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Tableau 1 Re ´ sistance aux antibiotiques des souches d’Acine ´tobacter Baumannii, Klebsiella pneumoniae et pseudomonas aeruginosa. A. Baumannii (n = 8) P. Aeruginosa (n = 1) K. pneumonia (n = 3) Ticarcilline 7 0 3 Pieral + Tazobactam 7 1 2 Ceftazidime 8 0 0 Pipieracilline 8 1 2 Imipine `me 8 1 0 Amikacine 6 1 1 Ciprofloxacine 7 1 1 Colistine 0 0 0 Rifampicine 1 0 0 Fosfomycine 6 - - Discussion.– Les MPO constituent des pathologies rares mais graves et peuvent engager le pronostic aussi bien fonctionnel que vital. L’incidence des MPO est de 1,3 %. Ne ´ anmoins, notre re ´ sultat est concordant avec celle d’une e ´ tude franc ¸aise [1] (1,7–2 % toute chirurgie confondue) ainsi qu’avec une e ´ tude marocaine re ´ alise ´e en 2010 (1,3 %). Elles sont la conse ´ quence directe des gestes invasifs touchant le cerveau L. Les bacte ´ ries implique ´ es sont pour la plupart des BGN multi-re ´ sistantes avec une large pre ´ dominance de l’A. Baumanii, contrairement a ` ce qui a e ´ te ´ retrouve ´ par korinek et ses collaborateurs, dont la pre ´dominance porte essentiellement sur les s. aureus, cela laisse penser de re ´viser le traitement antibiotique empirique adapte ´ a ` nos patients. La pre ´vention de ce genre d’infection passe par le respect des re `gles de base de l’hygie `ne hospitalie ` re tels que le lavage des mains, le port de gants, l’isolement des malades porteurs de BMR et l’usage rationnel des antibiotiques. Re ´fe ´rence [1] BJ Neurosurg 2005:2:47–51. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.459 R393 Utilite ´ de la PCR bacte ´ rienne universelle (ARN ribosomique 16S) dans le diagnostic des me ´ ningites nosocomiales M. Ould Chikh a, *, S. Hantova b , I. Zorgniotti b , E. Jumas-Bilak b , B. Compan c , C. Geniez a , H. Marchandin b , P.-F. Perrigault a a DAR Gui-de-Chauliac, Montpellier, France b UMR 5119, e ´quipe pathoge `nes et environnements, universite ´ Montpellier 1, Montpellier, France c De ´partement de bacte ´riologie, Montpellier, France *Auteur correspondant. Introduction.– L’apport diagnostique de la PCR ciblant le ge `ne de l’ARNr 16S (ADNr 16S) dans les me ´ ningites nosocomiales est a ` ce jour peu e ´ tudie ´ et son utilite ´ est conteste ´e [1,2]. L’objectif de cette e ´ tude est d’e ´ valuer l’utilisation et le positionnement de cette approche dans ce contexte clinique. Patients et me ´thodes.– Il s’agit d’une e ´ tude observationnelle, monocentrique, non interventionnelle mene ´ e entre avril 2009 et septembre 2011 dans l’unite ´ de re ´ animation des ce ´re ´ bro-le ´ se ´ s de notre CHRU. Les re ´ sultats de culture du LCR ont e ´te ´ compare ´s a ` ceux provenant de PCR ADNr 16S re ´ alise ´es sur des e ´ chantillons pre ´ leve ´s sur de ´ rivation ventriculaire externe ou par ponction lombaire lors de suspicion de me ´ ningite nosocomiale. Une e ´ tude prospective a e ´te ´ mene ´e depuis octobre 2012 pour e ´ valuer comparativement les de ´ nombrements bacte ´ riens et les re ´ sultats de la PCR ADNr 16S. Enfin, la sensibilite ´ de la PCR ADNr 16S a e ´te ´ compare ´ea ` celle de PCR spe ´ cifiques ciblant le genre Staphylococcus (ge ` nes tuf et rpoB). Le comite ´ d’e ´ thique du COGAR (IRB local) a donne ´ un avis favorable a ` cette e ´ tude. Re ´sultats.– Cinquante-neuf LCR pre ´ leve ´ s chez 44 patients ont e ´te ´ analyse ´s(Tableau 1). Quarante-neuf pre ´ le ` vements ont e ´te ´ re ´ alise ´s lors de ponctions lombaires et dix sur de ´ rivation ventriculaire externe. Parmi les 44 patients, 16 e ´ taient e ´ quipe ´ s d’une DVE. Dix- huit patients e ´ taient hospitalise ´s pour une he ´ morragie me ´ ninge ´e, huit pour un AVC, huit pour un trauma cra ˆnien, huit en postope ´ ratoire de neurochirurgie, trois pour un e ´ tat de mal e ´ pileptique. Cinquante et un e ´ chantillons se sont re ´ve ´le ´s ne ´ gatifs tant en culture qu’en PCR ADNr 16S ; cependant, huit e ´ chantillons provenant de six patients e ´ taient ne ´ gatifs en PCR ADNr 16S et positifs en culture (six avec un staphylocoque a ` coagulase [SCN] ne ´ gative dont deux pre ´ leve ´s chez une me ˆme patiente, un Propionibacterium acnes et un Bacillus sp.). L’analyse comparative des re ´ sultats de la PCR ADNr 16S et des de ´ nombrements bacte ´ riens effectue ´ s pour les e ´ chantillons positifs en culture montre un seuil de de ´ tection par la PCR de l’ordre de 1000 UFC/mL quelle que soit l’espe ` ce bacte ´ rienne conside ´re ´e. Les PCRs spe ´ cifiques du genre Staphylococcus, ont e ´te ´ teste ´es sur 13 LCR pre ´ leve ´ s chez les quatre patients ayant eu au moins un LCR positif a ` SCN en culture et ne ´ gatif en PCR ADNr 16S. La PCR ciblant le ge `ne rpoB ne pre ´ sente aucun re ´ sultat positif et la PCR sur le ge `ne tuf ne permet de de ´ tecter que deux des six e ´ chantillons positifs en culture mais de ´ tecte trois des sept e ´ chantillons ne ´ gatifs en culture. Discussion.– La PCR ADNr 16S n’a permis a ` elle seule le diagnostic d’aucune me ´ ningite bacte ´ rienne nosocomiale dans notre e ´ tude confirmant le de ´ faut de sensibilite ´ e ´ voque ´ lors d’une e ´ tude ante ´ rieure [1]. Sa prescription doit donc e ˆtre raisonne ´ e et l’utilite ´ de PCR spe ´ cifiques en cas de re ´ sultat ne ´ gatif doit faire l’objet d’investigations comple ´ mentaires. Re ´fe ´rences [1] Neurosurgery 2005;57:1237–43. [2] J Clin Microbiol 2010;48:3331–3. http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.460 R394 Inte ´re ˆt de la mesure rapide des radicaux oxyge ´ne ´ s dans le liquide ce ´ phalorachidien pour le diagnostic de me ´ ningite bacte ´ rienne nosocomiale : e ´ tude multicentrique A.-C. Lukaszewicz a,b, *, V. Faivre a,b , H. Bout c , E. Gayat a,b , T. Lagergren a , C. Damoisel a , D. Bresson d , J. Mantz b,c , D. Payen a,b a De ´partement d’anesthe ´sie re ´animation SMUR, ho ˆpital Lariboisie `re, Paris, France b Universite ´ Paris Diderot, Paris, France c De ´partement d’anesthe ´sie-re ´animation, ho ˆpital Beaujon, Paris, France d Service de neurochirurgie, hoˆpital Lariboisie `re, Paris, France *Auteur correspondant. Introduction.– Le risque de me ´ ningite nosocomiale, pre ´ occupation quotidienne apre ` s un traumatisme cra ˆnien ou en pe ´ riode post- ope ´ ratoire de neurochirurgie, impose de pratiquer des analyses microbiologiques et biochimiques re ´pe ´te ´ es du liquide ce ´ phalo- rachidien (LCR). La pre ´ caution conduit a ` la prescription d’anti- biothe ´ rapie a ` large spectre dans l’attente des re ´ sultats. Ce travail rapporte l’e ´ tude multicentrique sur l’inte ´re ˆt de la mesure rapide des radicaux oxyge ´ne ´ s (RO) par luminescence dans le LCR [1], pour le diagnostic de me ´ ningite. Tableau 1 Culture + Culture Total PCR + 0 0 0 PCR 8 (6 patients) 51 59 Total 8 51 59 Infections ce ´re ´bro-me ´ninge ´es / Annales Franc ¸aises d’Anesthe ´sie et de Re ´animation 32S (2013) A245–A249 A246

Utilité de la PCR bactérienne universelle (ARN ribosomique 16S) dans le diagnostic des méningites nosocomiales

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Tableau 1Resistance aux antibiotiques des souches d’Acinetobacter Baumannii, Klebsiella

pneumoniae et pseudomonas aeruginosa.

A. Baumannii

(n = 8)

P. Aeruginosa

(n = 1)

K. pneumonia

(n = 3)

Ticarcilline 7 0 3

Pieral + Tazobactam 7 1 2

Ceftazidime 8 0 0

Pipieracilline 8 1 2

Imipineme 8 1 0

Amikacine 6 1 1

Ciprofloxacine 7 1 1

Colistine 0 0 0

Rifampicine 1 0 0

Fosfomycine 6 - -

Discussion.– Les MPO constituent des pathologies rares mais graveset peuvent engager le pronostic aussi bien fonctionnel que vital.L’incidence des MPO est de 1,3 %. Neanmoins, notre resultat estconcordant avec celle d’une etude francaise [1] (1,7–2 % toutechirurgie confondue) ainsi qu’avec une etude marocaine realiseeen 2010 (1,3 %). Elles sont la consequence directe des gestesinvasifs touchant le cerveau L. Les bacteries impliquees sont pour laplupart des BGN multi-resistantes avec une large predominance del’A. Baumanii, contrairement a ce qui a ete retrouve par korinek etses collaborateurs, dont la predominance porte essentiellement surles s. aureus, cela laisse penser de reviser le traitement antibiotiqueempirique adapte a nos patients. La prevention de ce genred’infection passe par le respect des regles de base de l’hygienehospitaliere tels que le lavage des mains, le port de gants, l’isolementdes malades porteurs de BMR et l’usage rationnel des antibiotiques.Reference[1] BJ Neurosurg 2005:2:47–51.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.459

R393

Utilite de la PCR bacterienneuniverselle (ARN ribosomique 16S)dans le diagnostic des meningitesnosocomialesM. Ould Chikh a,*, S. Hantova b, I. Zorgniotti b,E. Jumas-Bilak b, B. Compan c, C. Geniez a,H. Marchandin b, P.-F. Perrigault a

a DAR Gui-de-Chauliac, Montpellier, Franceb UMR 5119, equipe pathogenes et environnements, universiteMontpellier 1, Montpellier, Francec Departement de bacteriologie, Montpellier, France*Auteur correspondant.

Introduction.– L’apport diagnostique de la PCR ciblant le gene del’ARNr 16S (ADNr 16S) dans les meningites nosocomiales est a cejour peu etudie et son utilite est contestee [1,2]. L’objectif de cetteetude est d’evaluer l’utilisation et le positionnement de cetteapproche dans ce contexte clinique.Patients et methodes.– Il s’agit d’une etude observationnelle,monocentrique, non interventionnelle menee entre avril 2009 etseptembre 2011 dans l’unite de reanimation des cerebro-leses denotre CHRU. Les resultats de culture du LCR ont ete compares aceux provenant de PCR ADNr 16S realisees sur des echantillonspreleves sur derivation ventriculaire externe ou par ponctionlombaire lors de suspicion de meningite nosocomiale. Une etudeprospective a ete menee depuis octobre 2012 pour evaluercomparativement les denombrements bacteriens et les resultatsde la PCR ADNr 16S. Enfin, la sensibilite de la PCR ADNr 16S a etecomparee a celle de PCR specifiques ciblant le genre Staphylococcus(genes tuf et rpoB). Le comite d’ethique du COGAR (IRB local) adonne un avis favorable a cette etude.Resultats.– Cinquante-neuf LCR preleves chez 44 patients ont eteanalyses (Tableau 1). Quarante-neuf prelevements ont ete realises

lors de ponctions lombaires et dix sur derivation ventriculaireexterne. Parmi les 44 patients, 16 etaient equipes d’une DVE. Dix-huit patients etaient hospitalises pour une hemorragie meningee,huit pour un AVC, huit pour un trauma cranien, huit enpostoperatoire de neurochirurgie, trois pour un etat de malepileptique.Cinquante et un echantillons se sont reveles negatifs tant enculture qu’en PCR ADNr 16S ; cependant, huit echantillonsprovenant de six patients etaient negatifs en PCR ADNr 16S etpositifs en culture (six avec un staphylocoque a coagulase [SCN]negative dont deux preleves chez une meme patiente, unPropionibacterium acnes et un Bacillus sp.).L’analyse comparative des resultats de la PCR ADNr 16S et desdenombrements bacteriens effectues pour les echantillons positifsen culture montre un seuil de detection par la PCR de l’ordre de1000 UFC/mL quelle que soit l’espece bacterienne consideree.Les PCRs specifiques du genre Staphylococcus, ont ete testees sur13 LCR preleves chez les quatre patients ayant eu au moins un LCRpositif a SCN en culture et negatif en PCR ADNr 16S. La PCR ciblantle gene rpoB ne presente aucun resultat positif et la PCR sur le genetuf ne permet de detecter que deux des six echantillons positifs enculture mais detecte trois des sept echantillons negatifs en culture.

Discussion.– La PCR ADNr 16S n’a permis a elle seule le diagnosticd’aucune meningite bacterienne nosocomiale dans notre etudeconfirmant le defaut de sensibilite evoque lors d’une etudeanterieure [1]. Sa prescription doit donc etre raisonnee et l’utilitede PCR specifiques en cas de resultat negatif doit faire l’objetd’investigations complementaires.References[1] Neurosurgery 2005;57:1237–43.[2] J Clin Microbiol 2010;48:3331–3.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2013.07.460

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Interet de la mesure rapide desradicaux oxygenes dans le liquidecephalorachidien pour le diagnostic demeningite bacterienne nosocomiale :etude multicentriqueA.-C. Lukaszewicz a,b,*, V. Faivre a,b, H. Bout c,E. Gayat a,b, T. Lagergren a, C. Damoisel a,D. Bresson d, J. Mantz b,c, D. Payen a,b

a Departement d’anesthesie reanimation SMUR, hopital Lariboisiere,Paris, Franceb Universite Paris Diderot, Paris, Francec Departement d’anesthesie-reanimation, hopital Beaujon, Paris,Franced Service de neurochirurgie, hopital Lariboisiere, Paris, France*Auteur correspondant.

Introduction.– Le risque de meningite nosocomiale, preoccupationquotidienne apres un traumatisme cranien ou en periode post-operatoire de neurochirurgie, impose de pratiquer des analysesmicrobiologiques et biochimiques repetees du liquide cephalo-rachidien (LCR). La precaution conduit a la prescription d’anti-biotherapie a large spectre dans l’attente des resultats. Ce travailrapporte l’etude multicentrique sur l’interet de la mesure rapidedes radicaux oxygenes (RO) par luminescence dans le LCR [1], pourle diagnostic de meningite.

Tableau 1

Culture + Culture � Total

PCR + 0 0 0

PCR � 8 (6 patients) 51 59

Total 8 51 59

Infections cerebro-meningees / Annales Francaises d’Anesthesie et de Reanimation 32S (2013) A245–A249A246