PME-PMI

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PME-PMI Algerie

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  • La PME-PMI Algrienne : Pass, Prsent et Perspectives Meliani Hakim & Bouadam Kamel

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    LA PME-PMI ALGERIENNE : PASSE, PRESENT ET PERSPECTIVES

    Meliani Hakim et Bouadam Kamel

    Facult des Sciences Economiques et de Gestion Universit de Stif

    Rsum : La PME-PMI est reconnue universellement comme une cole de formation de

    managers, des cadres et de la main duvre. En Algrie o la PME-PMI nest pas dveloppe, la promotion de ce secteur est un moyen non seulement de densifier, de diversifier lconomie et dlever le niveau de vie des populations mais aussi de crer une lite de managers industriels.

    Lartisanat et la PME-PMI sont des amnageurs de territoire en ce sens, quils rpartissent les efforts et les rsultats travers tout le territoire.

    Introduction Comme lopinion publique le constate aujourdhui cette industrie industrialisante ,

    stratgie dfi du temps , comme se plaisent lvertuer certaines critiques, na pas rattrap le retard promis de rejoindre les pays limitrophes mais a plac lAlgrie derrire ses voisins, le Maroc et la Tunisie, avec en plus, un crise multidimensionnelle qua vcue la socit et qui sest aggrave depuis une dcennie.

    Pour mettre cette conomie sauvage et sans scrupules , la PME PMI savre incontestablement un remde, une voie de dveloppement la dimension de la socit.

    Dans la premire partie, nous analyserons les causes et les faiblesses du dveloppement de la PME-PMI en Algrie.

    En deuxime partie, nous montrerons comment la PME-PMI peut tre un facteur de stratgie de dveloppement conomique et productrice dune technologie.

    1. Causes des faiblesses. Un fait est rel, lhostilit du pouvoir pour la promotion de la PME-PMI et lartisanat privs

    date des premires annes de lindpendance. La mfiance en le secteur priv est consomme ds lors o le systme socialisant tous azimuts engag un vritable ratissage de nationalisation allant de la PME-PMI jusquau petit artisan. Face au secteur priv, les arguments de mauvais aloi ne manquent pas. Ainsi, le capitaliste algrien est prsent comme lincarnation

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    de la classe bourgeoise et celui-ci, dun comportement individualiste, et exploiteur, na dintrt que pour le profit. Se ravisant de la peur et de la dbandade cres qui avaient conduit une fuite massive du capital priv, particulirement en France, lEtat a aussitt institu le premier code des investissements en 1963 qui offre une certaine garantie au capital tranger avec autorisation de transfert dune partie des rsultats, mais le capital priv national demeure port aux oubliettes.

    De 1963 1965, seulement 2 projets dinvestissement de PMI ont t initis, lun portant sur une unit de chaussures et lautre sur des produits chimiques. Quant au capital tranger, il ne sest pas manifest outre mesure.

    La proclamation du 19 juin 1965 qui a promis au peuple un redressement de lordre social et de lconomie en particulier sest appuy cette fois sur un certain nombre de technocrates la franquiste influents pour dfinir et laborer la stratgie. En proclamant la voie socialiste comme style de dveloppement, ces technocrates ont fait appel leur tour aux experts trangers, lesquels sans tat dme ont produit la stratgie dite industrialisation industrialisante inspir du schma de reproduction socialiste qui donne la priorit au secteur de production de biens dquipement, qui son tour, crera automatiquement la dynamique du secteur des biens de consommation par le fameux effets dentranement . Ces experts ont avanc des arguments aussi fallacieux que tendancieux tels :

    Lartisanat, et la PME-PMI eus seuls ne peuvent tre un facteur de dveloppement et que seule une industrie grande dimension et haute intensit de capital est en mesure de vaincre rapidement le sous-dveloppement de lAlgrie et de la mettre au diapason des pays industrialiss actuels ;

    Le monde vit le progrs au rythme de la technologie de pointe, dconomie dchelle, fait de grandes concentrations industrielles, de monopoles, daccumulation du capital, de baisse des cots des facteurs, des prix de revient, lAlgrie ne doit demeurer en marge ;

    LAlgrie dveloppement planifi et coordonn ne peut saccommoder dun secteur de proprit exploiteuse gnrateur ou gniteur dune bourgeoisie compradore, ennemie du socialisme, susceptible de mettre en cause et de confisquer le pouvoir des masses laborieuses ;

    Les produits de consommation courante sont moins onreux importer qu fabriquer sur place.

    Au lieu dune industrie o tous les espoirs sont permis, qui devait transformer les matires premires locales et mettre fin au chmage, nous assistons un norme banc industriel coteux, inefficace, avec un gonflement de structures qui ont engendr une bureaucratie plthorique, lourde et lente, au demeurant fossoyeuse de lconomie.

    Ce drapage industriel est en majeure partie la cause principale de la frustration, de la raret,

    du trabendo, des scandales politico financiers, dingalit, de violence que vit actuellement la socit.

    LAlgrie est elle contamine par les pays producteurs de ptrole qui, eux, privilgient le dveloppement de lindustrie ptrolire pour lintrt de la rente, au point dafficher un mpris pour la PME-PMI et lartisanat synonymes de techniques dsutes et archaques ?

    A notre avis, il ny a jamais eu de pays industrialiss qui sest dvelopp sur une mono industrie lexception de lAlgrie. Il ny a jamais de pays qui ont un savoir faire et dautres qui nen ont pas. Par contre, il y a des pays qui croient en la savoir, et le savoirfaire des autres.

    Il est aberrant que la PME-PMI et lartisanat soient exclus de la stratgie et relgus vivre dans un ghetto, alors que la puissance conomique des USA, du Japon, des pays de lEurope, de

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    la Chine, et de tous les pays qui sont actuellement sur le podium des puissances technologiques sont le produit de petite production marchande . fort de laisance des disponibilits financires provenant de la manne ptrolire gnreuse des annes 70, le pouvoir a fonc tte baisse pour une importation massive des quipements et du savoir-faire tranger absorbant 45% du budget de lEtat, sans rsultats probants.

    A propos du transfert de technologie grande chelle, bon nombre dexperts analysent la politique de technologies en Algrie en affirmant que ces technologies peuvent tre efficaces dans leurs pays dorigine, mais pour lAlgrie, elles posent plus de problmes quelles nen rsolvent.

    Malgr le spectre qui pse sur les privs, un certain nombre de commerants ont dcid de mobiliser leurs capitaux dans linvestissement productif. Le nombre des PME-PMI cres est de 263 entreprises offrant 10200 postes de travail en 1966. en 1968 le nombre passe 1086, et 1434 en 1973, toutes activits confondues y compris le BTP.

    A cette date, la PME-PMI prive occupe 63,6% de lensemble de lindustrie. Le textile occupe lui seul 35.5% de lensemble de la PME-PMI1.

    Le vto rpt du ministre de lindustrie causant lagrment au compte-goutte des projets a dcourag llan du capital priv.

    Da,s la dernire moiti des annes 70, beaucoup dinvestisseurs ont entrepris des centaines dtudes technico-conomiques et de faisabilit grands frais pour voir ensuite leurs dossiers rejets par les commissions dagrments des investissements sous prtexte que lactivit souhaite relve du monopole dtat. Quant au capital tranger, tout projet tait systmatiquement cart.

    2. La marginalisation. La fin des annes 70 marque lessoufflement de la stratgie avec ses relents de

    dysfonctionnements. Le priv qui a des capacits financires disponibles est laiss lui-mme, faute dune politique claire de lEtat. Ne sachant quoi faire de lui, avec lui ou contre lui, le statut quo a pouss la majorit du priv utiliser le systme D , se verser dans des activits occultes propices lconomie souterraine avec tout ce que cela comporte de gain facile, de corruption, de trafics dinfluence, de mafia, de spculation, de passe droits et nous en passons.

    Ainsi, il nest pas inutile de le rpter, la prsence de la PME-PMI et de lartisanat, aurait jou un rle prpondrant et scurisant pour la promotion dune nouvelle industrie capable de gnrer de lemploi et la valeur ajoute.

    3. Pour une dmarche stratgique adapte au contexte de la PME en Algrie Cest avec une grande prudence que lon avancera quelques propositions. De quel type de

    management stratgique la PME a-t-elle besoin ? Peut-elle se passer dune telle approche.

    o Un besoin minimum de planification stratgique devrait possder les attributs suivants : o Consommer le moins de ressources possible, en incluant dans ce terme le temps disponible du dirigeant ;

    o Etre cohrent avec le style stratgique intuitif des dirigeants concerns ; en particulier le systme adopt ne devrait en aucun cas les empcher de saisir les opportunits mesure quelles se prsentent ;

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    o Aider le dirigeant avoir une vision long terme de son entreprise, et, concevoir les options susceptibles de la guider dans le cadre de cette vision.

    o Donner la priorit la mise en place dun systme dinformation stratgique. Les PME ont donc besoin , tout autant que les grandes entreprises, dun systme dinformation stratgique. Celui-ci doit tre cohrent avec la structure de la PME. Celle-ci doit surveiller peu prs les mmes parties denvironnement que la grande entreprise, mais avec des moyens de moindre cot et du moindre formalisme. La priorit doit tre donne ce qui se fait dj dans lentreprise- et notamment au systme dinformation informel du dirigeant-, lamlioration devant porter surtout sur les techniques permettant de stocker les informations et de les retrouver rapidement ds que le besoin se fait sentir.

    o Penser plus tt la faisabilit des stratgies et leurs problmes ventuels d'application. Bon nombre de dirigeants reconnaissent avoir rencontr de srieux problmes pendant la phase d'excution de leurs dcisions14. Un des moyens de remdier cet tat de choses est de raliser, ds la phase de la conception, la nature stratgique de la dcision qui va tre prise. Une fois retenue, cette option tiendra en compte toutes les ressources de l'entreprise: financires, capacits de production, personnel disponible, etc.

    o Un problme souvent occult et pourtant majeur est celui de la collaboration du personnel aux choix stratgiques du dirigeant. Dans certains cas, il peut y avoir une situation de blocage. Dans beaucoup de PME, des choix stratgiques majeurs sont dcids par le dirigeant seul, chez qui dailleurs sont concentres la plupart du temps les informations ncessaires la prise de dcision. Celle ci se caractrise alors par des qualits de rapidit, defficacit et de secret parfois ncessaire. Malheureusement, les proches collaborateurs nont pas t associer la prise de dcision, et il en rsulte des inconvnients majeurs. La dcision, prise par un seul homme, na peut-tre pas intgrer toutes les contraintes ncessaires ; par exemple, seul un collaborateur charg de la fonction financire ou, , dfaut, lexpert comptable ou le banquier pourraient dire au dirigeant si la stratgie de croissance envisage ne va pas entraner une augmentation excessive du besoin de fonds de roulement, et donc des problmes de trsorerie incompatibles avec le maintien dun minimum de scurit financire.

    3.1 La PME et PMI en Algrie Les petites entreprises moins de 10 salaris reprsentent 93.24% et emploient 22195 salaris, soit 35% de leffectif global. Quant aux PME employant 10 et plus reprsentent peu prs 7% et comptent 412400 salaris soit, 65% du total2.

    La PME et PMI est essentiellement concentre dans cinq secteurs dactivit :

    BTP ( 26.7%), commerce ( 16.34%), transport et communications (8.7%), services (8.6%) et industries agro-alimentaires (7.3%), soit 68% du total.

    Le secteur priv industriel reprsente quant lui 38800 PMI, soit 24.3% des entreprises recenses la date de juillet 2000 et emploie 28.2% des travailleurs. A noter galement, dans ce secteur dactivit, les entreprises de moins de 10 salaris reprsentent 92% des entreprises industrielles soit 35800.

    La moiti des entreprises est concentre dans les principales wilayas du nord :

    Alger, Oran, Tizi Ouzou, Stif, Bejaia, Blida, Constantine, Chlef, Tipaza et Boumerdes.

    Il faudrait souligner que les wilayas du sud comme Naama, Ghardaia, Bechar, Ouargla, et El Oued enregistrent respectivement 1449 entreprises pour 132000 hab ; 2521 PME pour 312000

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    hab ; 2138 PME pour 232000 hab ; 2468 PME pour 443000 hab ; et 2300 entreprises pour 525000 ha. 3.1.1 Apport de la PME-PMI Le secteur priv a contribu au cours de lanne 1998 concurrence de 53.6% hydrocarbures y compris en produit intrieur brut.

    En 1994, la valeur ajoute du secteur public tait de 617.4 milliards de dinars reprsentant 53.5%, alors que le secteur priv dgageait 538.1 milliards de DA, soit 46.5%. a partir de 1998, on constate un renversement de situation en faveur du secteur priv avec 1178 milliards de DA, soit 53.6% contre seulement 46.4% pour le secteur public3.

    Dans les changes extrieures, les importations ralises par les oprateurs privs durant les 9 premiers mois de lanne 1999 se sont leves 4399 millions de dollars, soit 65.77% des importations globales. Les exportations pour la mme priode par les oprateurs privs se sont situes 115 millions de dollars soit 29% des exportations globales.

    Investissements Le nombre de projets dclars pour l'anne 1997 a t de 4989 contre seulement 2075 en

    1996, soit plus du double. L'ensemble de ces projets totalisent 437.8 milliards de DA contre 178.2 en 1996. Le nombre d'emplois prvu pour 1997 est de l'ordre de 266 000 contre 127 000 en 1996. Le nombre de projets dclars en partenariat a t de 59 contre 49 en 1996 avec un cot

    global estim 21.3 milliards de DA et un emploi prvisionnel de l'ordre de 6378, soit 32 % en termes d'entreprises, 27 % en termes d'emplois et 32 % en termes de montant par rapport l'ensemble des projets dclars en partenariat depuis le 13 / 11 / 1993.

    Les principales caractristiques des projets durant la priode : - une prpondrance des nouvelles crations reprsentant 83 % des projets

    dclars; - une concentration dans les secteurs de l'industrie et des services,

    notamment le transport terrestre; - une localisation autour des grandes mtropoles industrielles au centre et au

    sud du pays; - une importance de projets de taille moyenne avec plus de 59 % de projets

    emploient entre 20 et 100 salaris et 30 % , dont le cot se situe entre une fourchette 20 et 50 millions de DA.

    3.2. Financement de la PME et PMI : La question du financement est une problmatique nationale qui persiste depuis plusieurs

    annes. On essaiera d'apprhender quelques facteurs qui font obstacle au financement. Nous pouvons en citer :

    - la lenteur de la rforme du secteur bancaire: La faiblesse des revenus et de l'pargne a pendant longtemps constitu l'chec du systme bancaire ainsi que les limites du financement planifi bas sur les recettes ptrolires et le concours extrieur. Le systme bancaire construit dans une optique de spcialisation sectorielle et de complmentarit n'a pu se dployer et jouer pleinement son rle. Ce n'est pas par hasard si en 1998, sur 1200 milliards de DA en circulation, seule la moiti tait bancarise, l'autre moiti chappe au circuits bancaires et pse sur l'conomie relle , les prix, le niveau d'vasion fiscale et les grands agrgats de l'conomie.

    La rforme du secteur bancaire et financier, malgr les tapes franchies depuis la loi sur le crdit et la monnaie ( Avril 1990 ) reste en de des esprances .

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    Aprs plus d'une dcennie de libralisation, le march bancaire local compte prs d'une vingtaine d'tablissements agres, cependant le secteur tatique continue d'assurer le financement de l'conomie hauteur de 90 %.Il est vrai que le secteur bancaire priv demeure en phase d'extension et de mise en place d'un rseau d'agences toff avant d'tre mme de contribuer efficacement l'essor de l'investissement et au financement de l'conomie.

    Or, il est d'autant vrai , que les tablissements financiers et banques privs se sont pour la plupart orients vers des crneaux ne s'accommodant gure avec les impratifs de l'investissement et de la croissance conomique.

    Consquence: le passage la libralisation induit par la fameuse loi sur la monnaie et le

    crdit n'aura, en dfinitive, rien apport en termes de financement du dcollage conomique et les analyses les moins optimistes ne prvoient gure de changement pour le court et le moyen terme. Au demeurant, les rticences et proccupations entourant l'existence et le rle du secteur bancaire priv sont d'autant plus aviss par les usagers et pratiques douteuses et un environnement, pour ainsi dire malsain.

    Aujourd'hui, la nouvelle approche de dveloppement du pays impose au systme bancaire et financier une nouvelle dynamique o concurrence, obligation du rsultat, libre circulation des biens et services capitaux seront les principaux lments du nouveau paysage bancaire. Seulement ce paysage met beaucoup de temps se mettre en place au regard des enjeux qu'il recle et l'norme effort de modernisation accomplir au sein mme du secteur bancaire.

    - rgulation inadapte aux ncessits d'allocation des ressources: Aujourd'hui, la rgulation conomique fortement branle par les effets de la politique

    d'ajustement ne favorise point la relance conomique. Malgr la forte baisse des taux d'intrts: jusqu' 6.5 % pour l'investissement et 10.5 %

    pour les crdits d'exploitation, ils n'ont pas suffit donner une dynamique l'investissement. Entre les intentions de projets enregistrs auprs de l' APSI et ceux mis en uvre , le dcalage est trs important

    Beaucoup d'avantages et exonrations ont t consentis dans le cadre de la promotion des investissements, seulement les rsultats demeurent toujours faibles. La faiblesse du dinar ( due sa forte d'valuation ) a galement dcourag les investisseurs car pour la plupart, ils exigent des quipements imports payables en devises.

    Le dsinvestissement persiste donc depuis plus de deux dcennies. Il a entran des consquences ngatives sur le dynamisme des marchs industriels avec la cl une faible attractivit pour les activits productives.

    La question de rgulation (fiscalit, crdit, exonration droits de douanes ) est pose et les rponses vont dans le sens d'une faible impulsion des investissements.

    - La rigidit des critres et les modalits d'accs au financement: Malgr tous les progrs accomplis en matire de prestation de services, l'accs au

    financement de l'investissement reste une procdure trs lente et ardue, dpassant souvent une anne. Les critres de solvabilit et de rentabilit, l'analyse et l'valuation des risques, le respect des rgles prudentielles se conjuguent pour rendre difficile sinon impossible l'accs au financement.

    Pour beaucoup d'oprateurs, les procdures mises en uvre pour instruire, traiter, laborer, conseiller et finaliser un financement sont pnibles voire dcourageantes .

    La prudence des banques est perue comme une absence totale de prise de risque et que les garanties demandes ne sont pas toujours fonction des crdits demands.

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    La complexit des procdures, leur lourdeur ouvre la voie des comportements contraires la performance, l'efficacit et peuvent par consquent constituer un frein au financement de l'investissement

    Analyse suivant chaque type de projet: Les projets dclars au niveau de l' APSI porte sur quatre types d'investissements:

    les projets de cration ou projets nouveaux; les projets d'extension de capacits de production existante; les projets en exploitation entrs en production cinq annes avant la

    promulgation du dcret relatif au code des investissements 1993; les projets de rhabilitations concernant les projets dj existants mais

    ncessitent une rhabilitation de l'outil de production. Configuration des dclarations d'investissements pour 1997 (millions de DA)4

    TYPE NOMBRE % EMPLOI % MONTANT % Cration 4118 83 212 714 80 356 792 8 Exploitation 51 1 6 185 2 1 291 0 Extension 804 16 45 069 17 68 397 16 Rhabilitation 16 0 2 793 1 11349 3

    Total 4989 100 266 761 100 437 889 100

    La plupart des projets dclars est constitu de crations nouvelles avec 83 % avec des intentions d'investissement pour plus de 356 792 millions de dinars et 212 714 emplois.

    Les projets d'extension des capacits de production viennent en seconde position. Ils reprsentent 16 % de l'ensemble des projets avec 45 096 postes d'emplois pour un montant de 68 397 millions de dinars.

    Les projets entrs en production depuis 1988 et dclars durant 1997 reprsentent 1 % en termes de nombre et 2 % en termes d'emplois.

    Analyse suivant l'activit La configuration des projets d'investissements dclars pour l'anne 1997 par secteur

    d'activit est donne par le tableau qui suit: Rpartition des dclarations d'investissements par activit pour 19975

    Activit Nombre % Emploi % Montant % Agriculture 114 2 3795 1 8026 2 Services et T. Ptroliers 3 0 306 0 436 0 Mines et Carrires 10 0 927 0 1345 0 I.S.M.ME 200 4 8411 11 15165 3 Matriaux de Construction 201 4 10858 4 26401 6 BTPH 1147 23 79216 30 106537 24 Chimie,Caoutchouc,Plastique 203 4 9428 4 27897 6 Ind. Agro-alimentaire 724 15 22359 8 53940 12 Ind.Tex. Bon et Confection 104 2 5275 2 5853 1 Cuirs et chaussures 27 1 1141 0 1604 0 Ind. de Bois, lige, Papier 211 4 6239 2 10313 2 Ind. Diverses 35 1 820 0 894 0 Transport 1122 22 40696 15 67660 15 Commerce 64 1 3477 1 3462 1 Tourisme 248 5 12162 5 67037 15 Services 478 10 58740 22 26439 6 Etablissements financiers 6 0 371 0 9276 2 Sant 92 2 2540 1 5545 1 Total 4989 100 266761 100 437829 100

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    Le tableau montre la persistance de la prpondrance du secteur industriel dans le niveau des dclarations des investissements. En effet, sur les 4989 projets, 35 % relvent du secteur industriel avec un montant de 143.8 milliards de dinars et environ 65000 postes d'emplois fournir.

    Cette situation s'explique par la multitude de crneaux porteurs dans les activits industrielles, mais aussi par l'existence d'une infrastructure.

    Le montant dans les secteurs du btiment, travaux publics et hydrauliques s'lve plus de 106.5 milliards de dinars, soit 23 % en termes de projets.

    Le secteur des transports a enregistr 1122 projets avec plus de 40 000 postes d'emplois pour un montant de 67.6 milliards de dinars .

    Configuration des projets suivant le partenariat Rpartition des projets dclars en partenariat 1997:6 Rgions Nombre % Emplois % Montant % Europe 28 47 3711 58 5154 24 Pays Arabes 18 31 1345 21 9598 45 Asie 6 10 382 6 224 1 Amrique 5 8 520 8 1519 7 Afrique 0 0 0 0 0 0 Autres 2 3 420 7 4823 23 Total 59 100 6378 100 21317 100 Pour les projets en partenariat avec ltranger, ils sont trs rduits. Seuls 297 projets

    ont t enregistrs la fin de 1999, soit moins de 1% du total des projets.

    Les obstacles inhrents au dveloppement la PME-PMI La trilogie financement- foncier- bureaucratie reflte la masse des problmes surmonter

    pour les promoteurs. A noter galement labsence de mcanismes de couvertures de risques lis aux crdits accords : risque de change, variation des taux dintrt

    Lapprovisionnement en inputs imports pose de srieux problmes aux PME qui ne sont pas rompues aux techniques dimportations, qui sapprovisionnaient auprs des entreprises publiques dans un pass rcent.

    Le mode de gestion et dorganisation demeure en de du minimum exig pour une conomie de march o la comptitivit constitue la condition de survie.

    Aujourdhui, mme lANDI qui a remplac lAPSI est en panne dans son fonctionnement, du moment quelle na pas mis en place les dispositifs de son fameux rgime drogatoire. Ses guichets uniques ne sont que des boites denregistrements incapables de dcision concrtes qui motivent les investisseurs.

    A travers le monde, on estime plus de 130 agences pour le dveloppement de linvestissement qui vivent une stabilit requise. Pour la quasi-totalit de leurs guichets uniques, ils sont de vritables centres de dcision.

    Pour investir ltranger, lacte dinvestir seffectue en 43 heures, y compris lacquisition du terrain, pourvu que lon ait de largent. On ne demande ni lacte de naissance dorigine, ni le registre de commerce, plus forte raison la nationalit ou la provenance de ses apports.

    L investisseur ltranger dispose dune ligne tlphonique dans lintervalle qui suit lacte dinvestir. Le lieu dimplantation de son projet dispose de toutes les commodits : eau, gaz ; lectricit, voie daccs goudronne, etc.

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    En Algrie, quoi sert une lgislation qui offre des cadeaux fiscaux aux investisseurs, si lacte dinvestir devient un parcours du combattant o un projet qui doit se raliser en 18 mois, demande 3 , 4, 5 ans pour sa ralisation ?

    Ce projet est parfois mort-n cause dune bureaucratie qui se love dans sa logique, qui se plat se crer des lenteurs, de formalits sans fin, dcourager les plus tenaces.

    Aujourdhui, nous demandons nimporte quel reprsentant dans la guichet unique de lANDI, quil soit douanier, fiscaliste, banquier ou reprsentant foncier, personne nest capable de prendre une dcision sur place en connaissance de cause, sans se rfrer son responsable hirarchique. Savoir capter linvestisseur exige une culture managriale, un savoir-faire des hommes.

    A quoi servent des dispositions mmes allchantes si les hommes appels les appliquer pour une raison ou une autre ne jouent pas le jeu ? A linstar du Maroc et de la Tunisie les mentalits doivent changer en Algrie.

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    Conclusion Le thme retenu nous a conduit distinguer les choix stratgiques la disposition des PME et

    le type de dmarche qui aboutit ces choix. Une classification squentielle des stratgies disponibles pour la PME a t propose, mettant au premier rang celles qui simposent de toute faon, et deuxime celles qui ne sont ncessaires quen cas dinsuffisances constates au premier niveau. En ce qui concerne la dmarche stratgique conseille aux dirigeants de PME, celle-ci est essentiellement tributaire du contexte trs particulier dans lequel ils travaillent et de la mentalit dentrepreneur de la plupart dentre eux. A cet gard, les modles de planification stratgique ne seront adopts quavec de prudence dans lunivers tudi. Un certain nombre de propositions ont t faites, mais il reste souhaiter, pour quelles soient prcises et dtailles, quun plus grand nombre de recherches soient effectues dans un domaine encore en grande partie inexplore.

    Quelques recommandations aux PME Algriennes La mise en place de rseaux de soutien composs dorganismes publiques et privs dont les

    taches consistent offrir les services destins dvelopper la ressource humaine et le savoir faire technique et managrial.

    La cration de mcanismes de financement spcifiques ces entreprises savoir de capital risque, les fonds de garantie, les socits de leasing pour stimuler la cration et la croissance dentreprise.

    Le programme MEDA dappui la petite entreprise dune dure de cinq ans dot dun montant de 60 millions deuros toucherait directement et indirectement quelques 30000 entreprises. Il portera sur ltude de crneaux porteurs sur lesquels les entreprises pourront sappuyer, sur la formation des managers qui reprsentent 75% du financement et enfin sur lenvironnement entrepreneurial.

    Son but consistera donc prparer les PME algriennes tre mieux outilles pour affronter la concurrence une fois la zone de libre change sera effective.

    Il interviendra sur lenvironnement de lentreprise que daucuns qualifient de goulots dtranglement. Sur ce point, le programme porte sur la mise en place de socits financement spcialises telles que les socits de leasing, de factoring et de capital risque.

    L'Algrie dont la coopration n'a commenc qu' partir de 1995 lors du lancement du processus de Barcelone, n'a pu profiter que d'une infime partie des 4.685 milliards d'euros consentis par le MEDA 1 aux douze pays tiers mditerranens. Un montant qui n'a jamais vu le jour dans sa totalit. Les promesses europennes sont restes vaines surtout la somme qui devait dbourser la banque europenne d'investissement (BEI) qui avait promis cette poque d'octroyer une somme de 2.310 milliards d'euros. Il aura fallu attendre donc le dmarrage de MEDA II pour voir enfin dbloquer l'aide europenne au profit des entreprises algriennes.

    Une attente qui a fait suite la conclusion des accords d'association avec l'union europenne en mars 2002.Lanc dj depuis deux ans, MEDA II devait couvrir la priode 2000-2006, poussera coup sur notre pays intensifier ses efforts pour bnficier de cette aide, dont la finalit est de tenter de rapprocher les performances de nos entreprises de celle des Etats europens appels se concurrencer dans la future zone de libre change de 2010.

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    1 Libert Economie N 211 du 19-25 Fvrier 2003 2 Revue Investir en Algrie, 1999 3 LEconomiste du 30 Avril 2001 4Investir en Algrie, KPmg,Audit, Paris, Juillet 1998, p 84 5 APSI, 1998 6 APSI, 1998

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    LEconomiste du 30 Avril 2001

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    M.Marchesnay ; la dpendance des firmes individuelles , Revue Science de Gestion, n 1, 1979, p.698-733. A.C.M artinet, Stratgie, Paris, Vuibert, Chap 6, 1983 Mustar. P, Bertrand Saporta, Recherche, innovation et cration dentreprise , Encyclopdie de gestion, Economica, 1997, p 2817 Y. Morvan, Diversification , in Encyclopdie de Gestion, Economica ,1997, p.983 Saporta B, Stratgie pour la PME, Paris, Montchrestien, 1986, p 215-289 Revue Investir en Algrie.1999

    Libert Economie du 19-25 Fvrier 2003