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DÉPARTEMENT DE LA MANCHE ______ RÉPUBLIQUE FRANCAISE ______ ____ RÉUNION DU LUNDI 7 NOVEMBRE 2016 ____ Le lundi 7 novembre 2016, à 10h00, le conseil départemental de la Manche, dûment convoqué le 24 octobre 2016, s'est réuni salle des sessions, à la maison du département, sous la présidence de Monsieur Philippe BAS. Étaient présents : Madame Chantal BARJOL, Monsieur Philippe BAS, Monsieur Frédéric BASTIAN, Madame Brigitte BOISGERAULT, Monsieur Jean-Dominique BOURDIN, Madame Frédérique BOURY, Monsieur Jacky BOUVET, Monsieur Jean-Claude BRAUD, Monsieur François BRIERE, Madame Catherine BRUNAUD-RHYN, Madame Christèle CASTELEIN, Monsieur Jacques COQUELIN, Monsieur Gabriel DAUBE, Monsieur Michel DE BEAUCOUDREY, Monsieur Pierre DE CASTELLANE, Monsieur Antoine DELAUNAY, Monsieur André DENOT, Monsieur Serge DESLANDES, Madame Yveline DRUEZ, Madame Madeleine DUBOST, Madame Karine DUVAL, Monsieur Sébastien FAGNEN, Madame Marie-Pierre FAUVEL, Madame Marie-Odile FERET, Madame Marie-Hélène FILLATRE, Monsieur Jean-Paul FORTIN, Madame Sylvie GATE, Madame Nicole GODARD, Madame Anne HAREL, Monsieur Dominique HEBERT, Madame Maryse HEDOUIN, Madame Adèle HOMMET-LELIEVRE, Monsieur Mathieu JOHANN-LEPRESLE, Madame Dominique LARSONNEUR-MOREL, Madame Maryse LE GOFF, Madame Christine LEBACHELEY, Madame Patricia LECOMTE, Madame Odile LEFAIX-VERON, Monsieur Marc LEFEVRE, Monsieur Gilles LELONG, Madame Martine LEMOINE, Monsieur Jean LEPETIT, Madame Françoise LEROSSIGNOL, Monsieur Jean MORIN, Monsieur Alain NAVARRET, Madame Valérie NOUVEL, Madame Anna PIC, Monsieur Patrice PILLET, Monsieur François ROUSSEAU, Monsieur Bernard TREHET. Étaient excusés : Madame Valérie NORMAND. Étaient excusés et avaient donné procuration : Monsieur Jean-Marc JULIENNE procuration à Madame Sylvie GATE, Madame Carine MAHIEU procuration à Monsieur Jacky BOUVET, Monsieur Franck TISON procuration à Madame Marie-Odile FERET. Secrétaire de séance : M. Sébastien FAGNEN. * * *

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DÉPARTEMENT DE LA MANCHE

______

RÉPUBLIQUE FRANCAISE

__________

RÉUNION DU LUNDI 7 NOVEMBRE 2016

____

Le lundi 7 novembre 2016, à 10h00, le conseil départemental de la Manche, dûmentconvoqué le 24 octobre 2016, s'est réuni salle des sessions, à la maison du département, sousla présidence de Monsieur Philippe BAS. Étaient présents : Madame Chantal BARJOL, Monsieur Philippe BAS, Monsieur Frédéric BASTIAN, MadameBrigitte BOISGERAULT, Monsieur Jean-Dominique BOURDIN, Madame Frédérique BOURY,Monsieur Jacky BOUVET, Monsieur Jean-Claude BRAUD, Monsieur François BRIERE,Madame Catherine BRUNAUD-RHYN, Madame Christèle CASTELEIN, Monsieur JacquesCOQUELIN, Monsieur Gabriel DAUBE, Monsieur Michel DE BEAUCOUDREY, MonsieurPierre DE CASTELLANE, Monsieur Antoine DELAUNAY, Monsieur André DENOT, MonsieurSerge DESLANDES, Madame Yveline DRUEZ, Madame Madeleine DUBOST, Madame KarineDUVAL, Monsieur Sébastien FAGNEN, Madame Marie-Pierre FAUVEL, Madame Marie-OdileFERET, Madame Marie-Hélène FILLATRE, Monsieur Jean-Paul FORTIN, Madame SylvieGATE, Madame Nicole GODARD, Madame Anne HAREL, Monsieur Dominique HEBERT,Madame Maryse HEDOUIN, Madame Adèle HOMMET-LELIEVRE, Monsieur MathieuJOHANN-LEPRESLE, Madame Dominique LARSONNEUR-MOREL, Madame Maryse LEGOFF, Madame Christine LEBACHELEY, Madame Patricia LECOMTE, Madame OdileLEFAIX-VERON, Monsieur Marc LEFEVRE, Monsieur Gilles LELONG, Madame MartineLEMOINE, Monsieur Jean LEPETIT, Madame Françoise LEROSSIGNOL, Monsieur JeanMORIN, Monsieur Alain NAVARRET, Madame Valérie NOUVEL, Madame Anna PIC, MonsieurPatrice PILLET, Monsieur François ROUSSEAU, Monsieur Bernard TREHET. Étaient excusés : Madame Valérie NORMAND. Étaient excusés et avaient donné procuration : Monsieur Jean-Marc JULIENNE procuration à Madame Sylvie GATE, Madame CarineMAHIEU procuration à Monsieur Jacky BOUVET, Monsieur Franck TISON procuration àMadame Marie-Odile FERET. Secrétaire de séance : M. Sébastien FAGNEN.

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Rapport CD.2016-11-07.1-2

CONSEIL DÉPARTEMENTALRéunion du 7 novembre 2016

Service instructeur : Direction générale adjointe ''Performance de lagestion publique''Direction des financesService du budget

Titre du rapport : Débat d'orientations budgétaires 2017

Rapporteur : Monsieur Marc LEFEVRE

Commission : Administration et finances

Vu les dispositions du Code général des collectivités territoriales ;

Vu l’article L.3312-1 du Code général des collectivités territoriales ;

__________

Mes chers collègues,

Conformément au règlement financier et à l’article L.3312-1 du code général descollectivités territoriales, « dans un délai de deux mois précédant l’examen du budget, un débata lieu au conseil départemental sur les orientations budgétaires de l’exercice ainsi que sur lesengagements pluriannuels envisagés ».

Dans la perspective du vote du budget primitif que je vous soumettrai dans les prochainessemaines, je vous invite à débattre, ce jour, de nos orientations budgétaires pour 2017.

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1ère partie : LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET FINANCIER

L’environnement économique et financier mondial : des taux d’intérêt faibles mais desincertitudes sur la pérennité du modèle

(source Lettre du financier territorial – études Natixis)

Les perspectives économiques n’ont guère évolué depuis 2015 : la croissance mondialestagne sur un rythme proche de 3%, le commerce mondial ne progresse plus avec desexportations en volume stabilisées. Le ralentissement chinois se poursuit et la croissance dansles pays développés a tendance à décélérer et devrait finalement se stabiliser. Le vieillissementdémographique et la faiblesse généralisée des gains de productivité sont des sources durablesde ralentissement de la croissance potentielle dans les économies développées. En revanche,certains pays émergents commencent à montrer des signes de stabilisation après des reculsimportants en 2015 : c’est notamment le cas du Brésil et de la Russie.

Les politiques monétaires restent expansionnistes dans de nombreux pays via les baissesde taux et les programmes d’achat de titres (monétisation des dettes) mais leur effet sur lacroissance reste faible. Elles deviennent même contreproductives dans certains pays où lestaux d’intérêt négatifs fragilisent le secteur financier. Parallèlement les politiques budgétairesrestent relativement neutres pour la croissance.

Au total, on constate une faiblesse structurelle de la croissance et peu de marges demanœuvre de politique économique pour la soutenir dans un environnement d’endettementdéjà très élevé.

Par ailleurs, les risques politiques et économiques portant sur l’économie mondiale restent

bien présents :· Les risques géopolitiques : Moyen Orient, Mer de Chine et Ukraine-Russie· La crise migratoire qui constitue un problème pour les économies européennes· Les risques politiques dans divers pays européens : instabilité en Espagne, référendum

en Italie, élections de 2017 en France et en Allemagne· La question de la dette grecque· Les élections américaines· La gestion du BREXIT· La transition chinoise et les risques financiers en Chine· Un ralentissement plus marqué de l’économie américaine· Les taux d’intérêt négatifs et les difficultés rencontrées par le secteur financier

notamment européen· Le prix du pétrole reste une source d’incertitude : après une légère remontée suite au

récent accord de limitation de la production au sein de l’OPEP, un rebond trop marquéconduirait à une stagflation dans les pays importateurs.

Quant aux États-Unis, les derniers chiffres publiés ont révélé un ralentissement plus marqué

de la croissance au cours des derniers trimestres.

Au total, le PIB n’aura progressé que de 1% en moyenne en rythme annualisé sur lestrois derniers trimestres ce qui peut apparaître faible, en tout cas inférieur au rythme potentielde l’économie (1,8%).

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Le ralentissement américain est la conséquence de la conjonction de la baisse du prix dupétrole qui a fortement pesé sur les entreprises du secteur et de l’appréciation du dollar qui aaffecté les entreprises exportatrices.

Toutefois, ces deux facteurs négatifs vont s’atténuer dans les trimestres qui viennent etles stocks ne devraient plus peser sur la croissance. Ainsi, en l’absence de choc financier, lacroissance américaine devrait revenir vers un rythme proche de 1,8%.

Dans ce contexte, il était attendu que la Fed décide de relever ses taux d’intervention en

septembre. Les mauvais chiffres de l’emploi de mai puis les risques liés au BREXIT l’avaientincitée à la prudence. Les marchés n’anticipaient plus de hausse de taux en 2016 et une seuleremontée en 2017.

La remontée des taux va continuer d’être très lente et le niveau des taux courts restera bien

plus faible qu’avant crise en raison de l’affaiblissement du taux d’intérêt naturel réel. Par ailleurs,la Fed est contrainte par les actions des autres banques centrales qui continuent d’assouplirleur politique monétaire. Ceci l’appelle à la prudence de façon à limiter l’appréciation du dollar.Enfin, les élections américaines constituent également un facteur de risque non négligeable.

Ces éléments ont poussé la Fed, mi-septembre, a annoncé une nouvelle fois le report

d’une révision de sa politique monétaire. La stabilisation des dettes publiques européennes

Alors que le débat s’était concentré sur la nécessité d’assainir les finances publiquesdepuis la crise des dettes souveraines en 2010/2011, la question de la relance budgétairecommence à revenir progressivement dans les débats. Face à la moindre efficacité despolitiques monétaires à stimuler la croissance, les organisations internationales (FMI, OCDE,…) mais aussi la Commission Européenne ou encore certaines banques centrales appellentles gouvernements à la mise en place de réformes structurelles mais également à la mise enœuvre de politiques de relance dans les états qui en ont la capacité. En zone euro, cela signifieprincipalement l’Allemagne.

Malgré les rappels à l’ordre des pays dont les déficits dérapent (Espagne, Portugal), la

Commission Européenne ne les a pas pénalisés révélant un assouplissement de sa position.Face à la montée des risques politiques et à un certain rejet de l’Europe par les populations,la Commission européenne est devenue pragmatique et plus souple dans sa lecture descontraintes budgétaires mises en place au moment de la crise des dettes souveraines.

Les pays européens ont fait d’importants efforts dans la réduction des déficits sur la

période 2011-2014 bien qu’ils se soient quelque peu relâchés au cours des deux dernièresannées. L’Allemagne enregistre un excédent budgétaire de l’ordre de 0,2% du PIB en 2016alors que les trois autres grands pays de la zone euro restent en déficit : -3,3% pour la France ;-2,4% pour l’Italie et -4,6% pour l’Espagne.

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L’amélioration récente des finances publiques en Europe résulte principalement d’unesituation conjoncturelle plus favorable et de la forte baisse des taux d’intérêt.

· Depuis début 2014, la croissance a redémarré en zone euro pour atteindre 1,1 % en2014, 1,9 % en 2015. Elle devrait se situer autour de 1,7 % en 2016. La zone euro abénéficié des effets de la dépréciation de l’euro et de la baisse du prix du pétrole qui aredonné du pouvoir d’achat aux ménages.

· En forte baisse depuis mi-2012, les taux européens ont continué de diminuer en 2016.Les taux allemands à 10 ans sont désormais en territoire négatif ; ils avoisinent 0,2 %en France et 0,9 % en Espagne et 1,2 % en Italie.

· Alors que l’inflation s’est stabilisée à un niveau proche de 0 %, la baisse des taux d’intérêtnominaux a conduit à une diminution des taux d’intérêt réels. Ils sont maintenant négatifsen Allemagne et en France et proches de 1% en Espagne et en Italie pour des titresd’une maturité de 10 ans.

La forte baisse des taux d’intérêt est la conséquence du programme d’achats de titres

publics de la banque centrale européenne, mis en place en mars 2015. La BCE achète tous lesmois 80 Md€ de titres principalement des titres du Trésor. Elle a désormais à son bilan 1061Md€ de dettes publiques qui représentent entre 10 % et 20 % des stocks de dettes publiquesen fonction des pays.

La soutenabilité des finances publiques européennes est en conséquence organisée par

la BCE. Tant qu’elle « pilote » les taux longs par la monétisation des dettes, la situation resteratenable. France : les perspectives économiques retenues dans le projet de Loi de Finances 2017

Dernier budget du quinquennat, le projet de Loi de finances 2017 prévoit un retour du

déficit public en dessous de 3 %, soit à 2,7 % du PIB. Si le passage du seuil de 3% peutapparaître symbolique, il permettrait cependant à la France de ne plus faire partie des paysfaisant l’objet de la procédure pour déficit excessif.

L’effort porte d’une part sur l’État central dont le déficit est affiché à 3 % (3,3 % en 2016)

et d’autre part sur les administrations de sécurité sociale qui pourraient enregistrer un excédentde 0,3 % après être revenues à l’équilibre en 2016. Le déficit de l’État serait alors de l’ordre de69,3 Md€ en très légère baisse par rapport à 2016.

La dette publique baisserait légèrement à 96 % du PIB en 2017 (96,1% en 2016).

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Alors que les PLF précédents avaient été marqués par l’adoption de mesures fiscalesclaires en faveur des entreprises de façon à améliorer leur situation financières, le PLF 2017comporte une myriade de mesures fiscales sans réelle ligne directrice.

Du côté des ménages : baisse de 20% de l’impôt sur le revenu des classes moyennes ouencore la généralisation du crédit d’impôt de 50 % en faveur des services à domicile mais quine coûtera à l’État qu’à partir de 2018...

Les entreprises continueront de bénéficier des mesures mises en place les annéesprécédentes (CICE, pacte de responsabilité) mais il n’y a pas de réelle montée en régime en2017. Est prévu le passage à 28 % du taux de l’impôt sur les sociétés des PME … Les autresmesures de baisse de l’IS sont reportées sur les années suivantes.

Du côté des dépenses, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures à hauteur de

7,4 Md€, principalement une hausse des dépenses de l’État pour l’éducation, la sécurité etl’emploi (5,7 Md€) et 1,2 Md€ de dotations de l’État aux collectivités locales correspondant aufonds de soutien à l’investissement local. Toutefois, globalement les concours aux collectivitéslocales continuent de diminuer en 2017 (de 2,8 Md€).

Les hypothèses macroéconomiques retenues pour la construction du budget apparaissenttrès optimistes avec une prévision de croissance du PIB en volume de 1,5% en moyenneannuelle en 2017. Même si ce taux de croissance pourrait être atteint cette année, le prolongerl’année prochaine peut apparaître audacieux dans la mesure où l’inflation devrait être unpeu plus élevée (fin du choc pétrole) et ainsi dégrader le pouvoir d’achat des ménages. Laconsommation serait ainsi moins dynamique qu’en 2016.

Par ailleurs, il est étonnant et très optimiste de prévoir une croissance potentielle française

de l’ordre de 1,5 % alors que la plupart des calculs aboutissent à un ordre de grandeur prochede 1 %.

A l’instar des autres pays européens, la France aura bénéficié en 2016 d’une croissance

relativement soutenue (entre 1,3% et 1,5%) et de niveaux de taux très bas. Le taux à 10 ansfluctue entre 0,10% et 0,25% et les taux sur les maturités plus courtes sont en territoire négatif.Ainsi, l’écart entre croissance réelle et taux d’intérêt réel est favorable et permet de baisser lesolde primaire nécessaire à la stabilisation de la dette publique. Les charges d’intérêt devraientreprésenter 41,8 Md€ en 2017 (plus de 53 Md€ en 2013).

En 2017, la croissance pourrait quelque peu ralentir et les taux d’intérêt augmenterlégèrement sous l’effet du redressement de l’inflation. Le passage sous 3% du déficit public s’ilest atteignable pourrait cependant s’avérer plus compliqué à atteindre.

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2ème partie : LES PERSPECTIVES ET LES ENJEUX

A) LES PERSPECTIVES DE FIN D’EXERCICE 2016

CA 2015 BP 2016 CA anticipé 2016RECETTES 501 965 810 486 440 226 € 494 069 159 €DEPENSES 437 648 702 443 401 036 € 442 151 159 €EPARGNE BRUTE 64 317 108 43 039 190 € 51 918 105 €

Les recettes de fonctionnement anticipées en fin d’exercice sont supérieures de 7,6 M

€ aux prévisions du budget primitif. Cet écart s’explique principalement par :

- les droits de mutation, avec une nouvelle progression du marché immobilier compensantle produit exceptionnel de 2015 dû à la grève des notaires de fin d’année précédente :+ 1,5 M€.

- les produits exceptionnels de cessions d’immeubles (2,6 M€),- les nouvelles dotations de la CNSA dans le cadre de la loi ASV (+ 3 M€) attribuées depuis

le vote du budget primitif, alors que les incidences sur la dépense d’APA à domicile nedébutent qu’en fin d’année. Les dotations 2017 seront réduites à concurrence du montantde dépenses éligibles que le département ne pourra pas justifier en fin d’exercice.

Estimées à 494 M€ en 2016, ces recettes seront en recul de près de 7 M€ par rapport

à 2015, évolution défavorable entièrement imputable à la réduction des concours financiersde l’État.

Les dépenses de fonctionnement devraient être exécutées à un niveau proche dumontant total voté au budget primitif.

Certains postes de dépenses du domaine social ont nécessité des augmentationsde crédits importantes en cours d’année (prestation de compensation du handicap, fraisd’hébergement des personnes âgées et des personnes handicapées, aide sociale à l’enfance– rémunération des assistants familiaux) afin de couvrir les dépenses anticipées.A contrario, d’autres postes de dépenses devraient connaître des évolutions plus favorablesque prévu. Ce phénomène se constate notamment pour les dépenses de transports, avecune diminution par rapport à 2015, ou pour l’allocation du RSA, dont la progression sera pluscontenue que les années précédentes.

Comparées à 2015, les dépenses de fonctionnement sont anticipées en augmentationde + 4,5 M€. Les principaux postes de dépenses qui justifient cette évolution sont : les chargesde personnel (+ 0,9 M€), les rémunérations des assistants familiaux (+ 0,8 M€), la PCH (+ 1M€), les frais de séjour en établissement pour personnes handicapées (+ 1,4 M€), l’allocationRSA (+ 0,6 M€).

Avec une augmentation de ses dépenses et une diminution de ses recettes, ledépartement va donc subir une réduction importante de son épargne brute en 2016 de 64,3à 51,9 M€.

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En termes d’exécution de la section d’investissement, l’exécution budgétaire devraitêtre proche de celle de 2016, aboutissant à des dépenses hors remboursement du capital dela dette de l’ordre de 70 M€.

La dégradation attendue de l’épargne brute :

Pour mémoire, le département de la Manche avait connu une chute de son épargne brute

en 2008 à 49,6 M€ (74,9 M€ en 2007), amplifiée par le « choc fiscal AREVA » suite à la révisionde ses amortissements comptables par l’entreprise ayant induit une perte de produit de 15 M€de taxe professionnelle pour les recettes départementales.

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La démarche de maîtrise des dépenses de fonctionnement engagée en 2009 par lacollectivité avait permis de répondre à l’enjeu de la préservation de la santé financière duDépartement et d’atteindre l’objectif d’un niveau d’épargne brute proche de 50 M€.

Cette amélioration de l’épargne brute s’est poursuivie en 2010 (55 M€) puis en 2011 de

manière plus importante en dépassant 71 M€, en raison notamment de la perception de recettesexceptionnelles et de droits de mutation à titre onéreux (DMTO) à un niveau record.

Cette trajectoire favorable a pris fin en 2012. La forte baisse des recettes de DMTO et le gel

des concours de l’État d’une part, et la croissance des dépenses de fonctionnement d’autre part,ont abouti à une forte diminution de l’épargne brute, en restant toutefois à un niveau satisfaisant(61,2 M€ en 2012 puis 55,14 M€ en 2013).

En 2014, grâce à ses efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement et quelques

recettes exceptionnelles, le département a constaté au compte administratif un niveaud’épargne brute de 59,5 M€, et ce malgré l’amplification de la réduction des concours financiersde l’État. Ces derniers s’étaient traduits par la première réduction de la dotation globale defonctionnement (- 3,1 M€) ajoutée à celle des dotations de compensation des exonérationsde fiscalité (- 1,5 M€), et la poursuite de l’augmentation, non compensée, des dépenses desolidarité au titre de la prestation de compensation du handicap (PCH) et de l’allocation duRevenu de Solidarité Active (RSA) s’était poursuivie.

Le dispositif de financement des allocations individuelles de solidarité (AIS) créé en 2014,en apportant 9,6 M€ de recettes de compensation supplémentaires, a permis de ramener de40,8 M€ à 35,3 M€ le reste à charge supporté par la collectivité. Toutefois, seul le transfert desfrais de gestion de la taxe sur le foncier bâti a permis cette réduction du reste à charge. En effet,l’augmentation au 1er avril 2014 du taux des droits de mutation à titre onéreux à 4,5 %, possibilitéofferte par le dispositif, en apportant un surplus de produit estimé à 4,3 M€, a seulement permisde compenser l’augmentation des dépenses d’AIS en 2014 (+ 4,4 M€, dont + 4,1 M€ pour leseul RSA).

En 2015, malgré la forte diminution de la DGF (-7,4 M€) imposée dans le cadre

de l’effort supplémentaire demandé pour le redressement des comptes public en sus dudispositif en vigueur depuis 2011, et la poursuite de l’augmentation des dépenses defonctionnement, notamment sociales, l’épargne brute a pu poursuivre sa progression en raisonde la perception de produits exceptionnels pour un montant 2,9 M€ résultant de diversescessions d’immeubles et de la vente des certificats d’énergie issus du contrat de performanceénergétique, d’un rattrapage des retards importants de liquidation et de recouvrement de la taxed’aménagement par les services de l’État ainsi qu’un niveau exceptionnel de produit des droitsde mutation consécutif au redressement de l’activité sur le marché immobilier et à l’impact enannée pleine du relèvement du taux à 4,5 % des DMTO.

Selon les dernières anticipations pour l’exercice 2016, avec la mise en œuvre de la

deuxième phase de l’effort supplémentaire triennal demandé par l’État aux collectivités locales,qui s’e traduit par une nouvelle réduction de – 7,5 M€ de la DGF et de – 1 M€ des dotationsde compensation des exonérations de fiscalité, le département devrait constater un niveaud’épargne brute de l’ordre de 52 M€. Si le niveau d’épargne sera fin 2016 supérieur auxprévisions, il convient de noter qu’il sera en diminution de – 12,4 M€ par rapport à 2015 et serale plus faible depuis 2009.

Une nouvelle chute de l’épargne brute, d’un niveau aussi important, est attendue en2017 en raison d’une évolution des dépenses très supérieure à celle des recettes. En effet,la nouvelle réduction des concours financiers de l’État, avec la troisième ponction de – 7,4

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M€ effectuée sur la DGF ajoutée à une nouvelle réduction de – 1M€ des dotations decompensation des exonérations de fiscalité va entraîner une évolution très faible des recettesde fonctionnement, entraînant une forte dégradation des indicateurs financiers de la collectivité.

Cette forte dégradation de l’épargne brute pourrait être amplifiée en cas d’adoption des

mesures nouvelles inscrites à l’article 14 du projet de Loi de finances pour 2017 : - 4 M€sur la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle et la dotation decompensation des exonérations de taxe d’habitation.

B) LES ENJEUX FINANCIERS POUR LE BUDGET 2017

1) La poursuite de la chute des concours financiers de l’État :

a) La baisse continue depuis 2011 des dotations de compensation des

exonérations de fiscalité directe locale

Pour mémoire, le dispositif de maîtrise des déficits publics instauré en 2011 prévoit un

gel des concours financiers de l’État aux collectivités. Dans ce cadre, les dépenses nouvelles(exemples : prise en compte de l’évolution de la population dans l’évolution de la DGF,augmentation des dotations de solidarité rurale ou urbaine …) sont financées à enveloppeconstante par l’application d’un coefficient annuel de réduction aux dotations incluses dans la« dotation d’ajustement ». Cela concerne les allocations compensatrices des exonérations defiscalité directe locale en matière de taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties, detaxe professionnelle et de cotisation à la valeur ajoutée des entreprises. Les compensationsde taxe d’habitation sont quant à elles figées depuis 2011.

Il est à noter que, dans le cadre de ce dispositif, les départements ruraux sont

particulièrement impactés, du fait de l’importance des dotations de compensation en matièrede taxe foncière sur les propriétés non bâties dans leurs recettes.

Depuis 2010, la perte de produit cumulée s’élève à – 5,15 M€ pour le département à

ce titre, et ces dotations pourraient subir une nouvelle réduction de – 1 M € en 2017 selon lesestimations de Ressources Consultants Finances.

Il est par ailleurs envisagé, à l’article 14 du projet de Loi de finances pour 2017, que ces

compensations TH intègrent la dotation d’ajustement, avec une réduction de – 21,5 % ; il enserait de même pour la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle et la

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dotation du fonds de péréquation départemental de la taxe professionnelle réparti par le conseildépartemental entre les communes et groupements de communes « défavorisés », pénalisantparticulièrement les collectivités locales de la Manche, dont la dotation est historiquementimportante du fait de l’existence des établissements nucléaires exceptionnels.

Depuis 2014, la forte chute de la dotation globale de fonctionnement

En loi de finances pour 2014, un effort supplémentaire de contribution au redressement

des comptes publics a été demandé aux collectivités locales, se traduisant par une premièreréduction de leur dotation globale de fonctionnement (DGF) – part forfaitaire. Pour ledépartement, cette première réduction s’était élevée à 3,1 M€.

En loi de finances pour 2015, cet effort a été fortement augmenté, en prévoyant uneréduction de la DGF de 11,5 Md€ étalée sur la période 2015-2017 pour l’ensemble descollectivités. Dans ce cadre, le département a perdu 14,9 M€ sur les deux premières années.

Contrairement aux collectivités du « bloc communal », qui ont obtenu l’engagement dupouvoir exécutif de réduire de 50 % leur participation à cet effort en 2017, les départements yrestent pleinement soumis. Le département va donc subir une nouvelle perte de DGF de prèsde 7,5 M€ en 2017.

Au total, le département de la Manche aura connu une baisse de DGF de – 25,42 M€entre 2014 et 2017, sans certitude que le dispositif, prévu initialement sur une période limitéeà trois ans, ne soit pas poursuivi en 2018 et au-delà.

À noter que la DGF du département était déjà historiquement inférieure par rapport à la

moyenne. En 2010, son montant était de 140 € par habitant contre une moyenne de la stratede 227 € ; en 2015, les montants sont ramenés à 121 € pour le département et 204 € pourla moyenne de la strate.

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En cumulant les montants 2017 estimés de diminution de la DGF et des allocationscompensatrices aux réductions déjà constatées, le département de la Manche auraperdu plus de 31,6 M€ de recettes de concours de l’État entre 2010 et 2017.

Ces évaluations restes sujettes aux dispositions finales de la Loi de finances 2017 etles montants définitifs ne seront pas connus avant la notification des bases de fiscalité et descompensations d’exonération en mars 2017.

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2) L’augmentation constante des dépenses sociales et la persistance de la

problématique de compensation des allocations individuelles de solidarité.

Le RSA fait l’objet d’une compensation historique par l’attribution de fractions de TIPCE,

et d’une dotation du fonds de mobilisation départemental pour l’insertion. L’APA et la PCH fontl’objet de dotations de la CNSA, réparties entre les départements, chaque année, en fonctiondes dépenses nettes effectivement réalisées.

En 2014, dans le cadre des « accords de Matignon », les départements ont bénéficié de

recettes supplémentaires pour mieux compenser ces dépenses d’AIS par le transfert des fraisde gestion de la taxe foncière sur les propriétés bâties. Cette amélioration de la compensationpar l’État est restée très partielle d’autant plus que les deux autres dispositifs fixés par lesaccords Matignon consistaient en une majoration de pression fiscale par la possibilité derelèvement du taux de DMTO à 4,5 %, aujourd’hui adopté par l’ensemble des départements,et la mise en place d’un dispositif de péréquation horizontale. Le fonds de solidarité desdépartements, créé initialement pour la seule année 2014, a été pérennisé en Loi de financespour 2015. La Manche est un contributeur net, les critères choisis pour bénéficier du fondsdonnant la priorité au RSA, aux dépends de l’APA et de la PCH, l’excluant de la deuxième partdu fonds (70 %).

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La compensation du RSA :

Le produit de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques estestimé en 2016 à 29 M€. L’atonie de cette recette depuis 2010, qui constitue la principalecompensation historique du RSA est loin de compenser l’évolution des charges constatées.

Depuis 2004, la compensation du transfert de la compétence RMI est effectuée par

l’attribution d’une fraction de TIPP, devenue TIPCE, à laquelle s’est ajoutée depuis 2006 dansle cadre du RMI-RSA une dotation du fonds de mobilisation départementale pour l’insertion(FMDI) d’un montant total de 500 M€ depuis sa création.

Nous constatons donc que, même si l’augmentation de cette dépense devrait plafonneren 2016 (43,1 M€ anticipés), la quasi-stabilité des recettes de compensation du RMI-RSAperçues (droit à compensation TIPCE figé depuis 2012 et FMDI stable) entraîne une fortecroissance du reste à charge pour le Département au titre de cette prestation sociale, quidéstabilise ses finances, même si le dispositif de financement des AIS a pu en atténuerl’ampleur.

Le reste à charge constaté par le Département au titre du RSA est ainsi passé de 6,2 M€ en 2011 à 16,9 M€ en 2015, et il pourrait atteindre 17,7 M€ en 2016.

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La compensation de la PCH

La croissance continue et importante des dépenses de PCH n’est en aucun cas

compensée par les dotations de la CNSA, qui restent très stables. Le département devrait même constater en 2016, au vu des récentes notifications reçues,

une diminution de la dotation de la CNSA au titre de la PCH. La compensation de l’APA

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S’agissant de l’APA : l’année 2016 est marquée par l’entrée en vigueur de la loi ASV, qui

va entraîner des évolutions importantes des données relatives à l’APA. Dans ce tableau, ontété prises en considération les montants des nouvelles dotations de la CNSA (+ 3 M€), qui sonteffectivement perçues depuis avril ; les dépenses ont donc été estimées en augmentation de 3M€ également ; toutefois, cette augmentation ne devrait pas se réaliser, eu égard à la mise enœuvre tardive (en octobre) des nouvelles dispositions. En fin d’exercice, les dépenses éligiblesaux nouvelles compensations seront évaluées ; si elles s’avèrent inférieures aux dotationsperçues, elles feront l’objet d’un remboursement à la CNSA par prélèvement sur les acomptesde dotations 2017. Évolution des mécanismes de compensation du reste à charge ?

Pour mémoire, les négociations menées en 2016 entre l’ADF et l’État sur la compensationdu RSA ou sa recentralisation ont échoué en raison :

- du refus du gouvernement de modifier l’année de référence dans la détermination descompensations financières, voulant retenir l’année 2016 alors que les départementsdemandent une référence à 2014 ;

- de la volonté du gouvernement, en cas de recentralisation de la compétence, de retireraux départements des recettes dynamiques.

C) LA DETTE DEPARTEMENTALE L’encours de la dette et la capacité de désendettement :

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Pour mémoire, après deux années de faible mobilisation d’emprunt nouveau, l’année2012 avait été marquée par un niveau d’emprunt mobilisé de 54,2 M€ comprenant l’empruntcontracté pour un montant de 28,4 M€ dans le cadre du contrat de partenariat de performanceénergétique (CPPE).

L’encours de dette au 31/12/2012 avait donc augmenté de plus de 24 M€, portant le

montant total de l’encours de dette à 321,3 M€. En 2014, le niveau des emprunts nouveaux contractualisés (57,37 M€) a été marqué par

le réaménagement des emprunts structurés, nécessitant le financement des indemnités deremboursement anticipé avec, dans le même temps, le dépôt du dossier de demande d’aidefinancière auprès du fonds de soutien créé en Loi de finances pour 2014. L’aide financière aété attribuée en 2015 pour un montant de 4,16 M€, avec un versement échelonné sur 14 ans.

En 2015 et 2016, le département aura mobilisé des emprunts nouveaux pour un montantinférieur aux remboursements de capital effectués, permettant de réduire l’encours de sa dette.

Après déduction du solde à percevoir de l’aide financière du fonds de soutien de dette

structurée, l’encours de dette sera ramené à 340,1 M€ au 31 décembre 2016. Malgré cettediminution de l’encours, la capacité de désendettement serait en augmentation à 6,55 années,en raison de la diminution sensible de l’épargne brute qui devrait être constatée en fin d’année.

Ce constat reste satisfaisant, mais considérant le montant important de l’encours de la

dette, justifié par les grands investissements structurants passés, la diminution de l’épargnebrute en 2016 et ses perspectives très défavorables pour 2017 vont dégrader fortement le niveaude la capacité d’autofinancement pour les prochaines années.

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Le profil d’extinction de la dette actuelle

Pour mémoire, l’année 2022 est marquée par le remboursement in fine du capital del’emprunt obligataire réalisé en 2012 pour un montant de près de 20 M€. Si ce capital fait l’objetd’un amortissement annuel, neutralisant budgétairement ce remboursement, le Départementdevra prendre les dispositions nécessaires pour disposer de la trésorerie nécessaire pour cetteannualité exceptionnelle.

Le capital restant dû simulé dans le graphique ci-dessous intègre la mobilisation d’unemprunt de 20 M€ début 2017, à taux fixe de 1 % et échéances annuelles.

Évolution du capital restant dû de la dette – octobre 2016 – source Finance Active

Les perspectives de maintien, au cours des prochains mois, de taux bancaires

historiquement très faibles devraient permettre au département de la Manche d’obtenir desfinancements à un taux maximum de 1 % pour un emprunt à taux fixe d’une durée de 15 ans,selon les informations disponibles auprès de notre organisme de conseil, Finance Active.

Du fait que, ces dernières années, seuls des emprunts à taux fixe ont été proposés par

nos partenaires financiers, leur part dans l’encours du département est désormais importante,supérieure à 85 % (cumul des types de risques « fixe » et « barrière » dans le graphique ci-dessous).

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Cela conduit la collectivité à avoir un taux moyen de dette de 3,17 % fin 2015, devenu

supérieur à la moyenne des départements (2,65 %). Dans le cadre des prochains emprunts, ilpourrait donc être judicieux de prévoir des financements à taux variables, qui se situent tousen territoire négatif et devraient s’y maintenir au cours des prochaines années. Toutefois, lesbanques appliquant un « floor » à 0 %, le choix sera effectué au vu des conditions contenuesdans les offres qui seront proposées par nos partenaires financiers, selon les marges bancairesréelles qui pourront être estimées.

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3ème partie : LE BUDGET DEPARTEMENTAL EN 2017

A) LE TRANSFERT DE LA COMPETENCE TRANSPORTS A LA REGION Conformément aux dispositions de la loi NOTRe, le département sera amené à transférer

la compétence des transports à la Région en 2017.

Si le dispositif légal prévoit un transfert des lignes interurbaines au 1er janvier, puis untransfert des transports scolaires au 1er septembre, il a été convenu entre les départementset la Région que les deux compétences soient transférées à compter du 1er septembre. Il estpar ailleurs prévu que la Région délègue immédiatement la compétence au département.

En application de ces dispositions :- la Région se verra attribuer dès janvier 2017 la part de CVAE qui lui est transférée (25

points) et le département verra sa part ramenée de 48,5 % à 23,5 % ;- la Région devra, d’une part, rembourser au département les dépenses nettes de

transport qu’il aura avancées pendant la période du 1er janvier au 31 août 2017 et, d’autre part,les sommes avancées dans le cadre de la délégation de compétence à intervenir à compter du1er septembre. Il sera donc prévu au budget primitif un montant de dépenses et de recettes defonctionnement sur la base de la reconduction des crédits 2016, et une recette complémentaireprovenant de la Région pour le solde ;

- une attribution de compensation à percevoir de la Région puisque les recettestransférées (part de CVAE) seront supérieures aux dépenses transférées selon lesestimations. Un montant de compensation de 1,2 M€ est à ce jour estimé sur la based’un périmètre de transfert intégral qui devrait être limité au périmètre hors communautésd’agglomérations (chiffrages en cours). Toutefois, le département de la Manche se trouve trèsdéfavorisé par ces dispositions et entend obtenir leur révision.

La problématique de la référence à la seule CVAE 2016 dans le calcul de lacompensation financière

Selon l’article 89 de la Loi de finances 2016, le montant de l’attribution de compensation

financière est calculé à partir du montant de CVAE perçu par le département sur la seule année2016 duquel est déduit le coût net des charges transférées ; Elles sont calculées sur la basedes trois dernières années précédant le transfert, en cas de désaccord entre la Région et leDépartement au terme des travaux menés en commission locale d’évaluation des charges etdes recettes transférées (CLERCT).

Le produit de cotisation à la valeur ajoutée pour 2016, année unique de référence prévue

par la Loi de finances, s’élève à 44 204 136 € pour le département de la Manche.Pour mémoire, le produit de CVAE perçu par les collectivités locales en 2016 correspond

au montant de CVAE payé par les entreprises en 2015 ; il est constitué du solde de l’impôt de2014 et des acomptes versés pour 2015.

Sur cette base du produit de CVAE 2016, le montant correspondant à 25 % du produit

de la CVAE 2016 s’élèverait à 22 785 637 €, soit 44 204 136 € divisés par 48,5 (partdépartementale actuelle de CVAE) et multipliés par 25 (part de CVAE transférée à la Régionen 2017).

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Toutefois, le produit de CVAE notifié au Département de la Manche pour 2016 a étémarqué par une diminution de 1,2 M€ par rapport à celui de 2015, notamment en raisonde remboursements de trop-payés importants au titre des années antérieures à deux grandesentreprises nationales (1,8 M€ à AREVA NC et 3,5 M€ à DCNS), sans qu’il soit possible dedéterminer l’impact de ces remboursements sur la CVAE 2016 de leurs établissements situésdans la Manche. Pour mémoire, le produit de CVAE des départements a progressé de + 4 %en 2016 et, s’agissant du département de la Manche, le produit de CVAE a progressé de +2,4% pour l’ensemble des entreprises hors AREVA NC et DCNS ;

Ce phénomène conjoncturel vient donc diminuer fortement le montant du produit de

CVAE de référence pour les transferts et aurait donc un impact très négatif et pérenne surle montant de la compensation financière que le Département est en droit d’attendre dela Région dans le cadre du transfert de la compétence transports.

C’est pourquoi le département sollicite une évolution des dispositions de l’article 89 de

la Loi de finances pour 2016, afin que les départements puissent, par dérogation, obtenir queles recettes transférées puissent être, comme les charges, évaluées sur la moyenne des troisdernières années de produit de CVAE. Un amendement sera déposé en ce sens.

B) L’EVOLUTION ATTENDUE DES RECETTES 2017 DE FONCTIONNEMENT:

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Le projet de Loi de finances pour 2017 confirme une nouvelle réduction, importante,

des concours financiers de l’État

Le dispositif de maîtrise des déficits publics pour la période 2015-2017 se traduit dans leprojet de Loi de finances pour 2017 par :

- la confirmation d’une participation des départements, via la réduction forte de sa

dotation de fonctionnement global (part forfaitaire) à l’effort supplémentaire2014-2017 de rétablissement des comptes publics, contrairement au bloc communal quivoit sa participation réduite de 50 % ;

- La poursuite du dispositif de gel des concours financiers de l’État aux collectivitéslocales, qui se traduit par le gel de la dotation générale de décentralisation et dela dotation départementale d’équipement des collèges et par l’application d’uncoefficient de minoration aux dotations de compensation des exonérations defiscalité directe locale en matière de taxes foncières et de taxe professionnelle et deCVAE.

Pour la Manche, cela va se traduire par une nouvelle baisse des concours financiers

de l’État estimée à 8,5 M€ (- 7,5 M€ de DGF et – 1 M€ de dotations de compensationd’exonérations fiscales).

Un risque de perte supplémentaire de recettes : l’article 14 du projet de Loi de

finances 2017

L’article 14 du projet de Loi de finances pour 2017, portant sur la fixation pour 2017 de ladotation globale de fonctionnement (DGF) et des allocations compensatrices d’exonérationsd’impôts directs locaux (IDL), prévoit un élargissement du périmètre des concours financiers del’État soumises à réduction dans le cadre du dispositif de rétablissement des comptes publics,en vigueur depuis 2012.

Dans ce cadre, intégreraient « la dotation d’ajustement» (DAJ) en 2017 :

- la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (DCRTP) desdépartements et des régions (montant 2016 pour le département : 14 656 760 €),

- le fonds de péréquation de la taxe professionnelle répartie par les conseilsdépartementaux entre les communes et groupements défavorisés (le FDPTP de laManche est historiquement très important du fait des installations nucléaires : 9 308 892 €depuis 2012),

- La compensation des exonérations de taxe d’habitation (TH) des départements etrégions, qui était figée depuis 2011 au niveau de 2010 (montant pour le département :4 138 282 €).

Ces dotations se verraient appliquer, comme les dotations qui figuraient déjà dans la

dotation d’ajustement, un coefficient de minoration de – 21,5 %, entraînant une perte deressources supplémentaire de 4 M€ pour le département et de 2 M€ pour les communes etgroupements de communes via Le FDPTP.

Pour mémoire, la dotation d’ajustement comprenait, au cours des dernières années : les

dotations de compensation des exonérations en matière de taxe professionnelle et de CVAE,de taxe foncière sur les propriétés bâties et de taxe foncière sur les propriétés non bâties, cequi a particulièrement pénalisé les départements ruraux depuis la mise en œuvre du dispositifde maîtrise des déficits publics.

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Certes, en 2017, le département de la Manche devrait constater un relèvement dequelques centaines de milliers d’euros de ses compensations d’exonération de TFPB du faitdu rétablissement en 2016 de l’exonération en faveur des personnes âgées de plus de 75 ansde condition modeste (il en sera de même pour les communes au titre de la taxe habitation),mais toutes les dotations seront ensuite amputées par application du coefficient de minorationqui sera fixé en LF 2017.

Le département de la Manche, du fait de l’importance de sa DCRTP et de son FDPTP,

serait donc particulièrement pénalisé par la disposition prévue à l’article 14 du projet de Loide finances.

Ce projet sera fortement contesté dans les débats parlementaires. Son impact financiern’est à ce stade pas intégré dans la préparation du BP 2017

Une disposition contraire au principe de compensation des exonérations légales

de fiscalité Depuis 2012, le dispositif de rétablissement des comptes publics met à mal le principe

de compensation par l’État aux collectivités locales des décisions d’exonération de fiscalité enLoi de finances à compter de l’année suivante..

Une justification très contestable

Dans l’exposé des motifs du projet de Loi de finances, il est indiqué : « Afin de gager ces opérations, pour un montant total de 787 M€, le Gouvernement propose un élargissement de plus de 3 Md€ de l’assiette des variables actuellement définie au III de l’article 33 de la LFI pour 2016 en incluant désormais la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle (DCRTP) des régions et des départements, les fonds départementaux de péréquation de la taxe professionnelle (FDPTP) et la totalité de la dotation de compensation pour transferts des compensations d’exonération de fiscalité directe locale (« dot. carrée »).Ces dotations, mises en œuvre depuis 2011 et figées depuis plusieurs années dans lecadre de la réforme de la fiscalité économique des régions et départements, représententactuellement seulement 3 % des recettes des départements et des régions alors même quela fiscalité économique est dynamique (3 % de hausse en moyenne par an depuis 2011). Cesdotations s’éloignant progressivement des dynamiques territoriales, leur exclusion du champdes variables soumises à minoration ne se justifie plus. »

L’argumentaire de cette disposition est fortement contestable. En effet, il est mis en avant dans cet exposé des motifs que ces dotations ne représentent

plus qu’une faible part des recettes des collectivités, alors même qu’elles auraient par ailleursune fiscalité économique dynamique, avec une cotisation à la valeur ajoutée des entreprisesde 3 % par an en moyenne.

C’est oublier que :- la DCRTP et le fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR) sont

venus compenser les pertes de recettes fiscales pour les collectivités dans le cadre dela réforme de la taxe professionnelle en 2011 et sont figés depuis ;

- que la CVAE a remplacé la taxe professionnelle (TP), dont le produit était beaucoupplus important dans le produit fiscal de nombreuses collectivités, et dont la dynamiqueétait d’un niveau identique. Pour mémoire : le produit de TP 2010 du département de laManche était de 102 M€ et son produit de CVAE n’a atteint que 38,2 M€ en 2011 (44,2 M€ en 2016). La perte de produit fiscal constatée étant supérieure à 10 %, le département

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de la Manche s’est également vu attribuer une fraction supplémentaire de taxe sur lesconventions d’assurance (TSCA) ;

- que la répartition territoriale de la CVAE est encore moins équitable que ne l’était celledu produit de TP, favorisant d’avantage les départements de la région Île de France. Sondynamisme ne profite donc pas à tous dans les mêmes proportions, alors que le fondsde péréquation de la CVAE n’a pas de véritable effet correcteur, du fait de la faiblesse deson enveloppe et de son dispositif protecteur pour les départements les plus favorisés ;

- qu’après avoir perdu un impôt économique qui leur était plus favorable, les départementsvont, en 2017, voir leur part de CVAE réduite de 48,5 % à 23,5 %, et donc perdre unegrande part de cet impôt qualifié de dynamique.

Les recettes de fiscalité directe locale en 2017

Du fait du transfert de 25 points de CVAE dès le 1er janvier à la Région dans le cadredu transfert de la compétence transports, l’évolution du produit de la fiscalité directe peut êtreévaluée à - 13 % par rapport au BP 2016 sur la base des éléments de contexte précités, et de– 9,1 % en y ajoutant les droits de mutation.

La fiscalité économique des entreprises

Selon les premières estimations fournies en août 2016 par les services fiscaux, baséessur les soldes de 2015 et les acomptes pour 2016 versés par les entreprises, le produit de lacotisation à la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est anticipé, à part égale (23,5 %), enaugmentation de + 4,2 % par rapport à 2016, année marquée par les prélèvements importantspour remboursement de trop-payés sur exercices antérieurs (en augmentation de + 53 % parrapport à 2015).

Pour mémoire, le produit à percevoir en 2017 par le département correspondra au montantpayé par les entreprises en 2016 (solde de la cotisation 2015 et les 2 acomptes au titre de 2016).

Le produit des impositions forfaitaires sur les entreprises de réseau (IFER) est prévuen augmentation de + 2 %, tenant compte d’une légère augmentation des bases et d’uneprogression des tarifs nationaux au niveau de l’inflation prévisionnelle. L’EPR de Flamanville nesera assujetti à cet impôt qu’à compter de la date de connexion au réseau.

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La recette provenant du fonds de péréquation départemental de la cotisation à la

valeur ajoutée des entreprises est anticipée par Ressources Consultants Finances à + 9,3 %en 2017, soit 1,88 M€.

La taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)

Si le produit de TFPB prévu au BP 2017 apparait stable dans le tableau ci-avant par

rapport au BP 2016, il convient souligner que cette recette avait été surestimée au BP 2016 parrapport au montant notifié en mars 2016, marqué par le rétablissement en Loi de finances del’exonération des personnes âgées de plus de 75 ans de condition modeste.

Avec pour postulat que la revalorisation légale annuelle des bases sera de + 1 %, c’est

une progression de + 2,65% du produit de TFPB qui est anticipée en 2017 par rapport au produitdéfinitif pour 2016, eu égard à l’évolution des bases physiques communiquée par la direction desfinances publiques. Les premières bases foncières de l’EPR pour le département sont prisesen compte au terme de l’exonération légale de 2 ans.

La TFPB est la dernière ressource pour laquelle le département maîtrise son taux. Une

augmentation de 1 % de fiscalité supplémentaire représente un produit de 1,17 M€.

Pour mémoire, depuis la réforme de la fiscalité directe locale en 2011, marquée par letransfert de la part de TFPB des régions aux départements, les départements de métropole ontaugmenté en moyenne leur taux de + 1,1 % en 2011, + 2,5 % en 2012, + 1,3 % en 2013, +0,15 % en 2014, + 0,84 % en 2015. En 2016, c’est une augmentation moyenne de + 8,7 %qui est constatée, 34 départements ayant relevé leur taux, dans une fourchette située entre +0,8 % et + 66 %

La dernière augmentation de taux dans la Manche date de 2009. Le taux avait été portéà 21,42 %.

Le taux moyen des départements de métropole hors Paris est en 2016 de 19,53 %. Le

taux du département de la Manche se situe au 32ème rang (26ème en 2015) des départementsde métropole, derrière les départements voisins de l’Orne et du Calvados, avec des tauxrespectivement de 27,07 % et 22,10 %.

Quoi qu’il en soit, c’est une profonde atteinte à la libre administration des collectivités

que de les conduire à augmenter la fiscalité locale pour couvrir le désengagement de l’Étaten matière de dotations et l’absence de compensation d’allocations individuelles de solidaritérelevant de mécanismes de solidarité nationale.

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Les droits de mutation à titre onéreux (DMTO)

Pour mémoire, les droits de mutation ont connu des baisses de - 9,2 % en 2012 puis –

10,1 % en 2013. En Loi de finances pour 2014, les départements ont été autorisés à portertemporairement, mesure décidée initialement pour une durée de 2 ans puis pérennisée ensuite,le taux de DMTO à 4,5 %, au lieu de 3,8 %.

Cette mesure, votée par le conseil général de la Manche, est entrée en application le 1er

avril 2014 et a permis au département de voir le produit de DMTO progresser de + 9,5 % (37,1M€) en 2014 par le cumul de l’effet taux et de l’effet volume.

Le produit de DMTO constaté sur la période de janvier à septembre 2016 marque uneévolution de + 2,4 % (hors effet report de DMTO de 2014) par rapport à la même période de2015. Si la tendance constatée se confirme en décembre, le produit de 2016 pourrait atteindreun montant de plus de 46 M€, proche du produit constaté en 2015.

Selon les informations disponibles sur l’évolution du marché immobilier (maintien de taux

d’emprunt faibles, effets de l’élargissement du prêt à taux zéro), il est anticipé pour 2017 unmaintien du produit au niveau de 2015 et 2016.

Par ailleurs, considérant les impacts au niveau national de l’augmentation du taux,aujourd’hui généralisée, Ressources Consultants Finances évalue la dotation du fonds depéréquation des DMTO à 6 M€ en 2017.

Depuis 2014, la dotation de ce fonds comprend également la dotation du fonds desolidarité des départements mis en œuvre dans le cadre du financement des AIS qui estalimenté, par ailleurs, par un prélèvement sur le produit de fiscalité égal à 0,35 % de l’assiettedes droits de mutation constatée l’année précédente. Comme indiqué précédemment, ledépartement est un contributeur net de ce fonds.

Pour 2017, RCF anticipe, pour le département de la Manche :- une dotation d’un montant de 0,8 M€ comme en 2016 (1,1 M€ en 2015 et 1,4 M

€ en 2014) ;- une contribution d’un montant de 3,2 M€, contre 3,1 M€ en 2016 (2,8 M€ en 2014

et 2015).

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La taxe sur les conventions d’assurance (TSCA)

Pour mémoire, des fractions de la taxe sur les contrats d’assurance (TSCA) ont étéattribuées aux départements au fil des transferts de compétences résultant de la loi du 13 août2004 et de la départementalisation des SDIS.

Depuis la réforme de la taxe professionnelle en 2011, la TSCA a pris une part importantedans les recettes du Département de la Manche puisque, confronté à une baisse de ses recettesfiscales hors TSCA supérieure à 10 %, il a bénéficié du transfert du produit lié aux contrats« santé », précédemment perçu par l’État.

Eu égard à la relative dynamique constatée depuis 2015, le produit 2017 est anticipé enaugmentation à 68,8 M€. La taxe finale sur la consommation d’électricité (TFCE)

Le produit de la taxe sur la consommation finale d’électricité a atteint 6,2 M€ en 2012, puis6,9 M€ en 2013 du fait des conditions météorologiques défavorables, pour revenir à 6,6 M€ en2014 puis 6,5 M € en 2015 ; le produit perçu fin septembre 2016 étant en légère augmentationpar rapport à septembre 2015, c’est une recette de 6,7 M€ qui est anticipée pour 2017. La taxe d’aménagement (TA)

Pour mémoire, la réforme des taxes d’urbanisme est entrée en vigueur, mais ce n’estqu’en 2014 que la taxe d’aménagement a remplacé, pour la part départementale, les anciennestaxe départementale sur les espaces naturels sensibles (TDENS) et taxe départementale desconseils d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (TDCAUE) puisque cette réforme nes’est appliquée qu’aux permis de construire délivrés à compter du 1er mars 2012 et que le modede paiement prévoit un échelonnement sur 2 ans.

Après des années 2014 et 2015 marquées par des retards de liquidation et de

recouvrement, puis un début d’année 2016 marqué par une suspension du traitement desdossiers afin d’ajuster les dispositifs de gestion à la création des communes nouvelles, la taxed’aménagement devrait trouver un rythme plus régulier en 2017

Au vu des données fournies par les services de l’État, le produit 2017 de la taxed’aménagement est anticipé à 4,7 M€.

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L’ensemble de ces éléments conduit à une prévision de recettes de fonctionnement à unniveau de 487,6 M€, en augmentation de seulement + 0,24 % par rapport au BP 2016.

Cette augmentation de + 1,6 M€ ne permettra pas au Département d’atteindre sonobjectif d’épargne brute de 50 M€, considérant l’augmentation des dépenses de fonctionnementattendue par ailleurs.

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C) L’EVOLUTION PREVISIBLE DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Une évolution tendancielle des dépenses de fonctionnement estimée à + 11,5 M €

soit + 2,9 % : Malgré l’objectif général du cadrage budgétaire, globalement respecté dans les prévisions

des services, visant à un maintien des dépenses à leur niveau de 2016 pour faire face auxperspectives de très faible augmentation des recettes, le département doit malgré tout faire faireface à des augmentations sensibles de dépenses, qui s’imposent à lui.

Les principales évolutions par rapport au BP 2016 sont déclinées ci-après.

Les charges de personnel départemental sont prévues en augmentation de + 2,09 %, soit

+ 1,7 M€, et + 2,13 % pour la seule masse salariale du fait de l’impact financier, une fois encore,de mesures nationales :

- Impacts du protocole d’accord pour l’amélioration des parcours professionnels descarrières et de la rémunération (PPCR) : + 629 K€ ;

- Glissement vieillesse technicité : + 634 K€ ;- Ajustement de régime indemnitaire : + 250 K€ ;- Changement de périmètre avec le transfert des personnels transports à la Région

(transfert ou remboursement selon le dispositif qui sera déterminé) : - 150 K€ ;- Des créations de postes, notamment dans le domaine de l’enfance.

Les dépenses sociales continuent d’augmenter sensiblement : - Aide Sociale à l’Enfance : + 2,6 M€ dont + 1,4 M€ pour la rémunération des assistants

familiaux ; cette augmentation est justifiée par la forte augmentation des prises encharge de mineurs non accompagnés (fin septembre 2016, le nombre est le doublede l’année 2015) et des situations familiales dégradées ;

- Autonomie : une augmentation de + 5,6 % est anticipée, soit + 7,5 M€ dont :- APA à domicile : les impacts de la loi ASV sont pris en compte avec une

augmentation supérieure de 4 M€ des dépenses 2017 par rapport au BP 2016,en corrélation avec les dotations CNSA supplémentaires également prévues ;

- Impacts en année pleine des créations de places et moyens supplémentaires de2016 et des créations de 2017 en établissement sociaux et médico-sociaux : 15places d’hébergement pour les personnes âgées et 10 places d’accueil de jour(+120 K€), et 44 places pour les personnes handicapées en FOA et FAM (+ 1,6M€).

S’agissant du RSA, le ralentissement constaté en 2016, dans la Manche comme au niveau

national, de l’évolution des dépenses d’allocation est pris en compte ; une stabilité des dépensesest anticipée en 2017 par rapport au BP 2016.

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La très faible augmentation des recettes de fonctionnement, d’une part, et l’augmentationtendancielle des dépenses de fonctionnement d’autre part, vont mécaniquement entraîner en2017 une nouvelle et importante chute de l’épargne brute.

Cette épargne pourrait s’établir à 32 M€ contre 43 M€ votée au BP 2017, voire 28 M€ si

l’article 14 du projet de Loi de finances devait être adopté en l’état par le Parlement. Avec tel niveau d’épargne brute, le département ne remplirait pas la totalité des conditions

d’équilibre du budget prévues par la réglementation. En effet, si l’épargne couvrirait leremboursement du capital de la dette par cette épargne (27,75 M€), elle ne couvrirait pasla dotation aux amortissements (38,76 M€, ramenée à 35,52 M€ après neutralisation desamortissements des bâtiments).

La capacité de désendettement du département serait, au BP 2017, portée à 10,6 années,

et dépasserait le seuil d’alerte des 12 années en cas d’adoption de l’article 14 du projet de Loide finances.

Dès lors qu’une meilleure compensation des dépenses des allocations individuelles desolidarité n’est plus évoquée, et que la réduction importante des concours financiers de l’État estmaintenue, voire amplifiée pour les départements, des mesures d’économies supplémentairess’imposent.

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Je vous invite à débattre de ces orientations budgétaires pour 2017.

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DELIBERATION CD.2016-11-07.1-2 - Débat d'orientations budgétaires 2017 (rapporteur : Monsieur Marc LEFEVRE)

Vu les dispositions de l’article L.3312-1 du Code général des collectivités territoriales ; Après en avoir débattu, Le conseil départemental donne acte au président de sa communication relative aux

orientations budgétaires pour l’année 2017.

Adopté à l'unanimité Vote(s) pour : 53

Vote(s) contre : 0

Abstention(s) : 0

Ne prend pas part au vote : 0

Délibéré à Saint-Lô, le 7 novembre 2016

Le président du conseil départemental certifie que la présente décision est exécutoire enapplication de l’article L. 3131-1 du Code général des collectivités territoriales. ID télétransmission : 050-225005024-20161107-lmc1772633-DE-1-1Date envoi préfecture : 07/11/16Date AR préfecture : 07/11/16Date de publication : 10/11/16