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Les interactions langagières dans les situations de jeux coopératifs 20 janvier 2010 - CDDP 37 Michèle Briziou – Stéphanie Bazin

Les interactions langagieres dans les situations de jeux cooperatifs

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Les interactions langagières dans les

situations de jeux coopératifs

20 janvier 2010 - CDDP 37Michèle Briziou – Stéphanie Bazin

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Questionnement sur la définition du jeu, sur son rôle dans les processus d'apprentissage

Jeu = média culturel. La culture ludique enfantine est axée sur la relation avec l'environnement quotidien (de la poupée au jeu de société)

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Activité ludique = le temps du jeu une situation caractérisée par le fait que des

individus jouent. Piaget parle de « comportement repérable » de l'enfant en situation de jeu

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Le jeu à l’école maternelle

Le jeu libre disparait progressivement à la maternelle au profit du jeu à règles qui a vocation à initier l’enfant aux premiers apprentissages

Le jeu dirigé accompagne les enfants à devenir des élèves cf. Viviane Bouysse Intégration de consignes et inscription de l’enfant dans

un groupe organisé autour d’un projet Cf. Gilles Brougère prof de Sciences de l’éducation : « il

ne s’agit pas de jeux mais d’activités complètement structurées par les adultes… »

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Peu de réflexion théorique sur le jeu comme outil d’apprentissage alors qu'il tient une place prépondérante dans l'espace de l'école maternelle.

Les raisons : Définition du jeu (dictionnaire) : plaisir et

gratuité = frivolité Définition du travail : pénibilité et résultat =

utilité

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La maternelle est un passage du frivole au sérieux.

A l'école, on parle de jeu éducatif (ou d'activité ludique)

Freinet évoque le « travail-jeu » L'école cherche à supprimer dans son

discours les principales connotations du terme jeu. Il est lié à la vie sociale et affective de l'enfant

(hors temps scolaire)

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Un double regard sur le jeu à l’école

en marge de la vie scolaire : il prend alors une fonction libératoire pour introduire des activités non ludiques

le travail prend la forme du jeu : nous sommes dans une pédagogie « de la ruse » : interprétation, et appropriation des termes de Pauline Kergomard «  le jeu est le travail de l'enfant » pour poser un discours sérieux sur le jeu.

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Qu'est-ce qu'un jeu coopératif ?

« Ces jeux sont destinés à amuser les enfants tout en développant chez eux des valeurs de coopération, de communication, de partage et de solidarité. Ils sont complémentaires des jeux de compétition qui apportent souvent d'autres valeurs, et permettent d'engager un dialogue menant, si l'on s'en préoccupe, aux thèmes de la non-violence et de la paix. »

http://www.nonviolence-actualite.org/

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Jeu coopératif : 4 facteurs psychosociaux

La coopération la communication, la cohésion, la confiance :

l’entraide L’acceptation

personne n’est rejeté par le groupe L’engagement

contribution de chacun à la réussite commune Le plaisir

On joue pour s’amuser, facteur de motivation

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Le principe des jeux coopératifs repose sur la poursuite d’un objectif commun pour tous les joueurs

Cet objectif ne pourra être réalisé sans l’entraide et la solidarité entre les joueurs

Le jeu est sans gagnant ni perdant, sans exclus, sans équipes fixes ou permanentes. Il ne s'agit pas de gagner contre un adversaire mais de faire équipe pour gagner ou perdre ensemble

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les 3 caractéristiques des jeux coopératifs

2 types de jeux : physiques basé sur la motricité et jeux de société, dits de plateaux (notre sujet d’étude)

1. Les joueurs gagnent ou perdent tous ensemble. 2. Les joueurs se mesurent par rapport à un défi

extérieur : pirates, incendie, le temps... 3. Il existe une ou plusieurs possibilités

d'entraide entre les joueurs

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Le cadre d'apprentissage

une méthode de résolution de problèmes à partir de situations-problèmes imposées par la règle du jeu

le schéma est toujours identique : un défi est introduit par une histoire à raconter aux enfants pour stimuler leur imagination

ils peuvent s'identifier aux personnages et se sentir impliqués directement dans le défi à relever

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Exemples de défis à relever s'habiller pour éteindre l'incendie nourrir des animaux aider le jardinier étendre du linge avant la pluie faire des valises qu'un animal défait

L'intérêt du jeu réside dans la poursuite d'un objectif de groupe

Les joueurs trouvent un bénéfice réciproque à aider et à se faire aider.

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Entre confiance et conflit

La coopération est apte à créer dans le groupe une sécurité, une atmosphère de confiance permettant à chacun de s'exprimer, de construire ensemble.

Mais le jeu reste un espace privilégié d'interactions conflictuelles que seule une organisation de la prise de parole permettra de rendre positive (ex : le joueur dont c'est le tour dit au groupe ce qu'il va faire avant l’intervention des autres joueurs...)

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Quelle différence avec le jeu « classique » basé sur la compétition ?

Dans un climat compétitif, le joueur s'attache plus au résultat qu'au processus. Le résultat est l'enjeu : je gagne ou je perds

Les séances de jeux coopératifs ou assimilés (jeux d'écoute et de confiance) visent à développer la capacité de l'enfant à collaborer dans un groupe L’enjeu est dans les interactions entre les enfants

au cours du jeu

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Objectifs des jeux coopératifs

« s’entrainer »à poser un regard positif sur soi et sur les autres = démarche de confiance en soi pour oser prendre sa place dans un groupe

améliorer sa capacité à communiquer dans un groupe : expression personnelle (verbale ou avec son corps) et renforcer sa capacité d'écoute

approfondir une démarche de négociation

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Les apprentissages

Les jeux coopératifs créent des situations d'apprentissage et d'acquisition de compétences relationnelles et intellectuelles dans 2 domaines disciplinaires : Le vivre ensemble Le développement du langage

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Compétences relationnelles et intellectuelles relationnelles : donner son point de vue,

argumenter et comprendre les autres. Le climat de confiance valorisé par l'enseignant

facilite l'affirmation de chacun. intellectuelles : se faire comprendre

nécessite d'ajuster ses idées, de fournir des exemples, d'acquérir la capacité à prendre le risque de se tromper ou d'être en désaccord avec les autres.

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Les types de jeux (1)

Jeux dont toutes les pièces sont communes Niveau le plus simple : jouer c'est obéir au dé sans

pouvoir résister. Sur le dé, les bonnes faces défendent le sort du joueur, les mauvaises contrarient leur fortune. Les enfants font l'expérience d'appartenir à un même groupe que menace un ennemi. Ils ne rivalisent pas entre eux, ils se réjouissent ensemble de la victoire ou, au contraire, assument ensemble la défaite.

On découvre ainsi une des premières qualités des jeux coopératifs : perdre ensemble est beaucoup moins dur que de perdre tout seul...

Hop, hop, hop, Le verger, La ronde des oies…

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Les types de jeux (2)

Jeux dans lesquels les joueurs ont la possibilité de s'entraider On peut, selon le jeu, offrir à un autre enfant, le

résultat de son dé, mettre en ressources que l'on possède, ou sa mémoire pour retrouver l’emplacement d’une carte, donner un avis pour faire changer de tactique un partenaire.

On découvre alors la puissance d'une mémoire collective : il y a plus d'efficacité à agir ensemble que d'agir de la même manière séparément....

Le bal masqué des coccinelles, La cité des lutins, Château du dragon, Dans la forêt des contes…

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Les types de jeux (3)

Jeux dans lesquels il faut coordonner des mouvements de pions pour gagner Les pions sont communautaires ou séparés : il

faut observer ensemble la manœuvre la plus efficace ou la moins dangereuse. On gagne facilement si on coopère.

Une vraie stratégie de groupe est indispensable à la victoire ; on apprend à réfléchir ensemble, à écouter les autres et à trouver sa place au sein du groupe.

Chevaliers de la tour

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Déroulement de la partie

Ces jeux fonctionnent sur la coopération et la concertation mais le cadre est le même que dans les jeux de société classiques : chacun à son tour les joueurs vont avancer un bateau, déplacer un pion, choisir un chemin.

Les autres joueurs peuvent donner un avis différent, faire d'autres propositions.

Le joueur doit alors expliquer son jeu, chaque mouvement concernant tout le monde, chacun s'inscrit dans une démarche collective.

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Rôle de l’enseignant

Si la partie est abordée avec les réflexes habituels de chacun, elle a de grandes chances d’être perdue

L’adulte pose les règles de coopération. Elles visent à échapper aux comportements types : Le leader qui explique aux autres comment ils doivent jouer La majorité silencieuse, plutôt soumise, qui n’élabore pas de

stratégie pour gagner Le rebelle, qui joue systématiquement le contraire de ce qu’on

lui conseille… Une juxtaposition de comportements individuels, qui ne font

pas émerger le bénéfice de la coopération

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L’adulte aide les enfants à se respecter

Au cours des premières parties, il garantit le bon déroulement du jeu sans intervenir au niveau des décisions stratégiques

Après plusieurs parties, des rituels s’installent et, en général, l’attitude visant à valoriser son propre rôle dans le déroulement du jeu s’estompe

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Le rôle du défi

Une question se pose : y a-t-il une différence entre un ennemi à vaincre qui est notre voisin de jeu (compétition) ou la corneille, le gnome ou l’orage ? Le défi est simplement une émulation.

Ce n’est pas la conception des jeux coopératifs de provoquer un fonctionnement en équipe uniquement pour vaincre la nature ou un animal.

Ce n’est pas le résultat qui est recherché mais le moment d ’échanges er de créativité qui favorise le développement de qualités telles la solidarité.

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Le débriefing : un aspect particulier du jeu coopératif

Instaurer un débat réflexif après chaque jeu renforce le processus d’apprentissage Différents niveaux d'échanges peuvent être

instaurés (ritualisés) pour ne pas perdre le bénéfice du jeu en le réduisant à un seul défi à relever mais pour bien faire percevoir aux enfants que leur coopération, leur faire-ensemble est producteur de résultat, influence le déroulement du jeu.

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Débat entre les enfants pour dire et apprécier leurs résultats

L'objectif du débat sera l'effacement progressif du descriptif au profit de l'analyse : de « Julien s'est trompé de coccinelle » vers « on a bien pris les bonnes coccinelles parce qu'on se souvenait… »

Le vécu de situations dans lesquelles les enfants partagent une expérience commune est source de prise de parole et tend vers une meilleure cohérence progressive des échanges.

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Pour développer le langage et viser une gestion non-violente

des conflits Le jeu coopératif, en favorisant l’autonomie, la

confiance en soi et en l’autre, modifie en profondeur les relations interpersonnelles.

Il développe la communication, l’argumentation, les capacités de dialogue, la notion essentielle d’interdépendance.

Il participe de la mise en place d'une dynamique de désir dans l'organisation des apprentissages