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i Centre collaborateur de l’OMS CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE FILIERE : Management des Organisations de Santé PROMOTION (2011-2013) Mémoire de fin d’études - ELABORE PAR : A. Mouhib - ENCADRE PAR : M.W. Zerhouni ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat - Royaume du Maroc Ministère de la Santé Ecole Nationale de Santé Publique اىممينتت اىمغزبسارة اىصحت تمت ىيصحت اىعمطى اىمذرست اىAnalyse de la gestion des médicaments au niveau d’une structure d’accueil des urgences Cas de l’hôpital Mokhtar Soussi Taroudannt

MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

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Page 1: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

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Centre collaborateur de l’OMS

CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE

PUBLIQUE

FILIERE : Management des Organisations de Santé

PROMOTION (2011-2013)

Mémoire de fin d’études

- ELABORE PAR : A. Mouhib

- ENCADRE PAR : M.W. Zerhouni

ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat

Tél. : 05.37.68.31.62 - Fax 05.37.68.31.61 - BP : 6329 Rabat -

Royaume du Maroc

Ministère de la Santé

Ecole Nationale de Santé Publique

اىمغزبت اىممينت

سارة اىصحت

اىمذرست اىطىت ىيصحت اىعممت

Analyse de la gestion des médicaments au niveau

d’une structure d’accueil des urgences

Cas de l’hôpital Mokhtar Soussi Taroudannt

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ii

Remerciements

Au staff de l’INAS, veuillez trouver dans ce travail

l’expression de nos remerciements les plus sincères pour les

efforts que vous avez déployés pour nous assurer une

formation de qualité.

A notre enseignant, Docteur M. W. Zerhouni, je ne saurais

comment vous exprimer ma grande reconnaissance pour

votre disponibilité, votre appui, vos conseils et la qualité de

votre encadrement pour l’élaboration de ce travail.

A Dr J. Ladam, co-encadrant, je vous remercie pour le

temps et l’intérêt que vous m’avez consacré malgré vos

engagements et vos responsabilités.

J’exprime mes sincères remerciements à Dr K. Moutaki

(délégué du Ministère de la Santé à la province de

Taroudannt), Dr J.Bourass (directeur de hôpital Mokhtar

Soussi de Taroudannt), Dr B. Naibourdou (pharmacien chef),

Dr M. Rached (médecin chef du service des urgences), Mr D.

Jebhi (chef du PII), Mr O. Gdache (infirmier chef du service

des urgences), et à tout le personnel de l’hôpital Mokhtar

soussi de Taroudannt pour leurs contributions et leurs

soutiens durant la réalisation de ce travail.

Je tiens à exprimer ma gratitude à ma femme Saloua

Ajim, pour sa patience, sa compréhension et son soutien

tout au long de cette formation.

Page 3: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

iii

Résumé

Objectif : L’objectif de nôtre étude est d’étudier la gestion des médicaments

au niveau du service des urgences à l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudannt.

Méthode : C’est une étude descriptive composée de deux volets , prospectif et

rétrospectif , menée entre Avril et Juin 2013. Le volet rétrospectif a

concerné l’analyse de l’évolution du budget alloué à la pharmacie hospitalière par

rapport au budget de fonctionnement, et d’étudier les médicaments commandés et

livrés au service des urgences durant les trois dernières années 2010, 2011, 2012,

ceci pour déterminer les ressources et la part de la consommation du service des

urgences. Le volet prospectif a consisté d’accompagner un échantillon

composé de 489 patients admis au service des urgences, pour identifier les

médicaments qui leur ont été prescrits, ceux qui leurs ont été fourni et ceux qu’ils

ont dû acheter, dans l’objectif est de déterminer le taux de couverture des besoins

des patients admis au service des urgences. Pour décrire le processus actuel de

gestion des médicaments et proposer des suggestions pour l’amélioration, nous

avons utilisé une grille d’observation menée par des entretiens avec les

responsables du service des urgences et de la pharmacie hospitalière.

Résultats : L’hôpital consacre 39,85% de son budget de fonctionnement à

l’achat des produits pharmaceutiques, ce qui est inferieur à la moyenne nationale

(45%). L’enquête menée auprès d’un échantillon de 489 patients a révélé que :

- Sur les 489 patients, la couverture en médicaments est assurée à 100%

pour 345 patients, soit 70,55% des patients. Pour les 144 patients restants, ils ont

dû acheter au moins un médicament, car la couverture des besoins est assurée

juste en partie pour les traitements prescrits.

- Sur les 1278 médicaments prescrits aux 489 patients admis au service des

urgences, la disponibilité est assurée à 100% seulement pour les 1095

médicaments, soit 85,68% des médicaments prescrits.

- Sur les 183 médicaments indisponibles au niveau du service des urgences, 31%

sont dus à une rupture de stock, et 25% sont dus à une prescription hors

nomenclature.

Conclusion : Le problème de l’insuffisance de couverture des besoins des

patients en médicaments au niveau du service des urgences confirmé par les

résultats de l’étude menée, malgré l’effort déployé par le département

ministériel et l’équipe local, est lié en grande partie à la faiblesse du processus

de gestion. Pour améliorer cette couverture, il faut agir sur le processus de

gestion des médicaments depuis la sélection jusqu'à l’administration tout en

impliquant l’ensemble de professionnels hospitaliers (surtout le personnel

médical) dans la gestion des médicaments.

Page 4: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

iv

Abstract

Objective: The objective of our study was to investigate the management of

medicines at the emergency department of the hospital Mokhtar Soussi of

Taroudant.

Method: This is a descriptive study consisted of two prospective and

retrospective components conducted between April and June 2013, The

retrospective component concerned to analyze the evolution of the budget

allocated to the hospital pharmacy from the operating budget, and to study

ordered and delivered drugs to the emergency department during the last three

years 2010, 2011, 2012, this to determine the resources and the share of

consumption in the emergency department. The prospective component was to

accompany a sample of 489 patients admitted to the emergency department, to

identify drugs that have been prescribed for them, those who were provided and

their people they had to buy, with the aim is to determine the coverage needs of

patients admitted to the emergency department. To describe the current process of

pharmaceutical management and offer suggestions for improvement, we used an

observation grid and conducted interviews with officials from the emergency

department and hospital pharmacy.

Results: The hospital spends 39.85% of its operating budget to the purchase of

pharmaceuticals, which is lower than the national average (45%). The survey of a

sample of 489 patients revealed that:

- Of the 489 patients, the availability of drug is 100% guaranteed for 345 patients,

70.55% of patients. For the remaining 144 patients, they had to buy at least one

drug, as availability is ensured in part just to prescribed treatments. .

- Of the 1278 medications prescribed to 489 patients admitted to the emergency

department, the availability is ensured only 100% for 1095 drugs, or 85.68% of

the prescribed drugs.

- Of the 183 unavailable at the emergency department medications, 31% are due

to out of stock, and 25% are due to prescription without nomenclature.

Conclusion: The problem of inadequate coverage needs of patient’s drugs in the

emergency department confirmed by the results of the study is largely related to

the weakness of the management process, despite the effort by the ministry and

the local team effort. To improve coverage, we must act on the management

process from selection to drug administration in any business involving the entire

hospital (especially the medical staff) in medication management.

Page 5: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

v

ميخص

اىخحقق ف حذبزاألدت ف مصيحت اىمسخعدالث ف مسخشفى اىذف مه دراسخىا : اىذف

. اىمخخار اىسس بخارداوج

األه اسخعادي اىثاو اسخباق أخزي به ،ذي دراست صفت حخأىف مه عىصزه : اىطزقت

اىدشء األسخعادي مه اىذراست خعيق بخحيو حطر اىمشاوت اىمخصصت . 2013ابزو و

ىصذىت اىمسخشفى باىمقاروت مع مشاوت ذا األخز، دراست األدت اىمطيبت اىمسيمت

،ذا ىخحذذ 2012، 2011، 2010بمصيحت اىمسخعدالث خاله اىسىاث اىثالد اىماضت

اىدشء أالسخباق اعخمذ مزافقت عىت مه . اىمارد حصت االسخالك ف مصيحت اىمسخعدالث

مزضا أدخيا إىى قسم اىمسخعدالث، دىل ىخحذذ األدت اىخ حم صفا ىم، ما حم 489

. حقذم ىم ما قاما بشزائ ، بذف ححذذ وسبت حغطت احخاخاث اىمزضى مه اىذاء

ىصف اىسز اىحاى إلدارة األدت ىخقذم اقخزاحاث ىخحسه اىضعت ، اسخخذمىا شبنت

. اىمالحظت اىمقابالث اىخ أخزج مع مسؤىه مه قسم اىمسخعدالث مه صذىت اىمسخشفى

٪ مه مشاوخ ىشزاء األدت، اقو مع اىمعذه اىطى 39.85 اىمسخشفى ىفق :اىىخائح

: مزضا عيى ما ي489مشفج دراست مسحت ىعىت مه . (45٪)

٪ مه 70.55 مزض،بما عاده 345٪ ه 100 مزض، غطج االدت 489مه به -

مزضا اىمخبقت، اضطزا ىشزاء داء احذ عيى األقو 144 باىىسبت.اىمزضى

داء مصفا، 1095٪ داء مه 100 مزض،حم حفز 489 داء صفج ه 1278مه -

. ٪ مه األدت اىمصفت85.68أي بىسبت

٪ حعد إىى وفاد اىمخشن، 31 ف مصيحت اىمسخعدالث، مىا وسبت ر داء غز مخف183-

. ٪ بسبب صفاث طبت خارج اىالئحت اىطىت ىألدت25وسبت

زحبظ وقص حغطت احخاخاث اىمزضى مه األدت مصيحت اىمسخعدالث، عيى : اىخالصت

. بضعف عميت اىخسز،اىزغم مه اىدد اىخ حبذىا اىسارة اىصت اىفزق اىمحي

ىمعاىدت ذي اىمشنيت، خب اىعمو عيى حسز إدارة األدت بذءا باالخخار صال إىى

مع اإلشارة إىى ضزرة ححسس مشارمت مو اىداث اىمعىت ،حقذما إىى اىمزضى

.خصصا اىطبت مىا

Page 6: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

vi

Tables des matières

I. Introduction 1

II. Matériel et méthode 4

III. Résultats 5

A. Le site de l’étude 5

B. Budget des médicaments /BF 6

C. Circuit des médicaments au niveau de l’hôpital 6

D. Circuit des médicaments au niveau du service des

urgences 11

IV. Discussion 17

V. Recommandation 24

VI. Conclusion 26

VII. Bibliographie 27

Page 7: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

vii

Liste des tableaux

Tableau n° 1 : Répartition des patients selon le taux de couverture

des besoins

Liste des graphiques

Graphique n°1 : Répartition des médicaments commandés en 2012 par

l’hôpital selon les formes pharmaceutiques

Graphique n°2 : Répartition des médicaments commandés en 2012 par

l’hôpital selon la valeur en DHS

Graphique n°3 : fréquence de la prescription des médicaments

Graphique n°4 : Répartition des médicaments prescrits aux patients

admis au service des urgences en fonction des causes de

l’indisponibilité

Liste des figures

Figure n° 1 : schéma du circuit des médicaments au niveau de

l’hôpital

Figure n° 2 : schéma du circuit des médicaments au niveau du service

des urgences

Page 8: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

viii

Liste des annexes

Annexe 1 : Revue de la littérature

Annexe 2 : Schéma de gestion des médicaments

Annexe 3 : Model de référence systémique

Annexe 4 : Analyse documentaire :

o Budget des médicaments et DM /budget de fonctionnement en

2010, 2011, 2012

o Les médicaments commandés par l’hôpital et le service des

urgences en 2010, 2011, 2012

Annexe 5 : Guide d’entretien semi directif avec le responsable de la

pharmacie hospitalière.

Annexe 6 : Guide d’entretien semi directif avec le responsable de la

gestion des produits pharmaceutiques au niveau du service des

urgences.

Annexe 7 : Guide d’entretien semi directif avec le chef du service des

urgences.

Annexe 8 : Grille D'observation Du Stock

Annexe 9 : Grille d'observation des outils du stock

Annexe 10 : La grille d’observation concernant l’enquête

Page 9: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

ix

Abréviations

AMO : Assurance Maladie Obligatoire.

BF : Budget de Fonctionnement.

CDP : Centre Diagnostic Polyvalent

CHP : Centre Hospitalier Provincial.

CNS : Comptes Nationaux de la Santé.

Cp : Comprimé.

DA : Division d’Approvisionnement

DHSA : Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

DHs : Dirhams.

DM : Dispositifs Médicaux.

DMP : Direction du Médicament et la Pharmacie

FIFO : First In First Out.

HMST: Hôpital Mokhtar Soussi Taroudannt

Inj : Injectable

LNME : Liste Nationale des Médicaments Essentiels.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

PPN : Politique Pharmaceutique Nationale

RAMED : Régime d’Assistance Médicale aux Économiquement Démunis

SEGMA : Service Étatique Géré de Manière Autonome.

Page 10: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

x

Page 11: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

1

I. Introduction :

Le service des urgences est la première structure de contact du citoyen

avec l’hôpital, il accueille plus de 60% des fréquentations hospitalières (4 449 199

patients en 2011) et consomme plus de 20% du budget de l’hôpital(7). C’est une

structure où se conjuguent de nombreux éléments visant une bonne prise en

charge des patients (diagnostic médical, prescription, dispensation et

administration), et où les médicaments occupent une place prépondérante

permettant d’assurer le bon fonctionnement du service. La non disponibilité des

médicaments diminue la couverture des besoins des patients et peut engendrer des

conséquences dangereuses pour le patient (mort- invalidité….) pour la famille

(pauvreté…), pour l’équipe soignante (charge de travail, démotivation), et pour

l’hôpital (image de marque, réputation, diminution des performances) (9).

Selon l’OMS, aucun pays dans le monde ne peut offrir un accès illimité à

tous les médicaments. A cet effet et dans l’objectif d’assurer une disponibilité des

médicaments au niveau des structures de soins et une couverture des besoins de la

population en médicaments et dispositifs médicaux, l’OMS a adopté le concept de

médicaments essentiels qu’elle défend en tant que partie intégrante des politiques

sanitaires nationales, et a fait de l’accès aux médicaments essentiels la huitième

composante des soins de santé primaire(6).

La plupart des pays ont adopté une liste des médicaments essentiels qui

leur a permit d’améliorer la gestion des médicaments qui est devenue de plus en

plus rationnelle, chose qui a rendu les médicaments disponibles, accessibles avec

un prix abordable, et correctement utilisés. Mais malheureusement un nombre

important des ménages contribue à l’achat des médicaments surtout dans les pays

en voie de développement(9). Au Maroc, plus de 57.4% de la dépense globale de

santé (30.6 milliards de dirhams) a été financé par le paiement direct des ménages,

et plus de 33.6% de cette dépense est consacré à l’achat des médicaments et biens

médicaux dont 50% des paiements sont effectués par les ménages (7-8).

Une diminution de la couverture des besoins des patients en médicaments,

nuit gravement à la qualité des soins et entraine l’insatisfaction des patients qui

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2

fréquentent les hôpitaux publics et les centres de santé (3). Les manques de

médicaments dans les systèmes de soins peuvent en bloquer tout le

fonctionnement : des hôpitaux ou des centres de santé bien conçus et organisés

perdront toute crédibilité et verront leur fréquentation chuter dès que les

médicaments ne seront plus disponibles régulièrement(1).

Avec la mise en place de la couverture médicale de base, notamment

l’AMO et le RAMED, les structures de soins publics doivent répondre à une

demande de soins de plus en plus importante et faire face à une population

devenue plus exigeante. A ce titre et vu que les médicaments constituent un

maillon fort de la chaine de prise en charge des patients, le ministère de la santé a

déployé des efforts considérables pour assurer leur disponibilité, faciliter leur

accessibilités et réduire la contribution des ménages dans l’achat de ces

médicaments particulièrement au niveau hospitalier. Parmi ces efforts (18-22) :

- L’établissement d’une liste nationale des médicaments et dispositifs

médicaux essentiels (vitaux et onéreux), permettant un meilleur

approvisionnement avec un coût moins cher et une prescription plus

rationnelle ;

- L’augmentation du budget d’achat des médicaments et dispositifs

médicaux de plus 78% (1.5 milliards de dirhams en 2010) ;

- L’affectation des pharmaciens au niveau des hôpitaux périphériques ;

- Le repositionnement du service de la pharmacie en tant que service lié

directement à la direction et géré par un pharmacien (RIH) ;

- La mise en place des comités du médicament et DM ;

- La normalisation et la mise à niveau des pharmacies hospitalières ;

- La promotion de médicaments génériques ;

- L’adaptation et l’amélioration des méthodes de gestion de la pharmacie

hospitalière ;

- La sensibilisation des prescripteurs et la formation des gestionnaires.

Malgré tous ces efforts, la couverture des besoins de la population en

médicaments reste insuffisante (14), le patient se plaigne toujours de la non

disponibilité de ces produits et particulièrement dans les services des urgences,

première porte d’entrée du malade à l’hôpital.

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3

En effet, dans le cadre de nôtre stage à l’hôpital Mokhtar Soussi de

taroudannt, l’analyse des documents nous a permis de constater, que d’après une

enquête faite en 2010 chez les usagers du service des urgences de l’hôpital

Mokhtar Soussi de Taroudannt, que 40% des patients pris en charge au niveau du

service ont acheté leurs traitements auprès des officines. Et que Selon le rapport

d’une étude de satisfaction faite au niveau du même l’hôpital en 2011 (15), plus

de 60% des patients et presque 100% du personnel du service des urgences ont

exprimé leurs insatisfactions aux soins prodigués par le service à cause de

l’indisponibilité des médicaments.

Si le médicament désiré existe sur la liste des médicaments disponibles

au sein de l’hôpital, pour quelle raison n’est-il pas mis à la disposition du malade?

Notre hypothèse est que cet état de fait est dû à un dysfonctionnement

dans le processus de gestion des médicaments au niveau hospitalier, si oui, ou se

situe ce dysfonctionnement ? Au niveau de financement des médicaments ? Au

niveau du cadre légale ? Au niveau de l’information ? Au niveau humain ? Ou au

niveau du système d’approvisionnement ? (annexe2, 3)

Pour répondre à toutes ces questions, et dans un souci de contribuer à

l’amélioration de la disponibilité des médicaments et la couverture des besoins

des patients, afin d’assurer une meilleure prise en charge des patients, nous avons

cherché à travers ce mémoire à analyser la gestion des médicaments au niveau du

service des urgences de l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudannt, par la

description du circuit des médicaments au niveau de l’hôpital et au niveau du

service des urgences, l’identification des problèmes de gestion relatifs à chacune

des étapes du circuit, la détermination de la disponibilité des médicaments au

niveau du service des urgences et l’identification de l’écart entre l’offre et la

demande en médicaments (taux de couverture des besoins des patients), et en fin

la proposition des mesures pour améliorer la couverture des besoins des patients

en médicaments au niveau du service des urgences.

Page 14: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

4

II. Matériel et méthode :

1. Type de l’étude :

C’est une étude descriptive mixte à la fois rétrospective et prospective.

Elle s’est étalée sur une période de trois mois, allant d’Avril 2013 à Juin 2013,

avec une période de collecte des données de 15 jours au niveau du service des

urgences, du 20 Mai au 03 Juin 2012.

L’étude rétrospective consiste à :

- Analyser l’évolution du budget alloué à la pharmacie hospitalière par

rapport au budget de fonctionnement durant les trois dernières années pour

déterminer le volume des ressources attribuées à l’achat des produits

pharmaceutiques.

- Analyser l’évolution des commandes du service des urgences en

médicaments durant les trois dernières années pour déterminer le taux de

couverture des commandes.

L’étude prospective consiste à :

- Décrire le circuit réel et actuel des médicaments au niveau de l’hôpital et

du service des urgences.

- Déterminer le taux de couverture des besoins des patients assuré par le

circuit des médicaments.

2. Population cible et échantillonnage :

- Le personnel des services des urgences et de la pharmacie.

- Les patients admis au service des urgences de l’hôpital Mokhtar Soussi de

Taroudannt durant la période du 20 Mai au 03 Juin 2013.

Echantillonnage : dans nôtre étude, nous avons choisis la technique du choix

raisonné pour le personnel des deux services et des patients.

Critères d’inclusion : - Le personnel des services de la pharmacie et des

urgences

- Tous les patients qui sont pris en charge au niveau

du service des urgences, et qui ont bénéficié d’une prescription médicale et

d’une administration de médicaments au sein du service durant la période du

20 Mai au 03 Juin.

Page 15: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

5

Critères exclusion : les patients qui ne nécessitent pas une prise en charge au

niveau du service, et les patients qui ont bénéficié d’une prescription médicale

en ambulatoire.

3. Site de l’étude :

La pharmacie hospitalière et le service des urgences de HMST

4. Collecte des données

- La consultation des documents :

o pour déterminer la part du budget des médicaments dans le budget

de fonctionnement de l’hôpital.

o Pour analyser les commandes et les livraisons.

- Les entrevues : ont été mené à l’aide d’une grille préétablie, des entretiens

semi directifs avec les acteurs impliqués dans la gestion des médicaments,

pour décrire le circuit des médicaments et proposer des suggestions

d’amélioration.

- L’observation : à l’aide d’un support préétablie, on pu décrire le circuit

des médicaments.

- Une enquête : à l’aide d’une gille préétablie on a mèné une enquête

auprès d’un échantillon de patients admis au service des urgences pour

déterminer la couverture des besoins assurée par le circuit des

médicaments .

5. Plan d’analyse des données

- Les données qualitatives pour décrire et analyser le processus de gestion

des médicaments.

- Les données quantitatives pour faire sortir les pourcentages et les

moyens, afin de déterminer la couverture des besoins des patients en

médicaments. Les données recueillies ont été traitées par le logiciel

Microsoft office EXCEL.

III. Résultats :

A. Le site de l’étude :

1. Hôpital Mokhtar Soussi de Taroudannt : C’est un hôpital général

provincial, crée en 1912, d’architecture pavillonnaire, bâti sur une superficie de 05

Page 16: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

6

hectares dont 45% construite, il constitue avec l’hôpital local ouled teima « Le

Centre Hospitalier Provincial de Taroudannt », sa capacité litière est de 242 lits,

La population desservie est presque de 1million (932 000) d’habitants, sa

vocation provinciale lui permet d’offrir des prestations de toutes les spécialités,

ces ressources humaines sont composés de : Personnel administratif : 47,

Personnel médical : 51, Personnel paramédical : 143

B. Budget des médicaments et DM :

Le budget alloué à l’achat des médicaments et DM est en moyenne de

6 439 074 DHs (durant les 3 dernières années). Ce budget représente une

moyenne de 39,85% du budget de fonctionnement de l’hôpital hors salaire

(annexe 3).

La part des médicaments commandés par l’hôpital représente presque

31,23% (les 3 dernières années) du budget de fonctionnement global. Cette part

présente presque le triple de celle des DM (presque 8,63%).

C. Circuit des médicaments au niveau de l’hôpital:

Figure n°4 : schéma du circuit des médicaments au niveau de l’hôpital

1. La Sélection :

a. Sélection qualitative :

La sélection des produits pharmaceutiques est faite à partir de la

liste nationale des médicaments essentiels (LNME).

Le comité des médicaments de l’hôpital se compose de: directeur de

l’hôpital ; chef de service de la pharmacie hospitalière ; chef du pôle médicale ;

chef du pôle des affaires administratives ; chef du pôle des soins infirmiers ; les

Sélection

Acquisition

Réception

Stockage

Gestion du

Stock

Distribution

Page 17: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

7

médecins chefs des services. Ce comité fixe un budget de médicaments et DM

pour chaque service, ensuite, chaque service de l’hôpital reçoit la LNME en

totalité, et il procède à la sélection des produits qu’il juge nécessaire pour

répondre aux besoins du service sans dépassé le montant fixé par le comité de

médicament et DM.

On note que 46,27% des médicaments de la liste des médicaments nationale

ne sont pas commandés par l’hôpital. (Annexe 4)

b. Sélection quantitative :

La quantification des besoins en produits pharmaceutiques se fait au

niveau de chaque service de façon estimative. Le corps médical n’aide en rien

à cette sélection qui devrait être son souci majeur, laissant ceci se faire par les

infirmiers chefs qui se contentent d’une reconduction pure et simple.

Au niveau de service de la pharmacie, le pharmacien regroupe les

besoins des différents services dans une seule commande et il recalcule le

montant global. Lorsque celui-ci dépasse le budget accordé à l’hôpital, des

réajustements sont opérés. La liste définitive des produits est soumise par la suite

à l’appréciation du comité des médicaments pour validation. Enfin le

formulaire de commande est retourné à la Division d’Approvisionnement.

Graphique n°1 : Répartition des médicaments commandés en 2012 par

l’hôpital selon les formes pharmaceutiques.

36%

54%

4% 5% 1% 0%

% médicaments commandés en volume

Injectables

Voie orale

Voie rectale

Usage externe

Nébulisation

autres

Page 18: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

8

La voie orale présente plus de la moitié (54%) des médicaments commandés par

l’hôpital. La voie injectable présente 36% des médicaments commandés.

Graphique n°2 : Répartition des médicaments commandés en 2012 par

l’hôpital selon la valeur en DHS

Les formes injectables consomment 50% du budget des médicaments malgré

qu’ils ne représentent que 36% des médicaments commandés par l’hôpital en

volume, alors que les formes pharmaceutiques par voie orale consomment

seulement 28% du budget des médicaments et représentent 54% des

médicaments commandés en volume.

2. Acquisition-réception :

L’achat centralisé des médicaments permet un gain énorme en

dotation, on signale surtout un gain en terme de ressources financières.

La réception des produits pharmaceutiques livrés par le service de

gestion des stocks de Casablanca et aussi par le service d’approvisionnement de

Berrechid est assurée par le pharmacien de l’hôpital, parfois assister par le

directeur de l’hôpital, il vérifie les quantités livrées avant de dater, signer et

cacheter chaque feuille volante, il retourne l’original au livreur, et il conserve le

duplicata à la pharmacie. Le pharmacien reste le seul responsable de la réception

et du dépôt de la livraison (absence du CMDM au cours de la réception).

50%

28%

10%6%

3% 3%

% médicaments commandé en valeur

Injectables

Voie orale

Voie rectale

Usage externe

Nébulisation

autres

Page 19: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

9

Pour la manutention, on note l’absence d’agents de service ou de

manutention, alors la direction fait appel aux agents de sécurité et les ouvriers de

jardinage.

La réception des livraisons se fait devant la porte principale de l’hôpital,

parce que l’accès aux locaux de la pharmacie est impossible pour les livreurs, qui

est dû à l’implantation de la pharmacie (la porte de l’hôpital est petite et le trajet

est très étroit pour le passage des véhicules de livraison des médicaments).

Selon le pharmacien de l’hôpital, le non respect des commandes et

l’absence d’un planning de livraison des médicaments par la pharmacie centrale

entraine un dysfonctionnement en matière de gestion des produits

pharmaceutiques (ruptures de stock fréquentes, péremption, la non disponibilité

d’un espace pour le stockage de la livraison …)

3. Stockage et gestion de stock :

Le stockage se fait au niveau d’un ancien service (qui se compose de 03

grandes salles) et les couloires de l’internat (qui se trouvent juste à coté), ce qui

fait que l’implantation et l’organisation de la pharmacie ne permettent pas une

liaison facile avec les services cliniques. On note que l’espace de la pharmacie

n’est pas adapté ni à la quantité ni à la qualité des produits stockés, ces locaux

sont inadéquats, n’assure pas un accès facile ni une circulation fluide des articles,

et expose les médicaments à l’humidité, la chaleur, et les fuites d’eaux, et une

difficulté de contrôle des articles stockés. En plus on note l’absence de système de

sécurité (détecteurs de fumées, alarme, extincteur…).

La pharmacie, gère au total 267 médicaments essentiels, dont 116

médicaments vitaux, 140 articles des dispositifs médicaux essentiels dont 74

articles des dispositifs médicaux vitaux, soit au total 490 produits, sans compter

les produits de radiologie, les produits chimiques, les films et la verrerie du

laboratoire.

Les stocks minimaux et maximaux de chaque article ne sont pas

déterminés, ainsi que le stock de sécurité

Page 20: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

10

Pour les stupéfiants, sont stockés dans une chambre à part fermé à clé

sous la responsabilité du pharmacien, les médicaments sont livrés sur des bons à

souches, avec une traçabilité rigoureuse sur un registre spécial des stupéfiants.

Pour préserver la chaîne du froid des médicaments, cinq réfrigérateurs

sont disponibles plus le réfrigérateur de la cuisine (les médicaments sont stocké à

coté des aliments), chacun est équipé d’un thermomètre permettant ainsi un

contrôle quotidien de la température. Selon le pharmacien responsable, la capacité

de stockage des 6 réfrigérateurs est largement inférieure au stock existant au

niveau de la pharmacie, et 2 réfrigérateurs ne fonctionnent pas bien et doivent être

réformés.

Les fiches de stock, pour la plupart, se trouvent à côté de chaque produit,

sauf pour les articles qui sont disposés par terre.

Les formulaires annuels, et mensuels des commandes sont classés par

service. Les ordonnances nominatives des médicaments onéreux sont classées

dans un placard.

Il existe un logiciel de gestion avec une application du ministère de la

santé, qui d’après le pharmacien, cette application reste non fonctionnelle. Ainsi

tous les mouvements de stock sont enregistrés manuellement et en temps réel sur

les fiches de stock puis portés et traités par Excel.

4. La distribution :

Le service de la pharmacie hospitalière livre les produits

pharmaceutiques aux services selon deux modes de distribution :

La distribution globale : est la plus utilisée à l’hôpital. Les produits sont

délivrés sur la base d’un bon de commande établi au préalable au niveau de la

pharmacie et distribué aux différents services. La livraison ici s’opère avant

la prescription, les produits délivrés sont ensuite stockés et livrés au fur et à

mesure au personnel soignant qui les administre suite à une prescription médicale.

Les bons de commande sont de deux types :

Page 21: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

11

Le bon de commande mensuel qui permet au service de commander les

produits dont il a besoin pour une durée d’un mois. Le bon de commande dûment

signé par le chef de service, doit parvenir à la pharmacie la 4éme semaines

du mois en cours pour être délivré le début de la première semaine du mois

suivant, ce planning va permettre à la pharmacie de préparer à temps la livraison

et éviter les retards et les attentes de livraison. Les commandes sont analysées et

délivré par le pharmacien ou le préparateur en pharmacie. Selon les personnes

rencontrées, la détermination des quantités à livrer se fait exclusivement selon le

stock disponible, et elle ne tient compte ni du montant des commandes, ni de celui

des livraisons.

Le bon pour complément pharmaceutique ou bien pour une commande

urgente, permet au service de commander les médicaments dont il a besoin et qui

ne sont plus disponibles. La livraison se fait juste après le dépôt du bon de

commande dûment signé par le responsable du service.

La distribution nominative : consiste à délivrer les produits

pharmaceutiques à un patient et non au service, et ce sur présentation d’une

ordonnance à délivrance nominative qui porte le nom, le numéro d’admission, la

désignation de produit, la posologie, la durée de traitement, datée et signée par le

médecin traitant.

D. Circuit des médicaments au niveau du service des urgences :

Figure n° 2 : Schéma du circuit des médicaments au niveau du service des

urgences

Commande

livraison

Administration aux

patients

Prescription

Délivrance au

personnel soignant

Réception

Gestion de stock

Page 22: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

12

1. Commande – livraison :

a. Les médicaments commandés par le service des urgences en

2012 :

On note que 93,76% des médicaments de la liste des médicaments nationale

ne sont pas commandés par le service des urgences. Les commandes du service

des urgences constituent seulement 11,61% des commandes de l’hôpital.

b. La détermination des besoins du service des urgences :

La commande annuelle est élaborée par l’infirmier chef du service sur

la base de la LNME dans la limite du budget alloué au service, au fait,

l’estimation des besoins ne se base sur aucune information fiable relative à la

consommation ou à la morbidité, l’infirmier chef se contente d’une

reconduction de la commande de l’année précédente en ajoutant 10%, puis elle

est donnée au chef de service pour approbation, ce dernier se contente d’une

simple vérification puis il l’a signe. La non contribution des médecins des

urgences à l’élaboration de la commande, d’après l’infirmier chef et le médecin

chef, est due à la charge de travail au niveau du service qui ne permet pas aux

médecins d’avoir le temps pour les problèmes de gestion en général et

l’élaboration des commandes en particulier.

la commande mensuelle, et aussi élaborée par l’infirmier chef avec

parfois l’envoie à la pharmacie des commandes urgentes estimées à

environ 2 commandes urgentes par mois. La commande mensuelle se fait

sur un bon de commande préétabli, transmis par le service à la pharmacie. La

détermination des besoins ne se base sur aucune information fiable relative à la

morbidité ou à la consommation. La quantité commandée reste estimative.

La pharmacie de l’hôpital n’impose pas une limite, en quantité ou en valeur,

pour les commandes du service. L’infirmier chef se fie à son expérience et

à ses propres observations durant le mois pour apporter quelques

modifications à la commande antérieure soit en modifiant les quantités

lorsqu’il constate un changement de la demande du prescripteur soit par

l’introduction d’un produit à consommation saisonnière.

Page 23: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

13

c. Le taux de couverture des commandes :

La valeur des livraisons en 2012 est supérieure à la valeur des commandes soit

106%. En 2011 la couverture des commandes est presque 100%.

2. Réception, stockage et gestion des stocks :

Le responsable du stock du service : L’infirmier chef du service est le

seul responsable de la gestion des médicaments, en cas de son absence, la

direction désigne l’infirmier chef du CDP pour assurer son intérim. Il travaille

selon l’horaire continu, de 8h 30mn à 16h 30mn.

La réception : Les produits qui devront être livrés sont contrôlés

systématiquement par le pharmacien responsable au niveau de la pharmacie, la

réception se fait par la femme de ménage et l’agent de sécurité du service (par

manque de personnels) qui se chargent du transport des produits de la pharmacie

au service des urgences, ces produits sont accompagnés d’un bon de livraison. Au

niveau du service, un contrôle est fait par l’infirmier chef, s’il constate une

différence entre le bon de livraison et les produits réceptionnés

(exceptionnellement), la pharmacie livre les quantités manquantes. La confiance

est donc de règle entre le service des urgences et la pharmacie.

Le stockage : se fait dans un placard qui se trouve dans la salle de

déchoquage, le placard dispose de seulement deux étagères, il est exigüe et les

conditions de stockage sont insuffisantes et inacceptables, les produits sont

déposés dans des cartons sur le sol, les étagères sont insuffisantes, avec présence

d’humidité, ce qui atteint à la qualité des produits. L’accès au stock est réservé

strictement à l’infirmier chef.

Gestion des stocks : Les mouvements sont enregistrés sur un registre

mais qui n’est pas à jour, les fiches de stocks sont vide et dispersés dans le

placard. Par conséquent, le service ne comptabilise ni la consommation réelle, ni

les niveaux de stock minimum et maximum.

Page 24: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

14

3. Délivrance au personnel soignant :

Le service fonctionne avec quatre équipes (médecin généraliste +infirmier

polyvalent) qui assurent la continuité des soins selon l’horaire 12/36. Le médecin

chef, l’infirmier chef, et un infirmier polyvalent font l’horaire normal de 8h30 à

16h30 du lundi au vendredi. Les médecins des urgences font appel aux médecins

spécialistes (la majorité fait le système d’astreinte) à chaque fois qu’ils ont besoin

d’un avis spécialisé.

Chaque matin même les week-ends et les jours fériés, l’infirmier chef pose

une dotation estimative du service qu’il met dans une armoire non fermée à clef, à

partir de laquelle il alimente les chariots des soins. Au cours des jours ouvrables et

avant de quitter le service, l’infirmier chef vérifie l’armoire et l’alimente, selon les

besoins, pour approvisionner l’équipe de garde.

4. Prescription :

Il n’existe pas de schéma thérapeutique standard, et par conséquent les

médecins des urgences, généralistes ou spécialistes, sont libres de leur

prescriptions en tenant compte des conditions sociales du malade. La

prescription est verbale, chose qui retentit sur l’administration et la traçabilité des

médicaments. Les données de la prescription sont enregistrées au niveau d’un

registre par l’infirmier de garde mais vu la charge de travail (l’infirmier se charge

de l’accueil, triage, les soins, et l’enregistrement) les donnés ne sont pas

enregistrées en totalité. Nous avons noté que les médecins ne sont pas informés

sur les variations de stock, les ruptures et les nouvelles entrées dans le stock

(nouveaux produits ou produits arrivant après une rupture de stock), et qu’aucun

médecin n’avait reçu une formation sur la gestion rationnelle des médicaments.

Les visites des représentants des laboratoires pharmaceutiques étaient

continues, tous les médecins recevaient chaque jour ouvrable des visiteurs

médicaux. Ils leur transmettent des informations techniques et scientifiques

en cherchant à influencer les décisions vers la prescription de leurs propres

médicaments.

Page 25: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

15

5. L’administration des produits pharmaceutiques aux patients :

C’est à ce niveau qu’on peut apprécier la couverture des besoins en

produits pharmaceutiques. L’enquête effectuée auprès des patients admis au

niveau du service des urgences a donné les résultats suivants :

1. Taux de couverture par patient :

Tableau n°1 : Répartition des patients selon le taux de couverture des

besoins.

Couverture 100% Couverture partielle total

Nombre de patients

admis 345 144 489

pourcentage 70.55% 29.45% 100%

Sur les 489 patients admis au service des urgences, la couverture des

besoins en produits pharmaceutiques est assurée à 100% pour 345 patients admis,

soit 70,55% des patients. Pour les 144 patients, soit 29,45% des patients, ils ont

dû au moins acheter un médicament, car la disponibilité est assurée juste en

partie pour les traitements prescrits.

2. Taux de couverture par médicament :

1278 médicaments ont été prescrits à 489 patients, donc le nombre

moyen des médicaments prescrits par malade est de 2,6.

Sur les 1278 médicaments prescrits aux 489 patients admis, la

disponibilité est assurée à 100% seulement pour 1095 médicaments, soit

85,68% des médicaments prescrits. 183 des médicaments n’étaient pas

disponibles pour répondre aux besoins des patients admis au service des urgences,

soit 14,32% des médicaments prescrits.

On note d’après l’enquête que la liste des médicaments prescrits

comporte 45 produits dont 04 sont hors la LNME, soit 8.88% de la liste.

Page 26: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

16

(LIOMETACENE inj, BUPRENORPHINE inj, TROLAMINE pommade,

DROTAVERINE inj).

Le nombre des produits de la LNME prescrit est de 41 médicaments dont

28 médicaments étaient disponibles à 100%, ce qui a permis de couvrir la totalité

des besoins pour les 345 patients (soit 62.22%), alors que 13 médicaments (soit

28.88%) étaient indisponibles au moment du besoin dont 04 médicaments

(SALBUTAMOL solution, PARACETAMOL perfusion,

METHYLPREDNISOLONE inj, NICADRDIPINE inj) étaient en rupture de

stock au niveau de la pharmacie du service et de l’hôpital, 03 médicaments

(TRINITRINE spray, METRONIDAZOLE perfusion, NEFOPAM inj) étaient

disponibles au niveau de la pharmacie mais il n’étaient pas commandés par le

service des urgences. Six médicaments sont prescrits mais non commandés ni

par le service ni par la pharmacie et pourtant ils existent au niveau de la LNME

(THIOCOLCHICOSIDE inj, HYDROXO-COBALAMIN inj, ACIDE

TRANEXAMIQUE inj, BUPRENORPHINE cp, OMEPRAZOLE 40inj,

AMIODARONE inj )

Graphique n°3 : fréquence de la prescription des médicaments

Pour les 489 patients, 444 patients soit 91% ont reçus des prescriptions

dont les médicaments (qu’ils soient disponibles ou non) existent dans la LNME.

45 patients soit 9% des médicaments prescrits sont hors la LNME.

91%

9%

fréquence de prescription

prescription dans la LNME

prescription hors la LNME

Page 27: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

17

Graphique n°4 : Répartition des médicaments prescrits aux patients

admis au service des urgences en fonction des causes de l’indisponibilité

La cause principale de l’indisponibilité des médicaments au niveau du

service des urgences est la rupture de stock (soit 31%), suivi par la prescription

hors la LNME (soit 25%).

23% sont achetés par les patients et pourtant ils existent au niveau de la

LNME, mais ces médicaments ne sont pas commandés par l’hôpital.

21% des médicaments achetés par les patients sont disponibles au niveau

de la pharmacie de l’hôpital.

IV. Discussion :

A. Synthèse et interprétation des principaux résultats :

La part des produits pharmaceutiques représentait en moyenne, ces trois

dernières années, 39,85% du budget de fonctionnement de l’hôpital hors

salaire, ce qui est inférieur à la moyenne nationale (45%)(19), mais comme

même il montre l’importance du budget alloué à la pharmacie dans les dépenses

de l’hôpital

Les résultats de l’étude ont montré plusieurs dysfonctionnements dans

le processus de gestion des produits pharmaceutiques qui influencent

25%

31%21%

23%

médicaments indisponibles

médicamments hors nomenclature

rupture de stock

disponible à la pharmacie mais non commandé

Page 28: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

18

négativement la disponibilité des médicaments, en allant de la sélection jusqu’à

l’administration aux patients.

1. La sélection :

Comité des médicaments et DM (4)

Le comité des médicaments et dispositifs médicaux est formalisé et

reconnu par les différents instances médicales et administratives de l’hôpital, il est

chargé d’améliorer la disponibilité, l’accessibilité, et le bon usage des

médicaments et DM, nécessaire à la qualité des soins au niveau de l’hôpital. Le

CMDM doit être formé par les représentants des différents services médicaux, des

services de la pharmacie, du personnel paramédical et des services techniques et

administratifs, il peut s’élargir à d’autres membres suivant le sujet à traiter. Dans

notre étude on note l’absence du personnel paramédical et les autres prescripteurs

dans la composition de ce comité.

a. La sélection qualitative : (4, 8, 13, 16)

Le comité des médicaments ne fait pas de sélection qualitative, il garde la

liste nationale qui se compose de 497 médicaments, dont un grand nombre est à

usage ambulatoire, ce comité se contente de déterminer un plafond budgétaire

pour chaque service.

La sélection qualitative est faite au niveau de chaque service à partir de la

liste nationale par l’infirmier chef (dans la plupart du temps) qui n’est pas membre

de la CMDM (qui devrait l’être), sans implication de l’ensemble des prescripteurs

(qui considèrent pour la plupart que ce n’est pas de leur tache de faire la sélection

qualitative ni quantitative des médicaments). Cela explique les choix non justifiés

qui seront les causes principaux de la diminution de la couverture des besoins des

patients en médicaments.

La sélection qualitative permet à l’hôpital des gains thérapeutiques grâce

à l’amélioration de l’information et de l’utilisation des produits

pharmaceutiques, et des gains économiques et administratifs grâce à une

acquisition et une distribution plus efficace. Mais en l’absence de l’adhésion de

Page 29: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

19

tous les intervenants, surtout le corps médical, l’hôpital ne bénéficiera pas des

avantages de la sélection et il y aura toujours des dysfonctionnements qui vont

limiter la disponibilité des médicaments au niveau des services et retentir

négativement sur la qualité de prise en charge des patients. L’enquête a révélé

que la liste des médicaments prescrits aux patients admis est composée de 91%

des médicaments de la LNME et que la fréquence de prescription hors la liste est

de 9%. Seulement 6,23% des médicaments de la LNME (497 articles) qui ont été

sélectionné par le service des urgences, alors que 23% des médicaments

indisponibles au cours de l’étude existent au niveau de la LNME mais non

sélectionnés et non commandés par l’hôpital.

Sur le plan du choix qualitatif, on constate qu’il est impossible de

répondre aux besoins des patients même si le budget est assuré à 100%.

b. La sélection quantitative : (8, 9, 13)

La sélection quantitative est faite par l’infirmier chef d’une façon

estimative, il ne se base pas sur les deux méthodes scientifiques (morbidité-

traitement type, et la consommation), les quantités livrées restent la seule

information fiable disponible au niveau de la pharmacie pour déterminer la

quantité à commander.

La quantité demandée annuellement ne reflète pas la consommation réelle

des services, on peut consommer plus comme on peut consommer moins, l’étude

a montré que le taux de couverture des commande des urgences est de 106,26%

en 2012.

Ses dysfonctionnements sont dus à la non implication du personnel

médical dans l’estimation des besoins en médicaments.

L’étude a montré que 31% des patients ont acheté des médicaments a

cause de ruptures de stock qui sont due essentiellement à une mauvaise estimation

des besoins.

Le manque de communication entre les services et la pharmacie ne permet

pas la transmission des données de la prescription à la pharmacie

Page 30: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

20

hospitalière, et par conséquent l’hôpital ne peut pas corriger ses prévisions pour

mieux répondre aux besoins réels des services.

La quantification ne doit pas être considérée comme un simple calcule, car

il s’inscrit dans une séquence d’opérations interdépendantes que comporte la

gestion de l’approvisionnement en médicament. La quantification doit être

efficace, s’appuyer sur des données précises relatives à la morbidité et à

l’utilisation des médicaments.

Cette étape du circuit est déterminante de la disponibilité des

médicaments. Elle doit être faite convenablement.

2. Acquisition-réception : (21)

L’hôpital reçoit ses produits pharmaceutiques des services

d’approvisionnement de Casablanca et de Berrechid. L’absence de planning de la

livraison des commandes au niveau central perturbe la gestion des médicaments

au niveau de l’hôpital.

Le CMDM, a part de fixer le budget des médicaments, n’assure pas ses

missions et notamment la réception des médicaments qui est assurée par le

pharmacien seul.

D’après l’enquête, la liste des médicaments prescrits comporte 45

spécialités dont 03 médicaments étaient en rupture de stock, et 04 hors

nomenclature. L’hôpital peut remédier à ce manque en utilisant le budget dont

il dispose pour l’achat local des médicaments.

3. Stockage et gestion de stock : (3, 8, 20)

La pharmacie de l’hôpital Mokhtar Soussi ne répond pas aux normes

nationales, elle souffre de plusieurs dysfonctionnement relatives avec sa mission

et domaine d'action, à l'implantation, aux normes de construction,

d'installation et de sécurité, à l'organisation des locaux, aux équipements

requis, aux ressources humaines nécessaires et aux besoins en supports

d'information et d'informatisation. Tous ces dysfonctionnements vont engendrer

Page 31: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

21

des péremptions, des ruptures de stock, ou au contraire des stocks très

importants, et par conséquent une perturbation de la disponibilité des

médicaments au niveau de l’hôpital

Dans nôtre étude 31% des médicaments indisponibles sont en rupture de

stocks qui est due essentiellement à une mauvaise gestion de stock.

4. Distribution : (8, 17)

Il existe un planning de distribution qui n’est pas respecté. La pharmacie

livre les commandes aux services selon le premier arrivé et selon le stock

disponible, ceci entrave la bonne marche du travail au niveau des services

cliniques et peut être source de rupture de stock.

La pharmacie livre les produits selon deux modes de distributions : une

distribution nominative pour les produits onéreux sur la base d’une ordonnance

transmise directement à la pharmacie, et une distribution globale à travers des

dotations mensuelles qui, dans la majorité des cas, ne tiennent pas en compte la

commande annuelle et se base sur la disponibilité du médicament en stock.

Parfois elles se transforment en commandes hebdomadaire voir journalières qui

augmentent la charge de travail d’un personnel déjà en effectif insuffisant et qui

souffre d’une surcharge de travail. Cette organisation et ces modes de distribution

ne permettent pas de répartir les produits en fonction des besoins réels de chaque

service.

A l’exception des produits onéreux, la commande globale n’exprime pas

les besoins réels des services. C’est à ce niveau que l’écart se creuse pour

couvrir la disponibilité des produits pharmaceutiques.

5. La commande au niveau du service des urgences :

Les commandes du service des urgences ne se basent ni sur les données

de la prescription ni sur les données de la consommation réelle du service, elles

sont reconduites par l’infirmier chef de façon aléatoire, en se basant sur les

doubles des bons de commandes antérieures, constituant la seule information

Page 32: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

22

disponible ce qui entraine des surstocks, des commandes urgentes, les ruptures de

stock, et des prêts urgents auprès des autres services.

Les commandes du service des urgences ne reflètent pas les besoins réels

des prescripteurs, ce qui explique que 29,45% des patients admis aux urgences

n’ont pas été couverts.

6. Gestion de stock au niveau du service des urgences : (3, 8, 20)

Le lieu de stockage des médicaments est un simple placard au niveau de la

salle de déchoquage, ce qui ne répond pas aux normes. La gestion de stock n’est

pas faite d’une façon scientifique, pas d’enregistrement des mouvements des

produits pharmaceutiques sur un registre, les fiches de stock non remplis, et par

conséquence, les niveaux de stock (stock minimum et maximum) ne sont pas

déterminés ce qui est à l’origine des ruptures et des surstocks à l’origine de perte

en péremption. Cette absence d’information fiable sur le stock entraine une

difficulté de couvrir les besoins des patients.

7. La prescription : (1, 10, 11)

Les habitudes de prescription s’écartent souvent de nos standards thérapeutiques

et occasionnent un gaspillage non négligeable. Les raisons en sont la faible

qualification des prescripteurs souvent formés rapidement pour pallier au manque

de personnel, l’absence de standardisation des attitudes thérapeutiques qui

pourraient compenser ce manque de qualification, et en fin la pression des patients

eux même, qui, peu informés, attribuent à la forme de traitement des significations

pas toujours rationnelles et sont satisfaits que lorsqu’ils reçoivent ce qu’ils

désirent.

8. La délivrance au personnel soignant :

La délivrance des médicaments se fait chaque jour par l’infirmier chef qui

alimente une armoire d’une façon estimative, puis à partir de cette dotation chaque

infirmier alimente son chariot. Cette méthode n’assure pas la traçabilité des

produits, et entraine des pertes énormes en médicaments, et par conséquent une

inadéquation entre la commande et le besoin réel du service.

Page 33: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

23

9. L’administration :

Les résultats de l’étude concrétisent en chiffre et d’une façon claire les

dysfonctionnements relevés par l’analyse qualitative.

La prescription de 23% des médicaments indisponibles et qui existent au

niveau de la LNME mais ne sont pas sélectionnés reflète les dysfonctionnements

au cours de la sélection.

La prescription de 25% des médicaments indisponibles hors la LNME

reflète la non implication du personnel médical dans la sélection et dans la gestion

des médicaments.

31% des médicaments indisponibles sont en rupture de stock, et 21% des

médicaments indisponibles au niveau du service mais disponible au niveau de la

pharmacie reflète la mauvaise gestion des médicaments au niveau de l’hôpital et

au niveau du service des urgences.

Tous ces dysfonctionnements relevés au cours de nôtre étude expliquent

les 29,45% des patients non couverts et qui ont été obligés d’acheter leurs

médicaments.

B. Limite de l’étude :

La durée de l’enquête et la période durant laquelle elle a été réalisée,

limitent les résultats relatifs aux taux de couverture des besoins et à la

disponibilité des médicaments. Le circuit des médicaments ne peut pas reproduire

toujours les mêmes résultats même si on y injecte toujours les mêmes ressources

et par conséquent, les taux de couverture calculés qui ont permis de déterminer la

disponibilité assurée par le système d’approvisionnement, auraient pu être

meilleurs ou pires si l’étude a été faite à un autre moment ou sur une durée

beaucoup plus longue. L’enquête qui a permis de déterminer les taux de

couverture des besoins est à considérer donc, comme une enquête ponctuelle

L’étude étant faite au niveau d’un seul hôpital (étude de cas), la

généralisation de ses résultats à d’autres hôpitaux est tributaire de leur similitude

Page 34: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

24

avec le cas étudié (volume des ressources, gamme des produits utilisés, gamme

des soins offerts...) Toutefois, en terme de circuit, les points à améliorer sont

pratiquement les mêmes dans tous les hôpitaux publics et à ce titre il est possible

de généraliser sans trop de risques, les résultats de cette étude qui concernent le

circuit des médicaments.

V. Recommandations :

Au terme de nôtre étude, et en concertation avec le personnel du service

des urgences et de la pharmacie, nous nous proposons les suggestions suivantes

pour améliorer la disponibilité des médicaments au niveau de l’hôpital et au

niveau du service des urgences, dans l’objectif est d’améliorer la couverture des

patients.

A. Comité des médicaments et DM :

Opérationnaliser le comité des médicaments et des dispositifs médicaux

selon la circulaire n°26570/SG/00 du 25 NOV 2008 stipulant la création, les

missions, la composition du COMEDIM

B. La pharmacie hospitalière :

- Elaborer un plan de communication de la pharmacie

- Construire une pharmacie qui répond aux normes

- Mettre à niveau et aux normes les locaux actuels de la pharmacie en cas

d’impossibilité de la construction d’une nouvelle pharmacie

- Renforcer l’équipe de la pharmacie par l’affectation du personnel

(préparateurs en pharmacie, les agents de manutention)

- Sensibiliser et impliquer l’ensemble des prescripteurs pour la sélection

des produits pharmaceutique.

- Mettre à la disposition de l’ensemble des prescripteurs la liste des

médicaments et disponible à la pharmacie hospitalière dans un format

facile à consulter, et afficher la liste actualisée dans tous les services.

- Améliorer les procédures de réception des livraisons en impliquant le

CMDM

Page 35: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

25

- Améliorer le stockage des médicaments, par le réaménagement des locaux,

l’élaboration des procédures de stockage, et faire des inventaires

systématiques (une fois par semestre pour l’ensemble du stock et une fois

par trimestre pour les vitaux).

- Élaborer en concertation avec les services cliniques un planning de

livraison des médicaments.

- Élargir l’utilisation des ordonnances nominatives aux prescriptions des

antibiotiques et les médicaments des ALD, en plus des médicaments

onéreux tout en veillant à leur analyse par le pharmacien.

- Faire des supervisions pour vérifier régulièrement le degré de

prescription des médicaments disponibles à l’hôpital.

- Mettre en place un système d’information fiable par : un réseau intranet

entre le service de la pharmacie et les services cliniques, installer un

logiciel adapté pour la gestion des produits pharmaceutiques, établir un

modèle standard des supports de gestion manuels.

- Élaboration des protocoles thérapeutiques en concertation avec

l’ensemble des prescripteurs.

- La prescription doit être orientée vers les médicaments disponibles au

niveau de la pharmacie hospitalière.

- Assurer une formation continue en gestion des produits pharmaceutiques

pour le personnel soignant

C. Le service des urgences :

- Aménager et équiper en étagères la pharmacie du service pour répondre

aux conditions de stockage des médicaments.

- Accompagner l’infirmier chef dans la gestion des médicaments au niveau

du service, et le sensibiliser à enregistré les mouvements de stock

- Impliquer les médecins du service dans la sélection et la prescription, et

les tenir au courant de l’état du stock

- Sensibiliser les infirmiers à enregistrer tous médicament administrés aux

patients pour assurer la traçabilité, et avoir une information sur la

consommation.

Page 36: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

26

VI. Conclusion :

Cette étude a permis de décrire le processus de gestion des médicaments

tel qu’il se déroule actuellement, aussi bien au niveau du service des urgences

qu’au niveau de l’hôpital. L’analyse de ce processus a permis d’identifier un

certain nombre d’éléments qui peuvent être améliorés pour assurer une meilleure

couverture des patients et d’éviter leur contribution dans l’achat des

médicaments.

L’étude a montré que la non couverture de 29,45% des patients admis au

service des urgences n’est pas due au financement, certes le budget des

médicaments au niveau de l’hôpital est au dessous de la moyenne nationale

(40%), ni à la politique pharmaceutique nationale, mais elle est due aux

dysfonctionnements qui touchent le système d’information, qu’est presque

absent, et le processus d’approvisionnement des médicaments dans tous ces

étapes depuis la sélection jusqu'à l’utilisation.

La couverture des patients en médicaments au niveau de l’hôpital

Mokhtar Soussi en général et le service des urgences en particulier peut être

améliorée localement si le gestionnaire arrive à sensibiliser et impliquer

d’avantage les différents intervenants, surtout le personnel médical, dans la

gestion des médicaments.

Page 37: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

27

x. Bibliographie :

1. Approvisionnement en médicaments Belgique AEDE1990

2. Amélioration de la prescription aux patients hospitalisées des médicaments

et dispositifs médicaux disponibles dans les hôpitaux, circulaire n° 146

DHSA/00 2011

3. Cadre normatif des pharmacies hospitalières, circulaire ministérielle n 25

DHSA 2009

4. Comité des médicaments et dispositifs médicaux, circulaire ministérielle

26570, SG,00 2008

5. Comment élaborer et mettre en œuvre une politique pharmaceutique

national – Deuxième édition – OMS ; Mai 2002

6. Comment estimer les besoins en médicaments Manuel pratique. OMS ;

1989

7. Compte Nationaux de la Santé, Ministère de la Santé ;2010

8. Guide méthodologique pour la gestion de la pharmacie hospitalière,

DHSA, MAI 2002

9. Guide d’analyse économique du circuit du médicament, OMS 2001

10. La prescription des médicaments dans les centres médicaux publics de

soins de santé primaires au Gabon. Cahiers Santé vol. 15, n° 4,

11. Le bon usage des médicaments Helali 2006

12. Les bonnes pratiques de la pharmacie hospitalière. Ministère Délégué à la

Santé en France ; Juin 2001

13. Comment estimer les besoins en médicaments- manuel pratique OMS

1991 P.158

14. Comment garantir l’approvisionnement en médicaments, et vaccins dans

les pays en développements, Disease Control Priorities Project 2008

15. Diagnostic organisationnel, Etude de satisfaction de l’hôpital Mokhtar

Soussi Taroudannt 2012-2013

16. La sélection des médicaments essentiels. Perspectives politique de l’OMS

sur les médicaments. juin 2002 OMS Geneve

17. Obligation de l’ordonnance médicale pour dispensation des médicaments

onéreux, circulaire n° 92 DHSA/ 00 2008

Page 38: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

28

18. Plan d’action 2008-2012

19. Politique pharmaceutique nationale, cours de Dr Achehboune INAS 2012

20. Principes directeurs applicables au stockage des médicaments essentiels et

autres produits de santé. OMS ; Décembre 2003

21. Rapport de la commission (approvisionnement des secteurs publics en

médicaments et consommable médicaux) février 2008

22. RIH 2010

Page 39: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

29

ANNEXES

Annexe 1 :

Revue de la littérature :

La gestion des médicaments est définie comme étant l’ensemble des

ressources, moyens et actions qui sont déployés en vue d’assurer la disponibilité

et l’accessibilité aux médicaments et d’assurer une couverture des besoins des

patients (6-8-9-12).

La gestion des médicaments repose sur trois systèmes inter-reliés qui sont

le système d’approvisionnement en médicaments, le système du financement et le

système d’informations (de l’offre et de la demande) (9). Le système

d’approvisionnement est le système principal et le plus important, les systèmes du

financement et des informations doivent être organisés pour que ce système

principal soit performant.

A. Le système d’approvisionnement en médicaments :

Le système d’approvisionnement en médicaments au niveau des

établissements de santé est un circuit qu’est composé d’une série d’étapes

successives, réalisées par des professionnels différents : la prescription est un acte

médical, la dispensation est un acte pharmaceutique, l’administration est un acte

infirmier (9).

En outre, ce circuit est interfacé avec le système d’information hospitalier

et logistique. Chaque étape de ce circuit joue un rôle important dans la

disponibilité des médicaments, il est également source d’erreurs potentielle qui

peuvent retentir sur la sécurité du patient.

Page 40: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

30

1. Sélection :

La sélection consiste à choisir à partir d’une offre très abondante les

médicaments à acquérir et à distribuer. La sélection proprement dite désigne

l’établissement de listes restrictives pour les deux étapes de l’acquisition et de la

distribution, elle peut être effectuée par l’Etat dans le cadre de la politique

pharmaceutique nationale ou par les organismes d’acquisition et de distribution.

Le type de sélection à opérer est donc fonction des politiques d’acquisition et de

distribution que l’on veut mener, et l’objectif de la sélection est de se concentrer

donc sur ces médicaments prioritaires (1-6-8-9). De nombreux pays utilisent un

système de classification (connu sous le nom de «classification VEN ») pour

établir des priorités pour la sélection, l’acquisition et l’utilisation de médicaments

en fonction de leur incidence sur la santé. La classification VEN, range les

médicaments en trois catégories (8-9):

V : médicaments vitaux;

E : médicaments essentiels;

N : médicaments non-essentiels

La sélection soigneuse d’une gamme limitée de médicaments essentiels

améliore la qualité des soins, la gestion des médicaments, la disponibilité des

médicaments, le rapport coût/efficacité, et l’accessibilité aux médicaments, se sont

les raisons pour lesquelles, suite à Alma Ata qui a définit la politique des soins de

santé primaires fin des années 70, l'OMS a adopté le concept de médicaments

essentielles qui sont, selon OMS, ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de

la population en matière de soins de santé, ils doivent être disponible à tout

moment, en quantité suffisante, sous la forme pharmaceutique appropriée, et un

prix accessible pour les individus et la communauté. Et il a mis au point en 1977

une liste de + 400 médicaments considérés comme essentiels pour répondre aux

besoins d'un pays. Cette liste est revue régulièrement (17éme liste en 2011), et

depuis près d'une centaine de pays ont alors créé leur propre liste de médicaments

essentiels sur la base de la liste OMS, en tenant compte des pathologies courantes

sur leur territoire et aussi de leur production locale et traditionnelle (1-6-8-9), et

parmi ses pays le Maroc qui depuis 2001 dispose d’une liste nationale des

Page 41: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

31

médicaments et des dispositifs médicaux essentiels (562 articles en 2010) (vitaux,

onéreux).

Il existe deux méthodes de l’estimation des besoins en quantité à partir de

la liste des médicaments essentiels, et aucune n’est parvenue à faire l’unanimité

(1-6-8-9) :

- La méthode basée sur la consommation.

- La méthode basée sur la morbidité et le protocole thérapeutique type.

Méthode basée sur la morbidité et le traitement type: elle consiste à

déterminer le nombre et le profil des fournisseurs de soins (ou établissement de

soins) et les types de morbidité pris en charge, évaluer les quantités des

médicaments nécessaires à partir du nombre de services et de schémas

thérapeutiques standards(les schémas types de traitement) Cette méthode est plus

réaliste, elle reflète les besoins de la population utilisatrice des services. Pour

déterminer la quantité totale de médicaments nécessaires pour traiter chaque

problème de santé, il faut multiplier la quantité de médicaments administrée pour

le traitement type du problème considéré par le nombre d'épisodes de traitement.

On refait ce calcul pour chaque problème de santé et les médicaments employés

pour le traiter. Lorsqu'un médicament sert pour plusieurs problèmes de santé, on

additionne les totaux respectifs pour obtenir la quantité totale nécessaire(16), elle

nécessite :

◦ Liste des pathologies traitées par service (CIM)

◦ Nombre de cas par pathologie par année

◦ Schémas types de traitement pour chaque pathologie (consensus)

Formule de calcul :

Quantité totale

nécessaire pour traiter

une pathologie

= Quantité de médicaments

pour un traitement type x

Nombre d’épisodes de

traitement de la pathologie

Méthode basée sur la consommation : elle consiste à réunir les données

sur l’utilisation antérieure des médicaments à partir des cahiers des commandes.

Cette méthode et la plus pratique, mais suppose une absence de rupture de stock.

Page 42: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

32

Formule de calcul :

Consommation

Mensuelle =

Stock

Initial +

Produits

reçus -

Stock

final

C’est une méthode qui n’a pas besoin de données détaillées sur la

morbidité ni sur les schémas types de traitement, son calcul est simple, et permet

de repérer les problèmes de gestion du stock. Elle nécessite des données de

consommation précises et fiables, une absence de ruptures de stocks, pertes et

gaspillages, des commandes de services toujours honorées, des mécanismes de

rationalisation des prescriptions et de l’utilisation respectés et surtout un système

d’approvisionnement bien organisé (correction rapide des erreurs)

Dans la pratique, il est préférable d’utiliser les deux méthodes à la fois.

On procède en premier temps à des estimations à l'aide de la méthode fondée sur

la morbidité pour établir une base de départ et ensuite on utilise la méthode de la

consommation.

Au Maroc, les hôpitaux SEGMA sont responsables de la sélection des

médicaments à commander qui se fait sur la base de la nomenclature nationale,

élaborée par la DHSA en collaboration avec la DA, la DMP et avec la

participation de prescripteurs de différentes spécialités, de gestionnaires et de

pharmaciens, révisée chaque deux ans et envoyée par la division de

l’approvisionnement.

Au niveau des CHU la sélection des médicaments se fait sur la base d’une

nomenclature préétablie. La quantification des besoins se fait selon les données de

consommations moyennes des années antérieures et non pas sur les besoins réels

de prise en charge des malades pour raison de non disponibilité d’informations

suffisantes sur la morbidité et insuffisance ou non standardisation des protocoles

thérapeutiques pouvant aider dans l’expression des besoins(8-21).

Consommation Mensuelle

Moyenne (CMM)

=

Consommation de N mois

-----------------------------------

N mois

Page 43: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

33

2. Acquisition :

L’acquisition est l’achat aux fabricants des médicaments sélectionnés.

Dans certains pays, l’acquisition inclut également des dons. Les acheteurs sont les

grossistes, les centrales d’achats ou les unités de distribution. (16)

Les stratégies d’acquisition des médicaments doivent tenir compte des

incertitudes sur la qualité des médicaments qui seront livrés, sur les délais de

livraison et sur le prix à payer. Ces incertitudes sont dues en grande partie aux

comportements stratégiques des fournisseurs. Les différentes procédures d’achat

existantes (adjudication, appel d’offres, gré à gré et achats directs) sont définies de

façon juridique. Elles cherchent à préserver les intérêts de l’organisme acheteur

face aux fournisseurs et face à ses agents chargés de l’achat. De nombreuses

stratégies d’achat sont théoriquement possibles : la confiance aveugle, la défiance

systématique et la coopération. (9)

La stratégie de confiance aveugle :

On peut appeler stratégie de confiance aveugle celle qui est suivie par la

procédure d’achat sur catalogue, sur facture « achats directs ». L’acquéreur fait

confiance à un producteur soit parce que le producteur a le monopole du produit,

soit parce qu’il ne peut lui-même contrôler ni la qualité, ni le niveau des prix, soit

parce que les tests antérieurs ont donné satisfaction, soit encore parce que le

producteur a une bonne réputation. A la limite, il n’y a pas de choix des

fournisseurs : est retenu le plus proche, le plus simple, celui habituel, sans

s’interroger sur ce choix. Les relations entre fournisseurs et acheteurs sont très

stables. L’avantage de cette stratégie est sa souplesse, sa rapidité et des coûts de

transaction très faibles. L’inconvénient est que les fournisseurs peuvent abuser de

cette situation où l’acheteur est passif par rapport au marché qu’il ne cherche pas à

connaître pour mieux l’utiliser.

La stratégie de défiance systématique :

Une stratégie de défiance systématique peut être suivie lors des

adjudications et peut l’être lors des appels d’offres et des marchés de gré à gré.

Dans cette stratégie, l’acquéreur ne fait aucune confiance aux producteurs et ne

restreint son choix à aucun fournisseur potentiel. Chaque achat est fait strictement

en fonction de la meilleure possibilité du moment, en prix et en qualité. Il n’est

Page 44: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

34

pas tenu compte du passé et il n’y a pas d’anticipation du futur. Les producteurs

nationaux ne sont pas privilégiés. Il n’est pas tenu compte de la réputation du

fournisseur : seules comptent les conditions de transaction offertes. Il en résulte

que les relations économiques sont très instables et changent au gré des

opportunités. Cette stratégie comporte un inconvénient majeur, c’est les coûts de

transaction qui sont très élevés, car Ils proviennent de la recherche permanente du

fournisseur au meilleur prix et de la vérification permanente et très approfondie de

la qualité des médicaments, ces activités entraînent aussi une grande charge de

travail pour le lancement et le dépouillement des adjudications et appels d’offres.

Une stratégie de coopération :

Une stratégie de coopération est suivie lors des appels d’offres et des

marchés de gré à gré lorsqu’on recherche des transactions à des prix intéressants

sur une période de plusieurs années. L’acquéreur fait une confiance limitée aux

producteurs et vérifie qu’ils n’en abusent pas. L’existence de la confiance suppose

une certaine stabilité dans les relations entre acheteurs et vendeurs : la liste des

fournisseurs admis est restreinte à ceux favorablement connus.

L’acquisition est l’achat aux fabricants des médicaments sélectionnés,

l’objectif est d’acquérir les médicaments nécessaires et au moindre coût. Les

méthodes et les stratégie d’achat, lorsqu’il sont bien choisis, permettent de faire

des économies d’échelle (regroupement des achats), d’assurer un

approvisionnement régulier (système décentralisé) et d’acquérir les médicaments

au meilleur prix du marché (appel à la concurrence) (9).

Au Maroc, dans le cadre de l’expérience de la centralisation de

l’approvisionnement en médicaments, l’acquisition est assurée au niveau central

par la division de l’approvisionnement(8). Les achats sont programmés en

fonction des commandes des différentes délégations et hôpitaux SEGMA, ainsi

que les médicaments des programmes. Ce pendant les quatre CHU

s’approvisionnent séparément. Les hôpitaux peuvent acheter localement les

médicaments (21) dans un plafond de 400 000,00 DH, ce budget et initialement

réservé à l’achat des médicaments d’urgence et ceux qui ne figurent pas sur la

nomenclature envoyée par la division de l’approvisionnement. La division de

Page 45: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

35

l’approvisionnement achète les médicaments auprès des fournisseurs nationaux,

exception faite pour l’achat de vaccins à l’UNICEF. Le stockage et la livraison

sont assurés au niveau du service de gestion des produits pharmaceutiques

(Berchid) pour les médicaments et des dispositifs médicaux. L’insuline, vaccins

et les produits de la planification familiale sont stockés à Casablanca (dépôt de

beau séjour) (21).

3. Distribution :

La distribution consiste à acheminer les médicaments depuis les

organismes d’acquisition jusqu’aux consommateurs. Elle englobe toutes les

activités qui consistent à recevoir les médicaments des fournisseurs, les stocker

puis les livrer dans les délais prévus et dans les bonnes conditions aux différents

points du système de santé où il doivent être utilisés. Elle dépend du degré de

centralisation, du nombre de niveaux et de couverture géographique (9). Les

objectifs de la distribution sont de permettre aux malades qui en ont besoin

d’avoir accès aux médicaments : accès géographique, accès physique (absence de

rupture de stock) et accès économique (le prix des médicaments pour les

consommateurs est fonction du coût d’acquisition des médicaments, du coût de la

distribution et du système de financement de la consommation) (8-21).

La distribution est conditionnée par plusieurs facteurs qui peuvent retentir

sur la disponibilité des médicaments au niveau des structures de soins comme le

manque d’information pour le suivi de stock, la pénurie d’entrepôts et de

véhicules de transport, les mauvaises routes, la chaine de froid, l’existence ou non

de lieux de stockage sécurisés au niveau des hôpitaux. Il n’est pas simple

d’adapter un système de distribution aux caractéristiques du système de santé, à la

configuration géographique du pays, aux revenus et aux comportements des

différentes catégories de population, au statut public ou privé des circuits de

distribution. Dans chaque pays, il faut probablement plusieurs systèmes de

distribution qui puissent s’adapter à des situations variées : situations d’urgence;

programmes de rénovation de la distribution; simples améliorations des systèmes

de distribution(8).

Page 46: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

36

4. Utilisation :

La faible capacité de gestion, en particulier en périphérie, occasionne des

pertes qui diminuent encore les quantités de médicaments disponibles pour la

population(1)

L’utilisation rationnelle des médicaments est définie comme la

prescription du médicament le mieux adapté, tenant compte de sa disponibilité à

un prix raisonnable, sa distribution dans des conditions adaptées et son utilisation

par le patient selon les doses prescrites et au moment adéquats.

L’usage rationnel des médicaments c’est : « Prescrire le produit le plus

approprié, obtenu à temps et moyennant un prix abordable pour tous, délivré

correctement et administré selon la posologie appropriée et pendant un laps de

temps approprié. » (OMS, 1985)

La rationalisation de l’utilisation des médicaments constitue un grand défi

à relever aussi bien pour les pays développés que pour les pays en voie de

développement dans la mesure où le mauvais usage des médicaments a un impact

financier sur le patient, l’industrie pharmaceutique et sur le système de protection

sociale (11).

L’utilisation des médicaments est un processus qui comprend la

prescription, dispensation, et l’administration.

a. Prescription :

Le processus de prescription est très mal connu, car il est très complexe et

peu étudié (10). Normalement il doit se dérouler selon quatre étapes : un

diagnostic le plus précis possible ; identification de toutes les solutions possibles ;

choix de la meilleure solution ; exécution de cette décision. Or ce modèle idéal est

rarement utilisé parce que les décisions se font presque toujours en situation

d’information incomplète.

Les incertitudes qui affectent la prescription sont, par exemple, les

suivantes :

Page 47: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

37

- le diagnostic est incertain; probabilité de différents diagnostics ou

diagnostic réel inconnu;

- le traitement doit commencer rapidement avant que le diagnostic précis ne

soit établi;

- l’essai d’un traitement aide à préciser le diagnostic en éliminant des

hypothèses;

- les traitements possibles ne sont pas tous connus du prescripteur ou pas

connus très précisément;

- le prescripteur ne peut pas trouver la meilleure prescription, parmi celles

qu’il connaît, pour atteindre les différents objectifs du traitement;

- le prescripteur ne sait pas quel sera le comportement du patient face au

traitement prescrit

Ces limites à la décision rationnelle ont été interprétées par Simon (9) de la

façon suivante : les décisions suivent moins une rationalité substantielle de

recherche d’un optimum qu’une rationalité procédurale de recherche d’une

solution satisfaisante. Selon la rationalité procédurale, les processus de décision

sont des processus relativement empiriques qui font appel à l’expérience et à la

connaissance apprise sur le cas, ce qui fait que les prescriptions sont souvent très

éloignées des acquis de la science, même si l’on tient compte des conditions

particulières.

Dans nôtre contexte, les habitudes de prescription s'écartent souvent des

standards thérapeutiques et occasionnent parfois un gaspillage de médicaments

non négligeable. Les raisons en sont la faible qualification des prescripteurs en

matière de pharmacologie clinique, l'absence de standardisation des attitudes

thérapeutiques qui pourraient compenser ce manque de qualification, le manque

de la formation continue et la supervision, le manque d’information et de

communication, l’activité promotionnelle des visiteurs médicaux des firmes

pharmaceutiques, et enfin la pression des patients eux-mêmes, qui, peu informés,

attribuent à la forme du traitement des significations pas toujours rationnelles et

ne sont satisfaits que lorsqu'ils reçoivent ce qu'ils désirent.

Page 48: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

38

Méthodes pour rationaliser les prescriptions (8-13) :

Les règles coercitives : comprennent les listes limitées de médicaments, le

nombre maximal de médicaments autorisés par prescription, la durée limitée de

validité des prescriptions, le nombre restreint de médicaments qui peuvent être

prescrits sans contrôle en fonction de la compétence des prescripteurs. Au Maroc

le RIH interdit aux médecins hospitaliers de délivrer des ordonnances prescrivant

aux patients l’achat de médicaments ou de dispositifs médicaux vitaux

disponibles à l’hôpital, de spécialités pharmaceutiques dont les génériques sont

disponibles à l’hôpital (article 64).

Ces méthodes obligent les prescripteurs à des comportements rationnels

mais sont souvent difficiles à appliquer lorsqu’un grand nombre de prescripteurs

ne sont pas a priori convaincus de leur pertinence.

L’information : une information rigoureuse, sincère et régulière des

prescripteurs est une condition importante pour améliorer la rationalité des

prescriptions. De nombreux pays ont cherché à mieux informer les prescripteurs

au moyen de bulletins d’information, de formulaires thérapeutiques, de listes de

médicaments essentiels, de guides thérapeutiques, etc.

formation individualisée : Les méthodes les plus efficaces sont celles qui

forment les prescripteurs à la résolution des problèmes thérapeutiques qu’ils

rencontrent Il s’agit de la formation individualisée de médecins sélectionnés, en

utilisant des programmes sur des problèmes bien ciblés et comportant des

interventions multiples.

b. Délivrance et dispensation :

Il existe plusieurs types de délivrance :

Délivrance globale : est la plus utilisée à l’hôpital, les médicaments sont

délivrés sur la base d’une commande mensuelle ou hebdomadaire (sans

transmission d’ordonnance), cette méthode engendre une utilisation irrationnelle

des médicaments, et ne garantisse ni la qualité de soins ni la sécurité des patients.

Page 49: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

39

Délivrance globalisée : les prescriptions réalisées sont adressées à la

pharmacie qui globalise les ordonnances reçus et les distribues aux services, cette

méthode améliore la sécurité du patient.

Dispensation nominative et individuelle : ce type de distribution est une

véritable démarche de qualité, il représente le circuit le plus sûr pour le patient.

Dispensation journalière individuelle nominative : est vraisemblablement

la dispensation qui apporte la plus grande garantie pour la sécurité du malade.

c. Administration :

C’est la dernière étape du circuit du médicament, succède obligatoirement

aux étapes de prescription et dispensation. C’est à cette phase que tous les risques

potentiels générés dans les étapes de prescription et de dispensation peuvent se

concrétiser par des erreurs médicamenteuses avérées. De plus, cette phase est elle-

même génératrice de risques, ces risques sont liés notamment à la confusion entre

patients et entre médicaments et aux erreurs de dose. Le processus

d’administration du médicament repose sur un enchaînement d’étapes. Il est le

plus souvent assuré par des infirmiers différents au cours de la prise en charge

thérapeutique d’un même patient(11).

La prescription médicale peut se présenter sous deux formes écrite et

verbale, l’administration sur prescription médicale verbale majore le risque

d’incompréhension, d’oublie et d’erreurs, et elle ne doit être acceptée

qu’exceptionnellement devant une situation d’urgence

B. Système de financement :

Le circuit du financement est plus complexe à décrire et à analyser que le

circuit des médicaments. Le paiement peut avoir lieu à différentes étapes du

circuit du médicament; les stades intermédiaires (distribution, dispensation)

peuvent être rémunérés de différentes façons; et le paiement peut être fait par

différents agents (le patient, la communauté, les assurances maladie ou l’Etat).

Page 50: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

40

Les dépenses en médicaments doivent être examinées de façon attentive,

car elles représentent, dans tous les pays, un aspect critique des politiques de

santé. La moitié de la population mondiale n’a pas accès régulièrement aux

médicaments absolument indispensables et cette proportion est estimée à plus de

60% dans les pays en développement. Le financement de la santé est un

mécanisme par lequel les ménages payent leur accès aux soins pour une série

donnée de services. Dans de nombreux pays à revenu élevé, plus de 70 % des

produits pharmaceutiques sont financés par l’État et l’existence de systèmes

d’assurance maladie (AM) qui permettent d’assurer un meilleur accès financier et

équitable (1-8). Mais dans les pays à revenu faible ou moyen, les dépenses

publiques ne couvrent pas les besoins pharmaceutiques de base de la majorité de

la population, il n’existe pas de mécanisme de partage du risque de santé, et 50 à

90 % des médicaments sont payés par les patients eux-mêmes. La couverture

moyenne en assurance maladie est de 35 % en Amérique latine, 10 % en Asie et 8

% en Afrique (8). Les paiements directs constituent donc le principal mécanisme

de financement des médicaments mêmes essentiels (5). Pourtant ces paiements

directs sont un déterminant des « dépenses catastrophiques » des ménages, et la

survenue de maladies devient une source d’appauvrissement supplémentaire des

ménages déjà démunis(8). Plus d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès

aux médicaments à cause de ces paiements directs. Au Maroc par exemple, plus

de 57.4% de la dépense globale de santé (30.6 milliards de dirhams) a été financé

par le paiement direct des ménages, et plus de 33.6% de cette dépense est

consacré à l’achat des médicaments et biens médicaux dont 50% des paiements

sont effectués par les ménages(6). La majorité des ménages (plus de 50 %) vivent

en milieu rural, Malheureusement, ces ménages sont les principales sources de

financement des médicaments essentiels à travers les mécanismes de paiements

directs. En 2007, des études réalisées par l’OMS, la banque mondiale, les

ministères des Finances et de la Santé de plusieurs pays d’Afrique (Mali, Burkina

fasso ….) avaient confirmé que les barrières financières constituent le principal

handicap à l’accès aux médicaments essentiels pour les ménages en Afrique. Elles

ont montré en effet que les mécanismes de paiements directs des médicaments

essentiels entraînent des dépenses catastrophiques et un appauvrissement

supplémentaire des ménages surtout en milieu rural.

Page 51: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

41

C. Politique pharmaceutique :

La mise à la disposition de la population de médicaments sûrs, efficaces,

de bonne qualité et au moindre coût est un défi majeur pour les politiques

pharmaceutiques de tous les pays du monde, ces politiques souffrent dans la

pluparts des pays par la mauvaise coordination des politiques et des stratégies, le

manque d’efficacité des systèmes d’achat, l’inégalité de la répartition, les

insuffisances de l’assurance de la qualité, les prix prohibitifs et la mauvaise

utilisation des médicaments(4). Pour palier à ses problèmes, quelque soit le

contexte économique général du pays, les PPN ont adopté le concept de

médicaments essentiels, qui constitue une bonne solution parmi d’autres qui

permettent la rationalisation économique du secteur de santé, et qui porte

d’importantes améliorations à l’intérieur du système pharmaceutique. Plus de 70

pays ont maintenant des politiques nationales de médicaments fondées sur le

concept des médicaments essentiels ; dans le cadre de leur politique nationale de

santé, chacun de ces pays a une liste de médicaments essentiels.

Au Maroc, l’Objectif des stratégies de santé 2008-2012 et 2013-2016, est

d’avoir une PPN formalisée, cohérente, adaptée aux défis du moment (AMO,

RAMED, Régionalisation,…). Le Maroc vise à travers ça PPN avoir une

réglementation pharmaceutique rigoureuse, une industrie très développée avec une

technologie de pointe, des médicaments de qualité répondant aux normes

internationales, un réseau de distribution très ramifié et un système

d’approvisionnement bien maîtrisé, et une utilisation rationnelle, dans un but

ultime d’assurer une couverture la plus vaste possible de la population en

médicaments et autres produits de santé de qualité.

Les éléments de la PPN au Maroc :

La sélection des médicaments essentiels: le Maroc dispose d’une liste

nationale des médicaments et des dispositifs médicaux essentiels (vitaux,

onéreux), cette liste est révisée chaque deux ans, et contient en 2010 ; plus de 350

médicaments dont 127 sont vitaux, et 212 DM dont 105 vitaux.

Page 52: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

42

Accessibilité économique : par l'adoption d'un système moderne et

transparent de fixation des prix des médicaments. Les actions envisagées pour

l’atteinte de cet objectif sont la mise en place d’une nouvelle procédure de fixation

des prix (Action 66), Réexamen du niveau des marges de toute la chaîne de

distribution des médicaments innovants chers (Action 67). Et la mise en œuvre

des recommandations de la commission sur les médicaments en encourageant la

prescription des génériques et informant les consommateurs sur l’usage de ces

médicaments (Action 68).

Financement : 57,4% de la dépense globale de santé (30,6 milliards DH en

2006) a été financé par le paiement direct des ménages. (CNS 2006), En 2005, le

Passage d'un financement par les patients à une prise en charge plus solidaire avec

la mise en place de la couverture médicale de base (CMB) = AMO et (INAYA)

puis RAMED, qui a amélioré le taux de couverture de la population ( avoisinant

les 34 % en 2010 contre 16% en 2001), l’adoption d’une Liste des médicaments et

dispositifs médicaux remboursables (3065), l’encouragement du recours aux

médicaments génériques par le remboursement sur la base du générique (CNOPS

Mai 2011)

Système d’approvisionnement : pour le secteur privé l’approvisionnement

en médicaments se fais par les grossistes et les répartiteurs qui couvrent toutes les

régions du Royaume et assurent une distribution pluriquotidienne efficace aux

différentes pharmacies d’officines

Pour le secteur public : Le ministère a adopté depuis 2001 une politique de

l’économie d’échelle « Groupement des achats = centralisation ». L’achat est

assuré par la Division de l’Approvisionnement (exception des CHU) par des

appels d’Offres Nationaux, le stockage se fait au niveau deux sites (SGPP+SGS)

qui assurent la distribution aux hôpitaux SEGMA et aux délégations (CS).

Réglementation et assurance qualité : Le code des médicaments et de la

pharmacie (loi 17/04), le règlement Intérieur des Hôpitaux (RIH) donnent une

réglementation relative à la pharmacie hospitalière.

Page 53: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

43

L’assurance qualité repose sur des normes et des règles de bonnes

pratiques et des outils de contrôle :

- Les normes de Bonnes Pratiques la Loi 17 – 04 propose une assise

juridique pour asseoir les principes élémentaires de l’assurance qualité ;

- Le Laboratoire National de Contrôle des Médicaments, son rôle est de

vérifier, par des essais appropriés, que les médicaments satisfont aux

normes de qualité requises ;

- L’inspection de la pharmacie, l’existence d’un corps de 200 pharmaciens,

dont plus de la moitié sont des inspecteurs de pharmacies réparties dans

tout le Royaume ;

- Pharmacovigilance, Le système officiel de Pharmacovigilance est

organisée et soutenu par le Ministère de la Santé circulaire N° 2 DR 10 /

1991), Le système national de pharmacovigilance comprend le centre

national et les centre régionaux de pharmacovigilance, le comité national

et les commissions de la PHV ;

- Usage rationnel des médicaments : le RIH dans les articles 34 et 64 trace

les grandes lignes d’une gestion rationnelle des médicaments et DM au

niveau des établissements publiques ;

- Suivi évaluation : Création au sein de la DMP (PA 2008-2012), d’une

cellule de suivi de la politique nationale pharmaceutique, qui a comme

mission la sélection des indicateurs adaptés à la situation du Maroc, et la

préparation des outils de suivi et d’évaluation.

D. Système d’information :

Les renseignements nécessaires à la distribution comportent, outre les

données techniques pour la bonne conservation des produits, des renseignements

relatifs à la sélection et à la quantification des médicaments. Le système de

distribution doit savoir quels sont les médicaments autorisés dans le pays, ceux

qui sont autorisés dans les différentes catégories de services de santé et ceux qui

sont vitaux et essentiels. Inversement, les services de soins doivent savoir quels

sont les médicaments disponibles dans les pharmacies. Ces renseignements ne

sont pas toujours diffusés de façon assez large; le manque d’information peut

Page 54: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

44

créer des ruptures de stock ou des sentiments de pénurie, si sont distribués des

médicaments non prescrits, ou a contrario si sont prescrits des médicaments non

distribués (1-13).

La quantification des médicaments nécessite des renseignements à

différents niveaux. La gestion fine des entrées de stocks dans une pharmacie

repose sur la connaissance précise de l’état du stock et des flux passés de sortie; il

faut donc disposer des données nécessaires au niveau périphérique. Au niveau

central, il n’est pas possible de simplement regrouper les données décentralisées,

car de nombreuses données manqueront et d’autres considérations peuvent

intervenir, comme des modifications des schémas thérapeutiques ou des

changements dans la politique pharmaceutique. Il faut donc qu’il y ait au niveau

central un système spécifique d’information permettant la quantification. S’il

existe des dépôts à un niveau intermédiaire, par exemple régional, ce niveau doit

aussi avoir son propre système d’information(1).

Les circuits d’information sont encore plus complexes car les

informations concernées sont de nature très variées, on peut distinguer (1-8-13) :

- Les informations provenant de l’offre : disponibilité des médicaments

(médicaments autorisés, médicaments en stock); — utilité et efficacité des

médicaments (informations techniques); prix et conditions de paiement des

fournisseurs.

- Les informations provenant de la demande : médicaments demandés par

les prescripteurs et par les patients; quantités requises pour la prescription,

la distribution et l’acquisition; qualité : effets secondaires indésirables.

- Les informations sur l’équilibre de l’offre et de la demande :

consommations réelles en volume et en valeur; pénuries; prix pratiqués.

Page 55: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

45

Annexe 2 :

Processus de gestion des médicaments

Comment estimer les médicaments ; Manuel pratique, OMS 1989

Page 56: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

46

Annexe 3 :

Cadre de référence systémique

Cadre de Notre référence s’inspire de la revue de la littérature

Financement

Disponibilité

des

médicaments

Couverture

des

Besoins des

patients

Informations

Prescription

Besoins des

patients

Médecins et

infirmiers

Administration

La politique

pharmaceutique

et régulation

Système

d’approvisionnement en

médicaments à l’hôpital et au

service des urgences

Utilisation

Dispensation

Page 57: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

47

Annexe 4 : Analyse documentaire

Tableau 1 : la part en DH du budget global des médicaments et DM dans le

budget de fonctionnement global de l’hôpital

Année

budgétaire

Budget des

médicaments et DM en

DHs

Budget de

fonctionnement en

DHs

%/BF

2010 6 200 000 15 319 040.48 40.67%

2011 6 107 874 16 907 669.17 36.16%

2012 7 009 350 16 605 199.38 42,23%

moyenne 6 439 074 16 277 304.03 39.85%

Tableau n°2 : la part en DH du budget des médicaments dans le budget de

fonctionnement global de l’hôpital

Année

Budget de

médicaments en

DHs

Budget des DM

en DHs

Budget de

fonctionnement

2010 5 000 000

(32.63%)

1 200 000

(7.83%) 15 319 040.48

2011 4 607 874

(27.24%)

1 500 000

(8.87%) 16 907 669.17

2012 5 509 350

(33.84%)

1 500 000

(9.21%) 16 605 199.38

Pourcenta

ge/BF 31.23% 8.63% 39.85%

Tableau n°3 : Répartition de la commande des médicaments de l’hôpital en

2012 selon les médicaments vitaux et non vitaux

Les

médicaments Commandés Non commandés Total

Vitaux 116 38 154

Non vitaux 151 192 343

Total 267 (53,72%) 230 (46,27) 497

Page 58: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

48

Tableau 4 : Répartition de la commande des médicaments du service des

urgences en 2012 selon les médicaments vitaux et non vitaux.

Les médicaments Commandés Non commandés total

Vitaux 29 125 154

Non vitaux 02 341 343

Total 31 466 497

Tableau n°5 : Les médicaments commandés par l’hôpital en 2012 en

quantités et en valeurs :

Médicaments

commandés

Quantités par

unité %

Valeurs en

DHs %

Injectables 632 188 35.75% 2 739 500 49.72

%

Voie orale 957 574 54.16% 1 521 393 27.61

%

Voie rectale 72 200 4.08% 566 000 11.87

%

Usage externe 92 471 5.23% 316 471 5.74%

Nébulisation 8670 0.5% 178 760 3.40%

autres 4936 0.27% 187 226 3.39%

Tableau n°6 : Évolution du taux de couverture des commandes des

médicaments par les livraisons durant les trois dernières années

Année 2010 2011 2012

Valeurs des commandes en DH 250 000 300 000 300 000

Valeurs des livraisons en DH 231 472 291 302,74 318 780,48

Taux de couverture 92,58% 97,10% 106,26%

Page 59: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

49

Annexe 5 :

Grille d’entretien avec le responsable de la pharmacie hospitalière

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Sélection

1. La procédure utilisée pour l’estimation des besoins

2. Le comité des médicaments et dispositifs médicaux, et sa composition

3. Le service des urgences est-il représenté

4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative

Stockage

1. Les supports de gestion de stock

2. Existe-t-il de rayonnage adapté

3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux et

minimaux

4. Les mesures prisent pour s'assurer de la qualité du stockage

5. Le suivi et le contrôle des stocks?

Gestion des stocks

1. Existe- t-il un niveau minimum et maximum pour chaque produit ?

2. La pharmacie et le stock de sécurité

3. Détermination des niveaux de stock

Dispensation

1. La dispensation nominative

2. L’analyse les ordonnances nominatives

3. La distribution globale

4. L’analyse les commandes globales

5. Le pharmacien délègue-t-il la distribution globale aux personnels de la

pharmacie?

6. Les moyens utilisés pour détecter les commandes excessives

Page 60: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

50

7. Méthode qui fixe les quantités à livrer

8. La supervision des stocks des services

L'administration :

1. Le pharmacien et le bon usage du médicament

Relation avec le service des urgences

1. La relation de la pharmacie et le service des urgences

2. Des problèmes particuliers entre la pharmacie et le service des urgences

Suggestion pour l’amélioration

Annexe 6 :

Grille d’entretien avec le responsable de la pharmacie du service

des urgences

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Renseignements généraux

1. Qualification du responsable

2. Le responsable de la pharmacie et la formation en gestion

Sélection

1. Le service dispose d’une LNME

2. L’ utilisation de la LNME pendant l’élaboration des commandes

3. La participation à la détermination des besoins

4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative

Commande

1. Est-ce que le service dispose-t-il des supports standards de commande

Page 61: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

51

2. Le service utilise-t-il ces supports

3. La détermination des quantités à commander

4. Le planning d’élaboration des commandes

5. La fréquence des commandes complémentaires

Réception

1. L’écart entre les commandes et les livraisons

2. L’enregistrement des produits livrés sur les supports de gestion

Stockage

1. Les supports de gestion de stock

2. Le rayonnage

3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux

et minimaux

4. Les mesures prisent pour assurer de la qualité du stockage

Gestion des stocks

1. Existe- t-il un niveau minimum et maximum pour chaque produit ?

2. La pharmacie et stock de sécurité

3. La détermination des niveaux de stock

Délivrance au personnel soignant

1. La base de la détermination de la dotation quotidienne

2. la consommation

3. Les procédures pour l’alimentation du chariot

Utilisation

1. L’existence des protocoles thérapeutiques

2. La base d’élaboration des commandes

Contrôle et suivi

1. Le service a reçu des supervisions concernant le volet de la gestion des

médicaments

2. Le contrôle de stock du service par le pharmacien

Suggestion pour l’amélioration

Page 62: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

52

Annexe 7 :

Grille d’entretien avec le médecin chef du service des urgences

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Renseignements généraux

1. Qualification du responsable

2. Les médecins et la formation en gestion

Sélection

1. Le service dispose d’une LNME

2. L’ utilisation de la LNME pendant l’élaboration des commandes

3. La participation à la détermination des besoins

4. La méthode utilisée pour l’estimation quantitative

5. La révision de la LNME par le service

Commande

1. Est-ce que le service dispose-t-il des supports standards de commande

2. Le service utilise-t-il ces supports

3. La détermination des quantités à commander

4. Le planning d’élaboration des commandes

5. La fréquence des commandes complémentaires

Réception

1. L’écart entre les commandes et les livraisons

2. L’enregistrement des produits livrés sur les supports de gestion

Stockage

1. Les supports de gestion de stock

2. Le rayonnage

3. La vérification des armoires, les dates de péremption, les stocks maximaux

et minimaux

4. Les mesures prisent pour assurer de la qualité du stockage

Gestion des stocks

1. Existe- t-il un niveau minimum et maximum pour chaque produit

Page 63: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

53

2. La pharmacie et stock de sécurité

3. La détermination des niveaux de stock

Délivrance au personnel soignant

1. La base de la détermination de la dotation quotidienne

2. la consommation

3. Les procédures pour l’alimentation du chariot

Utilisation

1. L’existence des protocoles thérapeutiques

2. La base d’élaboration des commandes

Contrôle et suivi

1. Le service a reçu des supervisions concernant le volet de la gestion des

médicaments

2. Le contrôle de stock du service par le pharmacien

Suggestion pour l’amélioration

Page 64: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

54

Annexe 8 :

Grille d’observation du stock

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Description Oui Non Commentaires

La superficie du stock est conforme et suffisante

L’organisation de la pharmacie respecte le cadre

normatif

Existence d’un système de sécurité (vols,

incendie…)

Respect de la chaîne de froid

Existence des étagères en quantité et qualité

suffisante

Les produits sont disposés à 10cm au moins au

dessus du sol

Les produits sont disposés à 30 cm au moins des

parois

Les produits sont disposés sur une hauteur de 2,5 m

au maximum

Le stockage respecte la règle FIFO et FEFO

Le stock est à l'abri de la chaleur

Le stock est à l'abri de la lumière directe

Le stock est à l'abri de l'humidité

Existence d’une zone dédiée aux périmés

Page 65: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

55

Annexe 9 :

Grille d’observation des outils du stock

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Description oui non Commentaires

Existence d’un système d’information

Utilisation des fiches de stock

Fiches de stock sont bien tenues

Utilisation de la main courante

La main courante est bien tenue

Utilisation d’un registre de gestion

L’enregistrement des mouvements se font en

temps réel

Utilisation de bon de commande

Utilisation de bon de livraison

Existence d’un système d’archivage

Existence des supports d’inventaire

L’inventaire est-il mentionné sur les fiches

Page 66: MOUHIB, A. Analyse de la gestion des médicaments au niveau d

56

Annexe 10 :

Grille de collette de données des patients admis au service des

urgences

Enquêteur : Dr A. Mouhib

Fonction : Participant INAS

Cadre : mémoire fin d’étude

Nom – prénom du patient date :

Médicaments prescrits Médicament fournis Médicaments achetés

1

2 3 4 5

Observation :