Réponse à la saisine du 28 mai 2015 en application de l’article L.161-39
du code de la sécurité sociale
Référentiels concernant la durée d’arrêt de travail dans trois cas :
Entorse du poignet
Fracture des os du pied : phalange(s) et métatarse
Fracture de côte(s) isolée
Juillet 2015
ARGUMENTAIRE
Ce document a été validé par le Collège de la Haute Autorité de santé en juillet 2015 © Haute Autorité de santé – 2015
Cet argumentaire est téléchargeable sur :
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Haute Autorité de santé
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2, avenue du Stade de France – F 93218 Saint-Denis La Plaine Cedex
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Sommaire
1. Éléments de contexte .......................................................................................................... 4
1.1 Le texte législatif .................................................................................................................... 4
1.2 La saisine .............................................................................................................................. 4
1.3 La méthodologie retenue ....................................................................................................... 4
2. Concertation avec les professionnels de santé................................................................. 5
3. Durée d’arrêt de travail pour l’entorse du poignet ............................................................ 7
3.1 Référentiel CNAMTS ............................................................................................................. 7
3.2 Données bibliographiques...................................................................................................... 7
3.3 Position des Collèges Professionnels et Sociétés savantes ................................................... 9
3.4 Avis de la HAS ....................................................................................................................... 9
4. Durée d’arrêt de travail pour la fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse) .... 10
4.1 Référentiel CNAMTS ........................................................................................................... 10
4.2 Données bibliographiques.................................................................................................... 11
4.3 Position des sociétés savantes et collèges professionnels ................................................... 12
4.4 Avis de la HAS ..................................................................................................................... 13
5. Durée d’arrêt de travail pour la fracture de côte(s) isolée .............................................. 14
5.1 Référentiel CNAMTS ........................................................................................................... 14
5.2 Données bibliographiques.................................................................................................... 14
5.3 Position des sociétés savantes et collèges professionnels ................................................... 16
5.4 Avis de la HAS ..................................................................................................................... 16
Annexe 1. Saisine du 28 mai 2015 .............................................................................................. 17
Annexe 2. Fiche « Entorse du poignet » ..................................................................................... 18
Annexe 3. Fiche « Fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse) ».................................. 20
Annexe 4. Fiche « Fracture de côte(s) isolée » .......................................................................... 21
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1. Éléments de contexte
1.1 Le texte législatif
L’article L.161-39 du Code de la sécurité sociale prévoit la disposition suivante :
« L'Union nationale des caisses d'assurance maladie et les caisses nationales chargées de la ges-tion d'un régime obligatoire d'assurance maladie peuvent consulter la Haute Autorité de santé sur tout projet de référentiel de pratique médicale élaboré dans le cadre de leur mission de gestion des risques ainsi que sur tout projet de référentiel visant à encadrer la prise en charge par l'assurance maladie d'un type particulier de soins. La Haute Autorité de santé rend un avis dans un délai de deux mois à compter de la réception de la demande. A l'expiration de ce délai, l'avis est réputé favorable ».
1.2 La saisine
Dans le cadre de l’article L.161-39 du Code de la sécurité sociale, la Haute Autorité de santé a été saisie par la CNAMTS par un courrier en date du 28 mai 2015 afin qu’elle rende un avis sur trois référentiels proposant des durées indicatives d’arrêt de travail.
Ces documents concernent trois situations pathologiques :
-l’entorse du poignet, ,
- la fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse),
- la fracture de côte(s) isolée.
1.3 La méthodologie retenue
Dans le cadre temporel contraint de l’article L.161-39 du Code de la sécurité sociale, la démarche méthodologique adoptée a consisté dans la revue des recommandations de pratique clinique fran-çaises et internationales sur les thèmes de santé concernés et l’interrogation des sociétés sa-vantes.
L’analyse de la littérature disponible n’a pas permis d’identifier de données probantes ou de re-commandations sur des durées d’arrêt de travail optimales pour les pathologies examinées. Par ailleurs, le mode de sollicitation des sociétés savantes n’a pas permis d’aller au-delà d’une simple présentation des quelques réponses obtenues.
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2. Concertation avec les professionnels de santé
Les sociétés savantes ci-après ont été contactées par courrier sollicitant leurs observations éven-tuelles sur les fondements scientifiques des projets de référentiel les concernant :
Pour l’entorse du poignet :
Le Collège de la Médecine Générale La Société française de de chirurgie orthopédique et traumatologique La Société Française de Médecine du Travail La Société Française de Rhumatologie
Pour la fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse) :
Le Collège de la Médecine Générale La Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique La Société Française de Médecine du Travail
Pour la fracture de côte(s) isolée:
Le Collège de la Médecine Générale La Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique La Société Française de Médecine du Travail
Trois réponses sont parvenues à la HAS, en provenance du Collège de la Médecine Générale, de la Société Française de Rhumatologie et de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique.
Sur la forme, le Collège de la Médecine Générale regrette d’une façon générale d’avoir à « donner un avis sur un document à l’élaboration duquel [il n’a] pas participé », ce qu’il considère « contraire à [ses] valeurs ». Sur le fond, bien que le Collège de la Médecine Générale reconnaisse que « ce type de document peut être utile pour beaucoup de médecins qui n’ont aucune référence solide sur les arrêts de travail, leur durée, et la façon de conduire une consultation avec arrêt de travail », il s’interroge sur l’intérêt de données chiffrées, alors même que dans la pratique réelle, la décision effective du médecin quant à la durée précise d’un arrêt dépend […] de nombreux […] facteurs (nature de la pathologie, conditions physiques du travail, contexte de l’entreprise, rapport du pa-tient à son travail, comorbidités, complications plus ou moins prévisibles, contexte global médico-psycho-social) et ne peut être prise qu’au cas par cas de façon adaptée à chaque patient. Le Col-lège de la Médecine Générale fait ainsi part de ses réserves sur l’utilisation de telles fiches qui pourraient « devenir opposables, en tout cas utilisées à l’encontre du patient et parfois du méde-cin ». Le Collège de la Médecine Générale ne peut donc en l’état donner un avis favorable sur ces fiches, ni les valider.
La Société Française de Rhumatologie s’inquiète également que ces durées puissent être des références opposables pour certains médecins conseils, et préférerait que « le terme de "durée de référence" [soit] précisé et au mieux évité ». Elle souhaiterait également que la méthode d’élaboration de ces fiches, leurs auteurs et leurs destinataires soient clairement indiqués.
Enfin, la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique dénonce vivement le fait de ne pas avoir été associée à la préparation des documents proposés par la CNAMTS, arguant « qu’en tant que société professionnelle, ce genre de démarche doit venir d’une collaboration entre les praticiens de terrain et les instances, et non pas une démarche unilatérale, comme c’est le cas pour cette demande ». Elle se limite à quelques commentaires généraux sur les recommandations de la CNAMTS qui « ne semblent pas refléter la pratique quotidienne chirurgicale » et signifie son
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désaccord sur les durées d’arrêt proposées en ce qui concerne les fractures des os du pied, sans plus de précision. Par ailleurs, elle signale que « l’intitulé « entorse du poignet » ne correspond à aucune pathologie démembrée par la société française de chirurgie de la main, l’académie d’orthopédie traumatologie et par le CNP de la SOFCOT ».
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3. Durée d’arrêt de travail pour l’entorse du poignet
3.1 Référentiel CNAMTS
Libellé État de l’art
État de
la pra-
tique
Seuil fixé
Entorse
du poignet
Sources :
Medical Disabil-
ity Advisor, 5th
Edition, 2005
Travail sécuri-
taire NB, lignes
directrices en
matière de durée
d’invalidité du
Nouveau-
Brunswick, 2009
Arrêts de travail
en traumatologie
: Barème indica-
tif, F. Valette,
2010.
AMA, Guides to
the evaluation of
work ability and
return to work,
2nd
edition, 2011
Official Disability
Guidelines, 18th
Edition, 2013
Cf.
section
Analyse
Variable selon le type d’emploi et la gravité de l’entorse :
Entorse bénigne
1 Entorse de
gravité moyenne2
Entorse grave
3
Sédentaire 3 jours 7 jours 28 jours
Travail physique léger – sollicitation modérée de la main et du poignet (charge ponctuelle <10 kg ou charge répétée <5 kg)
3 jours 7 jours 42 jours
Travail physique modéré – sollicitation modérée de la main et du poignet (charge ponctuelle <25 kg, charge répétée <10 kg)
7 jours 14 jours 56 jours
Travail physique lourd – forte sollicitation de la main et du poignet (charge >25 kg)
14 jours 21 jours 84 jours
Borne basse observée (données CNAMTS)
4 jours 9 jours
La durée de l’arrêt initial est à adapter selon le côté atteint
(dominant ou non), l’âge du patient, la présence de lésions
associées, les complications éventuelles, la nécessité de
conduire un véhicule pour les trajets ou l’emploi, les possibili-
tés d’adaptation du poste de travail. 1 Entorse du poignet bénigne : simple distension ligamentaire sans lésion anatomique.
2 Entorse du poignet de gravité moyenne : rupture incomplète du système ligamentaire.
3 Entorse du poignet grave : rupture-désinsertion complète du système ligamentaire.
3.2 Données bibliographiques
► Stratégie documentaire
Base utilisée Medline (National Library of Medicine, USA)
Langue Français, Anglais
Date limite Pas de limite – 01/2014
Références 9
Mots-clefs
utilisés
("Sprains and Strains"[Mesh] OR sprain[ti] OR sprains[ti]) AND ("Wrist"[Mesh] OR "Wrist Injuries"[Mesh] OR wrist[ti])
AND (((worktime[Title/Abstract] OR workday*[Title/Abstract]) AND (loss[Title/Abstract] OR
Lost[Title/Abstract])) OR return to work[title/abstract] OR returns to work[title/abstract] OR
"Sick Leave"[Mesh] OR Sick Leave certificat*[Title/Abstract] OR Sickness certifi-
cat*[Title/Abstract] OR Absenteism[Title/Abstract] OR Sickness absence[Title/Abstract]
OR work disability[Title/Abstract] OR sick absence[Title/Abstract] OR "Work"[Mesh])
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► Analyse
La HAS n’a pas publié de recommandations pour la pratique clinique sur la prise en charge de l’entorse du poignet, ni aucune recommandation concernant la durée indicative de l’arrêt de travail.
La recherche bibliographique portant sur les recommandations de bonnes pratiques publiées en France ou au niveau international n’a pas permis d’identifier de préconisations concernant les du-rées d’arrêt de travail après entorse du poignet autres que celles citées par la CNAMTS. Ainsi, le Medical Disability Advisor préconise une durée d’arrêt allant de 3 à 42 jours selon la gravité de l’entorse, les Official Disability Guidelines distinguent pour chaque degré de gravité les cas de tra-vail sédentaire et de travail manuel, avec des durées d’arrêt allant de 0 à 35 jours ; les Temps standards d’incapacité espagnols indiquent une durée de 30 jours, et les lignes directrices en ma-tière de durée d’invalidité du Nouveau-Brunswick proposent des fourchettes allant de 1 jour/9 se-maines à 10/24 semaines selon le type de travail. Le docteur François Valette, dans un barème indicatif1, recommande 15 jours d’arrêt pour une entorse bénigne et 3 à 4 mois pour une entorse grave.
Les durées d’immobilisation de l’articulation préconisées dans la littérature sont de 3 à 4 semaines pour une entorse bénigne, de 4 à 6 semaines pour une entorse de gravité moyenne, et jusqu’à 3 mois pour les entorses graves. La durée d’arrêt de travail n’est cependant pas directement liée à la durée d’immobilisation mais est adaptée au type de traitement effectué (orthopédique ou chirurgi-cal), à la chronicité éventuelle des lésions, et au type de travail pratiqué. Les différents articles retrouvés mentionnent néanmoins un délai nécessaire de 24-48 heures de repos2 de l’articulation afin d’atténuer la douleur et l’enflure, même dans le cas d’une simple entorse bénigne.
Pour indication, les estimations de durées d’arrêt de travail issues du PMSI et du DCIR, et des bases SGE TAPR relatives aux accidents du travail fournies par la CNAMTS pour l’année 2012, retrouvent :
En cas d’entorse du poignet3 avec acte d’immobilisation, une durée moyenne d’arrêt4 de 85,0 jours (1er décile : 9 jours / 9ème décile : 251 jours) ; si on se limite aux arrêts de travail d’une du-rée inférieure à six mois, la durée moyenne est de 67,9 jours (l’augmentation de la durée moyenne sur un an est due aux 10 % des patients pour lesquels les arrêts sont les plus longs).
En cas d’entorse du poignet sans acte d’immobilisation, une durée moyenne d’arrêt de 85,3 jours (1er décile : 4 jours / 9ème décile : 319 jours) ; si on se limite aux arrêts de travail d’une du-rée inférieure à six mois, la durée moyenne est de 63,8 jours (l’augmentation de la durée moyenne sur un an est due aux 10 % des patients pour lesquels les arrêts sont les plus longs).
En cas d’arrêt de travail au titre du risque accident du travail/maladie professionnelle, une durée moyenne de 52,4 jours.
Ces différentes estimations restent assez peu informatives, dans la mesure où elles ne distinguent pas les différents types d’emploi ni le niveau de gravité de l’entorse (hormis la présence ou non d’un acte codé d’immobilisation). De plus, les codes CCAM utilisés ne permettent pas une défini-tion spécifique des cas d’entorse du poignet. Il est par ailleurs surprenant d’observer des durées d’arrêt identiques voire même supérieures en cas d’entorse du poignet sans immobilisation pour-tant supposée moins grave. Ceci, ajouté à la très grande largeur des intervalles estimés, interroge sur l’identification précise des cas d’entorse du poignet dans l’analyse réalisée.
1 Arrêts de travail en traumatologie : Barème indicatif, F. Valette, 2010.
2 Suivant une procédure classique : repos, glace, compression et élévation pendant les 24-48 premières heures.
3 L’entorse du poignet a été identifiée via une approche par codes CCAM de radiographie du poignet avec exclusion des
cas où un acte révélait la présence d’une fracture du poignet. 4 L’évaluation de la durée de l’arrêt de travail a été faite à compter de la réalisation de l’acte technique (première radio-
graphie ou acte d’immobilisation).
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3.3 Position des Collèges Professionnels et Sociétés savantes
Quatre sociétés savantes ont été interrogées.
Une réponse du Collège de la Médecine Générale est parvenue à la HAS le 22 janvier 2015. Selon le Collège, alors que la CNAMTS précise que « la durée de référence de l'arrêt de travail est la durée à l’issue de laquelle la majorité des patients est capable de reprendre un travail », les du-rées indicatives d’arrêt de travail sont pourtant ici liées surtout à la nature du travail de la per-sonne, davantage qu’à d’autres considérations (cliniques et contextuelles), et de ce fait discutables pour certaines.
La société française de chirurgie orthopédique et traumatologique signale que « l’intitulé « entorse du poignet » ne correspond à aucune pathologie démembrée par la société française de chirurgie de la main, l’académie d’orthopédie traumatologie et par le CNP de la SOFCOT ».
3.4 Avis de la HAS
La HAS relève l’écart important entre les durées moyennes constatées
d’arrêt de travail lié à une entorse du poignet et les durées indicatives pro-
posées.
La HAS souligne par ailleurs l’importance de l’opinion recueillie auprès du
Collège de la Médecine Générale sur la prise en compte prépondérante de
la nature du travail.
En l’absence de littérature de haut niveau de preuve et de recommanda-tions de pratique clinique publiées sur le sujet, et au vu du délai de deux mois prévu par l’article L.161-39 du Code de la sécurité sociale insuffisant pour permettre la recherche d’un consensus professionnel, la HAS ne dis-pose pas d’éléments suffisamment pertinents pour se prononcer sur la du-rée indicative d’arrêt de travail concernant l’entorse du poignet.
Elle ne formule pas d’objection aux durées indicatives d’arrêt de travail proposées.
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4. Durée d’arrêt de travail pour la fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse)
4.1 Référentiel CNAMTS
Libellé État de l’art État de la
pratique Seuil fixé
Fracture
des os du
pied
(phalange(s)
et
métatarse)
Sources :
Medical Disabil-
ity Advisor, 5th
Edition, 2005
Travail sécuri-
taire NB, lignes
directrices en
matière de du-
rée d’invalidité
du Nouveau-
Brunswick,
2009
Arrêts de travail
en traumatolo-
gie : Barème
indicatif, F. Va-
lette, 2010.
AMA, Guides to
the evaluation
of work ability
and return to
work, 2nd
edi-
tion, 2011
Official Disabil-
ity Guidelines,
18th Edition,
2013
Tiempos estan-
dar de incapa-
cidad temporal,
instituto na-
cional de la Se-
guridad Social,
Espagne, 2ème
édition.
Cf.
section
Analyse
Variable selon le type d’emploi, le site de fracture et le type
de traitement :
Fracture de phalange :
Traitement
orthopédique Traitement chirurgical
Sédentaire 10 jours 21 jours
Travail physique léger – peu de déplacements et/ou temps de station debout faible (charge ponctuelle <10 kg ou charge répétée <5 kg)
14 jours 28 jours
Travail physique modéré – peu de déplacements et/ou temps de station debout faible (charge ponctuelle <25 kg, charge répétée <10 kg)
21 jours 42 jours
Travail physique lourd – nombreux déplacements et/ou temps de station debout élevé (charge >25 kg)
28 jours 56 jours
Borne basse observée (données CNAMTS)
5
4 jours 15/28 jours
(fermé/ouvert)
Fracture du métatarse :
Traitement
orthopédique Traitement chirurgical
Sédentaire 10 jours 28 jours
Travail physique léger – peu de déplacements et/ou temps de station debout faible (charge ponctuelle <10 kg ou charge répétée <5 kg)
28 jours 42 jours
Travail physique modéré – peu de déplacements et/ou temps de station debout faible (charge ponctuelle <25 kg, charge répétée <10 kg)
42 jours 56 jours
Travail physique lourd – nombreux déplacements et/ou temps de station debout élevé (charge >25 kg)
56 jours 84 jours
Borne basse observée (données CNAMTS)
7 4 jours 15/28 jours
(fermé/ouvert)
La durée de l’arrêt initial est à adapter selon l’âge du patient,
l’existence de lésions associées, le type et la gravité de la
fracture, les complications éventuelles, la nécessité de
conduire un véhicule pour les trajets ou l’emploi, la nécessité
de déplacements en transports en commun, les possibilités
d’adaptation du poste de travail.
5 La CNAMTS ne distingue pas les fractures de phalange et les fractures du métatarse dans son analyse.
Réponse à la saisine du 28 mai 2015 en application de l’article 53 de la loi du 21 juillet 2009
HAS/ Direction de l’évaluation médicale, économique et en santé publique Service évaluation économique et santé publique / Juillet 2015
11
4.2 Données bibliographiques
► Stratégie documentaire
Base utilisée Medline
Langue Français, Anglais
Date limite Pas de limite – 01/2014
Références 5
Mots clés utilisés
("Fractures, Bone"[Mesh] OR fracture[ti] OR fractures[ti]) AND ("Forefoot, Human"[Mesh] OR "Metatarsus"[Mesh] OR "Toes"[Mesh] OR Metatarsus[ti] OR Metatarsal[ti] OR phalangeal[ti] OR Toe[ti]) AND (worktime[Title/Abstract] OR workday*[Title/Abstract] AND (loss[Title/Abstract] OR Lost[Title/Abstract]) OR return to work[title/abstract] OR returns to work[title/abstract] OR "Sick Leave"[Mesh] OR Sick Leave certificat*[Title/Abstract] OR Sickness certificat*[Title/Abstract] OR Absenteism[Title/Abstract] OR Sickness absence[Title/Abstract] OR work disability[Title/Abstract] OR sick absence[Title/Abstract] OR "Work"[Mesh])
► Analyse
La HAS n’a pas publié de recommandations pour la pratique clinique sur la prise en charge de la fracture des os du pied (phalange et métatarse), ni aucune recommandation concernant la durée indicative de l’arrêt de travail.
La recherche bibliographique portant sur les recommandations de pratique clinique publiées en France ou au niveau international n’a pas permis d’identifier de préconisations concernant les du-rées d’arrêt de travail pour la fracture des os du pied (phalange et métatarse) autres que celles citées par la CNAMTS. Ainsi, les Official Disability Guidelines préconisent une durée d’arrêt de 0 à 42 jours pour une fracture de phalange d’orteil, de 1 à 42 jours pour une fracture de métatarse, selon le type d’emploi ; les Temps standards d’incapacité espagnols préconisent une durée d’arrêt de 30 à 60 jours pour une fracture de métatarse selon le type d’emploi ; et les lignes directrices en matière de durée d’invalidité du Nouveau-Brunswick proposent des fourchettes allant de 1/3 jours à 8/24 semaines en fonction du métatarse atteint et du type d’emploi, et de 1 jour/2 semaines à 4/6 semaines selon le type d’emploi pour une fracture de phalange d’orteil. Le docteur François Va-lette, dans un barème indicatif6, recommande 60 jours d’arrêt pour une fracture de métatarsiens, pouvant aller jusqu’à 90 jours en cas de lésions multiples, et 21 à 28 jours pour une fracture d’orteil.
Selon les données citées par la CNAMTS, les fractures des métatarsiens et des phalanges font l’objet d’un traitement fonctionnel (syndactylisation, contention élastique, chaussure de décharge), orthopédique (botte plâtrée) ou chirurgical (ostéosynthèse) ; sans complication la durée de conso-lidation est de l’ordre de 4 à 6 semaines.
Pour indication, les estimations de durées d’arrêt de travail issues du PMSI et du DCIR, et des bases SGE TAPR relatives aux accidents du travail, fournies par la CNAMTS pour l’année 2012, retrouvent :
Spécifiquement,
En cas de réduction orthopédique de fracture et/ou luxation de l’avant-pied : une durée moyenne d’arrêt de 39,6 jours (1er décile : 4 jours, 9ème décile : 81 jours),
En cas d’ostéosynthèse de fracture d’un métatarsien ou d’une phalange d’orteil : une durée moyenne d’arrêt de 70,3 jours (1er décile : 15 jours, 9ème décile : 134 jours) pour les foyers fermés et 81,4 jours (1er décile : 28 jours, 9ème décile : 155 jours) pour les foyers ouverts.
6 Arrêts de travail en traumatologie : Barème indicatif, F. Valette, 2010.
Réponse à la saisine du 28 mai 2015 en application de l’article 53 de la loi du 21 juillet 2009
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Il est à noter que la CNAMTS ne distingue pas les fractures de phalange et les frac-tures du métatarse dans son analyse, pourtant les sources citées font état d’arrêts de travail nettement plus longs dans le cas d’une fracture du métatarse.
De façon moins spécifique (plusieurs autres types de fracture du pied prises en compte),
En cas de confection d’une attelle de posture ou mobilisation de la cheville : une durée moyenne d’arrêt de 38,1 jours (1er décile : 5 jours, 9ème décile : 84 jours).
En cas de confection d’un appareil rigide d’immobilisation de la jambe, de la cheville et/ou du pied ne prenant pas le genou : une durée moyenne d’arrêt de 62,5 jours (1er décile : 11 jours, 9ème décile : 132 jours).
En cas de confection d’un appareil cruropédieux pour immobilisation initiale de fracture de membre inférieur : une durée moyenne d’arrêt de 68,9 jours (1er décile : 14 jours, 9ème décile : 140 jours).
En cas d’arrêt de travail pour fracture du pied (tout type) au titre du risque accident du travail/maladie professionnelle, une durée moyenne de 202,7 jours.
4.3 Position des sociétés savantes et collèges professionnels
Trois sociétés savantes ont été interrogées.
Une réponse du Collège de la Médecine Générale est parvenue à la HAS le 22 janvier 2015. Selon le Collège, alors que la CNAMTS précise que « la durée de référence de l'arrêt de travail est la durée à l’issue de laquelle la majorité des patients est capable de reprendre un travail », les du-rées indicatives d’arrêt de travail sont pourtant ici liées surtout à la nature du travail de la per-sonne, davantage qu’à d’autres considérations (cliniques et contextuelles), et de ce fait discutables pour certaines.
Une réponse de la Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique est parvenue à la HAS le 25 février 2015. La SOFCOT signifie son désaccord sur les durées d’arrêt proposées en ce qui concerne les fractures des os du pied, qui « ne semblent pas refléter la pratique quotidienne chirurgicale », sans plus de précision.
Réponse à la saisine du 28 mai 2015 en application de l’article 53 de la loi du 21 juillet 2009
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4.4 Avis de la HAS
La HAS relève l’écart important entre les durées moyennes constatées
d’arrêt de travail lié à une fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse)
(40 jours en cas de traitement orthopédique, 70 à 80 jours en cas de traite-
ment chirurgical) et les durées indicatives proposées, notamment pour un
travail sédentaire ou physique léger. Les données observées ne distinguent
cependant pas les fractures de phalange et du métatarse ; de ce fait, les
moyennes semblent davantage correspondre aux fractures du métatarse et
les bornes basses aux fractures de phalange.
La HAS souligne par ailleurs l’importance de l’opinion recueillie auprès du
Collège de la Médecine Générale et de la Société française de chirurgie or-
thopédique et traumatologique, sur la prise en compte prépondérante de la
nature du travail notamment. La HAS souligne également la nécessité de
prendre en compte les conditions de transport dans la détermination de la
durée d’arrêt de travail.
En l’absence de littérature de haut niveau de preuve et de recommanda-
tions de pratique clinique publiées sur le sujet et de propositions formulées
par les sociétés savantes, et au vu du délai de deux mois prévu par l’article
L.161-39 du Code de la sécurité sociale insuffisant pour permettre la re-
cherche d’un consensus professionnel, la HAS ne dispose pas d’éléments
suffisamment pertinents pour se prononcer sur la durée indicative d’arrêt
de travail concernant la fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse).
Elle ne formule pas d’objections aux durées indicatives d’arrêt de travail
proposées.
Réponse à la saisine du 28 mai 2015 en application de l’article 53 de la loi du 21 juillet 2009
HAS/ Direction de l’évaluation médicale, économique et en santé publique Service évaluation économique et santé publique / Juillet 2015
14
5. Durée d’arrêt de travail pour la fracture de côte(s) isolée
5.1 Référentiel CNAMTS
Libellé État de l’art État de la
pratique Seuil fixé
Fracture
de côte(s)
isolée
Sources :
Medical Disability
Advisor, 5th Edi-
tion, 2005
Travail sécuritaire
NB, lignes direc-
trices en matière
de durée
d’invalidité du
Nouveau-
Brunswick, 2009
Arrêts de travail
en traumatologie
: Barème indica-
tif, F. Valette,
2010.
Official Disability
Guidelines, 18th
Edition, 2013
Cf. section
Analyse
Variable selon le type d’emploi et le nombre de côtes
fracturées :
1 à 3 côte(s) fracturée(s)
Plus de 3 côtes fracturées
Sédentaire 7 jours 14 jours
Travail physique léger – ampli-tude des rotations du tronc modérée (charge ponctuelle <10 kg ou charge répétée <5 kg)
14 jours 21 jours
Travail physique modéré – amplitude des rotations du tronc modérée (charge ponctuelle <25 kg, charge répétée <10 kg)
21 jours 35 jours
Travail physique lourd – ampli-tude des rotations du tronc importante (charge >25 kg)
28 jours 42 jours
Borne basse observée (données CNAMTS)
7
12 jours 18 jours
La durée de l’arrêt initial est à adapter selon l’âge du pa-
tient, le déplacement de la fracture et les complications
éventuelles, l’intensité de la gêne douloureuse, la néces-
sité de travailler au-dessus du plan des épaules, la né-
cessité de conduire un véhicule pour les trajets ou
l’emploi, les possibilités d’adaptation du poste de travail.
5.2 Données bibliographiques
► Stratégie documentaire
Sources
d’information cf. chapitre précédent
Mots clés initiaux
Arrêt de travail : Cf. § 3.2 Stratégie documentaire, page 7
Fracture de côte(s) :
► Analyse
La HAS n’a pas publié de recommandations pour la pratique clinique sur la prise en charge de la fracture de côte(s), ni aucune recommandation concernant la durée indicative de l’arrêt de travail.
La recherche bibliographique portant sur les recommandations de pratique clinique publiées en France ou au niveau international n’a pas permis d’identifier de préconisations concernant les du-rées d’arrêt de travail pour la fracture de côte(s) autres que celles citées par la CNAMTS. Ainsi, les Official Disability Guidelines préconisent une durée d’arrêt allant de 0 à 2 jours pour une fracture
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de moins de 3 côtes et un travail sédentaire, à 42 jours pour une fracture de plus de 3 côtes et un travail manuel lourd, le Medical Disability Advisor préconise une durée optimale allant de 14 jours en cas de travail sédentaire à 42 jours en cas de travail physique très lourd, sans distinguer selon le nombre de côtes fracturées ; et les lignes directrices en matière de durée d’invalidité du Nou-veau-Brunswick proposent des fourchettes allant de 3 jours/3 semaines à 3/10 semaines en fonc-tion du type d’emploi, sans non plus distinguer selon le nombre de côtes fracturées. Le docteur François Valette, dans un barème indicatif7, recommande 2 à 6 semaines d’arrêt pour une fracture de 1 à 4 côtes, 2 à 3 mois en cas de complications modérées, et 4 à 6 mois en cas de complica-tions graves.
Selon les données citées par la CNAMTS, les fractures de côte(s) non compliquées guérissent en 6 à 8 semaines, sans qu’il y ait besoin d’attendre la consolidation complète pour reprendre son activité, la durée de l’arrêt de travail étant fonction essentiellement de la douleur et de la gêne aux mouvements respiratoires, et de l’exigence physique du poste occupé. Dans la littérature, la durée minimale varie de 0 à 14 jours, la durée moyenne se situe autour de 30 jours, la durée maximale entre 42 et 180 jours.
Pour indication, les estimations de durées d’arrêt de travail issues du PMSI et du DCIR, et des bases SGE TAPR relatives aux accidents du travail, fournies par la CNAMTS pour l’année 2012, retrouvent :
Dans une approche restrictive (quelques centaines de cas annuels seulement), pour les arrêts de travail liés à un séjour hospitalier pour fracture de côtes :
En cas de fracture de côte (sans précision sur la nature ouverte ou fermée de la fracture), une durée moyenne de 65,2 jours (1er décile : 12 jours / 9ème décile : 129 jours), 55,1 si on se limite aux arrêts inférieurs à six mois.
En cas de fracture fermée de côte, une durée moyenne de 64,8 jours (1er décile : 8 jours / 9ème décile : 154 jours), 54,8 si on se limite aux arrêts inférieurs à six mois.
En cas de fractures multiples de côtes (sans précision sur la nature ouverte ou fer-mée des fractures), une durée moyenne de 75,0 jours (1er décile : 18 jours / 9ème décile : 167 jours), 64,8 si on se limite aux arrêts inférieurs à six mois.
En cas de fractures multiples de côtes fermées des fractures, une durée moyenne de 84,2 jours (1er décile : 18 jours / 9ème décile : 223 jours), 70,2 jours si on se limite aux arrêts inférieurs à six mois.
En cas de volet costal avec fracture fermée, une durée moyenne de 128,9 jours (1er décile : 29 jours / 9ème décile : 365 jours), 101,3 jours si on se limite aux arrêts infé-rieurs à six mois.
Dans une approche plus large :
pour les arrêts de travail liés à des radiographies du squelette du thorax et/ou du sternum sans hospitalisation, une durée moyenne de 33,9 jours (1er décile : 2 jours / 9ème décile : 70 jours). Cette dernière estimation sur plus de 30000 cas annuels est toutefois non spécifique de la fracture de côte.
En cas d’arrêt de travail pour fracture de la cage thoracique (côtes, omoplate et articulations) au titre du risque accident du travail/maladie professionnelle, une durée moyenne de 40,0 jours. Cette estimation n’est pas non plus spécifique de la fracture de côte.
7 Arrêts de travail en traumatologie : Barème indicatif, F. Valette, 2010.
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5.3 Position des sociétés savantes et collèges professionnels
Trois sociétés savantes ont été interrogées.
Une réponse du Collège de la Médecine Générale est parvenue à la HAS le 22 janvier 2015. Selon le Collège, alors que la CNAMTS précise que « la durée de référence de l'arrêt de travail est la durée à l’issue de laquelle la majorité des patients est capable de reprendre un travail », les du-rées indicatives d’arrêt de travail sont pourtant ici liées surtout à la nature du travail de la per-sonne, davantage qu’à d’autres considérations (cliniques et contextuelles), et de ce fait discutables pour certaines.
5.4 Avis de la HAS
La HAS relève l’écart important entre les durées moyennes constatées
d’arrêt de travail lié à une fracture de côte(s) et les durées indicatives pro-
posées, notamment en cas de travail sédentaire. Dans cette situation, la
CNAMTS propose une durée d’arrêt de 3 jours pour les fractures de 1 à 3
côtes, et de 14 jours pour les fractures de plus de 3 côtes, alors que la
borne basse des durées constatées est de 12 jours pour une fracture
simple et de 18 jours pour une fracture multiple.
La HAS souligne par ailleurs l’importance de l’opinion recueillie auprès du
Collège de la Médecine Générale sur la prise en compte prépondérante de
la nature du travail. La HAS souligne la nécessité de prendre en compte les
conditions de transport dans la détermination de la durée d’arrêt de travail,
du fait du facteur de la douleur à considérer particulièrement dans cette pa-
thologie.
En l’absence de littérature de haut niveau de preuve et de recommanda-
tions de pratique clinique publiées sur le sujet et de propositions formulées
par les sociétés savantes, et au vu du délai de deux mois prévu par l’article
L.161-39 du Code de la sécurité sociale insuffisant pour permettre la re-
cherche d’un consensus professionnel, la HAS ne dispose pas d’éléments
suffisamment pertinents pour se prononcer sur la durée indicative d’arrêt
de travail concernant la fracture de côte(s).
Elle ne formule pas d’objections aux durées indicatives d’arrêt de travail
proposées.
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Annexe 1. Saisine du 28 mai 2015
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Annexe 2. Fiche « Entorse du poignet »
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Annexe 3. Fiche « Fracture des os du pied (phalange(s) et métatarse) »
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Annexe 4. Fiche « Fracture de côte(s) isolée »
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Toutes les publications de la HAS sont téléchargeables sur : www.has-sante.fr
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