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Resorption de l’Habitat Precaire Dans l’Agglomeration de Annaba (Algerie).
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR & DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MENTOURI FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE GEOGRAPHIE ET DE
LAMENAGEMENT DU TERRITOIRE DEPARTEMENT DARCHITECTURE ET DURBANISME
N : dordre :. Srie :.
TTHHEESSEE
POUR LOBTENTION DU DIPLOME DE
DOCTORAT ES-SCIENCES
OPTION : URBANISME
Prsent par :
CHAHRAZED SERRAB - MOUSSANNEF
SSoouuss llee ttiittrree ::
RESORPTION DE LHABITAT PRECAIRE DANS
LAGGLOMERATION DE ANNABA (ALGERIE). INTEGRATION OU EPREUVE DE LEXCLUSION ?
Sous la direction de :Pr LAROUK Med EL-Hadi
2006 Membres du jury Prsident : Pr Cherrad Salah Eddine Universit de Constantine Rapporteur : Pr Larouk Mohamed El Hadi.Universit de Constantine Examinateur : Dr Debeche -Benzegouta Samira ..Universit de Constantine Examinateur : Dr Chouguiat- Maghraoui Nacira ..Universit de Constantine Examinateur : Dr Mazzouz Sad Universit de Biskra Examinateur : Dr Adad Med Cherif Universit de Oum El Bouaghi
Remerciements
Cest avec beaucoup de respect que mes remerciements sadressent en priorit vers mon directeur de
recherche,
Monsieur Mohamed El Hadi Larouk.
Je tiens vous tmoigner ma gratitude et ma reconnaissance pour avoir encadr ma thse.
La qualit de vos conseils scientifiques, a t la source de ma persvrance et de ma dfrence pour
ce travail de recherche qui constitue pour moi un tournent dcisif dans ma vie professionnelle.
Puisse votre ascendance sur mes recherches me faire marcher sur vos pas.
Ma gratitude va aux Directeurs des Laboratoires : Architecture et Urbanisme , Villes et
Patrimoine , Architecture Mditerranenne , Etudes et Recherches Maghreb- Mditrranen ,
Droit, Urbanisme et Environnement et en particulier Franoise Navez -Bouchanine,
Jean Baptiste Leccia et Abderrahime Hafiane
Je remercie aussi toute ma famille qui dun amour continu, a su me tmoigner son affection.
Lpoque trouble qui a prcd lachvement du travail, a t rendue plus lgre par laide trs active
de mon mari.
Merci aux proches et tous les amis qui ont su supporter mon indisponibilit ces derniers mois et qui
ont fait preuve de comprhension et de patience.
A tous ceux dont jai crois le chemin et qui dun sourire ou dun mot gentil, ont su mencourager.
A tous les intervenants de cette thse, pour mavoir ouvert leur fonds documentaires avec autant de
conviction et pour leurs conseils dcisifs, et qui, par leur prestance et modestie, ont attis mes
ambitions dans la recherche.
Et pour finir, tous ceux qui ont cru malgr mes dngations, que ce travail pourrait amliorer leurs
conditions de vie, je ddie ces pages. Ce sont eux qui donnent tout leur sens aux enqutes, les
remerciements que je leur adresse se doublent despoirs de voir leur droit la ville pris en compte.
Aux enfants des quartiers de Sidi Salem et de Mhaffeur et dailleurs qui avec leurs rires candides et
leurs lueurs tincelantes dans les yeux, ont allum en moi, jamais, un feu despoir.
Remerciements
Cest avec beaucoup de respect que mes remerciements sadressent en priorit vers mon directeur de
recherche,
Monsieur Mohamed El Hadi Larouk.
Je tiens vous tmoigner ma gratitude et ma reconnaissance pour avoir accept dencadrer ma thse.
La qualit de vos conseils scientifiques, a t la source de ma persvrance et de ma dfrence pour
ce travail de recherche qui constitue pour moi un tournent dcisif dans ma vie professionnelle.
Puisse votre ascendance sur mes recherches me faire marcher sur vos pas.
Ma gratitude va aux Directeurs des Laboratoires : Architecture et Urbanisme , Villes et
Patrimoine , Architecture Mditerranenne , Etudes et Recherches Maghreb- Mditrranen ,
Droit, urbanisme et environnement et en particulier Franoise Navez -Bouchanine,
Jean Baptiste Leccia et Abderrahime Hafiane
Je remercie aussi toute ma famille qui dun amour continu, a su me tmoigner son affection.
Lpoque trouble qui a prcd lachvement du travail, a t rendue plus lgre par laide trs active
de mon mari.
Aux proches qui ont su supporter mon indisponibilit et qui mont aussi support ces derniers mois.
Merci tous les amis qui ont fait preuve de comprhension et de patience.
A tous ceux dont jai crois le chemin et qui dun sourire ou dun mot gentil, ont su mencourager.
A tous les intervenants de cette thse, pour mavoir ouvert leur fonds documentaires avec autant de
conviction et pour leurs conseils dcisifs. Et qui, par leur prestance et modestie, ont attis mes
ambitions dans la recherche.
Et pour finir, tous ceux qui ont cru malgr mes dngations, que ce travail pourrait amliorer leurs
conditions de vie, je ddie ces pages. Ce sont eux qui donnent tout leur sens aux enqutes, les
remerciements que je leur adresse se doublent despoirs de voir leur droit la ville pris en compte.
Aux enfants des quartiers de Sidi Salem et de Mhaffeur et dailleurs qui avec leurs rires candides et
leurs lueurs tincelantes dans les yeux, ont allum en moi, jamais, un feu despoir.
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ....I
SOMMAIRE.II
LISTE DES CARTES ET FIGURES..III
LISTE DES PHOTOS.... IV
LISTE DES TABLEAUX......V
INTRODUCTION GENERALE...01
PREMIRE PARTIE PROBLEMATIQUE DE LHABITAT PRECAIRE, ECHELLE ET PARAMETRES DE REFERENCE .
Introduction...13
CHAPITRE I : DES DESEQUILIBRES URBAINS GENERATEURS DE
DYSFONCTIONNEMENTS
Introduction...15
1. Problmatique gnrale de lhabitat prcaire18
2.Extension de lhabitat prcaire : la mondialisation de la prcarit
2.1. Lautonomisation de la ville vis--vis de ltat
2.2. Lengendrement de la ville. ..20
3. Dbat international21
3.1. La question du logement dans le dbat international.....22
3.2. La progression de lhabitat prcaire et la monte de la pauvret urbaine dans les
villes du Sud ..23
3.2.1. En Algrie : une situation sociale et conomique en transition...
3.2.2. Les pauvres, comment les dfinir? .24
3.2.3. La conceptualisation et la mesure de la pauvret urbaine..25
3 .3. Lexclusion, un phnomne aux multiples facettes..27
3. 4. Le secteur informel...27
3.5. Marginalit ou marginalisation ? ..29
4. Mondialisation de la question de lhabitat prcaire..31
4.1. Stigmatisation de lhabitat prcaire
4.2. Analogie avec les bidonvilles : deux cas occidentaux de sgrgation urbaine..32
4.2.1. Une sgrgation raciale exacerbe : Les ghettos des noirs
amricains.33
4.2.2. Le modle franais de la cit HLM compare aux bidonvilles.
4.3. Des bidonvilles mondialiss et amnags et des bidonvillois actifs35
4.3.1. La participation communautaire des bidonvillois 36 4.3.2.Les rseaux de solidarit locales
Conclusion37
CHAPITRE II : LA PRECARITE DANS LE BATI URBAIN : ESSAI
DAPPROCHE .. Introduction ..41
1. La problmatique de lhabitat prcaire.
1.1. Linsalubrit : une idologie hyginiste..42
2. La prcarit : un concept ambigu et difficile dfinir .44
2.1. La notion dinsalubrit ...45
2.2. Prcarit : un terme utilis en Algrie ... 46
2.3. Lgitimit et efficience de la dfinition de la prcarit..
2.4. Le monde arabe en gnral et lAlgrie en particulier pourrait passer dune
prcarit de type A une prcarit de type B..51
2.5. Vers des approches plus approfondies de la prcarit dans le bti urbain. 52
3. Les invariants de lhabitat prcaire : Recherche dune terminologie opratoire..53
Conclusion62
CHAPITRE III: EVOLUTION ET ENJEUX DE LA CRISE DE LHABITAT EN
ALGERIE .
Introduction ..65
1. Une situation sociale et conomique en transition66
1.1.Une extraversion croissante... 67
2- Des dsquilibres rcurrents.68
2.1. Les contours de la pauvret en Algrie 70
2.2. Indice synthtique du logement : un problme lchelle du pays.....72
2.2.1. La recherche urbaine et lautogestion de la pauvret..73
2.2.2 Une ncessaire rflexion sur la dcentralisation relle ?.....................74
3. Urbanisation et marginalisation sociale75
4. La question de lhabitat.76
4.1. Lhritage colonial et le statu quo dans la gestion de la ville 1962-1973.77
4.2. Les fondements thoriques de la place du logement dans la stratgie algrienne de dveloppement...78
5- La rorganisation du secteur de lhabitat..81 5.1. Financement de lhabitat ..83
5.2. De nouvelles aspirations face des performances limites..85
Conclusion87
DEUXIEME PARTIE : INTERVENTION DE LETAT FACE A LACCES AU
LOGEMENT ET A LA REMANENCE DE LHABITAT PRECAIRE. Quelle approche dintgration ? Le cas de Annaba.
Introduction ..89
CHAPITRE IV : LA QUESTION DU LOGEMENT : DIVERSITE DE LA
PRODUCTION ET EXCLUSION DES BAS REVENUS
Introduction...90 1. La question du logement en Algrie prdispose t-elle la confusion et la prcarit ?.....
1.1. Diversit de la production et adaptation des programmes aux couches dfavorises ..91
A- Les systmes doffre de logements 1.Les biens de ltat .92 2. Les entreprises publiques et les administrations 3. La promotion immobilire publique.93
4. La production et la promotion immobilire prive
5. Le logement produit par les coopratives de construction ..96
6. Perception dun nouveau dynamisme travers plusieurs formules de logements98
1.6. Les programmes sociaux : Nouvelles dispositions ...99
5. Les dizaines de cits durgence dites provisoires B- Le deuxime sous- systme qui semble entrain de lemporter
1. Les petits immeubles locatifs . 2. Les baraques en parpaing et tle..96
3. Dautres formes de squattrisation et de taudification 100
C- Larticulation entre les deux sous systmes de loffre du logement..
2. Apprciation de lhabitat prcaire en Algrie.........................102
Conclusion..106
CHAPITRE V : ANNABA, EXTENSION SPATIALE NON MATRISEE ET
VULNERABILITES LIEES A LHABITAT PRECAIRE ..
Introduction.108
1. Annaba : une ville en pleine expansion : sgrgation et contradictions.109
2. Le logement Annaba : une situation de crise aigue 113
2.1.Un parc logement insuffisant et sur-occup
3. Une division sociale et conomique116
3.1. Une pauvret comminatoire
3.2. Les caractristiques socio-conomiques des habitants.117
3.3. Le secteur informel..
4-Lhabitat prcaire Annaba : un poids encore important ...120
4.1. Vers une approche plus approfondie de la prcarit..121
4.2. Les mcanismes de formation et de dveloppement de lhabitat prcaire 127
4.3. Essai de quantification de lhabitat prcaire .128
Conclusion..131
CHAPITRE VI : STRATEGIES DE RESORPTION ET MODES OPERATOIRES
Introduction133
1.La question de lvaluation .....134
2. Un bilan critique pourquoi et comment ? ...135
3.Types dintervention et valuation de leurs effets .136
3.1. Expriences passes
3.1. 1. Interventions Dilatoires
3.1.2. Les dplacements provisoires ...140
3.1.3. Actions damlioration de lexistant141
3.2. Les principales limites des politiques engages142
4. La mise en uvre de stratgies dintervention sur lhabitat prcaire
4.1. Rsorption quels objectifs ? Quelles modalits dintervention ?......................143
4.1.1. Rorientation de laction publique ...144
4.1.2. Modalits dintervention vers de nouvelles orientations
4.1.3. Quelles logiques lemportent aujourdhui dans la mise en uvre
de lintgration ?..................................................................................146
4.2. Cadre et niveau dorganisation du programme...150
4.3. Adaptation des stratgies des bailleurs de fonds
4.4. Emergence de nouveaux acteurs
4.5. Formes dinterventions sur lhabitat prcaire.151
4.5.1. Dveloppement du lotissement caractre social152
4.5.2. Vers la diversification de loffre de logements153
4.5.3. Intervention sur les bidonvilles
4.5.4.Les quartiers sous quips en dur 156
4.5.5.Les lots de prvention
Conclusion ....157
PARTIE III : EVALUATION DES PRINCIPALES FORMES DE RESORPTION :
EXPERIENCES ET ENSEIGNEMENTS .
Introduction.159
CHAPITRE VII : LE LOGEMENT EVOLUTIF : LA PROGRAMMATION
SOCIALE SPECIFIQUE
Introduction.161 1. Le logement de type social volutif : Mode demploi ...162
1.1. Mode de production : Matrise du cot du logement, des prestations
1.2. La population cible et la dfinition du logement167
2. Programmation de la cellule type ..168
1.1. Les normes spcifiques appliques au logement
1.2. Programmation actuelle ou la cl de lextension ?...........................................172
3.Prsentation du site denqute.173
3.1. Prsentation de lagglomration de Sidi Salem...176
4. Le logement en mouvement densification progressive et raisonne..181
4.1 Le logement : objet de valorisation sociale 5. Les stratgies dinvestissement dans le temps ......192
5.1 Amnagement progressif et solvabilit des mnages
5.2 Radicalisme de la conception ...193
Conclusion..195 CHAPITRE VIII : EFFETS SPATIAUX ET SOCIAUX DU RELOGEMENT
Introduction.197
1. Effets socio-spatiaux du relogement ..199
1.1. Effets macro
1.1.1. Stratgie innovante du maintien des populations sur place
1.1.2. Effet du projet sur le quartier et la ville....201
1.2. Effets mso 1.2.1. Lespace limitrophe...203
1.2.2. Le voisinage..204
1.2.3. Organisation sociale et vie associative .205
1.3. Effets micro..206
1.3.1. Laccs au logement /Satisfaction globale ?
1.3.2. Equipement...209
1.3.3. Effets psycho-sociaux...211
2.Politiques urbaines et acteurs ..212 2.1. Divergences de vues et dobjectifs chez les acteurs concerns
2.2. Les politiques au futur et le futur de la zone..217 3- Mise au point sur les facteurs limitant les efforts dans la rsorption de
lhabitat prcaire
CHAPITRE IX : "INTERFERENCE DE LETAT ET RECONNAISSANCE LEGALE . La restructuration de Beni MHaffeur
Introduction.....221
1.Etude lchelle macro ...224
1.1. Histoire collective du site
1.2. Environnement et accs
1.3. Population....229
1.4.Intgration urbaine
2.Etude lchelle mso.....230
2.1. Occupation du sol
2.2. Equipement du quartier et activit...231
2.2.2. Ladduction leau potable...232
2.2.3. Branchement llectricit..
2.2.4. Le statut foncier
2.2.5. La location : un modle urbain alternatif
2.2.6. Les espaces libres associs233
2.3. Intgration sociale : voisinage, relations et organisation sociale ..234
2.3.1. Clivage par rapports aux quartiers rsidentiels voisins 235 2.3.2. Association de quartier
3.Etude lchelle micro
3.1. Evolution de lhabitat dans le quartier et conditions de logement.236
3.2. Lidentification des usages et des pratiques communautaires ..241
4. Action de ltat face la volont de la stabilisation et la scurisation
des acquis
4.1. De nouvelles aspirations face des performances limites...243
4.2. Dveloppement intgr : la formalisation du parcellaire .....244 3.5.1. Le Plan dAmnagement du lotissement populaire 4. 3. Le foncier : un facteur dinsertion/ Esquisse de comparaison internationale..246
3.6.1. Quelques formes conventionnelles dintervention directe
des pouvoirs publics en matire de gestion foncire.....247
4.4. Les effets pervers des aides / les cueils de lassistanat ....248
4.5. Elments dun dispositif damlioration du logement dans le site....249
4.5.1 Objectifs de mise en uvre : incitation lamlioration
de lhabitat .......................................................................................250
Conclusion
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS....252
ANNEXES 270
BIBLIOGRAPHIE ..301
GLOSSAIRE
RESUME
RESUME EN ARABE..
SUMMARY.
LISTE DES CARTES
CARTE
TITRE
PAGE
CHAPITRE V Carte n 1 Les principaux axes dextension urbaine Annaba 112 Carte n 2 Localisation de lhabitat prcaire travers lintercommunal 129
CHAPITRE VI Carte n 3 Localisation du programme logement volutif travers la wilaya de
Annaba 155
CHAPITRE VII Carte n 4 Localisation des sites denqute par rapport lintercommunal 174 Carte n5 Plan de situation : Sidi Salem 178 Carte n6 Lotissement Sidi Salem
CHAPITRE IX Carte n 7 Situation du quartier Beni Mhaffeur par rapport la ville 225 Carte n 8 Localisation de la zone dtude 227 Carte n 9 Configuration actuelle de Beni Mhaffeur 228
LISTE DES FIGURES
FIGURE
TITRE
PAGE
CHAPITRE VII Fig n 1 Le Plan Type 171 Fig n 2 Plan de situation du quartier de Sidi Salem 174 Fig n3 Plan de lotissement de Sidi Salem 180 Fig n 4 Les principales modifications dtournement du plan type . 184
CHAPITRE VIII Fig n 5 Participation des diffrents acteurs dans le logement 213
CHAPITRE IX Fig n 7 Plans des maisons : Reformulation /occupation de lespace 239 Fig n 8 Structure du parcellaire 242
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
FIGURE
TITRE
PAGE
CHAPITRE VII Photo n 1 Absence de conditions dhygine 185 Photo n 2 Locaux avec murs non-enduits et sols non lavables 185 Photo n 3 Ajustement de la taille des pices selon leur valeur symbolique de
reprsentation 186
Photo n 4 Lexigut des pices est rvlatrice des disparits conomiques 186 Photo n 5 Le salon : logique d'optimisation des surfaces 187 Photo n 6 Lescalier est llment qui subit le plus de modifications pour
un gain despace 187
Photo n 7 Le WC : un quipement sanitaire rduit 188 Photo n 8 La salle de bain devient un objet de reprsentation 188 Photo n 9 La clture devient l'instrument d'une mise en scne de la maison 189
Photo n 10 Consommation des limites de proprit selon les moyens disponibles
189
Photo n 11 Les attributaires se servent de la terrasse pour stocker les matriaux de construction
191
Photo n 12 Lintervention sur lesthtique du bti travers la faade 194 Photo n 13 Faade : indiffrence chez certains usagers 194
CHAPITRE VIII Photo n 14 Transformation de la placette en dpts dordures 202 Photo n 15 Lamnagement des espaces verts reste difficile admettre aux
habitants 202
Photo n 16 La mauvaise excution des travaux 209 Photo n 17 Clart et visibilit des rues construites (par opposition
au flou des baraques) 209
CHAPITRE IX Photo n 18 Bti sur un monticule qui lui donnant l'image d'un village
perch 223
Photo n 19 Mhaffeur : espace de la sgrgation et de lagrgation 223 Photo n 20 Les espaces collectifs sont autocontrls 234 Photo n 21 Les cheminements pitons sont aussi des lieux de communication 234 Photo n 22 Etat prcaire des constructions 238 Photo n 23 La borne fontaine : un moyen daccs leau 238 Photo n 24 Construction : mlange de dur/baraque 238 Photo n 25 Cohabitation et entassement sont lorigine de la prcarit 238 Photo n 26 Faade extravertie 240 Photo n 27 Faades rsultant des contraintes cres par la mitoyennet 240
LISTE DES TABLEAUX
FIGURE
TITRE
PAGE
CHAPITRE I Tableau n 1 Critres de salubrit- habitabilit pour un logement dcent. 50
CHAPITRE III Tableau n 2 Evolution de quelques indicateurs sur le logement 81
CHAPITRE V Tableau n 3 Evolution des taux doccupation des logements habits par
commune 114
Tableau n4 Evolution de la population occupe par branche dactivit conomique
118
Tableau n 5 Dpenses des mnages 119 Tableau n 6 Rpartition de la population et des logements par commune et
selon lEtat gnral. 128
Tableau n 7 Nombre de logements selon ltat de prcarit lchelle de lintercommunal
130
Tableau n 8 Rpartition des logements par commune selon lEtat gnral.
130
CHAPITRE VII Tableau n 9 Analyse des fonctions de la cellule type 169 Tableau n10 Caractristiques du plan de masse. 179
CHAPITRE VIII Tableau n 11 Rpartition de la population occupe par secteur dactivit 200 Tableau n 12 Etat dachvement des constructions 207 Tableau n13 Cot du logement selon le stade dachvement 207
CHAPITRE IX Tableau n14 Etat des constructions dans le site. 230
INTRODUCTION GENERALE
Introduction gnrale
1
1-INTRODUCTION THEMATIQUE
Les annes 1990 marquent certainement un tournant dans l'conomie des pays en
dveloppement, avec une recrudescence de l'inflation dans divers secteurs de l'conomie et de
la socit. Amorce d'une rupture globale dans la vie conomique, ce point d'inflexion met
cruellement en vidence la vulnrabilit de ces conomies dpendantes pour la plupart.
L'urbanisation des pays du sud aura t fortement impulse par cette conjoncture.
Dimportants flux migratoires ont t enregistrs au profit des centres urbains. La plupart des
projections dmographiques annoncent que les effectifs de population urbaine vont tre de
plus en plus importants au point que plus de 80 % de la population sera appele vivre dans
les villes en l'an 2025 (Rochefort M, 2000, p 38). La premire composante de cette
urbanisation est une croissance naturelle de la population qui se stabilise autour de 3%, la
seconde se traduit par un transfert des populations rurales qui accentue annuellement la
croissance des villes de prs de 1.5%. Ces intensits jumeles, selon le mme auteur, laissent
esprer un doublement de la population urbaine sur un intervalle de 14 ans et donnent la
pleine mesure des enjeux et des dfis qui se posent.
Ainsi, la croissance urbaine en Algrie, continuera d'tre une proccupation majeure de ce
dbut du sicle, en raison du niveau qu'elle atteint, mais surtout en raison des modifications de
structure qu'elle induit. La rpartition spatiale de la population maintiendra un contraste
saisissant entre, d'une part, des milieux ruraux qui continuent d'abriter une part importante de
la population et, d'autre part, une urbanisation qui subit le poids des grands centres urbains.
Cette situation suppose donc un ajustement et une adaptation des secteurs de l'conomie la
vitesse d'volution et vise prvenir, voire enrayer, par un surcrot de performances, les
dsquilibres tendant dtriorer la qualit de la vie et instaurer la pauvret.
Parmi les ressources qui se prtent cette dynamique urbaine, lhabitat apparat comme un
secteur prioritaire d'insertion urbaine, le domaine partir duquel toute autre forme d'insertion
peut tre tente. En ce sens, il constitue un indicateur la fois conomique et dmographique,
mais un indicateur parfois difficile quantifier parce que surdimensionn.
Quelles que soient les motivations exprimes, le logement apparat donc comme un domaine
d'actualisation essentiel au dveloppement et l'accomplissement de l'individu qui dveloppe,
pour y accder, des stratgies diverses. Les stratgies de rsolution de ce besoin se dploient
Introduction gnrale
2
en options multiples qui vont de l'acquisition d'un logement cl-en-main lhabitat prcaire
en passant par la location ou par un statut d'hberg.
Lhabitat prcaire se veut, galement, une situation d'attente qui se manifeste par l'occupation
de fait d'un emplacement avec l'espoir d'accder plus tard au logement par des voies
autorises, soit par la prcarit des constructions due leffet du temps ou bien par un
processus de rgularisation confirmant l'implantation antrieure. Qualifies tort ou raison
de pratiques marginales, ces occupations ne doivent pas uniquement tre perues comme des
pratiques usites par des catgories de populations. Elles sont devenues aussi des ralits
perceptibles du fait d'un habitat physionomie particulire qui en est rsult et dont les
dnominations varient avec le temps et les sensibilits. Lhabitat prcaire revt une existence
patente dans les priphries et mme dans les centres urbains des villes algriennes.
Dans la wilaya de Annaba, il subsiste encore plus dune dizaine de sites prcaires rpartis un
peu partout dans l'espace urbain. Les uns forment des quartiers bien dlimits, d'autres
forment des poches d'habitation insres dans les interstices de la ville rgulire et, enfin, une
troisime catgorie se prsente comme quartiers anciens. Mais les difficults dapprhender
lhabitat prcaire et de dfinir ses mandres tiennent surtout la dissension des contextes
conomiques, sociaux, culturels et de facteurs environnementaux. Elles sont galement lies
aux perceptions souvent diffrentes de la prcarit par ceux qui la vivent et ceux qui
lvaluent de lextrieur.
La ville est en effet compose dun ensemble de quartiers et il existe de profondes interactions
zonales et fonctionnelles entre ces quartiers. Le dnuement conomique, social et
environnemental qui caractrise les quartiers prcaires, constitue un facteur de dsquilibre
qui tend rejaillir sur lensemble de lagglomration. La prsence de quartiers prcaires au
centre ou la priphrie aurait tendance compromettre le potentiel global de comptitivit
de la ville en modifiant la structure de lemploi, de la croissance et de linvestissement dans
les autres quartiers. Les retombes sont difficiles quantifier mais qui engendrent un certain
nombre de cots directs et indirects.
Cette situation hybride attire l'attention sur le fait que le changement n'est pas toujours
synonyme de russite et qu'une politique de rsorption reste au centre d'arbitrages sur des
choix de socits qui s'influencent fortement. Ds lors, naissent et se confrontent des
stratgies qui tirent leurs forces et leur raison d'tre de la coexistence d'une double rationalit :
Introduction gnrale
3
oprations damnagement destines exclusivement la rsorption des bidonvilles, travers
une conception hyginiste normative plus motive par la ralisation d'un idal de confort et
une vision traditionnelle plus soucieuse de soulager des besoins de base dans des oprations
de restructuration totale avec une tentative de rgularisation foncire, pour aboutir, ensuite
des oprations dites intgres.
2-PROBLEMATIQUE
Cette problmatique est, en fait, dans la continuit du self- help et de la politique de fourniture
des sites et services, dont on ne peut nier le tournant apport par les travaux de J.Turner
(1962). Ce tournant radical a, plus dun niveau conduit un nouveau regard port sur
lhabitat prcaire dbouchant ainsi sur une reconnaissance globale des initiatives prives dans
le secteur informel, travers une action collective impliquant, partenariat, ngociation, et
intgration.
Nous entendons par intgration , un double processus :
-Le processus dhomognisation physique de lespace intgrer avec lespace de rfrence.
Ce processus se ralise objectivement par lopration de durcification et consquemment
toutes les dynamiques organisationnelles en perptuelle rgulation et ajustement avec comme
toile de fond, la construction de systmes sociaux, leur action de transformation, dadaptation
et ractions aux transformations.
Cette dlimitation est un prlude dinterrogations qui constituent lossature de cette thse, et
qui a t formul selon une perspective visant expliquer comment seffectue lintervention
institutionnelle quelle logique rpond-elle ? Quels sont les facteurs prendre en compte
pour mieux valuer le passage dune situation une autre et les mutations socio- spatiales qui
laccompagnent ? Do la ncessit de considrer les logiques multiples et contradictoires que
les oprations de rsorption mettent en scne.
Pour illustrer cette dynamique, notre problmatique sarticule autour de lidentification des
contraintes du modle dintgration choisi, qui dfaut de privilgier la relation entre la
population et le logement pourrait se considrer comme facteur lorigine de lexclusion
dans la mesure o les habitants sorganisent comme ils peuvent au risque mme dtre en
porte faux avec les rgles tablies.
Introduction gnrale
4
Lhypothse principale dans cette recherche, nonce quil existe une discordance, un conflit
entre les intentions des concepteurs initiateurs des programmes et lusage. Ces oprations
apparaissent sous leur idal que revt lalternative dune conception partage, entre
production publique fonde sur les normes minimales, et appropriation par les habitants de
leur cadre de vie et de la structuration familiale. Quon est- il des nouvelles valeurs de
lisibilit face aux exigences dusage ? Comment de plus ces programmes, peuvent-ils
participer au processus de valorisation et de reconnaissance individuelle ?
Plusieurs interrogations analytiques sous tendent cette hypothse gnrale. Dans notre cas,
cela implique la recherche dans les diffrents mcanismes sous- adjacents aux difficults
dintgration qui trouvent leur source dans un ensemble dhypothses qui remettent au centre
de la rflexion sur les pratiques de la rsorption de lhabitat prcaire, qui se situent trois
niveaux : -dlgitimer des projets de rgulation exprimentaux gnrateurs de conflits et
dinadaptation, - effectuer un diagnostic participatif partir de lidentification des acteurs afin
dencadrer les potentialits et de prciser la demande sociale, - reconnatre au niveau
institutionnel un rle stratgique dans la rgulation et lui donner les moyens ncessaires sa
mission de matre douvrage.
A la lumire de la problmatique ainsi dessine, le travail de recherche devrait aider
atteindre un certain nombre d'objectifs plus ou moins complmentaires rpertoris comme
suit.
3-LES OBJECTIFS DE LETUDE
En plus d'adopter une dmarche qui s'insre dans une analyse de la dynamique d'volution des
villes du Sud et plus particulirement de lhabitat prcaire.
Il sagira de restituer la varit de ces diffrentes formes dintervention non pas, en tant
quaddition dinterventions isoles et prises sparment, mais dans leurs relations
contradictoires et les enjeux quils sous tendent. Quil sagisse de la socit les habitants de
ces quartiers , ou pour les acteurs officiels intervenant dans le champs du logement et de
lurbanisme.
Ainsi, ce travail propose une approche originale du relogement qui s'articule principalement
autour des concepts dialectiques et interdpendants d'intgration et dexclusion. Il se
dmarque des modles thoriques les plus gnralement utiliss qui s'appuient uniquement sur
les notions dappauvrissement.
Introduction gnrale
5
Nanmoins, les acquis de cette thse pourraient tre utiliss enrichir les stratgies de lutte
contre la pauvret en milieu urbain en insistant, plus particulirement, sur les aspects lis
l'habitat et sur la ncessit de satisfaire les besoins de logement. Du fait de la place importante
qu'occupent les dpenses affrentes dans le budget des mnages, la rsolution des problmes
de logement pourrait constituer une conomie apprciable pour les mnages urbains, une
opportunit d'amliorer leurs conditions d'existence et une forme de rduction des ingalits.
Cette rduction pourrait, selon toute vraisemblance, tre prise en charge dans le cadre
d'oprations de rsorption des quartiers d'habitat prcaire dont une des finalits est
l'amlioration du cadre de vie urbain.
Par ailleurs, cette tude exhortera promouvoir une meilleure intgration de l'individu en
milieu urbain, travers un combat contre l'exclusion et la marginalisation et par l'instauration
d'une vision plus humanisante de la ville qui favorise une participation consciente des
populations au dveloppement social, politique et conomique et une plus grande loyaut vis-
-vis des politiques dfinies par les pouvoirs publics.
La dmarche globale qui fonde l'orientation de cette recherche est donne dans la
mthodologie qui suit. On y retrouvera le modle d'analyse qui sera approfondi au fur et
mesure ainsi que le mode de collecte de donnes.
4-METHODOLOGIE
Il fallait ds lors mettre en vidence lambivalence des objectifs atteindre et de comprendre
galement les effets produits par ce type de programme urbain. Nanmoins, si nous
focalisons notre analyse sur la relation des populations leur habitat dans le sens de leurs
modes de se reprsenter, de pratiquer et de transformer et de prendre en charge leur lieu de
rsidence, et leurs perspectives rsidentielles, cest parce que cette approche nous semble
pouvoir contribuer et permettre, lexploration dau moins une grande orientation de
recherche savoir laction et la matrise urbanistique et sociale de lintervention dans lhabitat
prcaire . Ainsi, lidentification des structures de correspondance entre le support spatial et les
caractristiques sociales et par consquent lajustement de laction et la mise en uvre dune
nouvelle approche en matire dintgration et lefficience du projet.
Introduction gnrale
6
Sur le plan thorique
Le contexte dans lequel nat cette problmatique rsulte de la conjonction dune croissance
urbaine expansionniste et une croissance dmographique acclre faisant surgir un
dsquilibre dans l'allocation des ressources dont la manifestation la plus visible serait
l'apparition le dveloppement de lhabitat prcaire.
Cette tude cherche galement amorcer une rflexion thorique en essayant de replacer le
champ de lhabitat prcaire dans le sillage des grands courants de pense qui ont tent de
rationaliser l'action humaine. Elle cherche donc recentrer les tudes de lhabitat prcaire qui
se sont beaucoup exerc dcrire les phnomnes dexclusion et, par ce fait, ont russi
accumuler un corpus apprciable qui mriterait d'tre revisit pour en tirer la substance
thorique permettant de modliser l'action.
Ensuite, nous tenterons, dans l'tude du secteur de la production de logements, de mieux
comprendre les stratgies mises en place cette fin ,les explorer pour une meilleure
comprhension de la dynamique de vie urbaine. Et de saisir les facteurs qui limitent l'accs au
logement par suite d'une offre dficiente (pnurie). Dans ce cas, le march peut ragir et
instaurer des situations d'attente qui, de toutes faons, sont auto-rgulatrices. Les systmes
alternatifs (informels, prcaires entre autres) nous font penser que les exclus crent leur
propre systme de march en marge de l'existant, en somme un march parallle qui procde
par contournement (voire une dviation vis--vis) du systme tabli en cas d'incapacit
satisfaire aux filires.
Cette dernire constituerait le prtexte une analyse plus gnrale tant entendu quune
meilleure comprhension ce niveau pourrait avoir une incidence sur la conception de
solutions ncessaires la satisfaction de ces mmes besoins.
Sur le plan pratique (oprationnel)
Dans le droit fil de cet tat des lieux, plusieurs villes pourraient simposer comme cadre de
dtude. Cependant notre choix sest port sur la wilaya de Annaba. Cette dernire de par son
statut de mtropole, les infrastructures de base denvergure, les quipements et autres services
stratgiques, une base industrielle de grande importance, sont autant datouts qui lont
propulse un rle rgional de dveloppement. Mais comme chaque mdaille un revers
Introduction gnrale
7
Cette croissance saccompagne de mutations profondes dont une des manifestations les plus
mal matrises est lhabitat prcaire qui demeure une plaie bante.
La dmarche adopte devait procder un inventaire des quartiers prcaires Annaba et
dvelopper une analyse socio-conomique de la ralit dans laquelle ils voluent.
Il sagit de mettre en vidence lambivalence des objectifs atteindre et de comprendre
galement les effets produits par ce type de programme urbain et voir de quelle manire ils
peuvent renforcer la prcarit des conditions de vie et de la situation rsidentielle des
populations concernes et les pousser recourir des mcanismes de dfense qui tendent
assurer leur intgration en milieu urbain. Cette approche nous semble pouvoir contribuer et
permettre, lexploration dau moins une grande orientation de recherche savoir laction et la
matrise sociale de lintervention dans lhabitat prcaire.
Nous pensons qu'en remontant les interventions partir de la priode coloniale, nous
arriverions reconstituer identifier les diffrentes motivations qui animent ces pratiques, Pour
des raisons pratiques, nous avons choisi de privilgier le lieu des oprations comme cadre
d'analyse. Quant aux acteurs, l'analyse devrait nous amener identifier les diverses catgories
populaires impliques, et/ou les structures du pouvoir local, et de l'autre cot vrifier
l'implication des professionnels de l'urbanisme dans la production de pratiques de rsorption.
Ensuite, il a t retenu dtudier deux quartiers qui se prtaient le mieux ce double dbat :
en premier lieu, un quartier de bidonville qui a fait lobjet daction de rsorption (Sidi Salem).
L'tude prconisera galement l'inscription du quartier de Bni Mhaffeur dans le programme
global de restructuration en plaidant pour une extension de la politique de rsorption,
notamment en termes de rgularisation foncire entreprise dans certains quartiers spontans.
La mise en pratique de ces oprations aurait pour effet de stabiliser psychologiquement les
populations rsidentes et de les mettre dans les conditions de jouer un rle conomique et
social plus dterminant.
Enfin, il importe notre avis de considrer le quartier de Sidi Salem comme un vaste champ
exprimental : considrer lvolution de la production publique et celle des pratiques
habitantes, dans leur interactivit (la norme prcde lusage). Nous pensions aussi considrer
par lobservation et par consquent russir capter la cration de lespace en cours de
fabrication travers dix annes dappropriation, la valorisation dune reprsentation
Introduction gnrale
8
institutionnalie et superpose, la contrainte et la permissivit des planstypes et les
glissements de sens qui sen suivent.
En concentrant notre analyse sur le quartier Beni Mhaffeur galement, l'tude prconisera
l'inscription du quartier dans le programme global de restructuration De manire gnrale, il
tait question dune part doprations qui apportent, des sites illicites durcifis, lessentiel
des infrastructures et des quipements qui leur font dfaut (o lusage devance la norme ). La
proposition se justifierait d'autant plus que ce quartier spontan joue un rle de plus en plus
stratgique lchelle urbaine de par limportance de sa population et suscite de multiples
formes dintervention des acteurs publics ayant fait lobjet dune phase dactions ponctuelles
et en raison de la rputation lie sa complexit.
Il nous faut souligner que les deux quartiers comme tude de cas de quartiers prcaires
configuration varie, reprsentent ainsi pour nous un champ dobservation privilgi dont
lobjectif tait de comparer les stratgies et de tester certaines des conclusions tires de la
recherche effectue, quil sagisse de la partition du parcellaire, de la valorisation, de la
recherche demploi et permettent aussi de comprendre les quartiers en dveloppement comme
des systmes de rseaux. Cette approche est centrale dans lapprhension des positionnements
sociaux, des relations inter quartiers, des modes de dpendance et/ou de solidarit, car cest de
ces divers modes dinscription dans les quartiers que dcoule en grande partie lapprentissage
des rgles urbaines et urbanistiques.
Cependant, avec le contexte de rsorption perle qui a prvalu durant la priode de recherche
partir de 1998, les enjeux et jeux de positionnement et de dysfonctionnement dans lesquels
taient impliqus ces quartiers, quelques difficults de sensibilisation ont t rencontres
prosaquement sur sa porte strictement pdagogique. En consquence, nous tenons
rappeler que les enqutes, la sensibilisation se sont droules sans difficults dautant plus que
les habitants de ces quartiers taient moins rticents aux enqutes et suffisamment enclins la
collaboration.
Introduction gnrale
9
Les donnes utilises
Elles proviennent principalement de diffrentes sources, dont entre autres, le recensement
gnral de la population et de l'habitat RGPH (1998), une enqute partielle des deux
quartiers, linterview de personnes-ressources et la consultation des registres fonciers. Deux
niveaux danalyse des donnes collectes ont t considrs.
Les donnes ainsi obtenues ont t enrichies par une analyse de la localisation des quartiers et
de leur fonctionnalit, rendues plus explicites partir d'un support cartographique des
quartiers prcaires situs dans lintercommunal. Nous ne sommes pas tals sur les tudes
monographiques, mais nous avons comme mme contribu mettre en vidence la
"physionomie" de ces quartiers. Quant aux donnes relatives l'volution des niveaux de
revenus, aux modles de consommation et au statut foncier nous ont aid dans l'analyse des
problmes d'accs aux ressources. Les enqutes de terrain ont t ralises pour permettre de
disposer dlments d'apprciation plus complets de la situation sociale qui prvalait dans ces
quartiers.
Les mthodes de collecte ont consist en lexploitation pralable de la situation foncire,
ladministration dun questionnaire auprs des mnages et le recours des entretiens avec les
notabilits et avec des personnes-ressources. Avant le dmarrage des oprations de collecte,
une reconnaissance du site a t faite avec un double objectif :
-Observer ltat physique du bti, les conditions de son occupation, la configuration et
l'organisation socio-spatiale du quartier.
-Observer le comportement des acteurs urbains par le suivi des quipes de techniciens des
services de l'urbanisme et de lAPC dans des quartiers en voie de rgularisation, pour tayer
davantage notre perception et pour apprhender les formes d'interaction qui s'instaurent entre
ces acteurs publics et les acteurs populaires.
Les donnes cadastrales : Ltude de la situation foncire, pour collecter les informations
concernant les titres privs ont permis de vrifier dans les registres de la conservation
foncire pour retracer leur volution depuis leur transformation en titre priv. Ces
informations recueillies devaient tre confrontes avec les dclarations des dlgus du
quartier. Un va-et-vient permanent a t ainsi engag pour expliquer ou justifier les oprations
ayant abouti la situation foncire trouve.
Introduction gnrale
10
Concernant linterview de personnes-ressources : outre les notables du quartier, des
entretiens ont t raliss avec des responsables de la direction de lurbanisme, le directeur de
lOPGI, le directeur de lAgence Foncire, le vice prsident de lAPC de Annaba, des
directeurs de banques,etc Les entretiens ont port sur divers aspects de la politique urbaine
et de lhabitat.
Lenqute-mnage visait un double objectif. Dabord, il s'agissait de complter et dactualiser
les donnes issues du recensement gnral par des informations portant sur les
caractristiques socio-dmographiques des habitants du quartier et sur le statut foncier de la
parcelle habite. Ensuite, il s'avrait indispensable de disposer d'lments d'apprciation sur le
budget et sur le niveau de consommation des mnages rsidants en vue de mesurer leur
capacit de mobilisation financire et, par l, leur degr d'accessibilit une proprit du
logement sur le march actuel, compte tenu des formules disponibles et aux conditions
actuelles de financement.
Le questionnaire administr est une version amliore de celui qui a t utilis dans le
Magister (Moussannef, 2001), et du questionnaire tabli par la Banque Mondiale, auquel il a
t ajout des questions relatives au statut rsidentiel, une section relative la situation
foncire et, enfin, une partie portant sur les cots de construction. La stratgie de collecte a
consist administrer d'abord le questionnaire aux dlgus de quartier pour leur permettre de
prendre connaissance des informations recherches et de se sentir l'aise pour introduire, en
cas de besoin, les enquteurs auprs des habitants. Dans un premier temps, le chercheur
s'adresse au dlgu en prsence des enquteurs affects la zone concerne. Ensuite, il est
demand ce dlgu d'indiquer aux enquteurs les limites de leur espace de comptences" et
d'introduire celui-ci auprs des personnes rticentes.
L'objectif tait d'arriver toucher au moins le quart de la population. Pour ce faire, un saut de
3 logements devait tre respect par lenquteur chaque fois quun questionnaire avait t
rempli dans un logement. Ainsi, avec un logement enqut sur quatre, un chantillon de
quarante enregistrements a pu tre constitu. Les rsultats obtenus ont largement servi
lanalyse de la partie pratique.
Introduction gnrale
11
5-LES CONTRAINTES DE LA THESE
Les obstacles sont inhrents toute recherche universitaire. Ils constituent le lot quotidien, si
l'on peut dire, de l'tudiant mais ceux-ci peuvent tre grs, une fois insrs dans un calendrier
de recherche, au travers d'une mthodologie souple qui puisse les dpasser.
Cependant, nous formulons deux regrets quil nest pas vain de rappeler :
- La premire difficult dont notre recherche eut souffrir est lie du fait que les constats les
plus mens en terme de travaux de recherche , rflexions , valuations et mouvements de
sensibilisation autour de la question de la rsorption de lhabitat prcaire en Algrie ,
connaissent une avance plus que timide et les tudes sintressant plus spcifiquement aux
effets des projets et politiques de rsorption de lhabitat prcaire tmoignent entre autres
dune lenteur intgrer des ides , des analyses et des faits demeurant encore peu
documents..
- A lpreuve, on a galement pu constater , que la connaissance des caractristiques de lhabitat prcaire, ou de phnomnes parallles tels que la pauvret, le chmage ou encore le
secteur informel, souffre en Algrie de l'imprcision , et de la variabilit des concepts et
indicateurs utiliss. Elle est aussi limite par la difficult de recourir d'autres moyens de
collecte de l'information, pour complter et rendre plus fiables les donnes des recensements
gnraux de la population qui constituent la principale rfrence en la matire.
6-LA STRUCTURE DE LA THESE
Cette recherche est structure en trois parties, la premire illustre les mcanismes
dinteractions de l'amplification dans divers secteurs de l'conomie et de la socit (influence
sur le mode de vie urbain et sur le comportement des populations) dans une dynamique
d'volution des villes du Sud et plus particulirement des quartiers prcaires et leurs
manifestations rcurrentes. La deuxime partie a permis de discerner la dislocation des
politiques du logement qui spuisent depuis plus de dix ans surenchrir sur des leviers
d'intervention, dont la disjonction est avre. On sait aujourd'hui que lalourdissement de
lhabitat prcaire ne constitue que la partie merge de ce processus. Cette partie restitue le
fait que ce phnomne persiste, samplifie et entrane, des dysfonctionnements et des conflits
sociaux importants et les tentatives, mme positives et pertinentes en vue de lradiquer ne
modifient pas fondamentalement le constat. Enfin, la troisime partie prsente nos tudes de
cas , travers les valuations et les enseignements tirs pour susciter une rflexion en
Introduction gnrale
12
profondeur sur de nouvelles pratiques mettre en uvre, surtout en direction des plus
dmunis et particulirement ceux logs dans la prcarit.
La thse sachve par une conclusion gnrale et des recommandations. Ces dernires sont
labores sur la base danalyses et dinterprtations des rsultats obtenus dans les prcdents
chapitres. De nouvelles propositions sont avances pour pouvoir mettre en pratique et dune
manire efficiente et plus oprante des projets et politiques de rsorption de lhabitat prcaire.
13
PREMIRE PARTIE PROBLEMATIQUE DE LHABITAT PRECAIRE, ECHELLE
ET PARAMETRES DE REFERENCE .
INTRODUCTION La fin du 21me sicle a certainement marqu un tournant dans l'conomie des pays en
dveloppement, avec une recrudescence de l'inflation dans divers secteurs de l'conomie et de
la socit. Amorce d'une rupture globale dans la vie conomique, ce point d'inflexion met
cruellement en vidence la vulnrabilit de ces conomies dpendantes pour la plupart.
Centres de pouvoirs et d'argent, elles reprsentent toujours plus fortement les maillons d'une
mondialisation technologique et conomique.
Le premier chapitre sera consacr l'urbanisation des pays du sud qui aura t fortement
impulse par cette conjoncture, cette tendance va se poursuivre En ce dbut de sicle et de la
forte influence qu'exerce le mode de vie urbain sur le comportement des populations.
Ce poids du nombre, pour reprendre l'expression de (Paquot T, 1996, p 64) a de plus en plus
de peine se frayer un chemin dans cette "jungle urbaine" faite d'occupations foncires
irrgulires, d'activits conomiques informelles, de sgrgations sociales grandissantes, de
pauvret et n'a pas enray un accroissement de la sgrgation sociale et une dtrioration des
ressources environnementales (Cohen J-L, 1991, p 59).
Dans le deuxime chapitre, notre questionnement sur les logiques internes de formation et de
dveloppement de lhabitat prcaire sinsre dans ses fondements thoriques et
mthodologiques de base dans cette problmatique gnrale. Afin damorcer une rflexion
thorique, nous avon4s essay de replacer le champ de lhabitat prcaire dans le sillage des
grands courants de pense qui ont tent de rationaliser l'action humaine. Si, on saccorde
reconnatre lampleur de lhabitat prcaire et qualifier certaines de ses manifestations, on a
encore des difficults mettre un contenu prcis aux diffrentes expressions utilises pour
lapprhender.
Ainsi, ramener le dbat lchelle internationale porte sur lidentification des formes
dhabitat prcaire et sur la dlimitation des concepts utiliss travers la profusion
dappellation et leur relation avec dautres phnomne qui leurs sont symtriques notamment
les phnomnes dexclusion, de pauvret dont on ne peut les dissocier. Dautant plus que ni le
14
chercheur, ni le praticien ne pourront isoler lhabitat prcaire du contexte socio conomiques
dans lequel il sinscrit.
En fait dans le cours du texte, on alterne souvent lanalyse centre en Algrie avec des tudes
ralises dans dautres pays. Lapproche comparative, permet notre sens de souligner
lorigine des phnomnes locaux, et de montrer aussi les conditions propices certaines
manifestations rcurrentes dans de nombreux autres pays.
Dans le troisime chapitre, aprs avoir pos en termes du dbat savoir ce qui relie ou
singularise lAlgrie par rapport dautres pays du tiers monde confronts une croissance
urbaine toute aussi problmatique, nous nous concentrerons sur les enjeux, les mcanismes et
les lments constitutifs de la crise de lhabitat, afin de se doter des moyens de comprendre le
dveloppement de lhabitat prcaire et la faon dont la planification urbaine contribue le
crer et lentretenir.
CHAPITRE I
DES DESEQUILIBRES URBAINS GENERATEURS DE DYSFONCTIONNEMENTS .
CONCEPTS ET DEBATS.
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
15
Introduction La croissance rapide des villes sest accompagne, sur lensemble des continents et des
degrs divers, de mcanismes de production urbaine droutants qui ont mis mal les
quilibres territoriaux et la gestion des agglomrations.
Tous les peuples de la plante sont affects par ces phnomnes dans leur vcu quotidien et
les observateurs les plus avertis ont du mal matriser tous les tenants et aboutissants.
Les chiffres sont connus, le rythme de la croissance de la population dans les pays du sud est
sans prcdant dans lhistoire.
Les mutations dmographiques que les pays du nord ont connu sur des sicles, les pays du sud
subissent en quelques dcennies, la pousse est inexorable et a port la population urbaine du
sud de 40% de la population urbaine totale en 2000 et plus de 50% en 2020 (1). Il sagit de
170000 personnes qui, chaque jour viennent sajouter aux villes du sud ! ou encore un besoin
de crer prs de 40000 logements par jour dans les pays en dveloppement . La plupart des
mgapoles seront dans les pays du tiers monde, en particulier en Asie. Si le 20eme sicle tait
celui de lachvement de la transition dmographique et de la conclusion de la transition
urbaine, le 21 me sicle des villes, pour le meilleur et pour le pire .La communaut
internationale ne peut plus faire limpasse de cette ralit ( Bret B, 2002, p 52) .
LAsie donc, mais aussi lAfrique sont les deux continents dont la croissance urbaine,
qualifie de dmesure a engendr un rflexe de panique.
Avec une urbanisation de lordre de 20 25%, ces pays connaissent des taux de croissance
urbaine vertigineux (ONU, Dar Essalem, Nairobi, 2001).
Dsormais les mtropoles jouent le rle de villes -mres au sein du systme urbain mondial
(2). Dans les pays en dveloppement, elles reprsentent sur le plan national, le moteur de
toute croissance quelle soit conomique, culturelle ou politique, et sur le plan international,
elles constituent une plateforme indispensable lextension des changes extrieurs (3). Bien
que dcoup laune des rfrents mondiaux, ce tiers monde urbain si proche dans sa
symbolique (gratte-ciel, la grande avenue,laroport) est moins dtre univoque. Il se
fragmente, se fracture selon une courbe qui suit la topographie de la pauvret. En effet cette
omniprsence de lurbain nattnue pas les grands dsquilibres mondiaux, elle les structure
de faon nouvelle, rassemblant plus encore les centres mondiaux de pouvoir somme toutes
partout trs soutenue, lappauvrissement de la plupart des pays, avec la cohorte dingalits
quaccompagne souvent lextraversion des marchs, et limposition dun modle de
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
16
dveloppement no-libral au dtriment des maillons les plus faibles des rseaux mondiaux
de dcision, et en particulier, les rgions rurales, les villes secondaires et les petites
agglomrations rgionales.
Si les grandes agglomrations du tiers monde peuvent dsormais se prvaloir dune primaut
mondiale sur le plan dmographique, elles restent trs nettement en retrait en terme de
puissance financire et conomique. Leur gestion tend se complexifier. Dune part, parce
que limportance du phnomne requiert des rponses massives et immdiates, dautre part
parce que les choix techniques et urbanistiques, effectus par les dcideurs publics et privs
hors de toute considration sociale et sans concertation avec les populations concernes,
risquent daggraver la conflictualit urbaine, accumulation des problmes techniques,
lvation des risques sociaux et environnementaux. Les conditions dhabitat rserves aux
familles dmunies des villes du tiers monde reprsentent une parfaite dmonstration de ces
enjeux (Rossel P et Bolay J-C, 1994, p 189).
Si bien que la rfrence est immdiate limage dune ville la croissance acclre et
incontrle, organise en dehors des circuits et des rgles formelles du pays en matire
dappropriation du foncier, durbanisme, de construction, de salubrit et de respect de
lenvironnement au point qu cot des villes officielles se sont dveloppes des villes
illicites, informelles, non reconnues, voluant selon leurs propres normes, en marge des lois
du pays.
En chappant au contrle officiel, la ville informelle est apparue de plus en plus comme une
menace pour lquilibre social et lharmonie du dveloppement urbain, ce qui a conduit les
autorits ragir, quasiment sous la contrainte du fait accompli (4).
Cette reprsentation est dailleurs tout fait lgitime puisque la conviction est rpandue que
lincapacit voire limpossibilit de produire une ville entirement moderne ou tout
simplement de gouverner sa croissance, entrane des consquences fort ngatives.
Premirement, une croissance urbaine incontrle demande des cots dinvestissements et de
gestion pour le fonctionnement de la ville qui ne serait pas justement du point de vue
strictement conomique, sans atteindre pourtant le niveau defficacit souhait. Dsormais,
des cots psent souvent trs lourdement sur les conomies, nationales au point que
certains auteurs tels que ( Salama P , 1991, p 98) et (Harris N, 1992, p 113) considrent que la
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
17
ville comme tant une des causes primaire de lendettement extrieur des pays en
dveloppement, il sagit vrai dire dune position qui nest pas appuye sur des donnes sures
(par ailleurs difficiles rassembler), puisque ce problme se pose videmment de faon trs
diffrente selon les pays ,les processus durbanisation quils ont connu dans le pass et les
processus durbanisation en cours. Mais qui montre de toute faon, limportance du
phnomne urbain vis--vis du problme du dveloppement conomique en gnral.
Deuximement, cette croissance par morceaux rajouts lun lautre est la base dune
sectorialisation voire dune sgrgation sociale accentue (5). Laddition successive de
quartiers prcaires en dehors dune politique consquente, produit une hirarchie entre
diffrentes parties de la ville qui se traduit facilement par une discrimination plus ou moins
vidente dans la disponibilit ou tout simplement laccessibilit aux quipements et aux
services.
Actuellement, le problme est abord par les gouvernements et les organisations
internationales, sous langle de la lutte contre la pauvret, nouvelle priorit des institutions de
Brettoon Woods. Un axe central de ces politiques rside dans lamlioration des conditions
de logement, ainsi que laffiche par exemple la compagne de la Banque Mondiale et des
Nations unies pour des villes sans tandis questions procuratrice : des villes sans tandis on
des villes sans habitants de tandis ?
La question renvoie la dialectique de lexclusion et de lintgration et lutopie on
lhypocrisie de posture qui prtendent supprimer lexclusion. Voir au contraire ces
dimensions en tension lune par lautre, dans des dynamiques sociales qui les mdiatisent.
Lexamen des traits communs des villes du tiers monde, sous tend une perspective analytique
qui voit quelles sont dsormais la rfrence premire pour une majorit des hommes et des
femmes . Leur environnement, leur milieu de vie est aujourdhui travers de contradictions
toujours plus fortes entre limage de modernit que les autorits veulent symboliquement
imposer et la ralit que dploient les pauvres pour faire face leurs besoins .Que faire et
comment faire pour dpasser ce qui trop souvent apparat comme inluctable : sgrgation
spatiale et discrimination socio-conomique notamment travers le phnomne croissant de
lhabitat prcaire ?
Force est de constater aujourdhui que lhabitat prcaire est un fait social qui sinscrit dans un
contexte trs vaste, bien au-del de la simple ralit ponctuelle dtablissements humains
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
18
incontrls et organiss. Il parait de nos jours quasi universel : A lEst comme lOuest ,au
nord comme au sud ,par del les systmes conomiques et les niveaux de dveloppement
,chaque jour rvle lopinion publique son lot de population sans domicile fixe .
Lexclusion par le logement nest pas lapanage des pays du Sud. En Europe, il y aurait
quelques 3 millions de sans-abri et entre 15 et 18 millions de personnes mal loges, presque
autant dailleurs quaux Etats-Unis (6).
1- Problmatique gnrale de lhabitat prcaire Cette gnralisation du problme nest pas rcente et nest pas strictement lie la crise
conomique mondiale latente, mais sans vouloir sombrer dans un excs de dtails, le sujet est
considrable, et la prcarit est un problme aussi vieux que lurbanisation, nous tenterons ici
un rappel historique avant daborder les questions actuelles partir des leons de lhistoire.
La crise de lhabitat et des villes dans sa forme moderne est apparue en Angleterre au
dbut du XIX sicle, puis en Europe, comme une consquence troite de lindustrialisation
massive autour des grandes villes de lpoque : intense exode rural, dveloppement rapide des
quartiers ouvriers, recouvre plusieurs formes dinsalubrit o lentassement des pauvres dans
un bti pourri non dot dassainissement, ce qui a favoris la propagation de maladies
ravageuses la fin du sicle.
Sommairement la situation peut tre rsume de la faon suivante :
Le capitalisme naissant et le libralisme triomphant, la dictature des propritaires
aidant sachant que la cause majeure relve du rapport social ; linsalubre est devenu un
secteur trs rentable, il y a des intrts puissants en jeu (7), ce qui a fait que linsalubrit se
dveloppe avec lenrichissement de la socit avec lignorance des donnes lmentaires de
lhygine.
Ces quartiers deviennent rapidement les foyers de prilleuses pidmies qui vont toucher
lensemble de la population urbaine.
Les ractions ont t tardives, partielles et inefficaces, surtout en France. Aprs la premire
guerre mondiale, lexplosion urbaine, le resurgissement dun milieu des contestataires ,la peur
de la mort, va avoir un effet salutaire sur les couches dirigeantes et se traduire ds le milieu
du sicle par de nombreuses initiatives ( publications commissions denqute parlementaires
ad hoc , formation dassociations caritatives, premires lois sur lurbanisme, mise en avant de
lexpropriation pour rsoudre les problmes fonciers urbains , contrle du dveloppement
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
19
urbain par ladministration , formation des lites administratives capables dappliquer les lois,
cration de subventions la construction dhabitat ouvrier).
Cette crise se propage notamment dans la plupart des pays en voie de dveloppement tout au
long du XX sicle comme une consquence de lexode rural et de forts taux daccroissement
dmographique mais sans saccompagner de lindustrialisation massive dont elle tait le
corollaire en Europe occidentale et dbouche par consquent sur des situations de trs grande
misre.
2-Extension de lhabitat prcaire : la mondialisation de la prcarit Cette mondialisation de la prcarit , la peur de ses consquences , a entran ds le
dbut des annes 70 la mise en place dune stratgie lchelle de la plante initie par les
organismes internationaux ( confrence des nations unies Vancouver en 76, cration du
centre des Nations Unies pour lhabitat , anne internationale du logement des sans abris ,
projets pilotes dans beaucoup de pays du tiers monde , nombreux travaux de lOMS sur les
rapports entre sant et logement , change dinformations etc).
Cet effort na eu que peu deffets sur le terrain, selon les estimations du centre des Nations
Unies pour les Etablissements Humains (8), on dnombrait 837 millions de personnes vivant
dans lhabitat prcaire notamment les bidonvilles en 2001 contre 712 millions en 1993. Les
plus connues et mdiatises sont celles du Grand Mexico, la cit des morts du Caire, ainsi que
les Baranguays de Tondo Manille, les barriadas de Lima, les Fevelas de Rio et les slums de
Mumbai (Bombay).
Les situations de prcarit du logement sont visibles dans la plupart des villes du
monde, les quartiers de squatters, les favelas et les bidonvilles, privs deau de services de
voirie, dlectricit, de transports et de services sociaux, sont les expressions urbaines les plus
videntes des phnomnes de pauvret et dexclusion sociale. Force est de reconnatre que les
conditions de vie dune majorit des habitants des pays en dveloppement se sont dgrades
au cours des annes rcentes.
2-1 Lautonomisation de la ville vis--vis de ltat Lindustrialisation et la mondialisation des changes ont provoqu jusquici la
croissance urbaine, accentue ici comme ailleurs par une difficile transition dmographique.
La part de la population urbaine dans le monde est sans doute largement sous-estime, la
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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plupart des appareils statistiques nationaux adoptant une dfinition restrictive de lurbain
inspire des modles occidentaux.
Or, le poids dune croissance dmographiques somme toutes partout trs soutenue,
lappauvrissement de la plupart des pays, avec la cohorte dingalits quaccompagne souvent
lextraversion des marchs, et limposition dun modle de dveloppement no-libral
favorisent lautonomisation contrainte des citoyens face ltat. Emplois, logements, services
ne peuvent plus tre fournis par les tats, comme ceux du tiers -monde qui doivent dans la
plupart des cas jongler pour trouver les devises permettant de financer cet change ingal .
Dans ces conditions, la production de logements par le secteur public perd pied, et laisse le
champ libre la production spontane, cette dernire se produit surtout de faon non-
rglemente , tant au niveau des terrains utiliss que des constructions (9).
On a trop souvent tendance ne penser ces quartiers que dans leur ralit prsente.
Sans doute pourtant, les considrations non comme des marges de la ville mais comme les
faubourgs de demain permettraient une approche plus fconde, moins base sur les prjugs
que fonde sur des analyses urbaines comme on en mne ailleurs dans la ville et en centre-
ville(10) .
2-2 Lengendrement de la ville Si la recherche en ce domaine, sest ou tente dans la plupart des fois de se dbarrasser
de quelques prjugs, de nombreuses traces crites et la dngation de toute vritable
organisation, peuvent tre aisment trouves ici o l (11).
Le postulat de la dgradation progressive quengendre lhabitat prcaire en arrive occulter la
question du trac urbain. En naccordant de place quau seul bti, la plupart des tudes, en
arrivent mme ngliger la composition urbaine, pour parfois nier dailleurs son existence.
Dans ce cas, de lhabitat dit spontan ou clandestin, il est effectivement difficile de passer
sous silence la composition urbaine qui y prsid : aprs que chaque unit ait abri temporaire,
la position des rues et les limites des lots furent dfinies et les familles se relogrent ou cela
fut ncessaire (12).
Cependant, ds lors que le tissu urbain prsente un aspect extrieur complexe, quil
scarte de la trame orthogonale, que le trac des rues nest pas directement cohrent pour
lurbaniste form lcole de la ligne droite, laffaire est directement classe : le tissu urbain
est dsordonn. Si bien quil ny a pas eu de planification pralable rsultant dadjonctions de
volonts individuelles ou de tracs organiques dnus de cohrence urbaine.
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
21
La dernire tendance releve dans la recherche sur la cration de la ville populaire
souleve par (Schlyter T, 1979, p 69) sur le quartier de George, en Zambie met en avant la
prise de conscience progressive parmi les habitants de la ncessit de composer lespace
urbain afin dobtenir entre autres une rgularisation plus aise. On commence donc prendre
en compte les pratiques habitantes, mais toujours avec en toile de fond lide que lirrgularit
des formes signifie absence dordonnancement, de structuration pralable ou de
correspondance avec des normes sociales et culturelles originales : la construction de ce
type de quartier est de moins anarchique. Les habitants prennent en effet conscience de la
ncessit dordonner, de structurer le quartier (13).
Enfin, deux auteurs se sont rsolument penchs sur le thme de la gense des espaces de la
ville, (Navez- Bouchanine F, 1991, p103) et (Lechtymy S, 1992, p131), avec une tude
particulirement fouille des modes de constitution socio- spatiale intentionnels dans des
quartiers populaires de la Martinique.
3- Dbat international La question du logement pour les bas revenus ; plus prcisment, le phnomne dexclusion
des plus pauvre a rarement t analys dans sa relation avec les autres phnomnes qui lui
sont symtriques et dont on ne peut les dissocier : la situation du logement des groupes trs
bas revenus, dj difficile au cours des annes 1960-1980, tend se dtriorer partir des
deux dernires dcennies et confronts lurgence de que faire ? montre que lintervention
des pouvoirs publics ,a parfois activement et intentionnellement contribu cette exclusion ;
en particulier au cours des dernires dcennies. Or, les anciennes politiques de rsorption,
invitablement slectives et discriminatoires, ont souvent contribu lacclrer notamment,
dans le contexte socio-conomique des villes du tiers monde, qui rduit considrablement les
effets des interventions tatiques dans ce domaine (14).
A cet effet , il semblerait que la tentation est grande ,entant que chercheur et mme pour les praticiens , de ne pas isoler la question de lhabitat prcaire du contexte socio conomique
dans lequel il sinscrit ,et par suite ,de prconiser des interventions troitement lies non
sectorielles visant agir sur lhabitat prcaire et en mme temps sur les mcanismes
gnrateurs de ces situations ,symptmes parmi dautres de formes et de niveaux de
dveloppement dpendants et de structures sociales ingalitaires.
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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3-1- La question du logement dans le dbat international Les impacts sociaux de lajustement structurel et les corrections qui lui sont apportes, ont
plac la question du logement dans le cadre de la lutte contre la pauvret lchelle mondiale,
surtout depuis le dbut des annes 1990.
Les couches sociales les plus dmunies en ont t invitablement exclues favorisant
lapparition, dans de nombreux pays, de lhabitat spontan, sous-quip et non rglementaire
ct des bidonvilles.
Lun des rsultats dHabitat II a donc t la conscration de la dcentralisation et de la
participation comme nouvelle stratgies, acceptes par plusieurs pays, pour acclrer la
ralisation des programmes et projets de dveloppement urbain.
La premire valuation quinquennale du Programme pour lhabitat a eu lieu New York
en 2001 (Habitat II+5), tant des gouvernements que ceux des institutions financires
internationales, ne suivent pas.
Cependant, les rsultats obtenus ne sont pas ngligeables, du moins en ce qui concerne les
questions du logement en gnral, et celles des bidonvilles en particulier. Chaque pays
recherche des mthodes appropries pour traiter ces questions selon son niveau de
dveloppement conomique et ses moyens financiers disponibles.
En ce qui concerne la proccupation internationale relative aux bidonvilles, Cities Alliance
(manation de UN-Habitat et de la Banque Mondiale) a initi en 1999 un vaste programme de
villes sans taudis stalant sur une dizaine dannes et concernant prs de 100 millions
dhabitants travers le monde. Cette initiative a stimul de nouvelles rflexions et de
nouveaux projets dans plusieurs pays, dont le Maroc.
De nouveaux concepts apparaissent pour le secteur de lhabitat (bonne gouvernance,
planification participative, participation communautaires, protection de lenvironnement, droit
un logement convenable, lutte contre lexclusion des plus dmunis). Cependant, ces
concepts dont certains sont prns, sous dautres appellations, depuis longtemps dans
plusieurs pays, sont utiliser avec modration et quil importe dadapter chaque chelle
dinvestigation (nation, rgion, ville et quartier) au risque deffets pervers : redondance
dides et dexpriences, gaspillage des ressources, insensibilisation de la population, etc
(15).
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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3-2 La progression de lhabitat prcaire et la monte de la pauvret urbaine dans les villes du Sud : Il y a plus dune vingtaine dannes de cela, (Galbraith J-K, 1979, p 134), dans son
ouvrage thorie de la pauvret de masse pourfendait dj lide selon laquelle des facteurs
naturels permettrait dexpliquer pourquoi les pauvres sont toujours plus pauvres et voient
leur nombre augmenter.
Trois dimensions essentielles de lvolution du monde actuel configurent un titre ou
un autre, la scne sur laquelle se jouent notre prsent et notre futur : lurbanisation du monde,
la mondialisation des changes conomiques et la dgradation des ressources
environnementales. Si nous essayons dexaminer la situation actuelle et sans vouloir tomber
dans un excs de chiffres, bien que notre poque soit marque par les progrs technologiques
et laccumulation de richesse, la pauvret touche un nombre croissant de personnes. Alors que
la population mondiale tait de 5,9 milliards dtres humains en 1998, 1,2 milliards dentre
eux vivaient avec moins dun dollar par jour (et plus de 2 milliards avec moins de 2 dollars).
En 2000, le nombre de pauvres vivant avec moins dun dollar par jour sapprochait de 1,5
milliard et les estimations pour 2015 sont de lordre de 1,9 milliard dindigents dans le monde
(16). Tout aussi proccupant que laccroissement du nombre de pauvres dans le monde, on
constate que le revenu des pauvres a tendance diminuer, selon les sources les plus rcentes
des Nations Unies.
En revanche, dans la plupart des pays en dveloppement, le mouvement spontan
durbanisation, conscutif loccupation irrgulire de proprits publiques ou prives,
continuera crer lessentiel des villes (17). Lextension des villes est toujours en avance sur
la ralisation des travaux damnagement et la fourniture dquipements publics. Ainsi, la
monte de la pauvret urbaine saccompagne dun dcalage entre la ville lgale et la ville
informelle.
3-2-1 En Algrie : une situation sociale et conomique en transition
La pauvret urbaine en Algrie titre dexemple na jamais t tudie pour elle-mme, car
cela na jamais t non plus un enjeu majeur. Avec la transition conomique, les recherches
sur la pauvret rurale quurbaine commencent tre entrepris vers les annes 90 afin
didentifier la pauvret produite par ces nouvelles conditions et questionner le processus
dappauvrissement relatif aux questions suivantes : qui sont les pauvres, comment se
repartissent ils dans la ville ? pourquoi sont-ils pauvres ? quel est leur degr relatif de
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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pauvret ? comment font ils pour survivre ? quelles sont leurs conditions de vie (logement et
environnement urbain) ? et quelles sont leurs principales difficults ? Ces rflexions amnent-
elles reformuler graduellement le questionnement sur la pauvret urbaine en Algrie ?
La perception mme de la pauvret y est diffrente, combien mme une liste dindicateurs
communs est retenue, la pauvret urbaine est diffuse dans la ville, elle y est officielle ,
visible et concentre notamment dans les bidonvilles.
Nous avons une image globale de la pauvret urbaine, en Algrie, et un portrait global aussi
des conditions dans lesquelles vivent les populations en milieu urbain comme le reste des
pays en dveloppement et la pauvret tout court selon la carte de la pauvret en Algrie
(18), on constate que bien que la pauvret urbaine en Algrie a t marque de caractres
propres qui ne sautent pas aux yeux premire vue, les pauvres participent comme mme la
dynamique urbaine, et par consquent leur droit de cit est questionn mme si les conditions
environnementales sont extrmement ngatives , dchets gouts, sont le sort communs aux
pauvres.
3-2-2 Les pauvres, comment les dfinir ?
Mais qui sont ces pauvres ? Cette question na rien dacadmique et nest pas plus
innocente que les rponses diverses- que proposent les diffrents auteurs. Nous nous rfrons
ici des tudes et recherches rcentes.
Plusieurs auteurs, et en particulier ceux qui travaillent en Asie, prennent comme critre, le
revenu : les pauvres constituent les populations faibles revenus.
Un autre ensemble de recherches, de plus en plus nombreuses aujourdhui, aborde le
problme des pauvres en prenant comme critre la non conformit aux lois et aux normes
concernant loccupation du sol et du logement (titre de proprit ou contrat lgal de location),
aux rglements durbanisme, aux rglements de la construction (Baross J-A, 1983, p 98).
Une problmatique de classe, apparat trs frquemment dans les crits des auteurs
latino-amricains qui ne sont cependant pas toujours daccord sur le trac des frontires
lintrieur desquelles sinscrirait lhabitat des pauvres. Pour certains (Mier Y, 1981, p36), les
pauvres sont, en quelque sorte, ceux qui ne peuvent pas payer le prix dun terrain et dun
logement sur le march formel. Ce point de vue qui marque presque rituellement lenqute
socio-conomique qui prcde la plupart des interventions publiques dans le domaine du
logement se rfre une logique technico-financire (dfinir une population-cible et sassurer
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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de sa solvabilit). Le caractre rducteur dune telle approche et son incapacit rendre
compte de situations o le revenus provenant dactivits informelles occupent une place
essentielle a t maintes fois critiqu- y compris par ceux qui ont recours mais il reste trs
largement dominant.
3-2-3 La conceptualisation et la mesure de la pauvret urbaine
La notion de pauvret volue. Les notions de vulnrabilit, dexclusion et dimpuissance
rapportes aux individus et aux groupes sociaux sont ainsi introduites. Cette dernire
dfinition est multidimentionnelle puisque la pauvret est conue comme la privation des
capacits fondamentales dont les causes renvoient des analyses politiques, institutionnelles,
sociales et conomiques.
La pauvret est un concept complexe qui fait rfrence une srie de notions qui sont aussi de
nature subjective, comme le besoin, lingalit ou la privation et qui ne peuvent tre
uniquement valus en termes matriels.
Centr initialement sur les questions de distribution des ressources et des biens, la
problmatique de la pauvret, par le biais des institutions de Bertton Woods, sest
progressivement focalise sur les pannes des relations sociales, la question des droits des
citoyens et labsence de capacit de choix (dveloppe, en particulier, dans les travaux du prix
Nobel dconomie (Amartya Sen 1998 ) : on est ainsi pass du thme de lgalit des
conditions celui de lgalit des chances.
La perception sociale de la pauvret nest pas la mme dans une socit pauvre
et dans une socit riche(1).
La dfinition de la pauvret ne peut donc se limiter au revenu (pauvret montaire) et la lutte
contre la pauvret urbaine doit prendre en compte les questions sociales, institutionnelles et
politiques selon les niveaux suivants:
1) En terme daccs la satisfaction des besoins sociaux fondamentaux (se nourrir, tre
duqu, pouvoir tre soign. Cette approche et lorigine de lIDH (Indice de Dveloppement
Humain labor par le PNUD)
(1) ONU, la disponibilit des moyens de lutter contre la pauvret, notamment par la coopration internationale, pose comme pralable un dveloppement urbain durable. Communiqu de presse, date : 07/ 06/ 2001, rf :
AG/1156.
CHAPITRE I : Des dsquilibres urbains gnrateurs de dysfonctionnements
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2)En terme plus larges dactifs, parmi lesquels, pour un individu, on distingue le capital
naturel (la terre, leau les ressources environnementales), le capital social (les liens de
solidarit entre membres dun groupe social, laccs aux institutions), le capital humain (les
connaissances, laptitude au travail, la sant ,le patrimoine, laccs aux infrastructures de base,
les moyens de production), le capital financier (lpargne, laccs au crdit, la couverture des
risques).
3) En terme dynamique de fonctionnement social (lautonomie, la dignit), cest dire la
capacit dagir, dexprimer ses opinions, de faire face ses obligations sociales et culturelles.
Ce point de vue est dfendu par Amartya Sen, pour qui la dfinition de la pauvret est
indpendante de la politique suivre, car cette dmarche, assure que labsence de ressources
publiques pour contribuer lradication des privations graves ne nous incitera pas redfinir
la pauvret elle-mme. La recommandation politique est conditionne par sa faisabilit,
mais la reconnaissance de la pauvret ne doit pas se plier cette limite .
Lautre point de vue plus rare et plus trange priori, et qui a lair quelque peu cynique, est
dfendu par (Simmel G, 1988, p82). Ainsi pour cet auteur, la pauvret est un fait social. Pour
lui, les pauvres entant que catgorie sociale, ne sont pas ceux qui souffrent du manque et
privations spcifiques, mais ceux qui reoivent assistance ou devraient la recevoir selon les
normes sociales . La pauvret est donc non pas un tat quantitatif en elle-mme , mais
dfinie par rapport la raction sociale qui rsulte dune situation spcifique . La pauvret
est ainsi relative. Et il est extrmement significatif dobserver quel degr de besoin chaque
groupe considre comme zro au-dessus ou au dessous duquel la pauvret ou la richesse
commence . Pour G. Simmel, la pauvret doit tre dfinie et identifie en fonction de leffort
que la socit est prte consentir pour lallger ou lradiquer.
3 -3 Lexclusion, un phnomne aux multiples facettes Lexclusion repose sur lincertitude conceptuelle dune notion bien mal cerne,
dfaut dtre clairement dfinie, et de toute faon vicie par les dbauches mdiatiques qui la
pervertissent en un effet de mode. Les gographes utilisent encore peu ce concept (par
exemple, absent du dictionnaire critique les mots de la gographie sous la direction de
(Brunet R, 1993, p 113). Pourtant le terme dexclusion peut tre facilement rapproch de
celui du terme, minemment gographique, denclavement qui renvoie la fermeture dun
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