE

MAR

QUE-

PAGE D’AL

COL-

CENT

RERÉ

GION

ALDU

LIVR

EEN

LIM

OUSI

N

Culture en prison : où en est-on ?

400 personnes réunies à Valence durant 2 jours se sont posé une seule et mêmequestion : où en sommes-nous de l'action culturelle en milieu pénitentiaire ? Cesjournées, à l'initiative du Ministère de la culture et de la communication et duMinistère de la justice et organisées par la Fill, ont été un temps d'échange, deréflexions et de propositions entre tous les acteurs de cette politique commune :comment la culture traverse-t-elle la peine ? De quelle manière s’inscrit-elle dans leparcours d’insertion des personnes détenues? Comment les deux ministèresintègrent-ils ces actions dans leur politique respective? Les actes de cesrencontres reprennent l'intégralité des échanges tenus lors des assembléesplénières et des ateliers. Ils contiennent également le CD (versions audio et vidéo)de la communication du philosophe Bernard Stiegler.

Actes des Rencontres Nationales de Valence (25 et 26 avril 2006), édités par la Fill

(Fédération interrégionale du livre et de la lecture), 223 pages, 22€.

L’ouvrage est disponible auprès de la Fill : 54, boulevard Richard Lenoir 75011 Paris

Tél. : 01 43 57 11 52 / www.fill.fr

21 mai - 3 juin : 11e festival Coquelicontes.

La onzième édition du festival itinérant du conte en Limousin se déroulera cetteannée du 21 mai au 3 juin. Au programme les conteurs et conteuses Lucie ArphantFréhel, Jérôme Aubineau, Cécile Bergame, la Compagnie de l’Arbre rouge(Nathalie de Pierpont et Stéphane Groyne), la Compagnie du Théâtre des mots,Françoise Diep, Jean-Jacques Fdida, Italia Gaeta, Fiona MacLeod, Pascal« Mitsuru » Guéran, Christian Pierron, Renat Sette, Taxi-Conteur et Sylvie Viéville.

Renseignements sur le Festival : Elisa Charpantier, 05 55 77 49 99 et les trois

bibliothèques départementales de prêt du Limousin.

www.crl-limousin.org fait peau neuve !

Le site internet du CRL en Limousin a été entièrement remanié par notre webmestreFrançois Prothée. Mis à jour très régulièrement, il vous permet d’avoir d’un seul clicle panorama complet des activités de notre association, mais aussi les coordonnéesde professionnels du livre de la région (libraires, éditeurs, bibliothécaires) ou lesdernières parutions des éditeurs et des auteurs du Limousin.

Tout le CRL en Limousin et plus encore sur www.crl-limousin.org

CORRESPONDANCE : Art postal en milieu pénitentiaire :

une exposition et un livre.

En 2006, le CRL en Limousin a travaillé en direction des détenus sur le thème dela correspondance en proposant aux quatre établissements pénitentiaires duLimousin (maisons d’arrêt de Limoges, Tulle et Guéret et Centre de détentiond’Uzerche) des ateliers d’art postal.Le résultat est saisissant. À partir de journaux d’actualité, de revues, de publicités,d’invitations et de nombreux autres supports qui circulent tous les jours dans nosmains, les prisonniers, nous ont renvoyé leur image, leur perception, leur vision denotre société. L’acuité du regard, l’humour, mais aussi la poésie, le rêve, lacréativité de ces personnes incarcérées nous frappent d’autant plus que nousn’avons pas l’habitude de les lire, de les entendre. La qualité graphique desproductions (des centaines de cartes réalisées et postées par les prisonniers),conjuguée à la force de leurs messages et à leur charge émotionnelle, devaitconduire à prolonger ce travail par une série d’expositions et par la publicationd’un catalogue. Ce recueil est constitué des travaux de prisonniers réalisés lorsd'ateliers dirigés par Chrystèle Lerisse, Rémy Pénard et Joël Thépault.

Une première exposition de ces cartes est visible du 10 janvier au 2 février 2007 à la

Galerie du CAUE de la Haute-Vienne (1, rue des Allois, 87000 Limoges).

Le livre est disponible en librairie et au CRL au prix de 7 €.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

4M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-4

Page 4: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MANIFESTEN

premières rencontres d’interventions poétiques de Limoges

La poésie action a rendez-vous à Limoges entre le 31 janvier et le 14 mars 2007, sous lahoulette de Laurent Cauwet, père des irremplaçables éditions Al Dante et organisateur régulierde manifestations mettant en avant les écritures poétiques issues des avant-gardes, etnotamment toutes les écritures « hors livres » (poésie sonore, poésie visuelle, poésie concrète,per formance, mail art…). Cette première édition de Manifesten permettra au public de sefamiliariser avec toutes ces formes de poésie par le biais de rencontres, de lectures, deperformances, d’expositions, de projections et d’interventions urbaines. Laurent Cauwet offre àcette occasion une carte blanche à la jeune maison d’édition limougeaude, Dernier Télégrammeet à ses auteurs Edith Azam et Sylvain Courtoux. Les principaux auteurs du catalogue des éditionsAl Dante seront également présents : Julien Blaine, Charles Pennequin, Bernard Heidsieck,Christophe Hanna, Jérôme Bertin, Jacques Sivan… De nombreux partenaires soutiennent etaccueillent cette manifestation multi forme, parmi lesquels l’École nationale supérieure d’art deLimoges-Aubusson, les galeries Olga et La Vitrine ou le Théâtre de l’Union.

e-mail : [email protected] / www.aldante.net

CLEO : nouveau service en ligne de la Société des Gens de Lettres de France.

La Société des Gens de Lettres de France (SGDL) propose depuis plusieurs décennies un servicede dépôts de documents, destiné à offrir aux auteurs une date de création de nature à prouverl’antériorité de leurs œuvres et à faciliter, en cas de contentieux, la preuve de leur paternité.Elle innove aujourd’hui en proposant CLEO, le service en ligne d’empreinte de fichiers sanstransfert de données, en toute sécurité. Horodatée et conservée par la SGDL et l’auteur,l’empreinte numérique permet à ce dernier de revendiquer l’antériorité de création de son œuvre.

SGDL, Hôtel de Massa, 38 rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75 014 Paris

tél. : 01 53 10 12 00 / www.cleo-sgdl.com

Un rapport sur les revues françaises aujourd’hui

Sophie Barluet, déjà auteur d’une étude très complète sur les risques d’extinction de l’édition desciences humaines et sociales (Le Cœur en danger), vient de remettre un rapport intitulé« Les revues françaises aujourd’hui : Entre désir et dérives, une identité à retrouver », rapportremis au Centre national du livre (CNL) en avril 2006. Basée sur l’étude de près de 500 revues(en particulier les 450 qui bénéficient d’un soutien régulier du CNL), cette synthèse de150 pages fait le point sur l’évolution des revues sur ces 20 dernières années. Ouvrant sonétude sur cette question : « Les revues ne seraient-elles plus aujourd’hui que d’obscurs objets deplaisir ? », Sophie Barluet montre notamment que les revues jouent de moins en moins le rôlemajeur qu’elles jouaient auparavant dans la vie intellectuelle, artistique et scientifique.La question de la difficulté pour elles de trouver leur place et de rester un lieu privilégié decréation, de pensée et de liberté est clairement posée, à l’heure où leur diffusion se restreint(70 % des revues aidées en 2005 par le CNL ont une diffusion inférieure à 1000 exemplaires) etoù les librairies ne peuvent ou ne souhaitent plus correctement les accueillir. Sophie Barluetsuggère que l’ère du numérique pourrait à la fois leur donner une meilleure exposition, un publicplus large et une diffusion plus aisée.

Ce rapport est consultable et téléchargeable sur le site du CNL:

www.centrenationaldulivre.fr/Les-revues-francaises-aujourd-hui.html

Vous pouvez également venir le consulter, sur rendez-vous, au Centre régional du livre en Limousin,

13, bd Victor-Hugo, 87000 Limoges.

Les aides à l’édition en région

La Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill) a mené une grande enquête sur les Aides2005 à l’édition en région. Cette enquête est disponible, pour plus de détails, www.fill.fr

54 bd Richard-Lenoir, 75011 Paris

Ou Crl en Limousin - Alcol www.crl-limousin.org

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

7M

ARQU

E-PA

GE

MAR

QUE-

PAGE

MAR

QUE-

PAGE

MAR

QUE-

PAGE

Une nouvelle librairie ouvre à Saint-Yrieix-la-Perche…

Une nouvelle librairie a ouvert ses portes au mois de septembre à Saint-Yrieix-la-Perche. « Pages d’écriture » est une librairie générale qui propose plus de3 000 titres en magasin. Libraire de formation, Catherine Demontpion atravaillé de nombreuses années dans une librairie universitaire du Quartierlatin à Paris avant de rejoindre son pays arédien natal. Apte à vous guider et àvous conseiller pour tous vos achats de livres, elle présente dans sa librairie,outre les nouveautés et les livres de fonds, un important rayon de livres pourla jeunesse ainsi que plusieurs éditeurs de la région. Elle vous accueille avecle sourire du lundi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 19h.

Librairie Pages d’écriture, Catherine Demontpion, 23, rue du marché,

87500 Saint-Yrieix-la-Perche, tél. : 05 55 00 66 96, e-mail : [email protected]

… et une librairie papeterie renaît

à Saint-Léonard-de-Noblat

La « Librairie-papeterie des Écoles », fermée depuis plusieurs mois, ouvre ànouveau au cœur de Saint-Léonard-de-Noblat au début du mois dedécembre 2006. Le nouveau propriétaire, Frédéric Pouzol, compte faire de celieu un espace convivial où les Miaulétous de tous âges pourront se retrouverautour d’animations et de rencontres avec des auteurs. Libraire généraliste,il propose également un grand rayon papeterie/cadeaux ainsi que dumatériel informatique.

Librairie des Écoles, Frédéric Pouzol, 13, rue de la Révolution

87400 Saint-Léonard-de-Noblat

La médiathèque intercommunale du Père Castor

a ouvert ses portes

Déjà plus de 400 inscrits en quelques semaines d’ouverture pour lamédiathèque intercommunale du Père Castor, construite au bord de l’étang deForgeneuve à Meuzac. Ce bâtiment à l’architecture remarquable abrite aussi lecentre de documentation du Père castor, lieu de documentation et derecherche sur les travaux de l’atelier du Père Castor, pionnier de la littératurepour enfants. Les chercheurs peuvent ainsi y trouver à la fois l’ensemble de lacollection des ouvrages du Père Castor publiés depuis 1931 mais aussi unepartie des archives de Paul Faucher (conférences, publications, dessinsoriginaux, correspondances entre l’éditeur et les auteurs/illustrateurs…).

Médiathèque intercommunale du Père Castor, Forgeneuve, 87380 Meuzac

tél. : 05 55 09 99 51 / e-mail : [email protected]

Fondencre : une association littéraire et artistique à Sagnat (23)

Philippe Biget, auteur notamment du Jardin limousin (avec des travaux deJean Corrèze, Alain Benoît éditeur, 2004), partage sa vie entre Paris et levillage creusois de Sagnat. Il vient d’y faire naître une association à vocationlittéraire et artistique, Fondencre, orientée vers trois types d’activités : l’éditionde recueils de poésie contemporaine, de récits, de fictions et d’écrits sur l’art,la diffusion d’œuvres littéraires et artistiques en rapport avec le Limousin etl’organisation de rencontres culturelles. De nombreuses rencontres sont déjàprévues, en particulier autour de l’œuvre du poète Alain Borne (1915-1962) etdu peintre Jean Corrèze.

Fondencre, Philippe Biget, Beaupré, 23 800 Sagnat

tél. : 05 55 89 93 47 / e-mail : [email protected]

HINE

àFE

UILL

ES-

6

Page 5: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Avant-propos

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

9

Fontanille, dans l’entretien qu’il a accepté de nousaccorder pour ce numéro, indique clairement lanécessité de multiplier les occasions de diffusiondes savoirs et les passerelles qui le permettraient.L’exposition sur l’Herbier napoléonien (cf. article deJoëlle Jezierski De fleur et de sang) en sera unetrès belle.

• Le succès des Rendez-vous de l’histoire de Blois,du Festival géographique de St Dié, les universitéspopulaires, de tous les savoirs, l’Heure de la philode la BFM de Limoges, les initiatives de Peuple etculture… montrent que cette soif de savoir est là etque ce sont des structures souvent associatives quipeuvent renouveler le rôle de passeur entrespécialistes et grand public.

• En tant que Centre régional du livre nous nousdevons d’impulser des études capables d’analyseret d’accompagner les bouleversements del’économie et des pratiques culturelles. L’enquêteque vient de terminer le sociologue Bernard LahireLa condition littéraire. La double vie des écrivainscommandée par l’Agence Rhône-Alpes pour le livreet la documentation (ARALD) en est unemagnifique illustration. En Limousin noussouhaiterions solliciter l’équipe du sociologue YvonLamy pour une étude sur l’offre de livre et delecture en zone rurale. Nous sommes aussi deplus en plus amenés à avoir un rôle d’observatoireet de veille. Les orientations de la Fédérationinterrégionale du livre et de la lecture (Fill) pour2007 vont dans ce sens.

• Dans un contexte général et local où la rechercheest un enjeu majeur, il est excitant de découvrir etfaire découvrir la recherche en Limousin, les savoirsde demain, les pôles d’excellence de l’Université,ses partenariats, le rôle important des sociétéssavantes, la créativité de structures comme leCentre de recherche des Arts du Feu et de la Terre(CRAFT), ou la Technopole Ester…

• Il y a une richesse éditoriale incroyable en France surtous les domaines des savoirs. À nous d’accompagnerles bibliothèques et établissements scolaires dansleurs propositions d’animations. En 2007 nousallons réaliser le répertoire des auteurs en Limousin,y figureront tous les domaines d’écriture.

• « Lier le savoir au doute ». Cette très belle formuled’Edgar Morin (cf. article de Jean-Luc Terradillos) quiest la posture fondatrice de tout travail de recherchepourrait s’étendre à beaucoup d’autres domaines…

• Et enfin, s’il est admis que nous sommes passésde l’économie post-industrielle à l’économie desservices et de la connaissance, nous avons tousintérêt à renouveler nos forces pour que ladémocratie de demain ne défaille pas sous le poidsdémesuré qu’aurait pris une oligarchie d’experts.Il faudra plus que des blogs participatifs pour cela.

recherche et les savoirs ?

Parcourront le numéro des coups de cœursur des essais…

• Si nous sommes persuadés que le livredemeure un des vecteurs privilégiés du

savoir, toutes les recherches de vérité etleurs mille chemins entre l’imaginaireet la réalité sont précieuses.

• Nous sommes amenés à élargirnos liens « naturels ». Le Ministèrede la culture, dans le domaine dulivre et de la lecture impulse unepolitique de soutien à lacréation littéraire.Les structures régionales du livrese doivent d’être un relaisprivilégié pour les auteurs et lespartenaires qui lesaccompagnent comme le CNL,la Maison des écrivains. Maisnous devons mieux connaître tousles organismes qui œuvrent dans

tous les domaines. Alcol-CRL enLimousin anime deux commissions

de soutien à l’édition « Création »et «Savoirs », nous devons valoriser

ces autres formes d’écriture.

• Nous ne pouvons nous satisfaire desdonnées sur les pratiques de lecture qui

indiquent que les filles et les femmes lisentsurtout de la fiction et que les garçons et les

hommes lisent surtout des documentaires. Il pourraiten être autrement. Les organisateurs de Lire en fêteet de la fête de la science tentent des rapprochementsqui pourraient être moins timides, Alcol-CRL enLimousin en 2007 aura pour la première fois uneinitiative commune avec Récréasciences grâce auCRDP. Michel Serres a toujours regretté que lesphilosophes ne s’intéressent pas assez aux sciences,que dire des scientifiques sur les littéraires etréciproquement sans parler des sciencesexpérimentales vis-à-vis des sciences humaines.Le président de l’Université de Limoges, Jacques

?

par Marie-Laure Guéraçague.

“Les sciences séparées demeurentmachinales et brutes et les lettres

privées des sciences sont creuses”

Une étudiante d’une Faculté dessciences citée par le Petit Robert.

Pourquoi faire un numéro sur la

?recherche savoir(s)

faire-savoir

heu... moi, j ’préfère

le roman sentimental !

Page 6: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

?M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-10

Olivier Thuillas pour Machine à feuilles : « Quellessont les priorités concernant la recherche au sein del’Université de Limoges? »

Jacques Fontanille : « Il est de tradition à l’Universitéde Limoges d’organiser la recherche autour dequelques grands instituts, au sein desquels s’opèreune véritable synergie des équipements, des moyenset des compétences. Les équipes formant cesinstituts sont pluridisciplinaires et évoluent trèsfavorablement. On note en particulier la capacité deces équipes à se renouveler régulièrement et à faireévoluer les thématiques de recherche et les limitesdisciplinaires. Ces instituts étaient au nombre de cinqet notre objectif était de le réduire à quatre dans lamesure où trois équipes étaient complémentaires,l’une travaillant sur l’environnement et les risquesenvironnementaux, l’autre sur la santé et la troisièmesur la biologie. L’autre grande priorité de l’Universitéen matière de recherche est d’avoir des équipesassociées aux grands organismes nationaux àl’intérieur même de ces instituts. Cette priorité estdéjà réalisée dans trois de nos instituts. Lesassociations avec le CNRS (Centre National de laRecherche Scientifique) comme c’est le cas pourplusieurs équipes d’X-LIM sont essentielles pour nous,de même que l’association avec l’INRA (InstitutNational de la Recherche Agronomique) ou avecl’INSERM (Institut National de la Santé et de laRecherche Médicale).

Michel Cogné : rappelons si vous le voulez ce quesont ces grands instituts, avec, par ordred’importance numérique des équipes et dereconnaissance par les grands organismes: X-LIM -regroupement récent de plusieurs unités CNRS -travaille dans les domaines des micro-ondes, destechnologies de l’information et de la communication,de la photonique, des mathématiques et del’informatique. Il regroupe près de 300 personnes autotal dans une logique pluridisciplinaire. Le deuxièmeinstitut concerne également les sciences durespuisqu’il touche à la céramique et aux matériaux,c’est à la fois un pôle d’excellence de l’Université etde la région Limousin. Ces deux grands ensembles

sont adossés à deux pôles de compétitivité définistout récemment, ce qui leur donne un ancrage encoreplus fort avec le tissu économique local. L’autreensemble qui regroupe deux instituts et qui pourraittrès bientôt se fondre en un seul est celui qu’évoquaitJacques Fontanille à l’instant : c’est l’ensemble deséquipes travaillant sur la biologie, la santé etl’environnement. Le quatrième grand ensemble, quiest caractérisé à Limoges comme dans beaucoupd’autres universités par sa grande diversité, c’estl’ensemble des sciences humaines et sociales, avecplusieurs équipes très bien reconnues au plannational ou international mais travaillant sur desniches de recherches avec des effectifs de chercheursassez réduits. Il est évident que la tendance généraleest à la constitution de grands ensembles dechercheurs travaillant en synergie sur des domainesfacilement identifiables. Le CNRS par exemple,reconnaît désormais surtout des ensembles d’aumoins une centaine de chercheurs. Cette tendanceest générale en France et dans le monde où il n’estpas rare d’avoir un laboratoire unique avec 400 ou500 personnes à l’œuvre. C’est une révolution dans lemonde de la recherche, quand la tradition jusqu’à il ya encore une vingtaine d’années était au petitlaboratoire avec un professeur et quelques chercheursautour de lui. Le but de ces rassemblements est biensûr de permettre l’acquisition de gros équipements deplus en plus coûteux. Cette tendance auregroupement est encouragée par l’Union européennequi accorde plus volontiers ses contrats à de grossesstructures reconnues pour leur excellence dans leurdomaine.

Jacques Fontanille : Pour ce qui concerne les sciencesde l’homme et de la société (SHS), la nécessité detravailler sur des projets transversaux est biencomprise par les équipes de recherche. L’étude parexemple des grands enjeux européens est un thèmequi intéresse à la fois les historiens, les juristes, lesgéographes ou les économistes. Un autre projetcommun aux équipes de cet institut concerne lesinnovations dans les services, donc un projet qui estplus appliqué, plus opérationnel et qui va des servicespublics jusqu’aux services à la personne.

entretien avec Jacques Fontanille et Michel Cogné,

respectivement : président de l’Université de Limoges,

et vice-président du Conseil scientifique de l’Université de Limoges.

L’UNIVERSITÉ EST VRAIMENT ANCRÉEDANS LE TISSU RÉGION

?

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

11

MàF: Le regroupement de ces équipes conduit doncégalement à laisser de côté certains axes derecherches et à mettre sur la touche certainesspécialités?

Jacques Fontanille: C’est ce que nous craignons.En fait, cela soulève deux types de questions, lapremière concerne l’équilibre des territoires: est-ce qu’ilfaut que toutes les spécialités soient présentes sur unmême territoire pour que ce territoire soit vivant? L’autrequestion est plus universelle: comment veiller à ce quetoutes les spécialités de l’intelligence et de la sciencecontinuent à exister et à quel niveau? Or, personne necontrôle cela au niveau européen par exemple. À Limoges,on peut veiller à ce qu’une discipline ne disparaisse pasparce qu’on en a le contrôle, mais au plan national etplus encore au plan international, il n’y a personne pourpiloter tout cela. Si l’anthropologie juridique, par exemple,est trop faible pour se maintenir à Limoges, personne nepeut assurer qu’elle pourra rayonner ailleurs et continuerà vivre. Personne ne surveille ce genre de choses.Le risque est fort de voir peu à peu disparaître desdisciplines au plan national et international, notammenten sciences humaines, car elles n’ont pas suffisammentde débouchés économiques.

Michel Cogné: Cette spécialisation des universités etnotamment des plus petites existe de fait : on sait bienqu’on ne peut plus tout enseigner partout et au plushaut niveau. C’est vrai que l’effet négatif de cettespécialisation c’est le risque de disparition de certainesdisciplines, mais pour une petite université commeLimoges, c’est aussi la possibilité d’être reconnueinternationalement sur des domaines précis, et d’attirerainsi en Limousin des chercheurs et des étudiants quin’y viendraient pas sans ces pôles d’excellence.Quant aux disciplines qui disparaissent, j’ai pu constaterdans ma propre spécialité, la biologie, que leschercheurs spécialisés dans des disciplines anciennesou délaissées deviennent un jour ou l’autre précieux,car rares, comme c’est le cas aujourd’hui des botanistesou des spécialistes de la chimie des protéines.

MàF: Comment ces équipes valorisent-elles leursrecherches? Quelle place la recherche prend-elle sur leterritoire de notre région?

Michel Cogné: L’Université est vraiment ancrée dans letissu régional et nous souhaitons qu’elle le soit encoreplus à l’avenir. La valorisation de la recherche se traduitpar de nombreuses créations d’entreprises et descollaborations fructueuses avec le monde de l’industrie,avec par exemple des chercheurs qui font leur thèse enlien direct avec des process industriels d’entreprises dela région. La création de l’Agence nationale de larecherche (ANR) qui centralise l’ensemble des appels

d'offres destinés aux équipes de recherche renforceencore cette tendance à la valorisation de la recherche.Il ne faut cependant pas oublier que le rôle principald’un laboratoire est de faire de la recherchefondamentale, et que les équipes de recherche nepeuvent ni ne doivent penser leurs travaux qu’en termede recherche appliquée. Ces deux types de recherchedoivent coexister au sein des instituts.

Jacques Fontanille: Du point de vue de l’Université, lavalorisation de la recherche passe avant tout par lesgens qu’elle forme, que ce soit en master ou endoctorat, ce sont ses étudiants qui sont d’abord levéhicule de la valorisation de l’Université. On ne peutpas séparer la valorisation par le biais de la compétencedes diplômés et le traditionnel transfert de technologiedes pôles de recherche vers le tissu économique.Des étudiants qui ont terminé chez nous un cursus enmaster ou en doctorat intègrent régulièrement desentreprises et modifient dans un domaine d’activitédonné les profils d’emploi, les possibilités de débouchésou la nature même du travail qui s’y effectue. On en ades exemples dans les domaines technologiques trèspointus comme les micro-ondes ou la photonique maisaussi en économie du sport. La recherche en elle-mêmepeut produire des connaissances et des savoir-faire quisont susceptibles d’influencer les pratiques profes-sionnelles. Pour l’autre aspect de la valorisation, on alongtemps travaillé pour mettre en œuvre cettevalorisation avec des structures extérieures àl’Université (associations, centre de transfert detechnologies…) et fortement soutenues par lescollectivités territoriales. En Limousin, on a pu compterjusqu’à une douzaine de ces petites structures chargéesde valoriser des compétences universitaires tout enrestant totalement indépendantes de l’Université.Ce mode de valorisation a montré ses limites dans lamesure où il n’intègre pas ou peu la dimensionéconomique de cette valorisation. L’expérience nousmontre maintenant que la manière la plus efficace et laplus durable est la création directe d’entreprises etd’activités intégrées au tissu économique et industriel,entreprises portées par des jeunes sortant del’Université, capables d’innovation et fortement motivés.J’insiste: ce ne sont pas les structures qui font lavalorisation de la recherche, ce sont les jeunes issusdes équipes de recherche qui sont les mieux placéspour mettre en œuvre les innovations technologiquesauxquels ils ont participé. Le projet de l’Université en lamatière est la création d’une seule agence devalorisation de la recherche, qui ferait l’interface avecLimousin Expansion, qui est chargée de son côté decomprendre quelle est la demande des entreprises de larégion en matière de transfert de technologie. LimousinExpansion est tournée vers les entreprises alors quel’agence dont nous souhaitons la création serait tournée

VRAIMENT ANCRÉERÉGIONAL

Page 7: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Le Conseil régional du Limousin a organisé – enpartenariat avec la Délégation régionale à larecherche et à la technologie, l’Université deLimoges, OSEO ANVAR, ERO INFO Centre,CRI Sud-Ouest et Limousin Expansion – 9 journéesd’information, du 13 au 28 novembre 2006 sur lesenjeux des prochains appels à propositions del’Union Européenne en faveur du développement descoopérations scientifiques et technologiquestransnationales sur la période 2007-2013.

Les thématiques furent lessuivantes :

• Présentation du 7e Programme cadre derecherche et de développement 2007-2013et de son lancement

• Technologie de l’information et de lacommunication, nanosciences,nanotechnologies, matériaux et nouvellestechnologies de production

• Infrastructures de recherche,Régions de la connaissance

• Sécurité espace

• Coopération internationale, formation, mobilité

• Environnement – Énergie - Transport

• Santé, alimentation, agriculture etbiotechnologies

• PME et innovation

• Sciences socio-économiques et humaines

Ces journées étaient ouvertes à tous les acteursscientifiques – public et privé – et administratifs dela recherche et de l’innovation (laboratoires,institutions, collectivités).

Pour d’autres informations sur ce nouveauprogramme européen et connaître les acteursrégionaux, contacter le Conseil régional duLimousin : www.region-limousin.fr

?

Si le monde était un villagede 100 personnes

« Le monde compte aujourd’hui6 milliards 300 millionsd’habitants. Mais si on réduisaitle monde à un village, à quoiressemblerait-il ?Si 100 personnes vivaient dansce village? Parmi les habitantsde ce village, 1 va à l’université,2 possèdent des ordinateurs,14 ne savent pas lire…Des sources d’énergie du

village, 20 personnes en consomment 80 % et80 se partagent les 20 % restants ».

Voici deux des nombreuses réponses à lire qui ontla force de frappe de l’inégalité du monde. La miseen page et le graphisme minimaliste japonaisparticipent au choc des chiffres et à la simplicitédu message.

Le point de départ de ce livre, d’abord publié auJapon, fut un mail transmis et retransmis à traversle monde, modifié au gré des destinataires,néanmoins fondé sur des données statistiques etdémographiques sérieuses. Devenu un conteinternet, il a pris la forme d’une lettre ouverte d’unprofesseur à ses élèves…

Marie-Laure

Si le monde était un village de 100 personnes.Sous la direction de Ikeda Kayoko et C. Douglas Lummis.Illustrations de Yamauchi Masumi. Picquier Jeunesse, 2001,bilingue japonais et français.

Préparation du 7E PROGRAMMEEUROPÉEN cadre de recherche etde développement 2007-2013

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

13

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

12

vers l’Université et donc vers lescerveaux. L’idéal serait que cesdeux agences en forment une

seule ou au moins qu’elles soient regroupées sur unmême site.

MàF: Une petite université comme Limoges peutdifficilement penser son avenir sans se tourner vers lesautres régions. Où en est la collaboration interrégionale?

Jacques Fontanille: Signalons tout d’abord quel’Université de Limoges a une tradition de coopérationuniversitaire dans des domaines bien identifiés: enmédecine d’une part, Limoges collabore fortement avecles universités du Grand Sud-Ouest, avec l’exemple ducancéropole auquel nous sommes associés et qui estpiloté depuis Toulouse; en céramique, en biologie etgénétique animale d’autre part, nous avons descollaborations anciennes et solides avec l’Université deClermont-Ferrand. Le mouvement de création des Pôlesde recherche et d’enseignement supérieur (PRES) nousa conduits à imaginer différents scenarii possibles derapprochement. Le seul qui était viable, réalisable etvalorisant pour Limoges était le rapprochement avec lesuniversités du Centre Ouest (Poitiers, La Rochelle,Orléans et Tours), puisque partout ailleurs, Limogesaurait été la cinquième roue du carrosse!

MàF: La recherche universitaire est très mal connuedu grand public en général. Peut-elle et doit-elle mieuxcommuniquer pour se faire connaître du grand public?

Michel Cogné: Il existe en la matière de grandsévénements nationaux annuels, comme la Fête de lascience, qui sont l’occasion pour le grand public de sefamiliariser avec les grands pôles de recherche.L’Université organise également un cycle de conférencespour le grand public ou des journées portes ouvertes.Ce travail de communication est peut-être insuffisant,mais il existe tout de même. Je crois qu’un des biaisde vulgarisation qui fonctionne le mieux, c’est celui quipasse par les enseignants du second degré et desinterventions en milieu scolaire. Chaque fois que j’aiété sollicité par des enseignants de SVT (Sciences etVie de la Terre), l’échange a été vraiment riche,souvent sur des points précis pour lesquels unchercheur peut donner un éclairage nouveau.

Jacques Fontanille : il n’est pas facile pour larecherche de s’adresser au grand public en général. Ilest plus aisé de toucher un public intéressé, cultivé,désireux d’en savoir plus. Je dirais que l’Université faitce qu’elle peut pour se faire connaître, ne serait-ce quepar le biais de sa revue Limousin Université qui estassez largement diffusée. Je crois qu’il nous faut faireplus dans le domaine de la diffusion des savoirs et dela recherche, le fait même que vous posiez la questionl’atteste. Nous avons le projet à moyen terme de créerun pavillon des sciences qui serait une vitrine pour legrand public des spécialités les plus visuelles, les plus« spectaculaires » de la recherche universitaire. Leproblème est, là aussi, qu’il faut pouvoir montrer deschoses, dans la mesure où les disciplines qu’on nepeut qu’expliquer, qui ne sont pas montrablesconcrètement, n’ont que peu de chances de rencontrerun large public. Je crois que l’Université a sa part deresponsabilité dans la diffusion de ses savoirs, mais jecrois que nous sommes aussi dans une société où on

se demande d’abord « à quoi ça sert?» avant de sedemander « comment ça marche?». La vulgarisationscientifique est probablement plus difficile à mettre enœuvre qu’autrefois. Toute découverte concernantl’espèce humaine, l’origine de l’homme et sonévolution intéresse un large public : on peut faireévénement avec des découvertes sur ce sujet ; à côtéde cela, des quantités de découvertes fondamentalespour les chercheurs n’intéressent pas le public. Il nousfaut peut-être adapter la communication scientifique àl’intérêt du public, sachant que cet intérêt estchangeant. Mais communiquer, vulgariser, faire passer,c’est un vrai métier, et ce n’est pas le nôtre. Il fautanalyser les attentes idéologiques ou morales dupublic pour trouver le meilleur biais de vulgarisation.Pourquoi certains secteurs suscitent l’intérêt, d’autresla crainte et d’autres enfin une parfaite indifférence?En ce sens, l’Université manque de passeurs, devulgarisateurs: mais est-ce réellement une mission del’Université? Je n’en suis pas sûr, mais si c’est le cas,il faut donner aussi les moyens pour que cela soit faitcorrectement.

MàF: J’aimerais pour terminer que l’on aborde la partieéditoriale de la diffusion de la recherche à l’Université,et en particulier l’évolution des PULIM (Pressesuniversitaires de Limoges). Quel est l’avenir despublications universitaires à Limoges? Quelle place peutprendre l’édition électronique dans la diffusion de textesréservés à un petit nombre de lecteurs? Certainescollections ne mériteraient-elles pas d’être plus connuesdes lecteurs et des professionnels du livre?

Jacques Fontanille: Nous travaillons à la nécessaireévolution des PULIM. Certains changements sont déjàeffectifs, comme l’organisation des parutions autour decollections identifiables visuellement. D’autre part, nospublications accueillent de plus en plus d’auteursextérieurs à notre Université mais dont les travauxs’inscrivent dans les collections que nous avons créées.C’est un pas important pour une meilleure efficacitééditoriale. Le pas suivant, c’est bien entendu ledéveloppement de l’édition électronique pour lesproductions qui s’y prêtent plutôt, en particulier lesprojets avec une iconographie importante, mais aussitous les textes qui n’ont pas besoin d’un tirageimportant mais simplement d’un lieu où ils soientaccessibles. On sait bien qu’un certain nombre d’actesde colloque ont plus intérêt à être mis en ligne qu’à êtreimprimés pour être vendus à un très petit nombred’exemplaires. De toute manière, la situationéconomique des éditions universitaires dans leurensemble est telle que l’édition électronique est untremplin indispensable et une porte de sortie plusqu’honorable. C’est aux équipes de l’Université, et doncaux différents directeurs de collection, de réfléchir et defaire des choix dans leur politique d’édition. L’éditeur, enl’occurrence les PULIM, n’a pas une grandeindépendance en la matière, il subit la pression deséquipes de recherche et n’a pas la liberté etl’indépendance d’un éditeur traditionnel.L’avenir est donc aux collections bien structurées, plusexigeantes en terme de qualité et plus ouvertes surl’extérieur, avec une complémentarité indispensable avecl’édition en ligne. Le succès de la mise en ligne desthèses (http://www.unilim.fr/scd/) effectué par l’équipedu SCD (Service commun de documentation) est à cetitre, assez exemplaire, et peut créer un appel. n

? •••

Page 8: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

15

Dans le cadre de ses activités et des travauxde la commission « Éducation-Formation »,le Conseil économique et social a rédigé un

rapport sur « La recherche scientifique ettechnologique, un enjeu pour la Région Limousin »qu’il a présenté lors de sa séance plénière du27 octobre 2003.

Outre le rapport complet qui peut être consultéauprès du CES, une synthèse sous forme “PowerPoint” permet de saisir avec une grande clarté ladémarche et les enjeux définis :

1. Ont été consultés des chercheurs, desinstitutionnels (État et Région), des organismesde transfert de technologie et des entrepreneurs.

Le CES a choisi d’axer son analyse sur larecherche dont les résultats peuvent avoir uneinfluence directe et plus ou moins immédiatesur le développement économique, ce qu’onappelle la recherche appliquée.Sont donc particulièrement analysées lesrelations entreprises – laboratoires.La recherche fondamentale n’est pas abordéedans cette étude.

2. La recherche est située dans son articulationeuropéenne, nationale et régionale.

Le CES souligne, à juste titre que le système dela recherche en France est centralisé autourd’organismes de recherche… et territorialiséautour des universités.Question clé : « Quelle pertinence d’une approcheterritoriale/régionale de la recherche… dans unenvironnement scientifique de plus en plusinternationalisé et concurrentiel ? »« Le Limousin ne bénéficie pas d’un secteur derecherche correspondant au poids de la régiondans l’économie nationale. Il accueille seulement0,65 % des effectifs de la recherche publiquefrançaise et reçoit seulement 0,35 % des moyensqui lui sont accordés ». (Des dessins d’humourgrinçant de Pessin ponctuent l’exposé)

3. Présentation de la structuration de la recherche àl’Université de Limoges, ses secteursd’excellence, la présence d’organismes derecherche.

4. Recommandations : développer la présenced’organismes de recherche en Limousin, remédiernotamment à la quasi absence de l’INRA (Institutnational de la recherche agronomique) ;rechercher des points d’ancrage susceptiblesd’attirer des équipes d’organismes nationaux.

5. Situation des partenariats entreprises –laboratoires universitaires au niveau national eten région Limousin, le rôle des chambresconsulaires, organisations professionnelles,services déconcentrés, centre de ressourcestechnologiques.

Recommandations : améliorer l’articulation entreinterfaces généralistes et prestataires spécialisésdans l’intérêt du développement des entreprises parl’innovation ; des docteurs et de leur insertionprofessionnelle ; des laboratoires par la valorisationde leurs recherches.

Conclusion : si actuellement les Régions n’ont pasle pouvoir d’infléchir les stratégies nationales eteuropéennes en matière de recherche, elles ontnéanmoins un rôle de coordination de plus en plusimportant à jouer en intégrant les dimensions infraet supra régionales de la recherche et dudéveloppement technologique.

Synthèse réalisée par Marie-Laure Guéraçague

UE ET SOCIALAL DU LIMOUSIN

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

14

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIALRÉGIONAL DU LIMOUSIN

Le Conseil économique et social régional (CESR)est une assemblée consultative placée auprès du

conseil régional. Le CESR est l’expression de tousles acteurs économiques et sociaux réunis dans une

même assemblée que l’on identifie comme les forcesvives de la région. Il est composé de 65 conseillers

issus des trois dépar tements et désignés par lesorganismes qu'ils représentent. Le président du CESR

est élu pour trois ans. Les conseillers sont désignéspour une durée de six ans.

Le CESR est obligatoirement saisi (saisine) parl’exécutif régional sur les documents budgétaires et les

schémas d’aménagement du territoire et de servicescollectifs régionaux. Ces avis constituent un outil d'aide

à la décision pour les conseillers régionaux. Parailleurs, le président du Conseil régional et le préfet de

Région peuvent lui demander d’émettre un avis ou deréaliser une étude sur tout projet à caractère social,

économique ou culturel.

En outre le CESR peut également prendre l’initiative deréaliser des rappor ts (les auto-saisines) et donner son

avis sur toutes les questions entrant dans lacompétence de la Région ou sur tout dossier qui lui

apparaît d’intérêt régional.

Le CESR publie une lettre trimestrielle“SéquenCES LIMOUSIN” qui retrace l'actualité de son

activité entre phases de réflexion, auditions etpublications. Elle est directement accessible sur le site

Internet du CESR qui propose également uneprésentation détaillée du fonctionnement, du rôle et des

missions de l'institution ainsi que la possibilité detélécharger les avis et rappor ts à par tir du site Internet

du Conseil régional (www.region-limousin.fr/rubrique conseil régional) ou

CES, 27 bd de la Corderie, 87031 Limoges cedex.Tél. : 05 55 45 19 80

Page 9: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

17

UNE DYNAMIQUE AUTOURDES SUPPORTS D’ÉCRITUREpar Isabelle Klock-Fontanille,enseignant-chercheur à la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Limoges.

Une licence professionnelle« Webdesign sensoriel et stratégies decréations en ligne »(en collaboration avec l'IUT du Limousin):

Partant du constat que la communication webactuelle dans les domaines de lagastronomie, de la culture, de la beauté, dutourisme, etc., n’exploite que bien peu lespotentialités spécifiques au multimédia, tantau niveau créatif que de la réflexionstratégique, l’Université de Limoges, soutenuedans sa volonté par Limousin Expansion et leConseil régional du Limousin, a souhaitécombler cette lacune culturelle par uneformation orientée vers des marchés et desattentes réels, tant en France qu’à l’étranger.Cette formation professionnelle – unique enFrance à l’heure actuelle - tire sa spécificitéde la collaboration entre l’IUT du Limousin etla Faculté des lettres et des scienceshumaines. Elle permet, en effet, unecomplémentarité entre stratégies decommunication, marketing, art et technologie.En outre, le lien avec la recherche garantit unenseignement de qualité et à la pointe dansce domaine où les choses évoluent très vite.En effet, une partie des enseignementss’appuie sur les recherches menées auCeReS. Enfin, l’intégration totale de la LicenceProfessionnelle dans le Pôle d’Excellence enWebdesign mis en place par LimousinExpansion vise un maillage concret entre laRecherche, la Formation et le mondeentrepreneurial tant régional que national.

Les métiers visés sont nombreux: concepteurde sites multimédia, webdesigner, designer3D, infographiste, graphiste multimédia, chefde projet multimédia, chef de création,webmaster ou administrateur de site,directeur artistique, responsablecommunication.

Un master 2 professionnel« Écriture, typographie, édition:de l'édition traditionnelle à l'édition numérique »

Dans ce master, on se propose de former des cadres, des chefs de projetéditorial et des professionnels de métiers assimilés assurant lacoordination depuis la conception jusqu’à la fabrication et à la diffusionde produits culturels ; leur connaissance de tous les métiers desinterprofessions concernées de près ou de loin par les supports de typepapier et électronique leur permettra d’apparaître comme desnégociateurs polyvalents et pluridisciplinaires. On se propose de suivre etd’éclairer l’évolution parallèle des métiers traditionnels et des pratiqueséditoriales issues de l’informatique (PAO, hypertexte et multimédia,traitement électronique du texte, de l’image et du son) pour répondre à lademande en spécialistes confirmés, dotés à la fois d’une expériencepratique et technique, ainsi que d’une formation théorique labellisée.La formation, largement orientée vers les supports numériques, assurecependant une culture générale approfondie sur les supportstraditionnels. Une formation pratique donne aux étudiants une doublecompétence « papier » et « électronique », envisagée sous l’angle de lagestion comptable adaptée, de la coordination, du suivi de fabrication, dela connaissance des logiciels et d’un savoir-faire technique.

Une compétence théorique, s’appuyant sur la sémiotique développée auCeReS (Centre de Recherches Sémiotiques de Limoges), rend les étudiantsaptes à gérer la signification et les valeurs véhiculées par les produits, àcomprendre et à gérer les mutations que sont en train de vivre les métiersdu texte et de l’édition, et à concevoir les stratégies afférentes.

Les diplômés trouvent leur place dans les maisons d’édition (papier ouélectronique), les groupes ou entreprises de presse périodique, lesmédias (radio, télévision, web), les imprimeries (de plus en plus souventéditeurs multimédias), les fabricants de CD, CD-Rom, DVD, les agencesde communication, les services de communication des grandesentreprises et des grandes administrations de l’Union européenne, del’État ou des administrations territoriales (régions, départements, grandesvilles), les centrales d’achat et les grands distributeurs de produitsculturels, les industries de l’information et de la documentation.Les enseignements sont assurés en partie par des enseignants-chercheurs et en partie par des techniciens et des professionnels.La formation repose sur le principe de la double compétence: théorique(sémiotique fondamentale et appliquée) + technique et pratique (supporttraditionnel et support numérique).

Le CeReS (Centre de Recherches Sémiotiques) est un laboratoire de recherches de l'Université de Limoges. Lasémiotique étant une théorie de la signification et de son mode de production, elle s'intéresse à de nombreuxdomaines. Un des axes de recherches du CeReS concerne la sémiotique des écritures et des NTIC (Nouvellestechnologies de l’information et de la communication), et plus particulièrement une réflexion sur les supports. Enmatière d'écriture et de lecture, il ne fait désormais plus aucun doute que le support d'écriture participe à l'élaborationdu sens du texte qui y est inscrit et que l'usage spécifique de ce support réoriente le sens de l'énoncé pris isolément:chez les Sumériens, par exemple, la forme du support (tablette ronde ou carrée) est indicatrice du contenu (texteéconomique ou texte littéraire). Actuellement, le média Internet offre d'importantes potentialités pour renouveler lacommunication multimodale et le passage d'un support traditionnel de communication au support multimodal (web)permet de faire émerger de nouvelles significations.

Ces recherches donnent lieu à des publications, des colloques, des séminaires, des thèses en cours et des formations.Ainsi, au sein du département de Sciences du langage de la Faculté des lettres et des sciences humaines de Limoges,en plus de cours donnés dans les cursus généralistes, deux formations spécifiques ont vu le jour récemment:

Pour tout renseignement: Université de Limoges, Faculté des lettres et sciences humaines // E-mail: [email protected]

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

16

L’Institut XLIM déploie son activité dans le domainephotonique/micro-ondes/TIC (techniques de l’informationet de la communication) et s’est récemment fondu enune seule grande Unité Mixte de recherche (UMR) CNRS(Centre national de la recherche scientifique).

L’Institut IPAM inclut trois équipes – dont une UMRCNRS bien établie, le SPCTS (Sciences des procédéscéramiques et de traitements de surface) – actives dansle domaine des matériaux, des céramiques et destraitements de surface.

De par leur lien solide avec le CNRS, ces deux Institutsconstituent des priorités naturelles pour l’Université.Ils forment de nombreux docteurs et associent unerecherche fondamentale de qualité à des partenariatsindustriels multiples et bien structurés (incluantl’hébergement de laboratoires communs associés auxgroupes Alcatel/Aerospace, Thales et Radiall pour XLIM,ainsi que Air Liquide et le CEA (Commissariat à l’énergieatomique) pour le SPCTS). Leur activité de recherchesoutient en outre des formations essentielles au site,tant au niveau de l’Université et de l’IUT que des écolesd’ingénieurs ENSCI (École nationale supérieure decéramique industrielle) et ENSIL (École nationalesupérieure d’ingénieurs de Limoges). La transversalitéau sein de ces deux Instituts et entre eux seraencouragée dans le contrat quadriennal à venir par troisProgrammes pluri-formations (PPF) présentés pourcréation, l’un propre à XLIM, l’autre à IPAM et letroisième fédératif entre eux.

Affiché pour la première fois dans ce plan quadriennalcomme un Institut unique dans les domaines Biologie-Santé-Environnement, l’Institut GEIST inclut pour sa partplusieurs équipes labellisées (CNRS, INRA, INSERM)avec une dynamique remarquable quant à la progression

des labellisations au cours des dernières années.Il forme également de nombreux docteurs et outre sesliens étroits avec le CHU (Centre hospitalier universitaire)et la recherche clinique, il a noué un certain nombre departenariats avec l’industrie pharmaceutique et biotech-nologique, avec l’Office International de l’eau et avecl’Institut de l’élevage. Cet ensemble constitue un autrepôle prioritaire pour l’Université tant du fait de l’effort destructuration déjà réalisé que des actions restant àmener pour diminuer l’hétérogénéité entre les équipes etrenforcer les projets transversaux. Cette transversalitésera encouragée par deux démarches alternatives, soitpar création d’un Institut fédératif de recherche (IFR) soitpar création d’un PPF soutenant les plateaux techniqueset les projets communs des équipes.

Enfin, l’Institut Sciences de l’homme et de la société(SHS) rassemble des équipes de Droit, d'Économie, deGestion, de Lettres et de Sciences Humaines, avec unediversité liée à l’éventail des disciplines enseignéesdans une Université pluridisciplinaire. L’équipe desémiotique du CERES se place dans une stratégie derapprochement du CNRS et de l’UMR XLIM, pour abordersous des aspects linguistiques et sémiotiques desquestions qui concernent les TIC. L’équipe degéographie bénéficie d’une labellisation au sein del’UMR CNRS bi-site Géolab (Clermont-Ferrand /Limoges). Les équipes de droit, d’économie et degestion ont par ailleurs une activité fortement tournéevers l’Europe et l’international. Malgré la diversité deleurs compétences, les équipes essaient ainsi d’unirleurs efforts sur des thématiques transversales tellesque les services, le développement et l'environnementabordés sous l'angle juridique, économique,sociologique et géographique. Deux PPF sont proposésdans le cadre du contrat 2008-2011 pour soutenir cesprojets transversaux. n

4 GRANDS INSTITUTSDE RECHERCHE

pour l’Université de Limogespar Michel Cogné,

Vice-président du Conseil scientifique de l’Université de Limoges.

L’Université de Limoges a organisé sa recherche dans les différents domaines de façon à identifierquatre grands « Instituts thématiques ». XLIM, IPAM, GEIST et SHS sont ainsi des regroupementsatteignant une masse critique et une qualité scientifique suffisantes pour pouvoir prétendre à une

lisibilité internationale. Leur vocation est de rester (ou de devenir) des regroupements scientifiquementstructurés et compétitifs sur des axes lisibles, assortis de labellisations EPST (Etablissements publicsà caractère scientifique et technologique) solides, porteurs de partenariats industriels et/ou créateurs

d’activité et donc en phase avec les préoccupations socio-économiques régionales et nationales.

Page 10: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

19

Les CollectionsLes fonds du niveau Étude (Haut-de-jardin, Salle C)

Les non scientifiques trouveront dans les fonds enlibre accès du Haut de Jardin des ouvrages devulgarisation de haut niveau et les textes des grandesfigures de la science ainsi que des œuvres de réflexionsur la place des sciences dans le mondecontemporain. Les aspects applicatifs et de pratiqueprofessionnelle propres à chaque discipline sont traitésde manière privilégiée dans cette salle.Les collections de monographies rassemblent environ50000 ouvrages. Toutes les disciplines sontreprésentées y compris la médecine et la médecinevétérinaire. L’histoire des sciences estparticulièrement développée.

À côté des fonds scientifiques, est développé depuis1996 un fonds de gastronomie, reflet des collectionspatrimoniale dans ce secteur, en complémentarité aveccelui dédié à l’agroalimentaire. Consacré en grandepartie au patrimoine culinaire de la France, il s’adresseà un public varié et attire professionnels de l’hôtellerie,amateurs et historiens.

480 titres de périodiques sont proposés dans la salle C.À côté des titres pluridisciplinaires commeLa Recherche ou Nature figurent aussi certainesrevues françaises plus spécialisées comme Tangente,Énergies et matières premières, ou Le Journalinternational de la vigne et du vin.

À ce niveau la documentation en français estprivilégiée. •••

RENOUER AVECLA TRADITION ENCYCLOPÉDIQUE

par Eva Fuentes et Florence Usclat,respectivement : chef du service Sciences de la vie, Sciences de l’ingénieur,et adjointe au directeur de la BNF.

Les co l lect ions du département Sc ienceset techn iques de la B ib l iothèque nat iona le

de France (BNF)

Riches de plus de quatre sièclesd’histoire, les collections de la

Bibliothèque nationale sontcaractérisées par leur encyclopédisme.

De ce fait elles comportent denombreux textes scientifiques dans

toutes les disciplines et elles peuventêtre considérées pour une bonne partcomme représentatives de l’évolution

du savoir aux différentes époques, lessources étant françaises (par le dépôt légal)

ou étrangères par les nombreux dons,échanges et acquisitions.

Cependant depuis le début du XXe siècle,la forte croissance éditoriale (en langues

étrangères) des disciplines et les restrictionsbudgétaires ont contraint l’établissement à

concentrer ses efforts sur d’autres secteurs:depuis 1920 ou 1950, selon les domaines, on

ne retrouve plus que très partiellement dansles collections de la bibliothèque les textes

accompagnant les étapes majeures del’évolution de la science.

La création d'un département Sciences ettechniques, décidée lors de la conception dela Bibliothèque nationale de France, marque

ainsi la volonté de l'établissement de renoueravec sa tradition. Les acquisitions dans les

domaines scientifiques ont reprismassivement depuis 1991 que ce soit sousforme de monographies, d’abonnements de

périodiques sous forme papier ou, plusrécemment, sous forme électronique; elles

sont mises à disposition, en libre accès, dansles salles du département.

Les collections sont réparties auxdeux niveaux, Étude et Recherche

de la Bibliothèque.

His

tori

que

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

18

2 L’opération « Hors limites », est menée par l’associationdes Bibliothèques en Seine-Saint-Denis dans plus detrente structures : rencontres d’auteurs, expositions,conférences, lectures, projections et ateliers composentle programme. L’an passé, autour du Brésil, pays invitépar le Salon du livre et de la presse jeunesse, plus de 25conférences se sont déroulées - www.bibliotheques93.fr(programme de l’ensemble des événements à télécharger).

1 www.salon-livre-presse-jeunesse.net : premier bilan dusalon 2006.

CONVERSATIONS AVEC LE TEMPSUne petite université du temps

en Seine-Saint-Denis

Le Salon du livre et de la pressejeunesse qui s’est déroulé du 22 au

27 novembre 2006 sur la thématiquedu temps initie, en lien avec

l’Association Bibliothèquesen Seine-Saint-Denis,

« une petite université du temps »,cycle visant à croiser savoirs et

disciplines autour de cette notion.

Pendant six mois, d’octobre 2006 à mars 2007,dans le cadre de « Hors limites » consacrée cetteannée à Tuer le temps 2, philosophes, sociologues,historiens, journalistes, créateurs et scientifiquespartagent, lors de conférences en bibliothèques ousur le Salon même, leurs connaissances et leursquestionnements dans un souci d’échanges avec leplus grand nombre.Mixité des expériences, des recherches, mixité despublics sont au cœur de ces initiatives.

Sont particulièrement abordées les questions :

“Le temps existe-il ?”Avec :• Oscar Brenifier

(Bibliothèque de Saint-Ouen)• Étienne Klein, physicien et philosophe

(Bibliothèque de Drancy, mai 2007)• Marc Lachièze-Rey, physicien, astrophysicien

(Bibliothèque de Bagnolet)en compagnie de Norman Spinrad (Bibliothèque deNoisy-le-Sec ; Bibliothèque d’Aubervilliers,vendredi9 février, 18h30)

“Visions du monde,visions du temps”

Avec :• Cécile Mozziconacci, rédactrice culturelle

(Bibliothèque de Rosny-sous-Bois ;Bibliothèque de Romainville, samedi 26 mai, 17h)

“L’Air du temps :météo et environnement”

Avec :• Didier Hauglustaine, chargé de recherche au CNRS

(Bibliothèque de Clichy-sous-Bois,samedi 3 février, 15h30 ; Bibliothèque du Raincy,samedi 10 mars, 16h ; Bibliothèque deLa Courneuve, vendredi 27 avril, 18h)

“Le temps des verbes”Avec :• Yan Ciret, critique littéraire

(Bibliothèque de Drancy, samedi 10 février, 16h)

Page 11: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Quelques exemples de structures en proximité eten complémentarité des institutions de rechercheet d’enseignement supérieur, mais dont la vocationpremière n’est pas de délivrer des diplômes maisde partager des savoirs. L’accès en est libre etgratuit sans aucune condition.

Le Collège de FranceExiste depuis 1530. C’est le plus prestigieux de ceslieux de recherche. Avoir une chaire au Collège deFrance, c’est l’ultime consécration. De nombreuxcours et conférences sont donnés (libre accès) pardes chercheurs éminents, dans tous les domainesde la pensée, en mathématiques, physique,sciences naturelles, philosophie, archéologie,création artistique…Pour tout renseignement :11 place Marcelin-Berthelot 75231 Paris Cedex 05www.college-de-france.fr

Le Collège international dephilosophieCréé en 1983. Lieu où s’engagent et s’entrecroisentdes pratiques philosophiques inédites. Le travail s’yorganise en trois axes : la recherche, la formation àla recherche et l’ouverture au public.Le concept principal de son dispositif théorique estl’intersection qui structure le rapport de laphilosophie aux autres disciplines (sciences, arts,psychanalyse, politique, littérature).Les activités prennent la forme de séminaires, derencontres et de publications.Président actuel : Bruno Clément.Pour tout renseignement :1 rue Descartes, 75005 Pariswww.ciph.org

L’Université de tous les savoirs(UTLS)Créée en 2000, L’UTLS a souhaité démocratiserl’accès à la science et à la culture en organisantdes séries de conférences gratuites ensuiterediffusées sur supports écrits, audiovisuelset internet.Président actuel : Yves Michaud.Pour tout renseignement :Université René Descartes, 75005 Pariswww.touslessavoirs.com

Université populaire de CaenCréée en 2002 par Michel Onfray, elle propose dessavoirs au plus grand nombre principalement enphilosophie, mais aussi en sciences, bioéthique oucinéma. Les livres de Michel Onfray et sesinterventions ont un immense succès.D’autres chercheurs participent à cette aventure.Pour tout renseignement : 66 rue Basse, 14000 Caene-mail : [email protected]

?

par Marie-Laure Guéraçague.

La Haine de la démocratie

Voici un livre nécessaire.L’exercice de la démocratie ne

peut être confié qu’à ceux qui enfixent les limites, chaque fait

divers quotidien de notre époquedémocratique étant le symptômeflagrant des excès de nos désirs individuels ou collectifs.

Qui n’a pas pensé ou entendu cela? Le philosopheJacques Rancière rappelle que la haine de la démocratieest aussi vieille que la démocratie elle-même, le mot lui-même fut d’abord dans la Grèce antique une insulte detous ceux qui y voyaient la ruine de tout ordre légitime.

Platon dans le livre VIII de La République disait déjà qu’elleest un « bazar aux constitutions, un habit d’arlequin telque l’aiment des hommes dont la consommation des

plaisirs et des droits est la grande affaire. Mais elle n’estpas seulement le règne des individus faisant tout à leur

guise. Elle est proprement le renversement de toutes lesrelations qui structurent la société humaine: les

gouvernants ont l’air de gouvernés et les gouvernés degouvernants; les femmes sont les égales des hommes;

le père s’accoutume à traiter son fils en égal; le métèqueet l’étranger deviennent les égaux du citoyen; le maître

craint et flatte des élèves qui, pour leur part, se moquentde lui; les jeunes s’égalent au vieux et les vieux imitent

les jeunes; les bêtes même sont libres… »Rien ne manque à l’inventaire de nos maux actuels!

Pourtant la critique de la démocratie s’est transformée aucours du temps. Jacques Rancière analyse parfaitementcette nouvelle haine qui porte sur la signification même

du politique. « Un pouvoir politique signifie en dernierressort le pouvoir de ceux qui n’ont pas de raison

naturelle de gouverner sur ceux qui n’ont pas de raisonnaturelle d’être gouvernés. Le pouvoir des meilleurs ne

peut en définitive se légitimer que par le pouvoirdes égaux ». Ce livre de 106 pages est complexe, mais

il dessine magnifiquement les raisons pour lesquellesla démocratie peut susciter tant de haine mais aussi

tant de courage par sa nécessité même qui n’est fondéesur aucune nature des choses et qui n’est garantie

par aucune forme institutionnelle.Merci aussi aux éditions de La Fabrique pour

leurs publications qui empêchentl’engourdissement de la pensée.

Marie-Laure

La Haine de la démocratie,de Jacques Rancière. Éditions La fabrique, 2005

LIEUX DE RECHERCHEOUVERTS AU PUBLIC

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

21

?M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-2

0

Les fonds du niveau Recherche(Rez-de-jardin, salles R et S et magasins)

Les collections en libre accès du Rez-de-jardin(salles R et S) offrent les textes et les périodiquesfondamentaux de la recherche contemporaine.Ils permettent d'effectuer dans un même lieu desrecherches croisées entre divers domaines.La documentation étrangère majoritairement anglo-saxonne complète les collections en languefrançaise qui se trouvent en magasins. Le fonds demonographies compte environ 72000 volumes. Lesdisciplines présentes sont les mêmes qu’en salle C,à l’exception de la gastronomie. 2000 titres depériodiques majoritairement étrangers permettent desuivre l’actualité de la recherche. S’y ajoutent lespériodiques français du dépôt légal conservés enmagasin. Les collections scientifiques et techniquesen magasin, plusieurs centaines de milliers devolumes, sont communicables dans les salles durez-de-jardin. Elles s’enrichissent chaque année de laproduction française au titre du dépôt légal, maisaussi des dons, échanges et achats.À ceci il convient d’ajouter le fonds de thèses,pluridisciplinaire, et celui des normes.

Les ressources numériques

La documentation électronique est particulièrementprivilégiée dans le département Sciences ettechniques. Sont ainsi proposés plus de 1 100 titresde revues scientifiques en ligne, en majoritéétrangères, accessibles aux lecteurs dans toutes lessalles de la Bibliothèque nationale de France.Nature (Nature publishing group), Langmuir(American chemical society), American journal ofphysiology (American physiological society), Appliedphysics A, Applied physics B et Communications inmathematical physics (Springer), Bulletin of thehistory of medicine (The Johns Hopkins UniversityPress) en sont quelques exemples. Le nombred’années consultables varie selon les titres entrel’année en cours et six années de rétrospectif.

Une trentaine de bases de données scientifiques ettechniques en ligne comme Science Citation Index,PASCAL ou Zentralblatt-MATH sont égalementaccessibles dans toutes les salles.Le département participe au signalement desressources Internet en maintenant une listecommentée de sites remarquables dans lesdifférentes disciplines scientifiques, dans le cadredes Signets de la Bibliothèque nationale de Franceconsultables sur le site www.bnf.fr.La bibliothèque numérique compte un bon millierd’ouvrages scientifiques du XVIe au XXe siècles, libres dedroit, accessibles à tous dans Gallica. D’autres ouvragesnumérisés dont les droits ne sont pas libres sontconsultables uniquement dans les salles de lecture.

Les pôles associés du DépartementSciences et techniques

La politique d’acquisition en sciences et techniquess’est d’emblée inscrite dans un souci de partagedocumentaire avec d’autres établissements derecherche. Le département Sciences et techniquescollabore ainsi avec seize pôles associés, choisispour leur excellence dans des domaines spécialisés.

Valorisation des collectionset diversification des publics

Le Département Sciences et techniques participeactivement à certains évènements culturels àl’intérieur ou à l’extérieur : Journée du Patrimoine,Nuit Blanche, Fête de la Science, Salon du livred’histoire des sciences à Ivry. Il en organise d’autresen partenariat avec des scientifiques : conférencesde mathématiciens avec la Société mathématique deFrance, Physique et interrogations fondamentales(Colloque PIF) avec des physiciens, expositionl’Aventure cosmique et conférences de cosmologie(avec par exemple Stephen Hawking) avec le laboratoirede Paris 7 Astroparticule et Cosmologie, etc…Ces évènements donnent lieu à des présentationsd’ouvrages en Salle C. D’autres présentations peuventêtre liées à un thème d’actualité ou prendre la formede présentation de nouveautés. Elles donnent lieu àdes bibliographies sélectives diffusées aux lecteurs.

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

• Sur placeBibliothèque nationale de FranceSite François MitterrandQuai François Mauriac 75013 ParisTél. : 01 53 79 55 33

• Haut-de-jardinSalle Sciences et techniques – salle CDu mardi au samedi de 10h à 20h / Le dimanche de 13h à 19h.Conditions d’accès : plus de 16 ans ou le baccalauréat etacquérir un titre d’accès ou une carte annuelle.

• Rez-de-jardinSalles Sciences et techniques – salles R et SLe lundi de 14h à 20h / Du mardi au samedi de 9h à 20h.Communication : du lundi au vendredi jusqu'à 17h, le samedijusqu'à 16h.Conditions d’accès : Une accréditation est donnée par leservice d’Orientation des lecteurs (halls ouest et est du siteFrançois Mitterrand) et permet d’obtenir un titre d’accèsannuel ou ponctuel. Cette accréditation est accordée à toutepersonne justifiant d’une recherche nécessitant laconsultation des fonds de la BNF, qu’elle soit universitaire,professionnelle ou personnelle.

• À distanceService de renseignements par correspondance etpar téléphone :Téléphone : 01 53 79 55 33 / Télécopie : 01 53 79 41 70Site internet : www.bnf.frPoser une question à un bibliothécaire : SINDBAD (Serviced’Information Des Bibliothécaires A Distance).

•••

Page 12: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

23

DE CHERCHEURSEN HISTOIRE EN LIMOUSIN

Directrice adjointe des Archives départementales de la Haute-Vienne.

Pour organiser ces rencontres, nous sommes doncpassés par les associations qui regroupent souventtoutes ces personnes passionnées d’histoire,associations dont le point commun est derassembler des « chercheurs », quel que soit leurniveau de recherche, et qui publient et diffusentleurs travaux, même si c’est de manière trèsmodeste, par le biais d’un bulletin par exemple.On retrouve donc une association comme Rencontredes historiens du Limousin, qui regroupe un grandnombre d’universitaires, mais aussi les amis dumusée d’Arsonval de La Porcherie (87) oul’association généalogique. Le but premier de ceforum est donc que ces gens discutent entre eux,qu’ils rencontrent le public bien sûr puisque cedernier vient assez nombreux, et qu’ils nousconnaissent mieux, enfin, en accédantexceptionnellement à nos « coulisses » par le biaisde visites guidées.

Màf : Qu’est ce qui différencie un chercheuruniversitaire d’un érudit local curieux de l’histoirede son canton?Sont-ils tous les deux chercheurs ?

Florence Mirouse : De notre point de vue, ce sonttous les deux des chercheurs et nous les accueillonsde la même façon. Leur travail est bien sûr trèsdifférent, mais je crois que l’étincelle initiale qui aallumé en eux cette flamme est la même. On nepeut cependant pas nier qu’ils ont des différencesde méthodes de travail et de qualités scientifiquesde leurs recherches. L’échange entre eux resteprofitable, et profitable aux deux. En matière derecherche en démographie par exemple, on sait queles associations de généalogistes font un travailremarquable. Les chercheurs de ces associationsd’histoire locale ont tendance à fouiller beaucoupplus les documents, ils disposent souvent de plusde temps que le chercheur universitaire, et ils ontune relation plus émotive à l’archive, aussi en raisond’un lien affectif plus fort avec leur secteurgéographique de prédilection.

Société historique et régionalistedu Bas-Limousin. Revue LemouziHistoire, archéologie, lettres ettraditions limousines sont les centresd’intérêt de cette société dont l’organeest la revue trimestrielle Lemouzi.Elle s’adresse aux originaires et amisdu Limousin et se veut l’écho des sociétéslimousines qui travaillent à l’exaltation dessentiments du terroir dans toutes sesmanifestations : dialecte local, érudition, lettres etarts. Elle possède une bibliothèque et un fondsrégionaliste très importants. Depuis 1961, la revue afait paraître plus de 30000 pages sur tous lesthèmes de l’érudition régionale.

13 place Municipale, 19000 TulleTél. : 05 55 20 86 48. Tél./fax: 05 55 24 36 81Centre Robert-Joudoux, rue des Fauvettes, la Solane,19000 Tulle, ouvert partiellement au public.

Société des sciences naturelles,historiques et archéologiquesde la CreuseFondée en 1832, elle est la doyenne des sociétéssavantes du Limousin. Fondatrice du musée deGuéret, elle en a assuré l’administration de 1837 à1970. Elle édite chaque année des Mémoiresregroupant les travaux de ses adhérents, traitant desciences naturelles, d’archéologie, d’histoire oud’ethnographie. Elle publie également des ouvragesréunis dans la collection Études creusoises.

24 av. de la Sénatorerie 23000 Guéret / www.ssnah23.org

Amis du Musée d’Arsonval-AMA-les @ramisL’activité de l’association des Amis du Muséed’Arsonval (AMA-les @ramis), fondée en 2003, eststructurée autour de deux axes :• muséologie : quête, sauvegarde et conservation de

documents et matériels concernant Jacques-Arsèned’Arsonval (1851-1940), professeur au Collège deFrance, titulaire de la chaire de médecineexpérimentale ;

• animation scientifique en direction d’un large publicpour faire connaître l’actualité des travaux de cechercheur né à La Borie (commune de La Porcherie).

Tél. : 05 55 00 63 02 (président) ou 05 55 71 84 08;correspondance: Association des amis du Musée A.d’Arsonval, mairie, 87380La Porcherie

Société d’ethnographieLa SELM (Limousin-Marche), aujourd’hui SESPalim(et de sauvegarde des patrimoines en Limousin) aété fondée en 1963. Ses objectifs sont d’étudier etde valoriser la culture régionale sous tous sesaspects, de soutenir les actions de défense et deconservation des paysages et espaces naturels, depublier les résultats de ses travaux…Elle a publié, outre une revue régionale, une vingtained’ouvrages, la plupart épuisés, organisé des stagespour jeunes et réalisé des expositions. Elle préparel’ouverture d’un « bistrot-musée » à Pageas.Dernières publications : La Maison, le village, lepaysan en Limousin ; Les Mots du village, manièresde faire, biais de parlar en pays d’Oc limousin.

1 rue du Collège, 87000 LimogesTél./fax: 05 55 33 27 99 / Adhésion: 5 €

Société numismatique du LimousinCréée en 1972, elle compte actuellement unequarantaine de membres, désireux de partager leurintérêt pour l’étude de la monnaie et de son histoire,tout particulièrement locale. Leur action qui veutaller dans le sens d’une vulgarisation de lanumismatique, prend la forme d’une revue, leBulletin de la Société numismatique du Limousin, etd’actions pédagogiques auprès d’écoles primaires.

Cercle de l’Union et Turgot,1 boulevard de Fleurus, 87000 Limoges

Société historique du cantonde Châteauneuf-la-ForêtCréée en 1996, la Société diffuse le résultat de sesrecherches sur l’histoire du canton sous formed’expositions et de publications. L’antenne deLinards se consacre à l’histoire de cette commune,par un dépouillement systématique des archivespubliques et privées, et leur publication annuelle parthème, sous forme de fascicules disponibles sur sonsite internet : http://linards.ifrance.com.Elle participe régulièrement à l’animation de la viemunicipale ; en 2006 l’exposition La Traversée deLinards consacrée à l’évolution du paysage urbain aaccompagné la rénovation du bourg.

Mairie 87130 Châteauneuf-la-ForêtContacts: Christian Palvadeau,3 rue Fontpeyre 87130 Linards, 05 55 75 51 69,[email protected],et Jean Marion, 8 avenue H. Dunant, 87000 Limoges,05 55 01 20 60, [email protected]

? LES ASSOCIATIONS DE EN HISTOIRE

Trois questions à Florence Mirouse,

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

22

La richesse historique de notre région permet l’existence d’un grandnombre d’associations de chercheurs. Nous présentons ici toutes

celles qui ont participé au 4e Forum de l’histoire du Limousin,organisé par les Archives départementales de la Haute-Vienne.

Olivier Thuillas pour Machine à feuilles : Comment expliquez-vous le grand nombred’associations et de chercheurs passionnés d’histoirequi fréquentent les services d’archives ?

Florence Mirouse : Il faut d’abord rappeler que lesarchives, dès leur création, ont été ouvertes à tousles citoyens et nous restons aujourd’hui fortementattachés à cette règle de base de notre déontologieprofessionnelle. C’est la raison pour laquelle lesarchives sont aussi ouvertes à tout type de curiositéhistorique : le chercheur universitaire bien sûr, maisaussi l’amateur d’archéologie, le généalogiste ou lesimple curieux de l’histoire de son canton. Tous cesgens se croisent ici, échangent quelques motsdevant la machine à café, mais pas plus. L’idéenous est donc venue de provoquer un peu plus larencontre entre tous ces gens là, et de nouspermettre aussi de les rencontrer, nous qui sommeshabituellement de l’autre côté de la « barrière ».Nous avons donc donné à ces rencontres le nom de« forum », dans cet esprit d’ouverture au plus grandnombre dont je vous parlais.

Page 13: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

25

Comité archéologique et historiquedu canton d’AixeUne centaine de membres constitue cetteassociation née en 1985 afin de préserver lamémoire d’Aixe-sur-Vienne et de ses environs. Aucours de dix réunions par an, des communicationsont lieu qui sont ensuite publiées dans la revueMémoire du pays d’Aixe. Participations aux journéesdu patrimoine et excursions culturelles sontégalement à mettre à l’actif du Comité.

Mairie 87700 Aixe-sur-VienneTél. : 05 55 70 21 13 ou 05 55 70 23 36

Cercle généalogique, historique ethéraldique de la Marche et du LimousinCette association créée en 1979 a pour vocationl’entraide entre ses membres (environ 1800 à cejour) dans les domaines de l’histoire, de l’héraldiqueet surtout de la généalogie. Pour cela elle effectuedes dépouillements des registres paroissiaux etd’état civil dans les services d’archives de la région,publie un bulletin trimestriel (D’onte ses), assure desformations, des permanences à son siège à Limogeset dispose d’un site internet déjà très consulté,contenant plus de 800 000 actes d’état civil. Ellepossède des antennes à Paris et Lyon. Elle aorganisé en mai 2003 à Limoges le 17e congrèsnational de généalogie. Elle met en placerégulièrement des forums régionaux.

26 rue de Nexon 87000 LimogesTél. : 05 55 06 39 84 / e-mail : [email protected]

Connaissance et sauvegarde de Saint-LéonardL’association a été créée en 1980 pour faire desrecherches sur l’histoire de Saint-Léonard et porter àla connaissance du public le résultat de ses recherches.

Contact : Martine Tandeau de marsac,14, place de la république87400 Saint-Léonard-de-NoblatTél. : 05 55 56 54 88

Archives en LimousinAssociation àvocation régionaleayant son siège àTulle. Créée en 1991,forte d’environ 200membres, elle a pourbut de valoriser lepatrimoine archivistiquede la région et defavoriser les échangesentre archivistes et utilisateursdes archives. Elle publie une

revue bi-annuelle, Archives en Limousin, organisedes cours de paléographie et d'initiation auxdocuments médiévaux, et des classes du patrimoinesur le site d’Aubazine.

Renseignements et contacts auprès de chacun desservices d’archives publiques de la région

Amitiés généalogiques du LimousinL’action de cette association, membre de la Fédérationfrançaise de généalogie, fondée sur l’entraide, s’adresseaux généalogistes amateurs ayant des ancêtres enHaute-Vienne, mais elle entretient également desrelations d’échange avec les cercles de Corrèze, duPérigord, de la Vienne et de l’Indre. Afin de contribuer àla fois à préserver le patrimoine archivistique et àfaciliter les recherches de tous, elle a entrepris depuissa création en 1993 le dépouillement de registresparoissiaux, d’archives notariales et du contrôle desactes (contrats de mariage, donations, inventaires,partages et testaments). Elle édite une revuetrimestrielle, Généalogie en Limousin.

Espace associatif, 40 rue Charles-Silvestre 87100 LimogesTél. : 05 55 37 08 07 / www.agl87.org

Amis du vieux ConfolensL’association Les Amis du vieux Confolens a été fondéeen 1974. À l’origine, le but était de sauver de la ruineune chapelle construite par l’Ordre du Saint-Esprit deMontpellier. L’association s’occupe également derecherches archéologiques, ethnologiques et historiquessur le Confolentais et publie un bulletin depuis 1982.Trois numéros paraissent chaque année. Plusieurs deses membres publient également des ouvrages sur larégion. Le dernier en date est celui de Pierre Boulanger,Confolens au 19e siècle.

Amis du musée de la Résistancede la Haute-ViennePlacée sous la présidence d’honneur du colonelGeorges Guingouin, Compagnon de la Libération,l’association a pour but de faire connaître l’histoirede la Résistance en Haute-Vienne. Les jeunesgénérations ne doivent pas ignorer les réalités ducombat de leurs aînés pour reconquérir la libertéface à la répression sur la terre limousine.L’association publie un bulletin trimestriel.

Chez Jacques Valéry, 41 avenue du Roussillon,87000 Limoges / Tél. : 05 55 79 34 35

Amis de Robert MargeritAdhérente à la Fédération des maisonsd’écrivains et des patrimoines littéraires,cette association a son siège au centreculturel d’Isle. Elle est animée par uneéquipe où figurent Jacques Margerit,neveu de l’écrivain, Georges-EmmanuelClancier, homme de lettres et lesénateur maire honoraire d’Isle, RobertLaucournet. Elle a dans son objet la

préservation de la mémoire de l’écrivain, la publicationd’un cahier annuel, le dépouillement de ses archiveset de sa correspondance. Elle s’ouvre à des auteurslocaux que Margerit a connus ou qui l’ont connu etd’une façon générale à toute la littérature régionale.Elle participe à de nombreuses manifestationslittéraires régionales et nationales.

BP 16, 87170 Isle / Tél./fax: 05 55 05 08 77

e-mail : [email protected]

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

24

Société archéologique ethistorique du LimousinFondée en 1845, elle estreconnue d’utilité publiquedepuis le 14 novembre 1877.Les 134 tomes de son Bulletinannuel représentent plus de54000 pages de travaux originaux, qui accumulentsans cesse les matériaux de l’histoire régionale. Sabibliothèque spécialisée est déposée aux archivesdépartementales de la Haute-Vienne. Les collectionsrassemblées par ses soins sont à l’origine des deuxmusées d’art de Limoges : musée national Adrien-Dubouché et musée municipal de l’Évêché.

Archives départementales, 1 allée Alfred-Leroux,87000 Limoges / www.sahl.org

Rencontre des historiens du LimousinDepuis plus de 30 ans, cetteassociation permet à deschercheurs (environ 100membres, universitaires,enseignants, bibliothécaires,archivistes…) limousins ou non,ayant en commun de travaillersur l’histoire du Limousin, de serencontrer pour échanger leursréflexions, faire connaître leurstravaux et mener des

recherches ensemble. Dernièrepublication : sous la direction de Jean Tricard, PhilippeGrandcoing et Robert Chanaud, Le Limousin, pays etidentité, enquêtes d’histoire de l’Antiquité au XXIe s.,préf. de Robert Savy (Pulim, 2006).

Chez Philippe Grandcoing,12 rue Gustave-Nadaud, 87000 Limoges

Renaissance du vieux LimogesFondée en 1973, cette association a pour mission ladéfense, l’étude, le maintien et la promotion desquartiers anciens de Limoges. Elle organise deuxexpositions annuelles, l’une dans le cadre de lafoire-exposition, l’autre à la galerie Fortunor. Elle està l’origine du retour de la Frairie des Petits Ventres.Une entente avec le rectorat l’amène à intervenir dansles écoles. Elle essaye chaque jour de rendre auxLimougeauds la connaissance et la fierté de leur passé.

37 rue Adrien-Tixier 87100 Limoges

Mémoire ouvrière en LimousinLe Limousin a tenu une place importante dans lemouvement ouvrier français. Afin d’étudier cetterichesse, afin que puisse être sauvegardée lamémoire des lieux, des événements et des acteursde ce mouvement, a été créée en 1998 l’associationMémoire ouvrière en Limousin. Forte d’unesoixantaine de membres, elle se veut un point derencontre entre chercheurs et militants syndicaux,dans le respect de leur pluralité. Elle collectetémoignages et documents concernant la mémoire

ouvrière en Limousin pour la période contemporaine(XIXe et XXe siècles) et diffuse les résultats de cetterecherche. Elle organise des expositions (la dernièreen date : « 1905, le printemps rouge de Limoges »)et publie des ouvrages, comme récemment 1905, laprimavera rossa di Limoges, version italienne del’ouvrage éponyme, ou la réédition des Antitout deJean Bourgoin, mémoires d’un anarchiste limousin.

36 rue d’Argenton 87100 Limoges

Institut CGT d’histoire sociale du LimousinCette association a son siège social situé à laMaison du Peuple, 24 rue Charles-Michels,87000 Limoges. Ses buts sont :• de transmettre la mémoire sociale aux jeunes

générations, de collecter, préserver et exploiterl’ensemble des archives relevant du domaine social(orales, écrites, films…), de la mettre à la dispositiondes collégiens, lycéens, étudiants, enseignants,universitaires, historiens, chercheurs…;

• de publier les recherches au travers de sa revueMémoire active (exemples pour 2005, 1905 àLimoges, et pour l‘année 2006, 1936 enLimousin, le Front populaire, et en préparationVie des salariés des tapisseries d’Aubusson).

ImpactL’association IMPACT (Image Multiple de notrePatrimoine, Animations Culturelles et Touristiques)est née en 1998 à Saint-Junien ; c’est une fédérationd’associations à vocation culturelle qui s’est donnéepour but de défendre, promouvoir et animer lepatrimoine, tous les patrimoines, de Saint-Junien.Elle intervient donc dans le champ de l’histoire, del’archéologie, de l’ethnographie et de l’environnement.Impact coordonne et soutient les manifestations dechacune de ses associations membres :conférences, expositions, animations… En son nompropre, elle participe aux journées nationales dupatrimoine et du patrimoine de pays, elle recueille etdiffuse toute information sur les projets culturelslocaux et édite une publication semestrielle,Les Cahiers d’Impact.

Chez M. Mingaud, 7 avenue Corot 87200 Saint-Juniene-mail : [email protected]

Histoire et patrimoine du cantonde Saint-Germain-les-BellesL’association, créée en 1993, regroupe lescommunes de Saint-Germain-les-Belles, Château-Chervix, Glanges, Magnac-Bourg, Meuzac, laPorcherie, Saint-Vitte-sur-Briance et Vicq-sur-Breuilh.Elle veille au maintien du patrimoine matériel etculturel. Elle recherche informations et documentshistoriques et archéologiques sur le canton.Elle publie un bulletin annuel, ainsi que des bulletinsspéciaux présentant les recherches d’un ouplusieurs adhérents. Elle organise des activitésculturelles orientées vers la connaissance, larecherche et le maintien du patrimoine.

Maurice Carpe, président,le Pré Lafarge, 87380 Magnac-Bourg

Page 14: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

27

LACOMBE… »

1 D’Olivier Durif, lire notamment : Musiques des Monts d’Auvergne et du Limousin, Actes sud, 1998 et écouter, entre autres, le CD Noël qui vient,Noël qui va ! Modal Pouce MPC113004. Toutes publications disponibles sur le site de la Fédération des Associations de Musiques et DansesTraditionnelles : www.famdt.com

l’eau (même si lui-même se vantait de n’en avoir, desa vie entière, jamais bu une goutte !). La musiqueétait, chez lui, indissociable d’une activité principalequi s’appelait la vie et son violon le véhicule d’unemusique dont le carburant était aussi la vie : sansviolon pas de musique et sans vie pas de musiquenon plus. Cette petite leçon de musique et de violon,faut-il l’avouer, ne s’est pas introduite tout de suitedans l’auto-pédagogie que nous nous imprimionsquotidiennement. Et pour tout dire, nous avonsmême largement professé l’inverse…! Oublierl’homme, son cadre de vie et sa façon d’être, tropclairement identifiés à nos yeux à un monde sur lepoint de disparaître, pour approcher avec scrupule ledétail des mélodies, la syncope particulière desrythmes, le balancement singulier des blue-notes dela bourrée, bref voir l’arbre sans la forêt, telles étaientnos devises. Tout cela s’est traduit alors par unedébauche d’apprentissage de mélodies, de techniquesapprochées, de traits expressifs réinterprétés etréinvestis de modernes légitimités artistiques.

J’ai longtemps joué la musique de violon du MassifCentral avec dans la tête le jeu d’archet d’AlfredMouret, la mélodie de Léon Peyrat, les ornementsde Michel Péchadre et les syncopes rythmiques deJulien Chastagnol, persuadé comme je l’étais alors(et d’autres avec moi !), que seule la fidélité ducopiste pouvait me valoir le paradis des violoneux…Ce n’est que longtemps après, sans doute fatigué etdéçu de la laborieuse production des pales copiesimposées par ces exigeants parrainages, que j’airepensé à la leçon de Lacombe et aux messages« subliminaux » de Lilou Malthieux et de biend’autres violoneux… de tous les autres, en fait !

De quoi était donc constitué ce fil si tenu, appelépar nous « tradition », dont nous essayions detresser un peu exclusivement les mailles et qui nousfaisait penser qu’un Lilou Malthieux était ici le filsmusical, aventureux certes mais fils tout de même,des violoneux de la contrée qui l’avait précédé (Rata,Cancalon, Nard, Neige et les autres…)?

Sans doute pour l’essentiel, du rêve éveillé de ceuxqui, comme nous, étaient venus l’écouter (lui etd’autres) à l’époque, collectionneurs dans l’âmeavant d’être musiciens, cherchant à reconstituer lamusique comme une collection de timbres (sic),épris de la moindre variation qui valoriserait cettecollection, cherchant par monts et par violoneux, lemoindre détail qui agrandirait le corpus.

J’en ai été passionnément… et j’en suis encored’une certaine façon, fasciné à jamais parl’invraisemblable palette sonore constituée de tous

les sons alors recueillis qui tous avaient un sens,une couleur, une intention. Mais j’ai arrêté de penserque ma musique de violon pouvait se chauffer d’unfagot de sons aussi composites, parfaitementmagiques sous les doigts de chacun des violoneux,mais dont l’ensemble inévitablement compilén’aboutissait qu’à un impersonnel brouet musicalinarticulé. Et, en effet, la musique (traditionnelle,mais toutes les autres également) pour qui la (les)pratique avec passion ne saurait naître de •••

Le Centre Régional des Musiques Traditionnellesen Limousin (CRMTL) est une association qui apour but d’informer, de coordonner, de soutenir etde développer les musiques traditionnelles enRégion Limousin autour de cinq axes principaux :l’information et la mise en réseau, le conseil etl’expertise, le patrimoine et la mémoire, laformation ainsi que la création et la diffusion.Le CRMTL s’adresse aux musiciens, danseurs,associations, groupes, organisateurs, amateurset professionnels des musiques traditionnelles.Il se veut un espace de vie musicale à investiret à promouvoir par les acteurs musicauxlimousins au travers d’initiatives ouvertes etpropices aux rencontres entre les musiciens etles musiques. Le Centre bénéficie dufinancement du Conseil Régional et du Ministèrede la Culture - DRAC - du Limousin ainsi que duConseil Général de la Corrèze.

En relation avec les acteurs de terrain, (collectivités,associations, groupes, organisateurs, artistes,techniciens, enseignants, musiciens, danseurs,amateurs et professionnels des musiquestraditionnelles), le CRMTL revendique une identitélimousine moderne et ouverte en initiant desactions propices aux rencontres entre lesmusiciens et les musiques.

Il initie la plupart de ses projets en synergie avecles autres structures de développement culturel(collectivités territoriales, Centres Culturels,théâtres, milieu scolaire, écoles de musiques,archives départementales, etc.) afin d'optimisersur le territoire régional le rayonnement culturel etles retombées économiques de ces initiatives.Affilié à la Fédération des Associations deMusiques et Danses Traditionnelles (FAMDT),il s’inscrit dans un travail de structuration et demutualisation des compétences et des savoir-fairemusicaux à l’échelle du territoire français.

CRMT en Limousin4 avenue Jean Vinatier - 19700 SEILHACTél. : 05 55 27 93 48 - Fax: 05 55 27 93 49e-mail : [email protected]

?M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-2

6

par Olivier Durif 1,directeur du Centre régional des musiques traditionnelles en Limousin.

Fidélité ou infidélité à la tradition ?Analyse rétrospective d’Olivier Durif,

qui s’interroge ici sur l’après de lacollecte, à travers sa rencontre avec

François Malthieux, violoneux corrézien.

1er mars 2001 : Il neige ! La proposition de latélévision locale de revenir à Tarnac pour évoquer lamémoire d’un des plus célèbres violoneux du Plateaude Millevaches m’a fait reprendre la route deLacombe, commune de Tarnac, où devait avoir lieul’entretien.La couche de neige est épaisse, je laisse à droiteles sommets arrondis des Monédières, ensevelis etpétrifiés par les frimas blancs. Désormais en Corrèzeon roule sur des routes qui déroulent leur bitume degoudron normalisé, « au noir » comme on assure àl’Équipement les jours d’intempéries hivernales,jusque sur le Plateau. La neige s’épaissit pourtantsur les bas-côtés quand j’attaque, après Treignac,les premiers contreforts de la route qui conduit àLacombe. Ce n’est que lorsque je suis arrivé àl’embranchement de la route de « Lacombe,La Bessette, Eglizeau », petit chemin enseveli deneige qui fait sa trace à travers les petits bosquetsde hêtres et les clairières que j’ai repensé à notrerencontre – voici vingt-six ans – avec « Lilou »Malthieux. Le chasse-neige – un vieux camion Berlietencore tout neuf dont l’étrave rouge vermillon laisserégulièrement une fine couche de neige bien nivelée– me précède et s’enfonce en cahotant dans cecurieux bocage montagnard. Maintenant je m’ensouviens car la neige qui ravive et enveloppe lesformes des arbres, des maisons et des prés sembleavoir suspendu le temps dans ce paysageapparemment immuable. Le parcours de cette route– que j’identifie maintenant clairement – est unparcours initiatique de quelques kilomètres dont onne sort pas indemne. Je veux dire par là que pour« atteindre » le violoneux on n’a guère le loisir, aprèspareil cheminement, de rester dans le monde de cedébut de XXIe siècle.

J’avais vingt-trois ans, mes deux compagnonsd’enquête et de fortune Jean (Blanchard) et Christian(Oller), quelques-uns de plus. Qu’allions-nouschercher ce jour d’août 1975 par ce chemin déjàbordé de hêtres qui graduellement descend jusqu’au

creux de Lacombe, le bien nommé? Probablementchacun de nous des choses différentes mais quiavaient tout de même la forme générique etsymbolique d’un musicien âgé, raciné et, si possible,pourvu des attributs romantiques du ménestreléchappé du chaos de la modernité pompidolienne dela France d’alors. Lilou Malthieux était donc pournous un héros avant même que nous ne lerencontrions et seule la déception aurait pu être aurendez-vous car, par avance, nous étions prêts àtoutes les emphases. Nous ne serons pas déçus :l’homme surpassait le violoneux qui connaissaitpourtant son sujet. Sa malice émotive etchaleureuse se chargera alors d’emporter nos(petites) préventions d’urbains gauchistes contre lesdélicieux sortilèges de cette campagne et de ses(derniers) habitants.

En pensant à cette rencontre, à ces rencontres, àces autres musiciens plus ou moins doués enmatière de violon et d’humanité, j’ai aujourd’hui lesentiment rétrospectif d’avoir fait ce chemin pourrécupérer, coûte que coûte, quelque chose qui nousimportait, de prime abord, au plus haut point et d’enêtre réparti – bien évidemment – avec une autre etmême plusieurs autres de non moins précieuses…Son savoir en matière de violon, Lilou Malthieux l’adéroulé intégralement dans la première heure denotre première rencontre : jeu carré sans complexitésapparentes, tout entier appliqué rythmiquement àune musique de danse dont c’était l’unique fonction,largement agrémenté de quelques traits expressifs(glissés, pizzicati, coups d’archets) plein de l’humouret de l’humeur du personnage.

Qu’aurions-nous fait de cette heure de violoncompilée sur une bande magnétique sans larencontre avec l’homme qui s’en était épanché?Nous lui aurions probablement (et doctement)consacré trois heures de plus : une à l’écouter, uneà apprendre ce qui était préhensible à nos oreilleset nécessaire à notre violon, et – j’en ai l’intimeconviction – une autre à l’oublier.

L’histoire s’est faite autrement et Lilou eut nosvisites régulières pendant près de quinze annéessans que jamais nous ayons l’impression d’honorer,avec effort une ancienne amitié pour un vieuxmonsieur en mal de visites. Jouer du violon étaitchez lui aussi naturel que boire de l’eau dans unverre dont on oublie aussitôt après et le verre et

« REVENIR À

Page 15: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

?

Le Centre de recherche sémiotique de l’Université deLimoges a organisé les 13 et 14 octobre 2006 uncolloque sur « L’adaptation des pratiques culturelles sursupport multimédia; vers de nouvelles formes de vie?»

Parmi les nombreuses interventions proposées, cellede Maria Giulia Dondero, de l’Université de Liège, futparticulièrement éclairante sur les questions abordéesdans ce numéro de Machine à feuilles.Son intervention portait sur le livre virtueldu philosophe et sociologue des sciencesBruno Latour Paris ville invisible1.Maria Giulia Dondero a très bien montrécomment un parcours théorique peut seconstruire autrement en multimédia.

Ce petit livre, indique Bruno Latour,« voudrait, par le texte et par l’imagecheminer à travers la ville en explorantquelques-unes des raisons quiempêchent de l’embrasser d’un seulcoup d’œil ». En effet précisait M.G.Dondero, c’est « une science quisuit son objet dans son parcours,qui abandonne les vuesenglobantes, d’en haut, dans unregard totalisant ». « Plus de cœurà la ville ni à la théorie ».En regardant le document virtuel(pas si virtuel d’ailleurs selonBruno Latour), le diaporamaréalisé, les effets sont en effetspectaculaires. Nous suivons laconstruction d’un parcoursd’archipels de fils ténus, il n’ya plus non plus, un seul blocau livre. Bruno Latour proposeune partition de quatremanières de construire unethéorie sociologique de Paris,quatre étapes de

cheminement dans le diaporama, mais aussivariantes d’un même type d’objet : CHEMINER,DIMENSIONNER, DISTRIBUER, PERMETTRE.À partir de là d’autres liens, agrégations,associations sont possibles qui ne le seraientpas sous forme papier.Intervention passionnante, livre virtuel remarquable. n

La Sœur de l’Ange

Le Grand Souffle, maison d’édition fondée parun collectif d’artistes, veut se consacrer à larecherche en littérature, philosophie, arts etsciences ainsi qu’à la diffusion du cinémad’auteur. Plusieurs collections couvrent leursdifférentes directions créatrices et « poélitiques ».Pour le lecteur, une petite difficulté pointe :La mise en page semblant varier suivantl’inspiration des artistes (produisant aussi la richesse plastiqueet la signature de ce collectif d’artistes), l’identité visuellenécessaire de la maison d’édition risque de s’y perdre.

La Sœur de l’ange, revue semestrielle de philosophie et delittérature de cette maison d’édition « promeut la vertu de laconfrontation créatrice, contre la culture du consensus etl’idéologie molle ». Cette revue est « un chantier ouvert », un« château ouvert ». Le numéro 4 de l’automne 2006 est aurendez-vous de cette ambition. Le dossier porte sur À quoi bonDieu? De nombreux intervenants de qualité participent à ce« parlement textuel ». Une problématique d’introductionpermettrait néanmoins au lecteur d’avoir un fil pour se promenerdans ce dédale de textes souvent denses et quelquefois complexes.Merci aux éditions Le souffle de croire en nos cerveauxdisponibles à des pensées critiques. Longue vie à cette jeunemaison d’édition.

Marie-Laure

Pour tout renseignement, 24 rue Truffaut, 75017 Pariswww.legrandsouffle.com

par Marie-Laure Guéraçague.

COMMENT UN PARCOURSTHÉORIQUE SE CONSTRUIT

AUTREMENT EN MULTIMÉDIA ?À propos de Paris, ville invisible de Bruno Latour

1 Pour cheminer dans Paris ville invisible, consulter le site web deBruno Latour : www.bruno-latour.frPuis cliquer sur le titre du livre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

29

?M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-2

8

l’agencement même agréable d’une collectionde timbres aussi précieux et rarissimes fussent-ils,mais bien au contraire ne pourra être accouchée quedu choix délibéré et violent d’une pâte sonore, d’ungoût mélodique et d’un balancement rythmique leplus personnel possible. Et c’est bien la postureprincipale, largement éludée par nos regards d’alors,qui a produit la musique chez des violoneux commeLilou Malthieux, musicien certes intégré à sa sociétédu plateau de Millevaches mais également forgéd’un alliage unique, celui du métal, résistant etirréductible, de sa personnalité.

Cela m’apparaît si clairement aujourd’hui que, du coup,par cette belle journée hivernale dans les rues désertesde Lacombe, il m’est très difficile de me remettre dansl’ambiance de la rencontre d’alors avec cet homme.

Lacombe n’a pas changé, mais tout a changé etpas seulement à cause de la disparition voici plusde dix ans de l’homme en question. Oh, bien sûr, lechangement est imperceptible, les maisons sonttoutes là, encore confortablement nichées dans cecreux abrité des vents dont Lilou disait avechumour qu’il était la Côte d’Azur du Plateau deMillevaches. La banlieue rampante et son espritcaustique avancent pourtant à grands pas : la plusvieille maison du village datée du XVIe siècle adésormais (et c’est légitime) ses fenêtres àmeneau barrées de volets roulants et sa cheminéehardie est ornée d’une parabole du plus bel effet.Les nains ne sont sans doute pas que dans lesjardins… car la grange de Lilou, chef-d’œuvre detaille de pierre des maçons de l’endroit,endommagée par le vent mauvais de la tempête del’hiver précédent, a été rasée, sans doute pourfaire place nette à un avenir rayonnant… La maisonde Lilou qui lui faisait face et matérialisait la cour oùs’ébattaient, badines, les poules et où s’organisait,à l’occasion, la bourrée avec les voisins, est làmaintenant au milieu d’un espace fraîchementengazonné où s’exhibent pauvrement les trophéesde la ruralité défunte (charrues repeintes, roues decharrois, marmite à feu en jardinière de fleurs).

La banlieue ou le musée, voilà ce qui poussedésormais dans ces pays ruraux qui ont tant vécujadis ! Sœur et frère jumeaux, ils sont de fait – laNature ayant horreur du vide – les enfants légitimesdu désert humain, les complices objectifs du« no future » promis à ces terres limousines du pays« des mille sources ». Alors quelle musique de violonsaura échapper au dilemme du disco-retro ou del’ethno? Probablement celle qui, transcendant cedésespoir et risquant un œil malicieux et généreux ducôté de l’aventure d’un violon « rustique moderne »,pour reprendre l’expression du peintre Chaissac,n’oubliera pas la matière rugueuse et les sons impolisdes disparus des Millevaches en se dispensant deslabels « à la manière de », du « bon goût - près-de-chez-vous » et de l’académie du « concert-va-t’asseoir »,selon le mot de notre maître à tous, le grand cabretaireauvergnat Antonin Bouscatel. La musique de violon duMassif Central d’aujourd’hui (mais on est déjà demain!)

ne peut pas s’abriter à l’ombre d’un « texte » fatalementde plus en plus prescriptif à force de précisions, mêmereconstitué honnêtement à partir de « vrais-morceaux-de-musiques-de-violoneux-authentiques ».

On pressent d’ailleurs tout ce que ce produit-là ad’inoffensif pour la santé morale des musiciens maishélas ce qu’il recèle de parfaitement inodore et desans saveur. Bref, on imagine sans peine l’intérêtlimité qu’il peut avoir dans le devenir d’une musiquevivante en général, et plus particulièrement danscelle de nos territoires en déshérence. Bien entenduil faut du courage pour s’arracher au confortharmonique d’une musique ton sur ton avec cepaysage où la nostalgie, délicieusement mortifère,s’installe insidieusement dans son cadre de vieillespierres et de sons doux-amers.

Personnellement je ne me mobiliserais plus pourcette cause perdue et je préfère, sans cracher dansla soupe, mettre ma musique de violon au servicede mélanges artistiques plus risqués, pluséphémères, mais aussi plus directement en phaseavec les nécessités vitales et acides qui nousassaillent quand on prétend, comme nous sommesun petit nombre à le prétendre ici, faire mieux que« survivre au pays »…

L’entretien mis en boite, j’ai repris en sensinverse la route qui s’élève au-dessus deLacombe. La neige s’est remise à tomber et, sousle contraste du blanc de la tourmente, l’étonnantgranit des maisons du village de La Bessette,patrie impérissable de Magadou, mécréantchabretaire au pays des violoneux que je traverse,est d’un ocre violent. Arrivé au carrefour de ladépar tementale Ussel-Limoges j’ai laissédéfinitivement dans mon rétroviseur les mannesde Lilou de Lacombe et j’ai sagement emboîté lepas du chasse-neige normalisé de l’Équipementqui m’ouvrait la route à grands renfor ts degyrophares et de projections de neige mêlées… n

•••

Page 16: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

réédition de nouvelles de Jean-Marie AmédéeParoutaud Les Enfants du rail. Ce fut unecollaboration intéressante avec la Fédération desœuvres laïques (FOL). Du côté de la littérature, nousavons publié deux études sur l’œuvre de Queneau,deux sur l’œuvre de Clancier, en 2007 deux étudessur Blanzat. Lorsque nous avons des contacts avecdes lecteurs dans des salons du livre, nous sommessurpris par leur curiosité.

MàF : Vous évoquiez l’histoire, on observe cette soifde savoir par le succès des rencontres historiquesde Blois, ou de Saint-Dié autour de la géographie…

Jacqueline Hoareau-Dodineau : L’histoire est undomaine privilégié, surtout l’histoire moderne etcontemporaine, la collection que nous avons initiéeavec l’association Rencontres des Historiens duLimousin marche très bien, on arrive à fidéliser deslecteurs, car chacun a le souci d’un patrimoinecommun, d’une mémoire à préserver, on sentvraiment un engouement pour ce domaine aussi bienpour nos publications que pour les manifestations et

conférences que nous pouvons organiser autour.Cela fait plaisir d’entendre des personnes dire « cen’est pas facile, mais je lirai ce livre jusqu’au bout ».

MàF : Dans ces perspectives, quelle place donnez-vous à la publication électronique?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : La première revue enligne débutera en 2007, ce seront Les NouveauxActes Sémiotiques. Le passage à l’éditionélectronique sera très utile à cette revue qui a unediffusion assez large à l’étranger d’autant plus queles collaborations nouées par le CERES (le Centred’Études sémiotiques de l’Université de Limoges)sont dans des pays où l’accès au livre n’est pastoujours facile compte tenu de la situationéconomique, comme la Roumanie ou des paysd’Amérique du sud, et ce sera utile de manièregénérale. Ce sera aussi la possibilité de toucher unpublic nouveau et plus nombreux. J’espère aussidécider d’autres revues à passer en ligne, à moyenterme. Cela pose néanmoins quelques problèmespour les revues récentes qui pourraient avoir unevisibilité troublée, je pense notamment àTemporalités. Ce sera la démarche logique pour avoirune production et diffusion plus importantes et pourfaire connaître les centres de recherche. Celaconcerne aussi les actes de colloques, celapermettra par les moteurs de recherche de connaîtreles auteurs. Pour les jeunes chercheurs notamment,c’est vraiment indispensable. Il y aura quelquesexceptions de publications papier d’actes decolloques pour des thématiques très précises quisont l’aboutissement de recherche. On peut aussiimaginer un courrier des lecteurs, ce qui permet depoursuivre le débat.

MàF : Vous envisagez de les vendre?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : Non, ce sera unaccès général et gratuit. Pour des éditions de textesde sources nous envisageons aussi une possibilitéd’accès. Par exemple lorsque nous avons une étudesur un auteur du XVIe siècle pour lequel les éditionssont anciennes ou de qualité médiocre nouspourrions envisager de faire une édition papier del’étude et de mettre le texte source en ligne à ladisposition des chercheurs, cela fait partie des

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

31

es champs disciplinairestelle est notre vocation”

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

30

Marie-Laure Guéraçague pour Machine à feuilles :Comment voyez-vous l’évolution des PULIM depuissa création ?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : L’histoire des PULIMcommence en 1971 avec les publications de laFaculté des lettres et la revue TRAMES (Travaux etmémoires de la faculté des lettres) qui en 1991 sontdevenues un service commun de l’Université, puisune vraie maison d’édition alors que jusqu’alors ladiffusion était très réduite. Dans un premier temps,nous avons publié des ouvrages de la Faculté des lettreset des sciences humaines, mais très vite, à monarrivée, comme c’était le vœu de Jean-Paul Lecertua,fondateur des PULIM (je suis issue de la Faculté dedroit) nous avons souhaité couvrir tous les champs etdisciplines de l’Université, depuis les lettres jusqu’àla médecine et les sciences et techniques. Du côtédes sciences dites dures, cela reste assez théoriquecar soit les chercheurs publient chez des éditeurs trèsspécialisés soit ils se dirigent depuis longtemps surl’édition en ligne, leurs publications demeurent doncmarginales même si nous avons régulièrement desprojets communs. Notre vocation est bien celle-ci :couvrir l’ensemble des champs disciplinaires, desproductions scientifiques de l’Université de Limogesmais aussi celles de chercheurs qui, à un titre ou unautre, sont associés à l’Université de Limoges, desprofesseurs étrangers invités ou des collèguesd’autres universités françaises qui ont des relationsrégulières avec notre université.

MàF : La collection Francophonie est un bonexemple?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : Tout à fait, cette collec-tion a débuté par les publications de deux collèguesafricains, burkinabe et ivoirien et qui se poursuit entouchant l’ensemble de l’espace francophone.

MàF : Que souhaiteriez-vous maintenant ? Quelsobjectifs vous paraîtraient importants pour enrichirles publications de cette maison d’édition ?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : On travaille toujoursdans cette idée d’interdisciplinarité, toucher tous lessecteurs, essayer aussi peut-être d’éditer plusd’ouvrages à destination des étudiants, des

manuels, des ouvrages de documentation. Nousavons commencé avec des manuels de chinois, dejaponais et des recueils de textes pour descollègues anglicistes, dans un souci de pédagogie etpas seulement de recherche scientifique.

MàF : Tout lecteur pourrait être intéressé parnombre de domaines traités à l’université commel’environnement, le droit… N’y aurait-il pas matièrepour des livres qui nous éclaireraient sur desquestions qui nous concernent tous?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : C’est un de nos soucispermanents, qui était aussi celui de Jean-Paul Lecertua,toucher un public plus large qui ne soit pas limitéaux chercheurs et aux étudiants de 3e cycle.Ce grand public cultivé ne se trouve pas pour toutesles disciplines mais il existe. C’est à nous de mettredes ouvrages scientifiques à la portée de ce public,c’est une volonté de vulgarisation au sens noble duterme, essayer de publier des ouvrages quiapportent une connaissance d’une manièreaccessible et agréable à lire. Le domaine parexcellence qui s’y prête c’est évidemment l’histoire,mais aussi les ouvrages qui touchent l’histoire del’art. Par exemple la collection Patrimoine limousinest composée de petites plaquettes à destinationdes touristes curieux qui permettent d’accéder à dessites avec un ouvrage relativement bref, bien illustréet des informations de grande qualité scientifique.C’était une collection dirigée par notre collègue,malheureusement décédée, Bernadette Barrière quidoit continuer car nous avons plusieurs projets bienavancés. C’est aussi vrai pour les ouvragesjuridiques, sur le droit de l’environnement qui parleur centre d’intérêt touchent un public plus large.Nous avons une jeune collection en sociologie quin’a pour l’instant que deux ouvrages1, le premier surl’uranium, le deuxième sur les reconversionsmilitantes. Nous connaissons aussi les limites deces ambitions, nous savons bien que cela n’ira pasjusqu’à un best-seller mais il y a une manièred’intéresser les lecteurs. Nous n’éditons pas defiction ; la seule expérience dans ce domaine est la

“Couvrir tous les champs disciplinairesde l’Université de Limoges,

entretien avec Jacqueline Hoareau-Dodinau,

directrice des Presses universitaires de Limoges (PULIM).

1 La Nature dans tous ses états : Uranium, nucléaire et radioactivité enLimousin, P. Brunet, 2004.Reconversions militantes, Dir. S. Tissot, C.Gaubert et M.-H. Lechien, 2005.

Page 17: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

?

Par Jean-Luc Terradillos,rédacteur en chef de L’Actualité Poitou-Charentes.

Ne pas concevoirla CULTURE SCIENTIFIQUE

comme un domaine séparéde la culture

Éditée par l’Espace Mendès France à Poitiers, centre deculture scientifique à vocation régionale, L’Actualité Poitou-Charentes a pour mission première de valoriser la recherchemenée au sein des universités de Poitiers et de La Rochelle,et des grands organismes de recherche (avec le soutienfinancier de la Région et de la ville de Poitiers).

La rencontre avec Edgar Morin en 1994 futdéterminante pour l’évolution éditoriale dela revue. Il a mis au jour un questionnement

sous-jacent. Il faut, disait-il, « lier le savoir audoute », « développer l’aptitude à contextualiser et àglobaliser son savoir », « relever le défi de lacomplexité afin de distinguer, relier et affronterl’incertain ». Sa réflexion et ses encouragements ontpermis une ouverture considérable : partager lesavoir certes, mais avec une distance critique vis-à-vis des sciences et de la technologie, considérer larecherche comme une aventure scientifique ethumaine, et surtout ne pas concevoir la culturescientifique comme un domaine séparé de la culture.Chaque trimestre, le sommaire est très divers, allantpar exemple de la découverte de Toumaï au Tchadau voyage des reliques au Moyen Âge, de lapervenche de Madagascar (utilisé dans un nouveaumédicament anticancéreux) aux récits de grandsvoyageurs des XVIIIe et XIXe siècles.Ce travail de « popularisation » des sciences esteffectué par des journalistes pigistes, pas forcémentspécialisés mais curieux, cultivés et avidesd’apprendre. La forme de l’entretien est souventchoisie parce que le système question-réponse offrebeaucoup de souplesse dans l’exposé d’un sujet, etparce qu’il instaure une relation directe entre lelecteur et l’interviewé – le lecteur doit avoirl’impression d’entendre la parole de l’autre.C’est un exercice d’humilité pour le journaliste.Un soin particulier est accordé à l’iconographie, ainsiles photographies sont faites par des artistes et lesillustrations par des dessinateurs issus pour la

plupart de l’École supérieure de l’imaged’Angoulême. Sachant que les scientifiques sont,comme les artistes, face à l’inconnu, dont ils nouslivrent quelque chose de visible ou d’énoncé, desplasticiens et des écrivains sont régulièrementsollicités. Avec la même exigence de qualité. n

1 place de la Cathédrale BP 80964 - 86038 Poitiers

e-mail : [email protected]

Le Banquet de l’évolution

Cette fiction scientifique théâtrale,jouée pour la première fois à Poitiers,en 1997 pour la Fête de la science,mériterait de l’être à nouveau tantJean-Michel Bazin réussit à rendre

vivantes et accessibles les conceptions qui endeux siècles fonderont la théorie de l’évolution etla biologie moderne: Buffon, Maupertuis, Linné,Lamarck, Cuvier, Darwin, Mendel défilent etdialoguent sous nos yeux, entre 1750 et 1867.Leurs débats sont vifs, leurs divergences réellessur l’immuabilité de la nature, les transmutationsdes espèces, l’effet du temps ou du climat…Darwin sera le grand synthétiseur de toutes cesrecherches.

Le lecteur rit et se sent un peu moins ignorant !

Marie-Laure

Le Banquet de l’évolution de Jean-Michel Mazin.

Espace Mendès France – Atlantique, 1997.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

33

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

32

projets à moyen terme. On avanceprogressivement en matière d’édition en ligne et demanière aboutie. Techniquement, nous bénéficionsde collaborations avec d’autres universités qui ontdéjà des acquis et des expériences. Cela posebeaucoup de questions sur les rubriques, l’archivagedes documents, l’indexation des auteurs et desarticles, questions qui ne se posent pas forcémentpour l’édition papier. Il faut essayer de résoudre cesquestions-là avant de mettre le dispositif en ligne.

MàF : Je viens d’assister au colloque « L’adaptationdes pratiques culturelles sur support multimédia »du Centre de recherches Sémiotiques, il y avait uneintervention passionnante à propos d’un ouvragemultimédia réalisé par Bruno Latour qui expliquaiten quoi le cheminement et les multiples passagesrendus possibles entre texte et images nourrissaientson cheminement théorique. Les bouleversementsque cela peut entraîner aussi sur la pensée etl’écriture, des changements éditoriaux pour vous,pour les chercheurs, les lecteurs?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : Oui, tout à fait.Pour tous les chercheurs qui travaillent avec l’image,pouvoir composer sur l’écran le rapport entre texteet image est un atout incontestable, sur undocument papier il faut chercher l’image à la fin del’article, sur écran on peut faire apparaître l’imageau fur et à mesure. Le centre de recherche auquelj’appartiens travaille sur l’iconographie etl’iconologie : on peut construire et déconstruire uneimage sur écran ce qui fait que l’on n’a plus besoinde longs discours pour étayer sa démonstration,on voit les choses suivant l’accent que l’on veut ymettre. En travaillant sur les sceaux des rois deFrance, on n’a plus besoin de grands textes pourétayer la signification de l’image, elle saute auxyeux. C’est donc un avantage incontestable del’édition en ligne.

MàF : D’autres points à évoquer pour l’avenir desPULIM?

Jacqueline Hoareau-Dodineau : Trouver une vitessede croisière pour l’édition en ligne, le soucipermanent reste la diffusion des ouvrages, êtreprésents partout et tout le temps, de manière à faireconnaître les ouvrages, cela est une vraie gageurecompte tenu des difficultés financières de l’Universitéet des contraintes en personnel. Faire en sorte quecette maison prospère non pas économiquementmais en terme de lecteurs et de mise à dispositionde connaissances scientifiques. L’édition n’est pasune science exacte, des ouvrages trouvent leurslecteurs sans qu’on ait à faire le moindre effort etd’autres sont très difficiles à valoriser, c’est unediscussion récurrente que j’ai avec Jean-FrançoisLaurichesse (secrétaire général) « que peut-on fairede plus? » D’une façon générale les ouvragesuniversitaires ont une durée de vie longue, il y adonc aussi le souci de les valoriser dans le tempsque n’ont pas forcément les éditeurs de fiction.

MàF : On oublie en effet souvent que la pérennitéd’un éditeur tient à son fonds et cela est aussi vraipour la fiction. J’ai croisé ce matin René Rougerie,il m’indiquait que Suares, auteur qu’il a publié il y alongtemps, était tout à coup au programme de lalicence de lettres.

Jacqueline Hoareau-Dodineau : On est habitué aucaractère volatile des prix littéraires. Quand on reçoitla demande de réassort de notre diffuseur, cela faitplaisir de savoir que les Actes sémiotiques de 1985sont demandés, cela donne le sentiment d’être unevraie maison d’édition. Mais au-delà du fonds, d’unemanière générale, notre rapport au temps est encoredifférent chez nous, c’est une donnée qu’il fautintégrer, la notion de nouveauté n’est pas la même.Par exemple la question du pilonnage ne se posepas pour nous dans le contexte de l’accès en ligne,il y a toujours une vente qui nous dispense d’enarriver à cette extrémité. Des ouvrages ancienscontinuent de remplir leur fonction. Internet apportecette information au libraire qui peut vérifier sonexistence. n

PULIM

39C rue Camille-Guérin 87031 Limoges Cedex

Tél. : 05 55 01 95 35

e-mail : [email protected]

www.pulim.unilim.fr

•••

Page 18: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Arlette Pragout pour Machine à feuilles :Que retenez-vous des parutions 2006 dans le rayondocumentaire ?

Nelly Bourgeois : Pour les plus jeunes, il y a une nettearrivée des Japonais, avec leur superbe minimalismegraphique : je pense à une collection au Seuil, Lessciences naturelles de Tatsu Nagata avec des ouvragessur la grenouille, le renard, la fourmi… huit titres ensix mois dont le dernier est Le Castor. Chez Panama,de Taro Miura j’aime particulièrement Métiers etTonne pour découvrir le poids des choses et le travailde manutentionnaires dans les por ts. Dansla collection L’ar t et la manière chez Palette, jeretiens Frida Khalo, Keith Haring et Yves Klein. ChezCirconflexe, je retiens Crocs, griffes et cornes deChristopher Wormell. C’est un bestiaire et surtout unbeau documentaire sur les animaux sauvages.La Collection Dame Nature aux éditions Gulf streampropose deux ouvrages d’AnneMöller : Les Graines de grandesvoyageuses, et Les Insectes :d’ingénieux bâtisseurs, avec destextes précis et des illustrationspoétiques.Et puis la philo pour les enfantsse développe avec différentescollections comme Carnets dephilo chez Albin Michel, Goûters philo chez Milan,Pourquoi, parce que chez Thierry Magnier, Brins dephilo aux éditions du Pommier, Philozenfants chezNathan, Contes philosophiques chez Actes sud…En 1995 la parution du Monde de Sophie vendu à plusde vingt millions d’exemplaires a engendré la créationde ces nouvelles collections pour enfants etadolescents. Suicide, homosexualité, mort, violence,solitude etc, dès cinq ans on cherche à répondre auxquestions philosophiques.

MàF : Le documentaire tient donc une bonne placesur le marché?

Nelly Bourgeois : Le documentaire ne représenteque 16 % des parutions en jeunesse. Mais j'ail'impression que les éditeurs cherchent à augmenterleur part du marché en créant du bel album qui feraréférence pour la classe, plus ludique, plus animé, avecplus de mélanges graphiques et ce pour se démarquerde l’Internet qui répond facilement aux recherchesd’informations rapides. Le livre documentaire se doitd’être attrayant.

MàF: On dit que les documentaires sont plus lus parles garçons que par les filles, est-ce toujours le cas?

Nelly Bourgeois : Traditionnellement les filles sont plusattirées par la fiction mais le fait que les documentairesusent d’originalité dans la présentation et soient d’aspect

moins strict joue en leur faveur.Toutefois les achats de docu-mentaires se font souvent endirection des garçons : maisn’est-ce pas là une volonté del’adulte d’attirer le garçon vers lesérieux et la réflexion, et la fillevers la fantaisie et l’imaginaire?Je suis étonnée de constater

qu’à notre époque les mentalités restent asseztraditionnellement sexistes ou plus modérémentdit « segmentées entre filles et garçons » ceci estconfirmé par une production d’éditeurs tels que laMartinière et Nathan dont certains titres s’adressentspécifiquement à l’un ou à l’autre des sexes (voir lescollections Oxygène et Hydrogène et des ouvrages surle tricot et la couture). Heureusement, c’est contre-balancé par des éditeurs comme « Talents hauts »,éditeur « garanti cent pour cent sans sexisme » quipublie « des livres pour les filles que tous les garçonsdevraient lire ». Là, c’est à nous libraires de les mettreen valeur car leur pouvoir médiatique est faible ! À lireLa Princesse et le dragon, de Robert Munch etMichael Martchenko et Quand Lulu sera grande, deFred L. n

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

35

MENTAIRESNT L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE

1 Librairie Libralire, 116 rue de Saint-Maur, 75 011 Paris.

Le documentaire nereprésente que 16% desparutions en jeunesse”

Trois questions à Nelly Bourgeois, libraire spécialisée jeunesse1

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

34

LES DOCUMENTFONT L

par Arlette Pragout,Ancienne libraire spécialisée jeunesse.

La perspective des achats de fin d’annéeoccasionne chez les éditeurs un surplus deproduction dans le domaine des documentaires

catégorie beaux livres et souvent hors collection. Auxdires des libraires spécialisés jeunesse, le quatrièmetrimestre 2006 ne déroge pas à cette constatation.Le changement se fait dans la continuité : 65 % desdocumentaires sont toujours produits par Nathan,Fleurus, Gallimard, Milan et Larousse.Les thèmes représentés sont sensiblement lesmêmes d’année en année ; cependant l’accent estmis sur ceux qui traitent de la citoyenneté, de laprotection de la nature, de la mémoire historique etde l’art. Dans le domaine pratique, cuisine etjardinage ont toujours les faveurs du lecteur maispour évoquer le bien-manger et la culture bio !Ces sujets font bien sûr écho aux faits desociété et d’actualité : les éditeurs sont enquête de ce qui a le vent en poupe.Ces tendances n’annulent pas l’intérêttraditionnel et constant des enfants pour lesanimaux (chevaux, dinosaures) ou leMoyenÂge : les chevaliers exercent la mêmefascination aujourd’hui qu’il y a trente ans !Néanmoins, qu’ils répondent à une faveurancienne, à un questionnement factuel ou àune problématique induite par le programmescolaire, les documentaires doivent suivredes règles qualitatives : exactitude,pertinence, clarté, objectivité.Ces notions semblent évidentes, pourtantquel bibliothécaire, quel instituteur n’a pasrelevé d’erreurs ou d’oublis conséquentsdans un documentaire ? Toutefois leséditeurs dignes de ce nom s’assurent,surtout dans le domaine de la création,la supervision de spécialistes du genre(souvent des enseignants chercheurs).Si le fond précède la forme et primesur elle, le visuel n’est pas négligé parles éditeurs, au contraire ils cherchentà séduire et rivalisent d’ingéniositédans la présentation qui se veut

attractive et ludique. L’iconographie est variée :photos, illustrations, images de synthèse,manipulations de tirettes 3D… tous les goûts ettous les niveaux de lectures y trouvent leur compte,loin du didactisme péremptoire du manuel d’antan.Répondre à l’insatiable curiosité de l’enfant, susciterde nouvelles questions, telles sont les missions dudocumentaire, même s’il est talonné par d’autressources d’informations, notamment les supportsaudiovisuels et l’internet.

Tout est chimie!Qu’est-ce qui compose

la matière? Pourquoi c’estgazeux, liquide ou solide?

Comment les moléculesréagissent entre elles?

Que font les électrons?…Baptiste et Zélie, enfants

curieux trouvent lesréponses à ces questions

en compagnie de leur TatieJulie au parc d’attractions Chimiland. Deux animateurs

comiques, Atome Hic et Atome Hat, les guident dans leursdécouvertes. Les dessins de Yann Fastier ajoutent de la

gaieté à ce livre pour lecteurs de 9 à 12 ans. Les publicationset les différentes collections des éditions du Pommier sontdes merveilles d’intelligence sur toutes les questions que

petits et grands se posent sur le monde.

Marie-Laure

Tout est chimie! de Christophe Joussot-Dubieu et Catherine Rabbe,illustrations de Yann Fastier,Editions Le Pommier, collection Les mini pommes, 2006.

Page 19: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

37

Par Claire Douady,Ingénieur d’Études au Service commun de documentation (SCD) de l’Université de Limoges.

L’Un ivers i té de L imoges,pionnière pour la MISE EN LIGNE

DES THÈSESLa thèse est un document « à part » au sein des

universités. En effet, il est à la rencontre dumonde de la recherche, de l'enseignement et

des bibliothèques. C'est avant tout un travail derecherche mené par le doctorant, accompagné parson directeur, pendant plusieurs années. C'est aussiun exercice académique donnant accès à un gradeuniversitaire. Enfin, c'est également un documentque l'on doit diffuser et conserver. Ce sont d'ailleursles bibliothèques universitaires qui doivent enassurer le dépôt légal.

À l'Université de Limoges, une centaine de thèses sontsoutenues par an: environ 80 en sciences et techniques(principalement en électronique et céramique), 10 ensanté, 10 en lettres et sciences humaines et 10 endroit - sciences économiques. Toutes les disciplinesde recherche menées en Limousin sont représentées,y compris les sites de Brive avec l'électronique ouencore d’Egletons avec le génie civil.

La valorisation des quelque 11000 thèses soutenuespar an en France est une préoccupation constante desuniversités. La mise en ligne des thèses correspond àune évolution logique puisque les universités sepositionnent en tant que producteurs et diffuseursd’informations électroniques (cf. l'article de ThierrySamain). Plus globalement, il est nécessaire d’assurerune visibilité internationale aux résultats desrecherches conduites dans les universités françaises.De plus, on peut constater que la quasi-totalité desthèses sont désormais produites “nativement” sousforme numérique. C'est un facteur techniquedéterminant : l'information sous forme électroniquepour la mise en ligne est disponible.

L'Université de Limoges est site pilote depuis 2001sur la mise en ligne des thèses, projet mené par leService commun de la documentation. Le choix s'estporté dès le départ vers la conversion des thèses auformat natif (traitement de texte) dans un formatstructuré XML pour deux raisons essentielles: toutd'abord dans un souci d'archivage pérenne intégrantla notion de relecture du document à long terme. Maiségalement, parce que ce format permet une qualité dediffusion des documents que l'on peut adapter à toustypes d'affichages et de mises en forme grâce à destransformations XSLT. Le traitement des thèses estdonc réalisé grâce à la plate-forme Cyberdocsdéveloppée en open source par l'Université Lyon II.L'objectif principal est d'obtenir des versions web dequalité, facilement consultables et très lisibles.

En parallèle, le double dépôt version papier et versionélectronique a été rendu obligatoire par décision duConseil scientifique de l'Université à compter du débutde l'année 2003. Le circuit de la thèse au sein del'Université a donc été aménagé, des formationsspécifiques (aide à la rédaction) sont proposéesaux doctorants par le SCD. Tous les acteurs del'Université concernés (écoles doctorales, scolarités,bibliothèques, service commun informatique) sontpleinement impliqués.

Aujourd'hui, c'est environ 80 % des thèses de l'année2003 qui ont été mises en ligne et plus de 50 % pourles années 2004 et 2005. La majeure partie (plus de75 %) des quelque 200 thèses déjà accessiblesconcerne les domaines scientifiques et techniques.Mais, ce qui est le plus important, c’est qu’en moyenne700 visiteurs uniques consultent quotidiennement lesite. Ainsi, une thèse empruntée une dizaine de fois àla bibliothèque est consultée environ 5000 fois enligne. L’impact de la diffusion n’est donc pas du tout lemême, d’autant plus que les visiteurs sont trèsdiversifiés: des universités françaises et étrangères,des grands laboratoires de recherche mais surtout desgrandes multinationales principalement des domainesde l’électronique et de la pharmacie. La visibilité del’Université sur la toile est considérablement accrue.

L'Université de Limoges est une université pionnièresur ce sujet. C'est l'une des seules pour l'instant(avec l'Université Lyon II) à avoir réalisé desconversions XML de documents complexes tellesque les thèses. Actuellement, l'équipe travailleactivement à la mise en place d'une base dedonnées permettant la recherche en texte intégral.Enfin, après avoir participé aux tests, l'Université deLimoges sera l'une des premières à utiliser lanouvelle plate-forme nationale de dépôt de thèses enligne : STAR, développée par l'Agence Bibliographiquede l'Enseignement Supérieur (ABES).

Pour tout renseignement,Claire Douady – SCD de l'Université de LimogesTél. : 05 55 43 57 04 – e-mail : [email protected]

Adresses utiles• SCD de Limoges : www.unilim.fr/scd

rubrique « thèses en ligne »• Site de Cyberdocs – Université Lyon II :

http://demeter.univ-lyon2.fr:8080/sdx/theses/• Site de l'ABES : http://www.abes.fr• ARTIST - thèses dans le Cyberespace :

http://artist.inist.fr/article.php3?id_article=57

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

36

LA REVUE LECTURE JEUNELa transmission de la culture scientifique

Science et adolescence

Lecture Jeune est destinée aux adolescents.Ce trimestriel est édité par l’association

Lecture-Jeunesse depuis 29 ans. C’est unerevue de réflexion et d’information qui

sélectionne des livres pour adolescents.Le numéro 117 est destiné à faire

découvrir la culture scientifique auxadolescents et les incite à lire.

Les premières pages de ce numérosont consacrées à Nathalie Carré ;

elle présente la revue Notre Librairiedont elle est la rédactrice en chef.Puis, la revue est divisée en deux

dossiers : un dossier thématique etun dossier donnant un parcours

de lecture aux adolescents.

par Marie Jude,étudiante-stagiaire en Deust Métiers de la culture, Faculté des lettres et sciences humaines de Limoges.

LE DOSSIER THÉMATIQUE

La revue aborde la question de la vulgarisation et lerôle des musées et des bibliothèques. L’association« À fond la science » est ensuite présentée.Elle sensibilise les jeunes aux sciences et techniqueset leur propose, à partir d’une sélection dedocumentaires adaptés, des animations originales.

De plus, cette revue présente les différentes collectionsde documentaires pour la jeunesse, ceux qui existentdepuis 20 ans mais aussi les nouveaux. Un entretienavec Jean Lopez, le rédacteur en chef de la revueScience et Vie Junior a été réalisé et évoque le rôlede la presse et plus particulièrement les objectifsScience et Vie Junior. Geneviève Bordet, enseignante-documentaliste, témoigne de ses activités profession-nelles au sein d’un lycée technologique et professionnelen ce qui concerne la constitution d’un fonds dedocuments au CDI (Centre de Documentation etd’Informations). Il s’agit de permettre aux lycéensd’accéder à la culture scientifique et technique àtravers des documentaires. La page suivante donneune bibliographie de livres dont les sujets sont lascience et la fiction.

LE DOSSIER PARCOURS DE LECTURE

Ce dossier donne des références bibliographiquesselon trois niveaux de lecture : des livres pourdébutants, des livres un peu plus compliqués et deslivres pour lecteurs confirmés. Pour chaque niveaude lecture, les références d’ouvrages qui sontdonnées concernent trois genres de lecture :les littératures, les documentaires et les Bandesdessinées.

Seule la couverture de la revue est illustrée.Le cœur de la revue est composé de quatrecouleurs : noir, gris, rouge et blanc.Les différents sujets abordés sont bien séparés lesuns des autres. Cette revue est très lisible, lesexplications sont claires et le vocabulaire est simple.Ainsi, n’importe quel adolescent peut lire cette revueet y trouver un intérêt. Cela lui permet de développersa culture générale mais aussi d’avoir desinformations sur les sciences et techniques, ce quiest utile pour sa scolarité.

Page 20: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

39

RÉCRÉASCIENCES ou Centre deCulture Scientifique Technique et

Industrielle du Limousin a pour objetde diffuser et valoriser la culture

scientifique sous toutes ses formes etde favoriser les échanges entre la

communauté scientifique et le public.

Cette mission s'inscrit dans une démarche departage des savoirs, de citoyenneté activepermettant à chacun d'aborder les nouveaux enjeuxliés à l'accroissement des connaissances. Dans cecontexte Récréasciences/CCSTI s'attache particu-lièrement à la mise en évidence des implications etdes conséquences de cette évolution dans lesdomaines culturels, sociaux, économiques etéducatifs. À ce titre, Récréasciences/CCSTI poursuitune approche pluridisciplinaire et transversale de lanotion de science et de technologie et engage desdémarches de partenariat et de mise en œuvrepermettant d'impliquer une multitude de publics,diversifiée dans ses origines et ses implantationsgéographiques. Récréasciences/CCSTI coordonne laFête de la Science, événement à l’initiative du Ministèrede la Recherche, propose un programme annuel deconférences/bars des sciences, d’animations diverses,est à l’initiative ou soutient des projets associant desacteurs régionaux de la culture scientifique (ex: Projetrégional Arts et sciences: de l’histoire naturelle à labiodiversité - Linné/Buffon 1707/2007).Récréasciences/CCSTI est aussi un centre deressources (expositions, vidéothèque…) quibénéficie d’un partenariat privilégié avec de grandsorganismes tels que le CNRS, l’INRA, le Palais de laDécouverte, la Cité des Sciences…

Récréasciences/CCSTI, est membre l'Association Nationaledes CCSTI : 88, rue du Pont Saint-Martial - 87000 LimogesTél. : 05 55 32 19 82 / Fax: 05 55 32 23 98E-mail: [email protected] / www.recreasciences.net

Par François Mazeaufroid,directeur de Récréasciences.

RÉCRÉASCIENCES ,c'est le plaisir de comprendre !

Star WarsExiste-t-il encore quelqu’un qui n’ait pas vu (et

revu !) les épisodes de Star Wars (La Guerre desétoiles en français), la saga de science-fiction la

plus célèbre du cinéma? Au moment où j’écris ceslignes, les six films qui la constituent sont déjà

sortis en salle. Dans tout space opera de bonnefacture, la technologie foisonne et Star Wars ne

déroge pas. Et si la forme de nombreux objets n’estpas sans rappeler certaines images de la SecondeGuerre mondiale (les blasters – pistolets-laser desrebelles –, les casques des troupes de l’Empire, lecostume des officiers impériaux, les tourelles de tir

du Faucon Millenium, etc.), les capacitéstechniques des protagonistes sont à l’évidence

largement supérieures aux nôtres. Pourtant,certaines réalisations ont un air de déjà-vu et

paraîtraient assez plausibles de nos jours. Aussinous sommes-nous posé la question suivante :

dans Star Wars, est-il possible de faire la part de lascience et de la fiction, celle du rêve et de la

réalité ? Bien sûr, il n’est pas question de briserl’imaginaire par des considérations trop

rationnelles, mais plutôt de porter sur cette œuvreun autre regard, plus dynamique, en cherchant àcomprendre l’envers du décor grâce à la science.

Mais, avouons-le, il s’agit aussi et surtout des’amuser en faisant de la physique ! Nous allonsdonc nous livrer, pour le plus grand bien de nos

neurones, à une petite analyse scientifique de cetunivers. Si, faute de place, n’ont été ici retenus que

les thèmes les plus marquants, notre champd’investigation est néanmoins fort vaste : la Forceet le sabre-laser (incontournables !), l’Étoile de la

Mort (archétype de l’arme absolue dont rêventtous les super-méchants), les véhicules (il y en a

de toutes tailles et de tous usages) et les planètes,dont la célèbre Tatooine et son soleil double.

« Que la Force soit avec vous ! »

Roland

Faire de la science avec Star wars, de Roland Lehoucq,Éditions Le Pommier, 2005.

SCIENTIBUS est un bus itinérant qui permet à des chercheurs CNRS, à des enseignants-chercheurs et à desétudiants en Sciences du Limousin de se déplacer dans des lycées, collèges et écoles élémentaires de leurrégion afin de présenter in situ des expositions d'expériences relatives aux sciences exactes (chimie,physique, mathématiques, biologie, géologie, informatique). SCIENTIBUS participe également à desmanifestations grand public comme la semaine de la Fête de la Sciences. SCIENTIBUS montre que lesSciences sont proches de tous au quotidien, aussi bien dans la nature que dans le domaine des applicationstechnologiques modernes. SCIENTIBUS est un projet mené par l'Université de Limoges en partenariat avec“RECREASCIENCES-CCSTI du Limousin”. www.unilim.fr/scientibus

“Donner envie d'apprendre” avec SCIENTIBUS

?

En parallèle à la diffusion en ligne des thèsessoutenues à l’Université de Limoges,

cette dernière s’est engagée de manièreplus large dans la valorisation de sa

production scientifique.

Deux directions sont actuellement privilégiées :

1. Édition en ligneL’édition en ligne de publications régulièresactuellement prises en charge sous forme papier parle service des Presses Universitaires de Limoges(PULIM). La plate-forme libre LODEL (www.lodel.org)qui fait office d’infrastructure technique a étéinstallée au sein du Service commun dedocumentation (SCD). Pour chaque publication, unephase de maquettage et de réflexion sur la mise enforme des contenus s’avère le préalable nécessaireet mobilise l’équipe éditoriale de la revue, les PULIMet le SCD. Une fois la structure et l’habillageréalisés, les articles réalisés par les auteurs enrespectant une feuille de style prédéfinie sont versésdans la base par l’intermédiaire du service desPULIM et alimentent chaque numéro. Une premièrerevue paraîtra sous ce nouveau modèle dès le débutde l’année 2007 : les Nouveaux actes sémiotiques.

2. Archives ouvertesLa mise en ligne en accès libre des articles écritspar les chercheurs de l’Université et publiés dansdes revues commerciales. La plupart des éditeursautorisent en effet la publication libre de ces articlessur un serveur personnel ou institutionnel (principe del’auto-archivage) dans leur forme originelle, vierge detout retraitement effectué par l’éditeur commercial.Un panorama des types de publication et d’archivageinstitutionnels autorisés par les éditeurs estdisponible sur www.sherpa.ac.uk/romeo.php.Dans la mesure où le SCD gère déjà plusieursplates-formes techniques de traitement, d’édition etd’archivage électronique (Cyberdocs pour le traitementdes thèses, SDX pour leur archivage et leur diffusion,LODEL pour l’édition en ligne des revues), il a étédécidé de ne pas gérer localement ce type deressources mais d’accompagner les laboratoires dansl’alimentation d’une base nationale, Hyper Article en

Ligne (HAL) accessible à http://hal.ccsd.cnrs.fret maintenue par le Centre de CommunicationScientifique Directe (CCSD) du CNRS. Un protocoled’accord entre les différents acteurs del’enseignement supérieur et de la recherche a parailleurs été signé en 2006 en vue d’une approchecoordonnée, au niveau national, pour l’archivageouvert de la production scientifique.Le développement au niveau local d’une diffusionlibre de cette production passe par la constitutiond’un réseau de correspondants qui, dans chaquelaboratoire, seront chargés de mettre en place uncircuit d’alimentation de la base HAL le plus adaptéà leur mode de fonctionnement. Avant déploiementsur une plus grande échelle, le service a été testéen partenariat avec deux laboratoires pilotes.À l’issue de cette période d’expérimentation,il semble que l’organisation assez lâche deslaboratoires rend délicate une rationalisation duprocessus d’alimentation à un niveau plus général.Dans cette optique, des mesures coercitivesengagées par l’Université ou une structure nationalede recherche ou d’enseignement s’avèrentinévitables afin de bénéficier d’un taux de publicationen archive ouverte significatif voire exhaustif.

Quels que soient les outils utilisés pour gérer le circuitdu document électronique, il importe de respectercertains standards qui restent la garantie d’uneinteropérabilité entre les systèmes et de la mise enplace d’outils de recherche fédérant l’accès à desressources stockées sous des formes différentes età des endroits distincts. À ce titre, l’implémentationdu protocole OAI-PMH (pour plus d’informations, seréférer à www.openarchives.org) qui permetd’assurer le partage des descriptions desdocuments s’avère déterminante.

Si l’Université de Limoges s’engage donc résolumentdans la mise en ligne de sa production, c’est queforte du succès du projet des Thèses en ligne aveclequel elle joue toujours un rôle pilote en France, ellea pris conscience que la visibilité de son activité derecherche dépend directement des facilités d’accèsà ses publications. Par ailleurs, les chargescroissantes que font peser sur les budgets desservices communs de la documentation desuniversités les abonnements papier et électroniquesaux revues des grands éditeurs imposent une repriseen main progressive des circuits de diffusion desrésultats de la recherche par leurs propres acteurs.n

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

38

LES ACTIVITÉS DERECHERCHE SONT VISIBLESLes Archives ouvertes et l’édition en ligne

à l’Université de Limogespar Thierry Samain,

conservateur au SCD de l’Université de Limoges, responsable de la section Sciences et techniques.

Page 21: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

41

Jean-Baptiste Fray-Fournier (1764-1835), médecin,chirurgien originaire de Limoges devient commissairedes guerres suite à un accident qui le prive del'usage d'une de ses mains. En poste à Bayonne,puis Berlin, Magdebourg et Ulm, où il représentel'administration française, il collecte les plantes,apprend la botanique et réalise son propre herbierau fil de ces années. Ce dernier a été trouvé danssa propriété du Mas-Levrault (Saint-Priest Taurion)et légué dans les années 1970 à la Faculté dessciences avant d'être conservé par le laboratoirede phanérogamie et cryptogamie de la Faculté depharmacie puis par le Service commun de ladocumentation de l'Université de Limoges. Il estaccompagné d'un manuscrit comportant la liste desplantes ainsi que des notes de lecture. Ce sont lesArchives départementales de la Haute-Vienne quidétiennent aujourd'hui quelques indices ténus quiprouvent le lien entre Fray-Fournier botanisteamateur et Fray-Fournier administrateur : au milieudes décomptes d'hommes malades, de chevaux etautres commandes de fournitures s'est glissé unepetite note manuscrite, toujours de la mêmeécriture, où Fray-Fournier sert d'intermédiaire entrePicot de La Pérouse, botaniste toulousain et lejardin botanique de Berlin. Ce dernier a brûlé avecpresque toutes ses collections en 1942. D’ores etdéjà, les jardins botaniques de Berlin et d'Ulm sontintéressés par l'herbier de Fray-Fournier au titre dece qui a pu être éventuellement conservé de leursplantes. Où l'on retrouve l'importance desinventaires et de leur diffusion.

Conservé dans un excellent état, cet herbier aainsi retenu notre attention pour sa valeurhistorique, sa forme et sa cohérence. Œuvre d'uneseule personne, réalisé sur un même modèle, il seprésente sous forme de cahiers de papiers filigranés,un par classe botanique, chacun contenant lesplanches des plantes récoltées, elles-mêmesdessinées et écrites avec soin, voire élégance.Fray-Fournier a utilisé la classification de Linné(http://linnaeus.nrm.se/botany/fbo/types.html.en)à une époque où elle commençait déjà à êtresupplantée par d'autres systèmes. Sous chaqueplante figure une étiquette, elle aussi confectionnéepatiemment, mentionnant le nom de la plante,par fois le lieu de la récolte, par fois aussi deséléments de détermination qui retracentl'apprentissage de son auteur.

C'est autour de cet ensemble que l'Université deLimoges se propose de réaliser une exposition aumois d'octobre 2007. Conçue en deux volets, unensemble de panneaux qui pourraient ensuitecirculer seuls d'une part et un ensemble dedocuments et d'objets originaux d'autre part,l'exposition sera accompagnée de conférencesautour de la botanique et de l'histoire, d'activitésancrées dans le contexte de la Fête de la science,ainsi que d'activités satellites dans les différentessections du SCD de Limoges. Elle sera aussil'occasion d'expliciter le partenariat entrel'Université de Limoges et le Museum nationald'histoire naturelle de Paris dans le cadre d'unréseau plus vaste dont les ambitions relèvent ducatalogue collectif et du partage de donnéesscientifiques au niveau international. Inventorier,décrire et faire connaître ces collections d'herbiersparticipent aussi du processus de la recherche. n

Pour toutes informations complémentaires :

Tél. : 05 55 43 57 02

e-mail : [email protected]

DE SANG »UN HERBIER NAPOLÉONIEN

Une des imagesde la futureexposition.

? « DE FLEUR ET DE SANG

L'on pourrait se demander pourquoi parler de“napoléonien” pour un herbier. Parce qu'ildate de l'époque napoléonienne, parce qu'il a

été collecté et confectionné par un témoin et unacteur discret des guerres napoléoniennes, parcequ'il évoque ça et là les grandes dates desbatailles napoléoniennes ? Imaginez uncommissaire des guerres, ancien chirurgien, chargé

d'organiser et d'administrer les hôpitauxmilitaires, en France, puis en Prusse, cueillir desplantes sur les champs de bataille. Eylausanguinaire, Friedland, reconquête française,Tilsit, sont des noms qui apparaissent surquelques menus bouts de papier, adossés à desfleurs. Ça et là apparaissent aussi des lieuxautrefois sous domination française, aujourd'huiallemands ou polonais. Les plantes récoltées dansles années 1805-1815 y poussent-elles toujours ?

Si constituer un herbier peut apparaître comme unpasse-temps, une passion ou mieux, un véritabletravail, la collection qui en résulte est en effet unoutil privilégié de la connaissance, un témoin d'uneépoque donnée et un outil non négligeable pour larecherche scientifique. Il existe de multiplescollections d'herbiers, conservées dans lesmuseums, les bibliothèques de jardins botaniques,les grandes bibliothèques et l'on découvre au grandjour depuis quelques années ceux que possèdentles universités françaises. Sans doute n'est-ce pasun hasard si l'on parle en même temps debiodiversité, de préservation des espèces et desauvegarde du patrimoine.

Outil d'enseignement et de recherche, les herbierssortent de leurs chemises et gagnent les pages webgrâce aux bases de données et à la numérisation.Faut-il rendre grâce à ces outils de porter à laconnaissance des chercheurs et des “lecteurs”l'existence de ces plantes ? Jugez-en vous-même enconsultant la base Sonnerat à laquelle participel'Université de Limoges (www.mnhn.fr rubriquecollections scientifiques, bases de données,botanique, plantes vasculaires). En cherchant sur“Fray-Fournier” dans le champ “premier récolteur”,vous verrez ce qui est actuellement décrit del'herbier “napoléonien” de l'Université de Limoges.

PARCOURS D'UN HERBIER NAPOLÉONIENpar Joëlle Jezierski,

directrice du Service commun de documentation (SCD) de l’Université de Limoges.

Voyages enbotanique

DVD réalisé par l’ACCOLAD(Agence régionale de

coopération pour la lecture, l’audiovisuel et ladocumentation) de Franche-Comté

Magnifique exposition virtuelle réalisée par ACCOLAD,en 2005, pour mettre en valeur tous les trésors

botaniques que conservent précieusement lesbibliothèques, sociétés savantes, archives de

Franche-Comté: plans, dessins, manuscrits,imprimés, herbiers de la Renaissance à nos joursoffrent un plaisir autant scientifique qu’artistique.

Une mise en page originale, une circulation simpleentre les documents permettent de se plonger avec

émotion notamment dans les herbiers aux fleurssi fragiles qui ont traversé le temps. La rédactrice

de ces mots y a même entendu des oiseaux :étaient-ils réels ou virtuels ?

Toutes ces richesses sont recensées dans unebase de données régionale qui sera bientôt

accessible à tous.

C’est aussi un bel écho à l’exposition enpréparation à l’Université de Limoges

(cf. article ci-contre).

Marie-Laure

Pour plus d’information:ACCOLAD, 37A rue Edouard Frossard, 90300 CravancheTél. : 03 84 26 99 51 / www.livre-franchecomte.comM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-4

0

Page 22: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

?

Les salles de lecture sont organisées par grandschamps disciplinaires. Ainsi, en salle J,« Philosophie, Histoire et Sciences de l'Homme », unecollection de référence de 65000 volumes et 260titres de revues sont proposés au lecteur. L'histoirede France occupe une place centrale. Elle estprésentée par thèmes, par périodes mais aussi parensembles régionaux.On y trouve l'actualité de la recherche ainsi que desouvrages de référence et des sources. Les documentspatrimoniaux sont accessibles à travers un ensemblede microformes et de documents numérisés.Les récits de voyage ont été regroupés en géographie,à proximité de l'Histoire. Une cartothèque de travaila été prévue. 200 cédéroms environ couvrantl'ensemble des disciplines représentées à la BNFsont proposés dans les salles de lecture. Il s'agitnon seulement de bases bibliographiques mais ausside textes intégraux. Les microfiches des thèses etun fonds important de documents patrimoniaux surmicroformes complètent cet ensemble.Rappelons que l'équipe de l'Institut d'Histoiremoderne et contemporaine (unité du CNRS), chargéede la préparation du volume annuelle de laBibliographie annuelle de l'histoire de France, estinstallée sur le site François-Mitterrand et dépouilledes périodiques reçus par la Bibliothèque.Cette bibliographie qui parait depuis 1953 couvrel'histoire de France du Ve siècle à 1958.Des expositions et des colloques se multiplient toutel'année. Le 10 novembre dernier a eu lieu une journéed'étude consacrée au grand historien récemmentdisparu, Pierre Vidal-Naquet. Les retransmissions descolloques sont consultables quelques mois après lesmanifestations dans la salle de l’audiovisuel.Depuis peu, a commencé sur le site de Richelieuune exposition sur la photographie humaniste dansles années cinquante qui se tient jusqu’en fin janvier2007, une exposition sur Homère commence à la findu mois de novembre jusqu’en mai 2007. Par ailleurs,deux espaces de présentation accueillent les visiteursà la BNF : l’un retrace l’histoire de la BNF et exposedes objets provenant des collections patrimoniales,le second présente les globes de Coronelli, ainsiqu’un espace dédié à l’histoire de la cartographie.Enfin précisons qu’il est possible de visiter la BNF,seul ou en groupe et qu’il existe des formations auxressources électroniques et au catalogue.

Bibliothèque nationale de FranceSite François Mitterrand,Quai François Mauriac 75013 Paris.Toutes informations sur les collections, les activitésproposées, les horaires et modes d’accès à la BNFwww.bnf.fr

1 Pour plus d’informations, consulter le site www.rdv-histoire.com

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

43

LES RENCONTRES DU LIVRE DE SCIENCES HUMAINESLes 9, 10 et 11 février 2007À l’Espace des Blancs-Manteaux,48 rue Vieille de Temple 75004 Paris

Deux jours et demi durant, une soixantaine d’éditeurs desciences humaines et sociales présenteront leursouvrages de fonds et leurs nouveautés.Cinq conférences-débats sont prévues touchant lesprincipales disciplines :• Philosophie et sciences sociales, avec Jacques

Bouverese (Collège de France)• Anthropologie de la nature, avec Philippe Descola

(Collège de France)• L’Archéologie pour quoi faire ? avec Christian Goudineau

et Jean Guilaine (Collège de France)• Crise urbaine, crise sociale ? avec Christian Topalov

(EHESS-CNRS)• Y a-t-il une nature humaine? avec Dan Sperber (CNRS),

Stanislas Dehaene (Collège de France), VincentDescombes

Par ailleurs, en fonction de leurs parutions récentes, leséditeurs pourront organiser plusieurs tables rondes. Parmiles thèmes envisagés, on mentionnera : l’édition desciences humaines – L’interdisciplinarité – Les clivages derecherche entre France et pays anglo-saxons – Lessciences humaines et la littérature – Sciences humaineset technologies…

Les rencontres du livre de sciences humaines sont organisées àl’initiative et par la Maison des Sciences de l’Homme.Pour tout contact : Maison des Sciences de l’Homme,54 bd Raspail, 75270 Paris cedex 6www.msh-paris.fr / Lucienne Andria-Parson: [email protected]

UE NATIONALE DE FRANCEde Blois 1

L’ATELIER DE LECTURE ALICEAtelier de lecture pour partager le plaisir de penser

L’Atelier de lecture Alice (que nous avions présenté dansMàF 22) poursuit ses activités en 2007.Participent principalement des étudiants, enseignants(surtout de lettres et sciences humaines) et toutespersonnes intéressées par des textes d’anthropologie,philosophie, essais littéraires…Une des originalités de cet atelier c’est l’origine souventinternationale des intervenants qui proposent un exposésur un livre (Italie, Japon, États-Unis…), cela donne descouleurs particulièrement riches aux réflexions.

Les rendez-vous se font à la Faculté des lettres del’Université de Limoges de 18h à 20h

• Lundi 5 février : Amy Wells présenteGender, identity, Place de Linda Macdowell

• Lundi 19 février : Steeve Arnaud Reckunguna Retenoprésente En deçà ou au-delà des stratégies, la présencecontagieuse d’Eric Landowski

• Mardi 6 mars : Stéphane Mourad présente L’œuvre deFrançois Rabelais et la culture populaire au Moyen Âgeet à la Renaissance de Mikhail Bakhine

• Lundi 9 avril : Lætitia Oille présente Le Nouvel espritscientifique de Gaston Bachelard

• Lundi 7 mai : Anna Lushenkova présente Libération deTolstoï d’Ivan Bounine

?

La Bibliothèque nationale de Franceétait présente au 9e « Rendez-vous del'Histoire » de Blois. La collaborationavec cette manifestation importante acommencé, il y a trois ans, lors de la

sortie du guide des sources sur l'histoiredes femmes et le féminisme, qui était le

thème de la manifestation de 2004.Cette année le fil conducteur du festival

était « L'argent en avoir ou pas ? »

Pendant trois jours, sous la présidence de LouisSchweitzer, en la présence de Aminata DramaneTraoré, membre de la commission mondiale sur la

dimension sociale de la globalisation, de Max Gallo,président du salon du livre et de Jean Tulard, présidentdu cycle cinéma, ont été organisés plus de 100 débats,rencontres conférences, avec des auteurs et deshistoriens, ainsi qu'une programmation de films sur lethème de l'argent au cinéma. Francis Chevrier,directeur des « Rendez-vous » a toujours tenu à lagratuité d'accès de ces journées. Il précise, dans unentretien qu'il a donné à la « Nouvelle République »qu'en Angleterre où il a vécu, tous les musées sontgratuits. C'est un principe sacro-saint qui n'a jamaisété remis en cause, même par le thatchérisme. Aucunintervenant n'est jamais rémunéré, et, dans cecontexte, ils le comprennent très bien.

Jean-Noël Jeanneney, président du Conseil scientifiquedes Rendez-vous de l'histoire, dans la préface duprogramme de ces journées revenait sur le filconducteur de ce rendez-vous incontournable de tousceux qui aiment l'histoire, tout en évoquant ce thèmecomplexe qu'est l'argent « …ainsi vont se croiser,comme nous l'aimons ici, pour notre mutuelleinstruction, toutes les branches de l'histoire enmarche : politique, économique, financière et fiscale,certes, mais tout aussi culturelle, médiatique,littéraire, religieuse ; il s'agira des représentationsautant que des réalités ; il s'agira de la productiondes richesses et de la profusion des fantasmes,des équilibres sociaux et des passionsindividuelles, des pesanteurs matérielles et desenvols artistiques. Nos rencontres vont ainsiresituer dans la longue durée, selon leur vocationpropre, les multiples ambivalences de l'argent ; je

gage que la lucidité de chacun s'en trouverarenforcée, partant de sa liberté. En quoi l'histoirejouera pleinement son rôle de conseil, servantl'autonomie des citoyens et nourrissant les couragesde la République. »

L'aller et retour entre le passé et le présent, larelation vivante à l'Histoire est en effet l'un des filsconducteurs de cette manifestation qui rassembledes milliers de personnes passionnées par lesSciences humaines. Pour la BNF, être présent à Bloisc'est affirmer sa volonté de s'adresser à ce largepublic qui peut trouver dans notre établissement unepanoplie d'activités propre à satisfaire sa curiosité.

La BNF accueille en effet dans sa bibliothèqued'étude, au niveau dit « Haut-de-jardin », toutepersonne à partir de 16 ans. À ce niveau, les livressont en libre accès, le catalogue des imprimés etressources audiovisuelles de la BNF, « opale plus »peut être consulté en ligne sur le site en ligne

de la BNF, www.bnf.fr.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

42

par Sylvie Dreyfus,Chargée de mission pour la diversification des publics à la Bibliothèque nationale de France.

TintinFusées, bateaux, voitures, engins de toutes sortes… avec

Hergé, tout était digne du plus grand soin, le moindre détail estlà: les croisillons qui lient l'aile au flotteur sur l'hydravion

Arado AR-196 de L'Étoile mystérieuse, la monture du télescopede poursuite de la fusée lunaire dans Objectif Lune. Même les

indications de position, de vitesse et de durée correspondent àun plan de vol lunaire réaliste, méticuleusement calculé, dans

On a marché sur la Lune. Ce sens de la précision, loin degâcher le plaisir, y participe pleinement. Le monde de Tintin

offrant mille occasions d'aborder des questions scientifiquessubtiles et variées, Roland Lehoucq et Robert Mochkovitch ont

décidé de mener l'enquête: ils nous expliquent le coup del'éclipse, calculent, minute par minute, le plan de vol de la

fusée lunaire, ou la consommation d'oxygène d'un fumeur depipe… L'analyse scientifique les conduit parfois à imaginer des

ressorts inattendus et à tirer des conclusions étonnantes:Tintin pourrait bien avoir une vie nocturne, la rencontre avec

Adonis ne pas être le fruit du hasard mais avoir étésecrètement préparée par Tournesol… Les auteurs ont traqué

l'information cachée, le secret protégé, l'énigme réputéeinsoluble. Où est donc le temple du Soleil? Quel jour Tintin a-t-il

posé le pied sur la Lune? Quelle est la véritable nature del'étoile mystérieuse? La science est un extraordinaire outil

d'enquête qui permet de démêler le moindre indice, dedéchiffrer l'univers selon Hergé et l'Univers tout court.

Roland

Mais où est le temple du soleil de Roland Lehoucqet Robert Mochkovitch. Éditions Flammarion, 2003

LA BIBLIOTHÈQUE NAaux Rendez-vous de l'Histoire

Page 23: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

45

Extrait, avec l’autorisation de l’auteur1 :

« ….La radio, la télévision, les ordinateurs, le réseauinternet sont de nouvelles formes d’“instrumentsspirituels”, comme Mallarmé le disait du livre. Entant que tels, ils relèvent de ces hypomnémata –techniques de la mémoire et de la communication –qui dans l’Antiquité grecque, puis dans l’Antiquitéromaine, supportaient la vie de l’esprit, c'est-à-direce que Michel Foucault appelle “l’écriture de soi”,condition du “gouvernement de soi et des autres”,mais qui furent aussi les techniques de manipulationet de contrôle de l’opinion par l’intermédiairedesquelles les sophistes tentaient de transformer laconnaissance en instrument de pouvoir - ce contrequoi la philosophie s’éleva, et ce combat fut aussisa naissance même.Aujourd’hui, la philosophie doit mener un nouveaucombat, et avec elle, ce qui est venu d’elle : lessciences en général, et les sciences humaines enparticulier – et plus généralement, les mondes de laconnaissance, de l’esprit et de l’intelligenceindividuelle et collective.C’est pour mener cette lutte que l’association Arsindustrialis a été créée : pour trouver les nouvellesarmes philosophiques nécessaires à ce combatpolitique, et pour inventer les actions politiquesqu’elles permettent de mener

Dans Ars Industrialis, nous pensons que l’esprit, quisuppose toujours des techniques ou destechnologies de l’esprit, des “instruments spirituels”est une modalité de ce que nous appelons, après lephilosophe Gilbert Simondon, l’individuationpsychique et collective. L’individuation est leprocessus par lequel se constituent et ne cessentde se transformer les individus et, avec eux, lessociétés qu’ils forment – et en cela, l’individuationpsychique et collective est la façon dont une sociétéfait corps, s’unit, en même temps qu’elle hérited’une expérience du passé, ce que l’on appellesouvent la connaissance, mais aussi, et pluslargement, les savoirs.

Les savoirs sont le trésorlégué par ceux qui sontmorts, et à partir de quoile corps social peut fairecorps, c'est-à-direprojeter et désirer unavenir – mais auxconditions de ce qui permet latransmission effective de ces savoirs aussi bienque leur élaboration : les techniques et technologiesde l’esprit, qui permettent autant l’élévation del’esprit, et l’augmentation de sa valeur, que sadestruction par la baisse tendancielle de cette valeur.

La définition des conditions dans lesquelles unetechnologie de l’esprit peut aboutir à une élévationde l’esprit, plutôt qu’à sa régression, c’est à la foisl’affaire de la politique et l’affaire de l’économie :c’est une affaire d’économie politique. Mais dans lecontexte actuel, cette économie politique est uneaffaire de vie ou de mort de l’humanité. On nesaurait autrement dit la laisser entre les mains desactionnaires qui imposent au capitalisme industrieldes critères de développement conformes à leursintérêts immédiats, mais incompatibles avec lasurvie des êtres humains. Et ici, il faut que l’opinionpublique aide le capitalisme industriel contre lecapitalisme financier, qui est le véritablecommanditaire du populisme industriel.

Nous, les membres d’Ars Industrialis2, nous pensonsqu’une politique doit être capable de prôner uneéconomie industrielle de l’esprit, sans se substituerà l’initiative économique, mais en lui fournissant lecadre de règles sociales et d’investissementspublics cristallisant une volonté politique etspirituelle, c'est-à-dire élevant le niveau del’intelligence individuelle et collective, et ce, enagissant par l’intermédiaire d’une nouvelle forme depuissance publique elle-même appuyée sur unenouvelle forme de volonté politique… » n M

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-4

5

Par Bernard Stiegler,philosophe, directeur du département du développement culturel au Centre Pompidou.

1 Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populismeindustriel, de Bernard Stiegler & Ars industrialis,Flammarion, 2006.

2 Pour en savoir plus sur les activités de l’associationArs Industrialis : www.arsindustrialis.org3 rue de Venise, 75004 Paris

Les SAVOIRS sont le trésor léguépar ceux qui sont morts, età partir de quoi le corps social peut faire corps,c'est-à-dire projeter et désirer un avenir ”

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

44

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

44

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

44

Le livre audio trouve enfin sa place enFrance dans les librairies et sur

Internet, alors qu’il existe depuislongtemps dans d’autres pays

d’Europe et aux États-Unis. Nousdevons, semble-t-il, ce développementaux automobilistes qui constituent lamoitié de la clientèle. Nous pourronsnéanmoins tous goûter au plaisir de

l’écoute, en premier lieu les personnesaveugles ou malvoyantes !

Le livre audio prend la forme d’archives sonores, detextes lus, de créations. Pour rester dans le domainedes savoirs, deux auteurs ont bouleversé la donne,Michel Onfray avec La contre-histoire de la philosophieet Françoise Dolto avec Lorsque l’enfant paraît.Voici quelques exemples d’éditeurs développant deslivres audio. Il existe aussi sur Internet uneplateforme de promotion du livre audio :www.livreaudio.info

Les éditions Frémeaux associésL’éditeur le plus en avance sur le livresonore et dont le catalogueest particulièrement riche.www.fremeaux.com

Quelques exemples de titres :• La Mondialisation.

Trois conférences del'Université de tous lessavoirs sous la directiond’Yves Michaud

• Pierre Mendès France.Entretien avec Jean Lacouture

• Paroles de gueules noires.Témoignages de mineurs, sousla direction de Janine Marc-Pezet

• C’était l’Afghanistan avant 1978.Témoignages, sous la directionde l’INA.

GallimardCollection à voix hautewww.gallimard.fr• Cinéma de Gille Deleuze (2006).

Entretiens avec Claire Parnet et Richard Pinhas• Michel Foucault à Claude Bonnefoy (2006).

Entretien• J.B. Pontalis de Daniel Pennac. Une lecture égoïste.• L’Univers de Hubert Reeves

Les éditions VDBwww.editionsvdb.frpublient aussi beaucoup de livres sonores maissurtout en littérature : romans d’aventure, thrillers àsuspense, sagas, régionalisme.

LES OREILLES DU SAVOIRpar Marie-Laure Guéraçague.

Petites chroniquesdu dimanche soir

Chaque dimanche soir, pour lesauditeurs de France Info, Michel Serress’entretient avec Michel Polacco sur ce

qu’il considère comme le cœurpalpitant de l’information.

74 chroniques sont réunies dans celivre, les sujets sont variés : l’autorité,

la BD, l’Ossétie du nord, la fracture numérique, Jules Verne,L’Europe, le Rugby, la Mer… le ton est léger, le regard acéré, les

analyses pertinentes. Certains lui reprochent d’être tropmédiatique, nous avons pourtant besoin de ces savants qui

luttent contre la fragmentation des savoirs. Grand admirateur deJules Verne pour avoir « mis la science en récit », et avoir voyagédans tous les paysages de la terre, des sciences et des mythes,

Michel Serres, philosophe et historien des sciences, à travers sonenseignement et ses livres a aussi toujours voulu et souvent su

incarner cette capacité de synthèse des savoirs.L’Incandescent (Éditions Le Pommier, 2003) se termine d’ailleurspar « Le Grand récit » et un «Appel aux universités du monde pour

un savoir commun ». Une manière aussi de rendre hommage àcertaines radios pour leur rôle de passeurs.

Marie-Laure

Petites chroniques du dimanche soir de Michel Serres.Éditions Le Pommier, 2006

Page 24: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

46

Olivier Thuillas pour Machine à feuilles: Pouvez-vous nousrappeler ce qu’est l’anthropologie?

Eric Chauvier: Au départ, l’anthropologie en France est très liéeà la période coloniale: c’est l’étude de tous les peuples dits« exotiques », c’est-à-dire tous ceux qui ne vivent pas enOccident. Au moment de la décolonisation, on découvre quel’on peut étudier aussi la société française et y trouver uneforme d’exotisme, de pittoresque. On commence à s’intéresseraux personnes vivant en HLM ou aux loubards par exemple.Mais au-delà de ça, l’anthropologie cherche avant tout à faireémerger les représentations, c'est-à-dire à percevoir commenttelle ou telle société perçoit son environnement. On voit bien quepour cela, on a besoin de faire parler les individus. Le travail del’anthropologue est ainsi basé sur l’enregistrement ou la prisede notes à partir d’entretiens, mais aussisur ce que l’on appelle l’anthropologieparticipante: on est avec les individus, onreste durablement avec eux, on apprendleur langue… de sorte que l’on peut ensuiterecueillir un discours que l’on analyse, que l’on interprète pourfaire émerger leurs représentations du monde, représentationsen termes religieux, politiques, économiques etc.

Màf: En quoi l’anthropologie est-elle différente de la sociologieou de l’ethnologie?

Eric Chauvier: Pour Claude Levi-Strauss1, qui est la référenceprincipale en France, l’anthropologie est la science de l’Homme.Sous l’étiquette anthropologie, on va trouver l’ethnologie, quiest l’étude des mœurs et du comportement humain, del’organisation politique ou de la parenté dans les sociétés,mais on va aussi trouver la biologie ou la préhistoire. Toutes lessciences dites des « humanités » vont en fait prendrel’anthropologie comme méta projet, comme projet englobanttous les autres projets. Pour les Anglo-saxons, et notammentpour les Américains sous la houlette du premier d’entre euxFranz Boas2, l’anthropologie est la seule science de l’Homme,l’ethnologie n’existe pas là-bas, c’est une invention purementfrançaise. Quant à la sociologie, c’est une démarche différentepuisqu’elle est basée sur des questionnaires, des enquêtes etun traitement quantitatif et qualitatif des réponses à cesquestionnaires afin de déterminer des grandes tendances

sociétales. L’anthropologue, ou l’ethnologue en France, vaplutôt travailler à partir d’entretiens ou d’observationsparticipantes, il va laisser parler les individus et tenter de sefaire oublier parmi eux pour trouver un dialogue naturel. D’unecertaine façon et de manière un peu schématique, lesociologue a une démarche plus quantitative, l’anthropologueplus qualitative.

Màf: Votre propre démarche d’anthropologue semble serapprocher de disciplines comme la philosophie ou lalinguistique…

Eric Chauvier: Oui, je me situe plutôt dans la branche anglo-saxonne de l’anthropologie, avec une dominante transversaletrès forte qui me pousse en effet vers la philosophie ou la

linguistique qui sont des outils pour analyser cesparoles, ces « discours naturels ». Là où unsociologue attend des réponses à un questionnaire,l’anthropologue prend en compte les silences, leshésitations, les manières de dire, les images

utilisées, les bégaiements et tous ces atermoiements qui vontfaire sens. Je vais aussi m’arrêter sur tout ce qui n’est pasverbalisé, comme la gestuelle ou le regard. Pour vous donnerun exemple concret, je crois que le sociologue, vu dans unsens très large, ne peut pas ou mal prendre en compte l’ironied’une personne qu’il interroge, alors que c’est un élémentessentiel dans l’analyse d’un anthropologue. Ce derniers’intéresse en somme à toutes les stratégies discursives.

Màf : Vous avez longuement travaillé sur la notion deprofessionnalisation de l’anthropologue3…

Eric Chauvier: Oui. Cela pose d’abord la question de lafrontière entre l’Université et la société civile. Il faut préciserqu’un maître de conférence en anthropologie dirigeant unlaboratoire est censé nouer des liens forts avec le terrain etrépondre à des appels d'offres de différents commanditairesinstitutionnels, en particulier les collectivités locales. Il setrouve que la plupart des étudiants formés ces dernièresannées en anthropologie n’ont pas pu obtenir de postes àl’Université, ils ont donc déployé des stratégies permettant defaire valoir parallèlement à l’Université leurs compétences, dansun but évident de parvenir à gagner leur vie grâce à leurformation d’anthropologue. L’idée est donc de seprofessionnaliser en marge de l’Université en gardant les outilset démarches apprises en son sein.

entretien avec Eric Chauvier,anthropologue.

« L’ANTHROPOLOGUEAU CENTRE D’UN MONDE DEVENU TROP TECHNICIEN

1 Voir notamment : Tristes tropiques, Plon, 1993.2 Franz Boas (1858-1942) est notamment l’auteur de L’Art primitif,

Ed. Adam Biro, 2003.3 Voir notamment Profession anthropologue, Ed. William Blake &

Co, 2004.4 Un site classé « SEVESO » est une installation industrielle classée

en « autorisation avec servitudes » dont l'activité (en particulierles quantités de produits stockés) présente un risque importantpour les populations alentours, en cas d'accident grave.

5 Anthropologie, éditions Alllia, 2006.6 Fictions familiales : Approche anthropolinguistique de l’ordinaire

d’une famille, Presses universitaires de Bordeaux, 2003.7 L’Ère du soupçon, Gallimard, Folio Essais, 1987.8 Contre Sainte-Beuve, Gallimard, Folio Essais, 1987.

L’anthropologie que jedéfends a quelque chosed’une quête littéraire”

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

47

Màf : En quoi est-ce que les collectivités locales ou d’autrescommanditaires peuvent-ils avoir besoin d’anthropologues?

Eric Chauvier: Il faut avoir conscience que nous sommes dansune société très techniciste. Pour ma part, je travaille depuisplusieurs années sur les risques industriels: les raisonnementsen la matière sont le fait exclusivement de techniciens, dans lebut de prévenir les dangers dûs par exemple à la présence d’unsite classé « SEVESO »4. Or, la donnée humaine est trèsrarement envisagée. L’anthropologue va développer desstratégies pour apporter un regard plus humain au milieu detoutes ces considérations techniques. L’anthropologue remetl’humain au centre d’un monde devenu trop technicien.

Màf : Les anthropologues interviennent aussi dans le domainede l’action sociale…

Eric Chauvier: Oui, c’est encore une approche différente. Lesecteur social est composé de psychologues, d’éducateurs,d’assistants sociaux, de gens qui utilisent une façon de parlerpour désigner ce qui les entoure au quotidien. L’anthropologueplongé dans l’univers de l’action sociale se rend compte que lesmots qu’ils utilisent pour décrire leur situation professionnellene les satisfont pas. Les éducateurs, par exemple, utilisent despériphrases pour aborder des sujets aussi difficiles que lesviolences domestiques ou les placements familiaux, cespériphrases, ces stratégies discursives, l’anthropologue tentede les faire analyser. En leur rendant ensuite ces périphrasesqu’ils ont utilisées pour contourner les mots « officiels » del’institution sociale (« intimité », « groupe de parole » parexemple), l’anthropologue les aide en pointant du doigt cespériphrases, en les leur redisant tout simplement. Si je prendsl’exemple des assistantes maternelles, aucune d’elle ne sesatisfait de ce terme-là justement d’« assistante maternelle »,parce que c’est une profession qui recoupe à la fois des genss’occupant d’adolescents difficiles et d’enfants enbas âge.

« Assistante maternelle », ça ne les satisfait jamais par rapportà ce qu’elles vivent. En fait, la position de l’anthropologue estsouvent celle du candide plongé dans un milieu déterminé, etdont le rôle est de s’étonner de ce qui l’entoure, de noter ce quil’étonne. Tout cela ne prend du sens que lorsque l’anthropologuerend son texte aux membres de l’institution: ce rendu d’unobservateur extérieur les interroge alors fortement sur leurspropres pratiques. Ce texte que l’on écrit et que l’on rend auxgens, c’est essentiel pour moi. Un texte ne peut pas êtresimplement destiné à une revue scientifique, il peut doit aussi,dans ma démarche, être rendu à ceux à partir desquels cetexte a été élaboré. Finalement, l’anthropologue est cet élémentétranger essentiel qui « donne voix » à des individus qui, du faitde la routinisation du travail, n’ont plus la distance suffisante.

Màf : Il semble que votre écriture et vos publications soient demoins en moins universitaires et se rapprochent de la fiction,comme c’est le cas dans votre dernier ouvrage5…

Eric Chauvier: Tout dépend ce que l’on entend par fiction.La fiction, dans son sens premier, c’est ce qui n’est pas lavérité. Mon premier livre s’appelle Fictions familiales6, cela neveut pas dire que ce n’est pas la vérité. Je crois que la matièresur laquelle je travaille (des paroles dites par des individus etenregistrées par moi) est bien réelle, mais ce que j’écris sur cesparoles, c’est de la fiction. Je suis l’auteur du texte que j’écris,en cela je fais de la fiction. Je mets mon texte et mes proposen scène afin d’emporter l’adhésion du lecteur, comme unromancier en fait. J’ai le goût de l’ordinaire, du « petit fait vrai »comme dit Nathalie Sarraute7, qui est riche, dense et intensemais horriblement difficile à rendre. Mon travail d’écriture enanthropologie est là: comment rendre ces « petits faits vrais »,comment les montrer sur leur jour de faits extraordinaires etpassionnants? Oui, j’écris de la fiction, dans le sens que jepratique une mise en scène textuelle.

Màf : Est-ce que vous vous éloignez finalement del’anthropologie pour aller vers la littérature?

Eric Chauvier : Non, je crois que c’est toujours del’anthropologie, car l’anthropologie que je défends a quelquechose d’une quête littéraire. Ce n’est rien d’autre que la miseen mot d’une situation, et c’est aussi comme cela qu’onpourrait définir la littérature, « ce parfum enivrant et délicieuxqui nous poursuit » dont Proust parle dans le dernier chapitrede Contre Sainte-Beuve8. Pour ce qui me concerne, j’ai besoinde l’anthropologie comme cadre de légitimité à mon travaild’écriture. Je suis en cela très Limousin! Je n’ai pas de goûtpour les écrivains maudits ou les auteurs s’enfermant etclamant haut et fort leur malaise en se drapant de noir. J’aibesoin au contraire d’être contenu, d’être cadré pour avancerdans l’écriture. En cela, l’anthropologie, avec tout ce qu’elle ade scientifique, me permet d’écrire ce que je souhaite. Jene suis pas guère capable d’inventer, mais je trouve parcontre dans l’ordinaire, dans le vacillement imperceptiblede l’ordinaire, des sources inépuisables d’étrangeté que jetente d’écrire, de mettre en mots. n

REMET L’HUMAINDE DEVENU TROP TECHNICIEN »

Les différents niveaux de lecturesde ce surprenant petit ouvrage sont

une raison de son succès auprès deslecteurs et de la presse. L’auteur analyse

dans cette fiction/essai le regard quenous portons et le discours que nous

délivrons sur la mendicité et plusgénéralement sur ces travailleurs del’ombre que l’on préfère ne pas voir.

Touché par le regard d’une jeune fille faisant lamanche, l’auteur fait parler ses proches sur cette

mendiante avant de partir vainement à sa recherche.Cheminement intérieur servi par une analyse

anthropologique sans faille, ce petit ouvrage est aussiun essai pertinent sur les abus du langage, utilisé

selon l’auteur « comme un abus permanent produit paret pour la communication ».

Olivier

Anthropologie, d’Eric Chauvier, éditions Allia, 2006, 6,10 €.

Page 25: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

abonnementadhésionabonnementadhésion

Conditions d’adhésion à ALCOL -Centre régional du livre en Limousin, incluant l’abonnement à Machine à feuilles (pour l’année civile en cours)

cc Premier collège : 46,00 €

(organismes et personnes relevant du droit privé : associations, éditeurs, libraires…).

cc Deuxième collège : 46,00 €

(collectivités territoriales et établissements publics au titre des bibliothèques, archives, musées, centresde documentation…).

cc Troisième collège : 15,00 €

(personnes physiques — adhérents individuels — qui ont des activités ou projets liés à la promotiondu livre, de la lecture et du patrimoine audiovisuel).

Nom : ................................................ Prénom :.............................................................Établissement : .............................................................................................................Adresse : ......................................................................................................................Code postal :..................................... Commune : .........................................................

Règlement à l’ordre d’ALCOL-CRL en Limousin - 13, bd Victor Hugo, 87000 Limoges.

Li

i

vr

ech

zso

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

49

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

48

Marie-Laure Guéraçague pour Machine à feuilles :Avant de devenir éditrice, vous étiez et êtestoujours chercheuse ?

Marie-France Houdart : Oui, depuis toujours j’ai aimébien présenter mes travaux de recherche et mesrapports de voyages, en les illustrant, les reliant.Je suis d’abord allée au Pérou de 1971 à 1973, oùj’ai réalisé ma thèse d’ethnologie sur l’organisationsociale des paysans des Andes. Cette thèse a étépubliée mais le résultat n’était pas très satisfaisant.J’ai ensuite enseigné la sociologie à l’Écoled’architecture d’Alger de 1973 à 1975.

Màf : Comment êtes-vous arrivée en Limousin etquel a été votre chemin jusqu’à l’édition ?

Marie-France Houdart : Par une annonce d’uneentreprise forestière d’Egletons, à laquelle mon mari,Thierry Houdart, ingénieur du bois, a répondu. Cetteentreprise était spécialisée dans la fabrication depâte à papier et de poteaux. En 1978, Thierry asuggéré à cette entreprise la fabrication de maisonsen bois. Comme cela ne l’intéressait pas, nousavons créé notre propre entreprise en 1980,en Corrèze, « Les Bois de la Combenoire », pour la construction de maisonsen bois brut, des « fustes »Nous avons fait plusieurs voyages dansles pays du nord de l’Europe pourdécouvrir les expériences intéressantesdans ce domaine. Au fur et à mesure del’essor de notre entreprise, nous étionssollicités pour transmettre notre savoir-faire,nous avons donc organisé des rencontres etstages sur les techniques de fabrication, desmanuels sont vite devenus nécessaires commesupports écrits aux interventions orales quenous organisions.Ce fut au même moment le développement deslogiciels de PAO (XPress, Photoshop, Illustrator).Je me suis formée. Nous avons ainsi réalisé leCahier n° 1 de l’Art de la Fuste. Une série de quatrecahiers sont encore aujourd’hui disponibles.

Parallèlement, en 1993/94, j’ai été contactée parles éditions Horvath pour écrire un livre sur lespaysans de France. Cela m’a donné envie de mereplonger dans l’histoire du Limousin et de faire lelivre que j’aurais aimé trouver en y arrivant. Il y avaitdes livres de spécialistes, d’archéologues,d’historiens des temps modernes mais sans

continuité historique. Le plan pour moi était facile :écrire l’histoire du Limousin à travers les différentsaspects de la vie de ses paysans. Le livre s’estréalisé en 1995.Les éditions Horvath ayant disparu, j’ai récupéré lesdroits et refait le livre avec la mise en page actuellePays et paysans du Limousin. J’ai ainsi créé lamaison d’autoédition en 1998 appelée MHF.

Màf : S’est alors précisé le projet de Maiadeéditions…

Marie-France Houdart : Oui, pour Thierry et moi-même l’intérêt est - aussi bien pour les livrestechniques ou historiques et ethnographiques - detoujours situer l’environnement culturel, articulersavoir-faire et savoirs théoriques. Les savoir-fairepratiques sont souvent très dévalorisés en Limousinoù l’artisanat n’est pas très développé, l’aspirationétait de quitter la campagne pour aller en ville. Nousvoulions apporter un autre regard. Rechercher dessignifications plus profondes qui se sont diluéesdans les mémoires. Tisser un lien entre les

pratiques d’hier et d’aujourd’hui.J’ai réalisé une première version deComprendre le Pays limousin…et yvivre…el’iviure en 1 500 exemplairesqui a vite été épuisée, et commej’étais beaucoup sollicitée et queles réactions furent nombreuses,je l’ai étoffé et republié en 2003.Plusieurs ouvrages ont suivi. Parexemple, pour Prairie sur le toit.Certains disaient « Cela n’ajamais existé en Limousin ! ».le travail sur les sources

permet de faire ressortir deséléments clefs de la mémoire et de la vie culturelle

et sociale. Des Andes au Limousin, contes et récits(paru en 2005) me tient particulièrement à cœur,il fait appel à l’imaginaire, il est le plus personnel.Deux personnages nous font aller d’un pays àl’autre, d’une civilisation paysanne à l’autre.Malheureusement, il y a un malentendu sur ce livre,certains limousins disent « elle nous prend pourdes Indiens ! ».

Pour en savoir plus sur les éditions Maiade, vous pouvezleur écrire : La Nouaille, 19160 Lamazière-basse,consulter leur site : http//maiade.free.frmais aussi www.boisbrut.org

CONJUGUONS SAVOIR-FAIREET SAVOIRS THÉORIQUES

entretien avec Marie-France Houdart,directrice de Maiade éditions.

Page 26: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

Livres, chez les éditeurs du Limousin

LE BRUIT DES AUTRES

15, RUE JEAN-BAPTISTE-CARPEAUX, 87100 LIMOGES.

• Animal fragile (Le galop du girafon),de Filip Forgeau

« Forgeau enfante des mots bruts et fluides, ça nousfait mal, comme une déclinaison latine ratée. Unaccouchement sauvage ».(Extrait de la préface de Philippe Cogney)

19,5 x 12,5 cm, 44 p., ISBN : 2-914461-65-8, 2006, 7 €.

• Comme si elle n’était pas là,de Franck Villemaud

Série de courts textesformant le journal despréparatifs del’enterrement de la mèredu narrateur. Sans pathos,avec distance mais sansironie, avec drôlerie aussiparfois, Franck Villemauddonne ici son meilleurtexte, sensible et fort,servi par une écritureramassée et inventive.

19,5 x 12,5 cm, 76 p., ISBN : 2-914461-58-5, 2006, 9 €.

• La Chouette et le Hibou : contes du pays,de Jana Pavlic

« Il est de petits récits qui valent de grands romans.Ainsi, les petites histoires “bricolées” qui composentce recueil, bijoux de précision et de concision. Unepeinture par petites touches, par fragments de vie. »

19,5 x 12,5 cm, 92 p., ISBN : 2-914461-61-5, 2006, 10 €.

• Io (tragédie),de Kossi Efoui

« En Afrique aujourd’hui, à la lisière d’un marché auxfétiches. Le spectre d’Io revient sous la forme d’unemarionnette… »

19,5 x 12,5 cm, 80 p., ISBN : 2-914461-64-X, 2006, 10 €.

• La Danse immobile,de Pierre Debauche

Chansons poétiques ou poèmes à chanter ? Maximesdélicieuses ou vers rimés? Qu’importe la forme, quandon se laisse entraîner dans cette Danse immobile quise lit avec bonheur, en fredonnant.

19,5 x 12,5 cm, 112 p., ISBN : 2-914461-63-1, 2006, 11€.

• La petite entomologiste,d’Anne Houdy

« C’est l’été, nous sommes à la campagne, dans lamaison d’une jeune femme amoureuse des livres et del’écriture, et dont la bibliothèque offre une véritablemine de découvertes littéraires… »

19,5 x 12,5 cm, 96 p., ISBN : 2-914461-59-3, 2006, 10€.

• Le Cœur n’est pas moderne : comédie tango,de Martine Drai

« Ici on raconte comment des hommes et des femmesvivent leur pratique du tango. Différentes manièresd’être là homme ou femme, l’un ou l’autre ou lesdeux successivement… 38 séquences pour unevingtaine de voix. »

19,5 x 12,5 cm, 92 p., ISBN : 2-914461-60-7, 2006, 10€.

• Pas toutes urbaines,de Claude Chanaud

Recueil de nouvelles nées de balades dans Paris,Claude Chanaud amuse et émeut tout à tour, surprendsouvent et fait mouche toujours, grâce à son styleimagé, truculent et vif.

19,5 x 12,5 cm, 198 p., ISBN : 2-914461-62-3, 2006, 17€.

• Les Violette,d’Emmanuelle Destremeau (en coédition avec leséditions de l’Amandier)

Violette vit dans sa tête, vit avec sa mère, vit avec d’autresViolette. Elle a seize ans, elle a huit ans. Elle estdéjantée et adore son tonton Alipio qui n’est pas trèscomme il faut. Elle refait le monde et ne veut pas dedessert, elle se pose des questions qui ne sont pas deson âge, mais son âge, c’est quoi déjà ? Une pièce dethéâtre qui se lit avec régal, une tranche de vie enlevéeet gaie, même si la grisaille sourd à chaque ligne.

19,5 x 12,5 cm, 108 p., ISBN : 2-914461-52-6, 2005, 12€.

COLLECTION LA MAIN COURANTE,59, RUE AUGUSTE-COULON, 23300 LA SOUTERRAINE.

• Les petits quarts d’heure impitoyables de Van Gogh :Le livre de La main courante,de Pierre Courtaud

Pierre Courtaud pose son regard d’écrivain sur sontravail d’éditeur. Pour les 20 ans de sa collectionLa main courante, il « construit ce nouveau livre à lamanière d’un jeu, un jeu de dominos, en juxtaposantchaque mot, chaque membre de phrase afin d’obtenirun texte entièrement à part, l’ensemble constituantune sorte d’anthologie fictionnelle… »

20 x 13 cm, 56 p., ISBN : 2-913919-26-X, 2006, 13€.

ROUGERIE ÉDITEUR,7, RUE DE L’ECHAUGUETTE, 87330 MORTEMART.

• Le Corps étoilé, d’Ingrid Auriol

Après plusieurs publications en revues, Ingrid Auriolpublie ici son premier recueil, une plongée dans uncorps en exil. Les poèmes qui constituent ce volumesont extrêmement variés, limpides parfois, complexessouvent. Le corps désirant est-il douloureux enl’absence de l’amant ? Les souvenirs passés ont-ilsmarqué ce corps? L’ensemble est surprenant, touchant,d’une grande diversité de styles, de tons, de thèmes.

22,5 x 14,5 cm 64 p., ISBN : 2-85668-120-4, 2006, 12€.

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

51

EN MACHINEFEUILLES REÇUESM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-5

0

Certains numérosde Machine à feuillessont encore disponibles.Il vous est donc possible devous les procurer auprès d’ALCOL - CRL en Limousin au prix de 4,50 € l’exemplaire(franco de port).

Li

i

v

r

ech

zso

R

evue du livre et de la lecture en Limousinpubliée par ALCOL -Centre régional du livre en Limousin n° 224,50 €

MACHINE à FEUILLES

ÊTRE

}S{AUJOUR

D’HUI

ÉDITEUR

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

50

Je commande les numéros de Machine à feuilles suivants :c n° 12 - Histoire et mémoire en Limousin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 13 - Livre & art. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 14 - Littérature occitane en Limousin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 15 - Limousin traversé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 16 - Images d’hier, regards d’aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 17/18 - « Monsieur le conteur, vous parlez comme un livre ! ». . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 19 - Librairies. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 20 - Lecteurs / Lectures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 21 - BD en Limousin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 22 - Être éditeur(s) aujourd’hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 23 - Lecture et animation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

c n° 24 - En français dans le texte, l’évidence francophone en Limousin. . . . . . . . x 4,50 = . . . . . . . €

TOTAL : . . . . . . . . .€

Nom : ................................................ Prénom :.............................................................................Établissement :..............................................................................................................................Adresse :.......................................................................................................................................Code postal :..................................... Commune : .........................................................................

Règlement à l’ordre d’ALCOL-CRL en Limousin (13, bd Victor Hugo, 87000 Limoges, tél. 05 557747 49, fax 0555 10 9231)

Page 27: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

• Epiphanies de la Présence,d’Herman Parret

« Le champ sémantique de « présence » s’organiseautour du sens d’origine : est présent ce qui est là ; invivo, hic et nunc, dans une constellation déictique,saisissable par ostension. Ainsi la présence est-elleobservable, sensible, pour la vue essentiellement maiségalement pour l’ouïe et les sens intimes, l’odeur, legoût et le toucher. La présence se dit aussi bien d’unepersonne que d’un fragment du monde, objet, état defait, événement… »

24 x 16 cm, 240 p., ISBN : 2-84287-386-6, 2006, 30€.

• Adrien de Monluc (1571-1646) : d’encre et de sang(Collection Histoire),de Véronique Garrigues

« Adrien de Monluc est connu de ses contemporains sousle titre de comte de Cramail. Gascon et gentilhomme, ilguerroie lors de ses jeunes années aux côtés deligueurs dans le Midi toulousain. Nommé gouverneurdu comté de Foix en 1605, il devient Maréchal de campsous Louis XIII et prend part aux campagnes militairesmenées contre le duc de Rohan en Languedoc… »

24 x 16 cm, 440 p., ISBN : 2-84287-376-9, 2006, 25€.

• Visible : la diversité sensible, n° 1,préparé par Anne Beyaert-Geslin etNanta Novello-Pagliani

Visible est une revue de sémiotiquevisuelle mise en place dans le cadred’un projet de recherche européeninitié par le CeReS de Limoges. Elleparticipe à ce lieu d’échanges etpublie, par priorité, les résultats de ces rencontres.

24 x 16 cm, 216 p., ISBN : 2-84287-371-8, 2005, 20€.

• La Peine : discours, pratiques, représentations (Cahiersde l’Institut d’Anthropologie juridique n°12)Textes réunis par Jacqueline Hoareau-Dodinau etPascal Texier

« Cet essai d’anthropologie juridique de la peine abordeles questions aussi diverses que la représentationsociale des crimes et délits, les rapports de la peineet du temps ou la réinsertion du condamné. »

24 x 16 cm, 268 p., ISBN : 2-84287-372-6, 2005, 20€.

• Les Chroniques de l’OMJ, n° 3,sous la direction d’Hélène Pauliat

Cette collection, dirigée par HélènePauliat, fait état des recherches encours en matière juridique àl’Université de Limoges. LesChroniques s’ouvrent également àdes conférenciers européens etrelatent les différentes thèsessoutenues à la faculté de droit.

24 x 16 cm, 112 p., ISBN : 2-84287-375-0, 2006,15€.

• Structures intercommunales et environnement(Les Cahiers du Crideau n° 14),sous la direction de Bernard Drobenko

« Les questions d’environnement sont à la foisglobales et locales, leur résolution génère un droitintégrant les dimensions temporelles et spatiales.Les organisations institutionnelles et administrativesrévèlent au champ local une multiplicité d’instrumentset compétences rarement coordonnées, d’où l’intérêt,dans le cadre de la décentralisation, d’apprécier le rôledes structures intercommunales… »

24 x 16 cm, 164 p., ISBN : 2-84287-373-4, 2004, 17€.

• Les Triomphes chrétiens des martyrs du Japon (1624)(Collection Tôzai, hors série n° 1),de Nicolas Trigault S. J.

« Le premier volume spécial de Tôzai est une réédition,accompagnée de notes et de commentaires, des deuxpremiers livres du texte de cet ouvrage, traduit du latinet paru en 1624, qui présente pourtant un grandintérêt, puisqu’il représente (…) une passionnanterencontre entre l’Occident et l’Orient… »

24 x 16 cm, 268 p., ISBN : 2-84287-378-5, 2005, 18€.

• Mémoire et culture (Collection Francophonie),sous la direction de Claude Filteauet Michel Beniamino

Ces actes du colloqueinternational de Limoges dedécembre 2003 forment unesomme considérable d’articlespluridisciplinaires (histoire,littérature, sémiotique,anthropologie, sociologie…)autour de la question de lamémoire et concourent finalement à cerner ce quepourrait être une anthropologie culturelle de lamémoire. Les trois premiers articles portent sur leLimousin : Michelet et l’École de Brive, les romansrégionalistes et l’écriture mémorielle de PierreBergounioux.

24 x 16 cm, 534 p., ISBN : 2-84287-377-7, 2006, 28€.

MÉGALITHES PRODUCTIONS,16, PLACE DES BANCS, 87000 LIMOGES

• Les Contes du Limousin : les fées,(Collection Contes et légendes)de Fred Tréglia (textes) et Frédérique Lemarchand(illustrations)

Mégalithes productions nourrit la collection Contes etlégendes avec un album consacré aux fées. Quatrecontes, librement inspirés de récits traditionnels duLimousin, sont agrémentés d’illustrations en couleurde Frédérique Lemarchand.

24 x 21,8 cm, 24 p., ISSN : 2-9519827-5-5, 2006, 10€.

À PIERRE VUE, LA CHEIRADE,4, LE PAYS DES EAUX VIVES, 23 290 ST ETIENNE-DE-FURSAC.

• Recettes de la Voie Romaine (Collection La géraphie),de Magali Ballet et Gérard Laplace

Jamais livre ordinaire ne sor t de La Chéirade.C’est à nouveau un petit ouvrage attachant, drôle,sensible et érudit que nous donne l’association àpierre vue avec ces Recettes de la voie romaine.J’y vois le fruit d’un vagabondage intelligent.C’est en ef fet en vagabondant, saison aprèssaison, au sein des paysages creusois, queGérard Laplace trouve les plantes qu’il nouspropose de cuisiner. Vagabondage doublé d’unelecture attentive des travaux récents d’archéologieet de botanique, et agrémenté d’une plongéesensible dans la mémoire de la cuisine familiale.Finalement, le livret est d’une lecture des plusagréables. Magali Ballet y montre quatre photos dequatre chemins creux ou plats, on pourra à loisirs’essayer aux quatre recettes proposées en pagescentrales et lire avec délice la prose toujoursétonnante de Gérard Laplace.

23 x 20,8 cm, 24 p., ISBN : 2-9526052-0-3, 2006.

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

53

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

• Propos notés en ramassant des aiguilles de pin,de Gaspar Hons

Gaspar Hons a pris des notes lors d’une résidenced’auteur à Rome. Il nous offre ces propos, sortes demaximes poétiques plaisantes, drôles, graves ettoujours surprenantes. Entre pensées philosophiqueset jeu sur les mots, l’auteur marche sur son fil :« ne viens qu’une fois, si tu reviens tu oublieras lapremière je m’accroche à la surface mais je visen dessous ».

22,5 x 14,5 cm 72 p., ISBN : 2-85668-121-2, 2006, 12€.

• Nouvelles du temps,de Camille Sansterre (préface de Michel Besnier)

« La poésie de CamilleSansterre donne un plaisir dereconnaissance et un plaisir dedécouverte, inséparablementmêlés comme les composantesd’une saveur, âcre et fruitée. »(Extrait de la préface de MichelBesnier). Recueil fort et dense,Nouvelles du temps trancheavec fermeté dans ce qu’onappelle « la poésie duquotidien ». Le verbe est hautet audacieux, « Le corps est une punition à copiercent ans ».

22,5 x 14,5 cm, 64 p., ISBN : 2-85668-122-0, 2006, 11€.

• Jour au-delà, de Gérard Bocholier

Avec ce dix-huitième recueil depoésie, en trente ansd’écriture et de critiquelittéraire (la bonne et exigeanterevue ARPA, dont il estdirecteur, publie cet automneson quatre-vingt-dixièmenuméro !) Gérard Bocholier achoisi une certaine noirceurpour accompagner son retourchez les éditions Rougerie : « Nos yeux s’emplissent /De feuillées d’encre / Le cœur tendu / Vers ce quigronde / Gorge éraillée / Par ce qui rampe »…Un rapide coup d’œil à la table des poèmes donne leton : « Dans ma prison », « Confiance à la nuit », « Uneblessure »… Pour autant, l’auteur, authentique poète,distingue encore le « Jour au-delà »… Ces textesreprésentant sans doute une manière aussi pudiqueque clairvoyante de dire le monde qui nous entoure :« Noblesse nous dit-on / Rois de déréliction / Taupescouronnées ».

22,5 x 14,5 cm, ISBN : 2-85668-126-3, 2006, 13€.

• Une belle au bois dormant, de Jean-Jacques Kihm

Comme il le fait pour Sain-Pol-Roux, Rougerie éditeurcontinue patiemment et avec ténacité d’éditer l’œuvrede Jean-Jacques Kihm (1923-1970), avec le soutien del’association des amis de Jean-Jacques Kihm et lamédiathèque de l’agglomération troyenne (Aube) et leconcours de la Maison du Boulanger – Centre culturelde Troyes. Une belle au bois dormant est une pièce dethéâtre en trois parties montée en 1963 au festival deTroyes. Pour faire mieux connaissance avec cet auteur,on pourra utilement se référer à l’essai biographiquede Claude Chevreuil paru chez le même éditeur en2000 : Jean-Jacques Kihm ou la passion maîtrisée.

22,5 x 14,5 cm, 88 p., ISBN : 2-85668-124-7, 2006, 12€.

PULIM (PRESSES UNIVERSITAIRES DE LIMOGES),39 E, RUE CAMILLE-GUERIN, 87 036 LIMOGES CEDEX.

• Esope : Fables choisies, anthologie de morales (Volume 3de la Collection des Classiques de Limoges et de Xi’an), de Jean-Pierre Levet et Jia Baojun

« L’ambition de la Collection des Classiques deLimoges et de Xi’an est, en un temps où il est utile dediffuser la connaissance des sagesses millénaires del’Occident et de l’Orient, de faire connaître (…) destextes grecs et latins porteurs des élémentsfondateurs de la civilisation euro-méditerranéenne. Letroisième volume de cette série est consacré à Esopeet à ses fables et morales. »

20,6 x 14,7 cm, 56 p., ISBN : 2-84287-382-3, 2006, 10€.

• Feuille de Philologie comparée lituanienne et française(Collection lituanienne, Volume 8, Tome V),Sous la direction de Jean-Pierre Levet

« Le volume V de la Feuille propose six études delinguistique comparée du français et du lituaniencontemporain, portant sur des domaines aussi diversque la typologie du nom, la phonologie des consonnes,la stylistique grammaticale… »

24 x 16 cm, 108 p., ISBN : 2-84287-384-X, 2006, 10€.

• Reconversions militantes (Collection Sociologie etsciences sociales),Textes réunis par Sylvie Tissot avec Christophe Gaubertet Marie-Hélène Lechien

Fruit du premier colloque organisé par le jeunedépartement de sociologie de la Faculté des lettres etsciences humaines de Limoges, cet ouvrage présenteune douzaine d’articles autour du thème desreconversions militantes (syndicales, politiques…).L’ensemble des contributions est de très bonne tenue.Les « professionnels » de la culture préoccupés dedéveloppement social liront avec intérêt l’article deVincent Dubois intitulé « Du militantisme à la gestionculturelle ».

24 x 16 cm, 284 p., ISBN : 2-84287-370-X, 2005, 25€.

• Le Métier d’émailleur à Limoges (XVIe-XVIIe siècle)(Collection Histoire),de Maryvonne Beyssi-Cassan

« L’ar t de l’émail constitue une production originalequi contribua dès le Moyen Âge à la réputation dela ville de Limoges. Avec la Renaissance et la modedes émaux peints, la renommée ar tistique de lacité se perpétue, grâce en par ticulier à la figure deLéonard Limosin. Cependant, sa stature et sonprestige ont longtemps occulté les autresémailleurs de Limoges. Cet ouvrage par t à larencontre de ces quasi inconnus… »

24 x 16 cm, 486 p., ISBN : 2-84287-379-3, 2006, 30€.

• Architecture, littérature et espaces(Collection Espaces Humains),Textes réunis par Pierre Hyppolite

« L’architecte et l’écrivain travaillent à bâtir pierrepar pierre, phrase par phrase des espaces régis pardes codes spécifiques. Quels enseignementspeuvent-ils nous donner sur leur façon de lesconstruire, de les représenter et de les habiter ?(…) Ce volume pose, aux frontières des champsdisciplinaires et théoriques, la question desinter férences entre les dess(e)ins architecturaux etlittéraires en s’attachant à leur dimension concrète,symbolique et historique. »

24 x 16 cm, 512 p., ISBN : 2-84287-380-7, 2006, 20€.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

52

Page 28: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

55

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

« Afrique centrale ». Une importante somme dedocuments qui seront utiles à la fois aux familiers dece canton et aux historiens désireux de poursuivre desrecherches sur les thématiques militaires.

29,7 x 21 cm, 104 p., ISBN : 2-907835-09-2, 2006, 10€.

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DU LIMOUSIN,1, ALLÉE ALFRED-LEROUX, 87032 LIMOGES CEDEX.

• « Le spectacle » : actes du 64e congrès de la Fédérationdes sociétés savantes du centre de la France : Limoges,20-21-22 mai 2005,

Quatorze communications constituent le corps deces Actes qui s’intéressent au spectacle et à sonhistoire. L’ensemble des articles est de très bonnetenue, on lira avec intérêt celui de RaymondeGeorget et Martine Tandeau de Marsac sur« Les fêtes à Saint-Léonard-de-Noblat autour de1900 » ainsi que celui de Simone Pouret sur « Lapremière célébration du 14 juillet à Compreignac ».

24,3 x 15,9 cm, 156 p., 2006.

GALERIE DU C.A.U.E (CONSEIL D’ARCHITECTURE, D’URBANISME,D’ENVIRONNEMENT DE LA HAUTE-VIENNE)1, RUE DES ALLOIS, 87000 LIMOGES.

• Notes,de Ramon (photographies et texte) et Jean Poussin (texte)

Réalisé en accompagnement de l’exposition deRamon : JOURNAL « Des saisons, des actes, desintuitions… » à la galerie du CAUE en juillet et août2006, cet ouvrage donne un aperçu des activitésmultiples et simultanées de l’artiste. C’est la questionde l’image, de l’évolution de son statut, deschangements induits par l’apparition du numérique quisont au cœur de ce livre.

18,8 x 12 cm, non paginé, ISBN : 2-9414360-3-3, 2006.

MAIADE ÉDITIONS,LA NOUAILLE, 19260 LAMAZIÈRE-BASSE.

• Bréjaude et clafoutis : le nouveaucahier d’une gourmande en Limousin,de Régine Rossi-Lagorce et Marie-France Houdart (avec des illustrationsde Barbara Paczula)

Fortes du succès de Bouligou etfarcidure (Maiade éditions, 2004),« Régine Rossi-Lagorce et Marie-France Houdartreviennent pour nous conter de nouvelles histoires,toujours aussi savoureuses, celle du panier de lingesale des lavandières, celle des cueilleuses de cerises,celle de la ramasseuse de champignons… et biend’autres encore, chacune accompagnée bien entendude ses recettes.(…) Encore un beau livre réjouissant,chaleureux et utile. »

22,1 x 17 cm, 172 p, ISBN : 2-916512-01-2, 2006, 24€.

EDITIONS LES MONÉDIÈRES,LE LOUBANEL, 19260 TREIGNAC.

• Les Antitout : de l’éveil du syndicalisme, mémoires d’unanarchiste limousin à la Belle époque,de Jean Bourgoin

« Saint-Junien la rebelle : tel est le portrait que brosseJean Bourgoin de la cité gantière entre 1901 et 1906.

Ouvrier gantier, syndicaliste, anarchiste, il relate dansLes Antitout le temps de sa jeunesse. (…) Témoin del’industrialisation brutale de la ville, il décrit lesnouvelles conditions de travail qu’elle génère et relate,à travers la fresque des conflits sociaux et destroubles politiques, l’émergence d’une conscience declasse. Les éditions Les Monédières rééditent ce textepublié en 1963 et devenu depuis introuvable. »

23,8 x 14,4 cm, 388 p., ISBN : 2-914848-23-4, 2005, 25€.

CULTURE & PATRIMOINE EN LIMOUSIN,6, RUE FRANÇOIS-CHÉNIEUX, 87000 LIMOGES.

• Un Robin des bois entre Périgord et Limousin :Histoire et légende de Burgou (XIXe-XXe siècle),(Collection Patrimoine en poche)de Philippe Grandcoing

Comment un bandit et sa cliqueréussissent-ils dans les années 1830à semer le trouble dans les forêts dechâtaigniers des confins du Limousinet du Périgord? À partir de l’histoirede Burgou et de l’analyse précisequ’il en fait, Philippe Grandcoing nous tisse un portraitsaisissant des mœurs campagnardes du XIXe siècle,nous fait mieux connaître le fonctionnement (et lesdysfonctionnements) de la justice de l’époque, et nousplonge en fait dans le pays des feuillardiers avec uneintelligence et une finesse remarquables. De fait divers,l’histoire de Burgou est devenue légende car aujourd’huicomme hier, le banditisme effraye autant qu’il fascine.Si le texte et la plume alerte de l’auteur rendent cetteanalyse plaisante à l’œil de tout lecteur curieux, lacollection Patrimoine en poche nous ravit de nouveau avecdes encarts documentés ouvrant d’autres perspectives(le regard porté sur les ruines, la figure du bagnard, lagéographie des confins…) et une iconographie d’unerichesse rare : cartes, plans, tableaux et gravuresd’époque, photographies actuelles et anciennes…

21,8 x 14,2 cm, 160 p., ISBN : 2-911167-49-X, 2006, 21€.

• La Ville noire,de Nicolas Bouchard

« Limoges 1900. Deux femmes sontsauvagement assassinées à quelquesjours d’intervalle. La police nedispose pratiquement d’aucun indicepour la mettre sur la voie ducoupable. Augustine, jeune institutricede vingt ans, récemment fiancée aubel et brillant inspecteur Raoul Coutard, va se trouvermêlée, bien malgré elle, à une enquête terriblementdélicate et dangereuse. Le cauchemar commence… »

24 x 15 cm, 396 p., ISBN : 2-911167-46-5, 2006, 20€.

• Les Anges du Limousin suivi de La Ville noire décryptée,de Nicolas Bouchard (textes) et Lionel Londeix (illustrations)

« Augustine, la célèbre institutrice, est de retour.Nicolas Bouchard livre dans Les Anges du Limousinl’une des intrigues les plus angoissantes et perversesrenouant avec une tradition du roman populaire querestitue brillamment la préface de Jacques Migozzi.La Ville noire décryptée invite le lecteur à découvrir unLimoges insolite, le Limoges de Nicolas Bouchard, à lasource des scénarios de sa célèbre trilogie. Lapuissance mémorielle de photographies anciennessélectionnées par l’écrivain dans les archiveslimousines accompagne ce texte inédit… »

19,8 x 15,3 cm, 216 p., ISBN : 2-911167-47-3, 2006, 21€.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

54

EN MACHINEFEUILLES REÇUESM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-5

4

FONDENCRE,BEAUPRÉ, 23800 SAGNAT,en coédition avec TAWA ÉDITEUR,UL. KRYWA 41/3, 22-100 CHELM (POLOGNE)

• Sur les traces de Terpsichore,de Philippe Biget (poèmes) et Ewa Dabrowska (dessins)

Premier recueil de la nouvelle collection Fondencre,Sur les traces de Terpsichore est un hommage à lamuse inspiratrice de la danse. Les beaux poèmes dePhilippe Biget, imprimés sur papier-calque, se fondentavec harmonie dans les dessins, taches, traits etlettres d’Eva Dabrowska.

20,3 x 14,4 cm, un cahier cousu non paginé,ISBN : 83-921885-3-5, 2006.

EDITIONS DU MOULIN DU GOT,LE PÉNITENT, 87 400 SAINT-LÉONARD-DE-NOBLAT.

• Le Chemin des cladonies,de Michèle Laforest (poèmes) et Guy Teste (interventionsplastiques)

« Un poète, Michèle Laforest, et un artiste plasticien,Guy Teste, sont partis à la recherche de quelques lieuxqui avaient enchanté leur enfance creusoise : unbelvédère, un chemin et un gué, situés près d’Anzème ;un pré au bord de la rivière (…). » Ces lieux ont bienchangé depuis leur enfance, et ils tentent de les fairerenaître en fouillant dans leur mémoire sensible.

23,4 x 16,4 cm, non paginé, ISBN: 2-84989-018-9, 2005, 20€.

MUSÉE DU PAYS D’USSEL – CENTRE TROBAR,20, RUE MICHELET, B.P. 63, 19 208 USSEL CEDEX.

• Portraits de troubadours : Initiales des chansonniersprovençaux I & K,de Jean-Loup Lemaître et Françoise Vielliard (CollectionMémoires et documents sur leBas-Limousin, Vol. XXVI)

« Le présent volume rassembleen vis-à-vis l’ensemble deslettrines historiées deschansonniers I et K, répartiesselon l’ordre des “vidas” dansl’édition Boutière, soit 170miniatures, agrandies près dequatre fois. Si certaines sontbien connues, nombre d’autres sont publiées ici pourla première fois. »

23,8 x 16,9 cm, 200 p., ISBN : 2-903920-35-4, 2006, 60€.

LEMOUZI,13 PLACE MUNICIPALE, 19000 TULLE.

• L’Orchestre d’harmonie desEnfants de Tulle : cent cinquanteannées au service de la Musique,de Jean-Michel Kraus (CollectionBernard de Ventadour)

Jean-Michel Kraus dirigeactuellement l’harmonie desEnfants de Tulle. Il étaitidéalement placé pour donnerce récit de l’épopée de cettesociété musicale séculaire,étroitement liée à l’histoire de Tulle et de la Corrèze.

23,5 x 16 cm, 124 p., ISSN : 09938338, 2006, 15€.

• Dictionnaire français-limousin : les mots et le patrimoinedu Limousin,de Michel Tintou (Collection Bernard de Ventadour)

« Outil pédagogique par excellence, l’ouvrage, trèsdense et approfondi, offre cependant un accès facileau vocabulaire limousin courant : il en signale laplupart des nuances, souligne les termes plusparticulièrement utilisés dans les différents terroirs,indique de nombreuses locutions usuelles, descitations d’auteurs, des éclaircissementsgrammaticaux divers… »

23,5 x 16 cm, 124 p., ISSN : 09938338, 2006, 15 €.

DERNIER TÉLÉGRAMME,39, RUE DES ARÈNES, 87000 LIMOGES.

• Action-Writing (manuel),de Sylvain Courtoux

Dernier télégramme, nouvel éditeur en région(Voir Màf n° 24), inaugure son catalogue par unouvrage ambitieux et iconoclaste. Toute tentatived’écriture avant-gardiste violente ce qu’on connaît de lalangue et de son maniement. En cela, l’ouvrage deSylvain Courtoux est volontairement déstabilisant pourle lecteur. Il faut saluer, comme le fait Christian Prigenten quatrième de couverture du volume, le geste,l’action, la violence d’écriture assumée par l’auteur.Le sens est second ici, la performance d’écriture et larage qui l’anime sont premières. Seul l’avenir pourrajuger des révolutions présentes, qu’elles soientlittéraires ou politiques. L’effort de l’auteur pour briserun certain conformisme littéraire et médiatique qu’ildénonce à grand cri et à gros mots est à saluer.

19 x 14 cm, 64 p., ISBN : 2-9524151-0-2, 2006, 10 €.

• L’Éternité,de Christophe Manon

Pour leur deuxième ouvrage, leséditions Dernier Télégrammenous offrent un texte plus« accessible » qu’Action-Writing.L’auteur, Christophe Manon(publié régulièrement parailleurs à l’Atelier de l’agneauet aux éditions de l’Attente) s’inspire d’un ouvrage deFrançoise Favretto, Je suis le corps d’un soldat mort(éditions myrddin, 2001) pour continuer, à l’infini, cettephrase étrange et belle. La guerre, la violence,l’organisation militaire sont décrites par un animal, tourà tour corbeau, rat, blatte ou fourmi. Écriture répétitive,déformant et reformant l’espace et le temps, L’Éterniténaît donc de cette suite de chants tous semblables ettous différents, où la mort et la vie se suivent, seressemblent et finissent par se confondre.Un texte à lire, à relire…à l’infini ?

19 x 14 cm, 64 p., ISBN : 2-9524151-3-7, 2006, 10€.

MÉMOIRE DU CANTON DE NIEUL,B.P. 2, 87510 NIEUL.

• Sous les Drapeaux (1870-1939) :Première partie (1970-1900),Collectif sous la direction de Solange Vincent-Redon

Les bénévoles de l’association Mémoire du canton deNieul publient ici un ensemble de documents(photographies, témoignages, correspondance…)relatifs aux appelés de la guerre de 1870, auxconscrits de la fin du XIXe siècle et à la mission

Page 29: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

57

EMMANUEL PROUST ÉDITIONS,96, BD DU MONTPARNASSE, 75 014 PARIS.

• Les sept nains et demi (collection EP Jeunesse)de Tarek (scénario), Aurélien Morinière (dessins) etSvart (couleurs)

Après le succès remporté par Les trois petits cochons,cette version très contemporaine et plutôt délirante duconte de Blanche-Neige et les sept nains est plaisanteet drôle. On retrouve avec plaisir le dessin habile et vifdu dessinateur creusois Aurélien Morinière (voir Màfn° 21), associé au très prolifique scénariste Tarek.Les sept nains sont criants de vérité et le miroir de laméchante sœur n’est à rater sous aucun prétexte !

21,7 x 28,7 cm, 32 p., ISBN: 2-84810-145-8, 2006, 9,10€.

EDITIONS FLBLB,1, RUE PAUL-VERLAINE, 86000 POITIERS.

• La Batavia du maréchal,de Yann Fastier (dessins) etMarc Guillerot (textes)

On commence à peine àmesurer les dégâtsirréversibles causés par laprésence d’amiante dansles locaux professionnels.Pourtant, deux employés de la bibliothèquedépartementale de prêt de la Haute-Vienne montrentaujourd’hui, avec cette Batavia du maréchal, quel’absorption régulière de particules d’amiante peutaussi nourrir heureusement l’imagination. Les courtstextes de Marc Guillerot, drôles, surréalistes et inattendusse marient à merveille avec l’univers fascinant desdessins de Yann Fastier, le tout porté par un éditeurindépendant qui ose, FLBLB (voir Màf n° 21, page 41).

14,4 x 14,4 cm, 58 p., ISBN: 978-2-914553-47-6, 2006, 12€.

ACTES SUD, LE MÉJAN,PLACE NINA-BERBEROVA, B.P. 90038, 13633 ARLES CEDEX.

• L’Enfant sans nom,d’Eugène Durif (collection Papiers)

Revisitant librement le mythe d’Œdipe, Eugène Durifnous offre une fable poétique sur la différence entreles êtres et sur la fatalité de la violence des rapportshumains. Une pièce de théâtre qui commence commedu Sophocle et finit comme du Durif, toujours là où onne l’attend pas.

20,5 x 15 cm, 48 p., ISBN : 2-7427-6293-0, 2006, 8,50€.

• Les Étoiles à l’envers : NewYork, Photoroman,de Pierrette Fleutiaux (textes) etJS Cartier (photographies)

Sur des photographies en noiret blanc de JS Cartiersaisissant le fouillisnew-yorkais, les silhouettesfugitives et les dédalesarchitecturaux, PierretteFleutiaux pose son regardsensible et doux. Elle revientaussi sur ses années passéesdans la « Grosse pomme » et donne vie à despassants anonymes en s’interrogeant : « Mais où sontles gens, où sont-ils donc ? Il n’y en a pas dans la villeque je bâtis avec ces images. » (page 57)

20,5 cm x 14,8 cm, 88 p., ISBN: 2-7427-5932-8, 2006, 23€.

COMP’ACT,157, CARRÉ CURIAL, 73000 CHAMBÉRY.

• Par les soirs bleus d’été,Collectif sous la douce houlette dePaule-Marie Duquesnoy

« On pratique à Seilhac une triplerencontre : celle des expressionsartistiques, (livres/peintures par exemple), celle despaysages mentaux et des vallonnements corréziens,celle des solitudes créatrices et du public. Et tout sepasse comme dans un rêve d’autant plus précieux quel’époque est pingre en situations aussi favorables auxarts, à ceux qui les pratiquent, à ceux qui les honorent.La faveur tient à la simplicité de tout et de tous àSeilhac, au calme et à la justesse des rôles assignés àchacun… » (Extrait du texte de François Boddaert).

21 x 15 cm, 64 p., ISBN : 2-87661- 410-3, 2006, 10€.

EDITIONS DE L’ABBAYE D’AUBERIVE,PLACE DE L’ABBAYE, 52 160 AUBERIVE.

• Marc Petit,Textes de Gorges Bloess, Pierre Charras, Florence Delaporte,Bernard-Marie Dupont, Alain Gouiffés et Marie-Hélène Lafon,

Magnifique monographie sur le sculpteur Marc Petit quecet ouvrage publié par les éditions de l’Abbaye d’Auberive.De nombreuses et fort belles photographies (dues àNelly Blaya) de 75 œuvres du sculpteur aixois alternentavec des textes simples, érudits ou passionnésd’auteurs, de critiques d’art et de médecins. « MarcPetit est sculpteur. Mais s’il faut définir la sculpturecomme la rencontre entre la matière et une intentionmentale, alors nous sommes doublement inquiétés,c’est-à-dire, au sens premier, sortis de notre quiétude »(Extrait du texte de Bernard-Marie Dupont, page 61).

30,4 x 24,7 cm, 162 p., ISBN: 2-9524823- 3-0, 2006, 35€.

• Ceux qui appellent dans le noir ouLe Secret dess(e)in de Marc Petit,de Patrick Mialon,

« Pour nous restituer dans une langue éblouissante cesexistences privées de lumière, Patrick Mialon a entendul’appel des sans-nom, de ceux qui n’ont jamais voix auchapitre, encore moins à la légende et que, tous traitstirés, Marc Petit a fait surgir de la nuit noire du dessin ».

20,8 x 14,8 cm, 88 p., ISBN : 2-9524823- 4-9, 2006, 20€.

MILAN JEUNESSE,300, RUE LÉON-JOULIN, 31101 TOULOUSE CEDEX 9.

• Au creux de la noisette,de Muriel Mingau (texte) et Carmen Segovia (illustrations)

Paul, un petit garçon, vit seul avec sa maman dans unvillage de pêcheurs. Un matin, il découvre que la Mortva venir chercher sa mère pour l’emmener dans sonroyaume. En route pour le village, il rencontre la Mort.Le petit garçon l’attrape et l’enferme dans une noisettequ’il lance dans la mer. Ainsi, sa maman guérit et lesjours qui suivent sont de nouveaux paisibles et heureux.Mais bientôt, au village et dans la mer, plus rien ne peutmourir. En effet, la mort a été empêchée par Paul. Or, sila mort n’existe plus la vie devient impossible. MurielMingau réussit à transcrire un conte populaire écossaisen une merveilleuse adaptation pour les enfants.Les illustrations sobres et douces de Carmen Segoviacollent parfaitement à l’esprit de ce très bel album.

31 x 25,5 cm, 32 p., ISBN : 2-7459-1586-X, 2005, 11€.

EN MACHINEFEUILLES REÇUESM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-5

6

• Seigneuries et châteaux forts en Limousin 1: Xe-XIVe siècles,de Christian Rémy (Collection Regards)

« Le temps du castrum nous plonge au cœur d’unLimousin médiéval encore largement méconnu.Les châteaux forment alors de grands ensemblescomplexes réunissant souvent plusieurs co-seigneurset leurs chevaliers. Du haut de leurs donjons àcontreforts, et leurs mottes et de leurs enceintes, ceshommes de guerre constituent rapidement devéritables lignages et étendent leur domination auxterritoires, aux hommes et à leurs activités, favorisantla création de nouveaux pôles de peuplement.De nombreux bourgs actuels puisent là leur origine etcet ouvrage permet de mieux comprendre comment cethabitat s’articulait autour du château. »

24,9 x 24,9 cm, 162 p., ISBN : 2-911167-48-1, 2006, 39€.

SOLILANG,28, RUE CAMILLE-JULLIAN, 87000 LIMOGES.

• Turquie plus : Repères de vie quotidienneSolilang, éditeur de guidesde voyage alternatifs etsolidaires, vient de publierune édition de son guideTurquie Plus spécialementdédiée aux bibliothèques(reliure avec un dos carrécollé). Nul doute que cenouveau format sera trèsprisé des bibliothécaires etdes usagers de la lecturepublique. Le principe, simpleet indispensable, reste le même : permettre auxvoyageurs de mieux connaître la vie quotidienne deshabitants du pays qu’ils s’apprêtent à visiter. Le guides’organise autour de 15 thèmes comme “flâner”,“s’informer”, “les Symboles” ou “les Animaux”.

21 x 14 cm, 256 p., ISBN : 2-84932-008-0, 2006, ouvrageréservé aux bibliothèques.

• Grèce plus : Repères de vie quotidienne« Vous qui désirez aller à la rencontre de la Grèce, desa langue et de ses habitants, vous ne serez jamaisdéçus : au-delà de la mer toujours recommencée et dessimples merveilles que l’Antiquité lui a léguées, cepays cache des trésors. Vous allez les découvrir au fildes expériences de vie quotidienne auxquelles ceguide vous convie ».

21 x 14 cm, 256 p., ISBN : 2-84932-015-3, 2006, 18€.

HIVERNAGE,50, RUE JULES-NORIAC, 87000 LIMOGES.

• La Sentinelle du fleuve Niger,d’Antoine Martin (textes) et Michel Calzat (photographies)

« La Sentinelle du fleuve Niger est l’histoire de deuxvoyages, la rencontre de deux voyageurs. Le premiervoyage, c’est le photographe Michel Calzat, alors enrésidence professionnelle en Afrique de l’Ouest, quil’entreprend, dans les régions légendaires du Mali :Mopti, Djenné, pays Dogon. (…) Un jour, peut-êtrefortuitement, Michel Calzat montre ses photographiesmaliennes à Antoine Martin. (…) L’idée s’imposeaussitôt à eux de mettre des paroles sur cettepartition d’images. (…) Et commence le secondvoyage, un voyage imaginaire… »

25 x 20 cm, 60 p, ISBN : 2-916428-00-3, 2006, 14€.

Livres, chez les éditeurs d’autres régions.

EDITIONS DE LA TABLE RONDE,14, RUE SÉGUIER, 75 006 PARIS.

• Le Monde entier est ma cachette,de Jean-Paul Chavent

Marge, qui prend le train pour rejoindre son ami enEspagne, lit en chemin le roman d’un ancien amant,Julius, et se reconnaît sous les traits de l’héroïne,Marie. Au fur et à mesure de la lecture, son espritdivague et les images de cette relation adolescentese superposent peu à peu au paysage défilant sousses yeux. Chad, par t masculine de Marge ou doubledu narrateur accompagne Marge et pénètrelentement son esprit, jusqu’à se confondre enpar tie avec elle.Avec ce roman ambitieux et singulier Jean-PaulChavent réhabilite une littérature classique etéternelle, faite de lenteur et d’ironie joyeuse. Lanarration enchâssée telle des poupées gigognesentraîne le lecteur dans un jeu littéraire délicieuxoù la langue est érotisée à l’extrême. Un délice delecture, rare et original.

20,5 x 14 cm, 426 p., ISBN : 2-7103-2859-3, 2006, 20€.

EDITIONS PLEIN CHANT,ROUTE DE CONDÉ, 16120 BASSAC.

• De Saint-Léonard-de-Noblat à Montparnasse : Nouvellespaysannes et souvenirs d’enfance,de Germaine et Céline Coupet (collection Voix d’en bas)

L’association La vie d’ar tiste, animée parMar tine et Ber trand Willot, a réuni ici plusieursnouvelles dues à deux sœurs originaires deSaint-Léonard-de-Noblat et mariées à des ar tistesdu Montparnasse des années 1920. (Voir aussinotre rubrique Feuilles lues).

19 x 13 cm, 336 p., ISBN : 2-85452-279-6, 2006, 27€.

EDITIONS L’ÉCOLE DES LOISIRS,11, RUE DE SÈVRES, 75006 PARIS.

• Qui suis-je ? (collection Médium)de Thomas Gornet

Le comédien et metteur enscène Thomas Gornet, quidirige la compagnie du Dagor,publie là son premier ouvrage.Qui suis-je ? est la questionque se pose Vincent aumoment où il n’est plus unenfant et pas encore unadulte. L’année du brevet descollèges et des premiersémois amoureux, il tombeamoureux de Cédric, nouvellement arrivé au collège :« Depuis qu’il est arrivé, mes notes chutent, mon cœurbat ». Servi par une écriture simple et vive, ce roman,loin des clichés d’adultes décrivant les adolescents encrise, traite de la complexité de la période adolescenteavec une grande sensibilité.

18,8 x 12,5 cm, 104 p., ISBN: 2-211-08328-5, 2006, 8,50€.

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

Page 30: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

59

membres qui apportent leurs connaissances et leurenvie de transmettre en matière de botanique oud’archéologie par exemple. Les lisières fécondes duPays des eaux vives (dénomination que « l’officier dutourisme » aurait renié ?) s’en trouvent enrichies, denouveaux projets (résidences d’auteurs, randonnéesthématiques) voient le jour et à pierre vue ne manqueni de sources, ni de ressources.

21 x 14,5 cm, 28 p. et 24 p. (n° 14), 2006.

L’INDICIBLE FRONTIÈRE,VILLA CLIO, 87260 VICQ-SUR-BREUILH.

• L’Indicible frontière n° 8 : La Peau des femmesLa livraison annuelle de la revue littéraire dirigée parLaurent Bourdelas traite de manière originale d’unethématique récurrente de la littérature française : lapeau des femmes. Le point d’orgue de ce volume estsans doute le recueil de poèmes d’Hilaire Dovonon,Masques femelles, regards mâles, magnifique chantd’amour à la femme noire.

20,5 x 14 cm, 148 p., ISBN : 2-9516447-8-7, 2006, 10€.

• Cris d’aveugle,de Marie-Noëlle Agniau et Tristan Corbière (Collection duLieu-Dit)

Un texte de Marie-Noëlle Agniau précédé de lareproduction de trois poèmes de Tristan Corbière.« Il a fallu l’éternel et terrible fait divers de l’enfancebattue et morte d’être battue pour que ce cri d’aveugleprenne forme ».

29,7 x 21 cm, non paginé, supplément au n° 8 deL’Indicible frontière, 2006, 5€.

MÉGALITHES PRODUCTIONS,16, PLACE DES BANCS, 87000 LIMOGES.

• Aquarium n° 2 : Les bulles sortent du bocal,Aquarium, le fanzine limougeaud, fruit du travailrégulier des scénaristes et dessinateurs de BD réunisau “Studio” de Mais l’usine… autour de FrédéricTréglia, s’étoffe (52 pages) et bénéficie d’uneimpression professionnelle.

29,7 x 21 cm, 52 p., ISBN : 2-9519827-9-8, 2006, 4€.

CAHIERS DE POÉSIE VERTE,LE GRAVIER DE GLANDON, 87500 SAINT-YRIEIX-LA-PERCHE.

• Friches : Cahiers de poésie verte n° 92Le poète Michel Cosem (lire notamment L’Ombre del’oiseau de proie, L’Amourier, 2005) est l’invité dutrimestre de la revue Friches avec un dossier concoctépar Gilles Lades et sept poèmes inédits de l’auteur.Alain Lacouchie, le petit rapporteur à la barbe fleurie,reproduit un très instructif entretien avec Georges-Emmanuel Clancier, réalisé à l’occasion de la Carteblanche que le CRL Limousin lui avait consacrée enjuin 2005.

21,5 x 14,3 cm, 76 p., ISSN : 0294-0914, 2006, 8€.

• Friches : Cahiers de poésie verte n° 93La revue s’ouvre sur un poème et trois haïkus inéditsde Jean Joubert, on entre ainsi de plain-pied en poésie.Après un dossier sur le poète grec DémosthèneAgrafiotis, le cahier des textes inédits de poètesconfirmés ou débutants est très fourni et de fort bonnequalité, avec des textes et des styles très différents, àl’image même de la revue qui revendique uneouverture à toutes les formes de la création poétique.

21,5 x 14,3 cm, 76 p., ISSN : 0294-0914, 2006, 8€.

• Friches : Cahiers de poésie verte n° 94Comme tous les deux ans, lenuméro d’automne de Friches estconstitué du recueil du lauréat duPrix Troubadours/Trobadors 2006.Pour la première fois, le jury adécerné le prix à deux recueilsqu’ils n’ont pu départager, les deuxrecueils sont publiés l’un aprèsl’autre, avec, honneur aux dames,Les Froissures de GenevièveBertrand, suivies de Nulle Part, de

Pierre Maubé, recueil qui révèle une voix forte et denseservie par une écriture à la fois sèche, dure et poignante.

21,5 x 14,3 cm, 76 p., ISSN : 0294-0914, 2006, 10€.

LEMOUZI,13 PLACE MUNICIPALE, 19000 TULLE.

Lemouzi n° 177La Société historique et régionaliste du Bas-Limousinrend hommage dans ce numéro de janvier 2006 àl’écrivain Antoine Soubrenie, décédé pendant l’été2005.

23,5 x 16 cm, 168 p, ISSN : 0024-0761, 2006, 15€.

• Lemouzi n° 178De nombreux articles passionnants et instructifsforment le corps de cette livraison de printemps deLemouzi, en particulier une histoire récente d’Uzerche(1940-2000) par Louis Bournazel et une étudebiographique sur François Mêlier par le ProfesseurPierre Vayre.

23,5 x 16 cm, 168 p, ISSN : 0024-0761, 2006, 15€.

• Lemouzi n° 179La livraison estivale de Lemouzi, malgré une mise enpage toujours un peu austère, regorge d’articles variéset érudits. Jean Coste nous livre ainsi une analyseonomastique très complète sur le suffixe –eix et RogerPouget nous conte l’histoire des différentes vignesinterdites, en particulier le Noah.

23,5 x 16 cm, 168 p, ISSN : 0024-0761, 2006, 15€.

• Lemouzi n° 180Ce numéro de la revue de laSociété historique etrégionaliste du Bas-Limousinfait la part belle à l’histoireavec, entre autres, ledeuxième volet d’une étudetrès documentée surl’émigration limousine à la findu XXe siècle et jusqu’en1914, étude réalisée parIsabelle Sermadiras. Jean-Paul Duquesnoy s’intéressequant à lui à l’histoire du collège ecclésiastique duTheil à Ussel.

23,5 x 16 cm, 168 p, ISSN : 0024-0761, 2006, 15€.

EN MACHINEFEUILLES REÇUESM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-5

8

EDITIONS LE TIERS LIVRE,1, AVENUE ALFRED-BELMONTET, 92 210 SAINT-CLOUD.

• La Tentation de Samarez,de Laurent Lasne

Originaire du Limousin, Laurent Lasne est l’auteurde plusieurs ouvrages sur la coopération. Il endresse ici un rapide historique en insistant sur lerôle crucial des Limousins (Martin Nadaud, PierreLeroux, Alfred Talandier) dans l’émergence desassociations ouvrières de consommation et deproduction. La plume aler te et imagée de l’auteurrend la lecture de ce petit ouvrage très agréable,le deuxième publié par la petite maison d’éditionLe Tiers Livre.

19 x 13 cm, 104 p., ISBN : 2-9521951-1-0, 2006, 18€.

LE LUY DE FRANCE,ROUTE DE BIRON, 64 300 ORTHEZ.

• Les Chroniques d’Aubos : Fragments,de Laurent Bourdelas

Ces chroniques rassemblent des textes inédits oupubliés en revues entre 2001 et 2005. Inspiré par leLimousin, la Bretagne ou la Côte d’Azur, LaurentBourdelas nous fait partager son apprentissage de lapaternité et les émotions qui le traversent au contactde ses contemporains et des nombreuses œuvresd’arts qu’il fréquente.

20,3 x 14,4 cm, 88 p., 2006, 10€.

EDITIONS GROS TEXTES,FONTFOURANE, 05 380 CHÂTEAUROUX-LES-ALPES.

• Nilda,de Laurent Bourdelas

« En 1974, suite au coup d’Etat au Chili, disparutNilda Pena, 23 ans, étudiante, arrêtée chez elle parla Direction Nationale du renseignement. Elle n’estjamais revenue. Sa photographie figure parmi 928autres sur un mur de la mémoire, à Santiago duChili : elle était belle et semblait déterminée.(…) Un texte de prose poétique sur le Chili, sesbeautés et ses démons. »

14,4 x 10,4 cm, 64 p., ISBN : 2-35082-034-4-3, 2006, 6€.

EDITIONS FANLAC,12, RUE DU PROFESSEUR PEYROT, B.P. 2043,24002 PÉRIGUEUX CEDEX.

• Les Fleurs de mai de Ventadour, de William S. Merwin

Déjà révélé au publicfrançais par le recueilpoétique La Renarde(Fanlac, 2004), WilliamS. Merwin donne ici unrécit érudit et sensibletournant autour deVentadour et de safascination pour le trobar(poème et musique enlangue d’Oc). « Ce livrenous paraît être un excellent guide vers desrichesses quasi ignorées, dont on découvriraqu’elles sont au cœur de notre tradition. »

21 x 16, 9 cm, 162 p., ISBN : 2-86577-251-9, 2006, 18€.

Périodiques, chez les éditeurs du Limousin.

ROUGERIE ÉDITEUR,7, RUE DE L’ECHAUGUETTE, 87330 MORTEMART.

• Cahiers Tristan L’Hermite n°XXVIII,Cinq articles forment le corps de cette livraisonannuelle des Cahiers Tristan L’Hermite. Le titre duprésent cahier, « Thèmes et variations », laisseentrevoir une liberté laissée aux différentsuniversitaires spécialistes de Tristan quant au choix deleur approche.

22,5 x 14,5 cm 112 p., ISBN : 2-85668-125-5, 2006, 15€.

ASSOCIATION DES LECTEURS DE MARCEL JOUHANDEAU

ET DES AMIS DE CHAMINADOUR,10, RUE JOSEPH-DUCOURET, 23000 GUÉRET.

• Carnets de Chaminadour,Ces premiers Carnets deChaminadour accompagnent lanaissance de l’association deslecteurs de Marcel Jouhandeauet des amis de Chaminadour.Les textes rassemblés parHugues Bachelot présentent desapproches scientifiques dues à des universitairesjouhandéliens mais aussi des visions plus personnellesde simples lecteurs de Jouhandeau. La maquette del’ouvrage (sobre couverture rouge à rabats, pageaérée) et la richesse du contenu (nombreusesphotographies, biographie et bibliographie complètes)font déjà de ces premiers Carnets un modèle depublication de société d’amis d’auteurs.

21 x 17 cm, 172 p., ISBN en cours, 2006.

SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES, ARCHÉOLOGIQUES

ET HISTORIQUES DE LA CREUSE,24, AVENUE DE LA SÉNATORERIE, 23000 GUÉRET.

• Mémoires n° 51,La Société des sciences naturelles, archéologiques ethistoriques de la Creuse nous offre, avec le tomeannuel de ses Mémoires, une vision complète del’actualité patrimoniale du département. Plusieursarticles sur Georges Sand participent d’une meilleureconnaissance de la « Dame de Nohant », en particuliercelui de Daniel Dayen sur les rapports entre l’auteurde Jeanne et le maçon creusois Martin Nadaud.

24 x 16 cm, 444 p., ISSN : 0249-664 X, 2006, 25€.

À PIERRE VUE, LA CHEIRADE,4, LE PAYS DES EAUX VIVES, 23290 ST-ETIENNE-DE-FURSAC.

• Cahiers n° 13 : Le scénoCahiers n° 14 : Écrire …et après?

Les deux cahiers annuels de l’association à pierre vueattestent d’une admirable continuité dans les objectifsartistiques de l’équipe de Gérard Laplace. Portant le« paysage en affection », avec une base poétique etplastique, elle s’ouvre sans cesse à de nouveaux

EN MACHINEFEUILLES REÇUES

Page 31: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

FEUILLES LUESFEUILLES LUES

Le Conquérant du dernier jour 3

de Louis Chadourne

L’œuvre des frères Marc etLouis Chadourne, originaires deBrive, sort peu à peu del’ombre dans laquelle elle a étéplongée pendant unesoixantaine d’années.Des deux frères, c’est sansdoute, l’aîné, Louis, qu’il est leplus urgent de redécouvrir.Mort en 1925 à 35 ans, il

laisse plusieurs romans, des nouvelles, des poèmeset un journal qui forment une œuvre aussiparcimonieuse que précieuse, écrite dans une langueriche, classique et très travaillée. Grand voyageurcomme son frère Marc, il bénéficie depuis la fin desannées 1980 de l’attention des éditions des Cendres(Paris) qui ont publié notamment son Journal d’unhomme tombé de la lune (1987) et L’Inquièteadolescence (1995).

Les éditions de l’Arbre vengeur rassemblent ici neufnouvelles où l’on retrouve tous les thèmes chers àl’écrivain voyageur : la sensibilité extrême des êtres,la nécessité de fuir, l’impossible attachement d’unhomme à une femme, la difficulté d’échapper à undestin funeste. Louis Chadourne n’est revenu de laGrande guerre que pour écrire une œuvre de fin devie, la fin de vie d’un homme de trente ans.Les nouvelles sont ainsi teintées de la noirceur d’unhomme au bord de l’abîme, on sent chez l’auteurcette issue fatale qui nous guète et qui nous pousseà agir malgré tout. Le cadre des ses nouvelles est àla fois exotique et très réaliste, on y retrouve lesvoyages au long court, les cargos, l’ambiance desports et des quais au début du XXe siècle.Les nouvelles comme Lagune ou L’Hôte sontbouleversantes.

Olivier Thuillas

Nouvelles paysannes & Souvenirs d’enfance 4

de Germaine et Céline Coupet

Le surtitre de ce recueil, quicomprend deux nouvelles deGermaine Coupet Didi et Village,publiées dans les années 1930,et les Souvenirs d’enfance,inédits, de sa sœur Céline,s’intitule De Saint-Léonard-de-Noblat à Montparnasse.C’est que la ville de Saint-Léonard-de-Noblat a étéparcourue par de nombreux écrivains ou artistescélèbres. Martine et Bertrand Willot, ont eu a cœurde resituer l’itinéraire de ces deux enfants deSaint-Léonard, longtemps oubliés. Toutes deux sontmontées à Paris au début du siècle où elles ont posécomme modèle pour des peintres comme MarieLaurencin, et Céline décrit le Montparnasse de cesannées-là, après avoir raconté ses souvenirsd’enfance dans la campagne limousine. Toutes deuxse marièrent, Germaine avec un peintre : MauriceTaquoy qui la pousse à peindre, elle aussi, unepeinture naïve des scènes de son Limousin natal, etCéline avec un sculpteur Cecil Howard quil’emmènera aux États-Unis et avec lequel elle auraun fils Noël Howard, cinéaste reconnu. Les deux nouvelles de Germaine Coupet la mettenten scène sous le nom de Didi Roudeau, et elle nouspermet de vivre la vie d’une enfant de la campagnelimousine de cette époque. Écrites à Paris,transparaît l’amour de son Limousin dont elle décritles scènes de la vie paysanne avec une pointe denostalgie, mais surtout beaucoup de verve et de vie.Témoignage ethnologique du Limousin au début dusiècle ces trois récits se lisent avec un rare plaisir.

Jean-Pierre Jacquet

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

61

3 Le Conquérant du dernier jour, de Louis Chadourne,Éditions de l’Arbre vengeur, 2006, 13 €.

4 Nouvelles paysannes & Souvenirs d’enfance :de Saint-Léonard-de-Noblat à Montparnasse par Germaineet Céline Coupet, présentés par Martine et Bertrand Willot,Association la Vie d’artiste, postface de Martine Tandeaude Marsac et Yves Beneyton, Collection Voix d’en bas,Éditions Plein chant, 2006, 27 €.

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

60

La Fabrique du droit 1

de Bruno Latour

Ne vous laissez impressionnerni par le titre ni par le sous-titreUne ethnographie du Conseild’État. Même si vous n’êtes passpécialement attiré par le Conseild’État et l’ethnographie, ouvrez lelivre et vous serez captivé. Voussuivrez une véritable aventure à ladécouverte des plus fines

stratégies faites par ces maîtres du langage que sontles juristes en général et les conseillers d’État enparticulier.Bruno Latour a publié un certain nombre d’ouvragessur le comment des choses en particulier sur larecherche, la vie des laboratoires. Ce qui l’intéressec’est de savoir comment opèrent les chercheurs, lesjuristes. Effectivement, il adopte une méthodeethnographique, il sait se faire adopter puis se faireoublier et observer.

Ici c’est le Conseil d’État qui retient son intérêt etc’est à la fois intéressant et divertissant. J’ai étéétonné de voir combien, finalement, les sujetsabordés étaient concrets, cela relève de la vie detous les jours. Ainsi, par exemple, les semailles d’unchamp sont ravagées par une troupe de pigeons, lespigeons viennent de la ville voisine dont ils fontpartie du patrimoine en quelque sorte, la ville est-elleresponsable ?… Le gouvernement promulgue undécret quelconque, ne croyez pas qu’il fait ce qu’ilveut et qu’il est inattaquable pourtant il y en a desconseillers diplômés, compétents, appliqués… celan’empêche qu’un citoyen ordinaire puisse venirmettre les bâtons dans les roues. De même pour lanomination d’un fonctionnaire à tel ou tel poste.Il y a toujours quelqu’un, un peu procédurier quiva contester.

Ce qui est passionnant c’est la méthode suivie quirelève bien de l’ethnographie : observation la plusneutre possible, absence de tout préjugé. C’est làque l’on prend conscience de la force du langage, lesmots, la syntaxe sont des outils redoutables dans labouche et les écrits de ces bretteurs obstinés, on nelâche rien, on ne passe sur rien, de telle sorte quepersonne ne puisse y redire et pendant longtemps.Outre l’agrément proprement dit c’est-à-dire le plaisirde la lecture – il y a du suspense ! – on en retire unsentiment très net sur la force du langage, sur lanécessaire précision exigée. C’est le type de lecturequi vous donne l’impression d’être un peu plusintelligent… Ce qui n’est pas à négliger par lestemps qui courent…

Jean Moyen

Promenade en architecture 2

de Véronique Antoine-Andersen

Ce documentaire, illustré par debelles photographies, présenteun intérêt réel pour l’enfant quiveut (que l’adulte veut aider à…)découvrir l’architecture.À quoi sert cet art millénaire ?L’auteure, Véronique Antoine-Andersen, s’emploieintelligemment à y répondre àtravers cinq grands chapitres détaillés dans lesommaire :- l’architecture domestique et sociale ou commenthabiter, protéger et guider,

- l’architecture religieuse : prier, protéger les mortset soigner,

- l’architecture et le travail : relier, transporter,travailler et observer,

- l’architecture des loisirs : exposer, conserver, sebaigner et se distraire,

- et pour finir l’architecture sans architectes oucomment rêver et s’exprimer.

La plupart des sujets sont introduits par unerétrospective historique agrémentée de photos : parexemple à la page 56, lorsque le thème des pontsest abordé, le lecteur a sous les yeux le pont du Garddatant du premier siècle et le viaduc de Millau misen service en 2005 ; sur le thème des villas, la pagede gauche est illustrée par la photo de « LaRotonda » (XVIe) de Palladio et la droite par la maisonKaufmann sur la cascade (1934-1937) de FrankLloyd Wright.Véronique Antoine-Andersen, en sa qualité d’historiennede l’art, cite Vitruve qui dès l’antiquité écrivait que« la forme d’un bâtiment doit être en accord avecsa fonction » : cela justifie son choix de raconterl’architecture à travers ses fonctions. Ce point de vue« est très révélateur car l’usage d’un édifice estdéterminant dans l’élaboration d’un projet ».Le dernier volet laisse la place à la « folie de créateurs:on découvre là l’univers audacieux et poétique guidépar l’utopie et le rêve. Ce chapitre parle desbâtisseurs fantaisistes que furent le facteur Cheval,Simon Rodia ou encore Raymond Isidore constructeurde la maison Picassiette visible à Chartres.

Véronique Antoine-Andersen travaille auprès du jeunepublic à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine,s’adresser aux enfants lui est donc familier etassurément elle aime son sujet de prédilection.Sa qualité d’écriture confirme bien que ledocumentaire peut associer plaisir des mots etdécouverte d’une science.

Arlette Pragout

FEUILLES LUESFEUILLES LUES

2 Promenade en architecture, de Véronique Antoine-Andersen,Éditions Actes-Sud junior, Collection Les Globes-Croqueurs,2006, 26 €.

1 La Fabrique du droit, de Bruno Latour.Éditions La Découverte, 2004, 11,50 €.

Page 32: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

FEUILLES LUESFEUILLES LUES

Bibliothèque de l’Entre-Mondes 7

de Francis Berthelot

Publié à l’automne dernierdans la belle série de pocheconsacrée à la science-fictionchez Gallimard, cet ouvrageavait pourtant toutes leschances de passer inaperçu.On ne remerciera, il est vrai,jamais assez le directeur de ladite collection d’avoir été lecommanditaire de cet exposéthéorique inédit auprès deFrancis Berthelot (chercheur en

narratologie au CNRS et lui-même écrivain) mais l’ons’interrogera quand même sur le choix de présenterun travail d’une telle originalité – et, pourrons-nousdire certainement sans tarder, d’une telle importance– directement dans le format Folio et sous un label« SF » tout de même assez réducteur ! En effet, lepropos d’un tel livre est légitimement d’établir despasserelles inattendues entre différents courantslittéraires, de revendiquer pour certains textes –regroupés ici pour la première fois sous la bannièredes « transfictions » – leur non-appartenance à ungenre défini, de les commenter et – plus difficileencore – d’en tenter une classification possible sanspour autant trahir les particularités intrinsèques dechaque œuvre.Tous ceux que la monotonie du discours sur lalittérature afflige à chaque rentrée en France tiennentici leur revanche. Pour ne pas dire leur plus bel espoir.Cet essai ouvre aux plus curieux des perspectivesinattendues. Car relire Marcel Aymé, Jorge LuisBorges, William Faulkner, Virginia Woolf à la lumière,pas si trouble à la fin, de « l’entre-mondes » n’est-cepas aussi se donner la chance, pour une fois, deréellement les découvrir ? Et faire connaissance, avecRené Daumal, par exemple. Tout cela n’est pas rien.Pour ce faire, les premières pages de l’ouvragetentent, avec succès, de dresser un état des lieux,puis l’histoire de ce courant littéraire, en aucun cas« nouveau » mais plus exactement « nouvellementrépertorié » – « un des plus intéressants apparus auvingtième siècle » – et un panorama que FrancisBerthelot nous enjoint à compléter, respectant là lepacte de connivence d’usage entre l’auteur et lelecteur de « transfictions » précisément.Suivent donc une bonne centaine de fiches delecture qui nous permettent de constater d’emblée àla fois la diversité et la lignée d’auteurs qui ont, unefois au moins dans leur parcours, privilégié cettedistorsion des codes établis du récit afin de rendrecompte d’une « réalité qui dérape », le signe auquelon reconnaît toujours, semble-t-il, une « bonnetransfiction »… Pierrette Fleutiaux et Eric Faye, tousdeux liés à notre bon Limousin, sont de la partie, àlaquelle on ajouterait bien quelques-uns parmi lestextes étranges et inclassables de Jean Blanzat, deceux qui composent L’Iguane (Gallimard, 1966),pourquoi pas?

Pierre Bacle

Une visite à Brangues 8

de Paul Claudel, Jacques Madauleet Pierre Schaeffer

Depuis quelques années, lacroissance, tant de l’offre quede la demande, en matière delivres audio ne semble pas sedémentir, avec des approchesdifférentes, dans la formecomme dans le contenu…À la transmission de l’œuvrepar le biais de la voix d’uncomédien, fût-ce l’opportunitéd’un travail inédit etgénéralement de qualité, on peut préférer le partipris, comme dans cette publication des Cahiers dela NRF, d’offrir avec le texte intégral de précieuxentretiens avec Claudel deux disquesd’enregistrements historiques (proposés avec leconcours de l’Institut National de l’Audiovisuel)soigneusement encartés dans un vrai beau livre.De quoi associer intelligemment le plaisir de lalecture silencieuse à celui de l’écoute, sansqu’aucun des deux supports n’en souffre : laretranscription, ici, est rigoureusement identique etne subit, à l’écrit comme à l’oral, aucune coupesombre… Doux privilège que de pouvoir lire, avant dese l’entendre déclamer, le bel « Adieu à Giraudoux »composé pour l’occasion, et quelques joursseulement après la disparition de l’auteur deSiegfried par celui du Soulier de satin ! Ce dimanche27 février 1944, Paul Claudel enregistre aussi unintéressant florilège de ses propres poèmes et ne seprive pas – la discussion est vive – de rebondir, entreles lectures, sur les thèmes qui lui sont chers :l’étude de la Bible, l’écriture et la nouvelle générationd’auteurs (dont Sartre). Quand le grain du papier seconfronte à celui de la voix…

Pierre Bacle

MAC

HINE

àFE

UILL

ES-

63

7 Bibliothèque de l’Entre-Mondes : guide de lecture,les « transfictions », par Francis Berthelot,Folio, Collection SF, 2005, 6,20 €.

8 Une visite à Brangues, de Paul Claudel

Conversation avec Jacques Madaule et Pierre Schaeffer,

Gallimard, 2005, Collection Les Cahiers de la NRF ,

contient 2 CD audio, 27,50 €.

FEUILLES LUESFEUILLES LUESM

ACHI

NEà

FEUI

LLES

-6

2

5 Don Byas, par Lionel Pailler2 CD + 1 BD, Collection BD jazz.Nocturne & France Inter, 2006, 19,90 €.

6 Les Yeux perçants, de John Burroughs, traduit del’américain par Joël Cornuault, Librairie La Brèche, 2006,6,80 €.

Don Byas 5

de Lionel Pailler

Sous une illustration decouverture pluvieuse, urbaine– et dont le trait, au premierabord, fait immanquablementpenser à celui de Tardi – secache le premier livre deLionel Pailler. Un jeunedessinateur, originaire deLimoges, qui vit et travailleaujourd’hui à Angoulême,après y avoir fréquentéquelque temps les bancs duCentre National de la BandeDessinée et de l’Image, pour

y parfaire son parcours d’autodidacte…Ce trente-deuxième volume de la collection« BD jazz », aux éditions Nocturne, propose à l’instarde ses prédécesseurs, de redécouvrir l’une desgrandes figures de la musique noire américaine, DonByas, dans un ouvrage comprenant une biographiesuccincte et une discographie sélective, une bandedessinée inédite confiée à un auteur prometteur, letout agrémenté de deux disques compactsd’enregistrements récemment chus dans le domainepublic et respectueusement restaurés… De quoilutter efficacement, et non sans originalité, contre lacopie illégale en donnant à la musique, tellement« dématérialisée » aujourd’hui, un bel écrin : un vraibeau livre, fruit d’un véritable projet artistique… Plusencore que son talent de dessinateur – malgré unenaïveté apparente et, il faut bien le dire, la brièvetédu récit – c’est le parti pris par l’auteur de ne pasnous conter de façon linéaire l’histoire de Don Byas,mais de procéder par des retours en arrièresuccessifs qui surprend agréablement.Les ambiances chaleureuses et colorées (dans uncafé, à Amsterdam, en 1970 où se situe le temps dela narration) alternent avec le sépia, le noir et blancdes souvenirs droit venus d’un passé glorieux(Don Byas accompagnant Count Basie) et d’une viede départs et de recommencements, le plus souventla nuit, dans la ville. Noir comme le jazz, forcément,et comme le souvenir, parfois, mais néanmoins servià l’image du jeu si particulier de Don Byas, le ténordu saxophone : sur du velours.

Pierre Bacle

Les Yeux perçants 6

de John Burroughs

John Burroughs, écrivainfermier et naturalisteaméricain (1837-1921, sansaucun lien de parenté connuavec le célèbre WilliamBurroughs de la BeatGeneration) était encorelargement ignoré dans noscontrées il y a deux ans.Après un premier essai detraduction bien accueilli(Construire sa maison, pour les éditions Premièrespierres), Joël Cornuault, dont on ne parvientdécidément pas à distinguer lequel l’emporte chez luidu libraire (à Bergerac), de l’auteur (de bien précieusesproses sous son nom chez Plein Chant, Fédérop…)ou du traducteur (de Mark Twain, de Thoreau, deWhitman notamment, comme une famille d’électionpour notre « nouveau venu »), propose cette fois unepetite anthologie à son enseigne de La Brèche enforme « d’élixir de Burroughs », « oasis de poésie etde sens »… Cet alcool, nous confie-t-il, « trop pastoral,pas assez agressif […] n’a jamais franchi l’Atlantique »,John Burroughs apparaissant jusqu’alors (jusqu’à lui)comme « un petit romantique bousculé et effacé parl’ère de la machine ». Avec ce choix très personnelde courts extraits d’une œuvre restant à retranscrirequi compterait une bonne trentaine de volumes, JoëlCornuault s’est souvenu « qu’il avait d’autant plus dechances d’être entendu par ici que l’espace nonconstruit, ou peu construit, en France est, de par sesdimensions mêmes, plus rural que sauvage. Chacunconnaît ou a connu ce dont il parle ». Ces articles, eneffet, invitent à prendre connaissance du chant desoiseaux, « poètes de la Nature accrédités et certifiés »,à observer les « signes et saisons » : « il suffit des’asseoir dans les bois ou les champs, au bordd’une rivière ou d’un lac, pour que presque tout cequi se présente un intérêt vienne s’offrir à vous ». Aulecteur tardif donc, de méditer cet apprentissage duregard qui lui est offert, plus d’un siècle après queles différentes parties en aient été écrites (entre mai1865 et août 1899). Car « la neige », toujours, resteracelle qui permet de « reconnaître un lièvre à unedemi-lieue », n’en déplaisent à tous ceux, pressés,qui se refusent à « mieux voir que l’humanitémoyenne, [c'est-à-dire à] apprendre à se concentrerintensément et à maintenir le regard sur un point […]ce don que doivent posséder le naturaliste et le poète »et qu’il désigne par ce dont Joël Cornuault se servirapour établir une sorte de bréviaire: « Les yeux perçants ».Le tout, joliment agrafé et mis en page par EdmondThomas, artisan typographe de Bassac en Charente(que l’on connaît déjà pour son travail avecLo Chamin de Sent-Jaume, Finitude, Claire Paulhan…)est enrichi de belles vignettes par Gabrielle Cornuault(esquissant l’arbre et l’oiseau, le poète à la pêche…)et n’a sans doute pas fini de nous accompagner lelong des chemins ombragés, voire plus si affinités…

Pierre Bacle

Page 33: MACHINE FEUILLES - crl-limousin.orgcrl-limousin.org/site_crl/dossier_maf/maf_pdf/maf_25.pdf · • Cahiers Robert-Margerit n° 10, publié par les Amis de Robert-Margerit. • L’Ombre

M A C H I N & M A C H I N EJean-Michel Ponty et Monique Pauzat :scénographes, et plus si affinités…

Direction régionaledes affaires culturelles

Limousin

La curiosité intellectuelle etartistique sans frontièresdevient une qualité rare à

l’heure du règne des spécialistes.Chacun veille à ce que sa chapellesoit bien éclairée, quitte à êtrefinalement seul à profiter de salumière. Les gens de théâtre vontau théâtre, les amateurs d’art auxexpositions, les mélomanes auconcert… Or, on sait bien que lecloisonnement des arts conduit àleur isolement et à leurappauvrissement. Croiser lesapproches artistiques et les publicsest aujourd’hui une priorité.La transversalité des arts est,heureusement, au cœur de nombreuxprojets comme celui des « Arts à larencontre du cirque » à Nexon pourrester dans notre région.Cette curiosité culturelle n’est, parbonheur, pas l’apanage des structuresartistiques, elle est avant tout portéepar des hommes et des femmes.

Un homme et une femme incarnenten l’occurrence à merveille cettecuriosité intellectuelle au sens large,doublée ici d’une implication concrèteet personnelle, je veux parler deMonique Pauzat et Jean-Michel Ponty.Pour prendre l’exemple de ce dernier,il est passionné de musique: joueurde vielle, créateur d’instruments,grand connaisseur de musiquetraditionnelle comme de musiqueclassique, il est aussi au fait desdernières recherches en matièrede musique contemporaine etexpérimentale, il compose lui-mêmeet enseigne la création musicaleet les espaces sonores à l’Écolenationale supérieure d’arts deBourges. Mais il est égalementresponsable de l’atelier édition danscette école. En effet, imprimeur etlithographe pendant plus de dix ans,créateur de 27 livres d’artistes ausein de la maison d’édition qu’il acréée, Adélie 1, il a encore cettequalité rare de connaître aussi bienla typographie et les méthodestraditionnelles d’impression que lesdernières innovations en matièred’impression numérique, de papier,d’encre etc. Photographe et vidéasteà ses heures, discret, généreux etdrôle, cet homme au regard pétillantserait finalement un mélange réussi

de savant fou et de plasticien sage,ou bien l’inverse. Quant à MoniquePauzat, sa compagne à la villecomme au travail, elle n’a rien d’unfaire-valoir. Littéraire de formationet passionnée d’art contemporain,elle s’est naturellement intéresséeau livre d’artiste et au sein del’association Pays Paysage aparticipé à la création de la Biennaledu livre d’artiste en 1987, avantd’assurer jusqu’en 1998 la directiondu Centre du livre d’artistes.Aujourd’hui enseignante en lettres,elle accompagne l’association desamis du FRAC du Limousin (Fondsrégional d’art contemporain) aprèsavoir présidé à sa fondation et trouveencore le temps d’animer, avecFlorence Delaporte, une émissionlittéraire sur RCF 2.

Ces deux touche-à-tout des arts etdes livres développent ensembledepuis une quinzaine d’années uneactivité de concepteur etd’organisateur d’expositions, enparticulier autour du livre et de lalecture. Scénographes denombreuses expositions présentéesdans le hall d’accueil de laBibliothèque francophonemultimédia, ils excellent dans cetart si délicat d’exposer les livres,qui n’est, selon eux « qu’une autremanière d’entretenir la frustrationdes lecteurs ». Dans cette activité descénographe, le duo fait merveille:Jean-Michel Ponty pense l’espace,l’architecture de l’exposition, « cettedifficulté immense de dompter unespace, de l’adapter à un proposartistique », Monique Pauzat privilégie

la rencontre avec les artistes, lesauteurs, les éditeurs et s’imprègnelonguement du contenu à mettre enespace. Créatives et inventives, leursexpositions reflètent aussi leur soucicommun de précision et une certaineforme d’intransigeance.

Parfois, souvent même, le duo sefait duel, les points de vues’affrontent, chacun avance dansson coin et de croquis en maquettes,de discussions en sainesengueulades, les expositions voientle jour, souvent audacieuses,toujours originales maisrespectueuses à la lettre du contenuqu’ils mettent en espace. Avecl’expérience, le plus difficile reste« de ne pas se copier », de resterinnovant en inventant toujours denouvelles manières de montrer leslivres, les manuscrits, les œuvresd’art ou les correspondancesd’auteurs. Le moment le plusexaltant reste pour eux le montagede l’exposition, là où l’espace seconstruit. Après l’expositionconsacrée à l’éditeur ChristianBourgois en 2005 (voir Màf n° 22),qu’ils ont tour à tour installée àLimoges, Troyes, la BPI-CentreGeorges Pompidou et à lamédiathèque de Toulouse, lesoffres de collaboration affluent,notamment de la part d’un grandéditeur parisien. Pour l’heure,Jean-Michel Ponty revient de Taïwanoù le couple de scénographes vaconcevoir une grande exposition delivres d’artistes du XXe siècleprésentée au Musée d’art etd’histoire de Taipei en juin 2007.

ALCOL -CRL en Limousin est principalement financée par le ministère de laCulture et de la Communication, Direction régionale des affaires culturelles du Limousin et par la Région Limousin.Elle reçoit le soutien de la Direction régionale des services pénitentiaires, de laJeunesse, des Sports et de la Vie Associative, du ministère de l’Éducation nationaleet des Conseils généraux de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne.

1 Dernier ouvrage publié: Un remugle, texte de Jean-Michel Ribes, lithographies de Jean Cortot, 2005.2 « Lire et Lu », chaque quinzaine sur RCF Email Limousin, en direct le lundi de 15h30 à 16h.

©D

R