Www.espace-etudiant.net - Rococo Et Le Neo-classicisme S1

COURS HCA LES STYLES ROCOCO ET NEO-CLASSIQUE

LE ROCOCO ET LE NEO-CLASSICISME

PARCOURS DE STYLES

Le Dôme de Brunelleschi, construit sur la cathédrale de Florence en 1420, est considéré comme étant le premier vrai édifice représentant l’age de la Renaissance, et ceci en raison des avancées techniques aditionnées aux sources classiques.

Durant le siècle qui suivit, des édifices monumentaux à allures classiques étaient construits en utilisant les principes architecuturaux légués par Vitruve depuis le premier siècle Av. J.C.

Le Tempietto de Bramante, construit à Rome en 1502, est considéré comme le meilleur exemple des idéaux vitruviens, mais les constructions de Palladio, au nord de l’Italie, sont devenues les plus célèbres durant les siècles qui suivirent.

Sa Villa Rotonda, construite sur une colline à l’extérieur de la ville de Vicenza, a exprimé un réel intêret pour la villa de style classique, construite pour une nouvelle classe de fermiers « gentlemen » de la campagne de Veneto.


La villa est conçue sur le modèle d’un temple romain à plan central parfaitement symétrique. Avec un portique à six colonnes sur chacune des façades de la construction carrée, surélevée au dessus d’un sous-sol, le visiteur peut accéder depuis de grandes entrées de quatre cotés de la villa. L’édifice est chapeauté par un dôme au dessus de son centre. Cela rappelle plus l’ancienne utilisation du dôme au dessus des résidences impériales que celle plus récentes au dessus des églises. Le style influent de Palladio a été diffusé par la publication en 1570 de son traité sur l’architecture intitulé « I quattro libri dell’architettura », qui deviendra le guide de l’architecture Néo-classique du 18e siècle.

Ce classicime mena d’abord au style Maniériste ensuite au Baroque. Maniérisme, mouvement intellectuel de courte durée, défendu par des architectes tels que Michelangelo, Giulio Romano et Baldassare Peruzzi, mouvement qui voulait s’étendre outre le classicisme en mettant en cause ses principes de base.

Nous pouvons voir cela dans d’élégante résidence telle que le Palazzo de Tè à Mantoue, conçue par Giulio Romano en 1530. Cette villa démontre dans ses proportions irrégulières et l’utilisation non traditionnelle des éléments de l’architecture classique, une remise en cause de la compréhension stricte de Vitruve de l’ancienne architecture romaine, qui dominait jusqu’alors le style classique.

Après s’être rétablit du sac de Rome en 1527, les papes se sont tournés vers le rajeunissement et la rénovation du Catholicisme en réponse au danger du Protestantisme. Cette Contre-Réforme, telle qu’on l’a appelée, était marquée par une architecture de grand échelle qui était utilisée pour donnée une vision symbolique forte de la papauté à travers toute l’Europe.

L’église de Saint-Pierre à Rome et le Palais de Versailles à l’extérieur de Paris sont les exemples les plus célèbres de l’architecture Baroque. Saint-Pierre a été entamée par Bramante au début du 16e


siècle, continuée par Michelangelo et Carlo Maderno, elle fut complétée par Bernini aux environs de 1650 en incluant une large place face à la basilique avec une forme ovale symbolisant la protection de l’église.

La taille monumentale de cette construction était suffisante pour impressionner les visiteurs, qui pouvait aussi accéder à l’église pour voir la nef large et courte pleine de sculpture en marbre, l’immense baldaquin1 de bronze construit par Bernini en 1620.

Louis XIV utilisa ce même procédé de propagande pour appuyer son autorité à Versailles dans les années 1660. Ce complexe de style Baroque classique est dynamique et théatral, avec un large panorama qui domine sa région environnante.

LA NAISSANCE DU ROCOCO

C’est pendant cette ère que la plupart des missions catholiques était établies dans le « Nouveau Monde ». Les explorateurs européens avaient « découvert » les Amériques durant l’âge de la Renaissance, et à l’époque Baroque, les européens se sont installés dans de nouvelles villes portuaires à travers le nord et le sud américains, et ramenaient d’incroyables richesses vers l’Europe.

Ces nouvelles richesses ont permis à conduire l’économie à des niveaux plus élevés de luxure en architecture et à un nouveau style architectural appelé le Rococo, développé au début du 18e siècle. Le Rococo empreinta beaucoup des principes baroques de large-échelle, et les modela en formes plus organiques qui va mieux avec le nouveau style de vie aristocratique européen à Paris, Munich et Vienne.

La construction du Palais Schönbrunn a débuté à Vienne en 1696 par Johann Bernhard Fischer von Erlach, exprimant toute cette opulence et richesse. Les détails ondulés à l’extérieur de l’édifice laisse imaginer le visiteur la riche conception intérieure, créée avec du marble, de l’or et une profusion de fresques et de détails sculptés qui sont une sorte de mélange de peiture, sculpture et d’architecture dans un tout uni.

Le Style Rococo est pour l’essentiel un mouvement décoratif qui s’est développé à Paris au début du 18e siècle dans les hôtels et autres résidences de ville de la noblesse. Ce style, tout en trouvant ses origines dans le décor de Versailles, est aussi apparu en réaction contre le caractère trop solennel (officiel, accueil et récéption) de ce château royal.

1 Edicule qui domine par exemple une entrée, un autel ou un trône. Il peut être soutenu par des colonnes, fixé à un mur ou suspendu au plafond. Autel : Structure plane de la forme d’une table ou d’un socle de pierre, sur lesquels sont réalisées des offrandes à un dieu et où des rites religieux sont accomplis. Dans beaucoup de religions anciennes, on y effectuait des sacrifices. Dans les églises chrétiennes, les autels sont souvent décorés de sculptures et autres ornements.


UN CARACTERE PUREMENT DECORATIF

Les motifs décoratifs du Rococo ne se rapportent ni à l’histoire, ni à la symbolique. Rocailles, enroulements et feuillages entouraient souvent des êtres imaginaires ou encore des masques, sphinx,

ou armoiries imaginaires.

MOTIFS EN ROCAILLE2

Les motifs en rocaille étaient une caractéristique du style Rococo. Les arabesques3 en rocaille étaient principalement des formes figuratives, disposées de manière symétrique au-dessus des cadres

architecturaux ou autour d’eux.

Juste-Aurèle Meissonnier, Gilles-Marie Openordt, Nicolas Pineau et Germain Boffrand sont parmi les créateurs, ceux qui parvinrent le mieux à exprimer l’échelle plus intime et l’agencement plus confortable des pièces, en les agrémentant d’éléments colorés dans une palette claire sur des sujets frivoles (pas sérieux), en fondant ensemble panneaux et cadres des portes, parois et plafonds.

2 Elément d’ornementation associé au style Rococo du 18e s. , utilisant des rochers et des coquillage 3 Décorations imbriquées basées sur des formes géométriques et des motifs de tiges, de vrilles, de fleurs et de feuilles. Les arabesques décorent les édifices construits par les musulmans, auquels leur religion interdit de représenter des animaux. Elles étaient particulièrement populaires chez les Arabes, ainsi que chez les Sarrasins et les Maures en Espagnes.


LA COQUILLE SAINT-JACQUES

Cet ornement était un des motifs préférés. Les enroulements de sa partie supérieure

rappelaient ceux des contours des arabesques en S ou en C ; les rebords sinueux renvoyaient

aux courbes, trait dominant de la décoration des pièces.

Le répértoire des motifs – arabesques en rocaille, chinoiseries – était d’une infinie variété. Peu d’extérieurs Rococo ont été réalisés en France, contrairement à l’Allemagne méridionale (du sud).

EGLISE SAINT-PAUL-SAINT-LOUIS, PARIS Cette église jésuite est de type Baroque mais

fournit aussi un exemple précoce de façade Rococo, avec une multiplicité de cartouches,

d’arabesques, de monogrammes4, de volutes, d’enroulements, de chérubins5, et trois

sculptures abritées dans des niches.

MOULURES EN CHEVAUCHEMENT Les décors rococo mêlent panneaux, miroirs, portes et plafonds, faisant se chevaucher les moulures. Dans l’hôtel de Soubise (1738-1739), les angles des pièces sont en courbes et les coins sont dissimulés dans les plafonds.

4 Ornement formé de texte entrelacé 5 Tête d’ange (enfant ailé)


LE DECOR RELIGIEUX ROCOCO DES VIERZEHNHEILIGEN

A l’intérieur de cet édifice les éléments structurels ne dépassent pas le niveau de la corniche. Les voûtes sont disponibles pour recevoir un décor Rococo dont les éléments chevauchent un réseau de nervures accentuées. La chapelle des quatorze saints (Vierzehnheiligen), de 1764, en style rocaille,

est implantée dans un espace libre au milieu de la nef

L’EGLISE DE PELERINAGE DES VIERZEHNHEILIGEN, ALLEMAGNE MERIDIONALE (1772)

J. B. Neumann a conçu cette église en reliant des formes ovoïdes des diverses tailles – celle du centre étant plutôt un rectangle aux coins incurvés. La forme ambiguë des principaux sous-ensembles ainsi

que leur tracé intérieur festonné6 renforcent les effets de décor Rococo tardif de l’intérieur.

LE RETOUR DU CLASSICISME OU LE NEO-CLASSIQUE

Pendant que le style Rococo célébrait la culture courtisane et développa les arts vers des niveaux plus élevés de luxure et de théatralité, la classe moyenne en France, plus importante, commençait de plus en plus à se libérer de cette structure sociale rigide et débutait une série de protestations qui mena vers la révolution française.

Le style architectural qui représentait le mieux cette nouvelle approche morale des arts, basé sur des principes philosophiques de l’époque de Voltaire, Rousseau et autres, était le Classicisme. Ainsi, au milieu du 18e siècle, le renouveau des idéaux

6 A bords ornementés


classiques en architecture s’était formé à travers des voyages à Rome et guidé par le retour aux traités architecturaux de Palladio et Vitruve.

Chiswick House de Richard Boyle, construite à l’ouest de Londres en 1725, est un des exemples les plus connu du Néo-Classique. Modelée sur le modèle de la Villa trois parties et centrée d’un portique à six colonnes surmonté d’un fronton triangulaire et d’un dôme.

Dans Cheswick House, l’architecte mit en pratique ce qu’il avait appris en étudiant sa collection personnelle de dessins originaux de Palladio et de Jones. Il en résulta un édifice inhabituel, avec une surabondance d’éléments et fourmillant de citations architecturales. Les proportions intérieures et extérieures respectaient les règles de Palladio, tandis que les détails juxtaposaient de manière académique des motifs de Palladio, de Scamozzi, de Jones et de Vitruve. L’abondance de détails ne nuisait pas à la qualité des éléments, car ils étaient exécutés de façon nette et rigoureuse. Ainsi, Cheswick House n’était pas une imitation de la villa Rotonda de Palladio, mais l’architecte y avait appliqué de manière originale les leçons de son maitre.

LA FAÇADE DE L’ENTREE La tribune à bossages vermiculés7 porte un riche portique corinthien (dont tous les détails sont empruntés à Palladio), avec deux escaliers à double balustrade. Cette balustrade se poursuit entre les colonnes du portique et sous les fenêtres latérales, comme dans la Queen’s House d’Inigo Jones.

7 Motif ornemental composé de petites stries sinueuses


LE PLAN Cette villa reprenait la conception de la villa

Rotonda à échelle réduite. L’édifice ne comporte que des pièces d’apparat (luxe). Dans l’édifice

ancien, l’intendance n’enlève rien à la pureté de la conception, qui repose sur le contraste entre

les salles successives, de formes rondes, octaédriques, rectangulaires et en abside8.

LES SURFACES VEMICULEES

Elles sont une forme de bossage où la face des pierres est ornée de petites stries sinueuses qui

rappellent les traces de passage des vers. La texture vermiculée de la façade de Cheswick House contribue à la richesse de ses reliefs.

LES FENETRES DIOCLETIENNES

Ces fenêtres appelées aussi thermales, ornent certains dessins et réalisations de

Palladio. Leur origine provient des bains romains de

l’Antiquité, tels les thermes de Dioclétien. On les retrouve souvent dans les projets de

Burlington. Sur la façade, coté jardin, les deux montants de

l’ouverture, en plusieurs sous-parties, sont dans l’alignement

des colonnes de la fenêtre palladienne centrale.

Le Style Néo-Classique, qui symbolisait le style de la pureté et de l’honêteté, était de plus en plus utilisé afin d’exprimer et de refléter les idéaux illuminés de cette période. Ces idéaux ont formé les bases de la première architecture officielle des Etats-Unis, qui était décidément le Néo-Classique, telle qu’on le voit dans la Thomas Jefferson’s house, Monticello, construite à Charlottesville, Virginia, au début des

8 partie semi-circulaire ou polygonale à l’extrêmité d’un édifice, comme les bas-côtés latéraux ou le choeur d’une église.


années 1770, et the United States Capitol, construit principalement par Benjamin Latrobe au début des années 1800s. Cet édifice monumental de couleur blanche a un portique massif à colonnes sur une entrée surélevée, et un haut dôme qui s’élève depuis son centre. Dans le but de rappeler les anciens idéaux grécques et romains, ce style Néo-Classique devint rapidement le style officiel du gouvernement des Etats-Unis.

MONTICELLO, VIRGINIE La première version de la résidence de Jefferson à Monticello comportait un portique central à deux

étages, dont certains détails provenaient des tirages de Palladio sur les ordres doriques et ioniques. A son retour de France en 1796, Jefferson remania cette maison en faisant appel à des détails

« républicains » à la française plus que palladiens. L’emplacement sur la colline, la coupole à dôme et le portique libre rappelaient le romantisme de la villa Rotonda.

PLAN DU CAPITOLE, WASHINGTON Le paln au sol du Capitole, bien que modifié pendant la construction, présente en sa partie centrale des bras d’égale longueur. Il accueille un ensemble divers d’espaces aux formes ingénieuses, dont les hémicycles du Sénat et de la Chambre des représentants.

VUE DU CAPITOLE, WASHINGTON (1792-1817)

L’édifice du Capitole à Washington, siège du pouvoir législatif, fut pour l’Amérique le projet

architectural le plus important de l’époque. Il consistait essentiellement en une rotonde

centrale (couronnée ultérieurement par un dôme imposant), flanquée de deux ailes à

fronton et ponctuée par un ordre géant.


Le style Néo-Classique associe complexité et diversité. En partie en réaction aux excès du baroque et du rococo, il s’efforçait de revenir à une pureté et à une noblesse architecturales qui semblaient perdues. Si le terme de « néo-classicisme » fut forgé à la fin du 19e siècle, le style fut adopté dès le milieu du 18e siècle. Trouvant ses sources dans une quête intellectuelle, le néo-classicisme s’est défini à partir de quatre éléments : l’archéologie, les sources imprimés, le romantisme et la pureté des structures. Les édifices grecs et romains anciens furent étudiés avec la rigueur archéologique ; des recueils de gravures les décrivirent comme des ruines romantiques ; et la simplicité des structures grecques suggéra des projets dont l’ornementation fut supprimée ou réduite.

L’ORDRE IONIQUE DU TEMPLE SUR L’ILISSOS Cette figure représente la base, le chapiteau, la frise et

l’entablement de l’ordre ionique du temple. La publication de ces détails fournit un glossaire de

formes et de références architecturales permettant leur réutilisation dans les nouvelles constructions.

LA FRISE D’UN TEMPLE, PALMYRE, SYRIE Le motif du cheval bondissant sort ici d’une fleur, sur une frise et non sur un chapiteau. Les archéologues découvrirent un grand nombre de variantes dans les édifices bâtis, et non une forme unique pour chaque ordre.


LE TEMPLE SUR L’ILISSOS, ATHENES Ce temple ionique constitua avec d’autres édifices grecs une source d’inspiration aux 18e et 19e siècles. La simplicité de cette façade à quatre colonnes se retrouvera dans de nombreuses églises d’Europe.

RECONSTITUTION DE LA CABANE PRIMITIVE

Dans cette reconstitution, Marc-Antoine Laugier, théoricien français, porta à l’extrême la notion de pureté des structures, montrant ainsi comment le dessin des ordres avait pour origine la construction en montants et en linteaux de la « première » cabane

Un nouveau regard sur les ordres

Les cinq ordres étaient les éléments fondamentaux de l’architecture classique, et de nombreux auteurs avaient exprimés, à travers les âges, l’interprétation qu’ils en faisaient. De nouveaux sites archéologiques et un examen méticuleux d’édifices déjà connus élargirent la palette des détails utilisables. On pouvait dorénavent choisir de reproduire une colonne dorique à la grecque, sans base, ou sa version romaine dotée d’une base. La documentation était abondante, fournissant dans les deux cas des modèles adaptés. Certains architectes voulaient compléter la norme des cinq ordres en y ajoutant les leurs, parfois en associant des éléments de réalisations distinctes, parfois même en créant , dans certains cas, un type entièrement nouveau pour exprimer une idée déterminée.


LES VARIATIONS DORIQUES, SYON HOUSE La décoration de ce chapiteau est plus

soutenue aue celle de ses prédécesseurs classiques, avec sa tresse de feuillage et de

chèvrefeuille. La frise est moins exubérante, malgré l’alternance de bucranes (crânes de boeuf) traditionnels avec une tête de bélier

sculptée.

LA BASE DE PILASTRE, PORTAIL DE LA SYON HOUSE La base de ce pilastre s’autorise un envol fantaisie par l’addition de quatre griffes de lion. Du jamais vu. Et qui, avec humour, tente de dissuader les visiteurs indésirables.

Les styles de renouveau (Revivalist styles) sont généralement de nature romantique, ils reflètent des notions idéalisées des cultures et mouvements du passé, et sont pour cela basés en partie sur une nostalgie séléctive. L’architecture romantique du 19e siècle a connu aussi le renouveau (revival) du style gothique, l’édifice du Parlement de Londres en est l’exemple le plus célèbre, construit dans les années 1830 par Augustus Welby Northmore Pugin, et les styles de renouveau Colonial et Tudor qui sont apparus au Etats-Unis.


Les constructions de style renouveau (revival) Fédéral, Georgien et Grecque, aux Etats-Unis, ont suivi cette même notion, tandis que le style Beaux-Arts est connu comme un amalgame des styles Renaissance, Baroque et Rococo dans le but de charger l’architecture d’une grandeur historique opulente. Hunt’s Metropolitan Museum of Art de Richard Morris, construit à New York en 1895, se conforme à ces principes.

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