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44 Rapport global 2013 du HCR Réfugiés syriens dans un centre de distribution du camp de Za’atri (Jordanie).

Réfugiés syriens dans un centre de distribution du camp de

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44 Rapport global 2013 du HCR

Réfugiés syriens dans un centre de distribution du camp de Za’atri (Jordanie).

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45Rapport global 2013 du HCR

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Bon nombre de gens trouvent tout à fait normal de bénéficier de l’eau potable, d’un toit, de l’énergie domestique, de vivres et de soins médicaux. Pourtant, la plupart des réfugiés piégés dans les multiples crises

qui ont marqué l’année 2013 ont dû se battre au quotidien pour y avoir accès. Bien que la communauté internationale fasse preuve d’un appui et d’une solidarité remarquables, le HCR et ses partenaires constatent parfois que leurs ressources ne suffisent plus à répondre aux besoins les plus élémentaires des populations déplacées.

En 2013, le HCR a recherché de nouveaux moyens d’améliorer la prise en charge des besoins essentiels des réfugiés. Ce chapitre décrit les nouvelles stratégies lancées, examine certaines réalisations clés et met en évidence les domaines qui demandent une attention soutenue. lll

besoinsSubvenir aux

essentiels

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S U B V E N I R A U X B E S O I N S E S S E N T I E L S

Santé publique n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale en matière de santé publique. n Lancement de directives opérationnelles sur la santé mentale et le soutien psychosocial, les personnels communautaires, l’hépatite E et la fourniture de médicaments.

n Réalisation de 31 évaluations à l’aide de tableaux de bord prospectifs dans neuf pays et mise à l’essai de l’outil de surveillance prospective dans deux contextes urbains.

n Appui technique, concernant l’intégration des réfugiés dans les régimes d’assurance maladie, apporté aux opérations au Congo, en Fédération de Russie, au Gabon, en Malaisie, en République démocratique du Congo (RDC), en République islamique d’Iran, au Rwanda et en Thaïlande.

Eau et assainissement (WASH) n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale dans le secteur WASH. n Mise en œuvre réussie du système de suivi du secteur WASH dans 64 camps, permettant un suivi en temps réel de l’efficacité des interventions.

n Renforcement du secteur WASH en situation d’urgence par le déploiement d’un personnel technique qualifié, l’utilisation de kits de secours et l’envoi de missions d’appui sur le terrain.

n Mise en œuvre de solutions innovantes, consistant notamment à utiliser des satellites pour surveiller la qualité de l’eau ainsi que des dispositifs d’approvisionnement en eau fonctionnant à l’énergie solaire.

Santé de la procréation et VIH n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale sur la santé de la procréation et le VIH. n Réexamen de 37 programmes de santé sexuelle et procréative destinés aux adolescents en vue d’infléchir les futurs programmes.

n Déploiement de spécialistes du VIH au Mali, en République centrafricaine, en RDC et au Soudan du Sud. n Réalisation d’études sur la mortalité néonatale en République-Unie de Tanzanie et au Tchad afin d’orienter les directives opérationnelles sur ce sujet.

Nutrition et sécurité alimentaire n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale sur la nutrition et la sécurité alimentaire. n Réalisation de 83 études nutritionnelles et appui technique à des équipes d’étude au Botswana, au Yémen et en Zambie.

n Lancement au Niger d’un projet pilote prévoyant une alimentation d’appoint générale et un suivi nutritionnel, moyennant la collecte de données par téléphone portable.

n Missions d’évaluation conjointe avec le PAM dans 10 pays.

Environnement et énergie n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale sur l’accès sans risque aux combustibles et à l’énergie. n Réalisation d’études de référence en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda et au Tchad pour évaluer l’impact de certains dispositifs, dont les lampes portatives, les lampadaires et les réchauds.

n Mise en place d’un projet de financement de crédits carbone pour fournir des réchauds à haut rendement aux réfugiés au Rwanda.

n Développement d’un logiciel qui permettra au HCR d’estimer les besoins énergétiques des camps de réfugiés.

Abris et zones d’installation n Élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale sur les abris et les zones d’installation. n Déploiement de 32 spécialistes des abris et zones d’installation dans 15 pays. n Élaboration de la méthodologie dite du « plan directeur », qui permet de planifier les zones d’installation de manière plus complète et plus intégrée.

n Mise à l’essai de trois nouveaux modèles de tentes sur le terrain au Burkina Faso, en coopération avec la Société nationale de la Croix-Rouge, la FICR, le CICR et le Conseil norvégien pour les réfugiés.

DOMAINES D’INTERVENTION RÉALISATIONS DE 2013

NOUVELLES STRATÉGIES GLOBALES ÉLABORÉES EN 2013

En 2013, le HCR a élaboré de nouvelles stratégies quinquennales destinées à guider ses programmes

jusqu’en 2018. Celles-ci portent sur la santé publique, le VIH et la santé de la procréation, la sécurité alimentaire et la nutrition, l’eau et l’assainissement (WASH), les abris et les zones d’installation, les moyens de subsistance (voir aussi le chapitre

Encourager l’autosuffisance) et l’accès sans risque aux combustibles et à l’énergie. Chaque stratégie globale est fortement orientée sur la protection et les solutions, et toutes sont inspirées par un ensemble commun de principes directeurs visant à assurer l’équité, l’accès et l’autonomisation des communautés au moyen de la méthodologie d’intégration des critères d’âge, de genre et de diversité (AGD).

Ces nouvelles stratégies visent à faire en sorte que les interventions

programmatiques du HCR soient pertinentes et viables. Elles sont centrées sur la communication et le plaidoyer, le partenariat, la coordination et le renforcement des capacités, ainsi que sur la prise de décisions fondée sur des données probantes, couplée à la mesure de l’impact. Leur mise en œuvre s’appuie sur les réalisations de l’année 2013, illustrées par quelques exemples dans le tableau ci-après.

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DOMAINES D’INTERVENTION RÉALISATIONS DE 2013

SANTÉ PUBLIQUE

« Tous les réfugiés peuvent exercer leurs droits, concernant l’accès aux soins médicaux vitaux et essentiels, à la prévention, à la protection et au traitement en matière de VIH, aux services de santé de la procréation ; à la sécurité alimentaire et à la nutrition, ainsi qu’aux services relatifs à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène » – Stratégie globale du HCR en matière de santé publique  2014-2018

Nombre de réfugiés continuent à subir, dans leur vie, l’impact des maladies, du manque d’eau potable et de dispositifs d’assainissement adéquats, de la malnutrition et de la pénurie de services en matière de santé infantile et procréative et de lutte contre le VIH. La nouvelle stratégie en matière de santé publique apporte une réponse globale à ces défis et peut être appliquée à l’intérieur comme à l’extérieur des camps, et dans des pays à revenu faible, intermédiaire et élevé.

Le HCR encouragera une prestation de services durable moyennant l’intégration des réfugiés dans les systèmes nationaux de santé et l’inscription des réfugiés dans des programmes spéciaux d’assurance maladie. Le respect et le maintien des normes humanitaires minimales, l’accès aux services vitaux et la prévention de niveaux de mortalité et de morbidité anormaux seront toujours les objectifs visés par les activités du HCR dans le domaine de la santé publique.

La stratégie en matière de santé publique cherche à susciter des synergies entre les secteurs liés à la santé – par exemple,

entre l’eau et l’assainissement et le traitement des maladies contagieuses – et entre ces secteurs et d’autres domaines couverts par les autres stratégies globales, par exemple entre la santé mentale et la violence sexuelle et sexiste, ou la nutrition et les moyens de subsistance. La mise en œuvre sera guidée par des données et des éléments tangibles, en

tirant pleinement parti de Twine, la plateforme d’information sanitaire en ligne du HCR, qui gère et analyse les données de santé publique recueillies dans les opérations pour les réfugiés. La plateforme a été étendue en 2013 et comprend aujourd’hui des outils de collecte de données primaires à l’intérieur comme à l’extérieur des camps.

Sur Twine, plus de 1 500 utilisateurs inscrits téléchargent régulièrement des rapports relatifs aux principaux indicateurs de performance et d’impact collectés sur le terrain. Au cours de la seule année 2013, 44 opérations dans des pays et 216 sites déclarants ont communiqué des données relatives aux indicateurs, utilisées dans les rapports annuels de la Section de santé publique. La collecte de données à l’aide de téléphones mobiles a été étendue, permettant de réaliser 88 enquêtes nutritionnelles standardisées élargies (SENS).

L’impact de cet investissement dans le travail sur les questions de santé a été visible, par exemple, au Burkina Faso. Les données réunies dans le cadre d’enquêtes SENS en février 2013 ont mis en évidence des taux d’anémie excessifs dans tous les camps du pays, ainsi qu’une incidence élevée de la malnutrition aiguë au camp de Goudébou. Pour remédier à la situation, l’Organisation a entrepris de distribuer systématiquement un mélange

•Des soins de santé mentale spécialisés pour les réfugiés de Dadaab (Kenya)Grâce au lancement des directives opérationnelles sur la santé mentale et le soutien psychosocial dans les opérations auprès des réfugiés, conjointement élaborées avec l’OMS, le personnel et les partenaires du HCR travaillant sur le terrain disposent à présent d’un précieux outil. L’exemple de Dadaab, au Kenya, montre comment ces directives sont mises en pratique.Les réfugiés qui souffrent de graves troubles mentaux dans les camps de réfugiés

de Dadaab sont à présent soignés par des infirmiers psychiatriques diplômés. Parallèlement, des équipes d’agents réfugiés formés aident à repérer les personnes qui souffrent de troubles mentaux au sein de la collectivité et offrent un soutien à domicile à leurs familles. Les visites régulières d’un spécialiste venant de Nairobi appuient également le programme. La formation des agents réfugiés au moyen des directives opérationnelles débutera en juin 2014. n

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maïs-soja nutritif ressemblant à du porridge, appelé Super Cereal Plus, aux enfants âgés de 6 à 59 mois. Elle utilisera également Nutromix, un mélange de micronutriments en poudre, dans tous ses programmes d’alimentation générale.

ABRIS ET ZONES D’INSTALLATION

« Tous les réfugiés peuvent satisfaire leurs besoins en matière d’abris et de zones d’installation de manière sûre, digne et durable, quel que soit le milieu où ils vivent, urbain ou rural. » – Stratégie globale pour les abris et les zones d’installation 2014-2018

La stratégie globale relative aux abris et zones d’installation vise à améliorer la qualité de vie aussi bien au sein des communautés réfugiées que des communautés d’accueil et à faciliter la recherche de solutions durables. Les zones d’installation mal planifiées et les solutions d’hébergement dont la conception laisse à désirer ont de graves conséquences sur la protection. Il est donc essentiel d’intégrer des stratégies durables et techniquement viables en matière d’abris et de zones d’installation dans la planification des mesures d’urgence et ce dès les premiers stades des réponses d’urgence.

Un élément important de cette stratégie est le concept de « plan

directeur », qui vise à relier de manière plus globale et plus viable les camps et zones d’installation de réfugiés aux communautés des environs, en tenant compte de la dynamique socioéconomique et des facteurs environnementaux, ainsi que des ressources, des services et des infrastructures disponibles sur place. Cette méthodologie a été élaborée avec l’Université de Stanford et Ennead Architects.

Dans les zones d’installation de réfugiés au Rwanda, le HCR et ses partenaires testent actuellement une boîte à outils élaborée pour appuyer la méthodologie du plan directeur. Cette boîte à outils fournit des conseils techniques, des listes de contrôle, des aides à la prise de décisions et des informations sur les pratiques optimales. Au Rwanda, le plan directeur reflètera le consensus auquel les communautés d’accueil, la population touchée, les travailleurs humanitaires et les acteurs du développement sont parvenus au sujet de l’intervention en matière de zones d’installation. Une nouvelle zone d’installation située à Mugombwa (Rwanda) offre au HCR une excellente occasion de mettre à l’essai la méthodologie du plan directeur et d’observer son impact sur la vie des réfugiés et des communautés d’accueil. L’objectif ultime est de faire en sorte que tous les individus

•Éradiquer la polio de la Corne de l’AfriqueLa poliomyélite est une maladie virale très contagieuse qui touche les enfants en bas âge. Quoique facile à prévenir, la polio a fait sa réapparition chez les réfugiés somaliens au Kenya en 2013, du fait de mouvements de population et d’une couverture vaccinale incomplète. Face à cette épidémie, le ministère kényan de la Santé, l’OMS, le HCR et l’UNICEF ont entrepris une série de campagnes massives de vaccination à intervalles rapprochés. Deux types de

vaccins ont été utilisés pour renforcer l’immunité. La campagne a été couronnée de succès, plus de 90 pour cent des réfugiés étant vaccinés contre la maladie. Ce succès est en partie dû à la gestion efficace de la logistique et à la forte mobilisation de la collectivité, qui ont permis au HCR d’assurer des services de vaccination fixes, itinérants et à domicile. Le dernier cas de paralysie flasque aiguë, le symptôme le plus fréquent de la polio, a été observé en juillet 2013. n

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PRIORITÉS STRATÉGIQUES GLOBALES

NUTRITION ET SANTÉ

Grâce à l’attention soutenue accordée aux mesures de lutte contre la malnutrition aiguë dans tous les centres de santé des camps, les résultats de l’enquête nutritionnelle entreprise auprès des réfugiés soudanais au Tchad oriental ont indiqué que le taux global de malnutrition aiguë était passé de 11,6 pour cent en 2011 à 10,1 pour cent en 2013. Plus de 7 800 enfants souffrant de malnutrition sévère ont été traités dans le cadre du programme thérapeutique ambulatoire (PTA) et quelque 16 000 enfants souffrant de malnutrition modérée ont été traités par des programmes d’alimentation d’appoint (PAA) dans 13 camps, y compris dans le nouveau camp d’Abgadam. Les taux de guérison – 84,8 pour cent pour le PTA et 84,4 pour cent pour le PAA – ont été satisfaisants. Depuis juillet 2013, tous les enfants âgés de 6 à 24 mois sont ciblés par des distributions de Nutributter dans les 13 camps. Le Nutributter est un complément alimentaire riche en micronutriments, destiné à prévenir la malnutrition et l’anémie. Depuis juillet 2013, plus de 12 600 bénéficiaires, sur les 13 600 enregistrés, ont reçu des compléments Nutributter (soit une couverture de 93 pour cent). L’impact de cette intervention sera mesuré par une enquête nutritionnelle au deuxième semestre 2014.

Dans les camps de Dollo Ado, situés dans l’est de l’Éthiopie, la situation nutritionnelle a également connu une amélioration très sensible par rapport aux taux alarmants relevés lors de l’urgence de 2011. Cependant, la prévalence actuelle de la malnutrition reste égale ou supérieure au seuil d’alerte de l’OMS –15 pour cent - dans tous les camps. Les afflux de réfugiés qui se sont succédés tout au long de l’année 2013 ont contrarié les efforts visant à maintenir une stabilité nutritionnelle, du fait de la nécessité de partager les ressources avec les nouveaux arrivants. Les camps sont donc restés en mode urgence, en dépit des mesures déjà mises en place. En outre, les réfugiés sont demeurés dépendants, pour l’essentiel, des distributions générales de rations alimentaires, l’accès à d’autres sources de revenus ou d’aliments frais étant limité.

La vente de rations alimentaires et de compléments nutritionnels était une pratique courante car les familles avaient des difficultés à subvenir à d’autres besoins essentiels. Alors que le suivi post-distribution a montré que les réfugiés recevaient près de 100 pour cent de la ration prévue dans les cinq camps, seuls 3 à 15 pour cent des ménages ont déclaré, selon l’enquête nutritionnelle, que leur ration durait pendant tout le cycle. Les rapports de suivi mensuels indiquent que les rations générales ne duraient pas parce qu’une partie de la ration était vendue pour acheter des produits alimentaires plus appréciés, des articles de première nécessité et du bois de chauffe, ou encore pour payer les frais de mouture.

En conséquence, le HCR lance actuellement une initiative pilote d’aide alimentaire combinant des distributions d’espèces et des distributions de vivres, qui laissera plus de latitude aux réfugiés : ceux-ci pourront choisir, par exemple, d’acheter les denrées alimentaires qu’ils préfèrent ou de payer les frais de mouture. En outre, un certain nombre d’activités en rapport avec la nutrition et la sécurité alimentaire seront exécutées en 2014. Les moyens de subsistance seront accrus et diversifiés, la priorité sera accordée au remplacement en temps utile des articles de première nécessité et l’on recherchera d’autres sources d’énergie.

ABRIS

Environ 40 000 personnes se sont enfuies au Burkina Faso en 2012, en raison des troubles qui sévissaient au Mali. La situation en matière de logement n’était pas satisfaisante, 60 pour cent seulement des réfugiés vivant dans des habitations convenables. Fin 2013, tous les réfugiés vivaient dans des logements convenables, suite à la rénovation ou à la construction de plus de 12 300 abris. Ce succès peut être attribué à des partenariats efficaces entre des entités locales et internationales possédant de solides connaissances et capacités techniques, à la distribution de kits de rénovation grâce auxquels les abris ont continué à protéger les réfugiés en dépit de l’usure habituelle et des conditions climatiques extrêmes, à la participation active des réfugiés à la construction de leurs abris, qu’ils ont ainsi pu adapter à leurs propres besoins, et à l’organisation de consultations approfondies sur l’amélioration des abris, visant à déterminer le modèle et les matériaux que la communauté préférait avant d’élaborer les prototypes des futurs abris.

Fin 2013, la République arabe syrienne a déclaré un pourcentage anormalement faible de ménages vivant dans des logements adéquats. La situation actuelle est aggravée par l’ampleur des besoins des millions de déplacés internes et par l’insécurité qui sévit d’un bout à l’autre du pays, limitant la fourniture de l’aide dans des sites clés. Suite à la décision, prise par le Gouvernement en septembre 2013, de transférer les déplacés internes qui occupaient des écoles, des gens se sont réfugiés dans des bâtiments en construction, insalubres.

En dépit de ces obstacles, le HCR travaille en étroite coopération avec le ministère de l’Administration locale et des partenaires pour rénover des bâtiments et pour fournir des logements individuels, ainsi que des tentes. Une attention particulière a été accordée à l’amélioration des bâtiments et à la réalisation d’études techniques détaillées dans divers gouvernorats afin de trouver d’autres bâtiments susceptibles d’être remis en état et d’accueillir des déplacés internes. Se projetant au-delà de l’aide d’urgence, le HCR entreprend, en collaboration avec ONU-Habitat, des évaluations approfondies des besoins dans le secteur des abris, notamment à Lattakia, en vue de planifier des solutions d’hébergement plus durables.

TAUX DE MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS

Les réfugiés qui fuient la République centrafricaine sont souvent dans un état de santé précaire lorsqu’ils arrivent dans le sud du Tchad. L’insécurité alimentaire a entraîné des taux élevés de malnutrition et le paludisme, ainsi que les épidémies de rougeole, ont mis en danger la vie des enfants en particulier. Si la couverture vaccinale contre la rougeole a été augmentée chez les enfants de moins de cinq ans vivant dans les camps, ce qui a réduit le risque de transmission, des cas de rougeole ont été observés chez les enfants et les adolescents qui venaient d’arriver. Dans ce cas, il faut mener des campagnes de vaccination de qualité pour rétablir l’immunité au niveau de la population. La prévention du paludisme est restée un moyen essentiel pour réduire la morbidité, la mortalité et la transmission continue de la maladie. La distribution et l’utilisation de moustiquaires, associées à la pulvérisation à

effet rémanent à l’intérieur des habitations, à la participation des communautés et à la gestion intégrée de la maladie sont nécessaires pour enrayer la transmission.

Dans le camp de Mayukwayukwa en Zambie, le taux de mortalité des moins de cinq ans est passé d’1,6 pour mille par mois en janvier à 0,5 pour mille par mois à la fin de l’année 2013, ce qui est une grande réussite. Cependant, malgré l’intensification des activités de santé maternelle et infantile, le taux de couverture vaccinale contre la rougeole a reculé de 89 pour cent en janvier à 68 pour cent à la fin de l’année 2013. Une évaluation a révélé des problèmes dans le matériel frigorifique destiné à la conservation des vaccins et dans la disponibilité des doses nécessaires aux vaccinations systématiques, un domaine qu’il conviendra de renforcer en 2014.

Le paludisme et la diarrhée, principales causes de morbidité et de mortalité infantile, ont connu une réduction sensible grâce à deux campagnes de santé infantile, couvrant l’éducation sanitaire, la vaccination des enfants, le dépistage de la malnutrition et la distribution de compléments en vitamine A, ainsi que de médicaments vermifuges. Plus de 6 500 moustiquaires ont été distribuées, ce qui a fait passer la morbidité paludéenne de 71 à 48 pour cent.

EAU

Au Kenya, l’alimentation en eau des camps de Dadaab s’est améliorée. Il y a quatre ans, le volume d’eau moyen était de 12 litres par personne et par jour pour une population d’environ 250 000 réfugiés. En 2013, quelque 408 000 réfugiés ont reçu en moyenne 26 litres par personne et par jour. L’amélioration de l’accès à l’eau potable a entraîné une diminution très nette du nombre de cas de diarrhée dans les camps. En outre, la proximité des points d’eau a réduit les risques de harcèlement sexuel. Pour assurer une desserte de cette qualité, il a été nécessaire de réviser les réseaux au moyen d’une modélisation informatique qui a permis d’identifier les secteurs qui nécessitaient un renforcement. En conséquence, cinq nouveaux puits à haut débit ont été forés en remplacement de puits à bas débit. En outre, des réservoirs supplémentaires, d’une capacité de 350 m3 chacun, ont été construits et un aqueduc de 24 kilomètres a été posé pour assurer une meilleure distribution de l’eau dans le camp, ce qui a augmenté la pression de l’eau et réduit les délais d’attente aux points d’eau.

La situation dans le camp de Kakuma, au Kenya, s’est dégradée. L’approvisionnement en eau a diminué, passant de 23 à 17 litres par personne et par jour. L’une des raisons de cette détérioration a été l’augmentation considérable de la population réfugiée au cours de la période examinée, qui a ponctionné les ressources financières. Le réseau de distribution, initialement conçu pour 100 000 réfugiés, ne suffisait plus à répondre aux besoins de la population du camp, qui avait atteint 128 000 personnes. Par conséquent, environ 33 pour cent des réfugiés ont dû franchir à pied une distance supérieure à la distance recommandée – 200 mètres – pour accéder au point d’eau le plus proche et le nombre de personnes par robinet utilisable est passé de 79 en janvier à 102 à la fin du mois de décembre. La situation a été encore aggravée par des restrictions officielles concernant l’attribution des licences nécessaires pour forer de nouveaux puits. l

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S U B V E N I R A U X B E S O I N S E S S E N T I E L S

bénéficient de la même manière de conditions de vie et de protection satisfaisantes, ce qui favorisera la coexistence pacifique.

COMBUSTIBLES ET ÉNERGIE

« Tous les réfugiés peuvent se procurer l’énergie nécessaire à la cuisson des aliments et à l’éclairage et satisfaire leurs besoins dans ce domaine de manière sûre et durable, sans craindre de mettre ou mettre effectivement en danger leur santé, leur bien-être et leur sécurité » – Stratégie globale pour un accès sans risque aux combustibles et à l’énergie  2014-2018

La stratégie globale destinée à garantir un accès sans risque aux combustibles et à l’énergie (SAFE) défend l’idée selon laquelle tout le monde a besoin d’accéder, de manière sûre et fiable, à l’énergie nécessaire à la cuisson des aliments, à l’éclairage et au fonctionnement des appareils. Bon nombre de réfugiés doivent livrer un combat quotidien pour faire la cuisine ou s’éclairer la nuit. Sans lumière, les réfugiés ne peuvent se déplacer en toute sécurité et les enfants

sont incapables de faire leurs devoirs. Le manque de sources d’énergie durables oblige également les réfugiés à aller chercher, des heures durant, du bois de chauffe. Ceci les expose à des risques en matière de protection, notamment à des violences sexuelles et sexistes, et empêche les enfants réfugiés d’aller à l’école.

L’utilisation anarchique de ressources rares nuit également à l’environnement et engendre des conflits entre les réfugiés et les communautés d’accueil. La stratégie SAFE vise à faire en sorte que les programmes relatifs à l’énergie domestique répondent aux problèmes de protection dans tous les secteurs, de la santé et de la nutrition aux moyens de subsistance, à l’éducation et à l’environnement. Les interventions seront fondées sur des évaluations et des études de faisabilité techniquement fiables, ainsi que sur l’utilisation de technologies durables. La stratégie SAFE ouvre également de nouvelles perspectives concernant les partenariats et l’utilisation de mécanismes de financements innovants, comme le financement de crédits carbone. n

•Financer une cuisine sûre et respectueuse de l’environnement

Au titre de son premier accord de financement de crédits carbone, le HCR s’est associé à atmosfair, une organisation de protection du climat, pour équiper les réfugiés au Rwanda de fourneaux à haut rendement énergétique. L’objectif de cet accord est d’élargir l’accès des réfugiés à l’énergie tout en réduisant la dégradation de l’environnement. À terme, cette nouvelle initiative améliorera la qualité de vie des réfugiés et des membres des communautés d’accueil. Le financement de crédits carbone est un mécanisme innovant qui attribue une

valeur financière aux émissions de carbone. Il permet aux entreprises qui souhaitent compenser leurs propres émissions d’acheter des crédits carbone obtenus dans le cadre de projets durables, comme ceux qui apportent des solutions énergétiques pérennes aux personnes vivant dans des pays en développement – dans le cas présent, les déplacés. Le HCR cherche à améliorer les conditions de vie des personnes sur lesquelles il veille en tirant parti des efforts de ce type. n

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N O U V E L L E S E T O P I N I O N S

Pendant le processus de distribution, chaque réfugié représentant une famille présente sa carte de rationnement à un employé humanitaire qui la scanne et obtient ainsi les photos et les renseignements d’enregistrement de l’ensemble des personnes liées à cette carte. Précédemment, le personnel devait se reporter à une liste imprimée de toutes les familles vivant dans le camp, un processus long qui menait inévitablement à des erreurs. Au camp de Yida qui accueille plus de 70 000 réfugiés, au nord du Soudan du Sud, la technologie des codes-barres a permis au HCR de réduire la durée de la distribution de 10 à 4 jours.

Cette technologie permet également d’éliminer les risques de fraude. En ayant accès aux photos et aux renseignements d’enregistrement de tous les membres de la famille liés à la carte, les membres du personnel peuvent s’assurer que les rations sont bien distribuées à leurs bénéficiaires légitimes. Ce système rend l’utilisation des cartes bien plus difficile pour les personnes qui ne sont pas enregistrées auprès du HCR. Cette

technologie produit également rapidement des données précieuses sur le nombre de personnes recevant les rations, leur âge, leur sexe et d’autres renseignements biométriques. Si une carte est jugée non valide, son propriétaire a la possibilité de plaider son cas dans un bureau d’arbitrage des litiges installé au centre de distribution.

Récemment, le Programme alimentaire mondial (PAM) a demandé que cet outil soit modifié pour permettre son utilisation dans le cadre du programme de coupons pour le broyage. Ce programme octroie aux réfugiés un accès aux services locaux pour moudre le sorgho qu’ils reçoivent dans leurs rations alimentaires mensuelles.

Jabralla a fui l’état du Sud-Kordofan au Soudan voisin avec sa famille en juin 2011. Il explique qu’il apprécie ce processus plus rationnel pour les distributions : « Les codes-barres ont permis de réduire notre temps d’attente pour recevoir nos rations, maintenant cela ne prend plus des jours comme avant ».  ¢

YIDA, Soudan du Sud, juillet 2013 | La technologie des codes-barres, plus couramment utilisée dans les supermarchés, permet au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés d’accélérer considérablement la distribution de vivres et de produits de première nécessité aux réfugiés hébergés dans les camps au Soudan du Sud.

Des supermarchés aux camps de réfugiés  : les codes-barres accélèrent la distribution de vivresVersion adaptée d’un article d’actualité du HCR4 JUILLET 2013

Au camp de Yida (Soudan du Sud), le personnel du HCR effectue la distribution mensuelle de rations alimentaires pour les réfugiés. Un nouvel outil a permis de réduire la durée du processus de 10 à 4 jours.

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