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A R R Ê T S S U R A R C H I V E S
Salle d’Exposition
mercredi et samedi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h
jeudi et vendredi de 15 h à 18 h
dimanche de 10 h à 13 h
Entrée libre
11, place Pierre-Bérégovoy
Quartier de Villaroy - Guyancourt
Renseignements ✆ 01 30 44 50 80
Accès depuis Paris:
Par la route N86 ou A13 puis A12 Par le train gare de St-Quentin-en-Yvelines
sortie St-Quentin-en-Yvelines depuis RER C-La Défense - Montparnasse
puis Guyancourt Paris puis bus 468 ou 465 - arrêt Haussmann
Salle d’Exposition
A R R Ê T S S U R A R C H I V E S
D A N S L E C A D R E D E S J O U R N É E S E U R O P É E N N E S
D U P A T R I M O I N E
Pour illustrer l’histoire si particulière de notre village rural propulsé au
rang des villes urbaines de près de 30 000 habitants, sont présentés dans
cette exposition cinq arrêts dans le temps bâtis autour de cinq documents em-
blématiques, choisis pour leur importance dans la compréhension de l’histoire
de Guyancourt.
Les cinq documents phares brossent des tableaux de la vie de Guyancourt :
sa vie politique, son destin national, l’évolution de sa population et de son ter-
ritoire. Les archives, véritables témoignages, sont tirées des collections du
Musée de la Ville, des archives nationales, départementales et communales.
Objets uniques, objets historiques, objets politiques, les documents d’archives
quels que soient leur forme ou leur support sont porteurs de messages et
d’émotions venus du passé. Ils nous racontent l’histoire de ces générations qui
ont porté la transformation de Guyancourt.
Arrêts sur archives
Exposition présentée du 16 septembre au 18 octobre 2009.
Commissaire de l’exposition : Isabelle Gourmelin,Attachée de Conservation
du Patrimoine, responsable du service des Archives municipales
Scénographie : Blandine Vieillot.
Constructeur : Médéric Jeanne
1691
À la fin du Moyen Âge, Guyancourt est morcelée en une multitude de petits
fiefs qui changent fréquemment de propriétaires. Cependant, sont déjà des-
sinés sur notre territoire des lieux de vie issus des centres de défrichement et
qui forment quatre hameaux : Bouviers, La Minière,Troux et Villaroy. Le villa-
ge, quant à lui, s’organise autour d’une église construite à la fin du XIIe et au
début du XIIIe siècle à l’emplacement d’un lieu de culte plus ancien encore (VIe
ou VIIe siècle) et autour d’une maison forte située à environ 200 mètres au
nord. L’église Saint-Victor sera reconstruite en partie au XVIe siècle et inscri-
te à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1951.
Sur le plan conservé aux Archives nationales est toujours visible en 1691
l’enclos semi-circulaire du vieux château médiéval alors contenu dans le parc
du « château neuf ». Le nouveau château, demeure du seigneur de Guyan-
court, date de la fin du Moyen Âge ou de la première Renaissance. Il fut
largement remanié par la suite mais ses fossés et soubassements sont enco-
re visibles aujourd’hui rue Ambroise Croizat (Clos de la Ferme de Chateauneuf).
En 1603, un document conservé aux Archives nationales(1) présente le
château des Piédefer « clos de fossés à eau », avec « pont-levis à l’avant et à
l’arrière, tours et flancs pour sa défense »,de nombreuses tourelles recouvertes
d’ardoises… Par le jeu successif des mariages, alliances et héritages, les pos-
sessions du seigneur de Guyancourt, Charles de Bérulle, devenu vicomte en
1657, sont devenues importantes comme l’atteste le document de 1691.
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(1)Cote O1 3879
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À cette époque, le Roi Soleil, Louis XIV, installé à Versailles, a déjà absorbé
cette propriété puisque le Grand Parc de Versailles créé afin de satisfaire son
goût de la chasse contient des paroisses entières comme Guyancourt, Bois-
d’Arcy et Noisy.
Jusqu’à la Révolution où le domaine de la Couronne atteint 13 000 hectares,
l’agrandissement du parc ne cessera pas. La vie des sujets du Roi à l’intérieur,
pourtant, sera des plus difficiles comme l’évoque le curé de Guyancourt dans
sa requête adressée au chapitre de l’Église de Paris.
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1789
En 1788, le royaume de Louis XVI est en crise.
Crise financière d’abord, avec la banqueroute de l’État, mais aussi sociale : le
grain manque, le pain est cher, l’emploi rare et les indigents nombreux. Des
émeutes éclatent partout.
Le Grand Parc de Versailles n’est pas épargné. À Guyancourt, quelques riches
fermiers locataires du roi se partagent les trois quarts des terres cultivées, ne
laissant aux autres petits journaliers que peu pour vivre. Le gibier abondant,
réservé pour les chasses royales, ravage les récoltes. C’est la famine !
La révolte gronde dans le pays, favorisant la montée d’une opposition poli-
tique au régime monarchique extrêmement virulente qui se déchaîne dans
des clubs et dans la presse.
Louis XVI se voit dans l’obligation de convoquer les états généraux pour
l’année 1789. Dans toute la France, la population doit élire des représentants
des 3 ordres (tiers état, noblesse, clergé) qui devront siéger dans cette gran-
de assemblée. En même temps, ils rédigent les cahiers de doléances que ces
députés élus devront faire connaître au roi au moment des états généraux.
Celui de la paroisse de Guyancourt est rédigé en avril 1789. Il est exemplaire
et annonce en quelque sorte la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen. Par ailleurs, certains articles font référence à la situation purement
locale : diminution du gibier et des pigeons nuisibles aux récoltes, liberté de
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fauchage des foins, liberté de pâturage, droit de glanage, accession à la loca-
tion par petits lots de terre appartenant à la couronne…
Suite à l’aliénation des biens de la couronne en 1793, les possessions royales
sont divisées en petits lopins de terre afin que paysans et journaliers puissent
bénéficier du travail de la terre. Cent neuf familles guyancourtoises des plus
miséreuses auront le droit d’accéder à la terre et d’améliorer ainsi leur
modeste condition.
Ce bouleversement du foncier et de l’accession à la propriété va être com-
plètement freiné lors de la proclamation de la Constitution de l’an III et de la
chute de la Convention montagnarde. La prise du pouvoir par la bourgeoisie
va favoriser l’achat des anciennes fermes royales par de riches familles qui tout
au long du XIXe siècle n’auront de cesse que de préserver et d’accroître leurs
biens.
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1899
« Le territoire de la commune de Guyancourt fait partie du bassin de la
Seine et appartient au canton ouest de Versailles. Sa population est de 711 ha-
bitants. Il compte plusieurs hameaux : Bouviers, La Minière, Trou, Villaroy et
les Graviers ; une maison isolée : le passage à niveau ; un ouvrage militaire : la
Redoute de Bouviers. »
Ainsi commence la monographie de Monsieur Bringer,réalisée en septembre 1899,
à la demande du Ministère de l’Instruction publique pour la préparation des
présentations de l’enseignement primaire public à l’exposition universelle de
1900(1). Ces séries de monographies rédigées à la fin du XIXe siècle dans toute
la France sont une source incontournable pour la connaissance de l’histoire des
villes et villages. Les exposés réalisés par ces instituteurs, qui remplissent aussi
souvent les tâches de secrétaire de mairie, comprennent généralement une
présentation géographique,historique,économique mais aussi une description
de l’école.
Le recensement de 1901 confirme les chiffres de Monsieur Bringer : Guyan-
court compte alors 614 habitants pour 66 maisons au village, 38 à
Bouviers, 24 à la Minière et 8 à Troux. La population, très contrastée, est
composée pour une large part d’ouvriers agricoles au service des grands
fermiers qui se partagent les terres. Ces patrons font tourner les 7 princi-
pales fermes de Guyancourt. « Une à Bouviers, M. Hue ; deux à Trou,
MM Sénéchal et Guillemain ; deux à Guyancourt appartenant à M. Besnard
Henri, exploitées chacune par un de ses fils ; les deux autres sont l’une à la
Minière, fermier M. Leclère, l’autre à Villaroy, fermier M. Heurtebise. »
Instruits, ils ont fait des études et utilisent des méthodes modernes d’ex-
ploitation des terres donnant des rendements importants notamment de blé
et d’avoine mais aussi de betteraves et pommes de terre… Cette bourgeoisie
marque l’histoire politique de Guyancourt en fournissant la quasi-totalité
des maires de la commune jusqu’en 1940.Ainsi, à l’époque de Monsieur Brin-
ger, c’est Edouard Nicolas Pasquier qui est le Maire de la commune tout en
étant propriétaire cultivateur à Troux. Il sera bientôt remplacé, à partir
de 1904, par son adjoint Georges Jules Folain, le seul industriel à Guyancourt,
entrepreneur en bâtiment.
(1)Conservée aux Archives Départementales des Yvelines (Cote 1Tmono 5/16)
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1969
Mis en ballottage au premier tour de scrutin face à François Mitterrand,Charles
de Gaulle est réélu président de la République le 19 décembre 1965. Ce
nouveau septennat sera mis en péril par les événements de mai 1968, puis
finalement interrompu en 1969 suite aux résultats du référendum sur la
réforme du Sénat et la régionalisation.
1969 est donc une année charnière sur le plan national : l’effondrement d’un
symbole politique du passé laisse place à l’avenir dans une société en profonde
mutation avec une jeunesse issue du baby boom de l’après-guerre et qui
aspire à de profonds changements.
Localement, à Guyancourt, se produit aussi une petite rupture puisque
Ernest Defay, maire communiste depuis la Libération, décède en 1969. Robert
Rondeau lui succède durant 12 ans, poursuivant le travail de transformation
du village en petite ville. Le recensement de la population de 1975 compte
5 264 individus, des habitants récemment arrivés étant logés dans les nou-
veaux lotissements des Quarante Arpents, les HLM du square Ernest-Defay
et du Pont du Routoir. L’urbanisation est donc organisée autour du logement
social avec la préoccupation constante d’offrir des services à l’ensemble de
la population : groupe scolaire Langevin, stade Maurice-Baquet, colonie
de vacances, dispensaire pré et post-natal, bibliothèque, etc.
Toutefois, en 1969, comme le montre le schéma directeur d’aménagement
et d’urbanisme de Trappes-Ouest, Guyancourt est alors intégré dans la ville
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nouvelle de Trappes. Issues d’une volonté du Général de Gaulle d’organiser
et maîtriser la démographie galopante de la région parisienne, des zones
territoriales particulières sont créées dont l’aménagement urbain sera direc-
tement piloté par l’État. Mais, dans le périmètre de la ville nouvelle qui
deviendra Saint-Quentin-en-Yvelines, la résistance s’organise, conduite par
une majorité de maires communistes. Le refus de la part des élus locaux de
perdre leurs compétences sur les zones à aménager et la crainte de voir
disparaître leurs communes au profit d’une grande et unique ville engagent
ces derniers dans l’opposition à ce projet et dans la création d’un syndicat
communautaire d’aménagement.
Composé de représentants des communes, ce syndicat ne constitue pas
encore, au début des années 1970, un véritable contrepoids face aux aména-
geurs de l’État qui travaillent au sein d’un établissement public (EPA). Le faible
poids démographique et économique des villes à l’exception de Trappes qui
avoisine les 15 000 habitants ne favorise pas encore le dialogue et les élus ont
encore du mal à faire entendre leurs voix.
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1989
Que faisions-nous il y a 20 ans ? Où étions-nous ?
Peut-être déjà, pour certains d’entre nous, à Guyancourt ? C’est probable
puisque la ville compte au recensement de 1990 18 313 habitants.
Une photographie aérienne permet de constater la présence de nouveaux
quartiers. C’est une urbanisation maîtrisée grâce aux jeux d’équilibre des
pouvoirs qui a finalement réussi à s’instaurer entre communes, aménageurs
et promoteurs. Le quartier du Parc est sorti de terre entre 1975 et 1979,
suivi des Garennes où les premiers habitants arrivent en 1981. Le quartier
des Saules émerge en 1983.
En 1989, le projet d’aménagement de la « Grande Île » se concrétise. C’est le
quartier de l’Europe. Mais la grande affaire du moment est la réflexion sur la
future urbanisation du quartier de Villaroy à la place de l’ancien aérodrome
qui est alors définitivement rasé. Structuré autour d’une perspective reliant
l’église Saint-Victor au technocentre Renault qui ouvrira ses portes en 1998,
le quartier sortira de terre à partir de 1994.
Sur le plan politique, l’année 1989 est décisive. En effet, après une campagne
électorale dynamique, qui aura déployé des moyens de communication
modernes, Roland Nadaus est réélu à la tête de la municipalité et devient
président du S.A.N. (Syndicat d’Agglomération Nouvelle dont l’ancêtre est
le syndicat communautaire d’aménagement).Aux municipales de 1983, il avait
conduit à la victoire la liste socialiste puis mis en application le programme
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de ces élus soucieux du respect des équilibres sociaux, du développement
économique de leur ville. Ces élus se mobilisent pour développer une urba-
nisation harmonieuse et offrir à leurs concitoyens les meilleurs services, en
particulier dans le domaine de l’enfance et de la jeunesse.
D’emblée, le mandat de Roland Nadaus au S.A.N. est annoncé sous le signe
de la complémentarité entre la commune et l’intercommunalité. La solidari-
té intercommunale tout comme l’autonomie communale seront garanties.
« Sans communes, pas de S.A.N. Sans S.A.N., pas de Ville Nouvelle […] »
déclare Roland Nadaus dans son discours d’investiture à la présidence
du S.A.N. le 21 mai 1989. Maire de Guyancourt jusqu’en 2002, il restera à la
tête du S.A.N. jusqu’en 1998 mettant constamment en œuvre cette nouvel-
le approche politique de l’intercommunalité.
Nous remercions les institutions partenaires qui ont bien voulu contribuer à
la réalisation de cette exposition : les Archives Départementales des Yvelines,
le Musée de la Ville de Saint-Quentin-en-Yvelines, les Archives de la
Communauté d’Agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, le Musée de
l’éducation d’Élancourt et les Archives nationales.
Nous adressons également nos plus chaleureux remerciements à tous les
collectionneurs privés qui ont bien voulu nous prêter leurs archives.
Bibliographie
GLADIEU Jean-Dominique, Guyancourt, l’aventure urbaine, Art+, 2009.
GEX Liliane et Jean, Mon nom est Guyancourt, Yvelinédition, 2006.
MAROTEAUX Vincent, Versailles le roi et son domaine, Picard, 2000.
GIVRY Jacques de ; MAROTEAUX Vincent, Versailles, le grand parc, Château
de Versailles, 2004 ;
GALLO Max, Révolution Française, le Peuple et le Roi, Xoéditions, 2009.
Remerciements