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DSCG 2 Finance en 32 f iches Pascal BARNETO Agrégé en sciences de gestion Docteur en sciences de gestion Professeur des universités à l’IAE de Poitiers Georges GREGORIO Agrégé d’économie et de gestion Docteur en sciences de gestion Maître de conférences à l’IAE de Pau et des Pays de l’Adour 2 e édition

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DSCG 2Finance

en 32 f iches

Pascal BARNETOAgrégé en sciences de gestionDocteur en sciences de gestion

Professeur des universités à l’IAE de Poitiers

Georges GREGORIOAgrégé d’économie et de gestionDocteur en sciences de gestion

Maître de conférences à l’IAE de Pauet des Pays de l’Adour

2e édition

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© Dunod, Paris, 2012ISBN 978-2-10-058498-7

Collection « Express Expertise comptable »

DCG l J.-F. Bocquillon, M. Mariage, Introduction au droit, DCG 1, 2012 (4e édition) l L. Siné, Droit des sociétés DCG 2, 2012 (3e édition) l V. Roy, Droit social DCG 3, 2012 l E. Disle, J. Saraf, Droit fi scal DCG 4, 2012 l J. Longatte, P. Vanhove, Économie DCG 5, 2009 l F. Delahaye, J. Delahaye, Finance d’entreprise DCG 6, 2011 (2e édition) l J. - L. Charron, S. Sépari, Management DCG 7, 2012 (2e édition) l Ch. Disle, Introduction à la comptabilité DCG 9, 2012 (3e édition) l R. Maéso, Comptabilité approfondie DCG 10, 2012 (2e édition) l F. Cazenave, Anglais DCG 12, 2010

DSCG l H. Jahier, V. Roy, Gestion juridique, fi scale et sociale DSCG 1, 2012 l P. Barneto, G. Grégorio, Finance DSCG 2, 2012 (2e édition) l S. Sépari, G. Solle, Management et contrôle de gestion, DSCG 3, 2009 l R. Obert, Fusion-Consolidation, DSCG 4, 2011 (2e édition)

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I I I

S o m m a i r e

Sommaire

Fiche 1

La maximisation de la valeur financière 1

Fiche 2

Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF) 7

Fiche 3

Les modèles d’évaluation alternatifs au MEDAF 15

Fiche 4

L’efficience des marchés financiers 19

Fiche 5

La finance comportementale et autres théories explicatives des marchés financiers 24

Fiche 6

Les modèles optionnels 30

Fiche 7

La lecture optionnelle des structures financières des entreprises 35

Fiche 8

L’analyse des comptes des groupes 39

Fiche 9

La mesure économique de la création de valeur 48

Fiche 10

Les autres mesures de la création de valeur 54

Fiche 11

La notation 60

Fiche 12

L’évaluation par les flux 65

Fiche 13

L’évaluation par méthode comparative (ou méthode des multiples) 71

Fiche 14

L’évaluation à travers les approches patrimoniales et mixtes 75

Fiche 15

Les difficultés de la politique de choix des investissements 81

Fiche 16

Projets d’investissements et structure d’endettement 90

Fiche 17

Les options réelles 96

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D S C G 2 F i n a n c e

I V

Fiche 18

Le financement par fonds propres et quasi fonds propres 100

Fiche 19

Le financement par endettement 108

Fiche 20

Le choix d’une structure de financement 114

Fiche 21

Intérêts, enjeux et organisation de la trésorerie groupe 122

Fiche 22

Les marchés des produits dérivés 127

Fiche 23

Les marchés organisés et de gré à gré 133

Fiche 24

La politique de dividende 138

Fiche 25

La politique de rachat des actions 144

Fiche 26

Les opérations de restructuration :les apports partiels d’actifs et les scissions 148

Fiche 27

Les introductions en bourse 153

Fiche 28

Les opérations de fusion-acquisition 158

Fiche 29

Le recours aux holdings et les opérations à effet de levier 165

Fiche 30

Les offres publiques : les OPA et OPE 169

Fiche 31

Les opérations de titrisation et de défaisance 175

Fiche 32

Les principales théories de la gouvernance 181

IIIInnnnddddeeeexxxx

187

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FICHE

1

La maximisationde la valeur financière

I Points clés• La notion de valeur sous-entend la manière dont elle est créée par les firmes et pourles propriétaires de celles-ci.• Une firme est une organisation dans laquelle différents acteurs sont parties prenan-tes dans le cadre de relations contractuelles.• Les intérêts des différentes parties prenantes sont souvent source de conflit ; la rela-tion entre dirigeants et actionnaires est au centre de la théorie de l’agence.• Le rôle du dirigeant est central dans la création de valeur : les décisions qui amélio-rent l’espérance de revenus futurs améliorent la valeur actuelle d’une firme.• Le dirigeant doit œuvrer pour le compte des actionnaires : la maximisation derichesse des actionnaires doit être leur objectif.

II Les acteurs de la création de valeur

A. Les parties prenantes à la firme (

stakeholders

)

1. Présentation des différents acteurs

Les actionnaires

Ce sont les propriétaires légaux de la firme : ils ont investi en achetant les actions.Ils attendent des revenus sous formes de dividendes et de plus-values (aug-mentation du cours des actions).

Les dirigeantsIls gèrent la firme pour le compte des actionnaires.Ils ont leurs propres intérêts : rémunérations, carrière, etc.

Les salariésIls sont liés à la firme par leurs emplois, carrières et rémunérations. Ils s’organ-isent pour améliorer leur situation.

Les banques et les créanciers obligataires

Ils prêtent des fonds et perçoivent des intérêts.Ils surveillent la solvabilité de la firme (niveau de liquidité).Ils peuvent proposer d’autres services (conseil, etc.).

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D S C G 2 F i n a n c e 2

2. La relation principale : dirigeant et actionnaires (

shareholders

ou

stockholders

)• Les relations entre acteurs sont sources de conflit :

• La relation entre les dirigeants et les actionnaires représente le conflit potentiel leplus important et le plus intéressant :

• Les coûts de surveillance des actions des dirigeants par les actionnaires sont appeléscoût d’agence.

B. La situation du dirigeant financier• Le dirigeant financier est à l’interface des opérations de la société :

(1) La firme émet des titres pour lever des fonds et emprunte (décision de financement)(2) La firme investit dans des actifs (décision d’investissement)(3) Les activités génèrent des flux de trésorerie dont une partie, après impôts, est réinvestie(4) La firme rémunère les apporteurs de capitaux sous la forme d’intérêts et de dividendes

Les fournisseursIls veulent être assurés d’être payés sur le court terme.Ils souhaitent un volume de commandes constant à long terme.

Les clientsIls recherchent la meilleure qualité au prix le plus bas.Ils souhaitent un suivi des produits.

L’État et les collectivités locales

Impact des firmes sur la politique économique et la vie de la communauté locale (emploi, nuisances, etc.).Perception de revenus sous formes d’impôt et de taxes.

Actionnairesversus…

Clients Les premiers veulent des profits élevés, les seconds des prix faibles.

SalariésLes seconds veulent de bonnes conditions de travail et de salaires, les premiers veulent verser des rémunérations faibles.

PrêteursLes prêteurs sont prioritaires alors que les premiers sont créanciers résiduels.

État vs salariés Les impôts et taxes affectent le niveau des emplois.

Différences d’intérêts

Les dirigeants gèrent les fonds apportés par les actionnaires (relation de mandat ou d’agence) pour le compte de ces derniers.

Asymétrie d’information

Les dirigeants sont à l’intérieur de la firme et prennent des décisions : ils ont une meilleure information.

Marchéspourvoyeurs

de fondsOFFRE

Projetsd'investissements

nécessitantdes fonds

DEMANDE

MANAGEMENTFINANCIER

1

4

2

3

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1• Il garantit la mise en œuvre de la planification stratégique au sein de la firme.• Il a une action sur les principaux facteurs influençant la valeur de la firme :

III La maximisation de la valeur financière de la firme et les revenus des actionnaires

A. Un raisonnement en termes de flux de trésorerieLes flux de trésorerie ont un rôle central au sein de la firme. Ils permettent de mesurervéritablement le rôle de chacune des parties prenantes :

B. Les conditions de création de richesse• Il y a création de valeur si les décisions des dirigeants produisent des flux de tréso-rerie qui excèdent le coût des ressources :

Conditionséconomiques externes

Décisionsopérationnelles

et d'investissement

Décisionsde financement

Coûtdu capital

Fluxde trésorerie

Valeurde la firme

Stratégies politiqueset de management

Apportsdes actionnaires

Fluxde

trésorerie

Emprunts et créditsfournisseurs

Dividendes, intérêts,remboursement et taxes

Désinvestissements

Biens et servicesvendus

Gouvernement

Clients

MatériauxTravail

Frais généraux

Investissementen capital

FINANCEMENT OPÉRATIONS

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C. À qui doit revenir la création de richesse ?• L’objectif principal d’une société est la maximisation de la richesse des actionnaires car :

– ce sont les propriétaires ;– ils supportent tout ou partie du risque de faillite.

• Toutes les décisions qui augmentent la valeur d’une firme augmentent la richessedes actionnaires (valeur actionnariale) qui possèdent cette société.• Conclusion : les dirigeants financiers doivent prendre les décisions qui augmententla valeur de la société et donc la richesse des actionnaires.

Application

É n o n c é

Jack Welch, ex-patron de General Electric, a indiqué dans une interview au FinancialTimes(a) que « si on regarde les choses en face, la valeur actionnariale est l’idée laplus stupide du monde : il s’agit d’un résultat, pas d’une stratégie en soi, car votrevéritable force reste vos employés, vos clients et vos produits ». Il a même ajouté que« l’idée de fonder une stratégie sur la valeur des actions est insensée », jugeant quecette valeur est avant tout « le fruit des efforts collectifs, de l’équipe de directionjusqu’aux employés ».

(a) « Welch rues short-term profit obsession », Financial Times, 12 March 2009, by Francesco Guerrera.

Investissementsactuels sécrétantdes flux financiers

Valeur attenduedes investissementsfuturs projetés

Tauxde rentabilitédes capitauxinvestis

Coûtdes ressourcesde financement

Maximisationde la valeur de l'entreprise

Capitaux appartenantaux propriétaires/actionnaires

Emprunts auprèsdes établissementsde crédit

Investissementsà réaliser

Investissementsdéjà réalisés

Dettesfinancières

Capitauxpropres

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1

S o l u t i o n

1. La justification de la création de valeur actionnariale• La création de valeur est réalisée lorsque le taux de rentabilité des investissements estsupérieur au coût moyen pondéré du capital. Ce doit être l’objectif des décisions prises parles dirigeants financiers.• On parle de création de valeur actionnariale en raison de l’appropriation de la valeurcréée au profit exclusif des actionnaires et non pas au profit de l’ensemble des partiesprenantes à l’entreprise.• Le postulat est d’abord que les actionnaires sont les propriétaires de la firme et doncqu’ils doivent être rémunérés pour leur investissement. Ensuite, la maximisation de lavaleur des actionnaires entraîne de fait l’augmentation des revenus des autres partiesprenantes qui se trouvent alors au bénéfice de l’augmentation de la valeur de la firme.

2. La place de la création de valeur actionnariale• La notion de valeur actionnariale relie le domaine macro-économique au micro-économique en rapprochant marchés financiers et comportement des firmes.• Les préoccupations auxquelles la création de valeur actionnariale essaie de répondresont ainsi :

– rémunérer l’actionnaire à la hauteur de son investissement ;– être utilisé comme un instrument de gestion pour les dirigeants ;– justifier (et prédire) le cours boursier.

3. Les dangers de l’hégémonie de la création de valeur actionnarialeIls sont essentiellement dus aux efforts de réduction du risque résiduel que les action-naires supportent, à la vision court-termiste de cette approche ainsi qu’à la difficulté demesurer cette création de valeur.

Transfert du risque• Certaines opérations peuvent se traduire par un transfert de valeur au détriment descréanciers et au profit des actionnaires : l’augmentation de l’endettement dévalorise ladette en cours de l’entreprise et aboutit à un transfert de valeur des créanciers au profitdes actionnaires.• Le risque supporté par l’actionnaire est souvent transféré vers le salarié. Le par-tage de la valeur ajoutée est détourné au profit des actionnaires. L’importance de cedétournement dépend du rapport de force entre actionnaires, dirigeants et salariés.Les contraintes de rentabilité internalisées par les managers peuvent les conduire à

Ce jugement définitif est jugé d’autant plus surprenant par ce même journal qu’ilvient d’un homme « considéré comme le père du mouvement de la “valeur actionnar-iale” qui a dominé le monde de l’entreprise pendant plus de 20 ans ».

Commenter ces propos.

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D S C G 2 F i n a n c e 6

réduire d’abord les coûts salariaux et l’emploi pour diminuer le risque supporté parl’actionnaire (ajustements rapides de l’emploi, recherche de flexibilité, pratiques derémunérations variables, etc.).

Vision court-termiste• Les actionnaires ont une vision souvent court-termiste en se focalisant surl’évolution des cours de bourse. Cela se traduit par des contraintes de publicationdes performances quasi-permanente avec des objectifs de rentabilité élevés (lesfameux 15 %). Les dirigeants qui ne respectent pas ces objectifs sont générale-ment remerciés.• La conséquence est que les firmes ont souvent ignoré les investissements liés àla recherche et à l’innovation qui sont pourtant nécessaires à leur profitabilité et leurviabilité à long terme.• La création de valeur ne doit pas seulement prendre en compte les capitaux finan-ciers mais aussi les capitaux physiques, immatériels et humains.

Difficulté de mesureIl existe une prolifération des indicateurs qui se donnent pour objectif de mesurer lavaleur actionnariale :

– la variation de la capitalisation boursière d’une entreprise ;– le bénéfice par action (BPA) ;– les différents ratios de rentabilité ;– des indicateurs innovants utilisant le coût du capital (TSR et EVA notamment).

ConclusionLa création de valeur actionnariale est une notion fondamentale dans la conceptionde la gestion des firmes. Elle a été toutefois trop souvent utilisée comme une formede légitimation à toutes sortes de pratiques managériales face aux actionnaires, faceaux salariés, face aux pouvoirs publics, face à l’opinion, au-delà de toute rationalitééconomique.

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FICHE

2

Le modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF)

I Points clés• Tout actif financier est caractérisé par une rentabilité et un risque.• Le risque est une notion polymorphe. Sur le plan financier, il doit être rémunéré.• Le MEDAF est un modèle qui permet d’expliquer les taux de rentabilité des diffé-rents actifs financiers en fonction de leur niveau de risque.• Le MEDAF montre que seul le risque non diversifiable doit être rémunéré. Il permetde déterminer le taux de rentabilité exigé pour un titre ou un portefeuille compte tenude son risque systématique.

II Éléments de gestion de portefeuille

A. Rentabilité et risque d’un portefeuille

1. La mesure de la rentabilité et du risque d’un portefeuilleOn suppose un portefeuille P composé de n titres, constitué des titres T1,…, Ti,… Tn, enproportion x1,…, xi,…, xn.La rentabilité du portefeuille correspond à la moyenne pondérée des rentabilités espé-rées des titres, soit :

avec xi représentant la proportion du titre i et .

Le risque est mesuré par la variance du portefeuille, soit :

avec .

Le risque d’un portefeuille dépend aussi de la tendance des titres à évoluer de la même façon (covariance).

E P x E Ti ii

n

( ) ( )==∑

1

xii

n

==∑ 1

1

VAR P x VAR T x x COV T Ti ii

n

j

n

i

n

i j i j( ) ( ) ( , )= += ==∑ ∑∑ 2

1 11

i j≠

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2. Risque et nombre de titres le composantSi l’on suppose un portefeuille équipondéré de n titres, et si le nombre de titres est élevé(portefeuille infiniment diversifié), la variance du portefeuille est égale à la covariancemoyenne des titres qui le composent (Markowitz, 1959).Annuler totalement le risque du portefeuille signifie que la covariance est nulle : c’estimpossible car les valeurs ne fluctuent pas de façon totalement indépendante sur lemarché financier.

B. Les composantes du risque d’un portefeuille

1. Risque de marché et risque spécifiqueLe risque total du portefeuille peut être décomposé entre deux composantes :

– le risque spécifique (idiosyncratique) : il représente le risque propre à la firmeelle-même (activité, résultats, etc.). Il peut être éliminé par diversification ;

– le risque de marché (systématique) : c’est le risque auquel l’investisseur estexposé lorsqu’il désire investir sur le marché.

On représente généralement risque total, risque de marché et risque spécifique par legraphique suivant :

2. Caractéristiques d’un portefeuille efficientSeul le risque spécifique peut être annulé.Un portefeuille efficient est donc un portefeuille :

– qui n’est exposé qu’au risque de marché uniquement ;– dont on ne peut plus réduire le risque sans réduire également la rentabilité.

On considère que le portefeuille efficient est le portefeuille de marché qui comprendl’ensemble de tous les titres en proportion de leur capitalisation boursière (par simplifi-cation, on l’assimile à un indice boursier).

Risque du portefeuille

Risque total

Risque spécifique

Risque du marché

Nombre de titresen portefeuille

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2

C. Les explications du modèle de marché

1. Caractérisation du risque d’un titreSi l’on calcule sur plusieurs périodes la rentabilité d’une action (Rx) par rapport à la ren-tabilité du marché (RM) on obtient un nuage de points.Ce nuage peut faire l’objet d’un ajustement linéaire :

L’équation de la droite d’ajustement est avec

βx le coefficient angu-

laire de la droite d’ajustement (méthode des moindres carrés).

βx exprime la sensibilité de la rentabilité de l’action aux fluctuations de la rentabilitédu marché, soit :

Pour un titre précis x composant le portefeuille, pour trouver les valeurs de Rx à partirdes valeurs de RM, il faut introduire une variable aléatoire, noté

ε, spécifique à l’action x.L’équation précédente devient alors .Cette relation permet d’écrire que .avec le risque total,

βx

σ (RM) le risque systématique,

σ(ε) le risque spécifique.

2. Le « bêta » ou coefficient de sensibilité d’un titreL’observation de l’évolution du marché montre que certains titres sont plutôt insensiblesà cette évolution, alors que d’autres réagissent avec une amplitude plus ou moins forte.À partir du bêta d’un titre, on peut indiquer que :

– si β = 1, les variations du cours du titre suivent celles de l’indice de marché ;– si β = 0, les variations du cours du titre sont indépendantes par rapport à celles

de l’indice de marché ;– si β > 1, les variations du cours du titre sont plus importantes que celles de

l’indice de marché ;– si β < 1, les variations du cours du titre sont moins importantes que celles de

l’indice de marché.

Rx

RM

α

ε

R Rx x M= × +β α

βσ ρ

σxx x m

m

x m

m

R R R

R

COV R R

VAR R=

×=

( ) ( , )

( )

( ,

( ))

puisquue ρσ σ

( , )( , )

( ) ( )R R

COV R R

R Rx mx m

x m=

R Rx x M= × + +β α εσ β σ σ ε( ) ( ) ( )R Rx x M= × +

σ ( )Rx

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III La construction du MEDAFA. La frontière efficiente des portefeuilles accessibles• Comme la diversification réduit le risque, les investisseurs ont intérêt à constituerdes portefeuilles à partir de plusieurs actifs disponibles sur le marché financier.• Les investisseurs privilégieront les portefeuilles qui, pour un écart-type donné,offrent une espérance de gain supérieure.• Dans le schéma ci-dessous, le choix du portefeuille A n’est pas pertinent car le por-tefeuille B présente, pour le même risque, une espérance de rentabilité supérieure :

• La « frontière efficiente » représente donc l’ensemble de ces portefeuilles.

B. Le choix d’un portefeuille optimal• Sur le marché, existent des titres non risqués (OAT, etc.) de rentabilité certaine.• En appelant RF la rentabilité de l’actif sans risque (avec σ(RF) = 0), on représentegraphiquement cet actif sur l’axe des ordonnées.• Tout investisseur peut constituer son portefeuille en combinant du portefeuille M etde l’actif sans risque comme le montre le schéma ci-dessous :

E(Rp)E(RB)

E(RA)

σ(RA)σ(RB) σ(Rp)

frontière

A

B

E(Rp)

E(RF)

σ(Rp)

M

B

A

Droite de marché(Capital market line)

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2• La décision de l’investisseur se fera selon son degré d’aversion au risque :

– au point M, tout le capital est placé dans le portefeuille M ;– au point A, une partie est placé dans le portefeuille M ;– au point RF, tout le capital est placé dans l’actif sans risque ;– au point B, on contracte un emprunt (au taux sans risque) et on place cette

somme dans le portefeuille M.• La droite (RF,M) constitue la frontière efficiente en présence de l’actif sans risque ;c’est la droite de marché des capitaux.• Le portefeuille M est le point de tangence entre la droite (RF,M) et la frontière effi-ciente.• M est le portefeuille de marché, portefeuille « super-efficient » composé de tousles titres en proportion de leur capitalisation boursière.

C. La formulation du Medaf

1. La rentabilité d’un portefeuilleLe MEDAF permet d’évaluer le prix du risque, et donc des primes de risque requisespar les investisseurs, à l’équilibre du marché (Sharpe & Lintner, 1964).Sur la droite de marché des capitaux, les investisseurs ne vont ensuite arbitrer qu’entrele portefeuille M et l’actif sans risque RF (principe de séparation).On a donc :

avec [E(RM) – RF] la prime de risque de marché et [E(RM) – RF]βp la prime de risqueglobal du portefeuille.

2. GénéralisationPour un titre i quelconque (ou un portefeuille imparfaitement diversifié), son risquetotal possédera une composante spécifique et une composante systématique.Comme la composante spécifique peut être éliminée par diversification, la prime de risquerequise pour détenir ce titre ne dépendra que de son niveau de risque systématique.Sa contribution individuelle au risque du portefeuille de marché est exprimée par lacovariance entre le titre et le portefeuille de marché :

E R R E R RP F M F p( ) [ ( ) ]= + − × β

E R R E R Ri F M F i( ) [ ( ) ]= + − β

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