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TOIT- TERRASSE L’ESPACE RETROUVÉ édition 2010

T OIT- T ERRASSE L’ESPACE RETROUVÉ édition 2010kiosque-etancheite-bardage.com/PDF/Livres/CSFE_livret2010.pdf · (RT 2012), offre aussi de nouvelles perspectives architecturales,

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  • TOIT- TERRASSEL’ESPACE RETROUVÉ édition 2010

  • r e p o r ta g e s

    Maylis GaillardJournaliste, elle est spécialiste des énergies renouvelableset du développement durable, qu’elle aborde régulièrementsous l’angle de l’architecture et de la construction. Elle travaille au sein de l’Atelier Chévara etc., où elle développe une pratique rédactionnelle intimement liée au design graphique des travaux édités.www.atelier-chevara.com

    C o n s e i l t e C h n i q u e

    Bastien Cany, journaliste chez Pyc Édition et rédacteur en chef de la revue Étanchéité.info.www.pyc.fr

    i m a g e s

    Rémy Castan, jeune photographe spécialisé dansla photographie d’architecture.Il a obtenu le prix Coup de cœur de la Bourse du Talenten 2006 (photographie.com).

  • TOIT- TERRASSEL’ESPACE RETROUVÉ édition 2010

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    01V é g é ta l i s at i o n d e t o i t u r e

    Trois immeubles de logements sociaux à Paris (75)Dominique Jakob & Brendan MacFarlanep.09

    Le mot du président p.04

    Un peu d’histoire p.06

    02t o i t u r e s a c c e s s i b l e s s u r t r o i s n i V e a u x

    Un groupe scolaire à Beausoleil (06) Agence Cabp.15

    03r é n o Vat i o n

    Les toitures-terrasses de la Villa Arson à Nice (06)Michel Marot, Gilles Nesap.21

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    Documents de référence p.44

    Missions & publications p.46

    04r a m p e s e t t o i t u r e s a c c e s s i b l e s

    L’école nationale d’architecture de Nantes (44)Lacaton & Vassalp.27

    05t o i t u r e s - t e r r a s s e s j a r d i n s

    L’éco hôtel spa Yves Rocher à La Gacilly (35) Cabinet H. Penicaudp.33

    06m a i s o n i n d i V i d u e l l e à f l a n c d e c o t e a u

    La villa Vuillet à Saint-Mandrier (83) Jérôme Oddouxp.39

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    Un espace retrouvé, grâce à l’étanchéitéDe la simple toiture plate au toit-terrasse habité, la “5e façade” offre de nouvelles perspectives architecturales et fonctionnelles.En Occident, depuis plus d’un siècle, la toiture plate fait l’objet de réflexions et de projets innovants de la part des architectes, en rupture avec l’image de la maison traditionnelle, couverte d’un toit en pente. Et voici que le toit-terrasse, particulièrement adapté aux réglementations thermiques actuelles et à venir (RT 2012), offre aussi de nouvelles perspectives architecturales, au-delà de sa fonction première assurée par la qualité de son étanchéité : mettre le bâtiment à l’abri des pénétrations de l’eau et des intempéries en général. En effet, le toit-terrasse, plutôt que de se couvrir de gaines d’aération, tuyauteries, cages d’ascenseur ou antennes de télévision, met à disposition un espace à valoriser.

    u n e d é m a r c h e e n V i r o n n e m e n ta l e

    La quête actuelle d’énergie renouvelable fait spontanément penser à l’association photovoltaïque et toit-terrasse. Les premières réalisations permettent de juger de l’efficacité de cette technique reposant sur une source inépuisable d’énergie. La démarche environnementale est à l’origine du développement de la toiture-terrasse végétalisée. Celle-ci a atteint le demi-million de mètres carrés posés en 2008 en France, probablement 700 000 m2 en 2009 d’après nos premières estimations, forte de ses multiples qualités – absorption du CO2, aspect esthétique, rétention d’eau, confort thermique. Mais, parallèlement à ces deux voies d’utilisation des surfaces en toiture, il en existe bien d’autres, remettant l’homme au

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    cœur des préoccupations urbaines : cour d’école ou de crèche, terrains de jeu, espace-jardin, piscine, couverture de voies enterrées… Les exemples ne manquent pas et ne demandent qu’à être multipliés. Et soyons sûrs que d’autres solutions viendront répondre aux attentes et défis des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, leur apportant des systèmes reconnus pour leur durabilité et permettant d’uti liser au mieux les surfaces constructibles ou aménageables rendues ainsi disponibles. Ce sont ces dernières que nous avons voulu illustrer au travers des six références présentées dans ce livre.

    s i x r é a l i s at i o n s e x e m p l a i r e s

    Nous avons choisi des réalisations variées de par la destination des bâtiments, le contexte, l’architecture, l’historique du projet ou les solutions d’étanchéité retenues, afin de présenter les multiples facettes de notre métier en réponse aux probléma-tiques posées. Volontairement, il ne s’agit pas d’un ouvrage ayant l’ambition d’être exhaustif. Nous avons voulu éditer un livre-objet qui présente autant d’histoires particulières révélatrices d’un métier caché qui permet toutes les audaces mais qui sait aussi œuvrer pour la qualité du quotidien de chacun, qu’il soit résident, écolier, étudiant, visiteur, etc.

    Cet ouvrage décrit chacun de ces projets aboutis, assortis du témoignage des maîtres d’ouvrage ou maîtres d’œuvre ainsi que de croquis apportant un éclairage technique sur les solutions apportées. Autant de retours d’expérience qui alimenteront la réflexion pour d’autres projets faisant appel au toit-terrasse et à l’espace qu’il restitue.Bonne lecture !

    Jean PassiniPrésident de la Chambre syndicale française de l’étanchéité

  • 6

    Un peu d’histoire...En ce début de XXIe siècle, la toiture-terrasse semble prendre un nouveau départ. Avantages environnementaux, arguments urbanistiques et progrès des techniques d’étanchéité renouvellent le rôle du toit-terrasse dans le bâtiment. Des enjeux repérés depuis les années 1920 par les architectes avant-gardistes, mais le contexte n’est plus le même. Retour, en quelques dates, sur l’histoire du toit-terrasse.

    « La toiture-terrasse ? C’est reporter au dernier niveau la surface de terrain dévorée par la construction ! C’est de l’air en plus. »Albert Campistron, premier président de la CSFE, 1929

    1 8 7 1 r e c o n s t r u c t i o n d e l a V i l l e d e c h i c a g o , V i c t i m e d ’ u n g i g a n t e s q u e i n c e n d i e

    L’un des actes fondateurs du toit-terrasse moderne. Le toit plat émerge dans ce pays vierge de toute tradition architecturale et tourné vers l’innovation technologique. Une esthétique novatrice qui se concrétise dans des bâtiments tels que le Larkin Building ou le Temple unitarien de Frank Lloyd Wright.

    1 8 9 5 à t o u r c o i n g ( n o r d )

    François Hennebique construit pour la filature Charles-Six un bâtiment innovant à toit plat et à ossature en béton apparente.

    d é b u t d u x x e s i è c l e l ’ â g e d e l a m a c h i n e

    Adolf Loos, Auguste Perret, Le Corbusier, Johannes Duiker ou encore Ludwig Mies van der Rohe et Walter Cropius : au début du xxe siècle, les pionniers du mouvement moderne feront du toit- terrasse le slogan d’une nouvelle architecture débarrassée de ses références historiques. À l’heure de l’industrialisa-tion et de la mécanisation, le toit plat offre une nouvelle rationalité au bâti.

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    1 9 1 0 l e c o r b u s i e r s ’ e m pa r e d u t o i t - t e r r a s s e

    La villa Schwob, en Suisse, l’une des premières réalisations de l’architecte, est pourvue d’un solarium et d’un jardin sur son toit.

    a n n é e s 1 9 3 0 u t o p i e s e t e x p é r i m e n tat i o n s u r b a i n e s

    1927, Stuttgart : sous la direction artistique de l’architecte allemand Ludwig Mies van der Rohe, des représentants de l’architecture d’avant-garde européenne sont invités à construire une cité expérimentale satisfaisant aux exigences techniques, hygiéniques et esthétiques de la nouvelle époque (cité de Weissenhof). Le toit-terrasse s’impose alors comme l’expression formelle de l’architecture moderne et fonctionnaliste. Il acquiert une fonction d’usage et devient notam-ment dans les projets de Le Corbusier un “instrument d’urbanisme”.

    d e 1 9 3 0 à 1 9 6 0l e c o r b u s i e r p e r s i s t e e t s i g n e

    Dans un article intitulé Les cinq points de l’architecture nouvelle, il énonce sa théorie du “toit jardin”. En 1931, il conçoit les terrasses de la villa Savoye, à Poissy, comme des chambres à ciel ouvert, des lieux de séjour en plein air qui prolongent les espaces intérieurs.En 1953, une cité-jardin verticale voit le jour à Marseille, sorte d’idéal de la toiture-terrasse avec piscine, piste d’athlétisme et gymnase sur le toit. En 1964 à Firminy (Loire), cinq autres unités d’habitations de ce type sont construites.

    a p r è s - g u e r r e l e t o i t p l at … p o u r l e p i r e

    La France reloge et reconstruit à coups de grands ensembles, le toit plat intègre les techniques constructives, mais il n’est plus envisagé comme un concept formel ou comme l’expression de nouveaux modes de vie. L’utilisation du toit-terrasse reflète désormais le choix d’une solution technique et économique, loin de l’idéal du toit-jardin. Il est abandonné aux antennes et aux gaines de ventilation...

    e t a u j o u r d ’ h u i ?l e r e n o u V e a u d u t o i t - t e r r a s s e

    Le toit-terrasse retrouve toute l’attention des architectes et des urbanistes. Certains y voient l’affirmation d’un nouveau concept de “cinquième façade”. L’archi-tecture actuelle revisite les lieux, en fait un espace valorisé et utilisé en réponse aux besoins de densification urbaine et de mixité des fonctions dans le bâtiment. Un intérêt renforcé par la haute qualité environnementale et le développement durable, qui remettent au goût du jour la végétalisation des toitures. La cinquième façace est de retour et en force !

    Pour en savoir plus, lire l’article “Une brève histoire de la 5e façade”, par Bastien Cany, paru dans Étanchéité.INFO no 11, Pyc Édition, septembre 2006.

  • 01V é g é ta l i s at i o n d e t o i t u r e

    TROIS IMMEUBLES DE LOGEMENTS SOCIAUX

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    l i e uParis xixe

    l i V r a i s o n 2008

    i n t e r V e n a n t s Maîtrise d’ouvrage Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP)

    Maîtrise d’œuvreJacob & MacFarlane, architectes ; bureau qualité environnementale S’pace environnement.

    Cette opération a été nominée au prix de l’Équerre d’argent 2008.

    De la toundra sous le ciel de ParisD’une architecture imposante aux minus cules plantes grasses sur les toits, cet ensemble de cent logements sociaux s’apprécie dans sa globalité comme dans ses détails.c o n t e x t e Pour ces trois bâtiments implantés le long de la petite ceinture parisienne, à proximité du Parc de La Villette, la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) souhaitait une contruction de qualité environnementale. Au cœur du cahier des charges, la présence du végétal à tous les étages.o b j e c t i f Des rez-de-jardin aux parcelles végétalisées sur les toitures en passant par les bordures des balcons, l’étancheur devait garantir la bonne tenue du bâti aux intempéries. c h a l l e n g e Si le travail au rez-de-jardin, sur les toits du garage, relevait de techniques habituelles, il en allait autrement des toitures, aussi peu standard que les contours polygonaux ou les angles saillants des façades. Les plans de l’architecte et du paysagiste nécessitaient l’élaboration d’une ossature complexe, qui puisse accueillir les bacs végétalisés (contrainte de 300 kg/m2) et des panneaux solaires thermiques, tout en abritant les équipements techniques.s o l u t i o n s C’est une sur-toiture, fractionnée en plusieurs parcelles totalisant 600 m2, qui accueille les bacs végétalisés. Des allées étroites les séparent, permettant l’accès aux équipe-ments techniques. Les pentes varient d’un bac à l’autre (parfois > 20 %), obligeant l’étancheur à travailler sur mesure pour mettre en œuvre le complexe végétal. Les plantes, de type “toundra”, ont été choisies à la fois pour leur aspect, leur résistance et leur facilité d’entretien. Ainsi, deux à trois visites annuelles suffisent à les maintenir en état. Une fois le substrat déversé, les rouleaux précultivés ont été fixés sur des rails, à intervalles réguliers. Un textile cannelé participe à la retenue du substrat. En-dessous, la membrane d’étanchéité bicouche et un isolant en verre cellulaire complètent le dispositif. Des points d’ancrage spécifiques au sol protègent les armatures des prises au vent. La végétalisation se poursuit le long des balcons : les dalles béton sont ourlées de tuf (une pierre volcanique poreuse) sur laquelle mousses et graminées prospèrent, assurant une continuité visuelle entre le toit et le rez-de-jardin fort verdoyant, où règne une ambiance étonnante, presque tropicale.

  • 10

    1 vue de l’un des trois bâtiments2 vue depuis la toiture3 la couleur de la couverture

    végétale varie au gré des saisons

    1 2

    3

  • 11

    q u e s t i o n s à

    Serge Contat, directeur général de la RIVP

    les toitures végétalisées vont-elles se multiplier sur les toits de paris ? Leurs surfaces sont en pleine croissance. Nous comptabilisons à ce jour plus de 20 800 m2 de toitures végétalisées sur notre parc de bâtiments, avec 4 600 m2 plantés en 2007 et 10 200 m2 en 2008.

    quelle est la politique de la riVp en la matière ? Nos équipes techniques, entraînées par les ambitions de la Ville de Paris, envisagent désormais systématiquement la faisabilité d’une végétalisation dès qu’une étanchéité est refaite. Ceci vient en cohérence avec les objectifs du plan Climat de la ville, qui veut optimiser l’isolation de ces “5e façades”.

    performances énergétique et environnementale vont-elles de pair ? Oui, et elles s’accordent plus globalement avec notre démarche de développement durable : bilans carbone, cartographies énergétiques, travaux d’économies d’énergie, solaire, récupération d’eau, certifications environnementales des programmes de construction, logements labellisés Très Haute Performance Énergé-tique (THPE)… Les toitures végétalisées participent pleinement à cet élan. Nous étudions également leur utilisation comme lieu de convivialité.

    N

    2 m

    N

    2 m

    capteurs solaires

    bacs végétalisés

    bordure végétalisée

    plan de la toiture du bâtiment a

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    1

    4 5

    32

    Détail d’un bac végétalisé 1 feutre2 dispositif de retenue

    des rouleaux précultivés

    3 substrat4 drain5 étanchéité bicouche6 isolant (faisant

    office de platelage) 7 support acier

    Du végétal à tous les étages Sur tous les pourtours des balcons, mousses et graminées ont pris racine sur les pierres de tuf. Sur les toits, panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire et bacs végétalisés se côtoient, disposés sur la sur-toiture abritant les appareils techniques.

    1

    2

    3

    45

    6

    7

    12

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    5 7

    11

    8910

    Coupe de la toiture 1 bordure végétalisée sur pierre de tuf2 circuit d’arrosage automatique3 dalle béton4 bande de rive en aluminium5 allée technique isolée6 relevés7 abri technique8 étanchéité bicouche9 isolant10 pare-vapeur11 bac végétalisé

    6

    13

  • 02t o i t u r e s a c c e s s i b l e s

    UN GROUPE SCOLAIRE DE TREIZE CLASSES

  • 15

    l i e uBeausoleil (06)

    l i V r a i s o n2007

    i n t e r V e n a n t s Maîtrise d’ouvrageVille de Beausoleil

    Maîtrise d’œuvreCalori Azimi Botineau (CAB), architectes

    Le groupe scolaire Les Cigales accueille treize classes (cinq maternelles, huit pri mai res), un centre de loisirs et une salle de restau ration.

    L’heure de la récré a sonné sur les toits Rez-de-chaussée ou toitures ? Ce groupe scolaire à flanc de colline brouille les pistes, avec un bâtiment qui superpose trois plateaux jouant double jeu.c o n t e x t e Dans un site où la pression immobilière va croissant, la ville de Beausoleil, située sur les hauteurs de Monaco, a saisi une des dernières parcelles épargnées par les promoteurs pour y construire ce groupe scolaire de treize classes. L’agence d’architecture sélectionnée a choisi d’innover en proposant un projet sur plusieurs niveaux décalés, présentant de larges plateaux à la fois toitures et cours de récréation. L’ensemble de la structure est en béton armé.o b j e c t i f À chaque niveau, le plain-pied est le maître mot. Ainsi, les classes de maternelle, de primaire et le restaurant s’ouvrent sur leurs cours respectives sans qu’il n’y ait de seuil à franchir. À l’aplomb des plateaux, côté extérieur, pas de rupture visuelle, pas de mur, pas de garde-corps, juste des filets inox qui permettent de préserver la vue sur la mer. c h a l l e n g e Pour l’étancheur, à la mission de garantir l’étanchéité de ces toitures-terrasses s’ajoute celle de faire disparaître son travail, les relevés d’étanchéité ne devant pas créer de rebords.s o l u t i o n s De larges débords de toiture protègent les classes tour à tour des rayons du soleil ou de la pluie. À chaque niveau, le débord correspond à la cour de récréation de l’étage supérieur. Il fallait ainsi prévoir de canaliser les eaux de pluie pour éviterqu’elles ne dévalent en cascade de haut en bas du bâtiment, entraînées par les 15 mètres de dénivellé au droit de la construction... L’étancheur et l’architecte ont travaillé de pair pour dessiner des caniveaux, recouverts d’une grille à faire courir sur toute la périphérie du bâtiment. On retrouve aussi ce système au droit des seuils des classes, le long des portes et des baies vitrées. C’est au fond de ces caniveaux que se cachent les relevés d’étan chéité, émergeant du dessous de la chape de béton armé. Sous celle-ci et sur l’ensemble de la surface des plateaux-terrasses du bâtiment, on retrouve un complexe classique : une membrane de désolidarisation, des gravillons, un bicouche, un isolant, un pare-vapeur. De quoi préserver également sur les plans phonique et thermique les salles de classes de l’animation qui règne sur leur toit.

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    1 vue depuis le rez-de-chaussée (niveau des maternelles)

    2 niveaux R+2 (restaurant et cour) et R+3 (parking et logement du gardien)

    3 le bâtiment vu du ciel

    1 2

    3

  • 17

    q u e s t i o n s à

    Marc Botineau, architecte à l’agence CAB

    quelles étaient les contraintes de ce projet ?Tout au long de la moyenne corniche, une servitude du plan d’occupation des sols impose aux constructions nouvelles de ne pas dépasser un plan incliné de 10 % afin de préserver la vue sur le paysage. Une fois les reculs sur limite et l’alignement respectés, l’emprise maximale ainsi définie a dessiné le volume dans lequel est venue se lover l’école. Les cours étagées suivent et renforcent la ligne de pente générale.

    quel est le point de votre projet qui a séduit le maître d’ouvrage ?La typologie de restanques provençales (soutènements en terrasse), qui crée un rapport intime entre topographie et construction. Ce dispositif nous a permis d’installer des plans horizontaux dans la pente, soit trois rez-de-chaussée superposés.

    les toitures-terrasses, un concept qui vous est familier ?Oui, notre travail nous a amené à concevoir plusieurs projets sur des terrains pentus, où les toitures sont visibles depuis le paysage. Habiter la “5e façade” permet de proposer des prolongements extérieurs intéressants mais aussi de surélever et de réutiliser le sol subtilisé par la construction en lui assignant un usage nouveau : jardin, solarium, cour, etc. Nous cherchons toujours à offrir un usage pertinent aux toits et le traitement de l’étanchéité y participe pleinement.

    N

    10 mPlan masse

    2

    3

    4

    1

    1 niveau R+3 (parking)

    2 niveau R+2 (restaurant scolaire et cour)

    3 niveau R+1 (primaire et cour)

    4 niveau R0 (maternelle et cour)

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    Trois rez-de-chaussée superposés Pour les trois niveaux à étancher, le principe adopté est le même, avec toutefois un travail spécifique sur la dalle du niveau R+3, afin de garantir l’accessibilité aux voitures. Autre particularité de ce 3e niveau, deux terrasses-jardins.

    Coupe 1 parking2 restauration3 salle de classe4 hall d’entrée5 salle de repos6 salle de classe

    R0

    R+1

    R+2

    R+31

    2

    3

    4 5 6

    vitrage

    seuil

    dalle béton

    18

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    Terrasse jardin R+3Détail parcelle végétalisée

    1 plinthe aluminium2 terre3 dallette4 crapaudine5 filtre6 drain7 membrane d’étanchéité8 isolant9 pare-vapeur10 descente d’eaux pluviales

    21

    4678

    9

    5

    10

    3

    3

    2 2

    76

    4

    89

    10

    1

    5

    Terrasses accessibles R+1 et R+2Détail au droit des seuils

    1 relevé d’étanchéité 2 caniveau3 cornière4 support maçonné

    pour cornière5 chape en béton armé6 membrane de

    désolidarisation7 gravillons8 étanchéité bicouche9 isolant10 pare-vapeur

    19

  • 03r é n o Vat i o n

    LES TOITURES- TERRASSES DE LA VILLA ARSON

  • 21

    André Malraux aurait aimé s’y promenerGrâce à la rénovation de ses terrasses, la Villa Arson a retrouvé son âme : renouer le dialogue entre le minéral et le végétal et offrir à ses visiteurs un espace privilégié.c o n t e x t e La Villa Arson, centre d’art contemporain, occupe un vaste domaine de plus de deux hectares sur les hauteurs de Nice, tourné vers la baie des Anges. Érigé au cœur d’un jardin méditerranéen, l’ensemble comprend une demeure du xviiie siècle enchâssée dans des constructions en béton des années soixante-dix. La réouverture au public de 3 000 m2 de toits-terrasses, après vingt ans de désertion, est un événement.o b j e c t i f Rénover les terrasses constituées par le toit des ateliers et leur redonner leur vocation initiale – un lieu de promenade atypique, entre blocs de béton et carrés de verdure.c h a l l e n g e Ce site d’influence méditerranéenne “offre un dialogue constant entre le minéral et le végétal”. Tel était le vœu de l’architecte Michel Marot, qui, au début des années soixante-dix, a conçu le site. L’idée était de restituer sur les terrasses les espaces verts confisqués au sol lors de l’élévation du bâtiment. L’architecte qui a réalisé la rénovation entendait rétablir le vœu initial, le minéral ayant quelque peu repris le dessus avec le temps. À son niveau, l’étancheur – également entreprise générale – a rétabli l’étanchéité tout en permettant la végétalisation du site et les allées et venues des promeneurs.s o l u t i o n s Les nouveaux aménagements impliquaient de déposer entièrement le complexe d’étanchéité, soit 3 000 m2 au sol. Les dalles béton ont été mises à nu. Des centaines de mètres cubes de gravats et de terre ont été évacués. La difficulté d’accès aux terrasses a constitué un réel défi technique. Le second défi fut de répondre au souhait de l’architecte selon un calepinage complexe : paver les allées à l’aide de dalles (4 000) reproduisant à l’identique les modules déjà en place. Sous les dalles, un mortier, une membrane de désolidarisation, puis l’étanchéité, un isolant et un pare-vapeur. Les parcelles végétalisées ont, quant à elles, été garnies d’une terre amendée, reposant sur un drain, une membrane géotextile et un isolant. Ce nouveau complexe améliore l’isolation thermique des salles sous-jacentes, assure la résistance aux nombreux passages et garantit l’étanchéité aux pluies, rares mais intenses, qui frappent la région.

    l i e uNice

    l i V r a i s o n2008-2009

    i n t e r V e n a n t sMaîtrise d’ouvrageVilla Arson

    Maîtrise d’œuvre Gilles Nesa architecte

    La Villa Arson est un établissement public administratif sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication.Le site bénéficie du label Patrimoine du xxe siècle.

    www.villa-arson.org

  • 22

    1 zone végétalisée et allée dallée2 murs parés de galets3 gradins étanchés et isolés4 terrasse, allée et puits de lumière5 terrasse vue de nuit

    1

    4 5

    2 3

  • 23

    q u e s t i o n s à

    Alain Derey, directeur de la Villa Arson

    dans quel contexte est née la Villa arson et quelle est sa vocation ?La Villa Arson, inaugurée en 1972, est l’un des derniers grands projets novateurs d’André Malraux, liée à la création du ministère de la Culture en 1958. Restée un lieu unique en France, la Villa est à la fois école nationale d’art, centre national d’art contemporain et lieu d’accueil pour des artistes en résidence, sans oublier son importante médiathèque.

    quelle est l’origine du projet de rénovation des toitures-terrasses ?Ces terrasses étaient fermées au public depuis vingt ans, pour des problèmes de sécurité et d’infiltrations d’eau. Le projet de reprise de l’étanchéité, couplé à celui de la réouverture des terrasses, a rapide ment trouvé sa vocation : aider la Villa à reconquérir ses lettres de noblesse au travers d’une architecture rénovée, rendue accessible aux résidents comme aux visiteurs.

    quelle va être la nouvelle vie de ces terrasses ? Nous allons renouer avec la proposition initiale de Malraux, capter un public plus large que les seuls initiés à l’art contem-porain. Les terrasses, éclairées le soir, sont un lieu rêvé pour accueillir des réceptions, des animations. Elles offrent aux promeneurs le plaisir de déambuler dans un jardin suspendu unique.

    10 m

    N

    10 m

    N

    Plan des terrasses rénovées

    10 m

    N

    allée dallée

    10 m

    N

    zone végétalisée

    10 m

    N

    lanterneau

  • 24

    Allée, jardin ou gradin... Les terrasses dites “intermédiaires” de la Villa Arson proposent différentes parcelles étanchées aux usages bien différents : les allées dallées, les jardins (anciens bassins) non accessibles et ponctués de puits de lumière, et les gradins. Isolés, ceux-ci sont, de plus, habillés d’une résine. L’étanchéité existante sur les terrasses-jardins a été conservée, le nouveau complexe venant au-dessus.

    Détail - Terrasses accessibles dallées 1 grille + support EP2 dalle posée sur mortier maigre3 désolidarisation4 étanchéité bicouche

    + étanchéité asphalte conservée5 isolant6 pare-vapeur7 dalle béton

    5

    2

    7

    1

    5 m

    1

    6

    4 3

    Élévation ouest1 terrasses rénovées

    24

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    5 m

    34

    6

    1

    2

    5

    7

    2

    1

    1

    3

    54

    DétailTerrasses-jardins existantes 1 végétaux2 terre3 chape de protection4 étanchéité5 dalle béton

    Détail Terrasses-jardins rénovées 1 végétaux2 terre3 drain + filtre4 étanchéité anti-racines5 isolant6 étanchéité conservée7 dalle béton

    25

  • 04r a m p e s e t t o i t u r e s a c c e s s i b l e s

    L’ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE DE NANTES

  • 27

    À l’école du toit-terrasseLe bâtiment qui accueille l’école d’architecture de Nantes déploie ses toits-terrasses sur trois niveaux, offrant aux étudiants et aux enseignants des espaces de plein air privilégiés, accessibles via de larges rampes extérieures.c o n t e x t e L’île de Nantes, au creux d’un méandre de la Loire, est le quartier où l’avenir de la ville se joue. En pleine mutation, il voit s’ériger de nouveaux édifices tous plus étonnants les uns que les autres, se substituant peu à peu aux anciens bâtiments industriels. C’est en ce lieu hétéroclite qu’est venue se loger l’école d’architecture.o b j e c t i f À l’image de l’ancienne école qui se situait dans un parc, il était important de créer des espaces de plein air accessibles aux étudiants. Ces espaces ont été dessinés dans le périmètre même du bâti. L’architecte a ainsi conçu de vastes terrasses, reliées entre elles par des rampes, la majeure partie de ces surfaces devant être étanchée.c h a l l e n g e Les rampes et les terrasses devaient être conçues pour accueillir des piétons et des véhicules légers, impliquant une dalle béton renforcée. L’étanchéité était nécessaire sur l’ensemble des surfaces sous lesquelles des locaux allaient prendre place. Une des complexités pour l’étancheur fut la gestion de la pente sur les terrasses – 2 % –, pour l’écoulement des eaux vers les caniveaux périphériques et la jonction entre les rampes et les terrasses. Autre défi, il ne fallait pas que les relevés d’étanchéité soient apparents, l’acrotère venant en continuité de la dalle.s o l u t i o n s Le bâtiment est composé d’une structure béton préfabriquée, qui laisse apparaître le matériau brut. Les rampes et les terrasses ont le même aspect très minéral, et l’étanchéité se fait discrète. Pas de rebord pour les relevés, une continuité visuelle entre les terrasses et les rampes, juste séparées par un caniveau abritant ces relevés. Les réservations demandées par l’étancheur à l’entreprise de gros œuvre ? Une synthèse entre l’esthétique et l’usage : répondre aux besoins d’étanchéité dans les règles de l’art tout en s’adaptant aux contraintes de structure et d’aspect. L’étancheur a choisi de mettre en place un complexe inversé : l’isolant vient au-dessus de l’étanchéité – une couche d’asphalte – afin d’assurer sa bonne stabilité. Petite anecdote, en phase chantier, les rampes se sont avérées fort pratiques pour les différentes tâches, notamment celles de l’étancheur.

    l i e uNantes

    l i V r a i s o n2009

    i n t e r V e n a n t sMaîtrise d’ouvrageMinistère de la Culture et de la CommunicationDRAC des Pays-de-la-Loire

    Maîtrise d’œuvre Agence d’architecture Lacaton & Vassal

    L’École nationale supérieure d’architec-ture de Nantes est un établissement public d’enseignement supérieur et de recherche du ministère de la Culture et de la Communication. Elle accueille 800 étudiants.

    www.nantes.archi.fr

  • 28

    1 terrasse accessible, niveau intermédiaire

    2 rampe permettant d’accéder d’un niveau à l’autre

    3 vue depuis la rue

    1 2

    3

  • 29

    q u e s t i o n s à

    Florian de Pous, architecte chef de projet, agence Lacaton & Vassal

    quelles étaient les attentes pour cette école d’architecture ?Elles portaient principalement sur l’évolu tivité du bâtiment. Pour cela, nous sommes partis de l’enveloppe maximale à laquelle nous avions droit (avec un terrain de 1 000 m2 au sol) pour définir le gabarit dans lequel installer le programme de l’école proprement dit. Nous avons en quelque sorte surdimensionné le bâtiment, laissant de grands volumes dans les espaces tampons, afin d’offrir des possibilités d’agrandissement “par l’intérieur”.

    quels rôles jouent les rampes et les terrasses de ce projet ?Le projet a développé le parcellaire sur trois niveaux superposés. Les rampes sont la manière la plus naturelle de relier ces niveaux de référence entre eux. L’expérience de la rampe laisse aussi la ville se découvrir par elle-même de manière différente à 9 m, 16 m ou 21 m du sol de la rue. Et les terrasses servent de lieux de repos, de récréation, de manifestations, d’expérimentation...

    la terrasse supérieure peut même accueillir un chapiteau de cirque... Ce fut l’une des contraintes : assurer l’étanchéité de cette surface, gérer les pentes pour la collecte des eaux, tout en prévoyant un système d’attache et des capacités d’usage importants en termes de charges pour la dalle béton.

    20 m

    N

    Loire

    20 m

    N

    Loire

    terrasse intermédiaire

    rampe

    terrasse supérieure

    Plan du niveau supérieur

  • 30

    Étancher et supporter Le complexe inversé posé par l’étancheur devait répondre à plusieurs contraintes : garantir l’étanchéité en respectant une pente de 2 % sur les terrasses tout en supportant des surcharges d’exploitation de 800 kg /m2. Les pentes des terrasses sont dirigées vers l’extérieur, avec des caniveaux placés au droit des acrotères et à la jonction des départs et des arrivées des rampes. La terrasse supérieure est traitée différemment : l’importante surface a conduit à placer des entrées d’eaux pluviales centrales.

    5 m

    Coupe 1 plancher intermédiaire structure acier2 plancher principal structure béton3 terrasses

    11

    2

    3

    2

    1

    1

    1

    1

    Relevé d’étanchéitéau droit de l’acrotère 1 costière métallique2 grille posée sur plots3 protection béton4 désolidarisation5 isolant6 asphalte gravillonné7 membrane d’étanchéité

    sous asphalte8 dalle déton

    4

    3

    5

    6

    8

    7

    1 2

    30

  • 31

    5 m

    9m

    0m

    16m

    23m

    3

    Coupe au niveau du départ d’un escalier 1 escalier2 dalle béton3 désolidarisation4 isolant5 asphalte gravillonné6 dalle béton

    2

    3

    4

    5

    6

    1

    31

  • 05t o i t u r e s - t e r r a s s e s j a r d i n s

    L’ÉCO HÔTEL SPA D’YVES ROCHER

  • 33

    Des herbes folles sur les toitsL’éco hôtel spa bâti par Yves Rocher à La Gacilly, berceau de l’entreprise familiale, déploie deux toitures-jardins, en plein accord avec la construction environnementale et la vocation du lieu.c o n t e x t e Yves Rocher a placé la barre haut : l’éco hôtel spa La Grée des Landes a été choisi pour servir de bâtiment pilote dans le cadre du référentiel “HQE® NF bâtiments tertaires” appliqué à l’hôtellerie. À ce titre, les quatorze cibles de la démarche HQE® – réparties en quatre domaines : l’éco-construction, l’éco-gestion, le confort, la santé – devaient être soigneusement traitées. Chauffage au bois, lampes basse consommation, peintures écologiques, récupération de l’eau, panneaux solaires et… toitures-terrasses jardins, pour parfaire l’architecture bioclimatique.o b j e c t i f Mettre en œuvre des toitures-terrasses jardins sur les ailes du bâtiment abritant les chambres, dans le respect de la logique architecturale du projet.c h a l l e n g e Le travail de l’étancheur devait s’insérer dans la démarche de haute qualité environnementale adoptée pour la réalisation de ce projet. Aucun détail ne devait être laissé au hasard : conception, fonctions, aspect esthétique pour la bonne insertion environnementale.s o l u t i o n s Le maître d’ouvrage avait deux options pour ses toitures-terrasses : soit une végétalisation, soit une “prairie”… C’est la prairie qui a été choisie, pour ses avantages esthétiques : plantées des mêmes essences, les toitures se marient à merveille avec le terrain alentour. Vu des fenêtres des chambres de l’aile supérieure, l’effet est tout aussi saisissant : la toiture de l’aile inférieure appararaît dans la continuité de la prairie située en contrebas, le bâtiment épousant la pente du terrain (7 %). Au gré des saisons, les toitures changent d’aspect, les graminées se balançant au rythme du vent... Les 30 cm de terre permettent aussi une très bonne protection de l’étanchéité elle-même, tout en apportant isolations thermique et acoustique. L’isolant s’arrête au niveau du débord de toiture ; la toiture-jardin épouse alors la pente créée par son absence. La pose incluait également la toiture-terrasse du spa, dotée d’une étanchéité auto-protégée en paillettes d’ardoise, afin de s’accorder avec les toits en zinc des autres parties du bâtiment.

    l i e uLa Gacilly (Morbihan)

    l i V r a i s o n2009

    i n t e r V e n a n t sMaîtrise d’ouvrageYves Rocher

    Maîtrise d’œuvre Pénicaud Architecture Environnement

    L’éco hôtel spa a servi de pilote pour établir le référentiel français hqe® dans l’hôtellerie ; il dispose aussi de l’Écolabel européen, pour son rôle de démonstration dans le domaine du développement durable. Il propose à ses clients 29 chambres, des salles de séminaires, un restaurant et un spa.

    www.lagreedeslandes.com

  • 34

    1 arrière d’une des ailes du bâtiment 2 vue aérienne du site3 vue depuis la toiture-jardin aval

    1 2

    3

  • 35

    q u e s t i o n s à

    Éric Vaucelle directeur technique et responsable des affaires immobilières

    comment est né cet éco hôtel spa ?La famille Rocher désirait depuis longtemps créer un lieu d’accueil en harmonie avec la nature, en accord avec les produits à base de plantes qu’il fabrique et commercialise. L’orientation et la topologie de ce terrain, le calme de l’endroit et sa proximité avec son village natal, apportaient les fondations nécessaires à la naissance d’un beau projet écologique.

    quelle est la place des toitures-jardins dans cette démarche ? Au plan visuel, elles participent à l’insertion du bâtiment dans le paysage. Aux plans thermique et acoustique, les toitures-jardins améliorent l’isolation ; enfin, la terre et les plantes jouent un rôle de rétention de la pluie, évitant le ruissellement. Le résultat est le fruit d’échanges très riches entre l’architecte, l’étancheur et nous-mêmes.

    comment réagissent les visiteurs ? Les clients de l’éco hôtel spa insistent sur la sérénité du lieu et se montrent sensibles à sa cohérence : bioclimatisme, matériaux nobles, énergies renouvelables, insertion dans le paysage, menus bio... La toiture-jardin participe à l’ambiance générale, apportant la douceur de ses lignes et une proximité avec la nature très appréciée.

    5 m

    N

    toitures-jardins

    Spa

    plan masse du bâtiment 5 m

    N

  • 3636

    Étancher et isoler L’étanchéité vient directement sur la dalle béton, selon un complexe inversé. Avec 30 cm de terre végétale au-dessus de l’isolant, la toiture-jardin apporte protection thermique et acoustique aux chambres situées en-dessous.

    Coupe toiture-jardin bâtiment spa 1 bardage bois2 bavette d’entablement3 gravillons4 végétaux5 terre végétale6 filtre7 drain8 isolant9 étanchéité10 dalle béton

    1

    5

    8

    10

    2

    34

    7 6

    9

    5 m

    1

    1

    2

  • 3737

    Coupe acrotère sur zone d’hébergement 1 végétaux2 terre végétale3 filtre4 drain5 isolant6 étanchéité7 dalle béton8 rive zinc9 gravillons

    Façade ouest 1 toitures-jardins2 bâtiment abritant le spa3 aile supérieure4 aile inférieure

    3

    6

    48

    1

    9

    2

    5

    7

    5 m

    5 m

    1

    3

    4

  • 06m a i s o n i n d i V i d u e l l e

    LA VILLA VUILLET À SAINT-MANDRIER

  • 39

    Accrochée à la falaiseBâtie sur la “corniche d’or” de la presqu’île varoise de Saint-Mandrier, la villa Vuillet déploie ses terrasses face à la mer, plein sud. Bioclimatique, à ossature bois, la construction multiplie les audaces.c o n t e x t e Cette maison est le fruit d’un pari entre deux amis. «Achète une falaise, je te construirai une maison !», avait lancé le jeune architecte à l’étudiant en médecine, alors tous deux grenoblois... Quelque trente ans plus tard, c’est en surplomb de la méditerranée, et non à flanc de côteau alpin, que le terrain a été trouvé : une pente entre 45° et 50 ° – 2 500 m2 de surface en projection horizontale –, orientée plein sud.o b j e c t i f Bâtir une maison bioclimatique de 160 m2 habitables, munie de trois niveaux s’étageant sur un dénivelé de 9 m, avec des pièces éclairées par de larges baies vitrées donnant sur la mer. Tout cela, en respectant et en s’appuyant sur la pente du terrain.c h a l l e n g e Concevoir structurellement une construction à la fois solide et légère, optimiser les surfaces horizontales pour gagner de l’espace.s o l u t i o n s Zone militaire oblige, c’est un hélicoptère de l’armée qui a effectué les relevés géométriques – tous les 50 cm – de ce terrain si particulier. Une étape indispensable à la conception architecturale de la villa. De la rue, celle-ci est insoupçonnable. Du sentier du littoral qui borde le terrain, environ 35 m en contrebas, la maison paraît comme suspendue, déployant ses toitures-terrasses vers la mer.Le maçon et le charpentier sont tous deux venus des Alpes, apportant savoir-faire et outils montagnards au projet. Murs de soutènement béton pour ancrer la villa dans la pente, puis ossature bois légère constituent le bâti. Un enduit à la chaux habille les parois de bois et 20 m2 de capteurs solaires verticaux assurent l’eau chaude et le chauffage de la maison. Une ventilation naturelle, via un puits provençal, parfait le caractère bioclimatique de l’ouvrage. L’originalité du travail de l’étancheur a porté particulièrement sur deux toitures-terrasses à double usage. Une part de la toiture de la pièce principale n’est ainsi autre que la parcelle sur laquelle on gare les voitures, niveau rue. L’autre toiture-terrasse, également isolée et étanchée, vient en prolongement du séjour et abrite, sous son bois massif, deux chambres. Un espace privilégié, comme suspendu dans l’espace.

    l i e uSaint-Mandrier-sur-Mer (Var)

    l i V r a i s o n2007

    i n t e r V e n a n t sMaîtrise d’ouvrageFrançoise et Michel Vuillet

    Maîtrise d’œuvre Jérome Oddoux

    Ingénieur structure Dominique Touchard

    La villa Vuillet a remporté le prix de la meilleure réalisation passive des “Lauriers de la construction bois” en 2007, et le deuxième prix “Architecture et grands espaces” au Salon de la Construction Bois d’Angers, en 2007.

  • 40

    1 la villa côté rue, au fond, la toiture-parking2 façade ouest, toiture-terrasse venant

    en prolongement du séjour3 vue depuis la mer4 toiture-terrasse prolongeant le séjour

    et couvrant les chambres du niveau inférieur

    3 4

    21

  • 41

    2 m

    N

    2 m

    N

    plan masse

    rue

    sentier du littoral

    terrasse-parking

    toiture-terrasse

    q u e s t i o n s à

    Françoise et Michel Vuillet, maîtres d’ouvrage et Jérôme Oddoux, architecte

    comment avez-vous pu concrétiser ce projet ?M.V. Je rêvais d’une cabane en bois, comme tout le monde... et d’une maison moderne, baignée de soleil, en accord avec la nature. L’opportunité s’est présentée avec ce terrain escarpé, formidablement bien situé. Il a fallu deux ans pour obtenir le permis de construire puis encore deux ans pour la construction, mais le résultat valait la peine de s’accrocher...

    cette maison était un peu un défi...J.O. C’était à la fois un défi et un pari. Il a fallu de l’imagination, de l’audace et de la rigueur, pour bâtir sur une telle pente, avec ces systèmes en porte-à-faux. Ce fut un travail d’équipe, auquel l’étancheur a pleinement participé, permettant le double usage des toitures-terrasses.

    comment abordez-vous la toiture-terrasse dans vos travaux ?J.O. Depuis quelques années, ma pratique est résolument orientée développement durable. Les toitures-terrasses, espaces privilégiés, s’inscrivent dans cette démarche. L’espace est optimisé, l’architecture gagnante.

  • 42

    1 m

    mer

    Des surfaces étanchées à double usage Côté rue, à gauche de la porte d’entrée, la voiture vient se garer sur le toit du séjour. Le sol de celui-ci se prolonge sur une terrasse bois, qui elle-même couvre les chambres du niveau inférieur.

    1 m

    1

    2

    3

    45

    67

    42

    Coupe sur séjour 1 garage2 séjour3 terrasse bois4 balcon bois5 chambre6 local technique7 puits provençal

  • 43

    Détail seuil / terrasse séjour 1 dallettes bois sur plot2 étanchéité bicouche3 isolant (2 couches)4 pare-vapeur5 bois massif (KLH, 19 cm)6 chape béton ciré7 plancher chauffant8 dalle béton9 gaine puits provençal10 plafond placoplâtre

    Détail terrasse sur séjour 1 habillage en pierre2 béton3 étanchéité bicouche4 isolant verre cellulaire5 pare-vapeur6 dalle béton

    1

    3

    2

    4

    5

    2

    4

    3

    5

    6

    1 6

    7

    8

    9

    10

    rail aluminium

    43

    rue

    Façade est

  • 44

    Documents de référence pour la conception d’ouvrages de bâtiment avec étanchéitéDTU relatifs aux travaux d’étanchéitéd t u 4 3 . 1 pour les toitures-terrasses sur supports maçonnés.d t u 4 3 . 3 pour les travaux d’étanchéité sur tôles d’acier nervurées.d t u 4 3 . 4 pour les travaux d’étanchéité sur bois et panneaux.d t u 4 3 . 6 pour les travaux avec produits hydrocarbonés en planchers intermédiaires.d t u 1 4 . 1 pour les cuvelages.d t u 2 0 . 1 pour les murs enterrés.Les mémentos de conception et les CCS (cahier des clauses spéciales) de ces DTU apportent aux maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvre des précisions importantes sur la nécessité de faire procéder à un entretien et sur les limites de prestations entre corps d’état.

    1 - téléchargeables sur le site www.etancheite.com2 - téléchargeables sur le site www.cstb.fr

  • 45

    DTU concernant les professions connexesd t u 2 0 . 1 2 pour les supports maçonnés, les reliefs…d t u 5 2 . 1 pour les protections avec carrelage scellé.d t u 5 2 . 2 pour les protections avec carrelage collé.

    Règles professionnelles• Pour les toitures-terrasses végétalisées (2007)1.• Pour l’application de systèmes d’étanchéité liquide au-dessus de parties non closes1.• Pour l’application de systèmes d’étanchéité liquide en planchers intermédiaires1.• Cahier des charges de l’Office des asphaltes.

    Recommandations professionnelles• Pour le photovoltaïque avec membranes souples d’étanchéité1.

    Textes spécifiques pour la réfectiond t u 4 3 . 5 Réfection des ouvrages d’étanchéité des toitures-terrasses ou inclinés et, pour l’isolation thermique :d é c r e t n o 2 0 0 7 - 3 6 3 du 19 mars 2007 et arrêté du 3 mai 2007.

    Pour le calcul des charges et la détermination des effortsn o r m e n f p 0 6 - 0 0 1 charges d’exploitation des bâtiments.n o r m e n f p 0 6 - 0 0 4 charges permanentes et charges d’exploitation dues aux forces de pesanteur.r è g l e s V 6 5 pour le calcul des efforts de soulèvement.r è g l e s n 8 4 pour les charges d’exploitation liées à la neige.

    Cahiers du CSTB2 3 5 8 Classement FIT des étanchéités de toitures - Guide technique.3 5 0 2 Étanchéité des toitures par membranes monocouches synthétiques en PVC-P 2.3 6 0 0 Systèmes d’évacuation des eaux pluviales par effet siphoïde 2.3 6 4 4 Supports de systèmes d’étanchéité de toitures dans les départements d’outre-mer (DOM)2.

    Autresn o r m e n f e 8 5 - 0 1 5 pour les garde-corps de terrasses inaccessibles.aV i s t e c h n i q u e s , documents techniques d’application 2.

  • 46

    La Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE) intervient dans les domaines de l’étanchéité de toitures-terrasses, murs enterrés, cuvelages, ouvrages d’art ainsi que du bardage. Elle intègre également la fonction d’isolation des bâtiments.

    l a c s f e r e g r o u p e

    • les industriels qui fabriquent les produits destinés à ces métiers ;• les entreprises qui mettent en œuvre ces produits, bénéficiant d’une qualifica-tion professionnelle Qualibat ou de références équivalentes ;• des membres partenaires dans des métiers connexes (accessoires, isolants, etc.).

    Seule organisation professionnelle du domaine et membre de la Fédération française du bâtiment (FFB), elle rassemble environ 300 adhérents et 200 agences représentant environ 75 % de l’activité en France. Elle a été fondée en 1929.

    s e s m i s s i o n s

    ReprésentativitéPrésente dans de très nombreuses instances, elle y défend les intérêts de ses membres.

    TechniquePar l’intermédiaire de ses multiples commissions, elle mène des travaux dans les domaines de la normalisation, de la réglementation, de la recherche et de l’entretien. Elle participe activement à l’élaboration de DTU et de règles ou recommandations professionnelles.

    CommunicationElle promeut les métiers de l’étanchéité et du bardage grâce à de nombreuses actions : participation, édition d’ouvrages techniques, publication d’une revue trimestrielle Étanchéité.info, site internet www.etancheite.com, etc.

    FormationLa formation initiale et continue sont deux priorités au sein de la CSFE : communication auprès des jeunes, élaboration de référentiels, etc.

    Sécurité, hygiène et santéElle participe activement à la rédaction de documents réglementaires ou normatifs sur la sécurité des biens et des personnes concernant l’exécution des travaux d’étanchéité.

    AssuranceContribution aux travaux concernant l’assurabilité des ouvrages incluant les spécificités de la profession de l’étanchéité.

    EnvironnementLa prise en compte de l’environnement, orientation déterminante de la CSFE, se traduit par les réflexions relatives à la Haute Qualité Environnementale, la gestion des déchets, l’élaboration de fiches de données environnementales et sanitaires.

    g r â c e à s o n a c t i o n , ses membres bénéficient d’un large appui technique et sont informés des dernières évolutions concernant leurs métiers ainsi que dans les domaines administratif, social et juridique, grâce à l’appui de la Fédération française du bâtiment.

  • 47

    La CSFE et l’environnementSoucieuse des préoccupations des concepteurs, la CSFE met à leur disposition plusieurs plaquettes disponibles sur demande ou téléchargeables sur le site www.etancheite.coml a t o i t u r e - t e r r a s s e , l a r é p o n s e à l a d é m a r c h e h q e ®

    Documents d’accompagnement :• 10 fiches de données environnementales et sanitaires (FDES) relatives à 10 systèmes d’étanchéité bitumineuse ;• 1 FDES relative à la membrane d’étanchéité synthétique ;• 3 FDES relatives à des étanchéités avec asphalte.

    Les fiches ont été établies “syndicale-ment” et correspondent à la moyenne des impacts générés, en prenant en compte, le cas échéant, primaire, liaisonnement, revêtement et protection, et en intégrant la quote-part de relevés, descentes EP… dans le m² courant.

    La version intégrale des fiches est disponible sur la base de données INIES www.inies.fr

    L’étanchéité de toiture et les qualifications QualibatLe recours à des entreprises qualifiées est un gage d’excellence pour tous les maîtres d’ouvrages, publics et privés.Chaque entreprise Qualibat est sélectionnée sur ses aptitudes à réaliser des travaux dans une activité donnée et est régulièrement contrôlée sur les plans administratif, juridique et financier.

    Dans le domaine de l’étanchéité des toitures, les qualifications correspondantes sont les suivantes :• Étanchéité en matériaux bitumineux en feuilles : 3211, 3212, 3213, 3214.• Étanchéité en matériaux de synthèse en feuilles : 3221, 3222, 3223.• Étanchéité en asphalte coulé : 3233, 3234.• Étanchéité liquide : 3242.• Tôles d’acier nervurées (TAN) avec étanchéité membrane en feuille : 3271, 3272.• Support bois et dérivés avec étanchéité : 3281.

    Le choix du niveau de qualification à retenir est fonction de la complexité des travaux. Se reporter à la nomenclature Qualibat susceptible d’évolutions sur www.qualibat.com

  • 48

    i n t e r V e n a n t s t e c h n i q u e s

    0 1 l o g e m e n t s ( pa r i s x i x e)Entreprise d’étanchéitéOgim

    0 2 g r o u p e s c o l a i r e ( b e a u s o l e i l )Entreprise d’étanchéitéSERI

    0 3 V i l l a a r s o n ( n i c e )Entreprise d’étanchéité SNA

    0 4 é c o l e n at i o n a l e d ’ a r c h i t e c t u r e ( n a n t e s )Entreprise d’étanchéité SMAC

    0 5 é c o h ô t e l s pa Y V e s r o c h e r ( l a g a c i l lY )Entreprise d’étanchéité O. Hervieux

    0 6 V i l l a V u i l l e t ( s a i n t - m a n d r i e r )Entreprise d’étanchéitéMichel Chassaing

    Publication de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité (APME PROMETHEE) éditée sous l’égide de la CSFE.

    6/14 rue la Pérouse75784 Paris cedex 16Tél. : 33(1) 56 62 13 20www.etancheite.comConception éditorialePyc Édition, Atelier Chévara etc.TextesMaylis Gaillard, Atelier Chévara etc.Design graphiqueAtelier Chévara etc.PhotographiesRémy Castan, sauf p. 10 (bas) : Ogimp. 11 : Fabrice Malzieup. 16 (bas) : Serge Demaillyp. 32-34 : Sophie Rousset-RouvièreInfographiesLaurent StefanoImpressionLoire Offset Titoulet, avril 2010No ISBN 978-2-9535882

  • 978

    2953

    58820

    0

    15 €

    tt

    C

    Une école d’architecture à Nantes, un centre d’art contemporain à Nice, une villa dans le Var, un hôtel en Bretagne, un immeuble de logements à Paris, une école près de Monaco… Leur point commun ? Une approche sensible des questions environnementales et surtout une architecture qui revendique haut et fort le rôle à la fois structurel et fonctionnel des toits-terrasses.Ce livret, publié sous l’égide de la Chambre syndicale française de l’étanchéité, présente six réalisations remarquables, de la toiture végétalisée à la toiture parking, en passant par la toiture promenade… Autant d’“espaces retrouvés” joignant l’utile à l’agréable.

    TOIT- TERRASSEL’ESPACE RETROUVÉ édition 2010

    Publication de l’Association pour la promotion des métiers de l’étanchéité APME PROMETHEE, éditée sous l’égide de la CSFE