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CHEVALIERS DE COLOMB —ÉDITION FRANÇAISE DÉCEMBRE 2008 AU SERVICE DE UN.AU SERVICE DE TOUS.

Columbia Décembre 2008

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Columbia - Décembre 2008 - CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

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CHEVALIERS DE COLOMB — ÉDITION FRANÇAISE

DÉCEMBRE 2008AU SERVICE DE UN. AU SERVICE DE TOUS.

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U N D E S A V A N T A G E S D E L A F R A T E R N I T É

ASSURANCE V IE SO INS DE LONGUE DURÉE RENTES V IAGERES`

La tranquillité d’esprit. Voilà un bienfait de plus issu de la fraternité. Nous sommes engagés à vous fournir les

moyens financiers dont vous avez besoin afin assurer la sécurité de votre famille. C’est pourquoi nous sommes

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K

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Chevaliers de ColombÉditeurs

Administrateurs suprêmesCarl A. AndersonChevalier SuprêmeMgr. William E. Lori, S.T.D.Aumônier suprêmeDennis A. SavoieDéputé Chevalier suprême

Donald R. KehoeSecrétaire suprême

John “Jack” W. O’Reilly Jr.Trésorier suprême

Paul R. DevinAvocat suprême

RédactionAlton J. Pelowski, Coordonnateur203-752-4562

Patrick Scalisi,Rédacteur en chef [email protected]

Arthur F. Hinckley Jr.Directeur artistique

L’abbé Michael J.McGivney (1852-90), Apôtre dela jeunesse,protecteur de la viefamiliale et fonda-teur des Chevaliers deColomb, intercédezpour nous.

Pour communiquer avec nousPAR LA POSTEColumbia, 1 Columbus Plaza,New Haven, CT, USA 06510-3326

TÉLÉPHONE: 203-752-4398TÉLÉCOPIEUR: 203-752-4109COURRIEL: [email protected] À LA CLIENTÈLE: 1-800-380-9995NOTRE SITE INTERNET: www.kofc.org

SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nou-velle adresse et votre étiquette à:Knights of Columbus, Dept. of MembershipRecords, PO Box 1670, New Haven, CT, USA06507-0901, ou par courriel à[email protected]

En page couverture

« Un Sauveur vous estné aujourd’hui dans laville de David; c’est luile Messie, le Seigneur. »(Luc 2:11)

COLUMBIA l DÉCEMBRE 2008 l VOLUME 88 l NUMÉRO 12

Un sondage révèle qu’une majorité d’ Américainsfavorise que soient imposées des limites impor-tantes à l’avortement.

8Un large consensus

CONSTRUIRE UNMONDE MEILLEUR

3 Nous sommes appelés à réitérerleur engagement à croître dans lasainteté.PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

APPRENDRE LA FOI,VIVRE LA FOI

4 Réellement Dieu et réellementhomme, Jésus-Christ est au cœurde l’histoire humaine.PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

NOUVELLES DES CHEVALIERS6 Les Chevaliers remettent au Pape

Benoît XVI les revenues tirés dufonds Vicarius Christi •Inauguration de Nouveaux Maître,Gardien et Directeur Suprêmes

BILANS IMPORTANTS7 Un investissement dans l’avenir

financier de votre enfant.

CHEVALIERS À L’ŒUVRE26 Çà et là dans l’Ordre.

T A B L E D E S M AT I E R E S

RETOUR À LA MAISON Comment un programme d’évangélisa-tion se sert d’Internet et de la télévision pour ramener lesCatholiques au bercail.PAR NATE BROWN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

ÉTUDES SUPÉRIEURES, FORCE SUPÉRIEURE Un mouvementd’évangélisation destiné aux universitaires fête ses 20 ans.PAR PATRICK SCALISI. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

HOLÀ BONHOMME, FAIS TA PRIÈRE La conquête de l’Ouest pardes Carmes encapuchonnés au pays des cow-boys. PAR JOSEPH O’BRIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

DE LA LETTRE À LA VIE Le document du pape Jean-Paul II sur lafemme sert à inspirer et favoriser l’esprit de collaboration descommunautés religieuses.PAR CHRISTINA CAPECCHI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

DÉFENDRE LA FOI ET LA RAISON Le pape Benoît XVI appelle lemonde à nourrir une foi raisonnable et une raison fidèle.PAR CHRISTOPHER KACZOR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

La dévotion à Notre Dame de Guadalupe s’étendà toutes les cultures et les renouvelle.PAR THOMAS A. SZYSZKIEWICZ

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Notre Dame, Reine de Toute L’Amérique

COVER: © MADONNA AND CHILD BY BARTOLOME ESTEBAN MURILLO (1618-1682)BILDARCHIV PREUSSISCHER KULTURBESITZ/ART RESOURCE, N.Y.

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DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI

AUX MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

DES CHEVALIERS DE COLOMB

Salle ClémentineVendredi 3 octobre 2008

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CChers amis,Je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue, mem-bres du conseil d’administration des chevaliers deColomb, ainsi qu’à vos familles, à l’occasion de votrepèlerinage à Rome en cette Année paulinienne. Jeprie afin que votre visite auprès des tombes des saintsPierre et Paul vous confirme dans la foi des apôtres etcomble vos cœurs de gratitude pour le don de notrerédemption en Christ.

Au début de sa Lettre aux Romains, saint Paul rap-pelle à ceux qui l’écoutent qu’ils sont « saints parvocation » (Rm 1, 7). Au cours de ma récente visitepastorale aux Etats-Unis, j’ai surtout voulu encour-ager les fidèles laïcs à s’engager à nouveau à grandirdans la sainteté et à participer activement à la mis-sion de l’Eglise. Telle est la vision qui a inspiré la fon-dation des chevaliers de Colomb comme associationfraternelle de laïcs chrétiens, et qui continue à trou-ver une expression privilégiée dans les œuvres carita-tives de votre ordre et dans votre solidarité concrèteavec le Successeur de Pierre dans son ministère àl’Eglise universelle. Cette solidarité est exprimée demanière particulière par le Fonds Vicarius Christi,

que les chevaliers ont mis à la disposition du Saint-Siège pour les nécessités du peuple de Dieu dans lemonde entier. Et elle est également démontrée par lesprières et les sacrifices quotidiens de tant de cheva-liers dans leurs conseils locaux, dans les paroisses etdans les communautés. Je vous en suis profondémentreconnaissant.

Chers amis, dans l’esprit de votre fondateur, levénérable Michael McGivney, puissent les chevaliersde Colomb découvrir des modèles toujours nouveauxpour être le levain de l’Evangile dans le monde et uneforce pour le renouvellement de l’Eglise dans la sain-teté et le zèle apostolique! A cet égard, j’exprime masatisfaction pour vos efforts en vue d’offrir une solideformation dans la foi aux jeunes et pour défendre lesvérités morales nécessaires à une société libre ethumaine, y compris le droit fondamental à la vie dechaque être humain.

Chers amis, avec ces sentiments je vous assure demon souvenir particulier dans mes prières. A tous leschevaliers et à leurs familles, je donne de tout cœurma Bénédiction apostolique en gage de joie et de paixdurable dans notre Seigneur Jésus Christ. n

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CONSTRUIRE UN MONDE MEILLEUR

PAR CARL A. ANDERSON, CHEVALIER SUPRÊME

Une Force Pour leRenouveauLes Chevaliers et les fidèles laïcs sont appelés àréitérer leur engagement à croître dans la saintetéet à participer activement à la mission de l’Église

LE PRÉSENT MOIS marque le 20eanniversaire de l’extraordinairedocument du pape Jean-Paul II surle rôle des laïcs, Christifideles Laici.Peu de documents sont aussiimportants que celui-ci pour com-prendre la mission du laïcat, et peusont aussi importants, du mêmesouffle, pour la poursuite de la mis-sion des Chevaliers de Colomb.

Dans Christifideles Laici, Jean-Paul II appelle le fidèle laïc à unegrande tâche : « partout refaire letissu chrétien de la sociétéhumaine », ce qui, précise-t-il, « esturgent ». Le pape reprenait alorsl’appel du concile Vatican II auxhommes et aux femmes laïquesafin qu’ils s’emploient au renou-veau de la société, à la lueur desvaleurs de l’Évangile.

Beaucoup de gens ont perçu lafondation des Chevaliers deColomb par le Vénérable Serviteurde Dieu l’abbé Michael J.McGivney comme reflétant unevision réellement inspirée du rôleque doivent jouer les hommescatholiques dans le renouveau dela société, et cela en fonction desvaleurs évangéliques que sont lacharité, l’unité et la fraternité.

En octobre, durant l’audiencepapale accordée à notre conseild’administration, le pape Benoît XVIa fait référence à sa visite aux États-Unis en avril dernier en disant :« Je souhaite encourager les fidèleslaïcs, par-dessus tout, à réitérer leurengagement à croître dans la sain-teté et à participer activement à lamission de l’Église. Cette vision, quia inspiré la création des Chevaliersde Colomb […], continue à s’ex-

de même qu’en tant que force pourle renouveau de l’Église dans lasainteté et le zèle apostolique. »

Ce « zèle apostolique » com-prend l’engagement à défendrel’Évangile et toutes ses valeurs,même si, par moments, ces valeursne sont pas réellement populaires.

J’ai été particulièrementtouché d’entendre notre Saint-Pèreremercier les Chevaliers deColomb pour les efforts de notreOrdre « en vue de défendre lesvérités morales nécessaires aumaintien d’une société vraimentlibre et humaine, y compris le droitfondamental à la vie pour tout êtrehumain. » Nous devrions tous êtreencouragés de voir que le papereconnaît nos efforts en vue d’édifi-er une culture de la vie dans tousles pays où nous sommes actifs.

En cela, nous avons été fidèlesaux paroles de Christifideles Laici :« Il est juste, assurément, de parlerdes droits de l’homme — comme,par exemple, le droit à la santé, aulogement, au travail, à la famille, àla culture — mais c’est propagerl’erreur et l’illusion que d’en parler,comme on le fait souvent, sansdéfendre avec la plus grande vigueurle droit à la vie, comme droit pre-mier, origine et condition de tousles autres droits de la personne. »

Hélas, certains de nos conci-toyens ont perdu de vue cette véritéessentielle — raison de plus pourque les Chevaliers de Colombdécouvrent « toujours de nouvellesfaçons d’agir en tant que levain del’Évangile dans le monde ».

Vivat Jesus!

primer de manière exemplaire grâceaux œuvres caritatives menées parvotre Ordre. »

Durant plus d’un siècle, nosprincipes fondateurs ont resserré le« tissu chrétien » de nos Conseils,familles, paroisses, communautés etmême de nos pays. Dans le mêmelaps de temps, nous avons relevéplusieurs défis, y compris la guerre,l’agitation civile, la discriminationraciale et religieuse, les désastresnaturels et la dépressionéconomique — des défis souventsimilaires à ceux que nous devonsaffronter aujourd’hui.

Les catholiques, et particulière-ment les Chevaliers de Colomb,ont contribué de manière extraordi-naire à relever ces défis. Nous noussouvenons avec fierté de nos effortsde secours après les événementsdévastateurs du 11 septembre 2001ainsi que par suite du passage desouragans Rita et Katrina; égalementde notre initiative menant à la pre-mière collecte de sang à l’échellenationale, durant la Seconde Guerremondiale, ainsi que de notre banqued’emplois et de nos projets de for-mation professionnelle durant laGrande Dépression. En accord avecnos 126 ans d’histoire, nousChevaliers de Colomb allons con-tinuer à apporter une contributionpositive et durable à nos sociétés età nos communautés.

Et nous allons le faire en gar-dant à l’esprit les récentes parolesde Benoît XVI à notre endroit, enoctobre : « Puissent les Chevaliersde Colomb découvrir toujours denouvelles façons d’agir en tant quelevain de l’Évangile dans le monde,

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4 w w w. ko f c .o r g

Jésus-Christ,le Fils unique de DieuRéellement Dieu et réellement homme, Jésus-Christest au cœur de l’histoire humainePAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME

Avant toute chose, les saisons del’Avent et de Noël viennent ren-forcer la constante proclamation

par l’Église de la Bonne Nouvelle con-cernant la famille humaine : Jésus, leFils éternel du Père, est né de la ViergeMarie grâce au pouvoir del’Esprit Saint et cela, afin denous sauver, nous et l’hu-manité. La proclamation dunom du Christ et de sesexploits rédempteurs est aucœur de l’Évangile.

Mais qui est Jésus-Christ ? Nous nous sou-venons de la question poséepar Jésus : « Au dire deshommes, qui est le Fils del’homme ? » (Mt 16.13-15).Après diverses opinionsexprimées sur la question, c’estSimon-Pierre qui révéla l’incroyablevérité : « Tu es le Christ, le Fils duDieu vivant ! » À partir de ce constatse sont orchestrées toute la vie ettoute la mission de l’Église. Notre foidans le Christ devrait instiller en nousle désir de partager la Bonne Nouvelleavec tous ceux que nous rencontrons— « de révéler en sa personne tout ledessein de Dieu et de mettre l’human-ité en communion avec lui »(Compendium, 80).

QU’Y A-T-IL DANS UN NOM ?L’ange de Dieu a dit à Marie et Josephde baptiser l’enfant « Jésus » — quisignifie « Dieu sauve » — « car c’estlui qui sauvera son peuple de sespéchés » (Mt 1.21, cf. Lc 1.31). Le nomde Jésus est en lui-même la proclama-tion de son identité et sa mission sal-vatrice uniques, telles que vues dansla perspective de notre besoin de salut;en aucun autre nom pouvons-noustrouver le salut (voir les Actes 4.12).

Voilà pourquoi on ne doit jamais direle nom de Jésus en vain.

Jésus est aussi appelé le « Christ ».Il ne s’agit pas là d’un nom de famille,mais plutôt d’un terme grec signifiantl’ « oint » ou le « Messie ». Jésus est le

Sauveur longtemps attenduenvoyé par le Père et surlequel est descendu l’EspritSaint (cf. Lc 3.21). Par le bap-tême, nous devenons mem-bres de l’Église et héritiers detout ce que le Seigneur a faitpour nous sauver en donnantsa vie, sa mort et sa résurrec-tion, obéissant par là à lavolonté de son Père.

Jésus entretient unerelation unique et parfaiteavec le Père. Tandis que

nous sommes fils et filles du Pèrepar adoption, seul Jésus est le Fils deDieu de toute éternité, deuxièmePersonne de la Trinité. Tant lebaptême de Jésus dans le Jourdainpar Jean le Baptiste que saTransfiguration sur le mont Tabor ontété placés sous l’emprise de l’Esprit etla voix du Père : « Celui-ci est monFils bien-aimé, celui qu’il m’a plu dechoisir » (voir Mt 3.16 et 11.27).

L’autre titre important de Jésus est« Seigneur », qui fait référence à sa« divine souveraineté », laquelle il adémontré par ses miracles, sa maîtrisedes forces de la nature et son pardondes péchés. Saint Paul enseigne que« Nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Co12.3) et il a fait une profession de foiégalement dans son Épître auxPhilippiens : « Le Seigneur, c’est Jésus-Christ à la gloire de Dieu le Père » (Ph2.11). Tout comme la liturgie del’Église s’adresse constamment à Jésusen tant que Seigneur, nous ne devrions

pas laisser passer un jour sans nousadresser au Christ avec révérence, àl’instar de l’apôtre Thomas : « MonSeigneur et mon Dieu ! » (Jn 20.28).

PLEINEMENT DIVIN,PLEINEMENT HUMAINPourquoi Dieu le Père a-t-il envoyéson Fils dans le monde ? N’y avait-ilaucun autre moyen de nous sauver ?Les théologiens se sont longuementpenchés sur cette question, mais unfait demeure : bien que Jésus ait été leFils de Dieu de toute éternité, à uncertain moment voilà quelque 2 000années de cela, il a assumé notrenature humaine et est entré dans l’his-toire. Cela est arrivé parce que Dieuvoulait se rapprocher de nous, nousréconcilier avec son amour et nouspermettre de partager sa vie.

Jésus est donc « vrai Dieu et vraihomme » — « d’une seule substance »,« consubstantiel » avec le Père et enmême temps, véritablement notrefrère. Cette vérité centrale de notre foia été expliquée et enseignée par le con-cile de Chalcédoine, en 451. Celui-ci aproclamé que Jésus était une Personnedivine, la deuxième Personne de laSainte-Trinité, avec deux natures,divine et humaine. Cela ne signifie pasque Jésus soit « demi-dieu » et « demi-homme », mais plutôt pleinementDieu et pleinement humain. En tantqu’homme, il nous a révélé le Père et,du même souffle, il nous a révélés ànous-mêmes — qui nous sommes etce que nous devons chercher à devenir(voir Gaudium et Spes, 22). En tantque Dieu, il nous a fait partager lanature divine ainsi que la vie etl’amour qu’il partage avec son Père detoute éternité.

Les deux natures de Jésus, loind’engendrer la confusion, sont complé-

APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI

Ce dixième volet duprogramme de for-mation catéchétiquede l’Aumôniersuprême et évêqueWilliam E. Lori s’in-téresse aux ques-tions 79 à 97 duCompendium ducatéchisme de l’Églisecatholique. Les arti-cles précédents sontarchivés surwww.kofc.org.

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L e commandement du Seigneur nous enjoignant « d’aimer notre prochain commenous-mêmes » exige plus de nous que la simple volonté de bien faire. Nous devonssurtout aussi bien agir. Saint Thomas d’Aquin enseigne d’ailleurs que « on ne saurait

vouloir du bien à son prochain si on ne le secourt pas dans la nécessité, c’est-à-dire si onne lui fait pas l’aumône. » En cette présente saison, souvent marquée par un magasinageeffréné, il est important de se rappeler notre devoir d’aider nos prochains en difficulté,particulièrement en leur portant secours à l’aide de nos propres surplus matériels.Considérez dévotement sur ce sujet : 1 Jn 3.17-18 et Jc 2.14-17.

VOTRE PLAN D’ACTION SPIRITUELFaire l’aumône

Saint Juan DiegoCuauhtlatoatzin (dit «l’Aigle parlant ») est né en

1474 dans le village deCuautlitlán, situé là où a étéconstruite depuis une partie de

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Intentions du Saint-PèreOffertes en solidarité avec le pape Benoît XVIââ Générale — Pour que face à l’expansion croissante de la culture de laviolence et de la mort, l’Eglise promeuve avec courage la culture de la vie àtravers chaque action apostolique et missionnaire.

ââ Missionnaire — Pour qu’à travers des gestes concrets de solidarité, les chrétiens mon-trent, surtout dans les pays de mission, que l’Enfant né dans l’étable de Bethléem est l’e-spérance lumineuse du monde.

POPE: CNS PHOTO/CATHOLIC PRESS PHOTOJUAN DIEGO: CNS PHOTO BY SERGIO DORANTES

Saint Juan DiegoFête : 9 décembre

Juan Diego cheminait en routepour la messe du matin, laSainte Vierge Marie lui apparut.Elle lui fit part de son désirardent et maternel de voirérigée une chapelle sur lacolline de Tepeyac, afin qu’ellepuisse témoigner de sa miséri-corde auprès de tous les habi-tants du secteur, tant lesindigènes que les étrangers.Trois jours plus tard, le 12décembre, Notre-Dame deGuadalupe fournit un signemiraculeux à l’évêque local enfaisant éclore

des roses en hiver et en impri-mant son image sur la tilma enfibre de cactus de Juan Diego.Cette image a revêtu une signi-fication extraordinaire pour lespeuples autochtones, et l’é-vangélisation des Amériquesput alors commencer à se faire.En seulement quelques années,des millions de Mexicains s’é-taient déjà convertis au chris-tianisme.

Bien que son rôle publicdans la manifestation de l’«événement de Guadalupe »puisse sembler constituer lemoment-clé dans la vie de JuanDiego, nous savons que sagrâce était encore plus pro-fonde et cachée. À la fin de savie, en effet, saint Juan Diego avécu dans une petite huttecomme un ermite, entretenantla chapelle construite à proxim-ité et assistant les nombreuxpèlerins qui venaient voir lamiraculeuse image de Notre-Dame. Il consacra donc sa vie àla prière et à la pratique de lavertu ainsi que de l’amour deDieu et de son prochain.

Pour les Chevaliers, saintJuan Diego fournit le modèled’un homme humble qui n’ajamais cherché à accaparer lepouvoir ni la gloire, se con-tentant de mener une vie deservice obéissant.

la ville de Mexico. Membre dela tribu des Chichimeca, il a étébaptisé par un missionnairefranciscain à l’âge de 50 ans. Le9 décembre 1531, tandis que

L’hommecatholique du mois

mentaires et travaillent ensemble. LeCompendium établit à ce sujet que :« dans l’humanité de Jésus, tout — lesmiracles, la souffrance et la mort —doit être attribué à sa Personne divine,qui agit par la nature humaine qu’elleassume » (Compendium, 89). Voilàpourquoi, lorsque Jésus parle et agitdans les Évangiles, une sagesse, unepuissance et un amour émergent etconfondent ses disciples aussi bien queses ennemis.

L’Incarnation est réelle. Le Fils deDieu a véritablement assumé « uncorps animé par une âme humaineraisonnable » (90). Comme l’enseignele concile Vatican II : « Il a travailléavec des mains d'homme, il a penséavec une intelligence d'homme »(Gaudium et Spes, 22). Ce faisant,Jésus a appris plusieurs choses de lamême manière que nous : par expéri-

ence. Mais en tant que Dieu, il con-naissait aussi le Père « intimement etimmédiatement ». Il connaissait leplan de Dieu le Père, qu’il était venuaccomplir. Il connaissait égalementles pensées les plus intimes de cha-cun d’entre nous.

Qui plus est, Jésus possédait à lafois une volonté humaine et unevolonté divine. Nous savons tous àquel point notre volonté peut aisé-ment flancher, nous amenant à ne pasréaliser ce que nous devrions pourtantfaire. Alors que nous luttons contrenotre nature faillible, voici une mer-veilleuse vérité à méditer : en tantque Fils de Dieu fait homme, Jésus avoulu de manière humaine tout ceque la Trinité avait prévu pour assur-er notre salut. La volonté humaine duChrist était tout à fait conforme àl’amour salvateur du Père. Dans sa

volonté, nous trouvons le modèle del’obéissance qui devrait nous carac-tériser, à titre de fils et filles baptisésdu Père. De plus, nous avons accès àl’amour obéissant du Christ grâce à lamesse et aux sacrements.L’obéissance de Jésus permet de guérirnotre propre désobéissance ainsi queses conséquences.

Non seulement Jésus savait-il etfaisait-il humainement ce qu’il avaitappris de son Père céleste, mais grâceà son cœur humain, il nous connais-sait et nous aimait, nous aussi. Pourcette raison, le Sacré-Cœur de Jésussymbolise l’amour infini que nourritla Trinité à notre égard.

Voilà probablement une bonnefaçon de conclure. Mais il s’agit aussilà d’un début — celui de l’enracine-ment infaillible de notre vie dans leChrist. n

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NOUVELLES DES CHEVALIERS Amérique du Sud, où lescommunautés sont désavan-tagées par la pénurie deprêtres », a expliqué CarlAnderson. Le Chevaliersuprême a poursuivi enfaisant deux propositions,toutes deux destinées àmieux former les laïcs.

Il a d’abord suggéréqu’on développe un com-pendium pour coordonnerles sections du Catéchismede l’Église catholique enfonction des lecturesdominicales, ce qui permet-trait « un plus grand rap-prochement entre les véritésfondamentales de la foicatholique et les saintesÉcritures. »

Carl A. Anderson aégalement recommandé auxuniversités catholiques defaire en sorte que l’intégral-ité du Nouveau Testamentfasse partie des conditionsde base à remplir en philoso-phie et en théologie. n

NOTE DE L’ÉDITEUR : Pour le texteintégral de l’allocution du papeBenoît XVI aux Chevaliers deColomb, voir en page 2.

L ors de l’audience privéeaccordée aux membresdu conseil d’administra-

tion de l’Ordre, le 3 octobredernier, le Chevaliersuprême Carl A. Anderson aexprimé au Saint-Père toutesa reconnaissance. Il l’anotamment remercié de savisite apostolique aux États-Unis et a exprimé lasolidarité de l’Ordre, auxcôtés du Vicaire du Christ.

S’exprimant au nom desChevaliers de partout dans lemonde et de leurs familles,Carl Anderson s’est engagéenvers le pape à « fournirencore plus d’efforts pourédifier une nouvelle culturede la vie dans tous les paysoù nous œuvrons. »

« Nous allons continuerà répondre à votre appel àtravailler de concert avec nosévêques et nos prêtres afin desusciter cette nouvelleévangélisation ainsi que lerenouveau de la société, uneresponsabilité qui incombetout particulièrement auxlaïcs », a déclaré le Chevaliersuprême, ajoutant que lesencycliques de Benoît XVI,Deus Caritas Est et SpeSalvi, avaient été des« guides indispensables »pour l’Ordre alors que celui-ci s’efforce de concrétiser la

tenu à Rome, le 22 octobredernier. Le pape Benoît XVIavait désigné Carl Andersoncomme auditeur au synode,qui s’est déroulé tout au longd’octobre et qui était con-sacré au thème « La parolede Dieu dans la vie et la mis-sion de l’Église ».

Dans son allocution, leChevalier suprême a d’abordsouligné que l’Ordre faisaitdepuis longtemps la promo-tion d’une forme de lectiodivina — laquelle est rev-enue à maintes reprises surle tapis durant le synode —dans le contexte de la dévo-tion mariale et du rosaire.

« Nous considérons unetelle méditation et une telleproclamation sur la Parole deDieu effectuées dans le cadrede dévotions catholiques tra-ditionnelles — particulière-ment la récitation du rosaire— comme partie intégranted’une réponse efficace auxprogrès des sectes, surtout en

vision du Vénérable abbéMichael J. McGivney.

Le conseil d’administra-tion a profité de l’audiencepour remettre à Benoît XVIles revenus tirés cette annéedu fonds Vicarius Christi.Depuis la création de cefonds sous le pontificat deJean-Paul II, les Chevaliersde Colomb ont jusqu’iciremis plus de 44,8 millions $au profit des œuvres carita-tives personnelles du pape.

De plus, le Chevaliersuprême a remis à BenoîtXVI un livre spécialrésumant le programme deprière de l’Ordre, Notre-Dame de la Charité, initié enhommage au Saint-Père et àsa première encyclique, DeusCaritas Est. L’ouvrage con-tient également les noms des43 248 Chevaliers qui ontjoint les rangs de l’Ordre lorsde cérémonies d’accueiltenues en l’honneur de la vis-ite du pape aux États-Unis.

Le Chevalier suprêmeCarl A. Anderson a prisla parole à la 12e

Assemblée générale du syn-ode des évêques qui s’est

6 w w w. ko f c .o r gTOP LEFT: CNS PHOTO/L’OSSERVATORE ROMANO

Le ChavalierSuprême a prisla parole devantSynod Mondialdes Évêques

Les Chevaliersremettent auPape Benoît XVIles revenustirés du fondsVicarius Christi

Meclea “Mickey” CasavantCérémoniaire suprême

Thomas M.WegenerDirecteur suprême

INAUGURATION DE NOUVEAUX MAÎTRE,GARDIEN ET DIRECTEUR SUPRÊMES

Après sa nomination par le conseil d’administration,le 3 octobre dernier : Le Maître suprême nouvelle-ment nommé, Lawrence G. Costanzo (à gauche) encompagnie de son prédécesseur Joseph P. Schultz.Avant d’arriver à ce poste, Lawrence Costanzo avaitservi à titre de Cérémoniaire suprême, de Vice-Maîtresuprême et de député d’État de l’Arizona (1999-2001).Meclea « Mickey » Casavant, ex-député d’État del’Alberta (2003-2005), a été élu Cérémoniairesuprême lors de la même réunion. Thomas M.Wegener, ex-député d’État du Michigan (2006-2008),a été élu au conseil d’administration par les déléguésréunis lors du 126e Congrès suprême, à Québec.

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INTÉRÊT ASSURABLE : LES ÉLÉMENTS DE BASE

Pour souscrire une assurance ou être établi bénéficiaire sur lecontrat d’une autre personne, vous devez d’abord, tout au moinsau début, avoir ce que l’on appelle « un intérêt assurable » sur lavie de cette personne.

Si vous êtes le parent ou le gardien d’un enfant d’âge mineur,votre intérêt assurable est pris pour acquis. Il est aussi pris pouracquis entre les époux.Toutefois, l’intérêt assurable n’existe pasde plein droit entre frères et sœurs, oncles et tantes, nièces etneveux, ou grands-parents et petits-enfants.

Si vous êtes grands-parents, le parent ou un ami de la familleet que vous souhaitez faire le cadeau d’une police d’assurance vieà un enfant, vous pouvez toujours payer les primes — et dansplusieurs cas, les considérer comme un cadeau.Toutefois, dans laplupart des cas, il est préférable que le parent présente unedemande de couverture et qu’il soit nommé propriétaire etbénéficiaire de la police.

Questions, observations, idées à proposer? Contacter [email protected]

Un cadeauqui duretoute la vie Un investissementdans l’avenir financierde votre enfant

PAR JOHN R. INGRISANO

Vous êtes à larecherche d’uncadeau de Noël qui

a la possibilité d’apprécieren valeur — et d’êtreapprécié — de plus enplus à tous les ans?Pensez alors à faire lecadeau d’une police d’as-surance vie pour enfant.

Voici comment çafonctionne : Les parentssouscrivent une policed’assurance permanente,avec une valeur de rachat,sur la vie de leur enfant.Ils paient les primes etdans un premier temps ilssont titulaires du contrat.Par la suite, l’enfant peuten devenir titulaire.

Quand l’enfant atteintl’âge adulte, il peutdevenir propriétaire de lapolice et changer le ou lesbénéficiaires et nommerson conjoint ou sa con-jointe ou ses enfantscomme bénéficiaires. Celafait que l’enfant com-mence sa vie avec unebase d’assurance vie.Supposons maintenantque la valeur de rachats’accroisse et qu’il n’y aitpas d’avance sur la police,il se retrouve avec unpetit coussin financier. Ilpeut le laisser s’accroîtrela vie durant ou s’enservir comme acompte

étrennes de Noël aurontété déballées le 25 décem-bre, après que les nou-velles chaussures de sportauront été usées et que lejeu d’ordinateur ne seraplus intéressant et seramis de côté, votre cadeaud’une police d’assurancevie sera toujours là etprendra de la valeur pouraider votre enfant à jeterles assises pour un avenirfinancier confortable.

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John R. Ingrisano est unchroniqueur financier et consultanten affaires qui se spécialise dans lagestion des fonds, de l’assurance etde la planification de la retraite.

ne coûte que quelquessous aujourd’hui peuts’avérer beaucoup pluscoûteuse si elle estachetée plus tard dans lavie. Vous pouvez cepen-dant immobiliser les bastaux d’aujourd’hui ensouscrivant une policemaintenant.

C’est un cadeau quigarantit l’assurabilité futurede votre enfant. Certainespolices garantissent uneoption de souscription, cequi permet à votre enfantde souscrire une couver-ture supplémentaire à uncertain moment, et ce, àdes taux normaux.L’assurance sur la vien’est peut-être pas uncadeau qui fait pousserdes exclamations, des« oh » et des « ah »desenfants. Enfin, il ne fautpas remplacer tout à faitles jouets amusantsdéposés sous le sapin deNoël, et, selon l’âge del’enfant, il n’est mêmepas nécessaire de leur enparler.

Néanmoins, c’est undes meilleurs cadeaux quevous puissiez faire.Longtemps après que les

pour l’achat d’une maison,financer une entreprise oupour payer les frais de sco-larité ou frais universi-taires de la prochainegénération.

Les jeunes enfantspourraient ne pas trouverle cadeau d’une policed’assurance permanenteavec une valeur de rachataussi intéressant que lecadeau d’un baladeur.Cependant, pour plusieursraisons, une police d’as-surance vie est parfaite-ment logique :

C’est un cadeau qui peutdurer toute la vie. Uneassurance vie peut fairepartie du patrimoine quevous laissez à votre enfant— patrimoine qui finirapar protéger sa famille.C’est un cadeau qui ne sebrisera pas ou qui aboutirasur l’étagère d’un placardquelques semaines aprèsNoël. Il peut continuer àlui venir en aide pour desdécennies à venir.

C’est un cadeau qui peutprendre de la valeur à tousles ans. À mesure que lavaleur de rachat de lapolice augmente, l’argentpeut servir à atténuer lescontretemps financiers, àcapitaliser une entrepriseou à aider un enfantactuellement d’âgemineur à bénéficier d’uneretraite confortable 60 ansplus tard.

C’est un cadeau qui offrela protection précieused’une assurance vie. Lapolice d’assurance protègevotre enfant, et elle pro-tège son conjoint éventuelet sa famille.

En toute probabilité, letaux des primes ne serajamais plus bas. Une cou-verture pour un enfant qui

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V O T R E S A N T É , V O SF I N A N C E S , V O T R E V I E

B I L A N S I M P O R T A N T S

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Un sondage révèle qu’unemajorité d’ Américains favoriseque soient imposées des limites

importantes à l’avortement

C ombien d’Américains favorisent le libre accès à l’avortement tel que garantipar la décision Roe c.Wade de la Cour suprême des États-Unis? Seulement 8pour cent,d’après un nouveau sondage à travers les États-Unis organisé par

le « Marist College for Public Opinion» (L’institut de sondage de l’Université Marist)pour le compte des Chevaliers de Colomb. De fait, 60 pour cent des répondants ontestimé que l’avortement devrait être permis — au bas mot — dans des cas de viol,d’inceste ou pour sauvegarder la vie de la mère, ou encore que l’avortement nedevrait jamais être permis et ce, malgré le fait que de telles conditions ne représen-tent que 3 pour cent de tous les avortements pratiqués aux États-Unis.

Lorsque le Chevalier suprême, Carl A. Anderson annonçait les résultats dusondage au cours d’un point de presse à Rome, 14 octobre, il expliquait que,« lorsque les Américains ont l’occasion de préciser les conditions selon lesquelles l’a-vortement devrait être permis par la loi, ils s’opposent en très grande majorité à lateneur essentielle de la décision Roe c.Wade.

AU-DELÀ DU « CHOIX »Le sondage, intitulé Moral Issues and Catholic Voters (Questions morales et lesélecteurs catholiques), et mené entre le 24 septembre et le 3 octobre, ne s’est paslimité à demander aux répondants de se dire « pro-vie » ou « pro-choix ». Ceux-ciont dû également répondre à des questions telles que:« Laquelles des déclarationssuivantes se rapproche de votre avis sur l’avortement? » On leur offrait alors sixchoix: « durant toute la grossesse », « durant les six premiers mois », « durant lestrois premiers mois », « seulement dans des cas de viol, d’inceste ou pour sauveg-arder la vie de la mère », « seulement dans des pour sauvegarder la vie de la mère »et, « ne devrait jamais être permis ».

D’après le sondage, seulement 16 pour cent déclaraient qu’ils admettraient l’a-vortement plus tard que le premier trimestre, tandis que plus de 75 pour centd’Américains, y compris 84 pour cent de catholiques pratiquants, favorisent la noti-fication des parents lorsqu’une personne de moins de 18 ans songe à avoir recoursà un avortement.

Le sondage a également montre un aspect étonnant de ce que veulent dire lesgens lorsqu’ils s’avouent « pro-choix ». En effet, bien que la moitié des répondantsse soient dits « pro-choix », seulement 15 pour cent de ces derniers favorisent lerecours à l’avortement tout au long de la grossesse. En revanche, 71 pour cent desélecteurs « pro-choix » favorisent une limite importante au recours à l’avortement,au moins au premier trimestre de la grossesse.

C’est pourquoi le Chevalier suprême Anderson a noté que le terme « pro-choix »polarise indûment l’opinion publique et « dissimule le fait qu’il existe chez lesAméricains un large consensus favorisant des limites importantes à l’avortement ».

CAHOLIQUES PRATIQUANTS, CATHOLIQUES NON PRATIQUANTSLes résultats ont également fait ressortir les différences entre les catholiques quivont à l’Eucharistie régulièrement et ceux qui ne s’y rendent pas.D’après le sondage,65 pour cent de la population catholique participent à l’Eucharistie au moins « uneou deux fois par mois ». Parmi ces derniers, 59 pour cent se disent « pro-vie ». Parailleurs, seulement 29 pour cent des catholiques non pratiquants se disent tels.

À noter que le sondage a montré que les catholiques non pratiquants aurontplus tendance à se dire « pro-choix » que la population américaine en général. Eneffet, tandis que 65 pour cent de catholiques non pratiquants se considèrentcomme « pro-choix », seulement 50 pour cent des Américains en avouent autant.De même, tandis que les Américains s’opposent au mariage homosexuel par unemarge de 70 pour cent contre 30 pour cent, 46 pour cent des catholiques non pra-tiquants le favorisent.

Le Chevalier suprême Anderson soulignait que cette de distinction doit êtreprise en compte lorsque que l’on parle du « vote catholique » en analysant les résul-tats de l’élection de cette année, car elle conteste le concept d’un bloc « mono-lithique » d’électeurs catholiques.

« Il semble, ajoutait-il, que les catholiques qui ne pratiquent plus leur foi souti-ennent des opinions fort étrangères à la doctrine catholique traditionnelle et sonten dissidence sérieuse par rapport à l’enseignement moral de l’Église sur les ques-tions fondamentales. » n

Devant la Cour suprême des États-Unis, des Chevaliers au nombre desmilliers de participants qui ontparticipé à la Marche pour la viede Washington du 22 janvier 2008.

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92 pour cent d’Américains esti-ment qu’il devrait y avoir des limitesau recours à l’avortement, s’opposantainsi aux décisions Roe c. Wade etDoe c. Bolton rendues par la Coursuprême en 1973.

71 pour cent des Américainsqui se disent « pro-choix »s’accordent pour dire que deslimites sérieuses devraients’imposer en matière d’avorte-ment, au moins durant les troispremiers mois de la grossesse.

Seulement 29 pour cent decatholiques non pratiquants sedisent « pro-vie », tandis que lescatholiques pratiquants sontdavantage portés à se dire tels.

77pour cent des Américainsestiment que les parents ont le droitd’être prévenus qu’un membre demoins de 18 ans de leurs famillescherche à recourir à l’avortement.Le pourcentage de catholiques decet avis est encore plus élevé.

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NOTE DE L’ÉDITEUR : En août 2009, lesChevaliers de Colomb tiendront leur tout pre-mier congrès marial international, consacré àNotre-Dame de Guadalupe, dans la foulée du127e congrès suprême de Phoenix.

Lorsque la ViergeMarie apparut pourla première fois àsaint Juan Diego, le

9 décembre 1531, elle expri-ma son désir qu’une églisesoit construite sur la collinede Tepeyac, près d’où setrouve aujourd’hui la ville deMexico. « C’est là, dit-elle,que je dois exprimer toutmon amour, ma compassion,mon aide et ma protection,parce que je suis ta mèremiséricordieuse, envers toiet tous les habitants de cepays et tous les autres quim’aiment, m’invoquent etont confiance en moi. »

Une église fut effectivementbâtie selon les volontés de Marie etaujourd’hui sur cet emplacements’élève la basilique de Notre Damede Guadalupe.

Plus de 450 ans après l’appari-tion initiale à saint Juan Diego,l’Esprit Saint incita un évêque d’undiocèse rural du Wisconsin à répon-dre à une demande semblable.

Peu après son ordination commearchevêque de l’archidiocèse deLacrosse, au Wisconsin, en 1995,Mgr Raymond L. Burke a pulbié unelettre pastorale exprimant le désirequ’un sanctuaire soit érigé en l’hon-neur de Notre Dame.

« J’avais constaté la diminution dela vie de piété le jour où j’ai été ordon-né prêtre en 1975, et j’ai voulu fairequelque chose pour la restaurer », rap-pelle Mgr Burke. Membre du conseilBishops 10490, de St. Louis, auMissouri, Mgr Burke à été nomméarchevêque de St. Louis en 2003 et y

est demeuré jusqu’en juin dernier,alors que le pape Benoît XVI le nom-mait préfet de la Signature apos-tolique, la « Cour suprême » del’Église selon de droit canonique.

Dans sa lettre Mgr Burke sug-gérait que le sanctuaire soit dédié àMarie et qu’il porte le nom de NotreDame de Fatima. Toutefois, cetteproposition subit une légère trans-formation en 1999, lorsque le papeJean-Paul II publia une exhortationapostolique intitulée Ecclesia inAmerica (L’Église en Amérique).

Dans ce document rendu publicau cours de la visite du pape àMexico, Jean-Paul II appelait NotreDame de Guadalupe « Patronne detoute l’Amérique et Étoile de la pre-mière et de la nouvelle évangélisa-tion ». C’est la première expressionqui attira l’attention de Mgr Burke,et il se mit à se demander s’il nedevait pas repenser le thème princi-pal du sanctuaire.

RÉPANDRE LA DÉVOTIONBien que certains pensent que ladévotion à Notre Dame deGuadalupe est une tradition exclu-sivement mexicaine, sa popularité abeaucoup augmenté partout auxÉtats-Unis au cours des dernièresannées. Ce phénomène s’est produiten partie parce que le pape Jean-Paul II a rendu visite à quatre repris-es à la basilique de Mexico, soit leplus grand nombre de fois à un sanc-tuaire non italien. Deux de ces voy-ages, en 1990 et en 2002, ont été àl’occasion de la béatification et la

Notre Dame de Guadalupeest « Patronne de toute

l’Amérique et Étoile de lapremière et de la nouvelle

évangélisation ».

La dévotion à Notre Dame deGuadalupe s’étend à toutes les

cultures et les renouvellePA R T H O M A S A . SZYSZ K I E W I CZ

NOTRE DAME,REINE DE TOUTE

L’AMÉRIQUE

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canonisation de saint Juan Diego.Aucun sondage n’a dévoilé com-

bien de citoyens des États-Unis ou duCanada rendent hommage à NotreDame de Guadalupe et aucune statis-tique n’a établi quel pourcentage despersonnes qui lui sont dévouées esthispanique, ou qui la contemple dansson véritable rôle, c'est-à-dire nonpas celui d’une déesse mais celui dela Mère du Christ.

Quoi qu’il en soit, nombreuxsont ceux qui, de leurs propres yeux,ont constaté l’existence concrèted’une dévotion renouvelée et fortrépandue. Par exemple, quand DanLynch, avocat et juge du Vermont à

la retraite, a apporté une image mis-sionnaire de Notre Dame deGuadalupe dans une paroisse duConnecticut, plus de 10 000 person-nes se sont présentées, et dont laplupart n’étaient pas hispaniques.

« Ça c’est de la dévotion, uneexpression d’amour », s’étonna M.Lynch, membre du conseil 297de St.

Albans, au Vermont.En 1992, M. Lynch a entrepris un

apostolat à plein temps, trans-portant des images missionnaires deNotre Dame de Guadalupe dans desparoisses, des foyers de soins delongue durée, des écoles et autresinstitutions un peu partout auxÉtats-Unis.

« Après Vatican II, nous avonsvécu un désenchantement dévotion-nel, explique M. Lynch. Mais celarevient, parce qu’il nous faut desrappels sensibles de l’au-delà. Etc’est ce que représente cette image— elle vous en met plein le visage. »

En effet, c’est en se trouvant face

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 11PHOTOS: BOB METCALF PHOTOGRAPHY

« J’avais l’impressionque la Mère de Dieu me

regardait vraiment ».

LE SANCTUAIREDE NOTRE DAME

A près l’aménagement du terraindu sanctuaire de Notre Dame deGuadalupe, à La Crosse, au

Wisconsin, en 2001, les deux premiersédifices à y être construits ont été uncentre des pèlerins et une chapellevotive. La construction de la chapelle adébuté en 2004 et fut terminée l’étédernier. Le sanctuaire comprend égale-ment certains lieux de prière, entreautres, un Chemin de croix extérieur, unsentier du rosaire et un monument auxenfants morts en gestation. Une garded’honneur du Quatrième Degré de plusde 25 Chevaliers était présente lors de lacélébration eucharistique de l’inaugura-tion présidée par Mgr Raymond L. Burkele 31 juillet et qui dura quatre heures.

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à face avec l’image de Notre Dameque Mgr Burke acquiert la convic-tion de construire le sanctuaire deLa Crosse en son honneur. Après lalecture de Ecclesia in America, il serenseigne davantage sur les appari-tions de Marie à saint Juan Diego etplus il se renseigne, plus il estimpressionné. Finalement, il se renden pèlerinage à la basilique deMexico. C’est à la seule vue de latilma de saint Juan Diego que s’af-fermit sa décision. (Le manteau defibre de cactus sur laquelle estimprimée l’image de Marie s’appelleune tilma.)

« J’avais l’impression que la Mèrede Dieu me regardait vraiment »,commente Mgr Burke. De fait, c’é-tait comme si Marie lui accordaitune « accolade mystique ». À partirde ce moment, il décide de dédier lesanctuaire de La Crosse à NotreDame de Guadalupe.

MÈRE MISÉRICORDIEUSED’après le professeur MarkMiravalle, de la faculté de théologiede la Franciscan University deSteubenville, en Ohio et membre duconseil St. Catherine 4590, deHopedale, l’un des messages clés deMarie à Juan Diego c’est qu’elle notremère miséricordieuse. « D’abord, elleest notre mère dans l’ordre de lagrâce, explique-t-il. Le monde abesoin d’une mère et elle affirme, “Jesuis pour vous cette mère”. »

La culture aztèque dans laquelleJuan Diego est né « est l’une desplus sataniques de toute l’histoire »,d’après M. Miravalle. Par exemple,44 ans seulement avant que Marieapparaisse à Jan Diego, on estime à80 000 les victimes que les Aztèquesavaient sacrifiées dans la reprise dela consécration de la GrandePyramide de Tenochtitlan.

Les Espagnols avaient amené desmissionnaires franciscains etdominicains lorsqu’ils arrivèrent en1519, et de nouveau quand Cortéz afait la traversée en 1521. Non seule-ment les missionnaires ont-ils eu àaffronter la brutalité de la cultureaztèque, mais aussi ils ont dû sup-porter les mauvais traitementsinfligés aux peuples autochtones auxmains des Espagnols et les querellesintestines de leurs communautésreligieuses. En d’autres termes, l’é-

vangélisation du Nouveau Mondeétait une œuvre lente et ardue.

C’est au cœur de ces difficultés,notait Miravalle, que Marie s’estprésentée pour déclarer, « Je suisvotre mère miséricordieuse ». Cettemiséricorde et la beauté de son visageont attiré tellement de gens de tout lepays qu’en huit ans, neuf millionsd’habitants du Mexique avaient étébaptisés. Mise à part la Résurrectionelle-même, jamais il n’y avait eu unévénement évangélique de pareilleenvergure dans toute l’histoire del’Église.

Toujours d’après Miravalle, ilexiste maintenant des preuvesdémontrant que l’image de NotreDame de Guadalupe a égalementjoué un rôle important en Europe.Par exemple, 40 ans seulement aprèsque Marie avait apparu à JuanDiego, don Juan d’Autriche en avaitune image à bord de son navire alorsqu’il conduisait les forces navaleschrétiennes contre les Turques dansla bataille décisive de Lépante.

Aujourd’hui, Notre Dame deGuadalupe apporte la miséricorde deDieu dans une autre culture dia-bolique — la culture de la mort.L’image de Guadalupe, qui excep-tionnellement représente Marieenceinte, est mise au front dans lecombat pour la vie. En fait, « Elle estla Reine de ce combat », insisteMiravalle.

Peut-il y avoir coïncidence dansle fait que Jean-Paul II publiaEcclesia in America, documentexaltant Notre Dame de Guadalupecomme « Mère et Évagélisatrice del’Amérique » le 22 janvier — jouranniversaire de la décision Roe c.Wade de la Cour suprême des États-Unis?

Des images missionnaires deNotre Dame de Guadalupe, repro-duction grandeur nature de l’origi-nale, sont souvent portées au coursde manifestations paisibles devantles centres d’avortement. Selon M.Lynch, il en résulte que certains ceces centres ont fermé leurs portes.

AU-DELÀ DES FRONTIÈRESLe message et l’image de Notre Damede Guadalupe continuent de changerles vies de millions de personnes.

Certes, le peuple mexicain por-tent toujours dans leur cœur unamour profond pour Notre Dame.Les pèlerins indigènes à la basiliqueNotre Dame de Guadalupe, àMexico font le voyage nu-pieds ettraverse la place de la basilique àgenoux. L’Eucharistie y est célébréeau moins à 30 reprises tous les jours.

Le peuple mexicain a servi carré-ment un rappel de son amour pourNotre Dame à José Robles, directeurde la pastorale hispanique dudiocèse de Phoenix. À quatre repris-es, M. Robles s’est trouvé avec deagents de patrouille frontalièreaméricains lorsqu’ils ont découvertles corps d’immigrants mexicainsmorts en tentant de se rendre auxÉtats-Unis. Il a noté que, chacun desimmigrés portait une image deNotre Dame de Guadalupe.

Dans une homélie à l’occasionde la fête de Notre Dame deGuadalupe, le 12 décembre 2006,Mgr Thomas J. Olmstead, évêque dePhoenix observait que Notre Dame« avait apporté la réconciliationentre les Européens et les peuplesautochtones, malgré leurs dif-férences de langue, de culture, decoutumes et combien d’autresencore. » De plus, certains fontremarquer qu’au moment où Marieavait dit à Juan Diego qu’elle est lamère de « tous les habitants de cetteterre », il n’y avait pas de frontièresdans le Nouveau Monde.

En effet, Notre Dame deGuadalupe, comme le dit Jean-PaulII dans Ecclesia in America, est « laReine de toute l’Amérique ». n

Thomas A. Szyszkiewicz est journaliste à lapige pour la presse catholique américaine etprésident de Catholic Radio International. Ilécrit depuis le Minnesota

Notre Dame « avait apportéla réconciliation entre lesEuropéens et les peuples

autochtones, malgré leursdifférences de langue, deculture, de coutumes et

combien d’autres encore ».

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IIl y a onze ans, à Phoenix,Arizona, durant une retraitepour les hommes mariés,Tom Peterson a entendu l’ap-pel du Seigneur à vivre un pro-fond renouveau de la foi.

« Dieu m’a fait voir mafaçon de vivre dans la “zonegrise”», a dit Paterson, àprésent membre du conseilSt. Peter Chanel 13217, deRoswell, Géorgie.

« Je faisais alors en partiece que Dieu attendait de moiet en partie ce que moi j’avaisle goût de faire. La retraitem’a poussé à opter pour leplan de Dieu, et cela a changétoute ma vie. »

Peterson s’est immédiatementimpliqué davantage dans la paroisse etil a commencé à entendre la messequotidiennement.

Un professionnel chevronné desmédias, Peterson, avec un frèrechevalier a alors lancé en 1998 le pro-gramme VirtueMedia, un pro-gramme d’apostolat pro-vie. Depuis,VirtueMedia a produit des messagespublicitaires pour la Vie pour latélévision, messages qui ont eu unimpact dans le monde entier. Cela aeu comme résultat que, chaque jour,plus de 1000 femmes appellent pourdemander de l’aide concernant desquestions qui touchent la grossesse.

Peu de temps après le lancementde VirtueMedia, en 1999, Peterson areçu un appel du diocèse de Phoenixdemandant de l’aide pour approcherles catholiques « inactifs». Touchépar l’appel du pape Jean Paul ll pourune nouvelle évangélisation,

Peterson a décidé de lancer un pro-gramme intitulé « Catholics ComeHome » (Invitation aux catholiquesde réintégrer le bercail). Ce pro-

gramme s’adressait aux catholiqueslocaux qui avaient cessé de pratiquerleur religion.

« Dans les deux semaines qui ontsuivi le lancement de ce programme,3,000 Catholiques sont revenus àl’Église », nous rappelle Peterson.

Inspiré par le succès de ce pro-gramme, Peterson a décidé d’en faireun apostolat national à temps plein.Ce programme comprend maintenantune nouvelle campagne publicitaireainsi qu’un site Web interactif(CatholicsComeHome.org) qui a com-mencé au début de 2008. Récemment,dans le but d’approcher desparoissiens qui s’étaient éloignés de lavie paroissiale, plusieurs diocèsesl’ont adopté.

RÉUSSITE INITIALE La mission du programme «Catholics Come Home » n’est pascompliquée. « C’est un pointcharnière de l’histoire de la rédemp-tion, et le site Web annonce un nou-veau printemps pour notre Église »,selon Paterson. « Si nous devionsréfléchir sur la première priorité deDieu, ce serait celle de conduireautant d’âmes que possible au ciel. »

Le succès du programme« Catholics Come Home » à toucherles catholiques qui se sont éloignés del’Église a été éprouvée et démontréedans le diocèse de Phoenix au cours del’année jubilaire 2000.

« Il n’y a eu aucune hésitation pouraccepter ce programme », a dit RyanHanning, le directeur du programme

« Dans les deux semainesqui ont suivi le lancementde ce programme, 3,000Catholiques sont revenus

à l’Église »

Comment un programme d’évangélisation se sert d’Internetet de la télévision pour ramener les catholiques au bercail

PA R N AT E B R OW N

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 13PHOTOS: COURTESY CATHOLICS COME HOME

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d’évangélisation des adultes et de lacatéchèse du diocèse de Phoenix.« Nous avons reçu le message publici-taire (préparée pour la télévision)comme une bénédiction et, parce quece message avait été filmé sur place, ila provoqué immédiatement un mur-mure d’assentiment au sein de la com-munauté catholique. »

Le contenu du Web et les mes-sages publicitaires à la télévision ontprovoqué un grand nombre de répons-es. Des milliers de paroissiens ontrecommencé à aller à la messe et à seconfesser. Une paroisse a rapporté que

la campagne a donné pour résultat queplus de 100 personnes s’étaientinscrite au programme RICA.Plusieurs des résultats ont été unesurprise pour Peterson et Hanning.

« La majorité des gens qui revenaitau bercail n’avait pas de désaccord doc-trinal avec l’Église,» a dit Peterson. «Distraits par les événements, ils s’é-taient tout simplement éloignés de lapratique religieuse. C’était peut-êtredû au travail le dimanche, au départpour les études, ou à une tentation ouune allure qui les attiraient ailleurs.Quand nous leur avons demandé

pourquoi ils n’étaient pas revenus aubercail plus tôt, ils nous répondaientque jusqu’à ce jour, personne ne lesavait invités à le faire. »

Hanning explique certains dessujets avec lesquels les catholiqueséloignés de l’Église ont à composer :« Quatre-vingt-dix pour cent des genssont devenus inactifs à cause destress. Ils vivaient dans une culture ausein de laquelle la croyance religieusen’était pas prisée. »

Il poursuit en disant que, des dixpour cent des personnes pourlesquelles il n’y avait pas de problèmeavec la doctrine, la moitié rapportaitque des questions concernant lemariage les éloignaient de l’Église.

Par exemple, une femme a ditavoir cessé de pratiquer sa religion àcause d’un divorce. « Elle croyait avoirété excommuniée », dit Hanning. « Jel’ai assuré qu’elle ne l’était pas.Depuis cette conversation, elle arecommencé à assister à la messedominicale. Son expérience indiquequ’il existe un grand besoin d’instruc-tion religieuse. »

La réponse au passage d’essai desmessages publicitaires dans le diocèsede Phoenix, a dit Hanning, a été queplus de 1000 questions ont étésoulevées par courriel. Pour répondre

S elon Tom Peterson, le fondateur de« Catholics Come Home », l’Ordredes Chevaliers de Colomb et «

Catholics Come Home » partagent lesmêmes buts dans le domaine de l’é-vangélisation.

« En ce moment, je fais la promotionde la foi et du caractère sacré de la vie»,déclare Peterson. « Mon implication avecles Chevaliers de Colomb, et le fait que jeme sois entouré de frères chevaliers for-ment une part importante du plan deDieu pour moi. »

L’un des témoignages personnels quiparaît sur le site « CatholicsComeHome.org. » est celui de l’ex-grand cheva-lier et directeur du programme du conseild’état de l’Arizona, Frank Yanez, membredu conseil St. Henry 9467, de Buckeye,Arizona.Yanez dit que le programme et les

Chevaliers de Colomb ont affermi sa foi.« J’avais été Chevalier de Colomb pen-

dant 18 ans »,dit Yanez. « Je traversais unepériode difficile de ma vie; j’allais encore àla messe, mais c’était tout comme si je n’yétais pas. Je ne portais même pas atten-tion. C’aurait probablement été mieux dene pas y aller parce que c’était del’hypocrisie et blasphématoire de ma part.Je sentais me moquer de l’Église. C’est‘Catholics Come Home’ qui m’a aidé àcomprendre ce qui me manquait. »

Son épouse a aussi contribué à le sortirde là. Elle lui a simplement dit : « Tu dois terappeler de la raison pour laquelle tu asdécidé d’être Chevalier de Colomb. » Yanezaffirme que cela lui a ouvert les yeux.

Yanez a accepté de raconter son his-

L’ÉQUIPE DESCHEVALIERS

« Tu dois te rappeler de laraison pour laquelle tu asdécidé d’être Chevalier deColomb. »

toire sur le site Web de « CatholicsComeHome.org. » À partir de ce moment, ils’est impliqué davantage avec lesChevaliers de Colomb, et il a comprisl’importance de ramener des âmes per-dues à l’Église.

« Nous, Chevaliers de Colomb, devonsnous engager et vivre notre foi»,dit Yanez.« L’adoration eucharistique,tendre la mainaux jeunes,appuyer le vote pro-vie,et fairela promotion de la morale et de l’éthiquede l’Église sont des choses essentielles. Ilne s’agit pas tout simplement d’aller à lamesse le dimanche. Nous sommes l’or-ganisme qui à la plus grande visibilité ausein de l’Église et nous devons toujoursfaire la promotion de la foi. Je suis fierd’être Chevalier de Colomb. »

Peterson est d’accord avec cette décla-ration : « Il existe plusieurs groupes civilset de bienfaisance qui réalisent degrandes choses », dit-il. « Mais, souvent,parce très peu d’autres organismes le font,c’est à nous, Chevaliers de Colomb, derépandre la vérité au sujet du caractèresacré de la vie et de la foi catholique. »

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à celles qui manifestaient du ressenti-ment, nous avons constitué uneéquipe particulière pour traiter desexpériences négatives.

La moitié de ces expériences néga-tives concernait le mariage, et unquart concernait une attirance homo-sexuelle.

La réponse aux questions ini-tiales par l’équipe du programme« Catholics Come Home » dudiocèse a produit une correspon-dance supplémentaire de la part desimpliqués.

En ce qui concerne le penchanthomosexuel, le diocèse a découvertqu’il y avait beaucoup de confusion ausujet des enseignements de l’Église àce sujet. « Quand nous posions desquestions concernant les enseigne-ments de l’Église, nous n’avons pasreçu une seule bonne réponse, » ditHanning. « Encore une fois, c’est lemanque de connaissance ducatéchisme qui fait office de barrièreentre l’Église et ces personnes. »

Il est intéressant de noter que lescandale des agressions sexuelles pardes membres du clergé, scandale quiafflige l’Église depuis quelque tempssemble ne pas être la cause principalequi pousse les catholiques à cesser lapratique religieuse. Selon Hanning, lagrande majorité des répondants quiont parlé du scandale des abus sex-uels s’était éloignée de l’Égliselongtemps avant la publication duproblème dans les médias.

Pour ceux qui ont été directementtouchés par ces abus sexuels, lediocèse a pris les moyens pour répon-dre aux besoins spirituels et affectifsde ces personnes.

« Nous leur avons dit notre peine,notre douleur et notre frustrationqu’elles soient ainsi affectées en tantqu’êtres humains et avec leurs rela-tions avec Dieu, » dit Hanning. «Mais, nous avons découvert que, deceux qui ont rapporté avoir étéagressés sexuellement par un membredu clergé, deux ou trois seulementavaient abandonné l’Église complète-ment pour cette raison. »

ET MAINTENANT, LE MONDE ENTIER.En fin de compte, la réponse enthousi-aste à « Catholics Come Home » apermis aux paroisses locales d’accueil-lir avec amour de nombreuxcatholiques qui revenaient au bercail.

Le site Web de l’organisme permetque son message s’étende bien au-delàdes frontières de l’Arizona, Depuisson lancement en mars 2008, le site aété visité par des dizaines de milliersde visiteurs venant des 50 états et deplus de 80 pays.

Un hôte qui les oriente vers diverstémoignages vidéo, des questions etdes réponses et d’autres ressources,accueille les visiteurs sur le site Web.Il existe aussi des versions en langueespagnole des messages publicitaires à« CatolicosRegresen.org. »

« C’est du jamais vu qui donne desrésultats miraculeux », selon Peterson.

Le 17 avril, au Nationals Stadiumde Washington, D. C., avant lacélébration de la messe par le papeBenoît XVl, devant une foule de40,000 personnes, les nouveaux mes-sages publicitaires ont été visionnés.Au cours de la même semaine, lesvidéos ont été diffusées au « NationalCatholic Prayer Breakfast » (Petitdéjeuner national de prière) deWashington où un grand nombre deschefs ecclésiastiques et politiquesétaient présents.

De plus, l’expertise médiatique dePeterson lui a servi pour assurer queles médias locaux et nationaux neseraient pas exclus pour faire passer lemessage.

« Ce fut une vraie bénédiction qued’avoir reçu une merveilleuse réponsedes médias à différents endroits », adit Peterson.

Après le blitz initial d’informa-tion, 23 diocèses des États-Unis et deGuam se sont dits intéressés àemployer « Catholics Come Home »pour joindre leurs paroissiens. Bienque « Catholics Come Home » con-naîtra une expansion en 2009, notreultime but est d’être sur les ondes auplan national avec constance sur lesréseaux importants des États-Unis aumême moment que des programmesséculaires, avec le Super Bowl parexemple», dit Peterson.

« Catholics Come Home » amême reçu l’accord du Vatican. Enjuin dernier, des représentants du pro-gramme « Catholics Come Home »ont rencontré le cardinal John P. Foleyet l’archevêque Claudio M. Celli, l’exet le président en titre respectivementdu Conseil pontifical pour les com-munications sociales, ainsi qued’autres chefs religieux au Vatican.

Quand les communications auxÉtats-Unis auront été consolidées etque Peterson jugera qu’il est possibled’aller de l’avant, le message de« Catholics Come Home » prendraune envergure globale inespérée audépart.

« Nous espérons installer notreprogramme au Mexique, au Canada,en Amérique centrale et en Amériquedu Sud, et enfin », a dit. n

Nate Brown écrit à la pige à partir d‘Aurora,Illinois, où il est membre du conseil Robert H.Weaver 12005.

« C’est du jamais vu quidonne des résultats

miraculeux ».

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 15

Page 18: Columbia Décembre 2008

AAvant d’avoir découvert le mouve-ment « Catholic Christian Outreach »(CCO) [Mouvement chrétiencatholique], Brian Bird estimait que safoi faisait partie du quotidien de la vie« ordinaire ».

« Je fréquentais une école sec-ondaire catholique où il y avait lamesse chaque semaine, des célébra-tions pénitentielles tous les deux moisà peu près — c’était plutôt style profes-sionnel, se souvient-il. Je n’en tiraisvraiment pas une appréciation pro-fonde de la richesse de la foicatholique. »

Mais tout cela a changé quand M.Bird, membre du conseil 5540 deCoquitlam, en Colombie-Britannique,a découvert le mouvement CCO aucours de son premier semestre à l’uni-versité Simon-Fraser à Burnaby. « Lesétudes de la foi présentées par le mou-vement CCO, m’ont été une sourced’information très importante, a notéM. Bird. Elles m’ont permis de retrou-ver une appréciation de l’Écriture. »Maintenant en dernière année univer-sitaire, M. Bird ressent que sa foi lui estplus profonde que jamais auparavant.

Cette découverte constitue juste-ment l’objectif que se fixe le mouve-ment CCO, un mouvement d’é-

vangélisation destiné aux universi-taires. Les universités sont vuescomme des institutions d’étudessupérieures, mais les jeunes laissentsouvent de côté les questionsreligieuses lorsqu’ils s’éloignent dufoyer paternel pour poursuivre leursétudes. S’il est vrai que certains étudi-ants laissent tomber leur foi, ce quipeut durer des années et même la viedurant, le mouvement CCO désiregarantir que la foi n’est pas laissée à laporte de l’université.

« LA MUSIQUE LA PLUS FORTE ET LES PANNEAUX LES PLUS GRANDS»Le mouvement « Catholic ChristianOutreach » est issu d’une idée d’AndréRegnier qui avait connu une expéri-ence de renouveau dans la foi durantses études à l’université de laSaskatchewan, à Saskatoon. Durant

son séjour à l’université, M. Regnier enest venu à apprécier sa foi mais neréussit pas à trouver d’autrescatholiques pour partager son enthou-siasme.

« Je me pensais le seul catholique àêtre de ce sentiment », avoue M.Regnier, membre au ConseilCentennial 8008, d’Ottawa.

À la demande d’un camarade depromotion, M. Regnier a participé àune manifestation organisée par deschrétiens évangéliques. Bien que lamentalité protestante ne lui plût pasvraiment, l’activité en elle-mêmeenflamma son cœur et servit de baseau mouvement CCO.

« Ils avaient un amour de Jésusauthentique, a estimé M. Regnier desparticipants à la manifestation. Dansleurs vies, il était vrai, important etpertinent. Ça se voyait, rien qu’à lesentendre parler. »

M. Regnier voulait s’inspirer de cezèle dans sa propre vie, mais il ne con-naissait aucun groupe qui en arrivait àune telle expérience. Pourtant, il con-tinuait de prier et de participer àl’Eucharistie chaque semaine, alorsmême que plusieurs de ses camaradess’éloignaient de la foi.

« Je me souviens que je me disais,a ajouté M. Regnier, Seigneur, il fautque je fasse quelque chose. Je veuxarrêter la saignée. Tu peux compter surmoi, je suis prêt à tout faire pour yarriver. »

Une solution a commencé à sedessiner au cours de la cinquièmeannée de M. Regnier à l’université.Avant la remise des diplômes, lui et safuture femme, Angèle, commençaientà collaborer avec leur curé à la créationd’un programme d’animation pour lesuniversitaires catholiques. Regniersavait que le programme réussiraitseulement s’il était très visible etdynamique.

« Quand j’ai commencé le mouve-ment, explique-t-il, je savais que pourgrandir il nous faudrait d'abord rejoin-dre les gens. Nous voulions nouséquiper de la musique la plus forte etdes panneaux les plus grands. »

« Il faut que je fassequelque chose.Tu peux

compter sur moi, je suis prêtà tout faire pour y arriver. »

Un mouvement d’évangélisation destiné auxuniversitaires fête ses 20 ans d’évangélisation

PA R PAT R I C K S C A L I S I

ÉTUDES SUPÉRIEURES,FORCE SUPÉRIEURE

16 w w w. ko f c .o r g

Des étudiants répondent à un sondage de« Catholic Christian Outreach » (CCO),(Mouvement chrétien catholique), premièreétape en vue de leur engagement au sein decette organisation estudiantine nationale.

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Après plusieurs années deplanification, le mouvementCCO est né en 1988. Ce quiregroupait initialement quatreétudiants comprend main-tenant des centaines de person-nes de neuf universités partoutau Canada. Encore aujourd’hui,le mouvement est fidèle à sonobjectif originel. « Nous avonscomme but principal de nousengager dans le milieu universi-taire afin de rejoindre lescatholiques qui se sont éloignésde l’Église, explique M.Regnier. »

« DES MOYENS PRATIQUES »L’engagement dans le pro-gramme CCO débute simplement.Dans les premiers jours de l’année uni-versitaire, des membres du personnelresponsables du programme organ-isent une «enquête-goûter popcorn»pour les étudiants « affamés ». Mêmesi, admet M. Regnier, certains con-vives se présentent uniquement pourla nourriture gratuite, certains, parcentaines, fournissent des renseigne-ments qui exigent explications.Ensuite, par téléphone, et non parcourriel pour lettre type, un membredu personnel du mouvement commu-nique avec chaque personne qui a réagiau sondage.

« Nous trouvons que c’est le con-tact personnel, l’invitation personnellequi change tout, affirme M. Regnier. »

À partir de ce contact, les étudiantssont invités à s’inscrire au programmed’étude CCO, au cours duquel ils peu-vent apprendre, discuter et échangeravec des camarades catholiques.

Quant à Ian Anderson, l’invitationdu mouvement CCO est survenue àun moment où sa foi était tombée surle bord de la route. Étudiant en kinési-ologie à l’université de laSaskatchewan, il avoue que sa foi« venait du cœur, mais n’était pas trèspratique. Je n’avais pas eu beaucoupd’occasions, avoue-t-il, de mettre mafoi en pratique et de la rendre active. »

M. Anderson a été présenté aumouvement CCO tout juste avantd’entrer à l’université et a voulu enapprendre davantage une fois entre-prise l’année universitaire. Il a pris partau lunch-sondage et s’est engagé dansle groupe d’étude CCO.

« Le mouvement CCO est telle-

ment habile à fournir des moyens pra-tiques pour partager votre foi, notaitM. Anderson, membre du conseilMother of the Church 11888, deSaskatoon. Il m’a donné le courage deparler avec audace de la foi et de ne pastrop me préoccuper de ce que lesautres en pensent. »

L’INVASION CANADIENNELes Chevaliers de Colomb sontprésents dans les universités partoutau Canada. Est-il surprenant alors quela collaboration entre les Chevaliers etle mouvement CCO ait tellement pro-gressé depuis les 20 ans d’existence del’organisme?

« Sur le plan local, les Chevaliersont toujours su appuyer énormémentle mouvement CCO et lui offrir leurcollaboration, note Jeff Lockert,président du mouvement CCO etmembre du conseil Divine Infant7873, d’Ottawa. Les Chevaliers ontappuyé les étudiants partant en mis-sion, ont appuyé financièrement nosactivités et nous ont aidés à faire nospromotions. »

Quelques années à peine après lafondation du mouvement CCO, M.Regnier commençait à se tourner versles Chevaliers pour trouver de l’appui.« Ils ont fait leur possible pour branch-er le mouvement CCO sur d’autresconseils de la ville », explique-t-il, enajoutant que les conseils ont offert,selon leurs moyens, entre 100 $ et3000 $.

Toutefois, le lien entre les deuxgroupes dépasse le seul appui financieret moral — puisqu’il s’agit d’une rela-tion alimentée par un amour fonda-

mental de l’Église.« Les Chevaliers de

Colomb et le mouvementCCO ont fait bon ménageensemble dans le passé »,remarquait M. Anderson,qui a bénéficié de l’hospi-talité des Chevaliersdurant son séjour àVancouver. « En tant queChevalier et membre dumouvement CCO, je merends compte que nosmissions particulières seressemblent. »

Cette compatibilitécomprend, entre autres,l’insistance des deuxgroupes sur la promotion

des vocations. « Le mouvement CCOa été témoin de jeunes, hommes etfemmes, appelés à la prêtrise, appelés àla vie consacrée, appelés au mariage,insistait M. Lockert. Voilà une autrevaleur que nous partageons avec lesChevaliers de Colomb. »

LES PROCHAINS 20 ANS En octobre dernier, le mouvementCCO a fêté son 20e anniversaire et lemouvement a les yeux braqués surl’avenir. Le mouvement CCO arécemment présenté un nouveau siteInternet (www.cco.ca), un logo plusmoderne et de nouveaux produits pro-motionnels.

Et parlant des fêtes-anniversaires,M. Regnier soulignait qu’« il y a desinitiatives nombreuses et variées quenous entreprendrons pour faire con-naître aux gens que nous sommes làdepuis 20 ans, et plus importantencore, ajoutait-il, les activités quenous allons entreprendre au cours des20 prochaines années. »

Avec le temps, M. Regnieraimerait voir une présence du mouve-ment CCO dans toutes les grandesuniversités du pays — objectif qui nesemble pas irréaliste à la lumière de lacroissance exponentielle de l’organ-isme. Grâce aux anciens participants,la rumeur s’est répandue au cours dedeux décennies. Plusieurs ont décou-vert que le programme CCO enrichittoujours leur vie de foi et ils continu-ent d’appuyer la mission de l’organ-isme d’une manière ou d’une autre. n

Patrick Scalisi est rédacteur associé de Columbia.

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 17TOP LEFT: COURTESY OF CATHOLIC CHRISTIAN OUTREACH

André Regnier (deuxième à partir de la droite), fondateur du mouvementCCO, et Jeff Lockert, (deuxième à partir de la gauche), président, rencon-trent le Chevalier suprême Carl A. Anderson et le député Chevaliersuprême, Dennis A. Savoie, au Conseil suprême, le 31 octobre dernier.

Page 20: Columbia Décembre 2008

LLa ville de Cody, dans leWyoming, est renomméeparce qu’elle porte le nom deson homonyme et fondateur :William dit « Buffalo Bill »Cody. De passage dans larégion qui porte maintenantson nom — à 80 km du parcnational Yellowstone — Codya eu le coup de foudre pour cesol accidenté, et il a reconnules possibilités sans limitespour le camping et la chasse.

Plus de cent ans plus tard, la villequi a crû dans son sillage a encore lepotentiel de créer de l’inspiration.Depuis 2003, un groupe de moines,sous la direction du Père Daniel Maryof Jesus Crucified, s’est installé danscette région dite : Le « Far West ».Invités à venir s’établir dans lediocèse par l’évêque du temps,Monseigneur David L. Ricken, cegroupe de moines contemplatifscloîtrés s’est installé à Clark, unepetite ville à cinquante km au nord deCody, pour fonder le monastèreImmaculate Heart of Mary.

Ça aurait sans doute fait sourire« Buffalo Bill » d’apprendre qu’unmonastère cloîtré fut établi à proxim-ité de la ville qu’il a fondée. Enfin,Cody a embrassé la religioncatholique et été baptisé le jour avantsa mort, le six janvier 1917.

UNE COMMUNAUTÉ FLORISSANTE Le Père Daniel est arrivé au Wyomingle sept octobre 2002, un an avantd’établir la communauté. Ayantchoisi de vivre en ermite pour uneannée, le Père Daniel a ébauché laconstitution pour la fondation dumonastère, et il a rencontré desdirigeants diocésains pour présenterle plan officiel de la communauté àMonseigneur Ricken.

Un an plus tard, avec la permissionde l’évêque, la communauté futfondée. Habillés de sandales et de labure ceinturée, ces saints moinesencapuchonnés pouvaient paraîtreétranges dans cette région de « cow-boys ». Mais, selon le Père Daniel, lacommunauté s’est épanouie comme lacastilléjie, la fleur d’état du Wyoming.

Avant d’être sacré évêque deChyenne, Monseigneur Ricken a étéle directeur de l’office pour les voca-tions du diocèse de Pueblo, Colorado,(de 1989 à 1996), et il a œuvré auVatican dans la congrégation pour leclergé (de 1996 à 1999). C’est dans ceposte qu’il a constaté comment lesordres contemplatifs pouvaient béné-ficier aux diocèses où ils étaient étab-

lis, apportant une augmentation dunombre de vocations et autres avan-tages spirituels.

« Je savais vouloir un monastèrede moines ou de nonnes contemplat-ifs, voire les deux, prier tous les jourspour appuyer le diocèse » a ditMonseigneur Ricken, rappelant sonarrivée à Chyenne. « Ce sujet étaitsûrement sur mon écran radar. »

L’évêque a fait remarquer qu’enfait, tous les jours, les moines pren-nent le temps de prier aux intentionsde l’évêque et du diocèse. Ils ont aussiaccepté de prier pour les onze séminar-istes actuels du diocèse de Chyenne.Déjà, Monseigneur Ricken constate lefruit de leur labeur spirituel.

« Beaucoup de gens, de Wyominget de partout au pays, écrivent outéléphonent pour demander desprières à leurs intentions. Plusieursm’ont dit que, grâce aux prières desmoines, leurs demandes avaient étéexhaussées. »

En regardant plus loin et, dans leWyoming, les distances sontimmenses, Monseigneur Ricken croitque la venue des Carmes faisait partiede la Divine Providence. Sacré àRome en l’an 2000, un de douzeévêques sacrés pour le nouveau millé-naire par le pape Jean Paul ll,Monseigneur Ricken savait qu’ilvoulait être à l’avant-garde de la nou-velle évangélisation.

« La nouvelle évangélisation nese produira que par un renouveauspirituel et intellectuel de la vie dumonde, » dit-il. « J’ai compris alors

« Beaucoup de gensécrivent ou téléphonent

pour demander des prièresà leurs intentions. »

18 w w w. ko f c .o r g

HOLÀ BONHOMME,

FAIS TAPRIÈRELa conquête de l’Ouest par

des Carmes encapuchonnés au pays des cow-boys

PA R J O S E P H O ’ B R I E N

Page 21: Columbia Décembre 2008

qu’il n’y avait pas de monastère pourdes moines ni de collèges catholiquesdans le diocèse de Cheyenne. »

Grâce à Dieu, et en réponse auxprières, ce n’est plus le cas. QuandMonseigneur Ricken a été nomméévêque du diocèse de Green Bay,Wisconsin, l’été dernier, le diocèse deChyenne avait un monastère deCarmes et un collège catholique(WCC).

LES C. de C. ET LES MOINESAu début, après l’arrivée des Carmes,un membre du conseil BishopMaurice R. Burke 4031, le frère ChrisMazlek, a remarqué que les gens nesavaient que penser d’eux.

« Au début, certains gardaientleur distance » dit Mazlek. « Mais,en ce moment, il existe dans larégion tout un groupe qui appuie lesmoines. Beaucoup de gens — mêmedes non catholiques — apportent àmanger au monastère. Ces mêmespersonnes ont aussi contribué finan-cièrement au bien-être du monastère.Le monastère a aussi produit des con-versions à notre foi. »

Il y a cependant un citoyen deCody qui voit les Carmes comme un

don spécial venant de Dieu. Le PèreVernon Clark, curé de la paroisse St.Anthony, qui couvre plus de 15,540km2, plus vaste que toutes autresparoisses des États-Unis contigus,une superficie plus grande que celledes états du Connecticut et du RhodeIsland réunis . Il est aussi l’aumônierdu conseil 4031, et il occupe le postede confesseur et directeur spiritueldes Carmes.

Le monastère s’est avéré unebénédiction pour les paroissiens aussibien que pour le curé. Les deux ontgénéreusement répondu de façonsemblable.

« Dès le début, quand j’ai rencon-tré le Père Daniel, je savais que c’étaitlà la volonté de Dieu, » dit le PèreClark. « J’incite mes paroissiens àappuyer les Carmes. Les Chevaliersde Colomb les ont particulièrementembrassés et ils ont soutenu lemonastère. »

« J’ai dit à mes paroissiens que lesmoines manquaient beaucoup de pro-visions. La semaine suivante, je suisparti faire une retraite, et à monretour, toute la salle à manger du pres-bytère était pleine de provisions ».

En Plus d’être leur confesseur, le

Père Clark a le privilège unique dedire la messe pour les moines. Chezles Carmes la messe est dite selonune variation du rite romain connuofficiellement sous le nom du rite duSaint Sépulcre, ou communémentappelé le rite carmélite. Lemonastère de Clark est l’uniquecommunauté de Carmes au mondequi emploie ce rite, un rite qui fait duPère Clark le seul prêtre diocésain aumonde qui le connaît.

« J’ai mis beaucoup de temps àl’apprendre; c’est un rite compliqué,mais j’ai dis leur messe quand le PèreDaniel était en voyage, » dit le pèreClark.

Pour venir en aide aux moines, leconseil 4031 a organisé des cam-pagnes de collecte de fonds et a fournide la main d’œuvre bénévole pour desprojets de construction du monastère.

À l’arrivée des Carmes, lesChevaliers de Colomb ont aidé à con-struire la maison d’accueil desmoines. C’est une petite maison enbois qui fait office de résidence pourles hommes en stage de discernementd’une vocation de vie monastique.Une clôture en bois qui enferme leterrain du monastère et le campanileont été construit grâce au travail desfrères chevaliers de Cody.

En effet, les membres du conseil4031 ont contribué d’une façon parti-culière au succès du monastère.Mazlek, entrepreneur, Jerry Boydston,ingénieur et Dennis Beaudrie, marc-hand de tapis, que les moines appel-lent affectueusement les « TroisMoinataires » (jeu de mots sur« mousquetaires » ). En sus de nom-breux autres travaux de construction,les « Moinataires » ont été demandésde préparer les plans, de construire etde poser un autel selon le design tradi-tionnel dans la chapelle des moines.

« Tout l’été, dans l’atelier de Chris,nous avons travaillé sur l’autel »,raconte Boydson. « Avant l’ouvertureofficielle du monastère, nous y avonsentendu la messe. »

MONASTÈRE SUR UN RANCHDepuis la fondation de ce monastèreen 2003, le nombre de moines a aug-menté à dix, bien en route pouratteindre le nombre maximal detrente moines.

« Après avoir écrit les constitu-tions et s’être installés, des jeunes

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 19ABOVE: CARMEL OF THE IMMACULATE HEART OF MARY, CLARK, WYO.OTHER: DAN CEPEDA, WYOMING CATHOLIC REGISTER

Ci-dessus : Fondé en 2003, lecarmel du Cœur Immaculé deMarie, à Clark, dans le Wyoming,compte aujourd’hui 13 moines.

À droite : Les moines du Wyomingforment la seule communauté aumonde à encore célébrer la messeselon le rite du Saint Sépulcre,aussi connu sous le nom de ritecarmélite.

Page 22: Columbia Décembre 2008

MYSTIQUE INFUSION

L a vie des Carmes exige un appui fin-ancier communautaire pour sur-vivre. Au début, le Père Daniel craig-

nait que la région peu peuplée duWyoming où vivaient les moines serait unempêchement au développement d’unmarcher commercial d’envergure. Mais,grâce à Internet et à un fin palais, la solu-tion qu’ont trouvée les moines à ce prob-lème est révélatrice dans la force du mot.

Quel que soit le nom sous lequel on ledésigne, le café est un produit de base del’alimentation américaine — pour lescow-boys assis devant un feu de camp oupour des hommes d’affaire à la table deconférence. Étant donné le nombre desbuveurs de café aux États-Unis, leschances sont bonnes pour qu’il y ait unfanatique du café dans leur groupe. Defait, ils avaient mieux, a dit le Père Daniel.Ils avaient un vrai connaisseur de café.

Avant de se joindre aux Carmes deCody, le frère Michael Mary of the Trinity atravaillé dans un établissement commer-cial de café à Minneapolis, sa ville natale.Et, comme peuvent l’attester tous lesmoines, le frère Michael connaît le café.

« L’établissement pour lequel il tra-vaillait lui avait donné une formation quilui permettait de déceler le goût du boncafé, » explique le Père Daniel. « Il a tou-jours eu le talent de reconnaître la dif-férence entre une bonne infusion et unemauvaise infusion. »

Les moines ont alors eu une idée pra-tique et attrayante. Ils commenceraientleur propre commerce de café avec lavente de grains de café à des clients dumonde entier sur Internet. Ils ont com-mencé par faire des recherches — ils ont

acheté un petit torréfacteur maison, ludes livres au sujet du café, et petit petit, ilsont appris à faire l’infusion d’un produitfacilement commercialisable.

En juillet 2007, les moines ont lancéofficiellement leur commerce de café.Quand l’Amérique prend son infusionmatutinale au réveil, les moines duWyoming souhaitent que ce soit une tassede café « Mystic Monk » (moine mystique).

De fait, les moines eux-mêmes for-ment une partie de l’habitude américainedu café. Comme les cow-boys sur le ranch,les moines du Wyoming saluent l’aubeavec un chant et un pot de café qui mijotesur la cuisinière.

« Pour la plupart, nous en buvons unegrande tasse le matin, » dit le Père Daniel.« Ça nous aide à démarrer. Certains desfrères disent que ça aide à mieux prier. Çales tient réveillés. Sur les petites heures dumatin, durant la période de prière, on doitlutter contre le sommeil. Le café est toutindiqué pour notre routine. »

la vie de prières quotidiennes. »En plus de la messe quotidienne,

les moines du chœur récitent les huitheures traditionnelles de l’OfficeDivin ou de la Liturgie des Heures. Àmesure qu’ils vieillissent, les moinesdu chœur aspirent à devenir desermites vivant dans la solitudequelque part dans le monastère.

Bien que la jeune communauté duWyoming doive attendre plusieursannées avant de voir un des leurs sefaire ermite, le Père Daniel dit que satâche à lui au cours des prochainesannées sera d’obtenir du terrain pourles moines afin de pouvoir offrir l’en-droit à l’écart qu’exige la vie d’ermite.

Actuellement, les moines viventà l’étroit dans un vieux presbytère deClark. Le père Daniel dit qu’il y a prèsde quarante hommes en stage de dis-cernement de vocation à la commu-nauté, et il reçoit 150 demandes derenseignements par année venant departout dans le monde.

Entre temps, les moines continu-ent à prier et à travailler à l’achat d’unterrain convenable pour la commu-nauté. « Nous tentons d’obtenir desfonds pour nous permettre d’acheter‘Carter Mountain’, » dit le PèreDaniel.

Il est intéressant de noter queCarter Mountain est une parcelle duranch d’Irma Lake, un des camps dechasse préférés de « Buffalo Bill ». Enplus du vaste terrain, plus de 200hectares, un lieu idéal pour l’er-mitage, le ranch d’Irma Lake a aussiun immeuble convenable pour unmonastère qui n’attend que derecevoir des moines.

« Il existe déjà un immense pavil-lon de 1480 m2 sur le ranch, » dit lePère Daniel. « Le pavillon comprendune grande cuisine, une vaste salle àmanger, et suffisamment de chambrespour nous permettre de devenir unecommunauté de trente moines. » n

Joseph O’Brien écrit à la pige, et il vit dans uneferme près de Soldiers Grove, dans le Wisconsin.

20 w w w. ko f c .o r g

hommes sont venus en grand nombre» dit le Père Daniel. « Cinq, la pre-mière année, et depuis, le nombreaugmente d’année en année. »

Chaque fondement de la constitu-tion d’un monastère du carme pour lapoursuite de la vie monastique est basésur les écrits de St. Jean de la Croix etde Sainte Thérèse d’Avila, deux saintsdu 16e siècle et docteurs de l’Église quiont fondé les Carmes déchaux. Cesécrits reflètent le désir de modeler lavie monastique sur les pères ermitesdu 3e siècle vivant au désert.

Les moines sont classés en deuxgroupes : les moines du chœur et lesfrères convers. Les moines du chœuraspirent au sacerdoce tandis que lesfrères convers font des vœux de pau-vreté, de chasteté et d’obéissance. Ilssont les ouvriers du monastère. Ilss’occupent des troupeaux et de lamachinerie, et rendent des servicespour le bien de toute la communauté.« Ce sont les frères convers qui tien-nent le monastère en marche », disaitle Père Daniel. Sans eux, les moines duchœur sont incapables de se dévouer à

Le père Daniel Mary surveille la torréfactionde fèves de café au monastère carmélite.

« Dès le début je savaisque c’était là la volonté

de Dieu. »

Page 23: Columbia Décembre 2008

CCe n’était pas qu’un lundiordinaire du mois d’août. Le15 août 1988, la chaleur avaitatteint les 45,5 C dans la villede Pierre, dans le Dakota duSud, alors que les catholiquesse rendaient d’un pas lourd àl’église afin d’y célébrer laSolennité de l’Assomption dela Bienheureuse Vierge Marie.

Sur le plan international, les ten-sions de la Guerre froide s’apaisaientenfin, et après huit années de conflitsarmés, l’Iran et l’Iraq s’apprêtaient àsigner un cessez-le-feu parrainé parl’ONU avant la fin de la semaine.

En attendant, sur la couverture dela revue TIME on demandait « Quiétait Jésus? » — en prolongement de lacontroverse soulevée par le dernierfilm de Marin Scorsese, « La dernièreTentation du Christ ».

Pourtant ce n’était ni la chaleur niles manchettes qui faisaient de cettefête de l’Assomption une journéeunique. C’est plutôt que ce 15 août sedéroulait au cours d’une année mari-ale spéciale, et le pape Jean-Paul II enavait profité pour publier une lettreapostolique qui ferait sourciller etdéplacer les montagnes.

Le document, intitulé MulierisDignitatem (Sur la dignité de lafemme et sa vocation), frappait d’unedéclaration audacieuse: « Surtout denos jours, on compte sur la manifesta-tion du “génie” de la femme ». Deplus, la lettre livrait un bouquet defleurs enthousiaste pour les commu-nautés religieuses féminines sous-estimées à la largeur de la planète. «Fondé sur l'Évangile, le sens de la vir-ginité a été développé et approfondiégalement comme une vocation de lafemme, dans laquelle sa dignité estconfirmée à l'image de la Vierge deNazareth. »

C’est ce document qui, à plusieurségards, inspirait la formation, quatreans plus tard, d’un nouvel organismede religieuses aux États-Unis. Malgréleur démarche à contre-courant,plusieurs de ces communautésreligieuses sont florissantes aujour-d’hui, les intuitions de Mulieris

Dignitatem continuant d’alimenterleur mission et leur identité.

UN « OUI » EN PROFONDEUR En s’exprimant sur la vocation et ladignité de toutes les femmes, le papeJean-Paul II rendait concret un sujetque les religieuses tenaient à cœurdepuis longtemps. Louant la virginitéconsacrée, il écrivait: « On ne peut pascomparer cela au simple fait de restercélibataire, parce que la virginité ne selimite pas au seul “non”, mais ellecomporte un “oui” profond dans l’or-dre sponsal: le don de soi pour aimer,de manière totale et sans partage. »C’est-à-dire: on n’est pas religieusefaute de mieux, on est religieuse parchoix. On n’est pas bon second, on estl’épouse tant convoitée de Jésus Christ.

La fin des années 1980 s’offrait enmoment propice d’affirmer lesfemmes, notamment les religieuses.Deux décennies plus tôt, la proportionde religieuses par rapport aux prêtresétaient de 3 contre 1. Au moment de lapublication de Mulieris Dignitatem,cette proportion avait chuté à 2 contre1, et le nombre de religieuses aux États-Unis ne s’élevait désormais qu’à unpeu plus que 100 000. Pour plusieursd’entre elles, et pour les religieuses dumonde entier, Mulieris Dignitatemdevenait source d’enthousiasme.

« La virginité ne se limitepas au seul “non”, mais ellecomporte un “oui” profond

dans l’ordre sponsal. »

Le document du pape Jean-Paul IIsur la femme sert à inspirer et

favoriser l’esprit de collaborationdes communautés religieuses

PA R C H R I ST I N A C A P E CC H I

DE LALETTRE

À LA VIE

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 21ABOVE: FRED GRABER, MADISON, WIS.

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La « Leadership Conference ofWomen Religious » (LCWR)[Conférence des responsables de con-grégations religieuses féminines] avaitété fondée en 1956 comme associa-tion canonique approuvée des respon-sables de congrégations religieusescatholiques des États-Unis. Toutefois,au moment de la publication deMulieris Dignitatem, un certain nom-bre de communautés non membres dela LCWR avait centré leurs efforts surdes questions non résolues qu’ellesconsidéraient comme pressantes.

« Il existait certaines préoccupa-tions concernant la formationreligieuse des jeunes membres, et con-cernant la diminution des candidates,et concernant aussi le gouffre crois-sant entre la définition de la viereligieuse et son interprétation,comme l’expliqua Mère MarieQuentin Sheridan, supérieure desSœurs de la Merci d’Alma, auMichigan. C’était plus que des préoc-cupations, nous avions nettementpeur, ajouta-t-elle. »

À la lumière de cette conjoncture,« plusieurs supérieures majeuresavaient espéré que la perspectiveapportée dans les merveilleux docu-ments provenant du Saint-Siège sur lavie religieuse aurait pu exercer uneplus grande influence, expliqua MèreMarie Quentin. »

Au cours des discussions sur cesquestions, c’est le cardinal James A.Hickey, alors archevêque de

Washington, qui servait d’intermédi-aire entre le Vatican et les commu-nautés non membres de la LCWR.Dans les circonstances, il proposa quesoit fondée une conférence distinctede supérieures majeures.

En 1992, quelque 80 supérieuresmajeures d’un bout à l’autre du pays,désirant mettre en pratique lesprincipes de Mulieris Dignitatem, ontappuyé la présentation d’une pétitionauprès du pape Jean-Paul II que celui-ciapprouva et c’est alors que le « Councilof Major Superiors of WomenReligious » (CMSWR) [Conseil dessupérieures majeures de religieuses] estdevenu la seconde conférence dessupérieures majeures des commu-nautés religieuses des États-Unis.

« Au début, on nous considéraitcomme des semeuses de division.Pourtant nous n’avons jamais été encompétition et nous n’avons jamaisessayé de critiquer d’autres groupes,remarque Mère Marie Quentin, laprésidente actuelle du CMSWR. Nousn’avions aucunement l’intentiond’être contre qui que ce soit, maisd’être pour la vie religieuse. »

Membre du conseil d’administra-tion fondateur, Mère Marie BernardNettle, une Petite Sœur des pauvres,d’Enfield, au Connecticut, commentela situation en disant: « Nous ne trou-vions rien à reprocher à Vatican II,mais il arriva que certaines personnesaient mal interprété son contenu etses intentions. »

UNE IDENTITÉ COMMUNELe Conseil des supérieures majeures,dont le siège est à Washington,compte actuellement 126 membresreprésentant plus de 10 000religieuses. Après 16 ans, l’influencede Mulieris Dignitatem sur laCMSWR n’a pas diminué et aujour-d’hui, les religieuses ne cessent d’é-tudier avec enthousiasme le docu-ment. De même, les femmes quilisent et étudient le document et seconsacrent aux enseignements deMulieris Dignitatem deviennent plusdisponibles à l’appel à la vie religieuse.

« Ma première réaction en fut unede grande joie, se souvient sœurAntoniana Maria Macapagal, uneSister of Life demeurant à Toronto. Jeme sentais dire “Oui!” Voilà ce que jecherche! Merci, Seigneur, pour cemerveilleux cadeau! »

Et elle poursuit: « Le pape Jean-Paul le Grand expliquait clairement lavérité sur les femmes et leur valeurpropre — non pour ce qu’elles font,mais sur ce qu’elles sont en tant quefemmes. Une femme n’est pas dimin-uée par la vie consacrée, au contraireelle y accomplit pleinement sa voca-tion de mère et d’épouse. »

Profitant du 20e anniversaire deMulieris Dignitatem, sœur Antonianaanime des retraites dont l’objectif estde présenter ce document important àdes femmes catholiques de tous âges.« C’est comme si on un levait unvoile, on leur révélait un trésorqu’elles ont toujours possédé maisqu’elles n’ont jamais eu les parolespropres à le dépouiller, explicite lareligieuse. »

Quand sœur Mary MichaelKeaschall, directrice des vocationschez les « School Sisters of Christ theKing » [Religieuses enseignantes duChrist-Roi], de Lincoln, au Nebraska,a d’abord découvert MulierisDignitatem, elle s’est mis en traind’offrir un cours sur le document.« J’ai été enchantée, déclare-t-elle.

Des représentants à l’assemblée nationale 2007 du « Council of Major Superiors of WomenReligious » — [Conseil des supérieures majeures de religieuses] (CMSWR) qui s’est tenue àBelleville, dans l’Illinois. Parmi les personnes sur la photo, l’évêque Edward K. Braxton, deBelleville, un Chevalier, et Mère Mary Quentin Sheridan (à l’avant au centre), supérieure des« Sisters of Mercy » (Sœurs de la Miséricorde) et présidente du CMSWR.

« Nous n’avions aucunementl’intention d’être contre quique ce soit, mais d’être pour

la vie religieuse. »

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UN PIED-À-TERREÀ ROME

D emandez à un membre duConseil des supérieures majeuresde citer le plus grand exploit du

conseil et il vous mentionnera probable-ment la maison d’études du conseil àRome, qui ouvrait ses portes aux jeunesreligieuses des communautés membres, ily a dix ans.

C’est une idée parmi une douzaine depropositions que les supérieuresgénérales ont présentées au pape Jean-Paul II. On dit qu’il a balayé la liste desyeux, mis le doigt sur la maison d’étudeset dit: « Celle-là! »

« Le pape Jean-Paul II s’est exprimé surla valeur extraordinaire qu’il y a à con-naître Rome — non seulement connaîtrela Rome de la culture extraordinaire, maisconnaître la Rome de l’Église, expliqueMère May Quentin Sheridan, présidentedu CMSWR. La maison d’études fait partiede mes préoccupations constantes, dontje fais la promotion à chaque occasion quim’est donnée. »

La maison d’études Domus SanctaeMariae Guadalupe occupe les trois étagessupérieurs d’un immeuble de cinq étagesen terre cuite près de la Piazza Venezia, etdans le quartier où se trouvent plusieursuniversités pontificales. En y vivant, lesreligieuses profitent d’une occasion ines-timable de vivre au cœur de l’Église et derapporter les contenus de leurs cours dans

leurs communautés particulières auxÉtats-Unis. Jusqu’ici, quelque 40religieuses y ont fait des études pendantdes séjours allant d’un semestre à cinq ans.

Par exemple, sœur Mary Angelica, unesœur dominicaine de Sainte Cécile, deNashville, au Tennessee, y a étudié avec ledominicain Wojciech Giertych, qui estdevenu le théologien de la demeure pon-tificale. Sœur Mary Angelica est heureusede partager la sagesse du père Giertychavec ses universitaires qui, à leur tour,adorent entendre ses anecdotes sur Rome.

« Mon amour de l’Église et le pape estcontagieux, même parmi les étudiantsnon catholiques, affirme-t-elle. Monséjour à Rome a approfondi ma foi et macompréhension de l’Église.J’en suis revenumeilleur professeur et plus disposée àmanifester mon amour ».

les supérieures majeures. Le CMSWRdevient alors un lieu de dialogue et deformation à partir de l’enseignementde l’Église sur la vie religieuse.

Les membres échangent dessecrets du métier par divers moyenstels que bulletins d’information, cour-riels et au téléphone, et aussi en par-ticipant aux rencontres nationales,ateliers régionaux et réunions localesdu CSMWR. Elles s’échangent desintuitions touchant de nombreusesquestions, depuis la rédaction d’uneconstitution à la gestion financière.L’appui réciproque s’étend du spir-ituel, tel que les prières pour l’ac-croissement des vocations, au pra-tique, tel que l’apprentissage del’amélioration de la présence d’unecommunauté sur Internet.

« Il se développe une synergielorsque des personnes vivent une luttecommune, note Mère Mary Quentin.Il se produit une nouvelle flamme quisurgit, beaucoup plus grande que peutsusciter une personne seule, et c’estarrivé en plusieurs occasions, lorsquenos communautés respectives ontgrandi et sont devenues plus vivantesde s’être tendu la main. »

Tendre la main n’est pas toujoursle premier recours instinctif d’unecommunauté qui voit son nombrediminuer et ses membres vieillir. « Ily a une tendance à l’introspectionquand la communauté est petite etqu’elle diminue sans cesse, expliquede Mère Mary Quentin. Mais c’est unpeu comme un code génétique: siquelqu’un, d’une manière quel-conque, est davantage centré sur lebien-être de l’Église, cela se répercutesur l’ensemble de la communauté.Plus nous nous centrons sur l’Église,plus on nous fait confiance. »

En fin de compte, la collaborationaide les membres de chaque commu-nauté à vivre davantage la maternitéspirituelle définie dans MulierisDignitatem. « Quand les temps sontaux défis, notre source de secours c’estle Seigneur, d’expliciter sœur MaryMichael. Mais c’est beau de constaterqu’il nous envoie également desamies sous la forme d’autres commu-nautés auxquelles nous pouvons faireconfiance, et dont l’appui et les idéesnous animent. » n

Christina Capecchi est journaliste à la piged’Inver Grove Heights, au Minnesota.

Quand on a affaire à un célibataire quiécrit avec tant de sagesse sur laféminité, il est clair que l’Esprit Saintest de la partie. »

Tandis que les communautésmembres du CMSWR proviennenttant des anciennes congrégations quedes nouvelles, et que chacune a descharismes uniques et des domainesd’expertise diversifiés, elles sont uniespar une intelligence commune de leuridentité, c’est-à-dire ce qu’il signifieessentiellement d’être une femmeconsacrée au Christ et vivant en com-munauté.

« Le concept du don d’être épouseest réel, et par sa nature, est un appelà être soi-même et non quelqu’und’autre, explique Mère Mary Quentin.C’est donc que par nécessité noussommes femmes, ce qui signifiequ’une partie du monde sera vide et

que d’autres n’auront pas la présencedu Christ si je ne remplis pas le rôleque je suis censé assumer. »

« LUTTER ENSEMBLE »Bien qu’elles soient unies par lesprincipes exprimés dans MulierisDignitatem, les membres du CMSWRreconnaissent également la diversitéet les forces propres aux commu-nautés religieuses.

L’un des objectifs majeurs duCMSWR consiste donc à assurer la col-laboration et la communication entre

Des religieuses provenant de diversescommunautés prient dans la chapelle de laDomus Sanctae Mariae Guadalupe, à Rome.

« Le pape Jean-Paul le Grandexpliquait clairement lavérité sur les femmes et

leur valeur propre.»c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 23COURTESY CMSWR

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D ans le bureau qu’avaitAlbert Einstein àPrinceton, il y avait unécriteau qui disait :« Tout ce qui peut être

compté ne compte pas toujours; toutce qui compte ne peut toujours êtrecompté. » Ces mots, parfois attribué àsaint Augustin, seraient sûrementcautionnés par le pape Benoît XVI. Lelien entre la foi et la raison, entre cequi peut être compté et ce qui ne peutl’être, est en effet l’un des thèmes fon-damentaux de son pontificat ainsiqu’un sujet au cœur de la vie descatholiques du 21e siècle.

La foi ne peut se quantifier, commepeuvent l’être la physique ou la chimie,mais elle n’en est pas moins extrême-ment importante. Aussi importantesque soient les découvertes scien-tifiques, ce type de connaissance nes’intéresse pas aux autres questionsimportantes auxquelles doivent faireface les êtres humains : Commentdevrais-je agir ? Qui devrais-je aimer ?Que puis-je espérer ? Pour répondre àdes questions comme celles-là, la sci-ence seule ne peut nous aider. Nousdevons plutôt unir la foi et la raisonpour y parvenir, et ainsi construire uneréelle communauté humaine.

UNE DANGEREUSE SITUATION Notre culture oppose souvent la foi à laraison, comme si les deux s’excluaient

mutuellement. Je me souviens parexemple d’avoir rencontré quelqu’unqui n’en revenait pas d’apprendre quej’étais à la fois professeur de philoso-phie à l’université et catholiqueengagé. Cette personne avait réagicomme si je lui avais dit que j’étais unnain ainsi qu’un joueur de basket-ball… Dans son esprit, comme danscelui de tant d’autres, la foi et la raisonsont en totale opposition — impossi-bles à unir, impossibles à réconcilier.

C’est ainsi que notre culture pro-pose souvent de faux choix : vivez enfonction de votre foi, ou sinon de votreraison. Être croyant c’est rejeter la rai-son; user de sa raison, c’est rejeter lafoi. Comme tous les faux débats, unetelle façon de concevoir la vie limitegrandement, et artificiellement, notreliberté.

Benoît XVI cherche à nous aider àunir ce qu’on oppose si souvent,prenant fait et cause pour la raisondans toute son étendue, jumelée à une

foi adulte et réfléchie. Comme il l’ex-pliquait dans son discours à l’univer-sité catholique des États-Unis, en avrildernier : « Il est important de rappelerque la vérité de la foi et celle de la rai-son ne se contredisent jamais entreelles. De fait, la mission de l’Églisel’engage dans la lutte que l’humanitémène pour atteindre la vérité. » Aulieu d’opposer la foi et la raison, le papeappelle à une foi raisonnable et à uneraison fidèle.

D’abord, Benoît XVI invite tousceux qui croient en Dieu à nourrir unefoi raisonnable. À ceux qui prétendentque Dieu commande l’irrationnel —telles que les attentats terroristes soi-disant commis au nom de Dieu — lepape réplique que Dieu est l’éternelLogos, l’éternelle Parole de sagesse. Eneffet, une saine compréhension de lafoi nous amène à percevoir le caractèreraisonnable de Dieu et l’irrationalitéde la violence perpétrée au nom de lareligion. Comme Benoît XVI l’a ditdans son discours à Ratisbonne, le 12septembre 2006 : « L’affirmation déci-sive contre la conversion par la vio-lence est celle-ci : ne pas agir selon laraison est contraire à la nature deDieu. » Effectivement, associer Dieu àla sagesse infinie non seulement nouséloigne de la violence, mais nousencourage du même souffle à mieuxapprécier la valeur de toute viehumaine.

« Il est important derappeler que la véritéde la foi et celle de laraison ne se contredisentjamais entre elles. »

Le pape Benoît XVI appelle le monde à nourrir une foi raisonnable et une raison fidèle

PA R C H R I STO P H E R K ACZO R

Défendre la Foi et la Raison

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Le pape Benoît XVI a prononcé un discours sur lafoi et la raison à l’université de Ratisbonne, enAllemagne, le 12 septembre 2006.

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Lors de sa première homélie à titrede pape, Benoît XVI avait déclaré :« Seulement lorsque nous rencontronsdans le Christ le Dieu vivant, nousconnaissons ce qu’est la vie. Nous nesommes pas le produit accidentel etdépourvu de sens de l’évolution.Chacun de nous est le fruit d’une pen-sée de Dieu. Chacun de nous estvoulu, chacun est aimé, chacun estnécessaire. »

Le pape nous invite également ànourrir une raison fidèle. Il réprouvel’abaissement de la foi face au pouvoirde la raison, tout en proclamant que lagrandeur de la raison humaine ne selimite pas au seul champ scientifique.À ceux qui voudraient réduire la raisonà la science, reléguant toutes les autresformes de connaissances à de simplesquestions de goût personnel, BenoîtXVI soutient que la raison est beau-coup plus étendue et ne se limite pas àce qui est empiriquement vérifiable.

Autrement dit, le pape cherche àdéfendre également la raison elle-même contre les tentatives visant à laréduire à de simples modèles scien-tifiques ou mathématiques. Lorsque laraison est réduite à la scienceempirique, « l’éthique et la religionperdent ainsi leur force de construireune communauté et tombent dansl’arbitraire », a-t-il dit à Ratisbonne.« Cette situation est dangereuse pourl’humanité. Nous le constatons bienavec les pathologies de la religion et dela raison, qui nous menacent et quidoivent éclater nécessairement là où laraison est si réduite que les questionsde la religion et de la morale ne la con-cernent plus. »

FOI ET MATURITÉBenoît XVI se révèle ainsi éminem-ment logique — comme on pourraits’y attendre d’un ancien professeurd’université — car il est effectivementcontradictoire de soutenir que nousne devrions seulement accepter quece qui peut être prouvé scientifique-ment. Après tout, aucune expériencescientifique n’a jusqu’ici vérifié etvalidé que la raison se limitait à pour-suivre des expériences scientifiques.Personne ne peut prétendre apprendreque « seule la science permet d’établirla vérité ». Une telle affirmationdécoule non pas des découvertes de lascience, mais plutôt d’une philoso-phie peu réfléchie et qui se contredit.Loin de vouloir que les gens cessentde réfléchir, Benoît XVI les invite àavoir foi dans le pouvoir et les possi-bilités qu’ouvre la raison. ÀRatisbonne, il a d’ailleurs dit : « Lecourage pour l’élargissement de la rai-

son, non la dénégation de sa grandeur— tel est le programme qu’une théolo-gie responsable de la foi biblique doitassumer dans le débat actuel. »

Une saine raison est égalementnécessaire pour développer une foimûre. Le jour précédant son électionen tant que pape, le cardinal JosephRatzinger a parlé de la « dictature durelativisme » qui menaçait notre

société contemporaine. « Une foi‘adulte’ ne suit pas les courants de lamode et des dernières nouveautés, dis-ait-il. Une foi adulte et mûre est unefoi profondément enracinée dansl’amitié avec le Christ. C’est cetteamitié qui nous ouvre à tout ce qui estbon et qui nous donne le critère per-mettant de discerner entre le vrai et lefaux, entre imposture et vérité. Cettefoi adulte doit mûrir en nous. »Puisque la raison ne se limite pas auseul domaine scientifique, nous pou-vons fonder notre compréhension de lafoi, notre théologie, sur un terrainsolide plutôt que de nous contenterd’engouements passagers.

Enfin, une personne ayant une foimature et une raison fidèle comprendtrès bien que tant la foi que la raisonsont incomplètes sans l’amour. Levéritable amour cherche à obtenir cequi est bon pour la personne globale,pour son esprit, son corps et son âme.Ce qu’a déclaré Benoît XVI aux pro-fesseurs de l’université catholique desÉtats-Unis s’applique également à cha-cun d’entre nous : « En vérité, la dig-nité de l’éducation réside dans la pro-motion de la vraie perfection et de lajoie de ceux qui doivent être guidés. Enpratique, la ‘charité intellectuelle’ sou-tient l’unité essentielle de la connais-sance contre la fragmentation qui s’en-suit quand la raison est détachée de larecherche de la vérité. Cela guide lesjeunes vers la satisfaction profonded’exercer la liberté en relation à lavérité, et cela nous pousse à formulerla relation entre la foi et les diversaspects de la vie familiale et civile. »

Le pape Benoît XVI souhaite sus-citer en nous le sens de la raison fidèle,ouverte à la découverte de la vérité età l’atteinte du raisonnable, une foiadulte enracinée dans l’amitié avec leChrist. La foi et la raison doivent agirde concert en nous pour nous guider,au travail, en famille ainsi que dans lavie publique et politique. n

Le Dr Christopher Kaczor, professeur associé à l’u-niversité Loyola Marymount de Los Angeles, estégalement l’auteur de plusieurs ouvrages, dontLife Issues, Medical Choices : Questions andAnswers for Catholics (Questions de vie, Choixmédicaux : Foire aux questions pour lescatholiques) (Servant, 2007; en collaboration avecJanet E. Smith). Il est membre du Conseil 3744Father Emil Kapum, à Playa del Rey, California.

c o l u m b i a / d é c e m b r e 2 0 0 8 25TOP LEFT: CATHOLIC PRESS PHOTO, L’OSSERVATORE ROMANOABOVE: CNS PHOTO BY ARTURO MARI

LA PLEINE VÉRITÉ

« LA FOI ET LA RAISON sont comme lesdeux ailes qui permettent à l'esprithumain de s’élever vers la contemplationde la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœurde l'homme le désir de connaître la véritéet, au terme, de Le connaître lui-mêmeafin que, Le connaissant et L'aimant, ilpuisse atteindre la pleine vérité sur lui-même » (cf. Ex 33, 18; Ps 27 [26], 8-9; 63[62], 2-3; Jn 14, 8; 1 Jn 3, 2).

— Le pape Benoît XVI, Fides et Ratio

Le pape Jean-Paul II signant sa 13eencyclique, Fides et Ratio (Foi etRaison), le 15 octobre 1999, auVatican.

« C’est cette l’amitié avecle Christ qui nous ouvre àtout ce qui est bon. »

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Construire un monde meilleurun conseil à la fois.

Chaque jour, les Chevaliers de partout dans le monde ont la possibilité de faire une différence. Que se soit à travers le service à lacommunauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque ettout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloirconstruire une monde meilleur.

Envoyez-nous les photos de votre conseil pour la rubrique “Chevaliers à l’œuvre”. Lesphotos peuvent être envoyées par courriel à [email protected] oubien à Columbia,1Columbus Plaza, New Haven, CT 06510-3326.

CHEVALIERSDE COLOMBAu service de Un. Au service de tous.

Accompagnée de songrand-père, Pat Scalza (à droite) et du grandchevalier Pat McKee duconseil Sunrise 6607 deBohemia, New York,Allana Scalz montre saplus prise de la journée.Pour les membres du conseil, leurs familles etleurs amis, les chevaliersont parrainé une journéede pêche familiale au portde plaisance Captree.

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PM40063106

GARDER LA FOI VIVANTEVeiullez encourager le plus possible les vocations à la prêtrise et à la viereligieuse. Vos prières et votre appui ont de l’imporance.www.kofc.org

JÉSUS EST VENU VERS MOI AU MILIEU DES TEMPÊTES DE LA VIE

RÉJEAN LANGLAIS, DIACREInstitut Séculier Pie X

Charlesbourg, Québec

Les vocations sont éveillées de façons si diverses. La mienne nes’est pas révélée avant que je sois devenu père de quatre enfantset grand-père de six. Autrement dit, j’ai mis beaucoup de tempsavant d’accorder mon «oui» définitif à l’appel du Seigneur.

Comme tant d’hommes et de femmes de notre époque, j’ai passéune bonne partie de ma vie à m’enfuir du Seigneur. J’avais 45 ansquand j’ai fait l’expérience du grand amour personnel du Seigneurdans son infinie miséricorde. J’en suis venu à voir clairement quele Seigneur m’avait toujours accompagné. Soudain, l’appel quej’avais ressenti enfant s’est manifesté de nouveau: «Je te veuxexclusivement pour moi! Je veux que tu deviennes prêtre!»

J’ai été rempli d’un grand désir de connaître, d’aimer et de servirle Christ, et d’évangéliser tous ceux que je rencontre — surtoutles pauvres et les faibles parmi les enfants de Dieu. Grâce àl’Institut séculier Pie X, j’ai rencontré des prêtres et des laïques

qui partageaient cette même passion avec moi et grâce à euxj’ai pu enfin dire un «oui» total au Seigneur.

J’ai entrepris mes études de théologie avec la conviction que leSeigneur me guiderait. Il m’avait préparé avec amour depuis monenfance, au cours de 30 ans de travail en construction. Certainementqu’il serait avec moi tout au cours de mon cheminement.

Le premier février, pendant que faisait rage l’une des pires tem-pêtes de l’hiver, j’ai été ordonné diacre en vue de la prêtrise à lacathédrale Notre-Dame de Québec. Jésus est venu vers moi aumilieu des tempêtes de la vie. En plein hurlement des vents dela société actuelle, je trouve dans le Christ l’énergie d’aller à larecherche des personnes les plus démunies pour leur partager ledon immense de l’amour et de la miséricorde du Seigneur.