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1 MADAGASCAR – ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE RÉCENTE Octobre 2013 Résumé Depuis plus de 4 ans déjà, l’économie malgache continue à être subjuguée par la crise politique. Par ailleurs, le contexte au niveau global a été instable en 2012, surtout au niveau des pays développés. La croissance mondiale a été tirée par les pays en développement tandis que la croissance a été négative dans la zone Euro 1 . La région Afrique subsaharienne, à laquelle Madagascar appartient, a cependant enregistré une performance économique exceptionnelle avec une croissance moyenne estimée à 4.3% en 2012. La croissance dans cette zone est prévue s’accélérer en 2013 avec un raffermissement de la situation globale. Cependant, la situation au niveau local ne suit pas la tendance régionale. Avec les incertitudes liées à la réalisation de l’élection en 2013, la vie économique se ralentit. Les tendances positives observées l’année précédente semblent même s’inverser et la stabilité macroéconomique acquise au cours des précédentes années se fragilise de plus en plus. Seules les activités minières en cours d’exploitation sont isolées – à un certain degré - de l’effet de la crise politique. Les finances publiques, qui ont été malmenées depuis le début de la crise continuent de subir les effets de décisions qui ne servent pas forcément l’intérêt général. Et la faible capacité de l’Etat ne lui permet pas de faire face convenablement à la vulnérabilité de Madagascar aux catastrophes naturelles, dont actuellement le problème lié à l’invasion acridienne. L’inflation s’est stabilisée mais pourrait augmenter à cause du prix du riz. Même si le prix international reste favorable, la faiblesse de la production locale engendrera des défis au niveau de la logistique et de la balance des paiements au gouvernement. La balance commerciale s’est améliorée suite à l’évolution des flux commerciaux relatifs au secteur minier. En effet, comme les investissements relatifs aux grands projets miniers sont majoritairement achevés, les exportations de nickel ont commencé à augmenter. Dû à la baisse des financements disponibles, le déficit de la balance globale est absorbé par les réserves internationales. Celles-ci sont réduites à USD 853 millions en juin 2013, contre un niveau de USD 1,051 millions en décembre 2012. 1 Sur laquelle l’économie malgache reste dépendante. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

World Bank Documentdocuments.worldbank.org/curated/en/...Le poids de l’agroalimentaire dans l’économie reste encore insignifiant, mais les potentiels dans cette branche existent

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1

MADAGASCAR – ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE RÉCENTE

Octobre 2013

Ré sumé

Depuis plus de 4 ans déjà, l’économie malgache continue à être subjuguée par la crise politique. Par

ailleurs, le contexte au niveau global a été instable en 2012, surtout au niveau des pays développés. La

croissance mondiale a été tirée par les pays en développement tandis que la croissance a été négative

dans la zone Euro1. La région Afrique subsaharienne, à laquelle Madagascar appartient, a cependant

enregistré une performance économique exceptionnelle avec une croissance moyenne estimée à 4.3% en

2012. La croissance dans cette zone est prévue s’accélérer en 2013 avec un raffermissement de la

situation globale.

Cependant, la situation au niveau local ne suit pas la tendance régionale. Avec les incertitudes liées à la

réalisation de l’élection en 2013, la vie économique se ralentit. Les tendances positives observées l’année

précédente semblent même s’inverser et la stabilité macroéconomique acquise au cours des précédentes

années se fragilise de plus en plus. Seules les activités minières en cours d’exploitation sont isolées – à un

certain degré - de l’effet de la crise politique.

Les finances publiques, qui ont été malmenées depuis le début de la crise continuent de subir les effets de

décisions qui ne servent pas forcément l’intérêt général. Et la faible capacité de l’Etat ne lui permet pas

de faire face convenablement à la vulnérabilité de Madagascar aux catastrophes naturelles, dont

actuellement le problème lié à l’invasion acridienne.

L’inflation s’est stabilisée mais pourrait augmenter à cause du prix du riz. Même si le prix international

reste favorable, la faiblesse de la production locale engendrera des défis au niveau de la logistique et de

la balance des paiements au gouvernement.

La balance commerciale s’est améliorée suite à l’évolution des flux commerciaux relatifs au secteur

minier. En effet, comme les investissements relatifs aux grands projets miniers sont majoritairement

achevés, les exportations de nickel ont commencé à augmenter.

Dû à la baisse des financements disponibles, le déficit de la balance globale est absorbé par les réserves

internationales. Celles-ci sont réduites à USD 853 millions en juin 2013, contre un niveau de USD 1,051

millions en décembre 2012.

1 Sur laquelle l’économie malgache reste dépendante.

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Typewritten Text
89946
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Évolution régionale

Rétrospective sur 2012

Madagascar n’a pas bénéficié du rebond dans la région Afrique Subsaharienne.

En raison particulièrement de l’instabilité politique,

Madagascar est mise sur la touche de cette

performance régionale. En effet, Madagascar figure

parmi les pays dont les taux de croissance sont les

plus faibles en Afrique en 2012 (Graphique1). Le

résultat économique de Madagascar est proche de

ceux des pays qui sont aussi proies à des crises

politiques produit par des coups d’Etat (Guinée-

Bissau, Mali), et des pays victimes de leur forte

exposition à l’économie mondiale (Afrique du Sud,

Comores). Les taux de croissance dans ces pays ont

été inférieurs à la moyenne régionale ; une

moyenne que Madagascar aurait bien pu dépasser si

la crise n’avait pas interrompu l’élan pris avant son éclatement.

Perspectives pour 2013 La croissance dans la région Afrique Subsaharienne sera tirée par l’investissement.

La croissance dans la région subsaharienne a été soutenue par un afflux des investissements directs

étrangers et domestiques avec une formation brute de

capital fixe qui est passé de 16% du PIB en 2000 à 20%

en 20112. Le graphique 2 montre une reprise des flux de

IDE en direction de l’Afrique Subsaharienne à partir de

2011, mais encore une fois, Madagascar n’a pas suivi le

rythme.

Les perspectives de croissance pour la région en 2013

reposent encore sur une continuation de cet afflux

d’investissement, aussi bien dans les ressources naturelles

que dans les activités annexes. Et la croissance

économique de Madagascar restera en dessous de son

potentiel tant que la crise politique perdurera3

. Les

investissements privés demeureront faibles, surtout avec

l’achèvement des investissements dans les grands

chantiers miniers4. En plus, l’Etat ne dispose pas des ressources pour compenser l’insuffisance des

investissements privés.

2 Le ratio investissement/PIB a régressé à Madagascar de 16% à 14% pour les mêmes années. 3 L’instabilité politique est identifiée comme étant la première contrainte majeure au climat des affaires selon le rapport Global

Competitiveness 2012-2013. Viennent ensuite l’instabilité du gouvernement (coups d’Etat), l’accès aux finances, la corruption,

les vols et crimes, etc. 4 Les IDE dans les activités extractives représentent environ 80% des flux d’IDE totaux depuis 2006.

-3

1

5

9

13

Graphique 1: Taux de croissance économique de

quelques pays africains en 2012 (USD 2005

constant) (%)

Madagascar

Source : Banque mondiale (2013), Perspectives économiques

mondiales

0

5,000

10,000

15,000

20,000

25,000

30,000

35,000

40,000

45,000

0

200

400

600

800

1,000

1,200

1,400

Graphique 2. Flux d'IDE (en millions USD)

Madagascar (axe

gauche)

Afrique

Subsaharienne (axe

droite)

Source: UNCTAD

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É volution nationalé

Rétrospective sur 2012.

La croissance économique ne concerne que quelques secteurs limités de l’économie.

Par rapport à notre précédente publication, nous avons révisé à 3.1% notre estimation de la croissance

du PIB de 2012, avec un taux de 2.4% pour le PIB non-minier – ce qui est rappelons-le toujours en

dessous de la croissance de la population.

La révision survient tout d’abord suite à l’évolution au niveau du PIB minier. Le démarrage de

l’exploitation de nickel avec les premières exportations en novembre 2012 ont boosté la croissance du

secteur5.

Par rapport au PIB non-minier :

i. Le secteur primaire a été soutenu par une bonne production rizicole6 et un prix

international élevé du girofle7.

ii. Au niveau du secteur secondaire, on a assisté à un doublement de l’exportation de sucre8

et une continuation de la progression des activités des entreprises franches, bien que le rythme ait été

plus ralenti par rapport à 2011.

iii. Le secteur tertiaire continue à être tiré par le tourisme, pour lequel Madagascar a figuré

parmi les pays africains ayant connu les plus forts taux de croissance en termes d’arrivée de touristes9.

Malgré les signes positifs observés dans ces

quelques branches, les effets de la crise se font

encore sentir au niveau des principaux secteurs

pourvoyeurs d’emploi10

(Graphique 3). Par

exemple, malgré l’existence de quelques

constructions privées, les bâtiments et travaux

publics continuent à souffrir durement des

conséquences de la crise et à enregistrer une forte

dégradation de leurs chiffres d’affaires. Sans la

reprise, les emplois formels de ces secteurs ne

pourront pas être rétablis. Ceux qui ont perdu leurs

emplois se trouvent en plus en concurrence avec les

400 000 jeunes qui arrivent chaque année sur le

marché de l’emploi. Le maintien d’une telle

situation met une pression sur la stabilité sociale.

5 L’effet immédiat s’est aussi fait remarquer au niveau des exportations. En effet, rien que pour les deux mois d’activité, les

exportations de nickel et cobalt représentent 6% de l’exportation totale de l’année. 6Hausse de 6% selon Observatoire du riz (2013), Horizon n.49. 7 Madagascar a exporté en moyenne 12 mille tonnes de clou de girofles par an sur la période 2001-2010, l’exportation en 2012 a

excédé les 20 mille. 8 Le poids de l’agroalimentaire dans l’économie reste encore insignifiant, mais les potentiels dans cette branche existent et

peuvent avoir un impact direct sur la population dans les zones de productions. 9 UNWTO (Janvier 2013), Baromètre du tourisme. 10Les chiffres du graphique ne portent que sur les entreprises qui sont gérées par la DGE, donc celles réalisant un chiffre

d’affaire supérieur à 2 milliards Ariary. Si le secteur informel tend à avoir de plus en plus d’importance depuis le déclenchement

de la crise, les activités informelles se développent surtout dans la branche commerce.

166 46 33 21 10 5

-2 -4 -4 -6 -7

-16 -20 -25 -60

mine

banque

transport

immobilier

tabacs et alcool

petrolier

prestation de service

commerce

touristique

industriel

telecommunication

assurance

hotellerie

pecherie elevage

batiment travaux publics

Graphique 3: Evolution des chiffres d'affaires des

grandes entreprises 2011/2012 (%)

Source: Ministère des finances et du budget

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Evolution économique au cours du premier semestre 2013 L’activité économique montre des signes de ralentissement au cours du premier semestre de 2013.

L’activité économique au cours du premier semestre de l’année 2013 est soutenue principalement par

l’activité minière. Le PIB non- minier, de son côté se ralentit par rapport à l’année 2012. Déjà, les

évolutions positives observées en cours de 2012 n’ont concerné que des branches limitées et ces dernières

montrent pour la première moitié de l’année en cours des résultats mitigées.

I. Secteur réel Les données sur les 5 premiers mois révèlent en

effet une dégradation des résultats en termes d’arrivée des

touristes. L’arrivée de visiteurs non-résidents aux frontières

a enregistré une baisse de 21% au cours de cette période.

C’est la première fois qu’une régression s’observe sur cet

indicateur depuis l’année 2010. La baisse du marché des

produits pétroliers d’aviation affirme ce ralentissement :

-10% au cours du premier semestre.

En l’absence de données fiables, il n’est pas possible

d’avoir une projection scrupuleuse de l’évolution de la

production agricole, et particulièrement rizicole. On s’attend

cependant à une récolte rizicole moins fructueuse que

l’année dernière11

compte tenu des dégâts liés à l’invasion des criquets et de la pluviométrie en moyenne

moins abondante par rapport à l’année précédente 12

(voir Annexe 2).

Les activités des entreprises franches affichent une certaine stagnation au cours de la période

étudiée. Leurs exportations totales ont progressé seulement de 3% par rapport au premier semestre de

l’année précédente. La progression a été tirée uniquement par les activités textiles (+8%). Les

exportations des autres produits ont tous régressé, notamment des crevettes et conserves de thons13

. La

quantité de crevette exportée suit une tendance baissière depuis l’apparition du virus de l’année dernière.

D’une manière générale, les activités dans les autres branches de l’industrie tournent aussi au

ralenti :

i. D’une part, les informations relatives au marché pétrolier reflètent une stagnation (-1.1%, au

premier semestre). Bien que la consommation pour les besoins du transport14

soit en hausse, la

consommation des industries est en nette régression si on compare à l’année précédente.

ii. Il en est de même pour la consommation d’électricité par les industries et services (+1.8%, au

premier semestre).

Inflation

Le ralentissement général affaiblit la demande et entretient le retranchement de l’évolution des indices des

prix à la consommation. Le glissement annuel de l’IPC s’établit à 5.5% à la fin du premier semestre de

2013. Cette hausse provient à hauteur de 82% des produits locaux. Avec la décélération des prix au

11 Moins de 20% de production dans les greniers à riz (http://www.midi-madagasikara.mg/economie/riz-baisse-de-20-de-la-

production). 12 FAO GIEWS. 13 Les 2é et 3è produits d’exportation des entreprises franches. 14 A noter que la délimitation précise entre consommation de gasoil pour le transport et les industries reste difficile (OMH (2012),

Analyse du marché global mai- juin 2012)

10,000

15,000

20,000

25,000

30,000

jan

feb

mar

apr

may jun

jul

aug

sep

oct

no

v

dec

Graphique 4. Nombre d'arrivée de

touristes

2011 2012 2013

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niveau mondial et le faible poids des produits importés dans le panier de consommation, la contribution

des produits importés est très minime.

En outre, l’affaiblissement du prix du riz sur le marché international a contribué à la contraction des prix

du riz importé. Par contre, le prix du riz local est resté supérieur au prix de l’année précédente, en raison

de la menace d’une mauvaise récolte pour cette année. Enfin, la fixation des prix de l’énergie (carburants

et électricité)15

et l’évolution du cours du baril sur le marché international ont permis aussi de limiter la

hausse au niveau des prix de l’énergie.

Tableau 1 : Evolution des IPC et des prix observés

Jun-

12

Jul-

12

Aug-

12

Sep-

12

Oct-

12

Nov-

12

Dec-

12

Jan-

13

Feb-

13

Mar-

13

Apr-

13

May-

13

Jun-

13

Variation annuelle des indices des prix à la consommation

Ensemble 6.6 6.1 6.1 6.1 6.0 5.9 5.8 5.8 5.6 5.4 5.0 5.2 5.5

Riz 0.8 0.4 -0.3 0.1 0.0 -1.3 -2.1 -2.6 -2.3 1.1 2.5 3.1 6.3

PPN 7.9 6.6 6.3 6.1 5.8 4.7 3.6 2.9 3.3 3.8 3.8 3.9 5.0

Énergie 8.4 7.9 8.1 9.1 8.8 9.0 9.2 9.6 10.9 6.3 5.2 5.0 5.0

Evolution annuelle des prix observés du riz et paddy

Prix moyen riz blanc Tana 2.7 2.3 3.4 -2.9 -1.6 -3.9 -5.6 -8.1 -3.6 1.0 4.7 6.4 n.d

Prix moyen riz blanc Mada 0.4 -3.2 2.6 2.2 0.9 -3.1 -10.0 -11.0 -7.1 -4.2 -0.8 3.0 n.d

Prix moyen riz importé Tana 10.4 11.4 13.1 3.0 -1.8 0.1 0.4 -4.7 -5.7 -4.8 -0.4 -1.0 n.d

Prix moyen riz importé Mada 5.6 2.5 2.5 3.9 1.3 -0.9 -1.3 -3.5 -4.7 -5.0 -2.5 -0.5 n.d

Prix moyen paddy

Ambatondrazaka -12.8 -14.3 -2.0 -3.1 -5.0 -11.3 -9.5 0.3 10.2 20.3 35.3 23.0 n.d

Prix moyen paddy Mada 0.1 -0.2 -2.8 -0.6 1.7 0.2 -1.6 -1.3 4.7 5.8 7.1 13.4 n.d

Sources : Instat, Observatoire du riz

Perspectives : On s’attend à ce que l’activité économique reste morose au cours du second semestre,

étant donné que celle-ci est fortement conditionnée par les incertitudes sur la date des élections. Les

entreprises et industries locales et le tourisme seront les principales concernés. Par conséquent, la

demande locale et les investissements privés resteront encore faibles pour le reste de l’année. Ainsi, pour

2013, nous projetons à 3.3% la croissance du PIB global et 1.8% celle du PIB non-minier. Nos

projections pour l’année 2014 (voir Annexe 1) reposent sur une hypothèse de réalisation des élections en

2013.

L’évolution des indices des prix à la consommation dépendra de la réaction des autorités face à la baisse

de la production nationale du riz. Le marché international reste une alternative favorable, à condition que

les intentions des autorités soient claires pour permettre au secteur privé de réagir.

Une hausse du prix du pétrole sur le marché international pourrait aussi inciter le gouvernement à réviser

le prix plafond imposé, d’autant plus que les subventions pèsent lourdement sur les finances publiques.

Cependant, l’impact de la variation des prix du riz sur l’indice des prix à la consommation devrait être

plus visible puisque ce produit représente 15% du panier de consommation (13.4% pour le riz local),

tandis que les produits pétroliers ne pèsent que 1.2%.

15 L’énergie ne représente cependant qu’environ 6% du panier de consommation. Ceci implique que l’effet de la hausse des prix

de l’énergie sur l’indice des prix est minime. Par ailleurs, 96% des dépenses en carburants des ménages sont faites par les 20%

de la population les plus riches (EPM 2010). De ce fait, c’est cette partie de la population qui tire le plus profit du gel des prix.

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II. Finances publiques Le déficit s’accroit suite à une augmentation des dépenses plus vite que les ressources.

À la fin du premier semestre, le déficit budgétaire excède déjà l’objectif établi pour l’année. Celui-ci se

chiffre à Ariary 166 milliards (0.6% du PIB) alors que la Loi de finances prévoit un niveau de déficit

d’Ariary 38 milliards pour le premier semestre de 2013 et d’Ariary 141 milliards pour l’année

budgétaire. En effet les recettes fiscales n’atteignent pas les prévisions alors que l’Etat n’a pas

compressé ses dépenses de fonctionnement.

Le déficit a été essentiellement financé par les tirages sur financement extérieur (Ariary 125 milliards en

net, à travers les tirages sur projets) et dans une moindre mesure par le secteur bancaire (Ariary 173.6

milliards en net), majoritairement par le biais du marché des BTA.

Ressources

Le manque en termes de recettes fiscales s’élargit.

La performance en termes de collectes d’impôts et taxes ne

cesse de se détériorer (Graphique 5). Au premier semestre, les

autorités n’ont pu collecter que 84% des prévisions de la Loi

de finances 2013. Les manques dans les recettes fiscales

s’élèvent à Ariary 220 milliards au cours de la période. Cet

écart correspond à 2 mois de dépenses en personnel dans le

budget ou encore au montant de l’investissement sur

financement intérieur prévu dans la Loi de finances pour

l’année 2013.

Deux faits peuvent expliquer cet écart par rapport aux

prévisions :

(i) Il s’agit tout d’abord de la conjoncture actuelle qui ne

permet pas à l’économie de se développer dans son plein

potentiel. Ceci se reflète à travers les taux de collecte de la TVA qui sont au-dessous de leurs niveaux

pour la même période de l’année 2012 (-2% pour les TVA sur importations hors produits pétroliers et -

5% pour les TVA collectées par la DGI).

(ii) L’écart est aussi attribuable à une mauvaise programmation des recettes. D’une part, les recettes

sur les droits d’accises ont été surestimées : une hausse des recettes de 50% a été anticipée suite à

l’augmentation du taux d’imposition sur les cigarettes de 30% (de 250% à 325%). D’autre part, les

recettes sur les produits pétroliers ont été largement inférieures aux prévisions. En effet, les recettes

collectées sur les produits pétroliers ne sont qu’à 57% des prévisions.

Tableau 2 : Recettes fiscales au premier semestre 2013 (milliards Ariary)

Prév. Réal. Ecart

Douanes 635.4 499.1 -136.2

dont impôts sur produits pétroliers 240.7 136.5 -104.2

DGI 736.2 652.2 -84.0

dont impôts sur biens et services (TVA et DA) 408.3 319.8 -88.5

Total 1371.6 1148.6 -220.3

Source : Ministère des finances et du budget

Les recettes fiscales représentent 88% des recettes budgétaires de l’Etat au cours du premier semestre. Ce

niveau n’est que le reflet de la déficience des financements extérieurs, les recettes non fiscales étant

structurellement faibles. En fait, à peine 1% des prévisions de dons courants a été collecté. Les dons en

75

85

95

105

115

125

2010S1 2010S2 2011S1 2011S2 2012S1 2012S2 2013S1

Graphique 5. Taux de collecte de recettes

fiscales (%)

Recettes Douanes

Recettes DGI

Linear (Recettes

Douanes)Linear (Recettes

DGI)

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capital affichent un taux de réalisation de 112%, dont une partie devrait représenter les fonds alloués pour

les élections. En tout, les ressources s’élèvent à Ariary 1315 milliards.

Dépenses

Les investissements sont quasi-inexistants.

Jusqu’à la fin du premier semestre, 43% du budget

général ont été engagées.

Les engagements de dépenses s’accroissent plus vite

(+8%) que les ressources collectées (+0.2%). La

hausse provient essentiellement des dépenses

courantes, dont 71 % des dépenses en personnel.

Comme cela a été le cas pendant les dernières années,

les dépenses engagées sont majoritairement orientées

vers les dépenses de fonctionnement. Sur les Ariary

1467 milliards de dépenses, seules Ariary 331

milliards ont été engagées pour les investissements.

Les financements extérieurs ont couvert 86% des

investissements.

Perspectives : Si la tendance dans la collecte des recettes fiscales se poursuit, l’Etat devrait trouver

d’autres sources de financement pour combler l’équivalent de 4 mois de charges de personnel pour

l’année. L’ajustement sur les dépenses d’investissement sur financement interne, auquel l’Etat a recouru

depuis le début de la crise pour atteindre son objectif de limitation du déficit, sera insuffisant. Pour

rappel, les prévisions en investissement sur financement intérieur incluent Ariary 60 milliards pour le

financement des élections.

III. Situation extérieure La balance commerciale s’améliore grâce à l’exportation de produits miniers.

Balance commerciale.

Le déficit de la balance commerciale s’est nettement amélioré de 67 millions USD par rapport au

premier semestre de l’année précedente. Ceci provient de l’amélioration de la balance des biens qui a

contrebalancé l’amenuisement du solde des services. La structure des exportations est aussi modifiée.

Le nickel est devenu le premier produit d’exportation de Madagascar, avec plus de 30 millions USD en

moyenne d’exportation par mois. A son rythme actuel, les exportations de nickel excèderont cette année

le niveau des exportations des matières textiles et ouvrages en ces matières, qui ont toujours été le

principal groupe de produit exporté par Madagascar.

Au total, les exportations de biens ont connu une hausse de 26% au premier semestre. Cependant, les

exportations sont tirées exclusivement par les produits miniers. De leur côté, les exportations hors-

minier16

n’ont pas cessé de régresser de semestre en semestre depuis le début de l’année 2012. Les

exportations de girofle17

, de produits pétroliers, d’haricots et de litchi en sont les principaux facteurs.

Les importations de biens ont crû moins vite que les exportations (+4%). Avec l’achèvement de la phase

d’investissement des grands projets miniers, on assiste au ralentissement des importations de biens

d’équipement. La hausse est apportée surtout par les biens de consommation. Particulièrement, la quantité

de riz importé au premier semestre dépasse de 18% celle du premier semestre 201218

. La tendance

16 i.e. hors Ambatovy et QMM Tolagnaro. 17 La quantité exportée diminue alors que le prix sur le marché international reste élevé. 18 Ceci a contribué à maintenir la stabilité du prix du riz, et du riz importé en général, cette année.

83.2 74.4 76.3 77.4

6.5 5.7 3.8 3.0

10.3 19.9 19.9 19.5

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2010 2011 2012 2013

Graphique 6. Répartition des dépenses engagées

(jan- juin)

Courantes

Investissement sur finm. Int.

Invm. Sur fin. ext

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baissière sur le marché international du riz pourrait avoir contribué à l’attraction des opérateurs dans

l’importation, d’autant plus que le prix du riz local n’a pas été très compétitif.

Balance globale

Le déficit global se détériore.

Pour le premier semestre de 2013, le déficit global s’élève à 91 millions de DTS. La réduction des flux

d’investissements entrant et des autres investissements, a en effet été plus importante que l’amélioration

au niveau des transactions courantes. Ce déficit est financé uniquement par les réserves de la Banque

centrale.

Perspectives : L’influence positive sur la balance des paiements proviendra des échanges de bien. Par

contre, on s’attend à une détérioration de la balance globale. Les facteurs qui pourraient y contribuer

sont : (i) la réduction du nombre d’arrivée des touristes qui affaiblira les recettes de service, (ii) des

versements plus importants de dividende avec l’entrée en phase d’exploitation du projet de nickel et

cobalt et les remboursements de prêts et paiement intérêts et (iii) la faiblesse des rentrées

d’investissements, la situation actuelle n’étant pas encore favorable à leur retour.

IV. Monnaie Taux de change

L’Ariary reste stable par rapport aux principales devises.

L’Ariary s’est légèrement apprécié autour de 3% par rapport à l’Euro et l’USD entre le début et la fin du

premier semestre. Paradoxalement, le marché interbancaire des devises a toujours été vendeur net pendant

le semestre. Le marché a en effet reçu moins de pression en raison du traitement spécial des importations

de produits pétroliers. Ce qui a permis à la Banque centrale de faire des achats de devise.

Les réserves internationales chutent.

Le niveau des réserves internationales s’est cependant dégradé. Il est passé de USD 1,051 millions en fin

décembre 2012 à USD 853 millions en fin juin 2013, soit l’équivalent de 2.6 mois d’importation. La

tendance à la baisse a été engagée à partir du deuxième trimestre de 2012, inversant l’accumulation par

Tableau 3: Extrait de la balance des paiements (flux, en millions de DTS)

Rubriques 2011Q1 2011Q2 2011Q3 2011Q4 2012Q1 2012Q2 2012Q3 2012Q4 2013Q1 2013Q2

1 - Transactions Courantes -187.5 -122.3 -96.0 -25.3 -131.8 -193.8 -76.0 -45.8 -98.3 -116.1

1.1 Biens Et Services -250.1 -194.7 -161.8 -99.1 -200.1 -202.1 -120.2 -105.6 -191.1 -143.9

1.2 Revenus Des Investissements -21.8 -19.7 -32.8 -24.1 -12.5 -86.9 -49.3 -60.9 -23.1 -65.2

1.3 Transferts Courants 84.4 92.2 98.7 97.9 80.8 95.3 93.5 120.7 115.9 93.1

2 - Operations En Capital Et Financieres 212.5 173.8 127.9 36.1 95.0 162.1 101.0 67.4 103.4 0.6

2.1 Operations En Capital 8.7 18.9 23.0 40.8 27.9 22.5 0.9 26.8 8.7 48.9

2.2 Operations Financieres 203.7 154.9 104.9 -4.7 67.1 139.6 100.1 40.6 94.7 -48.3

dont

Investissements Directs (Net) 158.6 146.1 130.3 54.1 162.6 86.5 105.3 153.4 101.5 92.7

3 - Erreurs Et Omissions -19.5 -30.5 -23.5 35.0 40.8 -30.4 -47.7 3.9 -25.8 23.9

4- Balance Globale 5.4 21.0 8.4 45.9 4.0 -62.1 -22.7 25.4 -20.7 -91.6

5-Financement -5.4 -21.0 -8.4 -45.9 -4.0 62.1 22.7 -25.4 20.7 91.6

Fmi Net -1.1 0.0 -1.1 0.0 -2.0 0.0 -2.7 0.3 -2.7 0.0

Autres Avoirs (Augmentation -) -4.3 -21.0 -7.3 -45.9 -2.1 62.1 25.4 -25.8 23.4 91.6

Source : Banque Centrale de Madagascar

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9

Banque Centrale au cours des deux années précédentes. Les arrangements sur le taux de change

préférentiel accordé sur les importations de produits pétroliers constituent la raison principale du

tarissement des réserves.

Agrégats monétaires

Les autorités ont maintenu une politique monétaire prudente.

La réduction des réserves a résulté en la contraction des agrégats monétaires respectivement de 11% et de

2.3% pour la base monétaire et la masse monétaire sur le premier semestre. Ceci a contribué aussi à la

limitation de la hausse des prix. Il faut noter cependant que parmi les composantes de ces agrégats, la plus

forte croissance provient des créances nettes sur l’Etat traduisant la pression sur les besoins de

financement de l’Etat face à l’insuffisance de recettes.

Marché des BTA.

L’excédent d’offre subsiste sur le marché des BTA.L’offre sur le marché des BTA a été excédentaire

tout au long du premier semestre. En effet, le système bancaire se caractérisant par une situation de

surliquidité, sauf pour la première séance du mois de juin. Par conséquent, le taux moyen pondéré a décru

de 6.5% en début d’année à 3% jusqu’en fin avril. Mais suite à une réduction notable du ratio excédent

moyen/ réserves obligatoires à partir du mois d’avril, le taux a commencé à reprendre une tendance

haussière pour atteindre jusqu’à 6.8% à la dernière session de juin. Cette tendance a été renforcée suite à

une reprise de liquidité effectuée sur le système bancaire au cours du mois de mai (augmentation de 45%

du montant des titres achetés par les banques, échus en juin).

-15.0

-10.0

-5.0

0.0

5.0

10.0

15.0

jan feb mar apr may jun jul aug sep oct nov dec

Graphique 8. Agrégats monétaires (% variation

depuis début d'année)

Base monétaire 2012 Base monétaire 2013

M3 2012 M3 2013

6.5

3.0

6.8

2

3

4

5

6

7

0

100

200

300

400Graphique 9. Evolution marché des BTA (jan- juin 2013)

Montant annoncé (Mds Ar.)Montant soumis (Mds Ar.)Taux moyen pondéré (%) (axe droite)

48 48 48

40

22

12 0

10

20

30

40

50

Jan-13 Feb-13 Mar-13 Apr-13 May-13 Jun-13

Graphique 10. Excédent moyen mensuel / Réserves

obligatoires de banques (%)

540

560

580

600

620

640

660

680

Graphique 7. Réserves internationales (milions de

DTS)

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10

Crédits à l’économie

Les crédits à l’économie enregistrent une légère reprise.

L’octroi de crédits à l’économie par les banques a pris de l’élan au cours du premier semestre (+7%). Les

crédits accordés sont à hauteur de 85% destinées au financement à court terme, tandis que les crédits

d’investissements ne se chiffrent qu’à l’équivalent de 10 millions USD. Ceci n’a rien d’étonnant puisque

(i) la situation actuelle n’est pas du tout favorable à l’investissement et (ii) les entreprises à Madagascar

déclarent que 80% de leurs investissements se font sur autofinancement19

. Ce qui pourrait représenter un

signe d’inefficience potentielle du système d’intermédiation financière.

Cette hausse des crédits à l’économie s’accompagne d’un accroissement des créances douteuses. Au cours

du premier semestre, leur niveau a augmenté de 15%. En plus, ce taux s’accélère si on compare à l’année

précédente.

Perspectives : Le taux de l’Ariary pourrait être soumis à deux pressions au cours du deuxième semestre :

(i) une intensification de l’importation de riz, qui aura cependant un effet limité que (ii) l’interruption de

l’accord sur le taux de change préférentiel entre l’Etat et les pétroliers. Ces éventualités induiraient une

dépréciation de l’Ariary.

19 IFC (2009), Madagascar, Enterprise survey.

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11

Annexe 1

Madagascar: Indicateurs économiques et financiers : 2008-2014

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Est. Proj. Proj.

Secteur réel (variation annuelle, %, sauf indication contraire)

PIB nominal (milliards d'Ariary) 16,049 16,803 18,469 20,073 21,895 23,860 26,142

PIB (prix constant, croissance) 7.1 -4.1 0.5 1.9 3.1 3.3 5.3

PIB non-minier (prix constants, croissance) 7.1 -4.1 0.5 1.9 2.4 1.8 4.0

Déflateur du PIB 9.1 8.5 8.6 7.9 5.8 5.5 4.0

Indice des prix à la consommation (glissement) 9.2 9.0 9.2 6.9 5.7 6.0 4.0

Indice des prix à la consommation (moyenne annuelle) 10.1 8.0 10.1 9.5 5.8 5.8 4.0

Finances publiques (en pourcentage du PIB)

Recettes totales (Dons exclus) 13.3 11.1 12.2 11.2 10.9 10.3 10.4

Dont: Recettes fiscales 13.0 10.6 10.7 11.1 10.3 10.1 10.2

idem en pourcent du PIB non-minier 13.0 10.6 10.7 11.3 10.6 10.5 10.7

Dons 4.3 2.6 2.8 2.2 1.1 1.2 1.5

Dépenses totales (base engagement) 18.7 16.5 16.4 15.3 13.3 13.5 13.9

Dont : Dépenses en capital 7.8 5.7 6.5 4.7 2.7 2.8 3.4

Solde global (base caisse, dons inclus) -1.1 -2.8 -1.4 -1.9 -1.3 -2.0 -2.0

Financement extérieurs bruts 3.1 0.9 1.6 1.0 0.9 0.9 1.2

Dette publique (estimation) 29.7 32.7 31.1 30.2 29.6 29.5 29.1

Secteur monétaire (variation annuelle, %)

Masse monétaire (M2) 12.6 10.5 8.6 18.2 6.0 -1.9 10.7

Avoirs extérieurs nets 6.7 -4.1 8.6 6.1 -0.2 -13.1 9.0

Avoirs intérieurs nets 4.7 13.3 0.1 8.0 18.5 8.0 12.0

Crédit au secteur privé 28.6 6.1 11.5 3.4 5.4 4.4 13.0

Secteur extérieur (en millions de US$)

Exportation de biens 1,309 1,042 1,108 1,472 1,516 1,924 2,396

Importations de biens -3,212 -2,719 -2,219 -2,468 -2,612 -2,531 -2,757

Balance courante -1,761 -1,818 -874 -744 -685 -257 159

Investissements directs étrangers (net) 1,135 1,360 768 788 778 455 425

Solde global 104 -24 71 127 -85 -154 89

Reserves (en mois d'importation de biens et services) 2.6 2.9 3.7 3.9 3.4 3.0 3.0

Sources: INTSTAT, BCM (historique); 2013-14: projections de l'équipe Banque mondiale

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12

Annexe 2

Impact de l’invasion acridienne sur le prix du riz local à Madagascar

Les problèmes de criquets ont commencé juste après le passage du cyclone Haruna dans la partie

sud de la grande île. Ce cyclone a offert des conditions favorables pour la dernière phase de

développement des criquets dans cette zone. Dès lors à partir de février et mars 2013, certains districts des

régions Atsimo Andrefana et de Menabe ont été fortement infestés. Il s’agit des districts de Morombe,

Toliara II, Ankazoabo, Beroroha, Manja et Mahabo tel qu’illustré par la carte 1A.

A partir de mai jusqu’en août 2013, un nombre important de districts appartenant à des régions

avoisinantes s’est ajouté à la liste des premiers infestés. Au sud, l’infestation a atteint certains districts des

régions d’Androy (Ambovombe) et d’Anosy (Betroka et Amboasary). En remontant vers le nord, à partir

de la carte 1B, on identifie des zones fortement infestées appartenant aux régions de l’Ihorombe (Ihosy) et

de la Haute Matsiatra (Ambalavao, Ikalamavony,…). L’infestation a atteint les hauts plateaux à travers

les régions du Vakinankaratra (Mandoto, Betafo, Antsirabe II) et de l’Itasy (Soavinandriana). En

continuant vers l’ouest, on identifie aussi des districts des régions du Bongolava (Tsiroanomandidy) et du

Melaky (Ambatomainty, Maintirano,…) qui ont été infestés. A la fin du mois d’août 2013, on estime

qu’environ une trentaine de districts ont subi une infestation moyenne à forte au cours de cette invasion

acridienne. Ces zones infestées comptent un peu moins de 20% de la population et 33% de la production

rizicole du pays20

.

Carte 1 : Situation de l’infestation acridienne à partir de février 2013

A - Février à avril 2013 B - Mai à août 2013

Sources : Direction de la Protection des Végétaux (DPV) - MINAGRI, Bulletin sur la situation acridienne n°1 à 6 -

Cellule de Veille Acridienne FAO/MINAGRI, compilation de l’auteur.

20

Projection de la population 2011 de l’INSTAT et estimation de la production rizicole 2011 par district du

MINAGRI.

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13

Parmi ces districts infestés, on identifie des zones particulièrement productrices de riz comme

Morombe et Betioky pour la région d’Atsimo Andrefana, Mahabo et Miandrivazo pour la région du

Menabe. Les autres régions touchées sont même des régions habituellement qualifiées de « productrices

de riz » comme le Vakinankaratra et le Bongolava.

En faisant des ravages sur les espaces verts se trouvant sur leur passage, le phénomène de criquet

agit directement sur le niveau de la production rizicole locale en le comprimant. La compression de

l’offre exercera une pression à la hausse sur les prix des riz locaux. Toutefois, l’intensité de cette

influence sur les prix dépend de la quantité de l’offre réellement affectée. Or jusqu’ici, aucune

information précise n’est disponible à ce sujet.

D’autre part, il se pourrait que la hausse de prix à partir de la compression de l’offre ne se

produise que quelque temps après le passage des criquets. Les stocks détenus par les ménages peuvent

jouer un rôle sur ce point. La hausse des prix n’apparaitra que lorsque l’insuffisance de l’offre se fera

sentir.

Mais malgré cela, des hausses des prix peuvent apparaître sur le marché au moment du passage

des criquets soit par psychose soit par anticipation. Par ailleurs, il se peut que ce soit l’offre des autres

produits de substitut au riz comme le maïs et le manioc qui soit affectée. Cela peut exercer aussi une

pression à la hausse sur le prix du riz local.

Graphique A1 : Evolution du prix moyen en Ariary du riz blanc local pour l’ensemble du pays, dans les

zones infestées et non infestées par l’invasion acridienne.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), Direction de la Protection des Végétaux (DPV) - MINAGRI, Bulletin sur la

situation acridienne n°1 à 6 - Cellule de Veille Acridienne FAO/MINAGRI, compilation de l’auteur. Est classifié infestée une

zone si elle l’a été déclarée au moins une fois à partir de Février 2013.

Pour cerner l’impact de l’invasion acridienne sur le prix du riz local, l’historique des prix moyens

du riz blanc local depuis 2012 pour les zones infestées et les zones non infestées ainsi que la moyenne

nationale de ce même prix est présentée dans le graphique 1.

Si l’on observe en premier lieu l’historique des prix pour les zones infestées, on observe dès le

début de la période d’infestation c'est-à-dire au mois de février 2013 une hausse des prix du riz local dans

les zones infestées. Durant le mois de février 2013, le prix moyen du riz local dans les zones infestées

s’est élevé à 1300 Ariary soit à 50 Ariary de plus par rapport à son niveau du même mois de l’année 2012.

A partir de ce mois de février 2013, dans les zones infestées, le prix du riz local a connu la baisse normale

suivant le cycle saisonnier du riz qui témoigne de l’arrivée de la production rizicole précoce même dans

ces zones. On recense le même schéma pour le cas de la grande moisson car le prix a continué de chuté

jusqu’en mai et juin 2013.

1000

1050

1100

1150

1200

1250

1300

1350

1400

Jan 2012

Fev 2012

Mar 2012

Avr 2012

Mai 2012

Juin 2012

Juil 2012

Aou 2012

Sep 2012

Oct 2012

Nov 2012

Dec 2012

Jan 2013

Fev 2013

Mar 2013

Avr 2013

Mai 2013

Juin 2013

Juil 2013

Aou 2013

Zones non infestées

Zones infestées

Ensemble

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14

Toutefois, il est à noter que le niveau du prix local dans les zones infestées est largement

supérieur leur niveau de l’année 2012 à partir du mois de février 2013. A titre d’exemple, au cours des

mois de mai et juin, le niveau du prix moyen dans les zones infestées est de l’ordre de 1200 Ariary s’il

était à un peu plus de 1050 Ariary au même moment de l’année 2012 juste après la grande moisson. En

plus, à partir du mois de juillet 2013, l’allure du niveau des prix du riz local dans les zones infestées

affiche une hausse plus accélérée par rapport à l’allure de la moyenne nationale. En août, le niveau du

prix dans les zones infestées commence à surpasser la moyenne nationale.

Tout cela témoigne l’insuffisance nette de l’offre de riz sur le marché des zones infestées au cours

de la période d’infestation à partir de février 2013. Cela est d’autant plus confirmé par le fait que la

production du riz dans les zones infestées semble ne pas avoir été touchée par le problème du secteur du

riz de 2011 que l’on constate encore à travers la hausse de la moyenne nationale du prix du riz local au

début de l’année 2012.

Graphique A2 : Hausse moyenne du prix du riz blanc local durant la période février à août 2013 par

rapport à la même période de l’année 2012 pour l’ensemble du pays, dans les zones infestées et non

infestées par l’invasion acridienne.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), Direction de la Protection des Végétaux (DPV) - MINAGRI, Bulletin sur la

situation acridienne n°1 à 6 - Cellule de Veille Acridienne FAO/MINAGRI, compilation de l’auteur. Est classifié infestée une

zone si elle l’a été déclarée au moins une fois à partir de Février 2013.

Graphique A3 : Glissement du prix du riz blanc local par au même mois de l’année 2012 et taux

d’accroissement moyen annuel des prix du riz blanc local au cours des cinq dernières années pour les

zones infestées.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), Direction de la Protection des Végétaux (DPV) - MINAGRI, Bulletin sur la

situation acridienne n°1 à 6 - Cellule de Veille Acridienne FAO/MINAGRI, compilation de l’auteur. Est classifié infestée une

zone si elle l’a été déclarée pour le mois considéré.

7,0%

8,2%

7,2%

4,0%

4,5%

5,0%

5,5%

6,0%

6,5%

7,0%

7,5%

8,0%

8,5%

Zones non infestées Zones infestées Ensemble

-2,8%-1,7%

2,8%

10,4%

12,7%

14,7%

17,7%

5,9% 5,9% 5,9% 6,2% 6,2% 6,2% 6,1%

2,8%

6,5%

4,0%

9,7%10,9%

9,7%

18,3%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

Fév 2013 Mar 2013 Avr 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juil 2013 Aoû 2013

Non infestée : Glissement annuel Infestée : Tx annuel moyen au cours des 5 dernières années Infestée : Glissement annuel

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15

Pour résumer cette hausse constatée du prix du riz dans les zones infestées, le graphique 2

présente la hausse moyenne des prix du riz au cours de la période février à août 2013 par rapport à la

même période de l’année 2012 pour les trois catégories de zones (non infestées, infestées et ensemble du

pays). On voit une hausse nette des prix du riz local de l’ordre de 8,2% dans les zones infestées par

l’invasion acridienne si la hausse a été de 7,2% pour l’ensemble du pays. Ainsi, il apparaît nettement que

le problème de criquet s’est accompagné d’une hausse du prix du riz dans les zones infestées.

Toutefois, il est à préciser que d’autres facteurs sont aussi à associer à l’invasion acridienne pour

être à la base de cette hausse des prix du riz. En premier lieu, il y a les effets du cyclone Haruna qui a

frappé la partie Sud de l’île au début du mois de février. D’autre part, il y a aussi le problème lié à la

pluviométrie. En général pour cette année 2013, l’arrivée de la pluie a été en retard. Ensuite, lors de la

première pluie, la pluviosité a été plus élevée que la normale. Enfin, au final au cours de la saison, il

semble que la pluviosité n’ait pas été suffisante. Ce qui a affecté la production autant que le problème de

criquet. Les données disponibles en ce moment permettent juste d’identifier les facteurs de la hausse des

prix mais ne permettent pas de déterminer la contribution exacte de chaque facteur à cette hausse.

Par ailleurs, il faut noter que le problème lié à la pluviosité et la réduction de la surface cultivée

semble être un phénomène général commun à l’ensemble du secteur du riz à Madagascar pour cette année

2013. Ce problème concerne surtout aussi les autres grandes zones productrices de riz comme la région de

Sofia et d’Alaotra Mangoro qui n’ont pas été touchées par le problème du criquet. On remarque

clairement ce phénomène à partir de l’allure du prix moyen national ou du prix moyen dans les zones non

infestées pour le riz local dans le graphique 1. C’est à peine si le prix national du riz local s’est infléchi à

la baisse à la suite de la grande récolte en avril et mai 2013. Ainsi, il semble que la période de soudure

2013-2014 sera plus dure dans l’ensemble mais avec l’allure actuelle des prix, il se peut qu’elle soit

encore plus dure dans les zones infestées par le problème de criquet.

Graphique A1 : Accroissement du prix du riz blanc local par rapport à au mois de l’année 2012 pour les

districts infestés de la région de Melaky.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

D’autre part, il est à noter aussi que le schéma de la hausse des prix suite au passage des criquets

varie selon les districts. Parmi les districts infestés, Ambatomainty et Morafenobe de la région de Melaky

affichent des hausses moyennes des prix exorbitantes et cela dès février 2013. Mais étant donné que ces

zones n’ont été infestées qu’à partir de mai 2013, ces hausses de prix du riz sont plus à attribuer à d’autres

facteurs.

27,5%

54,8%

20,0%

90,9%

49,4%

69,4%64,9%

30,0% 30,8%

41,1%

51,2%

32,7% 30,7% 31,3%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

70,0%

80,0%

90,0%

100,0%

Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013

Ambatomainty Morafenobe

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16

Graphique A2 : Accroissement du prix du riz blanc local par rapport à au mois de l’année 2012 dans

certains districts infestés depuis février 2013.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

Les districts qui illustrent la hausse typique des prix due à l’invasion acridienne sont les districts

de Morombe, Toliara II pour la région Atsimo Andrefana, Manja pour la région de Menabe. Ces zones

ont été infestées par le criquet dès février-mars 2013 et où la hausse des prix du riz est visible dès mars

2013 avec une hausse pouvant atteindre le 50% par rapport à la même période de l’année dernière.

Toutefois, dans ces districts, il faut compter aussi les effets du cyclone Haruna.

Graphique A6 : Accroissement du prix du riz blanc local par rapport à au mois de l’année 2012 dans

certains districts fortement infestés depuis mai 2013.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

Pour les districts comme Ihosy, Ikalamavony et Betioky Atsimo qui n’ont été fortement infestés

qu’à partir de mai 2013, la hausse des prix n’est visible justement qu’à partir de ce mai-juin 2013 avec des

hausses brusques des prix du riz local allant de 15 à 20% par rapport à la même période de l’année

dernière.

5,7%

56,5% 54,8%

41,2%

19,8%

12,0% 10,5%

8,2%

24,2%

7,2%

19,7% 20,9%

14,2% 14,5%9,4%

34,8%

20,7%

29,8%

12,6% 12,0%

38,3%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

60,0%

Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013

Morombe Toliara II Manja

6,2%2,6% 3,5%

24,2%

18,1%15,7%

24,1%

0,0%

-1,9% -4,2% -5,5%

14,9%

10,8%9,0%

25,0%

-1,3%

-7,6%

29,7%

33,7%

40,6%

27,9%

-10,0%

0,0%

10,0%

20,0%

30,0%

40,0%

50,0%

Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013

Ihosy Betioky Ikalamavony

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17

Graphique A3 : Accroissement du prix du riz blanc local par rapport à au mois de l’année 2012 dans les

zones productrices de riz du Menabe.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

Pour les districts comme Mahabo et Belo-sur-Tsiribihina, même s’ils sont été infestés dès février-

mars 2013, la hausse des prix du riz n’est visible qu’à partir de mai 2013 étant donné que ce sont des

zones productrices de riz et l’arrivée de la nouvelle récolte a tout de même soutenue le niveau des prix

malgré l’existence du problème de criquet.

Graphique A4 : Accroissement du prix du riz blanc local par rapport à au mois de l’année 2012 dans

certains districts appartenant à des zones qualifiées d’« Aire d’invasion ».

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

3,9%6,1%

-7,3%

18,9%

12,9%

20,2%

33,0%

-1,1%-3,4% -3,8%

11,4%9,2% 8,5%

18,9%

-10,0%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

30,0%

35,0%

40,0%

Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013

Mahabo Belo Tsiribihina

-7,7%

-3,2%

5,9%

11,6%9,8%

13,0% 12,7%

-9,0%

0,4% 0,0%

7,5%

11,7%

15,8%

12,4%

3,6%

10,1%8,7%

7,9%

13,1%

15,6%

12,4%

-10,0%

-5,0%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013

Tsiroanomandidy Soavinandriana Mandoto

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18

Parmi les districts qui sont qualifiés d’« Aire d’invasion »21

pour l’acridologie de la grande île, on

peut prendre les districts de Tsiroanomandidy, de Soavinandriana et de Mandoto qui ont été au moins

moyennement infestés par les criquets. Dans ces districts, la hausse des prix du riz local est aussi visible à

partir de mai-juin 2013 mais avec une faible ampleur. Enfin, à part le district de Mandoto, la région de

Vakinankaratra semble afficher un impact moindre de l’invasion acridienne. Malgré le fait que cette

région a été infestée à partir de mai 2013 avec un taux d’infestation « moyenne à forte », les prix du riz

n’affichent pas des hausses significatives comparés à leur niveau de la même période de 2012.

Face à cette insuffisance de la production rizicole locale que l’on constate aussi bien dans les

zones infestées par l’invasion acridienne que dans les restes du pays, il est nécessaire de passer en revue

les questions liées à l’importation de riz du moment où ce dernier joue un rôle d’amortisseur au niveau du

marché.

Graphique A5 : Evolution des prix mondiaux du riz en USD/Tonne (échelle de gauche) et de l’indice

IPO22

(échelle de droite).

Sources : Statistiques de l’Osiriz.

Les importations du riz bénéficient actuellement d’une conjoncture internationale plus favorable.

En effet, depuis la fin de l’année 2012, les prix mondiaux affichent une tendance baissière continue. Si

vers la fin de 2012, l’indice IPO était aux alentours de 250 points, il se situe actuellement en dessous de

220 points. Si l’on considère les origines du riz importé, il faut remarquer que les prix sont en baisse

continue quel que soit l’origine. Cette baisse des prix mondiaux est prévue continuer encore pour

quelques mois étant donné que l’actualité économique internationale statue qu’actuellement les stocks

disponibles par rapport à l’utilisation du riz se situe actuellement à un rapport de 35%23

. Cette conjoncture

favorable de l’importation peut se transmettre aisément au marché local du riz étant donné qu’il y a déjà

quelques mois le taux de change de l’Ariary par rapport au Dollar et de l’Euro est resté stable.24

Face à la

21

Les Aires d’invasion sont des zones vers lesquelles les criquets s’immigrent après s’être développés et multipliés

dans d’autres zones dites grégariennes ou de multiplication. 22

L’indice IPO est indice des prix mondiaux du riz établi mensuellement par Osriz qui est un organisme de

recherche travaillant dans le domaine du riz et qui met en ligne des statistiques publiquement accessibles. 23

HoRIZon n°52 de l’Observatoire du Riz (OdR). 24

Ariary a déprécié de 1,9% contre le dollar américain en septembre 2013.

200

220

240

260

280

300

350

400

450

500

550

600

Jan

v-1

1

Févr

-11

Mar

s-1

1

Avr

i-1

1

Mai

-11

Juin

-11

Juil-

11

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ût-

11

Sep

t-1

1

Oct

o-1

1

No

ve-1

1

ce-1

1

Jan

v-1

2

Févr

-12

Mar

s-1

2

Avr

i-1

2

Mai

-12

Juin

-12

Juil-

12

Ao

ût-

12

Sep

t-1

2

Oct

o-1

2

No

ve-1

2

ce-1

2

Jan

v-1

3

Févr

-13

Mar

s-1

3

Avr

i-1

3

Mai

-13

Juin

-13

Juil-

13

Ao

ût-

13

Thaï 25% Viet 25% Pak 25% Indice IPO

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19

montée du prix du riz blanc local qui commence à s’observer sur le marché local, l’activité d’importation

du riz est attrayante malgré la tendance à la hausse actuelle du fret maritime.

Graphique A6 : Evolution du prix moyen en Ariary du riz importé dans les grandes villes (échelle de

gauche) et du volume des riz importés en tonne (échelle de droite) depuis janvier 2011.

Sources : Observatoire du Riz (OdR), compilation de l’auteur.

L’insuffisance de la production locale due aux intempéries (criquet et pluviosité) est palpable à

travers les importations de riz du pays à l’heure actuelle. Le cumul des importations de riz de l’année

2013 de janvier à août présente un chiffre record par rapport à l’historique des importations des dernières

années. Jusqu’au moins d’août, la grande île a importé plus de 200000 tonnes de riz soit 60000 à 70000

tonnes de plus par rapport à 2012 et 2011. En fait, le niveau des importations a à peine baissé au cours de

la période de grande récolte pour s’accroître à partir de juin 2013. Toutefois, force est de constater que le

niveau moyen des prix des riz importés sur le marché est actuellement largement en dessous du prix des

riz locaux. Les prix des riz imports au niveau des grandes villes sont restés plus ou moins stables depuis

novembre 2012 si le prix des riz locaux a continué d’augmenter. Cela pourra être dû à la baisse des prix

mondiaux. Mais malgré cette situation actuelle, la situation risque de se dégrader au cours de la prochaine

période de soudure selon les avis des experts du secteur. En effet, la plateforme nationale du riz25

est

actuellement en veilleuse, la politique des pouvoirs publics n’est pas très claire et surtout, le marché de

l’importation du riz semble actuellement être envahi par des entreprises spéculatrices qui ne sont pas

toujours des professionnels du métier.

25

Cette plateforme regroupe les opérateurs formels dans le secteur de l’importation de riz et du pouvoir public. Cette

plateforme a joué un rôle crucial durant les crises antérieures du riz avant la survenue de la crise socio économique

de 2009.

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

50000

55000

1000

1060

1120

1180

1240

1300

1360

1420

1480

1540

1600Ja

nv-

11

Févr

-11

Mar

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1

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1

Mai

-11

Juin

-11

Juil-

11

Ao

ût-

11

Sep

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1

Oct

-11

No

v-1

1

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1

Jan

v-1

2

Févr

-12

Mar

s-1

2

Avr

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2

Mai

-12

Juin

-12

Juil-

12

Ao

ût-

12

Sep

t-1

2

Oct

-12

No

v-1

2

c-1

2

Jan

v-1

3

Févr

-13

Mar

s-1

3

Avr

i-1

3

Mai

-13

Juin

-13

Juil-

13

Ao

ût-

13

Prix moyen en Ar du riz importé grandes villes Prix moyen en Ar du riz local grandes villes Volume de Riz importé en tonne

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20

Tableau A2 : Glissement du prix du riz blanc local par au même mois de l’année 2012 et taux

d’accroissement moyen des prix du riz blanc local au cours de Février à Août 2013 par rapport à Février-

Août 2012 pour les districts qui ont été infestés.

District Février 2013 Mars 2013 Avril 2013 Mai 2013 Juin 2013 Juillet 2013 Août 2013 Tx*

Ambatomainty 27,5% 54,8% 20,0% 90,9% 49,4% 69,4% 64,9% 50,3%

Morafenobe 30,0% 30,8% 41,1% 51,2% 32,7% 30,7% 31,3% 35,3%

Morombe 5,7% 56,5% 54,8% 41,2% 19,8% 12,0% 10,5% 25,8%

Manja 9,4% 34,8% 20,7% 29,8% 12,6% 12,0% 38,3% 22,0%

Ikalamavony 25,0% -1,3% -7,6% 29,7% 33,7% 40,6% 27,9% 20,4%

Betroka 0,6% 0,6% -5,8% 9,5% 2,2% -2,4% 126,1% 18,2%

Miandrivazo 21,3% 15,8% 13,7% 20,0% 17,5% 13,3% 22,0% 17,6%

Toliara II 8,2% 24,2% 7,2% 19,7% 20,9% 14,2% 14,5% 15,4%

Ambalavao 6,6% -4,0% -2,1% 26,8% 26,4% 22,0% 32,2% 14,9%

Maintirano 9,6% 9,9% 14,2% 18,8% 12,6% 12,7% 21,7% 14,1%

Ihosy 6,2% 2,6% 3,5% 24,2% 18,1% 15,7% 24,1% 13,1%

Ankazoabo 7,2% 15,7% 11,1% 7,0% 17,6% 16,8% 13,0% 12,4%

Mahabo 3,9% 6,1% -7,3% 18,9% 12,9% 20,2% 33,0% 11,7%

Sakaraha 21,5% 18,5% 5,6% 11,6% 17,0% 1,9% 5,3% 11,3%

Mandoto 3,6% 10,1% 8,7% 7,9% 13,1% 15,6% 12,4% 10,1%

Antsalova 12,9% -3,1% 4,2% 9,3% 8,4% 11,7% 26,8% 9,1%

Ambatofinandrahana 14,8% 14,2% -13,2% 10,6% 20,2% -2,6% 16,5% 8,4%

Amboasary 8,2% 3,3% -3,9% 7,4% 5,3% 3,1% 22,9% 6,3%

Tsiroanomandidy -7,7% -3,2% 5,9% 11,6% 9,8% 13,0% 12,7% 5,4%

Belo Tsiribihina -1,1% -3,4% -3,8% 11,4% 9,2% 8,5% 18,9% 5,2%

Soavinandriana -9,0% 0,4% 0,0% 7,5% 11,7% 15,8% 12,4% 4,9%

Betafo 5,9% 0,8% 3,0% 2,1% -4,7% 3,5% 9,8% 2,9%

Betioky 0,0% -1,9% -4,2% -5,5% 14,9% 10,8% 9,0% 2,7%

Bekily 8,1% 6,6% -4,5% 4,4% -5,0% 0,0% 6,1% 2,3%

Ambovombe Androy 9,1% 6,1% -0,2% -4,0% -3,8% -4,6% 12,1% 2,2%

Faratsiho 2,8% -0,6% 1,4% 7,3% -2,2% 5,0% 2,1% 2,2%

Ampanihy -7,1% -7,1% -6,5% -3,7% 15,9% 10,8% 9,0% 0,9%

Beroroha -0,2% -0,8% -0,5% -3,9% -3,2% 1,0% 6,6% -0,2%

Antsirabe II -1,2% -8,7% 0,3% -4,9% 0,0% 4,6% 0,6% -1,5%

Sources : Données sur les prix du Riz de l’Observatoire du Riz (OdR), données sur l’invasion acridienne de la Direction de la

Protection des Végétaux (DPV) du Ministère de l’Agriculture, Bulletin sur la situation acridienne n°1 à 6 de la Cellule de Veille

Acridienne FAO/MINAGRI, compilation de l’auteur. Le mois de Février 2013 est pris comme le début de l’infestation. Est

classifié infestée une zone si elle l’a été déclarée pour le mois considéré.

* Tx=Taux moyen d’accroissement des prix au cours de Février à Août 2013 par rapport à la période

Février à Août 2012.

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21

Tableau A3 : Importation mensuelle de riz en volume de 2008 à 2013 (en tonne).

Mois/Année 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Janvier 25 947 11 392 21 061 14 555 52 766 32 165

Février 24 822 14 579 8 132 33 155 24 199 34 275

Mars 35 777 8 956 9 892 17 977 20 257 24 903

Avril 8 962 4 690 7 694 21 374 8 734 21 847

Mai 2 158 1 109 5 805 17 147 9 439 15 086

Juin 7 3 263 6 993 16 091 8 176 16 280

Juillet 31 606 6 839 5 451 10 683 24 959

Août 16 818 36 5 703 5 650 5 886 30 531

Septembre 15 424 3 971 6 775 5 541 5 655

Octobre 25 840 7 342 12 810 5 450 12 985

Novembre ND 16 909 13 747 25 265 13 424

Décembre ND 16 274 16 956 24 503 31 621

Total

Janvier à août 114 522 44 631 72 119 131 400 140 140 200 046

Annuel 155 786 89 127 122 407 192 159 203 825 200 046 Sources : Bulletin bimensuel HoRIZon n°52 Septembre 2013 de l’Observatoire du Riz (OdR)