GM2/CFTTR ISBN : 2-85608168-1
Avertissement
Le texte prsent ici est la version numrise d'une thse soutenue en 1986, une poque o la formation de traducteurs ne constituait pas un sujet trsporteur, o la traductologie et la translatologie balbutiaient peine, et o touterfrence l'assurance de qualit et la professionnalisation ne suscitait quedrision et commisration.
Il y a quinze ans, il tait un peu tt pour voquer certains lments qui s'ytrouvent exposs. Aujourd'hui, ces mmes lments paratront quasi-archaqueset l'on ne peut que s'en rjouir, car cela prouve que les choses ont volu avecune rapidit saisissante.
Le texte est prsent en l'tat, sans modification ni correction d'aucune sorte sice n'est la correction des fautes de frappe que les tudiants responsables de lanumrisation ont bien voulu assurer.
La numrisation a t effectue par les tudiants du Centre de Formation deTraducteurs, Terminologues et Rdacteurs de l'Universit de Rennes 2 titre deTD de numrisation, sous la direction de David Guillonnet et Mickal Gugan,qui y ont trouv une occasion d'exercer un talent certain de coordinateurs.
Je remercie tous les "numrisateurs" et leurs pilotes pour l'effort qu'ils ont bienvoulu consentir.
Je souhaite bon courage aux lecteurs.
lundi 16 avril 2001
Cfttr : http://www.uhb.fr/langues/craie/cfttr
Table des matires
Volume un
Comprhension des textes et traductions 'rductives1 : Introduction 1
Cadres de l'analyse 6
1. Types de textes 6
2. Types de traductions 7
3. Conditions gnriques de la traduction 9
4. Caractres gnriques de lacte de traduction 11
5. Structure de lanalyse 12
6. Limites 14
Dterminants de la production des textes 16
- La communication par les textes (analyse et glossaire) 16
- Reprsentation culturelle et reprsentation linguistique 28
a. Grammaire culturelle 29
b. Grammaire linguistique 33
Bilan 38
2 : La traduction : cadres ; enjeux ; volutions
Dfinition gnrique 41
- Projet de traduction et dominance. 42
- Finalit seconde et quivalence 44
Evolutions et hypothques 48
Asservissement total 49
Contextualisations rductives 54
Ruptures de cohsion et ruptures de cohrence 59
Conflit entre objectif de cohsion et contextualisations restrictives 64
a. Dstabilisation collocative 65
b. Dstabilisation syntaxique 67
mergence du projet textuel second 70
Transgression des frontires culturelles-exprientielles 73
Conclusions 76
Transfert et traduction 83
3 : Stratgies de la comprhension des textes
Introduction 91
A. Comprhension et traduction 94
B. Les cadres pro-textuels : fiche signaltique du texte anglais 104
1. Lobjectif 104
2. La ralisation de lobjectif 106
Inventaire terminologique et lexical 109
Condens terminologique-notionnel 111
Fonctions du condens et exemples d'illustration 116
Exploitations du condens terminologique-notionnel 126
Fonctions de la fiche signaltique, tat de comprhension du texte 130
C. Mise en transparence du texte et construction du diagramme linaire 132
1. L'objectif et loutil 132
2. Ralisation de lobjectif par enchanement de sous-objectifs 135
Sous-objectif 1 : Construction/perception d'une matrice textuelle 135
Sous-objectif 2 : Rtablissement des facteurs de cohsion & cohrence 136
Sous-objectif 3 : Exploitation des relais intra-textuels 139
Sous-objectif 4 : Dfinition des relations inter-thmatiques en termes
de rangs ou vocations 139
Sous-objectif 5 : Relations intra-thmatiques et lucidation des opacits
ou ambiguts intra-thmatiques 146
Stratgie 1 : Oblitrations 146
Stratgie 2 : Banalisations 147
- Lexicales/terminologiques 147
- Syntaxiques 148
Stratgie 3 : Balayages 148
- Syntaxique 149
- De focus de relation 149
- De champ lexical 150
Sous-objectif 6 : Tentatives de rsolution des opacits persistantes 152
a. Documentation endo-textuelle 152
b. Documentation exo-textuelle 153
c. Hypothses exo-textuelles 154
3. Types et exemples de diagrammes linaires 156
4. Condenss synoptiques 160
D. Comprhension absolue du texte 164
1. Les objectifs 164
2. La progression des sous-objectifs 165
Sous-objectif 1 : Construction de sous-diagrammes cohrents 165
Sous-objectif 2 : Construction du synoptique-sources 167
Sous-objectif 3 : Ralisation du condens analytique du texte 168
Sous-objectif 4 : Construction ou reprsentation de la structure profonde du texte.
Mobilisation de linfra-textuel pertinent 172
Sous-objectif 5 : Les reconstructions synthtiques 179
Sous-objectif 6 : Analyse et exgse - l'interprtation absolue 180
a. Units sub-textuelles 181
b. Units de thmatisation 181
c. Units phrasologiques/syntaxiques/terminologiques/lexicales 186
Bilan gnral 191
4 : Traduction signaltique
Dfinition et nature des objectifs 194
Finalits d'exploitation 211
Le projet de traduction signaltique 203
Stratgies de la traduction signaltique 206
1. avant transfert : organisation 206
2. avant transfert : documentation 207
3. transfert : modalits de transfert 209
a. le non-transfert 209
b. le transfert effectif 210
Bilan 216
Problmes de mise en place de la traduction signaltique 220
Place de la traduction signaltique dans le modle de formation 222
- analyse gnrique 222
- analyse spcifique 224
Conclusion 229
5 : Traduction slective
Nature et objectifs 231
Directives 233
Traduction slective et traduction signaltique 235
Comptences requises 236
Caractristiques et effets 237
a. Banalisation/neutralisation des rangs et vocations respectifs des segments
para-textuels 237
b. D-textualisation 238
c. Ramnagements et 'reconstruction' 239
d. Homognit de domaines et secteurs infra-textuels 240
i. Justification absolue des notes explicatives 240
f. Possibilit de gnration d'ellipses 240
Procdure 242
Formation de lobjet de traduction 245
Prparation du transfert culturel/exprientiel 253
Stratgies de transfert 258
- Slection des gnrateurs 258
- Balayages catgoriels-structures 260
- Balayages de champs intrinsques 262
- Squences probables de mise en uvre
des stratgies 265
- Balayages de champs extrinsques 268
Schmas de mise en uvre 269
Illustration 272
Phase 1 : Information absolue/chapeau la traduction 272
Phase 2 : Transfert slectif d'informations pertinentes 273
Bilan 289
Traduction ; rsum ; texte? 293
Conclusion 298
Mise en place des apprentissages relatifs la traduction slective 303
6 : Traduction diagrammatique
Nature et objectifs 310
Stratgies 313
Stratgie gnrique 1 : Dissociation des phases de comprhension et de transfert 313
Stratgie gnrique 2 : Dispositif technique 313
Stratgie gnrique 3 : Perception des solidarits intra-textuelles et
intra-diagrammatiques 314
Stratgie gnrique 4 : Banalisations 317
Stratgie gnrique 5 : Mise en place globale des cadres prospectifs 317
Stratgie gnrique 6 : Dlinguicisation des focus ou gnrateurs de transfert 317
Stratgie gnrique 7 : Exploitation des rsultats 318
Stratgie gnrique 8 : Prise en compte des carts culturels-exprientiels 323
Stratgie gnrique 9 : Mise en place du synoptique terminologique 324
Stratgie gnrique 10 : Pr-mobilisation libre des associations et agglutinations 326
Stratgie gnrique 11 : Formulation des premires hypothses de transfert 327
- Units lexicales 328
- Units syntaxiques 329
Stratgies spcifiques : Formulation dhypothses complmentaires & affinement
dhypothses 330
- Slection de gnrateurs dhypothses complmentaires 330
- Balayages catgoriels-structurels 330
- Balayages de champs intrinsques des units lexicales 331
- Balayages de champs extrinsques des units lexicales/conceptuelles 331
Illustration 333
Bilan 348
Traduction slective et traduction diagrammatique 349
Mise en place des apprentissages relatifs la traduction diagrammatique 353
7 : Traduction vue
Nature et objectifs 358
Dispositif spcifique 362
Stratgies 363
Illustration 371
Bilan 376
Conclusion 378
8 : Traduction(s) synoptique(s)
Dfinition gnrique 381
Sous-types 382
A. La traduction synoptique-linaire (avec illustration p. 390) 385
B. La traduction synoptique-sources (avec illustration p. 395) 393
C. La traduction synoptique-analytique 401
1. La traduction synoptique-analytique linaire 402
2. La traduction synoptique-analytique synthtique 403
D. La traduction synoptique-synthtique 407
Expansions de la traduction synoptique-synthtique 416
Mise en place des apprentissages relatifs la traduction synoptique 420
Table des matires
Volume deux
Traductions 'absolues' et modle gnral de la formation
R-valuation des objectifs ; rtablissement des contraintes 425
9 : Les reconstructions textuelles 425
Traduction banalise totale (nature) 429
A. Traduction banalise totale d-textualise 431
B. Traduction banalise totale re-textualise 436
1. Reconstruction textuelle partir de la traduction synoptique-linaire 440
2. Reconstruction textuelle partir de la traduction diagrammatique 444
Bilan 451
C. Traduction analytique de second niveau 455
Nature et objectifs 455
Fonctions didactiques 461
D. Traduction post-synthtique 466
Nature et objectifs 466
Assimilation totale 470
Drives textuelles 473
Assimilation contrle 476
Mise en place des prcurseurs de la traduction absolue proprement dite 483
10 : Traduction absolue proprement dite
Les "ABSOLUS" 487
Etages-test et tages-tri 495
Dispositif technique en bandes de travail 498
Phase de prparation 498
Phase de transfert 500
Choix de finalit seconde 506
Etat initial 509
Analyse 'prospective' : fiche signaltique du texte second 510
Diagramme de transfert 518
Diagramme de texte second 524
Bilan et justifications 536
Recherche documentaire 538
Recherches complmentaires 540
Documentation 'culturelle-exprientielle' 541
Documentation 'linguistique-rhtorique' 545
Recherches bloques' 552
Prmobilisations complmentaires 553
Exemples de documentation 554
Synoptique terminologique ou 'dictionnaire de la traduction' 560
Rduction des cloisonnements entre bandes de travail 561
La pyramide des hypothses 564
Traduction par reconstruction textuelle 569
A. Premire option de la traduction absolue proprement dite 570
1. Traitement des 'contenus' 571
2. La structure diagrammatique : 'focus' et 'gnrateurs' 577
3. Expansion de la matrice pro-textuelle 590
4. Restitution des rticulations intra-textuelles (compensations ; distorsions ;
refcondations) 595
5. Les enjeux vrais 608
6. Dualit fonctionnelle des stratgies de la premire option 612
7. Conclusion bilan 615
8. Les paramtres 'contextuels' et 'stratgiques' de la premire option de la
traduction absolue proprement dite 625
B. Seconde option de la traduction absolue proprement dite 631
1. Nature du projet 631
2. Prparation 634
3. Postulats et corollaires 638
4. Nature du conflit 642
5. L'absolu quantitatif 645
6. Objets et contraintes de la traduction 648
7. Stratgies de la seconde option de la traduction absolue proprement dite 653
- units de transfert et types de gnrateurs 653
- reconstruction textuelle 673
8. Conclusions-bilan 682
Mise en place des apprentissages relatifs la traduction absolue proprement dite 698
11 : Structure du modle gnral de formation des traducteurs
Etape 1/objectif 1 : Dfinitions gnriques de l'acte de traduction ; analyse des enjeux
et confrontation des thories ; prsentation des types et sous-types
de traductions ; observation et analyse des
comportements'spontans' ; analyse des caractres professionnels
de la traduction 713
Etape 2/objectif 2 : Prsentation gnrale du modle de formation ; prsentation des
justifications au modle propos 720
Etape 3/objectif 3 : Analyse des paramtres et dterminants de la production de
textes 721
Etape 4/objectif 4 : Ralisation de fiches signaltiques de textes anglais/mise en place
des congruences minimales dans la pratique de la rdaction
'gnrale' 725
1. Ralisation de fiches signaltiques de textes anglais 725
2. Mise en place des congruences minimales dans la pratique de la rdaction 'gnrale' 732
Etape 5/objectif 5 : Apprentissages de grammaire anglaise 736
Etape 5/objectif 6 : Cours de documentation 739
a. Les sources de documentation 740
b. Les parcours de documentation 741
c. Les techniques de documentation 742
Etape 5/ objectif 7 : Cours de terminographie 745
Etape 6/ objectif 8 : Comprhension de textes 750
Bilan des six premires tapes 754
Etape 7/objectif 9 : Passage la traduction signaltique 755
1. Traduction signaltique 755
2. Comprhension de textes 757
3. Documentation 757
4. Rdaction 758
5. Rvision 760
6. Terminographie 762
7. Savoirs spcialiss 764
Etape 8/objectif 10 : Traduction slective 766
1. Traduction slective 767
2. Comprhension 769
3. Documentation 770
4. Rdaction 770
5. Rvision 772
6. Auto-formation spcialise et terminographie 773
Etape 9/objectif 11 : Passage la traduction diagrammatique 775
1. Traduction diagrammatique 775
2. Comprhension 776
3. Documentation et exploitations de documentation 777
4. Rdaction 778
5. Rvision 779
6. Recherche terminologique ponctuelle ou thmatique en situation durgence 779
7. Auto-formation technique ou spcialise 780
Etape 10/objectif 12 : Passage aux traductions synoptiques 782
1. Traduction synoptique 782
2. Comprhension des textes premiers 784
3. Rdaction 785
4. Formation technique ou spcialise 785
Etape 11/objectif 13 : Passage la traduction banalise totale, la traduction
analytique de second niveau et la traduction post-synthtique 789
1. Traduction 789
2. Rdaction 791
3. Suite des apprentissages techniques 792
4. Rvision de traductions assistes par ordinateur 792
Etape 12/objectif 14 : Traduction absolue proprement dite (avec stage interne) 794
Etape13/objectif 15 : Les spcialisations 800
1. Traduction spcialise 800
a. Le pr-stage 801
b. Les acquisitions mthodologiques 801
c. Le stage interne de traduction spcialise 805
d. Le stage externe de traduction spcialise 805
2. Terminologie et terminographie spcialises (cours/stage interne/stage externe) 807
3. Documentation spcialise (cours/stage interne/stage externe) 809
4. Rdaction spcialise (cours/stage interne/stage externe) 811
Tableau synoptique rcapitulatif 814
12 : Conclusion gnrale 821
Table des matires
Volume trois : Annexes
Annexe un : Tests et observations
Prsentation des tests et observations 838
Test nl : Corrlations entre comprhension et traduction : Niveaux et types 846
Objectifs/date/ hypothse/sujets/matriel 846
Rsultats 851
Rsultats en corrlation scores/types ou niveaux de comprhension 854
Volet complmentaire du test nl 863
- Rsultats 864
Evaluation des performances 864
Tabulation des rsultats 865
Rsultats compars des tests de comprhension et des tests de traduction 866
Analyse des rsultats 866
Conclusions gnrales et perspectives 874
- Appendice (tests de comprhension) 877
Test n2 : Mots et phrases 879
Objectif/date/hypothse/sujets/matriel 879
Rsultats 880
Analyse 883
Test n3 : Sensibilit au contexte de phrase 887
Date/sujets/objectifs/hypothse/matriel 887
Pr-test 889
Test 889
Rsultats 890
Analyse des rsultats 894
Conclusions essentielles 898
Evaluation 901
Premier exercice complmentaire 902
Second exercice complmentaire 904
Observation n1 : Problmes 'lexicaux' 907
Objectifs/hypothse/date/sujets/matriel/observation 907
Rsultats de lobservation 908
Analyse 911
Observations complmentaires 916
Observation n2 :
Observation n2a : Soulignements et surclassements 917
Matriel 917
Observation 918
Analyse 921
Observation n2b : Incertitudes psychologiques 923
Observation et interprtation 923
Observation n2c : Corriger l'original du texte premier? 924
Observation et interprtation 925
Observation n2d : Le statut de la solution 'acquise' 926
Observation 926
Interprtation 927
Observation n2e : Comprhension par 'traduction-retraduction' 927
Observation et interprtation 928
Observation n2f : Indices et fausses pistes 930
Observation et interprtation 930
Observation n2g : L'indice de difficult 931
Observation et rsultats 931
Interprtation 932
Complment : questionnaire 932
Observation n2h : Extraction de l'objet de texte 933
Matriel 933
Observation 934
Analyse 936
Observation n2i : Hirarchies intra-textuelles 940
Objectif/modalits/texte et rsultats 940
Analyse 94l
Observation n3 : Ralisation de condenss terminologiques-notionnels 942
Date/matriel/sujets/nature de la tche 942
Directive spcifique/objectif/dure 943
Rsultats et analyse 944
Squelles lobservation n3 951
Observation n4 : Observer le processus de la traduction ? 955
Objectifs/dates/sujets 955
Matriau/dispositif 956
Rsultats 958
Observations spcifiques selon les groupes 960
Analyse 965
Observation n5 : Versions authentiques vs. versions banalises des textes premiers 968
CRAIE
Date/sujets/matriels 969
Formation des groupes et directives 970
Rsultats 970
Observation n6 : Traduction/diagrammes linaires/condens textuel/
diagrammes non linaires 975
Date/matriel 975
Sujets/objectifs/directives 977
Rsultats de la premire observation 978
Analyse de la premire observation 981
Rsultats de la seconde observation (condenss) 983
Analyse et interprtation 984
Rsultats de la seconde observation (diagrammes linaires) 986
Analyse des rsultats 989
Rsultats de la troisime observation (diagrammes non linaires) 990
Analyse des rsultats 993
Rsultats de la quatrime observation (traductions) 996
Observation n7 : Stratgies de rsolution dopacits textuelles et traduction 998
Objectifs/date/sujets/matriel 998
Modalits et directives 999
Rsultats 1001
Apprciation subjective des points dopacit 1001
Rsolution des ambiguts ou opacits 1002
Les variables prpondrantes 1018
Observation complmentaire 1021
Conclusion gnrale 1026
Observation n8 : Traduction signaltique 1028
Date/sujets/nature de tche/textes/modalits 1028
Objectifs 1029
Rsultats 1029
Analyse des rsultats 1032
Annexe deux : La documentation 1036
La documentation de comprhension 1037
Objets et objectifs 1037
Exploitation des sources 1048
Rcapitulation 1051
La documentation de transfert 1052
Objets et objectifs 1053
Documentation linguistique 1054
Documentation 'culturelle' 1058
Exploitations de la documentation 1062
Rintgration au texte 1066
Conclusions en forme d outils 1069
Annexes-documentation-observations 1076
Observation A 1076
Observation B 1088
Annexe trois : Lvaluation des traductions 1093
Introduction 1093
A. Evaluation de la traduction signaltique 1097
B. Evaluation de la traduction synoptique 1098
C. Evaluation de la traduction analytique 1099
D. Evaluation de la traduction slective 1100
Bilan des premires formes dvaluation des traductions 1101
E. Evaluation de la traduction vue 1103
F. Evaluation de la traduction absolue 1106
1. Calcul des pnalits 1107
a- Support lexical 1107
b- Support syntaxique 1108
c- Coefficients de pnalit 1109
2. Evaluations positives des traductions 1114
a- L'talon-groupe 1114
b- L'indice de difficult-complexit de la traduction 1115
Bilan 1121
Adaptation aux objectifs pdagogiques 1122
Conclusion 1123
Bibliographie 1124
INTRODUCTION
Les traductions (textes traduits) sont devenues 'outils' de travail offrant, par-del les frontires
linguistiques et culturelles, le moyen de 'faire des choses' telles que monter une machine, gagner un procs,
vendre un produit, gouverner
Le produit-traduction assumant des fonctions de plus en plus diversifies, l'acte dont il rsulte a
trouv ses lettres de noblesse. Les 'coles' ont form un corps de professionnels comptents en mme temps
qu'elles s'interrogeaient sur la thorie ; et les associations de traducteurs ont assaini un march o
l'amateurisme a connu de beaux jours.
Professionnalise puis institutionnalise, la formation des traducteurs ne pouvait que se dgager du
modle pdagogique traditionnel inscrivant l'enseignement (?) de la traduction dans la pdagogie des langues
et rduisant parfois la pratique de la traduction un exercice de vrification d'acquisitions lexicales. Les
enjeux conomiques et les dsillusions lies aux checs relatifs des tentatives de traduction 'automatique' ont
eu pour effet de faire reconnatre la ncessit d'une formation des traducteurs au mme titre que d'autres
formations professionnelles.
Confront des impratifs qui lui imposaient d'abandonner les illusoires certitudes de l'institution
universitaire, l'enseignement de la traduction a soulev une srie de questions essentielles dont nous
retiendrons celles qui, en juger par les thmes de congrs ou colloques ou par les thmes d'articles
spcialiss, appellent des rponses claires et sont marques au sceau de l'urgence : thorie et pratique sont-
elles conciliables ?.Quelles sont les composantes vraies de l'acte de traduction ? Existe-t-il un ou plusieurs
modle(s) de formation viable(s)? Quelles sont les finalits relles d'un programme de formation de
traducteurs ? Est-il ncessaire (et possible) de prendre en compte le contexte conomique de la traduction ?
Peut-on reproduire le cadre didactique traditionnel ? Que doit savoir le traducteur en ce qui concerne la
traduction, en ce qui concerne sa vie professionnelle future, en ce qui concerne les domaines d'activit qu'il
abordera, en ce qui concerne les diffrentes activits que lui impose l'acte de traduction ? Quel schma
professionnel peut-on retenir face des marchs en volution constante ? Faut-il slectionner les candidats
la formation et, si oui, sur quels critres ? Quelle est la part des mcanismes psychologiques dans la conduite
de l'acte de traduction et dans ses "drapages" ventuels ? Comment peut-on poser une valuation juste et
fiable de la traduction humaine ? La traduction est-elle analysable ? La traduction est-elle une et indivisible ?
Peut-on essayer de comprendre le droulement de l'acte de traduction ? Qu'est-ce que la traduction ?
Comment peut-on savoir o, et pourquoi les distorsions se produisent ?
Lanalyse des stratgies de la traduction et la construction d'un modle de formation des traducteurs
doivent permettre dapporter des rponses ces questions. Elles reposent toutes deux sur un postulat qui veut
que la ralisation de traductions (production de textes traduits) constitue une tche homogne sollicitant,
selon une chronologie spcifique, plusieurs activits complmentaires. La chronologie peut tre une
chronologie 'idale' ou une chronologie 'alatoire' selon la nature des paramtres (savoirs, comptences
acquises, dimensions des units de traduction ou de transfert) mais il demeure que l'acte de traduction engage
toujours une succession de sous-tches appelant la mise en uvre de stratgies spcifiques. L'acte de
traduction est d'abord activit de comprhension du texte premier (texte traduire) ; il est ensuite activit de
transfert (passage dans les systmes culturel-exprientiel et linguistique rhtorique du franais) ; il est ensuite
(et dj en mme temps) activit de rdaction ; il est enfin activit de rvision ou relecture. Il est,
accessoirement, activit de dactylographie ; il est, abondamment, activit de recherche documentaire.
La mise en oeuvre d'un acte de traduction. est d'abord dtermine par le projet de traduction dont la
nature dcoule du contexte de l'acte et, singulirement, des destinations du texte second ou texte traduit qui,
dans un souci d efficacit de communication peut n'tre quun para-texte.
Le contexte de l'acte de traduction est contexte de (future) pratique professionnelle. Il permet de
construire les critres d'valuation sans-lesquels le modle de formation demeurerait purement 'thorique'.
Les critres dvaluation fixent et quantifient les objectifs du modle en mme temps quils permettent
l'analyse des rendements des diverses stratgies envisageables.
La dfinition des stratgies ne peut aucunement reposer exclusivement sur l'analyse des objectifs
atteindre. Elle doit reposer aussi sur une analyse fine des tats initiaux de performance des sujets et de leurs
comportements que l'on pourrait dire 'spontans'. Les stratgies de la traduction visent faire passer les
sujets d'tats initiaux alatoires des tats dfinitifs rpondant aux critres d'valuation gnrs par la
perspective de pratique professionnelle de la traduction.
La dfinition des stratgies de la traduction et l'analyse des conditions optimales de leur mise en
oeuvre doivent ainsi obir un ensemble de contraintes serres au nombre desquelles figurent :
- la ncessit d'analyse des comportements des sujets face aux actes de traduction ;
- la ncessite d'analyse des composantes de la tche assigne ;
- la ncessit d'analyse des circonstances et dterminants de la production du texte
premier et de la production du texte second ;
- la ncessit d'analyse des rendements des diverses stratgies selon les conditions de
leur mise en uvre ;
- la ncessit d'optimisation de l'acte par renforcement de pratiques qui, sans tre
directement intgres l'acte de traduction, ne peuvent qu'avoir des incidences
positives sur la conduite de celui-ci.
Quatre grandes questions se posent ici : la contextualisation de l'acte dans une perspective
professionnelle n'est-elle pas de nature rduire la porte thorique de l'tude ? La traduction est-elle
assimilable un produit ? peut-on 'mesurer' les performances en traduction ? Peut-on rellement construire
des dispositifs d'observation des comportements des sujets ?
La premire question trouve une double rponse dans la complmentarit entre cours thoriques et
travaux pratiques au sein des programmes de formation de traducteurs et, plus encore, dans l'invitable
interfcondation entre thories et pratiques de la traduction. Le dbat, lorsqu'il persiste, devient faux dbat :
aucune valeur ne saurait tre accorde une thorie qui refuserait la confrontation des faits ; aucun crdit ne
saurait tre accord une pratique d'enseignement qui rejetterait les apports thoriques.
La rponse la seconde question n'appelle pas davantage de nuances : tout texte traduit est un
produit ds lors qu'il est appel remplir des fonctions autres que celles dvaluation des connaissances. Le
test d'efficacit de la traduction est toujours un test portant sur les exploitations de cette traduction ou sur ses
effets : le traducteur n'est que rarement libre de ses choix dans la pratique de son 'art' et le formateur doit, par
consquent, se plier aussi des exigences de march quand bien mme ce march serait celui de la littrature
traduite. Les finalits de la communication (mdiatrice) par la traduction demeurent essentielles et la notion
d'laboration d'un produit gouverne la pratique comme elle rejaillit sur la rflexion puis sur la thorie.
L'valuation et le contrle de la qualit du 'produit' constituent une proccupation majeure des
employeurs et il serait sans doute dangereux d'luder ce problme bien que la construction de systmes
d'valuation simples et fiables ne soit gure aise. L'absence de systmes d'valuation cohrents fonde une
pdagogie sur une absence de dfinition claire de ses objectifs et sur une absence d'explication de l'erreur.
Tout systme d'valuation assure plusieurs fonctions essentielles : fonction de contrle de qualit, certes,
mais aussi et surtout fonction didactique par explicitation des distorsions et de leurs causes, par mesure des
dficits et par indication de stratgies propres prvenir les distorsions constates.
La quatrime et dernire question est, n'en pas douter, la plus pineuse. La solution de facilit
consiste observer le produit fini (traductions des sujets) puis proposer un modle quasi-exclusif reposant
sur un ensemble de recettes ou 'procds de traduction'. La solution vraie nous semble devoir tre une
observation attentive, par les moyens de tests ou d'observation directe et, plus encore par lanalyse de la
succession des tats de dveloppement de la tche mat-rialiss par des documents accompagnant la
traduction proprement dite, des parcours des sujets et de leurs dcisions successives. L'observation attentive
des comportements et de leurs effets permet d'tablir la nature des stratgies pertinentes pour un sujet donn
en un point donn de la ralisation d'une tche de traduction ; elle permet pareillement, sur un plan plus
gnral, de calculer les moments optimaux d'incidence de telle stratgie spcifique.
L'entreprise de dfinition de stratgies de la traduction considre comme une tche de
production de textes ou para textes rpondant des critres spcifiques d'exploitation et de destination est
une entreprise ambitieuse et seme d'embches. Les bnfices sont la mesure des dangers : les projets de
traduction tant clairement dfinis en rfrence aux comptences exiges de futurs traducteurs
professionnels, les objectifs pdagogiques seront eux-mmes clairement construits ; thorie et pratique tant
inter-fcondables, l'une et l'autre ne peuvent que s'en trouver enrichies ; les tentatives d'valuation ou
mesure des niveaux de performance des sujets en tout point de leur progression ne peuvent que favoriser
l'optimisation individuelle et collective des mises en oeuvre de stratgies pertinentes ; observation et
analyse des comportements et cheminements des sujets doivent conduire la construction d'un modle que
l'on pourrait qualifier de modle 'oprationnel'.
CADRES DE L'ANALYSE
1 : Types de textes et types de sujets :
Les textes de rfrence sur lesquels repose l'analyse des stratgies de la traduction sont des textes
non-littraires. Les stratgies proposes sont donc considrer comme des stratgies de la traduction non-
littraire appeles nanmoins varier trs lgrement, non pas en nature ou dans leur squence d'incidence
mais en volume de mise en oeuvre, selon les domaines d'application. Dans la pratique, l'une des notions
essentielles retenir tient l'existence de sur-dterminations par type de texte et par domaine d'application.
Entendons par l que les 'choix' du traducteur se rduisent ou se 'bloquent' mesure que les degrs de
spcialisation augmentent tant en ce qui concerne le type de texte (rapport / lettre / contrat d'assurance /...)
qu'en ce qui concerne les secteurs d'application (informatique / histoire / lectronique / programmation
linaire / gestion informatique de production / modem /...). Nous avons retenu des textes dans lesquels les
degrs de surdtermination ne sont pas exagrment accuss afin d'viter, prcisment, que les stratgies de
traduction ne se rduisent des stratgies "mcaniques".
Si certains textes prsentent un caractre d'oralit potentielle, il n'en demeure pas moins vrai que
toutes les stratgies dgages sont des stratgies de traduction de textes et qu'il serait vain quand bien mme
des convergences existent ncessairement d'y voir des stratgies de l'interprtation.
Les conclusions prsentes reposent toutes sur des observations d'tudiant(e)s inscrits en filire de
Langues trangres appliques menant une matrise de traduction et documentation spcialises. De toute
vidence, ceci a exerc une influence certaine sur les finalits de formation. Nanmoins, nous avons
rsolument prfr l'observation de populations accessibles l'hypothse ou la supputation. Il a ainsi fallu
prendre en compte les dures exigences des faits mais aussi encourir le reproche de rduction excessive des
publics. Nous pensons cependant pouvoir affirmer que la nature des stratgies mises en oeuvre et la squence
de leurs incidences respectives ne changent pas lorsque le public change : ce qui change mesure que les
niveaux de comptence pralable augmentent, c'est le passage de mises en oeuvre dcomposes des mises
en oeuvre mcaniques puis des mises en oeuvre spontanes de stratgies de traduction.
2 : Types de traductions :
Si la typologie des textes proccupe aussi nettement les auteurs et responsables de programmes de
formation des traducteurs, cest sans aucun doute parce qu'elle a servi fonder une typologie parallle des
traductions (traduction gnrale/traduction spcialise ; traduction conomique/traduction
informatique/traduction mdicale/... ; traduction de rapports/traduction de notices techniques/... ). Il est une
autre typologie, rarement voque, qui mrite la plus grande attention : la typologie des modes de traduction
que nous nommerons simplement typologie des traductions.
La typologie des traductions est inscrite en germe dans certaines dfinitions de la traduction et,
notamment, dans celle de J-R Ladmiral : "La finalit d'une traduction consiste nous dispenser de la lecture
du texte original -- voil les termes dans lesquels il convient selon nous de dfinir ce qu'est proprement une
traduction."1 Il existerait ainsi, dans la perspective d'une dispense de lecture de l'original, plusieurs modalits
de la dispense, surtout si l'on dpasse le cadre strict que greffe l'auteur prcit sur sa propre dfinition : "La
traduction est cense remplacer le texte-source par le 'mme' texte en langue-cible"2.
Si la traduction accepte une dfinition large par laquelle il y a traduction ds l'instant o intervient
une transgression de frontires linguistiques et/ou de frontires culturelles, la traduction peut remplacer un
texte vrai par autre chose qu'un texte (un para-texte mais aussi un tableau de chiffres ou donnes). En effet,
dispenser de lire loriginal consiste aussi 'fournir l'information contenue dans loriginal sous des formes
visant acclrer l'accs l'information -- y compris l'information d'ordre esthtique-stylistique
communicable par analyse et synthse. En ralit, linformation que le traducteur peut tre amen
communiquer appelle divers cas de figure ou correspond divers types de questions fondant autant de types
de traductions :
- le texte original contient-il, eu gard aux objectifs de l'utilisateur d'information, des
donnes pertinentes ?
- le traducteur peut-il fournir les donnes (informatives ou autres) pertinentes tel 'objet'
du texte premier ?
- le traducteur peut-il, de manire slective ou synthtique, communiquer la nature et/ou
les caractres des donnes du texte ?
- le traducteur peut-il transfrer toute l'information porte par le texte premier ?
- le traducteur peut-il 'construire un mme texte' dans la langue de son 'client' ?
1 J.R. LADMIRAL ; Thormes pour la traduction ; Payot, Paris 1979 ; p.19.2 J.R. LADMIRAL ; Thormes pour la traduction ; Payot, Paris 1979 ; p.19.
Les situations peuvent se raffiner considrablement mais nous pouvons dgager une srie de traits
permettant de diffrencier des types de traductions qui sont :
1: la traduction signaltique : traduction offrant un signalement du texte anglais et permettant de
dterminer si une traduction labore s'impose et, le cas chant, quel type cette dernire
appartiendrait.
2: la traduction slective : traduction ne retenant et ne communiquant que certaines des informations
du texte anglais.
3: les traductions synoptiques : traductions ayant pour caractristique commune le compactage de
l'information contenue dans le texte et/ou de ses caractristiques.
4: les traductions banalises : traductions communiquant la totalit des informations contenues dans
le texte anglais sous une forme affranchie de toute proccupation stylistique-rhtorique.
5: la traduction analytique : traduction condensant les informations relatives au texte (informations
relatives au contenu et la forme).
6: la traduction post-synthtique : traduction reconstruisant, dans un texte franais autonome les
contenus et intentions du texte anglais.
7: la traduction absolue proprement dite : traduction de la totalit des contenus du texte premier
acceptant deux variantes :
- une variante assimilatrice visant l'quivalence des 'messages' par-del les frontires
linguistiques/culturelles ;
- une variante descriptive visant aussi 'traduire' les carts entre le texte anglais et le texte franais
venir.
La typologie des traductions ainsi construite trouve une double justification : justification (pr-)
professionnelle et justification pdagogique-didactique. La squence des types et sous-types de la traduction
forme des tages de tri entre modalits de traduction remplissant des fonctions diffrencies et des tages de
test au fil de la progression des sujets.
La justification d'ordre pr-professionnel est une justification utilitariste fonde sur le caractre
pragmatique des textes traduire. Pourquoi en effet 'dispenser l'utilisateur de lire l'original' si ceci conduit
l'obliger lire une traduction dont seul le tiers ou le quart ou le vingtime porte une information utile ?
Pourquoi, dans les cas extrmes, produire une traduction inutile ? Que l'on se rassure cependant ! I1 n'entre
pas dans notre propos de brandir l'tendard d'une pseudo-rvolution. Le choix d'un type ou sous-type de
traduction doit obir aux critres stricts de formation des projets de traduction et, par consquent, des
considrations touchant aux destinations du texte ou para-texte second.
La justification d'ordre pdagogique-didactique pse d'un poids infiniment plus lourd sur la
construction d'une typologie des traductions. L'observation et la mesure des performances dmontrent
l'existence d'une filiation entre traduction signaltique, traduction slective, traductions synoptiques et
traductions absolues. Cette filiation induit un enchanement de conditions ncessaires aux termes duquel le
passage un type donn exige la matrise du type ayant statut de prcurseur. La squence des enchssements
de types et sous-types de traduction permet ainsi, sans rompre la cohrence de l'acte de traduction, de rduire
au dpart les degrs de contrainte pour les rtablir ensuite de manire progressive.
3: Conditions gnriques de la traduction :
La dfinition d'une typologie des traductions fonde sur un enchanement d'tages test ou
enchanement de conditions ncessaires, contribue une redfinition globale de la place et des fonctions du
traducteur dans une chane o il joue le rle de mdiateur entre un auteur premier (auteur du texte original) et
un lecteur second (lecteur et utilisateur de la traduction). L'existence de cette chane fait de la traduction un
acte pleinement "intgr" en ce sens que sa ralisation effective et adquate exige :
- une connaissance parfaite des dterminants de la production du texte traduire ou texte premier ;
- une comprhension suffisante du texte traduire ;
- une matrise parfaite des destinations du texte (ou para-texte) rsultant de la traduction ;
- une matrise parfaite des stratgies de traduction propres permettre la ralisation du projet de
traduction ;
- une matrise parfaite des outils du traducteur.
Le schma le plus simple de la traduction fait apparatre, quel que soit le type ou sous-type retenu,
une succession d'activits elles-mmes dcomposables qui sont, dans l'ordre :
1 : la formation d'un PROJET de traduction : quel public ? pour quelle utilisation ? Sur quel
support ? En respectant quelles contraintes ?
2 : la comprhension du texte traduire.
3 : le transfert ou adaptation par substitution de cultures/expriences.
4 : le transfert linguistique-rhtorique par rdaction.
5 : la rvision ventuelle.
L'activit gnrique du traducteur est assimilable une rdaction 'contrainte' exigeant une
appropriation pralable du texte premier. Les contraintes viennent ensuite du fait que l'auteur de la traduction
se voit imposer un 'objet' dont il traite selon des finalits qu'il n'a pas choisies. Le traducteur doit ainsi
assurer une mdiation dans un conflit entre langues et cultures. Son effort de rsolution du conflit l'oblige
transcender le discontinu fondamental en assurant une compatibilit entre deux textes.
Les contraintes ne sont pas ngligeables et, si l'anglais et le franais ne prsentent pas entre eux
des carts insurmontables, il n'en demeure pas moins vrai que le traducteur ne peut rellement sauf rares
exceptions -- que dire autre chose que l'original et le dire autrement. Le 'dire autrement' va de soi pour peu
que la formule se traduise par 'dire par d'autres moyens linguistiques'. Le 'dire autre chose' semblera
contestable pour peu que l'on considre que la fonction du traducteur est de rduire la part d'altrit induite
par les discontinuits culturelles-exprientielles. Il n'en demeure pas moins vrai que l'altrit n'est jamais
totalement rductible.
4: Caractres gntiques de lacte de traduction :
Si lon accepte de reconnatre la validit d'une typologie des traductions rpondant la fois des
impratifs professionnels et des objectifs pdagogiques-didactiques et si l'on accepte en outre de voir dans
l'acte de traducteur une mdiation accordant, selon les ncessits du moment (ou selon les contraintes
imposes par le projet de traduction), la priorit l'auteur du texte premier traducteur assumant une
fonction de 'porte'-parole -- ou la communaut de ses propres lecteurs -- traducteur assumant une fonction
de crateur d'une parole seconde --, la dfinition des stratgies de la traduction formant modle de formation
des traducteurs doit reposer sur un ensemble d'hypothses requrant une analyse approfondie. Ces
hypothses sont les suivantes :
la traduction est, dans sa forme la plus simple, substitution de formes de contenus ;
la traduction est construction d'un texte (ou para-texte) rpondant des dterminants stricts.
L'unit de traduction est toujours unit textuelle ou unit para-textuelle et unit de
communication obissant une destination-public et une destination-exploitation spcifiques
;
la traduction confronte deux systmes culturels-exprientiels et deux systmes linguistiques-
rhtoriques ;
la traduction a une fonction sociale propre ;
l'acte de traduction est un acte structur ;
l'acte de traduction est multiple ;
l'acte de traduction vise la recherche de congruences entre units de communication ;
la 'traduction' est divisible, multiple, variance. La nature de l'acte et du produit est dtermine
par le projet de traduction qui est lui-mme dtermin par la confrontation de deux
contextes de communication.
5: Structure de lanalyse :
La dfinition de stratgies de la traduction ultrieurement intgres au modle gnral de la
formation des traducteurs repose, dans notre tude, sur une analyse pralable des niveaux de comptence
initiale des sujets, et de leurs comportements 'spontans' face aux tches de traduction. L'analyse repose sur
des sries de tests et observations recenses en une annexe "TESTS ET OBSERVATIONS".
La dfinition des objectifs de formation ayant dtermin la nature et le moment d'incidence des
diverses stratgies repose, dans notre tude, sur un systme multiple dvaluation des traductions dcrit en
une annexe intitule "SYSTEME DEVALUATION DES TRADUCTIONS".
La dfinition des stratgies de traduction s'articule en deux moments successifs dont le premier
concerne les stratgies de la comprhension-pour-traduction et le second les stratgies de la traduction-
transfert. La priorit sera naturellement accorde aux stratgies de transfert-traducton mais il est important
de noter que nous souhaitons affirmer clairement que la traduction ne peut tre adquate en l'absence d'une
comprhension adquate et que, par voie de consquence, nous revendiquons l'assimilation des stratgies de
la comprhension aux stratgies de la traduction.
Les stratgies de la comprhension-traduction et du transfert-traduction prennent appui sur une
connaissance des stratgies et dterminants de la production des textes et sur des lments thoriques
concernant cultures, langues, paroles. Elles sollicitent des stratgies de la recherche documentaire qui sont
dcrites -- en mme temps qu'une analyse des comportements des sujets face aux exploitations de rsultats de
cette recherche -- en une annexe intitule "DOCUMENTATION".
Les stratgies de la comprhension-traduction rpondent un postulat paraphrasant la maxime des
psychologues du langage: 'nul ne peut comprendre un texte s'il ne sait ce que veut l'auteur en l'crivant'. Les
stratgies de la traduction-transfert s'organisent dans les limites d'un projet de traduction qui conditionne les
transferts et qui se construit lui-mme par rapport au projet de rdaction dont est n le texte traduire (ou
texte premier).
Notre analyse s'appuie systmatiquement sur les rsultats de tests et d'observations dcrits en
annexe TESTS ET OBSERVATIONS et analyss selon les systmes d'valuation eux-mmes dcrits en
annexe EVALUATION DES TRADUCTIONS. On notera, en ce qui concerne les observations, que celles-ci
sont intgres l'analyse proprement dite partir du stade de la traduction slective.
Pour des raisons qui, nous l'esprons, apparatront clairement, nous avons considr que l'acte
de traduction articulait deux activits majeures (et une foule d'activits annexes) qui sont, dans cet ordre, la
"comprhension pour traduction" et le "transfert dans la traduction".
L'tude des stratgies de la ccmprhension-traduction et du transfert-traduction (incluant la prise en
compte de la documentation, de la rdaction, de la rvision, de la terminologie ou terminographie, etc... )
s'organise en secteurs homognes o se succdent:
1: une analyse des dterminants de la production et de la comprhension des textes. Cette analyse
permet de poser les cadres gnriques de l'tude et de proposer un rpertoire (indirect) de la
terminologie utilise.
2: une prsentation des enjeux de la traduction et des volutions gnriques des sujets.
3: un modle gnral de la comprhension des textes: modle organis par paliers cohrents et
dbouchant sur la chronologie des enchanements de types et sous-types de traductions. (avec
contrle spcifique pour chaque palier ou niveau de comprhension)
4: une succession de modles spcifiques correspondant, chacun, un type de traduction
englobant, le cas chant, ses sous-types. Chaque modle spcifique dcrit:
a: les comportements spontans des sujets,
b: les stratgies adquates,
c: les conditions de mise en uvre des stratgies,
d: les modalits de rintgration de chaque modle spcifique au modle gnral de la
formation des traducteurs.
5: un modle gnral de la formation des traducteurs, dcrivant
a: la place des modles spcifiques dans le modle gnral,
b: les apprentissages complmentaires,
c: les chronologies de mise en place des divers apprentissages.
6: Limites :
Le modle propos ne manquera pas de soulever des critiques de la part des professionnels de la
formation des traducteurs. Trois de ces critiques seront rfutes par avance dans la mesure o nous entendons
poser des limites notre modle.
La premire critique concerne le traitement de la traduction dite 'spcialise' pour laquelle nous
n'avons pas propos de modle spcifique. Nous pensons en effet que la pratique (effective) de la traduction
spcialise (par secteur ou domine) est avant tout affaire d'acquisition de savoirs spcialiss, de perception
des enjeux et des risques (matrise des 'piges' spcifiques par secteur ou domaine), et de spcialisation des
mises en uvre de stratgies mais non pas des stratgies elles-mmes. C'est pour ces raisons que nous ne
proposons nul modle spcifique et que nous nous contentons de dcrire, dans le modle gnral, les
conditions dapprentissage menant la traduction spcialise.
La seconde critique tient aux niveaux de comptence des sujets observs, Nous pensons y avoir
rpondu par avance en choisissant un cas de figure dfavorable : les sujets observs prsentent des lacunes
trs srieuses en dbut de formation. Ceci nous semble de nature permettre la prise en compte de la totalit
des problmes poss par la formation des traducteurs.
La troisime critique, lie la seconde, est adresse par anticipation par J. Delisle quiconque
voudrait construire un modle de formation des traducteurs : "Un programme (idal) de formation ... des
traducteurs, aussi parfait soit-il sur le papier, trouverait difficilement une application universelle....(les)
particularismes nationaux se refltent invitablement dans la conception des programmes qui doivent en
outre tenir compte, dans une certaine mesure, des besoins particuliers des tudiants leur entre
l'universit."1 Certes. Mais, si l'on envisage une adaptation des programmes aux particularismes des
tudiants, ne peut-on raisonnablement envisager d'adapter les tudiants aux exigences normales,
'universelles', d'une pratique et d'une profession ?
1 Jean Delisle : l'Analyse du discours comme mthode de traduction ; Presses de l'Universit d'Ottawa ; Ottawa, 1980;
p.14
Dterminants de la production des textes
COMMUNICATION PAR LES TEXTES
L'analyse des dterminants de la production des textes est ncessaire la dfinition des cadres dans
lesquels interviennent, dans cet ordre, la comprhension d'un TEXTE premier (texte anglais) et la rdaction
d'un TEXTE second (texte franais). Paralllement, cette analyse permettra de fixer la terminologie utilise
dans l'ensemble de l'tude.
Le schma le plus simple de la communication par les textes met en jeu un auteur (metteur), un
rcepteur (lecteur), un vecteur (le texte) et un objet (contenu du texte). Ce schma permet d'organiser la
perception des phnomnes.
a: contexte
Le contexte de communication par les textes est, d'abord, un contexte inter-personnel puisque le
texte constitue un pont entre auteur et lecteur(s). Ce contexte inter-personnel fixe les distances entre auteur et
lecteur(s) tant sur le plan culturel-exprientiel que sur le plan linguistique.
Le contexte de communication fait, en outre, intervenir une relation spcifique entre texte et lecteur,
ce dernier ragissant tous les caractres du texte (externes/prsentation ou internes/contenus). La mise en
place du contexte inter-personnel et d'une relation entre lecteur et texte dfinit un contexte de communication
qui deviendra effectif ds l'instant o s'engagera la lecture.
Pour s'assurer que la lecture s'engagera effectivement, l'auteur peut prvoir des accroches ou
lments de contact qui attirent le lecteur puis le maintiennent. Ces lments de contact posent problme
dans la comprhension puisque, n'tant pas intgrs au texte, ils risquent d'induire une distorsion de la
lecture. En d'autres termes, les lments de contact (gnralement anecdotique) sont trop souvent confondus
avec les phrases-cadres de texte.
b: finalits:
Un texte se dfinit comme un ensemble de finalits. La premire de ces finalits est, d'ailleurs,
souvent assure par l'lment de contact.
i: finalit de communication: l'criture-mme du texte tmoigne de l'existence d'une finalit de
communication ;
ii: finalit d'exploitation: un texte fait toujours l'objet d'une exploitation passive ou active, soit la recherche
d'une motion esthtique, soit la recherche d'informations, soit la recherche d'un moyen de remonter tel
appareil, etc...
La finalit d'exploitation du texte dfinit sa DESTINATION-EXPLOITATION. Elle est inscrite dans le
projet textuel.
iii: finalit d'effet: un texte a aussi une finalit d'effet (affect ou neutralisation de l'affect).
iv: finalit de connotation de systme de valeurs: tout texte tant 'manipulatoire', il porte un systme de
valeurs positif, ou ngatif, ou neutralis, ou invers par rapport aux systmes de valeurs traditionnels de la
communaut reprsente par l'auteur ou le(s) lecteur(s).
v: finalit d'indexation: la finalit d'indexation est relative l'indexation socio-linguistique/culturelle de
l'auteur du texte. L'auteur peut ainsi, selon ses choix, s'indexer comme 'spcialiste' ou 'profane', etc...
vi: finalits des choix d'objets de texte, de thmes, de modalits de traitement de ces choix d'objets ou
thmes. Ces finalits sont relativement diffuses: elles s'analysent de manire parcellaire mais s'inscrivent
toujours dans les limites d'une finalit supra-ordinale (finalit d'effet; finalit de communication; etc ...)
c: projet textuel:
Un projet textuel se dfinit comme l'ensemble des paramtres qui vont conditionner les choix de
l'auteur. Il est d'abord marqu par la double destination du texte venir: destination-public (pour qui?) et
destination-exploitation (pour quoi faire?).
Le projet textuel peut galement inclure une pr-dfinition d'un objet du texte ou d'un thme du texte: ce
dont va traiter le texte.
Le projet textuel est toujours assimilable l'ensemble des finalits de la production du texte. Il peut tre
dclar par l'auteur (dclarations manifestes) ou demeurer latent.
d: trajet textuel:
Un trajet textuel est ralisation d'un projet spcifique. Il correspond l'organisation superficielle du
texte: dcoupage des units d'information; distribution de ces units; organisation du texte.
Le trajet textuel est toujours la reprsentation visible d'une organisation profonde du texte. Cette
organisation profonde correspond au scnario textuel. Le trajet textuel est toujours manifeste.
e: choix de l'auteur:
L'auteur ne choisit pas tout dans la ralisation de son projet. En fait, il doit tenir compte de: sa
personnalit relle ou suppose, la personnalit des lecteurs, ces usages ou normes en vigueur dans la socit
qui est la sienne.
L'environnement sociolinguistique et socioculturel de l'auteur comme du lecteur -- et les conditions
gnrales de l'criture -- font apparatre trois cas de figure :
i: l'auteur respecte uniquement des critres de 'logique' et d'usage linguistique standard.
ii: l'auteur respecte des normes troites imposes par le groupe qui l'inclut: type de texte
strotypique, vocabulaire spcialis, phrasologie spcifique, etc... Dans ce cas, nous dirons
que l'auteur obit des sur-dterminations.
iii: l'auteur adapte son texte ou des parties de son texte son public: il utilise alors des lments
alatoires.
L'auteur peut aussi, accessoirement, recourir des lments dj forms (citations) qui, dans le
texte, seront nanmoins neutres, ou sur-dtermins, ou alatoires.
La sur-dtermination ou le caractre alatoire peuvent marquer n'importe quel choix de l'auteur qui, selon les
cas, sera ainsi conduit SE CONFORMER A UNE NORME (sur-dtermination) ou, au contraire,
s'ADAPTER A UN PUBLIC (alatoire) dans :
- le choix du type de texte,
- la nature des informations donnes,
- la formulation linguistique,
- le choix de l'objet du texte,
- l'implicitation ou l'explicitation,
- la prsence ou l'absence de schmas, etc...
et toute autre caractristique du texte.
Sur-dtermination et alatoire des contenus ou formes constituent un lment majeur de la
comprhension comme des transferts.
f: objet du texte :
L'objet du texte est le concept ou l'objet ou le dispositif ou le processus (...) dont traite le texte. Cet objet
est gnralement ramifi en sous-objets.
L'objet du texte est l'un des objets textuels (concepts/objets traits dans le texte). Il en est le 'plus
important'. Il peut tre 'implicite' ou latent.
g: thme du texte :
Le thme du texte est l'unit gnrique d'information relative l'objet du texte. Ce thme se ramifie
toujours en sous-thmes.
L'objet du texte et le thme du texte forment les points d'ancrage de toute l'information porte par le
texte. Le thme du texte peut tre implicite ou latent.
(Le schma n1 page suivante illustre la construction des thmes dans le texte).
Schma n1 : projet textuel et thmatisation
champ de pertinences champ de pertinences
OBJET PRIMAIRE OBJET SECONDAIREcontexte
inter-
personnel (champ conceptuel)
SOUS-OBJET(s)finalits de
communication
/affect/ et ex-
ploitationTHEME FORME
(format)
sous-thmes potentiels
R
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p
f
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n
e
l
prsupposs//implications
CONDITIONS DE VALIDATION
h : objet de texte-thme de texte objet textuel-thme textuel :
S'il existe un seul objet du texte et un seul thme du texte, il existe de multiples objets de texte ou
objets textuels (tous les lments dont 'parle' le texte quelle que soit leur importance) et de multiples thmes
textuels ou thmes de texte (toutes les units d'information prsentes dans le texte).
i : les units formant le texte :
Le texte est toujours une entit supra-ordinale. Cependant, cette entit comporte des sous-units qui
ne se confondent d'ailleurs gnralement pas avec les units visuelles.
Les sous-units du texte sont d'abord les units sub-textuelles ou units logiques ou units de
traitement d'un objet textuel ou units de finalit. Chacune des units sub-textuelles a son objet propre.
Au-dessous des units sub-textuelles interviennent les units de thmatisation ou units
d'intgration d'une information au texte. Chacune des units de thmatisation a son objet propre.
Au-dessous des units de thmatisation interviennent les units thmatiques ou thmes.
j : organisation des units :
Les units textuelle et sub-textuelles sont analysables en termes de source, (information ou thme
gnrique) manifeste ou latente, puis. d'expansions de cette source selon un schma qui, de proche en proche,
fait se succder (par ordre d'importance dcroissante) derrire la source du texte et les sources d'units sub-
textuelles :
- l'toffement-source = reprise de la source du texte ou de 1unit sub-textuelle (avec, par exemple,
expansion ou dfinition) ;
- l'toffement direct;
- l'toffement indirect;
- la parenthse relle ou la digression.
Les hirarchies correspondent ici aux rangs respectifs des thmes ports par chacun des segments
concerns.
L'organisation des units formant le texte repose sur d'autres types de solidarits ou de hirarchies.
Ainsi, de proche en proche, en prenant appui sur les plus petites units fonctionnelles du message-texte, on
constate que :
l'unit de base est l'unit thmatique constitue par un bloc "objet + thme" accompagn de
ses circonstants ou 'conditions de vrit';
l'unit thmatique est intgre au texte par le biais de circonstants de thmatisation au
nombre desquels figure en bonne place le marqueur de la vocation de l'unit de
thmatisation (charnire intra-textuelle);
l'unit de thmatisation est intgre l'unit sub-textuelle;
l'unit sub-textuelle est intgre au texte;
l'ensemble s'inscrit dans des cadres spcifiques ou dterminants du projet textuel et l'on peut
dire que chacune des sous-units rpond elle-mme une sorte de sous-projet.
k : vocation des sous-units :
Comme le texte a des finalits, chacune de ses sous-units a une vocation en ce sens qu'elle remplit
des fonctions prcises. Nous exprimerons les vocations l'aide de catgories standard du type :
explication/objection/analyse/dfinition/exemple/etc.
1 : balisage du trajet textuel :
Le balisage du trajet textuel est assur par une architecture de charnires intra-textuelles
MANIFESTES OU LATENTES. Ces charnires constituent des directives de lecture et peuvent tre toutes
rattaches un gnrateur de trajet textuel ou dclaration manifeste de l'auteur concernant, prcisment, la
structure d'organisation du texte ou de l'une de ses sous-units.
m : sous-trames du texte ou des sous-units :
La trame visible du texte, assure la fois par le balisage de charnires intra-textuelles et, en-de,
par les rangs respectifs des thmes ou les vocations des thmatisations, recouvre un ensemble de sous-trames
qui demeurent le plus souvent invisibles mais n'en sont pas moins importantes. Ces sous-trames
correspondent aux diverses formes de rticulation prsentes dans le texte :
- rticulation de l'objet du texte en sous-objets,
- concepts lis,
- mots ou termes relevant d'un mme champ d'application,
- structures syntaxiques rcurrentes,
- identit prosodique (virtuelle),
- isomorphisme.
Les rseaux de mots ou termes ainsi gnrs dans le texte forment autant de sous-trames. Il en est
toujours deux dont l'importance en tant que guide de lecture et d'interprtation ne se dment jamais : le
rseau des notations chronologiques et le rseau des dlimitations gographiques.
n : les systmes de focalisation :
L'auteur -- l'criture-- et le lecteur sont tous deux proccups de focalisations et sur-focalisations.
S'il est ncessaire que 1 auteur russisse mettre en place une hirarchie entre composants de son texte, il
est galement ncessaire que le lecteur puisse reconstruire les mmes hirarchies et, prvenir ainsi un
glissement interprtatif. Les focalisations sont gnres et interprtes partir de mcanismes syntaxiques
(distributions/agencement) ou lexico-syntaxiques (rptitions/rticulations). Elles peuvent galement l'tre
partir de mcanismes motos transparents tels que les effets de connotations de systmes de valeurs.
Nous aurons l'occasion de constater que toute sur-focalisation entrane une distorsion de la
traduction.
o : les hirarchies entre units lexicales ou terminologiques :
Les hirarchies entre units lexicales ou terminologiques ne sont autres que celles qu'institue le
texte lui-mme : ce sont donc des hirarchies fonctionnelles. Elles classent, du plus au moins 'important :
- les relais intra-textuels : units lexicales sur lesquelles repose la succession et/ou la
progression des thmes (le relais intra-textuel premier est l'objet du texte);
- les lments moteurs: constituant, en l'absence du relais, le point d'appui des thmes ;
- les lments de soutien : relativement dclasss et appartenant aux objets secondaires
du texte;
- les lments inertes : lments dont la prsence n'est due qu' la strotypie et qui sont
smantiquement vides.
Etant donn que les units lexicales ou terminologiques ont tendance tre considres comme les
points de dpart de tout transfert, il est important que les hirarchies entre elles soient connues : ceci a pour
effet de permettre la slection immdiate d'un vritable gnrateur de traduction qui soit effectivement un
lment dominant. Dans le cas contraire, la distorsion est invitable.
p : critres fondant l'intgration au texte :
L'intgration d'une unit d'information au texte repose sur trois critres qui sont : le ncessaire, le
suffisant, l'accessible. Il faut donc, pour qu'une donne soit intgre, quelle soit ncessaire; l'intgration au
texte s'arrte ds que l'information suffisante a t fournie ; toute information doit tre accessible. Le
caractre d'accessibilit est assur soit par introduction d'lments explicatifs (alatoires), soit par le choix de
formulations appropries.
Le jeu des intgrations au texte est un jeu extrmement tnu dans la mesure o il recouvre le jeu de
l'explicite/implicite : l'intgration au texte ou, au contraire, l'implicitation, dpendent de la nature des
lecteurs. Ils dpendent, en fait, de la distance entre le lecteur et l'objet-thme du texte.
q : critres de l'organicit textuelle :
Les critres de l'organicit textuelle rejoignent ceux de l'intgration au texte. Ce sont les critres de
cohrence, cohsion, et congruence.
La cohrence s'apprcie surtout de manire ngative, en cas de rupture. L'incohrence est rupture
par rapport tout lment du projet textuel.
La cohsion est solidarit de tous les composants du texte. Les facteurs de cohsion sont tous dans
le trajet textuel.
La congruence est respect des conditions de vrit imposes par 1''univers'dont mane le texte. Elle
est respect du type de texte, respect des caractristiques d'auteur et, plus encore, de lecteur, respect des rgles
de grammaire linguistique, respect des rgles de grammaire culturelle, respect de toutes normes et
conventions.
r : le texte et ses prcurseurs :
Le critre de congruence renvoie un 'univers' interprtatif du texte. En ralit, le texte existe
seulement par rfrence des donnes de l'exprience ou de la perception organises -- avant mme que ne
soit prise la dcision d'crire -- par un ensemble de rgles qui sont celles de la grammaire culturelle-
exprientielle (rgles de formation des concepts partir de la perception ou de l'exprience et rgles de
traitement des concepts forms, MAIS AUSSI rgles de recontextualisation des concepts et relations inter-
conceptuelles dans l'exprience). L'tat des reprsentations d'un univers perceptuel-exprientiel constitue
ainsi le PRE-TEXTE.
Le pr-texte est filtr au travers de ce que nous nommerons le pro-texte ou projet-textuel rduit la
premption d'un contexte inter-personnel et de finalits ET au choix d'un objet du texte venir.
Le filtre agit pour slectionner, parmi toutes les donnes pr-textuelles, celles qui seront
considres comme infra-textuelles (sous-jacentes au texte).
Tout texte s'interprte en fonction des relations entre pr-texte, pro-texte, infra-texte, et texte.
Les schmas 2 et 3 (pages suivantes) illustrent respectivement l'organisation du pro-texte et celle du
projet textuel.
OBJET
THEME
EMETTEUR 1 CONTEXTE INTER-PERSONNELEMETTEUR 1
Gr E
RECEPTEUR
Gr R
E2
VECTEUR
(type)
SCHEMA n2 : Le PRO-TEXTE et son organisation.
Finalit de TRAITEMENT Finalit dEXPLOITATION
Finalit de COMMUNICATION
Finalit de CONTACT / AFFECT / INDEXATION
Finalit de COMMUNICATION
PRO-TEXTE
chronologie externe
INTERSECTIONS DE FINALITES // OBJET // CONTEXTE-INTER-PERSONNEL topologie/localisation externe
CRITERES DEXTRACTION : SUR-DETERMINATION / DETERMINATION / ALEATOIRE ( franc )
CRITERES DE CONSTRUCTION CADRES / VISEES : ncessaire suffisant accessible cohsif - cohrent
CADRES ET VISEES DANS PROJET TEXTUEL
VECTEUR THEMES
SEGMENTS
RANGS
VOCATIONS
PERFORMATIFS INDEXATIONS AFFECT
DISTRIBUTIONS
Chronologie interne
Topologie interne
P R E-E M P TI O N des F O C A L I S A T I O N S T E X T E
P R E-E M P TI O N de la S T R U C T U R E P R O F O N D E
G E N E R A T E U R S // R E L A I S // M O T E U R S
CO
NG
RU
ENC
E I
CO
NG
RU
ENC
E II
SCHEMA n3 : Le projet textuel.
CRITERES DE REALISATION DU PROJET TEXTUEL : ncessaire suffisant accessible cohsif cohrent
REALISATION DU PROJET TEXTUEL : linguicisation totale dsignations/structuration superficielle/registre/niveau/
tonalit/charnires logico-smantiques/mtaphore/synecdoque/
mtonymie/synonymies/images/comparaisons/ellipses/redondances/
linguistiques/prsentation/manifestation ou implication/
ruptures/etc
ralisation des distributions / focalisations
organisation et complmentation des du message
TEXTE
REPRESENTATION CULTURELLE ET REPRESENTATION
LINGUISTIQUE
L'analyse trs succincte des dterminants de la production des textes vise seulement mettre en
place des catgories exploitables dans l'tude des stratgies de la comprhension et de la traduction-transfert.
Nous considrons ainsi, du point de vue de la production des textes (dont la traduction est une
variante), que tout est conditionn par les destinations du texte : exploitation et public. La production d'un
texte est ralisation d'un PROJET raisonn fond sur la connaissance des finalits recherches ; elle est
ralisation de VISEES; elle est rgie par des GOUVERNES. La ralisation du projet conduit la mise en
place d'un trajet textuel gnrant un ensemble complexe de solidarits-hirarchies intra-textuelles :
de source toffements ;
d'unit textuelle units sub-textuelles puis units de thmatisation puis
units thmatiques ;
entre units de thmatisation (par vocations) ;
entre units lexicales ou terminologiques selon leur fonction dans le texte ;
par le biais des charnires intra textuelles ;
par le jeu des focalisations, sur focalisations, ou dclassements.
Mais tous les choix effectus par un auteur ne sont que la rsultante de la nature de son projet :
SANS PROJET TEXTUEL, l'criture, mme dans la traduction, est voue l'incohrence, la rupture de
cohsion, et la rupture de congruence crant, littralement, l'incongruit.
A l'inverse, du point de vue de la comprhension, la procdure doit viser dterminer les
composantes du projet textuel afin de mettre en relation le texte et l'ensemble des donnes qui lui pr-
existent. C'est seulement une fois que les cls du pro-texte ont t formes que la comprhension puis
l'interprtation du texte deviennent vritablement possibles sans grand risque. Il reste cependant, avant
d'aborder la comprhension, mettre en place les filtres des systmes de reprsentation de l'exprience.
Dans la phase de comprhension comme dans la phase de rdaction, nous serons amens
considrer que les lments sont traits par deux filtres correspondant autant de "grammaires" ou ensemble
d'algorithmes.
Ainsi, dans la production des textes, les donnes infra-textuelles (donnes de la perception ou de
l'exprience) sont filtres par la grammaire culturelle-exprientielle (pour donner des concepts et des
relations entre concepts) puis, ensuite, par la grammaire linguistique et ses usages (pour dsignations ou
formulations des concepts et relations inter-conceptuelles). Dans la comprhension des textes, au contraire,
le premier traitement est celui de la grammaire linguistique (avec dcodage des cls pour identification des
concepts et relations inter-conceptuelles dsignes ou formules) et le second est celui de la grammaire
culturelle-exprientielle qui recontextualise les concepts et leurs inter-relations dans l'exprience
interprtative.
Nous posons en postulat que les deux systmes "grammaticaux" existent, qu'ils interviennent selon
cette squence et, qui plus est, qu'ils sont spars par des frontires. En d'autres termes, nous affirmons, avec
bien d'autres, que les systmes culturels sont discontinus autant que le sont les systmes linguistiques et que
les algorithmes de contextualisation/dcontextualisation sont eux-mmes discontinus (et spcifiques des
groupes identifiables). Nous postulons donc aussi que la traduction est avant tout substitution de grammaires
culturelles et d'algorithmes de contextualisation/dcontextualisation par rapport l'univers exprientiel-
perceptuel.
a :grammaire culturelle :
La grammaire culturelle est l'ensemble des rgles par lesquelles sont forms les concepts puis
construites les relations entre les concepts forms. Les algorithmes rversibles de la grammaire culturelle
permettent de former les concepts et relations par abstraction de lexprience et, dans l'autre sens, de
retrouver les traits non pertinents des concepts et de leurs inter-relations A CONDITION QUE SOIENT
CONNUS LES CADRES DE VALIDITE DES ALGORITHMES A METTRE EN JEU (et que soient donc
convenablement dlimits les champs d'exprience sous-jacents.
Dans les limites de la grammaire culturelle, chaque concept est intgr un champ conceptuel
(reprsent au schma n64) dans lequel l'axe horizontal diffrencie identit et altrit alors que laxe vertical
oppose antriorit et postrit. L'intersection des deux axes marque l'annulation des oppositions.
Schma 4 : Le concept dans le premier volet de la grammaire culturelle.
ANTERIORTTE (temps/chronologie)
(localisation)
(mmorisation)
PRESUPPOSES
PARTIES DE CONCEPT
ALTERITE IDENTITE
TOTALITES INCLUANT CONCEPT
IMPLICATIONS
POSTERIORITE (temps / chronologie)
(localisation)
(expectative)
Le schma indique la nature complexe des relations intrinsques entre concepts. Sur ce schma, au
point o situent les relations de prsuppos implication ou en d'autres points (selon la nature du concept
considr comme noyau du champ), viennent se construire des relations inter-conceptuelles que nous dirons
relations de champ fonctionnel-exprientiel. Ces relations sont des relations de 'formats inter-conceptuels' au
sens o l'entendent les psychologues du dveloppement.
Elles correspondent aux schmas logiques selon lesquels le concept X est dit :
antrieur au concept Y
postrieur au concept Y
prsuppos/implication du concept Y
moyen/instrument/cause/agent/patient/destinataire/ rsultat/
consquence ... du concept Y
etc.
Cet aspect de la grammaire culturelle est fondamental dans la traduction (comme dans la
comprhension) dans la mesure o il commande les infrences grces auxquelles se formulent ou se
CONCEPT
= faisceau de proprits
perceptuelles pertinentes
vrifient des hypothses. Les relations formes ou connues sont tributaires de l'exprience et des
mcanismes de son interprtation.
Aux relations induisant les formats inter-conceptuels viennent s'ajouter les relations entre ces
mmes formats ou relations de "scnarios" organisant un nombre variable de relations inter-conceptuelles
en une structure cohrente qui peut tre structure PROFONDE d'un texte ou d'une unit sub-textuelle. La
grammaire culturelle commande ainsi quels sont les formats combinables et dans quelles conditions. A
l'inverse, elle commande aussi l'interprtation du scnario dans lexprience et la perception.
La description on ne peut plus schmatique que nous donnons des algorithmes de la grammaire
culturelle nous permet nanmoins de dgager -- sous une forme qui, par ncessit, s'apparente
l'affirmation premptoire -- un certain nombre de conclusions utiles en matire de comprhension comme
de traduction.
L'analyse que nous proposerons tiendra ainsi pour acquis que :
- les concepts sont lis les uns aux autres par des solidarits de champs conceptuels puis par des
solidarits de champs fonctionnels gnrant des formats de relations ;
- les relations inter-conceptuelles sont elles-mmes organises en ensembles de porte significative ;
- les rgles de formation des concepts et de leurs inter-relations sont spcifiques une communaut
(en dpit des recouvrements accidentels) ;
- les rgles d'interprtation-contextualisation des concepts et de leurs inter-relations sont elles-mmes
spcifiques une communaut et doivent beaucoup la nature de l'univers perceptuel-exprientiel
de cette communaut ;
- tout texte est structur par un scnario (en structure profonde) qui organise la construction de
l'information ;
- le scnario infra-textuel enchane des formats (ou les gnre) et ces formats trouvent une expression
dans les thmes du texte ;
- les concepts invoqus par le texte sont, par-del celui-ci, lis d'autres concepts partageant un
mme champ conceptuel ou fonctionnel.
Donc, la comprhension du texte exploitera, autant que possible, la ralit des relations
extrmement comp1exes que gnre le texte et qui s'interprtent ou s'valuent en fonction des algorithmes de
la grammaire culturelle-exprientielle SOUS RESERVE DE DELIMITATION ADEQUATE DU GROUPE
SPECIFIQUE CONCERNE : les algorithmes de contextualisation/dcontextualisation se spcialisent comme
se spcialise 1exprience des individus. Un informaticien et un gographe ne 'voient
pas de la mme manire' un logiciel de traitement de texte .....
Dans la comprhension, il nous faudra dlimiter le groupe concern, fixer les cadres de
mobilisation des algorithmes, former les relations, interprter des intentions. Dans le transfert, il nous faudra
d'abord prendre en compte les frontires culturelles-exprientielles puis veiller ce que le lecteur du texte
second puisse, par le biais des cls linguistiques, parvenir la reprsentation culturelle-exprientielle voulue
du message-texte.
b: grammaire linguistique et reprsentations linguistiques :
Il n'entre nullement ici dans notre propos de dvelopper une thorie linguistique. Nous entendons
simplement poser quelques postulats fort utiles en matire de traduction. Nous entendons, par ailleurs,
prciser que la dissociation que nous introduisons entre units lexicales/terminologiques, units syntaxiques,
unit textuelle, nest que la rsultante d'un impratif d'analyse.
L'unit lexicale ou terminologique (la dernire ne se diffrenciant de la premire qu'en vertu de la
spcialisation de ce qu'elle dsigne) a une signification linguistique correspondant l'ensemble des traits
linguistiquement pertinents slectionns par le systme de reprsentation. On peut donc considrer, avec M.
Pergnier1, que chaque unit lexicale-terminologique est analysable en termes d'INVARIANT
SEMANTIQUE auquel viendraient, dans la contextualisation, s'ajouter des atomes smantiques
complmentaires et diffrentiels. Il ne nous appartient pas ici de trancher dans le dbat sur la validit de
linvariant smantique ou sur la validit de l'analyse componentielle : nous constatons qu'il est
stratgiquement UTILE de renvoyer, en des cas clairement dlimits et sous rserve de prcautions
minimales, les sujets un invariant smantique marquant la pantonymie absolue, puis une dcomposition
en atomes smantiques recueillis par analyse des procdures de contextualisation.
Nous souscrivons par ailleurs la revendication de T. Hofman lorsqu'il demande que la
signification des mots soit analyse comme "des complexes qui correspondent plus ou moins des
propositions"2. Nous y souscrivons d'autant plus volontiers que l'analyse en propositions prsente deux
avantages indiscutables :
- elle rejoint la construction de formats inter-conceptuels ;
- elle oblige formuler toutes les relations possibles et peut, par voie de consquence, conduire
une substitution de gnrateur lexico-syntaxique du transfert au point de blocage.
1 M. Pergnier :Les fondements sociolinguistiques de la traduction ;
Librairie H. Champion (diffusion); Paris 1978; pp200sq.2 T. Hofman : Description smantique et dynamique du discours (thse
prsente l'Universit de Paris IV; 1978; p.68.)
Quelle que soit la forme d'analyse retenue, il importe galement de considrer que la relation
signification-sens est bi-directionnelle et que la grammaire linguistique est aussi un ensemble d'algorithmes
de dcontextualisation/recontextualisation ainsi que le montre le schma n5 ci-dessous :
Schma n5 : Description des relations signification-sens
INVARIANT SEMANTIQUE
= ensemble de propositions
d-contextualisation re-contextualisation
..dsignations + champ lexical
..relations avec autres units (recouvrant relations entre concepts)
..connotations de systmes de valeurs
Quoique rudimentaire, ce schma illustre la possibilit d'extraction d'une valeur qui correspondrait
l'invariant smantique (dont la manipulation appelle des prcautions en ce qui concerne les exploitations de
dictionnaires qui deviennent vite le seul recueil de 'sens' partir desquels s'abstrait une signification).
Le mcanisme de la comprhension prend appui sur la possibilit d'extraction d'une valeur
gnrique partir de laquelle s'effectue la recontextualisation.
Si l'on reprsente la signification des units lexicales/terminologiques comme un ensemble de
propositions dont la nature est d'ailleurs PARTIELLEMENT DETERMINEE par le contexte (contexte
d'emploi et rfrence un champ d'exprience), on obtient une reprsentation de type :
X (= unit lexicale) : est identique ...
est diffrent de ...
est inclus dans ...
est antrieur ...
etc .
et l'on en arrive ainsi dcrire des relations de champ fonctionnel du concept reprsent en mme
temps qu' rintroduire une dimension SYNTAXIQUE FONDAMENTALE dans l'analyse des lments
lexicaux.
Nous affirmerons ainsi que toute unit lexicale ou terminologique est unit lexico-syntaxique ou
termino-syntaxique entrant toujours AU MOINS VIRTUELLEMENT en relation avec d'autres units
lexicales ou terminologiques.
Les relations fondes sur l'unit lexicale ou terminologique sont aussi des relations de champ
regroupant tous les mots ou termes prsentant une pertinence commune (au moins). Les relations sont :
a: relations de pantonymie (terme gnrique par rapport l'unit considre)
b: relations disonymie (termes/mots 'proches', incluant synonymes et antonymes)
c: relations d'idionymie (termes/mots spcifiques par rapport lunit considre).
A ce stade, toute unit lexicale-terminologique apparat comme une unit dcomposable en atomes
smantiques, permettant l'abstraction d'un invariant smantique affranchi de tout contexte, potentiellement
combinable.
Les units lexicales ou terminologiques s'inscrivent surtout dans des units syntagmatiques-
syntaxiques dont elles tirent d'ailleurs les conditions de formation de leur sens. Les structures syntaxiques
sont des reprsentations symboliques des relations entre concepts et permettent :
- d'identifier les supports conceptuels des relations ;
- de connatre le 'sens' de la relation par le biais des cas ou catgories ;
- de prempter la nature de la relation - - qu'clairera la rfrence l'univers exprientiel-
perceptuel.
Les structures syntaxiques sont, dans l'analyse, les indices les plus puissants. Ils doivent donc tre
traits en priorit et il importe de ne pas ngliger le rle d'index sociolinguistique que jouent, notamment., les
units phrasologiques rsultant de formes de sdimentation et blocage des usages selon les groupes
d'individus partageant une mme exprience ou un mme champ d'activit.
En matire de syntaxe, il faut galement insister sur deux points importants :
- les relations syntaxiques sont toujours des relations rversibles et toute relation accepte par
consquent deux structurations superficielles selon que l'on choisisse de privilgier l'un ou
l'autre de ses supports ;
- toute relation inter-conceptuelle (dsigne ou reprsente par une relation syntaxique)
correspondant un format de la grammaire culturelle-exprientielle accepte une multiplicit de
reprsentations syntaxiques. En d'autres termes, toute relation syntaxique en structure profonde
accepte une srie de reprsentations diversifies en structures de surface.
La multiplicit des reprsentations possibles et la rversibilit des relations apportent des solutions
stratgiques nombre de problmes de comprhension. Deux grandes orientations semblent devoir tre
privilgies. Ces deux grandes orientations reposent sur les possibilits de substitutions engendres par la bi-
directionnalit des relations syntaxiques. Elles correspondent :
- l'exploitation de tous les supports de relations possibles (lorsqu'une opacit ou ambigut
existe, elle peut tre leve par la substitution de focus syntaxique engendrant une
modification de la structure superficielle) ;
- la recherche systmatique de la relation en structure profonde. La structure profonde est
la syntaxe ce qu'est l'invariant smantique au lexique. Elle permet de poser un cadre
d'analyse qui se 'remplira' ultrieurement.
L'intgration des structures syntaxiques des units plus larges s'effectue essentiellement en
rfrence ce que nous avons nomm les scnarios (structures profondes du texte). Les structures
syntaxiques superficielles sont des TRAJETS ou lments du trajet; les structures syntaxiques profondes
participent, quant elles, du projet et de la matrice pro-textuelle.
Si la reprsentation linguistique de l'interprtation culturelle-exprientielle correspond la
dsignation de relations profondes entre significations, elle sert aussi de cl d'accs l'univers rfrentiel
(infra-textuel). Cependant, il importe de se souvenir que les usages linguistiques, comme les usages
culturels-exprientiels, sont socialement spcifiques et que, plus encore, la strotypie s'installe. Ainsi, les
usages linguistiques tendent, mesure que se resserrent les limites des champs d'exprience et que se
spcialisent les types de textes produits par, et pour, les intresss, gnrer la strotypie en matire de
structure gnrale de textes, de modalits dcriture, de blocage des constructions