15
Sauge et Romarin Alban Eilir 20-21 mars 2014

Sauge et romarin ostara 2014

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Petit magazine païen sur l'Equinoxe du Printemps

Citation preview

Sauge et Romarin

Alban Eilir

20-21 mars 2014

Petit mot aux parents

Depuis le 1er février, la nature s'est réveillé et le printemps s'installe peu à peu. Cela peut nous paraître impensable étant donné que la météo n'a pas été très clémente jusqu'à présent, pourtant c'est le cas. Il n'est que de voir la nature autour de nous et nos animaux familiers pour s'en rendre compte. Il n'y a aucune preuve que les solstices et les équinoxes étaient fêtés par les Celtes et si vous êtes Reconstructionnistes vous ne voyez sans doute pas l'intérêt de ce numéro. Les Celtes fêtaient le dieu Lugos autour du 16 avril. Cette revue n'est pas spécifiquement celtisante, elle s'adresse aux paganisme, notamment européens. Dans ce numéro, les enfants apprendront un peu du paganisme slave.

Sauge et Romarin

et le Lièvre d'Ostara

par Gwladys Ithilindil

Ce matin-là, mémé, la maman de maman, donna un panier, des ciseaux et des gants à chaque jumeau.

– Les enfants, le printemps approche. Voulez-vous bien aller cueillir des fleurs et des branches de saule pour décorer la maison ?

– D'accord, mémé ! répondirent Sauge et Romarin en saisissant chacun un panier, les ciseaux et les gants. Nous reviendrons avec les bras chargés de bouquets !

Pour faire des bouquets, il suffisait de sortir de la maison et d'aller dans le jardin ou de se promener et de cueillir les fleurs sur les talus, le long des chemins. C'est bien pratique d'habiter à la campagne ! Les jumeaux choisirent d'aller dans la forêt derrière la maison puis dans les prés.

Sauge et son frère trouvaient agréable de se promener sur le chemin qui partait derrière la maison et descendait jusqu'à la forêt, dans une petite combe. Romarin suivait du regard la course de deux abeilles sur les premières fleurs du printemps. Il aimait beaucoup les animaux et son amour pour eux allait des insectes aux oiseaux en passant par les poissons et les mammifères. Sauge aussi aimait les animaux, cependant elle se passionnait un peu plus pour les plantes, les fleurs et les arbres. Les yeux baissés vers le sol, elle énumérait dans sa tête le nom des plantes et des premières fleurs du printemps.

– On va dans la forêt ou dans les champs en premier ? demanda Romarin alors qu'ils arrivaient à la lisière des arbres.

– Dans les champs en premier, répondit sa sœur en voyant les rayons de soleil baigner les prairies à l'herbe tendre et remplies de graminées. J'ai envie de profiter du soleil.

Les deux enfants coururent dans les hautes herbes, bras écartés et criant à tue-tête. Quel bonheur de courir librement au soleil et de sentir la brise caresser son visage ! Quand ils furent à bout de souffle, ils s'arrêtèrent et se laissèrent tomber dans l'herbe. Couchés l'un à côté de l'autre, les bras et les jambes écartés, ils admirèrent l'azur profond du ciel et les rares nuages de beau temps.

Au bout d'un moment, Sauge se leva et commença à cueillir des graminées et des fleurs. Son frère l'imita et récolta aussi des plantes.

Les paniers commençaient à se remplir. Ils se rendirent dans la forêt et suivirent un sentier bordé de fougères et cueillirent des fleurs et des plantes qui venaient compléter leur collection. A chaque fois qu'ils prenaient une fleur ou une plante, ils la remerciaient pour son sacrifice et ils remerciaient aussi les fées qui s'en occupaient. Leurs parents et leurs grands-parents leur avaient appris à respecter la nature, les plantes, les arbres et les animaux.

En suivant le sentier, ils arrivèrent dans une petite clairière dont le fond se relevait un peu. Romarin attrapa brusquement le bras de sa sœur.

– Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

– Regarde ! Un lièvre ! Il est sorti de ce terrier !

– Mais les lièvres ne creusent pas des terriers, n'est-ce pas ? demanda Sauge qui avait lu un livre sur ces lagomorphes.

– Non, ils creusent des cuvettes, tout simplement. Parfois, cependant, ils utilisent des terriers déjà existant. Viens ! J'ai envie de voir de plus près.

Ils s'approchèrent du terrier et Romarin colla son visage contre l'entrée. Il scruta un long moment avant d'apercevoir quelque chose. Il recula soudain en poussant un cri de surprise. Alertée, Sauge se pencha vers lui.

– Ça va ? Tu t'es fait mal ?

– Non, non, ça va. J'ai été surpris, c'est tout.

Sauge regarda à son tour et recula de surprise.

– Il y a des levrauts parmi des coquilles d’œufs ! s'écria-t-elle avec ravissement.

– Mais c'est impossible ! D'abord, les lièvres ne vivent pas dans des terriers, les lapins si. Pourtant cet animal était vraiment un lièvre, pas de doute là-dessus. Et puis, les lièvres ou les lapins ne pondent pas d’œufs. C'est vraiment bizarre et impossible. Qu'est-ce que cela veut dire ?

– Cela veut tout simplement dire qu'il y a un peu de magie dans l'air, répondit une voix inconnue.

Les enfants se retournèrent en sursautant et demeurèrent muets d'admiration devant la belle jeune fille qui leur faisait face. Elle avait de longs cheveux bouclés, un sourire bienveillant et une robe blanche et verte. Le lièvre se tenait à ses pieds et elle portait une robe verte et blanche brodée de trèfles.

– Vous... Vous êtes la déesse du printemps et de l'aube ! balbutia Sauge. Vous êtes Ostara !

La déesse hocha la tête. Eostre ou Ostara était une déesse anglo-

saxonne ou germanique liée au printemps, à l'aube, à la fertilité, aux œufs et aux lapins ou aux lièvres. Son arrivée chassait les dernières traces de l'hiver.

– Mon lièvre ou plutôt ma hase, car c'est une femelle, n'est pas comme les autres lièvres. Le jour de l’Équinoxe du Printemps, elle pond des œufs, certains sont de vrais œufs mais qui donnent naissance à des

levrauts, d'autres sont des œufs en chocolat. Les levrauts grandissent très vite et le jour même partent dans le monde entier distribuer les œufs en chocolat.

Bientôt, Ostara dut partir car il lui restait encore beaucoup d'endroits à visiter. Avant de quitter les jumeaux, la déesse leur donna des œufs peints et des trèfles qu'elle enleva de sa robe. Un petit prodige eut lieu à ce moment-là. Chaque trèfle retiré de la robe était aussitôt remplacé par un autre. Les jumeaux mirent les trèfles et les œufs dans leurs paniers et rentrèrent à la maison.

DIVINITES CELTIQUES

par Sabrina Ceridwen

A l'occasion d'Ostara, l'équinoxe de printemps, nous nous intéresserons ce mois-ci à la déesse Eostre et au dieu Cernunnos

EOSTRE :

Eostre est la déesse saxonne de la fertilité. C'est une déesse lunaire et elle est principalement associée au printemps. Elle est aussi connue sous d'autres noms, comme par exemple :

– Easter– Oestara– Osterreich.

Les principaux symboles de la déesse Eostre sont les œufs et le lièvre. Celui-ci est d’ailleurs son animal sacré.

CERNUNNOS :

Cernunnos est un dieu gaulois très important dans le paganisme celtique. Son nom signifie « Le Cornu ». On peut le retrouver aussi sous de nombreux noms, notamment :

– Kernunnos– Carnunnos– Cernénos– Cernunnus

Cernunnos est le dieu de la virilité, des richesses, des régions boisées, des animaux et de la régénération. Il est également le dieu de la prospérité et des saisons.

Cernunnos porte des bois de cerf et un torque. Il est souvent accompagné d'un serpent à tête de bélier et d'un cerf.

Le Paganisme Slave

par Gwladys Ithilindil

Les païens slaves donnent le nom de Rodnoverie (prononcer rodnoveriyé) à leur religion. Ce mot vient du russe rodno, originel, et de vera, foi. Rodnoverie signifie la foi originelle. Les autres noms du paganisme slave contemporain sont Rodisme et néopaganisme slave.

Petite question de Sauge : Comment s'appellent les adeptes de la Rodnoverie.

Réponse de Sasha : Nous nous appelons les Rodnoveriens qui vient du russe Rodnover. Certains disent les Rodistes mais nous utilisons plus souvent le premier nom.

Réponse de Marzenna : En Pologne, notre religion s'appelle Rodzimowierstwo et nous nous appelons les Rodzimowierca.

Petite précision de Romarin : Selon les pays, le nom de la religion varie. Nous avons vu que les Russes l'appellent Rodnoverie, comme les Biélorusses, les Macédoniens, les Bulgares et les Slovaques. Les Tchèques disent Rodnověří, les Croates Rodnovjerje et les Ukrainiens Ridna Vira. Il y a bien d'autres noms encore.

Précision de Sasha: Oh oui! Par exemple, en Russie, nous disons aussi Rodnoslavie. Les Ukrainiens ont d'autres noms: Ridnovirstvo et Ridnoviriya.

Précision de Marzenna: les Serbes disent Rodnoverje, cela ressemble beaucoup à Rodnoverie, seule l'orthographe change. Les Slovènes, eux, disent Rodnoverstvo, Staroverstvo/Staroverism.

Sauge te demande : Et si tu essayais de trouver d'autres noms du paganisme slave toi aussi?

Panthéon Polonais, par Marzenna

Nous adorons plusieurs dieux. Il y en a tellement que ce serait trop ennuyeux de tous les énumérer. Je vais vous parler de ceux et celles que je préfère.

Mon dieu préféré est Lado, le dieu du mariage, du plaisir, de la gaieté et du bonheur. Avec son épouse, Lada, il représente le mariage, les plaisir et la joie. Les gens qui se marient lui font des offrandes pour avoir une union heureuse.

J'aime bien Lada, qui est soit l'épouse soit la sœur de Lado. Elle est la déesse de l'harmonie, gaieté, jeunesse, l'amour et la beauté. On la fête au mois de mai. Elle est connue comme la Dame des Fleurs. Son arbre sacré est le tilleul et sa plante est le salicaire pourpre. Elle est aussi la déesse de la beauté manifestée et de l'ordre. Elle est représentée comme une jeune fille couronnée de fleurs, vêtue de blanc et portant des fleurs. Avec son frère ou époux Lado, ils font reverdir le monde. Ils dansent ensemble et sous leurs pieds, les fleurs éclosent.

Je prie aussi la déesse Dziewona, qui ressemble beaucoup à l'Artémis grecque ou à la Diane romaine. C'est la déesse vierge de la chasse et elle est associée avec le climat, la Lune, l'agriculture et le printemps.

Sauge te demande : Il y a beaucoup d'autres dieux dans le panthéon polonais. Cherche les autres dieux et déesses polonais si tu veux.

Panthéon russe, par Sasha

Les dieux et les déesses russes ressemblent beaucoup aux dieux et aux déesses polonais. C'est normal car ce sont tous des dieux slaves.

Un de mes dieux préférés est Avsien, le dieu des récoltes, lié à la nouvelle année et le cycle solaire du printemps. Ses animaux sacrés sont le cheval, la chèvre, la vache, entre autres. Il symbolise la richesse. Son nom est lié aux blinis, au kasha, aux galettes, aux pirogui, aux pieds de porc, aux saucisses et j'en passe. Cette nourriture est supposée porter bonheur et abondance.

J'aime bien aussi Dajbog, l'ancêtre des Russes, le dieu du soleil et des moissons. Je l'aime bien parce qu'il donne la force, la sagesse, la santé l'habileté et la maîtrise. Il voyage sur un char tiré par quatre chevaux blancs à la crinière de feu et aux ailes d'or. Son bouclier magique éclaire la Terre. Il est le gardien des clefs de la terre. En automne, il verrouille la terre et donne la clef aux oiseaux qui les portent au pays merveilleux de Vyrii. Au printemps, les oiseaux lui rapportent la clef pour qu'il rouvre la terre. Le matin et le soir, dans sa barque tirée par des canards, des oies et des cygnes, il traverse l'océan. Son talisman est à l'effigie d'un canard à tête de cheval. Pour l'honorer, nous lui offrons du miel, du vin, des graines de tournesol, du pain rituel rond, des fruits, des fleurs et des pièces d'or. Son jour est le mercredi.

Ma tante Masha adore la déesse de l'eau Dana, parce qu'elle monte dans le ciel et retombe en pluie bienfaisante sur les champs. Dana est une jeune fille au visage clair. Elle donne de l'eau au voyageur fatigué, panse les blessures des guerriers. Cette déesse bienveillante donne vie à tous les êtres et son nom est à l'origine de nombreux noms de fleuve : Dniepr (Danaparis), Dounaï (Danube), Dniestr, Dvina, Donets. On la célèbre particulièrement lors des fêtes de Kupalo.

Ma maman aime beaucoup le dieu Did, le dieu de l'amour conjugal et des unions stables. Ce dieu éternellement jeune est représenté tenant deux tourterelles dans ses mains. Ces tourterelles symbolisent l'amour qui ne vieillit pas. Pour lui faire plaisir, on lui offre des fleurs, des chansons gaies, des baies. Il aime par-dessus tout qu'une grande famille heureuse vienne à son autel pour le remercier. Elle aime aussi la déesse du printemps et de la fertilité, Kostroma, « la mère des épis ».

Quand ma petite sœur, Svieta, a peur, la nuit, elle prie la déesse Kupalnitsa, la déesse de la nuit. Elle aime aussi beaucoup la déesse Lelia, la fille de Lada, déesse des premières fleurs, du printemps, de l'amour des jeunes filles. Lelia s'occupe et protège les jeunes pousses et elle est honorée par les jeunes filles le 21 avril. Cette fête s'appelle lelnik.

Sauge te demande : Il y a beaucoup de choses à dire encore sur Lelia, fais toi-même des recherches pour en savoir plus. Si tu veux connaître les autres dieux slaves, fais aussi des recherches sur eux.

Les Fêtes de l'Equinoxe du Printemps

par Gwladys Ithilindil

Il sera question ici de quelques fêtes européennes.

Maslenitsa, autour du 21 mars

Cette fête slave célèbre le retour de Lada sur Terre après son séjour à Vyrii, apportant avec elle le printemps. Pendant ces festivités, il y a des danses, des réjouissances, de la musique, des épreuves de force et les gens se déguisent. On cuisine des blinis qui symbolisent le soleil. Le soleil est aussi célébré par des feux de joie et des roues enflammées sont lancées du haut des collines. Maisons et granges sont nettoyées, décorées et purifiées par un cercle de feu. On décore des œufs qui seront roulés sur le sol pour fertiliser symboliquement la terre. On fabrique aussi une poupée de céréales grandeur nature est fabriquée et transportée partout dans des charrettes. A la fin de la semaine, on la détruit ou on la brûle. Des poupées plus petites sont aussi faites pour les familles qui les détruisent aussi pour nourrir le bétail.

Il y a aussi une célébration des morts, un repas pris dans un cimetière accompagné de lamentations et de rires, et des offrandes données aux défunts.

Ostara

Le festival d'Ostara célèbre le renouveau, les réjouissances, la fertilité, même si pour les Nordiques, l'hiver est encore bien présent. On offre des œufs colorés pour souhaiter de bons vœux, c'est un rituel magique de prospérité et de fertilité. Le lièvre ou le lapin symbolise cette fête.

L'Equinoxe du Printemps, Alban Eilir...

Les Celtes fêtaient-ils les Equinoxes et les Solstices ? Les fêtes celtes certifiées sont celles liées à l'agriculture, le 1er février, le 1er mai, le 1er août et le 1er novembre environ. Certains affirment qu'ils n'avaient que ces quatre fêtes, d'autres pensent au contraire qu'ils fêtaient aussi la marche du soleil (les Equinoxes et les Solstices). Aujourd'hui, certains celtisants choisissent de ne pas fêter les Equinoxes et les Solstices tandis que d'autres le font.

L'Equinoxe du printemps représente le renouveau, une énergie nouvelle, le réveil de la nature, les activités reprennent. Ce jour-là, on sème des graines autant réelles que spirituelles. Romarin, par exemple, a semé des graines de radis et de carottes et des graines de patience. Sauge a semé des graines de fleurs et des graines pour être plus appliquée dans ses devoirs.

Romarin te demande : Quelles graines veux-tu semer ? Pourquoi ?

Précision de Sauge : Ces graines que tu sèmeras et que tu entretiendras avec amour, fleurirons dans l'année.

JOYEUX EQUINOXE DU PRINTEMPS !