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Tours • Studio
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ISSN
029
9 - 0
342
CINÉMAS STUDIO : 2 rue des Ursulines, 37000 TOURSN°323 • mai 2014
Sarah préfère
la courSeun film de Chloé Robichaud
Nuit des Studio 2014 : samedi 14 juin (Voir page 3)
Horaires d’ouverture :
lundi : de 14h00 à 19h00mercredi : de 14h00 à 17h00
jeudi : de 14h00 à 17h00vendredi : de 14h00 à 19h00samedi : de 14h30 à 17h00
Présence graphique contribue à la préservation de l’environnement et atteste être reconnu IMPRIM’VERT.
Cafétéria des Studiogérée par l'association AIR (chantier d'insertion),
accueille les abonnés des Studiotous les jours de 16h00 à 21h45sur présentation des cartes abonné et cafétéria.
Tél : 02 47 20 85 77
Site : www.studiocine.comet un lien vers notre page Facebook : cinémas STUDIO
S O M M A I R Emai 2014 - n° 323
Les STUDIO sont membresde ces associations professionnelles :
EUROPAREGROUPEMENTDES SALLES POURLA PROMOTIONDU CINÉMA EUROPÉEN
AFCAEASSOCIATIONFRANÇAISEDES CINÉMASD’ART ET ESSAI
ACORASSOCIATIONDES CINÉMAS DE L’OUESTPOUR LA RECHERCHE
(Membre co-fondateur)
GNCRGROUPEMENTNATIONALDES CINÉMASDE RECHERCHE
ACCASSOCIATIONDES CINÉMAS DU CENTRE(Membre co-fondateur)
La Nuit des Studio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
CNP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
LES FILMS DE A à Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
En bref . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
À proposHeimat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Compte-renduFestival asiatique de Tours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Courts lettragesThe Grand Budapest Hotel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
InterférencesOmar/Bethléem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
RencontreColine Serreau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
InterférencesWeek-end/Arrête ou je continue/Son épouse . . . . . 28
À propos Only Lovers Left Alive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Vos critiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Jeune Public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
FILM DU MOIS : SARAH PRÉFÈRE LA COURSE . . . . . . 36
GRILLE PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . pages centrales
Prix de l’APF 1998
LES ÉDITIONS DU STUDIO DE TOURS - 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - Mensuel - Prix du numéro 2 €.ÉQUIPE DE RÉDACTION : Sylvie Bordet, Éric Costeix, Isabelle Godeau, Jean-François Pelle, Dominique Plumecocq,
Claire Prual, Éric Rambeau, Marieke Rollin, Roselyne Savard, Marcelle Schotte, André Weill,avec la participation du CNP et de la commission Jeune Public.
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric Rambeau – MISE EN PAGES & EN IMAGES : Francis Bordet.ÉQUIPE DE RÉALISATION : Éric Besnier, Roselyne Guérineau – DIRECTEUR : Philippe Lecocq – IMPRIMÉ par PRÉSENCE GRAPHIQUE, Monts (37)
3Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014
Et concrètement :
Côté horaires : Nous vous le dision
s plus haut :
5 séances (18 heures, 20h30, 23h
15, 1h30 et
3h45), toutes accessibles par un p
ass (pas de
vente de séances à l’unité, et la programma-
tion ordinaire de la semaine ne sera évidem-
ment pas visible ce soir-là !) Les portes ouvri-
ront à 17h30 et vous pouvez re
partir quand
vous voulez, nous ne faisons pas de
prisonniers.
Si vous sortez et envisagez de reve
nir, pensez à
demander une contremarque.
Côté finances :Les pass (13 eur
os pour les
abonnés et 19 pour les non-abon
nés, – nous
avons fait le choix de maintenir les
prix de l’an-
née dernière) seront en vente à l
’accueil des
Studio dès le 14 mai, ce qui est
une bonne
chose pour éviter la cohue du same
di et être sûr
d’avoir une place (il n’y en a que 1
000).
Rappelons au passage que des car
tes d’abon-
nement été seront mises en vent
e à la même
date aux prix de 10 €, 6,5 € et 4 €. O
n voit que
la Carte été permet de considérablem
ent réduire
le coût d’entrée à la Nuit… Dites-
le à ceux de
vos amis qui n’auraient pas encore
eu la bonne
idée de s’abonner… La Carte été es
t valable jus-
qu’au 30 septembre, exactement
comme la
carte annuelle et donne égaleme
nt droit aux
mêmes réductions sur les prix d’en
trée.
Pour l’équipe de la Nuit, ER
30e NUIT DES STUDIO
La trentième édition (oui ! trent
ième !) de la Nuit du cinéma
aux Studio se tiendra le samedi
14 juin de 18 heures à l’aube...
Au programme :
À boire et à manger grâce aux diffé
rentes asso-
ciations qui, toute l’année, trava
illent avec le
CNP ! Chacune a sa spécialité cu
linaire, cha-
cune a ses spécificités militantes
, c’est l’occa-
sion de déguster et de discuter à
la fois !
Des jeux pour tester vos connais
sances ciné-
matographiques (mais pas que ce
la…)
Des films (oui, oui, nous pensons
à tout, alors
nous nous sommes dit que, pour
une Nuit du
cinéma, projeter des films serait
une bonne
idée ! 16 en tout, même ! Et ré
partis sur 5
séances comme les années pas
sées…) Des
films, disons-nous, mais quels f
ilms ? Pas si
vite, chaque chose en son temps
… Pour l’ins-
tant, contentons-nous de vous a
nnoncer : À
bout de souffle, Moonrise Kingdom
, Divorce à
l’italienne, La Mouche, Django (n
on… pas le
Tarantino, l’autre… plus vieux…
plus italien,
aussi…), Mary et Max, Benda Bili
li… Vous le
voyez, le compte n’y est pas et la l
iste complète
ne figure pas encore sur cette pa
ge, patience,
patience… Le reste ne devrait pas
vous déce-
voir !
En attendant, vous savez déjà qu
e vous pour-
rez : a) avoir peur, b) rire, c) pleu
rer… c’est-à-
dire : connaître une bonne partie
des plaisirs
qu’un bon film peut vous offrir (a
lors que dire
de 16 bons films !) Et, pourquoi pas
, un ou deux
films pour danser ?
Si vous voulez vraiment en savoir p
lus très vite,
sachez qu’un très simple petit to
ur sur Inter-
net pourrait bien vous apporter l
es lumières
recherchées… À vos souris !
éditorial
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
SEMAINE 4 du 21 au 27 mai 2014 SEMAINE 1 du 30 avril au 6 mai 2014
Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com Toutes les salles des Studio sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
2e SOIRÉE FILMO-PHILOINCEPTIONde Christopher Nolan
DANS LA COURde Pierre Salvadori
PAS SON GENREde Lucas Belvaux
JOEde David Gordon Green
STATES OF GRACEde Destin Cretton
UNE PROMESSEde Patrice Leconte
14h3019h45
14h1519h0021h15dim 11h00
14h3019h45
mardi19h45
lundi19h30
1h37’
1h51’
1h57’
1h36’
1h38’
NIGHT MOVESde Kelly Reichardt
17h3021h30
2h00’
C I N É M A T H È Q U E
Le film imprévuwww.studiocine.com
14h15SAUF lun-mar16h00SAUF lun-mardim 11h15
L’ÎLE DES MIAM-NIMAUXTEMPÊTE DE BOULETTES GÉANTES 2
de Cody Cameron
1h35’ VF
LA LIGNE DE PARTAGE DES EAUX
de Dominique Marchais
17h4521h45
L’ÉTÉ DESPOISSONS VOLANTS
de Marcela Said
TARZANde Reinhard Klooss
LES NOUVELLES (MÉS)AVENTURESD’HAROLD LLOYDde divers réalisateurs
48’ sans paroles
16h00SAUFlun-mar
CAPELITOET SES AMIS
de Rodolfo Pastor
40’ sans paroles
21h45APPRENTI GIGOLOde John Turturro
1h30’
21h30
16h00SAUFlun-mardimanche11h15
1h34’ VF
14h1517h1521h15dim 11h00
ALEXANDRE NEVSKIde Serguei M. Eisenstein
17h4521h45
TOM À LA FERMEde Xavier Dolan
1h45’ 14h1517h1519h30dim 11h00
ALEP SYRIE,VIVRE AVEC LA GUERRE
de Camille Courcy
LE TROISIÈME HOMMECarol Reed
DEUX JOURS,UNE NUIT
de Jean-Pierre et Luc Dardenne
MAPS TO THE STARSde David Cronenberg
THE HOMESMANde Tommy Lee Jones
LA CHAMBRE BLEUEde Mathieu Amalric
LES FEMMESDE VISEGRAD
de Jasmila Zbanic
PAS SON GENREde Lucas Belvaux
14h1517h0019h1521h30dim 11h00
14h3019h45
14h1517h0019h1521h30dim 11h00
14h3017h1521h15
14h1517h3019h3021h45dim 11h00
lundi19h30
14h30
CNPjeudi19h45
52’
1h50’
1h30’
1h51’
2h00’
1h16’
1h13’
1h51’
1h48’
1h27
C I N É M A T H È Q U E
DÉBAT avec Jean-Pierre Filiu & Aytham Hakki
À suivre.
À suivre.
À suivre.
À suivre.
LA BRACONNEde Samuel Rondière
14h3019h45
1h22’
2h28’
1h52’
Le film imprévuwww.studiocine.com
mercredisamedidimanche14h15dim 11h15
RIO 2de Carlos Saldanha
1h42’ VF
LES AMANTS ÉLECTRIQUES
de Bill Blympton
19h15ARTHUR NEWMANde Dante Ariola
mercredi 28
19h0021h0023h15
Festival Aucard de ToursCONCERT-Tequila Savate & Mojito RangersSQUIRM LA NUIT DES VERS GÉANTS VF
de Jeff Lieberman
L’INCROYABLE HOMME PUMA VFde Alberto de Martino
mercredisamedidimanche16h00dim 11h15
46’ sans paroles
21h15LA VOIE
DE L’ENNEMIde Rachid Bouchareb
2h
17h4521h30
mercredisamedidimanche
17h15
1h30’
19h45
CHARLIECOUNTRYMAN
de Fredrik Bond
1h48’
1h17’
1h41’
1h30’
ATELIER : mercredi
KOKO LE CLOWNde Dave et Max Fleischer
DANS L’OMBREDE MARY
de John Lee Hancock
2h05’ VO
3D17h15SAUFlun-mar
SEMAINE 2 du 7 au 13 mai 2014 SEMAINE 3 du 14 au 20 mai 2014
PAS SON GENREde Lucas Belvaux
LA VOIEDE L’ENNEMIde Rachid Bouchareb
D’UNE VIEÀ L’AUTREde George Maas
SARAH PRÉFÈRELA COURSEde Chloé Robichaud
L’ARMÉE DU SALUTde Abdellah Taia
DANS LA COURde Pierre Salvadori
14h1519h30+mer-sam-dim16h00
14h1519h45
14h3017h1519h30dim 11h00
14h1519h45
14h3017h0021h15dim 11h00
17h1521h15
2h
1h37’
1h35’
1h24’
1h37’
DE TOUTESNOS FORCES
de Nils Tavernier
19h151h30’
1h51’
Cases orangées : programmation Jeune Public: voir pages 34 et 35www.studiocine.com
Cinémas Studio – 2 rue des ursulines - 37000 TOURS (derrière la cathédrale) – 08 92 68 37 01 – www.studiocine.comTous les films sont projetés en version originale (sauf indication contraire)
Le film imprévuwww.studiocine.com
mer-jeu-sam-dim14h15mer-jeu-sam-dim16h00dim 11h15
GIRAFADAde Rani Massalha
1h21’ VO
STATES OF GRACEde Destin Cretton
17h3021h30
JOEde David Gordon Green
L’ÎLE DES MIAM-NIMAUXTEMPÊTE DE BOULETTES GÉANTES 2
de Cody Cameron
mer-jeusam-dim16h00dim 11h15
CAPELITOET SES AMIS
de Rodolfo Pastor
40’ sans paroles
21h15NIGHT MOVESde Kelly Reichardt
2h00’
21h45
mercredijeudisamedidimanche
16h001h35’ VF
17h4521h45
UNE PROMESSEde Patrice Leconte
1h38’
1h36’
1h57’
Rencontre avec le réalisateurvendredi 9 mai, après la séance de 19h45.
lundi19h30mardi19h30
C I N É M A T H È Q U E
2h38’
20’ 1h43’
ARTHUR NEWMANde Dante Ariola
14h3019h15dimanche11h00
1h41’
Visite des cabines mercredi après la séance
LES NOUVELLES (MÉS)AVENTURESD’HAROLD LLOYDde divers réalisateurs
48’ sans paroles
Le film imprévuwww.studiocine.com
mercredisamedidimanche14h15dim 11h00
DANS L’OMBREDE MARY
de John Lee Hancock
2h05’ VF
ARTHUR NEWMANde Dante Ariola
17h3021h30
SARAH PRÉFÈRELA COURSEde Chloé Robichaud
17h00
21h30NOÉ
de Darren Aronofsky
17h30dimanche11h15
GIRAFADAde Rani Massalha
1h21’ VO
21h45DANS LA COURde Pierre Salvadori
1h37’
21h30
17h30
2h18’
17h4521h45
L’ARMÉE DU SALUTde Abdellah Taïa
1h24’
1h41’
1h35’
PLEIN SOLEILde René Clément
LA CHAMBRE BLEUEde Mathieu Amalric
CHARLIECOUNTRYMAN
de Fredrik Bond
PAS SON GENREde Lucas Belvaux
LA VOIEDE L’ENNEMIde Rachid Bouchareb
D’UNE VIEÀ L’AUTRE
de Georg Maas
14h30
19h30
14h1519h15
14h1519h30dim 11h00
14h3019h45dim 11h00
14h1517h1519h1521h15dim 11h15
lundi19h30
14h3019h30
CNPjeudi20h00
50’
2h
1h16’
1h48’
1h51’
1h36’
2h
1h37’
C I N É M A T H È Q U E
JOEde David Gordon Green
1h57
DÉBAT avec un intervenant spécialisé
sport et homophobieSPORT ET HOMOSEXUALITÉ, C’EST QUOI LE PROBLÈME ?
de Michel Royer
Rencontre avec le réalisateur,mercredi 14 mai, après la séance de 19h45
LA BELLE VIEde Jean Denizot
En présence de Évelyne Jardonnet, prof. de cinéma
Partenariat Cinémathèque/StudioHOMMAGE À MAURICE PIALATVAN GOGH
L’AMOUR EXISTESOUS LE SOLEIL DE SATAN
3D17h30SAUFlun-mar
À PARTIR DU 16 MAI
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 20144
Le CNP, Le Centre LGBT de Touraine, La LDH 37,Osez le féminisme ! 37, Collectif Féminisme /Droits des Femmes du PCF proposent :
Sport et homophobie« J’étais énervé en première mi-temps, onjouait comme des tapettes » , Tony Parker, aumicro de Canal Plus, après la victoire desbleus contre l’Espagne, en demi-finale del’Euro de basket, le 21 septembre 2013. Aprèscoup, le champion s’est excusé : « Je m’excuseauprès de la communauté gay. Je ne voulaispas l’affecter. Je regrette ce que j’ai dit. C’estpas bien. Ce n’était pas dans mon intentionde blesser ». Tous ces propos sont révélateursde l’homophobie ordinaire qui existe dans lemilieu sportif et de sa banalisation. Noussommes bien au cœur de la question du vivreensemble. Comment apprendre le respect del’autre et de ses différences ? Comment fairereculer les stéréotypes qui concernent aussibien les femmes que les hommes ?C’est le débat…FILM : Sports et homosexualités: c’est quoile problème?réalisé par Michel Royer (France - 2010 – 50’)DÉBAT avec un intervenant spécialisé.
jeudi 15 mai – 20h00
Le CNP, AAVS (Association d’Aide aux Victimes enSyrie), le NPA, Amnesty International proposent :
Syrie : silence, on tue !Le conflit en Syrie ; un sujet complexe donttout le monde parle beaucoup, mais que troppeu maîtrisent. Entre propagande qui nie laréalité et politique de désinformation, il est dif-ficile de se faire une idée réelle des combatshumains et politiques.La Révolution syrienne est l’histoire d’un sou-lèvement populaire pacifique qui débutadurant les Printemps arabes et qui, après troisans de combats, a déjà fait plus de 140 000morts. C’est un véritable massacre quis’opère, pourtant la communauté internatio-nale, (y compris les occidentaux) reste indu-bitablement silencieuse et passive. Pourquoi ?Quels sont les intérêts et les enjeux de ceconflit ?Une soirée pour rétablir quelques vérités.FILM : Alep. Syrie, vivre avec la guerrede Camille Courcy (France - 2013 - 52’).DÉBAT avec Jean-Pierre Filiu, professeur deSciences Politiques à Paris, ancien diplomate,et Ayham Hakki, conférencier franco-syrien,observateur politique et géopolitique.
jeudi 22 mai – 19h45
Inception, sorti en 2010, est un film écritet réalisé par Christopher Nolan. Il met enscène Dominic Cobb (Leonardo Di Caprio), lechef d’un groupe de mercenaires s’introdui-sant dans l’esprit des gens par le biais desrêves pour leur dérober leurs secrets. Ils pra-tiquent ainsi une forme inédite d’espionnageindustriel. Un client formule une demandesingulière : réaliser non pas l’extraction d’uneidée mais son « inception », autrement dit sonimplantation dans l’esprit de la personneciblée.Avec Inception, Nolan reprend des thèmes quilui sont chers et qu’il a déjà abordés
dans Memento, Le Prestige ou Insomnia, enparticulier la fragilité de la frontière entre laréalité et l’illusion (qu’elle vienne du rêve, dela prestidigitation, de l’hallucination ou del’imprécision d’un souvenir). Tout en propo-sant une réflexion sur l’expérience cinémato-graphique elle-même, il rejoint ainsi une tra-dition littéraire et philosophique riche etreprend à son compte la question : Au nom dequoi privilégierait-on une réalité désespéranteplutôt qu’une illusion réconfortante ?Que ne serions-nous pas prêts à sacrifier pouraccéder au bonheur ou le conserver ?
Soirée Filmo-Philo – Mardi 6 mai à 19h45
Mercredi 28 mai 2014radio béton 93.6 présente :
La SOIREE CINEMA BISdu festival Aucard de tours avec nanarland.com
5Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
Tequila Savate et Mojito rangers,CONCERT GRATUIT dans la cour des Stu-dio, duo de rock primitif et catcheurs mexi-cains en tenue...
Squirm-La Nuit des vers géants1976 USA de Jeff Lieberman VF 1h30
Imaginez une petite ville du fin fond du suddes USA peuplée de rednecks pas tres futés…Imaginez qu’une tempête abatte une ligne dehaute tension et que le courant se répandedans la terre… Imaginez que cet évènementdéclenche la haine de millions de lombrics(pas du tout géants) envers ces habitants…Imaginez que c’est totalement inimaginable,avec en prime les premiers effets spéciaux dumaitre Fx de Star Wars, Rick Baker…
L’Incroyable homme puma1980 Italie de Alberto de Martino VF 1h30
Comme tous les blockbusters du cinema US,le film Superman a eu droit a sa séquelle madein Italy... Ce qui nous donne un trésor cultedu nanar : tout y est ridicule, du scénario auxdécors, des costumes aux dialogues, descomédiens à la musique, des effets spéciauxaux scènes d’action… « Une amplitude deforce 4,5/5 sur l’échelle Lambert-Van Dammedu nanar» dixit Nanarland…
Chaque séance sera précédée et suivie descuts Nanarland.com
19h23h15
21h
le PASS 2 séances : 9,80 € ou 8 € pour adhérents Studio, en vente a partir du 14 mai.
LUNDI 12 MAI-19h30
Van GoghFrance – 1991 – 2h35,avec Jacques Dutronc, Gérard Séty, Elsa Zylberstein...
À sa sortie de l’asile de St Rémy, Van Gogh serend à Auvers-sur-Oise, où il est accueilli parle docteur Gachet et sa fille. Leurs attentionset leurs soins ne semblent pas venir à boutdes démons intérieurs du peintre... Ni biogra-phie ni hagiographie, Van Gogh est une nou-velle tentative de Pialat de pénétrer au plusintime des tourments humains...
MARDI 13 MAI-19h30
L’Amour existeFrance – 1960 – 21’, avec Jean-Loup Reynold
Court métrage très primé (prix Louis Delluc,Lion St Marc à Venise et prix Louis Lumière !)ce film rarement vu en salles depuis lors,L’Amour existe est porté par une voix qui nousemmène de Paris en banlieue, de terrainsvagues en terrains de jeux, avec une certi-tude : l’humain doit avoir sa chance dans unmonde brutal, sa chance de sedévelopper…ER
Partenariat Cinémathèque/Les Studio
Hommage à Maurice Pialat
Cinéaste à l’indépendance farouche, en perpétuel refus des compromissions,Maurice Pialat est l’auteur d’une grosse dizaine de longs métrages qui n’ontjamais laissé public et critiques indifférents. Directeur d’acteurs hors normes,on lui doit aussi la superbe découverte de Sandrine Bonnaire (À nos amours,1983). Intraitable, il fait scandale à Cannes lorsque, allant chercher sa Palme d’or (Sous lesoleil de Satan) il renvoie à ceux du public qui le sifflaient : « Je ne vous aime pas non plus ! ».Il a souvent traité l’intime avec excès (presque sa marque de fabrique) et a toujours su obtenirde ses acteurs et actrices un dépassement total...
Avec la participation de Evelyne Jardonnet, pro-fesseur de cinéma, spécialiste de Maurice Pialat.
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 20146
Murray, vendeur de livres en faillite, sep-tuagénaire, arrive à convaincre son amiFioravante, fleuriste quinquagénaire, dedevenir le gigolo de fortunées New-Yor-kaises. Murray sera son mac, rabatteurde jolies recrues. Le film est drôle et sansvulgarité, et c’est l’amour que Fioravanteva découvrir, à travers ce métier impro-bable.Pour la petite histoire, John Turturro(excellent acteur chez les frères Coen,chez Spike Lee avait parlé de ce scénarioà son coiffeur, qui avait comme autreclient… Woody Allen. C’est ainsi que lesdeux réalisateurs se sont retrouvésautour de ce projet, et cela fonctionne onne peut mieux : la première demi-heurenous replonge dans l’humour allenien del’époque de Annie Hall avant que le filmne bifurque vers des directions plusgraves et parfois même plus tendres...
Apprenti GigoloUSA – 2014 – 1h30, de John Turturro,avec John Turturro,
Woody Allen, Vanessa Paradis, Sharon Stone…
Une vraie réussite pour cette comédieérotique et touchante, qui n’en est pastout à fait une tout en étant plus, bienplus, même... ER
Ce premier film, adapté du roman auto-biographique que le réalisateur a publiéen 2006, raconte la vie d’Abdellah, unadolescent qui se découvre attiré par leshommes, dans un quartier populaire deCasablanca, au milieu du cocon chaleu-reux d’une famille nombreuse, avec unemère autoritaire, un père absent et ungrand frère qu’il admire et aime passion-nément d’un amour impossible...À travers la découverte du désir par cetadolescent timide, ce film sélectionné à laMostra de Venise et qui a reçu le Prix duJury du festival Premiers plans d’Angers,aborde avec poésie et sensibilité un sujetencore tabou au Maroc : l’homosexualité.
L’Armée du salutFrance – 2014 – 1h24, d’Abdellah Taïa,avec Saïd Mrini , Karim Aït Mhand…
Les films de A à Z08 92 68 37 01 – www.studiocine.com
AVANT LES FILMS, DANS LES SALLES, AU MOIS DE MAI 2014 :• Intermodulation de Bill Evans-Jim Hall (studio 1-2-4-5-6) • Luzia de Paco de Lucia (studio 3-7)
Musiques sélectionnées par Eric Pétry de RCF St Martin.
Sur le site des Studio (cliquer sur : PLUS D’INFOS, pour entrer dans la fiche film), vous trouverezdes présentations signées des films que les rédacteurs auront vus après leur sortie en salle.
Les fiches non signées ont été établies de manière neutre à partirdes informations disponibles au moment où nous imprimons.
w w w . s t u d i o c i n e . c o m
A
Sous le soleil de SatanFrance – 1987 – 1h43,avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat…
Donissan est un prêtre sujet aux visions,tenté par Satan ; les relations qu’il entretientavec Mouchette, une jeune femme qui a eu denombreux amants et a tué l’un d’entre eux,
sont très troubles ; aspirant à la sainteté,Donissan croit pouvoir sauver l’âme de lajeune femme...Cette Palme d’or nous offre l’occasionaujourd’hui de nous souvenir que Depardieufut un immense acteur et que Pialat était luiaussi excellent à l’écran ! ER
7Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
Un premier film réussi qui doit beaucoupaux très belles images d’Agnès Godard. Ila reçu Le Prix de Flore en 2010 pour letrès beau roman Le Jour du roi. DP
Ne supportant plus sa vie, Wallace Averydécide d’en changer. Il met en scène sapropre mort, change d’identité en deve-nant Arthur Newman, un homme neuf, etse glisse dans la peau d’un golfeur pro-fessionnel. Sur sa route, il trouveMichaela Fitzgerald, sans connaissance,au bord de la piscine d’un motel. Quelleest la véritable identité de cette jeunefemme, se demande Wallace ? Ces deuxêtres vont faire connaissance, s’accepteret vivre une même vie, mais jusqu’où ? Pour son premier long métrage, DanteAriola a choisi deux acteurs anglais, ColinFirth et Emily Blunt qui ont dû travaillerl’accent américain. Ce n’était pas la pre-mière fois que Colin Firth travaillait savoix. Souvenez-vous de lui : il interprétamagistralement le Roi bègue George VIdans Le Discours d’un roi.
Sources : dossier de presse.
Depuis dix ans qu’il les a enlevés et sous-traits à leur mère, suite à une décision dejustice, Yves vit dans la clandestinité avecses deux fils, Sylvain et Pierre. Cachésprès de la Loire, les garçons sont devenusgrands ; les rêves d’adolescents, les pre-miers émois amoureux, le besoin de ren-contres, de partages se font prégnants...
Arthur NewmanUSA – 2013 – 1h41, de Dante Ariola,
avec Colin Firth, Emily Blunt, Lucas Hedges. . .
La Belle vieFrance – 2014 – 1h33, de Jean Denizot,
avec Zacharie Chasseriaud, Solène Rigot, Nicolas Bouchaud...
Vendredi 9 mai, rencontre avec Abdellah Taïa,réalisateur, après la séance de 19h45.
Même si le scénario est inspiré d’une his-toire vraie, le réalisateur n’a pas privilégiél’approche documentaire. Au contraire,cette cavale romanesque met en avant labeauté des paysages et une vision subtileet touchante sur la question du passageà l’âge adulte. Le suspense est tendumais le film sait aussi être drôle et émou-vant. Pour ce premier long-métrage trèsréussi, Jean Denizot allie la beauté de lamise en scène à une atmosphère hale-tante où tout semble possible. La Belle vietient les promesses de son titre : c’est unbeau film. JF
Driss, jeune délinquant immature, fri-meur et naïf, croise la route de Dany, unvieux de la vieille dans l’arnaque en toutgenre. Ce dernier, fatigué, en bout decourse et poursuivi par des truands impi-toyables, prend sous son aile le jeuneDriss et lui apprend les ficelles du métier.Ce premier film, tourné dans le décor trèstypé d’une ZAC de la banlieue touran-gelle, montre sans complaisance le quo-tidien minable de petits malfrats poussésà la violence pour survivre. Les deuxacteurs qui forment ce duo improbable,sont formidables : le jeune Rachid Youcefest étonnant et Patrick Chesnais, impé-rial, semble très à l’aise dans un genre derôle qu’on ne lui connaissait pas. Film àl’esthétique épurée, d’une liberté d’espritloin des clichés, tourné et joué sansesbroufe, La Braconne est une belle sur-prise. SB
Mercredi 14 mai, Ciclic et les cinémas Studioproposent une rencontre avec Jean Denizot,
réalisateur, après la séance de 19h45.
La BraconneFrance – 2014 – 1h22, de Samuel Rondière,avec Patrick Chesnais, Rachid Youcef…
B
Les fiches signées correspondentà des films vus par les rédacteurs.
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 20148
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Adaptation du roman éponyme deGeorges Simenon (1964), La Chambrebleue raconte une relation charnellemenant au crime passionnel. JulienGahyde est accusé d’avoir empoisonnéson épouse Delphine après avoir promisà sa maîtresse, Esther, de partager sa vieavec elle.Le film est construit en deux parties, l’in-terrogatoire judiciaire et la réalité rétros-pective des faits. La recherche de réa-lisme et de vérité a conduit le metteur enscène aussi bien à essayer de cerner auplus près les vertiges de la passion qu’àtourner dans des lieux réels, avec lesconseils de vrais gendarmes, d’un juged’instruction et d’une greffière qui jouentleur propre rôle à l’écran.Entre Tournée et son projet toujoursincertain d’adapter Le Rouge et le Noir,Mathieu Amalric a voulu tourner, à partird’un roman qui l’a toujours fasciné, unvrai polar de série B rapide, tendu, effi-cace.
Sources : dossier de presse.
Après la mort tragique de sa mère, Char-lie est victime d’une hallucination : celle-ci lui dit d’aller à Bucarest, mais ilconfond avec Budapest… Et, après déjàtrois morts, nous voilà entraînés au cœurde la mafia roumaine à un rythme
Charlie CountrymanUSA – 2014 – 1h48, de Fredrik Bond,
avec Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Shia Labeouf…
La Chambre bleueFrance – 2013 – 1h16, de Mathieu Amalric,
avec Mathieu Amalric, Léa Drucker, Stéphanie Cléau…
Capelito et ses amis effréné : séductrice sulfureuse, dont l’exest un dangereux criminel, trafics dedrogue, overdoses de Viagra, scènes deviolence, humour décalé… Déjà avant saprésentation au festival de Berlin, le filmavait mis internet à feu et à sang avec unepremière bande-annonce non-censurée…Si la critique est divisée, nombreux sonttrès fans :« Construisant son récit sur un ton quasiprophétique, le scénario interroge sur cequi vaut la peine d’être vécu, et invite àaimer au bon moment, quitte à risquer savie… Le film fleure bon l’œuvre culte… Ilcharrie une furieuse envie de cinéma etune nécessité de vivre... vite. » Abus deciné.com
Sources : dossier de presse festival de Berlin
Un chanteur, la quarantaine, fatigué desa vie, décide de tout quitter et trouve unpetit emploi de gardien d’immeuble.Mathilde, jeune retraitée, s’investit à fonddans les œuvres caritatives en délaissantson mari. Suite à la découverte d’une fis-sure dans son appartement, elle est per-suadée que l’immeuble va leur tombersur la tête. Un couple surprenant seforme : dans la cour, deux âmes se recon-naissent.Après avoir été l’auteur de nombreusescomédies à la fois hilarantes et saluéespar la critique, Pierre Salvadori a délaisséle registre purement comique pour cettecomédie dramatique sur l’amitié, leschoix de vie, les crises existentielles et lavieillesse… « C’est même un film trèssombre. Même s’il est également drôle, je
Dans la courFrance – 2014 – 1h37, de Pierre Salvadori,
avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Feodor Atkine…
Film proposé au jeune public, les parents restant juges.
C
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9Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
l’espère, ce n’est pas une comédie, plutôtune chronique, comme pouvait l’être LesApprentis… » Face à un Gustave Kervernbouleversant, Catherine Deneuverayonne, avec de superbes éclipsesdépressives. Pierre Salvadori semble avoirde nouveau frappé juste.
Sources : toutelaculture.com – clap.chFilmographie : Cible émouvante (93) – Les Apprentis(95) – Comme elle respire (98) – Après vous (03) –Hors de prix (06) – De vrais mensonges (10)
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Julien, infirme moteur cérébral, a 18 anset rêve d’aventures et d’exploits, ce quin’est guère plausible en étant figé dansun fauteuil roulant. Il met au défi un pèrequi, jusqu’alors, ne s’était guère occupéde lui : pourquoi ne pas tenter le triathlonIronman de Nice ? Celui-ci refuse, puis selaisse happer par le projet, ainsi que safemme. Deuxième long-métrage sensible et réa-liste de Nils Tavernier, présenté au Festi-val du film de Sarlat, ce film émouvanttrace en profondeur la relation entre unpère et son fils handicapé et la recons-truction d’une famille, autour d’un exploitimprobable.
Sources : dossier de presse.
Sandra est sur le point de perdre sonemploi, et n’a plus d’autre choix que
Deux jours, une nuitFrance-Belgique – 2013 –1h30, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione, Olivier Gourmet…
De toutes nos forcesFrance-Belgique – 2013 – 1h30, de Nils Tavernier,
avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud…
Dans l’ombre de Mary
d’aller convaincre ses collègues derenoncer à la prime qui leur est promise.Elle n’a pour délai qu’un seul week-end...Dans cette lourde tâche, elle sera épauléepar son mari.Après le très beau Le Gamin au vélo, quiavait obtenu le Grand prix à Cannes l’an-née de sa sortie (2011), les frères Dar-denne reviennent avec un neuvième longmétrage de fiction (tourné principalementen Belgique), dont on ne sait pas grandchose, si ce n’est que sa sortie est annon-cée pour le 21 mai, soit au même momentque les festivités de la Croisette... L’occa-sion d’une sélection en compétition ? Ceserait une jolie nouvelle pour les frèresbelges, duo primé à deux reprises par latrès reconnue Palme d’or (Rosetta en1999 et L’Enfant en 2005) et dont onconnaît l’immense talent de directeurs/découvreurs d’acteurs (on leur doit lespremiers grands rôles de Jérémie Rénier,Emilie Dequenne et Olivier Gourmet, rienque ça !) ainsi qu’un sens de l’humaintrès aiguisé...
Sources : allocine.fr
Europe 1990, le mur de Berlin est tombé.Après avoir grandi en Allemagne de l’Est,Katrine vit en Norvège depuis vingt ans.Née d’une relation entre une Norvégienneet un soldat allemand pendant laSeconde Guerre Mondiale, elle a été pla-cée dans un Lebensborn, orphelinatréservé aux enfants aryens. Des annéesplus tard, elle réussit à s’échapper de laRDA pour rejoindre sa mère. Lorsqu’unavocat lui demande de témoigner au nom
D’une vie à l’autreAllemagne/Norvège – 2011 – 1h37,
de Georg Maas, avec Juliane Köhler, Liv Ullmann, Sven Nordin…
de ces « enfants de la honte » au coursd’un procès contre l’État norvégien,curieusement, elle refuse. Peu à peu, dessecrets enfouis refont surface, dévoilantle rôle de la Stasi – les services secrets dela RDA – dans le destin de ces enfants.Alors pour Katrine et ses proches, est-celeur vie construite ensemble ou bien lemensonge sur lequel elle repose qui est leplus important ?Après des courts métrages, des documen-taires et NeuFundLand (2003), son pre-mier long métrage de fiction, Georg Maass’inspire du livre éponyme écrit par Han-nelore Hippe. D’une vie à l’autre abordeun sujet sensible, se fondant sur des faitshistoriques réels. Représentant l’Alle-magne aux Oscars, cette œuvre passion-nante a notamment reçu le Prix de lameilleure actrice au Festival de St-Jean-de-Luz.
Sources : dossier de presse.
Fille d’un riche propriétaire foncier,Manena est une adolescente quidécouvre, au cours d’un été, ses premiersémois mais aussi un monde qui existesilencieusement dans l’ombre du sien :celui des Indiens Mapuche qui revendi-quent l’accès aux terres et s’opposent àson père...Sans faire de bruit, par touches impres-sionnistes, Marcela Said donne l’impres-sion d’avancer sur la pointe des pieds. Ausein d’une nature luxuriante et quasi fan-tastique sur laquelle plane une odeur demort, la réalisatrice pose un regard toutautant acéré que délicat. D’une grandefinesse d’écriture et loin de tout cliché,
L’Été des poissons volantsChili – 2013 – 1h35, de Marcela Said,avec Gregory Cohen, Francisca Walker...
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201410
L’Été des poissons volants ne montrejamais frontalement la violence, mais estnéanmoins d’une force peu commune. Deplus, picturalement somptueux, il par-vient à dire des choses très justes sur lesrapports de classe ou l’adolescence entreautres. Un film d’apparence humble maisqui se révèle éclatant au final. JF
Kym, une jeune femme australienne, vitde magnifiques vacances d’été dans lesBalkans : la mer est belle, il fait beau, lesgens sont accueillants. En visitant l’inté-rieur de la Bosnie, elle se retrouve dansun étrange hôtel où des événements dra-matiques se sont déroulés durant laguerre. Elle se balade avec sa caméra etfinit par se faire repérer par la police quidécide de l’interroger…Les Femmes de Visegrad est le fruit d’unebelle rencontre entre l’actrice-écrivaineKym Vercoe et la réalisatrice JasmilaZbanic (Ours d’or pour Sarajevo monamour en 2006 – Le Choix de Luna 2010).Après un séjour troublant en Bosnie,Kym écrit une pièce de théâtre assez inti-miste que Jasmila verra plus tard en DVD.Bouleversée, elle décide de tourner undocumentaire avec Kym mais devant lesréticences des autorités et des habitants,elles se tournent vers une fiction, Kym yjouant son propre rôle. Voyage dans lestréfonds de la douleur et de ses non-dits,hommage aux 200 femmes musulmanesvictimes des commandos serbes, ce filmsalutaire rappelle avec talent que lesdécors de carte postale peuvent cacherdes actes d’une terrifiante barbarie.
Sources : telerama.fr – avoir-alire.com
Les Femmes de VisegradBosnie – 2013 – 1h13, de Jasmila Zbanic,
avec Kym Vercoe, Boris Isakovic… F
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Dans une petite ville du Texas, Joe Ran-som, la cinquantaine, tente d’oublier sonpassé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour unesociété d’abattage de bois. Mais la nuit,son goût pour l’alcool et la bagarrereprennent souvent le dessus. GaryJones, un gamin de quinze ans né dansla misère, cherche un travail pour fairevivre sa famille. Quand leurs chemins secroisent, Joe, l’homme sans avenir, vaoffrir sa chance à Gary...À l’origine, un extraordinaire livre deLarry Brown et à l’arrivée une adaptationqui semble réussie et très bien accueilliedans de prestigieux festivals tels queToronto ou Berlin. Réalisé par David Gor-don Green (dont on a pu apprécier Princeof Texas au mois d’octobre dernier), Joeoffre, enfin, un retour en beauté à NicolasCage. Et il est accompagné dans le rôlede Gary par Tye Sheridan l’adolescentimpossible à oublier si on a vu Tree of lifeou Mud.
La Ligne de partage des eaux s’inscrit
Koko, le clown
JoeUSA – 2013 – 1h57, de David Gordon Green,
avec Nicolas Cage, Tye Sheridan...
Girafada
L’Île des Miam-nimaux 2
La Ligne de partage des eauxFrance – 2013 – 1h48, documentaire de Dominique Marchais.
dans le périmètre du bassin versant de laLoire, de la source de la Vienne, sur leplateau de Millevaches, jusqu’à l’estuaire.Cet espace irrigué s’étend bien au-delà dela Loire elle-même, comprenant aussi leszones d’activités et les zones humides, lesfossés et les autoroutes, les chantiers…Car l’eau est partout, dans les nappes,dans l’air, se métamorphosant et reliantles territoires entre eux, dans une inter-dépendance.Après Le Temps des grâces (2009), uneenquête sur le monde agricole français,premier volet Histoire d’un diptyque surla France rurale, D. Marchais livre ici lapartie Géographie. Cette ligne de partagedes eaux désigne une ligne à la fois géo-graphique, entre bassins versants, etpolitique, reliant des groupes et des indi-vidus. Avec un film ouvert, le réalisateurespère « décalcifier les habitudes de pen-sée » sur une question intéressant touteune communauté ayant en partage l’eau,un territoire, un paysage…Sources : dossier de presse, festival-entrevues.com, sens-
critique.com.
La famille Weiss fait partie de la dynastiehollywoodienne typique : le père, Stafford,est un ancien coach, qui a fait fortuneavec ses livres de développement person-nel. La mère, Cristina, pousse la carrièrede leur fils de treize ans, Benjie, un enfantstar qui vient de terminer une cure dedésintoxication commencée déjà quatreans plus tôt. La sœur, Agatha, vient, elle,de purger une peine de prison pour pyro-manie et s’est liée d’amitié avec Jérôme,un chauffeur de limousine qui veut deve-nir acteur...
Maps To The StarsUSA – 2014 – 1h51, de David Cronenberg, avec Robert Pattinson,
Julianne Moore, John Cusack, Mia Wasikowska...
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Le grand David Cronenberg s’attaquant àHollywood et à l’obsession de la célébrité,ça fait saliver et, comme aucune info n’estparue au jour de la rédaction de cettefiche (le film concourant au festival deCannes), tous les rêves sont permis. Etqui a dit que David Cronenberg n’avaitpas d’humour ? Après avoir enferméRobert Pattinson dans une limousinedans Cosmopolis, il en fait aujourd’huiun chauffeur.
Sources : dossier de presse
Josh travaille dans une ferme biologiqueen Oregon. Au contact d’activistes qu’ilfréquente, ses convictions écologiques seradicalisent. Déterminé à agir, il s’associeà Dena, une jeune militante, et à Har-mon, un homme au passé trouble, pourexécuter l’opération la plus spectaculairede leur vie : l’explosion d’un barragehydroélectrique...Night Moves est à la fois un film d’actua-lité et un véritable thriller écologique. Lesdeux parties qui le composent – la pré-paration méticuleuse de l’action et sesconséquences – sont aussi intrigantesl’une que l’autre. Grâce à un casting impeccable, une miseen scène travaillée, une écriture et unmontage de pointe ce film captivant aobtenu le Grand prix du dernier festivaldu cinéma américain de Deauville. Uneréférence !
Sources : site du festival de Deauville.
Night MovesUSA – 2014 – 1h47, de Kelly Reichardt,
avec Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard...
On le sait depuis Pi en 1998, Aronofskyest un réalisateur à la fois ambitieux etsingulier, sensible aux légendes, auxmythes, ceux-ci pouvant le mener à desabysses d’incompréhension et d’ennui,comme avec The Fountain en 2006, ou luifaire atteindre les sommets critiques etpublics comme The Black Swan en 2011.Cette fois, il propose sa version de l’épo-pée de Noé, cet homme se voyant chargépar Dieu de construire une arche gigan-tesque afin de sauver sa famille et toutesles espèces animales du Déluge. Le réali-sateur a envisagé cet épisode de la Biblecomme une histoire vraie, mais, en raisonde son aspect surnaturel, l’a traduit avecles codes de l’Heroic Fantasy. Ce partipris esthétique ainsi que l’argumentationécologique du film ne manqueront pas defaire grincer quelques dents, mais c’estaussi cela la marque Aronofsky : ne paslaisser indifférent !
Sources : telérama.fr, Le Huffington Post,Studio CinéLive n° 58
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Clément, jeune professeur de philosophieaffecté à Arras pour un an, s’ennuie loinde Paris. Il tombe amoureux de Jennifer,jolie coiffeuse, dont la vie est rythmée parla lecture de romans populaires et demagazines people. Le plus beau desamours peut-il concilier Kant et Proust
Pas son genreFrance – 2014 – 1h51, de Lucas Belvaux, d’après un romande Philippe Vilain, avec Emilie Dequenne, Loïc Corbery…
Les Nouvelles (més)aventuresd’Harold Lloyd
NoéUSA 2013 - 2h18, de Darren Aronofsky,
avec Russel Crowe, Jennifer Connely, Emma Watson…
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13Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
d’un côté et les soirées karaoké avec lescopines de l’autre ? Suffira-t-il à renver-ser les barrières culturelles et sociales ?Impossible à la lecture du scénario de nepas penser à La Dentellière, le très beaufilm de Claude Goretta d’après le romande Pascal Lainé, qui a révélé Isabelle Hup-pert (1977). Pourtant le ton et le point devue sont tout autres. Lucas Belvauxobserve à la loupe les liens qui peuventse tisser entre un dandy érudit et une filledu peuple et traite cette histoire enprenant en compte les deux protago-nistes. C’est avec une belle énergie que ceréalisateur aimé des Studio, change unenouvelle fois de registre…Filmographie succincte : 38 témoins (2012), Rapt(2009), Un couple épatant/Cavale/Après la vie(2001)
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Film du Mois, voir au dos du carnet.
Grace est au premier plan, à la directiond’un centre de jeunes à problèmes. Elletravaille au sein d’une équipe d’éduca-teurs énergiques et sensibles. Pourchaque dérapage d’un pensionnaire,Grace intervient avec fermeté et justesse.Elle est très présente et sait recueillir lesconfessions de chaque adolescent endétresse. Alors qu’elle semble gérer tran-
Sarah préfère la course
States Of GraceUSA – 2013 – 1h36, de Destin Cretton,
avec Brie Larson, John Gallagher jr, Kaitlyn Dever. . .
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quillement son travail et sa vie privée,l’arrivée d’une nouvelle jeune fille dans lecentre va jeter le trouble et la déstabili-ser…En 2008, Destin Cretton avait déjà réaliséun court métrage du même nom, inspiréde son passé d’éducateur spécialisé.States of Grace, premier long métrage, aremporté pas moins de trois Prix dupublic et Brie Larson a reçu le Prix de lameilleure interprétation féminine au fes-tival de Locarno pour sa magnifique pres-tation. Venez la découvrir ! MS
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Arkansas, années 1860. Sous la sur-veillance de deux autres, une femmejugée folle doit entreprendre un longvoyage vers l’Iowa. L’une d’elles, unevieille fille intraitable au caractère sérieu-sement trempé, comprend assez rapide-ment que, dans un monde aussi brutal,elles auront besoin de l’aide d’un hommelui-même aguerri à tout. Cet homme, cesera George Briggs, mi-vagabond, mi-squatter. Sans trop dévoiler la suite dupériple, on peut aisément imaginer quel’on va voir un mélange de western et deroad movie, ce qui, déjà, peut être assezattirant, mais, surtout, ceux d’entre vousqui ont vu le prodigieux Trois enterre-ments (précédente réalisation de T. Lee-Jones), savent à quel point ce brillantacteur (No Country For Old Men, Dans la
Tarzan
The HomesmanUSA – 2013 – 2h, de Tommy Lee Jones, avec Tommy Lee Jones,
Hilary Swank, Grace Summer, Meryl Streep…R
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– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201414
brume électrique) sait faire vivre lesdéserts, les paysages et les humains quiles traversent.
Sources : dossier de presse, imdb,com
Un jeune publicitaire voyage jusqu’au finfond de la campagne pour des funérailleset constate que personne n’y connaît sonnom ni la nature de sa relation avec ledéfunt. Lorsque le frère aîné de celui-cilui impose un jeu de rôles malsain visantà protéger sa mère et l’honneur de leurfamille, une relation toxique s’amorcebientôt pour ne s’arrêter que lorsque lavérité éclatera enfin, quelles qu’en soientles conséquences.Pour son quatrième long-métrage, lejeune prodige québécois a souhaité sortirde ses « zones de confort », comme il leconfie, afin d’aborder d’autres sujets etd’autres ambiances que celles liées à unamour impossible, sujet plus ou moinscentral de chacun de ses précédentsfilms. Après le superbe Laurence Any-ways, c’est donc dans d’autres sphèresque Xavier Dolan a souhaité inscrire sonfilm. Thriller aux scènes parfois mal-saines et au dénouement inattendu, Tomà la ferme promet de révéler d’autres apti-tudes du jeune cinéaste, et sans doute deconfirmer un talent qui n’est plus àdébattre.
Sources : dossier de presse, critiques web.
Tom à la fermeCanada – 2014 – 1h45, de Xavier Dolan,
avec Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Elise Roy…
Changement de registre pour le prolifiqueréalisateur tourangeau qui, après un filmd’animation (Le Magasin des suicides),adapte en anglais l’œuvre de StefanZweig, Le Voyage dans le passé.Allemagne, 1912. Un jeune diplômé,d’origine modeste, devient le secrétaireparticulier d’un homme âgé et malade,patron d’une usine de sidérurgie.L’épouse de ce dernier est une femme detrente ans, belle et réservée. Le jeunehomme s’éprend d’elle, sans oser révélerses sentiments. Alors que, dans le huis-clos de la demeure, couve cette passionamoureuse, le patron décide d’envoyerson protégé au Mexique, afin d’y supervi-ser l’exploitation de mines de fer. Deuxans de séparation et une promesse del’épouse désespérée…« J’ai cherché à être au plus près des per-sonnages, de leurs tourments, des enjeuxémotionnels très forts que Zweig décrit sibien. J’ai été heureux de tourner un filmdans lequel les silences ont autant d’im-portance que les mots, un film peubavard, mais où tout est dit. »
Sources : dossier de presse.
En liberté probatoire après 18 ans der-rière les barreaux pour meurtre, Garnett,ancien membre d’un gang, tente dereprendre une vie normale. Mais le shérifBill Agati est bien décidé à venger la mortde son adjoint…
La Voie de l’ennemiFrance – 2014 – 2h, de Rachid Bouchareb,avec Forest Whitaker, Harvey Keitel…
Une promesseBelgique-France – 2014 – 1h38, de Patrice Leconte,
avec Rebecca Hall, Alan Rickman, Richard Madden, Toby Murr...
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15Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
Pour le 2e volet de sa trilogie américaine(après Just Like a Woman, sorti directe-ment en DVD), le réalisateur d’Indigènes achoisi un argument minimalisteemprunté à Deux hommes dans la villede José Giovanni, en le transposant auNouveau Mexique où il retrouve sonthème de prédilection des hommes auprises avec leur passé. Si la conversionde Garnett à l’Islam est plutôt anecdo-
Programme détaillé dans le dépliant disponible à l'accueil et sur www.cinematheque-tours.fr
tique, ce qui constitue le cœur du récit,c’est l’errance dans les limbes arides dudésert de son héros, vacillant entre larédemption et la damnation. S’il sembleavoir mis de côté son militantisme, Bou-chareb a su trouver en Forest Whitakerl’acteur idéal pour son western.
Sources : critikat.com - filmdeculte.com
Filmographie sélective : Cheb (91) – Little Sénégal(01) – Indigènes (06) – Hors-la-loi (10)
08 92 68 37 01studiocine.com
lundi 5 mai -19h30
Soirée présentée par Donatien Mazany.
Partenariat Cinémathèque/StudioHOMMAGE À MAURICE PIALATlundi 12 mai -19h30
Avec la participation de Evelyne Jardonnet, pro-fesseur de cinéma, spécialiste de Maurice Pialat.
mardi 13 mai -19h30
Alexandre Nevskide Serguei M. Eisenstein (1938) – URSS Noir et Blanc 1h52,
avec Nicolaï Tcherkassov.
Van Gogh1991 – France Couleurs 2h38, avec Jacques Dutronc,Elsa Zylberstein, Alexandra London, Bernard Le Coq.
L’Amour existe1960 – France Documentaire Noir et Blanc 20’
lundi 19 mai -19h30
lundi 26 mai -19h30
Soirée présentée par Alain Bonnet.
lundi 2 juin -19h30
Tout public à partir de 12 ans.
Plein soleilde René Clément – 1959 – France Couleurs 2h,avec Alain Delon, Marie Laforêt, Maurice Ronet.
Le Troisième hommede Carol Reed (1949) – GB Noir et Blanc 1h44,
avec Orson Welles, Joseph Cotton, Trevor Howard.
Sous le soleil de Satan1987 – France Couleurs 1h43,
avec Gérard Depardieu, Sandrine Bonnaire, Maurice Pialat.
Arianede Billy Wilder (1957) – USA Noir et Blanc 2h09
LES CARNETS DU STUDIO – n° 323 mai 2014 – 2 rue des Ursulines, 37000 TOURS - CPPAP n° 0219 K 84305
www.studiocine.com – 08 92 68 37 01
FILM
DU MOIS
Sarah est une toute jeune fille qui vit àQuébec et court. Beaucoup. Cette spé-
cialiste du demi-fond court tellement qu’ellen’a pas vraiment le temps pour autre chose.Les garçons, les fêtes, elle ne connaît pas,elle n’a vraiment pas ça en tête, ce quiimporte c’est de courir, travailler, s’entraî-ner, baisser les chronos, terminer pre-mière…
Elle est si bonne et si sérieuse qu’elle se voitoffrir une place dans l’équipe d’athlétismed’une prestigieuse université de Montréal…la chance de sa vie, sans aucun doute…
Sa mère, elle, ne voit pas ce déménagementd’un très bon œil parce qu’elle ne pense pasqu’il y ait d’avenir dans le sport pour sa filleet parce qu’elle n’a pas les moyens finan-ciers de l’entretenir pendant ses études.Lorsque Antoine, l’un de ses amis, quiétouffe aussi un peu à Québec, lui proposede partir avec elle et de prendre une colo-cation à Montréal, Sarah accepte parce quecela lui permettra de réduire les frais. PuisAntoine apprend qu’il existe des aides spé-cifiques pour les jeunes couples étudiantset lui propose même un mariage blanc…
Mais, assez rapidement, Sarah est victimed’un malaise (antécédents cardiaques) ; lesmédecins ne savent pas bien mais quelquechose semble vraiment clocher dans sa vie,sans qu’elle sache exactement quoi…
Film intimiste mais aussi très prenant,Sarah préfère la course offre de nombreuxcadeaux au spectateur… Il nous offre déjàune certaine liberté puisque nous nesommes jamais mis en demeure de choisir,de trancher. Sarah est un personnage atta-chant, très attachant même, mais pas facileà vivre ; son ami Antoine est à la fois pré-venant et un peu envahissant. Et puis, cemalaise qui semble envahir la vie de Sarah,nous avons parfois l’impression d’arriver àle cerner avant même que l’héroïne aitconscience de sa nature.
Le premier long métrage de Chloé Robi-chaud (déjà remarquée à Cannes pour uncourt métrage intutilé Chef de meute) fait lapreuve d’une très grande maîtrise formelleet démontre que cette toute jeune cinéastede 26 ans ose affronter la difficulté des sen-timents.
ER
Sarah préfère la courseCanada 2013 1h35, de Chloé Robichaud, avec Sophie Desmarais,Jean-Sébastien Courchesne, Geneviève Boivin-Roussy, Hélène Florent...
Voici les nouvelles aventures de FlintLockwood et de sa super machine quicrée des croisements entre animaux etaliments : les miam-nimaux.
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JEUNE PUBLIC
USA – 2014 – 1h35, film d’animationde Cody Cameron et Kris Pearn.
USA – 2014 – 48 mn, courts métrages de divers réalisateurs,en version restaurée, avec Harold Lloyd...
Grand comique du cinéma muet américain, le célèbrehomme aux lunettes d’écaille est de retour, en prise àdes situations plus loufoques les unes que les autres.
Allemagne – 2014 – 1h34, film d’animation de Reinhard Kloss.
VF
La dernière adaptation deTarzan, légende de la jungle,avec une technique nou-velle : la motion capture.
À partir de 6 ansVF
À partir de 6 ans
Les Nouvelles(més)aventures
d’Harold Lloyd
sansparoles
Capelitoet ses amis
Mercredi 7 après la séance.
Huit nouvelles aventures pleinesde surprises de Capelito, le petitchampignon magique…
Espagne – 2009 – 40 mn, courts métragesd’animation de Rodolfo Pastor.
À partir de 3 ans
2D
3D
sansparoles
2D
3D
Tout public à partir de 6 ans
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JEUNE PUBLIC
Palestine/France – 2014 – 1h25, de Rani Massahla.
VO
Dans le dernier zoo de Palestine, Ziad dix ans, s’estpris d’affection pour un couple de girafes. Après unbombardement israélien, le mâle meurt et la femellese laisse dépérir. Pour la sauver, Yacine doit cher-cher de l’aide dans le zoo de Tel Aviv…
Brésil/USA – 2014 – 1h42, film d’animation de Carlos Saldanha.
Tout public à partir de 5 ans
La suite de Rio nous ramène enAmazonie où Blu et Perla vontvivre bien d’autres aventures…
DANS L’OMBRE DE MARYLa promesse de Walt Disney
sansparoles
À partir de 4 ans
C’est l’histoire extraordinaire et méconnue dela création du film Mary Poppins. C’est aussile récit d’une relation très houleuse entre WaltDisney et la romancière Pamela Travers…
USA – 2014 – 2h05, de John Lee Hancock, avec Tom Hanks, Emma Thompson...
USA – 1920 – 50 mn, version restaurée en noir et blanc de Max et Dave Fleischer.
Koko est un petit clown malicieuxsorti de l’encrier des frères Fleischer,inventeurs du dessin animé.
VF
Tout public à partir de 10 ans VF
Mercredi 21 après la séance, unatelier réservera des surprises auxpetits clowns amateurs...
Koko le clown
VO
Tout public à partir de 11 ans
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201416
En bref…
Ici…` DES RIRES QUI SAIGNENT
(Bravo pour le clown interprété par Edith Piaf)Voilà plus d’un an qu’est annoncé le film biographique
autour du clown Chocolat. Depuis le début du projet, on saitque c’est Omar Sy qui interprétera la figure mythique du premier
artiste noir de la scène française, à la fin du XIXe siècle. En revanche,on ignorait qui mettrait en scène cette destinée précocement fracassée ;
désormais, on sait que c’est Roschdy Zem qui sera derrière la caméra.Gageons qu’il saura faire preuve d’humanité sans tomber dans le misérabi-
lisme, comme il l’avait fait pour Omar m’a tuer, car des larmes, il y en aura for-cément quand on sait qu’avant de devenir le partenaire applaudi de Footit, il fut
vendu comme esclave, que par la suite il mourra à 49 ans et sera inhumé dans lafosse commune des indigents à Bordeaux.
` JEUNE ET PREMIERPierre Niney semble prêt à relever tous les défis : après la comédie romantique avec 20ans d’écart, le biopic et son impeccable interprétation d’Yves Saint Laurent, il va main-tenant investir le polar, sous la houlette de Yann Gozlan. Dans L’Homme de paille, ilentrera dans la peau d’un écrivain qui n’arrive pas à écrire et qui vole un manuscrit lorsd’un déménagement près de chez lui. Quand le livre deviendra un succès d’édition, il devraen payer le prix.
` ASSOCIATION DE…Les faits divers ont toujours été une source d’inspiration pour le cinéma. Joachim Lafossequi avait déjà puisé dans ce registre pour À perdre la raison, s’intéresse maintenant àl’affaire de l’Arche de Zoé, du nom de l’association humanitaire française qui, en 2007,avait tenté de faire sortir du Tchad une centaine d’enfants censés être orphelins, afinde les faire adopter en France. C’est au Maroc que Vincent Lindon et Louise Bourgoininterpréteront le couple des Chevaliers blancs, à l’origine de ce scandale. ValérieDonzelli et Reda Kateb seront également du voyage.
` LE NON DES GENSLe Nom des gens : c’était elle et lui pour le scénario, et lui derrière la caméra.Pour Je suis à vous tout de suite, le scénario sera toujours signé de leursdeux noms, mais c’est elle qui officiera comme réalisatrice. Baya Kasmiet Michel Leclerc s’intéressent cette fois à la gentillesse, à l’incapacité
de dire non et aux conséquences qui en découlent. Pour les aiderà illustrer leur propos, ils ont fait appel à Medhi Djaadi et à
Vimala Pons, l’héroïne de La Fille du 14 juillet, pourinterpréter un frère et une sœur que tout sépare.
Agnès Jaoui, Anémone et Zinedine Soualemont également dit oui !
17Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
` TROISFEMMES PUISSANTESTran Anh Hung (L’Odeur de la papayeverte) adapte le roman d’Alice Ferney, L’Elégancedes veuves, et va tourner pour la première fois enFrance. Intitulé Eternité, le film suivra les destinées tour-mentées de trois femmes traversant les épreuves et les dramesavec courage et dignité. Bérénice Bejo, Mélanie Laurent et AudreyTautou seront ces mères courage.
Et ailleurs…` APRÈS LA SUITE, LES DÉBUTSLa suite (quand ce n’est pas « les ») a été une mine plus qu’exploitée par le cinéma,et cela depuis ses débuts. Un des nouveaux filons stimulant désormais l’imaginationdes producteurs se nomme prequel, l’objectif : raconter ce qui s’est passé avant le filmqui a rencontré le succès, et multiplier la rentabilité du projet. En effet, il ne viendrait àl’idée de personne de se préoccuper des événements précédant une histoire qui n’a attirépersonne, ni même d’en réaliser la suite. Pour les professionnels, le modèle de ces filmsdu commencement, des origines (ces vocables étant souvent rajoutés au titre du film pourpermettre aux spectateurs de le situer par rapport au film étalon) s’appelle Starwars et tousrêvent de répéter l’exploit ! Alors après The Thing, L’Exorciste ou La Planète des singes,c’est autour des Wachowski d’annoncer une suite à leur trilogie Matrix ! Dans Matrix Reloa-ded, L’Architecte révélait que Néo n’était pas le premier Elu, bon prétexte pour retournerdans la Matrice et de renouer peut-être avec le public !
` L’ÉTOFFE D’UN HÉROSViggo Mortensen peut tout jouer ; il est aussi crédible en chauffeur tatoué pour mafieuxrusse pour David Cronenberg, qu’en invincible Aragorn pour Peter Jackson, pour neciter que deux de ses prestations marquantes. Son prochain défi se nomme CaptainFantastic : il devra incarner un homme qui revient parmi les hommes, après avoirpassé dix ans loin de tout et de tous, par idéalisme. Après avoir écrit le scénario,Matt Ross (28 Hotel Rooms) le mettra en scène.
` LA JEUNE FILLE ET LA MORTPour son prochain projet, Sofia Coppola ne dérogera pas au sujet centralde tous ses films : la jeune fille blonde, étouffant dans son univers. Maiscette fois, point de banlieue américaine ennuyeuse (Virgin Suicides),de mégapole japonaise (Lost in Translation), de château royal oupas (Marie-Antoinette, Somewhere) pour servir de cadre ausentiment d’asphyxie et d’envie d’ailleurs, mais lesgrands fonds ! En effet La Petite sirène du conted’Andersen devrait être la prochaine jeunefille perdue de Sofia Coppola. IG
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201418
À propos deHeimat
On se croirait par moments dans un deces vieux films d’Ingmar Bergman si
forts, si mystérieux... Heimat renoue avecune époque où la réalité la plus sombreétait transfigurée par le génie du cinéasteen une succession de tableaux à la beautérenversante. Ce charme (au sens fort et ori-ginel d’envoûtement magique) opère à pleindans Heimat et l’aspect a priori désuet dunoir et blanc semble d’abord un simple trucpour signifier le passé, l’histoire ancienne,le décor à la fois dépaysant et nostalgiqued’un village d’autrefois. Très vite pourtant l’évidence s’impose : miseen scène et prises de vues sont totalementmodernes, voire audacieuses, grâce à desmouvements de caméras toujours inatten-dus, originaux, conférant à l’image un pou-voir de fascination qui ne se dément jamais.Une idée par plan, une virtuosité toujoursau service de la narration : on est très loind’un vain esthétisme, d’un pittoresquefacile. Dépourvu de toute afféterie, le filmnous donne à voir et à ressentir profondé-ment la cruauté, l’amour, l’injustice, l’idéa-lisme, la désillusion et le dévouement, à tra-vers une fresque dont on ne s’est même pas
rendu compte à la fin qu’elle durait quatreheures.Le travail sur la profondeur de champdonne aux images un relief extraordinaire,dans tous les sens du terme. Là où Ida dePawel Pawlikovski enchantait par sa subtilepalette de gris, Heimat compose des scènesau noir et blanc extrêmement contrasté.L’effet est d’autant plus impressionnant queçà et là, rarement et toujours avec unenécessité qui leur donne un caractère d’évi-dence, des taches de couleur créent de vraismoments de grâce.Certaines scènes resteront inoubliables.Deux exemples seulement : les convoisd’émigrants qui envahissent peu à peul’écran et se rejoignent à l’horizon, ou bienla scène très courte, fugitive, où Jettchense fait ses adieux à elle-même dans unmiroir. Tout est simple, tout est dit.Lorsqu’il atteint de tels sommets on peutaffirmer sans crainte que le noir et blanc estla plus belle des couleurs. AW
P.S. Ida en février, Heimat en mars : pas dedoute, le film du mois, c’est vraiment LEfilm du mois !
La vie est en couleurs, mais le noir-et-blanc est plus réaliste.Il permet de voir le contour des choses.
Wim Wenders
Une révolution cinématographique : le noir et blanc
19Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
Le débat qui a suivi la projection deNingen fut particulièrement riche de
découvertes et d’enseignements tant lafaçon de procéder de ces deux jeunescinéastes est originale.Après un parallèle établi sur le sujet dufilm – inspiré d’un mythe fondateur de lacréation du Japon – et l’histoire d’Orphéeet Eurydice, il fut question des person-nages et de leur interprétation.C'est ainsi qu'aucun des acteurs n’étaitprofessionnel, que chacun jouait sonpropre rôle et que le scénario avait étéconçu à partir de rencontres qu’ilsavaient faites et des échanges qui ontsuivi lors d’un séjour au Japon. Ainsi en est-il du héros, de sa femme (savéritable épouse avec laquelle il a fondéson entreprise des années auparavant),du restaurateur M. Lee, dont l’histoire estcelle-là même narrée dans le film et detous les patients de l’hôpital psychia-trique. Nous avons alors mesuré l’enver-gure du challenge ! D’autant que les lieuxde tournage sont également les décorsréels dans lesquels évoluent tous les per-sonnages (l’hôpital, l’entreprise…)Le travail de préparation a été énorme etl’écriture a évolué au cours du tournage.
Les acteurs n’avaient à leur dispositionqu’une ligne narrative et prenaientconnaissance des dialogues au derniermoment : la plupart du temps ilsrecréaient ce qu’ils avaient déjà racontéen amont ; l’improvisation faisait lereste… Certaines séquences sont particulière-ment troublantes : celles qui montrent lesgens malades d’avoir trop travaillé dansl’hôpital psychiatrique – au Japon, ilsreprésentent 20% des patients de cesstructures. Pourtant, les réalisateursaffirment que c’est dans ce lieu qu’ils ontété le plus libres et que tous étaientdétendus : « Les malades, moins souspression que dans leur vie en société,avaient une vraie exigence de travail et sepliaient à nos demandes ».Étonnantes de réalisme également, lesscènes dans l’entreprise, avec le discoursincroyable du patron chaque lundi matin« Même si on a un peu perturbé le quoti-dien des employés » lesquels, comme lesautres, jouent leurs rôles.Déconcertante enfin, la longue quêtefinale dans les bois et le Temple durenard, du héros fatigué qui prendconscience que l’amour qu’il a vainement
Festival de cinéma asiatique de Tours
Rencontre avecÇagla Zencirci etGuillaume Giovanetti,pour NingenLundi 24 mars 2014
COMPTE RENDU : 15e FESTIVAL DE CINÉMA ASIATIQUE DE TOURS
Guillaume Giovanetti & Çagla Zencirci aux Studio © Élisabeth Bailleul
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201420
cherché dans les bars est auprès delui…Avec cette façon si particulière de tra-
vailler, les réalisateurs disposaient de 78heures de rushes… Et comme ils ont l’ha-bitude de continuer d’écrire pendant lemontage, on mesure, là aussi, l’ampleurde la tâche ! (beaucoup de personnagessecondaires ne figurent pas dans la ver-sion finale).Ningen (ce qui signifie : l’humain, celuiqui est faillible) a été montré à des étu-diants japonais qui n’ont pas vu qu’ilavait été réalisé par des réalisateursétrangers. Puis, lors de sa programma-tion dans une petite salle de Tokyo, la
progression des entrées a été constante.Cette première production France-Tur-quie-Japon (!) doit maintenant pour-suivre sa route : « Avant une prochaineréalisation, sans doute en Turquie, qu’onaimerait plus politique, et mettant enscène des femmes, il faut qu’on soutienneNoor* et Ningen qui sortent simultané-ment. »Faisons confiance à ces deux réalisateursitinérants si particuliers pour faire vivrele réseau de cinéastes farouchementindépendants auxquels ils appartien-nent… SB
* Noor, présenté en avant-première au Festival DésirDésirs sera bientôt sur nos écrans.
Festival de cinéma asiatique de Tours
Le Ficat présentait en avant-première Ugly, réa-lisé par le cinéaste indien Anurag Kashyap.
Après la projection de ce polar dramatique, unerencontre a eu lieu avec Amandine D’Azevedo, spé-cialiste du cinéma indien à la Sorbonne. Elle ad’abord exprimé son plaisir de voir une salle bienremplie pour ce film de « l’enfant terrible du jeunecinéma Indien ». Anurag Kashyap est en effet « lechef de file de nouveaux réalisateurs qui viennent
Rencontre avec Amandine D’AzavedoVendredi 21 mars 2014
Amandine d’Azevzdo aux Studio ©Élisabeth Bailleul
Le Silence des rizières
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Festival de cinéma asiatique de Tours
Palmarès du vingtième Festival de cinéma asiatique de Tours :Prix du jury : The Suspended Step, de Yang Xiao
Prix du public : Ugly, de Anurag Kashyap
contrecarrer le cinéma indien de Bolly-wood ». Cette nouvelle jeune générationproduit souvent un cinéma réaliste eturbain, sortant ainsi de la logique bolly-woodienne des studios de tournage, de samusique… Bollywood c’est un universtrès complexe, représentant un tiers de laproduction filmographique autour deBombay.A la source de Ugly, la rencontre entre unfait divers dramatique et l’histoire mêmedu réalisateur comme père séparé allantcherchant sa fille. On perçoit le rapporttrès particulier que le cinéaste entretientavec la musique et la couleur. Recourantà l’artifice de filtres pour obtenir desteintes sirupeuses, il travaille dans deslieux réels, dont il recolore les espaces.Pour la musique, A. Kashyap construit lefilm en l’ayant déjà en tête. « C’est l’un desaspects les plus remarquables de son tra-vail. Il réalise une recherche organique ;c’est une symbiose entre la musique etl’image ». Un humour absurde marque sasignature, telle la longue scène au com-missariat. En butte à la censure, il fautsouvent des mois au réalisateur pour sor-tir ses films. A. Kashyap, qui a baignédans le cinéma populaire, ne se réclame
pas d’une filiation. Toutefois, sondésir de création provient du film LeVoleur de bicyclette, mais il recon-naît d’autres influences commecelles de Dali, des graffitis new-yorkais,du street art japonais…Dans sa volonté d’éduquer à l’image etd’ouvrir le champ du cinéma, A. Kashyapa créé sa propre maison de production,soutenant d’autres cinéastes, pour qui ilest souvent difficile de projeter leursfilms. Ce sont les ciné-clubs qui s’enchargent. En Inde, la vie d’un film se jouetrès rapidement, en moins d’unesemaine. Actuellement, des multiplexesviennent remplacer les salles habituelles,théoriquement dans le but de développerle choix des films. Mais, en fait, un mêmefilm de Bollywood peut être projeté simul-tanément dans six salles sur huit ! 5%des écrans restants sont réservés auxblockbusters américains…Amandine D’Azevedo nous a ouvert, avecbrio et un enthousiasme contagieux,cette page du renouveau du cinémaindien encore trop peu connu. La ren-contre se poursuivit autour d’un verredans la convivialité. RS
Le jury du festival : Lam Lé, Françoise Lebrun, Florence Doucet, Jean Marie Laclavetine. © Élisabeth Bailleul
Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201422
Matin brun va se lever. Les temps à venir neseront plus à la fantaisie. JF
Couleurs acidulées, personnages lou-foques et énergiques, mise(s) en scène extra-vagante(s)... Pas de doute, nous sommes bienchez Wes Anderson ! Et la mayonnaise prendinlassablement. Des rires (beaucoup), de lapoésie (un peu), mais surtout un univers pit-toresque au charme fou. Il semble que, de nosjours, nombre de spectateurs apprécient dese rendre dans les salles obscures pour rireun bon coup et se vider la tête... Avec WesAnderson, pari réussi ! Comme quoi, on peutfaire dans ce cas un autre choix que celui quinous pousserait à nous nourrir de la dernièrebonne comédie franchouillarde… Avis auxintéressés ! MR
Outre la présence d’une bonne dou-zaine d’acteurs parmi les meilleurs du cinémaanglo-saxon ou français, le dernier film deWes Anderson a tout pour séduire, sur le fondet sur la forme. Le sujet ? comment conserverclasse et élégance, pendant et après lesgrandes mutations du siècle dernier enEurope ? Mais, que sont le dandysme et l’éli-tisme devenus ? Comédie dramatique aurythme déchaîné, à l’humour décapant, ce
Mise en scène virtuose, avec des décors,des couleurs, des angles de vue, un montageextrêmement sophistiqués. Tout est parfaite-ment réglé, avec en plus une distributionexceptionnelle, jusque dans les plus petitsrôles : distribution-gadget pour un film-gad-get. On dirait du Jeunet et Caro mais mon-dains, anémiés, émasculés, ou bien une aven-ture de Spirou dans une principautéd’opérette austro-hongroise. Les quelquesallusions aux guerres du XXe siècle semblentun alibi futile, comme une excuse à tant devacuité. Tout ça pour ça…Vite vu, vite oublié. AW
Des images au cordeau, un rythmeéchevelé, des personnages hauts en couleurs,un casting avec autant d’étoiles que l’hôtel enquestion, sur un arrière plan historique traitéfaçon BD… j’ai presque des remords de m’être,quand même, légèrement ennuyé. DP (Mais quevient faire Stefan Zweig dans cette histoire ?)
Débridé, trépidant, hédoniste, le filmest un régal, une bulle de légèreté. Et pourtantquelque chose nous pince le cœur. On com-prend alors que, si tout va vite, si les person-nages se dépêchent, c'est que, bientôt, le
Courts lettragesLes rédacteurs ont vu :
The Grand Budapest Hotelde Wes Anderson
23Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
film se laissera voir et revoir, pour ses planssuperbes, de vrais tableaux aux couleurs aci-dulées, soulignés par la bande-sond’Alexandre Desplat. Impossible de résister aucharme décadent du Grand Budapest Ho-tel ! CP
À la vue du Grand Budapest Hotel,m'est apparue une gigantesque sucrerie, objetde convoitise de pantins burlesques et/ousournois. Derrière la façade aux couleurssuaves, s'est imposée l'idée : qui des bons oudes méchants aurait la part du gâteau ? Enréponse, Wes Anderson a conçu une œuvredélicieusement épicée ! MS
The Grand Budapest Hotel est un filmJU-BI-LA-TOI-RE ! Délicieusement régressif etinversement ! Wes Anderson est un magicien,inventeur d’un monde singulier, où, par untélescopage spatio-temporel inédit, le jeune Z-héros, mi-Tintin/mi-Spirou, devient l’alter egod’un majordome, subtil composite, lui, deChaplin, Keaton et du William Powell de MyMan Godfrey ; tandis que l’assassin à leurstrousses semble s’être échappé de la nuit bur-tonienne ! Il faudrait aussi évoquer la fantai-sie, la poésie de cet univers, sa mélancolie,mais aussi la folie des comédiens… Jubila-
toire, on vous dit ! IG
Waouh ! Quel voyage trépidant sur fondd’histoire rocambolesque menée par des per-sonnages déjantés ! Ajoutez une esthétiquefulgurante (du rose flashy aux camaïeux grisbleu), une caméra virtuose, des cadrages sur-prenants (chaque plan est une leçon decinéma)… Et vous obtenez un film décapant,drôle et d’une créativité folle. Peut-on ne pasaimer Wes Anderson ? SB
Ralph Fiennes est vraiment inattendudans ce rôle de concierge aussi guindé quefantasque ! De là à imaginer qu’il incarneraitla cerise sur le gâteau, cela ferait un peu tropde sucre dans cet univers manichéen de cupcakes zestés de gravité. RS
Wes Anderson donne toujours l'impres-sion de ne pas vraiment oser s'affronter à sessujets ; il fait un cinéma très élégant, très raf-finé mais qui demeure trop distancié, commes'il avait peur des émotions qui, pourtant,devraient naître de ses sujets mêmes… seuleexception : Moonrise Kingdom… Ça tombebien, il passe à la Nuit des Studio cette annéeet c'est un grand film ! ER
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201424
des territoires occupés qui mettent les nerfsà vif et dont le but est d’éliminer un activistepalestinien – le chantage sentimental misen place par les agents israéliens, figurespaternelles ambivalentes, à la fois proches,douces et terrifiantes – la fascination de sesdeux agents pour la langue et la culturearabe… et la volonté des deux réalisateursde suivre des personnages complexes, nonmanichéens.
Des différences ? De par son existencemême, Omar est un acte militant. C’est lepremier film entièrement tourné et joué pardes acteurs et des techniciens palestiniens(dans un pays à la cinématographieembryonnaire). Comme son titre l’indique,toute l’action est focalisée sur le personnaged’Omar, le jeune boulanger amoureux.Bethléem veut suivre différents points devue, celui de Razi, l’agent du Shin Beth etcelui de Sanfur, son informateur. Par soucid’objectivité, le réalisateur a co-écrit sonscénario avec un journaliste palestinien AliWaked. Dans Omar, le mur de séparationest omniprésent puisqu’il doit le franchirpour rejoindre sa belle (il a obtenu l’autori-sation de grimper jusqu’à une certaine hau-teur, les images du sommet étant filméessur un faux mur !) et il y a une scène d’hu-
Deux films récents ont pratiquement lamême histoire : celle d’un jeune Pales-
tinien approché par un agent israélien afinqu’il lui donne des renseignements, c'est-à-dire, pour la société dans laquelle il vit, qu’ildevienne un traître. Dans la plupart despays, cette proximité scénaristique n’auraitque des conséquences artistiques ou com-merciales (ce qui se passe actuellement enFrance autour de l’histoire d’Yves SaintLaurent, mise en scène par Jalil Lespert oupar Bertrand Bonnello) mais les deux filmsviennent d’une région où chaque déclara-tion, chaque écrit, chaque image, chaquefilm prend, instantanément, un sens poli-tique. D’autant que les deux films sontséparés par un mur (réel et d’incompréhen-sion) : Omar a été filmé par le réalisateurpalestinien Hany Abu-Assad et Bethléempar le réalisateur israélien Yuval Adler.
Sans chercher à juger de leurs qualitésartistiques, peut-on comparer les deuxfilms ? Des figures étrangement similairesapparaissent dans chacun d’entre eux : descourses poursuite à couper le souffle (ilsutilisent tous les deux la grammaire desfilms d’action) mais à pied et dans les laby-rinthes des ruelles palestiniennes – desscènes d’interventions militaires au cœur
InterférenceOmar/Bethleem
D’Omar à Bethléem
Omar
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miliation à un check-point absolumentinsupportable. Ni mur, ni humiliation dansBethléem. Si dans Omar, la complexité dela société palestinienne est en arrière-fond(avec notamment la dimension économiquede la survie dans les Territoires), on ne voitpas les contradictions qui la gangrènentcomme le fait si bien Bethléem : notammentl’opposition haineuse entre l’Autorité Pales-tinienne (corrompue) et les groupes armésdu Fatah et du Hamas. La délirante concur-rence sacrificielle y génère une hallucinantescène tragi-comique ; à l’hôpital, devant lafamille en pleurs, les deux groupes, kalach-nikov à la main, se disputent le cadavreencore chaud du frère de Sanfur, tué parTsahal.
Alors que Yuval Adler présentait son filmcomme le plus objectif possible (« sans direau public ce qu’il faut penser »), Bethléema déclenché une discussion passionnée ausein de la rédaction du Monde, publiée sousle titre : film de propagande pro-israélien ourécit équilibré ? Franck Nouchi pense quec’est un film qui ne veut pas prendre parti,sans méchants, sans gentils ; JacquesMandelbaum trouve que la représentationdes Palestiniens est purement négative et
Mathilde Blottière de Télérama écrit, égale-ment, que l’unique personnage à avoir lebeau rôle est l’agent du Mossad : « le seul àfaire preuve de noblesse ». Même en jouantsur les différences de points de vue et avecles meilleures intentions du monde, un filmde fiction (mais c’est le cas aussi du docu-mentaire) peut-il vraiment s’affirmer objec-tif ? N’est-il pas plus raisonnable de vouloir,comme le réalisateur palestinien, filmer« avec honnêteté et sans manichéisme » ?
En tout cas, Omar et Bethléem s’achèventsur deux scènes similaires, mettant unpoint final tragique à ces deux histoires detrahisons et de chantages. Dans un dernierplan assez inattendu, Omar met en jouel’agent Rami (sa mort, certaine, restant horschamp) : in fine, il ne sera pas un traître.Sanfur rejoint l’agent Razi au milieu denulle part. Après avoir longuement hésité,il le met à mort, dans une lapidationrageuse particulièrement insoutenable. Au-delà des tentatives de séduction (de l’opi-nion internationale) et des manipulationsen tout genre, on se doit de constater quele processus de paix semble… au pointmort. DP
Bethléem
– Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 201426
Tout est permis est un film politiquecontre les lobbies de l'alcool, du téléphone,de l'automobile, un film construit commeune fiction. Ce n'est pas un film de propa-gande. C'est une envie personnelle. On estdans une société à bout de souffle. J'aivoulu parler des stages, du vivre ensemble,des problèmes que l'on partage mal parceque je veux que ce soit un film sur l'huma-nité, pas que sur la douleur. J'ai moi-mêmepassé un stage de récupération de points ily a 8 ans. Je n'avais plus que 4 points et jene me sens pas différente des gens du film,pas supérieure…J'ai filmé 8 stages en entier, 16 heures, 8heures par jour, seule, sans équipe, parceque je voulais que les gens soient très àl'aise avec moi. Je voulais montrer la Francetelle qu'elle est actuellement. Beaucoup depersonnes ont une attitude fanfaronne audébut, mais ça change. L'humour fait partie
de la manière d'enrober et on est touscomme ça. On trouve injuste ce qui nousarrive. Le film est construit comme quel-qu'un qui prend conscience parce qu'il nefaut pas condamner mais montrer. J'aivoulu que ce soit un film qui dise la vérité,un film politique, c'est-à-dire sur l'organi-sation de la société…En ce qui concerne le suivi des stages, je neconnais pas leur impact. Le stage nouschange sans doute, ceci dit, sans que je soisoptimiste. J'ai voulu que ce film offre uncheminement vers une prise de consciencede ce qu'est notre liberté.En France, après un stage, on a des pointsqu'on peut récupérer, mais il n'y a pasd'évaluation.
Ce film va circuler notamment auprès desjeunes. On a essayé de le faire financer parles chaînes de télévision mais il y a eu refus.
Rencontre
Rencontre avec Coline Serreauvendredi 6 décembre 2013
Coline Serreau a filmé les échangesentre personnes partageant des stagesde récupération de points de permis.
Après le visionnement du film, un longsilence s'est installé avant la premièrequestion.. Voici ce qui fut dit.
Tout est permis, croient-ils…
Coline Serreau aux Studio © Roselyne Guérineau
«
27Les CARNETS du STUDIO n°323 – mai 2014 –
La société Bac Films a décidé de le sortir ensalles, mais sans soutien médiatique il faututiliser le bouche à oreille, même si lesassociations vont faire relais. Si ces stagesn'ont pas lieu lors du permis de conduire,c'est à cause d'un problème financier, derentabilité. Il faudrait avoir le temps de fairepasser certaines informations dès la forma-tion au permis, mais il est cher déjà. Le codeest difficile à passer pour les gens illettrés.Actuellement, on teste plus la compréhen-sion de la question que celle du code. Çadevient un cours de français.
L'alcool existe. On est dans une sociétéschizophrène : il y a des stages de sensibi-lisation et des stages de déstabilisation. Ondit d'un côté que l'alcool n'est pas bien,mais, en boîte, on incite aussi les gens àboire. Le discours entendu contient 1%d’information pour 99% de désinformation.Les contrôles d'alcoolémie sont lourds etfréquents, mais ciblés sur les jeunes, quisont 11% de la population et représentent30% des morts… Ceci dit, le stage n'empê-
chera pas de boire. La liberté de vendre, d'entreprendre ne s'ar-rête pas à la santé des gens dans notresociété libérale. La richesse du pays estcomptée par le flux monétaire. On a le para-doxe suivant : « L'alcool chez les mômes,c'est pas bien », mais aucune loi n'est adop-tée contre ça.
Les spectateurs font un constat dans la pre-mière partie du film : ils perçoivent des gensdésinformés, puis dans une deuxième par-tie, en contrepoint, on nous livre plus uneanalyse scientifique, médicale. Les specta-teurs se posent des questions sur l'aména-gement routier, la vitesse, la sécurité rou-tière, les clichés qu'il faut casser…
Une spectatrice conquise par le film a closle débat en disant : « En deux heures defilm, vous évitez seize heures de stage ! »
Belle conclusion et beau compliment pourle travail de Coline Serreau ! MS
Rencontre
Retrouvez une vidéo de la rencontre sur le site des Studio, rubrique : Ça s’est passé aux Studio.
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Alors que, dans la foulée des manifesta-tions pour tous, une certaine France
semble tourner en rond autour des mêmesobsessions identitaires (remise au goût dujour des débats nauséeux sur l’identitéhexagonale recyclés autour d’une crispa-tion sur le couple et la famille), le cinémafrançais met à l’affiche et sous les projec-teurs de la cérémonie des Césars des filmsqui doivent lui donner des boutons : La Vied’Adèle et L’Homme du lac. Quant aucouple hétéro formé, il semble mal en pointsur les grands écrans. En cette fin d’hiver,l’amour semble tourner court et finir mal,ce qui serait somme toute assez banal (engénéral) si les mises en scène ne propo-saient un étrange mélange de réalisme quo-tidien et d’inclinaisons presque fantas-tiques.
Week-ends d’Anne Villacèque raconte l’his-toire de deux couples, amis depuis plus devingt ans, tellement inséparables qu’ils ontacheté deux maisons mitoyennes en Nor-
mandie et appelé leurs deux filles du mêmeprénom, Charlotte. Mais un jour, Jeanquitte Christine. Que peuvent faire Sylvetteet Ulrich ? Comment supporter la détressecontagieuse de Christine ? Comment accep-ter la nouvelle compagne de Jean ? L’excel-lente idée du scénario est d’avoir choisi dene filmer que les week-ends, dans ce décorunique, au fil des quatre saisons, le récit,forcément elliptique, échappant ainsi auquotidien des couples et travaillant les non-dits. Et d’avoir instillé dans son histoire deséléments d’étrangeté qui bousculent lenaturalisme attendu. Peur de vieillir.Ensemble. Ou seuls. Au bout de la nuit,Ulrich retrouve Jean, nu et l’air totalementhagard. Et qui lui demande de le prendredans les bras en murmurant : « J’ai peur ».
Dans Arrête ou je continue de SophieFillières, l’étrangeté, l’absurde des situa-tions et des répliques, imprègnent tout lequotidien de Pierre et de Pomme, un couplequi se parle encore mais n’a plus rien à se
Interférences Week-ends
Arrête ou je continueSon épouse
Couples fantastiques
Week-ends
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dire, qui ne s’entend plus. Ils se disputentpour un rien et ne savent plus que se bles-ser, perpétuellement agacés, insuppor-tables et incapables de se supporter.Mathieu Amalric, derrière son masque gri-maçant, est particulièrement redoutable.Puis un jour, Pomme disparaît, au cœur dela forêt, dans une errance initiatique quil’extrait du quotidien vers quelque chosequi s’apparente au temps des contes. Seule,réellement perdue, elle finit réellement aufond d’un trou, dans une scène assez hal-lucinante, un jeune chamois dans les bras.Comme si seule cette scène primitive pou-vait la réconcilier avec le monde deshommes. Et le sien.
Dans Son épouse, Michel Spinosa a choiside reformer à l’écran un couple à la ville :Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal. Et deles plonger dans une histoire de dépen-dance et d’envoûtement. Catherine vit avecJoseph depuis longtemps. Lorsqu’il luidemande de l’épouser et d’avoir un bébéavec lui, elle finit par trouver un moyenpour lui avouer enfin un secret qu’elle n’ajamais réussi à lui dire, sa dépendance ausubutex, un traitement de substitution àl’héroïne. Plus tard, Joseph l’accuserad’avoir empoisonné leur bébé qu’elle vientde perdre et Catherine ne trouvera d’autreissue que de s’enfuir, de disparaître de savie. L’élément fantastique, le réalisateur a
choisi de le chercher de l’autre côté de laterre : un jour, on annonce à Joseph autéléphone que Catherine est morte, noyée,quelque part dans le sud de l’Inde. Etqu’une certaine Gracie est hantée par l’es-prit de son amie française… Va-et-viententre le passé et le présent, entre uneFrance du nord hivernale et une Inde dusud caniculaire, en se confrontant aveccette autre qui se dit être son épouse,Joseph va pouvoir trouver des mots pourdire leur histoire qui a mal tourné. Et ledésenvoûtement de la jeune Tamoul estaussi un peu le sien.
Même si ces trois histoires, où les angoissesnocturnes tiennent une place prépondé-rante, s’achèvent finalement sur le petitmatin d’un épilogue plus apaisé, elles lais-sent une mélancolie qu’on trouve dans lachanson de Fréhel que chante à sa filleUlrich Tukur à la fin de Week-ends :
La nuit s’achève et quand vient le matinLa rosée pleure avec tous mes chagrinsTous ceux que j’aimeQui m’ont aiméeDans le jour blêmeSont effacésJe vois passer du brouillard sur mes yeuxTous ces pantins que je vois, ce sont euxLuttant quand même, suprême effort,Je crois les étreindre encore.
DP
Arrête ou je continue
Son épouse
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L’éternité, quel ennui, surtout au vingt-et-unième siècle : la tonalité est donnée
d’emblée, dans le dernier film de Jim Jar-musch, Only lovers left alive. Que désirerencore, lorsque, depuis l’avènement del’homme, tout a été écrit, composé, peint,imaginé, anticipé ? Il ne saurait y avoir deplus grands créateurs que ChristopherMarlowe, Eddie Cochran ou Basquiat. Il nesaurait surgir de plus grands scientifiquesque Copernic, Galilée, Darwin, sans que leshommes, ces Zombies, ne les méprisent ouassassinent. Ainsi s’exprime Adam, vam-pire cynique et désabusé, musicien cloîtrédans un manoir décrépit à Detroit et collec-tionneur de guitares électriques. De sur-croît, tout se paie à notre époque, même lesang frais : en effet, il est préférable d’enacheter dans un laboratoire, tant il estdevenu risqué de mordre directement dansles carotides et d’être ainsi contaminé !Seule la musique apaise encore et Adampasse en boucle de vieux vinyles, de pop etde rock psychédélique…
Jusqu’à l’arrivée d’Eve, sa compagne depuisdes siècles, délaissant pour lui les laby-rinthes de la Médina de Tanger. Êve, pas-sionnée de littérature ancienne, caressantd’une main, pour une fois dégantée, (peurdes microbes, elle aussi ?) les pages cou-vertes de caractères latins, d’idéogrammes
ou de calligraphie arabe. Voici à nouveauréunis les vampires originels, bibliques,s’isolant des soubresauts de nos sociétésdélétères et de toute lumière importune.Déambulations nocturnes dans la ville deDetroit, symbole de la décadence post-industrielle, quêtes harassantes d’un nec-tar vital, le rhésus O négatif, retours versun sommeil d’une sensualité froide, telle estleur survie.
Surgit Ava, au détour de quelques rêvesprémonitoires. Ava, petite sœur d’Êve,incontrôlable, méprisant toute référenceculturelle, livrée à la satisfaction immédiatede ses désirs. Elle représente ce qu’Adamexècre, la vulgarité des Zombies de LosAngeles. Seul trait d’union entre les troisvampires, une soif de sang inextinguible etune passion pour la musique. Le récit bas-cule alors au cours d’une sortie dans unbar : Adam et Êve émergent de leur léthar-gie élégante, lorsqu’ils sont contraints de sedébarrasser du corps d’un homme qu’Avaa ramené chez eux et promptement saigné !Exit la petite sœur, sommée de retourner àL.A. s’adonner seule à ses turpitudes…
Jim Jarmusch a conçu ce film en référenceau Vampyr de Carl Dreyer, créant un uni-vers étrange, surréaliste, où chaqueséquence se déroule lentement, dans uneosmose parfaite entre l’esthétique del’image et la création musicale. Le réalisa-teur est aussi musicien, il nous livre uneœuvre élitiste et pessimiste qui ne se donnepas d’emblée, mais qui est envoûtante etentêtante… CP
À propos deOnly Lovers Left Alive
L’éternité, c’est long, surtout vers la fin.Woody Allen
Pourquoi Only Lovers Left Alive est-il unfilm passionnant malgré sa lenteur, fas-
cinant malgré la nonchalance de son scé-nario ? Pourquoi reste-t-on scotché dansson fauteuil alors qu’il ne se passe pasgrand-chose à l’écran et que personnageset situations sont complètement invraisem-blables ?
Car il faut bien le dire : plus invraisem-blable qu’un film de vampires c’est rare.Non seulement ces créatures n’existent pasmais le sort des deux protagonistes (Adamet Eve : il fallait oser !) nous conduit dansun monde résolument imaginaire : ils senourrissent bien entendu exclusivement desang humain, sont vieux de plusieurssiècles. Adam est un musicien qui, aprèsavoir connu Lord Byron (« un gros con pré-tentieux ») et écrit de la musique donnée àSchubert et signée par lui, est à présent unrocker génial. Marlowe est toujours vivantet plein de mépris pour Shakespeare l’im-posteur qui lui a piqué ses pièces etc. Lefilm manque donc totalement de vraisem-blance, au sens étymologique du terme : iln’est pas semblable au vrai. C’est ducinéma, c’est du pipeau.
Mauvais film donc ? Certes non. Malgré sacriante invraisemblance l’histoire est racon-tée comme si elle était vraie. On sait bienqu’elle n’est pas vraie, ne peut pas êtrevraie, mais prendre les apparences de laréalité permet au spectateur de s’appuyersur des repères connus, afin d’entrer danscet univers imaginaire. Car cela reste un jeuet le réalisme n’est ici qu’un moyen d’yprendre goût.
Un film peut-il être à la fois invraisemblableet réaliste ? Non seulement il peut, maispeut-être même qu’il doit. Comme dansOnly Lovers Left Alive, le spectateur accep-tera toutes les divagations, tous les déliress’ils lui sont racontés comme réels. C’estmême un consensus implicite : dans ce filminvraisemblable de bout en bout, la casbahde Tanger se montre terriblement présente,labyrinthique, nocturne évidemment, maisavec des couleurs parfois insolites. Detroit,désert post-industriel fantomatique, imposeun paysage urbain étrange, sophistiqué.Ces décors sont réels, filmés en vrai, ce n’ensont pas moins des espaces quasi-oniriquesdans lesquels on ne sait jamais ce qui peutarriver. L’espace réaliste est la porte d’accèsà l’imaginaire, à l’imprévisible.
Et ça marche, on se laisse prendre, on seprojette dans l’histoire. Le film fonctionneparfaitement : il est crédible. Mot-clé : unfilm, comme n’importe quelle œuvre artis-tique doit être crédible, c’est-à-dire trouversa cohérence interne, la justification logiqueet esthétique de son existence. Un délirecinématographique peut et doit être cré-dible ! Il ne s’agit plus de croire à ce que lefilm raconte mais de croire au film lui-même en tant que narration, que spectacle,qu’objet original.
Only Lovers Left Alive est un film de JimJarmusch et ça se voit très vite. Ça s’entendégalement : dans Dead Man déjà la ponc-tuation musicale était un élément essentielde la dramaturgie. Ici, la musique est à lafois sujet, décor, moteur de l’action. Elle est
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À propos deOnly Lovers Left Alive
Des vampires très stylés
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belle, souvent envoûtante. Jarmusch pos-sède en outre un art très particulier d’accé-lérer le temps ou au contraire de le ralentir,comme ici. Les siècles deviennent pal-pables, la lassitude est communicative etpourtant on ne s’ennuie jamais. Les filmsde Jarmusch ne se ressemblent pas entreeux mais ils ressemblent à leur auteur, ouplutôt ils sont l’expression de sa personna-lité artistique, ce mélange unique de mélan-colie, de romantisme, d’humour égalementlorsqu’on voit le ténébreux Adam se dégui-ser en homme invisible pour acheter au noirdu sang propre dans un hôpital afin d’éviterles risques de contamination liés auxmodes de consommation modernes :drogues, médicaments, cholestérol etc.Humour qui voit aussi le gag subtil et récur-rent de vendeurs à la sauvette ou de proxé-nètes de la casbah proposant à tout bout dechamp à Adam et Eve de leur procurer« tout ce qu’il leur faut », sauf qu’ils n’ontévidemment pas la moindre idée de ce qu’« il leur faut », eux qui ne sont que depauvres « zombies », autre exemple dumécanisme de l’inversion humoristique.
L’originalité des choix scénaristiques,esthétiques, techniques absolument per-sonnels saute immédiatement aux yeux etfait bien voir que le plus important dans unfilm n’est pas le sujet mais la façon dont ilest traité, en un mot son style. Car il ne fautpas se leurrer : le cinéma raconte toujourspeu ou prou les mêmes deux ou trois his-toires archétypales, gentils contreméchants, boy meets girl… Ce qui importe,c’est l’extériorisation d’un univers mentaloriginal, une vision transformatrice ourecréatrice du réel.
L’invraisemblance comme liberté créatrice,le réalisme comme moyen de créer la conni-vence avec le spectateur, la cohérencecomme forme de rigueur et d’intelligencenarrative se retrouvent à des degrés diversdans de savants et inimitables cocktails quifont le style des films et rendent leurs choixartistiques nécessaires. Le style n’est passimplement une rhétorique cinématogra-phique reconnaissable, c’est l’originalité, lapersonnalité, autrement dit le talent, voirele génie du créateur. AW
À propos deOnly Lovers Left Alive
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Vos critiques
AMERICAN BLUFFde David O Russell
[…] On ne peut qu’êtreadmiratif devant la perfor-mance extraordinaire desacteurs, qui malgré les tor-tures capillaires subies,nous offrent des jeux à cou-per le souffle. Les dialogues
sont parfaitement maîtrisés et incarnés. Onreste sans voix, sous le choc. […] AmericanBluff est un œuvre brillante, époustou-flante... Bluffante. C. T.
THE GRAND BUDAPEST HOTELde Wes Anderson
On n’a pas le temps de s’en-nuyer lorsqu’il s’agit de suivreles aventures de MonsieurGustave, un séduisant gigolotrès stylé dans un pays imagi-naire qui n’est pas sans évo-quer la Syldavie ou bien la
Bordurie dessinée par Hergé dans Le sceptred’Ottokar (avec l’apprenti débutant Zerodans le rôle de Milou ?). On se réjouit, enoutre, de voir une Internationale de loufiatshéroïques mettre en échec les manigancesdes héritiers de l’aristocratie assistés d’unebande de nervis fascistes. De temps à autre,l’inquiétude pointe son nez (rêve ou cauche-mar) avec la répétition de scènes vertigi-neuses ou d’affrontements avec la solda-tesque barbare qui fait régulièrement etbrutalement irruption dans le train. 50années plus tard, c’est l’entropie qui sembleavoir le dernier mot avec l’effondrement dece monde extravagant totalement aban-donné. On a bien l’impression que c’est celaqui, finalement, taraude l’esprit du réalisa-teur. Au total, une mécanique efficace, bienhuilée et remontée comme une pendule. Unpetit regret avec une chute finale un peucourte. Hervé R.Rubrique réalisée par RS
ONLY LOVERS LEFT ALIVEde Jim Jarmusch
Attention, voici un filmtoxique… peut-être pas toutà fait un chef d’œuvre, maisun film qui restera dansvotre mémoire et dans votresang pendant un bon boutde temps. Nos deux vam-
pires cultivés et dandies, qui ont influencéShakespeare et composé à la place de Schu-bert sont d’une telle beauté et d’une telleétrangeté que vous repartirez de là sanssavoir si vous devez être amoureux de lasublime Tilda Swinton ou bien du troublantTom Hiddleston… Jérémie A.
C’est un film envoûtant, à l’atmosphère las-cive. De Detroit à Tanger nous suivons l’iti-néraire de ce couple de vampires margi-naux, qui ont acquis beaucoup de sagesseau fil des siècles, et qui contemplent avecmélancolie l’état du monde qui les entoure.La musique est très présente dans le film,qui, à l’image de ses héros intemporels, esttrès élégant et hype. J’ai beaucoup aimé lesdéambulations dans les ruelles de Tanger etles virées en voiture dans Détroit, cela offrede très belles séquences. C’est aussi un filmqui porte un message romantique très fortet pur, et l’on comprend mieux pourquoiJim Jarmusch s’est emparé de personnagesvampires. Adam, musicien, toujours vêtu denoir est le plus mélancolique de ce duofusionnel. Il ne sort presque jamais de sonappartement rempli d’instruments et d’ap-pareils rétros. Eve qui vit au Maroc est, elle,toujours vêtue de clair, offrant un contrasteévident avec son homologue masculin, sorted’équilibre yin yang à eux deux. […] L.