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Les Cahiers de l’IEQ
Politique de taux de change en Tunisie et compétitivité extérieure
Ahmed TARCHIDirection générale du créditEt des marchés de capitauxBanque Centrale de Tunisie
Plan
IntroductionI Objectif et gestion de la politique du taux de change du
dinar
II Evaluation de la compétitivité extérieure de l’économie tunisienne dans le cadre de la stabilité du taux de change effectif réel (STCER)
III Bilan de la politique de STCER
IV Aménagements introduits à la gestion de la politique de taux de change du dinar
Annexes
IntroductionLa politique de taux de change joue un rôle essentiel dans la
réalisation des objectifs macroéconomiques, notamment unecroissance économique saine et durable ainsi que l’amélioration de lacompétitivité externe.
Les autorités monétaires ont toujours procédé aux aménagementsdu régime de taux de change, en fonction des diverses mutations du
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Les Cahiers de l’IEQ
système monétaire international et des besoins du développementéconomique.
La gestion de la politique du taux de change, menée depuis 1987sur un fonds de réalisme et de flexibilité, a contribué efficacement auxperformances réalisées par l'économie tunisienne: des taux decroissance du PIB soutenus et durables, un accroissement continu desexportations de biens et services, la préservation des parts de marchédans un environnement plus concurrentiel et enfin la restauration etla sauvegarde des équilibres externes.
I Objectif et gestion de la Politique du taux de change du dinar
1Objectifs de la politique de taux de change
L’objectif de la politique du taux de change du dinar,menée depuis 1987, est d’assurer la stabilité réelle du dinarafin de préserver la compétitivité extérieure de l’économietunisienne.
L’introduction de l’euro, début 1999, n’a pas affecté lapolitique du taux de change dont l’objectif demeure lastabilité de la valeur réelle du dinar.
Le ralentissement économique qui a suivi les événementsdu 11 septembre 2001 et les enjeux économiques desannées à venir ont nécessité davantage de flexibilité dans laconduite de la politique de taux de change du dinar.
2 Instruments de la politique de taux de change
Suivi du taux de change du dinar en terme réel.
En raison du démantèlement tarifaire et de la levée desquotas des pays concurrents de la Tunisie sur les marchésd’exportation des produits textiles, la mesure de la
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compétitivité par l’évolution des prix à la consommationdemeure nécessaire mais insuffisante pour maintenir lacompétitivité extérieure de la Tunisie . Ainsi, pour mieuxanalyser l’évolution de la politique du taux de change dudinar, la BCT a opté pour l’adoption d’autres indicateurstels que les parts de marchés et les coûts unitaires detravail.
II Évaluation de la compétitivité extérieure de l’économie tunisienne dans le cadre de la stabilité du taux de change effectif réel (STCER)
Définition de la compétitivité.
• Il n’existe pas de définitions ou de mesures uniques de lacompétitivité. C’est une notion complexe et composite pouvantprendre en considération aussi bien des facteurs quantifiables, quedes aspects non quantifiables. C’est aussi une notion dynamique quiprend en compte les perspectives et les tendances futures desparamètres du pays, de l’industrie et des entreprises.
• L’OCDE définit la compétitivité comme étant « la latitudedont dispose un pays, évoluant dans des conditions de marché libreet équitable, pour produire des biens et services qui satisfont auxnormes internationales du marché, tout en maintenant et enaugmentant simultanément les revenus réels de ses habitants dansle long terme ». Cela n’est possible qu’avec une productivité enhausse.
• Certains économistes mettent en cause la théorie classiqueselon laquelle la richesse d’un pays provient des ressourcesnaturelles, de la quantité et du coût de la main d’œuvre, del’espace disponible et que les pays acquièrent un avantage dans lessecteurs utilisant intensivement les facteurs qu’ils possèdent enabondance. Ils expliquent que « les vrais facteurs de compétitivitésont l’éducation, la qualité de la recherche, l’exigence des clients, ladensité du tissu industriel et l’intensité de la concurrence ».
3
Les Cahiers de l’IEQ
• Pour d’autres, la compétitivité d’un pays résulte de sacapacité à tirer parti de ses ressources, de sa capacité d’adaptationet de la position concurrentielle de ses entreprises. Il retiennentcinq dimensions: la dimension productive, technologique,commerciale, financière et monétaire, la dimension institutionnelleet politique.
• The World Competitiveness report analyse chaque année lacompétitivité dans les pays de l’OCDE, dans les nouveaux paysindustrialisés et dans d’autres pays. Un classement par ordredécroissant de compétitivité globale est présenté dans le rapport.Huit familles de déterminants de la compétitivité décomposées en88 facteurs sont retenues. Nous rappelons ciaprès les huitdéterminants :
(1) – la politique de l’environnement macroéconomique ;
(2) – l’ouverture sur l’extérieur ;
(3) – l’intervention de l’État ;
(4) – le dynamisme du marché financier ;
(5) – l’infrastructure physique et institutionnelle ;
(6) – le management ;
(7) – la recherche technologique et scientifique ;
(8) – les ressources humaines ;
La compétitivité peut être extérieure (dynamisme à l’exportation)ou intérieure (résistance aux importations). Elle se décompose en :
• compétitivitéprix : capacité à maintenir un avantage decoût par rapport aux produits étrangers.
• compétitivité hors prix : capacité à imposer ses produitsindépendamment de leur prix.
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1 Comparaison de certains indicateurs économiques de pays émergents Évolution des exportations Taux de couverture Autres indicateurs économiques
Évolution des exportations Taux de couverture
5
Taux de couverture 2000-02-
0% 25% 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200%
EgyptJ ordan
MoroccoTurkeyTunisia
IndiaHong KongSingapore
KoreaThailand
PhilippinesTaiwan
MalaysiaIndonesia
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Autres indicateurs économiques
Tableau comparatif des indicateurs économiques* dans certains paysémergents (Moyenne des ratios sur la période 20002002)
Ratios Tunisie Turquie Egypte Maroc MalaisieCorée
du Sud
Export/Import70%
(10ème )
65%
(11ème )
34%
(14ème )
64%
(12ème )
119%
(2ème )
107%
(6ème )
Export / PIB45%
(5ème)
29%
(9ème)
17%
(11ème)
27%
(9ème)
118%
(2ème)
42%
(6ème)
(Export+Import)
/ PIB
77%
(7ème)
44%
(11ème)
19%
(13ème)
55%
(10ème)
189%
(3ème)
69%
(8ème)
FBCF/ PIB26%
(4ème)
19%
(12ème)
17%
(13ème)
23%
(6ème)
25%
(5ème)
27%
(2ème)
PNB/habitant en
2001
(en dollar US)
2 059**
1 233 3 593 8 899
*Ratio moyen sur la période. La valeur entre parenthèses désigne le rang parmi 14 pays émergents.**Pour la Tunisie, il s’agit du PNB/habitant de l’année 2002.
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2CompétitivitéprixLa compétitivitéprix d’un pays se mesure par le rapport entre
l’indice des prix des principaux pays concurrents et l’indice des prixdu pays. Elle repose sur trois facteurs:
Le comportement de marge des entreprises : pourcentage dubénéfice dans le prix de vente (en cas d’augmentation des coûts deproduction, l’entreprise devrait diminuer sa marge pour préserver lacompétitivitéprix).
Le taux de change : si une monnaie s’apprécie dans un pays, lesexportations seront moins compétitives, et inversement.
Le taux de change bilatéral : Le taux de change bilatéralreflète l’évolution du taux de change d’une monnaie parrapport à une seule monnaie étrangère, mais ne traduitpas d’une manière précise le comportement de lamonnaie nationale.
Le taux de change effectif nominal : Il désigne engénéral un taux synthétique décrivant l’évolutionmoyenne des taux de change bilatéraux de la monnaied’un pays par rapport aux monnaies de ses principauxpartenaires ou concurrents commerciaux.
Le taux de change effectif réel:L’indice de taux dechange réel est défini comme étant l’indice de taux dechange nominal corrigé par le différentiel d’inflation
Les coûts de production : coûts salariaux, prix desconsommations intermédiaires, productivité du travail et économiesd’échelle.
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Evolution comparée de l’inflation
Evolution comparée des taux d’inflation (en%)
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Moyenne
96-02
Turquie 80,4 85,7 84,6 64,9 54,9 54,4 45,0 67,1
Egypte 7,2 4,6 4,2 3,1 2,7 2,3 2,7 3,8
Corée du Sud 4,9 4,4 7,5 0,8 2,3 4,1 2,8 3,8
Thaïlande 5,8 5,6 8,1 0,3 1,6 1,7 0,6 3,4
Tunisie 3,7 3,7 3,1 2,7 2,9 1,9 2,8 3,0
Malaisie 3,5 2,7 5,3 2,7 1,5 1,4 1,8 2,7
Jordanie 6,5 3,0 3,1 0,6 0,7 1,8 1,8 2,5
Maroc 3,0 1,0 2,8 0,7 1,9 0,6 2,8 1,8
Hong Kong 6,3 5,8 2,9 -4,0 -3,7 -1,6 -3,0 0,4
L’effetchange sur la compétitivité L’évolution du taux de change est un indicateur de
compétitivitéprix et par conséquent, sa gestion réaliste et flexiblepermet de réussir une stratégie d’ouverture et d’insertion dans lecommerce international.
En régime de change flottant, le différentiel de compétitivitéconduit à la dépréciation de la monnaie (facteur de restauration de lacompétitivitéprix) ; tandis qu’en régime de change fixe, le pays doituser de l’arme de la dévaluation compétitive dont les effets neportent que sur le court terme tout en comportant plusieurs effetspervers.
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1 Evolution du marché des changes international
• L’évolution de l’euro, depuis son lancement en janvier 1999,peut être résumée en deux principales phases :
• Un cycle de dépréciation de la monnaie unique européenne,au cours de la période allant du début de l’année 1999 à la fin dupremier trimestre 2002, notamment sous l’effet du différentiel decroissance et de taux d’intérêt favorable au dollar américain. En effet,la monnaie unique européenne est passée de 1,1875 début 1999 à0,8715 dollar pour un euro à la fin du premier trimestre 2002, soit unedépréciation de 27% visàvis de la monnaie américaine,
• Une phase d’affermissement, à compter du début dudeuxième trimestre 2002, passant de 0,8715 dollar américain pourun euro à 1,0977 dollar à fin août 2003, en hausse de 26% parrapport à ce dernier. Le repli du dollar a mis fin au cycle haussierentamé depuis 1995. Cette évolution est essentiellement due auxpertes accusées par les marchés boursiers américains et auralentissement de l’activité économique dans ce pays.
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Evolution du TC EUR/USD 1999-2003
1,0977
0,8715
1,1875
0,8
0,9
1,0
1,1
1,2
1,3
01/99 07/99 01/00 07/00 01/01 07/01 01/02 07/02 01/03 07/03
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Evolution du dinar visàvis des principales devises
• L’évolution des rapports monétaires sur les marchés deschanges internationaux a constitué le facteur principal agissant sur latenue du taux de change du dinar, au cours de la période en revue,du fait de la maîtrise de l’inflation en Tunisie.
• Pendant le cycle de dépréciation de l’euro de 27% visàvis dudollar, la gestion flexible du taux de change a permis d’éviter uneappréciation du dinar par rapport à l’euro qui aurait constitué unhandicap à la compétitivité de l’économie tunisienne. En effet, ledinar s’est déprécié de 1,5% visàvis de l’euro.
• Au cours de la deuxième phase relative à l’appréciation del’euro de 26% contre dollar, le dinar s’est déprécié de 8,9% contreeuro.
Evolution du dinar visàvis des principales devises
cours moyen 04/01/99 31/12/02 29/08/03 variations TND en %interbancaire 1 2 3 2/3 1/3
USD/TND 1,0900 1,3341 1,3089 1,9 16,7EUR/TND 1,2873 1,3983 1,4370 2,6 10,4JPY/TND 9,6100 11,2169 11,1837 0,3 14,1
10
Evolution du TC EUR/TND 1999-2003
1,2855
1,2873
1,4370
1,20
1,25
1,30
1,35
1,40
1,45
1,50
01/99 01/00 01/01 01/02 01/03
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Evolution du TC USD/TND 19992000
3 Compétitivité structurelle (ou horsprix)• C’est la capacité à imposer ses produits indépendamment de
leur prix (qualité, services accompagnant le produit, capacité des’adapter à la demande diversifiée : soit par rapport aux goûts soitpar rapport aux revenus : différentes gammes).
• Notons aussi que la compétitivité hors prix est de l’ordre dulong terme, elle se forge à travers le temps par l’acquisition du savoirfaire et par suite, des parts de marchés.
Elle dépend de plusieurs critères:
• Diversité des produits : l’entreprise est capable de s’adapteraux besoins des agents économiques, cela peut être vu de deuxfaçons:
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Evolution du TC USD/TND 1999-2003
1,0900
1,4784
1,3089
1,0
1,1
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
01/99 01/00 01/01 01/02 01/03
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Différentiation verticale des produits : il s’agit d’offrir une gammecomplète d’un produit adaptée à la diversité des revenus.
Différenciation horizontale des produits : le but est des’adapter à la diversité des goûts.
• Qualité des produits (harmonisation des normes : conformité,certification et norme de qualité).
• L’investissement immatériel : il concerne la formation, lacommercialisation, les logiciels, la recherche et développement.
Principales mesures prises par la Tunisie
• mise en place du programme de mise à niveau en 1995,
• encouragement des entreprises à investir dans la recherche etle développement,
• mise en place d’une infrastructure de formation dans lesnouvelles technologies et moyens de communications,
• tarifs préférentiels accordés aux entreprises pour accéder auxréseaux d’Internet.
4 Composition des exportations tunisiennes
•Pour mesurer le degré de compétitivité d’un pays en termesd’exportations, il est recommandé d’ajouter à l’analyse de l’évolutiondes parts de marché, une analyse du degré de diversification desexportations.
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Les Cahiers de l’IEQ
Répartition des exportations tunisiennes par secteur d’activité
Exportations(en %) 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Partmoyenne
Textile, Habillement, cuirset chaussures
51 49 50 49 47 49 49 49
Industries mécaniqueset électriques
12 13 16 16 16 19 19 16
Agriculture, pêche& industries agroalimentaires
8 11 10 11 9 8 7 9
Autres industries manufacturières
7 7 7 7 7 7 8 7
Autres 22 20 17 17 21 17 17 19
IIIBilan de la politique de STCERL’adoption des autorités monétaires d’une approche plus flexible
dans la gestion de la politique du taux de change du dinar a permis àl’économie tunisienne de réaliser des performances :
• Un rythme d’accroissement annuel de 9,7% des exportationstunisiennes, hors produits énergétiques, entre 1998 et 2002, passantde 6.100 à 8.829 MDT.
• Une maîtrise du solde courant qui est revenu de 9,2% du PIBen 1993 à 3,5% en 2002.
• Un maintien du dinar à un niveau proche de sa valeurd’équilibre qui a permis d’éviter l’apparition de marché parallèle etde contenir le déficit courant à un niveau soutenable. Dans son
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rapport publié en août 03, le FMI a signalé que le taux de change dudinar est évalué d’une manière appropriée.
• Une maîtrise du taux d’inflation qui est revenu de 6,3% en1995 à 2,8% en 2002.
• Le non recours à des dévaluations compétitives à l’instard’autres pays concurrents.
• Une progression des recettes touristiques durant les cinqdernières années, à un taux annuel moyen de 4,2%,passant de 1.713 en 1998 à 2.021 MDT en 2002
• Un accroissement moyen du PIB (aux prix constants de1990) de 4,3% durant les cinq dernières années, passant de15.477 MDT en 1998 à 18.315 MDT en 2002.
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Les Cahiers de l’IEQ
IV Aménagements introduits à la gestion de la politique de taux de change
1Analyse de l’évolution des parts de marché
Évolution au cours de la période 19952000
• La part de marché de la Tunisie a enregistré une légèrehausse de 0,02 point, (passant de 0,58% en 1995 à 0,60% en 2002) et sesitue à la 10ème place parmi un échantillon de 12 pays concurrentsméditerranéens et asiatiques.
2Analyse par les coûts unitaires de travailDéfinitions :
• Le F.M.I définit les indices des taux de salaire ou des gainssalariaux publiés dans les statistiques financières internationalescomme étant «les taux de salaire ou les gains salariaux par travailleurpour une période déterminée ».
• Concernant les composantes de cet indicateur, le F.M.I retient« les séries d’indices de rémunération qui incluent les paiements ennature ainsi que les allocations familiales et qui recouvrent aussi bienles salariés payés au mois que ceux qui sont rémunérés autrement ».
• Quant à l’OCDE, elle précise dans la revue relative auxPrincipaux Indicateurs Économiques que « La série de référencepour les gains horaires présentés dans la première partiecorrespond aux rémunérations moyennes dans les industriesmanufacturières par ouvrier occupé et par heure, y compris larémunération des heures supplémentaires et les suppléments enespèces ayant un caractère de régularité. Cependant, la définitionpeut varier d’un pays à l’autre, notamment en ce qui concerne lestravailleurs couverts, le traitement des primes occasionnelles et desrappels de salaires, ainsi que la taille de l’unité statistique ».
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Les Cahiers de l’IEQ
En outre, le bulletin mensuel de la Banque Centrale européenne(BCE) publie des données relatives aux :
• Coûts salariaux unitaires, pour l’ensemble de l’économie,
• Coûts salariaux horaires totaux, pour l’ensemble del’économie (sauf agriculture, administration publique,enseignement, santé et autres services),
• Revenus par tête dans le secteur manufacturier.
Critère retenu pour la Tunisie
• Compte tenu des définitions précitées, nous pensons quel’approximation du coût horaire de la maind’œuvre en Tunisie par leSMIG ne peut pas être retenue, puisque ce dernier ne couvre pas latotalité du coût supporté par l’employeur. Par ailleurs, la populationcouverte selon cet indicateur n’est pas suffisamment représentativedu facteur « travail » dans l’économie tunisienne. Aussi, l’évaluationdu coût de la main d’œuvre à partir des salaires les plus bas risque telle de surestimer sa compétitivité.
• Il est à signaler que l’I.N.S publie des taux d’accroissement desalaires dans le secteur privé dont la périodicité est trimestrielle.
Dans l’attente de l’élaboration par l’I.N.S d’un indice qui tientcompte des différents éléments de la définition précitée, laBCT a opté pour l’utilisation provisoire du tauxd’accroissement de la rémunération des salariés du secteurproductif non agricole, publié par l’Institut d’ÉconomieQuantitative (I.E.Q), comme une approximation de l’indicedes coûts unitaires de travail.
Avantages de l’analyse par les coûts unitaires de travail
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Les Cahiers de l’IEQ
• La comparaison des prix et des coûts pratiqués dans deuxrégions permet de juger du niveau de la compétitivité d’une régionpar rapport à une autre.
• L’approche consiste à comparer le niveau courant du taux dechange à celui qui égalise les niveaux de prix ou de coûts entre lesdeux régions considérées. Ce dernier est appelé taux de parité depouvoir d’achat (PPA) dans la mesure où il assure, par définition,l’égalité des pouvoirs d’achat d’une unité monétaire dans chacunedes régions. Cette approche est censée identifier le niveau de changed’équilibre entre les deux régions considérées et permettre ainsi deconclure quant à leur position compétitive respective. Une monnaiesousévaluée (surévaluée) traduit, toute chose égale par ailleurs, unavantage (désavantage) en terme de compétitivité.
• Les indices de coûts unitaires de travail relatifs exprimés dansune monnaie commune servent souvent d’indicateurs de lacompétitivité internationale. Les coûts unitaires de travailreprésentent le montant dépensé en moyenne sous forme de salaireset d’avantages sociaux.
• Concernant le choix entre les indices de prix et de coûts, lespréférences vont habituellement, sur le plan conceptuel, aux indicesde coûts. De fait, les coûts sont un meilleur indicateur decompétitivité que les prix, car les entreprises peuvent comprimertemporairement leurs marges bénéficiaires ou établir leurs prix enfonction de la conjoncture du moment afin de préserver leurs parts demarché.
• Il y a lieu de signaler que chacun des indices de prix et decoûts utilisés, dans la pratique internationale, pour la constructiondes ITCER présente des avantages et des inconvénients.
Limites de l’analyse par les coûts unitaires de travail
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Les Cahiers de l’IEQ
• Il a été observé depuis plusieurs années une tendance dusecteur manufacturier à soustraiter certains services administratifsou autres qui étaient auparavant produits directement parl’entreprise. Or on sait que la productivité dans le secteur des servicesest difficile à mesurer et qu’elle est probablement sousévaluée. Cettesous estimation va se répercuter sur l’évaluation des coûts unitairesde travail du secteur manufacturier et engendrera une surestimationdes gains de productivité dans ce secteur. Si ce phénomène de soustraitance progresse à des rythmes différents entre les pays, unecomparaison des coûts unitaires de travail dans le secteurmanufacturier risque de biaiser les tendances sousjacentes de lacompétitivité.
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ANNEXES
Dépréciation du dinar de 14,8% visàvis de l’euro sur la période 19922002
Avant l’année 1999, il s’agit du cours de l’ECU
Dépréciation de 12,6 points de l’indice de taux de change effectif réelsur la période 19932003
19
Evolution du taux de change EUR/TND*
1,1429
1,3418
1,10
1,15
1,20
1,25
1,30
1,35
1,40
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Evolution des indices de taux de change du dinar Base100=2000
90
95
100
105
110
115
déc93
déc94
déc95
déc96
déc97
déc98
déc99
déc00
déc01
déc02
août03
Indice Nominal Indice des Prix Relatifs Indice Réel
Les Cahiers de l’IEQ
20
Prix à la consommation (en %)
4,04,7
6,3
3,7 3,73,1 2,7 2,9
1,92,8
0
12
34
56
7
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Deficit courant en % du PIB
9,2
3,9 4,3
2,43,1 3,4
2,2
4,2 4,3 3,5
0,0
2,0
4,0
6,0
8,0
10,0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Les Cahiers de l’IEQ
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Les Cahiers de l’IEQ
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Encours de la dette / RNDB (%)
46474849505152535455
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Ratio du service de la dette
1213
141516
1718
1920
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
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Réserves en devises (en mois d'importation)
00,5
11,5
22,5
33,5
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Entrées des capitaux
200
700
1 200
1 700
2 200
2 700
3 200
3 700
4 200
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Entrées de capitaux (en MDT) Investissements directs étrangers
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% IDE dans les entrées de capitaux
26,5
20,5
13,111,2
14,6
31,4
14,8
28,7
18,8
27,7
5
10
15
20
25
30
35
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002