Ricet Barrier
Paroles de 95 chansons
retrouvées sur Internet en décembre 2021 et compilées par Joe Krapov
1 A l’Améri c aine
2 A utre (les prisonniers) (Paul Verlaine / Ricet Barrier)
3 Bacchus-bourrée (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Jacques Cézanne)
4 Bathing beauties (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Jean-Pierre Ferrière)
5 Belle qui tien s ma vie (traditionnel)
6 Betty Boop (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
7 C'est délicat la vie à trois (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
8 C'est dur d'être une belle fille (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
9 C'est fatiguant d'être beau (Barrier)
10 Ca ne rigole pas l'amour (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
11 Chanson pour la fin d'un banquet des amis du Rütli (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
12 Chatterlady (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
13 Chaussures à mon pied (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Jean-Pierre Ferrière)
14 Décolonisez-moi madame (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
15 Diane (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
16 Dix-huit ans (Ricet Barrier & Bernard Lelou / D.Richard)
17 Dolly 25 (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
18 Douze étoiles pour un drapeau (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Bernard Scotti)
19 Drôle de vie
20 Echo et Narcisse (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
21 Eh la Marie ! (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
22 Entre (Francis Jammes ; Ricet Barrier & Bernard Lelou)
23 Et allez donc ! (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
24 Eugénie de Beaulieu
25 Faut qu'ça plaise à Thérèse (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
26 Hermaphro (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
27 Il faut de tout pour faire un monde (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
28 Isabelle, v'la l'printemps (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
29 J'aime les fleurs (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
30 J'peux pas résister (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Jose Barrense Dias)
31 Je l'aime bien ma femme-enfant (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
32 Juliette et Victor (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
33 L'Ambigu (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
34 L’Elève myosotis
35 L'Enterrement (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
36 La Belette (R.Rolland / Ricet Barrier)
37 La Boîte à Pandore (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
38 La Championne (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
39 La Chanson de celui qui vieillit (Francis Mainville)
40 La Chanson du wagon (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
41 La Choucroute aux pincettes (Elèves de Saignelegier / Ricet Barrier & Bernard Lelou)
42 La Dame de Ris-Orangis (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
43 La Dèche (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Myriam)
44 La Demoiselle de Montauban
45 La Fille du catalogue (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
46 La Java de Grand Papa (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
47 La Java des Gaulois (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
48 La Java des hommes-grenouilles (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
49 La Manigance (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
50 La Marchande de poissons (la moule) (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
51 La Ponctuation
52 La Servante du château (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
53 La Société se corrompt (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
54 La Voix d'Ella (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
55 Le Chat dans la nuit
56 Le Chat, le rat et Lola (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
57 Le Cosmonaute (La relativité) (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
58 Le Coucher hivernal des Barrier (Barrier)
59 Le Crieur de journaux (Ricet Barrier / L.Pizzuto)
60 Le Cul de la patronne (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
61 Le Fantôme de la marquise
62 Le Fils de la poule blanche (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
63 Le Lit de Lili (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
64 Le Puceron et l'orange (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
65 Le Rayon de la lune (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
66 Le Savoir-vivre (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
67 Le Torche-cul (Rabelais et Ricet Barrier) (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
68 Le Vieux (la bouch'ture) (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
69 Le Vieux wagon (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Myriam)
70 Les Amazones (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
71 Les Amours difficiles (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Joseph Dejean / J-N.Dupré)
72 Les Clochards
73 Les Cousins de Paris (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
74 Les Croulants de la cambriole (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
75 Les Dahlias de Montaligère (Ricet Barrier)
76 Les Heures (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
77 Les Knickerbockers (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
78 Les Lauriers roses
79 Les Pasteurs
80 Les Petits cadeaux (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
81 Les Pissenlits (Ricet Barrier / José Arthur)
82 Les Pivoines (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
83 Les Plaisirs gratuits (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Jose Barrense Dias)
84 Les Poupées rétro (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Joseph Dejean)
85 Les Quatre vents (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
86 Les Spermatozoïdes (300 millions) (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Joseph Dejean)
87 Les Statistiques (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
88 Les Tractions-avant (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
89 Les Traditions (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
90 Les Vacanciers (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
91 Les Voluptés (Y'a des voluptés dans la vie) (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Allan Finney)
92 Ma maison de rêve (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
93 Odile (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
94 On t'enterrera, olé ! (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
95 Pauvre Crésus (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
96 Peau de banane (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
97 Pénélope (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
98 Petits, petits, petits... (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
99 Plus de pétrole (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
100 Psyché (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
101 Putain, le beau métier ! (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
102 Relax (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
103 Si j'avais de la voix (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
104 Stanislas (Rendez-vous) (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
105 Sur les bords de la Loire (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
106 T’as vu l’âge que t’as (Ricet Barrier)
107 Thalie (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
108 Tu manges, tu manges (Ricet Barrier & Bernard Lelou / Morel)
109 Trompet'Spleen (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
110 Y'a plus d'sous (Ricet Barrier & Bernard Lelou)
La liste de Ghislain Debailleul a été complétée d’après la discographie des 33 tours de Ricet Barrier.
Les titres uniques parus sur des 45 tours n’ont pas été retrouvés à ce jour.
Ont été écartés provisoirement, sauf exception, les chansons de « Saturnin », « Les Barbapapa » et celles du spectacle « Les Zygomatiques ».
1. A l’Américaine
Mon 'ieux, j'ai vu un film américain
En amour, y passent pas par quat' chemins
C'est fini les yeux doux, les belles manières
Faut p'us perd' son temps en préliminaires
À l'américaine !
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse partout partout
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse sur les quat' joues
Dans l'film, on voyait le "Marlont Brandeau"
Vingt 'ieux, y va ben p'us vite que l'taureau
En cinq minutes, y s'attaque une minette
Tac tac, et y rallume sa cigarette
On gagn' du temps, pas d'chichi, pas d'blabla
Tout' façon, au bout, y a l'même résultat
Ouuéé ! Faut êt' moderne, c'est fini les grands mots
Maint'nant, on tourne p'us autour du pot
À l'américaine !
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse partout partout
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse sur les quat' joues
Faut voir certaines chansons américaines
Y a des pornographies quasi obscènes
C'est l'institututeur qui me l'a dit
Y cause anglais, c'est un fan des… des "Bi Gis"
Mon 'ieux, j'veux pas passer pour un benêt
Faut êt' dans l'coup, on n'arrêt' pas l'progrès
Wééhh ! J'vas aller m'déclarer à la Cécile
En procédant par allusions subtiles
À l'américaine !
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse partout partout
Hééhh, ma cousine !
Viens que j't'embrasse sur les quat' joues
J'ai voulu l'entraîner derrièr' la meule
Pan, elle m'a foutu sa main sur la gueule
Et en m'refilant un coup d'karaté
Elle m'a dit qu'elle, elle était libérée
Quand j'y ai dit qu'c'est les ricains que j'copiais
Elle m'a dit : "Moi, j'copie les japonais"
Yééhh ! Quand tu voudras me faire du rentr'-dedans
Mon gars, faudra quand mêm' y mettr' du sentiment
À la Béchamel !
Hééhh, mon cousin !
Oublie pas qu'ici, c'est la France
Hééhh, mon cousin !
De l'audace, mais dans la prudence
Hééhh…
2 AUTRE ("Les prisonniers")Poème de Paul Verlaine - Musique de Ricet Barrier et Bernard Lelou
La cour se fleurit de souciComme le frontDe tous ceux-ci
Qui vont en rondEn flageolant sur leur fé'mur
DébilitéLe long du murFou de clarté.
Tournez, Samsons sans DalilaSans Philistin,Tournez bien laMeule du destin.
Vaincu risible de la loi,Mouds tour à tourTon coueur, ta foi.
Et ton amour !
Ils vont ! et leurs pauvres souliersFont un bruit sec,
Humiliés,La pipe au bec.
Pas un mot, ou bien le cachot,Pas un soupir.Il fait si chaud
Qu'on croit mourir.
J'en suis de ce cirque effaré,Soumis d'ailleurs
Et préparéA tous malheurs.
Et pourquoi si j'ai contristéTon vœu têtu,
Société,Me choierais-tu?
Allons frères, bons vieux voleurs,Doux vagabonds,Filous en fleurs,
Mes chers, mes bons,Fumons philosophiquement,
Promenons-nousPaisiblement :
Rien faire est doux.
3. Bacchus Bourrée
(parlé) Bacchus, Dieu du vin et de l'inspiration,
De la vigueur féconde et de la procréation.Né du Feu, élevé par la Pluie,
C'est le Dieu des plaisirs de la Vie.Il vide les tonneaux et remplit les vessies,
Fait rire les chameaux et pleurer le Messie.
Quand on fait la fête, qu'on est un peu bourré,Qu'on trouv' la vi' belle et les fill's à croquer,Pour peu qu'un guitareux se mette à la gratter,
Ça y est c'est parti, Bacchus est arrivé ...
La Bourré', la bourré' qui balance,La bourré' des bourrés, c'est Bacchus qui la danse
Et tout en louvoyant de barrique en jupon,Il goutte le bon vin et les jolis tétons.
La bourré' fait sauter les fillettes,Bacchus, l'oeil allumé, leur verse une piquette
Et dans la vigne au vin, dans le creux d'un sillon,L'entonnoir à la main, il trousse leur cotillon.
Bacchus aime tout excepté ...Le thé !
Il boit toujours en société,Santé !
Débondez les tonneaux, percez les barillets,Allez, tous au goulot et videz les pichets,
Quand on voit la vieCouleur de paradis,
On est bon pour danserLa Bourré’ des bourrés.
Musique ...
La Bourré', la Bourré' qui balance,La Bourré' des bourrés, c'est Bacchus qui la danse
Et tout en louvoyant de barrique en jupon,Il goùte le bon vin et les jolis tétons.
La Bourré' chasse tous les soucis,La Bourré' des bourrés vous fait voir du pays.
Dans les fumées du vin,Le pauvre a des écus,
Les moines sont coquinsEt contents les cocus !
Bacchus ne connaît qu'un fléauC'est l'eau !
Un seul pays a sa confiance,La France !
Bacchus est malicieux,En vidant les tonneaux
Il pouss' les amoureux à remplir les berceaux,Mariage ou enterrement,
Ca finit en buvant,Les jamb's en compote,
Mais l'printemps dans la culotte !
Musique ...
5 Belle qui tiens ma vie
Belle qui tiens ma vieCaptive dans tes yeuxQui m'as l'âme ravieD'un sourire gracieuxViens tôt me secourirOu me faudra mourirViens tôt me secourirOu me faudra mourir
Ta beauté et tes grâcesEt ton divin propos
Ont échauffé la glaceQui me gelait les os
Ils ont rempli mon coeurD'une amoureuse ardeurIls ont rempli mon coeurD'une amoureuse ardeur
Approche toi ma belleApproche toi mon bienNe me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tienPour mon mal apaiserDonne moi un baiserPour mon mal apaiserDonne moi un baiser.
6. Betty Boop
Elle naquit à l'encre de ChineD' la plume d'un gagman d' la Goldwyn
Oui, d' la GoldwynÉblouis par sa silhouette
Les fabricants de starlettesComptaient déjà leur galette
L'œil cerné de noir, les cheveux épars et le teint blafardUn tour de poitrine pour grands magazines
Elle a tout pour plaire d'vant et derrièreMais, hélas !
Betty Boop, Betty Boop, Betty BoopBetty Boop a un chat...
Dans la voix !
Son producteur lui conseilla"Sois belle et tais-toi !
Surtout, tais-toi !Tout comme les dieux, les idoles
Utilisent la paraboleTon corps seul a la parole
T'auras une JaguarDes queues d' léopards, des buffets Bernard
Et pour chaque départ,Un peloton d' motards
Mais d'vant les reportersLaisse parler ta mère,
Méfie-toi"
Betty Boop, Betty Boop, Betty BoopBetty Boop, t'as un chat...
Dans la voix !
Mais un jour, d'vant la commèreElle lâcha une parole, amère
Oui, très amèreEffondrée, toute la Goldwyn
S' voyait déjà à la ruineMais la foule cria
"Divine !"
Plus fort qu' là cibiche de Marlène DietrichQu' les chapeaux d' Garbo
Qu' les trois fois "hélas !" de la CallasPlus fort qu' le braquet de Louison BobetLe triomphe de Betty Boop, Betty BoopBetty Boop, Betty Boop, c'est son chat...
Dans la voixOui, oui
7. C'est Délicat La Vie A Trois
La vie à troisC'est délicat
Mais quand ça réussitQuelle belle vie !
Hey, à quoi tu penses en disant ça ?-Ben, ben à c' que tu penses
Oh, oh, intellectuellement c'est intéressant
La vie à troisC'est délicat
Mais quand ça réussitQuelle belle vie !
Mais ça doit quand même poser des problèmes, non ?-Au contraire, r'garde l'abeille, c'est pareil
Ho, ho, ho, sociologiquement c'est valable, ha
La vie à troisC'est délicat
Mais quand ça réussitQuelle belle vie !
Hey, hey, et... et les voisins ?-Bon, ils rigolent, ça leur fait un sujet de causette
Ho, ho, ho... au début ça surprendMais c'est une idée à creuser
-Hé, hé, hé...
La vie à troisC'est délicat
Mais quand ça réussitQuelle belle vie !
-Ha, ha, ha...Après tout, pourquoi pas ?
-Ho, ho, ho...
8. C'est Dur D'être Une Belle Fille
C'est dur d'être une belle filleLes hommes ne m'aiment pasLeurs yeux me déshabillent
Ils ne voient que mon corps, pas moi !
C'est dur d'être une belle filleLes hommes qui osent m'aborder
D'une main ont l'billet d'milleEt dans l'autre... devinez !
Les hommes qui m'attirentGais, distingués, cultivés
Bien sûr me désirentMais comme un gadget, une poupée.
C'est dur d'être une belle filleDe n'être toujours draguée
Que par le genre gorilleItalien, jésuite ou plombier.
C'est dur d'être une belle filleJ'attends le grand amour
J'veux pas d' ces joyeux drillesPour lesquels je n'suis que l'plat du jour.
Tous, ils me croient bêteTout dehors et rien dedans
J'suis une midinetteMoi c'qui me plaît c'est l'sentiment.
C'est dur d'être une belle filleC'est dur la chasteté
Demain si l'soleil brilleLe prince charmant viendra m'réveiller
M'embrasser.J'suis toujours prête à l'recevoirJe prends la pilule tous les soirs
C'est ça l'espoir !
9. C'est Fatigant D'être Beau
Ma grand mère une végétarienneM'a élevé aux carottes à l'eau
Soit disant que le carotèneC'est bon pour la peau.
Au premier rayon de soleilJ'ai bronzé comme un moricaud
Parait que j'étais la huitième merveilleMais c'est fatigant d'être beau.
Avec mes cheveux blonds TitienMes lèvres couleur carmin
Qu'est ce que j'ai pu me faire tripoterQuand j'étais bébé.
Je n'osais même pas rouspéterCrier ou pleurer comme un veau
Car elles voulaient toutes me consolerC'est fatigant d'être beau.
Mon père, champion de gréco-romaineM'a initié aux arts martiaux
Il faut pour avoir une tête saineUn corpore sano.
A cause de ma silhouette martienneAu lycée on m'appelait Rambo
Ou Narcisse ou pire la Belle HélèneC'est fatigant d'être beau.
Ma beauté a un charisme fouPire qu'une grille de loto
Dès qu'on me voit on me saute au couComme si j'étais l'gros lot
Tous les Jules et les GermainesLes hétéros et les homos
Me bassinent d'amour ou de haineC'est fatigant d'être beau
J'ai aimé une esthéticienneElle voulait que me masser le dos
Car pour une aveugleQui ne connaît que votre couenne
Ça sert à rien d'être beauC'est seulement fatigant d’ être beau
C'est fatigant d'être beau!
10. Ça ne rigole pas l'amour
Les p’tits enfants ne pensent qu'à rire à s'amuserMais vers 15 ans ils ont un petit air constipé
Un air suicide ou homicide à la Sophocle ou EuripideDès qu’ils ont découvert le sexe et qu’ils pédalent dans le perplexe
Ils faut les voir tous ces ados dans les bistrotsIls font la gueule, une gueule à couper au couteauOn se demande ce qu’ils feront une fois couchés
Y aura sûrement un pistolet sous l'oreiller
Paradoxalement ça ne rigole pas l’amourSaint Valentin ce n’est pas le Saint de l'humour
L'amour, l'amour, l'amour ça ne rigole pasLa gaudriole ne jaillit pas de ce Saint-là
Mais non, mais non ça ne rigole pas l'amourL'amour préfère faire patte de velours
La rigolade ça jette un froid à vous couper le NirvanaLe malheureux muscle érotique n'a plus qu'à fermer sa boutique
Dans les sex-shops on se croirait à la ToussaintPlus c'est cochon plus les clients ont l’oeil éteintQue d’angoissés seraient prêts à vendre leur âme
Pour surclasser cette super manne du trou madame
Paradoxalement ça ne rigole pas l’amourSaint Valentin ce n’est pas le Saint de l'humour
L'amour, l'amour, l'amour ça ne rigole pasLa gaudriole ne jaillit pas de ce Saint-là
En résumé ça ne rigole pas l'amour C'est une foi, une religion, le grand amour,
On verrait mal les religieux Tous les amoureux du Bon Dieu
Se fendre les zygomatiques Chaque fois qu’ils baisent une vieille relique
L’amour et la mort sont de très proches parentsPosant à l'homme les mêmes problèmes angoissants
Pour ce focus ??? à l’optimisme invétéré Quelle chance il a de prendre les choses du bon côté
Paradoxalement ça ne rigole pas l’amourSaint Valentin ce n’est pas le Saint de l'humour
L'amour, l'amour, l'amour ça ne rigole pasLa gaudriole ne jaillit pas de ce Saint là
Heureusement tous les saints ne sont pas comme ça
11. Chanson pour la fin d'un banquet des amis du Rütli
Les vaches de nos Franches MontagnesConnaissent des lend'mains tranquillesLeurs cloches réjouissent la campagne
Musique bucolique et chlorophylleLe grès, le granit, le poudingueTableau d'un Eden quadrilingue
Ou l'on n'entend jamais :"Un homme à la mer".
Tintez clarines,Chantez Cantons
De Roden InnA Confignon
De L'EngadineA Delémont
La neige immacule les cimesLe calme pacifie les vallées
Les âmes champêtres ou citadinesFleurissent, solidaires, bien soudées,Ruisseaux, baignant les écrevisses,
Coucous aux vertus horlogèresConduisent la belle arche qu'est la Suisse
Ou l'on n'entend jamais :"Un homme à la mer".
Tintez clarines,Chantez Cantons
De Roden InnA ConfignonDe l'EngadineA Delémont
La Dole peut couler dans nos verres,Nos armes à jamais se sont tues,
L'échec de Marignan fut salutaire,Si elle avait gagné, la Suisse était perdue.
Chantons nos vertus salvatrices,Guidons les peuples de la terre,Suivez l'exemple de la Suisse
Ou l'on n'entend jamais :"Un homme à la mer"
Suivez l'exemple de la SuisseOu l'on n'entend jamais :
"Un homme à la mer"
12. Chatter Lady
Lady, Chatter lady, Chatterley lady, Chatterley
Quand tu viens d’bon matin, j'suis ben surprisÀ quatre heures c'est d' bonne heure pour une lady
Dis-moi est-ce que milord était content des deux perdrix ?
J' les ai tués les deux r’nards mauditsHier au soir, faudra l' dire à ton mari
Et les p'tits faisans sont éclosJ' t’ les montrerai, tu verras comme c'est beau
Lady, Chatter lady, Chatterley lady, Chatterley
Si t'as froid, r'mets du bois, chauffe-toi un peuApproche-toi, viens près d'moi, tu t' sens-t-y mieux
Ta robe est toute mouillée par la roséeMets-la devant le feu
Tu sens bon, c'est drôle, ça m’ donne chaudJ'ai les mains trop dures pour ta jolie peauT'es toute blanche, moi, j'ai l’cuir tannéOn est comme une biche et un sanglier
Lady, Chatter lady, Chatterley lady, Chatterley
T'entends rien ? Écoute bien, c'est un oiseauEst-ce qu'on a ces joies-là dans ton château ?
Lady, Chatter lady, Chatterley lady, Chatterley
12 bis SONG FOR A LADY. Lady Chatterley(Paroles et musique : Barrier-Lelou Adapt. : David Ledick)
Lady Chatter, Lady Chatter, La, Lady Chatterley,
When you appearedSo early here,
You surprised me.Now it's just four,
That's early forA Lady …
I hope that my Lord is happy now with the birds.And the foxes he wanted shot,
Tell him, please, yesterday I've got the lotAnd the pheasant chicks are all hatched but three,
I will show them to you, you'd like to see ...
Lady Chatter Lady …
Are you chill ?Then 1 will
Make the fire stronger.
Come here by meAnd you wili beCold any longer.
Your dress has become damp from the dew, hang it by the fire.
You smell good, it seems strange but nice,My hands are rough, your skin's like ice,
You are pale, l'm dark and coarse,You are like a dow, 1 a wild horse ...
Lady Chatter Lady ...
Don't be afraid,That noise was madeBy a morning dove.
Do you knowIn your château
This kind of love ?
Lady chatter lady ...
13. Chaussures à mon pied
Aïe! Ouie! Allons, ah non, pas celle-là!Ah, non, mademoiselle, pas celle-là,
Une autre ! Aïe ! Ouïe !(Il ne trouve pas chaussures à son pied.)(Il ne trouve pas chaussures à son pied.)
(Nous lui avons tout essayé.)(Tous nos modèles y ont passé.)
("On ne trouve pas chaussures à votre pied.)(Vraiment, monsieur, nous sommes navrées.)
(On aimerait tant vous soulager,)(Mais on ne trouve pas chaussures à votre pied.")
Mesdemoiselles, vendez-moi, s'il vous plaît, une paire de savates.Plus de souliers,
J'ai les extrémités trop délicates.Tout gonflés, meurtris et livides,
Mes pauvres pieds endolorisSubissent les attaques perfidesDes mauvais oeils-de-perdrix.
Je les chouchoute, je les dorlote,Avec des pommades et des bouillottes.
Mes durillons sont sans pitié.Je ne trouve pas chaussures à mon pied.
(Il ne trouve pas chaussures a son pied.)(Il ne trouve pas chaussures à son pied.)
(Comme planche de salut, il n'y a pas de doute, il lui faut, c'est le snow-boot.)
Ah, quel bonheur,Je ne sens plus mes douleurs.
C'est comme si j'avais des ailes.Je vais pouvoir, grâce à vous, mes sauveurs,
Faire la cour aux demoiselles.
Quand je leur parlais de mes pieds,Elles disaient: "Waa..." et faisaient demi-tour.
Mais grâce à votre nouveau soulier,Je vais enfin connaître l'amour.
Je vois le mariage au bout de la route,Le célibat vaincu par le snow-boot.
Mesdemoiselles, je suis sauvé,J'ai trouvé chaussures à mon pied.
J'ai enfin trouvé chaussures à mon pied.Permettez-moi de vous inviter.Ce soir, je vous emmène danser
Car j'ai trouvé chaussures à mon pied.
(Il a trouvé chaussures à son pied.)(Il n'a plus l'air d'avoir la goutte.)
(Qu'il est beau, notre cavalier,)(Oh, qu'il est chic en snow-boot.)
14. Décolonisez-Moi Madame
Lorsque je vous ai rencontréeJ'étais un homme colonisé
Pas même question de résistanceJ'étais l'esclave de l'ignorance
Décolonisez-moi, madameMon territoire est occupé
Oh, oui !Décolonisez-moi, madameL'indépendance, c'est sacré
J'ai une femme que j'adore,madameMais hélas elle est toujours derrière moi
Si mon patron m'honore, madameJ'ai toujours sa gueule devant moi
Oh !
Décolonisez-moi, madameAllons, un beau gesteDites "Oui" Oh oui
Décolonisez-moi, madameUn mot, et je prends le maquis
Les seuls moments où je me libèreC'est près de votre personne alitéeCar vous êtes la seule à bien faire
Le café dé-Kafka-inéOh !
Décolonisez-moi, madameVous avez les armes pour ça
Oh, oui !Une par-ci par-là, madame
Le temps d'une séance de cinéma
Vous verrez dans mes bras, madameQue je ne suis pas un sous-développé
Merci de m'accorder, madameL'extraterritorialité
Oh !
Décolonisez-moi, madameMais sans discours ni drapeau
Oh, non !Allons signer chez vous, madame
Nos p'tits accords territoriauxDécolonisez-moi, madame
15. Diane
La belle Diane s'en va chasserSans vêtement pour mieux tirer
Avec son arc et son carquoisQuel joli corps au fond des boisElle tue les hommes sans hésiterQuand ils surprennent sa nudité
Qu'ils soient Satyres, moines ou GauloisElle les décore d'une croix de bois
Mais un beau jour elle fut troubléePar Endymion le beau berger
Il roupillait négligemmentMembre viril, visage d'enfantLa belle Diane émerveilléePar cette pièce de muséeVa-t-elle céder à ses élans
Ou retourner à ses faisans ?
Quand on a fait vœu de chastetéComment peut-on se dévirginiser ?
Diane est déesse, c'est pas pour des prunesElle se transforme en rayon de lune
Perçant les nues elle atterritSur Endymion endormi
Elle le caresse mais ne le touche pasPour une vierge c'est toujours ça
Mais les heures passent chassant la nuitLe soleil vient, la lune pâlit
Diane s'en va versant des larmesDans les casernes sonne la dianeEt depuis Diane dit à ses fidèles
"C'est un malheur que de rester pucelleDans la nature il n'est qu'une loi
Le corps à corps au fond des bois"
17. Dolly 25
1Chaque soir tu faisais ton numéro
Au son du banjoAvec un sautoir pour tout habit
Et à la sortieDes messieurs gantés de blanc
T'attendaient en piétinantTu ne les regardais même pasTu partais seule à petits pas
Dolly, Dolly,Blonde poupée des Folies
Dolly, Dolly,Élégante et jolie
Sur les planches à DeauvillePendant le week-end
Tu f’sais faire ton portraitPar Van Dongen
Dolly, DollySûrement t'as raté ta vie
Quand un monsieur richeT'offrait sa protection
Tu disais toujours "NonNon, non, non", toujours "Non"
2Sous ton chapeau cloche de chez Lewis
Après le tennisRoulant dans ton Torpédo Voisin
À plus de quatre vingtsOù courais-tu si vivement
Toi qui n'avais pas d'amants ?Voir les modèles de Poiret ?Entendre Wiener et Doucet ?
Dolly, Dolly,Blonde poupée des Folies
Dolly, DollyÉlégante et jolie
Tout Paris t'admiraitDans l’ Black Bottom
Quand sur scène tu l' dansaisAvec ma pomme
Dolly, Dolly,Sûrement t'as raté ta vie
Quand un marquisTe proposait son blasonTu disais toujours "Non
Non, non, non", toujours "Non"
3Le temps a passé et l'on t'a dit
Au revoir et merciToujours seule tu continues ta vie
Dans une mercerieParfois un admirateur
Te demande avec ferveur"Montrez-moi le grain d’ beautéQui fit courir le monde entier"
Dolly, DollyFini, fini les Folies
Dolly, Dolly,Tu as des cheveux gris
Bien souvent les journauxViennent te d’mander
Quel était le secretDe ton passé
Dolly, Dolly,Le grand secret de ta vie
C'est un homme que tu n'as aiméQu'en photo
Le seul, l'uniqueRudolph Valentino !
18. Douze étoiles pour un drapeau
Europe la belle Europe est dans tous ses états Un oeil vers les Popov l’autre vers l’Oncle Sam Elle joue la séduction pour exporter ses charmes
Sous forme de Peugeot ou de Gorgonzola
Pour son commerce elle a sept cent millions de bras Europe la belle Europe est une philanthrope Elle est fille d'Agénor et de dame Agriope Et n'a qu'une devise : l'écu, l'écu, c’est moi
Pour ses douze partenaires elle sue elle peineL'écu, l'écu, l'écu c’est là son seul souci
Elle entend le langage des piastres des roupies Mais quand on dit dollar elle pousse des cris de hyène
Le monde culturel la traite en souveraine C'est le Vase de Soissons la cloche de Big Ben
Et c’est la Tour Eiffel, priapique édifice Avec son antipode le petit Manneken Pis
Grace aux anchois d'Oslo au Lac de Lamartine Aux anges de la Sixtine à la fesse androgyne
Europe s'enrichit tout devient bénéfice Et rien ne sera perdu grâce aux coffres-forts suisses
Et dire que ses richesses lui viennent de Jupiter En des temps reculés quand elle était bergère
Elle vit un taureau parfumé au safran Les cornes bien fleuries le meuglement troublant
C'était lui Jupiter un jour de Mardi Gras Travesti en taureau pour séduire ses proies
Il ruminait son trèfle placide comme un homme Un vrai Marlon Brando mâchant son chewing-gum
Elle sauta sur son dos ils s'enfuirent tous deuxEt dans l'île de Crète ils jouèrent avec le feu Elle en eut trois enfants et Jupiter content
Lui donna illico le plus beau continent
Mais hélas le cadeau était empoisonné Tout était déchiré, morcelé, tiraillé
Il a fallu vingt siècles pour coller les morceaux Pour qu'Europe aujourd’hui n'ait plus qu’un seul drapeau
I love you...
19. Drôle De Vie
1Dernièrement
J'ai vu un agentQui n'avait pas de moustache
C'est curieux, ça fait une tache
Voir un agent qui ne frise passa moustache
C'est le bâton blancSans ornement
C'est une drôle de vieQu' la vie qu'on vit
Dans notre vieC'est plein de riens qu'on voit
partoutMais quand y a tout, on ne voit
plus rien du toutOuais !
2Je vais acheter
Un œuf chez le crémierJe le paye en souriant
Avec un billet de mille francs
Il me dit merci en me rendantneuf mille francs
C'était gentilMais l'œuf était p'tit
C'est une drôle de vieQu' la vie qu'on vit
Dans notre vieQuand on veut beaucoup, on n'a
rien du toutQuand on veut rien, on a
beaucoupOui !
3J'ai un réveil
Qui marque l'heure de la veilleJ'ai voulu le r'mettre à l'heure
Maintenant j'avance de douze heures
Quand il est midiMon réveil marque minuit
C'est une drôle de vieQu' la vie qu'on vit
Dans notre vieQuand on veut rien, on a
beaucoupQuand on veut beaucoup, on n'a
pas grand-choseNon !
4Pour pendre un tableau
J'ai pris un marteauAu premier coup qu' j'ai frappé
La maison s'est effondrée
Tout ça pour un clouQu' j' voulais planter d'un seul coup
J'ai pris sur l' dosLa maison et le tableau
C'est une drôle de vieQu' la vie qu'on vitQuand j'étais p'tit
On m' disait toujours "Que t'esbête!"
C'est vrai car je tombaistoujours sur la tête
Paf ! Ouille ouille ouilleouille !
5Maintenant c'est finiJe m'en suis remis
La seule chose qui me tracasseC'est les agents sans moustache
(La seule chose qui le tracasseC'est les agents sans moustache)
Oui, mais on le saitLe monde n'est pas parfait
Drôle de vie, oh mon vieux !
20. Echo et Narcisse
Près de la nymphe ÉchoBeau Narcisse vient à passerSérieux comme un fourneau
Fleuri comme un panierLa jolie nymphe vient l'embrasser
Et lui murmure dans un baiser"Je t'aime... t'aime... t'aime... t'aime..."Narcisse lui répond sans s'émouvoir
"Veux-tu me prêter ton miroir"
Dans la chambre d'ÉchoIl se jette sur le miroir
Heureux comme un drapeauIl voit, "Oh !", un point noirÉcho lui dit "Calme-toi doncJe te prête mon tire-comédon
Je t'aime... t'aime... t'aime... t'aime..."Ils ont des soucis, les prix de beauté
Les miroirs en sont fatigués
La nymphe ÉchoLâche un sanglot
Les hommes-objetsQuels pistolets... laids... laids... laids...
Un jour au bord de l'eauIl se penche pour mieux se voirBeau comme un croissant chaud
Il se mange du regardÀ force de se regarder
Il a envie de s'embrasser"Je m'aime, je m'aime, je m'aime, je m'aime"
Il se penche, leurs lèvres vont se toucherUn grand plouf, il est noyé
Bordant de noirTous ses miroirsLa nymphe Écho
Chante aux roseauxMort aux eaux... mort aux eaux... mort aux eaux...
"Je t'aime... t'aime... t'aime... t'aime..."
21. Eh La Marie !
Bijou, wo !
Eh la Marie ! T'as de belles dentsAussi blanches que celles de ma jumentForte en croupe qui mange peu de foin
Si tu me coûtes pas plus cher que son picotinY me coûte rien
Je te marie, j'ai l'âge de semer mon grain.
Bijou, wo !
Eh la Marie ! T'as de beaux cheveuxAussi drus que la queue de mon boeuf
Si tu travailles tout autant que luiJe te marie, tu partageras mon lit
Eh, je te le disMais faut pas que tu y sois engourdie
Eh !
Wo, Bijou !
Eh la Marie ! T'as une belle peauAussi fraîche que le museau de mes chiots
Si tu m'en donnes autant que MirzaJe te marie, mais surtout fais-moi des gars
Ah, y me faut de gros brasCar les filles ça ne rapporte pas.
Bijou, wo !
Eh la Marie ! Réponds-moiC'est y donc que je te plairais pas
J'ai deux fermes, tu fais une affaireDemain si tu veux, j'irai causer à ton père
Oh je veux guère,Je veux que trois vaches,
Mais qui soient bonnes laitièresHein.
Wo !
Eh la Marie ! Pourquoi doncQue tu deviens plus rose que mes petits cochons ?
Si je ne devais pas finir mon champ,Je te ferais voir que je suis drôlement galant
Eh, pas fainéantMais l'amour, c'est pour le dimanche seulement.
Tiens la Marie ! Prends ce bleuetRéfléchis et si jamais je te plaisRapporte-le avant qu'y soit jauni
Si je te plais point, t'as qu'à le jeter aux ortiesT'as qu'à le jeter aux orties
A la revoyure! T'es jolie la Marie!
Allez Bijou ! Yo ! Hue ! Rrrrr !Allez Bijou !
22. Entre
(Poème de Francis James ; Musique de Ricet Barrier et Bernard Lelou)
Entre ...
L'évier sent fortLa muraille est blanche
Les cruches sont fraîchesLe soleil fend la terre sèche
Entre ...
Ce sont de pauvres pauvresVoici leur chienne
Gonflée de laitEt qui dort
Entre ...
La lessive couleTristementTristementOn l'entendOn l'entend
Entre ...
Si tu ne peux plusSupporter ton cœur
Dans la villeQui t'a perdu
Entre ...
Tu prendras ma mainEn baissant le frontEt nous pleurerons
Entre ...
Tout sera plus gaiTout sera plus tendre
Je te consolerai
Entre …
23. Et Allez Donc
Tu as quinze ans de plus que moi, ah, ahQuand j' t'ai connue, ça s' voyait pas, ah, ah
Maintenant que j'ai trente-cinq ans bien sonnés, eh, ehJe suis un homme mûr, toi t'es passée
Et allez, allez donc, et allez, allez donc
Quand tu viens te mettre dans notre lit, hi, hiSous les draps ça fait comme des plis, hi, hi
Depuis quelques temps tu te mets sur le dos, oh, ohLes bras bien levés ça tend la peau
Et allez, allez donc, et allez, allez donc
Je ne peux même plus t'embrasserSans être tout empommadé
Tu vas te faire tirer le cou, ou, ouChez les redresseurs de seins mous, ou, ou
Quand il t'arrive de rigoler un peu trop, oh, ohCrac ! C'est pas ta robe ? Non ! C'est ta peau !
Et allez, allez donc, et allez, allez donc
Bien sûr, tu fais tout ça pour moi, ah, ahC'est pas la peine, j' m'en irai pas, ah, ah
Pour bâtir notre bonheur, il m'a fallu trop d'années, eh, ehJe n' rattaqu'rai pas un autre chantier
Et allez, allez donc, et allez, allez donc
Si j' prenais un jeune tendronC'est toi qui m' traiterais d' vieux c...
Ah non, ah non, ah non
Tu as quinze ans de plus que moi, ah, ahMais plus je vieillis et moins ça se voit, ah, ah
Lorsque j'aurai quatre-vingt-dix-neuf ans révolusTu peux être tranquille, ça s'verra plus
Et allez, allez donc, et allez, allez donc
Non, tu n'as pas à t'en faireOn n' se quittera qu'au cimetière
25. Faut qu’ça plaise à Thérèse
Faut qu'ça plaise, faut qu'ça plaise à Thérèse
Faut qu'ça plaise, faut qu'ça plaiseFaut qu'ça plaise, faut qu'ça plaise à Thérèse
La confiture de roses Les temples de FormoseUn bridge sur le Mermoz
Je rêve de toutes ces choses
Mais faut qu'ça plaise à ThérèseThérèse c'est ma moitié
Faut qu'ça plaise à ThérèseC'est l'grillon de mon foyer
Ach'ter une pipe en EcossePlanter des salsifis oh, ohAvoir un troisième gosse
pour sauver le pays, ah oui, ah oui, ah oui
Mais faut qu'ça plaise à ThérèseQu'ça entre dans son créneauFaut qu'ça plaise à Thérèse
Elle a le droit d'veto
Faut qu'ça plaise, faut qu'ça plaiseFaut qu'ça plaise, faut qu'ça plaise à Thérèse
Faire une boum chez mes potesRelire les Pieds Nickelés
Camper à la Grande Motte ahPasser une soirée sans télé
Mais faut qu'ça plaise à ThérèseNotre chien s'en doute un peu
Faut qu'ça plaise à ThérèseAlors il r'mue la queue
Faire l'amour dans une berceuseAvant une bonne choucroute ho ho ho ho
Ach'ter une perceuse-visseuse À crédit à La Redoute ah
Mais faut qu'ça plaise à ThérèseElle pense, donc je suis
Faut qu'ça plaise à ThérèseL'amour est à ce prix
Mais faut qu'ça plaise à ThérèseAlors c'est l'harmonie
Faut qu'ça plaise à ThérèseHé oui !
26. Hermaphro
Fils d′Hermès et d'Aphrodite Il était l′Hermaphrodite Il porte un kilt écossais
Qu'ils sont jolis ses mollets
Le son de sa cornemuse Attire satyres et muses Tous à genoux devant
Son kilt et son instrument
Fils d'Hermès et d′AphroditeIl s′en fout, Hermaphrodite Sous son beau kilt écossais
Est écrit "Fais ce qu'il te plaît"
Un jour qu′il chassait la grouseUne belle nymphe lui dit "Épouse-
moi Viens dans mon étangÇa fait cent ans que j' t′attends"
Fils d'Hermès et d′Aphrodite Elle le pêche comme une truiteElle l'entraîne dans ses filets
Il perd son kilt écossais
Attaché au fond de la flotte À cette jolie sans-culotte
Le voilà notre amantÀ la colle éternellement
On ne voit plus dans le décor Qu'un seul sexe et un seul corps
Plus de mâle, plus de femelle Ainsi naquit bisexuel
Fils d′Hermès et d′Aphrodite Quel pionnier, Hermaphrodite Hermaphro c'est le promoteur
D′ la marche à voile et à vapeur
Tous les Écossais le disent Il vit toujours sans chemise Montrant ses jolies fesses
Aux touristes du Loch Ness
Toi qui aimes les escargots Dit "Merci" à Hermaphro
28. Isabelle, V'la Le Printemps
Isabelle, debout !V'là l'printemps !Eh ben, vas-y !
Ah c'te feignante vieux !
Bon dieu, v'là l'printemps qui s'amèneVa falloir retourner aux champs
Labourer, sarcler toute la semaineBon dieu, l'printemps c'est fatigant.
Fini d'faire la cour aux fumellesLes soirs d'hiver à la veillée
Quand l'printemps vient, tire la ridelleTout l'monde aux champs jusqu'au coucher.
Oh ouais, vieux !Isabelle !
Faut que j'ferre le ch'val !Amène l'enclume !
Eh ben, vas-y !Oh c'te feignante vieux !
L'printemps on dit qu'ça sent la roseLe lilas et puis le jasmin
Pour moi l'printemps ça sent aut' chosePuisqu'on cure la tonne à purin.
Finis d'faire la cour aux fumellesLes soirs d'hiver à la veillée
L'printemps fait gonfler les mamellesC'est celles des vaches qu'il faut tirer.
Ouais, vieux !Isabelle !
Tiens bon l'taureau !J'amène Blanchette !
Eh ben, vas-y !Ah c'te nom de dieu d'feignante !
Au printemps, on dit qu' les gaminesElles s'mettent des robes claires à pompons
J' la vois l'Isabelle en mousselineEn train d'curer l'auge à cochons.
Fini d'faire la cour aux fumellesLes soirs d'hiver à la veillée
Y n'y a plus d' mâles n'y a plus d' fumellesQuand l' charençon y s'met dans l'blé.
Oh là, vieux !C'est ben la catastrophe, ça !
Isabelle !
Pousse un peu l'tracteur !J'suis embourbé !Eh ben, vas-y !Oh c'te, oh c'te !
Le blé jaunit, l'printemps s'termineArrive le repos d'la Saint Jean
Les gars vont courir les gaminesIls vont s'faire des choses les malhonnêtes.
On va faire la cour aux fumellesPuisque la Saint Jean est rev'nue
Viens-t'en par là mon IsabelleOn va rattraper l'temps perdu.
Ouh t'iou !Eh ben, vas-y !
Oh c'te feignante !
29. J'aime les fleurs
Les gens de maintenantMême à vingt ans
Vont pour s'amuserDans les cafésLes cabarets
Remplis de fumée
Moi j'aime les fleursSentir leur parfum
Dans l'air frais du matinMoi j'aime les fleurs
Les pissenlits ou les pois de senteur
J'aime la terre qui colle aux gros sabotsJ'aime manier le râteau
J'aimerais bien folâtrer dans les présParmi les bleuets
Moi j'aime les fleursLes petits moutons blancsEt les taureaux beuglants
Moi j'aime les fleursLa terre c'est pour moi le bonheur
Mais loin des présJ' fais mon métier
Dans les music-hallsDans ma trompette
Mon Dieu qu' c'est bêteJ' pleure comme un saule
Moi j'aime les fleursQuand j' pense aux crocus
J' suis le roi du chorusMoi j'aime les fleurs
Et mon solo chante ma douleur
Filles et garçonsTombent en pâmoisonAu son de mes sonsMais le cœur gros
J' pleure dans ma trompetteJe suis un poète
Moi j'aime les fleursJ' préfèrerais être horticulteur
Oh oui, j'aime bien trop les fleurs
30. J’peux pas résister
« De toutes les passions, la seule vraiment respectable me parait être la gourmandise. »Guy de Maupassant
J’peux pas résister j’peux pas résisterAux petits démons de la tentation
Le serpent en somme Dieu le fit pour ma pomme
Il plane un délicieux esprit d'enfance chez tous les gourmands.
J’peux pas résister j’peux pas résisterJe me laisse mener par le bout du nezJ’ai la volonté d’une pâte à modeler
Je me lèche les babines regardant les vitrinesJe vois de la nougatine, du foie gras, des bons gâteaux
C’est vraiment une chance que l’abstinenceSoit le chef de la France Sinon je pèserais 100 kgs
J’peux pas résister j’peux pas résisterAux petits démons de la tentation
J’ferais Paris/Bordeaux pour une tête de veauJe prends les 4 !! Quand je vois une femme
Tout de suite Je m’enflamme Je sors tout mon charme
Pour obtenir un rendez-vous, Heureusement que ma tête
Sur le plan nénettes Ne fait pas trop recette
Sinon je serais sur les genoux
J’peux pas résister j’peux pas résisterAux petits démons de la tentation
Pourtant l’autre jour j’ai connu le grand amourJ’avais plus de problème avec la Germaine
C’est elle qui reprisait et recousait mes pantalons mais cette radasse
séduite par la grâce changea de direction
J’suis abandonné j’suis désespéréLe cœur en lambeaux j’pleure à plein pot
On ne grossit pas !! On augmente sa surface de caresses !!....Garçon une choucroute!
J’peux pas résister je me laisse allerSi réagis pas j’en ai plus que pour trois mois
Il faut résister il faut résister peut-être qu’un trois étoiles Me remontera le moral
Mais le cœur n’y est plus Moi pourtant je continue
A lire le menuD’une belle cuisine raffinée….
Hum ! Hum ! Hum ! Hum !
Garçon une choucroute !
31. Je l'aime bien ma femme enfant
Je l'aime bien ma petite femmeMa femme-enfant
Qui gentimentParle en bébé en bêtifiant
Quoi de plus chatDe plus charmant
Qu'une femme enfantQui toute sa vie aura ses, ses
Aura seize ans
À la maison quand nous faisons la dînetteElle mange un œuf avec des mouillettesLe soir venu en suçant son petit pouce
Elle murmure "Maintenant cou-couche"
Moi je l'aime bien ma petite femmeMa femme-enfant
Qui fait la, laQui fait l'amour en zozotant
En soupirantElle dit "Maman"Six ou sept fois
Puis elle s'endortAvec nounours entre ses bras
En société elle aime bien s'amuserAvec les hommes en particulier
Je lui pardonne, ce n'est pas dans ma natureD' priver les gosses de confitures
Mais le plus drôle c'est d' voir ma femmeMa femme-enfant
Jouant avec mon pistoletElle fait "Pan pan"Elle me casse tout
Puis elle m'embrasseAvec tendresseEn soulevant
Mon plexiglasDe CRS
Je l'aime bien ma petite femmeMa femme-enfant
Qui toute sa vie aura ses, sesAura seize ans
32. Juliette et Victor
La grâce séduisante D'une gorge naissante Un nuage de taffetas
Cachant ses doux appas C'est Juliette Drouet
Partant pour Guernesey Où trottent des ânons
portant de longs caleçons
Dans la vieille diligence Qui sautille en cadence Elle tire de son corsage
Un merveilleux message C'est Juliette Drouet
Plus fraîche Qu'un bouquet
Se met à le relire Et rougit de plaisir
Près d'elle sur la banquette Un argousin la guette On ne plaisantait pas
Sous Napoléon 3 Mais Juliette Drouet jette
Au loin le billet Un chevreau le dévore
Le pandore s’endort
Mais voici Guernesey Juliette aux aguets Aperçoit sur le port La barbe de Victor
Tous les vieux Anglo-Normands Sourient en les voyant
Marcher bras dessus, bras dessous Se faire des yeux doux
Les petits valets en caleçon Ouvrent des yeux ronds
On ne voit pas tous les jours Le génie et lamour
Dans le champ des étoiles Une faucille d'or Juliette s'endort
Dans les bras de Victor
La la la la la Une faucille d'or
Dans le champ des étoiles Veille jusqu'à l’aurore
Sur Juliette et Totor
34. L'élève Myosotis
L'élève Myosotis, Myosotis, MyosotisEst toujours très distrait
Il n'écoute jamais en classe d'anglais
Quand la maîtresse lui dit :Myosotis, Myosotis,
Veuillez donc répéter...Madam' j'ai tout oublié
Myosotis forget me notMyosotis ne m'oublie pas...
Pour aider Myosotis, Myosotis, MyosotisLa petite Violett'
Se penche vers lui pour souffler en cachett'
Forget, forget me not Myosotis, MyosotisAllons écoute-moi...
Violett' je ne comprends pas
Myosotis, forget me notMyosotis ne m'oublie pas...
L'élève Myosotis, Myosotis, MyosotisLe soir en se couchant
Songe à son amie'Violett' en souriant
Et il entend sa voix....... Myosotis, Myosotis
Forget me not...... ça y est
Je sais ma leçon d'anglais
Myosotis forget me not...Myosotis ne m'oublie pas...
35. L'Enterrement
ParléJe suis mort Je suis bien mort
S’il vous plaît ne pleurez pas sur mon sortElle est enfin venue la femme que j’adore
Ell’ suit mon corbillard je la sens près d’ moi son rimmel fout l’camp.
1Ha ! Qu'est-ce que j'suis contentTu es venue à mon enterrement
Toi qui n'venais jamais à mes rendez-vous de mon vivantTu ne te promenais jamais en auto seule avec moi
Aujourd'hui c'est fête, nous voilà réunis dans l'même convoiTu m'as dit non toute ma vie, le jour d’ ma mort tu me dis ouiL'amour auquel je n'croyais pas est né le jour de mon trépas
2Ha ! Qu'est-ce que j'suis contentTu es venue à mon enterrementQu'elles sont belles tes fleurs
Tu en as eu au moins pour quinze mille francsToi qui dédaignais tous les bouquets de roses que je t'offrais
Aujourd'hui c'est toi qui m'apporte une couronne signée "regrets"Moi j'ai pleuré toute ma vie, le jour de ma mort tu pleures aussi
Dommage que tu me dises "je t'aime" dans le langage des chrysanthèmes
3Ha ! Qu'est-ce que j'suis contentTu es venue à mon enterrement
Moi qui voulais m'foutre à l'eau chaqu’ fois que tu m'disais nonJe ne pouvais plus supporter l'idée de vivre sans toi
Mais je me disais : "Fais confiance au destin, ton heure viendra"Fallait qu' je défonce un platane pour que tu veuilles bien devenir ma femme
Tu vas voir comme ce sera coquin, tous les jours se sera la Toussaint
ParléAh, vous pleurez vous aussi
La mort n'est rien quand l'amour suitElle est enfin venue la femme que j'aime tellement
Elle suit mon corbillard, je la sens près d'moiSi j'avais su, j' s'rais mort avant, j' s'rais mort avant, ah oui, bien avant !
37. La Boîte à Pandore
Chez les hommes, papa JupiterAvait un p'tit racket pépère,Le monopol' des revolvers
Qu'il fournissait sur tout' la terre.Il avait l'œil sur les loubards
Drivés par Prométhée, un gars(Qu'avait toujours un blouson noir
Avec un aigle sur le foie). Bis
Prométhée c'est un ambitieuxMais il n'a pas de revolver
Pour être un mec, il faut un feu,Il piqua celui d'Jupiter.Jupiter devient écarlat'
Et vicieus'ment pour se venger,(Il lui refila dans les patt's
Pandor', la madon' des clandés). Bis
Pandor', c'est une panthèreAu servic' de Jupiter.
Quand ils la voi'nt dans sa boit',Tous les hommes s'débouto-onnent.
Prométhé' tomba dans ses bras,C'était prévu par Jupiter,Et toute la bande y passa.
Bientôt, ce fut l'tour du p'tit frère,Il était vierg' comme un casier,Tout le mond' l'appelait Adam(Parc'qu'il était le jeun' premier
Et d'un' conn'ri'sans précédent). Bis
Adam est tombé naturlichDans les griff's de la môm' Pandore,
Il ne peut plus quitter ses mich's,Il s'dessèch', il paum' son phosphore.
La boite à Pandor', c'est le vic',La gnôl, la came et le porno,
(Adam plongea jusqu'au coccyxDans les sept péchés capitaux). Bis
Pandor' c'est une panthèreDont les affaires prospèrent.
Avec sa boit' ell' peut s'frotter les mains,Le chômage, c'est pas pour demain.
Ell' regarde avec déliceLes homm's boir' la coup' des vices,
Pour la Pandor' qu'est-ce-que c'est qu'un bonhomme?Un' pomme
Parlé : Ah... quos vult perdere, Jupiter dementat !Ah la vache !
38. La Championne
Pour pouvoir monter sur le podiumPour devenir une grande championneL'entraînement c'est vraiment un enfer
Chaque médaille a son reversA six heures trente le matin
Après la douche et le gant de crinElle s'élance sur le stade
Même s'il dégringole des hallebardesElle fait trois heures de gymnastiqueComme les recordwomen soviétiques
La championne, à dix heuresMange un petit beurre
Puis sous l'oeil de son entraîneurElle va suer dans son bain de vapeur
Avec ses gros muscles d'acierSa petite poitrine escamotée
La championneC'est presque un homme
A midi pour se détendre un peuElle prend le journal de Font-RomeuPuis elle fait pour se mettre en état
Quelques lotus de yogaPuis elle repart au galop
Avec son disque et son javelotPour durcir ses abdominaux
Et assouplir ses deux jumeauxPuis elle va se calmer les nerfs
Avec deux heures de poids et haltèresLa championne, à quinze heures
Mange un petit beurreEt quand un de ses admirateursS'approche d'elle avec ferveur
Devant ses biceps, il est perplexeQuant à la nature de son sexe
La championneC'est presque un homme
Mais un beau jour elle a rencontréUn grand champion de la marche à pied
Et l'on vit tout à coup la championneObéir à ses hormones
Et bien vite ils se retrouvèrentDevant le podium de Monsieur le Maire
Ils portaient un short jusqu'au genouxEt sous le pieds soixante-huit clous
En une vingt neuf, ils ont dit ouiEn trois vingt sept, c'était fini
Soyez sagesLeur a dit leur entraîneur
Pas de dopageDans la course vers le bonheur
Car la championneC'est un surhomme !
39 La chanson de celui qui vieillit
(Francis Mainville)
Voici qu'avec le crépuscule Mon ombre a bougrement grandi
J'étais plus haut qu'elle à midi Et me trouve un peu ridiculeD'être à présent le plus petit Et me trouve un peu ridicule D'être à présent le plus petit
Je n'y peux rien si le temps passe Toujours plus vite et me défend
De flâner comme les enfantsJe n'y peux rien si tout s'efface
Des chagrins des bonheurs d'antan Je n'y peux rien si tout s'efface
Des chagrins des bonheurs d'antan
D'avoir roulé partout ma bosse J'ai beaucoup vu j'ai peu compris Mais c'est à mon moindre souciEt quand parfois la vie est rosse
L'air entendu je lui souris Et quand parfois la vie est rosse
L'air entendu je lui souris
Lutter contre le soir morose N'est pas trop dur quand près de vous Se trouvent une fille aux yeux doux Un bon copain deux ou trois rosesUn chien qui dort sur vos genoux Un bon copain deux ou trois roses Un chien qui dort sur vos genoux
De vivre en prince je me fiche Vienne le jour sans lendemain
M'en vais plus riche que certains Et même parmi les plus riches
Je sais par coeur plus d'un refrain Et même parmi les plus riches
Je sais par coeur plus d'un refrain
40. La chanson du wagon
C'est le plus beau jour de ma vie puisque demain je me mariePourtant dans le train j'entends comme une obsession
La chanson du wagonÇa t'apprendra à faire le con Ça t'apprendra à faire le con
J'étais parti dans ma voiture impatient j'ai forcé l'allureLes flics m'ont bloqué j'ai trois mois de suspension
Et j'entends le wagonÇa t'apprendra à faire le con Ça t'apprendra à faire le con
Est-ce le train qui a raison
Est-ce la voix de ma raisonBercé j'commence à sommeiller
il était temps de nous marierDans deux mois elle doit me donner un rejeton
Ça t'apprendra à faire le con Ça t'apprendra à faire le con
Et j'entends le wagonÇa t'apprendra à faire le con Ça t'apprendra à faire le con
Ça y est je mets à rêver j'ai quatre enfants qui n'pensent qu'à jouerL'un fait la loco les trois autres les wagons
J'entends à travers toute la maisonLequel est con comme un wagon ?Lequel est con comme un wagon ?
41. La choucroute aux pincettes
(Elèves de Saignelegier / Ricet Barrier & Bernard Lelou)
42. La Dame De Ris-Orangis
La dame de Ris-Orangis arrivait gare d'AusterlitzChaque matin à huit heures moins dix
La dame de Ris-Orangis vérifiait les signaturesAu Ministère des Fournitures
Et du matin au soirDerrière son lorgnon on pouvait la voir
Accoudée à son guichetEn train d’ tamponner et d'estampiller les récépissés
La dame de Ris-Orangis repartait gare d'AusterlitzTous les soirs à six heures vingt-six
Un jour, sous le tunnelUn monsieur séduit par ses prunelles
Se pencha pour l'embrasserQuand revint la lumière il avait les deux joues oblitérées
La dame de Ris-OrangisÉtait le cerbère, c'est sûr
Du Ministère des Fournitures
Et lorsque des gangstersVinrent faire un casse dans la caisse du MinistèreElle se tint cachée derrière une pile de dossiers
Et elle les étenditÀ grands coups de tampon sur le tapis
Dédé la paluche… Tamponné !Bobby les bigoudis… Eh bien… tamponné !
Dario l'impétigo...Ouille ouille ouille… tamponné !Et Fifi l'agonie… Autant…ponné !
La dame de Ris-Orangis obtint la médaille vermeilPage trois du journal officiel
La dame de Ris-Orangis au cours d'un grand dînerReçut un tampon doréAussitôt elle l'a essayé
Sur le crâne des députésDes maîtres d'hôtel et des huissiers
Et tout c' qui était à sa portéeMais le scandale fut étouffé
Et elle fut mutéeAu service des timbrés
43. La Dèche
J' suis une cigale et si je chante
Dès qu'on m'en donne l'occasion
J'ai une nature papillonnante
J'oublie souvent la morte-saison
La dèche me tombe dessus
Comme un coup de froid et j'ai pas de pardessus
La dèche c'est une vertu
Comme la guerre en 14 pour les poilus
L'amour et l'eau fraîche c'est une combine
Pour les poètes sans intestin
Entre une belle fille et une tartine
Sans hésiter je prends le morceau de pain
La dèche me fait marcher
À petits, petits, petits pas comptés
La dèche n' me laisse pas le choix
Faut éviter tout ce qui creuse l'estomac
J' suis une cigale et quand je chante
Dès qu' j'ai mille balles j' marche au foie gras
Mais quand j' suis pauvre le foie gras représente
Mon hareng saur pendant un mois
La dèche me fait penser
Quand j' suis repu, j' peux jamais y arriver
La dèche faut la remercier
Le génie ne visite que les fauchés
C'est du moins c' que disent les grosses mémères
Pour encourager le rapin
En ce qui m' concerne, je n' sais rien faire
Quand chez le voisin ça sent le gratin
La dèche, la dèche et moi
On est copains au moins deux mois sur trois
Ce soir je mange du foie gras
Tant pis si demain la dèche remet ça
44 La demoiselle de Montauban
1La demoiselle de MontaubanN'a jamais, jamais eu d'amantLa demoiselle de MontaubanVa à la messe bien sagement
Elle marche mais ses yeux baissésCachent des rêves insensés
Car la demoiselle de MontaubanN'a jamais, jamais eu d'amant
2La demoiselle de Montauban
A énormément d'argentElle vit seule en appartement
N'ayant qu'un chat pour confident
Chaque matin que Dieu lui donneElle se réveille quand huit heures sonnent
Sans savoir ce qu'elle feraAprès la messe, elle et son chat
3La demoiselle de MontaubanAimerait beaucoup voyager
Mais ell’ ne peut laisser en planLes voisins, le chat, le curé
Pourtant si vous la rencontrezElle vous invite à prendre le thé
Mais sachez que vous ne reviendrezQue si le chat a ronronné
4La demoiselle de MontaubanAime bien les petits enfants
Et comme elle a des prétendantsElle les écoute complaisamment
Mais les gens bien pensants la préviennent"C'est pour votre argent qu'ils vous aiment !"
Et la demoiselle de MontaubanN'aura jamais de printemps
45. La Fille Du Catalogue
Qu'elle est jolie la fille du catalogueToute en nylon et en polyester
Une poitrine en profil de pirogueUn vrai pont d'or pour marchands d' pull-overs
J'suis amoureux d' la fille du catalogueQuand je vois cette forme sur la photo
Je me sens l'âme d'un spéléologueExplorant les profondeurs d'un tricot
Un catalogue et le cœur s'allumeUn catalogue, ça vous promet la lune
Je cherche en vain la fille du catalogueDans les usines où l'on fait des tricots
Mais les gardiens me disent d'un ton rogueD'aller ailleurs soigner ma libido
J'fais les cents pas, je m'énerve, je piétineEt quand les filles sortent de l'atelierJe m'précipite de poitrine en poitrineMais je n'vois pas ma pirogue adorée
Un catalogue et le cœur s'allumeUn catalogue, ça vous promet la lune
J'ai rencontré la fille du catalogueJe restai bouche bée, tremblant d'émotionElle m'a dit "Eh pépère, mets-toi en code
Et remballe ta langue, tu taches ton plastron"
Ah !
46. La Java De Grand Papa
1Oh dis donc ce que c'était chouette
Le samedi soir au bal musetteLes gambilles qui frétillent
Et le rêve dans les tibiasLes mains étaient occupées
Encore bien plus que les piedsBouche à bouche, touche à toucheC'était ça la java de Grand Papa.
Elle tournait dans les petits balsEt sentait bon le blanc, la sueur et l’ Caporal
Une pirouette et la gisquetteDevenait sentimentale
C'était la fête sous les casquettesLa java c'était la reine du bal.
2Une paire de rouflaquettesFaisait rêver les cousettes
Paupières closes toute choseElle se collait contre toiMais si t'avais la cuillère
Un petit peu trop familièreUne claque elle te saque
C'était ça la java de Grand Papa.
Elle tournait dans les petits balsEt sentait bon le blanc, la sueur et l’ Caporal
Une anisette et la minetteDevenait sentimentale
Vient donc ma brune en suer uneLa java c'était la reine du bal.
3Quand sous la boule de cristalS’ pointait une beauté fatale Lèvres ardentes jupe collante
Du standing jusqu'aux nougatsY'avait du schproum dans le bistrot
On faisait causer les couteauxUn coup de lame pour une dameC'était ça la java de Grand Papa.
Elle tournait dans les petits balsEt sentait bon le blanc, la sueur et le Caporal
Une anisette et adieu BertheAdieu la beauté fatale
Car des belles brunes y'en a pas qu'uneEt c'est la java qu'est la reine du bal.
4C'est pourquoi au bal musette
La java reste jeunetteGambadeuse, aguicheuseElle a toujours 20 carats
Et chaque fois que la foule est en liesseLa java r’trouve sa jeunesse
Pas d’ problème tout le monde s'aimeAu moins le temps d'une java.
Un petit voyage dans le tripotageC'était la java de Grand Papa
C'est les vacances quand on la danseEt c'est la joie la java de Grand Papa!
47. La Java Des Gaulois
1Poilus, Barbus,
Vêtus de peaux de bêtesIls bravaient la tempête
Tue-le, tue-laC'était la loi des Gaulois !
Ils prenaient la routePour chasser l'mammouth
Et courir le guilledou
Ils coupaient le guiMais à propos où
Où coupaient-ils donc le houx
La chasse finieLes homm's réunis
Plongeaient sur la nourriture
Au p'tit ChilpéricQu'était rachitique
On jetait les épluchures
2Poilu, Barbu,
Le druide à noble têteArrivait pour la quête
Paie pas, planque-toiC'était la loi des Gaulois
Quand ils guerroyaientMême les feuilles tremblaient
Les femmes se jetaient à leurs pieds
Mais un beau matinUn sombre devin
Leur a prédit : ça va barder!
Tout près des menhirsLa troupe en délire
Astiqua les fers de lance
Vércingétorix, Un dur, un caïd,
Étudia la carte de France
3Bardé,
Casqué,
Un Jul's nommé CésarArriva sur son char
Il leur a dit :"Veni, veni, vidi, vici"
On s'tira les tifsOn s'tapa sur l'pif
Mais on vit bientôt les légions
Des Romains pompett'sQu'aimaient la piquette
S'coller dans la Vas' de Soissons
La Gaule manqu' de brasDit un chef gaulois,
Il faut retrousser nos manches
Ils fir'nt des maisonsIls fir'nt même les ponts
Sauf le sam'di et l'dimanche
4Poilus, Barbus,
Ils guinchaient le sam'diAu bal sur pilotis
Flânant, crânantOn causait entre poteaux
En r'gardant les GauloisesJouer les pompadour
Et la Gaule endimanchéeChantait à plein gosierEn trinquant à l'amour
L'amour !
48. La Java Des Hommes Grenouilles
1Traînant les piedsAu fond d'la mer
Deux hommes grenouillesSe désespèrent
Ca n'est pas drôleChez les poissonsPas une seule fille
A l'horizon
Coiffée d'un scaphandre coquinUne femme grenouille surgit soudain
Les deux dragueursD'un seul élanSe précipitent
En glougloutant
Choeur des crevettes !
Prenons des chaisesPour être à l'aise
Car le spectacle va commencer
Choeur des crabes !
Chouette !C'est un drameDeux hommes
Une femmeVa y avoir du maccabée
2Viens dans ma grotte
Ma p'tite poupéeDit l'un des deux scaphandriers
Sous ton tailleurEn caoutchouc
T'as des flotteursQui me rendent fous
Range ton tuyauS'écrie l' second
En dégainantSon p'tit harponSi tu embarques
Cette sirèneJe vais t' couper ton oxygène
Choeur des crevettes !
Pour une grenouilleQuelle ratatouille
Lequel des deuxVa se dégonfler
Choeur des crabes !
Y a du suspensOuvrons nos panses
Préparons nousA bouloter
3Trois ombresSe bagarrentDans le fond
On diraitQu'ils dansent le boston
La femme grenouillePerd son bénard
Ca fait rougirUn p'tit homard
Mais une grosse pieuvreDu genre barbouze
Dit en la recouvrant de ventouses
Tout l' monde au bloc !J'veux pas d' femmes nues !
Ca fait du tortA nos morues !
Coeur des crevettes !
Quel trouble fêteV'la qu' ça s'arrêtePeut être qu'après
Ca devenait cochon
Coeur des crabes !
Pas d’ sangPas d' crime
C'est la famineLe spectacle finit en queue d' poisson !
Rentrons dans l' sableC'est pas rigolo
49. La Manigance
-Moi je m' débrouille-Moi j' magouille
-Moi je m' dépatouille-Ni vu ni connu j' t'embrouille
Tout le monde la danse la maniganceÇa balance, quelle jolie danse la manigance
On prend son pied dans le système DLa manigan-an-ance, la manigan-an-ance
Chez nous en FranceOn a la manie, la manie d' la manigance
"Oh nom dé Dieu"Dit le père Mathieu
"Si j'apporte une douzained'œufs
À mam'zelle FaucheuxLa secrétaire
De monsieur le maireElle f'ra signer
Ma subvention en premierComme ça ÉdouardLe fondé de pouvoir
M'ouvrira un bon créditFaudra qu' j'amène deux perdrix
J' les demanderai au garde-chasseY crache pas sur mon vin d'Alsace
Et ma Germaine s'ra heureuseJ' pourrai payer sa lessiveuse
Ha, ha, ah nom dé Dieu"Quand on veut faire pousserFaut pas lésiner sur l' fumier"
-Moi j'ai l' bras long-J'ai un filon
-Moi j'ai du piston-Faudrait pas qu'i' nousprennent pour des cons
Tout le monde la danse la maniganceÇa balance, quelle jolie danse la manigance
On prend son pied dans le système DLa manigan-an-ance, la manigan-an-ance
Chez nous en FranceOn a la manie, la manie d' la manigance
"Soldat Dupont"Dit le colon
"Vous les aurez, nom de nomVos deux galons
Mais faut qu' votre pèreQui est banquier
Soutienne mon frèreQui se présente comme député
On a déjà le clergéPour nous
Par mon neveuQui est curé dans l' Poitou
Si votre père peut nous amenerLes p'tits commerces
Les p'tits rentiersLes gros fermiers nous suivront
Et on gagnera les électionsSi on gagne la bataille électoraleAvant deux ans j' suis général"
-J' suis dans le coup-J' déclare pas tout
-Moi, j' suis bien placé-J' connais quelqu'un pour les faire sauter
Tout le monde la danse la maniganceÇa balance, quelle jolie danse la manigance
On prend son pied dans le système DLa manigance, la manigance
Chez nous en FranceOn a la manie, la manie d' la manigance
-Moi j' suis malade-Moi j'arrose
-Moi j' passe par derrière-Faut savoir faire son trou dans l' gruyère
Tout le monde la danse la maniganceÇa balance, quelle jolie danse la manigance
On prend son pied dans le système DLa manigan-an-ance, la manigan-an-ance
Chez nous en FranceOn a la manie, la manie d' la manigance
50. La Marchande de poissons (La Moule)
1Humm, c'est une rousse affriolanteMa belle marchande de poissonsElle a les mains un peu collantes
Et le teint hâlé d'un vieux pêcheur breton
Et tous les jours je la contempleDécongelant ses maquereaux
J'écoute sa voix qui m'enchantePlus douce qu'un violon alto.
Ah la moule, ah la moule, elle est belle, elle est fraîche, ma moule!
Ooooh ça me tueLe jour, j'en rêveLa nuit, j'en crèveElle me rend fouJe n'en peux plus.
2Car cette rousse impénétrableNe vit qu'à l'heure de la maréeSes denrées sont si périssables
Qu'elle n'a jamais une minute à me consacrer
Mais quelle conscience de poissonnièreElle soigne toujours ses bons clientsQuand j'ai une poussée d'urticaire
Elle rajoute un citron gratuitement.
Ah la moule, ah la moule, elle est belle, elle est fraîche, ma moule!
Ooooh ça me tueElle sent le large
L'iode et les algues Comment lui dire
Que j’ n'en peux plus.
Ô vous ma rousse ininflammableOubliez donc vos bigorneaux
Mon amour est plus délectable Que la plus belle moule de Hollande ou de bouchot
De sa jolie voix caressanteWouah bada dababo (avec la voix de Louis Armstrong)
Elle m'a dit : Ah je vois ce que vous avezMangez de la plie ou de la limandeC'est très bon pour les décalcifiés.
Oooh, je pêche dans les eaux troublantesDe l'incommunicabilitéééééé!!
51. La Ponctuation
Je déteste le point virgule.Ce n'est ni un point ni un' virgule,
C'est un bâtard,C'est un tocard,
C'est un faux-cul.C'est curieux, j'ai d'la haine envers le point-virgule.
Mais j'aim', j'aim' les points d’ suspensionQui évit'nt à l'auteur un tas d'explications.
Je déteste le point-virgule,Mais j'ai un faible pour la virgule.
Pour la clarté,Pour respirer,
Pour qu'ça circule,On a toujours besoin d'une petite virgule.
Mais j'aim', j'aim' les points d’ suspensionQui laiss'nt la porte ouverte à l'imagination.
Le point c'est têtu comme un' mule.Après lui, faut mettre un' majuscule
C'est un Seigneur,Un dictateur,
C'est un HerculeQui bloque toutes les idées sans aucun scrupule.
Mais j'aim', j'aim' les points d’ suspensionSubtils comme l’humour, beaux comme une allusion
J’aim' bien le point d'exclamation.Comme un pétard c'est une explosion.
On est pantoisQuand on le r’çoitEn plein trognon.
C'est un cri silencieux le point d'exclamation.
Mais j'aim', j'aim' les points suspensionJ'en mets partout, ça laiss' le doute en suspension.
L'aparté demande des tiretsPour la parlott', faut mettr' les guill'mets
Pour préciser,Pour digresserSur le sujet,
La parenthèse est là comme un fidèle valet.
Mais j'aim', j'aim' les points suspension.Mais, pourquoi les aimé-je, point d'interrogation ?
52. La Servante Du Château
C'est moi la servante du châteauJ'remplis les vases et j'vide les siaux
J'manie l'balai et pis l'torchonJ'fais la pâtée pour les cochonsEt pis la soupe pour les patrons
J'ai pas deux pieds dans l'même sabotJ'ai d'la vaillance plus qu'i n'en faut
Ici qui c'est qui fait l'boulot... c'est mouè...
La baronne c'est une mijauréeQu'est pas capable de surveillerC'est moi qui dirige la maison
J'compte les bouteilles et les chaponsEt pis les liquettes du baron
Faut avoir comme dit Monsieur l'Maire,Un oeil au bal, l'autre au cimetière
Qui c'est qui sue même en hiver... c'est mouè...
Faudrait pas croire qu'j'soye un laideronLes gars me courent au cotillon
Si n'gardent point leurs mains dans leurs pochesMoi j'te leur refile une taloche
Même le baron quand il s'approcheJe le chasse à grands coups d'plumeau
J'ai d'la vertu plus qui n'en fautQui s'ra la rosière du hameau... c'est mouè...
Quand Mademoiselle dans l'potagerFait la causette à son fiancé
Aussitôt je quitte mon torchonPour surveiller un peu c'qui fontJe sais qu'il a de bonnes façons
Mais comme disait Monsieur not' curé"Chauffe un marron ça l'fait péter"
Qui c'est qu'a d'la moralité... c'est mouè...
Aux noces j'ai dit à mademoiselle"Fleur d'oranger craint pas la grêle"
L'évêque est v'nu bénir la fêteMais comme l'bedeau était pompette
C'est moi qui a porté les burettesL'soir quand les époux s'sont retirés
J'avais d'la peine à les quitterQui c'est t-y qui les a bordés... c'est mouè...
Pour m'consoler j’ai ‘té trinquerAvec Nicolas l’ riche meunier
On a dansé sous les lampionsLe v'là qui tripote mon juponPour voir si c'est pas du coton
Moi je l'laisse faire, j'pense au moulinC'est quand i gèle qu'on cueille les coings
Qui qu'aura l'homme, qui qu'aura l'grain... c'est mouè...
J'serai pas rosière mais j'serai patronneEt je me mettrai z'un chapeauPour faire visite à la baronne
Changement d'herbage réjouit les veauxQui s'ra l'invitée du château... c'est mouè…
53. La Société se corrompt
Le bon Dieu est mécontent Car les gens ne sont jamais contents
Chœur des hommes préhistoriques: Beuh!
Chœur des femmes préhistoriques: Beuh!
1"La société se corrompt"
Disait l′homme de Cro-Magnon "D'puis qu′ils ont inventé le feu
Ils s' prennent tous pour le bon Dieu
Le feu, cette saloperie Va amener des maladies
Y a déjà des chaud et froid Des pneumonies et des coryzas
Faire cuire la viande comme c'est tristeElle sent le charbon, la pomme frite
L′ gigot de mammouth que l′on mangeait tout cru C'était rempli de vitamines
Avec leurs barbecues y en n′a plus"
Chœur des hommes sous Charles VII: Beuh!
Chœur des femmes sous Charles VII: Beuh!
2"La société déménage"
Disait l'homme du Moyen-âge "Depuis qu′on a l'imprimerie
Qu′est-ce qu'on lit comme conneries!
Et puis y a Jeanne la pucelle Jouant les travelos sur une selle
Elle f'rait mieux d′ faire des mouflets Plutôt que de penser qu′à son bidet
Notre Moyen-âge est bien triste Tous les snobs deviennent gauchistes
Les cathédrales c'est le porno dans le gothique Avec tous leurs seins à poil et leurs petites gargouilles érotiques
Chœur des russes, des Ricains, des Chinois:
-Beuark ! Chœur des Belges:
- Ouais !
3"La société c′ que c'est beau"
Dit la dame des lavabos "D′puis qu'on a la balayette
Et le papier à la violette
Allez, plus y aura de consommations Et plus mes affaires marcheront
La qualité de la vis C′est là où y a le Manneken Pis"
Aujourd'hui tout baigne dans l'huile Plus besoin de se faire de bile
L′ gigot de mammouth on le trouve en surgelé Et grâce à Dieu, le porno est passé de l′Église au ciné -Ouais!
Nos femmes aussi s'affranchissent Elles ont le sifflet de la police
L′égalité se f'ra grâce aux hormones Y aura plus ni côté dames ni côté hommes - Ouais!
Oh, oh, oh. Le bon Dieu dit en conclusion: "Ah, la société c′est des cons" "C'est ta faute" dit l′entourage
"T'as fait l'homme à ton image !" Amen
55. Le Chat Dans La Nuit
Le pas traînant, les gens rentrent le soirSans remarquer un énorme chatnoir
Qui se réveille en s'étirantComme chaque soir c'est la nuit qu'il attend
Dormez, dormez, bonnes gens
À pas très lent sous la lune qui luitDeux amoureux se promènent dans la nuit
Le chat regarde en ronronnantL'ombre grise qu'ils font en s'embrassant
Dormez, dormez, bonnes gens
À pas de loup car on n'entend plus rienUn monsieur passe, les chaussures à la main
Rentrant chez lui, sa femme dortLe chat sourit, dans ses yeux y a de l'or
Dormez, dormez, dormez
Le pas alerte d'un trottin le matinRéveille l'écho d'une journée pleine d'entrain
Un balayeur chasse la nuit d'un gai refrainEt le chat s'assoupit
56 bis. THE CAT, THE RAT AND LOLA
Le chat, le rat et Lola(Barrier-Lelou Adapt: David Ledick)
The cat, his eyes half-closed before the holeAwaits his pray like a mafioso - o - o
That's the cat.
The rat, his eyes half-closed inside that holeKnows that he's there, that cat mafioso - o - o
He'll never go.
As for me, 1 simply sit and watch the two,It's just another scene to view,
I stay aloof.
But if, I should provide an other rat,Would soon forget our Mister Cat,
Understand, my Lola ?
For you, are playing very hard to get,I could get bored with all of that,
Lola, little rat !
Lola, if you won't play our little game,All little rat are much the same
To me, my Lola ... Lola ... Lola ...
57 Le Cosmonaute (la relativité)
Paroles et musique : Ricet Barrier et Bernard Lelou
(Parlé) 709, 708, 707, 706, 705, 704, 703, 702, 700, 699.........(sur le décompte...): La télé est en place ? Oui mon Colonel,
la télévision est en place ! Pas la télévision, imbécile, la télépathie !... 3, 2, 1, zéro ..... braouschhhhh... ousch... ousch ... ousch ... ousch...
Ma fusée s'met à tousser,Què'qu'chos' vient d'se casser dans l' réacteur
Et j'fil' vers la Voie LactéeA plus de trois milliards de kilomètr's à l'heure.
J'ai d' quoi m'nourrir dix annéesAvec leurs beefsteacks - pomm's - frit's en pillul's.
Sur terr', qu’est-ce qui va s' passerQuand ils vont voir qu'ils s'sont gourés dans leurs calculs.
Sur l'écran de ma télé,Je vois mon colonel qui s'mord les doigts.
Près de lui, y'a un curé,Avec son goupillon, il m'fait un signe de croix.
Vu de Sirius,La Terre, c'est petit !
Quand on voit l'homme à l'échell' d'une puce,On distingu' drôl'ment mal le crétin du génie !
2Ce qui m'fait l'plus rigoler,
C'est qu'y' a deux heur's a pein', j'étais sur terreMais avec la R'lativité,
J'ai déjà ma statue et j'suis dans l'dictionnaire
Comm' dans les vieux Mac Sennett,Les imag's s'accélèr'nt sur ma télé.
L'temps d'fumer un' cigarette,Ma veuv' s'est remarié', divorcé' et r'mariée.
Ca y est j'suis arrièr'-grand-père !Mon fils a trent'cinq ans de plus que moi,
J'suis r'dev'nu célibataireJ'aurais dû d'mander un' danseus' dans mon contrat.
Vu de Sirius,La terr', c'est petit !
Quand on voit l'homme à l'échell' d'une puce,On comprend "Sic transit gloria mundi",
3Sur l'écran de ma télé,
Les image's se brouill'nt d'un seul coup,La terr' vient-ell' de sauter,
Ou est-ce ma fusé' qui se dissout ?
... toc toc toc ... "Entrez ! ... Ah, mon Dieu !" ... schpraouwhhh !
58. LE COUCHER HIVERNAL DES BARRIER
La nuit j'entre dans notre chambreSans bruit sur la pointe des pieds
Car Anne est une SicambreQue l'on n'ose pas réveiller
Je vais dans la salle de toilettesJ'ai cinq orific's à laver
Car Anne, nue sous la couetteN'aim' pas les senteurs trop poivrés.
Ah quel plaisirAh quel plaisir
De voir ma femm' dans notre litMon Rubens aux formes replètes
Qui benoîtement s'assoupit
Je vais ouvrir les deux fenêtresL'air pur c'est bon pour la santé
Mais tout nu, le froid me pénètreEt je me retiens d'éternuer.
Je me glisse dans notre coucheTout contre elle ! Ah que c'est bon'
Eh j'entends alors sa voix douce" Ah non, ah non, pas le glaçon ! "
Ah quel plaisirD'aller cueillir
Les joies de l'endormissement !Je frôl' d'un baiser sa frimousse
Et je m'écarte doucement
" Bonne nuit mon amour, ma taupe,Ma beauté pas botté' pas chapeauté' pas empoté'
mon beau sac-à-délices,Mon émerveillement de l'aube,
Ma fé' des sous-bois de la forêt d'Senlis."
Ah quel plaisirMieux ce s'rait pir'
Quand je l'entends me murmurer-Ta gueule !- Que ces mots me réjouissent !
C'est fini ... je l'entends ronfler.
59. Le Crieur de journaux
On raconte l'histoire
Du marchand de France-Soir
De Paris-Presse, l'Intran
Qui vendait dans le noir
Tous les journaux du soir
Aux passants du quartier
Qui allaient se coucher
"Demandez France-Soir, Paris-Presse, Le Monde !
Demandez Le Figaro Littéraire !"
{Voix féminine:}
"Demandez Marie-Claire !"
Qu'est-ce que j'entends là ?
Un écho à ma voix ?
Je n'peux pas supporter
Qu'on vienne dans mon quartier
Me marcher sur les pieds
Ah ! Surtout quand c'est une femme
Ça, ça fait toujours des drames
Demandez France-Soir, Paris-Presse, Le Monde !
Demandez Le Figaro Littéraire !
{Voix féminine:}
Demandez Marie-Claire !
Allez, ça r'met ça !
Ah... oh, mais maintenant j'la vois
Qu'elle est jolie, cette fille
Elle a quinze ans au pire
J'va lui faire un sourire
"Bonjour, jolie, p'tite fille
Alors, c'est dur c'métier-là, hein ?"
"Demandez France-Soir, Paris-Presse, Le Monde !
Demandez Le Figaro Littéraire !"
Allez, à toi !
Et bien, oh, t'en va pas !
Hé, t'as rien vendu ? Ne pleure pas !
J'te propose un marché
Si tu veux t'associer
On aura tout l'quartier
Hein, tu veux bien ? Allez, donne, j'vais t'aider
Et puis après, on ira au ciné
"Demandez France-Soir, Paris-Presse, Le Monde !
Demandez... Marie-Claire !"
{Voix féminine:}
"Demandez le Figaro Littéraire !"
60. Le cul de la patronne
1Devant le casernement il y a un p’tit café
Tous les gars du régiment vienn’nt s'y réconforterMais ce qui fait rêver l’ bidasse au comptoir du bistrot
Devant un verre de Vittel-cass ou un canon de bordeaux
C'est le c** le c** le c** le c** de la patronneUn c** solide et bien charnu
On peut vraiment s'asseoir dessus
Il est beau le c** le c** le c** de la patronneC'est le plus beau de la garnison
C'est la joie du troufion
2Pour le voir tous les soldats chaque jour font la queue
Depuis la grosse Bertha on n'a jamais fait mieuxPourtant les hommes n'osent pas toucher un aussi beau morceau
C'est comme un vase dans un musée on tourne autour du pot
Il est beau le c** le c** le c** de la patronneUn c** solide et bien charnu
Tout le monde voudrait s'a**eoir dessus
Il est beau le c** le c** le c** de la patronneIl ne lui manque que des étoiles
Pour être général
3Mais un cul aussi parfait
C'est la cathédrale de StrasbourgÇa inspire le respect
Plutôt qu'un grand amour
Bien sûr un pareil engin donne envie de consommerCelui qui l'aura dans ses mains s’ra surement pas voléMais si devant cette chapelle on vient en processionJamais n'est entré un fidèle pour faire ses dévotions
Il est bien trop beau le c** le c** de la patronneElle peut tout de même pas changer de fesses
Ça f'rait du tort à son commerce
Il est beau le c** le c** le c** de la patronnePour faire marcher tous les poilus rien ne vaut un beau c**
Il est beau le c** le c** le c** de la patronneUn c** pareil a Waterloo
Et les anglais l'avaient dans le dos
Il est beau le c** le c** le c** de la patronneSi on l'avait comme drapeauOn serait tous des héros !!
61 Le fantôme de la marquise
La marquise est morte au p’tit jour
On lui a mis un suaire trop court
Mais son fantôme pensa : c'est chouette
Enfin je vais montrer mes gambettes
Et le fantôme de la marquise
S'en va goûter l'heure exquise
Dans un petit bois où, dit-on
Certains fantômes sont en caleçon
Elle aguiche sous les marronniers
Les revenants du sexe opposé
La marquise avant son trépas
Jamais n'aurait osé faire ça
On est marquise ou on ne l'est pas
2
Dans le p'tit bois, un jeune revenant
Tout seul, rêve mélancoliquement
Mais comme il y a de l'humidité
Il n'arrête pas d'éternuer
Et le fantôme de la marquise
Pour apaiser cette crise
S'approche d'un petit air mutin
Un grand stilligoutte à la main
Eblouie par ce beau garçon
Elle tombe sur le gars, le gazon
Jamais la marquise autrefois
Ne tombait dans les bégonias
Quand le marquis avait le coryza
3
Soudain une voix sort d'un boqueteau
"Adèle, retourne à ton caveau !"
Armé d'une torche électrique
Le marquis cherche l'impudique
Et le fantôme de la marquise
Retourne avec sa valise
Vers sa concession perpétuelle
Avec le marquis sur les semelles
Vous êtes marquise, Adèle
Même trépassée
Et vous ne devez pas oublier
Vous descendez du grand Condé
La particule, c'est sacré
Trompée, d'accord, mais respectée
4
Nul ne peut garder sous clé
Une amoureuse qui a le feu sacré
Trouvant la pilule trop mauvaise
Et fuyant son petit Père Lachaise
Le fantôme de la marquise
Sur les ailes de la brise
Retourne au petit bois où naguère
Elle rêvait de feuilles à l'envers
Dans son suaire affriolant
Qui fait loucher tous les revenants
La marquise levant la gambette
Dit aux ectoplasmes en liquette :
Pour rester jeune, faut faire des cabrioles
Et l'amour conserve bien mieux que le formol
64. Le Puceron Et L'orange
J'ai fait tourner une orangeTout autour d'une bougie
Et j'ai vu sur l'orangeLe jour succéder à la nuit
Sur le pôle Nord de l'orangeUn puceron était blotti
Que faire sur une orangeQuand on est tout seul sans ami ?
Imagine la TerreAvec un seul habitantIl ne saurait que fairePour passer le temps
Alors j'ai pris sur l'orangeLe puceron égaré
J'ai mangé mon orangeEt j'ai mis le puceron sur un rosier
65. Le rayon de la Lune
Un rayon de la lune vient se poser sur ton nezC’est la nuit qui s’allume, allons jouer dans le pré
Le hibou hulule, il est au piquetUn lapin somnambule se prend au collet
Mais…
Ne sois pas si peureuse et relève ton nezCar la lune curieuse reviendra s’y poser
Une farandole scintille dans le lointainC’est la fête des lucioles, cachons-nous dans le jardin
Le rayon de la lune vient se poser sur ta joueElle brille comme une prune et tu n’as plus peur du tout
Parmi les fougères sautons à cloche-piedL’ premier qui tombe par terre donnera un baiser
Mais
D’un seul coup il fait sombre je n’y vois plus rienTu as si peur dans l’ombre que tu m’attrapes la main
Craque la crécelle du moulin vermouluEt grince la vielle des branches tordues
Le rayon de la lune vient se poser sur tes yeuxIl balaye la brume, allons danser tous les deux
Au bal des grenouilles, il court le furetPrend garde à la quenouille, des toiles d’araignées
Mais
Entends-tu dans les branches le signal du coucou ?On reviendra dimanche rentrons vite à pas de loup.
66. Le savoir-vivre
Nicolas est invité
Au château de la Tour Penchée
Sa petite valise à la main
Il arrive devant le gardien
Mais juste au moment de sonner
Comme il se sent dans ses petits souliers
De sa poche il tire un gros livre
C'est le manuel du savoir-vivre
Répétons: hum, un jeune homme en société
Ne doit pas se précipiter
Au cou de la marquise en criant "J'ai faim
Où donc est le pâté de lapin?"
Ne pas retirer ses souliers
En réclamant un bain de pieds
Ni pincer la bonne en lui expliquant
Que ça fait circuler le sang
Quand la maîtresse de maison
Vous fait entrer dans le salon
Les mains des dames il faut baiser
Sans les tordre ni les mouiller
Et ne pas dire au vicaire
En lui fermant son bréviaire:
Lisez donc plutôt dans la Série Noire
"Y a d' la strychnine dans le ciboire"
La cloche vient de sonner
"À table pour le souper"
Les robes du soir, les faux-cols
Prennent place devant les bristols
Quand le valet ganté de blanc
Apporte la soupière d'argent
Nicolas pense avec émoi
"Ne mettons pas les pieds dans le plat"
Répétons: hum, un jeune homme en société
À table doit éviter
De s' mettre sur la tête la cloche à fromage
Pour amuser l'entourage
Ne pas dire à sa voisine
En se léchant les babines
"Madame, échangeons
Prenez mon pilon, moi je préfère le croupion"
Ne frappez pas à coups de cuillère
Le dos charnu de la douairière
En lui disant "Je ne croyais pas
Que les moustiques aimaient les corps gras"
Et ne versez pas de fluide glacial
Sur la chaise du général
En vous esclaffant "Il faisait bien plus chaud
À la bataille de Waterloo"
Ho! Ho! Ho! Ho! Oh, pardon!
Comme la fille du marquis
Est un excellent parti
Nicolas l'emmène promener
À l'écart des invités
Assis à l'ombre d'un platane
Avant de lui déclarer sa flamme
Il repense à son manuel
Le chapitre des pucelles
Répétons: hum, un jeune homme en société
Sur le point de se déclarer
Doit garder ses gants
Afin de prouver la pureté de ses sentiments
Si la belle grimpe à l'échelle
Pour cueillir des mirabelles
Ne lui faites pas sur sa jambe ronde
La p'tite bête qui monte, qui monte
Ne dites pas "Vivement qu'on se marie
Le mariage aux filles donne de l'esprit"
N'ajoutez pas si elle consent
"La sauce fera passer le merlan"
Le soir de votre mariage
Sachez lire entre les pages
Nous ne pouvons pas, c'est trop délicat
Vous donner le mode d'emploi
Mais en toutes circonstances
Le respect des convenances
Apporte toujours dans tous les foyers
Le bonheur et la santé
67. Le torche-cul
Paroles de François Rabelais et Ricet Barrier - Musique de Ricet Barrier et Bernard Lelou
Je m'appell' Gargantua, je suis un garçonnetMon papa Grandgousier est fier de m'avoir fait
Il clame à tous les vents : "A cinq ans, qui l'eût cruMon fils a inventé un nouveau torche-cul "
Chœur
Remercions en chœur le petit GargantuaQui évite aux chrétiens de se salir les doigts
Je n'ai jamais besoin de me torcher le culQuand il est tout propret et brille comme un écu
Pour ce torcher on doit chier auparavantTout le propos torcheculatif en dépend
Chœur
Le p'tit Gargantua est un enfant surdouéIl connaît déjà tout sur le boyau culier
A la suite d'une curieuse et longue expérience,J'ai inventé un moyen de me torcher le cul,
le plus royal, le plus seigneurial, les plus excellentqui fut jamais connu. Je vais vous conter comment
j'y arrivai. Ecoutez :Je me torchai un' fois d'un masque de veloursCelui d'un' demoisell' qui fréquentait la courLe toucher de la soie me causa au fond'mentUn' chaude volupté par son doux frottement
Chœur
Le p'tit Gargantua est un grand raffinéTout ce qu'il nous raconte est vraiment bien torché
Une autre fois, je pris les oreillettes de satin cramoisiede cette même demoiselle, mais le frottement desdorures auxquelles s'accrochaient les morceauxde merde m'écorchait tout le derrière. Oh que
le feu de St Antoine brûle le cul de l'orfèvre quiles fit et de la demoiselle qui les porta !
Heureusement j'en fus guéri en me torchant le lendemainDes gants de ma maman parfumés au benjoin
J'essayais la laitue, la gib'cière, le panierL'oreiller, le fichu, l'épinard, le papier
Un très bon torche-cul, c'est le bonnet à poilCar il absorbe bien la matière fécale
Chœur
Le p'tit Gargantua est bon pour la Sorbonne
Sur les problèm's du cul, il ne craint plus personne !
Mais le plus raffiné de tous les torche-culsC'est l'oison duveté, il a tout's les vertus
Si on le tient serré, la tête entre les cuissesOn sent un' volupté purificatrice
Oh croyez m'en sur mon honneur ! vous sentez autrou du cul une volupté mirifique tant par la douceur
de ce duvet que par la chaleur tempérée de l'oisonlaquelle est facilement communiquée au boyer culieret autres intestins jusqu'à venir à la région du cœur
et du cerveau ...
Chœur
Si les Dieux sont heureux dans les Champs ElyséésC'n'est pas grâce au Nectar, à l'immortalitéC'est qu'ils se torchent le cul avec un oison
Tous les grands philosophesAthées ou théosoph's
Les ricains, les popovsPartag'nt cette opinion !
68. Le vieux (La Bouch’ture)
Bougre de crétin quand j' te l'disais "T'es bon à rien"Euj' radote point, t'es plus mon fils, t'es pas digne
Quand t'étais p'tit, j' m'en doutais ben qu' t'étais crétinMais pas au point d’ vendre la vigne
On n'ira plus dans la bouchetureOù qu'il faisait bon aller se reposer
On n'ira plus dans la bouchetureÀ r’garder notre vigne pousser
Bougre ed crétin c'est le vieux qui t' causeTu comprends rien
Tu l'as vendue pour aller vivre à la villeTu rêves que d' sous
Comme t'es pas bête, t'en feras des sousMais où qu' t'achèteras l’ soleil de ma vigne ?
On n'ira plus dans la bouchetureOù c' qu'on goûtait les raisins d' l'été
Té ! El vin s'ra tendre, té !El vin s'ra dur
C'était beau, ça changeait chaque année
Tu dis plus rien, Tu comprends point
Si n'y a plus de vigne peut plus y avoir de familleFaut vivre d' son temps
Aimer la terre c'était d' mon tempsVa-t'en faire le gommeux à la ville
Moi, j'y r'tournerai dans ma bouchetureComme un voleur j'irai m'y cacher
Elle s'ra plus mienne la vieille bouchetureMais j'irai r’voir ma vigne se dorer
À toi, à moi elle continue de pousser
Allez ! Eh ben va-t-en donc !
70. Les Amazones
1Les Amazones ont un sein coupé
C'est pour mieux bander leurs arcs(Ouais !)
Elles sont les soldats d’ la féminité(Ouais !)
Dès qu'elles voient un homme "Sus, à l'attaque !"
Défendre les femmesC'est le programmeQu'elles réclamentSur leur drapeau
Très inflammablesMais inviolables
InséparablesDe leurs chevaux
2Les Amazones ont un sein coupé
(Ouais !)C'est pas pour faire plaisir aux manchots
(Ah non ! Ah non !)
Pour combattre la masculinitéIl faut savoir y laisser sa peau
Devant Hercule ou ApollonElles ne reculent jamais d'un talon
Comme dit Théroigne de Méricourt"Il vaut mieux la mort que l'amour"
3Les Amazones, une fois par an
Capturent un beau garçon(Ouais !)
Mais pas pour des histoires de sentiment(Ah non ! Ah non !)
Uniquement pour la reproduction
Elle le bousculent
Le manipulentEt le basculent
Dans les massifs
Elles se déchaînentÀ la prussienne
Pourvu qu'il tienneSon château d'If
4Les Amazones après la corvéeSe débarrassent de leur étalon
(Ouais !)
Au moins les hommes ont leur utilitéFaire des gosses et nourrir les cochons
Mais quelquefois une petite resquilleuseVient tendrement lui porter secours
Ah, il y a toujours une brebis galeuseQui ne pense qu'à l'amour
71. Les Amours difficiles
Mon Dieu, que mes amours sont difficilesJe suis un possédé de l'impossible
Oui, j'aime LucieElle est intelligente, elle a d’ l'esprit
Mais au creux de son litJe m'ennuie et Popaul aussi
(Il s'ennuie)
Mon Dieu, que mes amours sont difficilesElles sont platoniques ou trop faciles
Oui, j'aime GisèleElle est psychiatre et néanmoins très belle
Mais en fait d'amantJe ne suis pour elle qu'un cas sur cent
(C'est une pute)
Mon Dieu, que mes amours sont difficilesJe vise les étoiles inaccessibles
Oui, j'aime IsabelleElle est très riche, intelligente et pas laide du tout
Mais entre ses brasJe n'y vais pas, elle ne veut pas(C'est bien fait pour ta gueule)
Mon Dieu, que mes amours sont difficilesUne fois de plus je viens vers toi, Cécile
Oui, je ne t'aime pasPourtant je reviens toujours près de toi
Depuis qu' j'ai plus d’mamanToi seule tu m'aimes, toi seule tu me comprends
(Maman ! Maman ! Maman !)
72. Les Clochards
1Près de la rue Bolivar Sous le métro aérien Y a deux clochards
Couchés su' l' trottoir Qui dorment en s' tenant par la main
Ils se sont mariés ce matin À la mairie d' la cloche de bois
Une grille du métropolitain Leur sert de matelas
Lune de miel Près des poubelles
Dans la rigole Y a des gondoles C'est la croisière
Des morceaux d' verre
2Ils ont vu dans un café Le nez collé au carreau
La farandole des croissants dorés Qui tournent au son d'un phono
Dans leurs yeux s'allume le reflet Du comptoir où brillent les sous
Ils battent la mesure en crevant l' pavé Et comptent leurs clous
C'est le bal De la fringale
L'heure est exquise Dansons, marquise
Le rigodon Des vieux croûtons
3Apercevant une auto
Arrêtée près du trottoir Monsieur décide "J' pars pour Monaco !
Prenez place dans ma Jaguar"
"Hélas, répond-elle, j'ai perdu Mes perles et mon face-à-main" Et conduits par l'Armée du Salut
Ils vont à Pantin
La bonté, la charité Ils s'en balancent
Et vive la France ! C'est le patelin
Du bon rouquin
4"Si tu me donnes ton savon
A dit Lolotte à Pépé Moi, j' te refilerai en compensation Des clopes avec des bouts dorés »
Dans la nuit, le long du canal Un chien est venu les retrouver Et tous les trois, à la belle étoile
Ils se sont lavés
La pleine lune Comme une thune
Reflète son Visage rond
C'est l'argent d' poche De ceux d' la cloche
73. Les Cousins De Paris
Parlé :Retour à la terre en fa !
Les cousins de ParisDescendent au paysOn est ben contents
Car y viennent pas souventY viennent aux mariagesQuand y fait beau temps
Et aux enterrementsQuand y a un héritage.
[parlé]Alors cousine toujours aussi fraîche?
Ah ah, le cousin y doit pas s'embêter vieux !Elle est pommelée comme un chou-fleur !
Amène Léontine, sors nous un bout de RoquefortQuand la famille est là, faut faire un petit effort.
2Les cousins de ParisY sont ben gentils
Oh y refusent jamaisD’ nous donner un coup demain
Le cousin prend le tracteurLa cousine bat le beurre
Dommage que le lendemainY se payent un tour de rein.
[parléAlors cousin on peut plus arquer?
Oh, oh, viens boire un coup de SauvignonAvec ça vieux un gars c'est comme un cheval
Ça trotte et ça lève la queue, dis donc!
Amène Léontine, où ce que t'as mis le Roquefort? Quand la famille est là, l’mets pas dans l’coffre-fort !
3Les cousins d’Paris
Ont d’drôles de façonsIls mangent les pommes vertes,Celles que je donne aux cochons
Je’dis rien ça me fait rireÇa les fait courirY font des efforts
Pour pas s’ plaindre du confort.
[parlé]Alors cousin t'as mis l’ pied dans le trou?
Oh, oh, oh, ben faut y aller quand il fait jour mon vieux!
Amène Léontine et rapporte le RoquefortC'est moins cher que le médecin et ça donne du phosphore.
4Les cousins de Paris
Repartent aujourd'huiMais bon sang de bonsouère
On va bientôt se revouère
Notre fille devient coquetteLe mariage la guette
Et d'un autre côtéLe grand père est bien usé.
[parlé]Alors de toute façon à bientôt les cousins
Allez au r’voère!
Amène Léontine, oh ben te v’là toute roseQuand la famille s'en va, pour sûr ça fait queuque chose.
Ah, sacré cousins va!
76. LES HEURES
1Ell's ont un métronome
A la place du cœur.Ell's font marcher les Hommes
Les Heur's, les Heur's, les Heur's,
Elles sont jolies filles, Tout sourire et tout miel,Mais elles vous torpillent
Et vous font quitter la terre pour le ciel.
2Le jour de la naissance, Ell's entour'nt le berceau
Et toute l'existence Nous suivent sans dire un mot.
Ell's sont inexorables Comm' leur maman Thémis,
Déesse impitoyable Qui tient les balances de la Justice.
PontLes Heur's se suiv'nt et n'se ressemblent pasL'Heur' du crim', c’n’est pas l’heure du repas
L’heur’ de la vérité ça n'est pas l'Heur' de la joie.
Les Heures, les Heures, Av'ec les Heur's on ne triche pas.
3Il en est d'agréables, Cinq à sept sur le dos,
Certaines sont minables, Cinq à sept dans l'métro.
Les plus belles Heures glissentComm'ça, sans y penser,
Par contre il y a l’heure Suisse Qui ne se laisse jamais oublier.
4Elles ont un métronome
A la place du cœur,Ell's font marcher les hommes
Les Heur's, les Heur's, les Heur's,
Mais la plus ouvrière, Cell' qui a le plus de boulot,C'est bien l'Heure dernière
Surtout depuis l'invention de l'auto.
La Dernière Heure ne visait autrefois
Qu'les goutteux, les guè-guerres les gagas.Maint''nant avec le compteur à 200 c'est la joie,
C'est l'Heure, la Dernière Heure qui a un quartz dans le cœur.
77. Les Knickerbockers
- Hey oh !- Ouais ?
- Qu'est-ce que c'est les knickerbockers ?- C'est des moules-frites !
- Mais non, eh, banane, c'est des culottes de golf
Avec sa paireSa paire de knickerbockers
Qu'il était chic mon vieux grand-pèreSon pantalon parachute embellissait ses mollets
Ses p'tits jumeaux qui se gonflaient
Toutes les filles en voyant sa belle culotteS' précipitaient sur luiLe suivaient, éblouies
Elles s'arrachaient les poils de sa cheviottePour les placer
Le soir sous leur oreiller
Avec sa paireSa paire de knickerbockers
Qu'il était fier mon vieux grand-pèreQuand il marchait à côté de sa jolie fiancée
Une petite main sur l' poing carré
Ma future grand-maman en rougissantRavissante fiancéeAussi bien culottée
Lui caressait les bretelles avec ses gantsL'était pudique
Notre troisième République
Avec sa paireSa paire de knickerbockers
Quelle émotion pour mon grand-père !Quand il passa devant le maireEt le soir devant grand-mère
Sans pyjama ni knickerbockers
Aujourd'hui mon grand-papa a des blue-jeansUne grosse moto
Des chaînes dans le dosEt grand-maman lui a dit, un peu gamine
"La mode revientRemets donc tes vieux machins"
Avec sa paireSa paire de knickerbockers
Il a toujours la jambe en l'airPour danser comme à vingt ans
Sur un p'tit air populaireIl a une bonne paire de knickerbockers
La, la, la, avec Maria
Pour danser comme à vingt ansSur un p'tit air populaire
Portez une bonne paire deknickerbockers
78. Les Lauriers roses
Les lauriers roses, les rosiers blancsMe font penser à mes cinq ans.
Ils sont loin, l'eau a coulé sous les ponts,Les souvenirs d'enfants sont ce qu'ils sont.
Le bon goût inoubliable du morceau de chocolat,Est-ce qu'il était en plomb, mon premier petit soldat ?
Le rire joyeux de ma Maman à moiEt les bonnes fessées que me donnait Papa.
Les lauriers roses, les rosiers blancsMe font penser à mes quinze ans.
Ils sont loin, l'eau a coulé sous les ponts,Les souvenirs d'ados sont ce qu'ils sont.
Le soir, je sautais le mur du jardin paternelPour aller retrouver ma première Isabell'.
Les virées avec Martin en VespaEt ma premièr' guitar' que me donna Lydia.
Les lauriers roses, les rosiers blancsMe font penser à mes trente ans.
Ils sont loin, l'eau a coulé sous les ponts,On prend la vie dans ce qu'elle a de bon.
Je découvre la vitesse et mon copain Voltaire,Ma 650 Matchless et les gadins par terre,
Le bon temps avec Brassens et FalletEt les erreurs avec les dames que j'aimais.
Je n'ai pas fini d'écrire des chansons.
Les lauriers roses, les rosiers blancsNous font chanter, par tous les temps
La vie est belle quand on sait la cueillir,Les bons moments font les beaux souvenirs.
Les lauriers roses, les rosiers blancsMe font rêver, mais il est temps
D'aller boire et manger, nous réjouir,La bonne vie fait les bons souvenirs.
79. Les Pasteurs
1Par les soins de l'agence Cook
Sept pasteurs sont venus d'AngleterreÀ Paris avec le chemin de fer
Et le Baedeker, Baedeker's book
Ils ont visité les vieilles pierresLes galeries Barbès, la tour Eiffel
Et chaque soir après la prièreIls mangeaient de la purée d'oseilleAvec de la Worcestershire Sauce
Et dans un car sur les boulevardsIls allaient voir, ils allaient voir
Et dans un car sur les boulevardsIls allaient voir Paris le soir
Paris by night- Yeah, le gay Paris
2L'un des pasteurs dans le noirVit une Salomé sur le trottoir
Mais cette samaritaine des boulevardsN'était qu'une madame Putiphar
"Pensez, father, à vos ouailles"Ont crié les autres pasteurs
"Votre femme est aux CornouaillesVenez donc voir le Sacré-cœur"
Car il est dit dans JérémieQue le démon, que le démon
Car il est dit dans JérémieQue le démon a le bras long
3Mais les voyous du quartierVoyant des pasteurs défiler
Ont sorti leurs pistoletsEn criant "Voilà les poulets !"
Un pasteur appela sa mèreUn autre appela sa moitié
Un troisième la Reine d'AngleterreUn quatrième la B.B.C.
Et tous en chœur les sept pasteursRéclamaient leur, réclamaient leurEt tous en chœur les sept pasteurs
Réclamaient leur ambassadeur
4On les r'trouva tous les sept
Au fond de l'impasse des VertusEn guise d'habit ils n'avaient plus
Qu'une paire, une paire de chaussettes
Mais deux hirondelles de serviceVoyant des pasteurs sans chapelets
Sifflèrent les cars de la policeRemplis d'anges gardiens de la paix
"Brigadier, apportez le big panier of salades"
Toujours dévoués les policiersLeur offrirent des grogs bien tassés
Et les pasteurs oublièrent leurBon verre de lait pasteurisé
5Alors dans les night-clubs chics
Jusqu'à l'heure où sonnent matinesIls dansèrent vêtus de blue-jeans
Un rock 'n' roll évangélique
En soufflant dans des mirlitonsLes enfants de l'austère Albion
Pour chasser toutes les tentationsRendirent grâce à Saint Émilion
Très humblement les révérendsLe lendemain reprirent le trainTrès humblement les révérends
Sont repartis sans un radis
6Adieu Paris, adieu la FranceVoici Calais, voici la Manche
Après la fête, la pénitenceMais honni soit qui mal y pense
80. Les P’tits cadeaux
Les p'tits cadeaux, ça n'se refuse pas, ça entretient les sentiments
Vous avez l'embarras du choix, d' la Cadillac jusqu'au cure-dents
Pour séduire le cœur féminin, rien de tel qu'un petit cadeau
Votre bonheur, messieurs, ne tient souvent qu'à une pelle à gâteau
Si elle vous quitte pour toujours, parlez-lui d'un manteau d'vison
Vous la verrez faire demi-tour même si c'n'est qu'une imitation
Un plat en vermeil (C'est chouette) Une poupée blonde (C'est chouette)
Un badge culturel (C'est chouette) Un voyage à Londres (Bof…)
Les p'tits cadeaux, ça n'se refuse pas, ça remplace tous les boniments
Ça provoque un sourire béat même sur les figures d'enterrement
(Conversations mêlées) Mademoiselle, acceptez.. .violettes… mythomane… mademoiselle, allons, s'il vous
plaît…absolument épatant
Ce p'tit sou donné au mendiant là-haut vous sera sûrement compté
Donnez, donnez, donnant-donnant, pour recevoir il faut donner
Douze petites cuillers (C'est chouette) Un vase de Soissons (C'est chouette) Un aspirateur (C'est chouette)
Une cabine à douche (…)
Les p'tits cadeaux, ça n'se refuse pas, ça remplace tous les boniments
Vous avez l'embarras du choix, d'la Cadillac jusqu'au cure-dents
Les p'tits cadeaux c'est épatant, ça favorise les relations
C'est l'parapluie des sentiments et puis c'qui compte c'est l'intention
Même un baiser…
81. Les Pissenlits
Les pissenlits, qu'est-ce que c'est bon!Avec un œuf mollet et des p'tits lardons,
C'est l'un de ces instants merveilleuxQui font douter de la non-existence de Dieu.
Les p'tits lardons bien rissolésAvec un bon vinaigre pour déglacer,
Les pissenlits jetés par dessusUn court instant, faut qu'ils restent crus.
Mais faut les ramasser dans les taupinières,Parc' que dans l'bout y'a plus de blanc
C'est là qu' c'est tendre me disait grand-pèreTandis qu' c'est l'vert qui donne le goût et croque sous la dent.
Les pissenlits sont saisonniersC'est juste au printemps qu'on peut en profiterQuand leurs bourgeons fondent sous la dent
Comme un petit bout de sein turgescent.
Bien sûr on peut bien manger d'la scaroleD'la Batavia ou d'la laitue
Mais faut les ach'ter et c'est pas l'pactoleAlors qu' les pissenlits, y'a qu'à s'baisser (on) march' dessus.
Les pissenlits, de toute manière, Plus tard, on les mang'ra par en d'ssous,
Ce jour-là, l'goût des pissenlits, j'm'en fous!
82. Les Pivoines
Les pivoines ont un piteux destinElles rougissent pour rien
On en parle peuLes pivoines ne brillent le plus souvent
Qu'aux enterrementsDes nécessiteux
Quand on n'est pas une roseLes problèmes se posent
Va-t-il passerLe jardinier ?
Les pivoines sont de grandes bulbeusesBien trop ennuyeusesPour séduire les foules
Les pivoines finissent dans les potichesDes salons anglichesSur un meuble Boulle
Quand on n'est pas une roseLes problèmes se posent
Le jardinierPasse à côté
La pivoine ne séchera jamaisDans le lit douillet
D'une lettre d'amour
83. Les Plaisirs gratuits
1Les gens sont vraiment compliquésIls pensent toujours qu'il faut payer
Pour satisfaire leurs désirsSe défouler et s'assouvir
On dirait qu'ils sont attirésPlus par le prix qu'la qualité
L'argent l'argent ils n'ont qu'ce motPlus c'est cher plus c'est beau
Mais les plaisirs gratuitsY'en a plein dans la vie
Je me demande pourquoiLes gens n'y pensent pasAh les plaisirs gratuits
Je me demande pourquoiLes gens n'en profitent pas
2Quel plaisir d'écouter le son
De sa propre respirationMême si parfois y'a des graillons
A cause des cigarettesOu cette espèce de voluptéQuand on arrive à extirper
Le point noir qu'on a sur le nezEn faisant sa toilette
Le plaisir de laisser passerMême quand on a priorité
La voiture d'un bon vieux pépéQui ne roule qu'en première
Ou cette exquise voluptéQui consiste à se décrotter
Les youyous qu'on trouve dans son nezEn attendant l'feu vert
Le plaisir d'avoir du plaisirQuand les gens cherchent le plaisir
Et constatent avec déplaisirQu'ils n'arrivent pas au plaisir
Il ne leur vient pas à l'idéeQu'ça fait partie des voluptés
D'aller soulager sa vessieQuand on en meurt d'envie
C'est un plaisir gratuitY'en a plein dans la vie
Je me demande pourquoiLes gens n'y pensent pasAh les plaisirs gratuits
Je me demande pourquoiLes gens n'en profitent pas
Quand un beau soir on va danserAvec une belle fille déchaînée
Quel plaisir quand on est rentréD'retirer ses godasses
Si en plus elle vient de BahiaQuel plaisir d'écouter sa voixSurtout si on ne comprend pas
La musique ça délasse*** (partie en portugais ?)
Et pis y'a tous les p't*** plaisirsLe plaisir d'éclater de rire
Le plaisir de faire un enfantÇa c'est gratuit mais pas longtempsLe plaisir d'être dans un cimetière
Et d'pouvoir respirer l'bon airAu milieu d'tous les asphyxiès
Qu'ont des p't*** vers dans l'nez
C'est un plaisir gratuitY'en a plein dans la vie
Je me demande pourquoiLes gens n'y pensent pasAh les plaisirs gratuitsY'en a plein dans la vie
La vie la vie la vieLa vie la vie la vie la vieCe qui lui donne du prix
C'est le plaisir gratuitGRA – TUIT
84. Les Poupées Rétro
J'aime les filles un peu rétroMoitié garçonnes moitié Garbo
Celles qui se donnent en gardant leur chapeau.
J'aime les filles un peu rétroMoitié java moitié tango
L'amour au rythme d'un violon solo.
J'aime les filles un peu rétroCelles qui boudinent en bas du dos
Et qui rougissent quand je dis des gros mots.
On aime les poupées rétroQui s'abandonnent en disant "no"
Nous sommes des sentimentaux, mentaux
PontUne fille dans un tea roomEn robe style Léon Blum
Grignotant un petit bretzel
Venez chez moi madameAdmirer mes Ruhlmann
Mes Boule et mon Coramandel
Pont 2Soulever une dentelle
Faire sauter une jarretelleTomber sur une parie de baleines
Qu'y aura-t-il sous la ch’mise?C'est la pochette surprise
Aura-t-on les mains vides ou pleines?
2J'aime une fille un peu rétro
Qui me reçoit dans son studio De 5 à 6 36, rue du Poteau
J'aime une fille un peu rétroQui m’offre des petitis gâteaux
De 6 à 7 36, rue du Poteau
Je suis aimé d'une fille rétroElle m'appelle son gigolo
Elle vit de business, 36 rue du Poteau.
On aime les poupées rétroQui nous font jouer les poireaux
Mais que c'est bon quand on touche le gros lot !
86. Les spermatozoïdes ( Les Trois Cent Millions )
Paroles de Ricet Barrier - Bernard Lelou ; Musique Ricet Barrier - Bernard Lelou - Joseph Dejean
Nous somm's 300 millions, massés derrièr' la porteTrop serrés pour remuer, trop tendus pour penser
Un' seule idée en têt', la port', la port', la porteQuand elle s'ouvrira, ce sera la ruée'
La vrai' course à la mort, la tuerie sans passionUn seul gagnera, tous les autres mourront
Même pas numérotés, seul un instinct nous guideOn nous a baptisés : les spermatozoïdes.
Le prix de la victoir', c'est une fille de joieNous somm's 300 millions et un seul l'aura
Ell' se fout du vainqueur, ell' ne choisit même pasEll' se donne à tout le mond', mais un seul à la foisElle attend bien tranquill' dans son palais douillet
Le confort y est total, les serviteurs discretsPas de nuit, pas de jour, pas de bruit, que l'amour
L'amour, l'amour, l'amour, l'amour, l'amour, l'amour.
Nous bougeons lentement, faut pas s'ankyloserQuand on est d'vant la porte, on voudrait s'arrêter
Si ell' s'ouvrait maint'nant, je s'rais bien placéMais non, les autres pouss'nt, ça y est j' l'ai dépassée
Et la rond' continue, la rond' des prisonniersMais ce que l'on attend, c'n'est pas la liberté
On n' se parle même pas, on gard' les yeux baissésOn ne regarde pas ceux qu'il faudra tuer.
Soudain on s'arrête tous ...Plus personne ne pousse ...
C'est l'instant qu'on attend ...Très subtil le changement ...
On n'voit rien mais on l'sent ...Dehors, ça boug' lentement ...
On espèr', on redout' ...On n'boug' plus, on écoute ...
Ca y est c'est parti, la porte est ouvert', c'est la rué' au dehorsNe pas s'affoler, ne pas s'affoler sinon c'est la mort
Pas partir trop vit', la distance est longu', faut pas s'essoufflerDéjà les premiers ont été massacrés, bousculés, piétinés
Ce qui s'pass' devant c'est pas important du moins pour l'instant,La mort vient dans l'dos, le croch'pied vic'lard et le piétinement
Le fouet bien en main j'en voit un qui s'approch', j'l'attendIl est a ma portée je m'retourn', vlan ! D'un coup d'fouet je l'descend.
Faut être attentif, tous les nerfs tendus, prévoir le dangerTout c'qui s'passe autour, faut en être conscient, sentir et frapper.
Quand l'un tourne le dos, s'il est à portée on lui règle son sortC'est la règle du jeu, la moindre pitié entraîne la mort.
Sacré Nom de Dieu, un coup d'fouet a sifflé just' derrière mes oreill'sMais j'dois êtr' cinglé pour philosopher à un moment pareil
Le fouet tournoyant, je cavale à mort pour me dégager,
L'danger écarté, je reprend mon train, faut pas s'énerver,Déjà la moitié, les trois quart sont morts, ça s'est clairsemé
On court plus lentement, on piétine des corps, on est fatigué ...
Courir, courir, courir, courir, courir, courir,Tenir, tenir, tenir, tenir, tenir, tenir,
Ceux qu'ont la rage de vivre, il n'y a qu' ceux-là qui tiennentMaint'nant on n' se bat plus, oh ce n'est plus la peine,Les mecs tomb'nt un à un, morts avant d'toucher l'sol,
Exténués, épuisés, vidés, rincés, ras l' bol,C'est bon d' se laisser choir, dormir comme les noyésMais ceux qui s' laiss'nt tomber, c'est pour l'éternité.
Soudain je l'aperçois, il est devant mes yeux,Il est là devant moi, ce palais merveilleux :
J'arriv' ma toute belle, encore un p'tit effort !Et je plong' dans la vie en sortant de la mort
Mais non, je n'suis pas seul, deux mecs m'ont précédéTell'ment épuisés qu'ils ne trouv'nt pas l'entréeJe leurs tombe dessus, les écras', les bouscule,Je leur piétin' la gueule et j'entre dans l'ovule.
Que c'est beau ... que c'est beau ... (chanté)
J'entre dans un Paradis,Elle est là cett' garc' de vie
Pendant neuf mois entre elle et loi,Ce s'ra l'Eden, le Nirvana.
J'suis l'vainqueur des 300 millionsJe sors du Néant, j'ai un nomC'est merveilleux l'existence
Ca commenc' par des vacances ...
Que c'est beau ... que c'est beau ...
Je vais en jouir à plein d' ces neuf mois sans problèm'Tranquill', baignant dans l'huil', sans amour et sans haine
Sans froidur' ni chaleur, surtout sans sociétéParc' que les autres, les vaches, ils m'attend'nt à l'entré'
Tous les autres vaiqueurs, ceux qui sont d'jà dehors,Ils m'attend'nt pour se battre, pour voir qui s'ra l'plus fort.
Ouais, quand je sortirai, il n'y aura plus d'vacances,Pendant soixant' dix ans, la bagarr' recommenc' ...
C'est la vie ... c'est la vie ... c'est la vie ... ( ad libitum )
88. Les Tractions Avant
- Allô, Henry ? Ici, André!- Ouais !
- J'ai décidé de moderniser la FranceFaut que je te voie !Dans trois jours ?
D'accord, à Détroit.
Monsieur André CitroënA vu monsieur Ford HenryC'est le travail à la chaîne
Qu’il a ramené dans notre chère patrie
La France agricole devient industrielleGrâce à des patrons comme lui
Les ouvriers se précipitent Quai de JavelPour goûter les joies de ce progrès inouï
Plus de cent à l'heureDes culbuteurs
Carburateurs inversés
La monocoqueOuvre une époque
Monsieur Citroën a gagné.
Voici les tractions avantEt avec leur moteur flottant
Révolution dans la techniqueAérodynamiqueRegarde maman
Les beaux cardansHomocynétiques
Voici les tractions avantEt au salon c’est l’affollementAlbert Lebrun plein d'émotion
Fait marcher le klaxonComme elle est belle
Elle a des ailesC'est la "traction universelle" (l'attraction universelle).
2Allô, la Tour Eiffel?
Passez moi le patron!Allô, Gustave?
Ici André!- Ouais!
- J'ai décidé de démocratiser la FranceFaut que je te vois
A trois heures?D'accord, je montrai chez toi.
Monsieur André CitroënIllumine la Tour Eiffel
"Cé" "I" "Té" "Er" "O" "E" "En"Tout Paris la nuit en prend plein les prunelles
La publicité c'est l’ meilleur des hameçonsPour pêcher la clientèle
Chouette! Y'a un nouveau produit de consommationTous les français se précipitent Quai d’ Javel
Les ouvriersLes PDG
Les gangsters comme les flicsTous ont couruPoser leur cul
Dans cette voiture démocratique.
Voici les tractions avantQui s'élancent à travers champs
Nationale 7, Monte-CarloPupille à la Rochepot
Malgré les trousEt les cailloux
La route est à nous.
Voici les tractions avantEt avec leur moteur flottantAprès le Trèfle, la RosalieLa Onze c'est le dernier cri
Comme elle est belleElle a des ailes
C'est la "traction universelle" (l'attraction universelle).Universelle,
C'est la "traction universelle"
89. Les Traditions
1C’est la révolution, le chaos, l'anarchie,
C’est un scandale tout est pourri, Mais que sont devenues nos vertus ancestrales Je vis ça tous les jours en lisant mon journal.
Quand je demande une place dans le métro on me répond A ton âge, Jéremy il n y a plus que l'hibernation
C'est beau le progrès mais où va-t-on ? Respectons mes enfants les bonnes vieilles traditions :
le Bon Dieu, l'argent, l'école, le foyer et la cuisine
2Les filles de mon temps ne se mettaient toute nues
que devant le docteur ou le petit Jésus, aujourdhui, sur les plages on ne voit que des paires de fesses
mais jusqu'où irions nous sans nos chers CRS ?
Comme disait mon voisin en prenant des photos, pour visiter la lune pas besoin d'Apollo.
Cest beau le progrès mais où va-t-on ? Respectons mes enfants les bonnes vieilles traditions,
le Bon Dieu, l'argent, l'école, le foyer et la cuisine.
3Aujourd’hui plus question de fonder un foyer,
Il n y a que les curés qui veulent se marier, Pourquoi donc s'empêtrer dans les liens du mariage
Quand on peut faire tant de choses dans un sac de couchage,
Et même un jeune m'a dit d'un petit air bravache Pour boire un verre de lait pas besoin d’acheter une vache;
Oh là, là, ça me dépasse Vais-je mourir idiot ou sortir de l’impasse ?
Le Bon dieu, l'argent, l'école, le foyer, oh allez,
Allez j’ prends mon sac dos, Une brosse dents, des croquenots, Une petite laine pour la froidure
Et en route pour l’aventure
Je vais pas me mettre à mon âge sur une voie de garage, Foin des vieux idéaux je vais m’acheter un vélo,
Faut se mettre dans le ton, J'adopte mes enfants les nouvelles traditions,
L'amour, l'amour, l'amour
L'amour l'amour, l'amour l'amour et la nouvelle cuisine
90. Les Vacanciers
Cré vin dieu!Voilà l'été, les vacanciers vont arriverVoilà l'été, les vacanciers vont arriver
Y s'en viennent on sait pas d'oùY s'en vont par un autre bout
Voilà l'été, c'est l'invasion des vacanciers.
1Parlé
Lucien (c'est mon fils!)Écris donc "Oeufs frais" sur la porte !
En deux mots, imbécile !
C'est les vacances, c'est la transhumanceLes vacanciers, c'est comme les fourmis
Ça se répand partout dans le paysPlus ça va et plus ça s'enhardit
L'an dernier, j'en avais ben trouvé un dans mon lit, oui !
Le vacancier du mois d'août, c'est vraiment une race à partC'est comme des hiboux avec leurs lunettes noires
Y se promènent quasiment nusOn voit plus de poil que de tissu
Moi je rigole quand y s'assoient dans mes gratte-culs.
2Viens donc voir Germaine (c'est ma femme!)
Regarde-moi celui-làOh ben, c'est y un homme ou une femme?
Oh ben c’est un femme elle a pas d’braguette
C'est les vacances, c'est la transhumanceLes vacanciers, c'est comme les sauterelles
Quand ça tombe, c'est pire que la grêleD'un seul coup, on en voit partout
Y a vraiment que la pluie qu'arrive à en venir à bout, ouh!
Le vacancier quand y roule, faut se jeter dans le bas côtéVa falloir laisser les poules au poulailler
C'est bien pis quand y s'arrêteY pense plus qu'à son gésier
Faut que je mette du barbelé à mes poiriers, yé!
3Attention Sophie (c'est ma cadette!)
Je veux bien que t'ailles au balMais avec ton frère
Pas faire comme ta mère, euh!
C'est les vacances, c'est la transhumanceLes vacanciers, y sont comme la pluie
Quand elle vient, on lui dit merciMais on se sent mieux quand elle est partie
Pourtant ça me plairait d'en trouver un pour la Marie, oui!
C'est mon aînée! Et je sais pas quoi que je vais en faire.
Cré vin dieu!Voilà l'été, les vacanciers vont arriverVlà l'été, les vacanciers vont arriver
Y a qu'une chose que je comprends pasC'est pourquoi qu'y viennent ici
Moi, quand je veux des belles vacancesJe monte à Paris!
Avec la Jeannette, la Jeannette c'est...!!
91. Les Voluptés
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
L'aloyauTaillé dans la bavette
Des pruneauxArrosés de clairette
Le tout sur un barbecueUne fille sur les genoux
Dans un champ de pâquerettesOoouuuh !
Un petit verre à la mainDans l'autre un petit sein.
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
En motoAu milieu d’la tourmente
Le chronoBloqué à deux cent trente
Le torse nu sous la pluieLa fille se blottit
Et crie dans les descentesOoouuuh !
Puis devant un feu de boisLa fille dans mes bras.
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Le véloAllongé sur la plage
Que c'est beauLes nuits d'été sauvages
Un verre de whisky glacéDes filles habillées
De colliers de coquillagesOoouuuh !
Jouer à la marelleAvec les demoiselles.
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
Instrumental
Y'a des...Volup......tééés !
Et danserLa nuit sous les étoiles
Et gueulerPéter ses cordes vocales
Et chanter n'importe quoiLe coeur, l'estomacOu l'internationale
Goûter quand on est seulUne bonne tasse de tilleul.
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
Mary had a little lambMary had a litlle lamb
Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !Y'a des voluptés dans la vie !
Y'a des...Volup......tééés !
92. Ma maison de rêve
Ma maison de rêveNe s'ra pas près d'une grève
J'aime pas la mer ni la montagneJ'aim' pas le calm' de la campagne
Ca m'horripile d'écouterLe bruit de l'herb' en train d'pousser
J'aime pas la mer, ni la montagneLes cui cui cui et les glou glou
Les cot cot cot et les maiouTous ces petits bruits bucoliques
M'font l'effet d'un soporifique
Moi j'aime le bruitLe bruit c'est ma vie
Le bruit c'est ma seconde natureC'est lui ma seule villégiature
Et je ne respir' le grand airQu'au volant de mon bulldozer
Ma maison de rêveLa maison dont je rêve
J'voudrais la construire en papierGenre HLM perfectionné
Avec tout un tas de voisinsQui commenc'ront de bon matin Le p'tit bébé qui pousse des crisAh c'que c'est bon surtout la nuit
Moi j'aime le bruitLe bruit c'est ma vie
J'aime tout c'qui perce les tympansJ'aim' tout c'qui fait sauter les dentsLes gross's motos, les concasseusesLes Rolling Stones, les perforeuses
Ma maison de rêveLa maison de mes rêves
J'la construirai près d'une usineOù c'que fonctionnent des grosses turbines
Entre Orly et une voie d'ch'min d'ferÇa s'ra une maison du tonnerre.
93. Odile
1Depuis que j'ai quitté l' pays
C'est dur de travailler iciDans la potasse d' la vieille Alsace
Entre Metz et NiederbraunJe me sentais loin d' ma Pologne
Jusqu'à ce dimanche matinOù je t'ai serré la main
Odile, Odile,Qu'il est doux quand on s'exile
Le sourire d'une AlsacienneEn costume traditionnel
2Je t'ai parlé polonais
Seuls tes yeux me répondaientPour pas causer, on a dansé
Et la choucroute a suivi l' balCe kouglof, quel régal
Toi et moi, moitié moitiéC'est si bon de partager
Odile, Odile,Tu seras mon nouvel asile
Et quand poussera le houblonTous deux, nous nous marierons
3Mais le lendemain, j'ai comprisEn t' voyant changer d'habits
Que tu t'en allais, tu me quittais
T'étais danseuse du folkloreDe l'Alsace au Périgord
Et tu changeais de vêtementsComme les polkas changent d'amant
Odile, Odile,Tu t'en vas vers d'autres villes
Comme les cigognes qui passentReviendras-tu en Alsace ?
4Depuis qu' t'as quitté l' pays
C'est dur de travailler iciDans la potasse d' la vieille Alsace
94. On t'enterrera, Olé !
1Y a des gens qui cherchent l'amourY a des gens qui cherchent l'argentCes gens-là y cherchent toujours
Quand y s' réveillent, ils ont cent ansS'ils trouvent què'que chose, ils cherchent encore
C' qu'ils veulent c'est la poule aux œufs d'orÀ ce type d'individu moi je dis :
Non ! L'amour passeL'argent passe
Le temps passe et quand tu le rattraperasOn t'enterrera
Olé !
2Y a ceux qu'ont jamais cherché
Qui sont morts le jour où y sont nésL' coup de pied au cul c'est leur copain
Et ils le reçoivent chaque matinI' ressemblent tellement à des bovins
Qu' dans leurs yeux y passent des trainsÀ ce type d'individu moi je dis :
Non ! La vie passeLa vie passe
Le jour où tu t'en apercevrasOn t'enterrera
Olé !
3Y a tous ceux qui cherchent rienMais qui trouvent pour le voisin
Les "Vous devriez faire ça"Les "On m'a dit", les "Y a qu'à"
Sur la route i' sont policiersEt adjudants dans leurs foyers
À ce type d'individu moi je dis :
Non ! Fais d' beaux rêvesMarche et crève
Sur ta tombe y aura des lettres dorées"Il avait la priorité "
Olé !
4Puis y a tous les rigolos
Qui s' marrent devant leur feuille d'impôtsLes "C'est pas grave", les "Pieds Nickelés"
Qui prennent les tuiles du bon côtéI' vivent tellement l'instant présentQu' même la mort est prise dedansÀ ce type d'individu moi je dis :
Ouais ! Fait bon vivreT'as qu'à m' suivre
Quand viendra le jour où on t'enterreraToi tu diras
"Olé !"
95. Pauvre Crésus
1Mon papa s’appelait Monsieur Crésus
C’était un milliardaire parmi les plus cossus J’ai hérité de la fortune et du nom
Sans me douter du tragique de la profession
La société est vraiment mal foutue Quand on est milliardaire on l’a toujours dans le cul
C’est pour les pauvres qu’elle a tout prévu, La télé, la retraite, le tiercé, la sécu,
Tout pour les pauvres et rien pour le nanti L’égalité c’est bien une vue de l’esprit
Et plaignez plaignez le pauvre Crésus L’argent l’argent c’est son virus
Plaignez plaignez les possesseurs Puisque c’est l’argent qui fait leur malheur
2Ne souriez pas les fauchés, les smicards
Vous avez au moins une roue de secours c’est l’espoir Moi je n’en ai pas on me traite comme le veau d’or C’est pas le veau qu’on adore c’est son côté sponsor
Toutes les jolies filles sont à mes pieds,Il y a tellement de visons dans ma sexualité.
J’ai même tenté un amour platonique Avec une religieuse qu’avait l’air catholique
Mais elle aussi ne pensait qu’au pognon Elle prenait mon argent pour le glisser dans l’ tronc
Et plaignez plaignez le pauvre Crésus,L’argent l’argent c’est son virus
Plaignez plaignez les possesseursPuisque c’est l’argent qui fait leur malheur
3Un coup de sonnette m’a réveilléJe vais ouvrir c’est un huissier
Il vient saisir mon mobilier Pour les impôts que je n’ai pas payés.
Entrez Monsieur, quel plaisir de vous voir Merci merci vous m’avez sorti d’un cauchemar.
Allez prenez le frigo et l’armoire Prenez tout prenez le lustre mais laissez ma guitare,
Dedans y’a des chansons en gestationMes adieux elles me rapporteront des millions
Et plaignez plaignez les riches gens
Ils ont l’argent mais ils n’ont que l’argent. Il a raison le moralisateur
Y a que pour les pauvres que l’argent fait le bonheur
96. Peau de banane
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeTout le monde m'appelle peau de banane
1C'est écrit dans ma destinée
J'attire les calamitésLes accidents de voiture
Oui, dans la rue dès que je passeLes tuiles tombent, les jambes se cassentLes mites se mettent dans les fourrures
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeTout le monde m'appelle peau de banane
Quand je suis invité dans un ménageLes assiettes volent, c'est le carnage
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeJe fais transpirer plus d'un gendarme
Comme une autoroute un dimanche d'étéJe vis dans un monde carambolé
2Si par hasard je vais au JaponImmédiatement c'est le typhon
Le tremblement de terre
En Suisse mon apparitionFait baisser le Napoléon
Et monter le prix du gruyère
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeTout le monde m'appelle peau de banane
Comme les lépreux sous Charles Sept-eParait que je devrais porter une clochette
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeOn n’veut plus m’ livrer de gaz butane
Je fais fuir les gensAmis des parents
On n’m’invite jamais qu’aux enterrements
3J'ai consolidé ma carrière
En épousant une milliardairePartant pour l'Amérique
On a pris le meilleur bateauIl était grand il était beauIl s'appelait le Titanic-que
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeTout le monde m'appelle peau de banane
Un requin brisa notre ménageJe me console avec l'héritage
Peau, peau, peau, peau, peau, peau de bananeMaintenant je cherche une septième femme
Allez, tentez vote chanceMais avec prudence
Ça peut faire du mal une peau de banane
Ça peut faire du mal une peau de banane!
97. Pénélope
1
Pénélope, Pénélope, Pénélope
C'est une sainte, une sainte, une sainte
Mais si elle feinte
C'est une …
Varlope :
Grand rabot à poignée qui se manie à deux mains
Pénélope dans son village
Est penchée sur son ouvrage
Elle enfile un fil dans un p'tit trou
Elle coud, elle coud, elle coud
En fil d'or, en fil de soie
Un linceul pour son papa
En attendant qu'Ulysse revienne
D' la ville de Troie et des Troyennes
Ouais, on parle toujours de sa fidélité
Mais en fait on ne sait pas ce qui s'est passé
Car il ne faut pas oublier
Qu'elle avait cent mecs à côté
2
Pénélope, Pénélope, Pénélope
C'est une sainte, une sainte, une sainte
Mais si elle feinte
C'est une …
Cocotte :
Terme d'encouragement adressé à un cheval
Les uns disent "Elle est fidèle
D' la vertu c'est le modèle"
Les autres n'ont qu'un mot à la bouche
"Elle couche, elle couche, elle couche »
Ses volets restent fermés
Qu'est-ce que ça peut bien cacher ?
Est-ce pour le deuil de son mari
Ou pour calmer ses appétits ?"
Ouais, quand un époux s'en va pendant dix ans
Laissant sa femme avec cent prétendants
C'est qu'il est vraiment inconscient
Ou qu'il s'en fout éperdument
3
Pénélope, Pénélope, Pénélope
C'est une sainte, une sainte, une sainte
Mais si elle feinte
C'est une …
Carotte :
Belle plante potagère à racine pivotante riche en sucre
Prenait-elle pour rester seule
Du bromure dans son tilleul
Et plutôt que des hommes dans sa couche
Des douches, des douches, des douches ?
Oh, on ne le saura jamais
Dès qu'Ulysse réapparaît
Par un orgueil bien masculin
Il supprime tous les témoins
Ouais, la Pénélope elle l'a bien laissé faire
Ni vu, ni connu, j' t'embrouille mon pépère
Avec du fil et une aiguille
C'est fou c' qu'une femme vous entortille
4
Pénélope, Pénélope
C'est une sainte, une sainte, une sainte
Mais si elle feinte
C'est une…
Philanthrope :
Personne qui aime tous les hommes.
99. Plus de pétrole
Sacré nom de Dieu d'bon Dieu d'bon DieuC'est toujours pareil à 7 heur' du matin ou 6 heure du soir,
Si j'avais pas besoin d' ma bagnoleJe n' s'rais pas parmi ces toquards !
Quand il n'y aura plus d'pétrole,On s' promèn'ra en carriole
Parmi les fleurs, les feuillages,Les motards s'ront en chômage
On respirera profond,Le bon Dieu r'trouv'ra ses moutons.
Ah la vach' non mais r'gard' moi ce conLe feu est vert il avanc' pas
Crénom de Dieu j'vais être en retard.Si j'déboit' la fil' de droit' va m'engeuler
Ouais ça va éh connard !
Quand il n'y aura plus d'benzinePlus d'énergie plus d'usine
Plus d'télé plus d'téléphone,On r'd'viendra des autochtones
Pour se réchauffer quand il gèle,On r'f'ra l'amour à la chandelle.
Ca y est j'tombe en plein sur un bouchon;J'suis vraiment dans la fil' des cons.
Merde y a un camion en travers.Ah les emplâtrés, y a qu'à passer
Sur le trottoir, vas-y pèpère !
Un' p'tit maison au fond des bois,Bétail, volaille et feu de bois,
Biner, sarcler, faucher les champs...Quand on y pense, c'est fatigant.
Au fond la vie dans la nature,C'est épatant vu d' sa voiture.
Tiens ça y est, la route est dégagéeC'est quand mêm' drôl'ment chouetteDe rouler en bagnol' quand ça avance.
Y a pas d'flic dans l'coin,Un p'tit cent vingt,
Vas-y Toto et vive la France !
100. Psyché
Télégramme téléphoné en provenance de l'Olympe :
Psyché
Beauté
Si belle
Trop belle
Cactus
Vénus
Jalouse
Réprouve
Cruelle
Appelle
Son gosse
Éros
Qu'il perce
D'une flèche
La belle
Mortelle
Vénus, déesse cinq étoiles
Furieuse avoir rivale
Petit niveau social
Malgré
Beauté
Psyché
Saquée
Un os
Éros
Lui baise
La fraise
La noce
Carrosse
Psyché
Comblée
Vénus
S'offusque
Belle-mère
Calvaire
Psyché
Bébé
Belle-mère
Grand-mère
Psyché immortalisée
Vénus décontractée
Beauté rivale casée
C'est tout
101. Putain, le beau métier
1Putain de métier !
Putain (Oh, putain) le beau métier(Oh, putain)
Être putain, quelle destinée !Donner aux hommes ce qu'on a d' mieux
C'est tout le système du bon DieuJoignant l'utile (Oh, putain) à l'agréable
(Oh, bon Dieu)Elle soulage le contribuable
Semant l'amour chez son prochainSa seule mission c'est avant tout de faire du bien
"Il faut se donnerTout est là" comme dit monsieur le curé
2Mmm, curé (Oh, putain) le beau métier
(Oh, putain)Lui aussi se donne en entier
(Oh, purée)Offrant son toit, ouvrant son litMême à des filles peu repentiesIl tend les bras d'vant son autel
Pour attirer la clientèleCalice, burettes et accessoires
(Ciboire)Il utilise tous les trucs de son répertoire
Pour chauffer l' chrétienIl faut bien être un peu cabotin ou baladin
3Mmm, baladin quel beau métier !
Moitié putain, moitié curéC'est sur une scène qu'il fait l' trottoir
Et son calice c'est sa guitareAvec son œil il fait la quête
Pour convertir toutes les minettesQuand on l'acclame c'est Dieu le père
Quand il s' ramasse c'est plutôt le fils au calvaireIl reste hébété
Comme une pute qui n'a pas dérouilléPutain de métier !
102. Relax
Relax
Mon papa m'a ditQuand j'étais tout petit
"Si t'as rien à dire, eh ben tais-toi !"
Relax
103. Si j'avais de la voix
Si j'avais de la voix(De la voix, de la voix, de la voix)
Une de ces jolies voix(Jolies voix, jolies voix)
Qui attendrissent même les gorilles(Qui attendrissent les gorilles)
J' dirais n'importe quoi(N'importe quoi)
"Je t'aime, ne t'en va pas"(Oui, il le dirait)
Quelle hécatombe chez les belles filles !(Quelle hécatombe !)
Si j'avais de la voix(De la voix, de la voix)
Elles se jetteraient sur moi(Ah, ah, ah)
Comme un typhon(Comme un typhon)
Sur les Antilles(Sur les Antilles)
Ah ! Qu'ils doivent être heureux !(Heureux, heureux, heureux)
Ces chanteurs vigoureux(Vigoureux, vigoureux)
Qui font pâlir même les trombones(Qui font pâlir les trombones)
Moi je n'ai pas de voixY a un micro pour moi
(Ha, ha, ha...)Quand y a une panne
Y a plus personne(Y a plus personne)
Malgré dix ans d' leçons(Vingt ans, vingt ans)
Et trois cures à Luchon(Oh, oh, oh)
Plus j' veux pousser(Il veut pousser)Plus, ça détone(Plus ça détone)
Si j'avais de la voix(De la voix, de la voix, de la voix)
J'irais dans les grands boisChanter la paix sous les mélèzes
(Oh, oh, oh...)Les foules en extase
(Oh, oh, oh...)Écouteraient mes messages
(Oh oui, les messages)Je serais Danton
-Ou Sainte Thérèse(Ou Sainte Thérèse)
Mais on n'a pas le choix, pas la joieQuand on a comme moi
(Comme moi)La voix posée entre deux chaises
104. Rendez-vous (Stanislas)
C'était en hiver et déjà tombait la nuit,Quand elle arriva, je lisait Paul Géraldy.
Ell' me dit:"bonjour", en soulevant sa voiletteEt sur son nez fit voltiger sa houpette.
Adorable sous les plumes de son chapeau,Ell' frissonnait dans un manteau d'osss...lot.Je me penchais pour baiser sa main opaline,
Mais lorsque mes lèvres se firent plus câlinesEn soupirant, ell' murmura d'une voix lass':
"Oh ! N'insistez pas Stanislas !"
Je la fis asseoir sur mon beau divan chinois,"La, la, la, la, la, la, la, tout contre moi,"
Mm, Mm !...sa peau de satin....Mm, Mm, "copain, copain"!
Elle avait gardé ses plum's et son chapeauMais déboutonné le manteau d'oss.....lot.
Mes yeux plongeaient dans ses yeux couleur d'ambre grisElle protesta : "Je suis affreuse aujourd'hui !.....
"Oh non, oh non, quelle audac' non !"N'insistez pas Stanislas"
D'un'voix douce ell'me fit une proposition :"Faisons, voulez-vous, une partie de Mah-jong !"Mais bientôt mon vieux coucou sonna quatre fois.
Effarouchée, ell' quitta le divan chinois.Ell' remit en ordr' ses plumes et son chapeau
Et reboutonna le manteau d'oss...trakanEn la suplpiant je la repris par la taille.
Ell’ se dégagea en me disant :" bye, bye !"Seul comme un idiot je me suis vu dans la glac'...
N'insiste plus StanislasOh non ! N'insiste pas Stanislas !......
105. Sur Les Bords De la Loire
On allait tous deux pêcher sur les bords d'la LoireQuand elle avait soif je lui cueillais une poire
Quand elle voyait l'bouchon d' ma ligne qui s'enfonçaitElle f'sait : hou ! J'faisais : chut ! Adieu le brochet, euh !
Elle faisait du bruit mais était gentille.
Tous les deux on s'est prom'né sur les bords d'la LoireOn s'est embrassé sans attendre la nuit noire
Parmi les herbes folles nous nous sommes assisElle fit : hou ! Je fis : chut ! C'était des orties, euh !
L'charme était parti mais c'était gentil.
Le lend'main on s'est marié sur les bords d'la LoireEt quand l'maire s'est l'vé pour nous d'mander de dire oui
Elle fit : rrrr ! Je fis fuiii ! Elle chanta "fifi", euh !L'maire a pas compris mais c'était gentil.
Le soir dans un p'tit hôtel sur les bords d'la LoireElle frémissait pudiquement sous son peignoirTout à coup elle fit un bond jusqu'au ciel de lit
En f'sant : hou ! Je fis : chut ! C'était une souris, euh !Elle s'est évanouie mais c'était gentil.
Et depuis l'eau a coulé sur les bords d'la LoireMaint'nant quand on va s' prom'ner c'est toute une histoire
Y nous faut tout l'confort, une douche, un lit bassinéElle fait : brrr ! Je fais : ouaou ! C'que t'as les pieds g'lés, euh !
On n'a plus vingt ans, bô ! On pêche moins souvent, hé !Mais c'est à la vie et c'est bien plus gentil.
Bien plus gentil.
106. T'as Vu L'âge Que T'as
La jolie personne coupait du bois,J'étais amoureux, j'allai l'aider
Elle est gendarmette de son étatEt coupait le bois pour sa cheminée.
Un mètre quatre-vingts, quatre-vingts kilos,Un beau brin de fille musclée comme Rambo,
Au bout de deux heures, oh j'étais crevé,Alors gentiment, elle m'a déclaré
Eh ! ... t'as vu l'âge que t'as,Si tu continues, tu vas t'écrouler.Aah !... c'est un gauche au foie
Sans en avoir l'air, qu'elle vient d'm'envoyer.
{parlé:}ah la vache ! c'est dur
"Ce qu'il y a de terrible dans le fait de vieillir,Ce n'est pas d'être vieux, c'est de rester jeune."
J'n'ai pas dû remonter mon réveilPendant un instant d'une trentaine d'années,Quand la vie est bonne, qu'il y a du soleil
On n'pense pas au temps ... il a filé.Un mètre soixante-dix, soixante-dix kilos,
Treize-sept de tension mais de l'arthrose dans l'dos,Un beau sourire d'un blanc éclatant,Mais faut l'coller l'matin en s'levant
Eh ! ... t'as vu l'âge que t'as,M'a dit le miroir quand je l'ai r'gardé,
Aah ... j'ai vu mon état,J'n'ai plus qu'un contrat à durée "déterminée".
Eh ! ... t'as vu l'âge que t'as,Ça m'fait rigoler, mais faudra qu'j'm'y fasse
Eh ! ... c'est nouveau pour moi,J'ai seize ans dans la tête et soixante dans la glace.
{parlé:}"Le philosophe doit considérer la vieillesse comme un préjugé".
C'est ça, mon pote ! Pour une passoire, ce n'est pas un défaut d'avoir des trous.
107. Thalie
À l'école, mon Hélicon
Je fais mon éducation
J'ai neuf muses de toute beauté :
Les neufs muses de l'Antiquité
Therpsichore, Érato
Calliope, Polymnie et Clio
Melpomène et Uranie
Euterpe et mam'zelle Thalie
Thalie, Thalie
C'est le prof de comédie
Même dans mes profondes nuits
Toujours je songe à Thalie
Mam'zelle Calliope elle cause bien
Mais elle s'enrhume pour un rien
Chaque fois qu'elle fait "Atchoum"
On lui répond "Calliope la boum"
Terpsichore nous fait danser
Aïe, j'ai Terpsichore aux pieds
Mes cris perçants comme un chat
Ont laissé Thalie baba ! Ah !
Thalie, Thalie
Galope dans mon esprit
Et dans mes rêves chaque nuit
Thalie attèle et me ravit au lit
Euterpe c'est la musique
Elle passe tout à l'acoustique
Elle m'attrape quand j' cale en do
Ou bien quand mon sol fait rhino
Uranie prend sa lunette
Pour nous montrer les planètes
"Elle f'rait mieux de cacher les siennes
Dit Thalie, pas tes t'y siennes"
Ho ! Ho !
Thalie, Thalie
M'apprend la comédie
Mais quand je crois qu'on m'applaudit
Non ! Y a des mythes au logis
Melpomène c'est le père Dumas
Mort ici et tombeau là
Pour l'Histoire et la trompette
On a Clio de cinq à sept
Polymnie ne me dit rien
Mais elle me parle avec ses mains
Érato nous chante le sexe
Quand la nuit est dans l'annexe
Mais Thalie, Thalie
C'est la plus jolie
Partout son esprit scintille
Oui, partout son nom brille
Faisons un bouquet fleuri
Pour le mettre aux portes de Thalie
108. Tu manges, tu manges
Mon trésor, mon ange
Mange
Oui, c'est vrai, le monde a faim, il faut partager son pain
C'est le devoir de tous ceux qui ont le ventre plein
Hélas, mes bonnes intentions
Ne remplissent pas les bedons
Heureusement depuis qu'on s'aime
J'ai plus de problème
Tu manges, tu manges, tu manges tout le temps
Tu manges, tu manges éperdument
Tout ce que tu vois, tu l'engloutis
Ah, mon Dieu, quel appétit !
Tu manges, tu manges, tu manges tout le temps
Ma petite ogresse que j'aime tant
Ma charité, ma bonne action
Toi, mon péché mignon
Avec toi jamais question
De promenade, de réception
Tu as peur de rater les émissions culinaires
Nous vivons dans notre tour
Entre le bifteck et l'amour
Et quand je t'embrasse, tu louches
Vers la soupière
Tu manges, tu manges, tu manges tout le temps
Tu manges, tu manges éperdument
C'est merveilleux de te nourrir
Et de te voir grossir
Tu manges, tu manges, tu me dévores
Ma cannibale, ma carnivore
Ma boulimie, ma digestion
Toi, mon péché glouton
À pleines cuillères, à longues dents
Tu manges, tu manges même mon argent
Sans respirer tu engloutis
Toutes mes économies
Tu manges, tu manges mes provisions
Moi je digère les additions
Mais je m'en fous même si tu me prends
Jusqu'au dernier cure-dents
Pourvu que tu manges, tu manges tout le temps
Mon trésor, mon ange
Mange
109. Trompet’spleen
De l’eau toujours de l’eau
C’est la chanson du paquebot
L’orchestre accompagne en sourdine
Le halètement des machines
Moi qui voulais être menuisier
Je dois faire danser les passagers
Incidence, pour ma fête
On me donna une trompette
Moi je voulais un rabot, bonjour trompette
Adieu copeaux. À sept ans toujours
On m’appelait le Mozart du poumon
Ça ne pardonne pas une vocation
Le son, répétition, concerts, télévision
Maintenant je suis super sage
Je baigne Dans le Whisky et le caviar,
C’est la belle Vie toutes les filles me sourient
Je ne regrette rien mais Comme la nostalgie du bois.
Au fond de moi il y a
Comme la nostalgie du bois.
110. Y'a plus d'sous
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanUn sou ça n'est plus un sou comme on disait dans l' temps
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanLes sous qu'on a c'est des sous mais ça n'est plus d' l'argent
Autrefois les sous on les voyait pas souventLe père les cachait, il faut être prévoyant
On savait si on avait des sous ou pasEn regardant la bosse qu'il y avait sous le matelas
Oui monsieur
Mais au jour d'aujourd'hui faut faire la comptabilitéMême le cul des poules maintenant il faut le calibrer
Car si on a le malheur de faire des œufs trop grosPaf ! Ils vous foutent dans une tranche supérieure d'impôts
Hou ! Les vaches, bon sang de bonsoir
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanUn sou ça n'est plus un sou comme on disait dans l' temps
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanLes sous qu'on a c'est des sous mais ça n'est plus d' l'argent
Autrefois quand on allait vendre ses pommes de terreC'était au bistro devant une chopine et deux verres
On s' tapait dans la main pour conclure le prixPaf ! Parole donnée, cochon qui s'en dédit
Oui monsieur
Mais au jour d'aujourd'hui pour vendre le fromage de nos biquesFaut se servir d'une calculatrice électronique
Car s'il y a de la hausse dans le dollar américainEt pan ! Y a de la baisse dans le reblochon et dans le crottin
Hou ! Les vaches, bon sang de bonsoir
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanUn sou ça n'est plus un sou comme on disait dans l' temps
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanLes sous qu'on a c'est des sous mais ça n'est plus d' l'argent
Autrefois on se mariait pour faire des enfantsOui, la fiancée était choisie par les parentsOh, c'était bien si elle avait de jolis tétons
Mais l'important c'est c' qu'elle mettait dans le corbillonOh ouais monsieur
Mais au jour d'aujourd'hui la femme doit tenir la caisseMa Germaine à moi c'est la reine du choux-business
Elle dit que pour s'enrichir il faut s'endetterQuand elle a dit ça, le grand-père a bien failli claquer
Houla ! Bon sang de bonsoir
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, maman
Un sou ça n'est plus un sou comme on disait dans l' tempsY a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, maman
Les sous qu'on a c'est des sous mais ça n'est plus d' l'argent
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanUn sou ça n'est plus un sou comme on disait dans l' temps
Y a plus d' sous, papa, y a plus d' sous, mamanLes sous qu'on a c'est des sous mais ça n'est plus d' l'argent
Bah ! On s'en sort quand mêmeMais ça coûte cher les p'tits voyages en Suisse