Portrait du territoire et vision de développement du ...preventioncdnndg.org/fielding-walkley/wp-content/... · Neiges – Notre-Dame-de-Grâce . Le présent rapport a été rendu

Portrait du territoire et vision de développement du secteur Walkley-Fielding dans l’arrondissement Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce

Le présent rapport a été rendu possible grâce au fonds Évaluation et recherche prévu dans l’Entente administrative de développement social et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale entre le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et la Ville de Montréal (2009-2011).

Novembre 2012

Raymond Chabot Grant Thornton & Cie Société en nom collectif Bureau 2000 Tour de la Banque Nationale 600, rue De La Gauchetière Ouest Montréal (Québec) H3B 4L8 Téléphone : 514 878-2691 Télécopieur : 514 878-2127 www.rcgt.com

Conseillers en administration Membre de Grant Thornton International Ltd

Le 1 novembre 2012

Madame Joaquina Pires Conseillère en développement communautaire Direction de la diversité sociale Madame Marie-Claude Ouellet Chef de section Direction de la culture, des sports, des loisirs et du développement social Arrondissement Côte-de-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce 5160, boulevard Décarie Bureau 400 Montréal (Québec) H3X 2H9 Objet : Portrait du territoire et vision de développement du secteur Walkley-Fielding dans

l’arrondissement Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce

Mesdames,

Nous sommes heureux de vous transmettre le rapport final réalisé dans le cadre du projet cité en rubrique. Nous souhaitons profiter de cette occasion pour vous remercier de la confiance que vous nous avez témoignée.

Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à contacter Mme Louise Leclerc, au 514 390-4165.

Veuillez agréer, Mesdames, nos salutations les plus distinguées.

Société en nom collectif Conseillers en administration Pierre Fortin, associé Louise Leclerc, directrice principal

Raymond Chabot Grant Thornton

TTaabbllee ddeess mmaattiièèrreess

Remerciements 4

Préface 5

Sommaire exécutif 7

1. Introduction 12 1.1 Présentation du secteur Walkley-Fielding 12

1.2 Démarche méthodologique 15

2. Portrait de la population 19 2.1 Sommaire des résultats 19

2.2 Présentation détaillée des résultats 20

2.2.1 Évolution démographique 20

2.2.2 Portrait des ménages 21

2.2.3 Immigration 23

2.2.4 Minorités visibles et langues 24

2.2.5 Scolarité 26

2.2.6 Portrait économique 28

2.2.7 La santé de la population 30

3. Portrait du milieu de vie 35 3.1 Sommaire des résultats 35

3.2 Présentation détaillée des résultats 36

3.2.1 Qualité de vie perçue 36

3.2.2 Densité de population 37

3.2.3 Mobilité de la population 38

3.2.4 Qualité des logements 38

3.2.5 Espaces verts 39

3.2.6 Sentiment de sécurité/ taux de criminalité 41

3.2.7 Enjeux environnementaux 43

3.2.8 Desserte en équipements collectifs, en commerces et en services 44

3.2.9 Besoins identifiés 48

4. Vision du secteur Walkley-Fielding 51 4.1 Sommaire des enjeux et pistes de solution 51


4.2 Vision de développement 52

5. Développement des équipements collectifs 53 5.1 Enjeux en lien avec le développement des équipements collectifs 53

5.2 Évaluation du Centre Walkley 53

5.3 Vision du Centre Walkley 54

6. Recommandations 58 6.1 Structure de gouvernance 58

6.2 Partenariats et ententes de collaboration Erreur ! Signet non défini.

6.3 Ressources 61

6.4 Suivi et mesure 61

6.5 Approfondissement des connaissances 61

ANNEXE 1 BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE 2 GRILLE D’ENTREVUE

ANNEXE 3 LISTE DES PERSONNES CONSULTEES

Portrait du territoire et vision de développement du secteur Walkley-Fielding dans l’arrondissement Côte-des-Neiges – Notre-Dame-de-Grâce 4


Remerciements

Nous remercions le Comité de coordination composé de : Mesdames Judith Shapiro, Organisatrice communautaire – CSSS Cavendish Terri Ste-Marie, Directrice – de l’organisme Prévention Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce Joaquina Pires, Conseillère en développement communautaire – Diversité sociale, Ville de Montréal Danielle Bélanger, Agente de développement – DCSLDS, Arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce April Léger, Chef de section – DCSLDS, Arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce Alexandra Paquet, Agente de liaison – DCSLDS, Arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce Marie-Claude Ouellet, Chef de section – DCSLDS, Arrondissement Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce Valéria Taranto, Organisatrice communautaire – OMHM Sylvie Laferrière, organisatrice communautaire – Conseil communautaire Notre-Dame-de-Grâce Inc. Et Messieurs John Richarson, Président – Conseil communautaire Notre-Dame-de-Grâce Inc. Pierre-Charles Constantin, Conseiller en planification et en développement – Centraide du Grand Montréal Simeon Pompey, Directeur d’animation – Comité jeunesse NDG Martin Laquerre, conseiller en évaluation de programme, Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale Également un merci tout spécial aux citoyens, participants et intervenants du milieu qui ont été d’une grande générosité lors des entrevues. Vous trouverez la liste de ces derniers en annexe.



Préface

En 2010, l’Arrondissement et ses partenaires mettaient en place un programme de ‘’Petits déjeuners‘’ au Centre Walkley. Financé dans le cadre de l’Entente administrative de développement social, lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale entre le Ministère de l’emploi et de la solidarité sociale (MEES) et la Ville de Montréal, le programme visait à agir sur les maints défis sociaux présents dans le secteur Walkley-Fielding en faisant la promotion des saines habitudes alimentaire chez les jeunes fréquentant les écoles avoisinantes. Tout en intervenant sur la sécurité alimentaire de ces jeunes, cette initiative visait également l’appropriation et la participation des parents. Ce premier contact aurait pu permettre aux intervenants de mieux connaitre les besoins des familles et des jeunes du secteur et de mettre en place des activités répondant davantage aux réalités de cette population. Malheureusement, après près de six mois d’activité, les responsables du programme venaient à la conclusion que celui-ci n’atteignait pas ses objectifs. La participation aux petits déjeuners demeurait très faible et ce malgré une belle collaboration des écoles du quartier qui en faisaient la promotion. Une réflexion sur les causes derrière les difficultés à rejoindre et à mobiliser les parents et les enfants du secteur a permis d’en venir à la conclusion que la situation vécue avec le programme de « Petits déjeuners » était symptomatique de défis importants qui nécessiteraient l’implication de multiples domaines d’intervention et que, par conséquent, la mobilisation des partenaires était essentielle. Suite à ce constat et en collaboration avec la conseillère en développement communautaire de la Diversité sociale de la Ville de Montréal, un projet de recherche action été mis de l’avant pour permettre une réelle évaluation du secteur. Ce projet, rendu possible grâce au fonds Évaluation et recherche prévu dans l’Entente administrative de développement social et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale entre le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et la Ville de Montréal (2009-2011), permettrait de faire le point sur la situation et de rallier les parties prenantes autour d’enjeux partagés. Un comité de coordination, regroupant l’Arrondissement et certains partenaires clés, a été mis en place pour superviser le projet. En décembre 2011, l’Arrondissement invitait les organismes de plusieurs domaines d’intervention à une rencontre et proposait la mise en place d’une table multidisciplinaire impliquant les partenaires. Cette table des partenaires avait comme but d’élargir la base consultative, d’une part, et, d’autre part, de jeter les assises de la gouvernance qui soutiendrait les actions futures. C’est l’intention que le portrait serve aux partenaires pour identifier des pistes d’action afin d’améliorer la qualité de vie dans le secteur Walkley-Fielding. Vous avez donc entre les mains les résultats de cet exercice. Bonne lecture et que ce rapport puisse être porteur d’un mouvement de mobilisation des intervenants du milieu et des citoyens, et qu’il soutienne le renouveau de ce secteur si riche et plein de potentiel.



Sommaire exécutif



Sommaire exécutif

Présentation de l’étude

L’étude vise à réaliser un portrait de la situation actuelle du secteur Walkley-Fielding, localisé dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, dans le but de soutenir une démarche de planification communautaire et de mobilisation des partenaires. Plus spécifiquement, l’étude devait recenser et intégrer l’ensemble des données quantitatives disponibles sur le secteur et recueillir des informations qualitatives grâce à une série d’entrevues et de groupes de discussion auprès d’intervenants, de gens d’affaires et de citoyens. Les informations qualitatives incluaient les perceptions des personnes rencontrées quant aux forces et faiblesses du secteur Walkley-Fielding, leur évaluation des services et activités qui y étaient disponibles, ainsi que leur vision d’avenir du secteur et du Centre Walkley. Des recommandations sur les actions prioritaires à réaliser pour mettre en œuvre la démarche de planification sont proposées.

Principaux constats

Les constats suivants se dégagent du portrait:

Le secteur Walkley-Fielding est fortement défavorisé, surtout du point de vue matériel. En effet, tant l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal, la Ville de Montréal et le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ont classé le secteur parmi les plus défavorisés de leur territoire;

La population qui y habite présente certaines caractéristiques qui doivent être tenues en compte dans la détermination de l’offre de services :

• En termes de groupes d’âge, le secteur présente une proportion plus importante que l’Arrondissement ou la Ville de personnes âgées de 65 ans et plus, ainsi qu’une proportion plus faible de personnes âgées entre 15 et 34 ans;

• Étant donné sa mixité culturelle et la disponibilité de logements plus abordables, le secteur est un important lieu d’accueil de nouveaux arrivants sur l’île de Montréal. La base de l’immigration est toutefois en transformation : provenant majoritairement des Caraïbes anglophones dans le passé, les nouveaux arrivants sont aujourd’hui surtout issus de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique centrale et du sud;

• Le secteur regroupe une forte proportion de minorités visibles, plus à risque de vivre des difficultés de décrochage scolaire, d’employabilité et de pauvreté chronique;

• Les personnes en situation précaires sont de plus en plus nombreuses et les intervenants font état de la nécessité de mieux planifier les services auprès de certains groupes, notamment les personnes souffrant de santé mentale, les immigrants sans papiers, les réfugiés, les personnes âgées qui vivent seules et les nouveaux arrivants qui ne parlent pas le français;

• Le niveau de scolarité est faible, particulièrement chez les 15-24 ans, et les principaux facteurs de risque du décrochage sont présents (présence importante d’immigrants, pauvreté, faible scolarité des parents);



• La santé des personnes est mise à risque par la présence de plusieurs facteurs de risque, dont la pauvreté et les problèmes d’alimentation et de logement qui en découlent, l’isolement, le vieillissement de la population, ainsi que la susceptibilité accrue de certains groupes culturels à des maladies en croissance telles que le diabète de type 2.

Le secteur est fortement stigmatisé et son image auprès des personnes qui n’y habitent pas est très négative. Ce stigma est transféré à ses résidents et particulièrement à ses jeunes qui sont souvent automatiquement associés à des gangs de rue;

Les résidents ont des opinions très partagées sur la qualité de vie dans le secteur. Certains, surtout des résidents de longue date, évaluent très positivement la qualité de vie alors que d’autres, et plus particulièrement les personnes qui n’y habitent pas par choix mais pour des raisons économiques, ont une perception beaucoup plus négative et indiquent qu’ils quitteraient le secteur s’il le pouvait;

Le taux de rétention des nouveaux arrivants est très faible. En effet, la majorité des résidents sont de première génération, une situation inverse à celle qui est vue dans l’Arrondissement dans son ensemble;

La salubrité, la qualité de certains immeubles à logement et l’insécurité sont les trois problématiques les plus souvent associées au secteur Walkley-Fielding. D’ailleurs plusieurs personnes rencontrées estiment qu’il s’agit des principaux leviers sur lesquels agir pour améliorer la qualité de vie et éliminer le stigma associé au secteur;

Le secteur Walkley-Fielding est peu desservi en termes d’infrastructures de sport et loisir, et d’espaces verts. En effet, malgré une densité de population du secteur dix fois supérieure à la moyenne de l’arrondissement, les parcs ou équipements sportifs qui desservent le secteur sont localisés en périphérie. Le Centre Walkley est le seul centre communautaire situé sur le territoire mais ne joue pas pleinement ce rôle;

La difficulté d’accès aux services communautaires est ressortie comme étant un enjeu important. Entre effet, les barrières linguistiques et culturelles, la distance physique et des coûts trop élevés pour les familles les plus démunies et les personnes plus précaires limitent la capacité de tirer profit des services et des activités disponibles ;

Les entrevues ont aussi permis d’identifier un enjeu de méconnaissance de l’offre de services tant par les résidents que par les intervenants du milieu.

Principaux enjeux de développement

Quatre enjeux de développement prioritaires, regroupés sous trois grands thèmes, se dégagent du portrait :

Services à la population 1. Faciliter l’accès à un ensemble de services et d’infrastructures qui répondent aux besoins spécifiques de la population résidente

Lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale 2. Améliorer le taux de réussite scolaire chez les enfants des nouveaux arrivants et les jeunes issues des minorités visibles

3. Intégrer les nouveaux arrivants et les personnes au statut précaire Amélioration des conditions de vie 4. Agir sur les déterminants de la qualité de vie et de la santé : le

logement, la sécurité des personnes, l’hygiène du milieu/embellissement et la sécurité alimentaire



Vision du secteur et du centre Walkley

Lorsque questionnés sur leur vision future du secteur Walkey-Fielding, les personnes rencontrées faisaient état d’un secteur:

Qui maintient et célèbre son multiculturalisme et son multilinguisme;

Perçu comme un endroit où il fait bon vivre;

Avec des équipements collectifs et des services qui répondent aux besoins de ses résidents;

Où les résidents développent un fort sentiment d’appartenance, attesté par un taux de rétention élevé;

Où l’ensemble des intervenants (organismes communautaires, économiques, publics, etc.) interviennent dans des approches intégrées pertinentes et performantes;

Qui facilite la pleine participation de tous les résidents;

Qui appuie les nouveaux arrivants et les personnes au statut précaire dans leur désir d’améliorer leurs conditions de vie;

Qui soutient le plein développement de ses jeunes citoyens;

Beau et vert.

On souhaite renforcer le Centre Walkley afin qu’il contribue pleinement à la vie communautaire. La mobilisation et l’implication des résidents seraient au cœur de son fonctionnement. Son rôle serait à la fois de créer des liens entre les résidents, de mobiliser et de sensibiliser les partenaires face aux problèmes du secteur, d’offrir des services et des activités adaptées à tous les groupes et d’agir comme centre de référence et d’information.

Son positionnement face aux autres infrastructures, et plus particulièrement au Centre Loyola, était perçu selon deux perspectives, soit celui d’un centre de quartier complémentaire aux autres infrastructures ou celui d’un centre dont la mission est de répondre aux besoins particuliers d’une zone plus restreinte (surtout centrée sur les avenues Walkley et Fielding). Cette dernière perspective est motivée par la présence de problématiques socioéconomiques importantes qui nécessiteraient d’une intervention plus ciblée et de services spécifiques.

Recommandations

Nous recommandons la mise en place d’une structure de gouvernance formelle, vouée à l’encadrement et au soutien des actions d’amélioration de la qualité de vie sur le territoire. Il est proposé que cette structure inclue quatre composantes :

Une table des partenaires qui regroupe l’ensemble des acteurs « terrains » et agit comme lieu d’échange, de mise en commun et d’alignement des grandes stratégies;

Un comité de coordination qui soutient la coordination et la collaboration nécessaires à l’atteinte des objectifs;



Une équipe de projet qui soutient la collaboration, la planification conjointe, le partage des responsabilités et la prise d’action concertée entre les instances (organismes, services et individus) associées; et

Des groupes d’action qui regroupent les acteurs agissant autour d’une préoccupation concrète et des intérêts spécifiques (par exemple, le décrochage scolaire).

L’action concertée et intégrée sera une condition de succès essentielle du projet. Par conséquent, il est recommandé de développer des ententes de collaboration avec l’ensemble des partenaires institutionnels et communautaires qui interviennent sur le territoire (santé, éducation, municipal, etc.). Entre autres, vu la mobilité de la population entre le quartier Notre-Dame-de-Grâce et la Ville de Côte-Saint-Luc, une entente spécifique avec cette dernière devra être considérée.

Ces ententes viseront à assurer la continuité des collaborations dans le temps et favoriser l’intégration des enjeux et des stratégies établis pour le secteur aux plans d’action des diverses organisations. De plus, ils auront comme objectif d’assurer un essaimage plus large dans les organisations (par exemple, dans les différents services ou groupes de travail).

Étant donné l’importance d’assurer la continuité de la démarche de développement communautaire, nous recommandons que les ressources dédiées suivantes soient mises en place : la confirmation du poste d’agent de liaison et de mobilisation sur un horizon minimal de 3 à 5 ans ainsi qu’un budget voué aux activités de mobilisation des résidents.

Le suivi des actions et la mesure des résultats permettent le réalignement des stratégies et la promotion de l’effet positif de la démarche. Des indicateurs clés, en lien avec les objectifs visés, devront être précisés en tenant compte des données disponibles et de la capacité de collecte des différentes organisations.

Des données spécifiques sur la situation du secteur demeurent à être colligées. En effet, les données disponibles actuellement sont dans certains cas incomplètes ou peu précises. Nous recommandons qu’un effort concerté de l’ensemble des partenaires soit déployé afin de mettre en place des mécanismes qui permettront de recueillir et de mettre à jour les données nécessaires à la prise de décision.



Introduction



1. Introduction

1.1 Présentation du secteur Walkley-Fielding

1.1.1 Limites du secteur

Le secteur à l’étude occupe une superficie de 1,5 kilomètre carré qui intègre l’aire de desserte naturel du Centre Walkley ainsi que des zones adjacentes qui présentent des problématiques similaires. Il couvre donc le territoire délimité par l’avenue West Hill à l’est, l’avenue Rosedale à l’ouest, l’avenue Somerled au sud et la rue Côte-Saint-Luc au nord1

Figure 1 : Limites du secteur Walkley-Fielding

. À ceci s’ajoute un corridor qui englobe l’avenue Fielding de l’avenue Rosedale à l’avenue O’Bryan ainsi que l’extrémité ouest de l’avenue Walkley, comprise dans la Ville de Côte-Saint-Luc (voir figure 1).

1 Ces limites sont en fonction des références géographiques communément utilisées à Montréal (la rue Sherbrooke de

l’est à l’ouest, le boulevard Saint-Laurent du nord au sud) et non en fonction du nord géographique.



1.1.2 Situation de défavorisation

Le secteur Walkley-Fielding est identifié comme étant fortement défavorisé tant par l’Agence de santé et des services sociaux, la Ville de Montréal que par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. En fait, le secteur Walkley-Fielding constitue une enclave de défavorisation entourée de quartiers beaucoup plus nantis. Ceci est un enjeu majeur puisque sa situation est souvent « noyée » à l’intérieur d’un territoire beaucoup plus large. Par conséquent, ses problématiques spécifiques ne sont pas toujours reconnues.

Sur les 101 voisinages qui composent le territoire de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, le voisinage de Notre-Dame-de-Walkley2 se classe 70ième en termes de défavorisation matérielle3 (1 étant le voisinage le moins défavorisé) et 58ième en termes de défavorisation sociale4

Tableau 1 – Classement des territoires du CLSC NDG/Montréal-Ouest en termes de défavorisation

. Comme l’indique le tableau qui suit, de l’ensemble des voisinages desservis par le CSSS Cavendish, ce voisinage est le plus défavorisé matériellement.

5

La carte qui suit présente le niveau de défavorisation tel que défini par la Ville de Montréal. On y voit que la défavorisation matérielle est surtout concentrée le long du corridor de l’avenue Walkley jusqu’à la hauteur de l’avenue Fielding, dans le quadrilatère borné par le chemin de la Côte-Saint-Luc, l’avenue Montclair, l’avenue Chester et l’avenue Randall, dans le quadrilatère borné par l’avenue Randall, l’avenue Somerled, l’avenue Bessborough et l’avenue Chester, ainsi que dans le secteur borné par l’avenue Randall, l’avenue West Hill et l’avenue Fielding. Il est à noter que le Centre Walkley est localisé à l’intersection de l’avenue Walkley et du chemin de la Côte-Saint-Luc, au cœur d’une zone très défavorisée. 2 Le voisinage est la plus petite unité territoriale de l’Agence. Celui de Notre-Dame-de-Walkley est borné par le chemin

de la Côte-Saint-Luc, l’avenue Grand, la rue de Terrebonne et l’avenue Belmore. Son territoire est donc plus large que le secteur à l’étude.

3 La défavorisation matérielle reflète la privation de biens et de commodités de la vie courante et comprend les trois indicateurs suivants : le taux d’emploi, le revenu moyen des personnes de 15 ans et plus et la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires.

4 La défavorisation sociale renvoie à la fragilité du réseau social, tant à l’échelle de la famille que de la communauté et comprend les trois indicateurs suivants : la proportion de familles monoparentales, la proportion de personnes vivant seules et la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus qui sont divorcés, séparées ou veuves.

5 Source : DIRECTION DE LA SANTÉ PUBLIQUE. Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Regard sur la défavorisation à Montréal – CSSS Cavendish (608). Série 1, 2008, page 6.



Figure 2 – Indices de défavorisation, Ville de Montréal (2006)

Le niveau de défavorisation est aussi significatif du côté de l’évaluation faite par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Selon la méthodologie du Ministère, les écoles sont classées en fonction de deux indices : l’indice du seuil de faible revenu et l’indice de milieu socio-économique. Les écoles sont classées sur une échelle allant de 1 à 10, le rang 1 étant considéré comme le moins défavorisé et le rang 10 comme le plus défavorisé.

Comme le démontre le tableau qui suit, tant les écoles francophones qu’anglophones qui desservent le secteur présentent des niveaux de défavorisation élevés. Il est à noter que l’indice de milieu socio-économique est affecté à la hausse par le niveau de scolarité de la mère – en effet, plusieurs nouvelles arrivantes sont scolarisées, sans pour autant être intégrées au marché de l’emploi.

Tableau 2 – Écoles desservant le secteur Walkley-Fielding, selon leur niveau de défavorisation

Écoles Indice du seuil de faible revenu

Indice de milieu socio-économique

École primaire Les-Enfants-du-Monde 10 7

École secondaire Saint-Luc 10 7

Sainte-Monica 10 6

Marymount Academy 10 8

Outreach 10 9



1.2 Démarche méthodologique

1.2.1 Étapes méthodologiques

Le portrait du territoire s’inscrit à l’intérieur d’une démarche de réflexion structurée et participative qui vise à intégrer les diverses perspectives du secteur afin d’en construire une vue globale et de rendre compte de sa complexité. Les perspectives (démographie, milieu de vie, services, etc.) sont documentées à la fois à partir de sources quantitatives (études, statistiques, etc.) et de sources qualitatives (entrevues et groupes de discussion). Cette complémentarité de sources permet, d’une part, une lecture du secteur qui tient compte des besoins, attentes et perceptions de ses occupants et, d’autre part, de dresser un portrait de l’évolution démographique depuis 2006, date des plus récentes données statistiques sur la population.

Le portrait du territoire a été réalisé grâce à une démarche en trois volets :

1. Recension et analyse des sources documentaires : un appel a été lancé auprès des différents partenaires de la démarche afin d’identifier l’ensemble des données disponibles. La bibliographie est présentée à l’annexe 1;

2. Entrevues et groupes de discussion auprès de près de 70 intervenants du milieu et résidents. La grille d’entrevue se trouve à l’annexe 2 et la liste des personnes rencontrées à l’annexe 3;

3. Validation auprès du comité de coordination et du comité des partenaires.

1.2.2 Limites de l’étude

Le lecteur doit tenir compte des limites suivantes :

Compte tenu de leur disponibilité, les données de recensement utilisées dans le cadre du présent portrait sont principalement issues du recensement de 2006, à l’exception des données sur la population (nombre et âges) qui ont été extraites du recensement de 2011. L’évolution de certains indicateurs depuis 2006 ne peut donc être établie de manière formelle;

L’étude utilise des bases de données issues de différentes sources (Agence de santé et de services sociaux, Ville de Montréal, Commission scolaire, etc.), chacune intervenant sur des territoires variables. Il est donc difficile d’établir des concordances absolues entre certaines données;

Le volet qualitatif du portrait vise à recueillir les perceptions des parties prenantes. Par conséquent, elles sont le reflet des expériences des individus et ne sont pas nécessairement la représentation de la réalité. Par ailleurs, plusieurs sujets abordés lors des discussions ont suscité des perceptions contradictoires.

1.2.3 Secteurs de recensement

Trois secteurs de recensement sont utilisés pour l’extraction des données statistiques. Le premier (secteur de recensement 4620100.00) est borné par le boulevard Grand, la rue de Terrebonne, l’avenue Belmore et l’avenue Fielding. Le deuxième (secteur de recensement 4620101.01) est borné par l’avenue Walkley, l’avenue Fielding,



l’avenue Belmore et le Chemin de la Côte-Saint-Luc, et le troisième (secteur de recensement 4620101.02) par le boulevard Grand, l’avenue Fielding, l’avenue Walkley et le Chemin de la Côte-Saint-Luc.

Étant donné les contraintes liées aux données statistiques, les trois secteurs de recensement utilisés ne correspondent pas précisément au territoire à l’étude, tel que démontré par les cartes qui suivent. Par conséquent, l’intrusion de données hors-territoire, et particulièrement celles de population habitant les rues plus nanties à l’ouest et à l’est, peuvent mener à une certaine distorsion des informations.

Secteur 1 Secteur 2

Secteur 3



1.2.4 Structure du rapport

Le rapport est en deux volets :

Le portrait du secteur Walkley-Fielding incluant un portrait de la population et un portrait du milieu de vie, ainsi que les principaux enjeux qui en découlent;

La vision du secteur Walkley-Fielding et le positionnement du Centre Walkley telles que proposées par les personnes rencontrées durant l’étude.



Portrait de la population



2. Portrait de la population

2.1 Sommaire des résultats

2.1.1 Principaux constats

L’analyse des informations sur la population du secteur Walkley-Fielding nous permet d’en dresser le portrait suivant :

Depuis 2006, la population a connu une légère décroissance qui s’explique en partie par une proportion plus importante de personnes âgées de 65 ans et plus;

Le taux de monoparentalité est plus faible que les moyennes de l’arrondissement et de la Ville;

Le nombre moyen de personnes par ménage est plus élevé et la présence de ménages nombreux soulève le besoin d’augmenter l’offre en logements de grande dimension;

Le secteur présente une représentativité de jeunes adultes (15 à 34 ans) moins élevée que les moyennes de l’arrondissement et de la Ville. Ceci semble appuyer la perception de certaines personnes interviewées, soit que les jeunes familles quittent le secteur aussitôt qu’elles le peuvent. Il est intéressant de noter que d’autres personnes rencontrées ont l’impression contraire et croient que le nombre de jeunes familles serait en augmentation. Par contre, une comparaison des données des recensements de 2006 et de 2011 indique que le nombre de jeunes enfants (0-4 ans) a diminué;

On retrouve une représentativité plus importante de personnes âgées de 65 ans et plus, une population généralement plus précaires économiquement et plus sensibles aux facteurs d’insécurité;

Le secteur présente une proportion importante de personnes issues de l’immigration, mais avec peu de rétention dans le temps (représentativité majoritaire d’immigrants de 1ière génération);

Tout comme l’arrondissement dans son ensemble, le secteur regroupe une forte proportion de minorités visibles, particulièrement de race noire. Durant les dernières années, d’autres minorités visibles, notamment de l’Asie, du Moyen-Orient et de l’Amérique centrale et du sud, sont en augmentation. D’ailleurs on remarque que la base immigrante traditionnelle, soit qui était issue Caraïbes anglophones, est maintenant minoritaire chez les nouveaux immigrants;

La langue anglaise est dominante et plus du tiers de la population ne parle pas le français. La majorité des résidents parlent une langue non officielle;

Le niveau de scolarité est très faible, particulièrement chez les 15 à 24 ans, et plusieurs facteurs de risque du décrochage sont présents : une forte proportion de nouveaux arrivants qui ne parlent pas le français, faible scolarité des parents, faibles revenus des ménages;

Plus du quart des ménages avait un revenu avant impôts de moins de 20 000 $ en 2005. Les intervenants notent que la pauvreté s’est accrue dans le secteur durant les dernières années;

Les intervenants notent la croissance du nombre de personnes précaires et l’inadéquation des ressources disponibles pour répondre à leurs besoins : immigrants sans papier, personnes avec des problèmes de santé mentale, personnes âgées ne parlant aucune des deux langues officielles;



Bien qu’il n’existe pas de données sur la santé spécifiques pour le secteur Walkley-Fielding, les intervenants notent les problématiques suivantes : un accès aux services de la santé plus difficile pour une population immigrante et financièrement précaire, la croissance des personnes souffrant de problèmes de santé mentale, le mauvais état de certains logements, un niveau de stress élevé et l’augmentation de la prévalence du diabète de type 2. Plusieurs facteurs qui accroissent les risques de mauvaise santé et de décès prématuré sont présents : un faible statut économique, une forte présence d’immigrants, et particulièrement de réfugiés et de personnes sans papiers, un niveau de scolarité faible, la présence de certains groupes ethnoculturels plus susceptibles au diabète de type 2.

2.1.2 Principaux défis

Les principaux défis en lien avec le portrait de la population sont :

Attirer et retenir les jeunes familles;

Adapter l’offre en logements aux besoins des familles (par ex., les familles nombreuses);

Soutenir les personnes âgées, en particulier celles qui sont isolées;

Avoir une meilleure connaissance des besoins des nouveaux groupes d’immigrants et adapter les services à ceux-ci;

Mieux soutenir les nouveaux arrivants à statut précaire;

Intégrer les nouveaux arrivants issus de communautés culturelles différentes de celles présentes historiquement dans le secteur;

Retenir les familles immigrantes alors qu’elles améliorent leur base économique;

Augmenter la francisation des nouveaux arrivants;

Soutenir la réussite scolaire et en faire un levier de lutte contre la pauvreté;

Soutenir la francisation des jeunes;

Améliorer les services aux populations plus précaires;

Soutenir l’employabilité des personnes issues de minorités visibles et des nouveaux arrivants;

Intervenir sur les déterminants de la santé.

2.2 Présentation détaillée des résultats

2.2.1 Évolution démographique6

La population totale de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce s’élevait à 165 580 personnes en 2011, une croissance d’un peu moins de 1 % depuis 2006, comparativement à une croissance de 1,8 % pour la Ville de Montréal durant la même période.

6 Sources : Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006; VILLE DE MONTRÉAL, Profil

sociodémographique de la Ville de Montréal, mai 2009; VILLE DE MONTRÉAL, Profil sociodémographique de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, mai 2009.



En 2011, le secteur Walkley-Fielding accueillait 15 545 résidents, une baisse de 1,8 % depuis 2006. Les trois secteurs de recensement ont connu une diminution de leur population bien que le secteur 1 soit demeuré plutôt stable. La population du secteur 2 a connu la plus importante baisse de sa population, soit près de - 4 %.

Tableau 3 – Variation de la population entre 2006 et 2011

Secteur Population 2006 Population 2011 Variation 2006/2011

1 7 618 7 560 - 0,07 %

2 4 262 4 095 - 3,9 %

3 3 953 3 890 - 1,5 %

TOTAL 15 833 15 545 - 1,8 %

2.2.2 Portrait des ménages7

Selon une étude sur l’état de la santé de la population du Québec

Monoparentalité

8

Tableau 4 – Taux de monoparentalité

, de tous les groupes de la population, les familles monoparentales, surtout féminines, sont les plus exposées à la pauvreté. Dans le secteur Walkley-Fielding, 25 % des familles sont monoparentales, un taux significativement plus faible que la moyenne de la Ville de Montréal (35 %) et celle de l’arrondissement (33 %). Ceci reflète fort probablement le fait que les familles immigrantes sont plus souvent de type traditionnel. Par contre, le secteur de recensement 3, avec un taux de 31 %, se rapproche de ces taux, comme l’indique le tableau suivant. Il est à noter que c’est aussi ce secteur qui affiche la faiblesse économique la plus importante (voir section 3.6).

Secteurs de recensement

Nombre de familles Nombre de familles monoparentales

% familles monoparentales

1 2 035 460 23 %

2 1 175 290 25 %

3 1 040 320 31 %

TOTAL 4 250 1 070 25%

Nombre de personnes par ménage9

En 2006, deux des trois secteurs de recensement avaient un nombre moyen de personnes par ménage plus élevé que celui de l’arrondissement et de la Ville de Montréal. Une proportion moins élevée de personnes vivant seules et plus élevée de ménages de trois personnes et plus explique cette situation. Le secteur de recensement 3 constitue le

7 Source STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 8 Source : MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC, Le troisième rapport sur l’état de santé de la

population du Québec, 2007, p : 52. 9 Source STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006.



territoire avec le nombre moyen de personnes par ménage le plus élevé. Entre autres, on y retrouve une proportion plus importante de ménages de 6 personnes et plus. Le secteur 1 présentait une proportion de personnes vivant seules la plus élevée du secteur ainsi que celle de ménages de 6 personnes et plus la plus faible.

La présence de ménages nombreux a été identifiée par les personnes interviewées comme une caractéristique du secteur Walkley-Fielding. D’ailleurs, l’accès à un plus grand nombre de logements spacieux a été identifié comme un besoin dans le milieu. La présence importante de nouveaux arrivants expliquerait cette situation puisque plus d’une famille occuperaient parfois un même logement afin de partager le fardeau financier du loyer.

Tableau 5 – Nombre de personnes par ménage, par secteur (2006)


% Ménages/nombre de personnes No. moyen par

ménage 1 personne 2 personnes 3 personnes 4-5 personnes 6 personnes et +

1 36 % 29 % 18 % 16 % 1 % 2,2

2 34 % 30 % 18 % 16 % 2 % 2,3

3 31 % 29 % 21 % 16 % 3 % 2,4

Arrondissement 39 % 29 % 15 % 15 % 2 % 2,2

Ville de Montréal 40 % 30 % 14 % 14 % 2 % 2,1

Structure d’âges10

Globalement, le secteur Walkley-Fielding comprend une proportion légèrement plus élevée de jeunes âgés de 14 ans et moins que l’arrondissement et la Ville (17 % versus 16 % et 15 %). Il est intéressant de noter que, lors des entrevues, plusieurs personnes percevaient que le secteur accueillaient de plus en plus de très jeunes enfants (4 ans et moins). Pourtant, selon le dernier recensement, ce groupe a décru de 7 % entre 2006 et 2011.

Les 15 à 34 ans sont proportionnellement moins présents, ce qui peut indiquer que les personnes de ces groupes d’âge sont moins enclines à demeurer et/ou à s’installer dans le secteur Walkley-Fielding. D’ailleurs, certaines personnes interviewées affirmaient avoir remarqué que, motivées par un sentiment d’insécurité, des familles quittaient le secteur avant que les enfants n’atteignent l’âge de l’adolescence. La perte des 15 à 34 ans représente un enjeu de développement social majeur puisque cette situation prive la communauté d’un maillon indispensable dans la constitution d’une communauté durable et dynamique.

On remarque aussi que les personnes âgées, généralement plus précaires économiquement et plus sensibles aux facteurs d’insécurité, sont proportionnellement plus présentes dans le secteur Walkley-Fielding que dans l’arrondissement et la Ville (17 % de personnes de plus de 65 ans comparativement à 13 % et 15 %), avec une concentration plus marquée dans le secteur de recensement 2. Il est à noter que ce groupe a connu une légère augmentation depuis 2006, passant de 16 % à 17 % de la population.

10 Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2011.



Tableau 6 – Proportion de la population par groupes d’âge (2011)

Groupes d’âge

Secteur de recensement

1


2


3

Secteur Waklkey-Fielding

Arrondissement Ville de Montréal

0-14 ans 18 % 16 % 18 % 17 % 16 % 15 %

15-24 ans 13 % 12 % 14 % 12 % 15 % 13%

25-34 ans 15 % 13 % 14 % 14 % 18 % 17 %

35-44 ans 17 % 14 % 16 % 16 % 15 % 14 %

45-54 ans 13 % 12 % 14 % 14 % 13 % 14 %

55-64 ans 10 % 11 % 9 % 10 % 10 % 12 %

65-74 ans 7 % 10 % 6 % 8 % 7 % 7 %

75 ans et plus 7 % 12 % 9 % 9 % 6 % 8 %

2.2.3 Immigration11

Le rôle que joue le secteur Walkley-Fielding comme terre d’accueil des nouveaux arrivants est attesté par les données sur l’immigration. En effet, en 2006, 16 % des résidents étaient immigrants récents

12

Tableau 7 – Origine des immigrants récents (2006)

, un taux similaire à l’arrondissement dans son ensemble (15 %). Selon les personnes rencontrées, la composition ethnique aurait beaucoup changé durant les dernières années. D’une majorité d’origine des caraïbes (anglophones), on voit s’installer de plus en plus de personnes originaires de la Chine, de l’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et de l’Amérique Latine. Par conséquent, la communauté est de moins en moins homogène. L’intégration se ferait toutefois assez bien. Certains notent par contre la barrière linguistique qui favorise un certain isolement des nouveaux arrivants.

Lieux de naissance Secteur de recensement 1

Secteur de recensement 2

Secteur de recensement 3

TOTAL

États-Unis 20 (2 %) 25 (4 %) 0 45

Amérique Centrale 20 (2 %) 0 30 (4 %) 50

Caraïbes et Bermudes 40 (4 %) 55 (8 %) 55 (8 %) 150

Amérique du Sud 55 (5 %) 50 (7 %) 35 (5 %) 140

Europe de l’Est 375 (33 %) 250 (36 %) 125 (18 %) 750

Afrique 145 (13 %) 210 (30 %) 95 (13 %) 450

Asie et Moyen-Orient 465 (41 %) 90 (13 %) 375 (53 %) 930

Océanie et autres 0 0 0 0

TOTAL 1 120 (15 %) 680 (16 %) 715 (18 %) 2 515

11 Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 12 Source : Citoyenneté et Immigration Canada. Glossaire- Les immigrants récents des régions métropolitaines : Québec.

Un immigrant récent est une personne ayant obtenu son statut d’immigrant entre 2001 et 2006.



Qui plus est, selon le statut des générations dans les secteurs de recensement à l’étude, nous remarquons que :

Secteur 1 : 54 % de la population totale est de 1ère génération, 19 % de 2ième et 23 % de 3ième



Ces taux sont à l’inverse de ce qui est vu dans l’arrondissement où 25 % de la population est de 1ière génération, 11 % de 2ième et 64 % de 3ième.

Pour l’ensemble des personnes rencontrées, la diversité ethnoculturelle représente une grande richesse qui demeure sous-exploitée. Par contre, certains défis liés à la forte présence d’immigrants dans le secteur Walkley-Fielding ont été identifiés :

Le secteur accueille un grand nombre de réfugiés qui ont des besoins spécifiques. On note des immigrants sont particulièrement démunis face aux réalités de leur nouvelle terre d’accueil, connaissent peu leurs droits et les services qui leur sont offerts ;

Les personnes âgées immigrantes qui ne parlent ni le français, ni l’anglais constituent un groupe particulièrement précaire et souffrent souvent d’isolement. Ceci est exacerbé par un fort degré d’insécurité qui favorise peu le contact avec les autres ;

L’accès aux services pour les nouveaux arrivants est un enjeu. Par exemple, en 2006, 21 % des nouveaux arrivants n’avaient pas obtenu leur statut de résident canadien et, par conséquent, n’avaient pas accès aux services.

2.2.4 Minorités visibles et langues13

Au total, les minorités visibles comptaient pour 42 % de la population du secteur Walkley-Fielding en 2006, un taux équivalent à celui de l’arrondissement (41 %). Elles sont proportionnellement plus importantes dans le secteur de recensement 3, bien que plus nombreuses dans le secteur 1. Le groupe des noirs est le plus représenté (2 660 personnes), suivi du groupe des asiatiques (1 975 personnes). Le premier groupe est réparti également dans les trois secteurs alors que le deuxième est surtout concentré dans le secteur.

13 Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006.



Tableau 8 – Minorités visibles par secteur de recensement (2006)

Groupes de minorités visibles

Nombre de résidents (% de la population du secteur)

Secteur de recensement 1 Secteur de recensement 2 Secteur de recensement 3

Noirs 880 (12 %) 940 (22 %) 840 (22 %)

Asiatiques 1 015 (13 %) 475 (10 %) 485 (13 %)

Philippins 325 (4 %) 105 (2 %) 290 (8 %)

Latinos 100 (1 %) 105 (2 %) 160 (4 %)

Arabes 295 (4 %) 175 (4 %) 215 (6 %)

Autres 50 (1 %) 20 (0 %) 70 (2 %)

TOTAL 2 700 (36 %) 1 850 (44 %) 2 085 (55 %)

L’anglais est la langue officielle dominante sur le territoire et est parlée par plus de 80 % de la population. La connaissance du français est faible. En effet, selon le secteur de recensement, entre 29 % et 36 % des résidents ne parlent pas français (28 % pour l’arrondissement).

Selon le secteur de recensement, entre 56 % et 63 % des résidents parlent une langue non-officielle et de 3 % à 4 % ne connaissent ni l’anglais ni le français. Le chinois et le russe sont les deux langues non-officielles les plus souvent parlées, suivis de l’italien.

Tableau 9 – Langues parlées


Langues officielles

Anglais seulement (26 %) Français seulement (8 %) Anglais et français (62 %) Ni l’anglais, ni le français (3 %)



Principales langues non officielles

Chinois (22 %) Roumain (12 %) Russe (12 %) Italien (10 %) Arabe (7 %)

Russe (21 %) Chinois (12 %) Italien (9 %) Espagnol (8 %) Arabe (6 %)

Chinois (24 %) Russe (18 %) Italien (9 %) Arabe (8 %) Bulgare (7 %)

Selon les personnes rencontrées, la faible compétence en français constitue la principale cause de la détresse économique et sociale vécue par la population immigrante du secteur Walkley-Fielding. D’une part, parler le français est un pré requis à l’obtention d’un emploi de qualité, un des leviers essentiels à l’amélioration de la situation économique. D’autre part, l’incapacité de communiquer dans une des deux langues officielles limite de manière importante la possibilité de créer des liens et de participer activement à la vie de la communauté.



2.2.5 Scolarité14

Selon Centraide du Grand Montréal

15, le décrochage scolaire mène souvent à la pauvreté qui, de plus, va de pair avec une moins bonne santé physique. Considérant que les jeunes décrocheurs proviennent davantage de milieux défavorisés16

Vue sa défavorisation sur le plan matériel, la réussite scolaire est un enjeu important pour l’amélioration de la qualité de vie des résidents du secteur Walkley-Fielding. En 2009-2010, l’école Saint-Luc affichait un taux de décrochage

, on voit que le cercle vicieux de la pauvreté a ses racines mêmes dans l’absence d’une diplomation qui permettrait d’accéder à un emploi bien rémunéré.

17 de 26,2 %, un taux plus élevé que la moyenne des écoles du réseau public québécois (20,1 %) mais plus faible que le taux moyen de la Commission scolaire de Montréal (28,6 %). Selon les personnes rencontrées, les jeunes noirs sont particulièrement touchés par le décrochage et cette situation est directement en lien avec le peu de compétences de ces jeunes en français. Fait à noter, le taux de décrochage à cette école s’est amélioré de façon notable depuis 2006-2007 alors que son taux était de 37,9 %.18

De manière générale, les résidents du secteur Walkey-Fielding âgés de 15 à 64 ans sont généralement mois scolarisés que la population de l’arrondissement. Selon le secteur de recensement, de 13 % à 18 % des résidents ne possèdent aucun diplôme, comparativement à 11 % pour l’arrondissement, et 27 % à 38 % des résidents possèdent un diplôme universitaire alors que le taux est de 48 % pour l’arrondissement.

L’écart est particulièrement important chez les 15 à 24 ans. En effet, de 32 % à 37 % des jeunes de ce groupe d’âge ne possèdent aucun diplôme, comparativement à 23 % pour l’arrondissement.

Tableau 10 – niveaux de scolarité par secteur de recensement, selon l’âge

Groupes d’âge Population Sans diplôme Avec diplôme secondaire

Avec diplôme technique

Avec diplôme universitaire

Secteur 1

15-24 ans 880 285 32 % 290 195 80 9 %

25-34 ans 1 105 65 6 % 170 200 505 46 %

35-64 ans 3 190 340 11 % 550 430 1 395 44 %

Total 5 175 690 13 % 1 010 825 1 980 38%

Secteur 2

15-24 ans 505 185 37 % 220 65 15 3 %

25-34 ans 560 55 10 % 80 95 190 34 %

14 Source CANADA. STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 15 Source : www.centraide-mtl.org/enjeux/la-reussite-scolaire/ 16 Idem. 17 La proportion d’élèves qui quittent le secondaire sans aucune diplomation ou qualification et qui ne se réinscrit dans

aucune institution d’enseignement l’année suivante. 18 Source : MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT. Données extraites en mai 2008 à la demande du Journal

de Montréal. « Décrochage scolaire : Palmarès – écoles secondaires publiques », Journal de Montréal, 26/05/2008.

http://www.centraide-mtl.org/enjeux/la-reussite-scolaire/�



Groupes d’âge Population Sans diplôme Avec diplôme secondaire

Avec diplôme technique

Avec diplôme universitaire

35-64 ans 1 615 255 16 % 285 175 560 35 %

Total 2 680 495 18 % 585 335 765 28 %

Secteur 3

15-24 ans 495 180 36 % 145 90 30 6 %

25-34 ans 580 30 5 % 100 100 210 36 %

35-64 ans 1 565 185 12 % 365 235 460 29 %

Total 2 640 395 15 % 610 425 700 27 %

La composition ethnoculturelle du secteur Walkley-Fielding est un des facteurs de risque du décrochage. En effet, les cinq premières années d’un nouvel arrivant constitue une période d’adaptation et de survie pour les parents qui ont par conséquent de la difficulté à soutenir l’intégration de l’enfant à son milieu scolaire. Les élèves qui ne parlent pas français sont particulièrement à risque pendant l’acquisition de la langue et l’adaptation à la culture québécoise.19

En 2010, à l’école Les-Enfants-du-Monde, 49 % des enfants étaient nés ailleurs qu’au Québec et seulement 29 % parlaient le français à la maison. Il est à noter que 80 % des élèves de l’école, soit 320/405, proviennent du secteur Walkley-Fielding. Le tableau qui suit présente le profil sociolinguistique des élèves de l’école en 2010-2011.

Tableau 11 – Profil sociolinguistique, élèves de l’école Les-Enfants-du-Monde (2010) 20

Principaux lieux de naissance

Principales langues maternelles Principales langues parlées à la maison

Québec (51 %) Anglais (23 %) Français (29 %)

Chine (7 %) Français (14 %) Anglais (24 %)

Mexique (4 %) Espagnol (12 %) Espagnol (10 %)

Îles-Saint-Vincent (3 %) Chinois (9 %) Chinois (8 %)

Selon le portrait du CSSS Cavendish de l’Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais21, 36 % des enfants de la maternelle du voisinage de Walkley22

19 Source : Document PowerPoint « Actualisation du Plan de réussite 2011-2013 – École Les-Enfants-du-Monde », 18

novembre 2011.

est vulnérable dans au moins un domaine de maturité scolaire, le domaine le plus faible étant celui des habiletés de communication et les connaissances générales. De plus, l’étude souligne que le voisinage de Walkley présente des caractéristiques sociodémographiques identifiées comme des facteurs de risque à la réussite scolaire (revenus et scolarité faibles, taux élevé d’immigration, etc.).

20 Idem. 21 Source : DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE. Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais, Agence de la santé

et des services sociaux de Montréal, 2008. 22 Le voisinage de Walkley est inclut dans le territoire du CSSS Cavendish et est borné par le Chemin de la Côte-Saint-

Luc, le boulevard Grand, la rue de Terrebonne et l’avenue Belmore.



2.2.6 Portrait économique23

En 2006, le taux d’emploi de la population active du secteur de recensement 1 était de 57,9 %, celui du secteur 2 était de 48,5 % et de 56,4 % pour le secteur 3. En comparaison, pour la même période le quartier de Notre-Dame-de-Grâce affichait un taux d’emploi de 58,6 %

24

Il n’existe aucunes données spécifiques sur le portrait de l’emploi dans le secteur Walkley-Fielding. Par contre, une étude de l’emploi sur le territoire de Notre-Dame-de-Grâce

, l’arrondissement un taux de 56,3 % et l’agglomération un taux de 61,9 %. Le secteur 2 se démarque donc par son taux d’emploi très faible.

25

Le taux d’activité

permet de dresser un certain portrait du secteur compte tenu de ses caractéristiques sociodémographiques :

26

Les taux d’activité et d’emploi des personnes issues des minorités visibles sont inférieurs à ceux de l’ensemble de la population (respectivement 64 % et 55,2 % contre 64,7 % et 58,6 %). Le taux d’emploi des hommes issus des minorités visibles âgés de 15 à 29 ans a diminué de 3,3 points entre 2001 et 2006, alors que l’ensemble des hommes de ce groupe d’âge sur l’île de Montréal connaissait une amélioration de son taux d’emploi ;

des personnes nées hors Canada est nettement inférieur à celui des personnes nées au Canada (60,4 % contre 68,8 % en 2006). Le constat est le même pour les taux d’emploi qui sont plus faibles chez les personnes nées hors Canada (53,1 % contre 63,9 %) ;

Le taux de chômage en 2006 était supérieur chez les personnes nées hors Canada (12,2 % contre 7,2 %). Il est à souligné que 44,9 % de tous les chômeurs du quartier de Notre-Dame-de-Grâce étaient issus des minorités visibles et 23,1 % étaient des femmes issues de minorités visibles.

En 2005, les revenus des ménage privés27

et des personnes pour les secteurs de recensement 2 et 3 demeuraient très en deçà des moyennes de Montréal et de l’arrondissement. Le secteur 3 démontre une pauvreté économique particulièrement importante, avec près du tiers des ménages avec un revenu de moins de 20 000 $ et un revenu par personne très faible.

23 Source STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 24 Source : EMPLOI QUÉBEC, Portrait socioéconomique du territoire Notre-Dame-de-Grâce, avril 2010. 25 Idem. 26 Population active : personnes qui étaient soit occupées, soit en chômage pendant la semaine ayant précédé le jour

du recensement. Personne occupée : personnes qui avaient fait un travail quelconque à un emploi salarié ou à leur compte ou sans rémunération dans une ferme ou dans une entreprises familiale ou dans l’exercice d’une profession.

27 Un ménage privé est composé d’une ou plusieurs personnes occupant un même logement.



Tableau 12 – Revenus (avant impôts) (2005)


Revenu par ménage Revenu moyen par personne (population de

15 ans et plus) Revenu moyen28 % moins 40 000 $ % moins 20 000 $

1 51 823 $ 50 % 22 % 23 033 $

2 45 661 $ 56 % 26 % 19 923 $

3 37 719 $ 63 % 31 % 15 712 $

Arrondissement 51 031 $ 56 % 28 % 30 029 $

Ville de Montréal 51 842 $ 52 % 25 % 30 132 $

Pour les trois secteurs de recensement, la proportion de personnes de moins de 18 ans vivant dans une famille à faible revenu, était, en 2005, respectivement de 23,3 %, 46,9 % et 40,7 %, comparativement à la moyenne de l’agglomération de 16,9 %. Plus spécifiquement, pour l’école Les-Enfants-du-Monde, 70 % des élèves proviennent de milieux défavorisés. L’école se classe 57ième école la plus défavorisée de Montréal (sur 331 écoles primaires publiques).29

En 2005, les proportions des revenus des ménages provenant de gains d’emploi pour les secteurs de recensement 2 et 3 étaient un plus faible que la moyenne de la Ville de Montréal, bien que près de la moyenne de l’arrondissement. Le secteur 1 présentait une proportion de gains d’emploi plus élevée.

La majeure partie des enfants qui la fréquentent reçoivent du soutien alimentaire (64 %). La détresse matérielle affecte la santé des enfants; elle a été associée à différents problèmes d’adaptation sociale, à des conditions de santé et à la mortalité différentielle (prématurité, naissances de faible poids et retard de croissance intra-utérine, mortalité infantile, maladies infectieuses, maladies chroniques, embonpoint, asthme, blessures, hospitalisations et problèmes de développement et d’apprentissage

Tableau 13 - Principales sources de revenus des ménages (2005)

Secteurs de recensement Sources de revenus

Gains d’emploi Transferts gouvernementaux30 Autres revenus

31

1

74 % 14 % 12 %

2 62 % 22 % 16 %

3 65 % 22 % 13 %

Arrondissement 64 % 25 % 11 %

Ville de Montréal 67 % 25 % 8 %

28 Moyenne : La moyenne arithmétique d'une série statistique est égale à la somme des produits divisée par l'effectif

total. Par conséquent, c’est la valeur unique que devraient avoir tous les individus d'une population (ou d'un échantillon) pour que leur total demeure inchangé.

29 Source : Document PowerPoint « Actualisation du Plan de réussite 2011-2013 – École Les-Enfants-du-Monde », 18 novembre 2011.

30 Revenus provenant de sources publiques tels que la pension de vieillesse, le supplément de revenu garanti, les prestations de la Régie des rentes du Québec, les prestations d’assurance-emploi, les prestations pour enfants.

31 Revenus autres que les gains d’emploi : indemnités de fin d’emploi, indemnités de retraite, pensions alimentaires, bourses d’études non remboursables, subventions de projets aux artistes, etc.



Depuis 2006, les personnes rencontrées notent que la pauvreté s’est accrue dans le secteur Walkley-Fielding. Des signes tels que l’occupation de logements par plus d’une famille et la présence des personnes à la maison durant le jour (fait remarqué lors de portes à portes par les intervenants) témoigne de ce fait. On note aussi que plusieurs enfants demeurent seuls à la maison lors des périodes de relâche scolaire parce que les familles n’ont pas les moyens de payer des services de garde ou des camps de jour.

2.2.7 La santé de la population

Le secteur Walkley-Fielding fait partie du territoire du CSSS Cavendish et du sous-territoire du CLSC Notre-Dame-de-Grâce-Montréal-Ouest et est identifié sous le vocable du voisinage Notre-Dame-de-Grâce-Walkley.

Figure 3 – Territoire du CSSS Cavendish

Aucune statistique spécifique n’existe sur la santé des résidents du secteur Walkley-Fielding. En effet, les données disponibles traitent du territoire de la CLSC Notre-Dame-de-Grâce-Montréal-Ouest dans son intégralité. Toutefois, les personnes rencontrées ont fait état de plusieurs problématiques qui touchent les résidents du secteur :

L’accès aux services de santé est plus difficile pour une population immigrante et financièrement précaire;

Les besoins en santé mentale seraient en croissance. En effet, la SPVM indique recevoir de plus en plus d’appel en provenance de personnes âgées non autonomes et souffrant de problèmes de santé mentale. Aussi, les intervenants du CLSC ont confirmé une augmentation des demandes de nature psycho-sociale. Autre fait, deux groupes démontrent une fragilité croissante : les jeunes adultes et les nouveaux arrivants. Ces derniers sont fragilisés par les traumatismes de leur passé, souvent empreints de violence, ainsi que par le stress de l’intégration;



L’état des logements causeraient des problèmes de santé. Entre autres, des résidents de HLM (sur Walkley et Randall) ont fait part de cas de problèmes respiratoires résultant de la présence de moisissures;

La population vit un niveau de stress et de violence élevé. Les jeunes sont particulièrement touchés et les intervenants indiquent qu’améliorer l’offre d’activités sportives et d’animation après l’école dans un environnement où les jeunes se sentiraient en sécurité pourrait avoir un effet bénéfique;

Les cas de surpoids et de diabète de type 2 sont en croissance.

Malgré l’absence de statistiques spécifiques, des études nous permettent de conclure que la population du secteur Walkley-Fielding présente en effet des facteurs de risque qui appuient les perceptions recueillies auprès des intervenants.

2.2.7.1 Facteurs influençant l’accessibilité des services de santé

En 2008, l’équipe Santé des populations et services de santé de la DSP de Montréal et de l’INSPQ, en collaboration avec le Centre de recherche de l’Hôpital Charles LeMoyne, publiait les résultats de l’étude Accessibilité et continuité des services de santé – Une étude sur la première ligne au Québec menée en 2005 auprès de près de plus de 9 000 personnes dont 4 800 Montréalais. Cette étude démontrait que l’accessibilité des services de la santé est principalement influencée par trois différents facteurs, les deux derniers étant particulièrement pertinents au territoire à l’étude :

l’âge : les jeunes semblent avoir un moins bon accès aux services de première ligne

• la proportion de personnes n’ayant pas de médecin de famille diminue avec l’âge (de 49 % chez les 18 à 44 ans à 14 % chez les 65 ans et plus) ;

• la proportion de personnes déclarant des besoins de services non comblés diminue aussi avec l’âge (de 25 % chez les 18 à 44 ans à 5 % chez les 65 ans et plus).

le statut d’immigration : les immigrants arrivés depuis moins de 10 ans au Canada semblent avoir un moins bon accès aux services de première ligne

• 66 % n’ont pas de médecin de famille ;

• 28 % déclarent des besoins de services non comblés.

le revenu : les personnes ayant un faible revenu (corrigé pour la taille du ménage) semblent avoir un moins bon accès aux services de première ligne

• 42 % n’ont pas de médecin de famille ;

• 22 % déclarent des besoins de services non comblés.

Les personnes interviewées notaient aussi la présence de plus en plus importante d’immigrants sans papier qui n’ont pas accès aux services de santé par l’entremise des canaux traditionnels. Cette situation a été validée par la gestionnaire du Projet Montréal de l’organisme Médecins du monde, une initiative visant à offrir des services



médicaux de proximité dans certains secteurs de la ville, dont le secteur Walkley-Fielding. Entre autres, depuis 2011, une clinique mobile dessert spécifiquement la population migrante précaire qui est sans couverture médicale et qui n’a pas les moyens financiers d’accéder à des soins de santé. Ce service permet de combler un besoin qui ne peut être rempli par le système de santé conventionnel. Selon l’organisme, la problématique des immigrants sans papier dans le secteur Walkley-Fielding est en croissance. Par contre, les ressources financières demeurent inadéquates pour répondre aux besoins.

2.2.7.2 Impact de la pauvreté sur la santé physique et mentale

Une position socioéconomique désavantageuse est liée à une mortalité précoce ainsi qu’à un nombre moins élevé d’années vécues en bonne santé. Les incapacités surviennent généralement plus tôt dans la vie des personnes à faible revenu. Une comparaison entre l’espérance de vie dans un territoire défavorisé (Pointe-Saint-Charles) et un plus favorisé (Lac-Saint-Louis) confirme ce fait : en effet, les résidents du premier vit en moyenne 11 années de moins que ceux du deuxième.32

L’état de santé perçu est révélateur de la santé des populations. Les personnes disposant d’un faible revenu perçoivent leur santé physique et mentale plus défavorablement. En effet, selon des enquêtes sur la santé

33

2.2.7.3 Santé mentale et immigration

, 19 % des personnes à faible revenu perçoivent leur santé comme mauvaise ou passable contre 5 % des personnes à revenu plus élevé, et 8 personnes sur 10 de la catégorie de revenu plus élevée se perçoivent en très bonne ou en excellente santé mentale, alors que cette perception n’est partagée que par 6 sur 10 personnes à faible revenu.

Une étude réalisée par la Commission de la santé mentale du Canada34

32 Source : AGENCE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE MONTRÉAL, Les inégalités sociales de santé à Montréal –

rapport du directeur de santé publique 2011, 2ième édition, Gouvernement du Québec, 2011.

affirme que des études menées partout dans le monde signalent des taux accrus de troubles mentaux et de maladies mentales chez les réfugiés, certains groupes de nouveaux immigrants et les groupes racialisés ou ethnoculturels. Par exemple, les meilleures analyses au monde révèlent que les groupes migrants présentent un risque deux fois plus élevé de schizophrénie que les groupes non migrants et que les taux de détresse psychologique, de troubles de stress post-traumatique et de dépression sont nettement plus élevés chez les réfugiés. Certains des facteurs à l’origine d’un risque accru de maladies et de troubles mentaux sont courants au sein de ces groupes, notamment le chômage, l’insécurité financière, la pauvreté et l’insalubrité du logement. D’autres facteurs, comme le stress vécu avant la migration en raison de la guerre, de la torture et des viols, de même que le stress lié à la migration, auront seulement une incidence sur certains.

33 Idem. 34 Source : COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA, Améliorer les services en santé mentale pour les

immigrants, les réfugiés et les groupes ethnoculturels ou racialisés, (date inconnue), page 15. http://www.mentalhealthcommission.ca/SiteCollectionDocuments/News/fr/frIO.pdf

http://www.mentalhealthcommission.ca/SiteCollectionDocuments/News/fr/frIO.pdf�



2.2.7.4 Autres facteurs de risque (exemple du diabète de type 2)

Selon une étude sur le diabète de type 2 réalisée en 2011 par l’Agence de la santé publique du Canada35

Un faible statut socio-économique et la présence d’inégalités sociales, liés à une alimentation et un statut nutritionnel plus pauvres;

, la population du secteur Walkley-Fielding présente plusieurs facteurs de risque pour le diabète de type 2 :

Un niveau de scolarité plus faible et son impact sur le statut socio-économique;

La présence d’immigrants provenant de l’Asie du sud, de l’Amérique latine, des Caraïbes et de l’Afrique subsaharienne, qui ont un risque accru de diabète comparativement aux immigrants de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord;

Une forte proportion de nouveaux immigrants, qui ont tendance à avoir un revenu plus faible et un accès réduit aux services de santé comparativement à la population canadienne en général.

35 Source : AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA, Le diabète au Canada : Perspective de santé publique sur les

faits et les chiffres, 2011. http://www.phac-aspec.gc.ca/cd-mc/publications/diabètes-diabete/facts-figures-faits-chiffres-2011/index-fras-php

http://www.phac-aspec.gc.ca/cd-mc/publications/diabètes-diabete/facts-figures-faits-chiffres-2011/index-fras-php�




Portrait du milieu de vie



3. Portrait du milieu de vie

3.1 Sommaire des résultats

3.1.1 Principaux constats

La perception de la qualité du milieu de vie est partagée : les personnes rencontrées qui y habitent de longue date la considèrent significativement plus positive que les personnes qui y habitent depuis récemment par obligation (par exemple, des résidents de HLM);

Le secteur est fortement stigmatisé et ce stigma est transféré aux résidents, en particulier aux jeunes qui sont souvent automatiquement associés aux gangs de rue. Certains ont honte de déclarer qu’ils y habitent;

La salubrité, la qualité de certains immeubles à logement et l’insécurité sont les trois problématiques les plus souvent associées au secteur Walkley-Fielding. D’ailleurs plusieurs personnes rencontrées estiment qu’il s’agit des principaux leviers sur lesquels agir pour améliorer la qualité de vie et éliminer le stigma associé au secteur. La présence de détritus et de gros rebuts sur les trottoirs, des balcons utilisés pour de l’entreposage extérieur et des odeurs qui se dégagent des bacs à ordure sont les principaux irritants en termes d’insalubrité. Certains immeubles sur les rues Walkley et Fielding, mal entretenus tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, causent des problèmes de santé (moisissures) et donne une image délabrée au secteur. Enfin, l’insécurité demeure un point très sensible. Il est par contre difficile de mesurer la proportion du sentiment d’insécurité qui est d’ordre perceptuel – en effet, tout comme la qualité du secteur, le sentiment de sécurité ou d’insécurité est très variable, certains se sentant en sécurité en tout temps, d’autres seulement le jour et enfin d’autres se sentant continuellement en état d’insécurité;

Le secteur Walkley-Fielding est peu desservi en termes d’infrastructures de sport et loisir, et d’espaces verts. En effet, malgré une densité de population du secteur dix fois supérieure à la moyenne de l’arrondissement, les parcs ou équipements sportifs qui desservent le secteur sont localisés en périphérie. Le Centre Loyola qui accueille une forte proportion des jeunes du secteur, doit réaliser ses activités dans une roulotte vétuste qui ne rencontre pas les normes minimales pour ce type de lieu. Certains équipements sont considérés trop coûteux (par exemple, le Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce) ou encore trop éloigné. Le Centre Walkley est le seul centre communautaire situé sur son territoire mais ne joue pas pleinement ce rôle;

Deux problématiques en lien aux services communautaires ont été identifiées lors des entrevues :

• Un accès aux services difficile pour certains :

Les barrières linguistiques et culturelles ont un impact sur la capacité des personnes à entrer en relation avec les intervenants du milieu ;

Les coûts de certains services ou activités sont trop élevés pour les familles les plus démunies et les personnes plus précaires ;

La distance de certains services et l’impossibilité d’assumer les coûts associés au transport par autobus pour s’y rendre limitent leur accès aux plus défavorisés ;



Une problématique d’accès aux garderies qui serait liée à un nombre inadéquat de place, d’une part, et, d’autre part, au fait que certaines garderies exigeraient des frais supplémentaires pour certains services ou activités, ce qui les rendrait trop coûteuses pour plusieurs familles ;

• La méconnaissance de l’offre de services tant par les résidents que par les intervenants du milieu.

3.1.2 Principaux défis

Les principaux défis en lien avec le portrait du milieu de vie sont :

Contrer les perceptions erronées sur le secteur Walkley-Fielding ;

Agir sur les facteurs qui motivent la stigmatisation du quartier (par ex., la propreté) ;

Améliorer l’état des logements et la salubrité des espaces publics et privés ;

Conscientiser les propriétaires et les locataires à l’importance de la propreté et la salubrité ;

Réduire le sentiment d’insécurité – entre autres, améliorer l’efficacité collective ;

Améliorer les relations entre les résidents et les policiers ;

Consolider le rôle du Centre Walkley ;

Améliorer l’accès financier, physique et culturel aux infrastructures et aux services ;

Mieux connaître les besoins de la population afin de mieux aligner l’offre de services ;

Développer des modes de services alternatifs pour certains groupes plus précaires ;

Améliorer la connaissance des services par les intervenants du milieu et par les résidents.

3.2 Présentation détaillée des résultats

3.2.1 Qualité de vie perçue

Les propos recueillis auprès de résidents et d’acteurs du milieu démontrent que les perceptions sur la qualité de la vie sont polarisées. En effet, il en ressort que certains résidents, surtout des résidents de longue date, estiment que le secteur Walkley-Fielding est « une grande famille où tout le monde se connaît » et où les personnes s’entraident. Ils disent se sentir en sécurité et confortables. Ils ont aussi affirmé que certains anciens résidents, ayant quitté alors que le secteur était moins sécuritaire, choisissaient aujourd’hui de revenir.

Les personnes rencontrées affirment aussi que l’arrivée d’un nombre croissant de jeunes familles immigrantes transforme le secteur Walkley-Fielding qui devient de plus en plus familial. D’ailleurs, on identifie le besoin d’augmenter le nombre d’activités communautaires pour les familles afin de faciliter leur intégration et permettre le réseautage.

À l’opposé, d’autres personnes rencontrées, entre autres des résidents d’HLM qui ont été contraints de déménager dans le secteur, ont affirmé que leur immeuble et le secteur sont peu sécuritaires et qu’ils quitteraient s’ils le pouvaient. Certains indiquent que plusieurs nouveaux arrivants quittaient le secteur lorsqu’ils atteignaient un certain niveau de sécurité financière ou que leurs enfants approchaient de l’adolescence (crainte des gangs).



Tous s’entendent toutefois sur le fait que le secteur Walkley-Fielding est fortement stigmatisé et que ce stigmatisme se transférait à ses résidents. Par conséquent, on dit que les jeunes sont automatiquement perçus comme étant membres de gangs et que plusieurs ne veulent pas inscrire leur adresse dans leur curriculum vitae de peur que les employeurs les discriminent sur le seul fait d’habiter le secteur. On dit aussi que les préjugés sont particulièrement présents envers les résidents des HLM et que cette situation rend difficile leur intégration dans la communauté. Les avantages d’habiter le secteur sont pourtant nombreux, comme le démontre le tableau qui suit.

Tableau 14 – Avantages et désavantages d’habiter le secteur Walkley-Fielding, tels qu’identifiés par les personnes rencontrées

Avantages Désavantages

Coût de logement abordable Disponibilité de grands logements Près des services et des infrastructures (transport en commun,

écoles, parcs, commerces de détail, etc.) Sentiment d’appartenance élevé chez les résidents de longue

date Entraide entre les résidents de certains immeubles Localisation centrale Diversité culturelle Milieu bilingue Présence marquée d’arbres

Secteur stigmatisé Vitesse des automobilistes sur les rues résidentielles Criminalité et perception d’une criminalité élevée (gangs et

drogues) Problèmes de salubrité à certains endroits sur le domaine public

et privé (déchets, gros rebuts)

3.2.2 Densité de population36

La densité de la population des trois secteurs de recensement qui composent le secteur Wakley-Fielding est très supérieure à la moyenne de l’agglomération. En effet, le secteur 1 possède une densité de 9 367,9 personnes au km2, le secteur 2, 11 995,5 personnes au km2 et le secteur 3, 10 874,8 personnes au km2, comparativement à 853,6 personnes au km2 pour l’agglomération.

La densité dans les logements est élevée puisqu’en 2006, 251 familles vivaient 9 personnes et plus dans un même logement37

Pour le secteur 1 : 3,3 % des familles vivaient à plus d’une personne par pièce. Ainsi, compte tenu du nombre moyen de 4,9 pièces par logement, on dénombrerait que 111 des 3 375 logements étaient occupés par 9 personnes et plus;

:

Pour le secteur 2 : 4,9 % des familles vivaient à plus d’une personne par pièce. Ainsi, compte tenu du nombre moyen de 4,5 pièces par logement, on dénombrerait que 91 des 1 855 logements étaient occupés par 9 personnes et plus;

36 Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 37 Idem.



Pour le secteur 3 : 3,1 % des familles vivaient à plus d’une personne par pièce. Ainsi, compte tenu du nombre moyen de 4,9 pièces par logement, on dénombrerait que 49 des 1 590 logements étaient occupés par 9 personnes et plus.

Comparativement, 1,6 % des familles de la Ville de Montréal vivaient à plus d’une personne par pièce.

Bien que la densité de la population ne soit pas, par elle seule, indicative de la qualité d’un milieu de vie, elle peut devenir un facteur défavorable lorsqu’elle est associée à d’autres problématiques tels que la pauvreté, un manque d’espaces verts et d’infrastructures sportives et de loisir, ou un environnement physique de mauvaise qualité.

3.2.3 Mobilité de la population38

Des 14 710 personnes résidant dans le secteur Walkley-Fielding en 2001, 8 330 y habitaient toujours en 2006, soit un taux de rétention de 57 %. Ce taux est légèrement plus faible que celui de l’ensemble de Montréal qui était de 59 % durant la même période. Les trois secteurs de recensement affichent des taux de rétention semblables (56 %, 60 % et 54 %).

3.2.4 Qualité des logements

Les résidents du secteur Walkley-Fielding sont majoritairement des locataires qui occupent un logement dans des immeubles multi logements. Ces derniers sont soit la propriété d’un organisme public (Société d’habitation et de développement de Montréal, Office municipale d’habitation de Montréal) ou une propriété privée.

En 200639

Figure 4 – Nombre de logements selon leur date de construction

, la très grande majorité, soit près de 95 % des immeubles résidentiels du secteur Walkley-Fielding, ont été construits avant 1986, comparativement à 74 % pour la Ville de Montréal.


38 Source : STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006. 39 Idem.



Il existe un lien fréquent entre l’âge d’un parc immobilier et la nécessité de réparations devant être effectuée sur les immeubles le composant. Selon l’Annuaire statistique de l’agglomération de Montréal, l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce possède le deuxième plus haut taux de résidences construites entre 1946-1960, soit 36,4 %, juste après l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension avec un taux de 40, 9 %.

Les logements privés des trois secteurs de recensement à l’étude ont besoin, respectivement, de réparations majeures à un ratio de 11,6 %, 12,7 % et 15,4 %. En comparaison, 12,9 % de tous les logements de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce sont dans la même situation. Le secteur 3 est donc celui le plus problématique au niveau de l’entretien des immeubles locatifs. Globalement, le secteur Walkley-Fielding compte 13 % de logements en besoin de réparations majeures, soit 880 logements sur 6 820.

La piètre qualité des logements est une problématique souvent identifiée par les personnes interviewées et, pour plusieurs, constitue le principal frein à la qualité de vie. Les droits des locataires sont méconnus par les nouveaux arrivants qui sont souvent victimes d’intimidation par les propriétaires et hésitent à porter plainte auprès des instances publiques. Les inspections seraient trop peu nombreuses. D’ailleurs, puisqu’actuellement les inspections se font suite à des plaintes, certaines personnes ont proposé des inspections systématiques sur le territoire ainsi que la mise en place d’une stratégie conjointe Ville-organismes pour identifier les immeubles problématiques.

Des entrevues auprès de locataires de HLM (Office municipale d’habitation de Montréal) a permis d’identifier d’autres problématiques en lien avec le logement. Entre autres, on mentionne des problèmes de sécurité (vente de drogue, prostitution), particulièrement dans les zones communes comme les salles de lavage. Il est soupçonné que ces problématiques se retrouvent aussi dans certains immeubles multi logements privés.

Les gestionnaires de HLM indiquent que ce type d’habitation est la source de plusieurs défis :

Le secteur Walkley-Fielding est peu prisé et les gens s’y installent parce qu’ils n’ont pas le choix. Le sentiment d’appartenance à leur logement est donc difficile à développer;

Certains locataires ont des modes d’occupation qui posent problèmes. Entre autres, on n’ouvre pas les fenêtres malgré des taux élevés d’humidité (cuisson, bains chauds, etc.) ce qui cause des problèmes de moisissure, les balcons servent de lieu d’entreposage, les logements sont mal entretenus;

Certaines clientèles sont problématiques : entre autres, les personnes souffrant de maladie mentale ont souvent de la difficulté à bien gérer leur espace de vie.

3.2.5 Espaces verts40

L’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce compte parmi les territoires offrant le moins d’hectares d’espaces verts par 1 000 habitants.

40 Source : AGENCE DE SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE MONTRÉAL, L’accessibilité aux parcs et aux installations sportives pour les familles montréalaises. Volet 1- étude géomatique, 2010. Définition : l'organisme américain National Recreation and Park Association établit la norme à 4 hectares pour 1 000 habitants au niveau local et à 6 hectares pour 1 000 habitants au niveau régional.



Tableau 15 – Portrait des espaces verts, agglomération de Montréal (2002)

Arrondissement et villes Nombre de parcs Hectares/1 000 habitants Pointe-Claire 18 3,8 Dorval - L'Île-Dorval 13 2,8 Beaconsfield/Baie-d'Urfé 34 2,6 Rivière-des-Prairies/– Pointe-aux-Trembles/ Montréal-Est 131 2,5 Westmount 11 2,2 Dollard-des-Ormeaux/Roxboro 25 2,0 Ahuntsic-Cartierville 74 1,8 Kirkland 23 1,8 Sud-Ouest 97 1,7 Pierrefonds-Senneville 54 1,6 Mont-Royal 24 1,5 Saint-Laurent 35 1,4 Lachine 17 1,3 Côte-Saint-Luc/Hampstead/Montréal-Ouest 42 1,2 Mercier - Hochelaga-Maisonneuve 77 1,1 Saint-Léonard 10 1,1 LaSalle 34 1,1 Outremont 13 0,9 Anjou 16 0,8 Ville-Marie 126 0,7 Rosemont/Petite-Patrie 57 0,7 L'Île-Bizard/Sainte-Geneviève/Sainte-Anne-de-Bellevue 22 0,6 Verdun 33 0,6 Côte-des-Neiges/Notre-Dame-de-Grâce 47 0,6 Montréal-Nord 14 0,4 Plateau-Mont-Royal 57 0,3 Villeray/Saint-Michel/Parc-Extension 62 0,3

Aucun parc n’est présent dans le secteur Walkley-Fielding. Quatre parcs sont situés en périphérie41

La plupart des études recensées

, soit Gilbert Layton (38 200 m2). Confédération (78 656 m2), Loyola (69 164 m2) et Benny (1 742 m2).

42

établissent un lien significatif entre le niveau d’accessibilité des parcs et des installations sportives et la pratique d’activités physiques. Ceux qui habitent à proximité d’un parc le fréquentent davantage et y pratiquent davantage d’activités physiques. Plus précisément, les personnes vivant à moins de 1,6 km d’un parc public sont quatre fois plus susceptibles de le visiter au minimum une fois par semaine que les personnes demeurant plus loin. Une des études démontraient que les enfants habitant dans des milieux où il y a une plus grande densité de parcs ont généralement un plus haut niveau d’activité physique. Il est à noter qu’en prenant comme point de départ l’intersection Walkley et chemin de la Côte-Saint-Luc, trois des quatre parcs dont il est mention plus haut sont situés à une distance dépassant 1 km et que le Parc Benny, qui offre des infrastructures culturelles et de sport (piscines, bibliothèque, etc.), se trouve à une distance de 1,7 km.

41 Source : VILLE DE MONTRÉAL. Arrondissement Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce (2010). Liste alphabétique des

parcs et des espaces verts de l’arrondissement (BASE DE DONNÉES). 42 Source : REYBURN, Stephan (2010). L’urbanisme favorable à la santé : une revue des connaissances actuelles sur

l’obésité et l’environnement bâti. Érudit. Vol. 4.



Tableau 16 – Distance des parcs à partir de l’intersection Wakley/chemin de la Côte-Saint-Luc

Parc Distance de parcours

Gilbert-Layton 750 m

Confédération 1,1 km

Loyola 1,2 km

Benny 1,7 km

Il faut aussi noter que plusieurs jeunes qui habitent dans le nord du secteur Walkley-Fielding fréquentent le parc Singerman, localisé à Ville Côte-Saint-Luc.

3.2.6 Sentiment de sécurité/ taux de criminalité

La sécurité est la préoccupation la plus souvent identifiée par les personnes interviewées. On note toutefois que la perception d’insécurité est lié à des immeubles ou des endroits spécifiques et que certains facteurs, tels que les attroupements et les graffitis, peuvent susciter une perception erronée de la réalité. D’ailleurs, il est intéressant de noter que les perceptions d’insécurité sont très variables. Certaines personnes ont affirmé n’avoir aucune crainte quant à leur sécurité tant le jour que la nuit, d’autres sont confortables le jour mais ne circulent pas dans le secteur le soir, et enfin d’autres font état d’insécurité à tous moments de la journée.

Les problèmes liés à la sécurité suivants ont été soulevés lors des entrevues :

La présence de regroupements de jeunes dont certains peuvent être membres de gangs de rue est fréquemment identifiée comme un enjeu de sécurité majeur dans le secteur Walkley-Fielding. D’ailleurs, la présence de gangs dans certains immeubles provoque l’insécurité des résidents : utilisation des salles de lavage pour la vente de drogue ou la prostitution, violence et intimidation, destruction matérielle, etc. De plus, les résidents collaborent peu aux efforts des policiers par crainte de représailles;

Certains résidents se méfient des policiers suite à d’expériences négatives vécues ici ou dans leur pays d’origine. Les résidents ont souvent peur d’appeler la police par crainte de représailles. Aussi, les personnes immigrantes provenant de pays où la force de l’ordre est utilisée pour contrôler la population sont peu enclins à faire confiance à la police ;

Les stupéfiants sont toujours très présents. La clientèle qui gravite au sein de ce milieu, peut intimider, voire nuire à la qualité de vie ainsi qu'au sentiment de sécurité des citoyens du secteur. À ce titre, le poste de quartier 11 intervient constamment afin de réduire les incivilités associées à ces activités illicites et encourage les citoyens à dénoncer ces infractions. Plusieurs stratégies sont mises de l'avant afin de pallier à la vente et à la consommation des stupéfiants. Une partie importante de ces activités se déroulent dans les immeubles d'habitation, ce qui rend d'autant plus difficile l'intervention policière. La lutte aux stupéfiants est identifiée comme une priorité par le Poste de quartier 11 et des actions seront maintenues afin de réduire, voire éliminer cet irritant social qui affecte les résidents;

Certaines rues ont un éclairage déficient, ce qui augmente l’insécurité ;



On voit une amélioration sur Walkley mais une détérioration sur Fielding où des attroupements d’hommes adultes autour des dépanneurs suscitent beaucoup d’insécurité. Ces mêmes dépanneurs ont été pointés du doigt comme des lieux de vente de drogue ;

Les cours arrière des HLM sont identifiés comme des lieux problématiques. En effet, les jeunes s’y regroupent et intimident les résidents ;

On souhaite une plus grande présence policière (policiers à pied) et une meilleure sensibilisation aux problématiques spécifiques du secteur. Entre autres, les résidents des HLM font état de préjugés à leur égard. Toutefois, plusieurs ont noté une amélioration avec l’arrivée de la police communautaire.

Le secteur Walkley-Fielding présente plusieurs facteurs qui peuvent augmenter le risque pour les résidents d’être victimes d’actes criminels. En effet, selon l’étude Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité sur l’île de Montréal43, les quartiers à plus forte proportion de familles monoparentales, d’immigrants récents et de célibataires semblent disposer d’une efficacité collective44 réduite. Selon Sampson et Raudenbush (1999)45, la stabilité résidentielle est depuis longtemps considérée comme un élément clé d’une forte organisation sociale urbaine et son absence, une opportunité perdue pour les résidents de contribuer à la communauté. Pour leur part, Clifford et Hope (2004)46

Le tableau qui suit présente les statistiques d’actes criminels perpétrés dans le secteur Walkley-Fielding en comparaison à celles de l’ensemble du territoire du PDQ 11, qui couvre le territoire de Notre-Dame-de-Grâce. On y remarque que durant la période de 2009 à 2011, les introductions par effraction, les vols qualifiés et les personnes armées ont connu une diminution alors que les voies de fait et les méfaits ont progressé.

soutiennent que les mesures incitatives à la revitalisation de l’habitation des quartiers freinent et renversent la désorganisation sociale, et contribuent ainsi au maintien d’une population diversifiée plus apte à assumer une fonction de surveillance informelle.

43 STATCAN No 85-561-MIF au catalogue — No 007 ISSN : 1707-5211 ISBN : 0-662-71889-5. 44 Efficacité collective : la capacité d’une communauté à exercer un contrôle et à intervenir lorsque survient un

problème. Elle est composée de la cohésion sociale et du contrôle social informel (INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC, Indicateurs de vulnérabilité associés à la sécurité d’un territoire, 2007, p : 57.

45 Source: SAMPSON, R.J; RAUDENBUSH.S.W (1999). Systematic social observation of public spaces: a new look at disorder in urban neighborhoods. The American Journal of Sociology, 105(3).

46 Source: CLIFFORD.N, HOPE.T (2004). A strategic planning model for community safety and housing market renewal. Safer Communities. Vol 3. Iss3, pp 4-15.



Tableau 17 – Statistiques de criminalité pour le secteur Walkley-Fielding, 2009-201147

Types d’actes criminels

2009 2010 2011

PDQ Walkley-Fielding



Introduction par effraction 479 112 420 85 441 102

Vols dans/sur véhicules 4 1 4 2 3 2

Meurtre/tentative de meurtre 4 1 4 2 3 2

Vols qualifiés48 31 12 23 11 20 8

Personne armée 12 4 13 2 3 1

Voies de fait49 148 42 123 35 117 51

Méfaits50 164 38 174 35 216 69

3.2.7 Enjeux environnementaux

L’insalubrité est une des problématiques les plus souvent identifiées par les personnes rencontrées. Avec la sécurité, l’insalubrité est perçue comme un facteur qui affecte de façon importante la qualité de vie des résidents. De plus, puisque l’impact visuel est important, c’est un facteur qui participe à la stigmatisation du secteur.

Les problèmes de salubrité seraient surtout concentrés autour de certains immeubles. Auparavant surtout localisé sur la rue Walkley, le délabrement de certains immeubles se remarque de plus en plus sur Fielding. Les problèmes d’insalubrité sont rencontrés tant à l’intérieur d’immeubles (manque d’entretien, moisissures, etc.) qu’à l’extérieur (gros rebuts laissés sur les abords des trottoirs ou à l’arrière des immeubles, détritus sur les trottoirs, bacs de déchets qui ne sont pas lavés régulièrement et qui dégagent des odeurs nauséabondes, etc.). Certains facteurs contributifs ont été identifiés : absence de concierges dans certains immeubles, propriétaires absents, manque de respect des locataires, manque de connaissance des nouveaux arrivants sur la gestion des déchets et du recyclage, nombre de collecte des rebus trop peu élevé compte tenu de la densité de la population.

Sur le plan de l’aménagement du territoire, l’embellissement (espaces publics, façades des immeubles, etc.) et le verdissement (arbres, création de nouveaux espaces verts) sont souvent proposés pour améliorer la qualité de vie des résidents.

47 VILLE DE MONTRÉAL. Service de police de la ville de Montréal. Informations obtenus du Poste de Quartier 11. 48 Le vol qualifié est un vol perpétré avec violence envers un ou des individus, au moyen d’une arme, d’un objet ou de

menaces. 49 Un individu commet une voie de fait s’il utilise, ou s’il tente d’utiliser volontairement la force contre une personne sans

son consentement, par une agression physique, l’utilisation d’une arme ou la menace d’une telle agression. 50 Une personne commet un méfait lorsqu’elle détériore un bien, le détruit ou gêne l’utilisation légitime d’un bien.



3.2.8 Desserte en équipements collectifs, en commerces et en services

3.2.8.1 Equipements communautaires, de sport et de loisir51

Le quartier Notre-Dame-de-Grâce compte onze équipements communautaires et de sport et loisir, soit quatre centres de loisir, cinq centres communautaires et deux centres sportifs.

Tableau 18 – Inventaire des équipements communautaires, de sport et de loisir sur le territoire de Notre-Dame-de-Grâce

Quartier Notre-Dame-de-Grâce

Nombre de centres de loisirs

Nombre de centres communautaires

Sous-total des centres de loisir et communautaires

Nombre de centres sportifs

Centre communautaire Saint-Raymond 1 1

Centre communautaire Le Manoir 1 1

Centre communautaire Monkland 1 1

Centre communautaire Notre-Dame-de-Grâce 1 1

Centre Loyola (École Sainte-Catherine de Sienne) 1 1

Centre sportif Notre-Dame-de-Grâce 1

Centre sportif Trenholme 1

Centre Walkley 1 1

Centre Westhaven 1 1

Pavillon Gilbert-Layton 1 1

Centre Benny (École Ste-Monica) 1 1

Total NDG 4 5 9 2 Pour ce qui est du secteur Walkley-Fielding, seul un centre communautaire, le Centre Walkley, est présent. Il importe de noter l’absence de centre sportif et d’équipements sportifs. Deux équipements sont localisés en périphérie du secteur : Le Pavillon Gilbert-Layton, localisé dans le parc Confédération, est utilisé comme lieu communautaire par deux

groupes de pétanque et l’Association de soccer NDG pour ses formations;

Le Centre Loyola offre des activités en gymnase qui sont fréquentées par plusieurs jeunes du secteur Walkley-Fielding. Une roulotte est utilisée comme espace principal et est dans un piètre état. De plus, étant donné le peu d’espace, le centre a une capacité d’accueil et une programmation limitées.

51 Source : VILLE DE MONTRÉAL. Arrondissement Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce (2010). Plan directeur Culture,

sports et loisirs en réflexion. Les suites du Forum. Cartes. Pages 474 à 492.



Figure 5 – Localisation des centres communautaires, centres de loisir et centres sportifs de l’arrondissement

Sur le plan des équipements aquatiques intérieurs, le Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce est considéré comme un centre d’arrondissement. Géographiquement, il est facilement accessible en transport en commun ou en automobile. Il est situé au cœur du quartier de Notre-Dame-de-Grâce, dans le secteur Benny. Toutefois, plusieurs personnes rencontrées ont indiqué que le Centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce offre des activités qui sont trop coûteuses pour les familles démunies du secteur Walkley-Fielding.

3.2.8.2 Équipements culturels

Au niveau des équipements culturels, l’arrondissement exploite un réseau local de quatre bibliothèques, dont la bibliothèque Benny, la plus rapprochée du secteur Walkley-Fielding. L’arrondissement offre aussi à ses citoyens une programmation culturelle variée dans ses deux maisons de la culture soit la Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce et la Maison de la culture Côte-des-Neiges.

Le secteur Walkley-Fielding est localisé à l’extrémité du rayon de desserte de la Bibliothèque Benny et de la Maison de la culture Notre-Dame–de-Grâce, tel que démontré par le plan qui suit. Plusieurs personnes rencontrées ont d’ailleurs souligné que la bibliothèque est trop éloignée, ce qui réduit son utilisation par les résidents du secteur, et qu’une bibliothèque mobile serait appréciée pour palier à ce problème.



Figure 6 – Localisation des infrastructures culturelles

3.2.8.3 Transport en commun

Le territoire à l’étude est desservi à proximité par la station de métro Snowdon (ligne bleue). Pour ce qui est du réseau d’autobus, les planibus de la Société de transport de Montréal indiquent des trajets rapides de proximité sur la ligne 420 et des lignes locales 51, 66, 102, 103 et 105 et 162. Pour le réseau de nuit, sont mentionnées les lignes 362 et 369.

Le taux d’utilisation des transports en commun par la population active occupée de 15 ans et plus sont respectivement de 43 % (secteur de recensement 1), 40 % (secteur de recensement 2) et 50 % (secteur de recensement 3).

Le réseau de transport par autobus a été identifié par plusieurs comme une des forces du secteur Walkley-Fielding. Par contre, l’absence d’une station de métro est vue comme une faiblesse qui favorise l’utilisation de la voiture.



3.2.8.4 Desserte commerciale

Il existe trois principaux pôles de desserte commerciale dans le secteur Walkley-Fielding :

La rue Somerled ;

La rue Fielding ;

Chemin de la Côte-Saint-Luc.

Selon les personnes interviewées, la rue Somerled où se retrouvent entre autres des commerces de proximité tels qu’une épicerie et une pharmacie, dessert bien le secteur Walkley-Fielding et s’est beaucoup améliorée depuis les dernières années. Par contre, la rue Fielding se serait fortement dévitalisée et les dépanneurs qu’on y retrouve posent d’importants problèmes – attroupements, alcool et drogues.

En général, la majorité des personnes affirme que l’offre commerciale du secteur rencontre leurs besoins. Trois services de proximité ont par contre été identifiée comme manquants : un bureau de poste, une cordonnerie et une institution financière. Certains résidents désireraient aussi une offre de restaurants plus diversifiée.

3.2.8.5 Services de santé

Il existe plusieurs facilités offrant des services de santé sur le territoire Notre-Dame-de-Grâce du CSSS Cavendish. Par contre, il n’y a aucun hôpital de type communautaire. En effet, les hôpitaux qui s’y trouvent ont tous des vocations de réadaptation ou d’hébergement. Un seul de ceux-ci, l’hôpital Richardson/Centre d’hébergement Henri-Bradet, est localisé dans le secteur Walkley-Fielding.

Le CLSC Notre-Dame-de-Grâce-Montréal-Ouest constitue l’essentiel des services de la santé à la population sur le territoire.

Les intervenants notent que les personnes en situation précaire (immigrants, exclus, etc.) sont souvent inconfortables d’aller directement vers les services de santé et passent via certains organismes communautaires. Cet inconfort est lié aux barrières linguistiques, aux difficultés d’avoir des relations directes avec l’autorité ainsi qu’au manque de connaissances sur les ressources disponibles.

3.2.8.6 Services communautaires

Plusieurs organismes offrent des services à la population du territoire Notre-Dame-de-Grâce et desservent le secteur Walkley-Fielding. Deux problématiques en lien aux services communautaires ont été identifiées lors des entrevues :

Un accès aux services difficile pour certains :

• Les barrières linguistiques et culturelles ont un impact sur la capacité des personnes à entrer en relation avec les intervenants du milieu ;

• La distance de certains services et l’impossibilité d’assumer les coûts associés au transport par autobus pour s’y rendre limitent leur accès aux plus défavorisés. Ceci est d’autant plus critique que certains des



services qui ont été identifiés comme trop éloignés auraient un effet positif sur la qualité de vie (par exemple, le NDG Food Depot) ;

• La présence d’un nombre adéquat de places en garderie est un facteur essentiel à l’accès au marché du travail par les parents. Dans le secteur, il existerait 24 garderies subventionnées qui offrent 1 360 places, dont 85 en pouponnière. 52

La méconnaissance de l’offre de services:

Selon les personnes rencontrées, la problématique d’accès ne serait pas liée au nombre de places disponibles mais plutôt au fait que plusieurs garderies exigeraient des frais supplémentaires pour certains services ou activités, ce qui les rendrait trop coûteuses pour plusieurs familles ;

• Les entrevues ont démontré que les résidents connaissent mal les services offerts. En effet, plusieurs identifiaient des besoins en services qui étaient déjà disponibles et affirmaient ne pas connaître certains services lorsque ceux-ci leur étaient présentés. Plus surprenant, les rencontres avec les intervenants du milieu ont indiqué que ceux-ci avaient aussi une connaissance incomplète des services offerts par les autres organismes – limitant ainsi leur capacité de référence et de sensibilisation.

3.2.9 Besoins identifiés

L’analyse documentaire et les entrevues ont permis d’identifier les besoins suivants, pour lesquels les services sont absents ou trop peu nombreux :

Tableau 19 – Besoins en services identifiés durant la démarche

Besoins Services

Sécurité alimentaire Cuisines collectives Jardins communautaires Point de chute du NDG Food Depot

Culture Bibliothèque mobile

Santé

Activités pour les adultes aux prises avec des problèmes de santé mentale (composantes éducative et sociale)

Accès alternatifs aux soins de santé pour les personnes en situation précaire, notamment les toxicomanes et les immigrants sans papiers

Soutien aux familles

Des programmes pour jeunes parents Garderies avec places subventionnées Programmes de demi-journée pour les jeunes enfants Halte garderie Activités pour les 0-5 ans avec activités parallèles pour les mères (socialisation)

Aînés Activités de rencontre et services pour les personnes âgées isolées

Logement Une organisation de défense des droits des personnes en situation de pauvreté Des logements sociaux

Accompagnement des jeunes Endroit sécuritaire pour les sports extérieurs tels que le basketball, le baseball et le soccer Initiatives de rapprochement et de liaison avec les jeunes

52 Garderies identifiées sur le site de localisation des services du ministère de la Famille et des Aînés en utilisant comme

point de départ le centre du quartier et un rayon de 1,5 kilomètres.



Besoins Services

Culture Bibliothèque mobile

Pauvreté Lieu pour récupérer les meubles usagés Magasin partage

Intégration des immigrants

Formation pour employeurs afin de les sensibiliser à l’intégration des immigrants Subventions salariales Stages Amélioration des connaissances de communautés culturelles Renforcement des programmes d’intégration

Lutte à la discrimination et à l’exclusion

Programmes de sensibilisation des administrations scolaires, de la police et de la communauté en général

Préparation à l’école Camps d’été pour les 4 et 5 ans (préparation à l’école)

Décrochage scolaire

Programmes d’accompagnement pour les jeunes du secondaire Activités parascolaires Information sur les formations professionnelles Aide aux devoirs en français avec personnel qualifié

Apprentissage du français

Activités et programmes de francisation adaptés aux différentes clientèles : • Jeunes – sensibilisation à l’importance du français, aide aux devoirs en français • Adultes – employabilité • Aînés – intégration

Ados – lutte au décrochage Renforcement des initiatives de francisation des immigrants Immersion française

Préparation au marché du travail

Formation sur comment poser sa candidature Formation sur l’entrepreneuriat Stages en milieu de travail Projets de pré-employabilité Entreprises d’insertion



Vision de développement



4. Vision du secteur Walkley-Fielding

4.1 Sommaire des enjeux et pistes de solution

Quatre enjeux de développement, regroupés sous trois grands thèmes, se dégagent du portrait. Le tableau qui suit présente ces enjeux ainsi que certaines pistes de solution potentielles.

Thèmes Enjeux Pistes de solution

Services à la population

Faciliter l’accès à un ensemble de services et d’infrastructures qui répondent aux besoins spécifiques de la population résidente

Mieux connaître les services disponibles et faire état de leur adéquation face aux besoins - impliquer la population dans l’identification des besoins;

Promouvoir l’offre de services auprès des intervenants et des résidents; Identifier les services qui sont présentement inaccessibles

financièrement pour les familles plus défavorisées et mettre en place des mesures palliatives

Faciliter l’accès aux ressources hors territoire – par exemple, mettre en place un point de chute pour certains services ou activités comme le Food Depot NDG, les programmes de pré employabilité, etc.

Offrir les services dans les deux langues officielles et avoir accès à des services d’interprétation pour les langues non officielles

Sensibiliser les intervenants aux besoins et contraintes spécifiques de la population immigrante

Mieux répondre aux besoins des groupes de population plus précaires, comme les immigrants sans papier et les réfugiés, les personnes avec des problèmes de santé mentale, les personnes âgées allophones

Lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale

Améliorer le taux de réussite scolaire chez les enfants des nouveaux arrivants et les minorités visibles

Développer l’estime de soi et les habiletés interpersonnelles grâce à une offre diversifiée de sports et de loisirs culturels (variété de types et de niveaux)

Offrir des services de soutien performants (par exemple, aide aux devoirs pour les niveaux primaires et secondaire)

Développer des programmes de francisation adaptés aux enfants de tous âges et niveaux de compétence

Intégrer les nouveaux arrivants et les personnes à statut précaire

Développer des programmes de francisation orientés vers l’employabilité

Offrir des activités qui favorisent la création de réseaux sociaux Avoir une approche d’intervention plus terrain (aller vers eux)

Amélioration des conditions de vie

Agir sur les déterminants de la qualité de vie et de la santé : la qualité du logement, la sécurité des personnes, la salubrité, la sécurité alimentaire

Logement : • Avoir une approche systématique face aux logements insalubres • Sensibiliser les nouveaux arrivants à leurs responsabilités face à

leur logement • Sensibiliser les promoteurs aux besoins en termes de logement

(par exemple, des logements pour les familles nombreuses) Sécurité des personnes :

• Améliorer la collaboration et stimuler les interactions entre le Service de police et ses partenaires

Hygiène du milieu /embellissement : • Augmenter le nombre de collecte des gros rebuts



Thèmes Enjeux Pistes de solution • Assurer la propreté des lieux publics • Avoir un plan d’embellissement du secteur • Sensibiliser les résidents

Sécurité alimentaire : • Offrir des services et des activités qui améliorent la sécurité

alimentaires comme des cuisines collectives, des repas communautaires, une banque alimentaire, des jardins communautaires

4.2 Vision de développement

Lorsque questionnés sur leur vision future du secteur, les personnes rencontrées faisaient état d’un secteur:

Qui maintient et célèbre son multiculturalisme et son multilinguisme;

Perçu comme un endroit où il fait bon vivre;

Avec des équipements collectifs et des services qui répondent aux besoins de ses résidents;

Où les résidents développent un fort sentiment d’appartenance, attesté par un taux de rétention élevé;

Où l’ensemble des intervenants (organismes communautaires, économiques, publics, etc.) interviennent dans des approches intégrées pertinentes et performantes;

Qui facilite la pleine participation de tous les résidents;

Qui appuie les nouveaux arrivants et les personnes au statut précaire dans leur désir d’améliorer leurs conditions de vie;

Qui soutient le plein développement de ses jeunes citoyens;

Beau et vert.



5. Développement des équipements collectifs

5.1 Enjeux en lien avec le développement des équipements collectifs

Tel que vu précédemment (voir section 3.2.8.1 et 3.2.8.2), l’offre d’équipements collectifs dans le secteur Walkley-Fielding présentent certaines lacunes. Globalement, deux enjeux émanent du diagnostic : l’amélioration de l’accès aux équipements collectifs et l’optimisation des infrastructures actuelles.

L’amélioration de l’accès aux équipements collectifs doit intervenir tant sur le plan physique (par exemple, faciliter le déplacement vers les équipements, particulièrement pour les clientèles moins mobiles), sur le plan linguistique (proposer de l’information multilingue), sur le plan culturel (être ouvert à l’ensemble des communautés culturelles) que sur le plan économique (avoir des activités à coût abordable pour les personnes financièrement précaires).

L’optimisation des infrastructures actuelles visent essentiellement deux projets, soit la mise à niveau des infrastructures de Centre Loyola, qui ne répondent ni aux normes ni aux besoins, et la transformation du Centre Walkley en un véritable centre communautaire.

C’est de ce dernier projet dont il est question dans les pages qui suivent.

5.2 Évaluation du Centre Walkley

Les résidents et les acteurs du milieu rencontrés ont été questionnés sur leur appréciation du Centre Walkley et de l’offre de service en activités, sports et loisirs qu’on y retrouve. Il fut premièrement constaté que plusieurs connaissaient peu ou pas du tout le Centre et ses activités. Pour ceux qui le connaissent, son rôle auprès des jeunes (centre « Drop-In », aide aux devoirs, camps de jour) était le plus souvent cité.

Pour plusieurs, sa principale force réside dans le potentiel associé à son développement futur. En effet, les personnes rencontrées estiment que le Centre demeure sous-optimisé et que s’il était amélioré, il pourrait jouer un rôle central dans la communauté et contribuer plus largement à l’amélioration de la qualité de vie des résidents.

Pour les jeunes utilisateurs du « Drop-In », la valeur du Centre est déjà bien démontrée. En effet, les jeunes qualifient le lieu comme « un deuxième chez-soi », « un endroit où ils se sentent bien et en sécurité » et attestent du rôle qu’il a joué pour s’assurer qu’ils « ne traînent pas les rues ». Ces jeunes font preuve d’un grand sentiment d’appartenance envers le Centre et ont la volonté de s’y investir grâce au bénévolat – entre autres, en participant aux travaux d’amélioration et en organisant des activités – afin de transmettre aux plus jeunes générations un endroit de qualité.

Par contre, certains besoins d’amélioration ont été relevés par les personnes rencontrées :

Le Centre n’est pas identifié (absence d’affichage) et physiquement peu attrayant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur;



Il est surtout associé à une clientèle anglophone, noire, provenant des Caraïbes – certaines personnes ne faisant pas partie de ce groupe se disent mal à l’aise de le fréquenter;

Les activités sont surtout tournées vers les jeunes et répondent peu aux besoins d’autres clientèles, comme les personnes âgées, les adultes ou les familles;

Certains estiment que les camps de jour ne sont pas assez structurés et le nombre d’adultes présents est trop limité;

Les activités du Centre sont méconnues car peu publicisées;

L’absence d’une aire de jeu extérieure ne permet pas les sorts d’équipe tels que le soccer et le basketball, souvent identifiés comme des besoins par les jeunes et les adultes;

L’aide aux devoirs est un service à conserver mais serait à améliorer :

• Une programmation formelle, par exemple un programme d’aide à la lecture en français;

• Un soutien dans les deux langues;

• Du personnel spécialisé;

• Un meilleur suivi auprès des parents et un lien avec les écoles.

5.3 Vision du Centre Walkley

La mobilisation au cœur de la vision

Pour les personnes rencontrées, la mobilisation et l’implication des résidents constituent la pierre angulaire du développement du Centre Walkley. Pour ce faire, il faut aller au-devant des résidents et être présents dans les lieux de rencontres naturels, comme les églises et les écoles.

Les mères et les jeunes sont identifiés comme des acteurs de mobilisation importants. Pour les mères, le bien-être des enfants constitue le moteur de leur implication. Pour leur part, les jeunes qui ont été rencontrés ont le désir de s’impliquer et de participer à l’amélioration de leur milieu.

Certaines conditions de succès ont été identifiées :

L’engagement à long terme des partenaires;

Un conseil d’administration représentatif des âges et des groupes culturels;

La présence de ressources pour soutenir la prise en charge par les résidents;

La démarche de mobilisation doit tenir compte des facteurs culturels. Par exemple, certains groupes culturels n’ont pas l’habitude de donner leur opinion ou de participer à des processus de prise de décision et les barrières linguistiques sont une contrainte au partage et à la discussion.



Le rôle du Centre Walkley

Les personnes rencontrées souhaitent que le Centre Walkley soit un véritable lieu de rassemblement, avec le rôle de créer des liens entre les résidents, de mobiliser et de sensibiliser les partenaires face aux problèmes du secteur, d’offrir des services et des activités adaptés à tous les groupes et d’agir comme centre de référence et d’information.

Son positionnement face aux autres infrastructures, et plus particulièrement au Centre Loyola, était perçu selon deux perspectives, soit celui d’un centre de quartier complémentaire aux autres infrastructures ou celui d’un centre dont la mission est de répondre aux besoins particuliers d’une zone plus restreinte (surtout centrée sur les avenues Walkley et Fielding). Cette dernière perspective est motivée par la présence de problématiques socioéconomiques importantes qui nécessiteraient d’une intervention plus ciblée et de services spécifiques.

Localisation du Centre

Certains jugent que relocaliser le Centre dans un lieu plus central dans le secteur serait nécessaire pour faciliter l’accès et pour éliminer les préjugés négatifs à son égard. Toutefois, d’autres pensent que la reconstruction (ou du moins la rénovation majeure) du Centre à son endroit actuel serait un signal de renouveau dans le secteur. Les jeunes du « Drop-In » espèrent que le Centre demeure à sa localisation présente afin de conserver la mémoire du lieu.

Ambiance intérieure

On souhaite que le nouveau Centre soit un lieu ensoleillé, lumineux et coloré, chaleureux, accueillant et inclusif, où tous ont une voix.

Activités

On désire que le Centre Walkley réponde à une clientèle diversifiée, représentative de la population du secteur. Afin d’assurer l’accessibilité, les activités et les services doivent être gratuits ou à faible coût, et être bilingues. On propose des services de garde lorsque l’activité vise les parents et des services de transport entre le Centre et les résidences pour aînés lorsque l’activité est destinée aux personnes âgées. On favorise aussi des cours pour les enfants et les adultes offerts simultanément afin que la fréquentation du Centre soit une activité familiale.

Les activités qui favorisent les rencontres et les rassemblements sont au cœur de la vision du Centre. On propose des cafés rencontres, des activités intergénérationnelles, des activités saisonnières (Halloween, Noël, Pâques, etc.) pour toute la famille, des activités qui ciblent les groupes les plus susceptibles à l’isolement (personnes âgées, personnes souffrant de maladie mentale, immigrants ne parlant pas le français ou l’anglais), des fêtes de quartier et un drop-in pour jeunes adultes (tel que celui pour les adolescents qui existe déjà) et des activités culturelles telles que la projection de film ou les pièces de théâtre.

Les activités et les services de sécurité alimentaire sont identifiés comme très importants compte tenu du niveau élevé de défavorisation matérielle. On propose des activités telles que le Programme Boîte à lunch qui intègre nourriture, implication sociale et réseautage ainsi que des repas communautaires avec des thématiques ethniques qui permettraient aussi de contrer l’isolement et de sensibiliser aux différents groupes culturels. Une cuisine collective et l’offre de cours de cuisine et sur la saine alimentation ont été identifiées comme absentes du secteur.



Le Club des petits déjeuners, présentement offert par le Centre Wallkley, n’atteint pas ses objectifs de participation. Pourtant, les personnes rencontrées estiment ce service essentiel et désirent qu’il soit réaligné afin de le faire fonctionner.

L’accès à de la nourriture à coût abordable est aussi identifié comme un besoin important et à cet effet on propose que le Centre agisse comme point de chute pour le NDG Food Depot et qu’on évalue l’intérêt de créer un club d’achat.

Le Centre est aussi vu comme un lieu qui donnerait accès à des cours de formation à faible coût. L’offre de cours de français adaptés aux différents groupes est vue comme prioritaire afin de soutenir la réussite scolaire, contrer l’isolement et de favoriser l’employabilité des personnes. Les autres types de formation proposés incluent les langues autres que le français (anglais, espagnol, italien), le développement des compétences visant l’employabilité, l’informatique, les arts martiaux, les arts, la musique et la danse.

L’offre d’activités pour les jeunes est toujours centrale à la mission du Centre. Les jeunes rencontrées proposent les activités suivantes :

• Des activités sportives (soccer, basketball, etc.) et la création d’équipes;

• Le maintien du Drop-In, très apprécié, mais avec un plus grand nombre de sorties;

• Le programme Jeunes leaders;

• Des camps d’été structurés.

Enfin, on propose l’offre d’activités pour certains groupes ciblés, tels que les aînés et les mères à la maison et leurs enfants durant le jour afin de contrer l’isolement, soutenir l’apprentissage du français et préparer les jeunes à l’école.

Infrastructures et équipements

Il est recommandé que le Centre dispose des infrastructures et des équipements suivants:

Une grande salle pouvant accueillir 150 personnes, divisible en trois salles de 50 personnes;

Une cuisine commerciale;

Une pièce appartenant aux jeunes;

Des salles adaptées aux diverses activités et programmes (aide aux devoirs, informatique, musique, danse, salle d’entraînement, studio d’enregistrement, etc.);

Une aire de sport extérieur (soccer, basketball, baseball, patinoire l’hiver); et

Du mobilier et des équipements (ordinateurs, etc.) récents et de qualité.



Recommandations



6. Recommandations

Certaines conditions de succès sont nécessaires à la concrétisation de la vision communautaire du secteur Walkley-Fielding, soit :

La mise en place d’une structure de gouvernance qui favorise la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes;

La conclusion d’ententes formelles avec les différents partenaires;

Les ressources humaines, financières et matérielles nécessaires;

Le développement de mécanismes de suivi et de mesure; et,

L’approfondissement de certains aspects de la problématique.

6.1 Mise ne place d’une structure de gouvernance

Nous recommandons la mise en place d’une structure de gouvernance formelle, vouée à l’encadrement et au soutien des actions d’amélioration de la qualité de vie sur le territoire. Il est proposé que cette structure inclue les composantes suivantes :

Composantes Description et rôles

Table des partenaires Regroupe l’ensemble d’acteurs « terrain » (comprenant tous les groupes d’action) Se rencontre 3 à 4 fois / année (ou lorsque nécessaire selon la situation) Intervienne sur un horizon moyen / long terme Agit comme lieu d’échange / partage / mise en commun Identifie et valide les grandes préoccupations, cibles, priorités Identifie les possibilités pour des projets conjoints et des actions collaboratives

Comité de coordination Entre les réunions de la table des partenaires, fait le suivi des grandes préoccupations, cibles, priorités et actions prévues

Assure le suivi de la situation générale et des préoccupations émergentes Assure le suivi des groupes d’action et soutien comme nécessaire et possible Favorise l’échange d’information et le développement des projets / actions collaboratifs Encadre et soutient les ressources associées (agent de mobilisation – liaison etc.) Identifie et favorise la coordination et la collaboration nécessaires advenant des situations

particulaires (opportunités, crises etc.)

Équipe de projet Intervient en fonction de préoccupations spécifiques et concrètes et qui impliquent la prise d’action « terrain »

Soutient la collaboration, la planification conjointe, le partage des responsabilités et la prise d’action concertée entre les instances (organismes, services et individus) associées

Groupes d’action Agissent autour d’une préoccupation concrète, suite à un engagement par les instances ayant des responsabilités formelles (mission, mandat, autorité, imputabilité etc.) et des intérêts spécifiques (résidents, propriétaires, regroupements etc.)



Composantes Description et rôles Etablissent un plan d’action concret autour de projets spécifiques Identifient les priorités, les actions à prendre, les divers intérêts et responsabilités et les pistes de

collaboration possibles, et font la coordination nécessaire pour réaliser les projets Présentent un bilan des réalisations à la table des partenaires

Nous recommandons que la table des partenaires soit régie par les principes qui suivent :

La table des partenaires du secteur Walkley-Fielding est un regroupement qui vise inclure des résidents, des organismes communautaires, des services publics et des institutions qui interviennent directement auprès de la population dans le secteur de Walkley-Fielding. Elle évolue comme mécanisme d’action concertée ;

Ce regroupement œuvre dans un esprit de collaboration, partenariat et responsabilité collective afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens de ce secteur. Il favorise la participation et l’engagement des résidents, le développement d’une vision commune des besoins et priorités, la complémentarité des actions et services à la population et des projets conjoints de ses membres ;

Il est entendu que les divers initiatives et projets des partenaires seront conçus, élaborés et réalisés en étroite collaboration entre eux, en assurant que l’ensemble des partenaires demeurent informés et que la participation et la collaboration de toutes parties est encouragée en fonction de leurs divers intérêts et responsabilités ;

Comme principe de fond, il est reconnu que le leadership de cette démarche n’appartient uniquement à aucun des partenaires, mais demeure un engagement et une responsabilité collective à long terme. La table prévoit assurer sa continuité et le suivi de ses projets grâce à un comité de pilotage composé de partenaires associés et mandatés par la table.

Le schéma qui suit illustre la structure de gouvernance proposée :



Table des partenaires : Planification sur un horizon moyen et long

termes Validation des priorités et des grandes

cibles Lieu de rencontre et d’échange des

groupes d’action Identification des possibilités de projets

conjoints 3 à 4 réunions par année

Comité de coordination : Suivi des objectifs stratégiques (vue

d’ensemble) Suivi des réalisations des groupes d’action Veille des préoccupations émergentes Identification et intervention face aux

besoins particuliers identifiés entre les rencontres de la table des partenaires

Encadrement de l’équipe de projet Réunions mensuelles

Équipe de projet : Soutien aux groupes d’action Suivi des plans d’intervention Veille à la cohérence et à l’intégration des

activités réalisées par les groupes d’action Mobilisation et implication des citoyens

Groupes d’action : Acteurs « terrain » de divers domaines

regroupés autour de problématiques concrètes et partagées

Planification conjointe des priorités et des interventions

Coordination concertée des actions Méthodes d’évaluation et de compilation

des données communes

TABLE DES PARTENAIRES

GROUPES D’ACTION

ÉQUIPE DE PROJET

COMITÉ DE COORDINATION

GROUPES D’ACTION

Milieu de vie

Logement

Intégration des

nouveaux arrivants

Réussite scolaire et

emploi

Sécurité alimentaire

Équipements collectifs

Citoyens



6.2 Ententes formelles avec les partenaires

L’action concertée et intégrée sera une condition de succès essentielle du projet. Par conséquent, il est recommandé de conclure des ententes de collaboration avec l’ensemble des partenaires institutionnels et communautaires qui interviennent sur le territoire (santé, éducation, municipal, etc.). Entre autres, vu la mobilité de la population entre le quartier Notre-Dame-de-Grâce et la Ville de Côte-Saint-Luc, une entente spécifique avec cette dernière devra être considérée.

Ces ententes viseront à assurer la continuité des collaborations dans le temps et favoriser l’intégration des enjeux et des stratégies établis pour le secteur aux plans d’action des diverses organisations. De plus, ils auront comme objectif d’assurer un essaimage plus large dans les organisations (par exemple, dans les différents services ou groupes de travail).

Il est aussi recommandé qu’une présentation des enjeux et des priorités d’action soit donnée aux acteurs clés des différentes organisations partenaires afin d’assurer une compréhension commune de la situation et identifier les zones de collaboration.

6.3 Ressources

Étant donné l’importance d’assurer la continuité de la démarche de développement communautaire, nous recommandons que le poste d’agent de liaison et de mobilisation soit confirmé sur un horizon minimal de 3 à 5 ans.

Un budget voué aux activités de mobilisation des résidents serait à être déterminé selon un plan d’action annuel d’intervention.

6.4 Suivi et mesure

Le suivi des actions et la mesure des résultats permettent le réalignement des stratégies et la promotion de l’effet positif de la démarche. Des indicateurs clés, en lien avec les objectifs visés, devront être précisés en tenant compte des données disponibles et de la capacité de collecte des différentes organisations.

Un tableau de bord qui regroupe l’ensemble des indicateurs et résultats pourra être régulièrement diffusé auprès des organisations partenaires.

6.5 Approfondissement des connaissances

Des données spécifiques sur la situation du secteur demeurent à être colligées. En effet, les données disponibles actuellement sont dans certains cas incomplètes ou peu précises. Nous recommandons qu’un effort concerté de l’ensemble des partenaires soit déployé afin de mettre en place des mécanismes qui permettront de recueillir et de mettre à jour les données nécessaires à la prise de décision. Entre autres, les aspects suivants pourraient être ciblés :

La réalisation d’un portrait approfondi du logement sur le territoire (caractéristiques, nombre de logements, état, etc.);



La documentation des besoins et attentes des résidents, en particulier des groupes en situation précaire (nouveaux arrivants, immigrants sans papier, personne aux prises avec des problèmes de santé, etc.);

La réalisation d’un inventaire complet des activités et des services offerts à la population par les institutions et organismes;

Le suivi de la réussite scolaire des enfants du secteur.



Annexes



Annexe 1 Bibliographie

AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA (2011). Le diabète au Canada : Perspective de santé publique sur les faits et les chiffres, 2011. http://www.phac-aspec.gc.ca/cd-mc/publications/diabètes-diabete/facts-figures-faits-chiffres-2011/index-fras-php

AGENCE DE SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE MONTRÉAL (2010. L’accessibilité aux parcs et aux installations sportives pour les familles montréalaises. Volet 1- étude géomatique.

AGENCE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DE MONTRÉAL (2011). Les inégalités sociales de santé à Montréal – rapport du directeur de santé publique 2011, 2ième édition, Gouvernement du Québec.

CENTRAIDE, www.centraide-mtl.org/enjeux/la-reussite-scolaire/

CLIFFORD.N, HOPE.T (2004). A strategic planning model for community safety and housing market renewal. Safer Communities. Vol 3. Issue 3.

COMMISSION DE LA SANTÉ MENTALE DU CANADA (date inconnue). Améliorer les services en santé mentale pour les immigrants, les réfugiés et les groupes ethnoculturels ou racialisés, page 15. http://www.mentalhealthcommission.ca/SiteCollectionDocuments/News/fr/frIO.pdf

DIRECTON DE LA SANTÉ PUBLIQUE (2008). Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, Regard sur la défavorisation à Montréal – CSSS Cavendish (608). Série 1.

DIRECTION DE SANTÉ PUBLIQUE (2008). Enquête sur la maturité scolaire des enfants montréalais, Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

ÉCOLE DES ENFANTS DU MONDE (2011). Document PowerPoint « Actualisation du Plan de réussite 2011-2013 ».

EMPLOI QUÉBEC (2010). Portrait socioéconomique du territoire Notre-Dame-de-Grâce.

MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX DU QUÉBEC (2007). Le troisième rapport sur l’état de santé de la population du Québec.

MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION, DU LOISIR ET DU SPORT. Données extraites en mai 2008 à la demande du Journal de Montréal. « Décrochage scolaire : Palmarès – écoles secondaires publiques », Journal de Montréal, 26/05/2008.

REYBURN, Stephan (2010). L’urbanisme favorable à la santé : une revue des connaissances actuelles sur l’obésité et l’environnement bâti. Érudit. Vol. 4.

SAMPSON, R.J; RAUDENBUSH.S.W (1999). Systematic social observation of public spaces: a new look at disorder in urban neighborhoods. The American Journal of Sociology, 105(3).

STATISTIQUE CANADA. Données du Recensement 2006; Données du Recensement 2011.



http://www.centraide-mtl.org/enjeux/la-reussite-scolaire/�

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VILLE DE MONTRÉAL (2009). Profil sociodémographique de l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce.

VILLE DE MONTRÉAL (2010). Arrondissement Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce, Liste alphabétique des parcs et des espaces verts de l’arrondissement (BASE DE DONNÉES).

VILLE DE MONTRÉAL (2010). Arrondissement Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce, Plan directeur Culture, sports et loisirs en réflexion. Les suites du Forum.



Annexe 2 Grille d’entrevue

1. Perceptions du territoire : a. D’après vous, quels sont les principaux changements (positifs et négatifs) survenus sur le territoire

depuis les 5 dernières années? b. Comment anticipez-vous le développement futur du territoire? Quelles sont les facteurs qui sous-

tendront ce développement? c. Quelles sont les caractéristiques qui ont une influence (positive et négative) sur les milieux de vie

du territoire)? • Caractéristiques physiques du secteur • Caractéristiques sociodémographiques • Caractéristiques économiques • Autres…

2. Forces et faiblesses : a. Quels sont les avantages d’habiter le secteur? b. Quelles sont les opportunités qui demeurent sous-exploitées? c. Quels en sont les désavantages? d. Quelles sont les principales barrières à l’essor du secteur?

3. Besoins de la population : a. D’après vous, est-ce que les besoins des résidents du secteur sont adéquatement adressés? b. Si non,

• Quels sont les services à consolider, à développer ou à réorienter? • Y-a-t-il des groupes de population ou des sous-secteurs dont les besoins sont mal

adressés?

4. Priorités d’action : a. Quels sont les problématiques qui doivent être adressées prioritairement? b. En lien avec les problématiques identifiées, quels devraient-être les priorités d’action pour les cinq

prochaines années?

5. Le Centre Walkley : a. Connaissez-vous la programmation du Centre Walkley? b. D’après votre compréhension, quelles sont les clientèles qui sont ciblées par les activités du

Centre? c. D’après vous, quelles sont les forces et les faiblesses actuelles de Centre Walkley? d. Comment se positionne le Centre (attrait, qualité de la programmation, etc.) par rapport aux autres

centres de loisir suivants : • Centre communautaire Monkland • Centre Loyola • Centre Benny

e. En tenant compte des éléments discutés précédemment, comment entrevoyez-vous le rôle du Centre Walkley dans le futur?



Annexe 3 Liste des personnes consultées Intervenants institutionnels

Ruth Webber Travailleuse sociale, École Saint-Luc Diane Tardif Directrice, École Enfants du Monde Intervenants de la santé (approx. 10) CLSC – Groupe familles-jeunesse-enfants Intervenants de la santé (approx. 12) CLSC – Groupe santé mentale adultes Hans Heisinger Directeur général, Carrefour Jeunesse Emploi Véronique Houle Coordonnatrice, Projet Montréal, Médecins du monde

Intervenants communautaires

Adina Badescu Éco-Quartier John Richardson Conseil communautaire NDG Sylvie Laferrière Conseil communautaire NDG Brigid Glustein Centre Loyola Julien Montreuil Anonyme Marie-Charles Boivin Table de concertation jeunesse NDG Siméon Pompey Comité jeunesse NDG

Intervenants municipaux

Valeria Taranto Office municipale d’habitation de Montréal Agents de police communautaires (4) SPVM – Poste de quartier 11 April Léger Arrondissement – Sports et loisirs Steve Desjardins Arrondissement – Permis et inspection Robert Denis Arrondissement - Urbanisme Nicolas Roberge Arrondissement – Travaux publics Pierre Lucier Société d’habitation de Montréal

Résidents et gens d’affaires

Benoît Diotte Gestionnaire, Les habitations Sherbrooke Forest Mères résidentes de l’avenue Walkley (4) Participantes aux activités de Women on the Rise Louis Di Centro Propriétaire, avenue Walkley Brian Dumaresq Gérant, Pharmacie Jean-Coutu, rue Somerled Jeunes (8) Usagers du Drop-In du Centre Wakley Locataires de HLM (11) Résidents