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JOUr NAL De MĂDECINe Tr ADITIONNELLe CHINOISe - 2007 - 3 (4)80
The Lantern vol. 4-(2): 4-9, may 2007
Vent du Sud/Autre regard
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Guasha consiste gĂ©nĂ©ralement Ă frotter avec un instrument Ă bord lisse la surface de la peau lĂ oĂč rĂ©side une lĂ©sion sous-cutanĂ©e ou un dĂ©sĂ©quilibre. Lorsque le traitement est effi cace, on peut obser-ver un rougissement cutanĂ© caractĂ©ristique, connu sous le nom de sha. Il sâagit dâune rĂ©ponse favorable, qui procure pour bĂ©nĂ©fi ce immĂ©diat et durable de chasser le vent, rĂ©duire la chaleur et lâinfl ammation, Ă©liminer le froid et soulager la douleur, quâelle soit superfi cielle ou profonde. Guasha est utilisĂ© pour traiter de nombreux problĂšmes de santĂ© aigus et chroniques, aussi variĂ©s que rhume, grippe, fi Ăšvre, mal de tĂȘte, indigestion, vertiges, blessure, douleur articulaire, fi bromyalgie et « coup de chaleur ». On le pratique aussi de maniĂšre courante pour relĂącher tensions et douleurs musculaires, soulager la lassi-tude et la fatigue. On peut aussi recourir Ă lâaction dâeffl eurement de guasha sur les points et les mĂ©ri-diens comme mĂ©thode dâamĂ©lioration de la santĂ©, et elle peut mĂȘme en ce cas ĂȘtre pratiquĂ©e Ă travers les vĂȘtements (sans intention de faire apparaĂźtre sha).
89:)9!& ,#.9+)&*"&.(-;(&:"#$%#Dans le monde anglophone, cette méthode est
aussi connue sous des noms tels que spooning (grat-tage Ă lâaide de cuillĂšres), coining (grattage Ă lâaide de piĂšces), ou simplement scraping (raclage, grat-tage), mais tous ces substituts rĂ©cement apparus en
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Page opposée : Bruce exécute guasha sur une femme souffrant de douleurs
chroniques de la nuque et des épaules depuis un accident de ski, six ans aupara-vant. Immédiatement aprÚs le traitement, elle constatait une mobilité accrue et une
diminution importante de la douleur.
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langue anglaise sonnent court en re-gard de lâajustement de sens que re-prĂ©sente la dĂ©nomination guasha en chinois. Le terme comprend deux caractĂšres. Le premier, gua, signifi e frotter ou gratter, et le second, sha, est le nom donnĂ© au type caractĂ©ris-tique de rougeur diffuse en pointillĂ© et dâaltĂ©ration de couleur qui appa-raissent sur la peau pendant et aprĂšs le traitement. Guasha signifi e donc « faire apparaĂźtre sha par grattage ». Câest pourquoi, comme le sens rĂ©el est bien mieux transmis par lâappel-lation chinoise, câest celle-ci que lâon adoptera en lâintĂ©grant au langage courant - sans utiliser plus avant lâitalique pour la romanisation de ces termes chinois. Un autre nom utilisĂ© communĂ©ment en Chine par la population ru-rale est gua feng, signifi ant « faire sortir le vent par grattage ». Cette mĂ©thode est aussi appelĂ©e cao gio (prononcĂ© gao yor) en vietnamien, qui signifi e de mĂȘme « faire sortir le vent par le grattage ». Il est intĂ©ressant de mentionner ces expressions, qui identifi ent la cause primaire du problĂšme (le vent Ă©tant typiquement jugĂ© responsable de beaucoup de dĂ©sordres de santĂ© courants), au lieu de mentionner sha, qui dĂ©signe lâeffet en rĂ©action au processus.
C+).(?.(&%9$.+-90"(&(.&$+,9#/Comme beaucoup de pratiques médicales traditionnelles, guasha a
sans doute Ă©tĂ© pratiquĂ© en tant que technique populaire bien longtemps avant quâon ne la trouve notĂ©e dans le premier Ă©crit qui la mentionne, qui date dâil y a environ 700 ans pour ce qui est de la tradition chinoi-se. Sa dĂ©couverte remonte probablement Ă bien plus loin, sans doute aux temps prĂ©historiques, lorsquâune personne, aprĂšs sâĂȘtre frottĂ© Ă plu-sieurs reprises une zone douloureuse contre une pierre faisant saillie sur la paroi dâune grotte, a notĂ© quâen mĂȘme temps quâapparaissait un changement de couleur, la douleur se trouvait diminuĂ©e.
La pratique de guasha se retrouve dans toute lâAsie, oĂč elle est parti-culiĂšrement populaire en Chine, Ă TaĂŻwan, au Vietnam, au Cambodge, au Laos et en IndonĂ©sie. Pendant la relativement rĂ©cente et trĂšs som-bre pĂ©riode des Khmers rouges (Pol Pot) au Cambodge (1975-1979), tous les traitements mĂ©dicaux traditionnels, tout comme les pratiques
SHA ET LES MODIFICATIONS CHROMATIQUES QUI LUI SONTASSOCIĂES CONTIENNENT AUSSI LESFACTEURS PATHOGĂNES RESPONSABLES DE LâOBSTRUCTION. LORSQUâILS SONT DĂGAGĂS, LA RĂGION RECOUVRE SON INTĂGRITĂ HABITUELLE.
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biomĂ©dicales, Ă©taient strictement interdits exceptĂ© guasha. Quiconque se faisait prendre Ă pratiquer une autre thĂ©rapie que guasha Ă©tait exĂ©cutĂ© ou, sâil avait de la chance, allait en prison - câest ce que mâa rapportĂ© un guĂ©risseur de village, qui Ă©tait aussi instituteur, lorsque je me trouvais au Cambodge en 2003. Il avait lui-mĂȘme Ă©vitĂ© de se faire repĂ©rer grĂące au don quâil avait eu de percevoir ce qui se tramait. Par prĂ©caution, il avait quittĂ© sa rĂ©gion, oĂč il Ă©tait connu, pour se dĂ©placer vers le nord. LĂ -bas, il sâĂ©tait conduit pen-dant toutes ces annĂ©es comme un « idiot » sans logis. Il mâa expliquĂ© que guasha Ă©tait une pratique si courante, exĂ©cutĂ©e par tout le monde, quâelle nâa pas Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme lâapanage des intellectuels, et que câest ainsi quâelle nâest pas apparue suspecte aux yeux du Parti. MĂȘme les ventouses et le massage avaient Ă©tĂ© interdits.
Bien que les experts de cette mĂ©thode aient dĂ©veloppĂ© une large gamme dâapplications du traitement par guasha, guasha reste pour la plupart des gens une technique de prĂ©-vention ou de premiers soins pour beaucoup de problĂšmes de santĂ© courants. Son usage est majoritairement celui dâune pratique traditionnelle populaire employĂ©e dans le cadre domestique. Ă la maison, câest habituellement la maman, le papa ou les grands-parents qui savent lâexĂ©cuter. Câest ainsi que jâai souvent entendu des Vietnamiens dâAustralie dire : « Je me le fais moi-mĂȘme » ou : « Si vous avez besoin de cao gio, ce nâest pas diffi cile de trouver quelquâun. »
La transmission dâune gĂ©nĂ©ration Ă lâautre de ce savoir-faire s'effectue oralement et par lâobservation plus que par les livres. Elle nâest pas lâapanage dâun genre plus que de lâautre. Elle est pratiquĂ©e indiffĂ©remment par les hommes et les femmes, bien quâil semble juste de noter quâelle est plus couramment exĂ©cutĂ©e par les femmes, qui assument dans la majo-ritĂ© des foyers traditionnels la prise en charge des soins. Comme il sâagit dâune technique sĂ»re, effi cace et peu coĂ»teuse, le gouvernement chinois a rĂ©cemment encouragĂ© une plus large diffusion de sa pratique Ă lâensemble de la sociĂ©tĂ©.
Mais il serait inexact de penser que guasha est une tradition mĂ©dicale exclusivement asiatique. Câest ce quâun ami a dĂ©couvert lors dâun entretien avec une vieille femme grec-que de 97 ans, connue dans son village pour ses talents de guĂ©risseuse. InterrogĂ©e sur sa connaissance de la mĂ©thode, elle rĂ©pliqua : « Oh, câest comme ce que jâavais lâhabitude de faire dans mon pays. On allait dans le lit de la riviĂšre chercher des galets bien lisses, et on frottait la rĂ©gion douloureuse du corps, jusquâĂ ce que cela rougisse - lĂ , je savais que cela allait mieux. »
R)(&:<)9#/(&%9$.+9-(&*(&:"#$%#&#"$.-#/9())(Il y a de cela Ă peu prĂšs quatre-vints ans, un jeune masseur
fougueux de Nouvelle-Galles du Sud travaillait si dur et telle-ment en profondeur sur ses patients quâil se retrouva rapidement
avec aux mains des blessures fort handicapantes. Incapable de continuer Ă travailler de telle maniĂšre, il demanda Ă un ami ingĂ©nieur de lui fabriquer un outil quâil puisse tenir Ă la main afi n de poursuivre sa pratique. L'outil fut confectionnĂ©, en fer et avec des bords arrondis. Ă sa grande stupĂ©faction, ses traitements se sont mis Ă produire « sha », chose
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quâil a cru ĂȘtre connue de nul autre que lui. Il a interprĂ©tĂ© sha comme « dĂ©loger lâarthrite ». Bien que son style de traitement soit plutĂŽt franchement douloureux, il se retrouva rapidement avec une clientĂšle fort nombreuse. Il reçut le surnom de « Bob-barre-de-fer » (Iron Bar Bob). Les choses recommencĂšrent Ă mal tourner lorsque des collĂšgues jaloux appartenant Ă la confraternitĂ© du massage, se trou-vant trĂšs contrariĂ©s de tout ceci, rĂ©clamĂšrent - et obtinrent - sa radiation [N.d.T. : disbarment, en anglais !].
Pour ne pas se laisser abattre, et Ă la recherche dâun revenu durant la Grande dĂ©pression des annĂ©es 30, il dĂ©cida de mettre sa dĂ©couverte Ă lâĆuvre sur des lĂ©-vriers. Alors, avec un groupe de copains, ils achetĂšrent pour une bouchĂ©e de pain des lĂ©vriers Ă la retraite et donnĂšrent une seconde jeunesse Ă leur carriĂšre en les dĂ©barrassant de leur arthrite. Car tel Ă©tait son plan. Ils inscrivaient Ă des courses les lĂ©vriers ainsi remis en forme et pariaient sur eux des sommes aussi Ă©levĂ©es que possible, sous les yeux incrĂ©dules et les railleries des bookmakers - jusquâĂ ce quâils soient obligĂ©s de payer ! Tout ceci mâa Ă©tĂ© racontĂ© par son seul et unique Ă©tudiant (Iron Bar tenait Ă protĂ©ger sa dĂ©couverte) qui Ă©tait venu Ă Melbourne pour Ă©tudier avec moi dans les annĂ©es 90. Il a Ă©tĂ© surpris - et soulagĂ© - dâappren-dre que, loin dâĂȘtre douloureux, guasha pouvait ĂȘtre exĂ©cutĂ© avec la mĂȘme effi -cacitĂ© dâune maniĂšre douce et agrĂ©able ce qui, il en convint, en faisait une bien meilleure technique.
S"@($.T,(&0"(&$%#&USha est le terme qui désigne les petits points rouge foncé qui, pendant le trai-
tement par guasha, Ă©mergent Ă la surface de peau depuis les niveaux superfi ciels ou plus profonds du corps. En biomĂ©decine, sha est appelĂ© pĂ©tĂ©chies par les der-matologues, et est compris uniquement sous lâangle dâune anomalie pathologique. Il se produit aussi un type de rougeur plus diffuse, in-terprĂ©tĂ© comme une ecchymose (ou une meurtrissure) en mĂ©decine occidentale conventionnelle, et est Ă©galement vu seulement comme une anomalie. Cependant, quand ces changements de couleur appa-raissent, les praticiens de guasha sont ravis, car ils ont ainsi lâassurance que le traitement a Ă©tĂ© positif. En dâautres termes, avec guasha (et on peut dire la mĂȘme chose des ventouses), nous sommes tenus de revoir notre maniĂšre habituelle de penser les « marques anormales », et de savoir les apprĂ©cier diffĂ©remment. Loin dâĂȘtre des meurtrissures, le fait quâelles se prĂ©sentent a, dans le contexte de guasha ou des ven-touses, une tout autre signifi cation, puisquâil est le signe du processus curatif. Les raisons qui permettent dâexpliquer la production de sha deviennent plus faciles Ă comprendre lorsquâon les envisage en se rĂ©-fĂ©rant Ă la terminologie mĂ©dicale traditionnelle.
QI ET SANG SONT TOUS DEUX DE NATURE CHAUDE, DONC, LORSQUâILS SE TROUVENT COMPRIMĂS, COMME CELA SE PRODUIT EN CAS DE BLOCAGE OU DE STAGNATION, LA CHALEUR APPARAĂT ET SE CONCENTRE EN UNE SUBSTANCE NOUVELLE !: SHA.
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Selon la mĂ©decine chinoise traditionnelle, le sha est produit quand lâĂ©coulement rĂ©-gulier du qi et du sang devient stagnant ou bloquĂ©. Ceci peut ĂȘtre dĂ» Ă des blessures traumatiques ou Ă la pĂ©nĂ©tration de facteurs climatiques ennemis tels que le vent ou les conditions pathogĂšnes internes. Un fameux dicton mĂ©dical chinois dit : « LĂ oĂč le qi et le sang sont bloquĂ©s, il y a douleur » (bu tong ze tong). Qi et sang sont tous deux de nature chaude, donc, lorsquâils se trouvent comprimĂ©s, comme cela se produit en cas de blocage ou de stagnation, la chaleur apparaĂźt et se concentre en une substance nouvelle : sha. Sha et le changement chromatique qui lui est associĂ© contiennent Ă©galement le(s) facteur(s) pathogĂšne(s) responsable de lâobstruction, et une fois celui-ci dĂ©gagĂ©, lâintĂ©gritĂ© normale de la zone concernĂ©e est restaurĂ©e, puisque le qi et le sang retrouvent une circulation harmonieuse.
Dans le cas de problÚmes musculo-squelettiques, de nombreuses personnes habituées à guasha y ont souvent recours comme premier traitement, sachant que débarrasser le corps de sha évacue les toxines qui obstruent et provoquent la douleur.
Du point de vue traditionnel, un massage préalable de la région affectée est essentiel pour disperser toute concentration importante de qi et de sang susceptible de provoquer un problÚme de douleur pendant le traitement par guasha.
J<;+)$.-#.9+)&*(&:"#$%#Câest toujours pour moi un moment fascinant, lorsque jâai lâoccasion de faire pour la
premiÚre fois une démonstration de guasha à des étudiants, de voir la stupéfaction se peindre sur leur visage.
Ce qui les convainc de lâauthenticitĂ© de la mĂ©thode est la facilitĂ© avec laquelle sha ap-paraĂźt de façon intense aprĂšs juste quelques frottements appliquĂ©s dâune main lĂ©gĂšre et bienveillante sur les rĂ©gions douloureuses. Ils constatent aussi aisĂ©ment que sur une zone saine, on ne peut en aucune maniĂšre faire apparaĂźtre une telle modifi cation de couleur.
Un autre point trĂšs convaincant est de constater que le « patient » signale immĂ©diate-ment quâil se sent bien mieux. Et quand dans la classe une personne Ă la nuque raide et endolorie se propose comme « cobaye », on est sĂ»r de tenir une bonne dĂ©monstration de lâeffi cacitĂ© de guasha.
Cela vaut toujours la peine, avant de traiter, de prendre le temps dâexaminer le degrĂ© de mobilitĂ© afi n que les observateurs puissent mesurer par la suite le gain en mobilitĂ© et en confort.
Des commentaires tels que « intrigant » ou « vraiment inespĂ©rĂ© » se font souvent enten-dre dans lâassemblĂ©e. Lâune des raisons pour lesquelles beaucoup de personnes des zones rurales dans lâensemble de lâAsie apprĂ©cient guasha tient au soulagement quâil procure immĂ©diatement. Ils disent quâils peuvent ainsi continuer leur travail du jour.
G#&>-#.90"(&*(&:"#$%#&*#)$&/#&,+;;")#".<&39(.)#;9())(&*(&E(/O+"-)(En 2002, jâai Ă©tĂ© choisi par les reprĂ©sentants de la communautĂ© vietnamienne de lâouest
de Melbourne pour conduire un projet de recherche de douze mois soutenu par le DĂ©par-
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tement des services aux personnes (Ătat de Victoria), intitulĂ© Pratiques mĂ©dicales populaires dans la CommunautĂ© vietnamienne. Jâai rĂ©digĂ© un rapport de 180 pages, qui a par la suite Ă©tĂ© divisĂ© en deux livrets, MĂ©decine populaire vietnamienne : applications et pratiques sans risque et Pratiques mĂ©dicales populaires dans la communautĂ© vietnamienne pour ĂȘtre distribuĂ©s dans toute la communautĂ© vietnamienne, ainsi quâaux dispensaires et aux Ă©tablissements Ă©ducatifs de lâĂtat de Victoria. Les modes de thĂ©rapie principalement concernĂ©s Ă©taient guasha (cao gio), les ventouses, les pincements, les fumigations, le massage et la diĂ©tĂ©tique. En ce qui concerne guasha, lâune des raisons qui ont contribuĂ© Ă motiver les leaders de la communautĂ© vietnamienne pour ce projet de recherche Ă©tait leur dĂ©sir dâinformer la communautĂ© de la maniĂšre sĂ»re et effi cace de pratiquer cette technique. Car la pratique, trĂšs courante, qui consiste Ă employer une piĂšce de monnaie, particuliĂšrement lorsquâelle est utilisĂ©e dâune maniĂšre Ă©nergique (ce qui est trĂšs souvent le cas), peut ĂȘtre douloureuse, sans parler du risque de provoquer des lĂ©sions. Lorsque la peau est blessĂ©e, il y a un risque de transmission de maladies vĂ©hiculĂ©es par le sang, comme lâhĂ©patite et le sida.
Un chapitre important du rapport mettait lâaccent sur les erreurs dâinterprĂ©tation des marques laissĂ©es par guasha (et les ventouses) de la part des praticiens de santĂ© de mĂ©-decine occidentale ou des travailleurs sociaux, et dâautres du mĂȘme genre. Le rapport expliquait que ces marques ne doivent pas ĂȘtre confondues avec des traces rĂ©sultant de maltraitance ou de pratiques thĂ©rapeutiques erronĂ©es.
Jâai Ă©galement eu la chance, grĂące Ă mes contacts, de devenir lâĂ©tudiant permanent dâun Vietnamien solitaire, dĂ©positaire d'un savoir en voie dâextinction connu sous le nom de Tradition mĂ©dicale bouddhiste du moine errant - un sujet que je devrais soumettre Ă The Lan-tern. Une partie des informations contenues dans cet essai vient de cette source. Mais pour commencer, voici un bref compte-rendu des rĂ©sultats les plus intĂ©ressants recueillis au fi l de 360 questionnaires oraux et de 25 entretiens approfondis rĂ©alisĂ©s pour ce projet.
Il en ressort que guasha est la forme de traitement la plus populaire au sein de la com-munautĂ© vietnamienne de Melbourne, avec un taux dâutilisation de 63 %. Ceci signifi e que pour un Vietnamien, parmi toutes les formes de recours mĂ©dical disponibles, depuis les thĂ©rapies traditionnelles jusquâaux mĂ©dicaments de la mĂ©decine occidentale, guasha constitue le plus apprĂ©ciĂ©. Ce taux dâutilisation de 63 % signifi e que pour cette large ma-joritĂ© de personnes, guasha a la prĂ©fĂ©rence comme traitement en premier recours.
Parmi les questionnaires, Ă la question « pourquoi prĂ©fĂ©rez-vous cette mĂ©thode ? » cer-tains des commentaires en relation avec guasha (cao gio) Ă©taient :- Parce que cela marche et que je nâai pas besoin de prendre de mĂ©dicaments. (Femme,
17 ans).- Ma maman aime le faire. (Femme, 15 ans).- Avec cette mĂ©thode, on ne dĂ©pense pas dâargent, elle est effi cace et elle me permet
dâĂ©viter de passer des heures dans la salle dâattente dâun docteur. (Homme, 51 ans).- Parce quâelle donne de bons rĂ©sultats pour beaucoup de gens, et quâainsi la tradition
continue. (Femme, 67 ans).
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- Quand jâattrape un coup de froid ou une grippe, jâaime me faire soigner avec cao gio car cela ouvre les points et fait circuler le sang. Je me sens immĂ©diatement mieux physiquement et dĂ©tendue en mĂȘme temps. (Femme, 29 ans).
- Cao gio est effi cace. Je lâai toujours employĂ©. (Homme, 22 ans).- Cela paraĂźt marcher chaque fois que jâai un rhume. (Femme, 22 ans).- TrĂšs souvent, jâai pu constater que cao gio est trĂšs effi cace, et donc je lâemploie frĂ©quem-
ment. (Homme, 67 ans).- Je crois que cao gio est bĂ©nĂ©fi que, parce quâune fois que le vent a Ă©tĂ© chassĂ© au-dehors
vous vous sentez trĂšs bien. (Femme, 16 ans).- Il procure un rĂ©sultat rapide. Je prĂ©fĂšre commencer par me traiter par moi-mĂȘme avant
dâaller voir un docteur. (Homme, 61 ans).- Je nâaime pas cela parce que câest douloureux - mais câest effi cace quand jâai Ă©tĂ© attaquĂ©e
par le vent nocif. (Femme, 18 ans).- Rapide, pratique et effi cace. (Homme, 18 ans).
R$.()$9/($Bien que ce soit une cuillĂšre Ă soupe chinoise en porcelaine, une piĂšce de monnaie Ă
bord lisse ou un couvercle mĂ©tallique de pot en verre qui soit gĂ©nĂ©ralement utilisĂ© pour exĂ©cuter guasha, rien ne permet dâexĂ©cuter cette technique mieux quâun grattoir en corne de buffl e dâeau spĂ©cifi quement poli Ă cette intention. Ceux-ci sont fabriquĂ©s en Chine. En plus dâavoir un bord parfaitement lisse, selon la Materia medica chinoise, la corne de buffl e dâeau a des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres : prise en traitement interne, elle dĂ©gage les toxines de la chaleur et du feu dans le sang ; utilisĂ©e en externe, comme instrument de guasha, elle libĂšre des facteurs de sha que sont le vent et la chaleur.
Il est Ă©galement bon de noter, et je ne doute pas Ă ce sujet de la fi abilitĂ© de mon infor-mateur, que les buffl es dâeau ne sont pas tuĂ©s pour leurs cornes - ils ont bien trop de valeur en tant quâanimaux domestiques. Ce nâest quâune fois quâils sont morts naturellement que leurs cornes sont recueillies puis dĂ©coupĂ©es en tranches et façonnĂ©es en instrument de guasha. Il y a dâautres moyens, faute de plus de ressources Ă disposition, comme frotter avec la pointe des phalanges poing fermĂ©, ou mĂȘme avec les deux index entourĂ©s dâune poignĂ©e de crins de cheval, comme je lâai vu faire dans la campagne taĂŻwanaise durant les annĂ©es 70, par un homme sâemployant Ă soulager les muscles endoloris de son voisin.
J9#:)+$.9,Une maniĂšre de diagnostiquer la prĂ©sence de sha est dâappuyer avec les doigts Ă lâem-
placement de la douleur. Dans des conditions normales, dĂšs quâon enlĂšve les doigts, les traces laissĂ©es par la pression disparaissent rapidement. Par contre, quand sha est prĂ©sent, les traces dĂ©colorĂ©es ou blanches restent plus longtemps que la normale et sâestompent lentement, parce que la circulation locale est entravĂ©e par lâeffet dâobstruction dĂ» Ă la prĂ©sence de sha.
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V(,+;;#)*#.9+)$&>+"-&:"#$%#Guasha est relativement facile à exécuter. Il est cependant tout à fait commun
de voir guasha exĂ©cutĂ© avec la mĂȘme pression dâune personne Ă lâautre. Il vaut mieux que la pression tienne compte de la vitalitĂ© de la personne qui reçoit le traitement. Si le patient est robuste, alors guasha peut ĂȘtre appliquĂ© assez lente-ment et avec un degrĂ© de pression certain. Mais dĂšs quâil sâagit dâune personne faible ou malade, la pression devrait ĂȘtre lĂ©gĂšre et le geste rapide afi n de tonifi er les points et dĂ©gager les mĂ©ridiens. Il est Ă©minemment dommage que certains praticiens emploient une pression beaucoup trop forte quand ils exĂ©cutent guasha. Jâai entendu beaucoup dâhistoires de personnes se plaignant que guasha Ă©tait dou-loureux, voire atroce. Ceci relĂšve dâune mauvaise pratique, câest complĂštement inutile et cela ruine la rĂ©putation de la technique elle-mĂȘme !
W)K+-;#.9+)&(.&,+)$().(;().&<,/#9-<&*"&>#.9().Un des défi s pour les praticiens dans le processus visant à obtenir un consente-
ment Ă©clairĂ© du patient est dâexpliquer ce quâest guasha et de prĂ©venir que mĂȘme avec des frottements lĂ©gers des marques risquent dâapparaĂźtre.
Lâexplication atteint mieux son objectif si elle est Ă la fois instructive et brĂšve. Imaginons que le patient souffre de douleurs aux Ă©paules. En un mot, voici com-ment jâaborde habituellement les choses.« Je pense que ce serait une bonne idĂ©e de vous faire une sĂ©ance de guasha. Câest
une mĂ©thode chinoise pour soulager les douleurs musculaires en stimulant lâĂ©limination dâun type particulier de toxine appelĂ© sha, qui est la cause de
Quelques exemples degrattoirs : corne de buffl e dâeau, corne de chĂšvre, piĂšce de bronze ancienne montĂ©e sur une poignĂ©e de bois, cuillĂšre de porcelaine.Collection & clichĂ© de lâauteur, dr.
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la douleur et de la raideur. Câest une mĂ©thode relaxante et agrĂ©able, qui utilise cet instrument [ je montre le grattoir en corne de buffl e au patient] et qui va proba-blement attirer les toxines en surface, ce qui provoquera temporairement des mar-ques sur la peau. DĂšs que cela se produit, vous devriez vous sentir bien mieux. Les marques sâestompent rapidement - dans les vingt-quatre heures - et disparaissent habituellement en trois Ă quatre jours. »
AprĂšs avoir vĂ©rifi Ă© lâabsence de contre-indication (voir plus loin) et avoir demandĂ© si les marques risquaient d'ĂȘtre la cause d'une gĂȘne quelconque, vous pouvez demander : « Est-ce que cela vous convient ? »
Je trouve que la plupart des gens accueillent trĂšs bien cette explication. Les seuls refus que jâai jamais essuyĂ©s Ă©manaient de patients ayant prĂ©cĂ©demment reçu guasha dâun pra-ticien qui nây Ă©tait pas allĂ© de main-morte. Câest Ă©galement une trĂšs bonne idĂ©e dâavoir deux miroirs dans votre cabinet, afi n que le patient puisse voir dans un miroir devant lui lâimage de son dos [« Comme chez le coiffeur ! » N.d.T.]. Car il peut ĂȘtre trĂšs dĂ©concer-tant pour quelquâun de ne dĂ©couvrir les marques que plus tard, alors que le praticien ne sera plus lĂ pour le rassurer.
C+;;().&>-#.90"(-&:"#$%#Guasha est appliqué principalement sur le dos, le cou, les épaules, les fesses et les mem-
bres. Une huile assez dense est Ă©talĂ©e sur la rĂ©gion qui va ĂȘtre traitĂ©e. Lâinstrument confor-tablement tenu en main, le praticien pratique habituellement 10 Ă 30 passages en allant du haut vers le bas, câest-Ă -dire en sâĂ©loignant de la tĂȘte. Une façon simple de sâassurer que la force utilisĂ©e est correcte est de demander au patient si la pression ne lui paraĂźt pas dĂ©sa-grĂ©able. Pour obtenir les meilleurs rĂ©sultats, guasha insistera sur les points dâacupuncture locaux et distaux dĂ©terminĂ©s par le diagnostic.
E<.%+*(Si vous ĂȘtes droitier, tenez lâinstrument de guasha dans votre main droite. Votre bras
droit doit ĂȘtre dans une position confortable et dĂ©tendue.1. Votre instrument doit ĂȘtre tenu de maniĂšre Ă former un angle de 45 degrĂ©s avec la
région que vous souhaitez traiter.2. Commencez par frotter doucement pour les premiers passages, puis appliquez une
pression un peu plus forte si nĂ©cessaire. Ă partir de ce moment-lĂ , ne modifi ez plus la puissance dâapplication. Que votre geste reste constant, avec la force et le rythme appro-priĂ©s.
3. Essayez dâexĂ©cuter des passages longs (15 Ă 18 centimĂštres, soit environ 6 Ă 7 pouces) et ininterrompus lĂ oĂč câest possible.
4. Conservez la mĂȘme direction, câest-Ă -dire vers le bas - ne faites pas de trajets allant vers le bas puis revenant vers le haut [« pas dâallers-retours », N.d.T.].
5. Chaque passage doit ĂȘtre exĂ©cutĂ© 10 Ă 30 fois avant de passer Ă la rĂ©gion suivante.
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6. DÚs que vous en avez terminé avec une région, couvrez-la immédiatement avec une serviette pour la maintenir bien au chaud.
Remarque : Faites extrĂȘmement attention de ne passer sur aucun grain de beautĂ©, aucun bouton, ni sur une zone cutanĂ©e anormale. Pour Ă©viter un grain de beautĂ©, placez votre doigt dessus afi n de le protĂ©ger du contact. FenĂȘtres ouvertes, courants dâair, venti-lateurs et climatisation ne sont pas recommandĂ©s pendant le traitement afi n dâĂ©viter que le vent pathogĂšne ne pĂ©nĂštre par les pores - alors ouverts - de la peau.
=>-X$&:"#$%#âą Laissez au patient un moment pour se reposer et offrez-lui un verre dâeau chaude.âą PrĂ©venez le patient quâil ne doit prendre ni douche ni bain durant lâheure suivant le
traitement. Douche ou bain dans lâeau froide sont Ă Ă©viter pendant au moins 24 heures aprĂšs le traitement.
âą Informez le patient quâil est important de maintenir toutes les rĂ©gions traitĂ©es bien couvertes et au chaud. Il doit Ă©galement ĂȘtre sĂ»r de pouvoir se prĂ©server de toute exposi-tion au vent - ventilateurs et climatisation compris.
Y-<,#".9+)$&(.&,+).-(T9)*9,#.9+)$Prenez soin dâĂ©viter boutons, grains de beautĂ© et toute autre zone comportant des ano-
malies cutanĂ©es, qui risqueraient dâĂȘtre Ă©rafl Ă©es, Ă©gratignĂ©es ou blessĂ©es si un instrument passait dessus. Il faut Ă©galement prendre soin dâappliquer Ă chaque rĂ©gion la pression ap-propriĂ©e. La premiĂšre rĂšgle de tout procĂ©dĂ© thĂ©rapeutique est NE PAS NUIRE.
Nâappliquez pas guasha :1. aux personnes trop affaiblies pour supporter le traitement ;2. aux personnes souffrant de saignements ;3. aux personnes sous anticoagulant ;4. pendant la grossesse ;5. peu aprĂšs une intervention chirurgicale ;6. sur des zones comportant des varices, des atteintes dermatologiques ou des plaies
ouvertes, des Ă©gratignures, etc. ;7. en cas de maladie contagieuse grave ;8. dans lâheure qui suit ou prĂ©cĂšde un repas.
!"#$%#&+"&3().+"$($&UBien que guasha et les ventouses aient certaines indications en commun, guasha est
plus effi cace pour Ă©liminer sha. On peut quelquefois observer sha lors de lâapplication de ventouses fi xes, mais il apparaĂźt surtout avec la mĂ©thode des ventouses baladeuses. De toute maniĂšre, câest guasha qui est le plus Ă mĂȘme dâattirer complĂštement cette toxine Ă la surface - oĂč elle est alors entiĂšrement expulsĂ©e hors du corps par weiqi. On considĂšre aussi que guasha est meilleur pour libĂ©rer la superfi cie des facteurs pathogĂšnes, alors que
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lâaction dâattraction des ventouses permet dâattirer les pathogĂšnes depuis les zones plus profondes du corps.
Un simple exemple de lâintĂ©rĂȘt de guasha, particuliĂšrement lorsquâil est effectuĂ© avec un grattoir en corne de buffl e dâeau, est le traitement du mal de tĂȘte (quelquefois associĂ© Ă des dĂ©mangeaisons) que lâon effectue sur le cuir chevelu, endroit oĂč lâutilisation de ven-touses est impossible. Guasha, qui ouvre les mĂ©ridiens yang au niveau de la tĂȘte, constitue la mĂ©thode la plus effi cace et la plus rapide pour Ă©liminer les cĂ©phalĂ©es dues au vent (dans ce cas, nul nâest besoin de faire apparaĂźtre sha). Cela prend toute son importance si lâon se rappelle l'Ă©noncĂ© du Suwen au chapitre 5 : « Le mieux est de traiter [les maladies par] la peau et les poils. »
Une illustration criante de lâeffi cacitĂ© de guasha pour affĂ»ter les sens et permettre au yang pur de circuler est dâessayer la technique suivante. Prenez votre grattoir, fermez les yeux et, durant quelques minutes, frottez (trĂšs lĂ©gĂšrement) - dâun seul cĂŽtĂ© de la tĂȘte - en partant du front vers la ligne occipitale. Continuez en descendant vers la colonne de jade (soit le muscle trapĂšze supĂ©rieur). AprĂšs quelques instants de repos, ouvrez les yeux. Ressentez-vous une diffĂ©rence entre les deux cĂŽtĂ©s ?
C#$&ZEn 1998 jâenquĂȘtais dans la province du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, et
voyageais en bus vers une ville connue comme lâune des « Trois Fournaises » de la Chine. Dans ces paysages de dĂ©serts miroitants, les gens vivent sous terre et lâon ne voit Ăąme qui vive tant que le soleil est haut. En chemin, je suis passĂ© prĂšs de la « Montagne en fl am-mes », rendue cĂ©lĂšbre par sa description dans le classique PĂ©rĂ©grinations vers lâOuest. Il fai-sait incroyablement chaud, et je me trouvais assis sur la banquette arriĂšre du car pendant quatre heures, avec le soleil qui tapait sur la nuque.
Quand je suis arrivĂ©, je me suis senti un peu fl ageolant en descendant de lâautobus, et une heure plus tard, alors que le soleil commençait Ă descendre, jâai vraiment commencĂ© Ă me sentir assez mal et Ă©motionnellement dĂ©sorientĂ©. CâĂ©tait ma premiĂšre expĂ©rience de syndrome de « coup de chaleur » et fort heureusement, le directeur de lâhĂŽtel savait quoi faire. Alors que jâĂ©tais assis dehors sur la terrasse du restaurant, Ă lâombre dâune treille, il a remarquĂ© mon Ă©tat. « Nous avons lâhabitude de voir cela, laissez-moi vous arranger ça », mâa-t-il dit. Il exĂ©cuta guasha sur mon crĂąne, commençant au point baihui (20DM) et descendant sur approximativement 6 Ă 7 centimĂštres (2 pouces) vers mon front. Ensuite, de baihui, il descendit sur la mĂȘme distance Ă gauche et Ă droite du point, puis en traçant une ligne descendant vers le milieu de ma nuque. Il a terminĂ© en grattant des deux cĂŽtĂ©s depuis le point fengchi (20VB) en suivant la ligne centrale des muscles trapĂšzes. Lâensemble du processus nâa durĂ© que quelques minutes, et je me suis immĂ©diatement senti comme si je nâavais jamais eu aucun problĂšme.
CâĂ©tait vraiment un rĂ©tablissement trĂšs impressionnant et je ne connais aucune autre mĂ©thode capable de rivaliser avec celle-ci et de sâapprocher du soulagement que jâai ob-tenu en si peu de temps. Lâexplication en est que la chaleur, qui monte dans le corps
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(comme le fait toujours la chaleur), a Ă©tĂ© effi cacement ventilĂ©e au point baihui et autour du point, sur la nuque et le haut du dos. Mon cuir chevelu et mes trapĂšzes Ă©taient une vĂ©ritable masse de sha - et je nâaurais pas pu ĂȘtre plus heureux. Nâest-ce pas formidable en tant que praticien de faire lâexpĂ©rience dâune pratique de soin si effi cace et pertinente - et dâavoir en la personne de son aubergiste un praticien de guasha qui vous soigne Ă domi-cile ! VoilĂ ce que jâaime en Asie.
C#$&[Premier acte. Pendant un stage de tuina, jâai prĂ©sentĂ© guasha et ai demandĂ© un volon-
taire qui souffre de nuque raide et douloureuse. La premiĂšre main Ă se lever fut celle dâun jeune homme dâune vingtaine dâannĂ©es, qui travaillait toute la journĂ©e sur ordinateur. ImmĂ©diatement aprĂšs le traitement, il se dit trĂšs soulagĂ©, et tous les Ă©tudiants Ă©taient tĂ©-moins dâune spectaculaire apparition de sha qui sâĂ©tendait sur la nuque et tout le haut du dos. Ils ont Ă©galement pu remarquer dans la foulĂ©e le gain de mobilitĂ© obtenu : la capacitĂ© de mouvement Ă©tait nettement amĂ©liorĂ©e en comparaison de ce quâelle Ă©tait deux minutes auparavant. Une semaine plus tard, le jeune homme a rapportĂ© devant la classe quâil con-tinuait de ressentir lâamĂ©lioration dans la rĂ©gion traitĂ©e. Les autres Ă©tudiants ont naturel-lement rĂ©clamĂ© de regarder sa nuque, pour voir si les marques Ă©taient encore visibles mais, comme on pouvait sây attendre, elles sâĂ©taient toutes entre temps complĂštement effacĂ©es.
DeuxiĂšme acte. Quelques semaines plus tard, je dirigeais un stage de guasha dâune journĂ©e. Ă nouveau, je demandai un volontaire pour la premiĂšre dĂ©monstration du jour. Jâai demandĂ© quelquâun avec un mal de dos, et câest la mĂȘme personne que la premiĂšre fois qui sâest prĂ©sentĂ©e en premier. Maintenant, Ă©coutez-moi bien, je vous assure que je nâenjolive pas. Jâavais complĂštement oubliĂ© que jâavais prĂ©cĂ©demment effectuĂ© un traite-ment sur cette personne. Jâai commencĂ© Ă pratiquer guasha en suivant la ligne occipitale, en descendant sur les deux trapĂšzes et en traversant sur le haut des Ă©paules⊠et rien ! Dans des moments pareils, en tant que professeur, on doit essayer de ne pas perdre la face ! Quoi quâil en soit, jâai continuĂ© (en proie au dĂ©sespoir), et lĂ , extraordinaire, comme si une li-gne avait Ă©tĂ© tracĂ©e, une masse de sha est apparue depuis le bord supĂ©rieur de lâomoplate jusquâĂ lâensemble de lâespace entre les deux omoplates. Un sha puissant sâest Ă©galement dĂ©gagĂ© de la rĂ©gions du muscle sous-Ă©pineux, des deux cĂŽtĂ©s. Waoou ! Mais jâĂ©tais per-plexe, et jâai remarquĂ© Ă quel point il Ă©tait Ă©trange que la rĂ©gion supĂ©rieure soit exempte de sha, alors que le reste de la zone en arborait la rougeur avec un tel Ă©clat.
Mon « modĂšle » sâest alors redressĂ© en disant : « Vous ne vous rappelez pas que vous avez « fait » la nuque et le haut des Ă©paules lors dâune dĂ©mo rapide Ă lâĂ©cole, il y a envi-ron deux mois ? » Son rappel en faisait du mĂȘme coup un exemple de guasha sans pareil. PremiĂšrement, il montrait de la meilleure maniĂšre possible que câest seulement lorsquâil y a un problĂšme que sha Ă©merge vraiment, et en second lieu que, dans ce cas-ci au moins, bien que la personne exerce toujours le mĂȘme travail, la rĂ©gion dĂ©jĂ traitĂ©e auparavant conserve un bon niveau de confort et de mobilitĂ©. !