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Pression sur les salaires, poids des primes, stress et précarité de l'emploi. La situation des travailleurs et travailleuses dans la riche Suisse. Une publication de l'Union syndicale suisse (USS). Auteurs: Daniel Lampart, David Gallusser, Daniel Kopp et Kristina Schüpbach. Berne, 2014
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STRESSPOIDS DES PRIMESPRESSION SUR LES SALAIRES
ET PRÉCARITÉ DE L’EMPLOI
La situation des travailleurs et travailleuses dans la riche Suisse
Sommaire
1
Les écarts salariaux se creusent _______________________________4
Les primes des caisses maladie grèvent les ménages ordinaires _____8
Des emplois peu sûrs et un important chômage caché ___________ 12
Stress et longues durées du travail ____________________________ 16
Une protection des travailleurs et travailleuses vétuste ____________ 19
Autres lectures _____________________________________________ 23
____________________________________________________ 25
Daniel Lampart
David Gallusser
Daniel Kopp
Kristina Schüpbach
Octobre 2014
INHALTSVERZEICHNIS
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
01 ETE AUSSI RICHE, MAIS SEULE UNE
MINORITE EN PROFITE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Chaque per-sonne active
en moyenne pour 170 000 francs de ri-chesse par année : du jamais vu par le passé
riche, mais seule une minorité en profite
Environ 170 000 francs : tel est le montant que représente la richesse
créée en moyenne chaque personne professionnelle-
i riche, grâce aux per-
sonnes actives. Elle pourrait sans problème se permettre que tout le
monde aille bien.
Valeur ajoutée par travailleur/travailleuse en francs, prix de 2013, équivalents plein-temps
Source
Beaucoup ne retrouvent malheureusement pas assez de cette richesse
croissante dans leur porte-
mauvaise direction : ces 20 dernières années, les employeurs et les
170'000.-
0.-
40'000.-
80'000.-
120'000.-
160'000.-
200'000.-
1950 60 70 80 90 00 13
02 ETE AUSSI RICHE, MAIS SEULE UNE
MINORITE EN PROFITE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
gros salaires se sont réservé une part toujours plus grande du gâteau
sont pratiquement restés
les mains vides. Bien qu souffrent toujours plus de l u
cette prospérité a augmenté grâce à toutes les personnes qui exercent
une activité lucrative, pas seulement grâce aux classes supérieures !
Par leur engagement soutenu, les syndicats sont toutefois parvenus à
éviter que la situation a problé-
matique des bas salaires, par exemple, n pas dégradée chez
nous. Et grâce à des contrôles fortement améliorés, il est devenu plus
difficile pour les patrons de faire pression sur les
domaines, la Suisse se trouve toutefois en retard en comparaison inter-
nationale. Ainsi, beaucoup de personnes à bas ou moyens revenus sont
confrontés à des problèmes financiers, notamment parce que notre
assurance-maladie repose sur des primes par tête antisociales. Et le
chômage caché atteint malheureusement un niveau inquiétant aussi.
Finalement, les personnes actives souffrent plus souvent en Suisse du
stress au travail que dans la plupart des autres pays.
La politique du repli sur soi des pseudo-
national-conservateur constitue une menace supplémentaire pour les
personnes actives. Elle menace les salaires et les emplois. Car, si les
enne (UE) tombent, les
exportations de produits suisses seront plus difficiles. Cette politique
menace également le principe selon lequel, pour un même travail à un
même lieu, le salaire doit être le même. Si la main-
de passeport suisse devait être discriminée, tous les travailleurs et tra-
vailleuses du pays en pâtiraient. titulaires
03 ETE AUSSI RICHE, MAIS SEULE UNE
MINORITE EN PROFITE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
un passeport étranger accomplissent environ un tiers des heures de
travail. Si les employeurs suisses pouvaient faire pression sur les salaires
et les conditions de leur personnel étranger, es salaires et
des conditions de travail se retrouveraient tôt ou tard sous pression.
La Suisse a besoin politique économique pour que
toutes les personnes actives profitent de la prospérité. Celles-ci ont
besoin de bons revenus, d emplois sûrs, de bonnes conditions de travail
et d horaires de travail qui leur permettent de concilier activité profes-
sionnelle, famille et loisirs. Seule une Suisse sociale, juste et ouverte a
un avenir. Des conventions collectives de travail (CCT) de qualité pré-
sont la voie royale.
Car, partout où il y a des CCT, les salaires sont plus équitables. La pro-
tection des salaires et des salarié(e)s doit être adaptée aux nouvelles
: la Banque nationale, mais aussi la Confédération, les cantons
et les communes doivent par conséquent contribuer, avec leur politique
monétaire et financière, à résorber le chômage. n
matière de fiscalité et est grande, notamment en ce qui
concerne les primes antisociales des caisses maladie. La Confédération
et les cantons doivent augmenter substantiellement les fonds qui ser-
vent à réduire ces primes.
04 LES ECARTS SALARIAUX SE
CREUSENT
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Les écarts salariaux se creusent : les salaires de ceux qui ga-gnent bien leur vie ont beau-coup plus aug-menté depuis 2002 que ceux des salarié(e)s ordinaires ou modestes
Les écarts salariaux se creusent Les écarts entre les salaires et les revenus continuent à se creuser. Les
salaires des 10 % supérieurs ont augmenté de 16 % entre 2002 et
2012, après déduction du renchérissement (1 542 francs/mois). Les
salaires bas et moyens ont été distancés. Les salaires moyens ont aug-
menté de près de 7 % (375 francs/mois), les bas salaires de près de
3 % (102 francs/mois) la
plus précise pour la Suisse : Enquête suisse sur la structure des sa-
se de salaire
Source
+ 15 %
+ 7 %
- 4.0 %
0 %
+ 4.0 %
+ 8.0 %
+ 12.0 %
+ 16.0 %
2002 04 06 08 10 12
10 % inférieurs
10 % supérieurs
Salaire moyen
+ 3 %
05 LES ECARTS SALARIAUX SE
CREUSENT
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
a 13 fois plus de salarié(e)s millionnaires
années 80
Les supersalaires sont ceux qui ont le plus augmenté. Plus de 12 000
personnes encaissent actuellement un traitement annuel supérieur à un
demi- s plus que pendant les années 80.
Le nombre des salarié(e)s millionnaires est même 13 fois supérieur à ce
Nombre de personnes dont le salaire annuel est supérieur à 1 million de francs aux prix de 2012
Source : OFAS, statistique des cotisants AVS
Cette hausse massive
la politique salariale et à s bonus. En
effet, les cadres mutuellement des bonus plutôt que de
les accorder aux employé(e)s « ordinaires
les spécialistes soit précisément ceux qui appartiennent aux catégo-
ries salariales élevées touchent la grande majorité des bonus. Les
2'579
0
500
1'000
1'500
2'000
2'500
3'000
1982 87 92 97 02 07 12
06 LES ECARTS SALARIAUX SE
CREUSENT
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
salarié(e)s ordinaires et modestes sont laissés pour compte. Les syndi-
cats ont certes pu, par un engagement soutenu pour de bons salaires
minimums et de bonnes CCT, contrecarrer la pression sur les salaires
dans beaucoup de .
Mais dans des secteurs et des professions sans CCT de branche, la
situation est clairement moins bonne. Ici, les employeurs peuvent impu-
nément faire pression sur les salaires et les conditions de travail.
Dans les branches très syndiquées, les salarié(e)s arrivent à obtenir des
n-
trent. Si les travailleurs et travailleuses adhéraient en plus grand nombre
aux syndicats, les CCT négociées seraient encore meilleures et plus
nombreuses. Tout le monde gagnerait alors a-
laires. Les travailleurs et travailleuses syndiqués ne sont en effet plus
seuls à défendre leurs intérêts, mais peuvent revendiquer ensemble des
hausses de salaire. Il est par conséquent plus difficile aux patrons de
jouer leurs employé(e)s les uns contre les autres ou de les intimider.
Grâce au travail des syndicats, les différences de salaire entre femmes
et hommes ont aussi diminué ces dix dernières années. Mais les em-
salariale
Les femmes professionnellement actives continuent à gagner en
moyenne 18,9 % de moins que les hommes. Elles perdent ainsi chaque
année 7,7 milliards de francs uniquement à cause de la discrimination
directe subie par elles.
07 LES ECARTS SALARIAUX SE
CREUSENT
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Si les syndicats se renforcent, tous les travail-leurs et travail-leuses, sauf les supersalaires,
hausse de sa-laire
Les femmes continuent à gagner nette-ment moins que les hommes
-cent sup-plémentaire de travailleurs/travailleuses adhèrent à un syndicat
Source : Fournier/ Koske (2012), OCDE,
Document de travail N°930
Inégalité de salaire entre femmes et hommes Différence entre salaires médians, en % du salaire médian masculin
Source : OFS, calculs de
0.36 %
0.14 %
0.06 % 0.06 %
- 0.03 %
- 0.15 %
0 %
+ 0.15 %
+ 0.30 %
+ 0.45 %
10 %inférieurs
30 %inférieurs
Salairemédian
30 %supérieurs
10 %supérieurs
- 18.9 %
- 22 %
- 21 %
- 20 %
- 19 %
- 18 %
- 17 %
- 16 %
1998 00 02 04 06 08 10 12
08 LES PRIMES DES CAISSES MALADIE GREVENT LES MENAGES
ORDINAIRES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Primes par tête
antisociales : les
cantons éco-
nomisent dans
les réductions
des primes
Les primes des caisses maladie grèvent les ménages ordinaires
Ce qui reste du salaire dans le porte-monnaie dépend beaucoup des
impôts, des cotisations et des prestations des assurances sociales ou
des primes des caisses maladie. Cela relève de la politique. Ce sont
malheureusement surtout les classes supérieures qui ont pu faire triom-
pher leurs vues
fiscalité. Les hausses de salaire obtenues par les syndicats pour les bas
et moyens revenus ont ainsi été réduites à néant. Ces catégories de
revenu dix ans.
Croissance des primes, réductions des primes par tête et salaires , sans réduction pour personnes avec PC/aide
sociale, moyenne suisse
Source :
Primes + 90 %
Réduction des primes
+ 36 %
Salaires
+ 9 %
- 20 %
0 %
+ 20 %
+ 40 %
+ 60 %
+ 80 %
+ 100 %
1997 00 03 06 09 12
09 LES PRIMES DES CAISSES MALADIE GREVENT LES MENAGES
ORDINAIRES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Fiscalité et imposition : la charge des salarié(e)s ordi-naires ou mo-destes
que celles des gros salaires
Les primes par tête des caisses-maladie représentent la charge la plus
lourde primes
à la hausse de ces dernières. En lieu et place, ils ont baissé les impôts
sur le revenu et la fortune, de même que sur le bénéfice des entreprises.
Les riches et les gros salaires en ont été les principaux bénéficiaires. Par
contre, les ménages à bas ou moyens revenus souffrent malheureuse-
é-
ration, des cantons et des communes.
pour la période 2002-2012 Personnes mariées avec 2 enfants, en francs de 2012, par mois
Charge supplémentaire due aux primes des caisses maladie (y c. réduction des primes)
Allégement grâce aux baisses
taxes
Effet total :
Charge suppl.
Allégement
Source (méthode : cf. Rapport sur la répartition 2012)
+250.- +280.- +300.- +300.-
-80.-
-170.-
-290.-
-450.-
+170.- +110.-
+10.-
-150.-
-600.-
-400.-
-200.-
+200.-
+400.-
10 %inférieurs
Salairemédian
10 %supérieurs
1 %supérieur
10 LES PRIMES DES CAISSES MALADIE GREVENT LES MENAGES
ORDINAIRES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
.
Les gros salaires
profitent, alors
que les revenus
des échelons
inférieurs recu-
lent
Les personnes pour qui chaque franc supplémentaire compte sont
précisément celles qui ont encore moins de revenu disponible. Le prin-
o-
mique se trouve toujours plus vidé de sa substance. Désormais, les bas
revenus doivent consacrer pratiquement la même part de leur revenu au
paiement des prélèvements obligatoires que les gros salaires.
Et les loyers, qui ont constamment augmenté ces dernières années
dans les centres et les agglomérations, aggravent encore plus la situa-
tion. Confédération, cantons et communes en sont coresponsables :
depuis les années 90, ils ont diminué de plus de la moitié leurs contribu-
(rapporté à
.
Évolution du revenu disponible entre 2002 et 2012 par classe de salaire, en francs de 2012
Source : cf. Rapport sur la répartition 2012)
-200.- -30.-
+680.-
+1'930.-
-190.-
+100.-
+1'020.-
+2'680.-
-500.-
0.-
+500.-
+1'000.-
+1'500.-
+2'000.-
+2'500.-
+3'000.-
10 %inférieurs
Salairemédian
10 %supérieurs
1 %supérieur
Personnes vivant seules Marié, 2 enfants
11 LES PRIMES DES CAISSES MALADIE GREVENT LES MENAGES
ORDINAIRES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
En Suisse,
beaucoup de
personnes ont
de la peine à
joindre les deux
bouts
En fin de compte, une fois déduits les impôts, les primes et les loyers,
nombre de ménages ont
a plus de dix ans, en 2002.
pour les décideurs politiques que de nombreux
ménages aient de la peine à joindre les deux bouts avec leur revenu. En
à revenus élevés, la Suisse
fait piètre figure à cet égard. Si le finance -maladie
était social, les choses seraient différentes.
Part de tous les ménages ayant des difficultés à joindre les deux bouts avec leur revenu 2012
Source : Eurostat
8.6 %
0 %
2 %
4 %
6 %
8 %
10 %
12 %
14 %
16 %
18 %
12 DES EMPLOIS PEU SURS ET UN IMPORTANT CHOMAGE CACHE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Un chômage
caché important
Des emplois peu sûrs et un important chômage caché
complètement
%, alors
%. En réalité cependant, le nombre
des sans-emploi, comme par exemple les chômeurs et chômeuses en
des indemnités journalières de chômage est bien plus élevé.
Taux de sans-emploi et de chômeurs/chômeuses inscrits en % des personnes actives
Source : OFS, SECO
0 %
1 %
2 %
3 %
4 %
5 %
1980 85 90 95 00 05 10
Chômeurs inscrits Sans-emploi
13 DES EMPLOIS PEU SURS ET UN IMPORTANT CHOMAGE CACHE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Chômage : les
länder allemands
font désormais
mieux que la
Suisse
Or, si on les prend aussi en compte, ce sont 230 000 personnes envi-
ron, ou 4,7 %, qui se trouvent sans emploi en Suisse. En comparaison
petit chiffre.
5 %, soit à peine plus que la Suisse. Actuelle-
ment, les länder allemands du Bade-Wurtemberg et de la Bavière font,
avec un taux de 4 %, mieux que nous. Le franc surévalué est la princi-
pale cause de ce durcissement de la situation. En Suisse, les personnes
actives doivent actuellement payer le prix de la politique hésitante me-
née par la Banque nationale.
Taux de sans-emploi : Comparaison entre Suisse, Bade-Wurtemberg et Bavière
Source : OFS, Bundesagentur für Arbeit
3.9 % 4.4 %
6.7 %
4.1 %
6.1 %
3.8 %
0 %
2 %
4 %
6 %
8 %
1994 2013
Suisse Bade-Wurtemberg Bavière
14 DES EMPLOIS PEU SURS ET UN IMPORTANT CHOMAGE CACHE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Travail à temps
partiel et chô-
mage caché
Bien que le taux de sans-emploi donne une image plus précise du
chômage effectif, cette statistique est elle aussi incomplète. Par
exemple, les personnes qui ont perdu le courage de chercher un emploi
pas non plus les personnes qui travail-
lent malgré elles à temps partiel et cherchent en fait à travailler plus. En
Suisse, 300 000 personnes environ sont dans cette situation. En com-
paraison avec les autres pays à revenus élevés, la Suisse fait même
particulièrement piètre figure à cet égard. Proportionnellement à la po-
et la Grande-Bretagne comptent plus de per-
sonnes travaillant involontairement à temps partiel.
Personnes à temps partiel cherchant à travailler plus 2013, part à la population active de 15 à 74 ans
Source : Eurostat
5.7 %
0 %
1 %
2 %
3 %
4 %
5 %
6 %
7 %
8 %
15 DES EMPLOIS PEU SURS ET UN IMPORTANT CHOMAGE CACHE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Davantage de
soucis pour son
emploi, surtout
parmi les travail-
leurs et travail-
leuses âgés
o-
fessionnellement actifs de 50 ans et plus qui craignent davantage de
perdre leur emploi. Actuellement, un homme sur sept craint régulière-
ment de perdre son emploi. Une raison à cela est
plus difficile pour des travailleurs âgés de retrouver un travail après avoir
, soit 27 %, des personnes au chômage
de plus de 50 ans le sont pendant
Craintes quant à la sécurité de son emploi Hommes concernés souvent ou occasionnellement
Source : OFS
12.3 % 13.3 %
11.7 %
14.5 %
0 %
2 %
4 %
6 %
8 %
10 %
12 %
14 %
16 %
2007 2012
30 - 49 ans 50 - 64 ans
16 STRESS ET LONGUES DUREES DU TRAVAIL
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Stress : le triste
classement de
la Suisse
Stress et longues durées du travail
La charge de travail des personnes actives est effrayante en Suisse. Les
personnes actives sont souvent ou très souvent stressées. Pas étonnant
connaissent beaucoup de problèmes de santé. Près de la moi-
tié des personnes actives souffrent de maux de tête ou de dos, ont des
douleurs dans les épaules ou la nuque. Un quart environ se plaignent
Suisse fait une très piètre figure. Pratiquement aucun pays européen
comparable ne connaît plus de stress que le nôtre. Et en ce qui con-
cerne les atteintes à la santé, la Suisse se situe nettement au-dessus de
Part des personnes actives toujours ou souvent stressées
Source : Eurostat
33 %
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
17 STRESS ET LONGUES DUREES DU TRAVAIL
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Les problèmes
de santé inquié-
tants des travail-
leurs et travail-
leuses de
Suisse
Personnes actives connaissant des problèmes de santé spécifiques en %, 2010
Source : Krieger et al. 2012
43 %
46 %
39 %
30 %
18 %
14 %
9 %
9 %
8 %
6 %
6 %
5 %
55 %
49 %
47 %
31 %
27 %
18 %
17 %
11 %
11 %
8 %
7 %
9 %
0 % 20 % 40 % 60 %
Douleurs musculaires dans lesépaules, la nuque
Maux de dos
Maux de tête,fatigue oculaire
Douleurs musculairesdans les membres inférieurs
Insomnie et troubles dusommeil
Maux d'estomac
Blessures
Dépression et anxiété
Problèmes de peau
Difficultés respiratoires
Problèmes d'audition
Maladies cardiovasculaires
UE Suisse
18 STRESS ET LONGUES DUREES DU TRAVAIL
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Nulle part en
Europe, on ne
doit travailler
plus long-
tempsgtemps
Les durées de travail excessives aggravent le stress. Dans aucun autre
pays européen, les travailleurs et travailleuses ne doivent travailler autant
triste réalité : les durées de travail ne sont de toute façon guère contrô-
lées chez nous. on
temps de travail.
Heures hebdomadaires de travail effectives en heures
Source : Eurostat
42.8
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
19 UNE PROTECTION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES
VETUSTE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Grâce au bon
travail des syn-
dicats : hausse
du taux de
couverture par
CCT dans un
contexte difficile
Une protection des travailleurs et travailleuses vétuste
Comparée à protection des travailleurs et travail-
leuses en Suisse est faible. Notre pays ne connaît de salaires minimums
que prévues par des CCT. Mais que la couverture conventionnelle (par
CCT) se soit développée ces dernières années grâce au bon travail des
syndicats est réjouissant. La Suisse fait ainsi partie des rares pays au
monde où plus de personnes sont protégées par une CCT
Évolution de la couverture par CCT de 2000/2001 à 2009/2012 en points de pourcentage
Source : ICTWSS database 4.0
+ 3 %
- 20 %
- 15 %
- 10 %
- 5 %
0 %
+ 5 %
20 UNE PROTECTION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES
VETUSTE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
En Suisse, seule
la moitié envi-
ron des per-
sonnes actives
est protégée
par une CCT :
comparaison
européenne
Néanmoins, seule la moitié environ des personnes actives est protégée
en Suisse par une CCT. obstacles politiques dont les quo-
la couverture par CCT et la protection offerte par celles-ci. Et nombre
-ce que de négocier une
CCT avec les représentations des salarié(e)s.
Couverture par CCT en comparaison internationale en %
Source : ICTWSS database 4.0
21 UNE PROTECTION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES
VETUSTE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Une augmenta-
tion du travail
temporaire plus
forte
Les rapports de travail atypiques, comme les contrats de travail de du-
rée limitée et le travail temporaire, sont extrêmement peu réglementés
en Suisse. La Confédération a même facilité le travail temporaire à la fin
o-
raire suisses à louer les services de frontaliers et frontalières ainsi que
de résident(e)s de courte durée à des entreprises de Suisse. Depuis
lors, la proportion de temporaires a massivement augmenté.
Part de travailleurs/travailleuses temporaires au volume total de travail suisse
Source
2.3 %
0.0 %
0.5 %
1.0 %
1.5 %
2.0 %
2.5 %
1995 97 99 01 03 05 07 09 11 13
22 UNE PROTECTION DES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES
VETUSTE
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
On constate en outre régulièrement que les temporaires gagnent beau-
une formation ini-
tiale ou continue sont de très loin inférieures à celles de leurs collègues
donc tout sauf étonnant que
près des deux tiers des temporaires préféreraient à vrai dire un emploi
fixe et doivent, par conséquent, être considérés comme des temporaires
involontaires.
On cherchera aussi en vain une protection contre le licenciement digne
de ce nom en Suisse. Au-delà de délais de licenciement relativement
notable, même pas pour les per-
sonnes de confiance ou les délégué(e)s syndicaux.
Concernant les assurances sociales importantes pour les travailleurs et
les -chômage suisse verse certes des indemni-
tés journalières relativement élevées, mais
pays, le délai-cadre pendant lequel elle le fait est
moyenne. Et le démantèlement massif de cette assurance au printemps
En matière de protection des travailleurs et travailleuses, mentionnons
un point positif : les syndicats sont parvenus, grâce aux mesures
la première fois en Suisse des contrôles poussés des salaires.
23 AUTRES LECTURES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Autres lectures
Sur les salaires :
USS Dossier N° 95 : Les CCT en Suisse : problèmes, mesures
requises, solutions.
SGB-Dossier 97 : Boni und wachsende Lohnschere. Wie Manager
und Spitzenverdiener von der Individualisierung der Löhne profitie-
ren.
USS Dossier N° 104
entre les sexes ? Analyse des différences de salaire entre les
femmes et les hommes et contre-mesures politiques.
Sur la répartition de la richesse :
SGB-Dossier 86 : SGB-Verteilungsbericht 2012. Eine Analyse der
Lohn-, Einkommens- und Vermögensverteilung in der Schweiz
(avec un résumé en français).
Reto Föllmi et Isabel Martinez : Volatile Top Income Shares in Swit-
zerland? Reassessing the Evolution between 1981 and 2008.
https://www.alexandria.unisg.ch/publications/225135
The World Top Income Database. Banque de données sur le creu-
sement des inégalités de revenu dans le monde.
topincomes.parisschoolofeconomics.eu
24 AUTRES LECTURES
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Sur les conditions de travail
SECO : Étude sur le stress 2010.
www.seco.admin.ch/aktuell/00277/01164/01980/index.html?lang
=fr&msg-id=40970
USS Dossier N° 92 : « Le marché du travail "libéral" en Suisse Une
démystification ».
USS : Pression sur les salaires et répartition injuste des revenus.
La situation financière des travailleurs et travailleuses en Suisse :
analyse et interventions possibles.
www.uss.ch/actuel/arbeitnehmer-bericht/
www.uss.ch/publications/dossiers.
25
Schweizerischer Gewerkschaftsbund / Union syndicale suisse / Unione sindacale svizzera
Union syndicale suisse
Monbijoustrasse 61, case postale, 3000 Berne 23
Tél. 031 377 01 01
Télécopieur 031 371 08 37
[email protected] / www.uss.ch