RCIS Nr 23 Din 2008-Violenta Fam-Del Juv

7/22/2019 RCIS Nr 23 Din 2008-Violenta Fam-Del Juv

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Review ofResearch and

SocialIntervention

Revue deRecherche etInterventionSociale

Editura Lumen, 2008

Universitatea Al. I. Cuza, Ia[iDepartamentul de Sociologie

[i Asisten]\ Social\

Holt Rom=nia

Programul pentru PromovareaAsisten]ei Sociale

www.asistentasociala.ro

Revista de cercetare[i interven]ie social\Volumul 23

decembrie 2008


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REVISTA DE CERCETARE {I INTERVEN}IE SOCIAL| - VOLUMUL 23/2008

Revista de cercetare

[i interven]ie social\

acreditat\ CNCSIS, cod 657

Director:prof.dr. Vasile MIFTODERedactor [ef:conf. dr. {tefan COJOCARU

Secretar general de redac]ie: lect. dr. Daniela COJOCARU

International Advisory Board

prof.dr. Nadji RAHMANIA USTL Lille, Fran]aprof.dr. Patrick LeGuirriec Universit Tours, Fran]a

prof.dr. Victor Groze Case Western University, Cleveland, SUAprof.dr. Einar Helander Lisabona, Portugaliaprof.dr. Karl Garber ENSP Rennes, Fran]adr. Lindi Endicott Planned Parenhood, SUA

prof.dr. Vicky Buchan, Colorado State University, SUAprof. dr. Catherine SELLENET, Universit of Nantes, Franceprof. dr. Grard NEYRAND, Universit de Toulouse, France

Consultan]i pentru domeniul protec]iei copilului

[i a familiei

Pintilii PENCIUC/Director Executiv Adjunct DGASPC Ia[i,Maria Felicia MIHAI/Director Executiv DGASPC Boto[ani,

Ionel {tef\nic\ ARMEANU/Director Executiv DGASPC Vaslui,Marian LOSPA/Director Executiv DGASPC Neam], Sorin

BRA{OVEANU/Director Executiv DGASPC Bac\u

Colectivul de redac]ie

Antonio SANDU,Asocia]ia Lumen; Iuliana Z|GAN,HoltRom=nia; Elena MOCANU,Holt Rom=nia; lect. dr. NicoletaNEAM}U, Universitatea Babe[-Bolyai Cluj Napoca;

M\d\lina Constantin,DGASPC Ia[i; Raluca Popescu,ICCVBucure[ti

ISSN: 1583-3410 (varianta tiparit\);ISSN: 1584-5397 (varianta online)

Editura Lumen, Ia[iAdresa redac]iei: Holt Romnia FCSSCF Filiala Ia[i, Ia[i,

str. Bistri]a, nr. 7, Bl. B13, parter, ap.3, tel./fax: 0332.402515,email: [email protected]


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Realitatea pe masa de disec]ie

Revista de cercetare [i interven]ie social\

Parentalit et dignit sociale en situation de prcarit et de contrle judiciaire[Parenthood and social dignity when in precarious and judicial control]Catherine SELLENET ..........................................................................7

Migra]ia rom=nilor `n Uniunea European\[The migration of Romanians in European Community]Ion I. IONESCU.................................................................................. 23

Perspective interna]ionale n asisten]\ social\[International perspectives in social work]Doru BUZDUCEA .............................................................................. 37

Fenomenului migra]iei ilegale [i specificul lui n Romnia

[The illegal migration phenomenon and hisspecificity for Romania]Marius Iulian PREDESCU................................................................. 51

Violen]a familial\ factor de risc n delincven]a juvenil\[Domestic violence a risk factor in juvenile delinquency]Maria SANDU.................................................................................... 63

Teorii despre...


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Definirea serviciilor [i selectarea metodelor de interven]ie social\pentru copilul aflat n dificultate n unit\]ile sanitare. Provoc\ri [i limite[Defining the services and selecting the methods of interventionfor children in difficulty abandoned in medical units.Challenges and limits]Anca CLIVE} ..................................................................................... 83

Centrul Virtual de Resurse `n Asisten]a Social\ .................................... 101

Expert Projects ...................................................................................... 103

Din experien]a practicienilor

Prezent\ri organiza]ionale...


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Working togetherwww.asistentasociala.ro

Parentalit et dignit sociale en situation deprcarit et de contrle judiciaire

[Parenthood and social dignity when inprecarious and judicial control]

PhD Catherine SELLENET

Professeur en sciences de lducationchercheur au Labcd, Universit de Nantes

Abstract

Some parents suffer from a combination of difficulties. They are bothprecarious, or even excluded from the work sphere, and vulnerable within thefamily sphere and child welfare measures show it. Yet, work and family spheresare supposed to frame any normally integrated individual. Without these twofoundations, the risk of no longer belonging increases. To counter the risk ofbreakdown of social cohesion numerous interventions now put the emphasis onsupporting parents, enhacing parental skills, looking for a more balanced andrespectful partnership regarding parentsrole. They must, as the expression goes,be ackowledged to retain their social dignity. But, what is beyond the phrasebeing ackowledged? Which forms does it take within parenthood register in theeyes of the professionals? And, what do parents say about this strange experiencewhich summons them to be helped, whether they like it or not, bring up andeducate their children?

Keywords:parenting, social dignity, stigmatisation, social care of childhood

Problmatique

Selon le rapport de lOned de 2005, 138 335 enfants dpendent de la Protectionde lenfance (chiffres 2003) dont 112 403 confis lAide sociale lenfance, soitpar mesure administrative (28 586) soit par mesure judiciaire (83 817). Si onajoute aux enfants placs, les aides ducatives en milieu ouvert, le nombre des

enfants protgs atteint 215 849, soit 1,7% de lensemble des moins de dix huitans. Cest un pourcentage que lon peut trouver modeste sur le plan national, mais


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REALITATEA PE MASA DE DISEC}IE

- une prise en charge et un accompagnement individualis de qualit favorisantson dveloppement, son autonomie et son insertion, adapts son ge et sesbesoins, respectant son consentement clair qui doit systmatiquement tre

recherch lorsque la personne est apte exprimer sa volont et participer ladcision ;

- la confidentialit des informations la concernant ;

- laccs toute information ou document relatif sa prise en charge, saufdispositions lgislatives contraires ;

- une information sur ses droits fondamentaux et les protections particulireslgales et contractuelles dont elle bnficie, ainsi que sur les voies de recours sadisposition ; la participation directe ou avec laide de son reprsentant lgal laconception et la mise en uvre du projet daccueil et daccompagnement qui laconcerne.

Sur le plan thorique, cette recherche sappuie sur les nombreux travaux sur laparentalit en milieu prcaire, cits dans cette mme revue par Zaouche-Gaudron.Nous y ajoutons les crits de Grard Neyrand (2004) et de Claude Martin (2004)sur la monoparentalit prcaire. Tous ces travaux mettent laccent sur limpactdes dimensions socio-conomiques et culturelles sur la parentalit et sur lesdifficults tre parent en contexte prcaire. Pour ce qui concerne les thories dela reconnaissance, les supports conceptuels ne manquent pas. Ils vont de Hegel Axel Honneth (2000), en passant par Paul Ricur (2004) pour une approchephilosophique. Pour une approche plus sociologique des sentiments dexclusionlis un dfaut de reconnaissance, nos auteurs de rfrence ont t Vincent deGaulejac pour la lutte des places (1994) et les sentiments de honte (1996) et SergePaugam pour les stratgies dveloppes par les parents face la disqualificationsociale (1991 et 1996). Lapproche que nous proposons est multidimensionnelleet transdisciplinaire, faisant appel la fois la psychologie, la sociologie et auxsciences de lducation, trois disciplines auxquelles nous appartenons. Cet articleprsente les principales conceptions de la reconnaissance utiles notre objet derecherche, et les premiers rsultats dune recherche qui porte sur 300 enfants

placs.

Mthodologie

La mthodologie utilise est la fois quantitative et qualitative. Dans unerecension des recherches effectue en 2004 (18 thses et 32 rapports de recherche),Michel Boutanquoi fait un constat svre : nos connaissances, tant en ce quiconcerne les caractristiques socio-conomiques des familles quen ce qui con-

cerne plus prcisment les enfants pris en charge, demeurent approximatives.Non pas que nous ne sachions rien mais ce que nous savons repose sur des


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agencements incertains de donnes parses et parcellaires.. Par un questionnairerempli par lducateur rfrent, nous avons collect lensemble des donnesconcernant chaque enfant, dans la logique du modle de Bronfenbrenner. La

recherche a t effectue au sein de la Sauvegarde de lenfance 44, partir dechaque structure dintervention : placement familial, internats, aemo, placementjudiciaire domicile, prises en charge des jeunes majeurs. Tous les enfantsprsents la date de la recherche ont t compris dans le corpus, soit 300 enfants.Chaque questionnaire comprend 150 items permettant de cerner le milieu familial,le parcours de lenfant, son dveloppement, les diverses interventions proposes la famille, les pratiques de supplance de la structure prenant en charge lenfant,les interventions dites de travail avec les familles. Les donnes ont t analysesavec le logiciel Sphinx. Secondairement, nous avons procd des entretienssemi-directifs avec des parents vivant soit un placement de leur enfant, soit une

mesure de placement judiciaire leur domicile, supposant une prsence im-portante de lintervenant dans leur intimit. Ces entretiens ne sont pas repr-sentatifs du corpus, mais illustratifs, dans la mesure o les parents-tmoins ont tproposs par la Sauvegarde et non tirs au hasard statistique. Les entretiens ontt enregistrs et anonyms (15 entretiens), puis traits par reprage des unitssmantiques. Chaque entretien prsentait les mmes tapes : remmoration descauses amenant lintervention des professionnels de lenfance, explicitation desinterventions proposes sous langle de la mthode et de la rythmicit, analysedes rapports professionnels-parents, expression des motions ressenties lors des

interventions, modifications et devenir de la parentalit dans le cadre impos,propositions de modifications dans les interactions parents-professionnels. Cettepartie consacre aux entretiens est toujours active, le corpus devant tre augment.

Prsentation de quelques rsultats

Du point de vue de lemploi

Ce que nous percevons de lorigine socio-conomique des familles confirmeleur prcarisation. Pour notre corpus, la profession du pre est non connue par lesprofessionnels dans 20 % des cas. Le pre appartient la catgorie ouvrier dansun tiers des situations, mais il est au chmage indemnis ou non pour tous lesautres (soit la moiti). Les professionnels signalent un pre reconnu commehandicap dans 2 % des cas et une marginalisation proche du quart monde pour6 % dentre eux. Les mres sont encore plus prcaires, moins de 10 % se dclarentau travail (15 % si on compte le travail saisonnier), 30 % sont au foyer, toutes lesautres se dclarent sans emploi (38 %) ou bnficiaires du RMI, de lAPI oudallocations cotorep (10 %). lvidence, les mres sont mieux connues que les

pres, car le taux de non rponse est pour elles de 7,8 % seulement. Au vu de cesrsultats, nous pouvons sans peine appliquer cette population la lecture de


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Robert Castel sur la dsaffiliation. Les thoriciens de lexclusion, comme RobertCastel et Serge Paugam, accordent la sphre du travail et la sphre familialeune importance de premier poids. Ce sont ces deux sphres qui garantissent une

insertion. Que lune dentre elles soit fragile et la dsaffiliation pointe son nez. En1991, Robert Castel donne cette dfinition de lexclusion : cest un processus dedsaffiliation dune population mise lcart de lemploi et mal inscrite dans descadres de solidarit concrtes. Cest selon Robert.Castel la solidarit de voisinageet la solidarit familiale qui vitent de glisser totalement dans lexclusion. Laperte du logement nest que la consquence visible de cette mauvaise inscriptionfamiliale. partir de cette dfinition, Robert Castel propose une typologie desmodalits dexistence. On y trouve la zone dintgration, favorable aux individusjouissant de tous leurs droits et dun bon rseau de sociabilit ; la zone de vul-nrabilit o se trouvent les personnes la fois prcaires dans la sphre de lemploi

et fragiles du point de vue relationnel ; la zone dassistance des sans emploifaisant jouer la solidarit collective et familiale ; enfin la zone de dsaffiliationqui conjugue labsence demploi et lisolement relationnel. Avec une autre ter-minologie Serge Paugam (1991) distingue galement quatre catgories : les int-grs, les fragiles qui sont les vulnrables de Robert Castel, les assists et lesmarginaux qui sont les dsaffilis pour Castel. Plus intressant encore, SergePaugam dcline des sous-groupes dans ces populations et distingue parmi lesfragiles ceux qui ont intrioris cette fragilit (vcu de honte, dhumiliation, dedsarroi, de repli) de ceux qui la ngocient (linfriorit du statut est vcue comme

temporaire). De mme, dans la zone dassistance, Serge Paugam repre troistypes de bnficiaires : ceux qui pratiquent une assistance diffre et refusent leplus possible laide des services sociaux ; ceux qui sont installs dans lassistanceet ngocient habilement avec les professionnels de lenfance ; ceux qui reven-diquent lassistance, en retournant le stigmate et en accusant la socit de tous lesmaux. Enfin, la marginalit peut tre conjure lorsque lindividu reste motiv parune ventuelle rinsertion sociale, elle est par contre organise lorsquun nouveaucadre culturel a t labor par la personne lui permettant de rsister symbo-liquement la stigmatisation.

Du point de vue des solidarits relationnelles

La lecture de nos statistiques montre que peu de parents appartiennent lacatgorie des intgrs. La plupart des parents sont dans la zone de vulnrabilit,dans la zone dassistance voire de marginalisation sur le plan de lemploi. Il en estde mme sur le plan familial. 20 % des parents de notre corpus sont en couple,50 % sont spars, 5 % sont en cours de sparation et 15 % en familles recom-poses. noter que 4 % des mres vivent en centre maternel, 4 % sont accueillisdans la famille largie (contre 2 % des pres). La solidarit familiale ou amicale

nest pas absente mais elle est relative : 33 % des familles sont dites isoles, 45 %sont entoures et peuvent trouver de laide, et 17 % sont entours damis mais


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galement dmunis, dans 5 % des cas on ne sait rien de lenvironnement familial.Ces chiffres sont sans doute lire avec prcaution car ils sont le reflet desreprsentations des professionnels et ne concordent pas forcment avec la per-

ception parentale. Certains rseaux de sociabilit restent invisibles pour les pro-fessionnels, soit parce quils sont volontairement masqus, soit parce que lesprofessionnels ne savent pas les reprer. Les professionnels imaginent souventque la prcarisation ou la marginalisation est synonyme de crise ou de rupture dulien social. Or il ne faut pas confondre le lien social (comme modle dintgration)et les liens sociaux. Vivre sur les marges ne veut pas dire tre en rupture de lienssociaux. Vivre sur les marges ne veut pas dire tre exclu. Certains parents ont unrseau dentraide qui chappe la connaissance des travailleurs sociaux. Cecitant dit, nous avions fait en 2001 une recherche directement auprs des parentsdenfants placs (N=202) o cette question de laide possible ou exclue appa-

raissait. Or sur 202 parents, 22 % avaient rpondu tre seuls, sans recours, pourduquer leur enfant. La solitude est donc parfois au rendez-vous des trajectoires etrend difficile la parentalit.

Atypiques sur le plan de linclusion, ces familles le sont galement sous langledes naissances. Le nombre denfants n dun mme couple est le suivant : 21 %avec un unique enfant, 28 % avec deux enfants, 22 % avec trois enfants, 20 %avec quatre six enfants, 6 % avec plus de six enfants (3 % de non rponse).Avoir des enfants, cest peut-tre la seule richesse et la seule faon dexistersocialement pour ces familles, aussi mesure-t-on mieux latteinte ressentie lorsque

la disqualification sopre sur le terrain de la parentalit, le sentiment dindignitqui en rsulte et lextrme sensibilit toute intervention mettant mal le sen-timent de reconnaissance.

Que veut dire tre reconnu ?

Les auteurs qui ont marqu nos travaux, par leur approche philosophique oupolitique, ont t principalement Richard Sennett (2003) et Paul Ricur (2004)

Louvrage de Richard Sennett intitulRespect, de la dignit de lhomme dans unmonde dingalitsouvre par un constat : les clients de lAide sociale se plai-gnent souvent dtre traits sans respect. Mais le manque de respect dont ils fontlexprience ne vient pas seulement de ce quils sont pauvres, gs ou malades.La socit moderne manque dexpressions positives du respect et de la recon-naissance dautrui.. Pour Richard Sennett, qui utilise lexemple de lorchestremusical pour expliciter ce quest le respect, celui-ci est avant tout le fait deprendre au srieux les besoins de lautre. Sennett distingue ensuite ce qui est dau statut ou au rang, notant que ce sont les besoins du suprieur qui comptent,

cest lui qui obtient la reconnaissance. Le prestige, est un autre aspect de lareconnaissance. Il renvoie aux motions que le rang suscite chez les autres, mais


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la relation entre statut et prestige est compliqu. Un rang lev ne dicte pasinvariablement un grand prestige. Pour Richard Sennett, le respect et la recon-naissance sont synonymes. Reprenant les crits de John Rawls, R.Sennett note

que la reconnaissance signifie respecter les besoins de ceux qui sont ingaux.Chez Jrgen Habermas, cest respecter les vues de ceux que leurs intrts condu-isent ne pas tre daccord.

Cette premire approche peut aisment tre illustre par le tmoignage deMonsieur D, recueilli en 2005 : Ma fille a t place en famille daccueil lgede deux ans, en raison de lalcoolisme maternelle. Cest moi qui ai demand leplacement parce que jtais infirmier psychiatrique et je me rendais compte quelenfant tait en danger. Ma fille a aujourdhui huit ans, et je ne la vois quuneheure tous les quinze jours en prsence dun ducateur. Je nai jamais vu o elle

habite, elle a t hospitalise pour ses oreilles et je nai eu que le droit de signerlautorisation doprer sans droit de visite supplmentaire. Les cadeaux, commeles vtements sont refuss, ils ne sont pas du got de la famille daccueil. A mademande de baptme pour ma fille, on ma rpondu que ce serait fait sur le tempsde visite, ce qui enlve tout sens au sacrement. Je voulais que ma fille apprenne faire du vlo, jen ai amen un dans le coffre de la voiture, il y est rest, on madit que nous navions pas le temps. Pour la demande dautorisation de sport, jainot que ctait ladresse de la famille daccueil qui figurait et non la mienne.Bref je suis un pre en pointills, entre parenthses, je nai pas le droit derencontrer les institutrices de ma fille. Je me sens humili, on me prsente comme

quelquun de dangereux alors quon oublie que je suis lorigine de la demandede placement. Ce placement, cest pour moi comme un nodule cancreux aveclequel je vis, je suis dans la vase et je my enfonce. Je suis comme dans une prisonavec des interdits partout, une prison virtuelle mais pire quune prison relle carl je ne sais pas combien de temps va durer la peine. Cest comme une verrue quivous gratte tous les jours, ma vie tourne autour de cela. Je reste sans doute le preaux yeux de ma fille, mais elle a huit ans et je nai jamais pris un repas avec elle,jen rve)

Les besoins et les valeurs de Monsieur D ne sont pas reconnus comme tels. Ni

les dsirs de baptme, ni les gots, ni les apports ducatifs ne sont compris, ce quisuscite un sentiment explicite dhumiliation. Lhumiliation est une blessure delamour propre, la perte de lhonneur. En ce sens Pierre Bourdieu, dans le sens delhonneur (2000) pouvait noter : lhonneur suppose un individu qui se saisittoujours sous le regard des autres, qui a besoin des autres pour exister, parce quelimage quil forme de lui-mme ne saurait tre distincte de limage de soi qui luiest renvoye par les autres. Dans cet entretien, Monsieur D dnonce limage quilui est renvoye dans le regard des professionnels de lenfance, celle dun predangereux, inutile, en pointills.

La lecture de Paul Ricur apporte de nouvelles pistes de rflexion. Pour PaulRicur, la reconnaissance a trois visages.



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Reconnatre signifie identifier

La reconnaissance, cest dabord identifier, reconnatre une personne, se remettre

dans lide quelquun ou quelque chose que lon connat. Ce quelque chose ou cequelquun est reconnu laide de marques, de signes distinctifs. Cette premirepiste interroge nos reprsentations concernant les parents, les signes auxquelsnous sommes sensibles pour les dsigner comme cas sociaux. Cette piste seraitgalement intressante creuser pour comprendre lextrme sensibilit des parents toute action des professionnels sur le corps de lenfant. La fameuse coupe descheveux, dcide unilatralement par les familles daccueil, dclenche souventdes ractions parentales explosives. Mais si on se rappelle que reconnatre cestidentifier des signes distinctifs, on mesure combien lenfant mtamorphosdevient un tranger pour les siens.

La reconnaissance comme responsabilit, se reconnatre soi-mmecapable de

Le deuxime temps de la reconnaissance introduit une dimension rflexive sursoi-mme. Reconnatre, cest admettre pour vrai, avouer, confesser une faute ouune erreur, tre reconnu comme coupable ou comme capable, cest pouvoir dire etpouvoir faire, pouvoir raconter et se raconter. La reconnaissance de soi, selonPaul Ricur, suppose que lhomme se reconnaisse agissant. Ce deuxime temps

de la reconnaissance dbouche sur limputabilit, la reconnaissance de la respon-sabilit. Le sujet est comptable de ses actes au point de pouvoir se les imputer soi mme. Cette reconnaissance de soi, requiert chaque tape, laide dautrui,lidentit ne se construisant que dans un rapport lAutre. Cette seconde tapeinterroge cependant lanalyse faite par le professionnel de la situation du parent.La question de limputabilit nest pas neutre. De quoi le parent est-il responsable,de quoi doit-il se reconnatre coupable? Lorsque nous avons demand aux pro-fessionnels de nommer les causes de lintervention, nous avons obtenu les rsultatssuivants, classs par ordre hirarchique de citation (choix multiples) :

- Les carences ducatives (49 %).- Les difficults dencadrement (41 %)- Les problmes de couple (29 %)- Les problmes relationnels avec lenfant de type fusion (29 %)- Un climat de violence (29 %)- Une absence de rgles (27,5 %)- Des ngligences graves (25 %)- De la maltraitance psychologique (23 %)- Des problmes de type psychiatrique (19 %)

- Des relations parents-enfants de type rejet (17 %)- De la maltraitance sexuelle (17 %)


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- Des actes dlictueux (14 %)- De la pauvret (12 %)- De la prcarit (12 %)

- Du dsintrt (10 %) et de la maltraitance physique (10 %)Sur quinze propositions, la pauvret et la prcarit napparaissent quen douze

et treizime position. Cette longue liste montre la multiplicit des problmesrencontrs mais confirme une lecture psychologique voire psychologisante desproblmes. La pauvret et la prcarit ne sont cites quen fin de liste, pluscomme un piphnomne que comme une cause relle. Lindividu daujourdhuiest bel et bien celui qui doit sen sortir, qui doit savoir grer sa vie et la russirindpendamment du contexte rel dexistence. Cest lui qui est faillible, lui quiprouve des difficults relationnelles, lui qui ne sait pas donner les repres. Du

point de vue de la reconnaissance comme responsabilit, imputabilit, les chosessont claires. Seul lindividu est responsable, lenvironnement nest quune ultimetouche pour comprendre les difficults rencontres. Ds lors, les parents hsitent demander de laide. Se conformant au modle de lindividu autonome et res-ponsable, ils omettent dvoquer leurs difficults Je nai pas sollicit mes pa-rents, je pensais men sortir toute seule, je cachais tout. Javais envie dtrereconnue comme parfaite. Pour Jules, je voulais quil ait tout. (Mre dunenfant plac). Dans lidologie de la performance, cette maman montre combienle modle de la perfection a fonctionn, jusqu lpuisement, jusqu la ruptureet la fatigue dtre soi pour reprendre lexpression dAlain Ehrenberg (2000).

La disqualification sociale dcrite par Serge Paugam, est ds lors peu pense,par les professionnels de lenfance. Ce qui fait dire Richard Sennett quand onpresse les clients de lAide sociale de retrouver le respect deux-mmes, cela veutdire en gnral quils doivent devenir matriellement autonomes. Or le respectde soi ne saurait se gagner de la mme faon quon gagne de largent. Dans cedeuxime temps de la reconnaissance, les entretiens dvoileront toutes les formesde doute et dacceptation avec rticence de limputabilit, de dni, de construc-tions imaginaires, de rsistances et de retournement du stigmate, pour ne pasreconnatre ce que lon est ou comment on est peru. Ces mmes entretiens ferontapparatre combien la deuxime proposition de la reconnaissance, tre reconnucapable de, est peu active. Si les parents sont reconnus coupables de dfaillancesmultiples, ils sont linverse peu reconnus capables de, comme sen plaindracette mre de deux enfants placs :

Je mattendais ce que des ducateurs viennent chez moi, ctait normal pourprotger les enfants. Je comprenais quils valuent mes comptences. Avec toutce que lon voit dans les journaux, je comprends leurs craintes. On ne peut pasadmettre la rcidive. Je sais quil y a des parents qui se croient capables et qui nele sont pas. Si ctait dans le but de rcuprer mes enfants, je me pliais cetteintervention. Mais en contrepartie, il faut pointer les efforts des parents, leurs



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progrs. Il faut diffrencier les parents qui veulent sen sortir des autres. Lesdroits des parents sont bafous. Il faut les aider, ne pas les juger de suite.

La reconnaissance comme rciprocit ou reconnaissance mutuelle

Surgit en fin de parcours du terme reconnaissance un hte inattendu, lareconnaissance comme gratitude, avoir de la reconnaissance pour quelquun. PourRicoeur, la reconnaissance peut devenir mutuelle, rciproque. Reconnatre lautre,et tre reconnu par lui, tel est pour chacun lenjeu fondamental. Comment et sousquelles formes arrive-t-on cette reconnaissance mutuelle, fortement souhaitepar les professionnels qui attendent des parents quils aient une demande quilspourront travailler si possible, voire satisfaire ?

cette question, ce sont surtout les travaux dHonneth qui nous serviront defil directeur. La question de la demande de reconnaissance sociale est analysepar Axel Honneth dans un ouvrage intitulLa lutte pour la reconnaissancepublien 1992 en Allemagne. Reprenant les travaux de Hegel, de Mead et de Winnicott,Honneth propose une thorie des rapports humains bass avant tout sur une luttepour la reconnaissance, qui conditionne le dveloppement la fois du sujet et dela socit humaine. Disons demble que pour Axel Honnett, la reconnaissanceest une lutte, et quil existe trois formes vitales de reconnaissance pour lindividu :la reconnaissance affective ; la reconnaissance juridique ; la reconnaissance- es-

time sociale. Pour Honneth, le premier mode de reconnaissance est un mode dereconnaissance affectif : vivre et exister aux yeux de quelquun, tre digne damour,tre aim et aimant. Ne pas tre reconnu digne daffection, reste une blessurenarcissique souvent indpassable. La reconnaissance juridique est la relation danslaquelle lalter et lego se respectent rciproquement comme des sujets de droits,parce quils ont lun comme lautre connaissance des normes sociales qui pr-sident dans leur communaut la rpartition lgitime des droits et des devoirs.Selon Honneth, lexprience de la discrimination juridique conduit un sentimentparalysant de honte sociale, dont on ne parvient se librer que par le militantisme

et la rsistance. Rares sont les parents denfants placs qui entrent en rsistance demanire collective. Toutefois des expriences comme la cration de lassociation,le fil dAriane, regroupant 400 familles denfants placs (chiffres 2003) en estpeut-tre le prlude. Par contre, presque tous les parents voquent des sentimentsde honte et laborent des stratgies pour cacher le dpart des enfants. Perdre laface sur le plan de la parentalit, perdre le dernier statut social valoris est unepreuve qui atteint lestime de soi au plus profond comme le note cette mamantoxicomane je voulais au moins bien faire avec les enfants, russir au moins celamme si pour le reste cela ne va pas. Javais besoin quon me dise que javais

chou l aussi, javais besoin quon me dise stop, mais pas quon me fasse hontecomme cela


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Ou cette autre Javais peur des interprtations extrieures, des regards, leregard de lautre est terrible. On ne peut pas se lcher. Une voisine ma mme ditque je ferai mieux de ramper vu ce que javais fait, quon ne me voit pas. Ce sont

des paroles trs humiliantes.Enfin, pour parvenir tablir une relation ininterrompue avec eux-mmes, les

sujets humains nont pas seulement besoin de faire lexprience dun attachementdordre affectif et dune reconnaissance juridique, ils doivent aussi jouir duneestime sociale qui leur permet de se rapporter positivement leurs qualits et leurs capacits concrtes Pour quil y ait estime sociale, une communaut devaleurs entre alter et ego est ncessaire. Nous ne trouvons estimables que lesqualits reconnues dans un groupe, selon une hirarchie toujours fluctuante. PourHonneth, il y a lutte entre les groupes pour dfinir cette hirarchie de valeurs.

Pour le thme de la parentalit, nous pourrions alors poser cette question :quest-ce quun parent estimable ? quelles qualits doit-il rpondre ? De quellescomptences devra-t-il faire preuve pour tre considr comme un parent suffi-samment bon, et pour que lintervention au sein de sa famille prenne fin ? Quelparent performatif faut-il tre pour tre reconnu par un autrui approbateur ?Lenjeu est important puisque selon Honneth les individus ne se constituent enpersonnes que lorsquils apprennent senvisager eux-mmes, partir du pointde vue dun autrui-approbateur ou encourageant, comme des tres dots de qua-lits et de capacits positives. Ltendue de telles qualits, et donc le degr de

cette relation positive soi-mme, saccrot avec chaque nouvelle forme dereconnaissance que lindividu peut sappliquer lui-mme en tant que sujet.(2000)

Discussion

Lexamen des 300 questionnaires et lanalyse des entretiens nous permettentde dessiner quelques pistes de rflexion en resituant les rponses dans le contexte

socital des annes 2000. Autrefois, nous pensions la socit en termes din-galits, de haut et de bas, en termes dchelle, ce qui servait de support desluttes dites de classes (les pauvres contre les riches). Aujourdhui, nous pensons lasocit en termes despaces, de dedans et de dehors (les inclus et les exclus), etdonc en terme dhorizontalit, ce qui gomme toute lecture conflictuelle, car chacunpeut alors vivre dans lide quil se situe sur un continuum. La dimension co-nomique est ds lors fortement minore dans les rapports sociaux au profit dunelecture qui fait la part belle lanamnse, la personnalit des parents, auxpathologies. Il faut faire un rel effort de dcodage des rapports pour retrouver latrace dun mtier, dune inscription dans la sphre sociale, comme si la parentalit

tait seulement une affaire de sentiments et de comptences. Dans une socit quicompte prs de deux millions denfants pauvres (selon lindicateur europen de la



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pauvret-rapport n4-2004) et qui nignore pas quil y a une fois et demi plusdenfants de moins de 25 ans pauvres dans les familles nombreuses et dans lesfamilles monoparentales, tout est fait pour gommer limpact de ces donnes sur la

parentalit. La pauvret est un phnomne multidimensionnel, et si la pauvretmontaire est le concept le plus souvent retenu, il ne mesure quimparfaitement laralit de lexclusion ou de lindignit vcues. Faute de savoir ou de pouvoirradiquer cette pauvret, notre socit a chang dobjectif normatif. Cest pluttlatteinte la dignit ou la prvention du mpris, la dignit ou le respect, et nonplus la rpartition quitable des biens ou lgalit matrielle qui constituentaujourdhui lenjeu essentiel. Nancy Fraser (2000) a qualifi ce changement depassage de lide de redistribution lide de reconnaissance. Tandis que lepremier concept est associ lide de justice, et vise la mise en place de la justicesociale travers la redistribution des biens, conus comme vecteurs de libert, le

second concept dfinit les conditions dune socit ayant pour objectif la reconna-issance de la dignit individuelle de tout un chacun. Ce nouveau paradigme quimerge dans tous les rapports de lAide sociale lenfance, et qui se matrialisedans certaines lois comme la loi de 2002-2, est-il oprant sur le terrain et dans lespratiques ? Les premiers rsultats de notre tude nous incitent nuancer le propos.Dans les discours et dans les projets dtablissement, la norme saffiche commetant celle du partenariat, de la coducation, du travail avec les parents. Dans lesfaits, les pratiques de substitution rsistent. Si nous reprenons les trois axes de laparentalit, nous constatons des atteintes la dignit et des entorses la reconna-

issance parentale.Sur laxe de lexercice de la parentalit, savoir lexercice des droits et des

devoirs attribus tout parent, les atteintes sont les plus massives. Frquentessont les plaintes concernant la non visualisation des lieux daccueil par les parents,labsence dinformations transmises lorsque lenfant est malade, absent lcole

Sur laxe de lexprience subjective de la parentalit, le sentiment de ne pastre compris, reconnu comme parent, perdure au niveau des tmoignages.

Enfin laxe de la pratique de la parentalit enregistre les plus graves distorsions.Si nous reprenons le rfrentiel des tches parentales propos par Paul Durning,force est de constater que la substitution lemporte sur la supplance, mme sicette posture professionnelle progresse.


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Synthse propose par Paul DURNING

La supplance nous semble progresser la marge seulement. Pour exemple,nous citerons le champ du mdical. Dans cette sphre sensible, o lenfant estdemandeur dune prsence attentive, cest le plus souvent lassistante familiale oulducateur qui remplit ce rle. Les structures daccueil sorganisent pour dlguerau lieu daccueil les visites au mdecin gnraliste. Restent dans la sphre pa-rentale, les visites au spcialiste, plus rares et programmables. Cette organisationnexclut pas les parents, elle les reconnait comme des interlocuteurs potentiels,mais comme des interlocuteurs de lexception, de lextraordinaire, et non duquotidien. La reconnaissance est partielle, dlimite, de telle sorte quelle soitsymboliquement effective sans tre gnante. La reconnaissance a ainsi ses petitsarrangements, censs maintenir la dignit des parents concerns. Mais une re-connaissance gomtrie variable est-elle encore une reconnaissance ? Certainsparents sen contenteront, dautres en dnonceront lillusion.

Conclusion

Ces tmoignages montrent combien la dignit sociale peut-tre mise mal lors

des interventions. Au moment o se pose la question de la redfinition de laprotection de lenfance et des modes dinterventions, les travaux sur lestime desoi en situation de prcarit ont notre avis un intrt non ngligeable. Il nesuffira pas de parer les interventions de nouveaux vocables comme ceux decoducation, de partenariat, de bientraitance, pour modifier en profondeur lespratiques des professionnels Nous interroge galement lusage qui peut tre faitdu concept de reconnaissance sous langle de limputabilit. Une forte tendanceactuelle se profile pour encadrer la parentalit et faire de ce concept le support

1- Tches domestiques Repas, entretien du linge, mnage2- Tches techniques Rparations courantes, amnagement des

lieux3- Tches de garde Surveillance, prsence auprs de lenfant

4 Tches dlevage Nourrir, laver, habiller, soigner, consoler5- Tches ducatives et socialisantes Apprentissages, acquisitions de

comportements sociaux, stimulations6- Tches de suivi et rfrence sociale Reprsentations de lenfant auprs des

instances extrieures (ex : suivi de scolarit),prise de dcisions...



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dune nouvelle police des familles. De la reconnaissance des comptences pa-rentales la recherche des responsabilits voire des culpabilits, il ny a quun pasfacilement franchi. Richard Sennett termine son livre par cet enjeu social : il faut

(dit-il) renoncer la politique de la compassion et son double, la mentalitdassist, afin de forger de vritables liens, qui ne soient ni dassistance ni dedpendance, mais de rciprocit.. Pour linstant, la ralit est autre, les faits sontttus.

Rsum

Certains parents cumulent les difficults. Ils sont la fois prcaires voireexclus de la sphre du travail et vulnrables dans la sphre familiale, ce donttmoignent les mesures de protection qui touchent leurs enfants. Or la sphre delemploi comme celle de la famille sont censes enserrer tout individu nor-malement intgr. Sans ces deux ancrages, le risque de dsaffiliation est major.Pour lutter contre ce risque de rupture du lien social, de nombreuses interventionsmettent aujourdhui laccent sur le soutien la parentalit, la valorisation descomptences parentales, la recherche dun partenariat plus quilibr et plus res-pectueux de la place des parents. Ces derniers doivent, selon la formule consacre,tre reconnus pour conserver leur dignit sociale. Mais quappelle-t-on re-connaissance, quelles formes prend-t-elle dans le registre de la parentalit du

point de vue des professionnels? Que disent les parents de cette expriencesingulire qui les assigne tre aids de gr ou de force dans lducation de leursenfants ?

Mots cls :parentalit, dignit sociale, stigmatisation, Aide sociale lenfance

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Albin Michel.



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Migra]ia rom=nilor `n Uniunea European\

[The migration of Romanians in EuropeanCommunity]

PhD Ion I. IONESCUProfessor, Alexandru Ioan Cuza University

Ia[i, Romania, Blv. Carol 11Phone: 0232.201054Email: [email protected]

Abstract

Labor migration in Europe is much more complex today. Migration is aphenomenon known for major changes both in content and form. Free movementof persons, one of the four fundamental freedoms (along with the free movement

of goods, services, capital) is restated in the new European treaties. Legal mi-gration is a factor of economic growth for the country of reception, for the originof migrants and for the migratory people - if managed effectively. Basically, theyexperienced evident difficulties. It was postulated a massive influx of people inthe EU-15 after accession states from Central and Eastern Europe. In fact, de-velopments have been different, as the reactions of countries to the migratorywaves were different. It maintains that access control and good dose of laborfrom Eastern Europe. Many Romanian went abroad. Now it requires seriousresearch to identify those set permanently abroad, their intentions to migrate, to

return to Romania, what Romanian migrants have been doing while they wereabroad etc. The existing analyses show positive and negative effects of migration,steps in shaping the migration phenomenon, the predominant directions of mi-gration, migration routes, methods of insertion in the country of destination, thesolutions for those concerned with migration fleet such as employers.

Key words: Free movement of persons, labor migration, the migrationphenomenon, direction of migration, migration routes, methods of insertion atdestination, children alone at home.



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1. Libera circula]ie [i migra]ia for]ei de munc\ n Uniunea

European\

Libera circula]ie a persoanelora fost [i este un mijloc de a crea o pia]\ a for]eide munc\ european\, mai flexibil\ [i n folosul lucr\torilor, angajatorilor [i statelormembre.Migra]ia for]ei de munc\n Europa este ns\ mult mai complex\ la oraactual\.Dreptulde liber\ circula]iea fost recunoscut prinDeclara]ia Universal\a Drepturilor Omului(art. 13: Oricine are dreptul s\ se deplaseze liber [i s\-[istabileasc\ re[edin]a pe teritoriul oric\rui stat; oricine are dreptul s\ p\r\seasc\o ]ar\, inclusiv cea de origine, cu condi]ia respect\rii tuturor tratatelor), darfenomenul migratoriua cunoscut importante schimb\ri de con]inut [i form\.

ntre 1950-1960 a nceput reconstruc]ia dup\ r\zboi, fapt care a necesitat

enorm\ for]\ de munc\. Statele interesate [i firmele private au recrutat muncitoristr\ini pentru industria grea, construc]ii, activit\]i publice etc. Primele state mem-bre ale uniunii occidentale au ncheiat acorduri bilaterale cu alte ]\ri ale Europeiprivind circula]ia for]ei de munc\ (conform statisticilor OCDE, ntre 1950-1960,peste 30 milioane de lucr\tori str\ini au intrat n Comunitatea Economic\ Euro-pean\1).

Anii 1970-1975 cunosc crizele economice datorate cre[terii pre]ului pe-trolului. Acest fapt a determinat unele state europene s\ nu mai recruteze for]\ demunc\ str\in\ (au crescut costurile recrut\rii, au fost stabilite cote anuale pentru

for]a de munc\ importat\ din str\in\tate, lucr\torii imigran]i au fost ncuraja]i s\se ntoarc\ pe la ]\rile lor2...).

La sfr[itul anilor 1980 are loc o diversificare a ]\rilor primitoare [i deorigine ale migran]ilor. }\ri recunoscute ca fiind de emigra]ie: Spania, Italia,Irlanda, Grecia, Portugalia, au devenit ]\ri de imigra]ie. Nu nu au venit aici doarmigran]i din fostele colonii, ci [i din alte ]\ri ale lumii (s-au intensificat fluxurilemigratorii cu scopul reunific\rii familiilor, iar dup\ pr\bu[irea blocului comunista nceput migra]ia dinspre Europa Central\ [i de Est).

Dup\ 1990, acrescut migra]ia permanent\ [i temporar\[i datorit\ dezvolt\riitehnologiilor informa]iei [i comunica]iilor, s\n\t\]ii [i educa]iei etc. care necesitaufor]\ de munc\ nalt calificat\, dar [i datorit\ cererii de mn\ de lucru necalificat\(pentru agricultur\, construc]ii, servicii casnice3). n timp ce migran]ii din Europa

1 Pn\ la nceputul anilor 80, num\rul str\inilor n Europa de Vest s-a triplat fa]\ de anii 50,ajungnd la 15 milioane [i la peste 20 milioane lucr\tori str\ini n 2000, reprezentnd 5,4% dintotalul popula]iei. Dup\ r\zboi, etnicii diferitelor ]\ri, nso]i]i de alte persoane, au nceput s\ sentoarc\ n ]\rile de origine.

2Regresul economic din ]\rile gazd\ nu a dus la ntoarcerea masiv\ a imigran]ilor n ]\rile deorigine. Conform estim\rilor Na]iunilor Unite, doar 10% dintre lucr\torii migran]i s-au ntors

n ]\rile de origine dup\ criza petrolului din 1973.3A crescut ponderea femeilor n rndul migran]ilor.


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Central\ au plecat spre Vest, locul lor a fost luat de migran]ii Europei de Est. Aap\rut pe agenda politic\ necesitatea de limitare a efectelor negative ale exoduluicreierelor (dinspre ]\rile s\race nspre cel bogate, dezvoltate). Migran]ii tineri,

cu cele mai diverse specializ\ri, caut\ acum ... ce locuri de munc\ g\sesc: nagricultur\, construc]ii, inginerie civil\, industrie u[oar\, turism, sectorul hoteluri,restaurante, catering, activit\]i casnice etc.

Libera circula]ie a persoanelor, una dintre cele patru libert\]i fundamentale(al\turi de libera circula]ie a m\rfurilor, a serviciilor, a capitalurilor4) este re-afirmat\ n noile tratate europene. n Tratatul de la Maastricht5se nt\re[te faptulc\ to]i cet\]enii Uniunii Europeneau posibilitatea s\ circule [i s\-[i stabileasc\re[edin]a n cadrul Uniunii. n alte acte normative6 se reglementeaz\ cet\]enia,recunoa[terea reciproc\ a calific\rilor profesionale, a profesiilor din cele mai

diferite sectoare (avocat, arhitect, medic, farmacist, asistent medical etc.), a drep-turilor cet\]enilor Uniunii Europene (cet\]enia european\, dreptul de vot etc.),coordonarea sistemelor de securitate social\ etc.Accesul la pie]ele for]ei de munc\din statele membre UE presupune egalitate de tratamentn privin]a condi]iilor demunc\, a integr\rii sociale, economice [i culturale, a securit\]ii sociale, dar imi-gran]ii sunt mai vulnerabili la [omaj dect autohtonii (de[i [omajul difer\ [i nfunc]ie de na]ionalitate, de tendin]ele economice, de natura activit\]ilor desf\[uratede str\ini, de vrsta lor, de sex, aptitudini, experien]\ profesional\, de durata[ederii [i de cunoa[terea limbii oficiale a ]\rii de primire).

Migra]ia legal\ constituie un factor de cre[tere economic\ pentru ]ara deprimire [i pentru cea de origine, cu impact pozitiv la nivel economic, social,cultural, dac\ este gestionat\ eficient, dac\ exist\ o concertare a politicilor ndomeniu. Concret, s-au manifestat [i se manifest\ numeroase dificult\]i: insu-ficient\ flexibilitate administrativ\ n privin]a situa]iei migran]ilor, lipsa uneipolitici coerente privind migra]ia, a unor politici comune referitoare la cele maidiverse aspecte ale migra]iei etc.

n ]\rile de primire, o dat\ cu cre[terea rezervei de for]\ de munc\, poatencetini cre[terea salariilor (n teorie, migra]ia ar putea nceta cnd salariile ardeveni egale n ]\rile de primire [i de origine, dar ramurile [i sectoarele deactivitate nu se dezvolt\ n acela[i mod: exist\ segmente consumatoare de capital,segmente consumatoare de for]\ de munc\, de unde diferen]ele n privin]a cererii

4Actul Unic European (1987)5www.europa.eu.int6Legea nr. 123/2001 privind regimul str\inilor n Romnia (Monitorul Oficial, nr. 168/03.04.2001);

Legea nr. 396/2002 pentru ratificarea Conven]iei Europene asupra cet\]eniei, adoptat\ laStrasbourg, la 6 noiembrie 1997 (Monitorul Oficial nr. 490/09.07.2002); Ordonan]a Guvernuluinr. 35/ 2001 pentru ratificarea Acordului dintre Guvernul Romniei [i Guvernul Republicii

Portugheze privind [ederea temporar\, n scopul angaj\rii lucr\torilor romni pe teritoriulacestui stat; Ordonan]a Guvernului nr. 36/2001 pentru ratificarea Acordului dintre GuvernulRomniei [i Guvernul Marelui Ducat de Luxemburg privind schimbul de stagiari etc.



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de for]\ de munc\, declinul angaj\rii muncitorilor autohtoni [i cre[terea [omajuluin rndul acestora etc.). Afluxul de str\ini (care muncesc !) este benefic pentruactivit\]ile pe care pia]a intern\ a muncii nu le poate acoperi din cauza lipsei de

personal calificat, din cauza lipsei de interes a autohtonilor pentru anumite sec-toare de activitate. Nu trebuie neglijat\ nici cre[terea consumului n ]\rile deprimire, dar nici resursele financiare, umane [i materiale suplimentare pentru apreveni/solu]iona tensiunile [i problemele sociale legate de fenomenul migratoriuetc.

nstatele de origineimpactul pozitiv poate fi datorat banilor trimi[i, repatrieriiknow-how-ului migran]ilor etc. Sumele de bani trimise n ]ar\ pot s\ creasc\efectiv baza de impozitare, pot determina cre[terea veniturilor la bugete (de stat,locale). Prin plecarea migran]ilor scade rata [omajului, deci scade presiunea asupra

bugetului asigur\rilor de [omaj [i asupra sistemului de asisten]\ social\, sntfacilitate schimburile economice [i culturale, poate fi promovat\ [i pozitiv iden-titatea na]ional\ etc. Dar statele de origine: pierd for]\ de munc\ (nalt) calificat\,cheltuie pentru rezolvarea consecin]elor migra]iei ilegale, pentru integrarea nsocietate [i pe pia]a muncii a celor repatria]i sau/[i reveni]i n ]ar\ cnd bntuierecesiunea n ]\rile de primire etc.

Lucr\torii migran]i [i pot g\si un loc de munc\ pl\tit cu un salariu mai maredect n ]ara de origine, chiar n func]ie de aptitudini, calific\ri [i competen]e.Efectele pozitive pot cre[te pentru ei dac\ avantajele b\ne[ti, sociale etc. ce le snt

acordate sunt similare cu cele acordate autohtonilor, dac\ particip\ la cursuri deformare profesional\, dac\ intr\ n contact cu adev\rata civiliza]ie [i cultur\ aacestor state de primire, dac\ dobndesc experien]e, cuno[tin]e, abilit\]i, obiceiurice pot avea efect pozitiv asupra dezvolt\rii individuale [i comunitare ulterioare.Efectele negative snt legate de incertitudinea evolu]iei profesionale pe termenmediu [i lung (mai ales atunci cnd fac compromisuri n privin]a activit\]ii pe careo desf\[oar\ peste hotare, n raport cu studiile [i calific\rile dobndite n ]ar\: deexemplu, cnd o inginer\ n Romnia, devine badant\ n Italia), de faptul c\, lantoarcerea n ]ar\ pot s\ nu beneficieze de securitate social\, s\ nu li se ia nseam\ vechimea n munc\ etc., ca s\ nu mai vorbim de faptul c\ pot fi victime ale

necunoa[terii legilor [i distan]ei culturale, victime ale traficului de fiin]e umane,c\ p\r\sirea (chiar temporar\) a familiilor poate avea efecte (negative) asupraacestora, asupra educa]iei copiilor.

2. Temeri [i tendin]e privind migra]ia esticilor

A fost postulat un aflux masiv de persoane n UE-15 dup\ aderarea statelor dinEuropa Central\ [i de Est. n realitate, evolu]iile au fost diverse, iar reac]iile ]\rilor

fa]\ de valurile migratorii au fost diferite dup\ 2004 [i 2007. Vechile statemembre nu au putut discrimina nou-veni]ii pe baza na]ionalit\]ii, dar au f\cut totfelul de aranjamente tranzitorii, au luat tot felul de m\suri de restric]ionare


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(invocnd situa]ia economic\ dificil\, ngrijor\rile privind cre[terea [omajuluietc.). La rndul lor, noile state membre au ncercat s\ ob]in\ derog\ri n privin]am\surilor de restric]ionare a for]ei de munc\. A fost justificat\ frica de invazia

lucr\torilordin Est ? n contextul ngrijor\rilor legate de crize pe diferite planuri,vechile state membre au solicitat ca dreptul de acces pe pia]a muncii a vechilorstate membre s\ fie acordat cet\]enilor din noile state membre conform uneilegisla]ii compatibilizate (care ar trebui utilizeze formule de genul 2+2+37etc.),de[i, n ansamblu, rapoartele Comisiei Europene privind libera circula]ie dup\extindere au eviden]iat c\ mobilitatea lucr\torilor din Statele Membre ale UE dinEuropa Central\ [i de Est spre UE-15 a fost n majoritatea ]\rilor mai pu]inimportant\ cantitativ dect se prev\zuse [i a avut n cea mai mare parte efectepozitive8. [i n aceste rapoarte, ca s\ nu mai vorbim de legisla]iile specifice, semen]ine ideea accesului controlat [i bine dozat al for]ei de munc\ dinspre Est

(unele amn\ [i n noiembrie 2008 accesul romnilor [i bulgarilor), marea pro-blem\ fiind cea a imigran]ilor ilegali, a celor care nu se duc acolo s\ munceasc\,a impactului acestora asupra nivelului salariilor, [omajului, n condi]iile glo-baliz\rii [i recesiunii economice actuale.

3. Romnii migran]i n UE

Am fost obi[nui]i s\ [tim c\ sntem o na]iune numeroas\ (a doua din Estul

Europei, a [aptea n Uniunea European\9

). Dup\ 1990, rata natalit\]ii (men]inut\artificial ridicat\ prin decretul din 1966 care interzicea avortul) a nceput s\scad\. Numero[i romni au plecat n str\in\tate. Snt [i acum necesare cercet\riserioase de identificare a celor stabili]i definitiv n str\in\tate, a inten]iilor de amigra, de a se ntoarce n Romnia, a ceea ce au f\cut migran]ii romni n perioadapetrecut\ n str\in\tate etc. Snt analize ale schimb\rilor de domiciliu, privindnum\rul permiselor de munc\, snt estim\ri prin sondaje etc., dar toate pleac\ dela cei care emigreaz\ legal. Snt numero[i ns\ cei f\r\ permis de munc\ darmuncesc, cei care nu au permis de reziden]\ [i totu[i locuiesc n ]\ri de destina]ie,snt numero[i cei despre care nu se [tie ce fac pe meleagurile acelor ]\ri de

primire10. Institutul Na]ional de Statistic\ arat\ c\ ntre 1990-2004, 351.692

7n primii doi ani dup\ aderare, acceptarea lucr\torilor dintr-un nou stat membru se face pe bazalegisla]iei na]ionale. La doi ani dup\ aderare, Comisia European\ redacteaz\ un raport peaceast\ tem\, iar statele membre trebuie s\ anun]e decizia lor privind legisla]ia pe care o vorfolosi n continuare. Se poate men]ine o clauz\ de salvgardare pentru cazul n care se producperturb\ri semnificative pe pia]a muncii. Dup\ al]i trei ani de tranzi]ie statele care nu [i-audeschis complet pia]a for]ei de munc\ vor putea s\ solicite continuarea impunerii permiselorde munc\ numai dac\ vor demonstra c\ se confrunt\ cu serioase dezechilibre.

8www.europa.eu.int/eurostat

9State of world population. Unleashing the potentialurban growth, UNFPA (2007)10www.unfpa.ro/declinul_demografic&viitorul_populatiei_Romaniei.pdf



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romni [i-au schimbat domiciliul (cu nregistrare de facto n actele de identitate).Acest num\r este mai curnd un indicator al migra]iei definitive, al migra]ieietnice. Pe baza datelor recens\mintelordin 1992 [i 2002, V. Ghe]\u11propune un

volum al migra]iei externe de 700.000 persoane (pe lng\ num\rul nregistratoficial), deci ar fi un milion de romni pleca]i din ]ar\. O estimare recent\ careutilizeaz\ surse combinate de date (date din aria de origine [i din aria de destina]ie)con]ine dou\ milioane de romni n str\in\tate12... Dac\ facem triangula]ie apel\m la surse de date din ]\rile de destina]ie, dar [i din diferitele zone ale ]\rii -lucrurile se complic\ [i mai mult. De exemplu, Institutul Spaniol de Statistic\pleac\ de la datele nregistrate anual de prim\riile localit\]ilor [i consemneaz\ (n2006) circa 400.000 romni13. n Italia, num\rul romnilor cu permise de reziden]\era (n 2006) de 324.20014. Pentru a [ti c]i, unde, cnd au plecat [i ce au lucrat saulucreaz\ acolo romnii migran]i, putem folosi [i datele unorsondajela nivel local,

precum [i studiile de caz15. Astfel, o alt\ cercetare recent\16arat\ c\ ntre 1990-2007, cel pu]in o persoan\ din fiecare dintre dou\ milioane [i jum\tate de gos-pod\rii ale ]\rii (o treime din totalul gospod\riilor) a fost sau este plecat\ nstr\in\tate. Aceste aspecte pot fi identificate [i n procesul migra]iei din micro-regiuni (de exemplu, Foc[ani [i Alexandria17).

Plec\rile (la munc\) n str\in\tate sunt regionalizate. Moldova a devenit unimportant exportator de migran]i, ca [i Muntenia, Cri[ana-Maramure[, Banat [iOltenia. Migran]ii din Moldova s-au orientat mai ales spre Italia [i Israel, cei

din Transilvania spre Ungaria, muntenii spre Turcia, bucure[tenii spre Grecia.n ultimii ani, Italia a devenit principala destina]ie.

11Vasile Ghe]\u,Popula]ia Romniei la sfr[it de secol [i mileniu, 2001; Year 2050: will Romaniaspopulation fall bellow 16 million inhabitants? Editura Alpha MDN, Buz\u 2004; Declinuldemografic [i viitorul popula]iei Romniei, Editura Alpha MDN, Buz\u 2007.

12D. Sandu, C. Radu, M. Constantinescu, O. Ciobanu, Romanian Migration Abroad: Stocks andFlows after1989, http://www.migrationonline

13Instituto Nacional de Estadstica, http://www.ine.es/14Ministerio dell Interno, http://www.ismu.org15 Dumitru Sandu, Emerging Transnational Migration from Romanian Villages, n Current

Sociology, 53 (4) 2005, pp. 555-582; Dumitru Sandu (coord.), Via]a social\ n Romniaurban\, Polirom, 2006.

16E[antionul de 1400 persoane la nivel na]ional a fost proiectat pe o schem\ probabilist\, bistadial\,cu stratificare n primul stadiu (sec]ia de votare, persoana pentru intervievat). Schema aintersectat aria cultural\ cu tipul de localitate [i nivelul ratei de emigrare temporar\ n str\-in\tate. Datele au fost culese din 109 localit\]i (63 comune [i 46 ora[e) din 31 jude]e. 74% dinintervieva]i au fost selecta]i din listele electorale, restul prin metoda drumului aleatoriu (16%)sau din alte liste (10%).

17Locuirea temporar\ n str\in\tate. Migra]ia economic\ a romnilor: 1990-2006; Pia]a for]ei de

munc\ din Romania [i imigra]ia, http://soros.ro/ro/publicatii.ph


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Au plecat sau pleac\ (la munc\) n str\in\tate mai curnd b\rba]ii, comparativcu femeile, tinerii, comparativ cu adul]ii [i vrstnicii, tinerele din rural fa]\ de celedin urban, femeile adulte din urban fa]\ de cele din rural. Dac\ la nceput au plecatmai curnd b\rba]ii c\s\tori]i, cu [coal\ profesional\ sau liceu, din mediul urban,ulterior, fluxurile migratorii s-au diversificat (ponderea femeilor s-a triplat, nu-m\rul s\tenilor pleca]i a ajuns s\-l egaleze pe cel al or\[enilor, a crescut de patruori ponderea migran]ilor nec\s\tori]i ca [i a absolven]ilor de gimnaziu sau custudii mai pu]ine). A crescut continuu ponderea]iganilor migran]i.

Dac\ analiz\m datele, constat\m cteva etapen conturarea fenomenului mi-gratoriu: ntre 1990-1995, ratele de emigrare anual\ nu au dep\[it 5; a fost oetap\ exploratorie. ntre 1996-2000, rata de emigrare a ajuns la 6-7, iar dup\2001-2002, la 10 - 25 (exist\ varia]ii la nivel regional).

Direc]ia de migra]ie predominant\s-a modificat n timp. Dac\ n prima etap\,cinci destina]ii erau predilecte: Israel,Turcia, Italia, Ungaria, Germania, n etapa adoua, la cele cinci ]\ri s-au ad\ugat Canada [i Spania (romnii explorau extre-mit\]ile continentului european [i c\utau c\ile spre continentul american). n atreia etap\, dup\ ce au testat diverse condi]ii (de munc\ [i) de via]\, romnii s-audecis, ntr-un num\r tot mai mare, pentru Italia [i Spania (a contat limba vorbit\,apropierea cultural\, legisla]ia etc.).

Cei care urm\resc prin cercetare modalit\]ile de plecare din ]ar\, traseele demigra]ie, modalit\]ile de inser]iela destina]ie, cei preocupa]i de migra]ia clan-

destin\18

, pot identifica:18n Italia s-au format comitete de cartier prin care autohtonii au cerut eliminarea taberelor de ]igani,

focar de agresivitate [i ilegalitate. Este vorba de ]iganii care au trecut fraudulos frontierele lanceputul anilor 1990 (cu autocare pn\ n Cehoslovacia [i apoi pe jos pn\ n Germania, Fran]a,Italia (unde exist\ mii de ]igani romni, srbi, italieni, bosniaci etc. ce stau n condi]ii subumane,n locuri de o promiscuitate greu de imaginat, f\r\ electricitate, ap\ curent\ etc.). n unele locuri,Asesoratul pentru Politici Sociale a instalat rulote, containere, du[uri, au pavat c\ile de acces [iincintele taberelor. Prim\riile ncearc\ s\ desfiin]eze ghetto-urile ilegale, dar nu [tiu unde i-arputea transfera pe locatari. n Italia, cea mai mare parte a proiectelor de interven]ie socio-cultural\, sanitar\, pentru imigran]i, sunt gestionate de ONG-uri, asocia]ii de voluntariat, asocia]iiculturale, cooperative sociale. De exemplu, o tab\r\ ce cuprinde 30 de containere tip vagoane de

tren, o cas\ cu 14 camere, 30 de corturi, 19 microbuze [i dou\ rulote s-au adunat ]igani dinCraiova: c\r\midari, ursari, tism\nari (]igani romniza]i), ]igani nomazi, este considerat\ oexperien]\ reu[it\ de integrare a ]iganilor. Situa]ia celor din corturi r\mne dramatic\, mai alespentru copiii cu vrste ntre o lun\ [i doi ani. Cei din astfel de comunit\]i nu pl\tesc nimic,chirie sau factur\. nainte ca num\rul lor s\ devin\ din ce n ce mai mare, erau aprecia]i ca l\utari.Acum, majoritatea cnt\ prin metrou, cer[esc n intersec]iile semaforizate ori n diferite locuripublice. Unii se mai ocup\ cu nego]ul de ma[ini, specul\, furturi , prostitu]ie; al]ii recupereaz\produse din pubele, le spal\ [i le vnd n trg. Comunicarea ]iganilor cu ]ara se realizeaz\ prinintermediul microbuzelor private, care ncarc\ pachete [i bani pentru a le transporta n familiilede origine (transportul e scump: doi euro la kilogram, 5% comision n cazul n care trimit bani larude, dar ]iganii sunt bucuro[i c\ [oferii sunt de ncredere. Se pl\te[te 300-400 de euro de

persoan\ la venirea din Romnia [i 150 de euro la ntoarcerea n ]ar\ (sume mari, avnd n vederec\ biletele de avion ajung la 100 euro dus-ntors, dar majoritatea au probleme cu documentele,prefer\ microbuzele, [oferul fiind mediator ntre ei [i vame[ii din toate ]\rile...).



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- migra]ia particular\ care s-a conturat prin specularea bre[elor legislative(sau de aplicare a legisla]iei), prin mbinarea/suprapunerea elementelor de le-galitate [i clandestinitate (ie[irea din ]ar\ legal\ - [ederea temporar\ pe teritoriul

]\rii de destina]ie legal\ munc\ n clandestinitate). A[a a fost cu prec\dere lanceputul anilor 90, cnd au fost numeroase [i solicit\rile de azil (pe motivepolitice, datorit\ mineriadelor), ie[irile cu viz\ turistic\(tranzitarea unei ]\ripentru care ndeplineau condi]iile de intrare legal\ [i continuarea c\l\toriei spre odestina]ie dorit\). n toate aceste cazuri au avut rol important re]elele de migran]iformate din rude, prieteni, vecini etc.

- migra]ia legal\ mediat\ de particulari- care au speculat dorin]a romnilorde a munci n str\in\tate [i nevoia de lucr\tori str\ini n ]\ri vest-europene.Ie[irea din ]ar\ se f\cea n baza unui contract legal (dar, perioada legal\ putea fi

urmat\ de altele la negru, n clandestinitate).- migra]ia legal\ mediat\ de c\tre stat - interven]ia statului romn prin

ONRPFMS/OMFM.

- Migra]ia legal\ nemediat\ - plec\ri legale, f\r\ interven]ia unui agent demediere, pe baza contactului direct al migrantului cu angajatorul str\in (modalitateutilizat\ de migran]ii nalt califica]i).

Istoriile vie]ii, interviurile etc. pot face inteligibil n profunzime fenomenulmigratoriu, l pot descrie [i explica mai bine. Astfel, re]elele personales-au extins,a crescut num\rul migran]ilor care au beneficiat de sus]inere [i ajutor din partearudelor, prietenilor [i cunoscu]ilor din localitatea de origine; de g\sirea unui locde munc\ s-au ocupat firme de intermediere (pentru 22% dintre migran]ii pe-rioadei) [i prietenii (25%), Oficiul pentru Migra]ia For]ei de Munc\ [i rudelestabilite deja n str\in\tate; locurile de munc\au fost predominant n construc]ii(b\rba]ii), n gospod\rii particulare pentru activit\]i menajere (femeile care, nmajoritate, muncesc ilegal ca menajere), n agricultur\. 884 chestionare aplicaten Birourile de Consiliere pentru Cet\]eni(n 200519) arat\ c\ responden]ii [tiudespre al]ii c\ au lucrat sau lucreaz\ n statele Uniunii Europene, circa 60 % legal,20% lucreaz\/au lucrat la negru; c\ ]\rile UE n care emigreaz\ cu prec\dere

lucr\torii romni snt: Italia (29,51%), Spania (22,40%), Germania (13.57%),Ungaria (5.80%), Fran]a (5.53%), Marea Britanie (4.61%), Austria (4.48%),Portugalia (1.98%), Irlanda (1.32%). Motivele20invocatede romnii care caut\de lucru n alt\ ]ar\:

19http://www.soros.ro/publicatii.php?cat20 Dac\ ne raport\m la teoria lui Maslow distingem: I. nevoi fiziologice: hran\, ap\,

caldur\, mediu propice vie]ii; II. nevoi de siguran]\: securitate, stabilitate, s\n\tate,lipsa de pericole; III. nevoi sociale de afiliere [i dragoste: apartenen]\ la grup, laun cuplu marital, la o familie; IV. nevoi de stim\: stima de sine, recunoa[tereacelorlal]i, respectul celorlal]i, recunoa[terea valorii; V. Nevoi de automplinire:autonomie, libertate, realizarea poten]ialului personal.


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- nevoia de stim\(75%), mai exact: un salariu mai bun (51,49%), un nivelde trai mai ridicat (20%), studii mai bune (1,13%), ca [i: plecarea n interesde serviciu (1%), nv\]area unei limbi str\ine (0,19%). Invoc\ astfel de

motive tinerii ntre 19-35 de ani (77%), persoanele cu studii medii (76%).- nevoia de siguran]\(13%): n ]ar\ nu aveau un loc de munc\, nu puteautr\i decent (n special persoanele de peste 50 de ani care au cele mai maridificult\]i n a-[i p\stra sau a a g\si loc de munc\);

- nevoia de automplinire(s\ fie liberi, autonomi, s\ scape de o lume n alec\rei valori21nu se recunosc): 8%; (tinerii - 8,4%, persoanele de sex mas-culin -9,7%, persoanele cu studii superioare - 8,8%);

- nevoia social\ de afiliere [i dragoste(4%):emigrare pentru a se c\s\tori,pentru a rentregi familia, pentru apropierea de rude.

Dinpovestirile vie]iilor22afl\m c\ nemul]umirea fa]\ de via]a pe care o duc n]ar\, condi]iile din comunit\]ile n care tr\iescdetermin\ plecarea pentru bani.Unii ntrev\d posibilitatea rentoarcerii n ]ar\(a[a se explic\ investi]iile n p\mnt[i locuin]e n ]ar\). Este adev\rat c\ acelea[i persoane fac efortul s\-[i cumperelocuin]e [i n ]ara de destina]ie. Pentru a ob]ine veniturile care s\ le permit\ un traicare compenseaz\, justific\ costurile pe care le presupune dep\rtarea de cas\,romnii (care lucreaz\) au ([i fac) unprogram de lucrucu pu]in timp liber. Atuncise odihnesc, se ntlnesc pentru ntrajutorare, pentru schimburi de informa]ii. nanii din urm\, se ntmpl\ mai des ca romnii imigran]i s\nu primeasc\ ajutor

efectiv din partea celor care le-au promis acest lucru, care snt mai vechi ncomunit\]i de destina]ie (cei care au ntmpinat greut\]i pn\ au reu[it ei s\ aib\ ositua]ie relativ stabil\, nu accept\ s\ cheltuie cu non[alan]\ timp, capital social [ibani pentru a sprijini pe noii veni]i). Imigran]ii romni pot locui n apartamentesubnchiriate de titulari (cu acte n regul\) ai unor contracte de nchiriere (uneoristau [i cte 10 persoane ntr-un apartament de 2-3 camere, mpart baia, buc\t\ria,aparatele electrocasnice sau terasa pentru uscat rufe, a[a explicndu-se conflicte ncuplu, ntre cupluri, ntre familii.

Emigran]i nsingura]i

Migra]ia este o experien]\ individual\, care poate fi grea, grav\, cu nea[teptateprobleme [i solu]ii aflate la ntmplare. Fiecare pe cont propriu. Cnd ajunge ntr-o ]ar\ str\in\, romnul caut\ unde s\ locuiasc\. Dac\ prietenii sau rudele nu-lajut\, se lipe[te de al]i romni, [i construie[te bar\ci n p\duri, n spa]ii virane,pe unde apuc\... Nou-venitul nelegal nu poate nchiria un apartament, nu poatelucra legal, nu are dreptul la servicii de s\n\tate, tr\ie[te cu frica poli]i[tilor,gardienilor, cu frica altor romni afla]i n situa]ia lui etc. Caut\ depozite (locuri

21Dorin]a de a sc\pa de birocra]ia [i corup]ia din Romnia, nerespectarea drepturilor omului etc.22http://www.soros.ro/ro/publicatii.php?cat=20



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n care se adun\ pentru a c\uta ceva de munc\: n apropierea unor depozite,magazine cu materiale de construc]ii, unde patronii cump\r\ materiale [i oamenipentru diverse munci, n sta]ii mari de autobuze, n cimitire de ma[ini, pe

cmp), locuri cunoscute de c\tre oficialit\]i. Pove[tile vie]ii multora con]incuvintele cheie: foame, frig, singur\tate, fric\ de autorit\]i, locuri de munc\ aflatecu greu [i instabile, patroni care nu pl\tesc la timp sau deloc. De cnd se poatecircula liber, multe sate au mb\trnit, s-a intensificat traficul de fiin]e umane,numero[i ntreprinz\tori nu mai g\sesc personal calificat. Se deterioreaz\ rela]iilentre so]i, cre[te num\rul divor]urilor ntre cei pleca]i, se destructureaz\ rela]iilecu copiii.

Copii singuri acas\

Migra]ia poate reduce s\r\cia. Cei care c[tig\ [i pot cump\ra sau construi ocas\, [i pot cump\ra o ma[in\, [i pot da copiii la o [coal\ mai bun\, pot pune pepicioare o afacere, [i pot schimba mentalitatea etc. Snt numeroase efectelepozitive ale emigr\rii p\rin]ilor pentru bun\starea elevilor: veniturile p\rin]ilorsunt folosite pentru mbun\t\]irea condi]iilor de locuire, pentru nzestrarea cubunuri de folosin]\ ndelungat\; copiii ai c\ror p\rin]i snt pleca]i au mai multetelefoane portabile, computere, jocuri video, biciclete, mp3 playere etc. dect ceif\r\ p\rin]i pleca]i; ace[ti copii au experien]a c\l\toriilor n str\in\tate, la p\rin]ietc. Plecarea unuia sau ambilor p\rin]i la munc\ n str\in\tate poate avea influen]\

pozitiv\ asupra perspectivelor benefice concrete (cred n mai mare m\sur\ c\-[ivor putea continua studiile etc.). Apar ns\ mai evidente [i efectele negative:divor]uri mai multe, copii singuri acas\ cu toate riscurile asociate: absenteism[colar, abandon, infrac]ionalitate sporit\ etc. Prin sondaje f\cute printre elevii degimnaziu, putem afla informa]ii despre stilul lor de via]\, dac\ au p\rin]i pleca]i,cu cine stau, care le snt performan]ele [colare, starea de s\n\tate, comporta-mentele, valorile, modelele. La sfr[itul lui iunie 2007, Autoritatea Na]ional\pentru Protec]ia Copiluluiindica un num\r de 82 464 copii cu p\rin]i pleca]i nstr\in\tate. Pe baza declara]iilor a 2037 copii, a directorilor din 200 de [coli aleunui e[antion de [coli cu clasele V-VIII, din 8 regiuni [i 5 categorii de localit\]i23,se estimeaz\ circa 170 000 copii cu p\rin]i pleca]i din cei aproape un milion decopii nscri[i n clasele V-VIII (circa 35 000 au ambii p\rin]i pleca]i, 55.000 audoar mama plecat\, iar 80 000 au doar tat\l plecat n str\in\tate). n e[antionulamintit, 21% tr\iesc f\r\ tat\l lor de 2-4 ani, iar 28% chiar de mai mult de 4 ani.Dac\ tat\l este plecat, copii r\ma[i n ]ar\ se afl\ n grija mamelor. 15% dintrecopii tr\iesc n absen]a mamelor de mai bine de 4 ani, iar 21% de 2-4 ani. Pentrucei a c\ror mam\ este plecat\, familia extins\ este un sprijin important (doar 58%dintre ei locuiesc cu tat\l lor). 65% se afl\ n grija bunicilor, 24% sunt ngriji]i dem\tu[i sau unchi, iar restul de 11% de alte persoane. Povestirile vie]ii acestor

23Regiunile cele mai afectate de fenomen sunt Banat, Cri[ana, Maramure[ [i Moldova (circa 25%).


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copii ncep s\ semene: neglijare, deteriorarea rela]iei copilului cu p\rintele r\masacas\, nmul]irea simptomelor de deprimare, suferin]e din cauza abuzurilor ver-bale, umilin]elor, amenin]\rilor, agresiunilor fizice. Poate cre[te consumul de

tutun, alcool, pot apare probleme cu poli]ia n rndul copiilor singuri acas\, cup\rin]i de carton, care petrec mult timp n fa]a televizorului care le influen]eaz\valorile ([i pot alege ca modele maneli[ti, cnt\re]i, indivizi care apar mai des latelevizor s\-[i pun\ sub reflectoare fizicul, buricul, ]oalele, mai mult decteduca]ia, inteligen]a).

Pentru a limita efectele negative ale migra]iei p\rin]ilor, snt necesare politicipublice coerente de identificare [i monitorizare a copiilor afla]i n situa]ie de risc,concomitent nt\rirea leg\turilor dintre [coal\ [i asisten]a social\, cu existen]aunor servicii sociale care pot oferi consiliere special\, ajutor n procesul de

nv\]are, activit\]i recreative organizate.

4. Planuri de viitor

Pentru urm\torii doi-trei ani emigran]iiau n plan: s\ se mute n alta localitate,n alte apartamente, s\ cumpere terenuri, s\ deschid\ afaceri, s\ continue studiile,s\-[i schimbe felul de via]\ etc. Cnd snt ntreba]i de priorit\]i, romnii vizeaz\ nprimul rnd mbun\t\]irea condi]iilor de locuit, investi]ia n cas\ sau n apar-tamentul n care stau/locuiesc. Dac\ a]i c[tiga o sum\ mare de bani, ce a]i face

cu cea mai mare parte a acestor bani?, au fost ntreba]i emigran]ii romni. nesen]\, aspira]iile se ndreapt\ spre consum [i acumulare (50% ar cheltui baniipentru diverse nevoi, 13% i-ar depune la banc\) [i mai pu]in sunt orienta]i spreantreprenoriat (21%). Banii lor contribuie la cre[terea sumelor de bani din b\nci,la dezvoltarea comunit\]ilor locale etc. Snt numeroase satele se reconstruiescprin banii migran]ilor, mai mult dect prin ac]iuni colective [i proiecte finan]ate.

{ti]i dac\ aceste persoane inten]ioneaz\ s\ se ntoarc\ n ]ar\ ?24 Circa otreime din emigran]i n-ar mai dori s\ se ntoarc\. Situa]iile grele din ]ara deorigine [i din cea de primire nu se compar\. A]i fi interesat(\) s\ g\si]i un loc de

munc\ ntr-una din ]\rile Uniunii Europene? Da, sunt interesat(\)(33,48%),suntinteresat(\) dac\ mi s-ar oferi un loc de munc\ acolo (21,15%), nu sunt in-teresat(\)(29,07%), nu r\spund(0,68%).n ce ]ar\ a Uniunii Europene a]i vreas\ lucra]i ?n Italia, Spania, Germania, Fran]a, Marea Britanie. 19,25% ar vrea s\se [i stabileasc\ n aceste state, 36,23% ar prefera s\ munceasc\ n UE un anumittimp, s\ adune bani [i s\ se ntoarc\ n ]ar\. Dac\, teoretic, se afirm\ c\ migra]ia sedezvolt\ dup\ o curb\ n form\ de clopot (cu pant\ ascendent\, punct maxim,sc\dere treptat\), se pare c\ n cazul migra]iei romnilor trendul este (nc\)ascendent25. Practic, emigra]ia romnilor pare s\ nu fi atins punctul de maxim\

24http://www.soros.ro/publicatii.php?cat25www.stranieriinitalia.it



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cre[tere nici chiar n condi]iile actuale de criz\ financiar\ ([i nu numai). Sntnumero[i cei care ar dori sa ia calea emigr\rii temporare pentru a-[i g\si de lucrun anul urm\tor. Segmentul cel mai dinamic este cel al tinerilor de 18-29 de ani

(doresc emigrare temporar\ pentru bani). Aproximativ 40% dintre cei care au mailucrat ar dori s\ plece din nou n afara ]\rii. Conteaz\ n inten]ia de emigrareexperien]a proprie [i cea a familiei26. Snt mul]i care au numai inten]ia de a plecala lucru n str\in\tate dar nu [i un plan sau resurse suficiente. Este vorba de mul]ifrustra]i de situa]ia lor material\ (nu sunt s\raci, dar au un nivel de aspira]ii mairidicat). Gradul de structurare a inten]iei de a pleca depinde de rela]ii, de cu-noa[terea limbilor str\ine etc.

Sc\derea popula]iei prin reducerea natalit\]ii duce la procesul de mb\trnire apopula]iei, la cre[terea num\rului de pensionari, concomitent cu sc\derea nu-

m\rului celor care muncesc n produc]ie. Dificult\]ile datorate plec\rilor din ]ar\se vor manifesta cu intensitate n momentul n care genera]iile ceau[eilor(decre]eilor) - n\scu]i ai anilor 1967-1968 - vor dep\[i perioada vrstei active(spre sfr[itul anilor 2020 [i nceputul anilor 2030)27.

La sfr[itul lunii septembrie 2007, industria textil\ pierduse aproape 10% dinvolumul for]ei de munc\ (circa 30.000 de angaja]i), construc]iile [i HORECA,26,7% (62.400). Deficitul de for]\ de munc\ afecteaz\ dezvoltarea firmelor prinreducerea capacit\]ii acestora de a r\spunde cererii existente pe pia]\, prin cre[tereafluctua]iei personalului [i cre[terea costurilor legate de for]a de munc\. Ce solu]ii

posibile

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v\d angajatorii? Aproape 2/3 dintre ei au afirmat c\ (n 2007) le-a fostgreu s\ g\seasc\ lucr\tori atunci cnd au avut nevoie. Faptul c\ Romnia a devenitun exportator important de munc\ n Europa explic\ n mare parte aceste greut\]i,dar [islaba preg\tire a absolven]ilor, concuren]a[i nivelul salariz\rii, continu\ei. Solu]iile pot fi: aducerea de for]\ de munc\ din zone n care reprezint\ oresurs\ n exces, din Moldova, de exemplu; migra]ia intern\; deplasarea ac-tivit\]ilor companiilor c\tre zone bogate n resurse de for]\ de munc\; atragereaunor categorii de indivizi care nu sunt n mod necesar, n momentul respectiv,interesa]i de intrarea/rentoarcerea pe pia]a for]ei de munc\ (sunt n procesul

26 n Moldova rural\, spre exemplu, ponderea celor care ar dori s\ plece temporar la lucru nstr\in\tate este de 17% fa]\ de numai 12% la nivelul ora[elor din aceea[i regiune; b\n\]enii dela sate doresc mai mult dect cei de la ora[e s\ emigreze pentru munc\ (19% n rural fa]\ de13% n urban).

27Vasile Ghe]\u, Declinul demographic [i viitorul popula]iei Romniei. O perspectiv\ din anul2007 asupra popula]iei Romniei n secolul 21, Editura ALPHA MDN, 2007

28Aducerea de for]\ de munc\ din str\in\tate 1%; deschiderea unei filiale/punct de lucru n alt\ ]ar\1,4%; mutarea activit\]ilor n alt\ localitate din ]ar\ 3%; angajarea de romni care lucreaz\ nstr\in\tate 3,5%; deschiderea unei filiale/punct de lucru n alt\ localitate din ]ar\ 6,4%;aducerea de for]\ de munc\ din alt\ regiune a ]\rii 7%; modificarea programului de lucru/

num\rului de ore suplimentare 8,4%; angajarea cu program redus de pensionari; studen]i11,4%; subcontractare a activit\]ii altei/altor 10,4%; investi]ia n tehnologizare 22,7%; in-vesti]ia n cre[terea productivit\]ii 24,8%.


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educa]ional, au ie[it la pensie) prin ofert\ specific\ (program redus, programflexibil); dezvoltarea [i utilizarea la nivel maxim a resurselor existente; ex-ternalizarea unei p\r]i a activit\]ilor companiei (transferul unor activit\]i c\tre

ter]e companii); ntoarcerea romnilor din str\in\tate, aducerea de for]\ de munc\din str\in\tate. Imigra]ia nu pare s\ constituie o op]iune serioas\: numai 7%dintre firme inten]ioneaz\ s\ aduc\ for]\ de munc\ din str\in\tate, un procentsimilar (9%) se declar\ indecise, f\r\ s\ resping\ aceast\ posibilitate29. De ce nu seia n considerare - dect n mic\ m\sur\ aceast\ op]iune? Explica]iile suntmultiple: costurile suportate de angajator (taxe, salarii care trebuie garantate la unanumit nivel, investi]ie de timp n procedurile care trebuiesc parcurse, nouasitua]ie de ]ar\ membr\ a Uniunii Europene [i de grani]a extern\ a Uniunii30etc.Managementul migra]iei interna]ionale31poate fi considerat una dintre provoc\rilenceputului de mileniu. Pentru Romnia nou integrat\ n structura Uniunii Euro-

pene, provocarea este mai consistent\. De unde provin cet\]enii str\ini afla]i legaln Romnia pentru lucru? Din China, Turcia, Filipine, India, Senegal, Tunisia,Republica Moldova32, Irak, Papua Noua Guinee etc. Intrarea, [ederea [i p\r\sireateritoriului Romaniei de c\tre str\ini trebuie reglementate prin documente com-patibile cu acquis-ul comunitar.

29O. Voicu, G. Toth, S. Guga, Imigrant n Romnia: perspective [i riscuri, 2008 (www.soros.ro/publicatii). Sunt cteva cazuri m mai cunoscute la noi: turcii de pe [antierele Bechtel, chineziide la fabrica de confec]ii din Bac\u sau din complexul Europa din Bucure[ti, docheriiasiatici din Constan]a etc.

30Se are n vedere c\ posibilele ]\ri de origine pentru imigra]ia n Romnia ar fi: fosta Iugoslavie,China, India, Moldova, Pakistan, Tailanda, Ucraina etc.

31http://www.migrationinformation.org/Profiles/display.cfm?ID=32532ncepnd cu 1 ianuarie 2007, basarabenii trebuie s\ aib\ viz\ pentru a intra n Romnia, fapt care a afectat

rela]iile dintre etnicii romni de pe cele dou\ maluri ale Prutului: pentru cei care aveau o rela]ie direct\cu Romnia (munc\, comer], studii etc.) consecin]ele resim]ite au fost de natur\ economic\ [i social\,pentru basarabeni, n general, impactul a fost [i emo]ional. Dreptul la dubla cet\]enie a fost aprobatprin lege de c\tre Republica Moldova abia n anul 2002, ca reac]ie la faptul c\ un num\r semnificativde basarabeni renun]aser\ la cet\]enia moldoveneasc\ n favoarea celei romne[ti. Punctele de vedereale autorit\]ilor sunt adesea contradictorii sau divergente, iar tensiunile diplomatice dintre Bucure[ti [i

Chi[in\u continu\ (mai ales dup\ ce oficiali UE [i-au m\rturisit ngrijorarea fa]\ de acordarea cet\]enieiromne unui num\r mare de cet\]eni din afara UE). Vizele se ofer\ gratuit moldovenilor, dar proceduraeste anevoioas\ [i ndelungat\, n special pentru cei care doresc s\ ob]in\ o viz\ de scurt\ [edere. LaConsulatul Romniei din Chi[in\u cozile sunt foarte mari, iar oamenii petrec zile ntregi a[teptnd s\-[i depun\ dosarul. Mul]i tineri basarabeni au ales s\ studieze n Romnia ncepnd cu 1991, cnduniversit\]ile din Romnia [i-au deschis por]ile pentru str\ini. Ob]inerea unei diplome de studii de la oinstitu]ie de nv\]\mnt acreditat\ n Romnia reprezint\ pentru mul]i moldoveni speran]a ob]ineriiunei slujbe mai bune [i asigurarea unui viitor mai promi]\tor. Angajarea unui cet\]ean moldoveanpresupune ns\ costuri mari, att din partea angajatului (costuri de dosar, taxa de 200 euro etc.) [iangajatorului (care trebuie s\ pl\teasc\ taxe suplimentare la stat, s\ dovedeasc\ faptul ca nu a g\sit unangajat romn care s\ ocupe postul respectiv etc.). Micul trafic la frontiera era o surs\ de venit nspecial pentru cei care locuiau n apropierea grani]ei cu Romnia. ntruct Romnia a refuzat s\

recunoasc\ existen]a limbii moldovene[ti [i s\ semneze Tratatul de frontier\ prin care s-ar recunoa[tejuridic frontiera romno-moldoveneasc\, guvernul de la Chi[in\u refuz\ s\ semneze Conven]ia privindmicul trafic de frontier\...



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Perspective interna]ionale n asisten]\ social\[International perspectives in social work]

PhD Doru BUZDUCEAAss. Profesor, Universitatea of Bucharest

Facultaty of Sociology and Social WorkStr. Schitu Magureanu 9 sector 5, Bucuresti

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Abstract

The modern social work systems created at the end of the last century are nowfacing post-modern challenges on one hand the global social trends, and onthe other hand the local practices. Structurally, all social work systems havecommonalities, but they differ, sometimes fundamentally, in their degree of de-velopment. While the social work systems in the West Europe and North Americahave achieved remarkable results, the social work systems in Asia and Africa arefighting the burden of poverty, malnutrition, infant mortality, HIV/AIDS or otherinfectious diseases, limited access to running water, starvation, illiteracy etc.

Key words:social work systems, globalization, international social work,socio-cultural specificity

Un concept lansat n perioada postbelic\, marginal pn\ prin anii 90 este celde asisten]\ social\ interna]ional\. Schimb\rile sociale nregistrate la nivel global

au reintrodus conceptul pe agenda public\. Asisten]a social\ interna]ional\ este unconcept complex (Healy, 2008) [i multidimensional ce cuprinde: analize com-parative, probleme sociale globale, practici interna]ionale, asisten]\ interna]ional\public\ [i privat\, conferin]e [i colabor\ri profesionale interna]ionale, rela]ii inter-guvernamentale, viziune global\.

Starea actual\ a sistemelor moderne de asisten]\ social\ trebuie privit\ ncontextul mai larg al globaliz\rii ntruct aceasta, prin formele sale moderne demanifestare influen]eaz\ n mod direct sistemele de asisten]\ social\ prin dez-voltarea managementului [i a infrastructurii moderne, a re]elelor globale de co-

municare, crearea condi]iilor de dezvoltare a capitalului uman performant [i cu



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expertiz\ n domeniu, apari]iei a noi probleme sociale [i implicit a noi categoriide beneficiari.

F\r\ ndoial\ c\ fenomenul globaliz\rii prin formele sale moderne de ma-

nifestare influen]eaz\ n mod direct sistemele de asisten]\ social\: management [iinfrastructur\ modern\, re]ele globale de comunicare, capital uman performant [iexpertiz\, noi probleme sociale [i implicit categorii noi de beneficiari.

Interdependen]a global\ a creat deopotriv\ noi arii de responsabilitate [i opor-tunit\]i interna]ionale pentru asisten]a social\ (Dominelli, 2008). Conceptul estematerializat prin ac]iunile ntreprinse de forurile de specialitate interna]ionale, denetwork-ingul n domeniu precum [i de problemele sociale globale. Cu altecuvinte, a venit timpul s\ redefinim misiunea [i formele asisten]ei sociale [ieduca]iei profesionale pentru a deveni relevante noilor condi]ii globalizante

(Lyons et al., 2006: 204).n continuare analiz\m punctual cteva aspecte ce constituie obiectul asisten]ei

sociale interna]ionale:

- problemele sociale globale provocate n mod special de c\tre r\zboaie [idezastre naturale. Conflicte [i evenimente dramatice nregistrate la nivel in-terna]ional ca atacuri teroriste [i calamit\]i naturale gen uragane [i tornade, cu-tremure devastatoare, incendii [i inunda]ii de mari propor]ii ce au generat noiprobleme sociale [i implicit victime, noi categorii de beneficiari ai sistemelor deasisten]\ social\. Cteva dintre acestea sunt arhicunoscute datorit\ magnitudinii

lor: atacurile teroriste asupra SUA, de la 11 septembrie 2001; tsunami din Asia,uraganele [i tornadele ce au devastat ora[e ca New Orleans - uraganul Katrina, celmai devastator uragan din istoria Americii; cutremurele devastatoare din ultimavreme din Turcia, Iran [i China; incendiile ce au distrus mari zone sau chiar ora[entregi; r\zboaiele mondiale; inunda]iile pr

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RCIS Nr 23 Din 2008-Violenta Fam-Del Juv