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QUELQUES QUELQUES CONSEQUENCES CONSEQUENCES
BIOLOGIQUES DU STRESSBIOLOGIQUES DU STRESSEN MILIEU EN MILIEU
PROFESSIONNELPROFESSIONNEL
Alain CHAMOUX PU-PHService Santé-Travail-Environnement
CHU de Clermont-Ferrand
Paris 18 septembre 2008
Le stress assure avec bonheur les grands titres des journaux.
S’agit-il du même Stress que celui décrit dès 1936 par SELYE ?
EN 1936 : SELYE DEFINIT EN 1936 : SELYE DEFINIT LE STRESS ( dLE STRESS ( déétresse ) tresse )
COMME UNE REACTION COMME UNE REACTION GENERALE GENERALE
DD’’ ADAPTATIONADAPTATION
= Interaction avec le sujet (vulnérabilitéindividuelle)
EFFETS PHYSIOLOGIQUES EFFETS PHYSIOLOGIQUES DU CORTISOLDU CORTISOL
Hyperglycémiant
Cataboliseur de protéines
Répartit de façon façiotronculaire les graisses
Augmente la calciurie
Effet anti-inflammatoire et anti-allergique
Action stimulante sur le système nerveux central
Rétention hydrosodée
EFFETS PATHOLOGIQUES DU EFFETS PATHOLOGIQUES DU CORTISOL : le syndrome de CUSHINGCORTISOL : le syndrome de CUSHING
Obésité facio-tronculaire et buffalo neck
Amyotrophie
Vergetures , hyperpilosité
HTA
Diabète
Ostéoporose
Aménorrhée et frigidité
Syndrome dépressif
OOùù situer la limite entre situer la limite entre physiologie et pathologie ?physiologie et pathologie ?
DOSAGE DU CORTISOLDOSAGE DU CORTISOL
Eviter la ponction veineuse
Disposer de prélèvements itératifs
�Prélèvement salivaire par salivette sans acide citrique
Le Cortisol salivaireLe Cortisol salivaire
Est l ’hormone du stress par excellence.S ’élève progressivement lorsque les mécanismes d ’adaptation sont mis en jeu .S ’élève brutalement lorsque les mécanismes d ’adaptation sont débordés.Varie avec de nombreux stresseurs : effort physique, chaleur, émotion.Ces charges se cumulent.
Le Cortisol salivaireLe Cortisol salivaire
Est recueilli dans la salive ( tampon sec).Nécessite 20 minutes environ pour s ’ajusterEst dosé en différé (radio-immuno assay)N ’est pas stable sur la journée (Pic matinal puis décroissance).N ’évolue pas entre deux limites fixes.Les résultats doivent être normalisés et interprétés selon le contexte.
Cortisol salivaire/Courbe de 24 HCortisol salivaire/Courbe de 24 HEvolution du taux de cortisol sur 24 heures
0
2
4
6
8
10
12
14
16
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Heures
Ta
ux d
e c
ortis
ol n
mol
e-1
Arch. Mal. Prof., 1997, 58, 294. A. Chamoux et al.
Profil circadien du cortisol exprimé en %Profil circadien du cortisol exprimé en %Profil circadien du cortisol exprimé en %
EVOLUTION DU CONCEPTEVOLUTION DU CONCEPTW.B. W.B. CannonCannon (1914 (1914 –– 1935 )1935 )
Emotion
Activation du système sympathique
Fuite ou combat
Réactions physiologiques
LES CATECHOLAMINES : LES CATECHOLAMINES : AdrAdr éénaline et Noradrnaline et Noradréénalinenaline
Effets CARDIOVASCULAIRES:• Vaisseaux sanguins:VASOCONSTRICTION ou
vasodilatation selon les récepteurs
• Cœur:augmentation de la FREQUENCE et du DEBIT CARDIAQUE
� ACTION HYPERTENSIVE et TACHYCARDISANTE
Effets METABOLIQUES:• Effet lipolytique
• Effet hyperglycémiant
MESURE DU STRESS MESURE DU STRESS SELON CANNONSELON CANNON
DIRECTE :
1. VMA urinaires
2. Catécholamines sanguines
INDIRECTE :
1. FC : cardiofréquencemètre et Holter
2. PA :MAPA
4 Octobre 1986 DELTAPLANEHomme de 40 ans.Stress anticipatif majeur nié ou recherché ?Chute sans gravité au décollage. F.Max. à 191
EVOLUTION DE LA FREQUENCE CARDIAQUE AU COURS DE L'EPREUVE D'EFFORT
SELON LES TENUES UTILISEES
30
50
70
90
110
130
150
170
FC_H5 FC_H10 FC_H11 FC_H12 FC_H13 FC_H20
RR + TR + T + MTU + M
Stress anticipatif et Stress actif :Stress anticipatif et Stress actif :CinCinéétique de retour tique de retour àà la normale.la normale.
4 octobre 1986 DELTAPLANE Puy de Dôme
Stress Professionnel anticipatif et Stress Professionnel anticipatif et phobique : peur de chutephobique : peur de chute
191
Modulation Modulation des rdes rééponsesponses
Co-existence d’un neuromédiateur et d’un neuropeptide dans la même terminaison nerveuse,
3 réponses possibles selon la fréquence de stimulation.
Neuropeptides et neuromédiateurs, J. Epelbaum, 1992, Sandoz.
DisponibilitDisponibilit éé du systdu systèème me catcatéécholergiquecholergiquemalgrmalgréé la saturation de la voie la saturation de la voie corticotropecorticotrope
SYNTHESE 1SYNTHESE 1
Le stress biologique existe.
Les moyens de mesureSont accessibles : FC , PA , dosage du cortisol
salivaire
Sont sous utilisés ( cortisol et biorythme )
SYNTHESE 2SYNTHESE 2
Les conditions habituelles de travail sont susceptibles de provoquer des effets biologiques immédiats importants dont le médecin du travail devrait avoir connaissance.
Les effets différés sur le système cardio-vasculaire sont bien établis notamment depuis Karasek.
ET LA RECHERCHE ?ET LA RECHERCHE ?
Outre le cortisol salivaire déjà presque devenu dosage de routine nous nous sommes penchés sur d’autres bio-marqueurs et d’autres situations professionnelles de souffrance psychique pouvant générer un syndrome dépressif.
Sulfate de Sulfate de DDééhydroepiandrosthydroepiandrost ééronerone
(SDHEA) et v(SDHEA) et v éécu de cu de harcharc èèlement moral au lement moral au
travailtravail
Chamoux A1, Lac G2, Boudet G1, Triboulet C1, Brousse G1,
Aucouturier P1.1 Faculté de Médecine, CHU Clermont Ferrand 1 UA. / 2 BAPS, UBP Clermont 2
2008 Congrès de Physiologie et de Pharmacologie
situation émergente qui a donné lieu à la création de consultations de souffrance psychique au travail
Harcèlement moral au travail
pathologie complexe : facteurs individuels, familiaux, pathologie difficile à objectiver
se manifeste par stress perçu, anxiété, dépression et idées suicidaires voire passage à l’acte.
INDICATEURS
Conséquences du Harcèlement
moral au travail
Endocriniens ?
??? Cortisol, DHEAS
Psycho-comportementaux
Avis PsychiâtreQuestionnaires
Exposés vs contrôles
SUJETS et CONTROLES
26 sujets sans pathologie et sans trouble psychologique
consultant dans le même service pour des examens systématiques
de médecine du travail
43 sujets adressés à la consultation spécialisée du Service « Santé, Travail,
Environnement » du CHU de Clermont-Ferrand par le médecin du
travail de leur entreprise
METHODES
Dosage de DHEAS (prélèvements
salivaires itératifs)
Entretiens et Questionnaires : EVA de stress perçu, de Beech, Hospital Anxiety Depression
scale (HAD)
RESULTATS
+ 73%p = 0.0002
+ 215% p<0.0001
+ 210% p<0.0001
+ 190% p<0.0001
DifférenceSignification
12.473 ±±±± 0.98125.83 ±±±±7.279.30 ±±±±2.3884.04 ±±±±13.5Harcelés n = 41
7.202 ±±±± 0.6538.23 ±±±±2.653.04 ±±±±1.7329.04 ±±±±8.4Contrôlesn = 26
DHEAS nmol/lHADBeechEVA stress
Table I : Comparaison des scores et du taux de DHEAS entre les 2 groupes H et CIl n’a pas été relevé d’effet lié au sexe ni à l’âge.
0.760.0001
Beech
0.700.0001
0.800.0001
HAD
0.410.001
0.350.004
0.45P = 0.0002
DHEAS
EVABeechHADCorrélations
Corrélations entreles scores des tests et DHEAS salivaire
CONCLUSIONS
1- Il ressort de nos résultats que, sur l’ensemble du groupe exposé àune situation de travail vécue comme harcèlement , SDHEA met en relief une répercussion biologiquede la souffrance psychologique au travail.2-SDHEA pourrait constituer un marqueur en connexion avec le stress perçu, l’anxiété et la dépression comme avec le diagnostic médical. 3-Compte tenu d’une variabilité inter-individuelle importante, SDHEA ne peut constituer un indicateur discriminant au niveau individuel , mais 4- il pourrait être intéressant pour le suivi longitudinal d’un sujet.
- La signification de l’élévation de DHEAS est très probablement représentative d’un état de stress(stimulation de l’axe HHA).- Paradoxalement le cortisol salivaire n’a pas permis de mettre en évidence de différence entre les 2 mêmes groupes. Sans doute àcause d’une grande variabilité de sa réponse : dans cette étude la variance du cortisol est 10 fois supérieure à celle de DHEAS.- L’explication tient au fait que DHEAS a une ½ vie de l’ordre de 15h, (vs 45 min pour le cortisol) ce qui lui confère une grande inertie vis à vis des fluctuations d’ACTH. - Conséquence pratique, un seul dosage sur la période diurne suffit pour avoir une estimation de son niveau (dosage réalisé à17h).
DISCUSSION 1
- Deuxième paradoxe, l’administration thérapeutique de DHEA/DHEAS se traduit par une amélioration du bien-être ( du ressenti). En situation de stress, comme dans ce contexte professionnel très caractérisé, DHEAS participerait-il alors à une réaction positive d’adaptation de l’organisme ?- Ce serait seulement dans les cas de dépassement de ce moyen de défense ou de compensation, que s’observerait une chute de la concentration de DHEAS ?
DISCUSSION 2HYPOTHESES ?
STRESS PROFESSIONNEL ET STRESS PROFESSIONNEL ET CORONAIRES ? CORONAIRES ?
CCœœur et Travail Stressant ? ur et Travail Stressant ? Retentissement sur la SantRetentissement sur la Santéé ??
� Qu’en est-il en 2008 depuis Karasek?
� Après INTERHEART, les résultats de l’étude WHITEHALL II confirment le stress professionnel comme facteur de risque indépendant .
2008 : Etude WHITEHALL II2008 : Etude WHITEHALL IIChandolaChandola et Al.et Al.
� European Heart Journal (2008, 29, 640-648)� Work stress and coronary heart disease :
what are the mecanisms ?� 10308 sujets agés de 35 à 55 ans à l’entrée
observés depuis 1985 jusqu’en 2004� Stress = Karasek� CHD = infarctus ou angor attesté avec ttt
nitré.
WHITEHAL II WHITEHAL II -- RRéésultatssultats
� Work stress may be an important determinant of CHD à l’âge du travail.
� Par ses effets indirects sur les comportements liés à la santé
� Par ses effets directs sur les voies neuro-endocriniennes du stress.
WHITEHALL IIWHITEHALL II
� Le critère stress professionnel cumulé a étédéfini comme le nombre total d’observations 0,1,2, où le stress professionnel a été constatélors des deux observations initiales. Il s’agit donc d’un critère de durée : 0, 3, 5 ans.
� Chez les plus jeunes à l’inclusion il existe une nette relation dose-réponse stress/ coronaropathie.
WHITEHALL IIWHITEHALL II
� Le stress professionnel est aussi associé :
� Au syndrome métabolique,
� À 4 sur 5 de ses composants,
� Aux comportements à risque tels que consommation de tabac, alcool, manque d’activité physique, fruits et légumes verts.
WHITEHALL IIWHITEHALL IIAutres marqueurs biologiques :Autres marqueurs biologiques :
� Le stress professionnel durable est associé à une réduction de la variabilité cardiaque mesurée par ECG « suggérant une saturation du système sympathique et une diminution du para sympathique »,
� Le pic matinal du cortisol n’a été étudié que dans les dernières phases d’observation et ne se trouve pas corrélé au stress qui a pu être observé 12 années plus tôt.
� Cependant une réponse matinale augmentée en cortisol est constatée si mesurée en simultané.
WHITEHALL IIWHITEHALL IINiveau de risque : X 1,5Niveau de risque : X 1,5
� Le stress professionnel durable est associé :� À une augmentation relative du risque (rapport de
risque) comprise entre 1,41 et 1,52 pour un stress signalé une fois et 1,56 à 1,61 pour un stress signalé à deux reprises.
� En ajustant sur le syndrome métabolique ou les comportements à risque la réduction de ce rapport n’est que de 0,04 à 0,10 ce qui renforce encore l’importance du facteur stress professionnel comme facteur de risque indépendant.
WHITEHALL IIWHITEHALL IICONCLUSIONS :CONCLUSIONS :
� Après un suivi longitudinal de 12 ans, cette étude démontre dans une population de « cols blancs », non exposée à des stresseursphysiques, une relation dose-réponse positive entre l’accumulation de stress psycho-social d’origine professionnelle et la survenue de coronaropathies. Les sujets les plus jeunes sont les plus exposés.
CONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALE
Les conséquences biologiques du stress au travail sont pour certaines avérées, pour d’autres mesurables, beaucoup font encore l’objet de recherche.Leur signification pathologique à long terme bien réelle reste méconnue ou minimisée.Les limites acceptables au travail ne sont pas définies.
CONCLUSION 2 : AGIRCONCLUSION 2 : AGIR
La prise en compte systématique de la Santémentale par les équipes de santé au travail est nécessaire.
La réalité du risque psycho-social impose aux entreprises de s’engager sans plus attendre dans sa prévention de façon globale : observation, repérage, réduction des stresseurs, soutien .