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il faut obtenir un nombre depoints suffisants. Avoir une offred’emploi avant de venir augmentele score. “Un développeur infor-matique qui aurait au moinsune licence et trois années d’ex-périence professionnelle seraprobablement éligible pour unvisa de résident, qui permetde rester pour une durée indé-terminée.”

WORK TO RESIDENCE

Pour entrer par un visa de travail,il faut miser sur les métiers pré-sents sur quatre listes établiespar le ministère de l’Immigra-tion**. Elles répartissent les postesqui offrent un accès à l’entréedans le pays en fonction de latemporalité des besoins, que cesoit sur le long terme (Long TermSkill Shortage List, LTSSL) ouimmédiat (Immediate Skill Shor-tage List, ISSL). Les secteurs quireviennent souvent sur cette listeconcernent la santé et le social,l’agriculture et la foresterie, ouencore le tourisme et les loisirs. Une autre liste (Canterbury SkillShortage List, CSSL) portent surdes emplois qui se sont créés à lasuite du tremblement de terre,notamment dans la construction,le bâtiment et les transports. Unemploi qui correspond à cetteliste des besoins sur le long terme,et qui requiert souvent des qua-lifications assez élevées, fait obte-nir un visa dans la catégorie “Workto Residence”. Il permet de pos-tuler pour le visa de résidence aubout de deux ans. En revanche,les deux autres listes (ISSL etCSSL) donnent seulement accèsau visa de la catégorie “EssentielSkill Work Visa”, qui n’ont qu’une

durée limitée dans le temps, del’ordre de trois à cinq ans.En fonction des besoins du pays,les candidats aux profils recher-chés sont particulièrement choyés.“Les employeurs font tout pourretenir leurs collaborateurs,confirme Sébastien Pham. Il estfacile de progresser en interne,mais aussi de changer d’entre-prise. Les travailleurs motivésse repèrent très vite et évoluentrapidement.” Et comme ce quiest rare est cher, cette demandese répercute sur les rémunéra-tions. “En informatique, lessalaires sont très élevés par rap-port à ce que j’ai pu connaîtreen France”, poursuit-il. RobertHalf souligne en effet que lesentreprises ont recours à l’aug-mentation de salaire pour retenirleurs talents. Le rapport ajouteaussi que la flexibilité et l’auto-nomie sont des critères avancéspour séduire les candidats. Carpour les Kiwis, il n’y a pas que letravail, le temps post-bureau estsacré. “Ils se focalisent beaucoupsur leur qualité de vie, il est toutà fait possible de trouver un jobtrès intéressant en ne travail -lant que de 9 heures à 17 heures,avance Sébastien Pham. Ils sontplus dans une perspective anglo-saxonne à ce sujet, moins dansun rapport sacrificiel au travail,comme chez nous. Chez Vodafonepar exemple, nous recevons dese-mails nous rappelant qu’onpeut travailler en télétravail. Leprésentéisme n’est pas requis.” ■

Chloé GOUDENHOOFT

* Travailler ou étudier en Nouvelle-Zélande,d’Odile Smadja, aux éditions Studyrama Pro,2013.** Disponible sur le siteskillshortages.immigration.govt.nz.

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SÉBASTIEN PHAMLE CHOIX D’UNE BELLE QUALITÉ DE VIE

Arrivé il y a plus de 8 ans avec sa compagne en Nouvelle-Zélande, Sébastien Pham, a fait le grand saut à la suited’une opportunité professionnelle. “J’avais déjà travaillé à l’étranger précédemment. J’étais programme managerchez les télécoms italiens. Alors que j’étais à uneconférence à Londres, un Néo-zélandais de chez Vodafonem’a proposé de venir travailler sur l’Europe depuis sonpays.” Alors que cette rencontre avait eu lieu en novembre2006, Alcatel lui propose un poste à Doubaï. “Nousconnaissions déjà les Émirats. Nous avons finalement optépour la Nouvelle-Zélande pour la qualité de vie trèsdifférente qu’offrait le pays.”Sur place, il s’est rendu compte qu’il y avait de vraisbesoins de professionnels. Il s’est donc lancé en parallèledans une activité d’accompagnement à l’immigration pourles candidats français, notamment pour obtenir des visas*. Quant au pays lui-même, il reconnaît en apprécier le “wayof life”. “La nature et les paysages sont très beaux, avecune grande variété de climats, et la possibilité d’y pratiquerplusieurs activités. On trouve les plages tropicales au nord,les stations de ski au sud. En plus, c’est un pays grandcomme l’Italie mais avec une faible population. Mêmependant les grandes vacances qui ont lieu à Noël, on peutse retrouver à quatre personnes sur une plage d’unkilomètre. Quant aux sorties, il y a une dizaine d’années,c’était moins sympa qu’aujourd’hui. Mais depuis la Coupe du monde de rugby 2011, la vie pour sortir s’estdéveloppée, il y a de plus en plus d’endroit où aller.”Il souligne encore la possibilité de visiter l’Asie. “Il faut 30 heures pour rentrer en France. Même si de nombreuxpays asiatiques sont à 10 heures de vol, on relativise ladistance  ! Et en tout cas, l’équivalent des vacances en Grèceou en Afrique du Nord, ici, ce sont les îles Fidji et Tahiti...”

* www.nz-project.com.

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MANAGEMENT & CARRIÈREOPPORTUNITÉS INTERNATIONALES

Si l’Australie continue

largement d’attirer lesFrançais, sa petite voi-sine flanquée au sud-est de ses côtes devient

attractive pour les cadres. La Nou-velle-Zélande comptait 4,4 mil -lions d’habitants en juin 2012*

pour un taux de chômagede 5,8 % (juin 2014). Entermes de secteurs por-teurs, l’agroalimentaireoccupe une place primor-diale et représente 50 %des exportations. L’activitérepose sur trois piliers  :les produits laitiers, lesproduits carnés et la viti -

culture. Le tourisme se positionneen deuxième place. “En 2011,2,6 mil lions d’étrangers se sontpressés à la douane, un chiffreen hausse de 2 % par rapport àl’année précédente, explique le

guide Travailler ou étudier enNouvelle-Zélande*. Le secteur aau total généré près de 20 mil-liards de dollars néo-zélandaisen 2011, soit 10 % du PIB tout enfaisant vivre directement et indi-rectement 180 000 personnes.”Aux yeux de Sébastien Pham,programme manager chez Voda-fone et consultant en immi gra -tion [voir encadré], le pays sedémarque de la France et mêmede l’Europe par les nombreusesopportunités professionnellesqu’il propose. “Il y a un vrai dés-équilibre entre l’offre et lademande”, commente-t-il. LeGuide des salaires 2015 de RobertHalf souligne que les directeursfinanciers du pays s’inquiètentde la perte de leurs meilleursprofessionnels et 75 % des diri-geants ne parviennent pas à trou-ver les talents qu’ils recherchent.

En termes d’emploi cadre, parexemple, le secteur de l’informa-tique (développeur, chef de projetIT, business analyst) et des télé-communications se montre par-ticulièrement en demande, demême que ceux de la santé oudes biotechnologies. “Le paysessaie aussi de surfer sur la vaguedu Seigneur des anneaux et dedevenir un grand studio decinéma, commente le consultant.Les animateurs 3D et graphistessont très recherchés.” Le trem-blement de terre qui a secouél’île en 2011 a entraîné, de soncôté, de fortes demandes enmatière de construction. Cela dit, le pays fait le pari d’uneimmigration choisie, fondée surles diplômes, l’expérience pro-fessionnelle, l’âge et le niveaud’anglais, comme en Australie etau Canada. Pour obtenir un visa,

Isolée au sud du Pacifique, la Nouvelle-Zélande est quasiment passée entre les mailles du filet de lacrise. Bien que le pays pratique une immigration choisie, de nombreux besoins se font sentir dansl’informatique et les télécommunications, ou encore dans le domaine de la construction.

La Nouvelle-ZélandeStar montante du Pacifique

“Les employeursfont tout pourretenir leurs

collaborateurs.”

Les Kiwis se focalisent beaucoup sur leur qualité de vie, il est tout à fait possible de trouver un job très intéressant en ne travail lant que de 9 heures à 17 heures.

VISA INVESTISSEUR

Pour les entrepreneurs et investisseurs, il existe un visa spécial permettantd’entrer dans le pays. “Il s’adresse plutôt à des personnes moins jeunes,explique Sébastien Pham, programme manager chez Vodafone et consultanten immigration. “Les Néo-zélandais effectuent un investissement plutôtlocatif, le pays cherche donc à faire entrer des capitaux. Mais ce visa restequand même difficile à obtenir. Il faut investir entre deux et trois millions dedollars dans l’économie ou proposer un projet à haut potentiel, qui crée del’emploi, qui soit innovant ou en rapport avec les listes de besoins du pays.”

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