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Rien ne va plus au pays de Shakespeare, puisque l’échiquier politique s’est profondément bouleversé depuis 1995 et si les partis traditionnels avant cette date, dominaient la vie politique Britannique, ce n’est plus le cas en l’an 2000. En effet, des 3 gouvernements qu’a connus le Royaume depuis 1995, les 3 étaient issus des 3 partis majoritaires, Conservateurs avec L.William Challenger, Libéraux-démocrates avec Karen Harman et Républicains avec l’actuel Premier Ministre, Harry Spencor. Cependant, les partis respectifs des deux premiers se sont littéralement effondrés notamment après leur mandat. Cela a été le cas avec les Conservateurs qui après la prise de fonction de Lord Challenger en Automne 1996, sont passés de 31.2% d’intentions de vote à… 12.9% un an plus tard à l’élection par le parlement de Karen Harman. Pourtant, ils ont su se remobiliser pour atteindre un sommet, 37.5% à la veille de la seconde élection Britannique au Printemps 1998. Mais cela n’aura pas été assez puisqu’à cette élection, tout particulièrement durant la campagne, ce sont les Républicains, qui ont brillé et qui ont gagné près de… 12%, les classant premiers à quelques sièges de la majorité absolue. Chose qui n’a pas été difficile à atteindre avec le soutien des Sociaux- Constitutionnalistes à 6.2% à la même époque. Depuis, fait plus ou moins incroyable mais les progressistes n’ont que très peu baissés dans les sondages, seulement 10%, ce qui reste très raisonnable après plus de deux ans de mandat, en comparaison de la « performance » libérale-démocrate qui, quasiment au surlendemain de son élection, avait déjà perdu 10% d’intentions, pour se retrouver au plus fort de la crise, 4 ans après la prise de fonction de Karen Harman, à… 2.1% d’intentions de vote. C’est un constat : les Libéraux-Démocrates et encore plus durement les Conservateurs ont connu une baisse spectaculaire, divisant leurs intentions de vote par 2 voire par 5 ! Avec l’effondrement du centre et de la droite et le maintien de la gauche sociale-démocrate, ce sont les extrêmes qui en ont très largement profité. Et en première ligne, le BNP, parti nationaliste et pro-OMOP qui a réalisé un pic historique à l’automne 1999 avec plus de 30% d’intentions de vote ! Cette tendance est néanmoins à la baisse alors même que la droite réaugmente de manière plus ou moins forte. Autre mouvement important, le BCP, les communistes, qui n’ont peut-être pas gagné autant que le BNP mais se sont globalement maintenus à 10-13%. Mais un autre élément est à prendre en considération, l’émergence et l’importance des partis issus de l’immigration. En effet, de 1996 à

UK : Un nouveau paysage politique

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Rien ne va plus au pays de Shakespeare, puisque l’échiquier politique s’est profondément bouleversé depuis 1995 et si les partis traditionnels avant cette date, dominaient la vie politique Britannique, ce n’est plus le cas en l’an 2000. En effet, des 3 gouvernements qu’a connus le Royaume depuis 1995, les 3 étaient issus des 3 partis majoritaires, Conservateurs avec L.William Challenger, Libéraux-démocrates avec Karen Harman et Républicains avec l’actuel Premier Ministre, Harry Spencor. Cependant, les partis respectifs des deux premiers se sont littéralement effondrés notamment après leur mandat. Cela a été le cas avec les Conservateurs qui après la prise de fonction de Lord Challenger en Automne 1996, sont passés de 31.2% d’intentions de vote à… 12.9% un an plus tard à l’élection par le parlement de Karen Harman.

Pourtant, ils ont su se remobiliser pour atteindre un sommet, 37.5% à la veille de la seconde élection Britannique au Printemps 1998. Mais cela n’aura pas été assez puisqu’à cette élection, tout particulièrement durant la campagne, ce sont les Républicains, qui ont brillé et qui ont gagné près de… 12%, les classant premiers à quelques sièges de la majorité absolue. Chose qui n’a pas été difficile à atteindre avec le soutien des Sociaux-Constitutionnalistes à 6.2% à la même époque.

Depuis, fait plus ou moins incroyable mais les progressistes n’ont que très peu baissés dans les sondages, seulement 10%, ce qui reste très raisonnable après plus de deux ans de mandat, en comparaison de la « performance » libérale-démocrate qui, quasiment au surlendemain de son élection, avait déjà perdu 10% d’intentions, pour se retrouver au plus fort de la crise, 4 ans après la prise de fonction de Karen Harman, à… 2.1% d’intentions de vote. C’est un constat : les Libéraux-Démocrates et encore plus durement les Conservateurs ont connu une baisse spectaculaire, divisant leurs intentions de vote par 2 voire par 5 ! Avec l’effondrement du centre et de la droite et le maintien de la gauche sociale-démocrate, ce sont les extrêmes qui en ont très largement profité. Et en première ligne, le BNP, parti nationaliste et pro-OMOP qui a réalisé un pic historique à l’automne 1999 avec plus de 30% d’intentions de vote ! Cette tendance est néanmoins à la baisse alors même que la droite réaugmente de manière plus ou moins forte. Autre mouvement important, le BCP, les communistes, qui n’ont peut-être pas gagné autant que le BNP mais se sont globalement maintenus à 10-13%.

Mais un autre élément est à prendre en considération, l’émergence et l’importance des partis issus de l’immigration. En effet, de 1996 à 1998, près d’un million de Brésiliens se sont installés au Royaume – Uni, principalement à Belfast, créant là-bas un parti d’abord régional puis très vite étendue au niveau national. Ainsi, ils cumuleraient près de 0.5% des voix, ce qui reste très faible, notamment à cause de la forte augmentation du BNP. Ce parti, baptisé, « Ordem & Progresso » est un parti des plus conservateurs, d’ailleurs il est placé à la droite du BNP… c’est dire ! Catholique, résolument pro-OMOP, ultra libéral, ce mouvement resté minoritaire jusqu’aujourd’hui souhaite très clairement faire du Royaume – Uni, un allié, voire un « pion » de l’entreprise Brésilienne et Américaine.

A son opposé, le Mouvement Hindou, réunit près de 3 millions d’immigrés provenant de la deuxième population mondiale mais représentant plus de 8% des voix. Un chiffre fort qui s’explique, asymétriquement au BNP – O&P, à la faiblesse électorale d’un parti communiste qui ne mobilise pas.

Voici les sondages actuels à la question : « Pour quel parti voteriez-vous si l’élection devait se tenir dimanche ? »

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En termes de sièges :

Republicans : 34.7% soit 156 sièges

British National Party : 18.7% soit 85 sièges

Liberal-Democrates : 12.2% soit 55 sièges

British Communist Party : 10.1% soit 45 sièges

Conservatives : 8.7% soit 40 sièges

Mouvement Hindou : 8% soit 36 sièges

Social-Constitutionnalist Party : 5.4% soit 23 sièges

Religious Universal Movement : 1% soit 4 sièges

Ordem & Progresso : 0.5% soit 2 sièges

Independants : 0.5% soit 2 sièges

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Au total,

Extrême gauche (BCP + MH) : 18.1% soit 81 sièges

Gauche (SCP + Rép.) : 40.1% soit 179 sièges

Centre (Libdem + Ind.) : 12.7% soit 57 sièges

Droite (Cons.) : 8.7% soit 40 sièges

Extrême droite (BNP + O&P + RUM) : 19.7% soit 89 sièges

La gauche (BCP + MH + SCP + Rép.) : 57.9% soit 260 sièges

La droite (Libdem + Ind. + Cons. + BNP + O&P + RUM) : 42.1% soit 190 sièges

En ce qui concerne les Lords, ils seront nommés par la Reine en 2002. En attendant, à 3 ans des élections parlementaires et quasiment à mi-mandat, Harry Spencor semble encore très populaire, fait rare dans la vie politique Britannique même s’il semble qu’il lui faudrait s’allier avec le BCP et le MH s’il souhaite pouvoir se maintenir au pouvoir mais cela impliquerait de se rapprocher avec la Confédération Socialiste, option pour le moment exclue par Spencor. Autre option, ouvrir sa majorité au centre en intégrant les Libéraux-Démocrates mais ces derniers se droitisent et seraient des plus tentés à une alliance Libéraux-Conservateurs-Nationalistes, rendant les petits partis (RUM & O&P), marginaux et étouffant ainsi leurs existences.

Affaire à suivre…