1
M~decine et Maladies Infectieuses -- 1986 -- 7 -- 480 & 483 Analyses d'articles EFFICACITE DU SMS 201-995, ANALOGUE SYNTHETIQUE D'ACTION PROLONGEE DE LA SOMATOSTATINE DANS LE TRAITEMENT DES HYPERINSULINEMIES INDUITES PAR LA OUININE Effectiveness of SMS 201-995, a synthetic, long-acting somato-statin analogue, in treatment of quinine-induced hyperinsulinaemia R.E. PHILIPS, S. LOOAREESUWAN, S.R. BLOM, D.A. WARREL, R.C. TURNER, D. QUANTRILL, A.R. MOORE The Lancet, 1986, i, 713-15. L'hypoglycGmie sGv~re et rGfractaire, parfois mortelle, est une complication majeure du traitement des acc~s palus- tres ~ Plasmodium falciparum par la quinine. Elle est consi- dGr~e comme secondaire ~ la stimulation des cellules bGta pancrGatiques par cette drogue. L'administration de glucose ou de glucagon pout entrai'ner une amGlioration souvent seulement transitoire du fait de leurs effets insulinosGcrG- teurs. La somatostatine inhibe la libGration d'insuline induite par le glucose et le glucagon. Les auteurs rapportent los effets de son analogue synthGtique, d'action prolongGe, le SMS 201-995, chez 9 volontaires bien portants recevant de la quinine par voie intra-veineuse aux doses requises pour le traitement d'un acc~s palustre sGvGre et polyrGsistant Plasmodium falciparum et chez une patiente traitGe par quinine et glucagon pour un accGsgrave ~ Plasmodium falci- parum avec hypoglyc~mie. La perfusion intraveineuse continue de SMS 201-995 la dose de 50/~g/heure, prGcGdant d'une heure I'adminis- tration de la quinine, s'accompagne chez los volontaires et chez la malade d'une chute trGs significative de I'insulinG- mie, ohservGeaprGs un d~lai de 30 minutes et se maintenant durant la perfusion de quinine. L'hypoglyc~mie doit ~tre systGmatiquement 6voquGe en cas de troubles de conscience ou de convulsions Iors du traitement d'acc~s palustre Plasmodium falciparum. L'hyperinsulinGmie observGe chez de tels patients est extr~mement rGsistante au traitement et bien que des schGmas thGrapeutiques intramusculaires sere- blent efficaces, los mGthodes ~laborGes de suppression de cette hormone dGcrite ne seront pas utilisables dans la plu- part des rGgions du monde o2 le paludisme est endGmique. L'hypoglycGmie induite par la quinine doit ~tre un argu- ment supplGmentaire contre une politique prGconisant I'uti- lisation de la quinine pour le traitement de tous les accGs sGv~res ~ Plasmodium falciparum, quelle qu'en soit I'origi- ne. Les antimalariques de synth~se n'ont pas cette toxicitG, 616ment qui dolt 6tre prisen compte dans la raise au point d'une stratGgie antipalustre mondiale. ROLE PATHOGENE D'ENTAMOEBA HISTOLYTICA CHEZ LES SUJETS HOMOSEXUELS Is Entam~ba histolytica in homosexual men a pathogen ? D. GOLDMEIER, A.B. PRICE, O. BILLINGTON, P. BORRIELLO, A. SHAW, P.G. SARGEAUNT, P.E. MUNDA Y, I. DIXON, J.M. CARDER, J. HIL TON, D. V. JEFFRIES The Lancet, 1986, i, 641-44. Bien qu'Entamcebahistolytica (EH) soit trGs frGquem- ment dGcel6 dans les selles des sujets homosexuels, son rGle pathogGne rGel reste discutG. Los auteurs ont 6tudi~ les crit~res d'invasion de la muqueuse intestinale dans 2 groupes d'homosexuels comparables : 23 sujets 61iminant le parasite et 11 sujets t~moins dont I'examen parasitologique 6tait n~gatif. Les signes d'invasion recherchGs 6taient : la prGsence de trophozoi'tes hGmatophages darts les selles, un titre 61ev~ d'anticorps sGriques, une rGaction inflammatoire aigui~ histologique et la prGsence d'EH sur les biopsies rectales. Les zymodemes d'EH ont ~t6 systGmatiquement ~tudi~s. Les trophozoi'tes et los anticorps anti-EH n'~taient retrouv~s dans aucun des 2 groupes. En I'absence d'autre agent pathog~ne associG, aucun des patients n'avait de 16sion histologique sGv~re. Des 16sions modGrGes 6talent retrouvGes chez 38% des sujets contaminGs et 18% des sujets tGmoins (non significatif). Aucun des zymodemes 6tudiGs ne correspondait ~ des groupes pathog~nes connus. Le trai- tement spGcifique de I'infestation amibienne n'a entrai'n6 aucune modification du stade inflammatoire histologique. II n'y a ainsi dans ce travail aucun argument pour imputer un rGle pathogGne ~ la prGsence d'EH chez le sujet homosexuel. 480

Role pathogene d'entamoe ba histolytica chez les sujets homosexuels

  • Upload
    rb

  • View
    216

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Role pathogene d'entamoe ba histolytica chez les sujets homosexuels

M ~ d e c i n e e t M a l a d i e s I n f e c t i e u s e s - - 1 9 8 6 - - 7 - - 4 8 0 & 4 8 3

Analyses d'articles

EFFICACITE DU SMS 201-995, ANALOGUE SYNTHETIQUE D'ACTION PROLONGEE DE LA SOMATOSTATINE DANS LE TRAITEMENT DES HYPERINSULINEMIES INDUITES PAR LA OUININE

Effectiveness of SMS 201-995, a synthetic, long-acting somato-statin analogue, in treatment of quinine-induced hyperinsulinaemia

R.E. PHILIPS, S. LOOAREESUWAN, S.R. BLOM, D.A. WARREL, R.C. TURNER, D. QUANTRILL, A.R. MOORE The Lancet, 1986, i, 713-15.

L'hypoglycGmie sGv~re et rGfractaire, parfois mortelle, est une complication majeure du traitement des acc~s palus- tres ~ Plasmodium falciparum par la quinine. Elle est consi- dGr~e comme secondaire ~ la stimulation des cellules bGta pancrGatiques par cette drogue. L'administration de glucose ou de glucagon pout entrai'ner une amGlioration souvent seulement transitoire du fait de leurs effets insulinosGcrG- teurs. La somatostatine inhibe la libGration d'insuline induite par le glucose et le glucagon. Les auteurs rapportent los effets de son analogue synthGtique, d'action prolongGe, le SMS 201-995, chez 9 volontaires bien portants recevant de la quinine par voie intra-veineuse aux doses requises pour le traitement d'un acc~s palustre sGvGre et polyrGsistant Plasmodium falciparum et chez une patiente traitGe par quinine et glucagon pour un accGs grave ~ Plasmodium falci- parum avec hypoglyc~mie.

La perfusion intraveineuse continue de SMS 201-995 la dose de 50/~g/heure, prGcGdant d'une heure I'adminis-

tration de la quinine, s'accompagne chez los volontaires et chez la malade d'une chute trGs significative de I'insulinG- mie, ohservGe aprGs un d~lai de 30 minutes et se maintenant durant la perfusion de quinine. L'hypoglyc~mie doit ~tre systGmatiquement 6voquGe en cas de troubles de conscience ou de convulsions Iors du traitement d'acc~s palustre Plasmodium falciparum. L'hyperinsulinGmie observGe chez de tels patients est extr~mement rGsistante au traitement et bien que des schGmas thGrapeutiques intramusculaires sere- blent efficaces, los mGthodes ~laborGes de suppression de cette hormone dGcrite ne seront pas utilisables dans la plu- part des rGgions du monde o2 le paludisme est endGmique. L'hypoglycGmie induite par la quinine doit ~tre un argu- ment supplGmentaire contre une politique prGconisant I'uti- lisation de la quinine pour le traitement de tous les accGs sGv~res ~ Plasmodium falciparum, quelle qu'en soit I'origi- ne. Les antimalariques de synth~se n'ont pas cette toxicitG, 616ment qui dolt 6tre prisen compte dans la raise au point d'une stratGgie antipalustre mondiale.

ROLE PATHOGENE D'ENTAMOEBA HISTOLYTICA CHEZ LES SUJETS HOMOSEXUELS

Is Entam~ba histolytica in homosexual men a pathogen ? D. GOLDMEIER, A.B. PRICE, O. BILLINGTON, P. BORRIELLO, A. SHAW, P.G. SARGEAUNT,

P.E. MUNDA Y, I. DIXON, J.M. CARDER, J. HIL TON, D. V. JEFFRIES The Lancet, 1986, i, 641-44.

Bien qu'Entamceba histolytica (EH) soit trGs frGquem- ment dGcel6 dans les selles des sujets homosexuels, son rGle pathogGne rGel reste discutG. Los auteurs ont 6tudi~ les crit~res d'invasion de la muqueuse intestinale dans 2 groupes d'homosexuels comparables : 23 sujets 61iminant le parasite et 11 sujets t~moins dont I'examen parasitologique 6tait n~gatif. Les signes d'invasion recherchGs 6taient : la prGsence de trophozoi'tes hGmatophages darts les selles, un titre 61ev~ d'anticorps sGriques, une rGaction inflammatoire aigui~ histologique et la prGsence d'EH sur les biopsies rectales. Les zymodemes d'EH ont ~t6 systGmatiquement

~tudi~s. Les trophozoi'tes et los anticorps anti-EH n'~taient retrouv~s dans aucun des 2 groupes. En I'absence d'autre agent pathog~ne associG, aucun des patients n'avait de 16sion histologique sGv~re. Des 16sions modGrGes 6talent retrouvGes chez 38% des sujets contaminGs et 18% des sujets tGmoins (non significatif). Aucun des zymodemes 6tudiGs ne correspondait ~ des groupes pathog~nes connus. Le trai- tement spGcifique de I'infestation amibienne n'a entrai'n6 aucune modification du stade inflammatoire histologique. II n'y a ainsi dans ce travail aucun argument pour imputer un rGle pathogGne ~ la prGsence d'EH chez le sujet homosexuel.

4 8 0