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« Les fantômes de Kurosawa ne font plus peur… ils font l’amour. » LE 30 SEPTEMBRE

Programme complet - Rétrospective Kiyoshi Kurosawa

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Page 1: Programme complet - Rétrospective Kiyoshi Kurosawa

« Les fantômes de Kurosawa ne font plus peur… ils font l’amour. »

LE 30 SEPTEMBRE

Page 2: Programme complet - Rétrospective Kiyoshi Kurosawa

Kiyoshi Kurosawa est un « postmoderne ».

Auteur d’une oeuvre abondante et protéi-

forme, cinéphile et intellectuel, grand ad-

mirateur de Godard mais aussi du cinéma

de genre occidental des années 60-70-80

(il voue un culte à Richard Fleischer et Tobe

Hooper). Il doit sa notoriété hors du Japon

au succès de son angoissant thriller CURE

(1997), suivi par une reconnaissance inter-

nationale grâce à la sélection de ses films

dans les plus grands festivals, jusqu’à une

forme de consécration en 2008 avec la sor-

tie de TOKYO SONATA, présenté au Festival

de Cannes et distingué du Prix du Jury – Un

Certain Regard.

En 2000, SÉANCE ausculte brutalement

la névrose d’un couple, comme avant lui

CURE, et distille une horreur diffuse mais ex-

trêmement efficace. SÉANCE se révèle être

un objet formel des plus rigoureux. KAÏRO,

réalisé en 2001, participe à la nouvelle gé-

nération des films de fantômes japonais.

Il débute comme une variation autour de

RING de Hideo Nakata, pour déboucher

sur un constat final qui n’est pas sans rap-

peler la conclusion de CHARISMA (1999).

L’exploration des états seconds - chers

au cinéaste - trouve une variante plus tou-

chante, plus personnelle dans LICENSE TO

LIVE, sorti en 2000. En 2008, TOKYO SONATA

pourrait facilement être vu comme une rup-

ture dans l’oeuvre du cinéaste. Il ne relève

effectivement pas du genre fantastique ou

du film d’horreur. Mais le cinéaste de 53

ans, auteur d’une vingtaine de films, a une

obsession : faire exploser les genres. Tout

comme dans SHOKUZAI présenté au Fes-

tival de Venise et sorti en salles en France

sous la forme de deux longs métrages en

2013, avec lequel il revient sur le devant de

la scène.

Prenant à nouveau ses distances avec la

réalité, Kiyoshi Kurosawa parvient à nous

entraîner dans un monde proche de la

science-fiction dans REAL, puis reprend

enfin son exploration du monde des fan-

tômes avec VERS L’AUTRE RIVE en 2015 tout

en y introduisant une délicate romance.

Présenté au Festival de Cannes, son der-

nier film a reçu le Prix de la mise en scène

– Un Certain Regard.

À l’occasion de la sortie du film VERS L’AUTRE RIVE, Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 2015, un film du réalisateur sera projeté chaque soir de la semaine, suivi d’une discussion avec un spécialiste de son cinéma

Légendaire cinéma d’Art et Essai, le Reflet Médicis est riche d’une longue histoire. Depuis de

nombreuses années, il poursuit une programmation spécifique harmonisant l’exposition

de grands classiques du répertoire («Les 100 plus beaux films») et de nouveaux films en

sortie nationale. Pour valoriser les œuvres cinématographiques, sont organisés des débats,

des rencontres avec des équipes de films, des historiens, des spécialistes ou encore des

critiques. Plus qu’une simple séance, c’est un véritable échange qui se crée avec le public.

Devenu un des temples de l’Art et Essai, le Reflet Médicis est également spécialisé dans

les rétrospectives, les films de recherche, l’accueil de festivals de cinéma étranger et de

la prestigieuse rétrospective de la sélection « Un Certain Regard » du Festival de Cannes.

Rétrospective de l’œuvre du cinéaste

KIYOSHI KUROSAWAau Reflet Médicis de Paris du 16 au 22 septembre

« Merci à Kurosawa de nous rappeler que le cinéma

peut aussi être un art. »LES INROCKS

KIYOSHIKUROSAWA

- 3, rue Champollion, 75005 PARIS

Achetez vos places à partir du 14 septembre

auprès du REFLET MEDICIS.

Cette rétrospective sera reprise au Majestic de Lille la semaine du 7 octobre 2015

Page 3: Programme complet - Rétrospective Kiyoshi Kurosawa

SÉANCE (2000)présenté par Jean-Philippe Tessé (Les Cahiers du Cinéma)Dans la banlieue de Tokyo, Jun et Koji forment un couple sans histoires. Une fillette est kidnappée. Sans véritables indices pour faire avancer l’enquête, la police piétine. Un inspecteur fait alors appel à Jun, car elle possède des ta-lents de médium. Tout bascule...

Dimanche 20 septembre à 20h00

CURE (1997)présenté par Olivier Père (Arte)Un officier de police, Takabe, enquête sur une série de meurtres dont les vic-times sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Un jour, un ancien étudiant en psychologie, est arrêté près de l’endroit où a été retrouvé le dernier corps. Il semble fou et avoir d’inquiétants pouvoirs hypnotiques, lui permettant de pousser des gens à commettre des actes criminels...

Lundi 21 septembre à 20h00

KAÏRO (2001)présenté par Julien Gester (Libération)Taguchi, un jeune informaticien, est re-trouvé pendu dans son appartement. Sous le choc, ses collègues cherchent à en savoir plus sur ce suicide inexpli-cable. La victime a laissé un mystérieux message contenu dans une simple disquette. De toute évidence, celle-ci recèle un virus qui contamine ses utilisateurs et a de graves réper-cussions sur leur comportement...

Mardi 22 septembre à 20h00

LICENSE TO LIVE (1998) présenté par Laure Adler (France Inter)Yutaka Yoshii sort d’un coma qui a duré dix ans. Il a aujourd’hui vingt-quatre ans et se retrouve dans un monde qui a considérablement chan-gé. Sa famille a éclaté, ses parents ont divorcé tandis que sa sœur revient tout juste des États-Unis. La maison familiale qui était un hôtel ranch est devenue une sorte de pisci-culture tenue par le très peu conformiste Fujimori, un ami du père. Yutaka aimerait rouvrir le ranch...

CHARISMA (1999)présenté par Jean-François Rauger (Le Monde)Un brillant détective mis en echec au cours d’une prise d’otages où le ravis-seur et sa victime ont ete tués se retire dans une forêt. Au milieu d’une clai-rière, isolé, se dresse un arbre. On le nomme Charisma. Entouré de myste-rieux objets, l’arbre paraît aussi énig-matique qu’une oeuvre d’art. En errant dans la foret, le détective découvre que ses habitants s’affrontent et se déchirent à propos de cet arbre...

Jeudi 17 septembre à 20h00 Mercredi 16 septembre à 20h00

TOKYO SONATA (2008) Tokyo Sonata dresse le portrait d’une famille japonaise ordinaire. Le père, licencié sans préavis, le cache à sa famille. Le fils ainé est de plus en plus absent. Le plus jeune prend des leçons de piano en secret. Et la mère, impuissante, ne peut que constater qu’une faille invisible est en train de détruire sa famille.

Samedi 19 septembre à 16h00

REAL (2013)présenté par Damien Aubel (Transfuge) Atsumi, talentueuse dessinatrice de mangas, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de mettre fin à ses jours. Son petit-ami Koichi ne com-prend pas cet acte insensé, d’autant qu’ils s’aimaient passionnément. Afin de la ramener dans le réel, il rejoint un programme novateur permettant de pénétrer dans l’inconscient de sa compagne. Mais le système l’envoie-t-il vraiment là où il croit ?

Vendredi 18 septembre à 20h00

Découvrez VERS L’AUTRE RIVE en avant-première au MK2 Odéon

Kiyoshi Kurosawa sera présent jeudi 24 Septembre à 20h30

Programme sous réserve de modifications - Vérifiez les séances sur www.lesecransdeparis.fr

SHOKUZAI (2012) présenté par un intervenant surpriseDans la cour d’école d’un paisible village, quatre fillettes sont témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Sous le choc, aucune n’est capable de se souvenir de l’assassin. Asako, la mère d’Emili, désespérée de savoir le coupable en liberté, convie les quatre enfants chez elle pour les mettre en garde : si elles ne se rappellent pas du visage du tueur, elles devront faire pénitence toute leur vie.

Samedi 19 septembre à 18h00

Page 4: Programme complet - Rétrospective Kiyoshi Kurosawa

L’amour et ses fantômesChez Kiyoshi Kurosawa comme chez d’autres, les fantômes effraient le plus souvent. Après Real, histoire d’amour moderne sur fond de coma, ils (ré)apprennent à faire l’amour...Doux et subtil récit d’apprentissage, Vers l’autre rive donne aux spectres une présence rassu-rante, bouleverse nos repères... et nos cœurs.

de Kiyoshi KurosawaSortie le 30 septembre.

> Vers l’autre rive

Au cœur du Japon, Yusuke convie sa compagne Mizuki à un périple à travers les villages et les rizières. A la rencontre de ceux qu’il a croisés sur sa route depuis ces trois dernières an-nées, depuis ce moment où il s’est noyé en mer, depuis ce jour où il est mort. Pourquoi être revenu ? Kurosawa s’essaye au mélodrame avec un brio inouï.

E ntre Kiyoshi Kurosawa et les fantômes, c’était déjà une grande histoire d’amour. De Kaïro (2001) à Doppelganger (2003), de Re-

tribution (2007) à Shokuzai (2012), Kurosawa entretient un dialogue au long cours entre le monde des morts et des vivants, comme une présence régulière. La chose est assez classique au Japon, pays dont la culture a historiquement intégré cette passerelle, admis qu’un flux naturel existe entre le naturel et le surnaturel, au point de considérer qu’un défunt est encore présent quelques jours après son trépas, le temps de régler quelques éléments avant de partir définitivement. Vers l’autre rive ouvre ces nouvelles portes dans l’œuvre du cinéaste. Pourquoi ne pas lire ce titre comme un voyage en parallèle de celui de Mizuki et Yusuke, comme celui de Kurosawa qui irait s’aventurer vers d’autres genres que ceux qu’il fréquente usuellement, ici vers le mélo romantique et le road-movie ?

Si Mizuki fait des allers-retours entre son quotidien et celui de son mari défunt, Tokyo et la campagne, le film, lui, va et vient entre les registres, avec cette même fluidité. Dans les deux cas, il s’agit d’un voyage, un périple buissonnier délimité par l’identité nippone. Impossible de faire des pas de géants puisque le Japon n’est fina-lement qu’une île, alors ce couple avancera en douceur, et le scéna-

rio, de manière pragmatique, ne s’encombrera pas de surligner les choses. Tout semble naturel dans Vers l’autre rive, partant du principe de porosité entre le terrestre et l’au-delà. Tout est une question de connexions. Comment vivent les morts ? Pour Kurosawa, probable-ment comme les vivants, avec les mêmes soucis de contingences et de rapports entre les êtres. Une nouveauté pourtant : si, jusque-là, dans ses films, les spectres se manifestaient (Kaïro, Séance, Rétribu-tion) selon les arcanes classiques du cinéma fantastique, comme une menace ou de redoutables prophéties, ici, ils servent de guide à ceux qui restent, les prennent par la main pour les aider à appréhender ce qu’il va se passer. La chose était déjà en gestation dans Shokuzai, elle est bien plus affirmée ici, jusqu’à l’utilisation - grande première pour le réalisateur- du CinémaScope. Un format poussant à l’ouverture du champ de vision comme des sentiments. Kurosawa en profite pour jouer sur l’idée de distance, spirituellement ou moralement. Au gré des rencontres, Yusuke et Mizuki se redécouvrent, pour devenir un couple éternel, un pied dans les limbes, l’autre dans la réalité, pour mieux marcher d’un même pas vers un futur peut-être incertain, mais plus serein. Vers l’autre rive assurant qu’être hanté ne veut pas nécessairement dire être tourmenté, mais aussi rempli d’amour. A.M

Sens du real