Les oreillons

Les oreillons ou parotidite virale (ou encore parotidite ourlienne) est une maladie virale infantile humaine atteignant principalement les glandes salivaires situes en avant des oreilles ainsi que le tissu nerveux. Aujourd'hui largement contrle par la vaccination, elle reste rpandue dans les pays en voie de dveloppement. Gnralement sans consquences chez le jeune enfant, elle peut entraner des complications graves lorsqu'elle est contracte l'ge adulte, notamment une strilit chez l'homme due l'atteinte des testicules (orchite).Le nom ne s'emploie qu'au pluriel ( les oreillons ) et provient du fait que l'un des signes cliniques de la maladie est une douleur au niveau des oreilles lie l'inflammation des glandes parotides. L'adjectif associ est ourlien , le vecteur de la maladie est ainsi nomm virus ourlien .

pidmiologieAvant la gnralisation de la vaccination, les oreillons survenaient par pidmies sur un mode saisonnier, en gnral la fin de l'hiver et au printemps en climat tempr, avec une priode de 4 5 ans, en particulier dans les institutions d'accueil collectif des jeunes enfants (crche, cole). La maladie tait trs frquente puisque prs de 90 % des adolescents ont une srologie ourlienne positive.La vaccination a presque compltement supprim les formes de l'enfance et a paradoxalement augment le nombre de cas chez l'adulte jeune, souvent ayant reu une vaccination incomplte, mais parfois correctement vaccins.

Causes et mcanismesLe virus ourlien est un paramyxovirus, Myxovirus parotidis, virus ARN monocatnaire anti messager non segment. Il possde une capside hlicodale. tant entour d'une membrane, (virus fragile) il n'est transmis que de personne personne par voie arienne, par des gouttes de salive ou des contacts directs infects par la salive par exemple.Le virus se rplique dans l'appareil oro-pharyng d'o il peut se dissminer vers l'ensemble de l'organisme par voie sanguine.Les glandes parotides (glandes salivaires situes entre l'oreille et la mchoire) sont gnralement touches. Le virus s'y dveloppe produisant un dme local avec une infiltration de lymphocytes et de macrophages. Les enfants non vaccins entre 2 et 12 ans sont les plus frquemment touchs, mais l'infection se rencontre dans les autres groupes d'ge.L'enfant est contagieux pendant environ deux semaines, de quelques jours avant l'apparition des signes jusqu' quelques jours aprs la gurison.L'dme de certains tissus peut provoquer une ncrose et conduire, sur les testicules, une atrophie de ces derniers. Le virus peut galement passer dans le systme nerveux central travers la barrire hmato-encphalique et chez le ftus travers la barrire hmato-placentaire.

SignesL'incubation dure environ trois semaines (15 24 jours).La phase d'invasion, de courte dure, se manifeste par une fivre, un malaise, des otalgies (douleur l'oreille). L'examen peut dtecter une douleur lors de la pression des glandes parotides.La priode d'tat, qui dure environ une semaine, est marque par une fivre accompagne de cphales. Il existe une tumfaction bi ou unilatrale des glandes parotides avec une douleur qui irradie vers les oreilles avec de la gne ou de la douleur lors de la mastication. L'atteinte des deux parotides peut tre simultane mais est souvent dcale de plusieurs jours. L'examen clinique retrouve des adnopathies (ganglions augments de volume). L'atteinte des autres glandes salivaires est plus rare.

BiologieLe diagnostic repose essentiellement sur les symptmes et l'examen clinique et il est le plus souvent inutile de requrir d'autres examens.La numration-formule sanguine est normale. L'activit Amylase sanguine est augmente, que l'atteinte soit parotidienne ou pancratique.En cas de mningite, la ponction lombaire ramne un liquide clair ( eau de roche ) et son analyse montre un nombre de lymphocytes augments comme dans les mningites virales.Le virus peut tre isol au niveau de la salive, le liquide cphalo-rachidien ou de l'urine. Il est rarement trouv dans le sang. Il peut tre galement mis en culture. Historiquement, il tait caractris par ce biais par l'observation de son effet sur les cellules. Actuellement, il est identifi grce aux techniques de PCR sur le tissu contamin, avec un rendement bien suprieur la simple mise en culture, notamment au niveau du liquide cphalo-rachidien.La srologie (dosage des anticorps dirigs contre le virus ourlien) permet galement de confirmer le diagnostic de la maladie en cas de doute. Les IgM sont dtectables quelques jours aprs l'apparition des premiers signes. Ils peuvent cependant tre normaux s'il s'agit d'une nouvelle infection par un virus ourlien d'un srotype diffrent (ou aprs une vaccination). L'augmentation des IgG sur deux prlvements spars de quinze jours peut alors tre un indice de l'atteinte par la maladie.

volutionSon volution est habituellement bnigne, voire asymptomatique dans environ un tiers des cas. Un autre tiers des cas se manifeste par des signes de maladie grippale non spcifiques et seul chez le dernier tiers apparat un gonflement douloureux des glandes parotides, signe typique de la maladie.La maladie confre une immunit vie, mme lorsqu'elle est asymptomatique, mais ne concerne que le srotype du virus ourlien concern, rendant possible thoriquement une nouvelle maladie. La rpartition gographique des diffrents srotypes fait qu'une nouvelle infection est, en pratique, peu courante.

ComplicationsUne orchidomgalie (gonflement des testicules) apparat dans 15 30 % des cas chez les hommes adultes infects. Elle est bilatrale dans environ un quart des cas. Elle volue vers une diminution de taille du testicule atteint dans un peu moins de 50 % des cas, avec plus rarement, une diminution du nombre de spermatozodes, aboutissant trs rarement vers une strilit. La production d'hormones par le testicule atteint ne semble pas affecte. De mme, l'orchite ourlienne ne semble pas tre un facteur de risque du cancer testiculaire.Une mningite virale est observe dans environ 5 % des infections. Elle survient le plus souvent aprs l'atteinte des parotides mais peut apparatre de manire totalement isole. Comme toute mningite, elle se manifeste par une fivre, des cphales, une raideur de la nuque. Son volution est typiquement bnigne. Dans de rares cas, une torpeur avec des convulsions peuvent apparatre, signant une encphalite. L'volution en est favorable dans la quasi-totalit des cas.Une surdit unilatrale et transitoire, surtout pour les frquences aigus, peut compliquer la maladie.Chez les personnes ges, d'autres organes peuvent tre touchs, comme le systme nerveux central, le pancras, la prostate, les seins, et d'autres organes.Durant la grossesse, les oreillons peuvent provoquer un avortement spontan relativement tt mais il ne semble pas exister d'augmentation de risque de malformations.

TraitementIl n'y a pas de traitement spcifique des oreillons. Les symptmes peuvent tre soulags par repos au lit, l'application intermittente de glace ou de chaleur sur la zone du cou atteinte, des antipyrtiques et des analgsiques tels le paractamol par voie orale pour soulager la douleur. Ne pas donner d'aspirine des enfants atteints d'une maladie virale vu le risque de syndrome de Reye. Des gargarismes l'eau chaude sale, des aliments doux et un apport de liquides peuvent galement contribuer soulager les symptmes.Les jus de fruits sont viter, car ils stimulent les glandes salivaires, avec la douleur qui s'ensuit.

VaccinationLe vaccin anti-ourlien existe depuis 1968.La prvention est base sur la vaccination, soit faite de manire isole soit associe la rougeole et la rubole. Cette vaccination est conseille durant l'enfance. On recommande 2 doses de vaccins. Le taux de couverture vaccinale dpasse les 95 % dans les pays industrialiss entranant une rduction du mme ordre de l'incidence de la maladie.Le vaccin est un virus vivant attnu et est dirig actuellement contre plusieurs srotypes viraux. Son efficacit est relative, elle varie en fonction des souches utilises, certaines comme Jeryl-Lynn ou Urabe tant efficaces respectivement 80 et 54 %.Le vaccin est bien tolr. Rarement, il peut provoquer une mningite aseptique d'volution bnigne.1