Sainte Lyd Wine Des 00 Huys

7/29/2019 Sainte Lyd Wine Des 00 Huys

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A)

INTE LYDWINE DE SCHIEDAM


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L'auteur et les diteurs dclarent rserver leurs droitsde reproduction et de traduction en France et dans tous

les pays trangers.

DU MMEAUTEUR, A LA MMELIBRAIRIEuvres catholiques

L'Oblat, roman. 22 e diton. Un vol. in-18 . . 3 fr. 5oDe tout. 8 e dition. Un vol. in-18 3 fr. 5oSainte Lydwine de Schiedam. )8 6 dition. Un vol.

in-i6 3 fr. 5oIl a t tir de cet ouvrage une premire dition en caractres

gothiques. Un vol. in-8 io fr. Pages catholiques, pages choisies. 8 e dition. Un vol.

in-18, avec une prface de M. l'abb A. Mugnier.Prix 3 fr. 5oLa Bivre et Saint-Sverin. 6 e dition. Un vol. in-18.

Prix 3 fr. 5oLa Cathdrale, roman. 32 e dition. Un vol. in-18.

Prix 3 fr. 5oEn route, roman. 35 e dition. Un vol. in-18. . 3 fr. 5o

Les Foules de Lourdes.3i e dition.

Unvol. in-18.

Prix 3 fr. 5oTrois glises et trois Primitifs. 5 - dition. Un

vol. in-i6 3 fr. 5o

uvres diverses

L'Art moderne, critique d'art. 3* dition. Un vol. in-18.Prix 3 fr. 5o

L-Bas, roman. 3o dition. Un vol. in-i6. . . 3 fr. 5oEn Rade, roman. 5 e dition 3 fr. 5oCertains, critique d'art (G. Moreau, Degas, Chret,

Wisthler, Rops, Le Monstre, Le Fer, etc.). 5* dition.Un vol. in-18 3 fr. 5o

Croquis parisiens. A vau-l'eau. Un Dilemme.3 e dition. Un vol. in-18 3 fr. 5o

PARIS. TYP. PLON-NOURRIT ET C'% 8, RUE GARANCIRB I 8 1 43


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J.-K. HUYSMANS

Sainte Lydwinede Schiedam

Deus carni illius saepe dolores infligit, quatenus SpiritusSanctus ibi habitare possit.

Sancta Hildegardis (Vita, lib. II) .

DIX-HUITIME DITION

PARISLIBRAIRIE PLON

PLON-NOURRIT et C, IMPRIMEURS-DITEURS8, RUE GARANCIRE 6

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LlfTI

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M. & Mrae LON LECLAIREAMIS ET COMPAGNONS

de SCHIEDAM& de LIGUG

affectueusement.

J.-K. H.


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Digitized by the Internet Archive

in 2011 with funding from

University of Toronto

http://www.archive.org/details/saintelydwinedesOOhuys


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AVANT-PROPOS

^ vie de sainte Lydwine a t successivementcrite par trois religieux qui furent, tous les

trois, ses contemporains :

Jan Gerlac, son parent, sacristain du monas-tre augustin de Windesem. Il vcut, pendant de longues

annes, auprs de la sainte, dans sa maison mme, et ilnous raconte de visu son existence.

Jan Brugman, frre mineur de l'Observance. Il reprit

l'histoire de Gerlac qu'il traduisit du teuton en latin et

il l'amplifia surtout avec les renseignements que lui four-

nit Jan Walter de Leyde, le dernier confesseur de Lyd-wine.

Thomas A Kempis, sous-prieur des chanoines augus-tins du Mont Sainte-Agns, prs de Zwolle; sa relationest un abrg de celle de Brugman, mais elle contient

des dtails indits qu'il recueillit dans l'entourage de la

Bienheureuse, Schiedam mme.


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8 SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM

Je note enfin, pour mmoire, un rsum de ces livres,

rdig, plus tard, au xvi e sicle, par Surius,et d'anciennes

traductions franaises du texte de Brugman, dites au

xvn e sicle par Walrand Caoult, prtre, Douay, in- 12,1600 ; par Michel d'Esne, vesque de Tournay, Douay, in-

12, 1608 ; par le P. Thiersaut, Paris, in-12, 1637. Quant

aux biographies modernes, il en sera question plus loin.

Les monographies de Gerlac et de Brugman ontt im-primes et annotes par Enschenius et Papebroch dans la

collection des Bollandistes, les Acta sanctorum.

Jan Gerlac fut un crivain renomm dont les Solilo-

ques sont encore, au point de vue asctique, recherchs;il fut, d'aprs le tmoignage de ses contemporains, un

trs fervent et un trs humble moine; Jan Brugman,un ami de Denys le Chartreux, est cit par Wading, dansles Annales de son ordre, comme l'un des prdicateursclbres de son sicle ; il l'atteste admirable et par la no-

blesse de son loquence et par l'ampleur de ses vertus ; Thomas A Kempis, un des auteurs prsums de l'Imitationde Jsus-Christ, naquit la mme anne que Lydwine etmourut, en odeur de saintet, en 1471, aprs avoir crit

toute une srie d'oeuvres mystiques dont plusieurs traduc-

tions franaises furent tentes.

Ces trois hagiographes sont donc des gens connus et

dignes, par leur situation et par leur probit d'me, d'tre

crus; l'on doit ajouter encore que les dtails de leurs

ouvrages peuvent se contrler avec un procs-verbal

officiel que rdigrent, aprs une attentive et minutieuseenqute, les bourgmestres de Schiedam, du temps mmede la >ainte, dont ils passrent la vie au crible.


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AVANT-PROPOS

Il n'y a donc pas de livres historiques qui se prsentent,

ainsi que les leurs, dans des conditions de bonne foi et

de certitude plus sres.

Cela dit, il faut bien avouer qu'une histoire de Lyd-

wine est, grce eux, un cheveau qu'il est fort difficile

de dbrouiller. 11 est, en effet, impossible d'adopter l'ordre

chronologique; Brugman dclare tranquillement qu'iljugerait inconvenant de procder de la sorte ; sous le

prtexte d'tre plus difiant, il groupe les scnes de la vie

de la Bienheureuse, suivant la liste de ses qualits qu'il

s'apprte faire ressortir ; avec cette mthode qui est

galement celle de Gerlac et d'A Kempis, il n'y a pasmoyen de savoir si tel vnement qu'ils nous rapportenteut lieu avant ou aprs tel autre qu'ils nous racontent.

Cette faon d'crire l'histoire tait celle, d'ailleurs, de

tous les hagiographes de cette poque. Ils narraient, ple-

mle, des anecdotes, ne s'occupant qu' classer les vertus,

afin d'tre mme de tirer, propos de chacune d'elles,un tiroir de lieux-communs qui pouvaient s'adapter, du

reste, n'importe quel saint; ils entrelardaient ces pieu-

ses rengaines de citations des psaumes, et c'tait tout.

Il semble, premire vue, qu'il y ait moyen de rem-dier ce dsordre, en extrayant et en comparant les da-

tes parses, et l, dans les livres des trois crivains et

en les utilisant, ainsi que des points de repre, pour ponc-

tuer la vie de la Bienheureuse ; mais ce systme n'abou-

tit nullement aux rsultats promis. Gerlac et Brugman

nous apprennent bien parfois qu'une aventure qu'ils re-latent survint aux environs ou le jour mme de la ftede tel saint ; l'on peut videmment, l'aide de cette in-


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dication, retrouver le quantime et le mois, mais pas l'an-

ne qu'ils omettent de spcifier ; les dates plus prcises

qu'ils accusent, Gerlac surtout, n'ont trait bien souvent

qu' des pisodes de minime importance et elles ne con-

cordent pas toujours avec celles deThomas A Kempis.Trsmticuleux quand il s'agit de noter les ftes liturgiques,

celui-ci nous fournit un certain nombre de chiffres, maiscomment s'y fier? Ses dates, ds qu'on les examine deprs, sont inexactes ; c'est ainsi qu'il fait mourir une

nice de Lydwine, Ptronille, en 1426, alors qu'il nous la

montre assistant chez sa tante une scne o elle fut bles-

se, en 1428. L'une des deux dates est par consquent fausse,la seconde, trs certainement, car le chiffre de 1425 donn

par les deux autres crivains parat, cette fois, certain.

Fussent-elles mme toujours d'accord entre elles, cesdates, et justes, quV n'en resterait pas moins emboterau hasard entre telcu tel fait dats d'autres qui ne le sont

pas; et ce classement, rien ne l'indique. Quoi que l'on

fasse, il faut donc renoncer la prcision chronologique

en ce rcit.

D'autre part, dans l'uvre des trois biographes figu-

rent plusieurs personnages qui sont les amis et les garde-

malades de Lydwine et aucun renseignement ne nous est

laiss sur eux ; ces comparses s'agitent, la cantonade,

viennent d'on ne sait o et finissent on ne sait comme ;enfin, pour aggraver la confusion, trois des confesseurs

de la sainte s'appelrent Jan. Or, au lieu d'ajouter ce

prnom le nom de famille ou de ville qui les distingue,la plupart du temps, les trois religieux n'crivent que le

prnom, si bien que l'on ignore si le confesseur Jan dont


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AVANT-PROPOS 1 1

il est question propos de tel ou de tel incident, est Jan

Pot, Jan Angeli, ou Jan Walter.

C'est, on le voit, un tantinet, le gchis. Je ne me flattenullement de l'avoir lucid. Je me suis servi, pour con-denser cette vie, des trois textes de Gerlac, de Brugmanet d'A Kempis, compltant leurs anecdotes les unes par

les autres et j'ai rang les vnements qu'ils retracent sui-

vant l'ordre qui m'a sembl tre, sinon le plus rigoureux,

au moins le plus intressant et le plus commode.En sus des histoires de France, d'Angleterre, des Flan-

dres, de la Hollande et autres pays et de la chronologie

universelle de Dreyss, j'ai d consulter pour cet ouvrageune srie de volumes dont voici la liste :

#**

Ada Sanctorum, aprilis, tomus secundus, pages 270-365,dition des Bollandistes, Palm, Paris, 1866.

Une traduction anonyme du texte de Brugman, con-cernant Lydwine, a paru en un volume Clermont-Fer-

rand en 1851, puis Paris, sans date, chez Prisse. Elle

est trs incomplte et par suite d'une extravagante pudi-

bonderie, volontairement inexacte.Quant au texte de Gerlac, le plus alerte, le plus vivant

des deux, il n'a jamais t translat du latin en franais.

Vtn. viri Thom A Kempis opra omnia, 1 vol. ColoniaeAgrippinse, apud Joannem Busaeum, MDCLX, pages

143-207.Une traduction de la vie de Lydwine et de Grard le

Grand, extraite de ce livre par le P. Saint-Yves, a t


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dite chez Victor Sarlit, Paris, sans date. Elle formele tome VII des uvres spirituelles de Thomas A Kempis.

La Vit de la 1res saincte et vrayment admirable Vierge Lyd-

wine, tire du latin de Jean Brugman, de Vordre de Saint-

Franois, et mise en abrg par Messire Michel d'Esne,

vesque de Tournay, i vol., Douay, de l'imprimerie de

Baltazar-Bellire, au Compas d'Or, l'an 1608.Ce petit livre, trs rare, se borne, en y adjoignant quel-

ques dtails personnels, rsumer, en 80 pages, la bio-

graphie de Brugman.

Vie de la Bienheureuse Lydwine, vierge, modle des infirmes,

par M. l'abb Coudurier, Paris, 1 vol., AmbroiseBray,1862. Cette biographie, tisse avec les vies expurges

des Acta Sandorum et celle d'A Kempis, est agrmente,

la fin de chacun deses chapitres, de pieuses rflexions

et de sages conseils. Elle vient d'tre rdite par la

maison Victor Retaux, Paris.

# #*

LaFlamboyante Colomne des Pays-Bas autrement dict des

XVII provinces, 1 vol., Amsterdam, chez Jacob Colom,

1636.

Natales Sanctorum Belgii, auctore Joanne Molano, 1 vol.,

Duaci, typis viduag Ptri Borremans, sub signo SS. Apos-

tolorum Ptri etPauli, 161 6.

VAbrg du Martyrologe ou Hagiologe cBelgic, ou recueil desSaincts et Bien-heureux du Pais-Bas, par Bauduin Villot,


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AVANT-PROPOS 13

Binchois, S. J., 1 vol., Lille, chez Ignace et Nicolas de

Rache, au Soleil d'Or, 1658.La Hollande Catholique, par Dom Pitra, O. S. B., 1 vol.,

Paris, Bibliothque nouvelle, 1850.

Particularits curieuses sur Jacqueline, duchesse de Bavire,

comtesse de Hainaut, de Hollande et de Zlande, etc., par

Lopold Devillers, 1 vol., Mons, Dequesne-Masquil-lier, 1879.

#*#

Principes de Thologie mystique, par le R. P. Sraphin,

1 vol., Paris et Tournai, Casterman, 1873.

Principes de Thologie mystique, par Mgr Chaillot, 1 vol.,Paris, Herv, 1866.

La Mystique divine, naturelle et diabolique, par Grres, 5 vol.,

Paris, Poussielgue-Rusand, 1861.

La Mystique divine distingue des contrefaons diaboliques et des

analogies humaines, par Ribet,3 vol., Paris, Poussielgue,

Vie et uvres spirituelles de saint Jean de la Croix, 4 vol.,

Paris, Oudin, 1890.

La Vie spirituelle et Voraison d'aprs la Sainte Ecriture et la

tradition monastique, Solesmes, imprimerie Saint-Pierre

et Paris, Retaux, 1899.

Les Stigmatises, par le Dr Imbert-Gourbeyre, 2 vol., Paris,Palm, 1873.

La Stigmatisation, par le mme, 2 vol., Clermont-Ferrand,Beiiet et Paris, Vie et Amat, 1894.


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#*#

Essai sur le mysticisme spculatif en Allemagne au XIV* sicle,

par H. Delacroix, i vol., Paris, Flix Alcan, 1900.

Etude sur les mystiques des Pays-Bas, au moyen ge, par Au-

ger. Collection des mmoires publis par l'Acadmieroyale des sciences, lettres et beaux-arts, en Belgique,

avril 1882, tome XLVI.

Introduction aux uvres choisies de Thomas A Kempis, Etudesur la mystique dans les Flandres et les Pays-Bas, par Si-

gismond Ropartz, Paris, Waille, sans date.

#**

Les Petits Bollandistes, de Msr Gurin, 17 vol., plus 3 desupplments, par Dom Piolin, O.S. B., Paris, Bloud etBarrai, sans date.

Les Fleurs de la vie des Saints de Ribadeneira, 2 vol. in-fol.,

Paris, Christophe Journel, 1687.

Dictionnaire des ordres religieux, par le R. P. Helyot, 4 vol.,

Paris, Migne, 1847.

Tableau historique du monachisme occidental, par Dom Bren-gier, O. S. B., 2 # dition, Solesmes, 1892.

Histoire de l'Eglise, par l'abb Hemmer, 2 vol., Paris,

Colin, 1895.Dictionnaire des hrsies de Pluquet, 2 vol., Paris, 1764.


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AVANT-PROPOS 15

Histoire et filiation de s hrsies, par l'abb Morre, 1 vol.,

Paris, Poitiers, Oudin, 1881.

#* #

Essai historique sur Vabbaye de Cluny, par Lorain, 1 vol.,

Dijon, Popelain, 1839.

L'Abbaye de Mont- Oliv et- Majeur, par Dom Grgoire Tho-mas, O. S. B., 1 vol., Florence, 1881.

Le Mnologe du Carmel, par le R. P. Ferdinand de Sainte-

Trse, carme dchauss, 3 vol., Socit de Saint-Augustin, Bruges et Paris, 1879.

Vies des Saints et Bienheureux de l'ordre de Saint- Franois,

par le R. P. Lon, franciscain, 1 vol., Paris, Bloud et

Barrai, 1887.

Vit de saint Bruno, avec diverses remarques, par le P. de

Tracy, thatin, 1 vol., Paris, 1785.

Denys le Chartreux, par Mougel, 1 vol., Montreuil-sur-

Mer, imprimerie de la Chartreuse de Notre-Dame-des-

Prs, 1896.

#**

Vie de la Bienheureuse Marie d'Oignies, traduite du latin ducardinal de Vitry, 1 vol., Nivelle, chez l'imprimeurPion, 1822.

Sainte Brigitte, par la comtesse de Flavigny, 1 vol., Paris,Oudin,

1892.Sainte Catherine deSienne, parle Bienheureux Raymond de


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l6 SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM

Capoue, traduction Cartier, i vol., Paris, Sagnier et

Bray,1853.

Sainte Franoise Romaine, par Dom Rabory, O. S. B.,1 vol., Paris, librairie catholique internationale, 1886.

Sainte Franoise Romaine, traduite des Acta Sanctorum, par

un vicaire gnral d'Evreux, 1 vol., Paris, Prisse, sans

date.

Sainte Franoise Romaine, par la comtesse de Rambuteau,1 vol., Paris, Lecoffre, 1900.

Sainte Colette, par l'abb Douillet, cur de Corbie, 1 vol.,

Paris, Bray et Retaux, 1869.

La Bienheureuse Jeanne de Maill, par Bourass et Janvier,1 vol., Tours, Marne, 1873.

Saint Bernardin de Sienne, par Thureau-Dangin, 1 vol.,

Paris, Pion, 1897.

Saint Vincent Ferrier, par le P. Andr Pradel, de l'ordre des

Frres Prcheurs, 1 vol., Paris, Veuve Poussielgue-Rusand, 1864.

La Vie et ks uvres spirituelles de Catherine ! Adorny de

Gennes, 1 vol., Paris, chez Martin Durand, rue Saint-

Jacques, au roy David, 1627.

Sainte Catherine de Gnes, Vie et uvres, par le vicomte deBussire, 1 vol., Paris, Allard, sans date.

Sainte T'erese, sa Vie crite par elle-mme, traduite par le P.

Marcel Bouix, S. J., tome I des uvres, Paris, Lecoffre,

1884.

Histoire de sainte Trse (par une carmlite), 2 vol., Paris,Retaux-Bray, 1887.


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AVANT-PROPOS 17

Vie de sainte Catherine de Ricci, par le P. Bayonne, de l'or-

dre des Frres prcheurs, 2 vol., Paris, Poussielgue fr-

res, 1873.

La Vie de sainte Madeleine de Pai, par le P. Lzin de

Sainte-Scolastique, 1 vol., Paris, Sbastien Cramoisy,

1670.

La Vie de sainte Madeleine de Pai, par Fabrizzi, 1 vol.,

Lyon et Paris, Plagaud, 1873.

Vie de Marguerite du Saint- Sacrement, par de Cissey, 1 vol.,

Paris, Ambroise Bray, 1856.

Vie de la sur Marie Ock, par le P. Albert de Saint-Ger-

main, 1 vol., Tournai et Paris, Casterman, 1886.

Vie de Marcelline Pauper, publie par le P. Marcel Bouix,

S.J., 1 vol., Nevers, imprimerie Fage, 187 1.

Anne-Catherine Emmerich, uvres, 9 vol., Tournai et

Paris, Casterman, sans date.Anne- Catherine Emmerich, sa Vie, par le P. Schmger, de

la Congrgation du T. S. Rdempteur, traduite de l'al-

lemand, par l'abb Cazals, 3 vol., Paris, Bray, 1868.

Anne-Catherine Emmerich, Vie merveilleuse, intrieure et ext-

rieure, par le P. Thomas Wegener, O. S. A., 1 vol.,Tournai et Paris, Casterman, sans date.

La Vnrable Anna-Maria Tagi et la servante de Dieu, Elisa-

beth CanoraMori, par le P. Calixte, trinitaire dchauss,

1 vol., Bruxelles, Gcemare, 1871.

Vie de la servante de Dieu, Elisabeth Canori Mora, anonyme,

1 vol., Paris, bureau des Annales de la Saintet, 1870,

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l8 SAINTE LYDWINE DE SCHIEDM

Marie- Claire-Agns Steiner, Abrge de la vie du P. de Reus,

traduit de l'italien, par Mer Constans, i vol., Paris,librairie catholique internationale, 1883.

Les Stigmatises du Tyrol, par Lon Bore, 1 vol., Paris, Le-

coffre, 1846.

Les Voix prophtiques, par l'abb Curicque, 2 vol., Paris,

Palm, 1872.

f me du Bourg, mre Marie de Jsus, fondatrice de la Congr-

gation des Surs du Sauveur et de ta Sainte Vierge, par

l'abb Bersange, 1 vol., Paris et Lyon, Delhomme etBriguet, sans date.

Louise Lateau (figure dans les Stigmatises du Dr Imbert-Gourbeyre, dj cites).

Louise Lateau, Etude mdicale, par le Dr Lefebvre, 1 vol.,Louvain, Peeters, 1873.

Vie de la sur Marie-Catherine Putigny (par une sur visi-tandine), 1 vol., imprimerie de Notre-Dame-des-Prs,

Neuville-sur-Montreuil, 1888.

L'on peut encore joindre la liste de ces ouvrages, les

quelques livres que j'ai dpouills propos des pidmies

et de la condition des lpreux, au Moyen Age :

Notice historique sur la maladrerie de Voley, par le Dr UlysseChevalier, 1 vol., Romans, 1870.

Les Lpreux de Reims au XV* sicle (par Tarb), Socit desbibliophiles de Reims, 1857.

Les Signes d'infamie au moyen ge, par Ulysse Robert, 1 vol.,

Paris, Champion, 1891.


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AVANT-PROPOS 19

Chruel, Dictionnaire des institutions, murs et coutumes de

la France, 2 vol., Paris, Hachette, 1870 (voir article^

ladres et lproseries dans le tome II).

Dr Dupouy, Le Moyen ge mdical, 1 vol., Paris, Meurillon.1888.

Dr Louis Durey, La Mdecine occulte de Paracelse, 1 vol.,Paris, Vigot frres, 1900.

***

Est-il utile d'ajouter que dans ce volume au cours du-

quel dfilent les noms d'un grand nombre de clicoles, lesexpressions Saint et Saintet , Bienheureux et Vn-

rable , ne sont parfois employes que d'une manire rela-

tive et non dans le sens rigoureux que leur assignent les

dcrets du pape Urbain VIII; il n'y a donc pas attribuer

une signification absolue ces termes, lorsqu'ils s'ap-

pliquent des personnages dont la batification ou la ca-

nonisation n'ont pas t officiellement proclames par les

pouvoirs sans appel de Rome. Il ne convient pas davan-tage de considrer ainsi que des saintes, dans l'acception

stricte du mot, les victimes expiatrices dont l'origine c-

leste des souffrances n'a pas encore t certifie par l'Eglise.


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tat de l'Europe, pendant le temps quevcut Lydwine, fut effroyable.

En France, rgnent Charles VI puisCharles VII. Lydwine nat l'anne mme

o Charles VI, g de douze ans, monte sur le trne.Dans le lointain des ges, les annes de ce rgnevoquent d'abominables souvenirs ; elles dgouttent

de sang et, mesure qu'elles s'boulent, les unes surles autres, elles se dvergondent ; aux lueurs desvieilles chroniques, derrire le transparent poussi-

reux de l'histoire, quatre figures passent.L'une est celle d'un alin, au teint hve, aux

joues creuses, aux yeux tantt ardents et tanttmorts ; il croupit dans un palais Paris et ses vte-ments sont des pacages de vermines et ses cheveuxet sa barbe sont des haras poux. Ce malheureux quifut, avant qu'il ne divagut, un tre familier et liber-tin, irascible et dbile, c'est le roi Charles VI. Il


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assiste, maintenant idiot, la bacchanale enrage

des siens.

L'autre est celle d'une intrigante, baroque et v-

nale, d'une femme imprieuse, bruyamment dcol-lete et tranant aprs elle, sous un hennin plant,

comme une tte de diable, de deux cornes, une

robe historie et qui n'en finit point; et elle soufflelorsqu'elle marche, chausse de souliers becs de deux

pieds de long ; c'est la reine de France, la bavaroise

Ysabeau, qui apparat, grosse des uvres d'on ne

sait qui, prs d'un mari qu'elle abhorre.

La troisime est celle d'un bavard et d'un fat dont

les dames de la Cour raffolent et qui se rvle, lafois, cordial et rapace, avenant et retors; il pres-

sure le pays, draine l'argent des campagnes et des

villes et le dissipe en de scandaleuses quipes; ce-

lui-l, c'est le duc d'Orlans, le maudit des peuples,

ainsi que l'appelle, en pleine chaire, un religieux del'ordre de saint Augustin, Jacques Legrand.

La quatrime, enfin, est celle d'un petit chafouin,malingre et taciturne, sournois et cruel, le duc de

Bourgogne, Jean sans Peur, qualifi de Jean sans

piti, par tous.Et tous les quatre se dmnent, s'invectivent, s'-

cartent et se rejoignent, excutent une sorte de chass-crois macabre, dans la dbandade d'une nation quirpercute l'insanit d'un roi. La France, en effet, seconvuls ; Paris, ce sont les atrocits de la guerre

civile, la dictature des bouchers et des gorgeurs qui

saignent les bourgeois, tels que des btes ; en pro-


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SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM 23

vince, ce sont des troupes de malandrins qui assom-

ment le paysan, incendient les rcoltes et jettent lesenfants et les femmes dans le brasier des meules ; cesont les hordes sclrates des d'Armagnac, la tourbeavide des Bourguignons et ceux-l tendent la mainaux Anglais pour les aider sauter la Manche ; etles voil, en effet, qui dbarquent prs d'Harfkur,remontent vers Calais et rencontrent, en chemin,l'arme franaise, dans le comt de Saint-Pol, Azin-court.Us l'attaquent et sans peine abattent, ainsi quedes quilles, les files de ces lourds chevaliers emprison-ns comme en des gurites de fer dans leurs armureset huches sur des chevaux qui demeurent immobi-les, les quatre pattes enfonces dans l'argile dtrem-pe du sol ; et, tandis que la rgion est envahie, leDauphin fait assassiner le duc de Bourgogne qui alui-mme fait occire le duc d'Orlans, le lendemain

du jour o il s'est rconcili et a communi de lamme hostie, avec lui ; de son ct, la reine Ysabeau,stimule par ses besoins de luxe, se vend l'ennemiet oblige le fou qui rgne signer le trait de Troyes

;

et, ce faisant, elle dshrite son fils au profit du souve-rain d'Angleterre devenu hritier de la couronne deFrance. Le Dauphin n'accepte pas cette dchance et,trop faible pour rsister, il prend la fuite et est proclamroi par quelques aventuriers, dans un manoir de l'Au-vergne; le pays est scind en deux camps, trahi parles uns, rou de coups par les autres, ranonn partous. Il semble que sa dispersion soit proche quand, quelques mois d'intervalle, le roi d'Angleterre Henri V


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et le roi de France, Charles VI, meurent ; la lutte

n'en continue pas moins entre les deux nations,Charles VII, insouciant et craintif, toujours vu de

dos, prt dcamper, se perd en de basses intrigues,

pendant que l'ennemi lui rafle, une une, ses pro-

vinces ; on ne sait plus trs bien ce qu'il va resterde la France, quand Le ciel jusqu'alors impassibles'meut ; il envoie Jeanne d'Arc, elle accomplit son

oeuvre, chasse les trangers, mne sacrer son mis-rable monarque Reims et expire, dlaisse par lui,dans les flammes, deux annes avant que Lydwine

ne trpasse.

Le sort de la France, la fin du xiv* sicle et aucommencement du xv% fut donc atroce, et il le futmerveilleusement, car les fureurs humaines ne suf-firent point et les flaux s'en mlrent ; la peste noire

svit et faucha des milliers d'tres ; puis elle disparut

pour cder la place au tac, une pidmie singulire-ment redoutable, cause de l'ardeur meurtrire deses toux ; celle-l s'teignit son tour et la peste

revint, vida Paris seul de cinquante mille personnes

en cinq semaines et s'en alla, laissant sa suite, trois

annes de famine ; ce aprs quoi, le tac surgit encore

et acheva de dpeupler les villes.

Si la situation de la France est lamentable, celle

de l'Angleterre, qui la torture, ne vaut gure mieux.

Aux soulvements du peuple, succdent les rvoltesdes nobles ; on s'gorge dans l'le et l'on s'y noie. Leroi Richard II se rend odieux tous par ses dborde-ments et ses rapines. Il part pour rprimer les trou-


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bles de l'Irlande ; on le dpose et on lui substitue le

duc de Lancastre, Henri VI, qui le claquemure dansun cul de basse fosse et le dcide, en lui imposant tropde jenes forcs, mourir. Le rgne de l'usurpateurse passe modrer des discordes et djouer des bri-gues ; entre temps, il brle, sous couvert d'hrsie, ceux

de ses sujets qui lui dplaisent et trane dans descrises d'pilepsie une existence de malade que les ma-nuvres de son fils, aux aguets de sa succession, d-sesprent. Il trpasse l'ge de quarante sept ans et ce

fils connu jusqu'alors comme un pilier de cabaretset un chenapan qui ne frquentait que les voleurs etles filles, se dcle, ds qu'il monte sur le trne, ainsiqu'un homme froid et cassant, d'une arrogance d-mesure et d'une pit froce. Le pharisasme et lacupidit de la race anglaise se sont incarns en lui ;il prfigure la scheresse et le bgueulisme perdu

des protestants ; il est, en mme temps qu'un usurieret un bourreau, un pasteur mthodiste, avant lalettre. Il rnove la campagne de Normandie, affameles villes, falsifie les monnaies, pend, au nom du Sei-gneur, les prisonniers, accable de sermons ses vic-

times ; mais son arme est lacre par la peste etcette cure qu'il sonne du terroir de France, l'puis.Il est nanmoins victorieux Azincourt ; il massacretous ceux qui ne peuvent se racheter et exige d'nor-

mes ranons des autres et, tandis qu'il agit de lasorte, il se signe, il marmotte des oraisons, il rcitedes psaumes ; puis il dcde au chteau de Vin-cennes et son hritier est un enfant de quelques mois.


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26 SAINTE LYDWINE DE SCH1EDAM

Ses tuteurs, Turi violent et dissolu, maladroit et

vnal, le duc de Glocester ; l'autre vaniteux et rus,le duc de Bedford, ravagent la France, mais ils sont

battus plate couture par Jeanne d'Arc et se souil-

lent jamais en l'achetant pour la faire pri*", aprs

un infme procs, sur un bcher.

Etaprs la France et l'Angleterre, ce sont les

Flandres qui, atteintes en plein flanc, gisent, dm-

tes par les bourrasques.

Leur histoire est intimement lie la ntre et,

elles sont, elles aussi, dvores par les luttes intes-

tines ; la rivalit commerciale de Gand et de Brugesfait jaillir, durant des annes, de ses prairies deve-

nues des ossuaires, des sources de sang.

Gand se dcle ainsi qu'une cit orgueilleuse etttue, peuple d'un amas d'ternels mcontents et depieuses brutes ; avec ses corps de mtier, elle est le

bivac des jacqueries, le camp dans lequel se ravitaillentles sditions des vilains ; tous les rvolutionnaires de

l'Europe font cause commune avec elle; Brugessemble plus police et moins opinitre, mais sa su-

perbe gale celle de Gand et son pret au gain est

pire. Elle est le grand comptoir de la chrtient et elleasservit, avidement, les villes qui l'entourent; elle

est une ngociante implacable et propos d'un canalqui peut avantager Tune de ces agglomrations auprofit de l'autre, des haines de cannibales naissent.

Le comte de Flandre Louis III dit de Maie, tyranneau

vaniteux et prodigue, malchanceux et cruel, se heurte

l'enttement des Gantois et vainement il s'efforce


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de le briser par des supplices. Leur chef Philippe

d'Artevelde marche contre lui, le dfait, pntredans Bruges dont il tue, de prfrence, les plusriches commerants ; ce aprs quoi, il saccage leshameaux et spolie les bourgs. La noblesse desFlandres appelle la France l'aide ; c'est une croi-

sade de castes o le rle d'infidles est jou par destisserands ; Charles VI et le duc de Bourgogne fran-chissent la frontire, rejoignent, la tte d'une ar-

me, d'Artevelde Roosebeke et ils foncent sur lesFlamands qui se sont btement relis entre eux avecdes chanes, pour ne pas reculer ; ils les refoulent,les acculent les uns sur les autres, les suffoquent dans

un troit espace, sans mme qu'ils puissent rsister.Ce fut le triomphe de l'asphyxie, un combat sansblessures, un massacre sans plaies, une bataille pen-dant laquelle le sang sortit seulement, comme detonnes qu'on dbouche, par les bondes clates devisages bleus.

D'Artevelde fut, heureusement pour lui, reconnuparmi les morts, car aussitt aprs la victoire, lesbas instincts se dcagrent ; on pilla les campagnes,

Ton trucida les enfants et les femmes ; celles des pla-ces qui ne voulurent pas tre dtruites, se rachet-rent prix d'or : ce fut la bourse ou la vie ; cettenoblesse, qui avait trembl devant la troupe de cesgueux, se montra inexorable ; les Gantois exasprsrecoururent aux Anglais qui dbarqurent mais gla-nrent surtout le butin que les Franais omirent;ce malheureux pays devint alors la proie et de ceux


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qui l'attaqurent et de ceux qui le dfendirent ; mais

ni les dprdations, ni les tortures Ramollirent sonincroyable nergie. Ackermann a succd d'Arte-velde et soutenu par un corps d'outre-Manche, ilassige Ypres. Charles VI le dloge et s'empare deBergues o il ne tolre pas un tre vivant, puis, las

de ces orgies de meurtres, il conclut pour se reposerune trve. Sur ces entrefaites, Louis de Maie dcde

et Philippe de Bourgogne hrite, du chef de sa femme,de cette terrible succession des Flandres. Il reprend

les hostilits interrompues et les massacres et les in-

cendies se suivent ; la place de Dam est rduite encendres ; le pays dit des Quatre Mtiers n'est plus

qu'un amas de ruines ; et comme si ces horreurs nesuffisaient pas, les querells religieuses viennent se

grefTer sur cet interminable conflit. Deux papes ontt lus la fois qui se bombardent coups de bulles.

Le duc de Bourgogne prne l'un de ces pontifes etentend que ses sujets acceptent son obdience ; ceux-ci refusent et Philippe s'irrite, dcapite les meneursdu parti qui regimbent ; mais, une fois de plus, lesFlamands se rvoltent; les glises se ferment, les

offices religieux cessent, la Flandre semble frapped'interdit et le duc, excd par ces disputes, finit par

laisser ce peuple dont il ne peut venir bout, tran-quille ; il se contente, en change de sa libert deconscience, de lui extirper des sous.

Telle la situation des Flandres ; si nous passonsdans la Hollande mme, nous la voyons, elle aussi,bouleverse par d'incessants combats.


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SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM 2 9

Au moment o nat Lydwine, le duc Albert gou-

verne, en qualit de Ruwaard ou de vice-rgent, leHainaut, la Hollande, la Zlande, la Frise, les pro-

vinces runies sous le titre de Comt du Pays-Plat.Il remplace le vritable souverain, son frre, Wil-helm V qui, aprs des luttes impies avec Margueritede Bavire, sa mre, est devenu fou ; et tandis qu'onl'interne, le pays vif se dmne; une bataille enra-ge se livre entre les bonnets rouges ou Hoecks etles bonnets gris ou Kabelljauws ; ces deux partis, lesGuelfes et les Gibelins des Pays-Bas, s'taient forms

propos de la guerre entreprise par Wilhelm contrela princesse Marguerite, les uns tenant pour le fils etles autres pour la mre ; mais ces haines survcurentaux causes qui les engendrrent, car nous les retrou-vons, encore vivaces, au xvi e sicle.

Aussitt qu'il est nomm vice-rgent, le duc Albert

met le sige devant Delft, dont il mate la sdition,en dix semaines ; puis ce fut une prise d'armes contrele duc de Gueldre et l'vque d'Utrecht ; ce fut enfinle scandaleux litige d'un pre et d'un fils, faisant en

quelque sorte pendant la rivalit de la mre et dufils du prcdent rgne.

Wilhelm V meurt, et le duc Albert est proclamgouverneur des provinces; le pays, fourbu par cesdissensions, s'apprte souffler un peu ; mais le ducAlbert est domin par sa matresse Adlade de Poel-geest et il trahit, sous son influence, le parti des

Hoecks qui l'avait jusqu'alors protg. Pouss parceux-ci, son fils Wilhelm fait assassiner Adlade au


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30 SAINTE LYDW1NE DE SCHIEDAM

chteau de La Haye, puis, craignant la vengeance de

son pre, il se sauve en France ; mais la Frise sesoulve et cette rbellion rapproche le pre du fils.

Persuad que le meurtrier est seul capable de com-mander les troupes, le duc Albert lui accorde soipardon et le rappelle. Il dbarque au Kuinder et les

saignes commencent. La Frise ruisselle de sang,mais elle ne s'avoue pas vaincue ; Tanne suivante

elle se rvolte derechef, est rduite et elle s'insurge

encore, rompt cette fois les armes du duc et le force souscrire un trait de paix. L'on dirait d'uneGand hollandaise, rude et tenace. Cette guerre est peine termine qu'une autre clate ; un vassal, leseigneur d'Arkel se dclare indpendant, au momento le duc Albert trpasse. Wilhelm VI, qui succde son pre, marche contre le rebelle, conquiert seschteaux et l'oblige se soumettre ; mais le duc de

Gueldre se mutine son tour et les Frisons une foisde plus fermentent. Wilhelm bout de ressourceset malade signe avec eux, aprs qu'ils ont captur la

ville d'Utrecht, un armistice, et dcde laissant, avecde nombreux enfants naturels, une fille lgitime Jac-

queline.Elle occupe la place de son pre et le dsordre s'ac-

crot. La vie de cette singulire princesse ressemble un roman d'aventures. Son pre la marie seize ans Jean, duc de Touraine, dauphin de France, qui

prit, quelque temps aprs, empoisonn. Elle seremarie sans tarder avec son cousin germain, Jean IV,

duc de Brabant, une sorte d'nerv et de niais, qui


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la ddaigne et vit publiquement avec une autre femme.

Elle le quitte et s'enfuit en Angleterre auprs d'Hum-phrey, duc de Glocester, dont elle s'est amourache .elle obtient de l'antipape, Pierre de Lune, un brefqui prononce le divorce entre elle et le duc de Bra-bant et elle pouse le duc de Glocester. Ils sont peine

unis, qu'il leur faut rentrer prcipitamment en Hol-lande pour en expulser Jean de Bavire, vque deLige, oncle de Jacqueline, qui a profit de l'absence

de sa nice pour envahir ses tats ; ce prlat est vaincuet se retire. Glocester, qui ne parat pas trs prisde Jacqueline, l'installe Mons et retourne en Angle-terre. Alors la malheureuse se dbat dans un lacisd'intrigues; son oncle, le duc de Bourgogne, en tientles fils ; elle se sent enveloppe de toutes parts ; toussont contre elle, son oncle, F vque de Lige, qu'ellea vaincu, son second mari Jean de Brabant, qui captele Hainaut, alors qu'elle ne peut le secourir et le ducde Bourgogne qui, rsolu apprhender la Hollande,impose les garnisons de ses soudards de la Picardieet de l'Artois, aux villes.

Jacqueline, qui comptait au moins sur la fidlit de

ses sujets de Mons, est livre par eux au duc deBourgogne; celui-ci l'enferme dans son palais deGand o elle reste trois mois, mais elle profite d'unmoment o les soldats chargs de la surveiller s'eni-vrent, pour fuir, dguise en homme et elle gagne,bride abattue, Anvers et atteint Gouda. L, elle secroit en sret et appelle son mari l'aide, mais leGlocester a oubli qu'elle tait sa femme et il en a


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pous une autre. Il refuse d'intervenir. Jacqueline

se dcide alors se dfendre seule. Elle fortifieGouda que les troupes de Bourgogne assigent, ellefait percer la digue de l'Yssel et inonde le territoire

pour abriter d'un ct la ville ; puis, elle se porte

de l'autre ct au-devant de l'ennemi et le taille enpices ; mais son triomphe fut de courte dure, car

l'anne suivante, elle essaie vainement de prendre

Harlem d'assaut et ses partisans sont disperss, tan-dis que, sur les instances du duc de Bourgogne, levritable pape dclare que son mariage avec le ducde Glocester est nul et qu'il constitue, en dpit du

bref de l'antipape, un adultre.Alors tous lui tournent le dos; abandonne par

ceux qui lui taient demeurs fidles, elle se r-sout, pour sauvegarder sa libert, demander grceau duc de Bourgogne et elle conclut avec lui,

Delft, une convention aux termes de laquelle ellele reconnat comme son hritier, lui cde, de sonvivant, ses provinces et s'engage en sus, car son

second mari vient de mourir, ne pas se remariersans son consentement ; mais elle est peine librequ'elle omet ses promesses, car elle tombe

amoureusede Frank de Borselen, stathouder de Hollande, etl'pouse en secret. Philippe de Bourgogne, qui la cerned'espions, apprend cette union et ne dit mot ; maisil attire de Borselen dans un guet-apens et l'interne Rupelmonde, dans les Flandres ; puis il fait savoir Jacqueline qu'il le pendra haut et court si elle nerenonce pas, une bonne fois et sans conditions, ses


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droits sur les districts des Pays-Bas. Afin de sauver

son mari, elle abdique tous ses pouvoirs entre lesmains du duc et se retire avec de Borselen, le seulhomme qui paraisse l'avoir rellement aime, Tey-lingen.L, dans ce donjon, les chroniqueurs la mon-trent malade et triste, ne parvenant pas se consoler de>a dchance, s'amusant modeler des petites cruchesie terre et finissant par s'teindre de consomption,

l'ge de trente-six ans, trois annes aprs le dcs de

Lydwine, sans laisser, de ses quatre maris, aucun en-fant.

Telle est, en quelques lignes, son histoire. Quelle: ut au juste cette trange Jacqueline ? Sur son comptees avis diffrent. Les uns la reprsentent commejne aventurire et une dvergonde, les autres commeme femme tendre et chevaleresque, victime de l'am-bition des siens ; elle semble avoir t surtout une

mpulsive, inapte rsister aux mois de ses sens.Jn portrait plus ou moins exact d'elle, insr dans;< La Flamboyante Colonne des Pays-Bas , nous la d-peint sous les traits d'une forte hollandaise, avenante

t commune, d'une virago nergique et hagarde ; et>n se la figure en effet assez bien ainsi, imprieuse

;t versatile, intrpide et toque, mais au fond brave

:emme.

En attendant, cette Hollande qu'elle gouvernaitlevait supporter les consquences de ses coups de

:ur et le pays saccag par les troupes des Bourgui-gnons, lacr par les bandes des Hoecks et des Kabell-auws, perdait son sang; des inondations qui englou-

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tirent des villages entiers achevrent de le dsesprer

et, pour parfaire le tout, ce fut la peste.Le reste de l'Europe fut-il mieux partag et plus

heureux ? Il ne le parat gure.En Allemagne rgne une fastueuse crapule, l'em-

pereur Wenceslas ; celui-l ne dessaoule pas ; il tra-fique des charges, tandis que ses vassaux s'assommentet, pour avoir la paix, il faut le balayer, lui et sesconcubines, dehors.

En Bohme et en Hongrie, c'est la lutte exaspredes Slaves contre les Turkomans ; puis ce sont les mas-sacres en masse des Hussites ; la valle du Danube estun immense charnier au-dessus duquel plane la peste.

En Espagne, les indignes se dciment avec lesMaures et c'est une haine sans merci entre les pro-vinces. EnCastille, Pierre le Cruel, une sorte de for-cen, tue ses frres, son cousin, sa femme Blanche

de Bourbon et invente d'pouvantables tourmentspour torturer des captifs. En Aragon, Pierre le Cr-monieux vole les biens de sa famille et exerce d'hor-ribles svices sur ses ennemis. Le matre de la Navarreest un empoisonneur, Charles le Mauvais.

En Portugal, un autre Pierre le Cruel, pris de fan-fares et de supplices, fait arracher le cur des gensqui, aprs avoir t martyriss, respirent encore et,

atteint d'un accs de vampirisme aigu, il dterre samatresse morte, l'assied, vtue d'ornements royaux

et couronne d'un diadme, sur un trne et il forcetous les seigneurs de sa Cour dfiler devant cecadavre et lui baiser la main.


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En vrit, la pninsule est un douaire d'pimaneset ia dmence quasi-dbonnaire d'un Charles VIsemble presque raisonnable si on la compare auxaberrations de ces possds-l !

En Italie c'est, avec la guerre civile, la peste; etdans ce dchanement de flaux, des ruffians s'char-

pent ; on se bat dans les rues de Rome; la familledes Colonna et ses sdes s'insurgent contre le papeet, sous le prtexte de rtablir Tordre, le roi de Naples,

Ladislas, s'empare de la ville et, aprs l'avoir pille,la quitte et revient pour la piller encore ; entre Gneset Venise, c'est une collision qui aboutit de frocesreprsailles ; Naples, c'est la reine Jeanne qu'onenlve pour l'touffer entre deux matelas, dans unchteau de la Basilicate; Milan, ce sont les atroci-

ts de factions aux prises ; mais ce qui fut pis encore,ce fut le sort de l'glise devenue soudain bicphale.Si les membres de son pauvre corps, si les rgionscatholiques s'tiolaient, malades et bout de sang,ses deux ttes elle, qui se dressaient, l'une Avi-gnon et l'autre Rome, ne cherchaient qu' s'entre-dvorer. Elle tait, en effet, domine par d'effrayants

pontifes; c'tait l'poque du grand schisme de l'Occi-dent. La situation du Saint-Sige tait celle-ci : leroi de France Philippe le Bel avait autrefois assis surla chaire de Saint-Pierre l'une de ses cratures, Ber-trand de Got, archevque de Bordeaux. Aprs avoirt consacr Lyon, ce souverain, au lieu de se fixer Rome, s'tait install dans la principaut d'Avi-gnon ; avec lui commena cette priode que les cri-


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vains appellent l'exil de Babylone ; des papes se suc-

cdrent, moururent sans avoir pu se dcider rega-gner leurs Etats ; enfin, en 1376, Grgoire XI repritpossession de la ville ternelle et dcda au momento, dgot de l'Italie, il s'apprtait retourner en

France.

Iltrpasse et c'est une suite de pontifes qu'on

lit

et qu'on rejette. Rome en nomme un et Avignon unautre; l'Europe se divise en deux camps. Urbain VI,

le pape de Rome le plus honnte, mais le plus impru-dent et le plus sanguinaire des deux, est reconnu par

la Germanie, l'Angleterre, la Hongrie, la Bohme, laNavarre, les Flandres et les Pays-Bas; l'autre, Cl-

ment VII, le pape d'Avignon, est de moeurs plusdouces, mais il est dnu de scrupules ; il pratique lasimonie, vend les indulgences, brocante les bnfices,bazarde les grces . Il est accept par la France, l'Ecosse,

la Sicile, l'Espagne. Les deux pontifes guerroient coups d'interdits, rivalisent de menaces et d'injures.Ils meurent ; on les remplace et leurs successeurs s'ex-communient tour de bras, tandis qu'un troisimepape, lu par le concile de Pise, les couvre, de son

ct, d'anathmes.Le Saint-Esprit se promne au hasard de l'Eu-

rope et l'on ne sait plus auquel de ces pasteurs il

convient d'obir ; la confusion devient telle que

mme l'entendement des saints se brouille. SainteCatherine de Sienne tient pour Urbain VI et le bien-heureux Pierre de Luxembourg pour Clment VILSaint Vincent Ferrier et sainte Colette se soumettent,


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un moment, l'obdience de l'antipape Pierre deLune, puis finissent par se rallier une autre tiare ;c'est le dsarroi le plus absolu ; jamais on ne vit chr-tient dans un chaos pareil. Dieu consent dmontrer

l'origine divine de l'glise, par le dsordre et l'infa-

mie des siens; il n'est point, en effet, d'institution

humaine qui et pu rsister de tels chocs. Il sem-ble que Satan ait mobilis ses lgions et que les bara-

thres des enfers soient vides ; la terre appartient

l'Esprit du Mal et il bloque l'glise, l'assaille sansrpit, runit toutes ses forces pour la culbuter et elle

n'est mmepas branle. Elle attend

patiemmentque les saints que Dieu lui enverra la dgagent ; ellea des tratres dans la place, des papes affreux, mais

ces pontifes de pchs, ces tres si misrables lors-

qu'ils se laissent sduire par l'ambition, par la haine,

par le lucre, par toutes ces passions que le Diable

attise, se retrouvent infaillibles aussitt que l'Ennemis'essaie dtruire le dogme ; le Saint-Esprit que l'oncroyait perdu revient et les assiste ; lorsqu'il s'agit de

dfendre les enseignements du Christ, aucun pape,si vil qu'il soit, ne dfaille.

Il n'en est pas moins vrai que les malheureuxcroyants qui vcurent dans l'horreur de ces extrava-

gantes annes, crurent que tout allait s'effondrer ; et,

en effet, de quelque ct qu'ils se tournent, ils ne

voient que des champs de carnage.

Ausud, dans l'Orient chrtien, ce sont les Grecs,

les Mongols et les Turcs qui s'exterminent; au nord,ce sont les Russes qui avec les Tartares et la Sude,


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qui, avec les Danois, s'gorgent; et si, regardant plus

loin encore, ils franchissent, d'un coup d'ceil, les ter-

ritoires saccags de l'Europe, s'ils vont jusqu' la ligne

de ses frontires, c'est la fin du monde qu'ils aper-oivent, ce sont les menaces de l'Apocalypse qui sont

sur le point de se raliser.

Sur un ciel qui tremble, dchir par le fouet desfoudres, les limites de l'univers chrtien se dessinent

en des traits de feu ; les hameaux situs sur les con-fins des pays idoltres flambent ; la zone des dmonss'claire, Attila est ressuscit et l'invasion des barbares

recommence ; dans un tourbillon de janissaires, l'mirdes Ottomans, Bajazet, passe, rasant comme un ou-ragan les campagnes et balayant les villes ; il se pr-cipite Nicopolis contre les forces catholiques runies

pour lui barrer la route ; il les broie, il va draciner

la chaire de Saint-Pierre et c'en est fait de l'Occident

des chrtiens, quand un autre conqurant, le MongolTamerlan, clbre par la pyramide de 90.000 crnes

qu'il lve sur les ruines de Bagdad, arrive fond de

train des steppes de l'Asie, se rue sur Bajazet et l'em-

porte aprs avoir pil, en un effroyable combat, ses

hordes.Et l'Europe, pouvante, assiste la rencontre de

ces deux trombes qui se heurtent et clatent en l'inon-

dant d'une pluie de sang.

L'on peut aisment s'imaginer la terreur des sim-

ples gens-, Combien parmi ceux qu'pargnrent lesdsastres de ces consternantes poques, vcurent,

l'me dtraque et le corps puis, par les famines et


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les paniques ! les danses macabres, les convulsions,

les chores rythmiques et une maladie que les ancienschroniqueurs dsignent sous le nom de la rage dette et qui parat tre la mningite, les rendent,

lorsqu'elles ne les tuent pas, quasi fous. Avec cela,les vivres manquent et les pidmies sont l'tat en-dmique, dans les pays ; la peste noire parcourt l'Oc-

cident et nulle rgion n'est indemne ; elle infeste aussibien l'Italie que la France, l'Angleterre que l'Allema-

gne, la Hollande que la Bohme et l'Espagne ; elleest le plus redoutable des flaux de ces sicles, celui

que les rservoirs infernaux du Levant versent sansrelche sur la pauvre Europe.

Bientt, dans ces organismes dbilits et dans ces

mes mal tanches que la peur dmantle, Satan s'im-misce et l'immondice des sabbats, au fond des forts,s'affirme. Les forfaits et les sacrilges les plus excra-

bles se commettent ; les messes noires se clbrent etla magie s'atteste. Gilles de Rais trucide de petitsenfants et ses sorciers pluchent leurs entrailles, cher-

chent, dans ces tristes dpouilles, le secret de l'alchi-

mie, le pouvoir de transmuter les mtaux sans valeuren or. Le peuple gt effar et par ce qu'il apprend etpar ce qu'il voit; il appelle une justice, il implore uneconsolation tant de maux et tout se tait. Il se tournevers l'glise et il ne la trouve plus. Sa foi vacille;dans sa navet, il se dit que le Reprsentant du Christsur la terre n'a plus rien de divin, puisqu'il ne peutle sauver. Il en vient douter de la mission des suc-cesseurs de saint Pierre; il n'arrive pas les concevoir


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:t si humains et si faibles, car il se rappelle ce spectacl

dconcertant, l'empereur d'Allemagne Wenceslas,toujours ivre, venant rendre visite au roi de France

Charles VI qui dlire, pour dposer, eux deux, unpape. Le Saint-Esprit jug par un pochard et un d-ment !

Il n'est donc pas surprenant que, dans une telledbcle, en sus mme des pratiques de la gotie etdes sabbats, les hrsies les plus vhmentes ne s'im-

posent; elles pullulent d'un bout du monde l'autre.En Angleterre, Jean Wiclef, membre de l'universit

d'Oxford et cur de Lutterworth, nie la transsubstan-

tiation, y substitue la doctrine de rmanence, autre-ment dit du pain et du vin demeurant, aprs qu'ilssont consacrs, intacts; il attaque le culte des saints,

rejette la confession, abolit le purgatoire, conspue le

pouvoir admis des papes. Son enseignement, qui

obtient un succs immense, runit une foule de force-ns contre l'glise et c'est en vain que deux carmes,Etienne Patrington et Jean Kinningham, luttent, pied pied, pour les repousser. Wiclef meurt, mais sesdisciples, les Lollards, continuent de propager ses

erreurs.

Elles pntrent jusqu'en Bohme avec Jean Huss etJrme de Prague. Eux acceptent le dogme de l'Eu-charistie, mais la condition que le sacrement soitadministr aux laques sous les deux espces ; ils d-clarent cependant que les indulgences n'existent pas,que la papaut est une invention des hommes, quel'glise est la synagogue de Satan. Jean Huss fut, ainsi


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que son lve Jrme de Prague, brl ; mais leurs

partisans, dont les dsordres du Saint-Sige augmen-taient le nombre, incendirent les chapelles et lesclotres, gorgrent les prtres et les moines; l'ontenta sans succs de les rduire ; ils se dfendirent si

bravement que le roi Sigismond finit par traiter avec

eux pour terminer la lutte. Alors, ils se divisrent ensectes de plusieurs sortes : en Thaborites, qui rigrent

la vengeance l'tat de vertu et exaltrent le bienfait

des meurtres ; en Orbites, plus froces encore, qui

dpecrent les fidles dans d'affreux tourments ; enAdamites, venus de la Picardie, qui se promenaient

nus, pour imiter le premier homme, enfin en sectesmoins fanatiques, plus sociables, en Calixtins, c'est--dire en fidles auxquels on accorda de boire au ca-lice, et en Frres bohmes qui, aprs avoir ni laPrsence relle, se sparrent compltement de l'-glise.

En Italie, les partis drivs des vieilles hrsiesalbigeoises foisonnent; les restes de ces Fratricelles

qui se dvelopprent si vigoureusement a la fin duxme sicle, renouvellent les ignominies des Adamiteset des Gnostiques ; tous prtendent avoir atteint ledegr de l'impeccabilit et soutiennent que, ds lors,

l'adultre et l'inceste leur sont acquis ; tous refusent

de travailler pour tre plus certains de demeurer pau-vres. On eut beau les dtruire par le feu, ils repous-srent. Saint Jean de Capistran les assaillit sans re-

lche, mais ses efforts furent inutiles; ils s'tendirent

en Allemagne et la dpravrent ; et au xv e sicle,


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on les dcouvre en Angleterre, mls aux Lollards,

et se livrant une propagande enrage, encore acti-ve par les supplices.

Et tandis que les papes les frappent d'excommu-nications, des confrries de flagellants s'organisent en

Allemagne, se rpandent dans l'Alsace, dans la Lor-

raine, dans la Champagne, s'insinuent jusque dansle midi de la France, Avignon, et ceux-l bannissent

la vertu des sacrements, prnent le sang des coups

de fouets comme matire valide du baptme, pr-chent partout que le pouvoir du Vicaire du Christ,sur la terre, est nul.

Dans cette Flandre o naquit la srie d'erreursconnue sous le nom de ce Gauthier Lollard qui lesy sema, les extravagances se multiplient. Une b-guine, Marguerite Porrette, revivifie, elle aussi, les

abominations de la Gnose, en enseignant que la cra-

ture anantie dans la contemplation de son Crateur,

peut tout se permettre. Cette femme donnait desaudiences, assise sur un trne d'argent et elle se pr-tendait escorte de deux sraphins, lorsqu'elle s'ap-

prochait de la Sainte Table. Elle finit par tre grille

vive, Paris, o elle tait venue pour faire des pro-slytes; elle prit en 13 10, c'est--dire bien des

annes avant la naissance de Lydwine, mais les dis-

ciples qu'elle avait dresss empoisonnaient, du temps

de la sainte, le Brabant. Une autre possde Blom-mardine ou Bloemardine, morte Bruxelles en

1336,s'tait mise la tte de la secte et elle soulevait l

Flandre du midi et du nord contre l'glise.


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Ruysbroeck l'Admirable, Termite del valle verte,

le plus grand des mystiques flamands, la combattit,

mais le virus conserv de l'antique Gnose ne s'en in-filtra pas moins dans la Belgique et les Pays-Bas. En1410, alors qu'on le croyait us, il se redveloppe

tout coup et l'hrsie reparat, colporte par des

gens qui s'intitulent hommes d'intelligence . Uncarme dfroqu, Guillaume de Hildernissen et unlaque de Picardie, ^Egydius Cantons, la dirigent. Ils

sont condamns, abjurent leurs croyances, mais en

1428, l'on retrouve leurs erreurs plus vivaces quejamais

;elles serpentent

enAllemagne et en Hollande,

finissent par se fondre avec les dbris toujours actifs

des Fraticelles et des Lollards qui en viennent pro-

clamer le rgne de Lucifer injustement chass duParadis et devant, lui et les siens, expulser leur tour

de l'Eden saint Michel et les anges.

Et rien ne put exterminer les racines de ces impi-

ts ; les dominicains et les franciscains succombrent cette tche ; les disciples de Ruysbroeck, son fils spi-

rituel Pomerius, Grard Groot, Pierre de Hrenthals

essayrent de les extirper, mais les souches qu'ils ar-

rachaient devenaient sataniquement fcondes, repous-saient ainsi que ces vgtations fongueuses, que cette

flore de teigne qui se ramifie dans les gouts, loin

du jour.

En dehors mme de ce culte, plus ou moins cach,

du Dmon,il

faut encore signaler,dans les Pays-Bas,

l'influence de doctrines qui furent pour ce pays ce

que les erreurs de Wiclef et de Jean Huss furent


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pour l'Angleterre et la Bohme ; l'on voit poindredj les thories des partisans de la Rforme, avec

Jean Pupper de Goch, fondateur d'un couvent de

femmes Malines, qui n'admet que l'autorit descritures, nie celle des conciles et des papes, hue le

mrite des vux et dcrie les principes de la vie mo-

nastique; avec Jean Ruchrat de Wesel qui honnitles sacramentaux, contemne l'extrme-onction, r-pudie les commandements de l'Eglise ; avec JeanWessel, de Groningue, aux uvres duquel, plus tard,

Luther empruntera ses arguments pour contester la

valeur des indulgences.

Et ce fut alors que l'glise tait sape par les hr-

sies, cartele par de dangereux papes, alors que la

chrtient semblait perdue, que Dieu suscita des

saintes pour enrayer la marche en avant du Malin etsauver le Saint-Sige.

Dj, avant que le schisme d'Occident n'clatt,Notre-Seigneur avait dispens deux d'entre elles la

mission de prvenir ses Vicaires qu'ils eussent aban-

donner Avignon et rintgrer Rome.Sainte Brigitte fut, en effet, dpche de Sude pour

ramener le Souverain Pontife en Italie. Tandis qu'elles'vertue le convaincre, il dcde ; un autre le rem-place qu'elle investit, et il prit son tour. Le troi-sime enfin, Urbain V l'coute ; il rentre Rome puisil se lasse de cette ville et retourne Avignon oil trpasse. Brigitte objurgue son successeur, Gr-goire XI, de fuir la France, mais pendant qu'il hsite,

elle-mme disparat et ce n'est que, sur les instances


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d'une autre sainte, Catherine de Sienne, qu'il se dter-

mine franchir les Alpes.Sainte Catherine poursuit l'uvre de sainte Brigitte

et s'entremet pour rconcilier le pape avec l'glise,

mais Grgoire XI meurt.Et le schisme se dclare avec les deux papes lus,

l'un Avignon et l'autre Rome ; la pauvre sainteessaie vainement de conjurer le mal et Dieu la rap-pelle Lui, en 1380 et elle quitte ce monde, dsolede cet avenir d'ouragans qui se prpare.

Aussitt Dieu ordonne dans une vision une pieusefille, Ursule de Parme, de se rendre Avignon, au-prs de Clment Vil et de l'inviter abdiquer ; ellepart et ce pape, branl par ses sommations, va cder,

mais les cardinaux qui l'ont lu s'y opposent; ils em-prisonnent Ursule comme sorcire et elle n'est prser-ve que par un tremblement de terre qui disperse ses

bourreaux, au moment o ils allaient lui appliquer latorture. Dieu la tire du mauvais pas o elle s'est en-gage, mais son entreprise choue.

En attendant que d'autres dicoles la supplent danscette mission d'aventurire divine et que les saintes

qui se prparent soient assez ges pour prendrela succession de Catherine de Sienne, une ter-tiaire de saint Franois, la bienheureuse Jeanne deMaill, qui a dj tent de librer la France, en par-

lant, au nom du Seigneur, la reine Ysabeau et auroi Charles VI, assige, son tour, le ciel de sup-

pliques, fait procder, sous forme de suffrages, desprires publiques, organise des processions dans les


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collgiales et les clotres pour refrner la dcomposi-

tion qui s'acclre des papauts aux prises.Elle remplit, en quelque sorte, un intrim, car elle

ne s'immisce pas directement dans le conflit; elle

semble voue plus particulirement, d'ailleurs, auxuvres de misricorde, aux soins des pestifrs et deslpreux et aux visites des captifs ; la vritable succes-

sion de Catherine, elle choit, le temps venu, trois

saintes : sainte Lydwine de Schiedam, sainte Colettede Corbie et sainte Franoise de Rome, une Hollan-daise, une Franaise et une Italienne.

Sainte Lydwine et sainte Colette naissent en 1380,c'est--dire Tanne mme o sainte Catherine deSienne s'inanime; et toutes deux s'efforcent de sauverl'glise, en souffrant mort et passion pour elle ; l'uneactive, l'autre passive.

Avec des existences absolument diffrentes, elles

prsentent cependant des ressemblances; toutes deuxnes de parents pauvres, de jolies deviennent, selon

leur dsir, laides ; toutes deux endurent sans rpit

d'pouvantables douleurs; toutes deux portent les

stigmates du Calvaire; toutes deux, lorsqu'elles meu-rent, recouvrent la beaut de leur jeunesse et leurs

cadavres embaument. Durant leur vie, elles furent

dvores d'une pareille soif de tortures; seulement

Colette reste, malgr tout, valide, car il lui faut par-

courir la France, d'un bout l'autre, tandis que

Lydwine voyage, immobile, dans l'au del, sur unlit ; et chacune d'elles dcle encore cette similitude,qu'elle est une sauvegarde pour sa patrie.


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cblante ! Jamais, en effet, l'quilibre du monde ne

fut plus prs de se'rompre ; et il semble aussi que ja-mais Dieu ne fut plus attentif surveiller la balancedes vertus et des vices, et entasser, quand le pla-teau des iniquits descendait, comme contre-poids,des tortures de saintes !

Cette loi d'un quilibre garder entre le Bien et

le Mal, elle est singulirement mystrieuse, quandon y songe ; car, en l'tablissant, le Tout-Puissantparat avoir voulu fixer lui-mme des bornes et met-tre des freins sa Toute-Puissance. Pour que cettergle s'observe, il faut, en effet, que Jsus fasse appel

au concours de l'homme et que celui-ci ne se refusepas le prter. Afin de rparer les forfaits des uns, il

rclame les mortifications et les prires des autres ;et c'est l qu'est vraiment la gloire de la pauvre hu-

manit ; jamais Dieu, si respectueux de la libert

de ses enfants que l'on peut compter ceux qu'il privadu pouvoir de Lui rsister, jamais Dieu ne fut leurr.Toujours il a trouv, travers les ges, des saintsqui ont consenti payer, par des douleurs, la ranondes pchs et des fautes.

Et cette gnrosit s'explique maintenant pournous, peine. En sus de notre nature mme qui r-pugne la souffrance, il y a encore le Maudit qui in-tervient pour la dtourner du sacrifice, le Mauditauquel son Matre a concd, dans la triste partie

qui se joue, ici-bas, les deux plus formidables atouts,l'argent et la chair. Et ce qu'il abuse, celui-l, de la

lchet de l'homme qui sait bien pourtant que la4


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grce du Sauveur suffirait lui assurer la victoire,

s'il essayait seulement de se dfendre ! Ne dirait-onpas vraiment qu'aprs le renvoi d'Adam du Paradis,le Seigneur, sollicit par l'ange rebelle, lui a ddai-

gneusement accord les moyens qu'il jugeait les plussrs pour vaincre les mes et que la scne de l'Ancien

Testament, de Satan rclamant Dieu et obtenantde Lui la permission de tcher de faire succomber,

coups d'preuves, le malheureux Job, a pu se passer

d'abord la sortie de l'Eden ?

Et, depuis ce temps, le flau de la balance oscille ;

quand il incline trop du ct du Mal, quand les peu-ples deviennent trop ignobles et les rois trop impies,

Dieu laisse se dchaner les pidmies, les tremble-

ments de terre, les disettes, les guerres ; mais samisricorde est telle qu'il active alors le dvouementde ses saints, les assiste, renchrit sur leurs mrites,

triche peut-tre un peu avec Lui-mme, pour que sajustice s'apaise et que l'quilibre se rtablisse.

L'univers serait, sans cela, et depuis quand ! enruines ; seulement, tant donn les ressources dontle Trs-Bas dispose et la faiblesse des mes qu'il as-sige, l'on comprend la sollicitude toujours en veilde l'Eglise, charge de dgrever autant qu'elle le

peut, le plateau des pchs, de neutraliser le lest

des offenses en ajoutant sans cesse sur l'autre pla-

teau de nouveaux poids d'oraisons et de pnitences;

l'on s'explique la raison d'tre des redoutes de sup-pliques et des citadelles d'offices que, sur les ordres

de l'Epoux, elle rige, le bien-fond de ses clotres


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les VI, comme Pierrele Cruel,

commePierre le C-

rmonieux, comme Wilhelm V de Hollande, destoques comme Jacqueline, d'autres sont des ivrognesluxurieux comme l'empereur d'Allemagne Wenceslas,de pharisaques gredins comme le roi d'Angleterre ;quant aux anti-papes, ils crucifient le Saint-Esprit, et

lorsqu'on les regarde, c'est l'pouvante !

Si c'tait seulement tout ! mais il sied de l'avouer

encore, pour excder la patience de Dieu, ceux qui

lui furent consacrs, s'en mlrent. Le schisme, souf-flant en tempte, avait dmt les barques de sauve-

tage et les bateliers de Jsus taient devenus de vraisdmons. Il n'y a qu' lire les sermons de saint Vin-cent Ferrier, leur reprochant leurs turpitudes, les

invectives de sainte Catherine de Sienne les accusant

d'tre cupides et orgueilleux, d'tre impurs, leur criant

qu'ils vendent l'encan les grces du Paraclet, pourse figurer le poids norme qu'ils ajoutrent la ba-lance de Justice, sur le plateau du Mal.

Devant une pareille somme de sacrilges et decrimes, devant une pareille invasion des cohortes del'Enfer, il semble probable que, malgr tout leur d-

vouement et leur bravoure, sainte Lydwine, sainteColette, sainte Franoise Romaine, eussent succombsous le nombre, si Dieu n'avait lev des armes pourles secourir.

Ces armes, il est bien possible que jamais elles

ne les connurent, pas plus, du reste, qu'elles ne seconnurent entre elles, car le Tout-Puissant est leseul matre en cette stratgie et seul, il voit l'en-


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semble ; les saints sont entre ses mains, ainsi quedes pions qu'il place sur l'chiquier du monde, saguise; eux s'abandonnent simplement, corps et me, Celui qui les dirige; ils font sa volont et ne de-

mandent pas en savoir plus.Aussi, n'est-ce que bien longtemps aprs, lorsqu'on

examine les ressources dont le Seigneur disposait etles divers lments dont il se servit, que Ton parvient vaguement entrevoir la tactique dont il usa pourvaincre, telle ou telle poque, les hordes sduitespar les mauvais anges.

A cette fin du xive

sicle, nous ne pouvons quedifficilement tablir le dnombrement de ces milicesqui s'armrent, sous les ordres du Christ, pour assis-ter Lydwine et les deux autres saintes. Quelques-unesnous sont connues, d'autres resteront probablement

jamais ignores ; d'autres encore paraissent avoir

t plus spcialement occupes oprer des diver-

sions sur le champ de bataille de l'au-del.Sans crainte de se leurrer cependant, l'on peut si-

gnaler les troupes engages en premire ligne et

s'avanant, sous l'abri de prires des redoutes con-

templatives, des forteresses mystiques dfendues, enFrance, par les clarisses de sainte Colette ; en Italie,

par les clarisses de sainte Catherine de Bologne etles tertiaires franciscaines clotres de la bienheureuse

Angline de Marsciano; par les dominicaines rfor-

mes, avec l'aide de Marie Mancini de Pise, par labienheureuse Claire de Gambacorta; par les tertiaires

de saint Dominique qui adoptrent la clture, sous


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l'autorit de Marguerite de Savoie; par les cistercien-

nes qu'avait ramenes leurs strictes observances le

pape Benot XII ; par les surs chartreuses qu'exal-tait encore le souvenir de sainte Roseline.

Ces troupes d'avant-garde taient formes par lesbataillons des franciscains et des frres-prcheurs; les premiers marchant sous les ordres de saint Ber-nardin de Sienne qui naquit la mme anne queLydwine et remplit une mission analogue celle desainte Colette, en redressant les rgles flchies de

saint Franois ; de son disciple saint Jean de Capis-

tran qui le soutient dans cette tche et combat, plusspcialement, ainsi que le bienheureux Thomas Bel-lacio de Linaris, les hrsies des Fratricelles et des

Hussites ; de saint Jacques de la Marche qui lui estadjoint pour prcher contre les infidles ; de saint

Mathieu d'Agrigente qui restaure les us rguliers dansles maisons de l'Espagne ; du bienheureux Albert deSartano qui fut plus particulirement charg de

guerroyer contre les schismes; les seconds, con-duits par saint Vincent Ferrier, le thaumaturge, quivanglisa surtout les mcrants; par saint Antoine

de Florence qui lutta contre les uvres de magie;par le bienheureux Marcolin dont les genoux, force

de traner sur le sol, taient devenus ainsi que lesbosses rugueuses des vieux arbres ; par le bienheureux

Raymond de Capoue, le confesseur de sainte Cathe-

rine de Sienne, qui, avec Jean Dominici et Laurentde Ripafratta, stimula la pit ralentie et renoua lescoutumes dlies de l'ordre; par le bienheureux Al-


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SAINTE LYDWINE DE SCH1EDM 55

varez de Cordoue qui travailla l'extinction du schismeet convertit, de mme que saint Vincent Ferrier, lesidoltres.

Et ces colonnes, destines, par la nature mme deleur vocation, aux labeurs de l'apostolat, habitues

au mtier d'claireurs, aux rencontres d'avant-poste,

s'tendaient en un interminable front de bataille, entte de l'immense arme du Seigneur dont les deuxailes s'ployaient : l'une compose par les rgimentsdrus des carmes, commands par leur prieur g-nral Jean Soreth qui ranima la ferveur dchue dessiens et cra l'institut des carmlites; par saint An-toine d'Offen et le bienheureux Stanislas de Polognequi prirent martyriss, l'un et l'autre pour la causedu Christ; par Jean Arundine, prieur de la maisonde Bruges; Ange de Mezzinghi qui contribua im-planter la rforme de la rgle en Toscane ; par Brad-ley, promu vque de Dromory, en Irlande, et dontles austrits furent clbres; l'autre, par les massescompactes des augustins, scinds en de multiplesobservances, et rallis et rforms, eux aussi, en Ita-lie, par Ptolome de Venise, Simon de Crmone,

Augustin de Rome; en Espagne, par Jean d'Alarconqui introduisit les couvents de la stricte obdience,

dans la vieille Castille ; les augustines dont le tiers-ordre venait de pousser une fleur de Passion, la bien-heureuse Catherine Visconti.

Et ces masses, frachement exerces, encadraient

les dtachements plus faibles et insuffisamment arms,des camaldules qui, dans le dsordre de leurs rangs,


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comptaient pourtant un savant religieux AmbroiseTraversari et deux saints : Jrme de Bohme, l'aptrede la Lithuanie et l'oblat Daniel ; des birgittins etdes birgitines peine ns la vie religieuse et malprpars au service de campagne ; des servtes dontla discipline fut alors resserre par Antoine de Sienne

et dont le porte-oriflamme tait une tertiaire, la

bienheureuse Elisabeth Picenardi; des prmontrsdont les circaries taient, ainsi que les couvents de

Fontevrault que Marie de Bretagne allait bientt re-

manier, si relchs, que leurs effectifs de secours fu-

rent quasi nuls.

Enfin, entre ces deux ailes, derrire la ligne avance

des enfants de saint-Franois et de saint-Dominique,

voluait la partie rsistante, le gros de l'arme, le

centre dense et massif de Tordre le plus touffu du

Moyen Age, de l'ordre de saint-Benot, avec ses gran-des divisions : les bndictins, proprement dits,dirigs, en Allemagne, par l'abb de Castels, Othon,qui reprend la partie intgrale de la rgle et l'abb

Jean de Meden qui convertit les murs dissolues decent quarante-sept abbayes ; en Italie, par Louis

Barbo, abb de sainte-Justine de Padoue, qui rassu-

jettit aux lois svres de son clotre de nombreuxmonastres, parmi lesquels celui du Mont-Cassin, le

berceau de l'ordre ; en France, par l'abb de Cluny,

Odon de la Perire, le cellerier Etienne Bernadotte, leprieur Dom Toussaint, un neveu de sainte Colette,qui fut, cause de ses vertus, compar Pierre leVnrable; par Guillaume d'Auvergne, cit dans les


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SAINTE LYDWINE. DE SCHIEDAM 57

chroniques comme ayant t un vritable saint; parle bienheureux Jean de Gand, prieur de saint-Claude,qui s'interpose entre le roi d'Angleterre et le roi de

France, pour tcher de les rsoudre conclure la paix;;les cisterciens, par le bienheureux Eustache, lepremier abb du Jardinet, par les vnrables Martin

de Vargas et Martin de Logrno qui rorganisent lesdpts bernardins de l'Espagne ; les clestins quidlguent un de leurs plus saints moines, Jean Bas-sand, pour tre le confesseur de sainte Colette, maisdont les escouades nombreuses et trs fames enFrance, n'en sont pas moins mal

entraneset

peusolides; les olivtains mieux aguerris et mens l'assaut par le vnrable Hippolyte de Milan, abbdu Mont-Olivet, par le frre Laurent Sernicola deProuse, le convers Jrme de Corse qui mourut enodeur de saintet, au couvent de San Miniato, Flo-rence, par le vnrable Jrme Mirabelli de Naples,par le bienheureux Bernard de Verceil qui fonda deuxcouvents de l'observance, en Hongrie; les humilis,dans les clotres desquels figure une oblate, la bien-heureuse Aldobrandesca, illustre par ses miracles,

Sienne.L'on peut compter encore, dans le contingent de

cette arme, une lgion d'lite, celle des recluses, deces femmes qui vcurent la vie rmitique, telle quesainte Colette la pratiqua, elle-mme, pendant quatre

annes, Corbie, des femmes anachortes, enfouiesdans les solitudes de l'Occident ou volontairementemmures dans les villes et auxquelles l'on passait.


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par une lucarne, un peu de pain et une cruche d'eau.Les noms de quelques-unes de ces clestes sauvagesnous sont connus, ceux d'Aliz de Bourgotte, interne

dans une celle Paris ; de la bienheureuse Agns deMoncada qui, la voix de saint Vincent Ferrier, s'enfut, ainsi que Madeleine, pleurer les pchs du monde

dans une grotte ; de la bienheureuse Dorothe, la pa-tronne de la Prusse, qui se squestra prs de l'glise

de Quidzini, en Pologne ; de la bienheureuse JulieDlia Rena qui s'incarcra Certaldo, en Toscane;de Perrone Hergolds, une stigmatise, tertiaire de

saint Franois, qui se retira dans un ermitage desFlandres ; de Jeanne Bourdine, claquemure La

Rochelle; de Catherine Van Borsbecke, une carmlitequi s'croua dans une sorte de laure contigu un

sanctuaire prs de Louvain; d'une autre fille du carmel,

appele Agns, que l'on retrouva, quelques annes

aprs la mort de Lydwine, encore enferme dans un

rduit situ prs de la chapelle des carmes, Lige.

Enfin, la fleur des servantes de Jsus, la garde

d'honneur du Christ des rangs de laquelle sont sorties

il faut le remarquer sainte Catherine de Sienne,sainte Lydwine, sainte Colette, sainte Franoise Ro-maine, la bienheureuse Jeanne de Maill les vic-times plus particulirement chres Dieu, les effigies

vivantes de sa Passion, ses vexillaires, les stigmatises !

En Allemagne, c'est une tertiaire franciscaine la

bienheureuse Elisabeth la bonne de Waldsee, et laClarisse Madeleine Bettler ; en Italie, c'est une ter-

tiaire de saint Franois, Lucie de Norcie, une Clarisse


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Marie de Massa, une veuve, la bienheureuse Julienne

de Bologne, une augustine sainte Rite de Cassie ;c'est l'extatique Christine dont le nom nous est con-serv, mais sans renseignements, par Denys le char-treux ; en Hollande, c'est la dominicaine Brigide et

la bguine Gertrude d'Oosten; et combien perduesdans d'anciennes annales, tombes dans un completoubli !

A ces troupes actives, l'on peut annexer encore dessoldats qui ne furent incorpors dans aucun rgimentet firent la guerre de partisans, seuls, de leur ct,

tels que le bienheureux Pierre, vque de Metz etcardinal de Luxembourg, tels que saint Laurent Justi-nien, vque de Venise, qui s'infligrent d'incompa-

rables macrations pour expier les pchs de leur

temps ; tels que saint Jean de Kenty, l'aptre de lacharit, en Pologne, saint Jean Npomucne, le mar-

tyr de la Bohme, tels que la bienheureuse Margue-rite de Bavire, une amie de sainte Colette, et le corpsde rserve recrut parmi les volontaires laques ouprtres, religieuses ou moines que les razzias diabo-liques n'emportrent point.

Ainsi se peut rsumer le bilan de l'arme qui entre

en campagne, la fin du xiv e sicle et au commen-cement du xv e , sous les bannires du Christ.

Au premier abord, elle semble imposante et dcide,mais quand on l'examine de prs l'on s'aperoit que siles chefs qui la dirigrent, selon le plan de Jsus, furent

admirables, les troupes places sous leur commande-ment manqurent de cohsion, furent irrsolues et


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o SAINTE LYDWINE SE SCHIEDAM

dbiles ; le gros du contingent tait, en effet, fournipar les corps des monastres d'hommes et de femmeset, nous venons de le voir, les dsordres et les bri-

gues perturbaient les clotres ; les rgles agonisaient

et la plupart des statuts taient morts ; les phalanges

monastiques taient par consquent sans endurance

de pit et peine exerces aux marches de la voie

mystique. Il fallut donc, avant tout, refaire les ca-

dres, ramener les religieux et les nonnes au manie-

ment oubli de leurs armes, les quiper nouveaud'offices, leur renseigner la pratique des mortifica-

tions, leur rapprendre la manuvre dlaisse descoulpes.

Seuls, les chartreux faisaient, dans ce relchement

gnral, exception. Ils s'taient diviss en deux camps,

au moment du schisme, mais la discipline n'en taitpas moins demeure, dans leurs rangs, intacte. Ilsavaient, parmi eux, d'habiles stratgistes et de puis-

sants saints : Denys de Ryckel, dit le chartreux, l'undes plus grands mystiques de l'poque; Henri de Cal-

car, le prieur de la chartreuse de Bethlem Maria , Ruremonde, le matre de Grard Groot, l'un descrivains auquel l'on a parfois attribu la paternit de

YImitation de Jsus-Christ ; Etienne Maconi, le disciple

bien-aim de sainte Catherine de Sienne ; le bienheu-

reux Nicolas Albergati, devenu cardinal aprs avoirt prieur de l'asctre de Florence ; Adolphe d'Essen,

l'aptre du rosaire, qui fut directeur de la bienheu-reuse Marguerite de Bavire ; d'autres encore.

Les compagnies Cartusiennes formrent un noyau de


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SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM l

vieux soldats bronzs au feu des batailles infernales et

elles servirent d'arrire-garde, abritrent, avec les rem-parts de leurs prires, le train de l'arme, couvrirent

les garnisons des pupilles, des jeunes recrues qui ve-

naient d'tre rassembles, leur donnant ainsi le tempsde se fortifier et de se prparer la lutte ; parmi cesconscrits qui composrent des bataillons

de renfort,il faut noter la poigne d'oblates de saint-Benot fon-

des par sainte Franoise Romaine, et surtout legroupe des nouvelles carmlites dresses au servicedes places mystiques, par des saintes telles que sainteAngle de Bohme qui se cltura dans le monastrede Prague, la vnrable Agns Correyts, la fondatricedu carmel de Sion, Bruges ; la vnrable Jeannede l'Erneur qui cra le monastre de Notre-Dame dela Consolation Vilvorde et fut une des premiresfilles spirituelles de Jean Soreth ; par la bienheureuse

Jeanne Scopelli, suprieure du monastre de Reggio ;par la bienheureuse Archangle Girlani, prieure dela maison de Mantoue, dont le cadavre incorruptibleeut la spcialit de gurir, par son attouchement, lesfemmes atteintes de chancres la figure et la gorge.

Lydwine, elle, ne leva aucune arme, ne fit partied'aucun corps et elle n'amena la rescousse desmcrants l'appoint d'aucun clotre ; elle combattit,solitaire, en enfant perdue, sur un lit ; mais le poidsdes assauts qu'elle supporta fut le plus norme donton ait jamais ou parier ; elle valut une arme elleseule, une arme qui devait faire face l'ennemi surtous les points.


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Elle expia, de mme que les autres saints de sonsicle, pour les mes du Purgatoire, pour les abomi-nations du schisme, pour les ribotes des clercs et des

moines, pour les sclratesses des peuples et des rois;

mais en outre de cette obligation qu'elle accepta de

rparer les fautes commises d'un bout de l'univers l'autre, elle eut encore la charge d'tre le bouc mis-

saire de son pays.

Ainsi que l'observent ses biographes, toutes les fois

que Dieu voulait chtier la Hollande, c'tait elle qu'ils'adressait; c'tait elle qui recevait les premiers coups.

Fut-elle la seule, dans la rgion batave, supporterla responsabilit des mfaits punis? ne fut-elle pas

aide dans cette mission spciale aux Pays-Bas commeelle le fut dans sa mission d'expiatrice du monde, pard'autres saints ? cela semble peu prs sr.

Les stigmatises que nous avons nommes, Ger-trude d'Oosten etBrigide, n'existaient dj plus lors-

qu'elle commena, par procuration, de souffrir, carTune tait morte en 1358 et l'autre en 1390; ellesn'intervinrent donc pas dans l'uvre propitiatoirequ'elle entreprit; elles la commencrent, sans savoirqui la finirait et Lydwine fut simplement institue lalgataire plaintive de leurs biens. Elle prit leur succes-

sion comme elle avait dj pris celle d'une sainte quivcut au sicle prcdent, d'une compensatrice dont

l'existence prsente de singulires analogies avec la

sienne, sainte Fine de Toscane ; celle-l passa, eneffet, sa vie sur un lit et fut couverte d'ulcres dontle pus exhalait de frais parfums.


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Il est impossible d'numrer les personnes dont

les mrites allgrent, dans la Hollande mme, latche de Lydwine ; tout ce que nous savons, maiscela nous le savons d'une faon sre, par les chroni-ques des monastres de Windesem et du mont sainte-Agns, c'est que Dieu fit crotre cette poque, dansles provinces septentrionales de la Nerlande, d'ad-

mirables semailles mystiques.

Il y eut alors une cole d'ascse pratique, issue desenseignements de Ruysbroeck et elle s'panouit dansla rgion de l'Over-Yssel et plus particulirement

Deventer.

Un homme originaire de cette ville et qui, aprsavoir t converti par le prieur de la chartreuse de

Monnikhuisen, prs d'Arnhem, devint, par sa sancti-monie et par sa science, fameux, Grard Groot ou leGrand, le traducteur de Ruysbroeck, prchait en ce

temps Campen, Zwolle, Amsterdam, Leyde, Zuphten, Utrecht, Gouda, Harlem, Delftetson loquence embrasait les masses ; les glises nepouvaient contenir les foules qu'il entranait et il les

haranguait, en plein vent, dans les cimetires ; il

oprait d'innombrablesconversions

et peuplait,avec

ses recrues, les abbayes. Il finit par fonder, avec son

lve Florent Radewyns, vicaire Deventer, un ins-titut de frres et de surs de la vie commune quipoussa rapidement ses racines dans les Pays-Bas et laGermanie. Cet ordre que l'on pourrait qualifier d'un

nom qu'il ne porta jamais les oblats de saint Au-gustin * fut un vritable centre d'tudes et de prires.


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Les hommes habitaient dans la maison de Radewynset s'occupaient transcrire les anciens manuscrits dela Bible et des Pres, et les femmes, des sortes de b-

guines, rsidaient chez Grard et s'adonnaient, en de-

hors des heures d'oraisons, des travaux d'aiguille.

Grard mourut en 1384, l'ge de quarante-quatre

ans, en soignant les pestifrs de Deventer et, aprssa mort, fidles ses recommandations, Florent Ra-

dewyns et les autres frres rigrent, sous la rgle desaint Augustin, un monastre Windesem ; et ce lieu,qui n'tait alors qu'une saulaie, donna naissance enHollande quatre-vingt-quatre couvents d'hommeset treize couvents de femmes.

Ces congrgations de la vie commune furent,avec les cisterciens et les chartreux qui taient, les

seuls, observer leurs constitutions primitives dans

les Pays-Bas, de vritables rservoirs de suffrages et de

pnitences et elles dsarmrent souvent le Seigneurque devait singulirement irriter la dissolution des

autres ordres, car si nous en croyons Ruysbroeck,

Denys le chartreux et Pierre de Hrenthals, le dr-glement des moines dans les Provinces-Unies et les

Flandres fut affreux.Il est certain, en tout cas, que l'cole mystique de

Deventer taya de ses prires l'uvre de Lydwinequ'elle connut et aima, car deux des augustins quien firent partie, Thomas A Kempis, et Gerlac, ont,chacun, Cri*- une biographie de la sainte.

Et ils nous apprennent qu'elle ne se contentamme pas de se substituer, pour ensubirle chtiment,


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SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM 6$

aux crimes de l'univers et ceux de sa propre ville;

elle consentit encore prendre son compte les p-chs des gens qu'elle connaissait et les maladies cor-

porelles qu'ils ne pouvaient supporter sans accabler

le ciel de reproches et de plaintes.

Cette vorace de l'immolation, elle s'empara de tout;

elle fut enmme

temps et la fois l'infatigable danade

de la souffrance et le vase de douleurs qu'elle s'effor-

ait elle-mme de remplir, sans pouvoir en atteindre

le fond; elle fut la bonne fermire de Jsus, celle qui

prouva les tourments de sa Passion et la charitable

supplante qui voulut, pendant trente-huit ans, acquit-

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Sainte Lyd Wine Des 00 Huys