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San Francisco : la ville où s'invente l'avenir

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S A N

F R A N C I S C O la ville où s'invente l'avenir

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COLLECTION VIVRE A...

DEJA PARU

Moscou des deux côtés du miroir

Conception couverture: Eudes Bulard Illustrations: Sylvaine Perols

© Editions Rochevignes 21, rue Royale 75008 Paris

Dépôt légal : 4 t r imes t r e 1985 ISBN 2-86737-022-1

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JEAN-CLAUDE CUZZI

S A N

F R A N C I S C O

la ville où s'invente l'avenir

ROCHEVIGNES

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A Simone, Béatrice et Catherine.

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San Francisco et la Californie

Région de la Baie de San Francisco

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San Francisco

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Introduction

Vivre à San Francisco ? Chacun en rêve. Tous les sondages le confirment.

Los Angeles, sa voisine de Californie, c'est L.A., banal et expéditif. San Francisco, ce n'est pas « Fris- co », vulgaire, mais bien « San Francisco », respec- tueux.

Une grande dame qui de tout temps a conquis le cœur des hommes : pour elle, des nomades ont mis fin à leur voyage, des déshérités se sont mis à espérer, des opprimés ont cru en la liberté.

Une ville à faire rêver, qui marie la beauté, une beauté à la fois provoquante et douce, et la fantaisie : un relief en creux et en bosses que parcourt un funiculaire archaïque et que baigne une mer glacée sous un climat méditerranéen.

Une ville humaine : par sa taille — bâtie sur une étroite péninsule et des collines, elle a échappé à un développement tentaculaire — et par son histoire : elle eut une jeunesse dépravée avant de traverser une douloureuse épreuve — un tremblement de terre — dont elle a rapidement effacé les stigmates et où elle puise sa tolérance à l'égard de toutes les audaces.

Séductrice, sûre de son charme, San Francisco s'offre avec une telle générosité aux regards et paraît si

la connaître au bout de quelques

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jours. Mais elle est aussi pudique. Sous son apparence chatoyante, elle préserve ses secrets. Plusieurs années m'ont été nécessaires pour percer son intimité.

Ni analyse sociologique, ni démonstration d'une thèse, ce livre invite plutôt à un voyage à l'intérieur de la ville. Ses étapes : un ensemble de « tranches de vie » et d'instantanés, reflets d'une réalité mouvante, celle d'une ville toujours en devenir vers laquelle continuent à converger de partout des hommes et des femmes résolus à tenter l'aventure.

Non, décidément, le rêve n'est pas mort...

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CHAPITRE 1

Les exclus du rêve

Revêtu d'une longue tunique multicolore qui am- plifie ses gestes et souligne sa haute stature, le visage orné d'une abondante barbe grise, le regard vif qui perce sous les lunettes teintées, arborant fièrement une coiffure « afro », le Révérend Cecil Williams parle. Acteur consommé, doté d'un indéniable charis- me, il joue sur tous les registres de la voix, qui parfois s'accélère en de brusques accents véhéments avant de se faire tendre, enjôleuse, persuasive. L'assistance est littéralement sous le charme.

Le Révérend Williams dénonce avec passion l'ex- ploitation de l'homme par l'homme, tournant en dérision l'hypocrisie d'une certaine charité purement formelle. Il exalte la vraie charité, celle du cœur. Il dit que chaque homme possède une individualité, une richesse supérieure à toutes les richesses du monde et qu'en réalité seule cette richesse-là compte. Les mots, martelés avec fougue, traduisent la force et la simplicité du message. Il est emporté par son discours, qui culmine après un long crescendo. Il se tait soudain. Le silence est bientôt rompu par la foule des fidèles : « We love you », « Nous t'aimons ». Une foule fer- vente où des clochards, des déshérités, des laissés pour compte de la société d'abondance étreignent pendant quelques instants des industriels à la mise

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soignée, où des jeunes couples dont les bébés s'ébat- tent librement dans la travée centrale côtoient de vieilles dames à la chevelure platinée, où Noirs, Blancs et Jaunes sont coude à coude.

A quelques pas de Union Square, des boutiques de luxe et des grands hôtels pour clientèle fortunée, et aux abords du Tenderloin, le quartier de San Francisco où échouent les épaves de la cité, l'église méthodiste Glide Memorial est le refuge d'êtres en quête de chaleur humaine et de réconfort. Respon- sable depuis 1963 de cette église, dont il a fait un foyer de contestation, Cecil Williams mène inlassablement le combat contre la misère, l'égoïsme et l'hypocrisie et pour la liberté. Sans jamais prononcer le nom de Dieu. « On me dit : « Mais vous n'avez pas parlé de Dieu ! » Dieu n'est pas ce que vous dites, mais ce que vous faites. Ne le dites pas, faites-le ! »

Ami de tous les grands leaders noirs, de Martin Luther King à Angela Davis, Jesse Jackson et l'évêque Desmond Tutu, prix Nobel de la Paix, il a toujours pris des positions très engagées, qu'il s'agisse de l'égalité des droits, du racisme, de la guerre du Vietnam ou de la libération des communautés oppri- mées. Homme noir descendant d'esclaves, son messa- ge de paix s'adresse à tous les hommes, quelle que soit leur couleur. De fait, l'auditoire comprend beaucoup de Blancs. L'office du dimanche matin à Glide Memorial Church est devenu une sorte de « happe- ning », de psychothérapie collective, où à travers le dialogue qui s'engage entre le Révérend Williams et les fidèles, ces derniers relatent leur histoire et leur rencontre avec l'Eglise. Une histoire tourmentée, émouvante, racontée avec spontanéité et souvent dans une langue crue qui déclenche les rires de l'assistance, puis ses applaudissements lorsqu'arrive la conclusion : « Maintenant, je suis chez moi. Vous êtes ma seule famille. ». « Nous sommes avec toi », répond la foule en écho.

Avec un art achevé de la mise en scène et aussi de la

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provocation, Cecil Williams a fait disparaître de son église l'autel et la croix, pour lui symboles d'immobi- lisme. Au fond, une grande estrade nue sur laquelle ont pris place une vingtaine de musiciens et de chanteurs. Sur le mur, entre des oriflammes, des images psychédéliques et des slogans politiques vo- lontiers subversifs défilent en alternance avec les paroles des chants repris par les fidèles. Deux magnifi- ques solistes, une Blanche et une Noire, se répondent. La force de la sono, la vigueur de la musique, le militantisme des thèmes, tout concourt à galvaniser la foule. On danse dans les travées. Balancement des corps, instants d'oubli, fraternité retrouvée. Le ryth- me s'emballe jusqu'à la sortie théâtrale de Cecil Williams qui quitte l'église pour aller se poster sur le perron où ses frères et sœurs recevront en partant le baiser de paix. Chacun emporte avec soi une parcelle de cette paix dans laquelle il puisera l'espoir.

En plein cœur de San Francisco, le Tenderloin est un quartier qui ne ressemble à aucun autre. Si tous les quartiers de San Francisco ne possèdent pas cette beauté dont on dit qu'elle est le trait général de la ville, tous font preuve au moins de dignité, même de coquetterie, en respectant leur environnement, reflet de la vitalité et du plaisir de vivre qui caractérisent l'ensemble de la cité. Tous sauf un, le Tenderloin, quartier sordide aux rues misérables et aux bâtiments lépreux, dans lequel on pénètre sans transition. A l'hôtel Hilton tout proche, qui se signale par sa tour de quarante-six étages, des hommes d'affaires repus hésitent sur le choix du restaurant. Et à quelques centaines de mètres de là, dans un asile, des vieux sans le sou attendent qu'on leur serve un bol de soupe et une assiette de ragoût. Surtout des Blancs dans le dénuement le plus complet, qui habitent une pièce crasseuse dans quelques immeuble délabré. Ils ont perdu tout espoir d'une vie meilleure. Pour survivre, ils s'en remettent à la compassion des organisations charitables. Pour certains d'entre eux, la seule issue

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sera le suicide : un tous les dix jours en moyenne dans le Tenderloin. La pauvreté n'est jamais facile à supporter ; elle peut devenir tout à fait insupportable dans un climat général de prospérité.

Depuis neuf heures du soir, Sam et Bill, au volant d'une vieille Ford cabossée, sillonnent cet étroit périmètre incrusté près du centre opulent de la ville. Avec leurs jeans, ils ont l'air de deux étudiants. Ils appartiennent à un corps spécial de policiers chargés de faire régner l'ordre dans ce quartier où la misère favorise tous les trafics. Ce soir, c'est la routine. Visite de cinémas pornos où des films fatigués, aux couleurs passées et au son inaudible, sont projetés dix-huit heures sur vingt-quatre, pour vérifier que l'obscurité n'abrite pas de commerces clandestins. Un coup d'œil aussi dans les sex-shops à l'éclairage blafard, les peep-shows sinistres où, dans l'isolement d'une cabi- ne, des hommes regardent sans être vus des filles se déshabiller, et les bars où des danseuses « topless », c'est-à-dire sans haut, se trémoussent avec lassitude. Sur les trottoirs, des ivrognes avancent en titubant, alors que dans les recoins se déroulent de rapides négociations : prostituées qui vantent leur savoir-fai- re, revendeurs qui cherchent à placer de la drogue. Parmi les passants qui déambulent, des pickpockets prêts à se saisir d'un portefeuille, d'un sac à main ou d'une montre.

Un soir, alors qu'avec ma femme nous traversions une partie du Tenderloin pour nous rendre au « Gol- den Gate Theatre », une jeune Américaine se glissa entre nous deux, demandant si elle pouvait marcher en notre compagnie. Ayant débouché soudain dans ce quartier qu'elle ne connaissait pas, elle avait été saisie de peur. Mais comme elle ne voulait pas rebrousser chemin — elle aussi allait au théâtre — elle avait eu l'idée de se joindre à nous, n'osant pas se risquer seule à travers cette foule d'hommes aux mines inquiétantes et de filles aux réflexes vifs.

Sam et Bill, ce jour-là, se contentent d'observer.

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Mais ce n'est pas toujours le cas. La semaine précé- dente, ils se sont fait passer pour des clients afin de prendre des prostituées en flagrant délit. Lors de cette rafle, on arrêta également tous les vrais clients. Non seulement la loi californienne interdit la prostitution, mais elle assimile à un délit de complicité l'acceptation des services d'une prostituée. L'un des « complices » était un éleveur du Mid West qui était venu à San Francisco participer à un congrès et avait décidé de s'encanailler à proximité de son hôtel. Il ne rentra qu'au petit matin, piteux, après une fouille et un interrogatoire en règle au poste de police, préludes à des poursuites judiciaires.

Les policiers américains sont gens efficaces, prompts à répondre aux appels des citoyens, mais qui traitent sans ménagement les suspects. D'ailleurs, à la dernière Convention du Parti Démocrate au cours de laquelle une femme, Geraldine Ferraro, fut choisie par Walter Mondale comme partenaire dans la course à la Maison Blanche, on vit un Collectif des Prosti- tuées Américaines, les « U.S. PROS », protester énergiquement contre le comportement des policiers à leur égard. Dans un tract distribué dans les rues, elles dénonçaient les brutalités policières qui, précisaient- elles, les empêchaient d'approcher les congressistes et donc de faire leur travail. Dans un pays où, en toute chose, le professionnalisme est de rigueur, ces dames revendiquaient hautement le droit à l'exercice du plus vieux métier du monde. D'ailleurs, « PROS » ne signifie-t-il pas aussi bien PROstituées que PROfes- sionnelles ?

Cette nuit, Sam et Bill ont pour mission de surveiller plus particulièrement les salons de massage. Plusieurs de ces établissements sont en effet devenus de vérita-

bles maisons de passe. Des fermetures ont été pronon- cées et désormais, pour résister à toute mauvaise tentation, les masseuses doivent prodiguer leurs soins en laissant les rideaux des boxes ouverts.

Vers deux heures du matin, ils sont alertés par la

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radio de bord. Ordre leur est donné de rejoindre immédiatement l'angle de Turk et de Jones Street, où une rixe vient de se produire. Deux voitures de police, sirènes hurlantes, sont déjà arrivées sur les lieux. La victime est un pauvre hère, hirsute, qui a reçu un coup de couteau, heureusement superficiel, à l'avant-bras. Son agresseur a été arrêté. Menottes aux mains, il attend d'être emmené. Sam et Bill reconnais- sent immédiatement dans l'agressé un de leurs collè- gues, Bob, qui tentait de mettre la main sur le meurtrier de deux clochards, bien vrais ceux-là, assassinés en pleine rue quelque temps auparavant. Crimes sordides, à l'image de ce quartier où aboutis- sent ceux qui ont connu l'échec dans toutes leurs entreprises. Pour eux, la Californie, San Francisco resteront à jamais des mythes sur lesquels ils se seront brisés. Rebuts, déchets d'une société qui s'efforce d'ignorer ce ghetto de la grande pauvreté.

L'autre ghetto, celui des Noirs, est situé plus à l'ouest, dans Western Addition, appelé le plus sou- vent Fillmore. Une ligne de trolleybus le traverse de bout en bout. Itinéraire varié que celui de la ligne numéro 22. Après avoir quitté Marina et son environ- nement verdoyant, le long de la Baie, le trolley franchit les collines de Pacific Heights. Les rues sont bordées de somptueuses résidences bourgeoises. Tout ici respire le calme, la bonne conscience et l'opulence. En basculant sur l'autre versant, sur Fillmore, le 22 pénètre brusquement dans le quartier noir. Il ne reste plus de passagers blancs. Aux arrêts, seuls montent et descendent des Noirs. Le conducteur est relié par radio au poste de commandement du réseau pour pouvoir obtenir rapidement de l'aide en cas de besoin. Les agressions sont fréquentes sur cette portion du trajet : passagers régulièrement dévalisés et même, récemment, un chauffeur poignardé. La surveillance des véhicules a été renforcée. A l'inté- rieur, un policier en uniforme, bien visible, s'efforce de jouer un rôle dissuasif.

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Aujourd'hui, aucun incident n'a encore été signalé. Sur les trottoirs, des Noirs bavardent par petits groupes, souvent appuyés nonchalamment sur le capot de ces interminables Cadillacs de seconde main qu'ils affectionnent. A vrai dire, hormis la concentra- tion d'une population noire, rien ne distingue vrai- ment ce quartier de certaines autres parties de la ville. Le quartier noir de San Francisco n'est pas Harlem. Les bâtiments délabrés sont rares, les ordures, dont le ramassage est confié comme partout ailleurs à une société privée, sont enlevées. Les rues sont propres et n'ont pas cette dureté qui caractérise d'habitude les ghettos. Serait-ce que la douceur de San Francisco a pénétré jusque-là et qu'elle parviendrait à faire oublier que cette partie de la ville connaît le plus fort taux de chômage, source de tant de maux ? La fréquence des patrouilles de police, policiers noirs à bord de voitures qui glissent silencieusement, est là pour rappeler que le taux de délinquance y est pourtant supérieur à celui des autres quartiers.

Les Noirs sont à San Francisco depuis les débuts de la ville. Au siècle dernier, ils luttèrent aux côtés des Blancs, menés par un Irlandais, pour s'opposer à l'immigration de Chinois qui venaient travailler sur le chantier du chemin de fer pour des salaires de dumping. Pendant la seconde guerre mondiale, quand les usines d'armement installées dans la région de la Baie eurent besoin de main-d'œuvre, ils vinrent en grand nombre à San Francisco, sans cependant jamais représenter plus de 12 à 13 % de la population. La cohabitation avec la communauté blanche se fit sans trop de difficultés. Même à l'époque des grands affrontements raciaux aux Etats-Unis, dans les an- nées soixante, les conflits furent beaucoup moins vifs à San Francisco qu'à Oakland, de l'autre côté de la Baie.

Oakland, dont le nom évoque la chênaie de ses origines, voisine de la riante Berkeley, est devenue une grande ville industrielle. Il y a belle lurette qu'elle

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a ravi à San Francisco sa prééminence maritime, pour avoir su moderniser à temps ses installations portuai- res et accueillir notamment les porte-containers. Ces derniers ne peuvent toujours pas accoster à San Francisco. Oakland s'est même hissée au rang de deuxième port mondial et, à l'époque du « boom » économique, la main-d'œuvre noire s'est déplacée vers ce lieu d'embauche. Aujourd'hui, près de la moitié de la population de la ville est noire. Cette communauté est frappée beaucoup plus durement que sa voisine d'en face par le chômage. Conséquen- ce : la délinquance et la violence y atteignent des proportions inconnues à San Francisco.

C'est à Oakland que les « Hell's Angels », les Anges de l'Enfer, de Sonny Barger, virent le jour. C'est à Oakland toujours que naquit en 1966 le célèbre groupe des Panthères Noires, avec Huey Newton, Bobby Seale et Eldrige Cleaver. Ils parcouraient alors les rues, armés, le Code Civil à la main, pour protéger les Noirs du harcèlement des policiers. Ce mouve- ment qui, avec son art de la mise en scène, contribua tant à effrayer la population blanche de l'époque s'est f inalement effondré. Cleaver est devenu

pasteur et Newton s'est rendu à la police en 1977. La vague de contestation violente de la fin des années soixante, la lutte pour les droits civiques des Noirs ont fait place à l'action à l'intérieur du système. Un objectif pragmatique : donner à la communauté noire un poids politique correspondant à son importance numérique. Plusieurs maires de grandes villes, dont celui de Los Angeles, Tom Bradley, sont désormais noirs et, dans les postes de responsabilité qu'ils occupent, les Noirs ont souvent gagné le respect de leurs compatriotes blancs. Mais ces retombées sont jugées bien minces par l'ensemble de leur communau- té. Il est vrai que pas plus en Californie que dans les autres Etats, les Noirs n'ont encore accédé aux véritables centres de décision.

A San Francisco, chacun des deux groupes a son

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Achevé d'imprimer le 11 octobre 1985 sur les presses de Jugain Imprimeur S.A.

à Alençon (Orne) N° d'imprimeur : 851305

Dépôt légal : octobre 1985