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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Derek MorrisRédacteur adjoint : Willie E. Hucks II

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable fabrication : John Feezer IVAssistant : Mervyn LeeConseillers internationaux : Balvin Braham, Ron Clouzet, Daniel Duda, R. DanforthFrancis, Passmore Hachalinga, John Kakembo, Gerry Karst, Janos Kovacs-Biro,Ilie Leahu, Miguel Luna, Jan Paulsen, Bruno Raso, Ángel M. Rodríguez, Ranieri Sales,Hector Sanchez, Houtman Sinaga, Gary Webster, Walton Williams, Measapogu WilsonPublicité : Sheryl Beck; [email protected]; +1 301-680-6518Abonnements et changements d’[email protected]; +1 301-680-6508; +1 301-680-6502 (fax)Couverture & maquette : Dominique Gilson - Éditions Vie & Sante - FranceTarif : 2 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article,merci de consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Mercid’envoyer vos textes par courrier électronique à : [email protected].

Séminaires de formation professionnelleDirecteur : Anthony Kent; [email protected]; +1 301-680-6516

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des Adventistes du septième jour®

Secrétaire :Adjoints : Jonas Arrais, Sharon Cress, Anthony Kent, Peter Prime, Nikolaus SatelmajerCentre de ressources pastorales Coordinatrice : Cathy Payne 888-771-0738, (téléphone) +1 301-680-6508;www.ministerialassociation.com

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposéesde General Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 5 Numéro 5 © 2010 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

3 ÉDITORIAL4 Mais où

à bien pu passer Satan,le diable ?

L e a l O . C e a s e r 32 INFORMATIONS - ÉVÉNEMENTS

9 Ça suffitmaintenant !

E N D I T N OW

12 La théorie émergente :un discours confus

J o h n J o v a n M a r k o v i c

16 Réflexions sur le réveil

T e d W i l s o n , M a r k F i n l e y , A r m a n d o M i r a n d a , J e r r y P a g e

21 Répondreà la prièrede Jésus

J o h n S . N i x o n

24 Maitriser l’art de raconter des histoiresaux enfants

Ma r v i n H u n t

28 Perspectives pastoralespour assimiler les nouveaux membres

J a n e T h a y e r

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É D I T O R I A L | B E R N A R D S A U V A G N A T

Jésus s’est comparé (24.43) à uncambrioleur qui projette de fracturerune maison ! Il ne va pas télé-

phoner au propriétaire pour prendre unrendez-vous ! Sinon le propriétaire va s’or-ganiser pour empêcher le cambriolage !

Avant d’utiliser cette image, Jésus aénuméré des signes annonciateurs. Mais,pour la plupart, ces signes sont catastro-phiques : guerres, menaces de guerre,tremblements de terre, famines, persé-cutions, tromperies, etc. Ces signes-làne sont-ils pas la preuve que le propriétairede la maison est mauvais ? Qu’il s’agitd’un usurpateur qui s’est emparé desclés et occupe les lieux et y provoquedes dégâts ? D’ailleurs ces dégâts sem-blent se multiplier à mesure que la finapproche. Cela rappelle ce constat dépitéd’Apocalypse 12.12 : le diable est des-cendu vers vous, animé d’une grandecolère, sachant qu’il a peu de temps.

Mais Jésus a donné un signe positif,le seul signe de la fin : cette bonne nou-velle sera prêchée dans le monde entierpour servir de témoignage à toutes lesnations. Alors viendra la fin. (Mt 24.14)Cette bonne nouvelle émane du proprié-taire légitime qui a été spolié. Il revientrécupérer son bien et sortir les otages dela désolation provoquée par le spoliateur.Les libérer de son emprise. Ces otages-là portent la bonne nouvelle. Ils connais-sent le vrai propriétaire des lieux. Ils ontconfiance en lui. Il revient, bientôt.

Avec l’image du cambrioleur, Jésus adonné une consigne (24.42, 43): Veil-lez… tenez-vous prêts ! Ne vous laissezpas surprendre. En effet, il est urgent etdéterminant que nous soyons tous vigilants(voir la Réflexion sur le réveil de nos res-ponsables mondiaux, p.16-19).

Être vigilant ce n’est pas simplementêtre en état de veille comme certains ap-pareils pour économiser de l’énergie.L’histoire des dix filles invitées au mariage(25.1-12) montre que cet état peut noussurprendre tous. Mais l’économie d’éner-gie ainsi réalisée ne suffit pas. Il fautavoir une réserve d’énergie. Une vie rem-plie de l’Esprit. Heureusement, l’Espritn’est pas une énergie fossile, c’est uneénergie renouvelable et renouvelée.Comme celle d’une éolienne mue par lesouffle de Dieu ou celle d’un panneauphotovoltaïque, éclairé par le soleil dejustice. Seule la personne mue et renou-velée par l’énergie divine est vraimentvigilante et prête.

Par les trois autres histoires qu’il raconte,Jésus insiste sur le service. La première,celle du serviteur prudent opposé au ser-viteur méchant (24.45-51), montre quele service attendue consiste à donner ré-gulièrement la nourriture nécessaire auxhabitants de la maison. Un service trèsconcret ! La dernière, celle du berger quisépare ses moutons de ses chèvres(25.31-46), précise que ce service est àrendre au plus petit, victime de la faim,

de la soif, de la maladie, de l’incarcérationou de la solitude. Pas par calcul, maispar solidarité. L’énergie divine fourniene peut pas rester investie pour soi. Elledoit être orientée vers les autres, et enparticulier les plus faibles.

Enfin la troisième histoire, celle destrois serviteurs qui reçoivent chacun unepart de la fortune de leur maître mesuréeen talents (25.14-30), montre que ceservice actif en faveur des autres, n’estpossible que pour celles et ceux qui ontune perception positive du maître. Quin’ont pas peur de lui. Qui ne le soupçonnepas de chercher son profit. Qui ne lejuge pas. Ils ne se préoccupent pas de ladate de son retour, mais de leur engage-ment. De leur service.

Si nous voulons être les complices ducambrioleur, brisons les portes et lesvitres de la maison pour en faire sortirl’air vicié de l’attentisme et le remplacerpar l’air pur du service désintéressé.

du cambrioleur !Complices

M

Un jour, les disciples de Jésus lui ont demandé quel serait le signe de son retour et dela fin de l’histoire humaine. Jésus leu a répondu dans un long discours qui, chezMatthieu, occupe les chapitres 24 et 25 de son évangile.

Pour nous adventistes, ces deux chapitres sont au cœur de notre vocation. Je vouspropose donc de nous laisser surprendre par certains aspects de ce discours.

Faites-nous part de votre opinion sur nos articles.

Envoyez-nous un courriel à

[email protected]

ou écrivez-nous àBernard Sauvagnat, B.P. a00

77193 Dammarie-les-Lys Cedex, France

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LA E L O . CAESAR , PHD , est professeur audépar tement de re l ig ion e t de langues b ib l iques à la Facu l té de Théo log ie de l ’Un ive rs i té Andrews, Ber r ien Spr ings , Michigan, É tats -Unis .

Mais OÙ a bien pu passer SATAN,

Satan a presque totalement perdusa place dans le monde de la théologiechrétienne. Considérez, par exemple,l’attitude de trois auteurs dans despublications bibliques et théologiquesrécentes. D’abord, le spécialiste duNouveau Testament bien connu, N.T. Wright, pleinement conscient dela présence envahissante du mal dansle monde aujourd’hui. Dans une ré-cente monographie, il identifie le malavec le désordre de notre environne-ment matériel et avec l’action de lapensée et de l’esprit humain. La ligneentre le bien et le mal ne sépare pastel peuple ou tel individu d’un autre,mais passe plutôt «entre tout individuet au sein de toute société. » 1

Wright met davantage l’accent surla perversion des êtres humains quesur Satan lui-même. En ce quiconcerne le mal surnaturel, « il estdissimulé ; il y en a plus qu’on nepeut voir. » 2 Son «Satan» biblique,cependant, est « une force quasi per-sonnelle, non humaine et non di-vine. » 3 Une « force négative », ou «un ou des êtres semblables à desombres » sur lesquels Jésus triomphe4.Pour lui, Satan «est important maispas trop. » 5 Wright, en fait, distingueplusieurs satans – celui de l’Ancien

Testament, le personnage des tenta-tions de Jésus au désert, et le dragondu livre de l’Apocalypse.6

De plus, Wright conclut que le mal,domaine traditionnel de Satan, devraitêtre réellement décrit comme « l’équi-valent moral et spirituel d’un trounoir. » 7 Ainsi Satan est « un facteurincertain, un je ne sais quoi, danstoute équations morale et spirituelle.De ce fait, quelle que soit la qualitéde notre organisation, l’intensité denotre prière, la qualité de notre théo-logie et l’énergie que nous mettonsà notre travail, des forces négatives,on devrait peut-être dire une ForceNégative, travaille contre nous, il nousfaut l’admettre. » 8

En second, selon Bart Ehrman, «Sa-tan ne devient le diable qu’à uneépoque tardive de la religion d’Israël,quand l’apocalyptique voit le jour,pendant la période maccabéenne,vers 150-170 avant la naissance deJésus. » Selon son interprétation,« l’apocalyptique perçoit le monde defaçon dualiste, Dieu étant en chargedu bien et son contradicteur, le diable,Satan, supervise le mal. » 9

En troisième lieu, le concept deSatan de Robert Alden, est un per-sonnage plus important que celui de

Wright ou d’Ehrman. Mais cela ne si-gnifie pas qu’Alden lui accorde laplace qu’il mérite. Le New AmericanCommentary d’Alden sur Job décritSatan comme quelqu’un qui demeuredans une contrée en quelque sorteplus étrange que celle qu’il occupedans les travaux de Wright. Et il n’estpas le seul à tenir une position siétrange. Dans la ligne d’illustres exé-gètes, tels que Emil Kraeing et MarvinPope, Alden affirme que les rôles etles buts de Satan et de Dieu formentune unité scripturaire. 10 En effet,Alden soutien que Satan fait partied’un conseil divin dont les membresne sont pas tous bons. 11 Cette positionde Satan comme un partenaire deDieu tranche d’avec celle de Wrightpour lequel Satan est d’abord un per-sonnage de second rang et plus tardun sinistre souffleur aux oreilles deJésus mais pas plus important quecela. Alden diffère aussi grandementd’Ehrman pour qui Satan, quand ilest venu à l’existence, est devenu unadversaire de Dieu plutôt qu’un mem-bre de son conseil. La position d’Ehr-man paraît ainsi plus proche de lapensée traditionnelle, ce qui ne signifiepas que pour Ehrman, Satan a retrouvésa place traditionnelle. En fait, Ehrman

LE DIABLE ?

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s’est fait connaître à ses lecteurscomme ayant rejeté de façon absolueles Ecritures et leur Dieu. Ehrman dé-clare : « Je suis parvenu à un pointoù je ne puis continuer à croire...J’airéalisé que je ne puis continuer à ré-concilier les affirmations de la foiavec les faits de la vie. Je ne puis, enparticulier, continuer à expliquer com-ment il peut y avoir un Dieu bon ettout-puissant fortement impliqué dansce monde, compte tenu de l’état deschoses. Pour de nombreuses per-sonnes qui demeurent sur cette terre,la vie est un cloaque de misère et desouffrance. Je suis arrivé à un pointoù je ne puis tout simplement pluscroire qu’il y ait un souverain bon etaimable qui ait le monde en charge...Après de nombreuses années...j’airéalisé que je ne pouvais plus croireau Dieu de ma tradition. » 12

La déclaration d’Ehrman, ajoutéeà celles de Wright, Alden et d’autres,montre que, pour les théologienschrétiens et les exégètes de la Bible,Satan est pris, inter alia, pour unecréation de l’apocalyptique juive, per-sonnage sans importance parmi d’au-tres, dans divers aspects des Écri-tures.

Autres attitudes à l’égard de SatanCes divers points de vue ne sont

pas uniques. Dans une certaine pers-pective, Satan est carrément mis decôté. Par exemple, Clark Pinnock, nementionne pas une seule fois Satandans un chapitre de « théologie sys-tématique» sur le théisme ouvert 13.Richard Rice non plus, dont le travailtraite sous des considérations bibliquesdu théisme ouvert 14. Il est difficile decomprendre comment des réflexionssur la prescience divine, à proposdes choix opérés par les créatures,peuvent ignorer de façon satisfaisantele rôle et l’influence du tentateur dansles décisions humaines.

... la réduction ou la totaledisparition de Satan n’est passans conséquences pour lathéologie chrétienne ou pourl’expérience humaine de tous

les jours. Car les genssouffrent chaque jour, etdésirent ardemment une

explication à la souffrance et àl’injustice auxquelles ils sont

confrontés...

”du Paradis est une autre de ses iden-tités 18. Apocalypse 12 le rattache parson nom, « le serpent ancien » aujardin d’Eden. Il lui donne aussi leciel pour origine. Et une référence bi-blique parmi d’autres qui le font demanière allusive, tels que les oraclesprophétiques d’Esaïe et d’Ezéchiel,relève qu’il a été précipité du ciel surla terre (Ap 12.9 ; Lc 10.18 ; Es 14.12-14 ; Ez 28.12-19). 19

L’oracle d’EsaïeL’oracle d’Esaïe introduit l’expulsion

avec l’histoire de la naissance d’unegrande idée. Le sujet de l’oracle semet lui-même en tête la nouvelleidée ; ou elle lui surgit. Le sens dupassage c’est qu’il est d’abord enpossession d’une idée personnelle,en quelque sorte intellectuelle, secrèteet privée, qu’il arrive à considérercomme importante. Sa grande idéec’est de s’élever « au-dessus desétoiles de Dieu... sur les hauteursdes nuages » pour être semblable auTrès-Haut (Es 14.12-14).Il insiste de façon répétée sur ce

qu’il fera. Son intention est d’avoirl’exclusivité. Il est celui qui le fera,qui fera tout, et le fera seul. Il élèverason trône (v. 13) ce qui suggère qu’ilse voit revêtu de la royauté, occupantun rang d’honneur car, mis à part

Un point de vue biblique d’ensembleCes divers points de vue sur la

nature du Satan biblique, considéréecomme « importante mais pas trop »,«quasi personnelle», plutôt une force,un produit de l’apocalyptique juive,totalement ignoré et absent des dis-cours théologiques sur Dieu et le mal,sont difficiles à accorder avec le textebiblique. Les Ecritures mettent telle-ment l’accent sur cet être qu’il estidentifiable par un grand nombre denoms différents. Rien que 1 Pierre5.8 et Apocalypse 12.9 15 ensemblenous en fournissent quatre : le diable,l’adversaire, le serpent ancien et ledragon, des noms qui peuvent êtreappliqués à la même personne, Satan,celui qui fut vaincu par Michel et sesanges, « précipité sur la terre » et quiest maintenant particulièrement actifpour mettre en difficulté le mondeentier (Ap 12.10, 9, 12). Et bienqu’Elaine Pagels ait contesté ce pointde vue 16, elle est cependant capabled’admirables idées sur la nature decet adversaire. Il est, selon ce qu’ellea relevé, l’ami intime qui devient unennemi, un proche de Dieu qui estdevenu son principal rival. 17 L’AncienTestament décrit Satan comme étantprésent dès les premiers momentsde l’histoire humaine, car le serpent

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«Mais on t'a fait descendre au séjourdes morts, au plus profond du gouffre»(v. 15). En fait, le droit au titre de« Très-Haut » revient seulement à ladivinité, en étant membre de la trinité.Il ne peut y avoir d’autre Très-Haut.L’histoire présentée par Ésaïe est celled’une méprise et d’une ultime rébel-lion. Et l’expulsion qu’il mentionneen 14.15 s’accomplira finalementquand la terre elle-même, sur laquelleSatan est chassé selon Ap12.9, esttransformée en un chaudron fumantà la fin des temps quand le Christ pu-rifiera l’univers par le feu de l’enfer(Ap 20.14, 15).

Un grand imposteurEn décrivant son rôle de premier

imposteur, Apocalypse 12 se rap-proche bien du livre de Job et met enévidence les études sur le comporte-ment de Satan dans ce livre, un com-portement assez mystérieux pour dé-concerter des générations de spécia-listes de Job, et conduire Marvin H.Pope, par exemple, à le considérercomme un partenaire de Dieu 21.Néanmoins, rien ne le trahit davantageque sa violence. Elle est explicite enApocalypse 12 et Job 1 et 2. Sa vio-lence est spécifiquement orientéecontre ceux que Dieu considèrecomme vertueux, qu’il veut préserver

met en évidence ce sens dans son ex-clamation blasphématoire à l’encontred’Ezéchias, de Jérusalem, du royaumede Juda et du Dieu des cieux : «Parl'intermédiaire de tes messagers, tuas outragé le Seigneur et tu as dit :“En conduisant mon char, moi, je suismonté tout en haut des montagnes,au plus profond du Liban; je coupeles plus élevés de ses cèdres, les plusbeaux de ses cyprès, et j'atteins sondernier abri, ses plus épaisses forêts.”»(2 Rois 19.23)Sennachérib et la créature ascen-

dante d’Esaïe 14 projettent d’alleraussi loin qu’il soit possible d’aller,là où aucune créature n’est jamaisallée, au plus élevé des sommets, àl’ultime destination. Le protagonisted’Ésaïe ne veut pas s’y rendre pourune visite, Non ! Il veut siéger, s’ins-taller, se couronner lui-même à cetendroit, au plus haut des nuées, peut-être parce que Dieu siège sur lesnuées (19.1). Ainsi, en montant ausommet des nuées, cela lui donnel’occasion aussi, d’être à cheval surles nuées » comme le signale la notede la New English Translation.Ce projet en plusieurs étapes doit

permettre à son concepteur, quand ilaura abouti, d’être l’égal du Très-Haut : « Je serai semblable au Très-Haut » (Es 14.14). À cette lumière,on comprend la force de son expulsion

L A E L O . CAESAR

... finalement, nos efforts pour réconcilierles iniquités de la vie avec le témoignagebiblique d’un Dieu d’amour, parviendrontdifficilement à leur but si nous rejetons le témoignage même de la Bible portant sur la source des misères de la vie...

sept d’entre eux, 136 usages du mottrône font référence à un trône royalou divin. 20 Ou bien il est déjà en pos-session d’un tel trône et n’en est passatisfait, ou bien il envisage son avenirdans les termes qu’il emploie avantque l’histoire ne puisse le confirmer ;il fera quelque chose de neuf en s’éle-vant ainsi ; et aussi en se couronnantlui-même car selon les Écritures, c’estgénéralement Dieu qui établit les roissur leur trône (Dn 2.21 ; 4.17). En dé-clarant qu’il veut s’élever jusqu’auciel, il veut ignorer ou mettre en ques-tion le fait que Dieu est celui dont letrône est au ciel (Es 66.1).Monter au ciel n’apparaît pas

comme suffisant. Cet être doit monterau-dessus des étoiles de Dieu (Es14.13). L’être en question se voitd’évidence comme méritant un rangplus élevé que le reste de la créationdivine, même que Dieu lui-même,puisque la première des cinq étapesde son projet est de prendre la placede Dieu pour s’élever plus haut quecelle qu’il occupe. C’est difficile àcomprendre étant donné l’importancede sa fonction de chérubin protecteur(Ez 28.14) en la présence même deDieu (Ex 25.10-22). « Le plus profonddu nord » vers lequel il veut s’élever,désigne le point le plus éloigné de lapartie la plus inaccessible de la mon-tagne. Le roi assyrien Sennachérib

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jour, et désirent ardemment une ex-plication à la souffrance et à l’injusticeauxquelles ils sont confrontés. LaBible rend Satan directement respon-sable de la misère de la vie aujourd’huiet des milliers d’années de mort surla terre. Selon la Bible, la mort est ve-nue dans le monde à cause du péché(Rm 5.12), et le péché est du diable(1Jn 3.8). Le diable, le dragon, leserpent ancien, font référence à unseul et même être (Ap12.9). Il estcelui qui a introduit le chaos et larupture de l’ordre parfait de Dieu dansle jardin d’Eden de sorte que tout ledésordre de la terre est de son fait.Ignorer ou nier son existence, c’estnier la démence et l’horreur de l’his-toire humaine telle qu’elle existe ànotre époque.Les ravages permanents de Satan

parmi nous ne sont pas explicablespour la simple raison que c’est sanature. Mais une des raisons majeuresde son succès doit être son habiletéà faire ce qu’il y a de pire et d’en êtrecontinuellement exonéré, parce que,ironiquement, de nombreux penseursattribuent aujourd’hui ce qu’il y a depire dans son œuvre à la bonté deDieu.

ConclusionLe livre de Francis Collin, The Lan-

guage of God, met bien l’accent surle dilemme que présente la naturede Satan. Collins parle catégorique-ment de l’évolution : « L’évolution, entant que mécanisme peut et doit êtrevrai.24 » Il explique comment il estparvenu à la foi, convaincu de l’uni-versalité de la loi morale.25 Il expliquepourquoi il ne peut croire à la littéralitéhistorique du récit de la Genèse : « Jen’ai pas pu accepter la Genèse litté-ralement parce que j’ai accepté lepoint de vue scientifique du mondeavant de parvenir au point de vuespirituel. J’ai estimé que, une foisparvenu à la conviction que Dieu étaitréel et que Dieu était la source detoute vérité, alors, par définition même,

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MAIS OÙ A BIEN PU PASSER SATAN, LE DIABLE ?

et protéger, ceux qui représentent ceà quoi Dieu ressemble et s’opposentà ce que Satan désire perpétuer (Job– voir Job 1 ; 2 ; Josué le grandprêtre – voir Za 3.1-7).Le fait que Satan soit un mystère

dans la science biblique et la théologiechrétienne rappelle l’avertissementde John Baldwin sur « les influencesherméneutiques spirituelles.22 » Bald-win déclare : « Il est difficile, sinonimpossible, pour l’esprit commun d’in-terpréter la Bible correctement. Lespuissances spirituelles déchues, Satanet ses anges, peuvent influencer l’exé-gète. C’est particulièrement vrai quandl’interprète de la Bible nie l’existencede ces puissances surnaturellescomme étant des êtres réels, capablesd’influencer la pensée, et en fait toutau plus des symboles du mal. Lestentatives de Satan et des mauvaisanges de réorienter les interprétationsde la Bible ne peuvent être exclues.23 »L’avertissement de Baldwin relève

l’étonnante réalité que l’élément com-mun à l’évolution athée classique, àl’évolution théiste qui croit au Christ,et au fondamentalisme chrétien radi-calement conservateur, c’est uneconception réductrice de l’être per-sonnel et surnaturel de la Bible appeléSatan. Il y a bien longtemps que laBible le décrit comme un être engagéà tous les niveaux possibles, et partous les moyens, dans une guerrecontre le Dieu des Écritures et les en-fants de Dieu. Nombreux sont ceuxqui aujourd’hui, dans la science etdans la théologie chrétienne, trouventune satisfaction intellectuelle et spi-rituelle dans un déni relatif ou absolude l’existence et de l’action de Sa-tan.

Si Satan n’existe pas,qu’en est-il ?La réduction ou la totale disparition

de Satan n’est pas sans conséquencespour la théologie chrétienne ou pourl’expérience humaine de tous lesjours. Car les gens souffrent chaque

il ne pouvait pas y avoir de conflit.26 »Collins est parvenu à une réflexion

métaphysique – la nature sociale deDieu, doit être obligatoirement rela-tionnelle, théiste, à l’opposé du déismed’Einstein27 ; dans sa dimension mo-rale, il doit être « l’incarnation de labonté ; il se doit de haïr le mal.28 » Ilraisonne sur la venue à l’existencedu mal moral et dit : « Si à l’originedes temps, Dieu a choisi d’employerces forces pour créer les êtres hu-mains, alors le caractère inévitable...d’autres pénibles conséquences étaitaussi garanti.29 »La théologie chrétienne n’a pas be-

soin de poursuivre le combat dansune situation aussi confuse. Le té-moignage inébranlable de la Biblesur Dieu, sa nature et son caractèred’amour, ne pouvait être mieux révéléqu’il l’a été en Jésus à la croix (1Jean4.8 ; Jean 3.16). Et la révélation deDieu par Jésus enseigne qu’il n’estpas plus engagé à l’égard de la per-fection morale qu’envers l’intégritéphysique, morale, sociale ou de toutautre genre (3 Jean 2). Parce qu’ici-bas, sur notre terre, il a œuvré defaçon si profonde, sans fin, pour guérirles malades comme pour pardonnerles péchés des gens. Il est mal à pro-pos et inutile qu’on demande à ceuxqui étudient sa Parole de croire qu’ilprend soin de notre salut tout en sou-tenant et en faisant avancer la vie autravers des horreurs brutales et sansfin de la loi de la jungle.

Finalement, nos efforts pour récon-cilier les iniquités de la vie avec le té-moignage biblique d’un Dieu d’amour,parviendront difficilement à leur butsi nous rejetons le témoignage mêmede la Bible portant sur la source desmisères de la vie. Le Dieu de la Biblequi a parlé autrefois dans la félicitéde l’Eden, et plus tard dans la plénitudede la grâce, de la guérison et du par-don en Jésus, a aujourd’hui pour ad-versaires, non seulement la malveil-lance de Satan, mais encore les hu-

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mains qui se voilent les yeux, ou pire,qui en arrivent à attribuer à la bontéde Dieu les méchancetés de Satan.Peut-être qu’après tout, Satan n’apas disparu. Peut-être que le momentest venu de cesser de le dissimulerparmi nous.

1. N.T. WRIGHT, Evil and the Justice of God,Downers Grove (IL), InterVarsity Press, 2006,p. 43.2. Idem, p. 107.3. Idem, p. 109.4. Idem, p. 114.5. Idem, p. 716. Idem, p. 72, en parlant du Satan de l’AT :«Nous sommes encore loin du dragon del’Apocalypse ou même du sinistre personnagesoufflant à l’oreille de Jésus sur la montagnede la tentation. »7. Idem, p. 113.8. Idem, p. 114.9. Idem, p. 215.10. Robert ALDEN, Job, New American Com-mentary, vol. 11, éd. E. Ray CLENDENEN,Broadman Publishers, 1993, p. 53. Voir aussiEmil G. KRAELING, «A Theodicy and More », inThe Dimensions of Job : A Study and Selected

16. Elaine PAGELS, The Origin of Satan, VintageBooks ed, New-York : Random House, 1996,p. Xviii.17. Idem, p. 49.18. « Diabolo », Diccionario de la Biblia, Bar-celona : Herder, 1981, col. 465-467. 19. À ce sujet, voir Merrill F. UNGER, Unger’sCommentary on the Old Testament, vol II :Isaiah to Malachi, Chicago : Moody Press,1981, p. 1551-53.21. POPE.22. John BALDWIN, « Faith, Reason, and theHoly Spirit in Hermeneutics » in UnderstandingScripture : An Adventist Approach, George W.REID, ed. General Conference of Seventh-dayAdventists : Biblical Research Institute, 2006,p. 15-26; 18.23. Ibid.24. Francis COLLINS, The Language of God,New-York : Free Press, 2006, p. 107.25. Idem, p. 21-30.26. Dans Karl W. GIBERSON, « Evolution, TheBible, and the Book of Nature : A ConversationWith Francis Collins », mis en ligne dans Chris-tianity Today International online, Books andCulture magazine, 7/10/09.27. COLLINS, p. 29.28. Idem, p. 3029. Idem p. 45

Readings, ed. Nahum H. GLATZER, New-York :Schocken Books, 1969, p. 205-214; p. 8 ;Marvin H. POPE, Job, Anchor Bible, GardenCity (NJ) : Doubleday, 1973.11. Ibid. Voir aussi KREALING et POPE.12. EHRMAN, p. 3, 4.13. Clark PINNOCK, « Systematic Theology »,in Clark PINNOCK et autres, The Openness ofGod: A Biblical Challenge to the TraditionalUnderstanding of God, Downers Grove (IL): In-terVarsity 1994, p. 101-25; 112, 113. 14. Richard RICE, «Biblical Support for a NewPerspective », in Openness of God, 1994, p.11-58. Greg BOYD a été une remarquable ex-ception dans ces dernières années à cette ré-duction ou à cette déconsidération de Satan.Voir son God at War : The Bible and SpiritualConflict, Downers Grove (IL) : InterVarsity, 1997;Satan and the Problem of Evil : Constructing aTrinitarian Warfare Theodicy, Downers Grove(IL) : InterVarsity, 2003. Malheureusement, laremarquable conscience de la réalité de Satanmanifestée par Boyd, ne lui a pas évité uneautre erreur. L’erreur de Boyd a été de réduire la dimension du Dieu de la Bible en lui déniant sa propre prétention à laprescience de toutes choses (Ps 139.16 ; Mt10.30 ; Lc 12.7). 15. Les références bibliques sont celles de laNouvelle Bible Segond.

LA E L O . CAESAR MAIS OÙ A BIEN PU PASSER SATAN, LE DIABLE ?

M

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END I TNOW

ÇA SUFFITMAINTENANT !

Si les pasteurs, du mondeentier, n’élèvent pas lavoix, qui le fera? S’ils ne

peuvent pas prendre position sur le sujetde la violence contre lesfemmes, pourquoi doncleur prêterait-on attention

sur tout autre sujet ?

”conséquence, il n’avait pas rapprochéles faits entre eux.

Même après les blessures, il n’avaitrien soupçonné. Comment peut-ilavoir été aussi naïf ? Au fil des ans,Stella a eu deux « accidents ». L’und’entre eux lui a causé une fractureau bras « lors d’un incident de ski »

(c’est seulement plus tard que le pas-teur apprit que Stella n’avait jamaisfait de ski de toute sa vie) ; pour lesecond accident, son visage était tu-méfié d’un côté et présentait des ec-chymoses, résultant, ont-ils prétendu,«d’une chute sur le verglas ». C’estseulement lorsque tout est sorti augrand jour que le pasteur s’est sou-

Rétrospectivement, le pasteur« Jones » aurait du le savoir.Tous les indices étaient là.

«Stella » paraissait souvent anxieuseet nerveuse quand «Mike », son mari,se trouvait à proximité. Elle était tou-jours très soumise et, par conséquent,résolue à satisfaire les moindres exi-gences de Mike, quelles qu’ellessoient. Pourtant, Mike lui parlait enpublic comme à un enfant, mettantmal à l’aise ceux qui écoutaient.Combien de fois le pasteur, lui le pas-teur, avait-il entendu Mike vociférer :« Stella, tais-toi immédiatement »?

Stella confiait souvent à des amiscombien Mike était jaloux, comme ill’accusait à maintes reprises de flirteret de regarder d’autres hommes. Ellese plaignait, aussi, de ce qu’il lacontrôlait exagérément, lui refusanttoute indépendance financière et exi-geant toujours qu’elle l’appelle pourl’informer de là où elle se trouvait etdire ce qu’elle était en train de faire. Autant de signes annonciateurs

auxquels le pasteur Jones, puisqueMike était un dirigeant dans l’église,n’avait jamais prêté attention. En

LES ADVENTISTES DISENT NON À LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES

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venu d’avoir vu les bleus, les bles-sures et d’autres indices de violencesur Stella. Des rumeurs allaient bon train;

mais elles n’étaient pas du genre desinformations qu’un pasteur souhaiterecevoir ni entendre circuler dansl’église. Aussi les faisait-il taire quandc’était possible. Il n’oubliera jamais l’appel venant

d’un autre membre d’église, cettenuit-là, juste avant qu’il se mette aulit. Stella était à l’hôpital en situationcritique. «Que s’est-il passé ? », a-t-ildemandé. «Vous feriez mieux d’y ve-nir », lui a dit le membre. Jusqu’à ce jour, le pasteur n’a pu

se rappeler d’un fait qui l’aitconsterné davantage : voir Stella bat-tue à mort et Mike arrêté pour l’avoirfait.

La triste réalitéS’il existe une vérité biblique n’exi-

geant pas des pasteurs qu’ils aientla foi pour y croire, c’est bien la doc-trine de la condition pécheresse del’homme. Nul besoin que Paul leurdise dans l’épître aux Romains : « iln’y a point de juste, pas même unseul » (Romains 3 :10). Tous, ilsconnaissent bien cette vérité. Et, undomaine où ils le constatent, oui,même à l’église, c’est celle de la vio-lence contre les femmes. De l’Amé-rique du Nord à l’Afrique, de l’Europeà l’Asie, l’une des grandes tragédiesauxquelles l’humanité fait face, unetragédie dont on ne parle pas (ou cer-tainement pas assez), c’est celle desfemmes victimes de violence.

Et la violence doit s’arrêter. Elle doits’arrêter maintenant.

Ça suffit maintenant !Pour cette raison, l’Agence Adven-

tiste de Secours et de Développement(ADRA), en collaboration avec le Dé-partement des Ministères féminins dela Conférence Générale des Adven-tistes a lancé la campagne mondialeça suffit maintenant !, pas seulementpour promouvoir des programmes dedéveloppement en faveur desfemmes et éveiller la conscience surl’existence de ce fléau, mais, commele slogan le dit sans subtilité, pourque ça s’arrête maintenant. Il est fa-cile de se plaindre de la violencecontre les femmes comme d’une au-tre tragédie qui s’est installée dansle monde. Mais pour que les pasteursreconnaissent l’existence de ce pro-blème dans l’église aussi. Cependant(de même que pour l’exploitationsexuelle des enfants), ils n’aimentpas en parler. Lorsque les pasteursse tiennent en chaire et qu’ils jettentun regard circulaire sur leur congré-gation, ils peuvent être sûrs, ne se-rait-ce que statistiquement, que surles bancs de leurs églises sont assisou des victimes ou des auteurs (oules deux) d’actes de violence contreles femmes.

Comment s’impliquerLa question pour les pasteurs ne

saurait être : « Devrions-nous fairequelque chose » ? Naturellement,nous en avons l’obligation. La ques-tion devrait être : «Que pouvons-nousfaire? »

Ce qui va suivre constitue une pa-noplie d’indications sur ce qui pourraitfaire une différence : Accédez au site web officiel du

projet, www.enditnow.org. Là,

Les données statistiques sont alar-mantes : environ une femme sur troisdans le monde sera violée, abuséeou battue.1 Dans certains pays, lesstatistiques sont presqu’au double.Plus de la moitié des femmes au Ban-gladesh, en Éthiopie, au Pérou et enTanzanie ont dit avoir été abuséesphysiquement ou sexuellement parun «partenaire intime» (i. e. mari ouami)2 ; aux États-Unis, sur troisfemmes assassinées, une l’a été parun «partenaire intime. » 3 De plus, lesproblèmes de trafic humain et de vio-lence sexuelle contre les femmes nesont pas exclusifs à un pays donné.Des centaines de milliers de femmes,et même des enfants, en sont vic-times. Des femmes et même des fil-lettes sont forcées de se prostituer. Àtravers le monde, plus de cent mil-lions de femmes sont victimes de lamutilation des organes génitaux fé-minins, et plusieurs milliers d’autresy sont exposées dans leur cadre fa-milial (dans ce cas particulier cesactes de violence sont perpétréesbien souvent par les mères des fil-lettes elles-mêmes). Dans certaineszones de combat, le viol est juste uneautre arme de guerre comme lesmines et l’artillerie.

Naturellement, quand nous parlonsde nombre et de statistiques, nousavons tendance à penser seulementaux chiffres, aux données statistiques.Pourtant, derrière chaque chiffre etchaque statistique se dissimule un êtrehumain pour lequel Christ est mort.Les pasteurs qui traitent cette questionde près connaissent le terrible butinque ce crime contre l’humanité prélèvesur les femmes.

END I TNOW

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Impliquez-vous.Comment un pasteur pourrait-il

rester indifférent sans agir?

1 United Nations Development Fund for Women,Not a Minute More: Ending Violence AgainstWomen (New York: United Nations DevelopmentFund for Women, 2003), 6;http://www.unifem.org/materials/item_detail.php?ProductID=7.

2 World Health Organization, WHO Multi-countryStudy on Women’s Health and Domestic Vio-lence Against Women:Initial Results on Preva-lence, Health Outcomes and Women’s

Responses (Geneva: World Health Organization,2005),http://www.who.int/gender/violence/who_multicountry_study/en/.

3 United States Department of Justice, “IntimatePartner Violence, 1993–2001,” United StatesDepartment of Justice, http://bjs.ojp.usdoj.gov/content/pub/pdf/ipv01.pdf.

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Faites-nous part de votre opinion sur nos articles.

Envoyez-nous un courriel à

[email protected]

ou écrivez-nous àBernard Sauvagnat, B.P. a00

77193 Dammarie-les-Lys Cedex, France

vous serez renseigné, non seule-ment sur l’ampleur du problème,mais aussi sur la manière dontvous pouvez encourager lesmembres de votre église localeà s’engager dans cette cam-pagne. De toute manière, quoique vous puissiez faire en votrequalité de pasteur, vous ne pou-vez le faire seul. Vous avez besoinde la participation de votre église.

Cherchez le soutien de vos col-lègues. Avec leur appui, leséglises locales peuvent jouer unrôle important dans leurs sphèresrespectives. Le projet doit com-mencer à l’église locale, dans lapopulation. Si des milliersd’églises et d’groupes d’adora-teurs à travers le monde assu-maient leur responsabilité, celaferait un impact extraordinaire. Sijamais, il existe un sujet quipuisse et doive transcender lesbarrières interconfessionnelles,c’est bien celui-ci.

Mettez à profit votre influence depasteur pour y engager la popu-lation locale – la police, les di-recteurs d’école, les autorités, lesautres églises et les centres d’hé-bergement pour les femmes abu-sées. Dans certains endroits, leproblème est devenu si vaste quede nombreux volontaires seraientdisposés à aider. Vous devezcontribuer à rassembler toutes lesressources possibles.

Prêchez sur le sujet ou bien de-mandez à une personne qualifiéed’en parler en chaire.

Priez pour le succès de cettecampagne.

Si ce ne sont les pasteurs,qui d’autre?

Les pasteurs devraient fonctionnercomme la conscience de la société– pas comme le policier ou le jugede la société, mais la conscience.Leurs voix devraient toucher lescœurs, pas seulement ceux de leurspropres églises, mais aussi de n’im-porte qui à portée de sa voix. Si lespasteurs, du monde entier, n’élèventpas la voix, qui le fera? S’ils ne peu-vent pas prendre position sur le sujetde la violence contre les femmes,pourquoi donc leur prêterait-on atten-tion sur tout autre sujet ?

Le pasteur Jones a appris cette le-çon à ses dépends. Plus jamais il nefermera les yeux sur ce qui aurait du,clairement, attirer son attention. Il au-rait du intervenir depuis longtemps.C’était une erreur que désormais, iln’entendait plus répéter.

Et qu’en est-il de Stella ? Elle a ré-cupéré et, en dépit des aviscontraires, a retiré sa plainte contreMike et même a renoué avec lui. Ilsont recommencé à vivre ensemblesous un même toit. Le pasteur Joness’inquiète autant que le groupe res-treint de membres d’église quiconnaissent la situation. Leur inquié-tude est justifiée.

La violence contre les femmes estune réalité ; elle est autour de nous.Il faut l’arrêter. C’est là tout ce que lacampagne enditnow (ça suffit main-tenant) entend faire.

ÇA SUFFIT MAINTENANT !

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La théologie émergente

Comme indiqué dans la première par-tie de cet article, de nombreux chrétiensconsidèrent que l’Eglise émergenteporte sur de nouvelles formes de culteet prêtent peu d’attention à la théolo-gie émergente. La réalité, cependant,est différente. Les émergents veulentchanger la théologie chrétienne. BradCecil a affirmé en 1997 que l’Égliseémergente n’avait pas le fossé desgénérations ou un nouveau style deculte pour objet, mais « la théologie».1

Richard Rohr, le fondateur du Centrepour l’Action et la Contemplation, afait un pas de plus : pour comprendreles grandes questions et les conceptstels que l’amour, le pardon, la souf-france, la mort et la grâce, les chré-tiens ont besoin d’un nouveau « logi-ciel», c’est-à-dire d’une nouvelle façonde penser.2

La conversation émergente offre unespace pour remettre en question cer-taines doctrines qui ne résistent pasnécessairement à un examen bi-blique. Par exemple, moi, comme lesémergents, je m’interroge sur la doc-trine des souffrances éternelles dansles feux de l’enfer. Pourtant je trouve

s’avancer vers lui et à débattre aveclui (voir Ésaïe 1.18). Paul conseille aujeune Timothée de dispenser droite-ment la parole de la vérité (voir 2 Tm2.15). Jean invite ses lecteurs à éprou-ver les esprits afin de découvrir s’ilssont de Dieu ou non (voir 1 Jean 4.1).

La spiritualité émergente

Les innovations dans les exercices spi-rituels cultuels émergents sont intro-duites pour provoquer de la spiritualité.«Spirituel» ou «spiritualité» sont proba-blement les concepts préférés desémergents, en opposition directe avec«religieux» ou « religiosité». Le senscommun s’attend à ce que religiositéet spiritualité aillent de pair. Pourquoialors, les émergents opposent-ils lesdeux? Pour résumer, spiritualité plutôtque religiosité signifie attirer des nou-veaux venus, les dépayser de leur milieud’origine, puis les faire entrer dans lenouveau christianisme émergent.

Ce qui caractérise la théologie émer-gente c’est son accent sur la catholi-cité, l’orthodoxie et la « théologie in-carnée. » Le dernier point est

la théologie émergente troublantepour diverses raisons. D’abord parceque la théologie émergente se centremoins sur le Christ que sur l’Esprit.3

Ensuite, la théologie émergente estconstruite et formulée davantage parl’expérience personnelle et culturelleque par la Parole révélée de Dieu.L’Évangile est adapté au contexte cul-turel et réduit à la seule bonne nou-velle de l’amour sans limite de Dieu.Enfin, la théologie émergente, quicontinue d’émerger, incorpore de plusen plus de notions orientales de laréalité et de la spiritualité.

Des émergents qui ont émergé bienplus loin que d’autres, Brian McLarenet Richard Rohr par exemple, insistentsur le paradigme de pensée « les deuxà la fois» qui est supposé enseigneraux gens à ne plus susciter de dissen-sions, de critiques et de jugements.Rohr ne s’excuse pas quand il en-seigne aux chrétiens à apprendre àpenser de façon contemplative. Il pro-meut un mode de pensée monastiqueoriental.4 Je trouve, au contraire, quele christianisme est une approche ra-tionnelle de la vie et des questions spi-rituelles. Dieu invite les humains à

JOHN JOVAN MARKOV I C , PhD, es tp ro fesseur assoc ié d ’h is to i re moderne e teuropéenne, e t d ’h is to i re de l ’Ég l i se ,Un ive rs i té Andrews, Ber r ien Spr ings ,Michigan, É tats -Unis .

DES DISCOURS CONFUSLa théorie émergente :

Deuxième partie

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M i n i s t r y ® 1 3 ‡ ‡ 1 E R S E M E S T R E 2 0 1 1 [ ]

important. La « théologie incarnée» ditque l’Esprit présent dans la commu-nauté émergente donne forme eténonce la théologie chrétienne. Êtrespirituel signifie faire une expériencespirituelle. Si les membres de la com-munauté font de telles expériences,cela indique que l’Esprit est présentdans la communauté. En d’autresmots, ce qui se manifeste dans la viedes membres de la communauté estl’œuvre de l’Esprit. Ainsi, un émergentse sent libre d’écrire : «Dieu nousparle à travers notre propre culture etl’étoffe de nos propres vies, pas moinsque Dieu nous parle dans le canondes Saintes Écritures.» 5 Ainsi, BruceSanguin, un auteur et pasteur, dit quelorsqu’il préside « au mariage d’uncouple gay ou lesbien», il peut « l’ex-périmenter comme “la chose nou-velle” que Dieu accomplit de nos jourset à notre époque. »6

La « théologie incarnée» se dégagequand chaque membre apporte à larencontre sa propre histoire, sa proprecompréhension théologique du textebiblique. Le «plan» de Dieu émergede ces aperçus. En conséquence,l’œuvre de l’Esprit, incarnée dans lacommunauté, équivaut, ou dans cer-tains cas dépasse, la Parole écrite deDieu.7

Les émergents affirment que la Bibleà elle seule ne constitue pas un guidesuffisant pour la vie contemporaine etque l’autorité divine est plus vaste quece que la Bible seule contient.8 Il n’estpas rare de lire que : « Sola scripturatend aussi à minimiser le rôle de l’Es-prit de Dieu qui donne forme à la di-rection de l’Église. »9 Ce glissementdu dépôt de l’autorité spirituel du textebiblique à l’Esprit devient probléma-tique. Il encourage les masses à s’ap-puyer sur une expérience subjectiveplutôt que sur une Parole écrite ob-jective et digne de confiance.

a commencé à croire que cette«émergence» a commencé dans cesannées-là. Cependant, j’ai découvertdes travaux qui souhaitaient et répan-daient l’idée d’une nouvelle Égliseémergente dès les années 70.11 Enfait, des les années 60, certains lea-ders chrétiens reconnaissaient que lechristianisme, à tous les niveaux, aca-démique, ecclésial et public, connais-sait des changements fondamentauxet que de nouvelles approches étaientnécessaires pour reconquérir l’atten-tion des masses.12

L’idée d’un christianisme « émer-gent », avec le temps, s’est directe-ment rattachée à leur compréhensionde ce qu’est le royaume de Dieu etdu moment où il sera pleinement réa-lisé. Le thème du royaume de Dieu,aussi central que celui de l’Égliseémergente, met un fort accent surl’entrée dans la « communauté» deDieu ici et maintenant.13 On insistebeaucoup sur le fait de canaliserl’Église et les ressources personnellesvers l’établissement du royaume deDieu ici et maintenant, une bonneidée bien intentionnée qui semblechrétienne. De plus, l’établissementdu royaume de Dieu est d’abord l’œu-vre de Jésus-Christ lui-même. Le Saint-Esprit ramène à Jésus-Christ, le Sau-veur de l’humanité et le Roi des rois.

En l’absence physique de Jésus-Christ, la Bible demeure le guide spi-rituel le plus fiable. Selon Jésus (Jean14), l’œuvre du Saint-Esprit est deconduire vers une compréhensionplus approfondie de la vérité, c’est-à-dire, de l’œuvre de Jésus-Christ tellequ’elle est rapportée dans la Paroleécrite de Dieu. Le Saint-Esprit parlepour et témoigne en faveur de Jésus-Christ, le Dieu créateur incarné. L’in-tention du Saint-Esprit n’est pas deconduire les pécheurs vers leur moimais à Jésus-Christ. «Examinez plutôtles esprits pour savoir s'ils sont deDieu, dit Jean, car beaucoup de pro-phètes de mensonge sont sortis dansle monde» (1 Jean 4.1). Les émer-gents oublient un point simple maisessentiel de l’Évangile et du christia-nisme biblique, c’est qu’il est centrésur Christ et pas sur nous.

Le concept de l’émergence et leroyaume de Dieu

La métaphore souvent employée àpropos de l’Église émergente est cellede la croissance bourgeonnante surun sol forestier. Selon Jones, le mou-vement est né dans les années 1990,pour ainsi dire spontanément. «Unnouvelle Église est née sur le compostdu christianisme.» 10 Le public aussi

Ce glissement du dépôt del’autorité spirituel du textebiblique à l’Esprit devient

problématique. Il encourage lesmasses à s’appuyer sur une

expérience subjective plutôt quesur une Parole écrite objective et

digne de confiance.

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De plus, la réalisation finale duRoyaume de Dieu nécessite, avanttout, la destruction réelle et finale dumal et du péché de l’univers, événe-ment qui doit encore avoir lieu. Unedestruction finale du mal, c’est-à-direde Satan, de ses démons et des pé-cheurs non repentants, qui doit avoirlieu prochainement, n’est pas unthème qui plait aux émergents.

Il est rare de trouver une discussionsur le besoin d’abandonner le péchéet une manière de vivre pécheresseen vue d’entrer dans le royaume deDieu. Pour les émergents, le royaumede Dieu est dans le processus de re-formation spirituelle (notez le traitd’union), une évolution spirituelle, iciet maintenant, pour ainsi dire. Enconséquence, cette re-formation spi-rituelle, qui est une «émergence spi-rituelle » ou « formation spirituelle »,est l’œuvre de l’Esprit, et un processusqui s’est déroulé pendant des siècles,et continuera dans les siècles à venir.McLaren déclare que l’humanité dansson ensemble se re-forme spirituelle-ment jusqu’au jour où elle deviendrafinalement le Royaume de Dieu, où leroyaume de ce monde deviendra leRoyaume du Seigneur.14 Cet ensei-gnement est troublant à plusieurs ni-veaux: il désinforme sur la vraie naturedu royaume de Dieu. Il n’avertit pasde l’importance de rechercher la re-pentance et la grâce de Jésus au-jourd’hui. Il berce les gens dans unsentiment trompeur de sécurité, dansl’espérance que Dieu, dans sonamour « inépuisable », ne mettra ja-mais en œuvre sa justice. Il enseigneque le péché et la mort font partied’un même et unique processus. Cetteattitude émergente à l’égard de cettecondition humaine douloureuse se faitl’écho du Nouvel Âge, de l’enseigne-ment Bahaï, des notions monastiquesorientales, et ainsi de suite. Elle estutopique et non biblique.

tique. Les pogromes et les inquisitionsont marqué l’Église qui s’est opposéeà la recherche de la vérité. Il n’est pasrare non plus que les émergents dé-noncent le protestantisme pour sesguerres religieuses, le colonialisme etautres maux de la modernité des cinqderniers siècles alors qu’au contraire,les protestants se sont élevés contrel’inquisition et l’oppression de l’Églisemédiévale. Les protestants ont jouéun rôle majeur dans le renversementde l’absolutisme ecclésial et monar-chique, et ont contribué au dévelop-pement d’un modèle constitutionnelde gouvernance qui a influencé l’An-gleterre, les colons américains et d’au-tres parties du monde.

Leur insistance à dire que les chan-gements apportés par le glissementculturel de la modernité à la postmo-dernité exigent un changement radicaldans le culte chrétien et la théologiechrétienne, est un autre exemple dedéformation de l’histoire.18 Il est vraique beaucoup a changé au cours dusiècle dernier, mais ces changementssont dus à la modernisation. Cepen-dant, rien n’a changé en ce quiconcerne la nature humaine et sesbesoins. Ce qui a changé c’est la fa-çon de traiter nos affaires, pas de trai-ter notre nature pécheresse.

On a tenté, pendant des siècles, derésoudre le problème des besoins hu-mains, et toutes les approches hu-maines, moniste, monastique, pan-théiste, gnostique, déiste,catholique19, protestante ou émer-gente, ont toutes échoué ouéchouent. Le seul chemin sûr est celuique Jésus a tracé. La vérité sur lagrâce de Jésus et la règle morale duroyaume de Dieu, nous ont été com-muniquées par la révélation de Yah-weh et de Jésus-Christ, et rapportéesdans la Bible. Elles restent constanteset certaines.

L’attitude émergente à l’égard del’histoire

Les émergents font référence auchristianisme «ancien» ou « typique».Cet « ancien-typique» fait référenceaux écrits des Pères de l’Église, et nonaux écrits des apôtres et prophètes bi-bliques, comme on pourrait le penser.Les enseignements patristiques et lemode de vie monastique sont présen-tés comme un nouveau modèle despiritualité. Cette adulation pour lathéologie patristique et l’insistance surl’idée que la communauté de Dieu avécu dans ce qu’on appelle l’âge del’Esprit pendant les 2000 ans écoulés,s’appuient sur l’argument que les ori-gines de l’Église remontent à l’Églised’Antioche au premier siècle plutôtqu’à celle de Jérusalem.15 Cela peutparaître une nouvelle révélation pourcertains, cependant ce n’est pas unenouvelle vérité mais un emballagenouveau d’une ancienne doctrine pé-rimée qui sépare radicalement le ju-daïsme du christianisme. Je trouve cedéveloppement décourageant. L’an-cien argument patristique selon lequell’Église remplace la synagogue a étéle composant d’une haine et d’un mé-pris ecclésiastique millénaire des Juifset du judaïsme, un précurseur directde l’antisémitisme.16 Contrairement àleur insistance sur la tolérance et l’éli-mination de toute forme de préjugéset de sectarisme, les émergents pour-raient s’engager dans la même voie.

Bien que je trouve le travail de PhyllisTickle et Diana Butler Bass assez in-formatif, leurs histoires sont haute-ment biaisées pour faire «émerger »le christianisme au cours des 2000ans passés.17 Leur œuvre frise le révi-sionnisme de l’histoire de l’Église. Enfait, l’histoire de l’Église fut à la foisprogressive et marquée par de fauxenseignements, l’apostasie, la corrup-tion, les excès du pouvoir ecclésias-

JOHN JOVAN MARKOV IC

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1. Tony JONES, The New Christians: DispatchesFrom the Emergent Frontier, San Francisco: JosseyBass, 2008, p. 47. Eddie GIBBS et Ryan K. BOLGER,Emerging Churches Creating Christian Communityin Postmodern Cultures, Grand Rapids (MI) : BakerAcademic, 2005, p. 33.2. Richard ROHR, The Naked Now: Learning to Seeas the Mystics See, New York : The Crossroad,2009, p. 12.3. Dans cet article le mot Esprit ne fait pas néces-sairement référence au Saint-Esprit dont Jésusparle en Jean 14.4. Pour en savoir davantage sur la façon de pensermonastique, commencer avec James W. SIRE,« Journey to the East : Eastern Pantheistic Mo-nism» in The Universe Next Door : A Basic World-view Catalog, 5th ed. Downers Grove (IL) : Inter-varsity Press, 2009. Les éditions antérieures vontaussi bien.5. Voir Karen WARD, « The Emerging Church andCommunal Theology » in Listening to the Beliefsof the Emerging Churches: Five Perspectives, Ro-bert WEBBER, éd. Grand Rapids (MI): Zondervan,2007, p. 102.6. Bruce SANGUIN, The Emerging Church: A Modelfor Change and a Map for Renewal, Kelowna (BC):Canada : CopperHouse, 2008, p. 138.7. Ray ANDERSON, « It’s About the Spirit, Not JustSpirituality » et « It’s About the Community of theSpirit, Not Just the Gift of the Spirit, » in An Emer-gent Theology for Emerging Churches, DownerGrove (IL) : IVP Books, 2006 ; SANGUIN, The Emer-ging Church. Ce thème, selon lequel la Bible seulen’est pas un guide et un critère suffisants, se dé-

ploie dans de nombreux travaux publiés par lesémergents comme des non émergents.8. Voir Brian D. McLAREN, «Why I Am Biblical, » inA General Orthodoxy, Grand Rapids (MI): Zonder-van, 2004; Doug PAGITT, « The Emerging Churchand Embodied Theology» in Listening to the Beliefsof Emerging Churches, p. 119-143.9. Will SAMSON, « The End of Reinvention. MissionBeyond Market Adoption Cycles,” in An EmergentManifesto of Hope, Doug PAGITT et Tony JONESéd. Grand Rapids (MI) Baker Books, 2007, p. 156.10. JONES, The New Christians, p. 7.11. Voir Bruce LARSON et Ralf OSBONE, The Emer-ging Church, Waco (TX): Word, 1970, Ronald W.WIKINS, The Emerging Church, Dubuque (IA): WmC; Brown, 1975.12. L’histoire et l’origine de l’idée d’«Église émer-gente » nécessite bien plus d’espace qu’il n’estpermis ici, mais le lecteur devrait être au courantde la question.13. Voir McLAREN, The Secret Message of Jesus,Nashville: W. Pub. Group, 2006; Steve CHALKE etAlan MANN, The Lost Message of Jesus, GrandRapids (MI): Zondervan, 2003; ANDERSON, « It’sAbout Kingdom Living, Not Kingdom Building, » inAn Emergent Theology for Emerging Churches.14. McLAREN, “Seeing the Kingdom,” in SecretMessage of Jesus.15. Anderson affirme qu’il n’y a pas de continuitéhistorique entre l’Église du premier siècle à Jéru-salem (Pierre, Jacques et Jean et autres « tradi-tionalistes ») et l’Église du premier siècle à Anti-oche (Paul). Le christianisme, selon lui, acommencé à Antioche, pas à Jérusalem, avecune nouvelle révélation par l’Esprit à Paul, et non

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L’ÉGLISE ÉMERGENTE : DES DISCOURS CONFUS

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avec Pierre, Jacques et Jean et les autres apôtresd’origine.16. Les études sur l’histoire de la haine et le mé-pris des Juifs et du judaïsme, c’est-à-dire l’histoirede l’antisémitisme, montre clairement qu’uneligne droite peut être tracée entre le mépris et lahaine ecclésiastiques des Juifs et du judaïsme etl’holocauste. Ceux qui veulent véritablement ins-truire les jeunes générations sur le fait que l’anti-sémitisme et le racisme n’est pas biblique, estmauvais et destructeur, devraient rejeter toutethéologie qui soutien la théorie du remplacement.Il existe une substantielle documentation en faveurde ce lien entre le mépris ecclésial du judaïsmeet des Juifs et l’antisémitisme. Pour en savoir pluslire « The Ecclesiastical Roots of the Holocaust.From the Adversus Judaeos Tradition to the Holo-caust » in Thinking in the Shadow of Hell: The Im-pact of the Holocaust in the Theology and Jewish-Christian Relations, Jacques B. DOUKHAN, ed.Berrien Springs (MI) Andrews University Press,2002, p. 3-27.17. Voir Phyllis TICKLE, The Great Emergence: HowChristianity is Changing and Why, Grand Rapids(MI): Baker Books, 2008; Diana BUTTLER BASS, APeople’s History of Christianity: The Other Side ofthe Story, New York: HarperCollins, 2009.18.Voir Leonard SWEET, Soul Tsunami: Sink orSwim in New Millennium Culture, Grand Rapids(MI): Zondervan, 1999; McLAREN, Everything MustChange: Jesus Global Crisis and a Revolution ofHope, Nashville: Thomas Nelson, 2007.19. Ici je fais référence à l’enseignement del’Église médiévale pour laquelle le salut ne vientque par les sacrements dispensés par l’Église.

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T ED N . C . W I L SON est le président de laConférence générale de l’Église adventiste duseptième jour.

long de la journée, ont donné l’occa-sion au Saint-Esprit d’agir avec puis-sance. Les délégués ont voté un im-portant document intitulé « Le donpromis de Dieu : un appel urgent auréveil, à la réforme, et à l’évangélisa-tion ». Il est évident que Dieu a faitquelque chose de spécial. Mais celasuscite un certain nombre de ques-tions : Quels sont les signes significa-tifs d’un véritable réveil ? Y a-t-il dan-ger d’être induits en erreur par desfaux réveils? Quel est l’objectif ultimede tout réveil ? Comment le documentdu Conseil annuel sur le réveil peut-ils’appliquer aux Divisions, Unions, Fé-dérations et églises locales, et à notrevie personnelle?

Tout véritable réveil est caractérisépar trois éléments : la prière sincèreet fortement ressentie ; l’étude ap-profondie de la Bible ; et l’engage-ment passionné à gagner ceux quisont perdus. Ces trois éléments es-sentiels d’un véritable réveil sont évi-dents dans l’expérience des disciplesdans le livre des Actes. La promessede Jésus concernant l’effusion duSaint-Esprit ne fut pas accordée sansconditions. Les disciples devaient at-tendre, non pas de manière oisive,mais unis dans la prière sincère etdes supplications profondes. Et ilsl’ont fait ! Le récit des Actes rapporte :« Tous d'un commun accord persévé-

RÉFLEXIONS surLE RÉVEIL

Au cours de la rencontre duConseil annuel des représen-tants de l’Église mondiale

des adventistes du septième jour, le8 octobre 2010, au siège de la Confé-rence générale, la présence de Dieufut ressentie de manière spéciale. Denombreux délégués ont partagé l’im-pact spirituel significatif que ces réu-nions ont eus sur leur vie.

Le thème du Conseil annuel était«Le réveil de la mission». L’élémentprincipal de l’agenda a été l’accentmis sur le réveil, la réforme, le statutde disciple et l’évangélisation. En plusdes cultes du matin, des séances deprière, simples et sincères, tout au

ARMANDO M IRANDAun des vice-présidents.

JERRY N . PAGEsecrétaire

de l’associationpastorale.

MARK A . F I N L E Yassistant

du président.

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raient dans la prière, avec lesfemmes, et Marie, mère de Jésus, etavec les frères de Jésus. » (Ac 1.14).1

Au bon moment, une fois le ré-dempteur élevé auprès du trône deDieu, et Son sacrifice agréé par lePère devant tout l’univers, le Saint-Esprit a été déversé dans sa pléni-tude. Tout comme aux premiers dis-ciples, ce conseil nous est donné :«C’est notre tâche, par la confession,l’humiliation, la repentance et laprière sincère, de remplir les condi-tions auxquelles Dieu a promis denous accorder Ses bénédictions. Unréveil ne peut être attendu qu’en ré-ponse à la prière. » (Selected Mes-sages, Vol. 1, p. 121). Sans la puis-sance du Saint-Esprit, par le moyende la prière, nous sommes impuis-sants à faire face aux tentations deSatan, et incapables d’être des té-moins efficaces pour le Maître.

Les disciples se sont plongés dansla prière et l’étude de la Parole deDieu. Le premier sermon de Pierre,au jour de la Pentecôte, a été uneprésentation magistrale, fondée surles arguments de l’Ancien Testamentmontrant que Jésus est le Messie. Les3000 personnes baptisées ce jour-là«persévéraient dans l'enseignementdes apôtres, dans la communion fra-ternelle » (Ac 2.42). Les disciples «an-nonçaient la parole de Dieu avec as-surance. » (Ac 4.31) et s’adonnaientcontinuellement «à la prière et au mi-nistère de la parole. » (Ac 6.4). « Laparole de Dieu se répandait de plusen plus, le nombre des disciples aug-mentait beaucoup. » (v.7). Les véritéstirées de l’Écriture sont la base de

tout réveil et de toute réforme. Toutréveil véritable est ancré dans la Pa-role de Dieu. Il n’y a pas de véritableréveil sans une augmentation corres-pondante de l’intérêt pour l’étude dela Bible. « Il n’y a rien de plus appro-prié pour donner de l’énergie à l’es-prit, et fortifier l’intelligence, quel’étude de la Parole de Dieu. Aucunautre livre n’est aussi en mesured’élever les pensées, de donner vi-gueur aux facultés, que les grandesvérités ennoblissantes de la Bible. »(A Call to Stand Apart, p.69). Alorsque nous lisons et méditons sur la Bi-ble, le même Saint-Esprit qui l’a ins-pirée nous inspirera aussi.

Le but de notre prière et de notrevie spirituelle, n’est pas d’arriver à unniveau de sainteté qui nous rendraitsupérieurs aux autres. Au contraire,elles nous aident à découvrir notre be-soin de venir humblement devant leSeigneur, afin de recevoir de Lui jus-tice, grâce, sagesse et force. Ellesnous offrent également la possibilistede représenter devant les autres le ca-ractère aimant de Jésus comme té-moins puissants de Sa grâce et de Savérité. La vie des disciples était centréesur la mission. Le livre Conquérantspacifiques s’ouvre par ces paroles :« L’Église est le moyen que Dieu achoisi pour faire connaître le salut deshommes. Établie pour servir, elle apour mission de prêcher l’Évangile »(p. 11). « Les disciples priaient avecune intense ferveur afin de pouvoir af-fronter les pécheurs et prononcer desparoles quui les amèneraient à la re-pentance. » (ibid., p. 34) La prière,sans une claire vision de la mission,

conduit à l’autojustification et à l’or-gueil des pharisiens. La mission sansprière mène à un témoignage ineffi-cace et sans force. La prière et la mis-sion, sans le fondement de la Parolede Dieu et de sa vérité, créent un cli-mat d’aberration doctrinale et d’héré-sie. La prière, l’étude de la Bible, et lamission, sont les signes distinctifs detout véritable réveil.

L’appel au réveil du Conseil annuelest l’appel du Saint-Esprit en faveurd’une expérience plus profonde avecJésus, anticipation de la puissancede la pluie de l’arrière-saison pour laproclamation du message des troisanges. Le présent appel pour le réveilne signifie pas que le Saint-Esprit n’aitpas guidé, ni instruit, ni fortifié SonÉglise dans le passé. Il n’y a aucundoute qu’Il l’ait fait, et continue de lefaire. Le taux de croissance remar-quable de l’Église ces dernières an-nées, les plus d’un millions d’acces-sions annuelles, et la fidélité dupeuple de Dieu, sont des indicationsclaires des bénédictions de Dieu.

Mais, tout ce que le Saint-Esprit afait pour et par Son peuple n’est passuffisant pour aujourd’hui. Le Saint-Esprit nous appelle maintenant à unrenouvellement d’expérience. Nousavons besoin de la puissance duSaint-Esprit pour accomplir la missionfinale de Dieu à cette heure critiquede l’histoire de la Terre, juste avantla seconde venue du Christ. Depuisplusieurs années, Dieu a voulu dé-verser la pluie de l’arrière-saison surSon Église du reste. C’est à nous denous soumettre humblement devantle Seigneur, demandant pardon pour

La prière, l’étude de la Bibleet la mission sont les signes distinctifs

de tout véritable réveil.“

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ange, qui doit être proclamé avecgrande puissance. Si Satan s’aperçoitque le Seigneur bénit son peuple etle prévient contre la séduction, il s’ef-force habilement d’amener d’un côtéle fanatisme et de l’autre un froid for-malisme, ce qui lui assure une richemoisson d’âmes» (Messages choisi,Vol. 2, p. 21). La « forme de sainteté »qui caractérise la nonchalance deLaodicée dans tant d’Églises, est rem-placée par la prière sincère, l’étudesérieuse de la Bible ainsi que le té-moignage enthousiaste. Dans lesvrais réveils initiés par le Saint-Esprit,le peuple de Dieu n’est pas enfermédans une excitation émotionnelle ac-compagnée de signes et autres pro-diges. Ils aiment Jésus, sont engagésdans les vérités de Sa Parole, et ontle désir de partager Jésus et Ses véri-tés concernant la fin des temps. Au-trement dit, le véritable réveil, or-donné par le ciel, est équilibré, niextrémiste dans un comportement fa-natique, ni simple démonstrationémotionnelle. Il est centré sur Jésuset Sa Parole, trouvant son expressiondans le témoignage et le service.

La question doit être posée : un ré-veil dans quel but ? La réponse estque l’objet de tout réveil est de mieuxLe connaitre afin de mieux Le parta-ger. Le réveil n’est pas un moyen pourl’Église d’avoir quelque expériencespirituelle, chaleureuse et floue. Leréveil produit motivation et force enfaveur de la mission. Plus nous ai-mons Jésus, plus nous désireronspartager Son amour ; et plus nouspartageons l’amour de Jésus, plusnous L’aimerons. La mission n’est pasle seul objet du réveil, mais fait partiedes moyens pour le réveil. Nous

notre orgueil et notre égocentrisme.On a dit que « l’effusion du Saint-Espritsur l’Église est envisagée comme unévénement futur ; mais c’est le privi-lège de l’Église de la recevoir dèsmaintenant… Nous devons l’obtenir,et le ciel être prêt à nous l’accorder »(Évangéliser, p. 625).

Notre Seigneur demande à chaquemembre d’Église d’avoir d’urgenceavec Lui une relation plus profondepar le moyen de la prière, de l’étudede la Bible et de l’esprit de la prophé-tie, tel qu’Il s’est manifesté dans lesécrits d’Ellen G. White. Il nous appelleà un engagement plus profond au té-moignage et à l’évangélisation. Il nousinvite à rechercher l’effusion du Saint-Esprit pour la puissance de la pluiede l’arrière-saison afin de terminer Sonœuvre sur la terre. La mission de Dieudoit être accomplie par la puissancede Dieu (Za 10.1 ; Rm 9.28).

Le diable hait le réveil. Il fera toutpour l’empêcher de se manifester ausein du peuple de Dieu. Il sait quequand le Saint-Esprit est répandu parla puissance de la pluie de l’arrière-saison, l’œuvre de Dieu sur la terre

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T . W I L SON , M . F I N L E Y , A . M I RANDA , J . P AGE

s’accomplit. «Ce que Satan redoutele plus, c’est que le peuple de Dieuprépare le chemin en faisant dispa-raître tous les obstacles, afin que leSeigneur puisse déverser Son Espritsur une Église languissante et uneassemblée impénitente. Si le plan deSatan pouvait réussir, il n’y aurait ja-mais plus de réveil, ni grand ni petit,jusqu’à la fin des temps» (Messageschoisis, Vol. 1, p. 144). Les fruits d’unvrai réveil sont visibles dans un ca-ractère qui manifeste le fruit du Saint-Esprit (Ga 5.22-24). Un réveil authen-tique conduit hommes et femmes àrévéler dans leur vie les fruits du Saint-Esprit. Il n’y a pas de véritable réveilsans repentance, confession et obéis-sance à la volonté révélée de Dieudans Sa Parole. Un réveil superficielet sans profondeur, qui s’appuie sur-tout sur des signes miraculeux, desmanifestations physiques et d’autresphénomènes, est une tromperie. Dieupeut faire des miracles, et Il en fait. Ily aura une grande manifestation dela puissance du Saint-Esprit dans lesderniers jours. Mais c’est important :l’objet principal du réveil n’est pas lesmiracles ; c’est une révélation du ca-ractère aimant de Jésus dans notrevie, et le désir de partager Son amouret Sa vérité avec les autres. PuisqueSatan a de la haine pour Jésus, il ena aussi pour ceux qui veulent êtrecomme Jésus, et témoigner pour Lui.

Tout au long de l’histoire du chris-tianisme, des Actes à la Réforme, puisau Mouvement adventiste, le diablea cherché à contrecarrer l’influencedes mouvements de réveil consacréspar le ciel. « Avec tout son pouvoir deséduction, Satan s’efforce d’éloignerles hommes du message du troisième

Un réveil authentiqueconduit hommes etfemmes à révélerdans leur vie les

fruits du Saint-Esprit.

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RÉFLEXIONS SUR LE RÉVEIL

de jeûne — Le premier Sabbat dechaque trimestre est désigné commejour de prière et de jeûne pour l’Églisemondiale. Encourager les familles etles individus à réserver le premier jourde chaque mois, et un jour par se-maine, comme jours de jeûne partiel.

Des plans sont élaborés pour in-tensifier l’étude de la Bible, et desécrits de l’Esprit de la prophétie.

Encourager tous les membres àlire et à étudier La Tragédie des Siè-cles pour un réveil en 2011, et pourpréparer une distribution massive deLa Tragédie des Siècles dans lemonde entier en 2012.

Le véritable réveil, le plus grandbesoin de l’Église. Un livre réimprimépar le White Estate. Pour la distribu-tion, visiter www.rhps.org.

Le livre de Mark Finley, Revive usagain, www.pacificpress.com. En français, Ranime-nous, Seigneur !,Éditions Vie et Santé, pour grande dis-tribution : www.viesante.com.

Pour des ressources en vue de cesinitiatives, rendez-vous sur le site in-ternet www.revivalandreformation.org

Des émissions sur le réveil et la ré-forme sont diffusées à l’échelle mon-diale par Hope Channel. Pour connaî-tre les horaires de ces programmesdans votre région, voyez www.ho-petv.org.

1. Version Louis Second.

sommes attirés plus près de Jésusquand nous partageons Son amouravec les autres. «Dieu pourrait attein-dre Son but en sauvant les pécheurssans notre concours ; mais si nousvoulons former un caractère sembla-ble à celui du Christ, nous devonsparticiper à Son œuvre. Si nous vou-lons participer à Sa joie – la joie queprocure la vue des âmes rachetéespar son sacrifice– il nous faut prendrepart à ses efforts salutaires. » (Jésus-Christ, p. 125). Quand l’Église n’estpas à même de donner la priorité augain des âmes, elle meurt spirituelle-ment. « La vie même de l’Église dé-pend de la fidélité avec laquelle ellese conforme à l’œuvre du Seigneur.Négliger celle-ci, c’est se préparerinévitablement un état de faiblessespirituelle et de décadence. Où il n’ya pas d’activité intense au serviced’autrui, l’amour décline et la foi s’af-faiblit. » (Ibid., p. 825).

Le réveil ne conduit pas à une«sanctification par sa propre justice».Il mène à l’évangélisation. La passion,c’est de gagner ceux qui sont perdus.Son but c’est la rédemption deshommes et des femmes pour leroyaume de Dieu. Le cri de son cœurc’est d’être associé à Jésus et Sonpeuple racheté durant l’éternité.

L’appel du Conseil annuel à vouset à votre Église

Nous croyons que le rêve de Dieupour l’achèvement du travail serabientôt accompli. La pluie de l’arrière-saison du Saint-Esprit sera déverséesans mesure. La mission de Christ surla terre sera finie. Jésus viendra bien-tôt. Voulez-vous vous joindre à nous

en acceptant personnellement cet ap-pel à une expérience spirituelle plusprofonde par la prière, l’étude de laBible, et l’étude des écrits de l’Espritde la prophétie, plaidant avec Dieupour la pluie de l’arrière-saison? Vou-lez-vous consacrer votre vie à parta-ger Sa vérité, proclamant les mes-sages des trois anges, vivant une viede service chrétien, étant Son té-moin ? Voulez-vous prier pour vosfrères et sœurs de ce grand mouve-ment adventiste à travers le monde,alors que l’Église s’humilie devant leSeigneur pour ce dernier message àun monde qui se meurt? Notre prière,c’est que le Saint-Esprit soit puissam-ment répandu sur le peuple de Dieu,et que Jésus revienne bientôt.

« Amen! Viens, Seigneur Jésus! » (Ap 22.20)

Initiatives votées par le Conseil an-nuel de la Conférences généraledes Adventistes du septième jour,

le 11 octobre 2011.

« 777 » Coordination mondialede la prière pour le Saint-Esprit — lesAdventistes du septième jour invitésà prier 7 jours sur 7, à 7 heures (dumatin ou du soir) pour l’effusion dela puissance et de la présence duSaint-Esprit. Quelle que soit heure, lapersonne qui priera se joindra à desmilliers d’autres croyants dans d’au-tres fuseaux horaires à travers lemonde, créant ainsi l’union dans laprière. « Une chaine de croyants sin-cères, engagés en prière, devrait en-cercler le monde… priant pour leSaint-Esprit. » (RH, 3 janvier 1907).

Journées mondiales de prière et

M

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« Le plus grand et le plus urgent de nos besoins, c’est celui d’un réveil de la véritable piété parmi nous. »

Messages choisis, vol. 1, p. 141

Dans Ranime-nous Seigneur !le pasteur Mark Finley nous invite à ouvrirnotre cœur et notre esprit dans le recueillement.

Le renouveau débute toujours lorsque nous recherchons Dieu à genoux.

Nous pouvons être le moyen par lequel Dieu répandra sonEsprit saint dans nos foyers, nos églises et notre entourage.

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Les diaconesses dans l’égliseMerci pour cette histoire du ministère du diaconat (Mi-nistry® en français 2e semestre p.28-31) par NancyVyhmeister. Dans la conclusion de sa première partie,elle estime que le déclin du ministère féminin au coursdes siècles de l’église occidentale est du au change-ment de programme et de structure de l’église. Jem’attendais à lire que le retour du sexisme avait étéune contribution, peut-être pas majeure, à l’exclusiondes femmes du ministère. Il semble clair d’après le témoignage des évangiles etde Paul concernant le ministère de Jésus, que Jésuslui-même était foncièrement non sexiste. Cependantl’église qui s’est développée au nom de Jésus, sembleavoir glissé en arrière, à travers les générations, jusqu’àexclure à nouveau les femmes des responsabilités. Ladécision de nommer douze hommes comme disciples,bien que peut-être fortement liée à la littérature de l’An-cien Testament, démarre ce processus et autorise lesresponsables suivants à justifier leur décisions exclu-sives en se référant au texte tout en oubliant les avan-cées spirituelles d’inclusivité de Jésus lui-même.Je crois que l’église a besoin de l’énergie, de la sa-gesse et de la direction de femmes à chaque niveauet à chaque responsabilité pour être entière et doncêtre véritablement le corps du Christ.

Robin Wardlawlpasteur de l’église unie de la Trinité à Newmarket,

Onario, Canada.

Assimiler les nouveaux membresÉvangéliser et faire des disciples, c’est comme se marier et restermariés et heureux. Je tiens à remercier Jane Thayer pour son articleextrêmement valable et à propos (Ministry® en français 2e semes-tre 2010, p.4-7). Cet article est très pratique et très nécessaire.Notre Fédération a demandé aux pasteurs et aux premiers anciens de lepartager avec leurs églises et d’étudier comment l’appliquer concrètement.

Mike Ortelprésident, Fédération adventiste du Nord de la Nouvelle Angleterre, Portland, Maine, USA.

courrier du lecteur

Légalisme et justification par la foiIl me semble que le problème vient du fait que quand R. Gane décrit la loi et le péché, il tombedans la trappe qu’il prétend dénoncer. Sa philosophie révèle que le péché est péché quand il estun choix délibéré, plutôt qu’une inclinaison ou une dépravation humaine naturelle. Mais l’apôtrePaul dit qu’il est constamment sur ses gardes à cause de son inclination naturelle (1 Co 9.27).C’est Paul qui se déclare lui-même «misérable» (Rm 7.24). Il semble clair que le salut par subs-titution est le seul salut biblique. Bien qu’accompagnée de maints texte bibliques, la position duDr Gane semble plus proche d’une position théologique pré-Réforme (la foi plus) que de la positionprotestante (la foi seule).

Ray W. Eaton, courrier électronique.

Réponse de R. Gane : Ray W. Eaton à l’impression d’objecter mais, en fait, il est d’accord avecmoi que, dans la Bible, le «péché» se réfère à des infractions à la loi divine résultant d’un choix,mais aussi à une «nature déchue comme statut dynamique d’être», avec ses propensions aumal. Quand il dit que « le salut par substitution est le seul salut biblique», il est d’accord avecma référence à l’expiation substitutive comme « le fondement de notre salut» (pas un fonde-ment...). Quand il affirme « la foi seule», il est d’accord avec ma position biblique et protestanteque le salut n’est possible que «par grâce au moyen de la foi » (Ep 2.8,9).

Réagissez aux articles de Ministry®

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Alors qu’en prière Jésus ouvraitson cœur au Père, les disciplesallaient devoir faire face à la

plus grande crise de leur vie. Ilsavaient déjà déclaré leur foi totale enleur Seigneur comme Messie. Pierre,parlant pour chacun d’eux, avait dit,« Tu es le Christ, le Fils du Dieu vi-vant. » (Mt. 16.16). Ils étaient peut-être encore incertains à propos de lamission du Christ, mais les disciplesn’avaient aucun doute sur Son iden-tité, jusqu’à ce moment.

Ils ont observé, stupéfaits, que Jésusse laissait arrêter, Lui qui s’étaitéchappé tant de fois avant que l’onpuisse L’arrêter. Ils ont été réduits ausilence en voyant Ses mains liées der-rière Son dos, ces mains qui avaientguéri des lépreux et relevé des morts.Et à leur honte, la terreur les a pous-sés à L’abandonner, alors qu’on Lui

autres qui les préserverait à l’heurede la tentation. Et si les disciplesavaient répondu à la prière de Jésus,le lien d’amour entre eux les auraitpréservés.

L’importance de l’amour les unsenvers les autres.

Dès le début de l’église chrétienne,les croyants se sont organisés en unecommunauté afin que le Fils de Dieuait un corps par lequel Il pourrait dé-montrer Sa vie au monde. Le corpsn’est pas une illustration ; la vie deChrist est la vie du corps.2 Mais, sousl’influence de l’individualisme, l’églises’est davantage intéressée aux droitsdes personnes, et à la liberté, plutôtqu’au mandat de la Parole de Dieu.Dans ma propre vie, j’ai constatécette rébellion en moi. J’étais autre-

crachait dessus et qu’on Le battait.Tout ceci fut pour eux la grandeépreuve de leur foi, mais ils ne le sa-vaient pas.

Jésus savait ce qu’ils allaient devoiraffronter, et comment ils en seraientaccablés. Il leur avait dit, citant la pro-phétie de Zacharie, « Je serai pourvous tous, cette nuit, une occasionde chute ; car il est écrit : Je frapperaile berger, et les brebis du troupeauseront dispersées. » (Mt 26.31).

Que pourrait dire Jésus à Ses disci-ples en une telle nuit ? Quelles pa-roles d’instruction pourraient les y pré-parer ? Il n’a pas demandé au Pèrede leur donner plus de connaissanceou même d’augmenter leur foi. Jésusa prié pour qu’ils soient unis dansl’amour. C’est cette expression del’amour de Dieu les uns envers les

JOHN S . N I XON , DMin, es t le pas teur del ’Ég l i se advent i s te du sep t ième jour deCol legedale, Tennessee, É tats -Unis .

DE JÉSUSRépondre à la PRIÈRE

« Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, maisencore pour ceux qui croiront en moi par leur pa-role, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu esen moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussisoient un en nous, pour que le monde croie que tum'as envoyé. » Jean 17 : 20,211

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JOHN S . N I XON RÉPONDRE À LA PRIÈRE DE JÉSUS

fois le genre de personne qui, si , enallant quelque part, je voyais un écri-teau sur une porte qui disait, « Accèsinterdit », j’ouvrais cette porte.Les héros de notre culture sont des

rebelles et des individualistes qui sui-vent leur propre voie et leur propreconseil ; nous sommes fiers de leurrésistance contre le conformisme.Mais est-ce là la position que nousvoulons quand Jésus nous parle ?N’est-ce pas bien mieux d’abandon-ner nos droits individuels à Christ, afinde pourvoir être Ses serviteurs, enquête de sainteté ? Et Son objectifpour nous est de nous permettre d’ar-river à une unité complète, en tantque membres de Son corps.Il est intéressant de noter l’accent

placé par diverses interprétations deJean 17.23.

«qu'ils soient parfaitement un»(SECOND)

«qu’ils soient amenés a une com-plète union»

(NIV)

«qu’ils soient parfaits en union»(NASB)

«qu’ils soient rendus parfaitementunis »

(KJV)

« qu’ils soient un comme noussommes un»

(THE CLEAR WORD)

«qu’ils soient entièrement un»(NCV)

«qu’ils deviennent un de cœur etd’esprit »

(THE MESSAGE)

Dans Jean 17, l’ordre est donné,mais dans Jean 13 la norme est éta-blie : «Comme je vous ai aimés, vousaussi, aimez-vous les uns les autres »

Il y a au moins quatre niveaux re-lationnels qui peuvent exister entreles groupes de personnes au niveaucommunautaire.

1. Le RejetCeci ne peut vraiment pas être ap-

pelé une relation, mais plutôt une ab-sence de relation, le refus d’entrer enrelation. Quand il y a rejet, par exem-ple, basé sur la race ou la culture dequelqu’un, c’est généralement le faitde stéréotype, de préjugé, ou simple-ment d’ignorance. Nous ne sommespas prêts à admettre une seule deces raisons, même par simple impli-cation. Et pourtant, si nous examinonsnotre cœur, nous devons admettreque nous avons été coupables «d’an-tipathie envers un groupe de telle raceou culture, fondée sur une générali-sation fausse et inflexible. »3 Théolo-giquement, le préjugé racial, ou touteautre forme de préjugé, est une formed’idolâtrie, une foi qui ne repose suraucun fait, et n’a besoin d’aucun fait.4Et quand il n’y a aucune repentancede cette attitude, cela produit une cul-pabilité non résolue dans le cœur del’auteur, et une barrière entre les par-ties concernées, qui empêche la for-mation d’une véritable relation.

2. La toléranceNotre attitude pourrait être : « Je vais

vous supporter, mais ça ne me plaitpas, mon cœur n’y est pas. Je vaisgrincer des dents, et vous tolérer,mais je ne serai pas vraiment à l’aiseavec vous. Je vais compenser par unefamiliarité excessive, et des compli-ments immérités, pour cacher moninconfort. »À la différence du rejet, la tolérance

est une forme de relation, mais quin’est pas positive. Au mieux, nouspourrions dire que la tolérance estmieux que le rejet, mais pas beau-coup mieux. «Bien que je vous tolère,je ne ferai rien non plus pour vous ai-

(v. 34). Et nous sommes sévèrementmis à l’épreuve. Qui est suffisant pourune telle vocation : aimer comme Jé-sus a aimé (et aime toujours)? C’estune de ces choses que Dieu doit faireen nous, car il n’est pas de notre na-ture d’aimer ainsi. De plus, ce critère,élevé et saint, va au-delà de nos pos-sibilités. Aucun amour n’atteint le sommet

d’amour du Christ, tant qu’il ne se sa-crifie pas volontairement pour les au-tres. C’est ce qui différencie l’amourdivin ; c’est un amour qui se sacrifie.Combien d’entre nous peuvent direque nous avons ce genre d’amour,non pour notre épouse ou nos en-fants, mais pour les membres ducorps de Christ ? Et l’un des plus grand défis de cet

amour dans la communauté, c’est dele pratiquer au-delà les barrières ra-ciales et culturelles. Non seulementdans la prière de Jésus, mais aussidans tout le Nouveau Testament, lesauteurs bibliques expriment claire-ment l’impératif de l’amour commu-nautaire.« Je fléchis les genoux devant le

Père afin qu'étant enracinés et fondésdans l'amour, vous puissiez compren-dre avec tous les saints quelle est lalargeur, la longueur, la profondeur etla hauteur, et connaître l'amour deChrist, qui surpasse toute connais-sance. »

(Ep 3.14, 17-19)« Ayant purifié vos âmes en obéis-

sant à la vérité pour avoir un amourfraternel sincère, aimez-vous ardem-ment les uns les autres, de tout votrecœur. »

(1 Pi 1.22)Puis Pierre le place dans le contexte

de la fin des temps : « La fin de touteschoses est proche. Soyez donc sageset sobres, pour vaquer à la prière.Avant tout, ayez les uns pour les au-tres une ardente charité, car la charitécouvre une multitude de péchés. »

(1 Pi 4.7,8)

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der. J’ai pu autrefois être offensé parquelqu’un de votre groupe, et je leretiens contre tout votre groupe». Vo-tre malaise apparaitra quels quesoient vos efforts pour le cacher. Nousne pouvons pas choisir notre proprevoie en vue d’une relation réelle ; ilnous faut prier pour un changementde cœur.

3. L’acceptation« Je comprends que j’ai eu tort en

étant distant envers vous, en ne cher-chant même pas à vous connaitre,en vous traitant comme une catégo-rie, plutôt qu’une personne spéciale.Je vous reconnais comme un fils ouune fille de Dieu ; je vous accepte telque vous êtes, et non pas seulementquand vous vous soumettez à mesvaleurs culturelles. J’accepte vos dif-férences, et apprendrai à appréciervotre culture. Je m’assiérai près devous, partagerai un repas avec vous,écouterai votre musique, et vous lais-serai parler dans votre propre langue.Je me détendrai, et cesserai d’es-sayer de vous impressionner avecmon ouverture d’esprit, et ouvrirai vé-ritablement mon esprit envers vous,et ce que je peux apprendre de vous. »Si c’est là nôtre attitude, une véritablerelation devient possible. L’accepta-tion est un grand pas dans la relationchrétienne, mais aussi importantequ’elle soit, l’acceptation ne répondtoujours pas à la prière de Jésus.Même l’acceptation n’atteint pas lesummum de l’unité que notre Sei-gneur voudrait pour nous. C’est undébut, mais ce n’est pas la fin. Il y aune autre catégorie de relation quiest encore plus élevée.

4. L’assimilationC’est une expression d’amour qui

ne fait pas que recevoir, mais qui s’of-fre en abondance. Elle n’accepte passimplement ; elle cherche. L’amourqui édifie ne fait pas que reconnaitrel’autre, il se sacrifie pour l’autre. C’est

Christ, mais pas assez pour répondreà la prière de Jésus. Parfois nous pré-tendons être celui qui aime, alors quenous savons que ce n’est pas le cas.Nous avons de bonnes intentions,nous voulons être plus aimants, maisnous cherchons à établir une com-munauté bon marché, en supprimantles problèmes, au lieu de les affronter.Il n’y a pas moyen de développer unevéritable communauté sans faire hon-nêtement face aux situations quicréent la division, et sans exprimer lavérité avec amour.C’est le temps de l’effusion de l’Es-

prit de Dieu ; et en tant qu’Église nousen avons désespérément besoin.Mais comment pouvons-nous recevoirla pluie de l’arrière-saison si nousn’avons pas satisfait aux exigencesde la première pluie ? « Le jour de laPentecôte, ils étaient tous d’un com-mun accord dans le même lieu » (Ac2.1, NKJV). Par la grâce de Dieu, nouspouvons obtenir la force de répondreà la prière de Jésus, et c’est un devoirpour tous ceux qui font partie du corpsde Jésus.

1. Les citations de l’Ecriture sont faites selon laBible Louis Second.2. Watchman Nee, The Normal Christian Life(Wheaton, IL.:Kingway Publications, 1977), 210,217.3. Sakae Kubo, The God of Relationships, (Ha-gerstown, MD; Review and Herald Pub. Assn,1993), 19.4. Ibid., 19, 20.

Non seulement dans laprière de Jésus, maisaussi dans tout le

Nouveau Testament,les auteurs bibliquesexpriment clairementl’impératif de l’amour

communautaire.

le lieu où nous n’allons que rarementdans l’interracial. On tolère, on ac-cepte, mais on n’assimile pas commeon le fait pour les nôtres. «Quandj’aime avec assimilation, je ne faispas que m’asseoir près de vous, jem’assois avec vous ; je ne fais pasque partager un repas, j’apprends àconnaitre votre nourriture ; je ne vousouvre pas que mon esprit, je vous ou-vre aussi mon cœur. Je ne suis pasdaltonien ; je vois votre couleur, maisje ne vous juge pas selon votre cou-leur, je vous vois comme bien plusque cela. »Et ceci est important. « Quand je

vous aime en vous assimilant, je neme tais point si quelqu’un de mongroupe vous calomnie à cause de vo-tre race, ou de votre culture. Je vousdéfends comme mon frère ou masœur en Christ, même si vous n’êtespas là pour l’entendre. Je prendraimême votre défense en face desmembres de ma propre famille,quand ils auront tort. Je ne vous lais-serai pas vous défendre vous-même.Je serai avec vous contre ceux quisont une menace pour le corps deChrist, à cause de leurs préjugés. »Jésus a placé pour nous une norme

élevée et sainte dans Sa prière fer-vente au Père. Puis Il a sacrifié Sa vieafin de la rendre possible. Jésus n’estpas mort afin que nous puissions ai-mer notre propre famille, et exprimerde la bonté à nos amis, car mêmeles incroyants le font (voir Mt 5.47).L’amour de Jésus nous conduit là oùl’affection naturelle ne peut aller.L’amour dont parle Jésus, dans Jean17, ne procède pas du naturel hu-main ; ce n’est que par Christ vivanten nous, et préservés par la prièrepermanente, que nous pourrons ac-céder à ce genre d’amour.

ConclusionNous avons progressé de plusieurs

manières vers la réconciliation racialeet culturelle, au sein du corps de

M

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MARV IN HUNT , pasteur retraité, à Columbiaen Caroline du Sud, É tats -Unis .

Par où commencer?

Nous croyons que le rêve de Dieupour l’achèvement du travail serabientôt accompli. La pluie de l’ar-rière-saison du Saint-Esprit sera dé-versée sans mesure. La mission deChrist sur la terre sera finie. Jésusviendra bientôt. Voulez-vous vous join-dre à nous en acceptant personnel-lement cet appel à une expériencespirituelle plus profonde par la prière,l’étude de la Bible, et l’étude desécrits de l’Esprit de la prophétie, plai-dant avec Dieu pour la pluie de l’ar-rière-saison? Voulez-vous consacrervotre vie à partager Sa vérité, procla-mant les messages des trois anges,vivant une vie de service chrétien,étant Son témoin? Voulez-vous prierpour vos frères et sœurs de ce grandmouvement adventiste à travers le

monde, alors que l’Église s’humiliedevant le Seigneur pour ce derniermessage à un monde qui se meurt ?Notre prière, c’est que le Saint-Espritsoit puissamment répandu sur lepeuple de Dieu, et que Jésus reviennebientôt.

Par où commencer ?

D’abord, acceptez qu’il existe peude conteurs nés et que bon nombred’entre nous apprennent difficilement.Nous apprenons à raconter des his-toires de la même manière que nousétudions une discipline scolaire. Nousemmagasinons l’essentiel dans notremémoire et nous commençons à ap-pliquer ce que nous avons appris. Laperfection s’acquiert par la pratique.Je me rappelle encore la toute pre-

MAITRISERL’ART DE RACONTER

DES HISTOIRESAUX ENFANTS

Les pasteurs sont des orateurs en-trainés pour prendre la parole en pu-blic. Une bonne partie de leur forma-tion est centrée sur une communica-tion efficace avec les adultes. Ce-pendant, la formation en homilétiquene garantit pas nécessairement lesuccès lorsqu’on a devant soi ungroupe d’enfants remuants, dont l’at-tention ne va pas au-delà de quelquesmillièmes de secondes. Ajoutez autableau quelques bébés rampant au-tour de vos pieds, et le coin desenfants devient pour vous un véritabledéfi.

Comment raconter une bonne his-toire aux enfants, une histoire qui re-tiendra leur attention? Voici quelqueséléments que j’ai glanés durant mesplus de trente ans d’expérience dansle ministère, en m’y appliquant.

Note de la rédaction : Même si cet article est destiné aux pasteurs, les principes qu’il inclut sont tout aussi utilesà ceux qui racontent des histoires aux enfants au moment du culte.

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mière fois où je me suis tenu devantun groupe de jeunes dans une petiteéglise de l’Ohio. Je tremblais de peuren lisant une histoire mot à mot dansun livre. Quand enfin l’histoire étaitterminée, c’était un grand soulage-ment pour les enfants, pour l’égliseet pour moi ! Mais ce n’était que ledébut d’une expérience qui aura ététrès gratifiante et très satisfaisante ;parce que j’en ai beaucoup appris.

Devenir un bon conteur est, engrande partie, fonction de votre atti-tude. Je préfère utiliser l’expressionles enfants quand je m’adresse àune audience d’enfants. L’emploi determes comme gosses, les gaminsou d’autres expressions semblablespeuvent être parfois corrects ; mais,j’ai découvert que si vous traitez lesenfants avec respect et dignité, ilsréagiront positivement. Vous remar-querez que leur attitude deviendraun reflet de la vôtre.

Le but des histoires n’est pas d’amu-ser. Elles seront toutefois plus efficacessi elles sont intéressantes. Commeoutils d’enseignement, elles peuventinspirer les enfants à cultiver des qua-lités de caractère qui les motiverontà devenir des jeunes chrétiens et descitoyens honorables.

Objectifs et philosophie

Il vous faut un objectif bien définipour présenter un élément qui bâtitle caractère et qui sera fondé surune référence biblique spécifique etlié à une expérience vécue. Il y atrois étapes dans l’organisation d’unehistoire. D’abord, déterminez le sujet,ensuite choisissez le thème, et, fina-lement, trouvez une formule autourde laquelle vous construirez votre his-toire.

Reconnaissez aussi que les enfantssont des êtres humains en dévelop-pement. Préparez donc des histoires

courtes et simples. Dans cette optique,même s’ils sont très remuants, vousparaissent inattentifs ou donnent desréponses absurdes à vos questions,ne les mettez jamais en difficulté.

Les enfants apprennent grâce à unprocessus qui les conduit des objetsqu’ils peuvent toucher et sentir versdes sujets plus abstraits. Par exemple,un enfant comprendra le mot chiencomme désignant une famille d’ani-maux domestiques. Éventuellement,l’enfant saisit l’idée que les chiensappartiennent à un groupe plus étenduappelé animaux. Tandis que le pro-cessus d’apprentissage progresse, ilappréhende des concepts plus avan-cés et plus abstraits comme bien,mal, faux, beau, vrai. On constate,avec sagesse que, jusqu’à ce qu’ilsatteignent l’âge de sept ans, la plupartdes enfants sont incapables de saisirune abstraction.

Connaissez votre compétiteur

Reconnaissez la situation complexeà laquelle vous vous mesurez. Lesenfants d’aujourd’hui passent desheures devant la télévision, avec lesjeux vidéo et naviguant sur le net.Parce que le temps d’attention del’enfant raccourcit, le conteur perdde son efficacité après cinq à septminutes. On estime que l’individumoyen aura vu 30000 histoires élec-troniques avant d’avoir atteint l’âgede 21 ans. Le conteur ne doit, pourtant,pas abandonner sous ce prétexte outout simplement imiter cette concur-rence. Raconter des histoires devientplutôt une occasion d’enseigner de

meilleures options aux jeunes enfants.

Pour devenir un maître dans l’artde raconter des histoires, tenez comptedes aspects positifs ou négatifs devotre histoire. Il y a certainement desleçons à apprendre de la désobéis-sance. Il existe aussi des manièrespositives de présenter les mêmes le-çons. Il est clair que si vos histoireparlent seulement de punition, deblessures et de mésaventures, ellesne tarderont pas à devenir sèches,monotones, insipides. Ce seront descours de morale que les enfants re-douteront. Oui, il existe une placepour des leçons de morale baséessur les tristes réalités de la vie, maiselles doivent être généreusement im-prégnées de messages positifs et op-timistes. Vos histoires doivent oscillerentre le positif et le négatif en vued’une présentation bien équilibrée. Ilest très important de mettre l’accentsur le positif.

Méthodes

Si l’histoire que vous racontez vientde quelqu’un d’autre, lisez-la à hautevoix pour vous-même, et ne la partagezque si vous pouvez l’aimer et l’ap-précier. Modifiez-la en l’adaptant àvotre personnalité. Les conteurs àsuccès viennent de divers horizonset ont des styles différents. Il peutêtre aisé pour tel conteur de ramper,de marcher à quatre pattes sur lascène, d’aboyer comme un chientandis que l’idée répugne complète-ment à un autre. Il n’y a pas de règlesspécifiques pour cela, pas de méthodeadaptée à tout le monde.

Comme outils d’enseignement, leshistoires peuvent inspirer les enfantsà cultiver des qualités de caractèrequi les motiveront à devenir desjeunes chrétiens et des citoyens

honorables.

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Parlez directement aux enfants, nonaux adultes. Que votre langage soitapproprié à leur âge. Si vous êtesobligé d’utiliser un mot inconnu, don-nez-en la signification. Décrivez l’ap-parence des personnages, leurs ha-billements et leurs manières d’agir.Décrivez l’action de l’histoire commesi vous la voyez dans une séried’images. Essayez de voir, vivre etsentir votre histoire.

Pour être un orateur plus efficace,tenez-vous là où les enfants peuventvous voir et parlez de manière à cequ’ils puissent bien vous entendre.Autant que possible, ayez recours àdes accessoires ou aides visuellessimples : « Pour faire comprendre,utilisez tant l’œil que l’oreille. » Plusfamilier est l’objet que vous utilisez,plus longtemps ils se souviendrontde la leçon. Par exemple, «Chaquefois que vous voyez le soleil briller vi-vement, pensez à Jésus, la Lumièredu monde. »

En fait, une histoire est un assem-blage de mots arrangés par le conteur.Beaucoup d’histoires très efficacescommencent par une déclaration quicréent une relation. Par exemple,«Quand j’avais votre âge, je... » Nevous en faites pas si la comparaisonchronologique n’est pas parfaite ; lesenfants n’auront aucun problème àse voir eux-mêmes à votre place.

Selon les experts, 40 pour cent dece qu’apprennent vos auditeurs vien-nent de la communication non ver-bale : ce qui inclut l’expression cor-porelle, les habits, les coiffures etd’autres facteurs similaires. Recourirà votre corps pour communiquer revêtla plus grande importance. La premièrechose que vous devriez faire est d’éta-blir le contact visuel avec les enfants.Ils devraient percevoir que vous parlezà chacun d’eux personnellement. Vosgestes devraient être naturels et ap-

propriés à l’histoire que vous racontez.Les six gestes de base de la mainsont la mise en garde, le serrementde votre poing, le rejet, la division, ledon ou la réception et l’indication.Ces gestes accompagnés de ceux dela tête, des épaules et des expressionsdu visage devraient être pratiquésjusqu’à ce qu’ils deviennent naturel-lement partie intégrante de votre pré-sentation.

Utilisez votre visage comme une il-lustration de votre histoire. Si vousracontez une triste histoire, paraisseztriste ; si l’histoire est gaie, ayez unemine joyeuse. Cela peut exigerquelques exercices, mais si vous vivezvotre histoire, elle se reflétera survotre visage et les enfants y répondrontimmédiatement. Plusieurs personnesfont usage d’un miroir ou d’un ca-méscope pour s’aider à pratiquer cesgestes. Comme pour tous les arts, laperfection vient grâce à la répétition.La maison est un bon endroit pourdébuter. Si vous y avez des enfants,commencez par leur raconter votrehistoire personnelle.

Porter un chapeau, une paire degants, ou quelques accessoires ap-propriés (ridicules ou non) peut susciterl’imagination sans jamais dire un seulmot. Les jeunes de tout âge aimentréagir à un ensemble d’actions et deprésentations auxquelles ils peuventparticiper. Ils aiment toucher et sentirdes objets à portée de mains. C’estparticulièrement vrai des animaux vi-vants et domestiques. Si vous pouvezmettre un objet dans un sac et le se-couer, vous retiendrez toujours l’entièreattention de vos enfants. Les gensgardent en mémoire et pratiquent en-viron 10 pour cent de ce qu’ils en-tendent, 50 pourcent de ce qu’ilsvoient et 90 pour cent de ce qu’ilsfont. On ne saurait trop insister sur lanécessité de l’apprentissage par l’ac-

tion. Il est presqu’impossible pourquelqu’un d’oublier une importanteleçon de chose à laquelle il a participéactivement.

Pistes pour les conteurs d’histoiresaux enfants

Employez des mots à la portéedes enfants de trois à huit ans.

La longueur de l’histoire ne de-vrait pas dépasser trois à sept minutes.

Asseyez-vous au même niveauque les enfants.

Ne lisez jamais l’histoire dansun livre ou une autre source. Racon-tez-la toujours.

Connaissez le sujet du sermonet faites en sorte que votre histoireaille dans la même direction. Contac-tez le pasteur sur les détails du sermonou du sujet de ce jour.

Utilisez la première minute pourcapter l’attention. Vous pouvez lefaire au moyen d’aides visuelles, devotre expression corporelle ou devotre voix. Établissez et maintenez lecontact visuel dès le commencement.

Évitez de faire des commentairesdestinés aux adultes. L’histoire estdestinée aux enfants.

Choisissez des histoires aux-quelles les enfants peuvent s’identifier.Évitez des histoires horribles, descontes ou celles qui passent au-dessus de leur niveau d’expérience.

En préparant votre histoire, dé-cidez de ce que vous voulez que lesenfants apprennent et de l’applicationpratique que vous souhaitez qu’ilsen fassent. Focalisez votre histoiresur cette fin. En faisant usage de laBible, (a) sélectionnez un verset clé,

MARV IN HUNT

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moyen de rire et de vous amuseravec un grand groupe d’enfants, touten leur enseignant des principes quiaffecteront positivement leurs viespour l’éternité.

D’autres sources d’histoires

La vie regorge d’histoires pourformer le caractère. Le problèmeconsiste à trouver des histoires ap-propriées et à pouvoir les présenterde manière inoubliable. Les meilleuresleçons de chose sont tirées de la viequotidienne et elles utilisent de simplesexemples familiers comme le faisaitJésus. Quand vous avez trouvé unehistoire possible, posez-vous les ques-tions Qui? Quoi Quand? Où et Com-ment? Par souci de précision, ayezsoin d’écrire ces informations. Si d’au-thentiques bonnes leçons de chosen’existent pas en abondance, unconteur avisé peut en glaner ici et là,les polir et en faire de véritablesjoyaux dont les jeunes se souviendronttoujours.

Il y a aussi de nombreux livrescontenant d’excellentes collectionsd’histoires et sermons hebdomadairespour enfants. Allez dans les librairieschrétiennes à travers le pays et enligne, car vous trouverez un choixabondant de matériel sur le net.

Conclusion

Nous devrions considérer commeune bénédiction l’occasion de partageravec les jeunes des leçons pourformer leurs caractères et motiverleur croissance spirituelle. Il n’est pasdonné à n’importe qui le privilège depouvoir faire pour les jeunes quelquechose de portée éternelle. Quel privi-lège que celui d’être un conteur chré-tien ! Profitez-en au maximum.

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M

L’ART DE RACONTER DES HISTOIRES AUX ENFANTS

(b) utilisez des versions en langagecourant avec des mots que les enfantspeuvent comprendre, (c) répétez leverset aussi souvent que c’est appro-prié –cela peut-être au commence-ment, au milieu ou à la fin de l’histoire ;et (d) encouragez-les à le répéteravec vous.

Faites appels à autant demoyens sensoriels que possible. Faites-leur voir, entendre, toucher, goûteret sentir. Il n’est pas nécessaire d’uti-liser tout ces moyens dans chaquehistoire.

N’utilisez pas de métaphores,car certains enfants ne comprendrontpas le rapport entre l’image et laréalité figurée (par exemple, ‘’l’esto-mac du garçon était un creux sansfond).

Si vous donnez quelque choseen cadeau aux enfants pour les aiderà se souvenir de la morale de l’histoire,faites que ce soit simple et donnez-leleur à la fin du récit. Ne donnezjamais de nourriture, à moins qu’ellesoit scellée. Si l’objet peut les distraireou devenir une distraction pour lesautres durant le sermon, recomman-dez-leur de ne pas l’ouvrir jusqu’à lafin du service.

Secrets de présentation

Les débutants devraient sérieuse-ment envisager les services d’un as-sistant pour les aider à raconter l’his-toire. Les novices, spécialement ceuxqui sont nerveux et peu sûrs d’eux-mêmes, ont intérêt à avoir quelqu’untout près d’eux pour leur souffler undétail de l’histoire au cas où ils l’ou-blieraient. Il est toujours bon d’écrireun plan sur une petite carte que l’ondépose sur la chaire, par terre ouque l’on tient dans le creux de samain. Même si vous ne l’utilisez pas,

l’assurance de savoir qu’il est là vousaidera à être un meilleur conteur.

Voici une autre raison d’avoir unassistant. Souvent, les parents ima-ginent que ceux qui racontent les his-toires feront des miracles : ils amènentle plus petit des enfants pour entendrel’histoire. Ils placent l’enfant et lelaissent seul, à vos soins et le regardenten souriant. Puisque la majeure partiede vos histoires visent en gros les en-fants de 5 à 12 ans, la charge desnourrissons et des bébés devient unetâche impossible. Un assistant peutêtre d’un secours inestimable pourque votre histoire soit entendue parles enfants.

Et n’oubliez jamais qu’il se peutque quelque chose se passe mal.Cela s’applique spécialement auxaides visuelles et aux accessoires.Rendez-les donc aussi simples quepossible, et assurez-vous de les avoiressayés à l’avance. Les enfants nesont pas se contentent pas de décla-rations du genre : « Je pensais quecela marcherait. »

Après la présentation de l’histoire

Demandez des critiques construc-tives. Votre histoire était-elle tropcourte, trop longue ou simplementennuyeuse? Avez-vous utilisez tropde mots ronflants? L’histoire a-t-elleété au-delà de l’expérience d’un en-fant ? L’histoire était-elle bonne? Sioui, pourquoi a-t-elle été bonne? De-mandez à votre conseiller : « Si tupouvais modifier l’histoire, que chan-gerais-tu? ». Apprenez de vos expé-riences, sans prendre vos histoirestrop au sérieux. Si vous avez commisdes erreurs sur le contenu de l’histoire,il y a de grandes chances que les en-fants ne l’aient jamais perçu. Continuezà essayer de faire de vos capacitésce qu’elles sont supposées être – un

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J ANE T HA Y E R , Pro fesseur émér i te asso-c iée d’Éducat ion Rel ig ieuse à la Facul té deThéolog ie de l ’Un ivers i té Andrews, Ber r ienSpr ings, Michigan, É tats -Unis .

— Stratégies pour la formation des disciples —

PERSPECTIVES PASTORALES

Effectuer la transition vers l’étatde membreLorsqu’une personne est baptisée,

sa relation avec l’Église change. Pourgérer la transition critique du statutde non-membre à celui de membre,les pasteurs des groupes de discussionont mentionné trois types d’initiatives: connecter les nouveaux membresavec des parrains spirituels, les en-gager dans un ministère, et les fairepasser par un processus d’orientation.Certains utilisent des combinaisonsdes ces initiatives. Bien que la terminologie puisse va-

rier, parrain spirituel, mentor, guidespirituel, grand frère/grande sœur,

chef de groupe, ancien, diacre oudiaconesse, les intentions restent gé-néralement les mêmes : s’assurerqu’au moins un membre de longuedate prendra la responsabilité d’ac-compagner et de former le nouveaucroyant. Un pasteur dit qu’il fait del’assignation d’un parrain spirituelune cérémonie publique, durant leservice du culte, et donne au mentorcomme à son élève, un certificat quidéfinit la responsabilité de chacun.Engager dès que possible les nou-

veaux membres dans un ministèreest l’objectif de beaucoup de pasteurs.«Engagement, participation, implica-tion, » dit un pasteur. «Même avant

d’être baptisés, nous les enrôlonsdans un ministère de l’Église. »Certains pasteurs ont mis en place

tout un processus pour cette transitiondes nouveaux membres d’Église etpour leur cheminement avec Jésus.Une Église a réservé une heure et de-mie, le premier sabbat de chaque tri-mestre, pour leur expliquer les donsspirituels, puis elle utilise un outild’évaluation sur Internet pour les aiderà identifier leurs dons spirituels et às’engager dans un ministère.Dès la fin de la série des réunions

d’évangélisation, certaines églisescommencent une série de séminaires.Les pasteurs mentionnent l’utilisation

pour assimiler les nouveaux membres

Deuxième partie

Rappel de la première partie de cet articleAu cours de l’été et de l’automne 2008, quatre groupes d’échange, composés de pasteurs, se sont réunis danstrois régions des États-Unis. Leur but était de découvrir les perspectives pastorales pour l’assimilation des nou-veaux membres de l’Église adventiste, ainsi que pour leur formation en tant que disciples. La première partiede cet article a été consacrée aux défis et besoins des nouveaux membres, tels qu’ils ont été rapportés par lespasteurs. Cette deuxième partie s’intéresse aux stratégies spécifiques en vue de leur assimilation dans l’Église.

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de la série Futur Events, de MarkFinley, le programme CHIP (CoronaryHealth Improvement Project, projetd’amélioration de la santé des coro-naires), des séminaires pour la for-mation de disciple, l’étude du livre Àl’écoute de la Bible, ou de sériesqu’ils ont créées eux-mêmes. Un pas-teur a créé des études sur l’histoirede l’Église adventiste ainsi que sur laterminologie de la dénomination. Aulieu de se concentrer sur la spécificitéde la dénomination, un autre pasteurinsiste sur les principes de base pourla formation du disciple.

Maintenir et renforcer les relationsLe renforcement des relations se

poursuit longtemps après l’intégrationdes nouveaux membres dans l’Église.En expliquant l’importance des rela-tions, un pasteur a dit : « Les gensviennent premièrement à l’église poursa doctrine, mais ils la quittent es-sentiellement à cause de problèmesde relations. Il faut donc compléterla doctrine par des relations. Et celapeut passer par toute une liste d’acti-vités. » Et, certainement, la liste despossibilités est longue. Un moyen im-portant pour les pasteurs d’intensifierleur relation avec les nouveaux mem-bres pourrait être d’enseigner uneclasse, ou de diriger un petit groupe.« L’activité qui me réussit le mieux,

dit l’un d’entre eux, c’est de faire uneréunion le vendredi soir avec tous lesnouveaux membres pour les rappro-cher de moi… Ils restent avec moipendant deux ans et, si je suis consis-tant dans mes relations avec eux,ces membres restent dans l’Église. »Un autre pasteur pense que la tâche

commence avant le baptême, et im-plique le travail des autres. Il passedu temps avec eux pendant les confé-rences d’évangélisation, et découvrece qui les intéresse. Puis il met lanouvelle personne en relation avecun membre qui consacrera du tempsà partager les mêmes intérêts. «Ceciexige du travail de la part du pasteur

... les gens viennentpremièrement à l’église pour

sa doctrine, mais ils laquittent essentiellement àcause de problèmes derelations. Il faut donc

compléter la doctrine par desrelations...

”tout simplement, comme si elles s’éva-poraient. »

L’utilisation des petits groupesPour toute personne qui est au fait

de la littérature sur le ministère despetits groupes, la solution pour le dé-veloppement des relations (ainsi quepour tout autre aspect de la formationde disciples) est le petit groupe. Ce-pendant, les pasteurs ont expliqué ladifficulté de motiver les membres às’intéresser et à participer à un petiotgroupe.«Vous parlez d’une sorte de culture,

dit l’un d’eux.Il y a quelque chosedans l’adventisme [là ou je suis] quin’aime pas les petits groupes. »Mais d’un autre coté, certains pas-

teurs ont du succès dans l’utilisationdes petits groupes. Dans une certaineéglise, tout nouveau converti qui vientà l’église est placé dans un groupedirigé par un ancien.Un pasteur a donné son témoignage

personnel sur l’effet des petits groupes.« J’ai quitté l’Église, dit-il, mais j’ysuis revenu à cause des petits groupes.Les membres de ce groupe ont crééen moi un sentiment de vocation, etaujourd’hui je suis pasteur à causede ce groupe. Mais c’est difficile d’in-téresser les gens aux petits groupes.Je crains qu’il faille une catastrophepour que les gens envisagent cettepossibilité. »

Former les nouveaux membres«Une classe de nouveaux membres,

dit l’un des pasteurs, est probablement

afin d’effectuer une relation correcte,disait-il. J’ai dois savoir ce que mesmembres vont faire, ou ne vont pasfaire. Je dois les superviser, et lesobserver afin de les encourager àcontinuer. »Parlant du besoin de maintenir les

membres motivés, afin qu’ils restenten contact avec les nouveaux mem-bres, un autre pasteur a ajouté : « Lemot clef est le mot amitié. Les gensne se débarrassent pas de leurs amis.Nous nous fatiguons parce qu’il s’agitd’un devoir plutôt que d’une amitié. »

Il y a d’énormes différences entreles églises concernant la manièredont elles utilisent le sabbat pour fra-terniser. Là où cela est pratiqué, cettefraternisation hebdomadaire aide aussiles nouveaux membres dans l’obser-vation du sabbat. «Nous avons eu unrepas en commun dans toutes leséglises [où j’ai été pasteur] ... [Lesnouveaux membres] ne sont pas en-core liés d’amitié avec une familleadventiste, et alors, après le culte, ilsn’on nulle part où aller. Ils rentrent àla maison, où la télévision marche àfond. Le repas en commun est un re-fuge pour eux.» Dans certaines églises,le bâtiment de l’église est utilisédurant toute la journée du sabbat.Mais certaines églises n’ont pas

ces rencontres fraternelles du sabbat.«Dans mon église, a dit un jeunepasteur, les gens ne restent pas. Iln’y a pas d’activité en commun. Nousprêchons le sermon, et vingt minutesplus tard, tout le monde est parti.Cinq cents personnes qui disparaissent

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l’une des classes les plus agréablesà enseigner. Les gens ont vraimentfaim de Jésus. Ils posent les vraiesquestions sur la vie. »

Bien que ce soit habituel pour unpasteur d’avoir une classe de nouveauxcroyants, l’heure, le lieu, et le typede classe, varient suivant les églises.La plus courante semble être l’Écoledu Sabbat du pasteur. Une des raisonsde ce choix est de développer chezles nouveaux membres l’habitude devenir à l’École du sabbat.Un pasteur, dont l’église organise

chaque sabbat un repas en commun,a dit, «J’ai découvert que les nouveauxcroyants veulent faire partie de lagrande famille de l’École du sabbat.Je fais donc deux choses : une heureavant “l’Heure de la Puissance” (réu-nion de prière), se tient la classe desnouveaux croyants. Et chaque sabbataprès-midi, je tiens l’Heure du Pasteur.On encourage les nouveaux croyantsà y venir. Et là, ils peuvent poserleurs questions sur la Bible ou surl’organisation. »D’autres se retrouvent un soir de la

semaine, plus particulièrement le ven-dredi soir.

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S’ils ont une question, et puisque laBible est là, comment peuvent-ils trou-ver une réponse?» Un autre pasteura affirmé que la meilleure stratégiequ’il a utilisée pour l’enseignementa été l’achat d’une Bible pour chacundes nouveaux membres, une “bonneversion”. J’ai demandé à trente per-sonnes de trouver une version qu’ellespouvaient comprendre. N’importe la-quelle. Sur les trente, vingt-sept ontpris la New Living Translation (NouvelleTraduction Vivante). Et maintenant jeprêche à partir d’elle. Il a continué :Je mets chacun au défi de lire saBible en entier. L’année dernière,trente-cinq personnes, qui ne l’avaientjamais fait auparavant, ont lu toutela Bible. »Le meilleur chemin est également

une ressource largement utilisée. «Aumoment de leur baptême, a racontéle pasteur, la plupart possède ce livre.Dans bien des cas, ils l’ont, mais ilsne l’ont pas lu. »

Conclusions et réflexionsDans les quatre groupes de dis-

cussion, nous avons étudié en pro-fondeur l’assimilation des nouveauxmembres, et comment en faire desdisciples. J’ai écouté les pasteurs, etrevu leurs paroles de manière trèsdétaillée. J’en ai conclu qu’il y a troispoints qu’il faut considérer avant quenos églises soient pleinement prépa-rées pour accueillir de nouveaux mem-bres et en faire des disciples : (1) les anciens membres ont besoins

eux-mêmes d’être formés commedisciples de Jésus ; (2) il faut produire du matériel de

qualité pour la formation de disciplespour les nouveaux membres aussibien que pour les anciens ; et (3) les pasteurs doivent avoir une

compréhension très claire du proces-sus de formation de disciples.

Comme un pasteur l’a dit, «Ma dif-ficulté est que je n’ai jamais été formépour faire des disciples. Il n’y avait

JANE THAYER

... tout ce que fait uneÉglise devrait être

entrepris, en partenariatavec le Saint-Esprit,

pour faire des disciples,parce que faire desdisciples est au cœurmême de la mission de

l’Église...

Un pasteur a expliqué pourquoi il atransféré les réunions au vendredisoir : « Ils ne sont pas aussi ouverts lesabbat matin. Plus timides... Je trouveque le vendredi soir est de loin lemeilleur. Il est difficile de les faireparticiper activement à l’École dusabbat. » Un pasteur a trouvé la solu-tion pour les activités de ses églisesen tenant la classe les vendredi soirs.Apres avoir baptisé 20 personnes,

un pasteur a dit qu’il a tenu uneclasse spéciale pendant environ dixmois, disant aux nouveaux baptisésque cette classe faisait partie du pro-gramme pour devenir membre del’Église adventiste. Il dit : « J’ai fait letotal des heures. Nous avons passésoixante-dix heures ensemble, et jepeux vous dire que les relations, leschoses que nous avons apprises, l’ex-périence, resteront avec nous pourtoujours. » Quand l’un des groupesd’échange a discuté le temps quedevrait durer la classe des nouveauxmembres, tout le monde a été d’ac-cord qu’une année ne serait pas detrop.Une question délicate, que les tous

pasteurs étaient d’accord de devoirrégler, était de savoir si oui ou non, ilfallait permettre aux anciens membresde se joindre à la classe des nouveauxcroyants. L’un d’eux a dit, « Vous nepouvez tout simplement pas l’ouvrir. »« Je recrute, dit un autre, je choisis

des gens qui peuvent s’adapter, etqui établiront des rapports avec lesnouveaux croyants. » Un autre a dit :« J’ai des personnes spéciales quisont des éducateurs. Je suis heureuxqu’ils y soient. »Ressources utilisées par les pasteursIl y a un besoin réel d’enseigner

aux nouveaux croyants comment étu-dier leur Bible, la Bible est donc uneressource indispensable que les pas-teurs utilisent dans leur enseignement.En faisant référence aux conférencesd’évangélisation et aux études bi-bliques, un pasteur a dit : « Jusqu'àprésent tout a été préparé pour eux.

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PERSPECTIVES PASTORALES...

rien dans le programme d’étude sur cette formation. Il n’y a paseu de suivi, et je suis pasteur depuis 37 ans ! »Un pasteur, parlant de l’absence de responsabilité pour la for-

mation de disciples, dit qu’« il n’y a pas de culture à cet égard. Jene puis parler pour les autres, mais je suis tellement occupé quele type de formation dont vous parlez continuellement signifieque je devrais cesser de faire certaines des choses que lesmembres d’Église voudraient que je fasse. »De l’aide semble être en préparation. Les efforts conduits par

les laïcs, jusqu’aux présentations par les ministères indépendants,l’initiative de Formation de disciples du Comite de coordinationdes ministères (y compris les leçons en préparation pour les nou-veaux membres de la part du Département de l’École du sabbat),la création d’aide à la formation de disciples de la Division nord-américaine, et le nouveau programme d’étude du SéminaireThéologique, tout cela montre qu’un intérêt pour la formation dedisciples est en train de se manifester dans notre dénomination.En automne 2008, le Séminaire Théologique de l’Université

Andrews a inclus un nouveau cycle d’études pour le programmedu Master of Divinity, basé sur huit domaines de compétences.Un de ces domaines est la formation de disciples. Le séminairepropose aussi un ensemble de modules sur la Formation chrétiennedes disciples pour le doctorat en Éducation religieuse. En 2010,le séminaire a lancé une nouvelle série de cours sur la Formationspirituelle des disciples pour le programme du Doctor of Ministry.Il y a actuellement beaucoup de ressources. Par exemple, pour

l’assimilation des nouveaux membres, le livre You Can KeepThem If You Care par James A. Cress, propose une compréhensionpertinente du défi particulier auquel sont confrontés les adventistes,offrant des méthodologies spécifiques. La Division transeuropéennea créé Life Development un parcours pour la formation desdisciples, qui commence avec l’évangélisation en petit groupe.Souvenez-vous, cependant, que tout ce qui porte le nom de

« formation de disciples » ne correspond pas à cette formation.Trop souvent on créé un cours ou un programme pour équiperles laïcs en vue de l’évangélisation, et on l’appelle formation dedisciples. Quand on met uniquement l’accent sur enseigner« comment témoigner », c’est un enseignement nécessaire, maisce n’est pas une formation complète pour faire des disciples.Faire des disciples doit aussi aider les gens à devenir de plus enplus semblables à Jésus.Nos congrégations ont besoin de préciser la manière dont

nous cherchons à faire des disciples de Jésus. Faire des disciplesne peut se limiter au contenu de sermons et de séries deséminaires. Tout ce que fait une Église devrait être entrepris, enpartenariat avec le Saint-Esprit, pour faire des disciples, parceque faire des disciples est au cœur même de la mission del’Église.

1. Vous Pouvez les Garder si vous le Voulez.2. Le Développement de la Vie.

M

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