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Affiche créée pour un concours du Mumedi
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ASEA
Analyse d’une publicité existante et création d’une affiche
Lucile LEBLOND Année scolaire 2011-2012
1
Sommaire
Analyse d’une publicité existante …………………………………………………….. 3 Dénotation…………………………………………………………………………………………………………………………… 4
Signes plastiques, construction et parcours de l’image…………………………………………………………4
Connotation…………………………………………………………………………………………………………………………. 6
Création d’une affiche……………………………………………………………………….. 9 Consignes…………………………………………………………………………………………………………………………….. 9
Analyse du sujet…………………………………………………………………………………………………………………… 9
Qu'est ce que la mort………………………………………………………………………………………………. 9
Qu'est ce que le sourire………………………………………………………………………………………… 15
La mort avec le sourire……………………………………………………………………………………………………… 16
la mort comme faisant partie du hasard………………………………………………………………. 16
Représenter la mort…………………………………………………………………………………………….. 17
La mort comme tradition, comme culture…………………………………………………………… 17
La mort comme partie du cycle de la vie……………………………………………………………… 17
Signes iconiques………………………………………………………………………………………………….. 18
Signes plastiques…………………………………………………………………………………………………. 20
Tentatives avortées………………………………………………………………………………………………………….. 22
Annexes ……………………………………………………………………………………………………………………………. 25
2
Analyse d’une publicite existante :
3
Affiche d’Amnesty International contre la violence conjugale. Cette publicité Amnesty International s’inscrit dans la durée. Elle ne peut être
dissociée de l’image d’Amnesty International connue pour ces publicités préventives
chocs destinées à faire réagir la population.
L’image est construite à partir d’une photographie, d’un logotype et d’un texte. Il
s’agit d’une publicité préventive d’Amnesty International destinée à la presse
magazine, dans un contexte de sensibilisation de la population, et plus
particulièrement des femmes, aux violences conjugales.
Dénotation :
Signes iconiques et plastiques :
On observe un couple au centre de la photographie. Le couple est pris de trois quart
en plan d’ensemble, on voit les personnages en pied et on désigne une partie du
décor dans lequel ils se trouvent. Le cadrage, qui coupe le bassin d’eau, laisse
supposer un hors-champ. Il donne à l’image une vie en dehors du cadre.
La femme est brune à la peau blanche. Elle porte une robe de mariée blanche, un
voile blanc, un collier de diamants et un bouquet de fleurs. L’homme est brun à la
peau blanche également. Il est en smoking avec un nœud papillon et porte des fleurs
à sa boutonnière. Ils se trouvent dans un parc boisé de conifères et de grands
arbres. Derrière eux, il y a un bassin. Le ciel est nuageux, comme s’il n’allait pas
tarder à pleuvoir. L’homme agrippe la femme. Le mascara de la femme a coulé, elle
grimace. Le bouquet est mal en point, des pétales de fleurs tombent au sol.
Signes linguistiques :
En bas à droite, en signature, on voit une banderole jaune. La banderole est scindée
en deux. A gauche, on peut lire l’accroche suivante: « 1 out of 5 women is a victim of
domestic violence. Act now ». (Une femme sur cinq est victime de violence
domestique. Agissons maintenant. ) et, à droite, on reconnaît le logo d’Amnesty
International.
Signes plastiques, construction et parcours de l’image: Notre œil est tout de suite attiré par la figure centrale de la photographie : le couple.
Le cadrage est important, en effet, le couple est placé au centre de l’image et occupe
la majorité de l’espace. L’image a donc été construite pour que l’on s’attarde sur le
couple, pour que, lorsqu’on lit l’image, ce soit le couple qui nous frappe en premier.
C’est la robe blanche qui se distingue le plus du décor : d’abord grâce au contraste
existant entre le blanc de la robe et le noir du smoking puis grâce au contraste,
certes moins important, entre le blanc de la robe et le vert du décor. On regarde donc
d’abord la femme puis l’homme.
Notre regard vient ensuite se poser sur l’accroche, en anglais, disposée sur une
étiquette jaune vive en total contraste avec les couleurs plutôt douces et pâles du
4
décor. L’étiquette jaune sur lequel est disposée l’accroche reprend la couleur du
logo d’Amnesty International qui est lui aussi placé sur un cartouche jaune vif. Enfin,
nous lisons le logo d’Amnesty International qui vient en signature de l’affiche.
1 : le couple
2 : l’accroche
3 : le logo
4 : le décor
Les personnages sont de trois quart et ne regardent pas le spectateur. Ainsi la
personne qui regarde l’affiche est placée en spectateur de la scène. Il a l’impression
d’assister à une saynète. Cette impression est renforcée par l’angle de prise de vue
de la photographie qui est un angle de prise de vue anaxe, frontale. Cependant, le
spectateur est invité à l’action par le message linguistique.
Enfin, la profondeur de champ est importante ce qui fait que l’intégralité du décor
peut être perçue par le spectateur. Ainsi, il peut aussi bien distinguer le bassin se
trouvant au second plan, que les connifères et les arbes se trouvant au dernier plan.
5
Connotation :
Le message iconique :
Certains signes proxémiques et kinésiques donnent des indications sur la nature de
la relation entre les deux personnages. En effet, les deux personnages sont proches
l’un de l’autre. Il n’y a quasiment aucun espace entre les deux puisque la femme est
maintenue contre l’homme. Cette proximité entre les deux personnages montre qu’ils
sont liés l’un à l’autre. Cette idée est renforcée par la posture des personnages : la
femme est dos à l’homme qui la tient, mais aussi par les signes symboliques qui
constituent la photographie. En effet, la femme porte une robe blanche, un voile et un
bouquet ; traditionnellement ce sont, dans la culture occidentale catholique, les
attributs d’une femme lors de sa cérémonie de mariage. Ces attributs symbolisent
habituellement la tradition et la pureté du mariage. Le costume de l’homme composé
d’un smoking, d’un nœud papillon et de fleurs à la boutonnière représente lui aussi
l’attribut d’un jeune marié. Cette idée de cérémonie de mariage est renforcée par les
signes ornementaux qui composent le décor. En effet, l’arrière-plan ressemble à un
jardin à la française constitué de conifères taillés, d’herbe coupée rase, d’une allée
de graviers et d’un bassin. Le décor associé aux personnages en costume de
mariage rappelle immédiatement la photo de mariage idyllique comme on peut les
voir dans les magazines pour mariées ou dans les magazines people lorsqu’il s’agit
de célébrités.
6
Si l’on ne voyait pas les expressions du visage du couple, on pourrait croire qu’il
s’agit d’une photographie de mariage classique, comme celle que l’on peut voir au-
dessus. Cependant les signes kinésiques et la posture des personnages laissent
entrevoir une toute autre réalité. En effet, la traditionnelle femme souriante regardant
enamourée son mari est remplacée ici par une femme courbée, regardant vers le sol,
dominée par l’homme. De plus, la grimace de l’homme et son attitude envers la
femme, qu’il tient fermement, ajoute de la violence à cette photographie de mariage
qui est traditionnellement le symbole du bonheur des mariés. En outre, le mascara
noir dégoulinant et le bouquet abimé s’opposent à la pureté du cadre, où tout est
soigneusement ordonné, et à la pureté de la robe blanche. Tous ces signes, qu’ils
soient kinésiques, proxémiques ou ornementaux, viennent rompre le concept de
photographie de mariage idyllique en y amenant les pleurs et la violence. La
photographie de mariage se transforme ici en scène de maltraitance du marié envers
la mariée, et ce malgré le décor et les vêtements plutôt luxueux.
Amnesty International casse les stéréotypes de la photographie de mariage et du
mariage en général. La photographie parfaite censée représenter le bonheur du
mariage montre tout d’un coup le cauchemar des femmes violentées.
7
Enfin, lorsqu’Amnesty International a composé l’image, elle n’a pas choisi les
personnages au hasard. Amnesty International a choisi un couple blanc et jeune. De
plus, les vêtements, les bijoux et le jardin à la française montrent l’appartenance du
couple à une classe sociale plutôt aisée. Le spectateur n’est pas face à des ouvriers
se mariant dans un jardin public quelconque. Les personnages sont des jeunes gens
riches se mariant dans un jardin qui pourrait très bien appartenir au château de
Versailles. Ainsi, on n’a pas face à nous un couple noir, âgé, issu du Moyen Orient,
ou issu de la classe ouvrière. Amnesty International souhaite ainsi casser les
stéréotypes sur l’identité sociale des femmes battues et montre que l’on peut
rencontrer des femmes battues dans tous les milieux, même ceux auxquels on ne
s’attend pas. Cette idée d’universalité de la violence conjugale est reprise par le
message linguistique.
Le message linguistique :
Le code général utilisé pour comprendre le message linguistique de cette publicité
est la connaissance de l’anglais et de son écriture. Le message linguistique repose
sur une étiquette jaune vive.
L’accroche, qui est le principal message linguistique, a ici une fonction de relais. En
effet, l’image est monosémique, sans le texte on comprend parfaitement que la
femme est mariée à un homme violent qui la frappe. La phrase « 1 out of 5 women
is a victim of domestic violence. Act now ». (Une femme sur cinq est victime de
violence domestique. Agissons maintenant) vient appuyer l’idée de violence
domestique. Il y a ici redondance entre le message iconique et le message
linguistique. Cependant, l’accroche généralise également la violence conjugale : la
photographie pourrait raconter l’histoire d’individus (c’est cet homme qui bat cette
femme) or l’accroche vient ajouter l’idée d’universalité de la violence conjugale, ce
n’est pas un cas isolé car une femme sur cinq est concernée. En outre, Amnesty
International apporte ici une statistique ce qui apportent un aspect informatif voire
scientifique et donc sérieux à la publicité. Enfin, l’accroche interpelle directement le
spectateur de l’affiche, elle ne se contente pas de lui donner une statistique
impersonnelle, elle l’appelle à agir directement à travers l’utilisation de la première
personne du pluriel. La deuxième partie de l’accroche amène le spectateur à se
sentir impliqué. Alors que sur le plan de l’image il n’était qu’un spectateur passif, le
message linguistique lui demande d’agir et donc de devenir un acteur.
Le second message linguistique, qui est le logo d’Amnesty International, ne peut se
comprendre que si le spectateur connait Amnesty International. Il s’agit ici d’un signe
linguistique codifié qui vient en signature de la publicité.
8
Cre ation d’une affiche sur le the me de la mort qui sourit
Consignes : Créer une affiche verticale au format 60cm x 90cm en RVB.
L’affiche est sur le thème de la mort, cela doit être une réflexion personnelle à propos
du sens que la mort a dans notre culture ou pays, comment nous la craignons, la
célébrons, ou la surmontons.
Analyse du sujet : L’affiche doit donc être une analyse sur la culture de la mort. C’est à la fois une
réflexion culturelle et une réflexion personnelle.
L’affiche doit cependant intégrer la notion de sourire et donc de mort avec le sourire.
Qu’est-ce que la mort ?
La mort d’un point de vue « scientifique » :
La mort c’est la fin de la vie, la fin de toute sensation et de tout mouvement dans
notre corps. On ne respire plus, notre cœur ne bat plus, on ne ressent plus. La mort
c’est l’absence de vie, l’absence de sensation. La mort est donc physique.
La mort d’un point de vue culturel :
La mort n’est pas perçue à l’identique des cultures différentes. La mort est donc un
phénomène culturel. Chaque civilisation a sa propre culture mortuaire, cependant
celle-ci évolue avec la société. La mort est donc un phénomène sociétaire.
Quelques exemples de culture mortuaire :
Europe chrétienne :
La mort est rattachée à Dieu. C’est le rappel de l’âme par le Seigneur. L’âme se
détache de l’enveloppe corporelle pour aller vers le Ciel. C’est l’élévation de l’esprit.
La mort est sacrée, religieuse. On ne représente la mort que quand elle est liée au
Christ, aux rois ou à la guerre (pour montrer la puissance du roi).
9
Raphaël
Le naturalisme européen du XIXème siècle :
La mort devient un élément d’étude. Le dimanche on peut visiter les morgues. Zola
réalise des descriptions de cadavre dans ces romans. La mort est désacralisée, elle
devient scientifique.
Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet
10
Europe contemporaine :
La mort est devenue plurielle :
La mort comme fin de vie, l’absence de l’être qui meurt. La mort est liée à la
perte de l’être cher. Elle a un caractère sacré (exemple : le choc que provoque
la profanation de tombes) même si elle n’est pas systématiquement rattachée
à la religion.
La mort comme divertissement : films d’horreur, romans et films policier,
concept d’halloween importé des Etats-Unis, jeux de la roulette russe.
La mort comme arme politique ou débat politique: terrorisme, suicide assisté…
La mort tradition : enterrement, Toussaint…
Affiche du film SAW
En Amérique latine précolombienne :
La mort est sacrée et religieuse mais de façon différente par rapport à l’Europe. Si en
Europe tuer quelqu’un c’est injurier dieu par le nom respect des dix commandements
(« tu ne tueras point ») certains peuples précolombiens rendent hommages à leurs
dieux en sacrifiant des humains. Comme en Europe, la mort est ritualisée, sauf que
là ce n’est pas dieu qui rappelle l’âme du mort mais l’humain qui donne l’âme du mort
à dieu.
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Sacrifice humain chez les aztèques
En Amérique latine post-colombienne :
Les sacrifices humains sont interdits par les colons. Cependant la mort fait partie du
quotidien que ce soit du côté des colons qui ne s’adaptent pas au climat ou du côté
des indigènes qui sont décimés par les maladies et les colons. Il n’y a cependant pas
ou peu de représentations graphiques de la mort : les colons la considèrent comme
taboue et les indigènes n’ont pas le droit de s’exprimer.
En Amérique latine contemporaine :
La mort est également devenue plurielle :
La mort comme fin de vie, l’absence de l’être qui meurt. La mort est liée à la
perte de l’être cher. Elle a un caractère sacré et religieux dans la plupart des
cas. Elle a aussi un caractère « spectaculaire » dans le sens où pour honorer
le mort les funérailles sont souvent somptueuses et ce même dans les milieux
ouvriers.
La mort comme arme : les gangs se servent de la mort comme arme, elle
devient spectaculaire, basée sur l'humour noir et les jeux de mots.
La mort tradition : tout comme l’Europe, l’Amérique latine fête ses morts au
moment de la Toussaint. Cependant la célébration des morts est
complètement différente. Il s’agit d’une vraie fête folklorique avec des chants,
des danses et des costumes traditionnels. La mort devient alors fleurie,
colorée, chantante. La mort en Amérique latine c’est aussi des symboles : la
Santa Muerte (Sainte Mort) et les calaveras.
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Enterrement mexicain
Calaveras en chocolat au Mexique Calavera
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Représentation de la Santa Muerte
Un cimetière mexicain le jour de la Fête des morts
Aux Etats-Unis :
La mort y est également plurielle :
La mort comme fin de vie, l’absence de l’être qui meurt. La mort est liée à la
perte de l’être cher. Elle a un caractère sacré et religieux dans la plupart des
cas. La célébration lié est à l’enterrement y est très solennelle.
La mort liée à l’insécurité : guerre des gangs, terrorisme…
La mort comme divertissement : Halloween
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En conclusion, à travers le monde, la mort a plusieurs facettes :
Elle est violente
Elle est triste
Elle est sacrée / religieuse
Elle est festive
Elle est liée à la tradition
La mort d’un point de vue personnel :
A quoi la mort me fait-elle penser ?
Le thème de l’affiche devant être « la mort avec le sourire » j’ai décidé de m’attacher
au côté traditionnel de la mort en étudiant la Fête de la mort, la Sainte Mort et les
calaveras mexicaines. Cependant même si je vais privilégier cet aspect de la mort, je
souhaite toute de même que ses autres facettes soient visibles, car je pense que la
mort forme un tout et qu’on ne peut la dépouiller d’un de ses aspects sans en perdre
l’essence même.
Qu’est-ce que le sourire ?
Définition : Expression rieuse, marquée par de légers mouvements du visage, et en
particulier un élément de la bouche, qui indique le plaisir, la sympathie, l'affection ou
la moquerie.
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Le sourire d’un point de vue personnel :
A quoi un sourire me fait-il penser ?
La mort avec le sourire : L’affiche crée par mes soins sera forcément polysémique puisque je souhaite
montrer plusieurs facettes de la mort : la mort comme tradition folklorique mexicaine,
la mort comme faisant partie d’un cycle de la vie et la mort comme faisant partie du
hasard (telle un joker dans un jeu de carte on ne sait jamais quand elle va arriver).
Cependant, même si l’affiche sera polysémique il y aura des messages qui seront
plus compréhensibles que d’autre, c’est le cas de la mort comme partie du hasard.
La mort comme faisant partie du hasard :
Le choix de la carte :
La mort ne peut être dissociée de l’idée de destin ou de hasard: on ne peut échapper
à la mort, tous les humains meurent un jour ou l’autre et, en principe, on ne décide
pas de la date de sa mort, on ne sait pas quand cela va arriver. La mort ne peut être
planifiée, prévue, elle est en quelque sorte liée au hasard. A partir de cette idée, je
suis partie du fait que la mort était comme un jeu de hasard : imprévisible, effrayante
et excitante à la fois (cf. : la roulette russe).
Afin de montrer le caractère imprévisible de la mort j'ai choisi de faire de mon affiche
une carte à jouer. En effet, on dit souvent que « la mort s'abat sur quelqu'un », or on
dit aussi « abattre ses cartes ». Ainsi l'analogie entre une carte et un coup du sort me
parait pertinente. Plutôt que de réaliser une carte en utilisant un des atouts déjà
existant (reine, valet, roi) j'ai choisi d'utiliser une personnification du concept de mort
afin de signifier au spectateur que la carte qui sort du jeu est la carte de la mort.
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Représenter la mort :
Pour réaliser mon affiche il me fallait personnifier le concept de mort. En effet, la
mort, comme la liberté n’est pas une personne ou un objet mais un concept si je veux
la représenter il faut lui donner une figure. J'aurais pu utiliser pour ce faire la
représentation de la mort dans un jeu de tarot mais j’ai choisi de reprendre une
représentation plus connue du grand public afin que l’affiche soit comprise par tous. En France, la représentation de la mort n’est pas sexuée : c’est un squelette avec
une faucille qui vous poursuit. Au Mexique, la mort est représentée par une Sainte
qui porte souvent un voile et parfois une faucille.
J’ai décidé de garder l’idée d’une mort féminine. En effet, la femme est souvent
considérée par la religion comme une tentatrice à laquelle on ne peut échapper
(cf. :l’intégrisme musulman, Eve qui a donné la pomme à Adam).
La mort sera donc représentée par une femme attirante et sensuelle. Cependant, je
ne veux pas occulter le côté sacré de la mort, je souhaite donc que la représentation
de la mort soit à la fois mystique et sensuelle. De plus, représenter la Sainte Mort me
permettait de rattacher la carte au folklore traditionnel mexicain et donc de montrer
l’aspect culturel de la mort.
La mort comme tradition, comme culture:
La mort est à la fois culturelle et personnelle. C’est-à-dire qu’il existe une tradition
collective liée à la culture et que chacun lie une relation plus ou moins étroite avec
cette tradition. La dimension culturelle de la mort s’exprime ici par mon choix de
17
représenter la mort avec l’image de la Sainte Mort mexicaine. En effet, ce n’est pas
une représentation très connue en Europe (à part en Espagne et au Portugal),
seules les personnes ayant une certaine connaissance de la culture hispanique
peuvent donc identifier la personne au centre comme étant la Sainte Mort.
Cependant, même si les autres ne peuvent la nommer, ils sont capables d’identifier
la figure centrale comme étant directement liée à la mort. Et ce à cause du
maquillage qui représente une tête de mort. Ainsi si la représentation de la mort est
culturelle, la mort, elle, est universelle et à des codes précis dans la culture
occidentale.
De plus, choisir de représenter la mort à travers un personnage mythique mexicain
me permettait de relier directement le concept de mort avec le concept de sourire. En
effet, la Sainte Mort est liée au Día de los Muertos qui est une véritable fête au
Mexique. En effet, los de cette journée, les Mexicains dansent, chantent, mangent
des têtes de mort au chocolat pimenté, … Il s’agit d’une journée remplie de joie pour
les Mexicains. La mort est, pendant cette journée, liée à des rires. Cela me paraissait
donc être un élément pertinent de relier la mort à cette fête traditionnelle qui fête
réellement la mort avec le sourire.
La mort comme partie du cycle de la vie :
La carte n'a aucune valeur si elle n'est pas accompagnée d'autres cartes. L'as n'a de
valeur que comparé à une carte plus faible. La mort fait elle aussi partie d'un tout. Il
n'y a pas de mort sans vie. Elle n’a de sens que parce qu’elle fait partie d’un tout. La
mort fait donc partie d'un cycle. Il me semblait important de rattacher la mort et sa
représentation à la vie. Le cycle de la vie est souvent représenter par une fleur qui
nait d’une graine, fleurit, est butinée par les abeilles, se fanent, meurent et renaît
grâce aux abeilles qui ont laissé tomber le pollen dans les prés. J’ai donc décidé de
garder l’idée du cycle de la vie rattaché à la flore car dans l’imaginaire publique les
fleurs sont automatiquement rattachées à la vie.
Signes iconiques:
Dénotation / Connotation :
Voici une liste des concepts qui doivent apparaître sur l’affiche et le signifiant que j’ai décidé de leur
attribué :
Concept Signifiants Douleur Sourire de l’ange
Sensualité et féminité Décolleté, lèvres rouges, jupe, fleurs
Mort Vêtement noir, maquillage « caLavéras »
Tradition Maquillage « caLavéras », tête de mort
Nature / Cycle de la vie Fleurs
Hasard Carte à jouer
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Composition de l’affiche
L’affiche est composée comme une carte à jouer : la figure féminine a une position
centrale, elle a deux visages dont un inversé. En réalité, c’est tout son corps qui est
inversé comme si il y avait un miroir qui la reflétait vers le bas de la carte .
En haut à gauche et en bas à droite on retrouve un des attributs fréquemment
associé à la mort : la tête de mort.
J’ai choisi de mettre la représentation de la mort au centre car notre regard est
automatiquement attiré par ce qui est placé au centre d’une image. Or la
représentation de la mort est l’élément clef de l’affiche, il est donc important qu’il soit
perçu immédiatement. C’est seulement après avoir regardé la Sainte Mort que notre
regard se porte sur les crânes.
La représentation de la mort :
La femme représentant la mort porte un maquillage de « calavéra » censé
représenter une tête de mort décorée. Les yeux sont recouverts par de gros ronds
noirs, les ronds sont entourés d’arcs de cercle rose, bleu et vert qui les transforme en
fleur :
Le bout du nez est peint en noir pour rappeler la cavité nasale d’un crâne. La femme
arbore un sourire de l’ange : c’est-à-dire que ses lèvres sont rouges sang et que son
sourire est prolongé par deux cicatrices. Ce sourire de l’ange est un attribut de la
représentation classique de la Sainte Mort mexicaine. Il symbolise la souffrance et la
douleur. La femme est habillée de noir pour symboliser le deuil, elle porte également
un voile noir, autrefois porté par les veuves. Cependant, elle porte dans ses bras un
large bouquet de fleurs colorées et arbore une couronne de fleurs. Ce sont ces
éléments qui apportent directement de la couleur et de la vie à la représentation de
la mort.
La figure féminine regarde directement le spectateur comme si elle l’interpellait et
pourtant son regard est inexpressif, ce qui a un côté assez effrayant. A travers son
regard, on a l’impression qu’elle n’exprime rien, qu’elle ne ressent rien. Ici, les signes
kinésiques présents sur son visage, en l’occurrence son absence d’expression,
relèvent d’un choix. En effet, le but était ici de montrer que la mort ne s’exprime pas,
elle ne ressent pas et ce malgré la douleur qu’implique le sourire de l’ange.
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La carte :
On reconnait l’affiche comme étant une carte à jouer grâce à deux éléments :
La tête de mort qui se répète en haut à gauche et en bas à droite de l’affiche :
Grâce à sa position sur la carte on voit qu’il s’agit de la représentation de la famille à
laquelle appartient la carte (cœur, trèfle, pique, carreau et dans ce cas la mort).
J’ai choisi de prendre une tête de mort stylisée et décorée comme une « cadavéra »
pour rappeler le maquillage de la femme au centre de la cadre mais aussi, pour
raccrocher encore plus cette carte à la tradition mexicaine.
La femme dédoublée :
Traditionnellement, les cartes à jouer présentent les personnages féminins coupés à
la poitrine ou à la taille qui se répètent sur la partie inférieure de la carte avec un effet
miroir. En effet, le haut de la carte regarde à gauche et le bas de la carte regarde à
droite. Cet effet permet au joueur de toujours avoir la femme à l’endroit et ce
quelques soit le sens dans lequel il tient la carte.
Cet effet est caractéristique des cartes à jouer et c’est souvent cet élément qui, en
plus de la forme allongée de la carte, l’identifie comme telle.
Il était donc indispensable que la représentation de la mort présentée au centre de
ma carte soit elle aussi dédoublée à l’inverse afin de préserver ce code.
Signes plastiques :
Lumière :
La photographie centrale est assez sombre à cause de la dominance du noir sur cet
élément et du manque de lumière. Les éléments les plus lumineux sont les fleurs et
le visage de la Sainte Mort, tous les autres éléments de la représentation de la mort
sont dans l’ombre.
Ainsi, le spectateur ne porte son regard que sur les éléments réellement significatif
de la photographie : les fleurs symbolisant la féminité et la vie, et le visage
inexpressif de la mort.
20
Couleurs et contrastes:
Les couleurs dominantes sont le blanc (pour le fond de la carte) et le noir (pour ce
qui est de la représentation de la mort). Le noir est la couleur du deuil dans les
sociétés occidentales, c’est pourquoi la mort est entièrement habillée de noir.
Globalement la photographie de la mort est assez sombre dans le sens où le noir
représente environ 70% des couleurs représentées lorsqu’on regarde la Sainte Mort.
De plus, l’usage de couleurs vives est limité aux fleurs, aux lèvres, aux contours des
yeux, et à la broderie du voile. Tout le reste est noir.
Il existe un fort contraste entre la représentation de la mort (où le noir domine) et le
fond de la carte (où le blanc domine). Ce contraste permet de mettre en avant, la
figure centrale. Il existe dans l’image un autre contraste : les fleurs et la bouche sont
de couleurs vives alors que tout le reste de l’image est dans des tons neutres (noir,
blanc, chair). Ainsi ce sont des éléments qui se détachent facilement de l’image et
qui attirent donc immédiatement le regard du spectateur.
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Tentatives avortées :
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Annexes
http://www.youtube.com/watch?v=g_wg3y5n11k&feature=related : reportage sur el Dia de los
muertos au Méxique
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