CIH~dia JABEUR1 et H. MISSAOUI2

1- Centre INSTM de Sfax BP 1035.3018 Sfax2- Institut National Agronomique de Tunisie. Charles Nicoles 1002 Tunis.

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Les activites de peche dans Ie Golfe de Gabes sont diverses et sont rarement monospecifiques. plusieurs especessont pechees par un meme engin (cas du chalutage) et une meme espece est exploitee par plusieurs engins etdonc par plusieurs metiers (chalutage et peche c6tiere).Les interactions qui existent entre ces metiers sont fortes et sont essentiellement de type competition sur lesressources et I'espace. Les relations de complementarite et de substitution sont rares.11/otsdes: interaction. golfe de Gabes, activites de peche.

Interaction between the fishing activities in the gulf of Gabes : Fishing activities in Gabes gulf ( South ofTunisia) are various and rarely monospecific. Several species are exploited by the same fishing gear and. thesame specie can be captivated by many fishing gears ( Tra\\·ls. trammel net. gill net, long line ... ). Some stronginteractions exist bet\Yeen this activities . The type of these interactions are according to competition onresource and space .. Complementary and substitution relations are rare.keys words: interaction, gabes golf. fishinng activities.

Le golfe de Gabes est une pecherie plurispecifiqueet les activites de peche sont diverses et utilisentplusieurs types d'engin. La gestion de cettepecherie necessite la connaissance des interactionsentre ces differentes activites de peche a fin d'entenir compte dans les modeles de gestion desstocks.Selon Le Guen et Chevalier (1983), on peutdistinguer deux types d' interactions a prendre encompte dans des modeles de gestion des stocksdemersaux: les interactions entre les especesincluant la predation, la competition, etc ... et lesinteractions d'ordre technologique par la mise enceuvre d'engins qui capturent un ensemble

d'especes vivant dans leur zone d'action et qui nese limitent pas toujours a I'espece ou aux especescibles.Le premier type d'interactions a ete pris en comptedans les modeles de gestion proposes au CI EM parAndersen et Ursin (1977), Pope (1979a.b).Helgason et Gislason (1979) et baptises "modelesmulitspecifiques". Dans ces modeles, estessentiellement retenue I' interdependance desespeces due a une predation qui se surajoute a celiedes pecheurs.Le deuxieme type d'interactions a ete pris encompte dans la gestion des especes demersalesOuest-africaines par Le Guen et Fontana (1971),qui ont associe les rendements individuels de

plusieurs especes pcchees simultanement pourconstruir~ des diagrammes de rendements qui sontdonc « plurispecifiques » selon la logiquesemantique. lis ont additionne les rcndementsd'especes individuelles soumises au meme effort depeche f entralnant un coefficient de mortalite parpeche Fx sur chaque espece d'ordre x et uneselectivite propre liee aux chaluts et a leursmaillages. Les rendements peuvent etre exprimesen poids ou en numeraire ce qui estparticulierement important pour Ie choix de metiersa etudier en priorite a la suite de nos resultatsd'etude de la typologie. II est bien de rappeler queles modeles mulitspecitiques du ClEM s'appliquentessentiellement a une pecherie monospecifiquepour laquelle I'espece exploitee est soumise a lamortalite par peche et par predation due a d'autresespeces. Le «modele» plurispecitique de Le Guenet Fontana (1971) consiste a associer lesrendements individuels de plusieurs especespechees simultanement dans un chalut.Gobin et Laurec, 1981 (in Le Guen et Chevalier,1983) ont affine les diagrammes de rendementspecuniaires plurispecitiques de Le Guen et Fontanaen tenant compte des prix payes pour chaquecategorie de poissons. Leur programme prenait encompte I'utilisation d'un train de peche unique,plusieurs maillages et plusieurs metiers et I'ondispose aujourd'hui de divers logiciels etparticulierement du logiciel ANALEN (Chevailleret Laurec, 1990) qui sera adapte aux problemes depeche du Golfe de Gabes lorsque nous disposeronsd'echantillonnages et de mensurations .suffisants etde statiSfiques de peche adapt-ees. II-existe d'autresapproches de rendement par recrue tenant comptedes interactions technologiques, comme celles deMurawski (1984), Mesnil (1988) et Isaac (1990)mais ne tenant pas compte du prix des poissons.Les donnees disponibles ne nous pennettent pasd'en elTectuer ce type d'analyse. On se limite adecrire les d ifterentes formes d' interactionstechn iques, concernant les especes et les engins,pour les ditTerents metiers pratiques dans Ie Golfede Gabes.Les metiers etudies sont ceux resultant de latypologie des tlottilles du Golfe de Gabes effectueepar Jabeur (1999).

1- INTERACTIONS ENTRE LESDIFFERENTS METIERS DANS LE GOLFED[ GAnES

Les interactions techniques peuvent etre resumeesen trois groupes : une relation de competition pourI'espace au pour 1'1 ressource, une relation decomplCmentarik dune relation de substitution(Morizur L'I (//., 1992).

1- Competition1-1- Pour I'espace

C'est une competition sur la zone de peche, que cesoit la zone geographique ou Ie fond.Ce genre d'interaction existe souvent entre lesengins cales et les arts train ants et pour les enginscales entre eux.La majorite des metiers de la peche cotiere estpratiquee dans les memes zones Ie plus sou ventpres des cotes. Ceci est egalement vrai pour lesmetiers de la peche au chalut, mais plus au large.Toutefois, et bien que Ies zones de peche et plusprecisement les profondeurs de peche soientreglemenrees, les chalutiers se trouvent parfoisdans les memes zones de peche que les barquescotieres motorisees et creent ainsi des conflits acause de la destruction des engins des petitesbarques par I'action du chalutage. Ceci toucheparticulierement les filets et les gargoulettes.Du core des metiers de la peche cotiere, il est rarequ'ils soient exerces dans Ies grandes profondeursfaute des moyens et du fait de la limitation descapacites motrices de ces embarcations. Cependant.quelques unites de peche cotiere se trouvent dansles zones chalutables essentiellement en periode decampagne de crevette. La competition sur I'espaceentre les differents metiers de la peche au chalut etde la peche cotiere est resumee dans Ie tableau I.

1-2- Pour la ressourceNous etudierons uniquement Ies interactions entreles metiers. Elles concernent p3l1iculierement lesmetiers ciblant la meme espece ou Ie meme grouped'especes et les metiers generant des mortalitessous forme de rejets sur les especes cibles d'autresmetiers ou meme pechant accessoirement la cibled'autres metiers. De par la composition specifiquede la plupart des metiers de peche et des calendriersde leur pratique (Jabeur, 1999) , rares sont lesmetiers, en Tunisie, qui ciblent une seule espece.Ceci concerne en particulier Ie chalutage demersaLIe chalutage benthique, Ie chalutage benthique -semi-pelagique, la peche a la crevette aussi bien auchalut qu'au n:email.le tremail a seiche.Le tableau 2 resume ces competitions sur laressource en tenant compte de la compositionspecifique des metiers et de leurs calendriers. Ainsi,sans pretention d'exhaustivite, on peut citeI' lesexemples suivants illustrant la competition entre lesmetiers pour la ressource :Le chalutage benthique qui cible en priOl'ite laseiche et la crevette et Ie chalutage a la seiche dontI' espece cible est la seiche SOIlt principalemellt encompetition pour la seiche et accessoirement pourla sale. Ces deux metiers sont egalemellt encompetition pour la seiche aYec b peche cotiere ~\Iaseiche. Le chalutage <\ la crevette effectue enpl'riode estivale est en competi'tion pour b creYette

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Mch I: Chalutage a chevretteMch2 : Chalutage demersalMch3 : Chalutage a seicheMch4: Chalutage benthique - scmi-pclagiqucMch5: Chalutage diversMch6: Chalutage a pageotMch7: Chalutage benthiqueMch8: Chalutage autreMch9: Chalutage aux sparsMch J 0 : Chalutage a crevetteMch I I : Chalutage au poulpe

Mco 1 : Pechc coticrc a la crcvetteMco2 : Peche coticre a la saupeMco3 : Pechc coticrc au mselMco4 : Pechc coticrc aux sparsMco5 : Pechc coticre a la serre IMco6 : Pcche c6ticre a la serrc2Mco7 : Peche coticrc au poulpc 1Mco8 : Pcchc coticre au poulpe2Mco9 : Pcche c6ticrc ,'t la seicheMco 10 : Peche coticrc aux mugesMco I I : Pechc coticre dcmersale

-I- H : interaction forte-I + : interact ion IlloycnncI : interaction faible- : pas d'interaclion? : inconnu

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I\lch 1 : Chalutagt' a che'\Te'tteI\lch~ : Chalutage' demersal1\lch3 : Chalutage a seiche'1\lch-l : Chalutage benth ique -- se'm i-pelagique'I\lch5 : Chalutage diversl\lch6 : Chalutage a pageotI\lch7 : Chalutage be'nthiqut'l\lchS : Chalutage autrel\lch9 : Chalutage au:-; sparsl\ lch 10 : Chalutage' ,'1 cre\,ette1\1ch 11 : Chalutage au poulpe

1\1co 1 : Peche c6ti,:re ,i la CIT\'etteMco~ : Peche coti0re a la sallpeMca':; : Peche coti0re au mselI\1co-l Peche Cllt i0re au:-; sparsI\-1c05 . Pechc cllti0rc it 1'1 serre IMc06 : Peche ((it i0re ,i la serre~Mc07 : Peche c6ti0re au poulpc 1McoS : Pecht' c\)ticre au poulpc~Mc09 : Peche Cliti0re ,'1 la seicheMco \ 0 : Pechc c6ti0rc au:-; 1ll1lgl'SMcn I-I : Pechc c\Jli0rc dcmcrs,dc

: interaction forteinteraction moyenne

interaction faible: pas d'interaction

.) : inconnll

essentiellement avec la peche cotiere a la crewtte etavec Ie chalutage appele benthique - semi-pelagique. Le chalutage au poulpe est encompetition sur cette espece avec la peche cotiereau poulpe.

Le chalutage au, spars est en faiblecompetition avec la peche cotiere au, muges.

2- Relation de complementariteCette relation qui tend a souligner lacomplementarite entre deu, metiers dans Iecalendrier de peche, e,iste essentiellement entre desmetiers saisonniers,Ce genre de relation existe essentiellemententre les metiers qui suiyent une campagnesaisonniere comme c' est Ie cas de la peche a lacre\ette et la peche au poulpe aussi bien pour Iechalutage que pour la peche cotiere.On note egalement une relation de compkmentariteentre la peche cotiere a la serre et Ies autresacti\'ites de la peche cotiere ainsi que pour lasautade, qui est aussi une acti\ite saisonniere, lis alis des mitres acti\ites de peche.

3- Relation de substitlttionCette relation peut e,ister entre deu, metiers qUIsont pratiques durant la meme saison t.'t par Iememe type de na\'ire, l'un des metit.'rs peut prendrela place de l' autre. On entend par ct.'ttt.' relation lacompensation d'une diminution d'acti\ite d'un typede peche par unt.' augmt.'ntation dans unt.' autrt.'.Deu, metiers peuwnt presenter unt.' relation quitient a la fois de la compkmt.'ntarite t.'t dt.' lasubstitution (cas du chalut t.'t dt.' la dragut.' a coquilleSaint-Jacques dan,S la f\1anche occidentale (Morizurer a/ .. 1992)).Dans notre pecherie, nous pou\'ons parlt.'r desubstitution essentiellement pour les pecheries fi,esou les engins fonctionnant du meme principe. Oncite l' e,emple de la charfia qui pt.'ut com penseI'd' autres acti\ites de peche cotiere en particulierpour les jours de mau\ais temps. II est dt.' memepour l'usage des nasses et Ie tremail a seiche.

Les metiers des flotti lies du Golfe de Gabes, sontdans la majorite des cas en forte competition. SurI'espace, cela interesse particulierement les metiersde la peche au chalut entre eux et ceu, de la pechec6tiere entre eu, sans nier l' existence de ce genrede competition entre quelques metiers des deuxcategories, cas de la peche it la crevette c6tiere etchalutiere. Sur la ressource, bien que les metierssoient caracterises par une espece cible ou dans laplupart des cas par un groupe d,especes cible,plusieurs aLltres especes sont CaplLIreeS

accessoirement et en quantites considerablcs. Lesrelations de complementarite et de substitutionexistent mais sont rares.Ceci nous incite a tenir compte de ces interactionsdans la gest ion des stocks et donc a l~lVoriserl'approche plurispecifique et <1ne pas se contenterdes mod0les monospecitiques dans la gcstion desressources du Golfe de Gab0s.

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