Pays dâArmagnac 2
Céréales à paille13 %
MaĂŻs16 %
Autres cultures16 %
Vignes et vergers10 %
Surface en herbe13 %
JachĂšre8 %
Landes et friches1 %
ForĂȘts13 %
Autres territoires14 %
Superficie :1700 kmÂČ environ
Surface Agricole Utile : 72% du territoire
Population :43000 habitants environ (RGP99)- Ăvolution 1990-1999 : - 3,9 %- Ăvolution depuis 1999 : entre + 0,1% et + 0,4%
DensitĂ© : 24,9 hab/kmÂČ
Nombre de communes : 105 communes Intercommunalité : 61% de communes en intercommunalité (4 EPCI regroupantenviron 58 communes)
Urbanisme : 20% des communesseulement disposent dâun document dâurbanisme (22 communes, 4 PLU et18 Cartes Communales)
Affectation générale du sol - RGA 2000(moyenne des sept cantons que regroupe le Pays)
paysagedonnées clés
Le Pays dâArmagnac connaĂźt, comme la majoritĂ© des zones rurales en France, un regain dĂ©mographi-que rĂ©cent. Il suffit pour sâen convaincre dâobserver dans nos villages le nombre des constructions et des lotissements neufs. Il sâagit dâune vĂ©ritable chance pour notre territoire et nos communes. Cette opportunitĂ© nous impose aussi de relever de nouveaux dĂ©fis. Car, mĂȘme si la pression fonciĂšre dans le Pays dâArmagnac nâest pas celle de lâEst du dĂ©partement, ces changements sont rapides, souvent irrĂ©versibles, et leurs consĂ©quences encore mal apprĂ©ciĂ©es en termes de pression fonciĂšre (af-fectation des sols), dâinfrastructures collectives (Ă©quipements et services), de cohĂ©sion sociale et surtout de transformation de notre cadre de vie et de nos paysages. Or, ce cadre de vie, ces paysages, sont lâune de nos principales richesses, un atout majeur de lâattrac-tivitĂ© de notre territoire .
Conscients de cette valeur patrimoniale, il sâagit maintenant pour nous de maĂźtriser les Ă©volutions, de prĂ©voir et bĂątir les paysages de demain. Dans des territoires comme les nĂŽtres, les changements pay-sagers sont dâautant plus insidieux et mal maĂźtrisĂ©s quâils sont diffus, diluĂ©s en de nombreuses Ă©chelles dâespaces, de temps et dâacteurs.
Parce que le Paysage est lâaffaire de tous et quâil ne peut se gĂ©rer concrĂštement quâĂ une petite Ă©chelle, au plus prĂšs du terrain, les collectivitĂ©s locales, et en premier lieu les communes et les intercommuna-litĂ©s, sont les plus Ă mĂȘme de dĂ©fendre ce « patrimoine paysage ». Elles doivent ĂȘtre porteuses dâexi-gences et dâambitions qualitatives. Il sâagit de passer du « volet paysager », de « lâhabillage paysager » Ă un vĂ©ritable « projet paysager », un projet de territoire oĂč la question du paysage occupe une place centrale et ce afin de prĂ©parer â et non plus rĂ©parer â le dĂ©veloppement et les paysages de demain.
Câest bien lĂ lâenjeu de notre paysage : comment accueillir et favoriser le dĂ©veloppement Ă©conomique de nos contrĂ©es, comment permettre la modernisation et la cohĂ©rence de nos territoires, tout en prĂ©-servant la qualitĂ© de notre environnement et de nos paysages ?
Ce petit guide tente dâune part de donner un Ă©clairage sur les questionnements et les principes quâil convient dâapprĂ©hender lorsque lâon souhaite prendre en compte le paysage, dâautre part dâapporter quelques rĂ©ponses aux enjeux actuels que constituent lâurbanisme, la construction et « lâarbre » en faveur de lâidentitĂ© des terroirs du Pays dâArmagnac.
Nous sommes tous spectateurs mais aussi acteurs du paysage, chacun Ă notre niveau.
Paysage et projet de territoire Paysage et Pays dâArmagnac
Le PaysageUne autre façon dâenvisager le territoireUne dĂ©finition Ă partager, des dĂ©fis Ă releverUne dĂ©marche opĂ©rationnelle pour penser et agir
Le Pays dâArmagnac Un Pays, deux terroirsDe pays en paysage : lâArmagnac Noir et BlancDynamiques et enjeux
Paysage, urbanisme et foncier
Imaginer lâavenir de sa commune Le besoin de planificationLâinadaptation du RNU
Les documents dâurbanisme Des outils au service dâun projetDes outils nĂ©cessaires mais pas suffisants
Dessiner les futurs quartiersUn effort de conceptionQuelques principes essentiels
Paysage, qualité des constructions
SâinsĂ©rer dans le paysageDe lâaspect architectural Ă lâadaptation au siteLa question des rĂ©fĂ©rences
Lâadaptation au siteRĂŽle et compĂ©tence de la collectivitĂ©MaĂźtriser lâimplantation des constructions sur la parcelle
Paysage, arbres et campagnes
Arbre de Pays et Territoire Des rÎles à redécouvrir, une place à reconquérirUn bien commun, un enjeu vital
Arbre de Pays et collectivitĂ©sUn outil dâamĂ©nagement performant et incontournableDes Ă©quipements modulables et multi-servicesUn matĂ©riau vivant Ă gĂ©rer dans la durĂ©e
Paysage et intercommunalités
Pour aller plus loin
10
11
12
14
16
17
Pays dâArmagnac3
456
789
1819
2021
2223
24
2525
26
27
Claude Sainraptco-PrĂ©sident du Pays dâArmagnac
Elisabeth Mitterrandco-PrĂ©sident du Pays dâArmagnac
Le paysage est une notion abstraite, un mot auquel on prĂȘte volontiers diverses dĂ©finitions bancales pour Ă©voquer lâespace physique qui nous environne, le milieu « naturel », le cadre de vie. Pourtant le paysage est une rĂ©alitĂ© quotidienne, une prĂ©oc-cupation concrĂšte pour tout un cha-cun, car il est un de nos patrimoines les plus intimes et les plus prĂ©cieux, dont nous avons hĂ©ritĂ©, quâil sâagit de valoriser aujourdâhui et de trans-mettre demain. Parler de paysage câest exprimer le regard que lâon porte individuellement ou collecti-vement sur lâespace. Câest donner
Le paysage
une signification et des valeurs sur le cadre physique qui nous entoure, qualifier une ambiance, une atmos-phĂšre qui Ă©mane des lieux. Câest une façon de ressentir, de comprendre et dâagir, dans les ter-ritoires collectifs comme dans sa propriĂ©tĂ© privĂ©e. Câest aussi une maniĂšre de prendre du recul et de se mettre Ă distan-ce par rapport Ă son territoire, de mettre en cohĂ©rence les diffĂ©rents projets portĂ©s par des acteurs qui dĂ©fendent des intĂ©rĂȘts subjectifs et contradictoires. Câest une occasion inespĂ©rĂ©e de faire Ă©merger des
Pays dâArmagnac 4
une autre façon dâenvisager le territoire...
« Le paysage constitue un Ă©lĂ©ment essentiel du bien-ĂȘtre individuel et social, et sa protection, sa gestion et son amĂ©nagement impliquent des droits et des responsabilitĂ©s pour chacun ». PrĂ©ambule de la Convention EuropĂ©enne du Paysage.
objectifs communs, pour program-mer, maĂźtriser et rĂ©aliser un dĂ©ve-loppement harmonieux, dynami-que et durable... une aubaine pour travailler ensemble, car bien plus quâun simple Ă©lĂ©ment de culture, le paysage est un moyen de se sou-cier collectivement de la qualitĂ© et du devenir de nos territoires.
De tout cela, nous en prenons rare-ment conscience ; Ă force dâhabiter le paysage on le « perd de vue » et on oublie quâil nous habite et nous imprĂšgne, et que lâon en fait partie.
« Une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractĂšre rĂ©sulte de lâaction des facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations » (Convention EuropĂ©enne du Paysage)
â
« Une Ă©tendue de Pays que lâon voit dâun seul aspect » (LittrĂ©)
« Lâapparence visible dâun systĂšme de forces » (JR Pitte)
Ordinaire ou remarquable, chaque lieu est unique et se doit dâĂȘtre envisagĂ© comme tel »
Câest lorsque les choses disparaissent que lâon rĂ©alise Ă regret leur vĂ©ritable valeur »
â
paysageet Pays dâArmagnac
Pays dâArmagnac5
Une définition à partager Le paysage un « tout » qui désigne trois choses à la fois
Des dĂ©fis Ă releverLe paysage câest la RĂ©alitĂ© concrĂšte dâun cadre physique prĂ©sentant des faits objectifs :- un assemblage dâobjets, dâespĂšces et dâĂ©lĂ©ments, juxtaposĂ©s ou superposĂ©s, observables Ă diverses Ă©chelles ; - des caractĂ©ristiques et dĂ©terminants naturels façonnĂ©s par le temps long (relief, climat, sol, hydrographie) et leur rĂ©sultante actuelle (diversitĂ© vĂ©gĂ©tale, animale, culturaleâŠ) ; - les conditions dâexistence de communautĂ©s humaines : une occupation des sols, une Ă©co-nomie, un terroir, divers amĂ©nagements et constructions.
Câest un Regard subjectif jetĂ© sur cette rĂ©alitĂ© matĂ©rielle par un spectateur :- par son appareil sensoriel tout entier (mĂȘme si la vue est le sens le plus sollicitĂ©) ;- par sa pensĂ©e : la reprĂ©sentation et lâidĂ©e quâil se fait de lâespace quâil perçoit au travers des valeurs immatĂ©rielles (culturelles, symboli-ques, affectives, spirituelles) et du niveau de lecture dont il dispose (connaissance, comprĂ©hension) ;- par sa sensibilitĂ© (sensations, im-pressions) et son affectivitĂ© (Ă©mo-tions, humeur, imaginaire, Ă©tats dâĂąme).
Câest le Reflet du rapport que lâhomme entretient avec lâespace en tant quâacteur.Le paysage agit comme un rĂ©vĂ©lateur :- il est le principal tĂ©moin de notre façon dâutiliser et de domestiquer lâespace, de sâaccom-moder des contraintes, de valoriser les ressources locales, en fonction de critĂšres dâĂ©cono-mie, dâefficacitĂ©, de fonctionnalitĂ© et dâesthĂ©tique ; - il est lâexpression de ce que le monde physique a inspirĂ© aux individus et aux sociĂ©tĂ©s pour crĂ©er et transformer leur territoire au travers dâamĂ©nagements (rĂ©alisations techniques) et dâĆuvres (crĂ©ations artistiques) ;- il est la traduction dâun projet Ă©conomique, dâune volontĂ© politique visant Ă satisfaire di-vers besoins, au travers dâusages, dâattentes, dâintĂ©rĂȘts et dâenjeux multiples portĂ©s par des acteurs diffĂ©rents.
En tant quâespace concret, il nous oblige Ă prendre en compte des rĂ©alitĂ©s physiques et naturelles trop souvent « perdues de vue » : stabilitĂ© des Ă©quilibres Ă©cologiques (climat, sol, biodiversitĂ©), renouvellement des res-sources vitales (eau, air, Ă©nergie, vĂ©gĂ©ta-tion), risques naturels (gĂ©omorphologie, hy-drologie). Il permet de mesurer les fragilitĂ©s et les aptitudes du territoire Ă ĂȘtre amĂ©nagĂ©, cultivĂ© ou exploitĂ© de maniĂšre viable.
En tant quâespace vĂ©cu et perçu, il nous questionne sur la maniĂšre de considĂ©rer la relation sensible que nous entretenons avec les lieux ; les diffĂ©rentes perceptions, sentiments ou valeurs que ceux-ci nous ins-pirent. Pour tout projet dâamĂ©nagement et de dĂ©veloppement, lâapproche paysagĂšre implique de dĂ©finir des objectifs de qualitĂ© en matiĂšre dâesthĂ©tique, de confort et de « mieux ĂȘtre ».
En tant quâespace amĂ©nagĂ©, il nous amĂšne Ă nous rĂ©interroger techniquement sur nos choix et nos pratiques pour dĂ©velopper nos territoires et mettre en valeur nos lieux de vie quotidiens avec « goĂ»t » et de maniĂšre fonctionnelle. Il nous contraint Ă formuler des critĂšres dâefficacitĂ© en terme dâimage, dâattractivitĂ© et de qualitĂ© de vie.
La RĂALITĂ
Comment joindre lâagrĂ©able Ă lâutile ?Comment moderniser nos territoires sans atteindre (dĂ©valuer) leur potentiel esthĂ©tique ?Quelle « ingĂ©nierie des lieux » mettre en oeuvre pour permettre un dĂ©veloppe-ment durable et Ă©volutif du territoire ?Comment prendre en compte la plura-litĂ© des acteurs, la diversitĂ© des sensibili-tĂ©s et des points de vue ?
On ne peut amĂ©nager, bĂątir, investir ou dĂ©laisser un espace sans se rĂ©fĂ©rer au paysage et ceci Ă toutes les Ă©tapes de la rĂ©alisation dâun projet. Câest en ce sens que la question du paysage est au coeur des politiques et des pratiques du dĂ©ve-loppement et de lâamĂ©nagement et non pas Ă leur pĂ©riphĂ©rie, car il entrecroise toutes les donnĂ©es fondamentales que soulĂšvent, toute dĂ©cision sur les territoi-res, toute intervention sur lâespace, toute modification de notre environnement.
Un REGARD
Un REFLET
Le paysage nous interpelle et révÚle de multiples enjeux
Pays dâArmagnac 6
Le paysageune démarche opérationnelle pour penser et agir
Une base dâĂ©valuation et de connaissanceLe paysage est une maniĂšre transversale et opĂ©rationnelle dâanalyse et de diagnostic du territoire. Il est rĂ©vĂ©lateur de sa santĂ©, de sa vitalitĂ© et de son dynamisme : atouts (opportunitĂ©s, potentialitĂ©s, lieux de haute valeur paysagĂšre), faiblesses (sensibilitĂ©s, menaces, atteintes ), changements (appauvrissement, enrichissement). Quelles quali-tĂ©s dĂ©velopper, quels dĂ©fauts corriger ?Comment dĂ©finir ensemble des critĂšres communs de qualitĂ© et les caractĂšres qui fondent lâidentitĂ© du territoire ?
Un outil dâĂ©volution, dâaction et de dĂ©veloppement... ...pour allier cohĂ©rence territoriale, dĂ©veloppement Ă©conomique et qualitĂ© de vie. Lâap-proche paysagĂšre suppose dâanticiper, de se projeter sur le devenir du territoire (pers-pective, prospective), et de se poser la question du rĂ©sultat des amĂ©nagements pro-jetĂ©s (le pour et le contre). Elle permet dâimaginer des solutions durables, des stratĂ©gies Ă©volutives, adaptables et rĂ©versibles et dâorganiser (planifier et programmer) dans le temps et dans lâespace les amĂ©nagements nĂ©cessai-res.Comment accompagner et maĂźtri-ser les Ă©volutions, tout en prĂ©ser-vant voire en renforçant lâauthen-ticitĂ© des lieux ?
Un support de mĂ©diation, un terrain de conciliation et non dâaffrontementLa dĂ©marche paysagĂšre est une opportunitĂ© dâĂ©coute et de consultation des popula-tions (besoins, aspirations, dolĂ©ancesâŠ), une occasion de concerter les parties pre-nantes, de croiser les regards, les points de vue. Elle permet dâavoir une vision com-plĂšte et de trouver une rĂ©ponse adaptĂ©e et convenant au plus grand nombre, ce qui est un gage dâadhĂ©sion et de rĂ©ussite. Elle offre la possibilitĂ© de fĂ©dĂ©rer les volontĂ©s, de mobiliser et de faire participer tout un chacun au dĂ©veloppement local : partager une culture et une vision commune du territoire pour dĂ©cider.... Un enjeu de dĂ©mocratie pour partager, formaliser et valider le projet de territoire.
Un patrimoine Ă faire fructifier et non Ă dilapider Le paysage nâest pas simplement une mĂ©moire ; il est un capital dont nous avons hĂ©ritĂ©, Ă la fois point de dĂ©part du projet et rĂ©sultat Ă lâissue des amĂ©nagements que lâon souhaite rĂ©aliser. En ce sens, le paysage que nous construisons aujourdâhui est-il dĂ©cemment, valablement transmissible demain ? Quels bĂ©nĂ©fices, (amĂ©lioration ou dĂ©gradation), quelle valeur ajoutĂ©e pour les gĂ©nĂ©rations futures ? Quels progrĂšs tech-niques et esthĂ©tiques ? Quelle rĂ©versibilitĂ©, adaptabilitĂ©, rĂ©utilisation ?... Un bien commun, dont nous avons tous, Ă notre mesure, la charge et la responsabilitĂ©.
paysageet Pays dâArmagnac
Aménager à la mesure des paysages gascons
Juste Ă©quilibre des proportions, modestie des formes, rondeur du relief, harmonie champĂȘtre et subtilitĂ© des nuances..., autant dâĂ©vocations pour caractĂ©riser les paysages gascons. Ces paysages peuvent paraĂźtre Ă©ternels, immuables et invulnĂ©rables, et sont pourtant extrĂȘmement fragiles et sensibles Ă toute transformation. Câest pourquoi, en Gascogne peut ĂȘtre plus quâailleurs, lorsquâon rĂ©alise un amĂ©nagement, il faut Ćuvrer avec prudence et dĂ©licatesse, câest-Ă -dire privilĂ©gier sobriĂ©tĂ©, simplicitĂ© et Ă©conomie de moyens.
Se conformer Ă lâesprit des lieux dans un souci de qualitĂ©
Ce qui est amĂ©nagĂ© avec justesse rime naturellement avec « beautĂ© » ; cette correspondance entre qualitĂ© technique et rendu esthĂ©tique, cette capacitĂ© Ă rĂ©aliser ce qui est « Ă©vident » dĂ©termine lâauthenticitĂ© des territoires et « la sincĂ©ritĂ© » du paysage.
« Les goûts et les couleurs diffÚrent, mais nous disposons tous de référents esthétiques communs »
« Un paysage, ce nâest jamais tout Ă fait pareil, connaĂźtre un lieu câest le frĂ©quenter souvent »
« La qualitĂ© : ensemble des propriĂ©tĂ©s, des caractĂ©-ristiques dâun objet, dâun produit ou dâun service qui lui confĂšrent Ă satisfaire des besoins exprimĂ©s ou implicites ».
Pays dâArmagnac7
Le pays dâArmagnacUn pays, deux terroirs
Le Pays dâArmagnac est un territoire de « projet » qui associe une centaine de communes gersoises et couvre le quart Nord-Ouest du dĂ©partement sur 1700 km2. SiĂšge historique des deux appellations principales de la cĂ©lĂšbre eau-de-vie, la vigne y occupe 15 % des sols cultivĂ©s et unit deux terroirs relativement contrastĂ©s, qui dĂ©clinent leur tempĂ©rament en une multitude de paysages typiquement gascons.
Ă lâabri de grands bouleversements, les paysages nâont cessĂ© dâĂ©voluer par petites touches et de maniĂšre diffuse. Aujourdâhui, ces Ă©volutionsprennent une telle ampleur quâelles constituent un changement brutal, sans prĂ©cĂ©dent Ă l âĂ©chelle des lieux comme Ă celle du territoire tout entier, ce qui menace son identitĂ© et son attractivitĂ©.
LâAppartenance Ă la « NĂ©buleuse gasconne »
« De toutes les provinces françaises, celle-ci est la plus discrÚte....la beauté est ici synonyme de discrétion, de modération et de goût... » (H. POLGE)
Terre Sud-Aquitaine et Midi-pyrĂ©nĂ©enne, la Gascogne gersoise prĂ©sente au travers de paysages pluriels et nuancĂ©s de nombreuses caractĂ©ristiques communes. Elle donne lâimage dâune campagne heureuse et convoitĂ©e, ronde et blonde, «ondulĂ©e et dissymĂ©trique», reconnue pour son charme, ses proportions idĂ©ales, la rondeur et lâharmonie de ses formes, la chaleur de sa lumiĂšre, de son climat, et pour sa douceur de vivre dans une tradition dâaccueil et de convivialitĂ© sĂ©culaire... une terre privilĂ©giĂ©e qui semble Ă©ternelle oĂč rien ne dĂ©passe, rien nâest exceptionnel mais qui forme un tout des plus remarquables.
Les paysages gascons offrent dans le dĂ©tail une grande complexitĂ©, due Ă la variabilitĂ© du relief, des sols et des expositions. De cette Ă©tonnante diversitĂ© dĂ©coule le morcellement du territoire en une multitude de finages hĂ©tĂ©rogĂšnes, vouĂ©s Ă une polyculture traditionnellement associĂ©e Ă lâĂ©levage ; ceci explique en partie lâĂ©tonnante dispersion de lâhabitat sur la totalitĂ© dâune campagne aux trois quarts cultivĂ©e. Lâensemble constitue une vaste mosaĂŻque agreste, subtilement nuancĂ©e et hĂ©ritĂ©e de « lâAge dâor » (19Ăšme) oĂč le Gers comptait quasiment le double de sa population actuelle et oĂč foisonnent dans un dense maillage de routes, de champs et de riviĂšres, dâinnombrables mĂ©tairies, hameaux, villages et bourgades faiblement urbanisĂ©s, rattachĂ©s Ă quelques centres plus importants en lâabsence dâune vĂ©ritable ville. Mais au-delĂ de ces caractĂ©ristiques communes, câest lâensemble de la Gascogne « bossue » qui, au grĂ© des variations du climat et de la gĂ©ologie, sâĂ©maille de lieux et de terroirs singuliers, subtilement diffĂ©renciĂ©s, qui cohabitent, sâemboĂźtent et revendiquent chacun une identitĂ© Ă part entiĂšre.
Pays dâArmagnac 8
paysageet Pays dâArmagnac
De pays en paysages lâArmagnac noir et blanc
le Bas â armagnac autour dâEauze-No-garo, qui offre le visage dâune Gas-cogne atlantique, de par son sol et son climat, annon-ciateur des Landes toutes proches. Une campagne verte et fraĂźche, aux emblĂ©-matiques Ă©tangs, gĂ©nĂ©reusement arrosĂ©e par lâocĂ©an qui donne malgrĂ© la pauvretĂ© des sols sableux, majestĂ© et opulence Ă la vĂ©gĂ©-tation. Une nature vigoureuse, sauvageonne qui tranche avec la discipline des vastes carreaux de vignes, des mor-nes plaines de maĂŻs, ou encore des peupleraies strictes et rĂ©guliĂšres. Une campagne toute feutrĂ©e de sable aux re-flets fauves, qui tapisse les champs, ourle chemins creux et ravines, et patine la croĂ»te des vieilles demeures aux « colombages » si typiques. Un paysage traduit en diffĂ©ren-tes versions : celle de lâEauzan, des VallĂ©es de Douze et Midour, du Marsan et du Gabardan landais qui dĂ©bordent timidement dans le Gers.
la TĂ©narĂšze qui se rĂ©pand de part et dâautre de la BaĂŻse, entre lâAstarac gersois et lâAlbret Lot et Garonnais, rĂ©u-nit les contrĂ©es du Condomois, du Fezensac, de Valence et de MontrĂ©al, et bĂ©nĂ©ficie dâun climat sec et lumineux aux accents mĂ©diterranĂ©ens. Un des pays gascons du calcaire, prĂ©curseur de la Lomagne et du Pays dâAuch, aux ondulations altiĂšres oĂč transparaĂźt sur les Ă©chines et dans les terreforts la blancheur de la pierre. Un matĂ©riau durable qui a permis la conservation dâun patrimoine urbain et architectural remarquable, par sa qualitĂ© et sa profusion. Chaque village, chaque hameau y recĂšle de nombreux trĂ©sors et prĂ©sente un caractĂšre dâexception. Câest le calcaire qui donne au pays tout entier cet Ă©clat
inimitable et qui confÚre à toute la campagne ce ca-chet unique. Tout y est équilibré, la vi-gne et les céréales cohabitent en un vaste espace jardiné parmi tous les types de cultures, de prés et de bosquets.
Le Pays dâArmagnac propose une diversitĂ© de composantes et de paysages regroupĂ©s en deux entitĂ©s principales.
Bas-Armagnac(ou Armagnac noir)
Sables fauves dâorigine marine
Dominante atlantique
VĂ©gĂ©tation exhubĂ©rante(ChĂȘne liĂšge / blanc, Pin parasol)
Des milieux humides(bernĂšdes, Ă©tangs)
Un relief doux, mollement onduléDes ravines
RiviÚres « armagnacaises »
Maïs, peupliers, un peu « ensauvagé »
Patrimoine fragile et disparu
Torchis, brique, grĂšs, calcaire
Ăglises et « chĂąteaux » armagnacais
ArĂšnes, platanes
Des identités biens marquées
Pays dâArmagnac9
Dynamiques et enjeux
TĂ©narĂšze(ou Armagnac blanc)
Pierre calcaire dâorigine lacustre
Influence plus continentale
FaciĂšs mĂ©diterranĂ©ens(ChĂȘne vert / noir, CĂšdre)
Des milieux secs(pelouses, buscagnos, canteros)
Relief marqué, plateaux calcairesAbrupts, festons, cavités pierreuses
RiviÚres gasconnes « épanouies »
Céréales, vergers, cultures spécialiséesPlus polycole et plus jardiné
Patrimoine conservé trÚs présent
Calcaire blanc Ă gris
Domaines, hameaux, chĂąteaux
Monuments Historiques « Gascons »
Des identités biens marquées
Durant une quarantaine dâannĂ©es, la Gascogne gersoise a connu une transformation profonde de ses paysages aprĂšs avoir traversĂ© un long et massif exode rural. La modernisation de lâagriculture a opĂ©rĂ© un vĂ©ritable changement dâĂ©chelle dans un contexte toujours polycole et qui conserve globalement son harmonie et son authenticitĂ©. Mais les paysages sont localement trĂšs affectĂ©s par la simplification et lâagran-dissement des parcelles cultivĂ©es, le dĂ©clin de lâĂ©levage traditionnel, la
multiplication des bĂątiments agrico-les, le dĂ©laisse-ment des prĂ©s, des riviĂšres et des fo-rĂȘts et par lâefface-ment de nombreux talus, chemins, ar-bres et haiesâŠ
Depuis quelques annĂ©es, le Gers connaĂźt un accroissement de la construction spectaculaire et particuliĂšrement massif dans la pĂ©riphĂ©rie toulousaine. Cela se traduit par un Ă©talement ur-bain sans prĂ©cĂ©dent, lâĂ©closion de lotissements dans quasiment chaque commune, lâexplosion dâun dĂ©veloppement pavillon-naire sur lâensemble du dĂ©par-tement. Lâaugmentation de la construction est dâailleurs beau-coup plus importante que celle de la population.Cette accĂ©lĂ©ration est le rĂ©sultat de plusieurs facteurs combi-nĂ©s :l lâattractivitĂ© et le dynamisme des mĂ©tropoles et chefs-lieux principaux du Sud-Ouest ;
l la recherche dâun cadre de vie agrĂ©able : la quĂȘte du soleil et le besoin de verdure ;l lâĂ©puisement du gisement dans le parc ancien, pour lâessentiel rĂ©ha-bilitĂ©, et rĂ©servĂ© aujourdâhui Ă une population aisĂ©e du fait de sa ra-retĂ© et de sa chertĂ© ;l le desserrement des mĂ©nages : dĂ©cohabitation, dĂ©veloppement des familles monoparentales, et vieillis-sement de la population (60 % des mĂ©nages Ă©tant composĂ©s de 1 Ă 2 personnes).Le Pays dâArmagnac, moins touchĂ© que lâEst gersois connaĂźt un dĂ©ve-loppement urbain modĂ©rĂ© mais ex-trĂȘmement sensible, car il entraĂźne des changements paysagers bru-taux.
Les paysages que lâon croyait Ă©ter-nels et inĂ©branlables se rĂ©vĂšlent ex-trĂȘmement vulnĂ©rables, une seule construction pouvant ternir lâĂąme de tout un « quartier », de tout un villa-ge, voire de toute une « contrĂ©e ».Victime de son succĂšs, la campa-gne attire et offre la possibilitĂ© de se loger et de construire Ă moindre coĂ»t. Câest ainsi que lâon assiste Ă la multiplication et Ă la banalisation des infrastructures, la standardi-sation des modĂšles de maison, le gaspillage du foncier, et le surdi-mensionnement de certains Ă©qui-pements ; autant dâamĂ©nagements qui manquent de « panache », autant de dĂ©rives que lâon pourrait Ă©viter dans un mĂȘme souci de dĂ©ve-loppement et de modernisation.
En lâespace de 6 ans deux fois plus de constructions ont Ă©tĂ© autorisĂ©es que lors des 10 derniĂšres annĂ©es (environ 2000 logements entre 2001 et 2006 contre 1000 entre 1990 - 2000).
paysage
Imaginer lâavenir de sa commune...
urbanisme, foncier
le besoin de planification
Urbanisme, foncier 10
Quel visage demain pour ma commune ? Comment se dĂ©velopper, se renouveler sans perdre son identitĂ© ? Comment concilier lâobligation dâune certaine densitĂ© tout en conser-vant le caractĂšre rural du territoire ? Comment imaginer de nouveaux « quartiers » intĂ©grĂ©s dans lâenvironnement ? Ce sont autant de dĂ©fis que les collectivitĂ©s doivent relever aujourdâhui.
Organiser le dĂ©veloppement dans lâespace et dans le temps
Pour toute collectivitĂ© ayant lâambi-tion de maĂźtriser et de gĂ©rer la qua-litĂ© de son cadre de vie et ses paysa-ges, le premier enjeu est dâorganiser ce dĂ©veloppement dans lâespace et dans le temps afin notamment de concilier les diffĂ©rents usages et af-fectations de lâespace. Dans cette optique, lâĂ©laboration dâun docu-ment dâurbanisme sâimpose comme une premiĂšre Ă©tape indispensable permettant notamment de sortir de la logique de gestion du territoire au coup par coup qui prĂ©vaut au RNU.
Quel projet de territoire ?
Quâil soit Ă©laborĂ© Ă lâĂ©chelle com-munale ou intercommunale, le do-cument dâurbanisme nâest quâun outil au service dâun projet, la tra-duction, spatiale et opĂ©rationnelle de celui-ci.
La définition des grandes orienta-tions de ce projet nécessite de ré-pondre à des questions préalables :
- Quel dĂ©veloppement, combien dâhabitants, de constructions sup-plĂ©mentaires ? - Quel type de construction ? (loca-tion, accession, individuel, collec-tif) ? - Quels besoins en matiĂšre de loge-ments ?- Ă quelle Ă©chĂ©ance, Ă quel rythme (horizon 10 -15 ans) ?- Les Ă©quipements de la commune sont-ils adaptĂ©s Ă lâaccueil de cette nouvelle population ?- Le seront-ils encore demain ?
Quelle attractivitĂ© : quelles conditions dâaccueil, quelle qualitĂ© des amĂ©nagements ?
Au-delĂ des aspects quantitatifs, ce sont aussi des enjeux qualitatifs qui se posent. Ă ce titre, la qualitĂ© architecturale et paysagĂšre des extensions urbai-nes apparait essentielle, en particulier pour les projets de lotissements mais plus gĂ©nĂ©ralement, pour tous ces nouveaux paysages dâentrĂ©e de ville ou de village (zone dâactivitĂ©sâŠ), trop souvent dĂ©laissĂ©s et amĂ©nagĂ©s de maniĂšre indiffĂ©renciĂ©e sans tenir compte de la diversitĂ© des situations.
Le RĂšglement National dâUrbanisme (RNU) est un rĂšgle-ment dâurbanisme par dĂ©faut qui sâapplique sur toutes les parties du territoire national non couvertes par un document dâurbanisme.
Les autorisations dâurbanisme sont gĂ©rĂ©es au coup par coup et dĂ©livrĂ©es au nom de lâĂtat. Au final la collectivitĂ© nâest pas rĂ©ellement maĂźtre de son dĂ©veloppement.
Le RNU repose sur le principe de la « constructibilitĂ© limitĂ©e ». Câest un rĂ©gime « dĂ©rogatoire » qui nâautorise les constructions nouvelles quâen continuitĂ© des « parties actuellement urbanisĂ©es » (PAU) afin notamment dâĂ©viter la dispersion des constructions et de lutter contre le mitage.
Lâinadaptation du RNU(RĂšglement National dâUrbanisme)
PrĂ©cautionneuse, lâapplication de ce principe porte cepen-dant en elle un certain nombre de limites :
l les terrains en continuité du bùti existant ne sont pas tou-jours les plus opportuns à urbaniser ;
l le RNU favorise lâĂ©talement le long des voies existantes puisque toute extension autour dâun ensemble bĂąti rend potentiellement constructibles les terrains alentours, tant que la capacitĂ© des rĂ©seaux est suffisante ;
l la notion elle mĂȘme de Partie Actuellement UrbanisĂ©e nâa jamais Ă©tĂ© clairement dĂ©finie par la loi, et relĂšve de lâapprĂ©-ciation du service instructeur. Elle est source dâinterprĂ©tation variable et de contentieux.
Le RNU ne peut ĂȘtre envisagĂ© que sâil y a trĂšs peu de deman-des dâautorisations sur le territoire, ce qui nâest plus le cas aujourdâhui.
Quel(s) type(s) dâhabitat ?
Sur lâensemble du territoire, lâoffre proposĂ©e ces derniĂšres annĂ©es en matiĂšre dâhabitat est souvent trĂšs homogĂšne. Elle repose principa-lement sur la vente de terrain nu de plus de 2000 m2, viabilisĂ© ou non, en accession Ă la propriĂ©tĂ© mĂȘme si par endroit , le segment du logement locatif dĂ©fiscalisĂ© sâest dĂ©ve-loppĂ© mais avec des prix de loyers trĂšs (trop) importants.
Ce mode de dĂ©veloppement se traduit par un vĂ©ritable gaspillage dâespace et une surconsommation de terrain au caractĂšre irrĂ©versible mais surtout, dans un contexte oĂč le foncier constructible est rare, ce mode de dĂ©veloppement, combinĂ© avec la forte demande, participe lui-mĂȘme au renchĂ©ris-sement du prix du foncier.
Lâaccession Ă la propriĂ©tĂ©, particuliĂšrement pour des grandes parcelles, devient de plus en plus difficile pour de nombreux mĂ©nages notamment locaux du fait Ă©galement de la diminution gĂ©nĂ©rale de la taille des mĂ©nages (dĂ©veloppement des familles monoparenta-les, vieillissement de la population...).
Il nâexiste presque aucune offre de plus petites parcelles et par ailleurs le parc de logements locatifs reste trĂšs faible alors que paradoxalement 80% des mĂ©nages gersois disposent de revenus modestes et sont Ă©ligi-bles au plafond HLM.
A ce titre, les documents dâurbanisme consti-tuent Ă©galement des outils privilĂ©giĂ©s pour la rĂ©gulation du marchĂ© du foncier et de lâoffre dâhabitat et de logement. Ils doivent permet-tre dâinciter, de favoriser voir dâimpulser une offre de logement diversifiĂ©e sur le territoire correspondant Ă la variĂ©tĂ© des besoins.
Urbanisme, foncier11
paysageurbanisme, foncier
Les documents dâurbanismedes outils au service dâun projet de territoire
Identifier les sites les plus « aptes » à recevoir de nouvelles constructions
LâĂ©laboration dâun vĂ©ritable projet viable et durable conciliant les dif-fĂ©rents usages de lâespace passe inĂ©vitablement par un travail dâiden-tification, de qualification, de hiĂ©-rarchisation des diffĂ©rents sites par rapport Ă leur potentialitĂ©, (atout, contrainte) leur sensibilitĂ© notam-ment en terme dâurbanisation : - risques naturels : mouvement de terrain, inondation, retrait gonfle-ment des argiles ;- risques industriels : installations classĂ©es, nuisances liĂ©es aux activi-tĂ©s avoisinantes ;- valeur agronomique du sol ;- desserte par la voirie et les rĂ©-seaux ;- sensibilitĂ©, esthĂ©tique et visuelle : point de vue, site perchĂ©, patrimoine dâintĂ©rĂȘt ;- topographie et exposition.
Les documents dâurbanisme sont justement lâoccasion dâaborder de maniĂšre transversale et prospective cet ensemble de problĂ©matiques gĂ©rĂ©es jusque-lĂ sĂ©parĂ©ment, no-tamment au RNU. Câest lâun de leurs principaux intĂ©rĂȘts.
Urbanisme, foncier 12
Art. L. 121-1. Les schĂ©mas de cohĂ©rence territoriale, les plans locaux dâurbanisme et les cartes communales dĂ©terminent les conditions permettant dâassurer lâĂ©quilibre entre le renouvel-lement urbain, un dĂ©veloppement urbain maĂźtrisĂ©, le dĂ©veloppe-ment de lâespace rural, (...) la prĂ©servation des espaces affectĂ©s aux activitĂ©s agricoles et forestiĂšres et la protection des espaces naturels et des paysages, (...) en respectant les objectifs du dĂ©veloppement durable ; la diversitĂ© des fonctions urbaines et la mixitĂ© sociale dans lâhabitat urbain et dans lâhabitat rural....
Phaser dans le temps lâouver-ture Ă lâurbanisation
Les documents dâurbanisme consti-tuent Ă©galement la base indispen-sable de toute politique fonciĂšre et politique locale de lâhabitat. Ils doi-vent permettre de rĂ©guler le marchĂ© du foncier. Pour cela, ils ne peuvent ĂȘtre efficaces quâen sâinscrivant dans la durĂ©e, en adoptant une politique dâamĂ©nagements progressifs, suc-cessifs : anticipation des extensions, phasage dans le temps de lâouver-ture des terrains Ă lâurbanisation, mobilisation des outils existants no-tamment en matiĂšre de prĂ©emptions (DPU, ZAD). Ă lâoccasion de lâĂ©la-boration dâun premier document dâurbanisme, par peur de devoir le rĂ©viser, le principal Ă©cueil consiste souvent Ă proposer dĂšs le dĂ©part un maximum, voire la totalitĂ© des ter-rains sans conserver de marges de manoeuvre pour lâavenir.
PLU ou cartes communales ?
Le choix de lâoutil dĂ©pend du projet de la commune et non de sa taille. Si, de fait, dans les communes les plus importantes le PLU sâimpose, ce der-nier ne leur est pas exclusivement rĂ©servĂ©. Pour des communes souhaitant un dĂ©veloppement trĂšs mesurĂ© de la construction, la carte communale peut constituer une premiĂšre Ă©tape de planification.
Il faut en revanche avoir conscience des limites de lâoutil carte communale. Câest un document simplifiĂ© qui se contente de dĂ©finir les secteurs construc-tibles et ceux qui ne le sont pas. Elle ne permet en aucun cas de maĂźtriser ce qui se passe Ă lâintĂ©rieur des secteurs constructibles (densitĂ©, organisation des voiries, rĂšglement de zones...). Câest un outil particuliĂšrement inadaptĂ© si la commune souhaite un dĂ©veloppement consĂ©quent et ce quelle que soit la taille de la commune.
Délais Coût Approximatif *(Estimation pour une commune
de moins de 500 habitants)
Subventions *(Pour lâannĂ©e 2007)
Cartecommunale
8 moisminimum
+ temps du projetde 7000 Ă 10000 euros
43% environ de lâĂtat (DGDU)20% du Conseil GĂ©nĂ©ral
(communes < Ă 500 habitants)
Plan Local dâUrbanisme
2 ansminimum entre 20000 et 30000 euros
43% environ de lâĂtat (DGDU)20% du Conseil GĂ©nĂ©ral
(communes < Ă 1500 habitants)
Urbanisme, foncier13
Les plus du PLU
l la formalisation du projet Ă travers le PADD
l la concertation avec la population
l la possibilité de prévoir des « emplacements réservés »
l la possibilitĂ© de dĂ©finir des orientations dâamĂ©nagement par secteur.
l la possibilitĂ© dâĂ©tablir un rĂ©glement adaptĂ© pour chacune des zones suivant les enjeux.
Des coûts trÚs relatifs
Les coĂ»ts dâĂ©laboration de ces documents restent dĂ©risoires au regard des enjeux abordĂ©s et des coĂ»ts induits de lâurbanisation (rĂ©seaux, services Ă la population...). Sâils sâinscrivent dans la durĂ©e et reposent sur une politique progressive dâamĂ©nagement et dâouverture des terrains Ă lâurbanisation, ils doivent mĂȘme permettre de rĂ©aliser des Ă©conomies plus que substantielles. Combien de linĂ©aires de voiries et de rĂ©seaux Ă©conomisĂ©s avec une rĂ©flexion prospective sur 10 - 15 ans ? Le coĂ»t dâun PLU qui au premier abord semble prohibitif, reprĂ©sente Ă peine lâĂ©quivalent de quelques mĂštres linĂ©aires de voirie ce qui est en fait extrĂȘmement minime au regard des investissements en jeu !
Ă faire
n Prendre le temps dâune rĂ©flexion prĂ©alable etsâentourer de conseils en amont pour diagnosti-quer et dĂ©finir les grandes orientations du projet (analyse de lâoffre et de la demande rĂ©elles en logements qualitativement et quantitativement, choix de lâoutil, consultation des parties prenan-tesâŠ).
n Formaliser explicitement les attentes et exigences de la collectivitĂ© dans le cahier des charges de lâĂ©tude Ă confier au maĂźtre dâoeuvre (niveau de rendu attendu, documents graphiques, enquĂȘte et rencontre des partenaires, animation et concertation avec la population, Ă©laboration de schĂ©mas dâamĂ©nagement de secteurâŠ). Ăviter les cahiers des charges types.
n Confier lâĂ©tude Ă une Ă©quipe de maĂźtrise dâĆuvre qualifiĂ©e et pluridisciplinaire comprenant au minimum un urbaniste, un architecte ou un paysagiste.
n Ouvrir Ă lâurbanisation de vastes secteurs constructibles uniquement si la commune dispose dâune vision, dâun projet dâensemble sur la zone.
Ă noter
n Un document dâurbanisme nâa pas de durĂ©e de vie lĂ©gale. Il est opposable au tiers jusquâĂ sa modification ou sa rĂ©vision gĂ©nĂ©ralement soumise Ă enquĂȘte publique.
n Ă lâoccasion dâun document dâurbanisme, il est possible dâĂ©tablir un pĂ©rimĂštre de protection modifiĂ© (PPM) qui permet dâajuster le pĂ©rimĂštre par dĂ©faut de 500m autour des monuments historiques classĂ©s ou inscrits et de lâadapter au contexte local. Cette modification est soumise Ă lâapprobation du SDAP. Elle est le fruit dâun travail de concertation avec ce dernier.
Exemple dâorientations dâamĂ©nagement dans un PLU, celles-ci permettent notamment de prĂ©voir Ă lâĂ©chelle dâun quartier lâorganisation des futures voiries, des rĂ©servations pour des espaces publics,...
* Uniquement dans le cadre oĂč la mission est confiĂ©e Ă un bureau dâĂ©tude.La DDE rĂ©alise encore gratuitement certaines cartes communales.
La carte communale, un document qui se limite à définir les zones constructibles ou non
paysageurbanisme, foncier
Les documents dâurbanismedes outils nĂ©cessaires mais pas suffisants
Pour mettre en oeuvre le projet com-munal, les documents dâurbanisme ne se suffisent pas Ă eux-mĂȘmes. Il convient de mobiliser toute une batterie dâoutils complĂ©mentaires : outils techniques opĂ©rationnels (lotissement, ZAC), outils de maĂźtrise fonciĂšre (DPU, ZAD), outils finan-ciers (PAE, PVR, TLE, Taxe 1Ăšre mutation...), outils de protection du patrimoine (ZPPAUP,...), politique de lâhabitat (PRI, OPAH, PIG, bail Ă construction, bail Ă rĂ©habilitation).
Deux dâentre eux mĂ©ritent une attention particuliĂšre : les outils de prĂ©emption (DPU, ZAD) et les outils dâurbanisme opĂ©rationnel et en parti-culier les lotissements.
Urbanisme, foncier 14
Exemple dâun village de caractĂšre en TĂ©narĂšze
Extrait dâune analyse prĂ©alable des abords immĂ©diats du coeur du village pour identifier les seuils naturels de dĂ©veloppement, les opportunitĂ©s et les risques en termes dâurbanisation et mobiliser Ă©ventuellement les outils de maĂźtrise fonciĂšre nĂ©cessaires.
Une sĂ©rie de lois,une multitude dâoutils
Depuis 2000, le droit de lâurbanis-me et les politiques de lâhabitat en France ont Ă©tĂ© profondĂ©ment modi-fiĂ©s. Pas moins de quatre grandes lois se sont succĂ©dĂ©es en six ans :
- Loi « SolidaritĂ© et Renouvellement Urbain » en 2000 (loi SRU) ;- Loi « Urbanisme et Habitat » en 2002 (loi UH) ;- Loi « Engagement National pour le Logement » en 2006 (loi ENL) ;- Loi sur la rĂ©forme des autorisa-tions dâurbanisme en 2006, entrĂ©e en application au 01/10/07.
Chacune de ces lois a crĂ©Ă© de nou-veaux outils ou modifiĂ© dâancien-nes dispositions. Toutes sâinscrivent dans un contexte de renforcement de la dĂ©centralisation et invitent les collectivitĂ©s Ă se saisir pleinement des compĂ©tences habitat et urba-nisme. Jamais les collectivitĂ©s nâont eu Ă leur disposition autant dâoutils. Comme dans toute boĂźte Ă outil, lâintĂ©rĂȘt principal rĂ©side dans la combinaison et la complĂ©mentaritĂ© de ces outils au service dâune vĂ©ri-table politique locale de lâhabitat ; des outils quâil convient dâadapter Ă chaque cas de figure : tissu et forme urbaine, situation par rapport au relief, dynamiques dĂ©mographi-ques et rĂ©sidentielles....
Urbanisme, foncier15
Maßtrise fonciÚre et outils de préemption (DPU, ZAD)
GĂ©nĂ©ralement, la plupart des petites communes disposent autour du village, dâun Ă deux terrains oĂč se jouent lâimage et lâavenir de la collectivitĂ©. La maĂźtrise fonciĂšre de ces terrains revĂȘt un ca-ractĂšre stratĂ©gique et la mobilisation des outils de prĂ©emption peut sâavĂ©rer trĂšs utile, au-delĂ des nĂ©gociations amiables.
La prĂ©emption, câest la possibilitĂ© offerte aux col-lectivitĂ©s dâĂȘtre prioritaires, Ă lâoccasion dâune mutation, sur un projet de vente immobiliĂšre ou fonciĂšre dans un secteur dĂ©limitĂ© et pour un usa-ge prĂ©dĂ©fini. Le principal outil est le droit de prĂ©emption ur-bain. Il est instituĂ© dans le cadre des documents dâurbanisme (PLU et carte communale depuis la loi UH). Il peut ĂȘtre particuliĂšrement intĂ©ressant pour lâacquisition dâimmeuble bĂąti en centre-an-cien. Un second outil de prĂ©emption est la Zone dâAmĂ©nagement DiffĂ©rĂ© (ZAD). Il sâagit dâune zone oĂč la commune instaure un droit de prĂ©emption pour une durĂ©e de 14 ans pour la rĂ©alisation dâun projet dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral en fonction de motivations clairement dĂ©finies. Le pĂ©rimĂštre de la ZAD peut se situer en dehors des secteurs constructibles de la commune. La constitution de rĂ©serves fonciĂšres peut ĂȘtre lâobjet dâune ZAD.
Urbanisme opérationneldes outils incontournables... et pourtant
Au-delĂ de la planification, la maĂź-trise, la gestion et lâorganisation des extensions urbaines passent par la mobilisation des outils dâurba-nisme opĂ©rationnel, quâil sâagisse de quartiers dâhabitation, de zones commerciales, artisanales ou indus-trielles, ou dâopĂ©rations mixtes. La ZAC et surtout le lotissement sont les deux principaux outils Ă disposition des collectivitĂ©s aujourdâhui pour la conception de ces nouveaux quar-tiers.
Alors quâils pourraient ĂȘtre de fa-buleux outils de production dâun cadre de vie et dâun environnement attractif, au contraire, la plupart du temps ils se traduisent par un pay-sage le plus tristement banal, ni tout Ă fait public, ni tout Ă fait privĂ©, ni tout Ă fait urbain, ni tout Ă fait rural. La plupart des nouveaux quartiers, des entrĂ©es de villes sont presque interchangeables dâune commune Ă lâautre, du plan de composition jusquâau rĂšglement « copiĂ©-collĂ© » du voisin et conduisent Ă une ba-nalisation certaine des lieux : tissu urbain stĂ©rĂ©otypĂ©, rues sans attrait, plantations rachitiques ou inadap-tĂ©es, dĂ©coupages gĂ©omĂ©triques et parcelles identiques prĂ©vues pour des constructions implantĂ©es en plein milieu. Quel autre choix alors que de les dissimuler a posteriori derriĂšre des murets ou haies de sa-pinettes ?
Dans un contexte pourtant rural, la plupart des amĂ©nagements reposentsur une logique du tout bĂ©ton et du tout automobile. Cette derniĂšre est certes un paramĂštre important - quinĂ©cessite des amĂ©nagements fonc-tionnels (stationnement, accessibilitĂ©, gabarit) - mais ne doit pas ĂȘtre la prĂ©occupation absolue.Ils sont par ailleurs conçus la plupart du temps sans vision dâensemble, de maniĂšre autonome et par Ă coup, sans lien les uns avec les autres, sans schĂ©ma de quartiers.
Ces opĂ©rations sont pourtant bien plus que de simples divisions fon-ciĂšres et procĂ©dures administratives. Il sâagit de la crĂ©ation de nouveaux quartiers, dâun morceau de ville ou de village Ă part entiĂšre, câest Ă dire de vĂ©ritables lieux de vie ou de tra-vail. Cette notion « dâhabitat » im-pose de rompre avec la logique stric-tement quantitative de production de terrain Ă construire et de replacer la qualitĂ© du cadre de vie au centre de la problĂ©matique.
Lâenjeu dâun amĂ©nagement qualitatif est dâautant plus fort que gĂ©nĂ©rale-ment ces nouveaux quartiers consti-tuent la nouvelle entrĂ©e du bourg ou du village, la premiĂšre image du territoire.
La Bastide de Montréal, un lotissement ...du 12Úme siÚcle.
Lotissement standard : égalité, banalité (lots identiques, voirie disprorotionnée,végétation inexistante...).
Lagraulet-du-Gers, un lotissement « champĂȘ-tre » : quand le projet paysager devient un argument de vente et un outil de dĂ©veloppe-ment du territoire.
paysageurbanisme, foncier
Dessiner les futurs quartiers un effort de conceptionDans le Gers, prĂšs de 50 % de lâoffre de terrain en lotissement reste le fait dâinitiatives publiques. Ce taux atteint prĂšs de 60 % Ă 70 % dans le Pays dâArmagnac. Pour beaucoup de maires, le lotissement reste encore aujourdâhui le moyen privilĂ©giĂ© de dĂ©velopper leur commune.
Le choix du site, élément déterminant
La qualitĂ© dâun lotissement et son in-tĂ©gration Ă lâensemble urbain actuel et futur dĂ©pendent Ă©troitement de sa situation, (proximitĂ© par rapport aux axes et centres dâactivitĂ©s) et de sa to-pographie. Cela renvoie Ă la question de la planification. Dans le choix du site, deux facteurs essentiels sont trop rarement pris en compte :la pente et lâorientation.
Urbanisme, foncier 16
Le lotissement dâun terrain LâĂ©quipement dâune unitĂ© fonciĂšre puis sa division en lots vendus sĂ©parĂ©ment Ă des maĂźtres dâouvrage diffĂ©rents qui y construiront des maisons diffĂ©rentes Ă des moments diffĂ©rents.Comment faire de la qualitĂ© ?
Les paysages du dehorsQuelle perception de ce quartier depuis le reste de la commune ?Comment traiter les limites du terrain ?
Les paysages du dedansQuelle ambiance pour le futur lotissement ? Quel traitement des espaces communs et des limites de propriĂ©tĂ© ?Quelles rĂšgles dâimplantation des constructions ?
Rechercher une cohĂ©rence dâensemble
Lâobjectif est la recherche dâune cohĂ©-rence dâensemble, dâune certaine unitĂ© : cohĂ©rence avec le tissu urbain existant mais aussi dans lâamĂ©nagement interne du futur quartier ; la recherche dâun juste Ă©quilibre entre monotonie (stan-dardisĂ©) et cacophonie (hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©). Pour cela le projet doit reposer sur un vĂ©ritable plan de composition Ă©tabli Ă partir dâune analyse fine du site et per-mettant de donner une certaine vie et identitĂ© au quartier. Au-delĂ du site et du programme, un vĂ©ritable effort de conception est Ă faire pour imaginer et dessiner ces nouveaux quartiers. Câest une affaire de qualifica-tion de la maĂźtrise dâoeuvre mais aussi et surtout dâexigences qualitatives de la part des maĂźtres dâouvrage.
Le lotissement de campagne,
ou le développement urbain en milieu rural
Un découpage parcellaire adapté respectant le site et les éléments préexistants Opter pour un découpage parcellaire souple et varié, (lot petit, lot grand, de tailles et de formes différentes, en acces-sion, en location...), favorisant la mixité au sein du quartier et tirant parti des éléments préexistants (fossé, végétation, perspective...) et éviter la tablette de chocolat, les découpages géométriques avec des lots tous identiques et un par-cellaire sans souci de la topographie et des orientations.
Urbanisme, foncier17
Pas de recettes mais des principes essentiels
O r g a n i s e r de maniÚre cohérente les voiries et les circulations et anticiper les extensionsPrivilégier des voiries clairement hiérar-chisées aux traitements différenciés, aux abords soignés. Prévoir des réservations pour les extensions, éviter les raquettes, les voiries homogÚnes avec une seule largeur de voie, un seul profil en travers stéréotypé, les trottoirs systématiques doublant des rues trÚs peu fréquentées et ne menant nulle part.
Investir sur les espaces collectifsPrĂ©voir des assises larges de voirie permettant un amĂ©nagement qualitatif des abords (accotement, vĂ©gĂ©talisation...), un seul et grand espace public bien positionnĂ© et amĂ©nagĂ© simplement, sobrement. Ăviter le tout bitume ou le tout bĂ©ton, les placettes qui ne sont que des « palettes » de retournement, les espaces publics morcelĂ©s, dĂ©laissĂ©s, les pelouses microscopiques semĂ©es Ă travers tout le lotissement complexes Ă entretenir.
Redonner au vĂ©gĂ©tal un rĂŽle majeur dĂšs le stade de la conceptionTirer profit et conserver au maximum lâexistant. Opter pour une politique de prĂ©verdissement, uti-liser des arbres et arbustes de Pays proposant, des ambiances et des usages adaptĂ©s (brise vent, haie basse). PrĂ©voir des rĂ©servations pour les planta-tions, limiter les dĂ©blais et remblais, et proscrire les haies de vĂ©gĂ©taux monospĂ©cifiques (tuya, lau-riĂšre...) qui finalement plagient les clĂŽtures minĂ©-rales.
Anticiper lâimplantation des constructions sur la parcelleFormuler dans le plan de composition les principes dâimplantation des construc-tions les unes par rapport aux autres de maniĂšre Ă tirer parti au mieux du climat et Ă favoriser au maximum lâintimitĂ© de chacun au sein de la parcelle et prĂ©voir la hauteur maximum de bĂątiment no-tamment par rapport au terrain naturel, Ă©viter les constructions systĂ©matiquement en milieu de parcelle, les terrains qui ne permettent quâune exposition Nord et Ouest...
Donner du sens au rĂšglement : de la contrainte Ă lâenviePenser le rĂšglement comme les garan-ties offertes aux futurs acquĂ©reurs dâun cadre de vie de qualitĂ©, mettre peu de rĂšgles mais des rĂšgles comprĂ©hensibles et intelligibles qui servent le projet et vont Ă lâessentiel (zones dâimplantation, volu-mĂ©trie des futures constructions, gestion des limites de propriĂ©tĂ©) et les faire va-rier suivant les zones si câest nĂ©cessaire (variation topographique, changement dâambianceâŠ). Ăviter les rĂšglements
à rallonge, les reculs systématiques imposés par rapport aux limites séparatives, les pres-criptions homogÚnes sur tout le lotissement qui génÚrent banalité, mo-notonie, absurdité.
Ă faire
n Prendre le temps de la pro-grammation (Ă©tude prĂ©alable, scĂ©nario, recours Ă une assistance maĂźtrise dâouvrage) et Ă©largir la rĂ©flexion Ă lâĂ©chelle du quartier.
n La concertation et la consulta-tion en amont avec le maximum de partenaires.
n SĂ©lectionner une Ă©quipe de maĂźtrise dâĆuvre qualifiĂ©e et pluridisciplinaire avec au minimum un urbaniste, un architecte ou un paysagiste.
n Opter pour une politique de prĂ©-verdissement au service de la qualitĂ© et de lâĂ©conomie du projet.
Ă noter
n Pour tout lotissement de plus de un hectare, une Ă©tude loi sur lâeau est obligatoire et il convient de retirer un formulaire auprĂšs de la MISE (indĂ©pendamment du dossier de permis dâamĂ©nager).
n Pour tout lotissement ou projet crĂ©ant plus de 5000 m2 de Shob dans les communes au RNU, une Ă©tude dâimpact soumise Ă enquĂȘte publique est nĂ©cessaire.
Un espace public central enherbé « multi-usages », à la fois aire de jeux pour les enfants et dispositif de régulation des eaux pluviales (noues)
SâinsĂ©rer dans le paysage
paysageet qualité des constructions
Constructions 18
de lâaspect architectural Ă lâadaptation au site
Art. *R. 111-21. â Un projet peut ĂȘtre refusĂ© ou nâĂȘtre acceptĂ© que sous rĂ©serve de lâobservation de prescriptions spĂ©ciales si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou lâaspect extĂ©rieur des bĂątiments ou ouvrages Ă Ă©difier ou Ă modifier, sont de nature Ă porter atteinte au caractĂšre ou Ă lâintĂ©rĂȘt des lieux avoisinants, aux sites, aux paysages naturels ou urbains ainsi quâĂ la conservation des perspectives monumentales.
Quâest ce quâune construction qui sâinsĂšre dans le paysage ? Quelles sont les constructions qui portent at-teinte au paysage ? Cela pose inĂ©vitablement un cer-tain nombre de questions. Quelles sont les caractĂ©ristiques de cette construction ? Quels sont les ca-ractĂšres qui fondent lâidentitĂ© du site, du paysage ? Quels sont les critĂšres dâapprĂ©ciation ? La situa-tion, lâarchitecture, la hauteur, les dimensions, lâaspect extĂ©rieur des bĂątiments ?
à quoi se réfÚre-t-on ?
Un rĂ©gime dâapprĂ©ciation au cas par cas sur la majoritĂ© du territoire
Depuis la loi Paysage de 1993, les de-mandes dâautorisation doivent permettre dâĂ©valuer lâinsertion du projet dans son environnement proche et lointain. Habi-tations, bĂątiments agricoles, industriels, Ă©quipements touristiques, des projets les
plus imposants aux plus modestes, on sâinterroge sur la maniĂšre dâ« ajouter » ces Ă©lĂ©ments nouveaux dans le pay-sage. Si ces prĂ©occupations avancent, hĂ©las, force est de constater que dans, la majoritĂ© des cas, on se contente de dissimuler les ouvrages, plutĂŽt que de les insĂ©rer dans le paysage. La plupart du temps, face Ă lâurgence, on conçoit et on rĂ©alise le projet puis ce nâest quâa posteriori que lâon sâoccupe de son in-sertion dans le paysage. En lâabsence de POS ou de PLU ou de rĂšglement spĂ©cifique liĂ© Ă une opĂ©ration dâamĂ©nagement (ZAC, lotissement) sur un secteur prĂ©dĂ©fini, les collectivitĂ©s et leurs services instructeurs ne disposent que de lâarticle R111-21 (voir ci-contre) pour Ă©valuer lâincidence dâun projet. Aussi sur la trĂšs grande majoritĂ© du ter-ritoire, se trouve-t-on confrontĂ© Ă une logique dâapprĂ©ciation au cas par cas.
Lâalibi du rĂ©gionalisme
Face Ă cette difficultĂ©, la solution consis-te trop souvent Ă dire que, pour sâinsĂ©rer dans son environnement, la construc-tion doit ressembler aux constructions
alentours. Ainsi, petit Ă petit, lâattention sâest focalisĂ©e sur lâobjet, lâaspect de la construction et non sur le contexte, sur le site, parfois en allant jusquâĂ dĂ©finir le « profil type » dâune maison gersoi-se : une maison plutĂŽt rectangulaire, couverte de tuiles type canal, de prĂ©fĂ©-rence avec une toiture Ă quatre pentes... Quelle aubaine pour les constructeurs de maisons individuelles qui peuvent rĂ©-pliquer, dupliquer les modĂšles dâarchi-tecture traditionnelle de presque tout le Sud de la France : Mas Provençal, Lan-guedocienne, Bordelaise, Toulousaine... MĂȘme si les marges de manoeuvre sont
de plus en plus Ă©troites, Ă travers lâĂ©la-boration des documents dâurbanisme, la dĂ©livrance des Certificats dâUrbanisme et des Permis de construire, les collecti-vitĂ©s disposent de leviers essentiels pour agir Ă ce niveau... Ă condition de se fo-caliser sur les vĂ©ritables enjeux, câest Ă dire la prise en compte de lâenvironne-ment gĂ©nĂ©ral et des caractĂ©ristiques du site dans lequel sâinscrit le projet.
Constructions19
La question des rĂ©fĂ©rencesdiaporama architectural en Pays dâArmagnac
Entre régionalisme et globalisation ...
JusquâĂ la fin du 19Ăšme siĂšcle, les formes et les volumes des maisons traditionnelles dĂ©coulaient dâune adaptation aux contraintes naturel-les (relief, sol, climat...).
Depuis la fin du 19Ăšme et le dĂ©-but du 20Ăšme, les contraintes qui pesaient sur lâhabitat vernaculaire ont Ă©tĂ© progressivement levĂ©es et lâarchitecture et la construction ont connu un bouleversement sans prĂ©-cĂ©dent en fonction des Ă©volutions des techniques constructives mais aussi des courants de pensĂ©e et des modes. Le plus marquant est lâaccĂ©lĂ©ration brutale de ces trans-formations en quelques dĂ©cennies (dĂ©veloppement de la maison indi-viduelle, globalisation des Ă©chan-ges, nouveaux matĂ©riaux...), une accĂ©lĂ©ration Ă©galement des effets de mode, oĂč chaque dĂ©cennie nous lĂšgue ses modĂšles (Chalandon-nette, plan courant, maison phoe-nix...), la maison sâaffirmant de plus en plus un produit de grande consommation.
Les formes et les volumes :un vrai enjeu
Quelle logique constructive ? Ce qui caractĂ©rise peut-ĂȘtre le plus le bĂąti tradition-nel gascon est la simplicitĂ© et la modestie des formes et des volumes des constructions. Aujourdâhui Ă lâinverse, la tendance est Ă la production de maisons aux plans complexes (dĂ©crochements de toiture, pans coupĂ©s, Ă©lĂ©ments en saillie, faux pigeonnier, fausse tourelle) qui compromettent leur intĂ©gration et faussent le paysage, des amĂ©nagements rarement fonctionnels et dont la mise en oeuvre engendre des surcoĂ»ts inutiles.
Les matériaux de construction :un faux débat
Trop souvent le dĂ©bat se focalise sur lâutilisation des matĂ©riaux de construction. Le niveau rĂ©glementaire dissocie pourtant clairement lâapparence de la structure. Il nây a pas de possibilitĂ© dâinterdire un matĂ©riau de construction. Il est seulement possible pour la collectivitĂ© dâagir sur lâaspect extĂ©rieur de la construction (façades et toitures) et encore faut-il justifier dâĂ©ventuelles prescriptions par rapport Ă lâenvironnement et aux caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales du site. Il nây a dâailleurs pas de « bon » ou de « mau-vais » matĂ©riau, chacun prĂ©sente des avantages et des inconvĂ©nients, des atouts et des contraintes (rĂ©-sistance, qualitĂ© thermique, inertie, isolation, qualitĂ© esthĂ©tique...). La qualitĂ© dâun projet rĂ©side avant tout dans la combinaison intelligente des matĂ©riaux pour mieux tirer profit des qualitĂ©s de chacun dâentre eux.
Aujourdâhui, les constructions qui se multiplient dans les campagnes of-frent tous types dâarchitecture : mai-sons des promoteurs dâinspiration « locale », modĂšles importĂ©s issus dâautres rĂ©gions, maisons dâarchi-tecture contemporaine...
Toutes vont transformer un espace et crĂ©er un nouveau paysage. Lâar-chitecture est par essence toujours contemporaine et ne doit pas se limiter Ă un genre. Lâimportant est dâinventer des formes et des vo-lumes qui rĂ©pondent aux usages, aux besoins et aux modes de vie dâaujourdâhui tout en respectant lâesprit des lieux, en se conformant Ă lâidentitĂ© du site et, mieux encore en le valorisant.
Si on peut sâinspirer de lâarchitec-ture traditionnelle et notamment dâun certain nombre dâacquis et de façons de faire dâhier, il sâagit de ne pas les pasticher ou les parodier en cĂ©dant aux effets de modes et au marchĂ© du « prĂȘt Ă habiter », mais plus de les « rĂ©interprĂ©ter », sans nostalgie ni passĂ©isme, en tirant profit des innovations techniques offertes par la modernitĂ©.
Castelnau dâAuzan, logement HLM intĂ©grant des dispositifs Ă©conomes en Ă©nergie (matĂ©riaux dâisola-tion, chauffage solaire...)
paysageet qualité des constructions
Constructions 20
Lâadaptation au siterĂŽle et compĂ©tence de la collectivitĂ©
Les deux Ă©lĂ©ments clefs pour insĂ©rer un ouvrage ou une construction, quels quâils soient, sont le choix du terrain et lâimplantation de lâouvrage par rapport au terrain.
Si le site est mal choisi, malgrĂ© tous les efforts, on ne pourra jamais intĂ©grer le nouvel ouvrage dans le paysage. Ă lâinverse, un site bien choisi permet de rĂ©duire au minimum le coĂ»t des amĂ©nagements Ă rĂ©aliser et favorise son « assimilation paysagĂšre ».
Mais, une fois choisie la localisation du projet, il reste un rĂ©el travail de conception pour que le projet sâadapte au site : en fonction des orientations et des pentes, de la nature du sol, des vues depuis le terrain et sur le terrain, des espaces alentours et de lâenvironnement (voirie, Ă©lĂ©ments bĂątis, naturels...).
Combien de bĂątiments agricoles, locaux industriels, maisons neuves, issus de modĂšles prĂ©-fabriquĂ©s, Ă lâarchitecture standardisĂ©e, sont « posĂ©s » au mĂ©pris des caractĂ©ristiques de la parcelle qui les accueille et cela souvent Ă grand renfort de terrassements ?
DĂ©finir lâintĂ©rĂȘt collectif, dĂ©finir ses propres rĂšgles
Tout permis de construire, tout projet de construction est lâexpression dâun projet personnel. Câest un compromis entre un coĂ»t objectif, un programme, des besoins, des envies, des moyens. Si chaque particulier a une part de responsabilitĂ© dans le respect et la qualitĂ© du cadre de vie du territoire dans lequel il sâinscrit, câest avant tout Ă la collectivitĂ© de dĂ©finir ce qui relĂšve de lâintĂ©rĂȘt collectif.
Ă lâĂ©chelle de la commune, cela nĂ©cessite dâabord dâidentifier les sites qui sont sensibles ou vulnĂ©rables et ceux qui le sont moins mais aussi Ă©ventuellement de dĂ©finir ses propres rĂšgles en fonction justement des enjeux et des caractĂ©ristiques du territoire.
Plus que lâaspect architectural de chaque construction, ce qui fait la qualitĂ© urbaine dâun bourg ou dâun village câest lâagencement des maisons les unes par rapport aux autres, la trame urbaine dessinĂ©e par lâespace public. Cela renvoie Ă la question de la planification et Ă lâadoption dâun rĂšglement spĂ©cifique dans un souci dâharmonisation dâensemble. Ce nâest toutefois possible que dans le cadre dâun PLU.
SâintĂ©resser au contexte plus quâĂ lâobjet
Au-delĂ des questions de planification, Ă lâĂ©chelle du site, câest Ă©galement une affaire dâurbanisme plus que dâarchitecture, les choix dâimplantation comptant souvent bien plus que lâaspect de la construction.
Terrain en pente, Ă plat, site perchĂ©, parcelle au cĆur dâun centre historique ou dâun quartier pĂ©riphĂ©rique, construction isolĂ©e,... câest bien le terrain qui prime et lâenjeu est dâadapter le projet au contexte particulier dans lequel il sâinscrit.
Le CU, moment clef
De ce point de vue, le CU reste le seul moment clef pour agir. Ă ce stade, la collectivitĂ© peut Ă©mettre un certain nombre de prescriptions : traitement des limites de propriĂ©tĂ©, implantation de la maison sur le terrain, par rapport aux voiries, aspect de la façade... Car, une fois le permis de construire dĂ©posĂ©, on rentre directement en phase dâinstruction et il est devenu impossible Ă ce stade de faire de la pĂ©dagogie ou dâadapter le projet mĂȘme Ă la marge, et ce particuliĂšrement depuis le 1er Octobre 2007 et lâentrĂ©e en vigueur de la rĂ©forme des autorisations dâurbanisme qui raccourcit les dĂ©lais dâinstruction.
Des paysages convoités mais vite dénaturés.
Constructions21
MaĂźtriser lâimplantation de la construction sur la parcelleUne bonne adaptation au terrain est la meilleure garantie dâune bonne insertion dans le paysage et repose sur quelques principes essentiels et en particulier sur les choix dâimplantation de la construction sur la parcelle par rapport au relief, au climat et Ă lâenvironnement proche et lointain. Câest sur ces aspects que lâattention de la collectivitĂ© doit se focaliser. Il en va de lâintĂ©rĂȘt collectif mais aussi de lâintĂ©rĂȘt individuel du particulier, car la plupart du temps une bonne implantation est le gage dâamĂ©nagements simples, Ă©conomiques, fonctionnels et esthĂ©tiques.
DĂ©finir la position de la maison sur le terrain Quelle cohĂ©rence, quelle logique par rapport au bĂąti existant ? Par rapport Ă lâespace public (la rue, la route) ? Quel impact et quelle visibilitĂ© de loin (covi-sibilitĂ©) ? Quelle gĂȘne par rapport aux constructions alentours (voisinage) ?
VĂ©rifier lâadaptation Ă la pente et au climat Quelle orientation par rapport aux vents dominants ? Quelle adaptation par rap-port au terrain naturel ? Le projet modi-fie-t-il la topographie du site ? Quelle implantation par rapport aux courbes de niveaux ? Quelle hauteur perceptible au final dans le paysage ?
GĂ©rer lâinterface public âprivĂ©, les limites de propriĂ©tĂ© Quelle perception depuis le domaine public, la rue ou la route ? Quel effet ou traitement de façade ? Quel amĂ©na-gement des limites de propriĂ©tĂ©s pour accompagner au mieux lâinsertion dans le paysage ?
Inventer des dispositifs de concertation en amontLe nouveau contexte juridique, en raccourcissant les dĂ©lais dâinstruction et en affirmant la responsabilitĂ© des collectivitĂ©s en terme de planification et de dĂ©livrance dâautorisations dâurbanisme, oblige celles-ci Ă sâorganiser diffĂ©remment. Cela implique notamment la mise en place de dispositifs de concertation en amont dans les territoires afin dâanticiper les problĂšmes de dĂ©livrance des certificats dâurbanisme et des permis de construire.
Câest le dĂ©fi auquel toutes les collectivitĂ©s soucieuses de la qualitĂ© de leur cadre de vie se trouvent aujourdâhui confron-tĂ©es. Dans des territoires ruraux comme le Gers, oĂč les commu-nes ne disposent pas de services techniques dĂ©diĂ©s, il apparaĂźt Ă©vident que des territoires de projets comme les Pays et les intercommunalitĂ©s ont un rĂŽle essentiel Ă jouer.
Câest la maison qui sâadapte au terrain et non lâinverse
Sâimplanter sur la parcelleEffet de mode, simple rĂ©flexe ou solution de facilitĂ©, gĂ©nĂ©ralement les constructions sâimplantent en milieu de parcelle, un choix qui offre au final trĂšs peu dâavantages : long chemin dâaccĂšs menant Ă la construction et perte de terrain inutile, terrains alentours dĂ©coupĂ©s en quatre petits espaces exposĂ©s Ă la vue de tous et nâoffrant guĂšre dâintimitĂ©, difficultĂ© voire impos-sibilitĂ© pour une future extension ou une division Ă©ventuelle du terrain.
GĂ©rer la pente Dans la topographie gasconne, lâadaptation au terrain passe dâabord par une gestion intelligente de la pente. Plus la construction suivra et accom-pagnera le terrain naturel, plus elle sâinsĂšrera dans son environnement. Ăviter au maximum les grands bouleversements de terrain, les dĂ©blais et remblais, les terrassements et les enrochements coĂ»teux, souvent instables, inutiles et presque toujours inesthĂ©tiques.
Tirer profit du climatSâil est un point commun Ă toutes les anciennes constructions traditionnel-les, câest bien leur intelligence Ă tirer profit du climat. Elles tournent le dos aux pluies et aux vents dominants (Nord-Ouest) et bĂ©nĂ©ficient au mieux des apports thermiques passifs (Sud-Est). LĂ encore les intĂ©rĂȘts convergent entre souci dâĂ©conomie (Ă©nergie), confort et insertion dans le paysage.
AmĂ©nager les abordsLa gestion par la collectivitĂ© des limites de propriĂ©tĂ©s notamment Ă lâinter-face avec le domaine public (cotĂ© rue, cotĂ© route) est lâun des axes majeurs dâintervention des collectivitĂ©s, lâune des maniĂšres les plus simples dâĂ©vi-ter une trop grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des amĂ©nagements (clĂŽture, façade sur rue)... est de sâassurer et de garantir une cohĂ©rence urbaine et paysagĂšre dâensemble. Dans le contexte rural du Pays dâArmagnac, les plantations ont une place majeure Ă jouer Ă condition dâutiliser des vĂ©gĂ©taux de « Pays » et dâĂ©viter les plantations de haies de vĂ©gĂ©taux monospĂ©cifiques. Lâarbre est un formidable instrument dâassimilation des constructions neuves et dâhar-monisation paysagĂšre.
...
)... ...
paysagearbres et campagnes
Immobiles mais vivantsâŠet donc mortelsElĂ©ments fixes de nos paysages, les arbres ne sont pas inertes et sâadap-tent constamment aux variations du milieu dans lequel ils doivent assurer leur existence. Sâils semblent Ă©ternels, nous avons oubliĂ© combien ils sont vulnĂ©rables et quâils ont une durĂ©e de vie limitĂ©e. Nous devons donc veiller Ă leur renouvellement, rĂ©apprendre Ă les connaĂźtre et Ă les « cultiver ».
Renouvelables,mais pas inĂ©puisablesLa prĂ©sence durable dâarbres dans nos territoires est naturellement liĂ©e au maintien de plusieurs classes dâĂąges, de plusieurs gĂ©nĂ©rations qui puissent se succĂ©der. Câest pourquoi il est nĂ©ces-saire de planter rĂ©guliĂšrement de jeu-nes arbres, ou mieux encore de laisser pousser la progĂ©niture dâun arbre adulte pour assurer sans « passage Ă vide » la permanence dâun couvert arborĂ©. Mais il est aussi possible pour la plupart des
Arbre de Pays et Territoiresdes rÎles à redécouvrir, une place à reconquérir
arbres feuillus, de profiter de leur for-midable capacitĂ© Ă se reconstituer eux-mĂȘmes Ă plusieurs reprises lorsquâils sont coupĂ©s partiellement (rĂ©itĂ©ration) ou entiĂšrement (rĂ©gĂ©nĂ©ration).
Les essences « de pays »,celles qui ont fait leur preuveLes espĂšces dâarbres et dâarbustes que nous rencontrons sous nos latitudes sont beaucoup moins nombreuses que dans les zones tropicales et appartiennent Ă la vĂ©gĂ©tation eurosibĂ©rienne et mĂ©diter-ranĂ©enne. Elles se sont installĂ©es natu-rellement aprĂšs la derniĂšre pĂ©riode gla-ciaire et ont Ă©tĂ© ensuite complĂ©tĂ©es par lâintroduction de vĂ©gĂ©taux « exotiques », qui se sont acclimatĂ©s au fur et Ă mesure de leur importation. Il nây a donc pas dâessences locales au sens strict mais des arbres qui se sont reproduits loca-lement et se sont ainsi adaptĂ©s, dâune gĂ©nĂ©ration Ă lâautre, aux spĂ©cificitĂ©s des diffĂ©rents milieux auquels ils appartien-nent.
Câest grĂące Ă leur « virtuositĂ© » gĂ©nĂ©tique que les arbres ont une grande capacitĂ© dâĂ©volution et peuvent ainsi dĂ©velopper des souches gĂ©nĂ©tiques qui « collent » Ă leur environnement. Câest pourquoi il est prĂ©fĂ©rable de privilĂ©gier les arbres
Le mot forĂȘt tire son origine du latin âforisâ qui signifie âdehorsâ et dĂ©si-gne par lĂ mĂȘme ce qui est extĂ©rieur Ă lâespace maĂźtrisĂ© par lâhomme. âHors du dehorsâ, lâarbre hors forĂȘt est ainsi lâarbre du âdedansâ, lâarbre de chez nous, apprivoisĂ© et civilisĂ©, celui que nous (re)connaissons, que nous dĂ©sirons et cultivons..
Arbres et campagnes 22
Arbres et haies champĂȘtres jouent un rĂŽle premier dans la producti-vitĂ© et la durabilitĂ© de lâagriculture, dans la pĂ©rennitĂ© de nos ressour-ces vitales et dans lâĂ©quilibre de nos territoires. Ils restent cependant relĂ©guĂ©s au second plan dans la grande majoritĂ© des actions dâamĂ©nagement et de dĂ©velop-pement. En menant une politique de lâarbre, les collectivitĂ©s propriĂ©-taires et gestionnaires de vastes espaces publics peuvent jouer un rĂŽle considĂ©rable pour disposer dâun patrimoine naturel intĂ©grĂ© dans des objectifs dâamĂ©nagement rĂ©alistes et peu coĂ»teux. Au travers des rĂ©alisations dâenvergures, ceux-ci prennent valeur dâexemple et permettent dâimpulser une dyna-mique collective de verdissement et de « paysagement » du territoire oĂč lâarbre sâaffirme comme un ins-trument de liaison et de cohĂ©sion dâensemble.
du « cru » qui « poussent tous seuls » ou issus de semences locales, car ils dispo-sent de cette mĂ©moire gĂ©nĂ©tique et sont ainsi les plus Ă mĂȘme de sâĂ©panouir du-rablement dans le « pays ».
Halte au béton vert !
Depuis de nombreuses annĂ©es, lâutilisation massive de haies persistantes, composĂ©es dâune seule essence, sâest fortement gĂ©nĂ©ralisĂ©e en ville, comme Ă la campagne, oĂč les paysages sâuniformisent et deviennent monotones. Croissance rapide, Ă©cran visuel et coupe-vent vite formĂ©s et faciles Ă concevoir, vĂ©gĂ©taux âbon marchĂ©â et disponibles partout, âŠlâutilisation de ce bĂ©ton vert (sapinette, lauriĂšre) sâest banalisĂ©e pour sa prĂ©tendue efficacitĂ© Ă âdissimulerâ.
Mais ces atouts ont leurs revers,et sont bien Ă©phĂ©mĂšres :- trĂšs âpoussantesâ, ces haies nĂ©cessitent un entretien trĂšs rĂ©gulier. Incapables de se rĂ©gĂ©nĂ©rer naturellement, elles vieillissent mal et disparaissent dâun coup, lorsque les vĂ©gĂ©taux arrivent Ă leur fin de vie ;- lâabsence de diversitĂ© est dommageable sur tous les plans : faune limitĂ©e, absence de saisonnalitĂ©, de fleurs, de parfums⊠et ne fait que dĂ©multiplier les problĂšmes climatiques et phyto-sanitaires auxquels tĂŽt ou tard ces vĂ©gĂ©taux seront confrontĂ©s ;- trop compactes, elles ferment le passage du vent, le coupent au lieu de le briser... ;- pire encore, lâutilisation de plants clonĂ©s engendre une pollution gĂ©nĂ©tique et est vecteur de pathologies qui peuvent atteindre les arbres de pays.
Tous les arbres ne sont pas dans la forĂȘt et tous ne peuvent pas vivre en forĂȘt. Câest dans les espaces non forestiers que les ar-bres et les haies champĂȘtres sont logique-ment les plus essentiels Ă lâĂ©quilibre et Ă la viabilitĂ© de nos territoires. PrĂšs des mai-sons, dans les champs, le long des routes, au bord des riviĂšres, au village, dans le lotissement, autour des bĂątimentsâŠlâarbre et la haie se faufilent partout.
On ne peut pas vivre sans arbres !Au-delĂ de lâesthĂ©tique, ils prĂ©sentent de nombreux intĂ©rĂȘts, et câest bien pour en tirer profit que lâhomme les a apprivoisĂ©s, cultivĂ©s et entretenus. En quelques dizai-nes dâannĂ©es, prĂšs de la moitiĂ© des arbres hors forĂȘt de lâhexagone a Ă©tĂ© sacrifiĂ©e Ă la modernisation de la campagne et au dĂ©veloppement des villes. Ce « dĂ©sarbre-ment » massif a rĂ©vĂ©lĂ© lâimportance des rĂŽles quâils jouent dans le fonctionnement et lâĂ©conomie des territoires car lâarbre influe dans tous les domaines de lâenvi-ronnement et est au coeur de lâensemble des phĂ©nomĂšnes qui interagissent sur le sol, lâeau et le climat. Il est Ă la base du monde vivant et constitue un des maillons essentiels de la chaĂźne alimentaire Ă tra-vers la diversitĂ© des milieux quâil colonise, des espĂšces qui le reprĂ©sentent et de ses multiples adaptations gĂ©nĂ©tiques.
La menace du changement climatiqueLâarbre est le premier Ă ressentir les va-riations du climat et les scientifiques en-registrent dĂ©jĂ un changement dans la rĂ©partition de la vĂ©gĂ©tation. Mais il est aussi un des premiers Ă agir sur le climat
Lâarbre champĂȘtreUn bien commun, un enjeu vital
localement (ombrage, cycle de lâeauâŠ) mais aussi globalement puisquâil recycle et stocke sous forme de biomasse, le gaz car-bonique... un climat et un environnement dont il bĂ©nĂ©ficie lui-mĂȘme, quâil nourrit et entretient pour assurer sa survie.Lorsquâil nây a pas assez dâarbres pour Ă©vi-ter lâĂ©rosion et lâassĂšchement de tout un territoire, le processus de dĂ©sertification est en marche et en deçà dâun « arbrement » minimum, on atteint un point de non re-tour oĂč lâarbre disparaĂźt et ne peut plus sâinstaller Ă nouveau.
Les essences « locales »
Arbres de haut jetAlisier torminalAulne glutineuxCharme communChĂątaignierChĂȘne pĂ©donculĂ©ChĂȘne pubescentChĂȘne sessile ChĂȘne vertCormierĂrable champĂȘtreFrĂȘne communFrĂȘne oxyphylleMerisierNoyer communOrme champĂȘtrePeuplier noirRobinier faux-acaciaTilleul de HollandeTilleul des boisTremble
Arbres de moyen jet CognassierĂrable de MontpellierFiguierNĂ©flierNoisetier coudrierPoirier francPommier francPrunier domestiqueSaule marsaultSureau noir
Arbustes - buissonnantsAubĂ©pine monogyneAubĂ©pine Ă©pineuseBourdaineBuisCamerisier Ă balaisChĂšvrefeuille dâEtrurieCornouiller sanguinĂglantierFusain dâeuropeLaurier sauceLaurier tinLilas Nerprun alaternePrunellierRosier toujours vertTroĂšne des boisViorne lantaneViorne obier
Arbres et campagnes23
ARBRES UTILES :n ils oxygĂšnent lâair, stockent le carbone,n ils protĂšgent et amĂ©-liorent le sol,n ils participent au cycle et Ă lâĂ©puration de lâeau,n ils influencent localement le climat et attĂ©nuent les dĂ©gĂąts des intempĂ©ries, n ils sont un formidable gisement de â biodiver-sitĂ© â,n ils fournissent une grande quantitĂ© de bio-masse : bois dâĆuvre, bois-Ă©nergie, bois-ferti-litĂ© (BRF), mais aussi des fruits, des substances mĂ©dicinales et tincto-riales, n ils sont lâalliĂ© incon-tournable dâune agri-culture productive et durable,n ils protĂšgent les cultures, les Ă©levages, les constructions...n ils sont un matĂ©riau irremplaçable pour lâamĂ©nagement et lâĂ©qui-pement des champs, des villes, des parcs et des jardins...
paysagearbres et campagnes
Arbres de pays et collectivitĂ©sun outil dâamĂ©nagement performant et incontournableUne nĂ©cessaire dispersionĂ travers tout le territoirePlus la « mosaĂŻque champĂȘtre » est complexe et arborĂ©e, plus lâarbre peut dispenser de maniĂšre optimale ses dif-fĂ©rents effets environnementaux. LâidĂ©al est donc de rĂ©partir le plus Ă©quitable-ment possible la prĂ©sence dâarbres sous toutes ses formes, dans une trame ho-mogĂšne et bien connectĂ©e, et non pas de la concentrer dans des zones boisĂ©es massives et isolĂ©es. La plus extrĂȘme et, sans doute, la plus aboutie est lâagrofo-resterie qui consiste Ă introduire au sein mĂȘme dâune parcelle cultivĂ©e des ran-gĂ©es dâarbres destinĂ©es Ă la production de bois.
LâopportunitĂ© de constituerune « trame verte » territorialeSur lâensemble du territoire le maillage serrĂ© des routes, chemins, riviĂšres, per-met la diffusion de lâarbre et la recon-nexion dâun rĂ©seau de milieux naturels fragmentĂ©s ou lacunaires :- en bordure de voirie, il est possible de crĂ©er haies et alignements, Ă base de vĂ©-gĂ©tation spontanĂ©e : en fauchant moins, en stabilisant talus et fossĂ©s, en limitant
les Ă©ventuelles coulĂ©es de boue !- dans les espaces dĂ©laissĂ©s on peut laisser sâĂ©tablir la vĂ©gĂ©tation, sans tout nettoyer ou dĂ©sherber systĂ©matique-ment.- dans les rĂ©serves fonciĂšres et les fu-turs espaces Ă amĂ©nager « prĂ©verdir », notamment dans le cas des lotissements oĂč lâon peut ainsi maĂźtriser le « pay-sagement » vĂ©gĂ©tal et offrir un cadre agrĂ©able.- en bordure des plans dâeau et des
riviĂšres, la ripisylve est indispensable Ă la te-nue des berges, et leur amĂ©nagement ne peut se concevoir sans une gestion rigoureuse de la vĂ©gĂ©tation et sans la mise en Ćuvre de tech-niques vĂ©gĂ©tales adap-tĂ©es.
Une grande variété de formes, de cou-leurs, de senteursLes arbres de pays constituent une vérita-ble richesse écologique,
fonctionnelle et esthĂ©tique pour nos ter-ritoires. Bien que mesurĂ©e, la diversitĂ© des essences est nĂ©cessaire Ă la pĂ©ren-nitĂ© de nos milieux. Une campagne ar-borĂ©e se prĂ©sente gĂ©nĂ©ralement comme une mosaĂŻque oĂč lâarbre est groupĂ© en « taches » (bosquets, boisements, parcs, bouquetsâŠ) ou bien en « ligne » le long de la trame parcellaire (haies, aligne-ments, ripisylves⊠). En grande majoritĂ© peuplĂ©es de caduques, nos campagnes changent de couleurs au printemps et
Les haies champĂȘtres : une nature pas si ordinaire.
Ces rangĂ©es dâarbustes ou dâarbustes et dâarbres artificiellement maintenus en lignes, composĂ©es dâun mĂ©lange dâessences variĂ©es, sont lâun des siĂšges les plus remarquables de notre biodiversitĂ©. Elles jouent de nombreux rĂŽles dans le fonctionnement biologique, climatique et mĂ©canique de nos territoires, par les diffĂ©rents effets de barriĂšre, de corridor et de lisiĂšre quâelles dispensent.
Arbres et campagnes 24
en automne et sâimprĂšgnent des sensa-tions subtiles et changeantes des fleuris-sements et des fructifications Ă©chelon-nĂ©es qui sont si prĂ©cieux pour la faune sauvage.
Faccum dunt augait la cor-peraestin ullaort isciduis estrud enim venit, corem dionse facillut la faccum vel ea conumsan ut loreet ex eu-giamet iustrud essis nostrud delis amconse quismodolore dolum veliquatet wis ad dip essim eugue euis atie vel et ing euisisim quatueril delit ad estrud elessit, quatuero con utet lore tem ipit alit lore veliquisi.Uptatio dolorercilla facil ip-sum
Arbres, boisements et haies champĂȘtresUn Ă©quipement modulable et multi-services
Un matériau vivant,à gérer dans la durée
Lâarbre, comme tout ĂȘtre vivant, est rĂ©gi par des lois biologiques quâil convient de respecter et dâaccompagner, en par-ticulier pour devenir adulte, il a besoin de temps.n Il faut accepter de planter petit car des plants jeunes ont peu de besoins et peuvent se dĂ©velopper correctement et rapidement.n Il a besoin dâespace, de lumiĂšre, de sol pour sâĂ©panouir, il faut donc antici-per son dĂ©veloppement et lui rĂ©server un encombrement suffisant.n Il faut accepter que des branches puissent se briser, quâil produit des feuilles ou des aiguilles, des pollens et des fruits, câest pourquoi il faut le sur-veiller rĂ©guliĂšrement et lâentretenir.
Anticiper et planifier la gestion des ar-bres dans la commune permet de ga-gner beaucoup de temps et dâargent en mettant en oeuvre une stratĂ©gie et des techniques simples :n valoriser si possible ce qui pousse tout seul et accompagner la vĂ©gĂ©tation spontanĂ©e ;n adapter lâessence au milieu et non lâinverse (pas dâengrais, pas dâarrosa-ge, de substrat artificiel et de traitement phytosanitaire) ; n favoriser la diversitĂ© des essences et utiliser des jeunes plants dâorigine locale ;n utiliser lâarbre comme une ressource « en cycle fermĂ© » : les produits de la taille peuvent ĂȘtre valorisĂ©s en paillage ou en amendement des plantations ou des massifs au lieu dâĂȘtre brĂ»lĂ©s.
... un patrimoine qui exige de se projeter vers lâavenir
Arbres et campagnes25
LâutileLes diverses associations possibles dâarbres et dâarbustes constituent une vĂ©ritable boĂźte Ă outil pour rĂ©a-liser Ă peu de frais : l une barriĂšre vĂ©gĂ©tale (haie de dĂ©limitation et haie de clĂŽture des espaces, Ă©cran visuel, brise-vent...)l lâombragement, le marquage et la signalĂ©tique des circulations, sta-tionnements, aires techniquesâŠl des moyens de rĂ©gulation clima-tique, thermique, hydrique et bio-logique (effet parasol et parapluie, anti-Ă©rosion, infiltration du ruissel-lementâŠ)
LâagrĂ©ableLa prĂ©sence de vĂ©gĂ©tation est un facteur essentiel Ă la qualitĂ© des lieux : elle apporte de la vie, une gaietĂ© naturelle Ă des espaces construits, inertes, trop souvent nus et minĂ©rauxl elle crĂ©e une atmosphĂšre par-ticuliĂšre et imprime la ronde des saisons par la succession des ryth-mes biologiques, la prĂ©sence dâani-mauxâŠl elle harmonise et intĂšgre la diver-sitĂ© des constructions et donne une valeur et un cachet supplĂ©mentai-res. l elle dĂ©gage une sensation de bien-ĂȘtre et de sĂ©curitĂ©
Un message dans le paysageArbres et haies champĂȘtres sont un excellent moyen dâaccueillir et de sou-haiter la bienvenue en « entrĂ©e de ville », une façon agrĂ©able dâaccom-pagner les dĂ©placements le long des voiries, de favoriser lâĂ©change et la convivialitĂ© sur la place du village, du marchĂ©, dans la cour de lâĂ©cole, une maniĂšre dâagrĂ©menter les sites et monuments, de mettre en valeur lâĂ©glise, le chĂąteau, le cimetiĂšre⊠Ils sont dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale un formidable moyen de fleurissement - ou plutĂŽt dâembellissement - pĂ©renne de nos vil-lages et de nos espaces publics.
Lâutilisation des essences champĂȘtres dans lâamĂ©nagement dâensemble du territoire est un gage dâauthenticitĂ© : elle allie efficacitĂ© technique, renta-bilitĂ© Ă©conomique et plus-value esthĂ©tique. Câest bien lâenjeu du paysage, dans nos campagnes « modĂ©rĂ©es », oĂč lâon peut faire beaucoup, avec peu dâartifices, en profitant des nombreux services environnementaux et techni-ques que les arbres champĂȘtres peuvent prodiguer.
paysageet intercommunalité
Si lâurbanisme relĂšve clairement des compĂ©tences des communes, les gran-des mutations en cours, la plupart des problĂ©matiques dâamĂ©nagement et de gestion du territoire dĂ©bordent aujourdâhui largement du cadre com-munal.
Les communautĂ©s de communes, du fait de leurs compĂ©tences obligatoires (amĂ©nagement de lâespace essentielle-ment, dĂ©veloppement Ă©conomique) ou facultatives (politique locale de lâhabitat, services Ă la population...) ne peuvent se tenir Ă lâĂ©cart des rĂ©flexions sur la dĂ©-finition de lâaffectation de lâespace et de la destination des sols.
Leurs responsabilitĂ©s croissantes leur confĂšrent une lĂ©gitimitĂ© trĂšs forte pour intervenir dans le domaine du paysage dâautant plus que ce dernier constitue lâessence mĂȘme de lâidentitĂ© du territoire qui est Ă la fois la traduction matĂ©rielle et le meilleur reflet de cette « commu-nautĂ© ».
Une échelle pertinente et appropriéepour mieux répondre aux enjeux territoriaux
Le paysage rĂ©vĂšle la permanence dâen-titĂ©s spatiales aux caractĂ©ristiques pro-pres, et lâexistence de logiques de ter-roirs (petits « pays » naturels, contrĂ©es historiques...) auxquelles elles peuvent prĂ©fĂ©rentiellement se rĂ©fĂ©rer.
Une échelle de cohérenceet de solidarité
ActivitĂ©s, emplois, services, habitat et cadre de vie, ... les intercommunalitĂ©s sont lâĂ©chelle la plus proche du « bas-sin de vie » et sâimposent naturellement
comme lâĂ©chelle la plus adaptĂ©e pour apprĂ©hender et aborder de maniĂšre transversale lâensemble des problĂ©-matiques du territoire en dĂ©passant le morcellement et le cloisonnement des compĂ©tences.
Relais entre les orientations et politiques nationales et leur mise en Ćuvre locale (communale et infra communale), elles constituent une rĂ©ponse pragmatique face Ă lâinterdĂ©pendance des problĂ©-matiques mais aussi un cadre opportun pour le dĂ©veloppement de nouveaux projets communs :- mutualisation et Ă©conomie de moyens techniques, financiers, humains :
l en terme de gestion dâĂ©quipe-ments, de services l en terme de prospective et dâani-mation, de rĂ©flexion et de stratĂ©gie
- partage dâune culture de territoire aux caractĂ©ristiques communes ;- appui, structuration des initiatives lo-cales ou impulsion de nouvelles dyna-miques ;- coopĂ©ration, Ă©changes et savoir-faire (outils de dialogue et de mĂ©diation).
Quelle que soit la porte dâentrĂ©e choisie, lâobjectif au final est la dĂ©finition â Ă travers un document cadre stratĂ©gique â dâune vision, dâun projet commun sur lâavenir, le devenir du territoire visant Ă garantir un amĂ©na-gement cohĂ©rent de lâespace et du territoire Ă lâĂ©chelle communautaire.
Intercommunalité 26
Outils et procédures réglementaires :
- SCOT, PLU intercommunal Urbanisme
- PLH Habitat
Outils et cadres contractuels, incitatifs :
- PADD intercommunal Urbanisme
- Charte PaysagĂšre ou Plan de Paysage Paysage
- Agenda 21 DĂ©veloppement durable
- SchĂ©ma dâamĂ©nagement communautaire Transversale
Ătablir des rĂšgles du jeu communes : dĂ©marches et outils
Suivant les compĂ©tences dĂ©lĂ©guĂ©es Ă lâĂ©chelle intercommunale, plusieurs actions et dĂ©marches volontaires peuvent ĂȘtre engagĂ©es, quâil sâagisse de la mise en oeuvre dâoutils rĂ©glementaires (procĂ©dures dĂ©finies par la loi) ou de dĂ©marches moins for-melles (facultatives, contractuelles, incitatives...), que ce soit dans le domaine de lâurbanisme, de lâhabitat, du paysage, de lâenvironnement ou plus largement du dĂ©veloppement durable.
Glossaire BRF : Bois RamĂ©al FragmentĂ©CU : Certificat dâUrbanismeDPU : Droit de PrĂ©emption UrbainENL (loi) : Loi Engagement Nationalpour le LogementENS : Espace Naturel SensibleOPAH : OpĂ©ration ProgrammĂ©eAmĂ©lioration HabitatPADD : Projet dâAmĂ©nagement et deDĂ©veloppement DurablePAE : Plan dâAmĂ©nagement dâEnsemblePAU : Partie Actuellement UrbanisĂ©ePC : Permis de ConstruirePIG : Programme dâIntĂ©rĂȘt GĂ©nĂ©ralPLH : Plan Local de lâHabitatPLU : Plan Local dâUrbanismePOS : Plan dâOccupation des SolsPRI : PĂ©rimĂštre de Restauration ImmobiliĂšrePVR : Participation Voirie et RĂ©seauxRNU : RĂšglement National dâUrbanismeSHOB : Surface Hors Ćuvre BrutSCOT : SchĂ©ma de CohĂ©rence TerritorialeSRU (loi) : Loi « SolidaritĂ© et Renouvellement Urbain »TLE : Taxe Locale dâĂquipementUH (loi) : Loi Urbanisme et HabitatZAC : Zone dâAmĂ©nagement ConcertĂ©ZAD : Zone dâAmĂ©nagement DiffĂ©rĂ©ZNIEFF : Zone Naturelle dâIntĂ©rĂȘt Ăcologique, Floristique et FaunistiqueZPPAUP : Zone de Protection du PatrimoineArchitectural, Urbain et Paysager
Retrouvez sur la plateforme dâinformation des CAUE de Midi-PyrĂ©nĂ©es, une fiche descriptive de la plupart des outils : www.caue-mp.fr rubrique « boĂźte Ă outil ».
Retrouvez pour chacun des thĂšmes des ateliers, des rĂ©fĂ©rences bibliographiques, des plaquettes et des documents tĂ©lĂ©chargeables sur le site du PaysdâArmagnac et du CAUE du Gers.
Organismes ressources
Pays dâArmagnacMairie - 32800 EauzeTĂ©l : 05 62 08 11 36www.paysdarmagnac.org
CAUE 32 : Conseil dâArchitecture, dâUrbanisme et dâEnvironnement29, chemin du Baron32000 Auch Tel : 05 62 05 75 34www.caue-mp.fr
Arbre et Paysage 3210, avenue de la Marne32000 AuchTĂ©l : 05 62 60 12 69www.arbre-et-paysage32.com
ADIL 32 - Association DĂ©partementale dâInformation au Logement6, rue Gambetta32000 AuchTĂ©l : 05 62 61 06 02Site : www.anil.org
ANAH - Agence Nationale pour lâAmĂ©-lioration de lâHabitat - Antenne Gers19, place du Foirail â BP34232007 Auch cedexTĂ©l : 05 62 61 46 46Site : www.anah.fr
EIE 32 â Espace Info Ănergie du Gers29, chemin du Baron 32000 AuchTĂ©l : 05 62 63 49 65Site : www.caue-mp.fr
SEM GERS â SociĂ©tĂ© dâĂconomie MixteAu petit Mouliot â ZI EngachiesBP 533 â 32021 Auch CedexTĂ©l : 05 62 60 32 50Site : www.semgers.fr
AMF â Association des Maires du GersConseil GĂ©nĂ©ral du Gers81, Route de Pessan - BP 56932022 Auch Cedex 9TĂ©l : 05 62 67 43 85Site : www.amf.asso.fr
ADASEA 32 - Association DĂ©parte-mentale pour lâAmĂ©nagement desStructures des Exploitations Agricoles Maison de lâAgricultureRoute de Mirande - 32000 AuchTĂ©l : 05 62 61 79 50Site : www.adasea32.net
ARPE Midi-PyrĂ©nĂ©es - AgenceRĂ©gionale pour lâEnvironnement14, rue de Tivoli31068 Toulouse CedexTĂ©l : 05 34 31 97 00Site : www.arpe-mip.com
SAFER GHL - SociĂ©tĂ© dâAmĂ©nagement Foncier et dâĂtablissement RuralGascogne-Haut-Languedoc 23, avenue de la Marne - BP 84 32002 - Auch CedexTĂ©l : 05 62 61 92 30Site : www.safer.fr
UDOTSI - Comité Départemental du Tourisme et des Loisirs du Gers Maison Départementale du TourismeB.P 106 - 32002 Auch CedexTél : 05 62 05 95 95 Site : www.tourisme-gers.com
CREN - Conservatoire Régional desEspaces Naturels de Midi-Pyrénées 75, voie du Toec31076 Toulouse Cedex 3Tél : 05 67 69 69 70Site : http://enmp.free.fr
Fondation du PatrimoineDélégation départementale du GERSMonsieur Christophe Jankowiakavenue des Pyrénées - 32290 AignanTél : 05 62 09 25 05 Site : www.fondation-patrimoine.com
Mairie-conseilsCaisse des DĂ©pĂŽts72, avenue Pierre MendĂšs-France75914 Paris cedex 13TĂ©l : 01 58 50 75 75Site : www.localtis.fr
MIQCP : Mission Interministérielle sur la Qualité des Constructions PubliquesArche Sud 92055 Paris La Défense CedexTél : 01 40 81 23 30Site : www.archi.fr/MIQCP
Organismes professionnels
Fédération Française du Paysage Délégation Midi-Pyrénées7, place des Moulins31450 MontgiscardTél : 05 61 27 73 52Site : www.f-f-p.org
APUMP â Association des profession-nels de lâUrbanisme en Midi-PyrĂ©nĂ©es5, Rue St PantalĂ©on 31000 ToulouseTĂ©l : 05 62 27 24 12 Site : www.apump.org
Conseil RĂ©gional Midi-PyrĂ©nĂ©es de lâOrdre des Architectes45, rue Jacques Gamelin31100 ToulouseTĂ©l : 05 34 31 26 66Site : www.architectes.org
Conseil RĂ©gional Midi-PyrĂ©nĂ©es de lâOrdre des GĂ©omĂštres Experts Maison du GĂ©omĂštre-Expert13, avenue Jean GonordParc de la Plaine - 31500 ToulouseTĂ©l : 05 62 71 82 71Site : www.geometre-expert.fr
Administrations
DDE 32 Direction DĂ©partementale de lâĂquipement 19, place du Foirail - BP 34232007 AUCH CedexTĂ©l : 05 62 61 46 46Site : www.gers.equipement.gouv.fr
Service Aménagement, Urbanisme, HabitatTél : 05 62 61 47 11
Unité Territoriale Ouest - NogaroTél : 05 62 08 83 60
Unité Territoriale Nord - CondomTél : 05 62 28 00 64
SDAP du Gers - Service DĂ©partemen-tal de lâArchitecture et du Patrimoine9, rue Espagne - 32000 AuchTĂ©l : 05 62 05 62 08
DDAF â Service eau et environnement MISE (Mission Inter-Services de lâEau)CitĂ© Administrative - Place de lâAncien Foirail - 32020 Auch Cedex 9TĂ©l : 05 62 61 53 53
DIREN Midi-PyrĂ©nĂ©es Direction RĂ©gio-nale de lâEnvironnementCitĂ© administrative - BĂątiment GBoulevard Armand Duportal31074 Toulouse cedexTĂ©l : 05 34 45 15 00www.midi-pyrenees.ecologie.gouv.fr
Conseil Général du Gers 81 Route de Pessan - BP 569 32022 Auch Cedex 9Tél : 05 62 67 40 40Site : www.cg32.fr
Service Habitat Urbanisme :TĂ©l : 05 62 67 40 21Service des actions communales :TĂ©l : 05 62 67 41 36Service de lâamĂ©nagement du territoire : TĂ©l : 05 62 67 44 39Service gestion, Ă©quipement de la route TĂ©l : 05 62 67 41 79SLA de Valence : TĂ©l : 05 62 28 46 17SLA de Plaisance : TĂ©l : 05 62 69 30 24
Intercommunalité27
Coordination :FrĂ©dĂ©ric Poulle - CAUE 32Philippe Dudez - Pays dâArmagnac
Rédaction : Frédéric Poulle - CAUE 32Bruno Sirven - Arbre et Paysage.
Photographies :CAUE 32, Arbre et Paysage, sauf couverture et page 5 - Collection tourisme Gers / Pays dâArmagnac / Michel Carossio.
Croquis :CAUE 32- Philippe Bret,Jean-Louis Paulet, Jonathan Magnié.Arbre et Paysage : David Dellas.MPF : René Fontaine (page 19)
Cartographie :Actimage Toulouse, 6, impasse Couzinet - 31500 Toulouse
Conception Graphique :Laurence Margarita5, rue de la poste - 31190 Miremont
Impression : Exaprint
Les territoires ruraux sont aujourdâhui confrontĂ©s Ă des enjeux nouveaux qui se traduisent par des changements pay-sagers accĂ©lĂ©rĂ©s et profonds. Face Ă ce contexte nouveau, le Pays dâArmagnac a souhaitĂ© mener une rĂ©flexion avec lâensemble des Ă©lus du territoire sous la forme dâateliers participatifs qui se sont dĂ©roulĂ©s en 2006 et 2007 sur tout le Pays et Ă©taient animĂ©s par le Conseil dâArchitecture dâUrbanisme et dâEnvi-ronnement du Gers (CAUE 32) et lâas-sociation Arbre et Paysage 32.
Ces ateliers ont Ă©tĂ© des moments privilĂ©-giĂ©s dâĂ©changes oĂč la question du pay-sage a Ă©tĂ© abordĂ©e de maniĂšre prag-matique Ă travers quatre thĂ©matiques concrĂštes et opĂ©rationnelles :- Paysage et Pays dâArmagnac- Paysage, Urbanisme, foncier- Paysage et QualitĂ© des Constructions- Paysage, Arbres et Campagnes
Ces rendez-vous dâinformation, de sen-sibilisation et de dĂ©bat ont rĂ©uni plus de soixante-dix Ă©lus, maires ou conseillers ainsi que lâensemble des communautĂ©s de communes et divers acteurs locaux.
Ils se donnaient lâambition dâaider les collectivitĂ©s Ă mieux prendre en compte le paysage dans leurs projets, leurs ac-tions et la gestion de leur espace rural au quotidien. Sans apporter de rĂ©pon-ses toutes faites, il sâagissait dâexpliciter les enjeux nouveaux auxquels les terri-toires sont confrontĂ©s, dâidentifier les questions indispensables Ă se poser, et les dĂ©marches Ă engager.
- Quel est le cadre rĂ©glementaire et lĂ©-gislatif en vigueur ?- Quelles sont les rĂ©elles Ă©volutions et tendances observables ?- Quelles informations rechercher ?- Quels outils juridiques mobiliser ?- Quels dispositifs techniques mettre en oeuvre ?- Quelles pistes et plan dâaction envisager ?
CAUE 32Conseil dâArchitecture, dâUrbanismeet dâEnvironnement du Gers29, chemin du Baron - 32000 AuchTĂ©l : 05 62 05 75 34Site : www.caue-mp.fr
Organisme de conseils gratuits auprĂšs des particuliers et dâap-pui aux collectivitĂ©s en matiĂšre dâarchitecture, dâurbanisme, de construction et dâĂ©conomie dâĂ©nergie dont lâobjectif est de promouvoir la qualitĂ© du cadre de vie.
Arbre et Paysage 3210, avenue de la Marne - 32000 AuchTĂ©l : 05 62 60 12 69Site : www.arbre-et-paysage32.com
Association gersoise de planteurs dâarbres et de haies cham-pĂȘtres, gĂ©nĂ©raliste de lâamĂ©nagement et spĂ©cialiste de lâarbre de « pays ». Au-delĂ dâun appui technique aux plantations, lâassociation propose un service de conseil, dâĂ©tude et dâinfor-mation destinĂ© Ă tous les publics.
Loin dâĂȘtre exhaustif, ce livret se prĂ©sen-te avant tout comme un document de travail, un « mĂ©mento » synthĂ©tique des ateliers oĂč chacun des thĂšmes peut ĂȘtre consultĂ© de maniĂšre autonome.
Principalement destinĂ© aux Ă©lus et aux acteurs de lâamĂ©nagement, il est sus-ceptible dâintĂ©resser un public plus large et notamment toutes les personnes sou-cieuses de la qualitĂ© du cadre de vie en Pays dâArmagnac.
Ateliers territoriaux,« Paysage etAménagement »