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Corrigé de l’élève

Corrigé de l’élève - Chenelière Éducation cette affirmation le capital fait référence à de l’argent donc à la fortune que la personne possède, à un patrimoine accumulé

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Corrigé de l’élève

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CORRIGÉ

CHAPITRE 1*…………………………………………. . 3

CHAPITRE 2 …………………………………………. 21

CHAPITRE 3*…………………………………………. 28

CHAPITRE 4*…………………………………………. 36

CHAPITRE 5…………………………………………. 48

CHAPITRE 6*…………………………………………. 60

CHAPITRE 7*…………………………………………. 73

CHAPITRE 8…………………………………………. 90

CHAPITRE 9…………………………………………. 105

CHAPITRE 10………………………………………... 124

Note : Les chapitres suivis d’un (*) comportent des questions et exercices

supplémentaires qui n’apparaissent pas dans le manuel.

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Chapitre 1

Compréhension et révision

1. Définissez l’économique.

L’économique est l’étude des choix : comment des individus vivant en sociétédécident-ils d’utiliser des ressources productives limitées pour produire des biens etdes services, et comment décident-ils de les répartir entre les individus et les groupesde la société aux fins de consommation immédiate et future ?

2. En tant que jeune, identifiez quelques-unes des décisions d’ordre économique quevous devez prendre quotidiennement.

Voici quelques exemples de décisions que vous pourriez prendre : Combien de tempsdevrais-je consacrer à étudier, combien d’argent me faut-il réserver pour mes activitésde loisirs, etc. En fait, vos décisions sont dictées en fonction de la disponibilité de vosressources, de vos besoins et de vos priorités.

3. Les gouvernements prennent aussi des décisions au jour le jour. Nommez-enquelques-unes qui seraient d’ordre économique

Voici quelques exemples de décisions que nos gouvernements pourraient prendre auquotidien : Combien faut-il ajouter aux dépenses pour les soins de la santé, combiende places en garderie doivent être ajoutées, faut-il augmenter le nombre de places entechniques policières et ainsi alléger le contingentement, etc. En fait, les décisions desgouvernements sont dictées en fonction des ressources disponibles, des besoins, despriorités économiques et sociales.

4. Pourquoi affirme-t-on dans le chapitre que l’économie est la science des choix ?

L’économie est la science des choix car elle étudie comment on doit répartir lesressources pour satisfaire le plus de besoins possibles.

5. Quelles caractéristiques de l’économie permettent d’affirmer qu’il s’agit d’unescience humaine ?

Les différentes disciplines des sciences humaines traitent du comportement humain àl’intérieur d’un cadre social. De son côté, la science économique, en tant que sciencehumaine, étudie comment les individus vivant en société utilisent les ressourceslimitées de la planète pour satisfaire le mieux possible leurs besoins illimités

6. Quelles sont les deux grandes catégories de choix économiques, peu importe lasociété ?

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Quels biens et services produire ? Comment les produire au sens des ressources àprivilégier ?

7. Quelles sont les trois grandes questions auxquelles un économiste peut tenter derépondre ?

Quoi produire ? Comment produire ? Pour qui produire ?

8. Charles Kindleberger parle de dualisme en économie et contredit en ce sensSamuelson sur certaines de ses affirmations. Quelles illustrations donne-t-il dudualisme en économie ?

Formulé autrement, il dit qu’en économie c’est souvent la loi des alternatives quiprévaut ou le « cela dépend » et parfois les deux ou ni l’un ni l’autre…Il cite les oppositions suivantes : le capitalisme opposé au socialisme, les marchésparfaits aux imperfections de marché et aux externalités, le monétarisme aukeynésianisme… Tout dépend de la situation et des alternatives. Autrement dit, laréalité n’est pas simple et souvent mouvante.

9. Comment Kindleberger définit-il sa « loi des alternatives » ?

Il définit la loi des alternatives en précisant que l’analyse d’une situation donnée estrarement simple en économie et que très souvent, on utilise l’expression « celadépend » et les mesures ou décisions prises sont rarement univoques et le plussouvent mixtes.

10. Parmi les avantages liés à la connaissance de l’économique, quels sont ceux quisont les plus convaincants en fonction de vos besoins actuels ?

Puisque l’économique influence continuellement notre vie, il est important d’enposséder quelques connaissances afin :

a) de comprendre la société qui nous entoure et ainsi comprendre les motivationsdes choix économiques qui sont pris ;

b) d’être bien informé et ainsi mieux comprendre les enjeux économiques actuels ;c) de développer une pensée logique par les outils d’analyse que l’économique

nous fournit ;d) pour notre utilité personnelle et ainsi comprendre les fondements de nos

décisions personnelles ;e) de faire carrière comme économiste !

11. Que signifie l’affirmation suivante : le problème économique est avant tout unproblème de rareté ?

Nous avons des besoins à satisfaire, par contre nos ressources sont toujoursinsuffisantes pour satisfaire tous nos besoins. Il en est de même pour les

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gouvernements et les entreprises. Le problème fondamental en économie est donc unproblème de rareté et de choix ayant un coût.

12. Dressez une liste de vos besoins (7 à 10). Classez-les selon leur nature.

En voici quelques-uns en guise d’exemples.

a) Manger, se vêtir, se loger sont des besoins primaires ou essentiels.b) Se déplacer en voiture neuve, demeurer dans un grand appartement sont des

décisions reliées à la satisfaction des besoins de confortc) Avoir beaucoup d’amis, avoir un grand amour constituent des besoins

sociaux.

13. Dressez une liste des besoins de la société (7 à 10). Classez-les selon leur nature.

a) Les besoins d’immeubles locatifs, de nourriture dans les épiceries, demédecins et de soins de santé sont des besoins essentiels.

b) Les besoins d’immeubles et d’autos luxueux sont des besoins de confort et deluxe.

c) Les besoins de cohésion sociale et de paix correspondent à des besoinssociaux.

14. Nommez les quatre grandes catégories de facteurs de production et donnez unexemple de chacune.

a) La terre pour désigner les ressources naturelles : l’eau, le bois, etc.b) Le capital pour désigner les équipements, la machinerie d’usine et

d’infrastructure (les tracteurs), la machinerie nécessaire à la production depâtes et papier.

c) Le travail qui désigne les ressources humaines et leur capacité de travailphysique et intellectuel : l’ensemble des médecins du Québec, les travailleursprécaires du Québec.

d) La technologie pour désigner le savoir-faire d’une société et les connaissancesnécessaires pour l’utilisation des ressources par exemple, le niveautechnologique atteint pour extraire le pétrole.

15. On entend souvent dire qu’une personne possède un certain capital. Quelledifférence faites-vous entre cette affirmation et le sens donné au mot capital danscette affirmation et le sens qu’il prend quand on l’utilise comme ressource deproduction ?

Dans cette affirmation le capital fait référence à de l’argent donc à la fortune que lapersonne possède, à un patrimoine accumulé tandis qu’en économie le capital faitplutôt référence à une ressource productive telle un tracteur.

16. Distinguez un bien économique d’un bien libre.

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Un bien économique est une marchandise ou un service produit à l’aide d’unecombinaison de différentes ressources, lesquelles existent en quantité limitée. Uneautomobile est un exemple de bien économique et a un prix. Un bien libre est un bienqui est présent en quantité illimitée, par exemple l’air, et est gratuit.

L’eau dans la nature est un bien libre tandis que l’eau embouteillée est un bienéconomique.

17. Le chapitre 1 tente d’établir une typologie des biens économiques. Quelles sontles 4 grandes catégories établies par l’auteur ? À partir de ces catégories et desdivisions qu’on y retrouve, dessinez un réseau de concepts.

o Utilisation : biens finals biens intermédiairesbiens de consommation biens de production

o Durée de vie : biens durables biens semi-durables biens non-durables

o Relation entre les biens : biens substituts biens complémentaires

o Divisibilité : biens collectifs biens privésbiens mixtes

Figure 1Réseau de concepts élaboré à l’aide du logiciel Inspiration

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18. Citez trois exemples où vous utilisez individuellement la notion de coût derenonciation.

Voici des exemples qui font ressortir le coût engendré par un choix dans l’utilisationdes ressources :• J’ai une belle soirée devant moi (ressource temps) et j’ai le choix d’étudier ou de

sortir avec mes amis, je décide d’étudier alors le coût de renonciation sera lesacrifice de la soirée avec mes amis.

• J’ai 50 $ dans mes poches, j’ai le choix entre acheter mon livre d’économie ou dem’acheter une paire de gants. Si je choisis le livre d’économie alors le coût derenonciation sera la paire gants.

• Je commence mes études collégiales et j’ai le choix entre louer une chambre à larésidence de mon collège ou partager un logement de cinq pièces et demie avecdeux autres étudiantes pour la durée de mes études collégiales. Si j’opte pour lapremière alternative, je renonce à la vie de colocataire dans un logement.

19. Classez les biens suivants selon la typologie que vous venez de voir. Précisez lecaractère de classement de chacun.

a) Un ordinateur personnel : bien économique fini (prêt à être utilisé et il n’estpas un intrant), de consommation (car il s’agit d’un ordinateur personnel),

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bien de consommation durable (peut être utilisé de façon répétée pendant plusd’une année), bien complémentaire aux logiciels (car l’ordinateur ne peutfonctionner à vide, il faut des logiciels pour pouvoir fonctionner), bien privé(car il a été acheté à un prix donné, dans un commerce et on ne peut pas leconsommer collectivement)

b) Une paire de chaussures : bien final (pas intrant), de consommation (prêt àêtre consommé), bien de consommation semi-durable (utilisé pour près d’uneannée), bien complémentaire aux chaussettes et aux lacets s’il y a lieu, bienprivé (acheté sur un marché, à un prix et exclusivité dans l’utilisation)

c) Le transport public (autobus et métro) ; service final (prêt à être utilisé), deproduction (est utilisé pour produire un service), substitut à la voiture ou autaxi, service collectif (public) mixte (en partie financé par l’état et tarificationpour l’utilisation)

d) Un entrepôt : bien fini (prêt à être utilisé), bien de production (utilisé pourstocker la marchandise), bien privé (tarification pour l’utiliser et utilisation parson propriétaire ou en location)

e) L’eau : bien libre (car existe en quantité illimitée). Peut aussi être un bienéconomique, privé (eau en bouteille) ou public (en milieu urbain). Peut servircomme bien de consommation (pour la satisfaction d’un besoin essentiel) oubien de production (centrale hydro-électrique), bien périssable mais aussirenouvelable dans la nature. C’est en fait un bien qui répond adéquatement àla loi des alternatives de Kindleberger dont il a été question dans ce chapitre.

f) Une voiture : bien final (prêt à être utilisé), de production (si utilisée pour untaxi) ou de consommation (consommé par un particulier), bien deconsommation durable (pour plus d’une année) bien substitut à l’autobus, biencomplémentaire à l’essence, bien privé (acheté sur un marché, à un prix etexclusivité dans l’utilisation), bien qui peut avoir un marché secondaire.

g) Le blé : bien intermédiaire ou de production (doit être transformé et il devientde la farine qui, elle, entrera dans la composition du pain) peut aussi servir àl’alimentation du bétail, bien substitut à l’avoine ou à d’autres céréales, bienprivé (acheté sur un marché, à un prix et exclusivité dans l’utilisation)

h) Le pain : bien intermédiaire ou de production (s’il entre dans la compositiond’un hamburger ou d’un sandwich vendu dans un commerce) ou bien final(prêt à être utilisé tel quel), bien de consommation (prêt à être consommé telquel), bien de consommation non-durable (détruit après la premièreutilisation) et périssable, bien complémentaire au beurre, au jambon, au beurred’arachide ou bien substitut aux biscottes, bien privé (acheté sur un marché, àun prix et exclusivité dans l’utilisation)

i) Une lessiveuse : bien final (prêt à être utilisé), de production (si utilisé dansune buanderie) ou de consommation (utilisé par un particulier), bien deconsommation durable (pour plus d’une année), bien complémentaire à lacorde à linge ou à la sécheuse, bien privé (acheté sur un marché, à un prix etexclusivité dans l’utilisation)

20. Citez deux exemples où vous utilisez collectivement la notion de coût derenonciation.

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Le gouvernement doit choisir à quelles fins seront utilisées ses terres communes :l’abattage des arbres pour le bois de sciage ou l’utilisation des terres à des finsrécréatives et de conservation de la faune et de la flore. Quel que soit son choix, ildevra laisser tomber une option. S’il choisit d’utiliser la forêt pour faire du bois desciage le coût de renonciation sera la forêt en tant que réserve faunique.

Votre Cégep doit choisir comment il entend utiliser un vaste espace vacant : en faireun café étudiant ou construire de nouvelles classes. Quel que soit le choix desadministrateurs, il faudra laisser tomber une option. Si l’on choisit d’utiliser l’espacepour faire un café étudiant, le coût de renonciation sera de nouvelles classes.

21. Expliquez l’expression suivante : « Le choix est le résultat direct de la rareté. »

Les besoins illimités et les ressources rares constituent les éléments de notre problèmede rareté. Donc, si nous ne pouvons répondre à tous nos besoins compte tenu de nosressources, nous devons alors choisir entre nos options selon le sacrifice le moinsgrand. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que le choix est le résultat direct de larareté.

22. Dans l’expression « Tout choix nécessite un sacrifice », à quel conceptéconomique la notion de sacrifice se rapporte-t-elle ?

La notions de sacrifice se rapporte au concept économique du coût de renonciation,option, d’opportunité ou économique, autrement dit ce que l’on doit laisser tomberquand on choisit une option plutôt qu’une autre.

23. Quelles sont les trois hypothèses inhérentes au modèle de la courbe de possibilitésde production ?

Trois hypothèses sont à la base du modèle. Première hypothèse, les ressources sontpleinement utilisées. Deuxième hypothèse, la quantité de ressources disponibles nevarie pas. Enfin, l’analyse se fait à court terme et il n’y a donc pas de progrèstechnologique.

24. Dans ce modèle, comment explique-t-on que le coût de renonciation augmente ?

Tout simplement parce que les ressources ne sont pas également efficaces dans toutesles industries.

25. Que se passe-t-il au point S apparaissant sur le graphique 1 ?

Le point S représente un point de sous-utilisation des ressources ou d’utilisationinefficace des ressources.

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Que faudrait-il pour garantir l’efficacité économique ?

Il est possible d’accroître la production de blé et ainsi atteindre le point D. Onpourrait également augmenter la production de canons et atteindre le point H. Il existeune autre possibilité, celle d’accroître la production des deux biens et ainsi atteindreun point situé entre les points D et H

Quel impact ce changement aurait-il sur le coût de renonciation ?

Aucun, car au point S toutes les ressources n’étaient pas utilisées, doncl’augmentation de la production d’un bien n’a pas impliqué la diminution de laproduction de l’autre bien ou dit autrement de renoncer à des unités de l’autre bien.

26. À partir des données suivantes, tracez une courbe des possibilités de production :

Tableau 1Production de tracteurs et de pommes de terre

Combinaison Nombre detracteurs

Pommes de terre(tonnes)

A 100 0B 80 1 000C 60 2 000D 40 3 000E 20 4 000F 0 5 000

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Figure 2Courbe de possibilités de production tracteurs et pommes de terre

Courbe de possibilités de production

0

20

40

60

80

100

120

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000

Pomme de terre (tonnes)

Tra

cteu

rs

a) Admettons que la société décide de passer de la combinaison B à C. Quel serale coût de renonciation associé à la production de 1000 tonnes de pommes deterre supplémentaires ?

20 tracteurs

b) Admettons que la société décide de passer de la combinaison C à D. Quel serale coût de renonciation associée à la production de 1000 tonnes de pommes deterre supplémentaires ?

20 tracteurs

c) Quelle est la caractéristique du coût de renonciation ?

Le coût de renonciation est constant donc toujours le même quel que soit lechangement de combinaison entre deux niveaux.

d) Quel lien faites-vous entre le coût de renonciation et l’allure de la courbe ?

Dans cet exemple, le coût de renonciation est constant et la courbe des possibilités deproduction a la forme d’une droite. D’ailleurs, si on faisait le calcul de la pente, onverrait que la pente est également constante. Toutefois, dans l’exemple du chapitre(voir page 13), on remarque que la courbe est d’allure arquée et le coût derenonciation est croissant.Il y a donc un lien entre la forme de la courbe et l’évolution du coût de renonciation

A

Z

D

X

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e) Placez un point X (50, 2000) sur votre graphique. Que pouvez-vous concluresur cette combinaison de production ?

Cette combinaison de production n’atteint pas le maximum de production possiblecompte tenu des ressources. Il est possible d’accroître encore la production sans qu’ily ait pour autant un coût de renonciation. Cette économie est dans une situation desous-utilisation de ses ressources.

f) Placez un point Z (70, 2000) sur votre graphique. Que pouvez-vous concluresur cette combinaison de production ?

Cette combinaison ne peut être atteinte avec les ressources actuellement disponibles.Pour atteindre cette combinaison, il faudrait accroître les ressources.

g) Comment la courbe des possibilités de production sera-t-elle affectée par uneamélioration de la technologie de la production des pommes de terre ?Expliquez votre réponse.

Un progrès technologique équivaut à une croissance des ressources. Une croissancedes ressources fera augmenter les niveaux de production possibles. Par conséquent, lacourbe se déplacera vers la droite. Par contre, comme les possibilités demeurent lesmêmes dans la production des tracteurs, le déplacement de la courbe se feraseulement du côté des pommes de terre.

Figure 3Courbe de possibilités de production après transformation

Courbe de possibilités de production

0

20

40

60

80

100

120

0 1000 2000 3000 4000 5000 6000

Pomme de terre (tonnes)

Tra

cteu

rs

h) Comment la courbe des possibilités de production sera-t-elle affectée par uneamélioration de la technologie des deux productions ? Expliquez votreréponse.

La courbe se déplacera de façon parallèle vers la droite et vers le haut.

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27. Si le progrès technologique existe dans un secteur seulement, quel sera l’effet surle coût de renonciation ?

Cela augmentera le coût de renonciation du bien qui n’a pas connu le progrèstechnologique.

28. Quels sont les trois grands systèmes économiques qui sont analysés auchapitre 1 ?

Système de la libre entreprise, Économie mixte, Économie planifiée,centralisée et collectivisée

Selon vous, quel est le système économique du Québec ? Justifiez votre réponse.

Le système économique du Québec est un système mixte car l’allocation desressources rares se fait par le mécanisme de marché et par l’État. Les entreprisesprivées et les entreprises d’État ont par conséquent leur place. De plus, l’Étatréglemente certains prix de produits et de services d’entreprises privées. Les moyensde production appartiennent aux secteurs privé et public. La philosophie derrière lespolitiques économiques en est une d’intervention et non de dirigisme. L’État offreune grande diversité de biens collectifs et de services publics.

29. Quels sont les quatre grandes catégories d’agents économiques présentées dans lechapitre ?

Les consommateurs (ménages), les entreprises, le gouvernement et l’étranger.

30. Associez les expressions suivantes à la question économique correspondante :

répartition de la production : Pour qui produire ?organisation de la production : Comment produire ?allocation : Quoi produire ?production : En quelle quantité ?

31. Quels sont les mots-clés utilisés en microéconomie ?

Comportement individuel, consommateurs, entreprises, demande, offre, fixation desprix, marché, concurrence.

Quels sont les mots clés utilisés quand on adopte une approchemacroéconomique ?

Comportement de l’ensemble, production globale, demande globale, dépenses,revenus, consommation, investissement, emploi, chômage inflation, prévisionséconomiques.

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32. Si vous étudiez les questions suivantes, quelle approche utiliserez-vous :l’approche microéconomique ou l’approche macroéconomique ?

a) L’effet d’une hausse des revenus de la population du Québec :

Macroéconomique.

b) L’effet d’une hausse des revenus de Monsieur Jean Pierre :

Microéconomique.

c) L’augmentation de la production de la compagnie Bombardier :

Microéconomique.

d) L’augmentation de la production québécoise dans le secteur des motos-neige :

Macroéconomique.

e) L’effet de l’imposition d’une taxe de vente sur le prix des disques compact :

Microéconomique.

f) L’effet de l’imposition d’une taxe de vente sur les recettes de l’État :

Macroéconomique.

33. Dites si les énoncés suivants relèvent de l’approche normative ou positive.

a) Le prix de l’essence se vend à 0,67 $ le litre : positive.b) Le prix de l’essence est trop bas, selon les écologistes : normative.c) Une augmentation des revenus entraînera une augmentation de la demande de

billets d’avion : positive.d) Une augmentation de revenu de l’ordre de 3 % est acceptable : normative.e) Le Québec commerce trop avec les États-Unis : normative.f) Le Québec achemine 80 % de ses exportations vers les États-Unis : positive.

34. Des élèves regroupés dans deux équipes tentent d’expliquer le lien existant entreles changements de prix et la consommation :

L’équipe A s’installe dans un magasin et observe les clients, elle choisit donc uneapproche inductive.

L’équipe B utilise la théorie du marché présentée dans son manuel d’Économie et lacompare avec les statistiques existantes, elle choisit donc une approche déductive.

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35. Pourquoi l’hypothèse « ceteris paribus » est-elle importante quand on explique unphénomène ?

Parce que les phénomènes économiques sont complexes et dynamiques, qu’ilsimpliquent un grand nombre de facteurs et d’acteurs et que les économistes nepeuvent reproduire des expériences en laboratoire. Face à tout cela, les économistestentent de séparer l’effet d’une variable par rapport à toutes les autres. Ainsi, onexaminera l’effet des variations d’une seule variable indépendante sur la variabledépendante, les autres variables demeurant constantes.

36. Donnez un exemple tiré du chapitre, en lien avec la théorie de John MaynardKeynes où ce qui est vrai au plan individuel ne l’est pas nécessairement sur leplan collectif.

L’exemple de l’épargne. Ainsi le fait que chacun augmente son épargne n’impliquepas nécessairement une augmentation de l’épargne totale.

37. Définissez le paradoxe de l’épargne. Qui l’a formulé ?

John Maynard Keynes, dans son ouvrage Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt etde la monnaie exprimait en ces termes le paradoxe de l’épargne : « lorsque tous lesagents décident d’épargner plus, cela déprime la demande effective, l’investissement,le revenu et donc finalement l’épargne globale finale ».

38. Que prône le mercantilisme ?

Le mercantilisme prône l’accumulation de métaux précieux, le soutien auxexportations et en même temps l’érection de barrières tarifaires ainsi que l’octroi deprivilèges à certains secteurs économiques afin de favoriser l’industrialisation.

Peut-on établir des liens avec le phénomène actuel de globalisation des marchés ?

Au contraire, car la globalisation se fonde sur l’abolition des barrières tarifaires et lalibre-concurrence qui empêchent le soutien aux exportations.

Y a-t-il des éléments qui vont à l’encontre de l’ouverture des marchés ?

On peut penser que l’accumulation de métaux précieux, le soutien aux exportations eten même temps l’érection de barrières tarifaires tout comme l’octroi de privilèges àcertains secteurs économiques sont des éléments qui vont à l’encontre de l’ouverturedes marchés ou correspondent plus à un commerce qui pourrait aller dans un seulsens.

39. Pourquoi, selon Smith, les nations ont-elles intérêt à commercer ensemble ?

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Selon Smith, les pays et nations ont intérêt à commercer ensemble, chacun s’orientantvers la production de biens où il détient un avantage absolu.

Qu’ajoute Ricardo au sujet des échanges internationaux ?

Il montre que des pays ont avantage à commercer ensemble, non seulement en sespécialisant chacun là ils ont un avantage absolu, ce qu’avait déjà affirmé Smith, maisaussi lorsque l’un des pays est meilleur que l’autre dans tous les domaines. Le pays lemoins performant devra alors se spécialiser là où son désavantage est le moins grand.C’est ce que l’on désigne sous le terme de la théorie des avantages comparés.

40. Comment Marx reprend-il la théorie du travail de Ricardo ?

Pour Ricardo, la valeur d’une marchandise dépend de la quantité de travail nécessairepour la produire (en termes d’aujourd’hui : le coût de production). Pour Marx, letravail est à la source de la valeur et une mesure de la valeur d’une marchandise. Ilapplique cette approche à la force de travail, c’est-à-dire aux capacités physiques etintellectuelles d’un individu, à sa capacité de travail. Selon lui, il existe un écart entrela valeur de la force de travail, soit la quantité de travail socialement nécessaire pourla produire, et la valeur que peut créer cette même force de travail. Ce que lecapitaliste achète, c’est la force de travail qui va créer plus de valeur que sa proprevaleur. La différence entre les deux, c’est la plus value.

Comment définit-il la plus value ?

C’est la différence entre la valeur d’un produit et la valeur issue du travailsocialement nécessaire pour le produire. La plus value est associée au profit.

41. Qui pourrait-on qualifier de père du marginalisme ?

Léon Walras

42. Quel économiste est un pionnier en matière d’analyse graphique ?

Alfred Marshall

43. Pourquoi affirme-t-on souvent que les conceptions de Smith et Keynes à proposdu rôle de l’État sont diamétralement opposées ?

Pour Smith, l’État occupe un rôle économique réservé. Il doit s’occuper de la défense,de la justice, et favoriser l’activité économique par la construction d’infrastructures(routes et ponts), tout en veillant à l’éducation de la population. La pensée de Keynesdonne un plus large rôle à l’État car, pour lui, l’intervention de l’État dans l’activitééconomique est plutôt importante. Ainsi comme l’économie ne tend pasautomatiquement vers un équilibre de plein-emploi, le gouvernement devrait être en

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mesure par des politiques macroéconomiques, sur la monnaie et surtout via lesdépenses publiques et l’impôt, de ramener l’économie vers le plein emploi.

Comment Hayek s’oppose-t-il à l’interventionnisme de l’État mis de l’avant parKeynes ?

Pour Hayek, toute intervention de l’État sur les marchés nuit à leur bonfonctionnement et en diminue l’efficacité. Le gouvernement devrait se contenterd’offrir le meilleur environnement à l’initiative des individus pour qu’ils fassent eux,et non l’État, les meilleurs plans possibles.

44. Reproduisez le tableau suivant et ajoutez les contributions et les mots clés quipeuvent être attribués aux grands auteurs en économie mentionnés dans lapremière colonne.

Il suffit de consulter le tableau qu apparaît à la page suivante.

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Auteur Principales contributions Mots-clés ou concepts

Adam Smith (1723 – 1790),né en Écosse.

� S’oppose aumercantilisme

� Spécialisation, divisiondu travail etproductivité

� Division du travail,homo oeconomicus,main invisible, avantageabsolu

Thomas Robert Malthus (1766 –1834),né en Angleterre.

� Explosiondémographique

� Les lois économiquessont des lois naturelles

� Taux de croissancedémographique

Jean Baptiste Say (1767 – 1832)né en France.

� Loi des débouchés :l’offre crée sa propredemande

� Demande effective,utilité et valeur

David Ricardo (1772 – 1823),né en Angleterre.

� Théorie des avantagescomparés

� La valeur d’unemarchandise dépend dela quantité de travailnécessaire pour laréaliser

� valeur, travail essentielà la production (coût deproduction), loi desavantages comparés,avantage relatif, rente

Karl Marx (1818 – 1883),né en Allemagne.

� Théorie de la valeur deRicardo

� Plus-value� Détérioration

tendancielle du taux deprofit

� Appauvrissement de laclasse ouvrière

� capitalisme, force detravail, capital constant,capital variable, plus-value, armée de réserve,accumulation du capital

Léon Walras (1834 – 1910),né en France.

� Modélisationmathématique

� Utilité, valeur et rareté� Équilibre général des

marchés

� Rareté, utilité totale,utilité marginale,concurrence parfaite,

Alfred Marshall (1842 – 1924),né en Angleterre.

� Économie politiquedevient scienceéconomique

� Analyse graphique :offre et demande

� Conditions d’équilibrepartiel et général

� Temps : court et longterme, offre, demande,prix, coûts deproduction, rendementsd’échelle : croissants,constants etdécroissants, économiesd’échelle internes etexternes, monopole

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Joseph Alois Schumpeter (1883 –1950),né à Triesch, ville de l’empire austro-hongrois, aujourd’hui la Républiquetchèque.

� Le moteur del’économie capitaliste,c’est l’innovation

� La récession succède àla prospérité

� Les grandes entreprisespeuvent amener la findu capitalisme

� innovation, destructioncréatrice, crise etprospérité, entrepreneur,croissance

John Maynard Keynes (1883 – 1946),né en Angleterre.

� Keynésianisme� Rôle de l’état dans

l’équilibre du pleinemploi

� Politiquesmacroéconomiquesmonétaires et fiscales

� Politiqueskeynésiennes, écartdéflationniste, écartinflationniste,propension marginale etmoyenne à consommeret épargner,multiplicateur del’investissement

Friedrich Von Hayek (1889 – 1992),né en Autriche.

� Les faits individuelsexpliquent les faitscollectifs

� Le marché sert aussi àéchanger del’information entreproducteurs etconsommateurs

� Toute intervention del’État sur les marchésnuit à leur bonfonctionnement.

� Société libérale,marché,déréglementation,privatisation,information

Milton Friedman (1912 –),né aux États-Unis.

� L’économie est unescience positive

� Théorie quantitative dela monnaie

� Les interventions del’État sur un marchésont nuisibles.

� Rôle de l’état se résumeà créer unenvironnementéconomique stable

� Redistribution durevenu par l’État via unimpôt négatif

� Monétarisme, impôtnégatif, massemonétaire, inflation,seuil de pauvreté

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45. Gilles Dostaler affirme que le néo-libéralisme est multidimensionnel. Explicitezsommairement pourquoi.

Le terme néo-libéralisme réfère à plusieurs réalités telles une idéologie, une vision dumonde, un ensemble de politiques et une collection de théories qui ne sont pasnécessairement cohérentes les unes avec les autres.

46. Quelle est la vision du marché développée par les théoriciens du néolibéralisme ?

Le néo-libéralisme se présente comme étant la réhabilitation du laissez-faire, lemarché est désormais conçu comme un mécanisme naturel.

47. Quels sont les deux auteurs que l’on considère le plus souvent comme les maîtresà penser du néolibéralisme ?

Milton Friedman et Friedrich Hayek.

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Chapitre 2

Compréhension et révision

1. Qu’est-ce qu’un marché vu du point de vue théorique ?

Le marché représente la confrontation entre l’offre et la demande d’un bien. Cetteconfrontation permet de fixer le prix de ce bien ainsi que la quantité échangée.

2. Que signifie l’expression « demande solvable » ?

Une demande solvable est une demande appuyée par un pouvoir d’achat. Le demandeurpossède un revenu suffisant pour acheter le bien ou le service.

3. Quels sont les principaux facteurs qui influencent le comportement desconsommateurs ?

Le niveau de prix du bien, le revenu, les besoins, les goûts, le prix des autres biens(complémentaires et substituts), les anticipations, le nombre de consommateurs.

4. En économie, la demande exprime une relation négative ou inverse entre les quantitédemandées d’un bien et le prix de ce bien.

5. Quels sont les principaux facteurs qui influencent le comportement des producteurs ?

Le niveau de prix du bien, les coûts de production, les prix des autres biens, latechnologie, les subventions et les taxes, le nombre de producteurs.

6. En économie, l’offre exprime une relation positive ou directe entre les quantitésoffertes et le prix de ce bien.

7. Expliquez l’énoncé suivant et donnez au moins un exemple : « Les consommateurs etles producteurs ont des comportements opposés ».

Lorsque les prix diminuent, la quantité demandée (par les consommateurs) augmentealors que la quantité offerte (par les producteurs) diminue. Par exemple si le prix desjeans diminue de moitié, il y aura des consommateurs qui en achèteront plus d’une paire.Par contre, pour un producteur, cette baisse de prix ne l’incitera pas à produire plus. Aucontraire, la quantité offerte va diminuer car le jean devient moins intéressant à produire.

8. À quoi le prix d’équilibre correspond-il ? Comment est-il déterminé ?

Le prix d’équilibre correspond à l’intersection ou au point de rencontre entre l’offre et lademande. C’est à ce point que la quantité demandée est égale à la quantité offerte.

22

9. Dites quel sera l’effet des changements suivants sur la demande.

a) Un bien est moins désiré.

Baisse de la demande.

b) Le prix d’un bien complémentaire augmente.

Diminution de la demande.

c) On prévoit une baisse de prix du bien.

Baisse de la demande suite aux anticipations de baisse de prix. On diffère saconsommation.

d) Le prix d’un bien substitut diminue.

Baisse de la demande.

e) Le nombre de consommateurs augmente.

Augmentation de la demande.

10. Dites quel sera l’effet des changements suivants sur l’offre.

a) Une baisse des coûts de production.

Augmentation de l’offre.

b) Des améliorations technologiques.

Augmentation de l’offre.

c) L’introduction d’une taxe de vente.

Diminution de l’offre (augmentation des coûts de production si l’on inclut la taxe dans lescoûts de production).

d) L’augmentation du prix des autres biens.

Diminution de l’offre (si les producteurs peuvent produire cet autre bien).

e) Le nombre de producteurs diminue.

Diminution de l’offre.

23

11. Quelle sera la conséquence sur un marché donné si l’offre du bien demeure inchangéeet que la demande augmente ? (Répondez en indiquant les changements relatifs auxquantités et aux prix).

Une augmentation de la demande, ceteris paribus, fera augmenter le prix du bien ainsique la quantité d’équilibre.

12. Quelle sera la conséquence sur le marché d’un bien si la demande demeure inchangéeet que l’offre augmente ? (Répondez en indiquant les changements relatifs auxquantités aux prix).

Une augmentation de l’offre, ceteris paribus, fera diminuer le prix du bien ainsiqu’augmenter la quantité d’équilibre.

13. Tracez une courbe de demande et démontrez la relation inverse existant entre le prixet la quantité demandée à partir de points sur la courbe.

14. Tracez une courbe d’offre et démontrez la relation directe existant entre le prix et laquantité offerte.

P

Q

A

B

C

P1

P2

P3

Q3 Q1 Q2

Point B : Lorsque le prixest égal à P1, la quantitédemandée à ce prix est deQ1.

Point C : Si le prix diminueà P2, on remarque alors unecroissance de la quantitédemandée jusqu’à Q2.

Point A : Si le prixaugmente à P3, onremarque alors unediminution de la quantitédemandée jusqu’à Q3.

24

15. Illustrez une situation d’équilibre.

A

L’équilibre de marché se situe au point A. Le prix d’équilibre est alors à P1 et la quantitéà Q1.

16. Illustrez graphiquement l’exemple de la page 56 sur le marché du lave-vitre.Expliquez pourquoi, dans cet exemple précis, l’offre ne pouvait plus augmenter au-delà d’un certain seuil ? Quel sera alors l’effet d’une hausse de la demande ?

Q

P A

B

C

P1

P2

P3

Q2 Q1 Q3

Point B : Lorsque le prixest égal à P1, la quantitéofferte à ce prix est deQ1.

Point C : Si le prixdiminue à P2, onremarque alors unediminution de la quantitéofferte jusqu’à Q2.

Point A : Si le prixaugmente à P3, onremarque alors unecroissance de la quantitéofferte jusqu’à Q3.

P

P1

Q1

O

D

25

17. Quelles sont les faiblesses de l’économie de marché ? Expliquez chacune d’elles.

Incapacité de produire des biens publics. Un bien est dit collectif (ou public s’il estoffert par l’État) lorsqu’il est très difficile, voire impossible, d’en interdire l’accès àquiconque. Le marché privé n’est pas intéressé à produire ce type de bien car il estpratiquement impossible d’obliger les individus à payer pour profiter de ce bien.

L’omission de tenir compte des effets externes. Certaines productions entraînent descoûts supplémentaires pour la société toute entière qui ne sont pas pris en compte parl’entreprise privée.

L’orientation du marché à court terme. Souvent les orientations des entreprises sontguidées par des considérations de bénéfices à très court terme et on oublie les impacts àlong terme.

18. Expliquez les trois formes de discrimination de prix identifiées par Pigou.

Une discrimination par client. Chaque client paie un prix différent, ainsi il y apersonnalisation du prix d’un produit selon le type de client, (ex. vente sur Internet où onpeut pratiquer des prix différents car on ne connaît pas le prix présenté aux autres clients).On peut connaître les goûts, tenir compte du volume d’achat…

Une discrimination par la variété. Le même produit (ou presque) est présenté avecdifférentes caractéristiques et des prix particuliers ainsi, on différencie quelque peu leproduit ou le service pour pouvoir exercer (ou justifier) des prix différents, (ex. serviceInternet de base et service Internet haute-vitesse).

OP

P1

Q

D1

D2

P2

Lorsque les producteursarrivent au maximum de leurcapacité de production, lacourbe d’offre devientverticale, ainsi toute variationde prix n’entraîne pas uneaugmentation de la quantitéproduite. Dans ce contexte,une hausse de la demandefera augmenter le prix sanstoutefois causer une haussede la quantité d’équilibre.

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Une discrimination par groupes de clientèle. Chaque catégorie de clientèle paye unprix différent, (ex. tarifs d’électricité différents pour les particuliers et les entreprises).

19. Déterminez quel type de discrimination reflète chacun des exemples suivants.Expliquez votre réponse.

a) L’actuelle politique de tarification d’Hydro-Québec.

Une discrimination par groupes de clientèle, car il existe une tarification différente pourles particuliers et les entreprises.

b) Les divers accès au service d’Internet.

Une discrimination par la variété, car il existe des prix différents selon le type d’accès.

c) Les animaux de compagnie.

Une discrimination par la variété, car il existe des prix différents pour les animaux depure race et des animaux mélangés.

d) Les billets de transport en commun urbain.

Une discrimination par groupes de clientèle, car il existe une tarification différente pourles étudiants, les personnes âgées et les adultes.

e) L’assurance-automobile.

Une discrimination par groupes de clientèle, car il existe une tarification différente pourles particuliers et le secteur commercial, il en existe une autre selon le groupe d’âge desconducteurs et selon leur sexe.

f) Les abonnements étudiants pour les journaux et les revues.

Une discrimination par groupes de clientèle, car il existe une tarification différente pourles étudiants qui s’abonnent aux journaux et aux revues.

g) Les prix et escomptes « Âge d’or » dans les pharmacies.

Une discrimination par groupes de clientèle, car il existe un escompte particulier pour lespersonnes âgées dans les pharmacies.

20. En vous fondant sur l’exemple de l’imposition d’une taxe d’accise sur l’alcool, citezdeux exemples de produits que le gouvernement pourrait taxer sans créer deproblème. Selon vous, pourquoi le gouvernement taxera-t-il ce genre de produit plutôtque l’alimentation ou les vêtements ?

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Quand le gouvernement impose une taxe d’accise sur l’alcool, on remarque alors unehausse du prix de l’alcool, par contre, il n’y a aucun changement de la demande car ceproduit est essentiel à tout alcoolique ou à toute personne qui consomme régulièrementde l’alcool. Il existe d’autres biens qui sont considérés comme étant nécessaires par ceuxqui les consomment et sont ainsi plus facilement taxables, par exemple, l’essence, lacigarette, l’insuline. L’essence est essentielle pour faire fonctionner une voiture et on peutdifficilement en diminuer la consommation à court terme, surtout dans les utilisationsliées au travail. Il en est de même pour la cigarette pour les fumeurs et fumeuses invétéréset ce, malgré toutes les campagnes de lutte contre le tabagisme. Dans le cas de l’insuline,une telle taxe aurait comme conséquence de faire augmenter le prix de ce traitementindispensable aux diabétiques. Par contre, cela ne serait pas très moral. De la mêmefaçon, il ne serait pas très moral de taxer l’alimentation et les vêtements car ce sont desbiens essentiels à la vie, tandis que l’alcool, la cigarette et l’essence sont aussi considéréscomme étant des biens de luxe, en plus d’être essentiels à leurs habitués. Ce sont desbiens dont la consommation variera peu malgré les hausses successives de taxes.

28

Chapitre 3

Compréhension et révision

1. Quel indicateur économique l’économiste utilise-t-il pour connaître l’évolution duvolume de production d’un pays ?

Le produit intérieur brut (PIB).

2. Expliquez pourquoi il faut utiliser une unité monétaire pour mesurer le volume del’activité économique d’un pays ou d’une province (PIB) ?

Cette unité de mesure permet de faire la somme de biens et de services très différents.Imaginez comment pourriez-vous faire la somme de 2000 tonnes de tomates et de50 000 volumes d’Économie et société et obtenir un résultat parlant ?

3. Qu’est-ce que le PIB ?

Le PIB est une mesure globale du volume de la production d’un territoire égale à lavaleur monétaire, aux prix des marchés, de l’ensemble des biens et des servicesproduits sur ce territoire au cours de l’année.

4. Pour comparer les PIB de deux pays différents, il faut s’assurer d’utiliser unemême unité monétaire. Pourquoi ?

Pour permettre une comparaison adéquate, imaginez comment pourriez-vouscomparer le PIB des Etats-Unis en $ américains et celui de la France exprimé enEuros. Il faut une unité commune de mesure. Le taux de change entre les deuxmonnaies devient alors un indicateur utile.

5. Pour comparer les PIB de plusieurs années différentes, il faut s’assurer d’utiliserdes $ constants. Pourquoi ?

Pour éviter le problème d’augmentation de la valeur du PIB causée par une haussedes prix.

6. Dans le calcul du PIB, pourquoi comptabilise-t-on seulement la transactionfinale ?

Afin d’éviter une surévaluation du PIB en comptabilisant deux fois les mêmeséléments. Ainsi, un vélo acheté à 300 $, comprend déjà dans le prix final le prix de laselle, du guidon, des pneus, etc.

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7. Déterminez si les transactions suivantes font partie du PIB du Canada en 2002. Sivous répondez par l’affirmative, spécifiez dans quel compte elles apparaîtront(dépenses, revenus) ; si vous répondez par la négative expliquez pourquoi.

a) L’achat par les élèves des cégeps du Québec du volume Économie et Sociétéd’Henri Beauregard, en août 2002.OUI, dans les dépenses.

b) Frédéric achète la voiture de sa marraine pour se rendre au cégep.NON, car il s’agit d’une voiture d’occasion déjà comprise dans le PIB d’uneannée antérieure.

c) Sébastien vend des voitures d’occasion. Pour avoir vendu une voiture, il a reçu100 $ en commission de la part de son employeur.OUI, dans les revenus.

d) Monsieur Bellehumeur achète des actions de Bombardier.NON, car il s’agit d’un titre financier.

e) Monsieur Meilleur reçoit une commission sur la transaction d’achat de M.Bellehumeur.OUI, dans les revenus.

f) Catherine échange un disque de U2 contre un disque de Daniel Bélanger.NON, car il n’y a pas eu de transaction financière. Nous sommes en présenced’une transaction de troc.

g) Votre voisin achète des cigarettes de contrebande.NON, car l’achat a été fait dans l’économie parallèle.

h) Vous achetez 2 billets du premier concert de Céline Dion à Las Vegas en 2003.NON, car il s’agit d’un achat fait aux Etats-Unis.

i) L’achat de 500 $ de viande hachée en juillet 2002 par le restaurateur du coin.NON, car il ne s’agit pas d’un produit fini. Cette viande sera transformée par lerestaurateur et vendue aux consommateurs sous la forme de hamburgers et de pâtéchinois.

j) Vincent reçoit 1000 $ en bourse d’études.NON, car il s’agit d’un transfert.

8. Quel concept économique explique le phénomène suivant selon lequel à chaqueétape de la production d’un bien, celui-ci prend de la valeur ?

La valeur ajoutée.

9. Complétez la phrase suivante : Puisqu’à chaque montant gagné par le détenteurd’un facteur de production correspond nécessairement un montant dépensé par unautre agent économique, on aboutit à l’idée générale que la valeur des biens etservices à leur stade de transformation finale est égale :• soit à la somme des dépenses finales effectuées par les agents économiques

pour acheter la production globale du pays ;• soit à la somme des rémunérations gagnées par les détenteurs des ressources

employées dans la production des biens et services ;

30

• soit à la somme de toutes les valeurs ajoutées durant toutes les étapes deproduction.

10. Combien y a-t-il de méthodes théoriques pour comptabiliser le PIB ? Spécifiezlesquelles ?

Trois méthodes : par la somme des dépenses, des revenus et des valeurs ajoutées.

11. En pratique, combien y a-t-il de méthodes de comptabiliser le PIB ? Précisez-les.

Deux méthodes : par la somme des dépenses et des revenus.

12. Quelle est la formule pour calculer le PIB par les dépenses ? Donnez une brèvedescription de chacun des éléments qui la composent.

PIBdép. = C+ Ib + G + X – MPIBdép. : Désigne le PIB par les dépenses.C : Les dépenses de consommation privées i.e. les dépenses personnelles en biens etservices.Ib : Les dépenses d’investissements bruts des entreprises et des pouvoirs publics.G : Les dépenses courantes des pouvoirs publics en biens et services i.e. les dépensesdes gouvernements.X : Les dépenses en biens et services faites par l’étranger i.e. les exportations.M : Les dépenses en biens et services faites à l’étranger par les agents économiquesi.e. les importations.

13. Complétez la phrase suivante : Ce dont il peut être intéressant de prendreconscience, c’est que dans une économie moderne, les achats des ménages sur lesmarchés de services et biens neufs constituent, […], près de 60 % de toutes lesdépenses incluses dans le calcul de la production intérieure brute. Ensemble, lesconsommateurs forment donc le principal acteur économique du système, d’où,notamment, la préoccupation constante des analystes de la conjoncture pour lerevenu et la confiance des ménages vis-à-vis l’avenir.Les dépenses de consommation (C) regroupent les : Dépenses des ménages enbiens de consommation et en services.

14. Quelles sont les quatre grandes catégories d’achats qui entrent dansl’investissement brut ?

Les bâtiments résidentiels, les ouvrages non résidentiels, les machines et le matériel,et les investissements plus ou moins volontaires en stocks de pièces et de produitsfinis.

15. Nommez les deux éléments qui composent l’investissement brut. Définissezchacun des éléments.

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L’amortissement ou provision pour consommation de capital qui correspond à ladépréciation progressive du capital physique (ex. la perte de valeur d’un ordinateurdue à l’usure). Ces dépenses visent à remplacer le capital physique.L’investissement net ou les dépenses des entreprises pour acheter de nouveaux biensd’équipements. Ces dépenses visent à augmenter la capacité de production.

16. Expliquez la phrase suivante : La valeur de la variable G n’est donc pas égale à latotalité des dépenses publiques.

Certaines dépenses publiques ne font pas partie des dépenses courantes desadministrations publiques qui composent G, tels les transferts de revenus auxménages, les subventions aux entreprises, etc.

17. Expliquez la phrase suivante : Les dépenses pour les produits consommés auCanada par les touristes japonais sont comptabilisées dans les exportationscanadiennes tandis que les dépenses des touristes canadiens au Japon sontcomptabilisées dans les importations canadiennes.

Les exportations ne sont pas seulement constituées de biens et de services que nousvendons à l’étranger, il faut aussi y ajouter les biens et les services que les touristesétrangers consomment ici. Il s’agit en fait de biens et de services qui ne setransportent pas. Pensez aux difficultés de transporter les chutes du Niagara ! Untouriste japonais qui désire visiter ce site touristique ne peut le consommer aux Japonet dépensera au Canada ! Il doit se rendre au Canada, alors ses dépenses serontcalculées dans les exportations. La même logique explique un phénomène similairepour ce qui est des importations. Un Canadien ne peut consommer la Statue de laLiberté ici, il doit se rendre à New York. Alors ses dépenses seront comptabilisées auniveau des importations canadiennes.

18. Définissez le RINcf.

Le revenu intérieur net au coût des facteurs (RINc) correspond à la somme de tous lesrevenus gagnés par les détenteurs des facteurs de production.

19. Quelle est la formule du RINcf ? Donnez une brève explication de chacun deséléments qui la composent.

RINcf = S + I + Rcc + Reia + Reina

RINcf : Revenu intérieur net au coût des facteursS : Les salaires et les avantages sociaux.I : Les intérêts et les divers revenus de placement.Rcc : Les bénéfices des entreprises constituées en personne morale (compagnie etcoopérative).Reia : Les revenus comptables nets des entreprises individuelles agricoles.Reina : Les revenus comptables nets des entreprises individuelles non-agricoles.

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20. Complétez la formule suivante : Le PIB par les revenus = RINcf + AVS + Am +(Tx-Sub)Expliquez.

Le PIB par les revenus se calcule à partir de la somme des revenus gagnés, le RINcf eny ajoutant :AVS : L’ajustement à la valeur des stocks de biens.Am : La provision pour consommation de capital.Tx : L’ensembles des taxes de vente.Sub : Les subventions.

21. Théoriquement le PIB par les revenus est égal au PIB par les dépenses, mais dansles faits, il y a des différences entre les deux modes de calculs. Commentexpliquer les différences ?

Théoriquement, toutes les dépenses des agents économiques devraient égaliser tousles revenus gagnés par les détenteurs des facteurs de production. Dans les faits, pourque ces modes de calculs soient égaux, il faudrait que tous les revenus gagnés soientdéclarés et que toutes les dépenses le soient également, ce qui n’est pas le cas. Pensezaux dépenses qui sont faites sur le marché parallèle ou aux revenus acquis par letravail au noir !En fait, la valeur du PIB est la moyenne des PIB par les revenus et par les dépenses.

22. Quels éléments ne sont pas calculés dans le PIB ?

Le PIB ne tient pas compte de la production qui est échangée hors marché, parexemple les produits qui sont troqués, le travail domestique non-rémunéré.Le PIB est une mesure de la production mais il ne tient pas compte de la répartitionde celle-ci, de l’utilité et la qualité de celle-ci.Le PIB ignore la taille de la population.

23. Donnez des exemples concrets d’activités hors marché qui sont donc négligéesdans le calcul du PIB.

Voici certains exemples (liste non-exhaustive) : le travail domestique non rémunéré,le bénévolat, les biens et les services échangés par troc, la production servant àl’autoconsommation (légumes du potager, vêtements cousus à la maison), produits etservices échangés au noir.

24. Expliquez pourquoi l’omission de ce genre de transactions aura un effet plusgrand dans le calcul de la production des pays plus pauvres ?

Dans ces pays, il existe une part importante de la production qui sert àl’autoconsommation dans les familles. L’agriculture souvent de subsistance a poureffet de sous-estimer la valeur de la production réelle qui est faite dans le pays.

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25. Expliquez l’affirmation suivante : Le PIB ne reflète pas le bien-être de lapopulation.

Le PIB ne reflète pas le bien-être de la population car cet indicateur ne tient pascompte de la répartition de la richesse dans le pays. Imaginez hypothétiquement 2pays avec des PIB similaires. On serait porté à croire que ces pays se ressemblentvoire sont identiques. Dans les faits, ils peuvent être très différents si on y regarde deplus près. Un pays peut avoir une répartition plus égalitaire et ainsi avoir unestructure économique plus complexe, plus axée sur la production de biens deconsommation que de production, un niveau de santé et d’éducation plus élevés quedans l’autre pays. Le PIB n’informe pas sur ces réalités.

26. Expliquez l’affirmation suivante : Le PIB ne tient pas compte du type deproduction du pays.

Le PIB est un indicateur du niveau de production mais il ne révèle aucuneinformation sur le type de biens et de services qui sont produits. Ainsi, des biens depiètre qualité qui doivent être remplacés fréquemment peuvent être avantageux auniveau du calcul du PIB. De la même façon, un cataclysme naturel qui détruit tout surson passage entraînera de façon immédiate une diminution des exprotations mais feracroître le PIB quand tout sera reconstruit.

27. Pourquoi est-il utile de calculer le PIB par habitant ?

Deux raisons principales expliquent la pertinence de ce calcul. Dans un premiertemps, le calcul du PIB par habitant (PIB/population) permet d’étudier l’évolution duniveau de vie moyen de la population. Ainsi, si on note un accroissement du PIB de 4% et que pour la même période la population a augmenté également de 4 %. Enmoyenne, la richesse ne s’est pas accrue par personne.Le calcul du PIB par habitant permet aussi de mieux comparer la production de deuxpays de taille différente car son résultat est égal à la production moyenne parpersonne.

28. Quelle formule permet d’établir la demande intérieure ?

C + Ib + G. Cette somme permet de connaître le niveau de dépenses faites à l’intérieurdu pays par les agents économiques du pays.

29. Définissez l’expression « Revenu personnel disponible ».

Le revenu personnel disponible (Y) correspond à la valeur du revenu dont lesménages disposent pour consommer ou épargner. Pour le calculer, nous devons fairela somme suivante :Y = RP – Irp

Y : Revenu personnel disponible.RP : Revenu personnel.

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Irp : Impôts dur les revenus des particuliers.

30. En vous référant au tableau 4 portant sur les parts relatives en % des composantesdu PIB du Québec entre 1990 et 1999, répondez aux questions suivantes :

a) Quelle composante a connu la croissance la plus importante dans les années1990 ?

Les exportations ont augmenté de 14 % pendant cette période ce qui est le taux decroissance le plus élevé.

b) Quelle composante a connu la décroissance la plus importante dans les années1990 ?

Les dépenses gouvernementales et les investissements publics ont diminué de 4 %.

c) Décrivez brièvement comment se sont comportés les consommateurs pendantles années 90.

La consommation est de loin la composante la plus importante du PIB. Bon an malan, on enregistre près de 60 % du PIB provenant des dépenses de consommation.Cette part a un peu fluctué au cours des années 1990 mais globalement elle s’estaccrue de 2,8 % passant de 58,7 % en 1990 à 61,4 % en 1999.

d) Tentez d’expliquer le recul des dépenses publiques (G) au cours de la dernièredécennie.

Ces dépenses ont reculé de 4 % durant les années 1990, cela correspond à la périodeoù le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ont adopté despolitiques budgétaires d’élimination des déficits et de réduction de la dette. Cespolitiques ont nécessité des coupures dans les dépenses des gouvernements ce quiexplique en grande partie la diminution de G au cours de la décennie.

31. Quelles sont les composantes des dépenses de consommation ?

Les achats en services, en biens durables, en biens semi-durables et en biens nondurables.

32. Quelle est la composante du PIB par les dépenses dont dépend le plus de lasituation économique ? Expliquez votre réponse à partir d’un exemple concret.

Ce sont les dépenses en biens durables. Généralement, ces dépenses diminuent enpériode de récession et elles augmentent en période de croissance. À titre d’exemple,en période de récession où vous perdez votre emploi, vous serez peu enclin à acheterune nouvelle voiture à moins d’y être obligé. Dans ce cas, vous pourriez opter pourune voiture d’occasion. Si cet exemple se généralise dans la population vous pouvez

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imaginer comment les dépenses en voitures neuves vont diminuer et ainsi de suitepour toutes les dépenses en biens durables.

33. Comment mesure-t-on l’importance relative des différentes industries dans lePIB ?

En comparant la valeur ajoutée de chacun des secteurs d’activité au PIB au coût desfacteurs (voir le tableau 8 à la page 90). Ce ratio permet de connaître l’importance dechacun des secteurs dans l’ensemble de l’économie.

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Chapitre 4

Compréhension et révision

1. Pourquoi l’analyse économique utilise-t-elle le terme « ménage » plutôtqu’« individu » ou « famille » ?

Parce que les ménages forment un groupe de personnes qui partagent un logement etconsomment des biens et services payés grâce à leurs revenus.

Quelle définition en donne-t-on d’un point de vue macroéconomique ?

Le ménage est un regroupement de consommateurs qui, au plan macroéconomique,effectue la majeure partie des dépenses globales dans une économie. Ces dépensesportent autant sur les biens durables ou semi-durables que sur les biens deconsommation courante.

2. Comment l’analyse économique présente-t-elle le consommateur ?

Elle le présente comme un être rationnel, qui cherche à maximiser les satisfactionsprocurées par la consommation de biens et services, compte tenu des contraintes quelui imposent son revenu et les prix des différents biens.

3. Définissez le concept de l’utilité.

L’utilité est une mesure du degré de la satisfaction retirée par la consommation d’unbien.

4. Distinguez l’utilité marginale de l’utilité totale.

L’utilité totale est la satisfaction totale du consommateur retirée par la consommationd’un bien tandis que l’utilité marginale représente la satisfaction additionnelle(marginale) procurée par la consommation d’unités supplémentaires d’un bien.

5. Expliquez, à l’aide d’un exemple simple, comment les concepts d’utilitémarginale et totale permettent de mieux comprendre le comportement duconsommateur.

Lorsqu’un consommateur mange une pomme, cela lui procurera une certainesatisfaction, une certaine utilité. La consommation d’une deuxième pommeaugmentera l’utilité totale, mais l’utilité additionnelle procurée par la consommationde la seconde pomme sera moins grande que pour la première. S’il en mange unetroisième, son utilité totale augmentera mais l’utilité procurée par la troisième pommesera moins grande que pour la seconde. En fait, il se peut que le consommateur cessede manger des pommes après la troisième car il aura atteint son utilité totale espérée.

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6. Reprenez l’exemple de la maximisation de l’utilité totale de la page 101, ensupposant que le budget est le même à 10 $ et que le prix du bien A est de 3 $ etcelui du bien B, de 2 $. Quels sont les changements qui surviennent par rapport àla situation précédente ?

(1)Quantitédubien A

(2)Utilitétotaledubien A

(3)Utilitémarginaledubien A

(4)Dépensesen $ pourla consom-mation dubien A

(5)Utilitémarginaledubien Apardollardépensé

(6)Quantitédubien B

(7)Utilitétotaledubien B

(8)Utilitémarginale

du bien B

(9)Dépensesen $pour laconsom-mationdubien B

(10)Utilitémarginaledubien Bpardollardépensé

0 0 0 01 100 100 3 33,3 1 12 12 2 62 190 90 6 15 2 22 10 4 2,53 260 70 9 7,8 3 29 7 6 1,164 300 40 12 3,3 4 33 4 8 0,55 320 20 15 1,3 5 34 1 10 0,1

Avec son budget de 10 $, le consommateur ici choisira de dépenser ainsi :1 Bien A avec 33,3 unités d’utilité par $ dépensé (son premier 3 $ dépensés)1 Bien A avec 15 unités d’utilité par $ dépensé (son deuxième 3 $ dépensés)1 Bien A avec 7,8 unités d’utilité par $ dépensé (son troisième 3 $ dépensés)

Total de la dépense : 9 $ pour 3 biens A achetés.

7. Expliquez pourquoi le pouvoir d’achat constitue l’un des éléments clé de laconsommation.

Parce que « un dollar égale un vote dans l’élection des biens et services produits ». Enpayant, le consommateur vote et plus il a de dollars, plus il a de droits de vote. Donc,plus son pouvoir d’achat est élevé plus son vote est important

8. Quelle était la principale source de revenu des ménages au Québec en 2000 ?

Les salaires avec une part de 63,6%

9. Quelles sont les trois principales sources de revenu des consommateurs ?

La première source de revenu est le salaire : près de deux tiers des revenus desparticuliers proviennent de salaires gagnés à titre d’employés sur le marché du travail.La deuxième plus importante source, environ 15 % du revenu personnel total, ce sontles transferts des administrations publiques. La troisième source, environ 14 % dutotal, ce sont les revenus tirés de différents placements financiers faits par lesparticuliers.

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10. Quelles sont les trois utilisations des revenus des consommateurs ?

D’abord, une première partie va à la consommation ; une seconde sert au paiement del’impôt sur le revenu et enfin, le reste est épargné.

11. À partir du graphique 1 portant sur la répartition en pourcentage du revenupersonnel au Québec de 1990 à 2000 (page 103), expliquez comment ont évoluéles trois composantes du graphique.

La part de la consommation a augmenté au cours des dix années, passant de 68 % en1990 à 72 % en 2000. La part de l’impôt a également augmenté mais dans unemoindre mesure passant de 22 % en 1990 à 25 % en 2000. Évidemment, la part del’épargne a alors diminué passant de 10 % en 1990 à un peu moins de 2 % en 2000.

12. À partir des données du tableau 3 (page 104), expliquez l’évolution des revenus,des dépenses de consommation, des impôts et de l’épargne au Québec durant lesannées 1990.

En 1990, le revenu personnel s’établissait à 133 503 millions de dollars, en 2000 ilétait de 180 487 pour une hausse de 35,2 %. La consommation a connu unecroissance plus élevée passant de 89 932 millions de dollars en 1990 à 131 524millions de dollars en 2000 pour une hausse de 46,2 %. Les impôts ont égalementconnu une forte hausse de 52,6 % passant de 30 345 millions de dollars en 1990 à 46299 millions de dollars en 2000. Pour sa part, l’épargne a connu une baisse drastiquede 79,9% passant de 13 226 millions de dollars en 1990 à 2 664 millions de dollars en2000.

13. Faites ressortir les différences marquées entre la provenance des revenus des bassalariés (10 000 $ et -) et des hauts salariés (250 000 $ et +). Tentez d’émettre deshypothèses qui peuvent contribuer à expliquer ces différences.

Les parts de revenu d’emploi sont sensiblement les mêmes dans les deux cas (34,8%et 38,8%). Par contre, on note plusieurs autres différences. Ainsi, la part relative desrevenus de placement est cinq fois plus importante pour les hauts revenus que pourles faibles revenus (25,7% et 4,7 %) ; la part relative des prestations d’assistancesociale et les indemnités pour les accidents de travail est environ cent fois plusimportante pour les faibles revenus (31,6 % et 0,03 %) ; la part relative des pensionsde sécurité de vieillesse est aussi plus importante pour les faibles revenus (14,3 %contre 1,2 %).

14. Quel le rôle les entreprises jouent-elles dans un système économique ?

Dans un système économique, les entreprises ont pour rôle de produire des biens etdes services pour les différents agents économiques.

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15. Illustrez par un exemple la différence entre un bien et un service compte tenu desconnaissances que vous avez acquises à ce jour.

Un bien est un produit tangible, produit à partir de ressources que l’on peutconsommer soit immédiatement (bien périssable), soit plus tard. Un bien peut êtredurable, semi durable ou non durable. On peut le détenir privément ou le partager. Unservice est aussi un produit mais il n’est pas tangible et se consomme quanddemandeur et offreur se rencontrent. La prestation d’un service exige généralementdes biens qui viennent compléter l’acte posé par le ou les dispensateurs de services.

16. À partir du schéma 1 (page 106), expliquez la production de biens et services desentreprises.

L’entreprise utilise des ressources pour produire des biens et des services. Ces biensont plusieurs utilisations possibles. Quand ils sont finis, ils peuvent être offerts auxconsommateurs. Mais ils peuvent aussi être offerts aux entreprises sous la forme demachinerie et d’outillage. Ces biens seront utilisés à leur tour pour en produired’autres. Enfin, les biens produits par les entreprises peuvent aussi prendre la formede biens intermédiaires et être utilisés comme intrants qui serviront pour produire desbiens et des services, comme c’est le cas de la farine qui sert à produire le pain.

17. Quelle différence y a-t-il entre les matières premières, le travail et le capitalcomme ressources productives ?

Les matières premières sont des ressources naturelles telles que la terre, le bois, lesminerais. Le travail est la force productive des individus en termes de connaissances,de compétences et de capacité de travail physique. Le capital est constitué deressources techniques telles que la machinerie, les usines, la technologie. Pourproduire des biens et des services, toutes ces ressources sont importantes, il s’agit dechoisir la combinaison la plus adéquate possible.

18. Quelles sont les trois types d’orientation des entreprises ?

Certaines entreprises peuvent rechercher à obtenir le chiffre d’affaires le plus élevépossible (maximisation des ventes), d’autres veulent augmenter leurs parts de marché,et, enfin, d’autres sont motivées par la maximisation du profit.

19. Quelle orientation la microéconomique a-t-elle surtout étudiée ?

La microéconomique s’est surtout attachée au troisième type de comportement soitcelui où l’entreprise cherche à maximiser son profit total.

20. Quelle est l’équation du profit d’une entreprise ?

• = RT – CToù : • correspond au profit

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RT correspond au revenu totalCT correspond au coût total

21. Quelle équation permet d’obtenir le revenu total de l’entreprise ?

RT = P x Q.où : RT correspond au revenu totalP correspond au prixQ correspond à la quantité vendue

22. Complétez la phrase suivante : Le coût total dépendra des ressources utilisées parl’entreprise et de leurs prix.

23. Supposons qu’une entreprise de microprocesseurs ait le choix entre quatreméthodes de production, les méthodes A, B, C et D, utilisant différentescombinaisons d’unités de travail et de capital, tel qu’illustré au tableau A. Laproduction totale obtenue est la même pour les quatre méthodes. Le prix d’uneunité de travail est de 500 $ par jour tandis qu’une unité de capital coûte 5 000 $par jour. À partir de ces données, déterminez la combinaison de ressources quipermettra à l’entreprise d’obtenir la meilleure efficacité économique possible :

Tableau A

Méthode

Unitésde travail

Unitésde capital

Coût total

A 40 20 (40 x 500 $) + (20 x 5 000 $)=120 000 $

B 50 12 (50 x 500 $) + (12 x 5 000 $)= 85000 $

C 60 8 (60 x 500 $) + (8 x 5 000 $)= 70000 $

D 70 4 (70 x 500 $) + (4 x 5 000 $)= 55000 $

La combinaison D est celle où les coûts sont les plus bas donc celle qui permettra àl’entreprise d’obtenir la meilleure efficacité économique possible.

24. Expliquez comment Coase analyse séparément le comportement du marché et lecomportement des entreprises. Que fait-il ressortir principalement ?

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Selon Coase, l’analyse microéconomique présuppose en grande partie l’existence dumarché et de l’entreprise et ne s’attarde pas à leur analyse. En fait, Coase estime quele fonctionnement interne des entreprises est totalement différent du système demarché, particulièrement en ce qui a trait à l’allocation des ressources. Marché etfirme sont deux institutions sociales à étudier dans leur fonctionnement concret.

Dans l’entreprise, ce sont les décisions des gestionnaires qui déterminent les choix deproduction et l’allocation des ressources en son sein et non, comme sur les marchés,des variations de prix relatifs. C’est l’entrepreneur qui coordonne les actionsindividuelles au sein de l’entreprise et non le mécanisme des prix qui n’existe pasdans l’entreprise.

25. Quel est, selon Coase, la marque distinctive de la firme ?

L’inexistence du mécanisme des prix est considérée par Coase comme étant lamarque distinctive de la firme.

Pourquoi les entreprises ont-elles intérêt à adopter ce comportement ?

Selon Coase, il y a pour les entreprises un coût à l’utilisation du mécanisme des prix.En effet, l’entreprise si, au lieu de faire une partie de ses opérations à l’interne, lesfaisait faire par quelqu’un d’autre, elle devrait chercher un ou des partenaires, leurfournir des informations en vue d’une entente, négocier l’entente, la conclure, etprévoir des mécanismes de contrôle pour que toutes les parties contractantesrespectent leur engagement. Il y aurait alors des coûts de transaction.

26. Expliquez ce que l’on entend par « coût de transaction » ?

Il s’agit bien d’un coût économique et non de frais de transaction, qui sont un montantchargé sur des opérations financières ou bancaires par exemple. La fonction de lafirme est donc d’économiser des coûts de transaction.

27. Expliquez les hypothèses sous-jacentes au marché de concurrence parfaite.

Plusieurs vendeurs et plusieurs acheteurs, aucun agent ne peut influencerindividuellement le prix ou la quantité, tous doivent se plier « au prix du marché » ;de plus, le bien est homogène. Il y a également liberté d’entrée et de sortie sur lemarché et l’information est accessible à tous, vendeurs et acheteurs sont ainsiparfaitement informés.

28. Remplissez le tableau B :

Type de marché Concurrenceparfaite

Monopole Oligopole Concurrencemonopolistique

Nb. De vendeurs Plusieurs Un seul Un petit nombre PlusieursNb. d’acheteurs Plusieurs Plusieurs Plusieurs Plusieurs

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Bien Homogène Un seulSouvent unservice

DifférenciésOu homogènes

Différenciée

Fixation du prix Par le marché Par lemonopoleur

Par le leader oupar entente(cartel)

Par le marché

Information Parfaite Imparfaite Imparfaite ImparfaiteBarrières àl’entrée

Aucune Existent et sontélevées

Existent et sontélevées

Peut exister

29. Qu’entend-on par « différenciation des produits » ?

On entend par différenciation des produits le fait de rendre différent des produitssemblables. Cette différenciation peut être plus ou moins poussée et ne toucher quecertains aspects superficiels : emballage, format, couleurs, etc. Pensez auxhamburgers des grandes chaînes de fast food. Dans un tel univers, une mêmeentreprise peut se concurrencer elle-même. Qu’il suffise de penser au domaine desshampoings ou des produits de nettoyage.

30. Qu’est-ce qui distingue la concurrence monopolistique de la concurrenceparfaite ?

En concurrence monopolistique, toutes les entreprises sur un marché détiennent unmonopole sur leur propre produit (et non sur le marché). Chaque entreprise tente alorsde différencier ses produits des autres producteurs, tout en affrontant leur concurrenceet en fidélisant sa clientèle. Les dépenses de publicité peuvent alors devenirimportantes. Par contre, en concurrence parfaite, la concurrence se fait autour d’unproduit homogène.

31. Qu’est-ce qui distingue la concurrence monopolistique du monopole ?

Le monopoleur est le seul à offrir son produit (bien ou service), il peut établir desbarrières à l’entrée. En concurrence monopolistique, plusieurs entreprises offrent desproduits semblables et doivent trouver des façons de les différencier qui convainquentles consommateurs.

32. Quelle structure de marché assure le prix le plus bas pour un produit ? Pourquoi ?

Si les coûts de production sont relativement semblables entre les différentsproducteurs et si on ne tenait uniquement compte que du nombre de producteurs surun marché, le prix pratiqué par un monopoleur aurait tendance à être plus élevé quedans une situation de concurrence parfaite.Somme toute, plus il y a de producteurs et de concurrence, plus les prix sont faiblescar il n’y a aucun agent économique qui peut influencer le prix du bien. De plus,l’information circule de façon parfaite et aucune barrière à l’entrée ou à la sortie

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n’existe. C’est ainsi qu’à long terme, tout profit excédentaire (anormal) disparaîtra carde nouveaux concurrents chercheront eux aussi à profiter d’un marché qui s’avèreintéressant.

33. Quelle structure de marché assure le prix le plus élevé pour un produit ?Pourquoi ?

Si les coûts de production sont relativement semblables entre les différentsproducteurs et si on ne tenait uniquement compte que du nombre de producteurs surun marché, le prix pratiqué par un monopoleur aurait tendance à être plus élevé.Somme toute, moins il y a de producteurs et de concurrence, plus les prix sont élevéscar il y a un contrôle d’exercé sur le prix du bien par le monopoleur et des barrièresqui empêchent l’entrée de concurrents sur le marché.En situation de monopole, les consommateurs payent plus cher et consomment moins.

34. Nommez et expliquez les principaux facteurs qui limitent le pouvoir d’unmonopole.

L’existence des produits de remplacement qui entraînent une certaine concurrence ;Des prix « très » élevés peuvent à moyen et à long terme attirer des concurrents etstimuler le développement de produits de remplacement. Un monopoleur n’auraitdonc pas intérêt à fixer des prix élevés ;Un monopoleur reste toujours confronté à la capacité de payer et au désir desconsommateurs de se procurer le bien qu’il produit ;À moyen et à long terme, des changements technologiques au niveau des produitsofferts peuvent briser le pouvoir de certains monopoles en offrant des alternatives auxconsommateurs.Les lois et règlements édictés par les gouvernements fédéral et provinciaux encadrentla concurrence et limitent la concurrence déloyale. Toutefois, l’efficacité de ces lois etrèglements semble limitée.

35. Expliquez comment la présence d’économies d’échelle peut entraîner la créationd’entreprises géantes.

Il y a présence d’économie d’échelle lorsqu’au fur et à mesure que la capacité deproduction augmente, le coût moyen à long terme diminue. En fait, plus uneentreprise s’agrandit et plus les coûts moyens diminuent. Cela encourage la créationd’entreprises de plus en plus grandes.

36. À quoi est associé une économie d’échelle ?

L’économie d’échelle est associée à la taille de l’entreprise.

37. À part la présence d’économies d’échelle, quels autres facteurs peuvent limiter laconcurrence sur un marché et contribuer à la création d’entreprises géantes ?

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Le développement de nouveaux produits nécessitent des sommes d’argentfaramineuses.Les coûts de la recherche et du développement sont très élevés.Certaines entreprises géantes peuvent obtenir un meilleur rapport de force vis-à-visleurs fournisseurs.Une organisation mondiale permet de lisser les cycles économiques entre différentsmarchés nationaux.

38. Que veut-on dire quand on parle d’internalisation dans une entreprise ?

On parle d’internalisation dans une entreprise lorsque celle-ci utilise son réseau defiliales en lien avec la maison-mère en lieu et place du marché. Par exemple, lesachats se faisant entre filiales, on ne parle pas de prix du marché mais plutôt des prixfixés par la maison-mère.

39. Quels facteurs expliquent le comportement d’une entreprise en situationd’oligopole ?

Dans la structure de marché oligopolistique, l’offre est concentré entre les mains d’unpetit nombre de producteurs. Les produits offerts sont différenciés (pensez au marchéde la bière au Québec). Le prix du produit est souvent « contrôlé » par un leader. Lecomportement des oligopoles est difficile à préciser, variant de la compétition pourdes parts de marché à des ententes sur les prix et les territoires.

40. Pourquoi affirme-t-on que le pouvoir de monopole d’une entreprise est limité ?Quels facteurs contribuent à limiter ce pouvoir ?

Malgré le pouvoir assez grand d’un monopoleur, sans une protectiongouvernementale (monopole naturel) le monopoleur a tendance à se faireconcurrencer parce que :l’existence des produits de remplacement qui entraîne une certaine concurrence ;des prix « très » élevés peuvent à moyen et à long terme attirer des concurrents etstimuler le développement de produits de remplacement ; un monopoleur n’auraitdonc pas intérêt à « trop » pratiquer des prix élevés ;un monopoleur reste toujours confronté à la capacité de payer et au désir desconsommateurs de se procurer le bien qu’il produit ;à moyen et à long terme, des changements technologiques au niveau des produitsofferts peuvent briser le pouvoir de certains monopoles en offrant des alternatives auxconsommateurs ;les lois et règlements édictés par les gouvernements fédéral et provinciaux encadrentla concurrence et limitent la concurrence déloyale.

41. Quelles raisons peuvent inciter un gouvernement à permettre la création d’unmonopole naturel ?

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La création d’un monopole naturel permet à l’entreprise choisie de réduire ses coûtsde production à long terme, et donc de diminuer le prix aux consommateurs. Cemonopole est, par contre, réglementé pour qu’il n’abuse pas de sa position demonopole.

42. Nommez et expliquez les trois types d’avantages qui permettent à une firmed’internationaliser ses activités.

Les avantages liés à la firme. La firme multinationale a su développer descompétences essentielles et les conserver par des investissements continuels. Cescompétences sont transférables dans l’ensemble du réseau de filiales de lamultinationale.Les avantages liés à la localisation. Ces avantages, d’ordre économique, social oupolitique, sont propres à un pays ou à une région en particulier et la multinationale yinvestit pour en tirer profit.Les avantages liés à l’internalisation. Pour éviter des coûts de transaction, la firmemultinationale substitue son organisation interne, soit son réseau de filiales en relationavec la maison mère, au marché.

43. Indiquez les trois grandes orientations de filiales en fonction du rôle qu’ellesjouent à l’intérieur de l’organisation mondiale de l’entreprise.

Les rôles qu’elles jouent à l’intérieur de l’organisation mondiale de l’entreprise :l’approvisionnement en matières premières, la réduction des coûts de production etl’accès au marché.

44. Répondez aux questions suivantes en vous fondant sur la section portant sur leprix du pétrole.

a) Entre octobre 1973 et janvier 1974, le prix de référence du pétrole passe de2,80 $ US le baril à 10,84 $. Au cours de la même période, la consommationde pétrole diminue (voir le Tableau 12, à la page 122). Expliquez ce fait enutilisant le modèle de marché.

La loi de la demande nous permet d’établir un lien entre ces deux faits ainsi, lorsquele prix d’un bien augmente la quantité achetée diminue.

b) En 1979, lors de la deuxième crise pétrolière, la production passe de 65 785barils de pétrole par jour à 62 780. À la même époque, le prix du brut passe29,75 $ à 35,69 $. Utilisez le modèle de marché pour illustrer et expliquerl’effet du changement de la production sur le prix. Qu’est-il arrivé auxquantités achetées par les consommateurs ?

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c) Pendant que le prix du brut augmentait de 35 %, on remarquait une faiblediminution de la quantité consommée (4 %). Calculez le coefficientd’élasticité du prix. Comment la théorie de l’élasticité du prix peut-elleexpliquer la faible réaction de la part des consommateurs de pétrole ?

(Var. de la quantité/ var. de prix) = coefficient d’élasticité0,04/ 0,35 = 0,11 la demande est inélastique au prix donc la variation de prix aentraîné un faible changement de la consommation.

d) Décrivez en un paragraphe le comportement d’un consommateur d’essence etde combustible à court et à long terme au moment d’une hausse de prix.Utilisez vos connaissances sur l’élasticité.

À court terme, le consommateur peut difficilement réagir beaucoup lorsqu’il y a unehausse de prix, on dira alors que sa demande est inélastique. Pourquoi ce peud’ampleur ? Parce qu’il ne peut pas changer la consommation d’essence de sa voiture.Il l’utilisera probablement moins, par contre, si sa voiture est énergivore, il ne peutpas changer cela à court terme.À long terme par contre la situation est différente, le consommateur changera de typede voiture. Il optera pour un modèle plus économique et là on notera une plus forteréaction.

e) Expliquez pourquoi un écologiste devrait se réjouir d’une forte croissance duprix du pétrole.

Parce qu’un écologiste est plus sensible aux effets des émanations d’essence surl’environnement. Il sait également qu’une forte hausse du prix de l’essence auraprobablement plus d’effets à la baisse sur la consommation que n’importe laquelledes campagnes de sensibilisation à la réduction de la consommation d’essence.

f) Quel effet la croissance du prix du pétrole a-t-elle eu sur les producteurs depétrole ?

P

Q

D

O1

O2

P1

P2

On remarque à partir du graphiqueque la baisse de la productionentraîne une hausse de prix. Dansces circonstances les achats depétrole devraient diminuer

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La croissance du prix du pétrole est un encouragement pour les producteursd’exploiter des réserves qui n’étaient pas rentables auparavant. Donc, on remarqueune hausse de la production et de l’exploitation des réserves.

45. Répondez aux questions suivantes en vous reportant à la section portant sur leprix d’essence.

a) À l’aide de la théorie sur l’élasticité de la demande, expliquez pourquoi il estplus vraisemblable de lever cinq taxes sur l’essence plutôt que sur les billetsd’avion.

Parce que l’essence est considérée comme étant un bien essentiel dans notreéconomie industrialisée, de plus à court terme, il est difficile de changer beaucoup saconsommation d’essence parce qu’elle est liée au type de voiture que l’on possède.Donc, cela rend la demande inélastique au prix. Compte-tenu de ces constats, il estplus facile de taxer l’essence pour faire accroître les recettes des gouvernements quede le faire pour les billets d’avion dont la demande varie beaucoup selon le niveau deprix.

b) Commentez la phrase suivante : « L’économiste dira que la demande del’essence est inélastique par rapport au prix, mais que la demande d’unemarque d’essence est élastique par rapport au prix. »

Nous l’avons déjà dit, la demande d’essence est très peu élastique au prix (voir lesconsidérations en a). Par contre, si les pétrolières se lançaient dans une guerre de prix,les consommateurs se ravitailleraient chez celle qui afficherait le plus bas prix. Donc,les consommateurs réagissent fortement si le prix baisse chez un détaillant, ils irontchez ce détaillant.

c) Quelles composantes peuvent expliquer une variation des prix de l’essenceau Canada ?

Le raffineur ajoute une marge entre le prix du pétrole au litre et le prix de gros del’essence au litre : ce dernier prix est appelé « prix à la rampe ». Cette marge duraffineur est plus ou moins faible ou élevée, en fonction de l’offre et la demande surun marché en particulier. De plus, le prix à la rampe au Canada est fortementinfluencé par le prix à la rampe aux États-Unis. La dernière étape entre le prix de groset le prix au détail de l’essence est celle de la fixation de la marge de détail. Cettemarge est conditionnée par de nombreux facteurs. Il est reconnu que les fraisd’opération d’un poste d’essence sont relativement fixes. Si bien qu’un opérateuravec un grand débit de ventes pourra supporter des marges plus faibles. C’est ainsique certaines régions rurales, avec une plus faible densité de population, sontdéfavorisées par rapport à des grands centres urbains. Les changements dans les taxespourraient faire varier le prix de l’essence, mais elles n’ont pas changé depuisplusieurs années.

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Chapitre 5

Compréhension et révision

1. Expliquez comment procède Statistique Canada pour nous fournir les données surl’emploi.

L’organisme procède à une enquête par échantillonnage auprès de 100 000 répondantsdans tout le Canada. Ces derniers remplissent un questionnaire durant la deuxièmesemaine de chaque mois. Les données mensuelles publiées reflètent alors la réalité decette période.

2. Considérez les données du tableau A :

Certains indicateurs de la population québécoise en âge de travailler, en 2001.Indicateurs Hommes en

milliersFemmes en milliers Total en

milliersPopulation de 15 ans et+

2 937,8 3 046,7 5 984,6

Population active 2 083,5 1 723,4 3 806,9Population inactive 854,3 1 323,3 2 177,7Personnes occupées 1 896,9 1 577,6 3 474,5Chômeurs 186,6 145,7 332,3 Source : Le Canada en statistiques http:www.statcan.ca/français/Pgdb/People/Labour/Labor07b_f.ht (site consulté le 5 février 2002)

a) Calculez le taux d’activité du Québec pour l’année 2001.

63,62 % = (3 806,9 / 5 984,6) * 100 %

b) Calculez le taux de chômage.

8,7 % = (332,3 / 3 806,9) * 100 %

c) Calculez le taux d’emploi.

58,1 % = (3 474,5 / 5 984,6) * 100 %

3. Quel indicateur économique les médias utilisent-ils le plus souvent pour illustrer lasituation sur le marché du travail ?

Le taux de chômage.

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4. Commentez l’affirmation suivante : » Une diminution du taux de chômage dénotetoujours une amélioration du marché du travail. »

Faux. Une détérioration du marché du travail peut également causer une diminution dutaux de chômage. Par exemple, dans une conjoncture économique où on enregistre despertes d’emplois, il peut y avoir des chômeurs qui, découragés de chercher un emploidans ces conditions, quittent le marché du travail. Ils ne seront plus comptabilisés à titrede chômeurs et ils seront retranchés de la population active. Cela fera diminuer le taux dechômage.

5. Quels sont les deux indicateurs que les économistes préfèrent pour étudier le marchédu travail. ? Expliquez pourquoi.

Le taux d’activité et le taux d’emploi, car ces deux taux sont les plus révélateurs de ladétérioration ou de l’amélioration du marché du travail.

6. Expliquez le concept de création nette d’emplois à partir d’un exemple.

Voici le genre d’exemple qui peut expliquer la création nette d’emplois : Dans une régionon enregistre une création de 1 000 emplois pendant la dernière année. Par contre durantcette période, il y a eu abolition de 350 emplois. La création nette d’emplois sera alors de650 emplois.Durant toute l’année, le marché de l’emploi est dynamique, si bien que, durant unecertaine période de temps, plusieurs emplois sont créés tandis que d’autres sont abolis.Cela explique pourquoi on utilise la création nette d’emplois.

7. Selon vous, la création d’emplois est-elle possible en période de récessionéconomique ? Expliquez votre réponse.

Oui. Il peut en effet y avoir une création d’emplois en période de récession. Par contre, lacréation nette d’emplois sera vraisemblablement négative car en période de récession onenregistrera des pertes d’emplois excédant la création de nouveaux emplois.

8. Quels indicateurs sont utilisés dans ce chapitre pour comparer la situation du marchédu travail au Québec, en Ontario et au Canada ? Expliquez brièvement chacun d’eux.

En fait, on en utilise seulement un, il s’agit du nombre d’emplois transformé sous laforme d’un indice (page 155 graphique 3).

9. Quels sont les groupes les plus touchés par le chômage ?

Le taux de chômage le plus élevé se retrouve dans le groupe d’âge des 15-24 ans avec untaux de 17,2 % en 1998.

10. Donnez trois raisons qui expliquent pourquoi les jeunes travailleurs sont plussusceptibles de se retrouver sans emploi ?

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Les jeunes ont moins d’expérience que leurs aînés sur le marché du travail, les jeunessont relativement moins nombreux à occuper des postes syndiqués ou régis par desconventions collectives, ce qui fragilise leur emploi. Enfin dans les emplois syndiqués, enpériode de ralentissement économique, c’est la règle de l’ancienneté qui joue et ils sontles premiers être mis à pied. La règle joue aussi pour les emplois non syndiqués.

11. Votre meilleur ami songe à abandonner ses études collégiales après une seule session,prétextant que cela ne donne rien. Démontrez-lui le contraire en vous fondant sur lesdonnées du tableau 5 (page 143).

Les statistiques nous révèlent que plus la scolarisation augmente et moins le taux dechômage est élevé. Ainsi, pour toute la population, le taux de chômage se situe à 9,6 %quand les études secondaires sont complétées (DES). Il baisse à 7,2 % avec un diplômed’études post-secondaires.En conséquence, le niveau de scolarisation est une variable importante de la qualificationde la main d’œuvre et des probabilités d’occuper un emploi. Il existe une corrélationévidente entre le niveau de scolarité et le taux de chômage : plus le niveau de scolaritéaugmente, plus le taux de chômage est faible.

12. Selon le tableau 6 (page 144), quel est le taux de chômage de la région administrativeoù vous êtes nés. Expliquez pourquoi ce taux est inférieur ou supérieur à la moyenneprovinciale.

L’exercice qui vous est demandé ici est de comparer le taux de chômage de votre régionadministrative avec celui du Québec. Dans un deuxième temps, on vous demanded’expliquer la différence entre les deux taux. Vous faites ici le lien entre les grandescaractéristiques de l’économie de votre région et celles du Québec.

13. Nommez la ou les causes des types de chômage suivants :

a) frictionnel : découle du fait que des travailleurs changent d’emploi et qu’ilspeuvent se trouver entre deux emplois. Dans d’autres cas, ils sont des nouveauxvenus sur le marché du travail ;

b) conjoncturel : c’est un chômage découlant du ralentissement temporaire del’activité économique et du marché du travail ;

c) saisonnier : c’est un chômage découlant de certaines activités économiques quisont liées au rythme des saisons ;

d) structurel : ce chômage correspond à une inadéquation entre l’offre et la demandede travail suite à des changements structurels de l’économie, par exemple sur leplan technologique, au déclin d’activités traditionnelles (textiles, vêtements), dutransfert à l’étranger d’activités de production intensives en main d’œuvre nonqualifiée, de la tertiairisation de l’économie ;

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e) naturel ou fondamental : ce taux de chômage correspond au taux de chômage leplus bas que l’on puisse observer avant qu’une pénurie de travailleurs qualifiés necommercent à exercer des pressions à la hausse sur les salaires et les prix, soit uneaugmentation de l’inflation.

14. Précisez le type de chômage auquel correspond chacun des cas suivants. Justifiezvotre réponse.

a) Esther perd son emploi car l’entreprise qui l’embauche déménage son usine àWaterloo (Ontario) : Structurel

b) Alexandre perd son emploi à chaque année à la mi-octobre : Saisonnier

c) Catherine a terminé ses études en juin 2001 et elle recherche encore activementun emploi en décembre de la même année : Frictionnel

d) Pascal ne trouve pas d’emploi de commis comptable car il ne connaît aucunlogiciel de paie : Structurel

e) Évelyne a perdu son travail quand son employeur a été contraint de fermer sesportes à cause de la récession économique : Conjoncturel.

15. Comment les Keynésiens expliquent-ils le chômage ?

Les Keynésiens expliquent le chômage par le ralentissement de l’activité économique soitune insuffisance de la demande de biens et services de la part de l’ensemble desconsommateurs, des entreprises et du gouvernement.

16. Que peut faire le gouvernement pour réduire ce type de chômage ?

Cette école de pensée préconise qu’en période de ralentissement économique l’Étatintervienne pour stimuler la croissance économique.

17. Comment les Classiques expliquent-ils le chômage ?

Les Classiques expliquent le chômage par un salaire trop élevé. Ainsi à un certain niveaude salaire, la quantité de travail offerte est supérieure à la quantité demandée de travail. Ily a donc pénurie d’emplois.

18. À l’aide du modèle du marché du travail, expliquez comment un salaire trop élevépeut créer une pénurie d’emplois.

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On remarque ici que le salaire minimum cause un déséquilibre entre l’offre et la demanded’employés, la quantité demandée est inférieure à la quantité offerte, causant duchômage. Ici le salaire minimum serait jugé trop élevé.

19. En vous fondant sur l’offre et de demande prévalant sur le marché du travail, illustrezcomment un salaire trop bas peut créer un surplus d’emplois.

On remarque ici, que le salaire minimum fixé cause un déséquilibre entre l’offre et lademande d’employés, la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte, causantun surplus d’emplois. Ici le salaire minimum serait jugé trop bas.

20. Quelles sont les autres approches qui expliquent le chômage ?

Certaines entreprises seraient prêtes à payer plus cher leurs employés – par rapport à unesituation de concurrence pure – pour garder dans leurs rangs ce personnel expérimentéplutôt que d’engager des chômeurs à un salaire moindre.Pour d’autres, des salaires élevés incitent les travailleurs à mieux performer, craignant deperdre leurs emplois. Les négociations patronales - syndicales établissent des niveaux desalaires, et ensuite l’entreprise détermine le nombre d’employés.

Demande de travail

Offre de travailSalaire horaire

Emplois (en milliers)

S*

SM

ED EO

Demande de travail

Offre de travailSalaire horaire

Emplois (en milliers)

S*

SM

EO ED

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Enfin, pour certains le filet de protection sociale, comme l’assurance-emploi, est un« désincitatif » à la recherche active d’emploi : le chômeur se satisfaisant de sa prestationd’assurance-emploi.

21. Malgré les différents points de vue sur le sujet, il est généralement reconnu que lacroissance économique globale est porteuse de création d’emplois.

22. Au Québec, malgré plusieurs périodes de croissance 25 dernières années, le chômagedemeure encore très élevé. Quelles mesures ont été adoptées pour le réduire ?

La diminution de la population active : Il est possible de diminuer la population activeen diminuant l’âge de retraite ou par des politiques gouvernementales de préretraite.C’est ce que le gouvernement du Québec a fait à la fin des années 1990 dans le systèmehospitalier québécois

La formation : La formation, autant celle de base dans l’ensemble du systèmed’éducation que celle après l’arrivée sur le marché du travail (perfectionnement,recyclage), permet aux personnes de s’adapter aux évolutions changeantes du marché dutravail.

Les politiques économiques : Certains mettent de l’avant des politiques économiques decréation d’emplois pour favoriser la demande de travail.

23. Expliquez l’affirmation suivante : « Le chômage entraîne des coûts pour tous lesagents économiques : les travailleurs sans emploi, les travailleurs avec un emploi, lesentreprises et les gouvernements. »

Les personnes en chômage subissent des coûts économiques puisqu’elles perdent leurssalaires, partiellement compensés par l’assurance emploi. Mais si les personnes enchômage travaillaient, elles auraient nécessairement plus de revenus et pourraient doncplus consommer, ce qui se traduirait par plus de profits pour les entreprises, par plusd’heures de travail pour les travailleurs et aussi par des impôts et des taxessupplémentaires versés aux gouvernements.

24. Interprétez les données du tableau 7 (page 153) portant sur la répartition des coûtséconomiques du chômage au Canada en 1993.

Le total des pertes s’élevait à 109 milliards de $ en 1993. Le gouvernement est l’agentéconomique qui essuie la perte la plus importante (43,7 %) avec 47,6 milliards de $ depertes en impôts et taxes. En deuxième lieu, ce sont les entreprises qui enregistrent laperte la plus importante (37,2 %) soit 40,5 milliards de $. Les personnes qui occupent unemploi sont également touchées essuyant une perte de 32,4 milliards de $ soit une pertede 29,7 % du total. Les personnes en chômage enregistrent une perte de 11,8 milliardsde $ ce qui représente 10,8%.

25. Énumérez les coûts sociaux engendrés par le chômage.

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Le chômage peut affecter la santé physique et mentale des individus. Certaines maladiessont plus présentes dans les milieux économiquement défavorisés et le chômage estsouvent un élément – mais pas le seul – de cette situation. Par ailleurs, le chômage peutaccentuer le stress chez certains individus, les isoler socialement et miner leur confianceen eux-mêmes et se répercuter de façon négative sur eux et leurs proches.

26. Quels indicateurs sont utilisés pour comparer la création d’emplois au Québec parrapport au Canada ?

Le taux de croissance annuel moyen de l’emploi (rythme de croissance de l’emploi), letaux d’emploi et le nombre d’emplois transformé en indice.

27. Quelle conclusion tire-t-on de cette comparaison ?

Les statistiques nous révèlent que les performances du Québec en matière de créationd’emplois sont plus faibles que celles du Canada.Le Québec a connu un rythme de croissance de l’emploi semblable à celui du Canadaentre 1946 et 1960 ; durant la décennie 1960 et 1970, le Québec amorce un léger repli, laperformance québécoise se situant à environ 92 % de celle du Canada ; après cettepériode, la performance économique relative du Québec, estimée par le rythme decroissance de l’emploi, ne cesse de se détériorer.Le taux d’emploi moyen par décennie du Québec relativement à celui du Canada, n’acessé de se dégrader entre 1946 et 1990, pour ensuite marquer une légère amélioration.L’indice de l’évolution de l’emploi démontre clairement que c’est à partir du début desannées 1980 que le Québec a amorcé son repli économique relativement à l’Ontario et auCanada sur le plan de la création d’emplois.

28. Qu’est-ce qui explique les écarts entre la performance économique du Québec et celledu Canada ?

Plusieurs éléments expliquent ces différences.a) La structure économique du Québec longtemps liée à l’exploitation des

ressources naturelles et à une industrie manufacturière concentrée dans lessecteurs dits « mous » tels, le textile, la bonneterie, le vêtement, le cuir, lemeuble. De plus, le Québec a longtemps eu une main d’œuvre moinsscolarisée que celle de l’Ontario.

b) La demande de produits et services est relativement plus faible au Québecqu’en Ontario. Ce qui explique que la croissance de la production a été plusfaible au Québec qu’en Ontario. Cette plus faible demande est associée à uneplus faible croissance des investissements privés au Québec qu’en Ontario, età une plus faible croissance des exportations.

c) Une des sources souvent mentionnée des déséquilibres entre le Québec etl’Ontario est le Pacte de l’automobile. Compte tenu des effets très structurantsde cette industrie motrice, avec des emplois en amont (les fournisseurs depièces) et en aval (distribution), l’Ontario a été largement gagnante dans cet

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accord puisque toutes les usines d’assemblage se sont installées dans cetteprovince, à une exception près, soit l’usine de GM à Boisbriand (fermeture en2002)

d) La crise financière du gouvernement provincial et le ralentissement de lacroissance dépenses publiques durant les années 1990 ont ralenti l’apport del’État dans la création d’emplois.

e) Certains affirment que les politiques économiques contre l’inflation menéespar la Banque du Canada, depuis le milieu des années 1970, ont pénalisé leQuébec parce que l’inflation y était moins forte qu’en Ontario.

29. En vous fondant sur la partie traitant des modifications de la structure du marché dutravail depuis 1990, complétez les affirmations suivantes :

a) Après le fort ralentissement économique de 1991 et 1992, ce n’est qu’en 1995 quel’on rejoint le niveau d’emploi de 1990.

b) Au Canada, depuis le début des années 1990, ce sont les entreprises qui dépendentde la demande intérieure (celle faite par les consommateurs canadiens) et desdépenses des gouvernements qui ont réduit leurs effectifs.

c) La pénurie de main-d’œuvre dans certains métiers ou certaines professions est trèssensible à l’évolution des hauts et des bas de l’économie.

d) Les mises à pied permanentes_ forment une proportion importante et stable, surune base mensuelle, des nouveaux chômeurs.

e) Même si les femmes_ semblent s’être mieux adaptées aux transformations dumarché du travail, elles sont encore moins bien rémunérées que les hommes.

30. En vous fondant sur la partie traitant des modifications à la structure du marché dutravail depuis le dernier quart du XXe siècle, complétez les affirmations suivantes :

a) Depuis 1976, la plupart des emplois ont été créés dans le secteur des services_.

b) Depuis le début des années 1970, les bouleversements technologiques, lacroissance des échanges économiques internationaux et les nouvelles formesd’organisation du travail ont favorisé les travailleurs les plus qualifiés. Ils ont eneffet obtenu la majorité des nouveaux emplois et de meilleures augmentations desalaire.

c) Les travailleurs autonomes qui occupaient environ 10 % des emplois en 1976, enoccupaient environ 16 % à la fin des années 1990.

L’Union fait la force (p. 150)

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31. Utilisez la notion d’élasticité de la demande (voir le chapitre 4, page 124) pourexpliquer l’affirmation suivante : « Pour qu’un syndicat puisse s’implanter etaméliorer les conditions de vie de ses membres, il faut […] que l’employeur ait moinsà perdre en acceptant les demandes syndicales qu’en les rejetant.

Dans un marché où la demande est inélastique, l’employeur peut alors refiler lesaugmentations de coûts aux consommateurs car ceux-ci ne réagiront pas beaucoup auchangement de prix. L’employeur aura alors avantage à accepter les demandes dessyndicats car ils sont assurés de ne pas essuyer de pertes. Par contre, dans un marché oùla demande est élastique, tout changement de prix aura une influence à la baisse sur laconsommation. L’employeur aura plus à perdre en acceptant les demandes syndicalesqu’en les refusant et cela quitte à fermer ses portes.

32. À partir de vos connaissances, expliquez pourquoi le taux de syndicalisation est plusélevé au Québec qu’au Canada.

Voici quelques données de 1999 qui permettent de mettre le tout en perspective. Avec untaux de chômage supérieur et un PIB réel plus faible que le Canada et l’Ontario, il estpossible de penser que les travailleurs québécois puissent juger nécessaire de s’organiseret de se syndiquer pour protéger leurs emplois (peur de se retrouver au chômage) etrevendiquer de meilleurs salaires.

Québec Canada Ontario États-Unis

Le taux de syndicalisation

40 % 33 % 29 % 15 %

Le niveau de vie(PIB réel par habitant en 1999, en $)

25 884 $ 28 644 $ 32 131 $ 47 666 $(can)

Le taux de chômage 2000

8,4 % 6,8 % 5,7 % 4,5 %

De plus en consultant l’étude La présence syndicale au Québec que l’on retrouve àl’URL suivant :http://www.travail.gouv.qc.ca/quoi_de_neuf/actualite/autres_analyses/pres_synd2000.pdfon se rend compte que la présence syndicale est plus marquée au Québec tant dans lesecteur privé que dans le secteur public. Les plus forts taux de syndicalisation seretrouvent dans les secteurs suivants : services publics, services d’enseignement,administration publique, soins de santé et assistance sociale, construction, transport etentreposage, fabrication. Pour tous ces secteurs à part le transport et entreposage, les tauxde présence syndicale sont nettement supérieurs aux taux canadiens.

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Voici une première explication fournie par la partie syndicale parue dans Cyberpresse

Le vendredi 01 mars 2002Le taux de syndicalisation en hausse au Québec

Presse Canadienne

Malgré la conjoncture économique, le taux de présence syndicale a regrimpé au-dessus du seuil de 40 pour cent au Québec en 2001, en légère augmentation parrapport à l’année précédente.

C’est ce que laisse voir le dernier relevé�convention collective et l’ensemble des salariésen emploi.C’est dire qu’au Québec, 48 000 salariés de plus étaient syndiqués en 2001,comparativement à l’année précédente, soit 1 216 000 personnes.Le Québec est, comme l’année précédente, la province canadienne qui affiche le plushaut taux de présence syndicale, devançant quelque peu Terre-Neuve, avec 40 pour cent.L’Ontario vient au 9e rang et le Nouveau-Brunswick au 8e. Pour l’ensemble du Canada, letaux de présence syndicale atteint 32,2 pour cent.

Recrutement

Il peut paraître surprenant que le taux de présence syndicale ait augmenté au Québec en2001, dans un contexte de ralentissement économique, voire de pertes d’emplois dans dessecteurs syndiqués comme l’aviation et l’aéronautique.

En entrevue, le président de la FTQ, Henri Massé, a expliqué cette apparentecontradiction par le fait que sa centrale, la plus imposante au Québec, avec un demi-million de membres, a « beaucoup organisé », c’est-à-dire recruté de nouveaux membres,compensant et dépassant ainsi les pertes. Et, dit-il, « les pertes d’emplois ne sont pasaussi importantes qu’elles l’ont déjà été », malgré le ralentissement économique de 2001.

La FTQ, qui a obtenu ces statistiques, s’en réjouissait évidemment, elle qui représente 44pour cent des syndiqués québécois. La centrale surveille toutefois la situation aux États-Unis, où la tendance lourde est à la baisse.

Le Québec, selon M. Massé, a déjà atteint les 45 pour cent de présence syndicale il y aune dizaine d’années.

Le rapport annuel de Statistique Canada fait état d’un taux de présence syndicale de 40,4pour cent au Québec. En 2000, le taux était de 39,9 pour cent.Pourquoi une différence allant jusqu’à 15 pour cent entre les provinces ? M. Massél’explique par le fait que « les syndicats, au Québec, font un travail colossal » et que,grâce à la présence de plusieurs organisations syndicales, « il y a une certaine émulation »qui entraîne une combativité pour recruter de nouveaux membres.

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Il avance une seconde explication : au Québec, les syndicats « ont une approchesécurisante pour les travailleurs », avec des initiatives comme les fonds d’investissement,qui se préoccupent de la situation économique. « Notre monde sait qu’on est capabled’apporter des solutions.

M. Massé suggère, comme troisième facteur, « la politique de présence » des syndicats,qui siègent au sein de plusieurs organismes, comme la CSST, ce qui accroît leur visibilitéet démontre leur rôle actif dans la recherche de solutions.

33. Pourquoi le taux de syndicalisation a-t-il tendance à être plus élevé en période derécession qu’en période de croissance économique ?

Parce que les employés syndiqués perdent moins leur emploi que les employés non-syndiqués, cela explique pourquoi le taux de syndicalisation augmente en période derécession.

34. Quelle est la plus grosse centrale syndicale du Québec ?

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec. (FTQ)

35. Nommez quelques regroupements d’employeurs québécois.

Le Conseil du patronat du Québec, l’Association des manufacturiers du Québec, LaChambre de commerce du Québec, etc.

Le progrès technologique et l’emploi (p. 147)

36. Commentez la phrase suivante : « Le progrès technologique peut avoir un impact surl’organisation de la production de deux façons. »

Le progrès technologique peut se manifester par le développement de nouveaux produits,de nouvelles entreprises. Il peut aussi se traduire par de nouveaux procédés deproduction.

37. Expliquez comment le progrès technologique peut entraîner des gains de productivité.

Le progrès technologique, en introduisant de nouveaux procédés de production plusefficaces que les anciens, entraînent des gains de productivité. Ainsi, on peut produireplus avec les mêmes ressources.

38. Expliquez comment le progrès technologique peut à la fois entraîner une diminutiondes emplois localement et une augmentation des emplois globalement.

Le progrès technologique peut entraîner des mises à pied dans une entreprise car lesnouveaux procédés vont remplacer une partie de la main-d’œuvre par de la machinerie.Par contre, ces gains de productivité profiteront aux agents économiques. Ils feront

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baisser les coûts de production, diminuer les prix des biens, feront augmenter les salaireset les profits. Globalement, cela devrait faire accroître la demande des biens et desservices et ainsi créer des emplois dans l’économie.

39. Dans ce chapitre on affirme que » Les personnes qui obtiennent un emploi grâce auprogrès technologique ne sont pas nécessairement celles qui viennent d’en perdreun. » Quel type de chômage le progrès technologique fera-t-il augmenter ? Quellesmesure faut-il adopter pour le réduire ?

Le progrès technologique fera augmenter le chômage structurel. Le recyclage de la main-d’œuvre constitue une des mesures qui pourraient être efficaces pour réduire ce type dechômage.

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Chapitre 6

Compréhension et révision

1. Quelles sont les trois grandes fonctions de la monnaie ?

Un moyen d’échange (moyen de paiement), une unité de compte (étalon de mesure),une réserve de valeur.

2. Donnez des exemples d’actifs refuges qui remplacent la monnaie à titre de réservede valeur, en période inflationniste. Quels motifs peuvent inciter les gens àremplacer la monnaie par ces actifs ?

Les métaux précieux (l’or ou l’argent), les actifs immobiliers (maison), les œuvresd’art (tableau d’un grand peintre).Essentiellement, parce que ces actifs refuges maintiendront leur valeur malgrél’inflation.

3. Comment s’appelle la banque centrale du Canada ?

La Banque du Canada

4. Quelles sont ses fonctions ?

Elle est responsable de l’émission des billets de banque au pays.La Banque du Canada est la « banque des banques ».Elle est l’agent financier de la dette du gouvernement fédéral.Elle est responsable de la politique monétaire au Canada.

5. Que signifie l’expression « Cette monnaie a cours légal » (qu’on peut lire sur unbillet de banque canadien) ?

Cela signifie que les billets et les pièces de monnaie doivent être acceptés par tous lesagents économiques comme moyen de paiement.

6. Que représente le taux d’escompte ?

C’est le taux d’intérêt que la Banque du Canada applique aux avances consenties auxinstitutions membres de l’Association canadienne des paiements.

7. Décrivez sommairement le rôle d’intermédiaire financier des institutionsfinancières.

61

Les différentes institutions financières agissent à titre d’intermédiaires entre lesagents économiques qui sont en situation d’épargne et ceux qui sont en situation dedéficit d’épargne, et qui recherchent donc des fonds. D’une part, elles recueillent desfonds sous la forme de dépôts et de l’autre, elles font des prêts.

8. Nommez les différents intervenants de la hiérarchie du système financiercanadien.

La Banque du CanadaLes institutions financières (banques, caisses, fiducies, etc.)Les agents économiques (consommateurs et entreprises).

9. Placez les transactions suivantes dans les bilans appropriés en vous inspirant de ceque vous avez vu dans le présent chapitre :

a) L’émission de nouveaux billets de banque par la Banque Canada ;b) Les emprunts des individus auprès des banques à charte ;c) L’achat par la Banque du Canada de bons du trésor du gouvernement fédéral ;d) Les dépôts des individus dans les banques ;e) Les dépôts des banques à la banque centrale.

Composition du bilan de la Banque du Canada

Actif Passifc) Prêts au gouvernement fédéral

sous la forme de Bons du trésor dugouvernement fédéral.

a) Billets de banqueDépôts du gouvernement fédéral (aumontant des bons du trésor)e) Les dépôts des banques

Composition du bilan des Banques commerciales

Actif Passifa) Billets de banqueb) Les emprunts des individuse) Les dépôts à la banque centrale

d) Les dépôts des individus

Composition des individus et des entreprises

Actif Passifa) Billets de banqued) Les dépôts dans les banques à charte

b) Les emprunts des individus

10. Définissez la monnaie.

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On définit la monnaie comme étant l’ensemble des moyens de paiement détenus parle public, soit les individus et les entreprises.

11. Nommez les principaux agents responsables de la création de la monnaie.

La banque centrale et les institutions de crédit.

12. Expliquez comment le crédit crée de la monnaie.

Le crédit crée de la monnaie car il fait en sorte d’augmenter les sommes d’argent encirculation. Par exemple, vous empruntez 1 000 $ à la banque. La banque créditeravotre compte de 1000 $. Vous pourrez alors utiliser ces 1 000 $ comme moyen depaiement. L’augmentation du montant de votre dépôt dans votre compte est unecréation monétaire.

13. Commentez l’affirmation suivante « Lorsque le total des billets de banque et desdépôts détenus par le public dans les institutions financières augmente, il y a uneaugmentation de la masse monétaire. Dans le cas contraire, il y aura diminutionde la masse monétaire. »

C’est effectivement le cas. Lorsque les billets de banque en circulation et les dépôtsaugmentent, cela aura un effet d’accroître la masse monétaire. Mais le contraire estaussi vrai.

14. Expliquez pourquoi les banques ont besoin de liquidités dans leurs opérations.

Il y a plusieurs raisons qui motivent les banques à maintenir des liquidités. Elles enont besoin pour régler leurs opérations courantes telles, les besoins du public enbillets de banque (retraits) et le règlement des comptes entre les banques suite auxopérations de leurs clients.

15. Supposons que toutes les institutions bancaires conservent 3 % de leurs dépôts,calculez le multiplicateur des dépôts bancaires.

M = (1/ Taux de réserve)33,33 = (1/0,03)

16. Calculez le montant créé à partir d’un nouveau dépôt bancaire initial de 10 000 $et d’un multiplicateur égal à celui calculé au numéro 15.

33,33 * 10 000 $ = 333 300 $

17. Comparez les réponses des numéros 15 et 16 avec l’exemple du manuel où ledépôt initial s’élevait à 10 000 $ et le multiplicateur bancaire était égal à 25. Quepouvez vous conclure sur la variation de la réserve que maintiennent les

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banques ? Quelle marge de manœuvre obtiennent-elles en diminuant les réservesqu’elles conservent ?

Dans le cas de l’exemple du manuel, le montant créé est de 250 000 $ et dans notreexemple il est de 333 300 $.Nous pouvons conclure que plus le taux exigé de la réserve est grand et moins grandsera le montant créé.Ainsi, plus les banques maintiennent une réserve faible et plus grand sera leurpotentiel de création de prêts et de dépôts donc de création de la monnaie.

18. Qu’est-il important de retenir quand on veut différencier les agrégatsmonétaires M1 à M3 ?

En premier lieu, il est important de retenir que les dépôts dans les institutionsfinancières sont de la monnaie, que les additionner constitue une mesure de laquantité de monnaie en circulation. De plus, la progression de M1 vers M3 signifieque les dépôts sont de moins en moins liquides et qu’il faut compter un certain délaiavant de pouvoir les utiliser.

19. Quelle est l’importance des pièces et des billets par rapport à la masse monétairetotale ? Ce résultat vous étonne-t-il ? Pourquoi ?

Les pièces et les billets hors banque représentaient en 2001, 5 % du total de la massemonétaire. Ce résultat peut être étonnant pour certains et moins pour d’autres surtoutavec la généralisation de l’utilisation de la carte de débit qui fait en sorte que l’on paiede moins en moins fréquemment avec des numéraires (billets et pièces).

20. Sachant que le PIB réel était de 1 023 milliards de dollars au quatrième trimestrede 2001 et une masse monétaire, M2, de 530,84 milliards, calculez la vitesse decirculation de la monnaie et vérifiez si elle a changé et dans quel sens, en lacomparant au calcul fait dans le chapitre.

MV = P*Q = PIBr530,84 * V = 1 023 = 1 023/ 530,84V = 1,93Dans l’exemple du chapitre, V= 2,04 donc la vitesse de circulation dans notreexemple a diminué par rapport à celle du chapitre.

21. Expliquez la relation de cause à effet dans le sens MV • PQ de l’écolemonétariste.

L’école monétariste estime qu’à court terme la vélocité de la circulation monétaire eststable, si bien que toute croissance de la masse monétaire supérieure à celle de laproduction se traduira par une augmentation du niveau général des prix.

22. En quoi cette relation est-elle différente chez les Keynésiens ?

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L’approche keynésienne est diamétralement opposée. En effet, ils estiment que lesens de la relation est plutôt PQ • MV. Selon cette approche, ce serait donc le niveaude l’activité économique, ou la demande en biens et services de tous les agentséconomiques, qui influerait la quantité de monnaie en circulation, ou la massemonétaire.

23. Dans le modèle d’offre et de demande de monnaie, pourquoi l’offre de monnaieest-elle verticale ?

L’offre de monnaie est représentée par une droite verticale, car on suppose que laquantité de monnaie est fixée par la banque centrale du pays et que celle ci peut encontrôler les variations.

24. Illustrez la relation inverse existant entre le taux d’intérêt et la quantité demonnaie demandée. Expliquez brièvement pourquoi cette relation est inverse.

Il y a une relation négative ou inverse entre le taux d’intérêt et la quantité de monnaiedemandée. Pourquoi ? Si les taux d’intérêt sont élevés, cela signifie que les agentséconomiques qui détiennent de la monnaie sous forme d’encaisse liquide (piècesmétalliques et billets) perdent beaucoup d’argent. En effet, ils auraient aussi puacheter des titres financiers, comme des obligations d’épargne, et recevoir encontrepartie des revenus d’intérêt. De la même façon, il devient de moins de moinscoûteux de détenir de la monnaie (sous forme liquide) lorsque les taux d’intérêtdiminuent. Nous dirons donc que la demande de monnaie est inversementproportionnelle au niveau du taux d’intérêt, toutes choses étant égales par ailleurs.

25. À partir du modèle d’offre et de demande de monnaie, tracez les courbes dedemande et d’offre de monnaie, identifiez le taux d’intérêt d’équilibre. À partir decet équilibre montrez l’effet d’une diminution du PIB réel et du niveau des prixsur ce marché.

Qté. de monnaie

T. d

’int

érêt O

D

T*

Qté. de monnaie

T. d

’int

érêt O

D1

T1

D2

T2

65

La demande de monnaie va diminuer et il en est ainsi pour le taux d’intérêt.

26. Dans la réalité, pourquoi y a-t-il plus d’un taux d’intérêt ?

Il existe une foule de taux d’intérêt parce qu’il y a différents marchés. Par exemple,on retrouve des taux pour les prêts à la consommation, les prêts à l’achat d’uneautomobile, les prêts hypothécaires, etc. On distingue aussi les taux à court et à longterme, en fonction de la durée du prêt, ou de son échéance.

27. Commentez l’affirmation suivante : « Si nous savons que le PIB d’un pays estpassé de 150 milliards de dollars à 175 milliards de dollars, rien ne nous dit quecette hausse en valeur découle d’une augmentation de la quantité de biensproduits ».

Cette affirmation est vraie. Ainsi cette hausse du PIB peut être due en totalité ou enpartie à une hausse des prix ou une inflation entre les deux périodes.

28. Une petite entreprise de réparation de vélos a enregistré des gains de 107 345 $ en2000. Ceux-ci s’élevaient à 112 567 $ en 2001. En calculant la valeur réelle desgains, indiquez si leur hausse provient d’une augmentation réelle du volume desopérations ou tout simplement de la croissance des prix de 2%.

Valeurs réelles des ventes en 2001 = 112 567/ 1,02 = 110 359,80On remarque donc que la hausse du chiffre d’affaires de cette entreprise ne provientpas seulement de la hausse des prix de 2 % entre 2000 et 2001 mais d’une croissancedes opérations.* Calcul de la croissance réelle des opérations = (110 359,80-107 345)/ 107345 * 100= 2,8%En fait, entre 2000-2001, cette entreprise a connu une croissance de son chiffred’affaire de 4,8 % dont 2 % provenait d’une croissance des prix et 2,8% d’uneaugmentation des opérations.

29. Commentez l’affirmation suivante : « Le salaire minimum a augmenté moinsrapidement que l’inflation au cours des 20 dernières années. Le salaire minimumréel est aujourd’hui plus bas qu’il y a 20 ans. »

Pour maintenir un revenu réel constant, il doit augmenter au même rythme quel’inflation. Alors, si le salaire minimum a augmenté moins rapidement que lacroissance des prix, il en résulte une perte du pouvoir d’achat. Ainsi, cela fait en sorteque le salaire en termes réels est inférieur à celui d’il y a vingt ans.

30. À quel taux un salaire doit-il augmenter pour être pleinement indexé ?

Au taux d’inflation.

31. Donnez une brève définition de l’indice des prix à la consommation.

66

L’indice des prix à la consommation (IPC) est « une mesure du taux de variation duprix des biens et services achetés par les consommateurs canadiens ».

32. Que compare-t-on dans le calcul de l’IPC ?

L’IPC est calculé « en comparant dans le temps le prix d’un panier fixe de produitsque les consommateurs canadiens ont achetés au cours d’une année donnée ».

33. À partir des données du tableau 8 (page 185), expliquez pourquoi uneaugmentation de 4 % du prix des logements aura plus d’effet sur l’IPC qu’uneaugmentation de 10 % du prix des boissons alcoolisées.

Parce que le logement occupait en 2001 27,9 % du budget d’une famille contre 4,5%pour les boissons alcoolisées. Ainsi, une croissance de 4 % du prix du logement auraun impact plus grand sur le budget d’une famille qu’une augmentation de 10 % desboissons alcoolisées.

34. Définissez l’inflation.

L’inflation se définit comme étant une hausse persistante du niveau général des prixau cours d’une période de temps.

35. Définissez la déflation. En vous fondant sur les connaissances acquises dans leschapitres précédents, nommez un bien pour lequel il y a eu déflation dans lesannées 1980.

La déflation se définit comme étant une baisse persistante des prix.Le pétrole a connu une déflation à partir de 1982 suite à des ajustements qui ontpermis une hausse de l’offre mondiale.

36. Calculez les taux d’inflation pour le Québec et la région métropolitaine deMontréal à partir des données du tableau suivant :

Indice des prix non désaisonnalisé, 1999-2001 (1992=100)

Région 1999 2000 2001Canada 110,5 113,5 116,4*Ontario 111,0 114,2 117,7Québec 108 110,6 113,2Région métropolitaine deMontréal

108,2 110,7 113,4*

* Cumulatif 2001 au moment de la cueilletteSources : E-Stat et Institut de la statistique du Québec, Direction des comptes et étudeséconomiques, http://www.stat.gouv.qc.ca/conjonc, 25 janvier 2002.

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RégionT. inflat99-00 T. inflat00-01

Canada 2,71% 2,56%Ontario 2,88% 3,06%Québec 2,41% 2,35%R MMtl 2,31% 2,44%

37. Expliquez sommairement les dangers que représente l’inflation pour lefonctionnement du système économique ?

L’inflation réduit la valeur de la monnaie, cela peut entraîner une baisse de laconsommation.L’inflation opère une redistribution de la richesse entre les agents économiques. Pourles agents qui ont un revenu fixe, cela correspond à une baisse de revenu.Les taxes et les impôts sur le revenu ne sont pas ajustés en fonction du tauxd’inflation si bien que leur poids relatif augmente avec l’inflation. C’est ainsi lerevenu disponible des consommateurs diminue.Si un pays connaît un plus fort taux d’inflation que ses principaux partenairescommerciaux, les consommateurs auront tendance à acheter des produits et servicesétrangers.L’hyperinflation (des taux de 100 ou 200 % par mois), peut complètement fausser lefonctionnement de l’économie : il devient quasi impossible de prévoir les niveaux desprix futurs et ainsi de calculer par exemple, le taux d’augmentation des salaires. Il enrésulte une perte de confiance dans la monnaie nationale. Les agents économiquess’en départissent en achetant une devise étrangère.

38. Quels sont les avantages liés à un taux d’inflation relativement bas ?

Les consommateurs et les entreprises peuvent plus facilement faire des projets à longterme.Les taux d’intérêts faibles accompagnant une faible inflation, stimulent lesinvestissements.Un faible taux d’inflation enclenche un « cercle vertueux ». Si les individus et lesentreprises sont convaincus que l’inflation va demeurer faible sur une longue période,ils vont réagir moins rapidement face à des variations de prix à court terme, lesentreprises seront moins enclines à augmenter leurs prix et les travailleurs à réclamerde hausses de salaires, ce qui favorisera le maintien d’une faible inflation.

39. Le graphique 2 (page 189), montre deux périodes déflationnistes : 1920 et 1930.Ces deux périodes correspondent à des périodes de récession ou de dépression.Expliquez le lien entre la déflation et la récession.

Exemple de calcul :T. infl 99-00 Québec(110,6-108)/ 108 * 100 = 2,41 %

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Les deux grandes périodes de déflation correspondent à des périodes deralentissement économique très marqué. En période de récession, la demande debiens et de services pour l’ensemble l’économie diminue, entraînant une baisse duniveau des prix.

40. Le Canada a connu différentes périodes d’inflation par la demande et d’inflationpar les coûts. Quelles sont les différences entre ces deux types d’inflation ?

C’est la cause de l’inflation qui différencie l’inflation par la demande et celle par lescoûts.L’inflation par la demande apparaît lorsque la demande des biens et servicesaugmente plus rapidement que la capacité de production de l’économie. L’inflationpar les coûts, qui était en fait une inflation importée compte tenu de l’origine de lahausse des coûts, a été causée par les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979.

41. En Argentine entre mars 1989 et mars 1990, le salaire d’un travailleur (fictif) estpassé de 200 $ par semaine à 20 000 $ par semaine. A-t-il connu une hausse réellede son salaire ? Expliquez.

Entre mars 1989 et mars 1990, le taux d’inflation (hyperinflation) a été de 20 000 %en Argentine.Il y a deux façons de calculer si le salaire réel de ce travailleur fictif s’est maintenudurant l’année, par le taux de croissance du salaire et la comparaison avec le tauxd’inflation ou par le calcul de la valeur réelle du salaire de mars 1990.

Taux de croissance du salaire : (20 000-200)/200 * 100 = 9900%Son salaire a augmenté de 9900 % même si cette croissance peut sembler très élevéeà priori, elle n’a pas permis à ce travailleur de maintenir son pouvoir d’achat carpendant la même période les prix ont augmenté de 20 000%.

Valeur réelle du salaire de mars 1999 = 20 000 $ /201 = 99,50 $ (201 = (20000/100) + 1)

Le calcul de la valeur réelle, nous démontre également que le salaire de ce travailleurne s’est pas maintenu, il a en fait connu une forte baisse de son salaire réel passant de200 $ à 99,50 $.

42. Quelle a été la principale cause de l’hyperinflation en Argentine ?

L’hyperinflation est presque toujours attribuable à une trop forte émission demonnaie. Le gouvernement utilise « la planche à billets » pour financer ses dépenses.Ce pays a donc connu une croissance de la monnaie supérieure à l’expansion de laquantité de biens et services offerts sur le marché, ce qui se traduit inévitablement parune hausse des prix.

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43. Comment les entreprises et les citoyens les mieux nantis d’Argentine ont-ilsréussi à se soustraire à cette hyperinflation ?

Dans ces circonstances, les citoyens et les entreprises cherchent à se soustraire autantque possible à l’inflation et à la perte de leur pouvoir d’achat. On constate alors une« dollarisation » de l’économie. Pour les plus riches du pays, cela peut aussi vouloirdire placer ses fonds à l’étranger, ce qui peut provoquer une sortie plus ou moinsimportante de capitaux du pays.Une autre façon d’éviter une baisse du pouvoir de l’épargne libellé en monnaienationale est de détenir ses actifs sous forme de produits ou marchandises dont lavaleur augmente en période d’inflation, comme des biens immobiliers ou de l’or.

44. Si une partie importante de la population argentine de l’époque avait réussi àmaintenir son pouvoir d’achat par l’indexation des salaires au taux d’inflation,quel aurait été l’effet sur l’inflation à votre avis ?

Si une partie importante de la population argentine de l’époque avait réussi àmaintenir son pouvoir d’achat par l’indexation des salaires au taux d’inflation, cemécanisme d’ajustement aurait permis aux bénéficiaires de survivre en périoded’hyperinflation. Par contre, cette mesure peut entraîner une forme d’inflation auto-entretenue. Ainsi, les hausses de prix se transforment en hausse de coûts, et leshausses de coûts en inflation accrue, et ainsi de suite dans une spirale inflationniste.

45. Quel moyen l’Argentine a-t-elle choisi pour lutter contre l’hyperinflation ? Lamesure choisie a-t-elle fait reculer le taux d’inflation ?

Le gouvernement argentin orienta ses actions vers une réforme du système monétairepour limiter l’expansion de la masse monétaire. Pour s’imposer une disciplinemonétaire, il établit un système de caisse d’émission (currency board, en anglais). Cesystème comprend trois éléments fondamentaux :• Un taux de change fixe de la monnaie nationale par rapport à une monnaie de

référence. En Argentine, on choisit le dollar américain avec un taux de changed’un peso pour un dollar américain.

• Une convertibilité totale entre le peso et le dollar américain.• L’obligation pour la banque centrale de limiter l’émission de monnaie à la valeur

de ses réserves en dollars américains.

Il semble que cette mesure a permis de faire reculer l’inflation car de plus de 1 000 %par année en 1990, le taux d’inflation oscillait autour de 8 ou 9 % en fin de décennie.

46. Aux XIXe et XXe siècles, on utilise le papier monnaie convertible. Qu’entend-onexactement par « convertibilité » ?

La convertibilité implique que les billets émis peuvent en tout temps être convertis enor. Ainsi la valeur de la monnaie en circulation repose sur les réserves en métauxprécieux (or et argent).

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47. La monnaie peut-elle être à la fois être une monnaie convertible et fiduciaire ?Expliquez.

Non. La convertibilité implique un équivalent à la monnaie papier en métauxprécieux tandis que la monnaie fiduciaire repose sur la confiance et non sur un stockd’or.

48. Qu’est-ce qu’une monnaie scripturale ?

La monnaie scripturale est constituée d’écritures dans les comptes bancaires, dans lesmémoires d’ordinateurs.

49. Quelle est la particularité de l’euro par rapport à une monnaie comme le dollaraméricain ?

Le dollar américain est une monnaie nationale tandis que l’euro est une monnaiecommune à une partie de l’Europe soit l’Union économique et monétaire (l’UEM).Voici les 12 pays membres de l’UEM : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique,l’Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l’Italie, l’Irlande, le Luxembourg, lePortugal et les Pays-Bas.

50. Quelles sont les principales raisons qui incitent des pays à adopter une monnaiecommune ?

Pour faciliter le commerce entre les pays, pour permettre une cohésion des politiqueséconomiques.

51. Quelles sont les conséquences possibles de la déflation selon le Pour en savoirdavantage (page 186) portant sur ce sujet ?

Les effets négatifs de la déflation sont de créer une réaction en chaîne d’une baisse dela demande qui entraîne une baisse de prix. Les individus et les entreprises reçoiventalors des revenus inférieurs pour payer leurs dettes, réduisant encore la demande. Dèslors, on assiste à la création d’une spirale endettement / déflation qui accentue lachute des prix dans les secteurs de l’immobilier, des matières premières et de tous lesautres biens et services. L’économie est alors ralentie de plus en plus, et nouspouvons même assister à une décroissance économique

52. Comment l’industrie financière était-elle structurée au Canada avant les réformesdes années 1990 ?

Jusqu’à la fin des années 1980, l’industrie financière au Canada était divisée en quatrepiliers distincts : les banques et autres institutions de dépôts telles que les coopérativede crédit et les caisses populaires, les assurances, les fiducies et les courtiers envaleurs mobilières.

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53. Aujourd’hui, quel est le principal rôle économique des institutions financières ?

Sur le plan économique, le rôle des institutions financières est de permettre lefinancement des investissements. À cette fin, elle recueille l’épargne des agentséconomiques pour ensuite le prêter à ceux qui ont des besoins de financement. Ellessont donc des intermédiaires financiers.

54. Expliquez comment se fixent les taux d’intérêt à long terme ?

À long terme, les institutions financières, à titre d’intermédiaires financiers entre lesprêteurs et les emprunteurs, appliquent des taux d’intérêt qui découlent des forces del’offre et de la demande de fonds prêtables. Le niveau des taux d’intérêt corresponddonc à l’équilibre entre l’offre et la demande de fonds prêtables, lesquelles sontsoumises au niveau des taux d’intérêt aux États-Unis, aux taux d’inflation relatifsdans les deux pays et aux politiques monétaires menées par la Banque du Canada auCanada et par la Réserve fédérale aux États-Unis. Les taux d’intérêt appliquésdécoulent aussi de la prime de risque qui dépend de la solvabilité de l’emprunteur etde l’échéance du prêt.

55. Keynes et Friedman ont deux visions différentes de la demande de monnaie,expliquez ces deux visions.

« Keynes voyait dans la monnaie l’un des vecteurs de l’instabilité fondamentale ducapitalisme. Les agents économiques ne dépensent pas tout ce qu’ils gagnent : unepartie des revenus peut, dans certaines circonstances, se transformer en « encaissesoisives », c’est-à-dire être conservée sous forme monétaire, réduisant d’autant lademande, et créant entre le revenu (issu de l’offre) et la dépense (qui alimente lademande) « un hiatus. »Pour Friedman au contraire : « les gens ont des idées extraordinairement arrêtées surle montant réel de monnaie qu’ils souhaitent posséder et ne semblent pas disposés àen changer. » La demande de monnaie est stable : elle ne peut être à l’origine desfluctuations d’activité du système.

56. Selon Friedman, comment la variation de l’offre de monnaie fait-elle augmenterles prix ?

La thèse n’est pas nouvelle : cette approche, baptisée « quantitativiste » et qui postuleque toute émission de monnaie engendre de l’inflation, est aussi vieille que laréflexion économique. Mais Friedman la dépoussière en montrant que, dans unpremier temps, cette injection de monnaie stimule bien l’activité : « Uneaugmentation plus rapide de la masse monétaire a, dans ses débuts, l’apparence de laprospérité et crée de nouveaux emplois. (...) [ Mais au bout d’un certain temps,] lesouvriers, les industriels, les détaillants, tous constatent qu’ils ont été victimesd’illusions. Ils ont réagi à la demande plus forte des biens et des services que chacunvend individuellement, en pensant - à tort - que cette demande plus forte les

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concernait seuls et que, par conséquent, elle ne s’étendait pas aux nombreux biens etservices qu’ils achètent, dont les prix n’augmenteraient donc pas. Quand ilsconstatent leur erreur, ils relèvent un peu plus leurs salaires et leurs prix, nonseulement pour répondre à l’augmentation de la demande, mais aussi pour compenserles hausses de prix de ce qu’ils achètent. L’économie est alors embarquée dans unespirale prix-salaires qui est elle-même une conséquence, et non une cause, del’inflation. Si la masse monétaire n’augmente pas davantage, le stimulant initial àl’emploi et à la production fait place à son contraire ; l’un et l’autre tendent à baisseren réaction aux salaires et aux prix plus élevés. La migraine succède à l’euphorie dudébut ».

57. Pourrait-on expliquer l’hyperinflation en Argentine à partir de la vision deFriedman ?

Oui. Nous avons vu à la question 42, que l’Argentine avait connu une périodehyperinflationniste causée par une trop forte émission de monnaie. Le lien entre unetrop forte émission de la monnaie et l’inflation est expliquée dans le numéroprécédent. Ainsi, une augmentation trop forte de l’offre de monnaie par rapport à lacroissance de la production des biens et services fait augmenter les prix et les salaireset « l’économie est alors embarquée dans une spirale prix-salaires qui est elle-mêmeune conséquence, et non une cause, de l’inflation. »

58. Friedman critique la place de l’État dans l’économie, comment la conclusion del’auteur de Denis Clerc, l’auteur de l’article « Milton Friedman, grand pape del’ultra-libéralisme » (page 192) remet-elle cette critique en cause ?

Friedman : « La conclusion s’impose d’elle-même : « Les mesures du gouvernementont gêné et non pas aidé ce développement [l’augmentation de la richesse aux Etats-Unis]. Ce n’est qu’à cause de l’extraordinaire fécondité du marché que nous avons pusupporter ces mesures et en surmonter les effets. La main invisible a plus fait pour leprogrès que la main visible pour le retour en arrière » (Capitalisme..., p. 248). »

Denis Clerc : « Ces lignes (Friedman) ont été écrites en 1962 : depuis, aux États-Unis,les pauvres sont devenus plus pauvres et les riches plus riches, « la main visible » del’État providence s’est faite plus légère. Les deux phénomènes n’ont-ils vraiment rienà voir, Monsieur Friedman ? »

Denis Clerc ne fait pas une longue critique de l’intervention de l’État selon Friedmanmais ces propos incisifs remettent en question les à priori de Friedman en relatantcertaines statistiques sur la répartition de la richesse et de l’intervention moindre del’État.

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Chapitre 7

Compréhension et révision

1. Définissez l’expression « balance des paiements internationaux ».

La balance des paiements internationaux est le relevé de toutes les transactionséconomiques, sur le plan commercial et financier, d’un pays avec le reste du monde.

2. Nommez les transactions qui sont enregistrées dans la balance des paiementsinternationaux.

Le commerce des biens et des services.Les revenus de placement.Les investissements du Canada à l’étranger et les investissements étrangers auCanada.

3. Présentez les quatre catégories de transactions constituant la balance despaiements internationaux.

Le commerce des biens comprend les biens vendus par le Canada à l’étranger quiconstituent les exportations et les importations qui sont des biens achetés à l’étranger.Le commerce des services comprend tous les services que le Canada vend à l’étrangeret pour obtenir la valeur nette, il faut en déduire la valeur des services que le Canadaachète à l’étranger.Les revenus de placements provenant de l’étranger et ceux que l’on verse à desétrangers qui ont investi au Canada. Ils prennent la forme d’intérêts et de dividendes.Les investissements du Canada à l’étranger et les investissements étrangers auCanada : ce sont les investissements de portefeuille (obligations et actions sans prisede contrôle) les investissements directs (actions avec prise de contrôle). DesCanadiens peuvent en faire à l’étranger et des étrangers peuvent aussi venir investirau Canada.La réponse est par conséquent quasi identique à la réponse 2 mais on sépare ici lecommerce des biens du commerce des services et l’on définit clairement chacune desquatre catégories.

4. Considérez chacune des transactions suivantes et dites si elle sera comptabiliséedans la balance des paiements internationaux. Si tel est le cas, précisez pourquoi.

a) L’achat d’actions de Bombardier à Toronto.

Elle peut être comptabilisée et elle peut ne pas l’être cela dépend de l’acheteur.Elle ne sera pas enregistrée si l’action est achetée par un Canadien car cettetransaction est faite au Canada.

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Elle sera enregistrée si l’action est achetée par un étranger par exemple un Américain,même si cette transaction est faite au Canada. Il s’agira d’une entrée de capital et cesera un plus dans le compte capital. Par la suite, toutefois, le compte courant seraaffecté négativement car il faudra verser des dividendes aux investisseurs étrangers.

b) L’achat de souvenirs de la Gaspésie par des touristes américains.

Elle sera enregistrée. Les souvenirs sont achetés par des touristes américains même sicette transaction est faite au Canada. Il s’agira d’une exportation.

c) La vente de bois d’œuvre aux États-Unis.

Elle sera enregistrée et cette vente sera une exportation.

d) Les emprunts d’Hydro-Québec sur les marchés financiers de Wall Street.

Elle sera enregistrée et cet emprunt sera une importation de capital d’une part et par lasuite, la balance des comptes courants sera aussi affectée car il faudra payer desintérêts sur les montants dus et rembourser à l’échéance.

e) L’achat de caisses de vin en provenance de la France.

Elle sera enregistrée et cet achat sera une importation.

5. À partir d’un exemple, faites la différence, entre un investissement de portefeuilleet un investissement direct.

L’achat par un Canadien d’actions d’une entreprise étrangère sans prise de contrôlede celle-ci par l’investisseur, est considéré comme un investissement de portefeuille.L’achat par un Canadien d’un volume d’actions d’une entreprise américaine qui setraduit par une prise de contrôle de l’entreprise, (au moins 20 % de l’entreprise), ils’agit alors d’un investissement direct.Exemple : Madame Tremblay du Lac St-Jean achète des actions d’Apple sur laBourse de New York. Cette transaction sera enregistrée comme étant uninvestissement de portefeuille car elle n’a pas suffisamment d’actions pour prendre lecontrôle de l’entreprise. Elle aurait fait un investissement direct si elle avait acheté aumoins 20 % des actions d’une entreprise car cela entraînerait une prise de contrôle.

6. Consultez le tableau 1 à la page 202 et identifiez les comptes de la balance despaiements internationaux qui étaient en surplus en 2000. Quels sont ceux quiétaient déficitaires ?

Les comptes en surplus Les comptes en déficitLes recettes d’exportation et lespaiements d’importation.Les recettes et les paiements de transferts.

Les recettes et les paiements de services.Les recettes et les paiements de revenusde placements en intérêts et en

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Les entrées et les sorties de capital, fluxnet des entrées et des sorties.Les engagements du Canada enversl’étranger, flux net des investissementsétrangers au Canada

dividendes.L’actif du Canada à l’étranger, flux netdes investissements du Canada àl’étranger

7. Quels sont les composantes du compte courant ?

Le commerce des biensLe commerce des servicesLes intérêts et les dividendes de placementsLes transferts

8. En vous fondant sur le tableau A (page 228), comparez les exportations etimportations par région géographique en 1995 et 2000. Dans un court texte, faitesressortir les changements liés à l’importance de chacun des partenairescommerciaux et à l’état de la balance commerciale en fonction de chacun de cespays ou régions.

Comparaison des exportations et des importations par région géographique en 1995 et2000 :

Pays Exportations Importationso États-Unis

o Japon

o Pays de l’Unioneuropéenne

o Autres pays membres del’OCDE

o Autres pays

Ont augmenté de 74,8 %entre 1995 et 2000Ont diminué de 22,4 % entre1995 et 2000Ont augmenté de 21,1 %entre 1995 et 2000Ont augmenté de 122,9 %entre 1995 et 2000Ont diminué de 13,3 % entre1995 et 2000

Ont augmenté de 52,2 %entre 1995 et 2000Ont augmenté de 39 % entre1995 et 2000Ont augmenté de 64,8 %entre 1995 et 2000Ont augmenté de 138,6 %entre 1995 et 2000Ont augmenté de 51,8 %entre 1995 et 2000

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Dans un court texte, faites ressortir les éléments suivants :

Pays Élémentso États-Unis

o Japon

o Pays de l’Unioneuropéenne

o Autres paysmembres del’OCDE

o Autres pays

Les exportations ont augmenté beaucoup plus que lesimportations entre 1995 et 2000.La balance commerciale est excédentaire en 1995 et 2000.L’excédent de la balance des paiements a augmenté de177 %.

Les exportations ont diminué tandis que les importations ontaugmenté entre 1995 et 2000.La balance commerciale est excédentaire en 1995 tandis quecelle de 2000 est déficitaire.L’excédent de la balance des paiements s’est transformé endéficit pour une baisse de 128,8 %.

Les importations ont augmenté beaucoup plus que lesexportations entre 1995 et 2000.La balance commerciale est déficitaire en 1995 et 2000.Le déficit de la balance des paiements a augmenté de456,8 %.

Les importations ont augmenté beaucoup plus que lesexportations entre 1995 et 2000.La balance commerciale est déficitaire en 1995 et 2000.Le déficit de la balance des paiements a augmenté de159,7 %.

Les exportations ont diminué tandis que les importations ontaugmenté entre 1995 et 2000.La balance commerciale est excédentaire en 1995 tandis quecelle de 2000 est déficitaire.On est passé d’un surplus à un déficit de la balance despaiements pour un changement de l’ordre de 499,9 %.

9. Qui est notre principal partenaire commercial ?

Les États-Unis sont notre principal partenaire commercial avec 85,1% de nosexportations et 73,7 % de nos importations en 2000.

10. En analysant le tableau B (page 229), indiquez :a) comment la composition des exportations et des importations a évolué entre

1996 et 2000 ;

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Exportations 1996 Exportations 20001. Produits de l’automobile avec 22,6 %2. Machinerie et équipement avec 22,1 %3. Biens et matériels industriels avec18,7 %

1. Machinerie et équipement avec 25,3 %2. Produits de l’automobile avec 23,0 %3. Biens et matériels industriels avec15,6 %

Importations 1996 Importations 20001. Machinerie et équipement avec 32,1 %2. Produits de l’automobile avec 21,5 %3. Biens et matériels industriels avec19,6 %

1. Machinerie et équipement avec 33,8 %2. Produits de l’automobile avec 21,3 %3. Biens et matériels industriels avec19,4 %

b) Pour quelles catégories de produits la croissance a été la plus élevée et la plusfaible ;

Plus élevée : Produits énergétiques avec une augmentation des exportations de103,2 %Plus faible : Produits forestiers avec une augmentation des exportations de 20,9 %

Plus élevée : Machineries et équipement avec une augmentation des importations de60,6 %Plus faible : Produits de l’agriculture et de la pêche avec une augmentation desimportations de 31,3 %

c) le rythme de croissance des exportations et des exportations au cours de lapériode étudiée.

Les exportations ont augmenté de 50,9 % entre 1996 et 2000Les importations ont augmenté de 52,9 % entre 1996 et 2000

11. Le Canada est-il encore aujourd’hui un exportateur de matières premières ? Quelséléments viennent appuyer la véracité de ce constat ?

Non. Le Canada exporte davantage des machineries et de l’équipement ainsi que desproduits de l’automobile.

12. On dit souvent qu’une baisse du taux de change du $ canadien est un avantagepour les entreprises canadiennes. Cette affirmation vous semble-t-elle juste ? Sioui, expliquez pourquoi.

Cela devrait s’avérer être un avantage, car une baisse du taux de change canadien apour effet de faire baisser le prix d’un bien lorsque celui-ci est transformé en dollaraméricain et de rendre les biens produits au Canada ainsi plus attrayants.

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Par contre, il faut aussi ajouter qu’un taux de change du dollar canadien considérécomme étant trop faible peut nuire très fortement aux importations et ainsi causer despertes pour les importateurs canadiens. Donc, un dollar canadien trop bas peut causerdes pertes plus élevées au niveau des importations que les bénéfices tirés del’accroissement des exportations.

13. En comparant les tableaux 3 et 4 (page 206 et 207), que pouvez-vous conclure surla structure industrielle de l’Ontario par rapport à celle du Québec ?

L’Ontario est la province qui vient au premier rang en matière d’exportationscanadiennes avec 48,2 % du total des exportations canadiennes. Nous avons vuprécédemment que cette province était le pôle manufacturier au Canada et surtout enmatière d’industrie automobile. On remarque, à partir du tableau 3 (p.206), que cesont effectivement les secteurs des machines et équipements ainsi que des produits del’automobile qui sont les secteurs où on enregistre les exportations les plusimportantes. Le Québec vient en deuxième place avec 18,6 % des exportationscanadiennes.

14. Donnez des exemples de transactions qui entrent dans le calcul du compte desservices de la balance des paiements.

Les revenus et les dépenses internationaux en services portant sur les voyages(d’affaires ou à titre personnel), les transports (maritimes, aériens et terrestres), lesservices commerciaux (principalement les services de recherche et développement, degénie, d’architecture, de gestion, les redevances et licences) et les servicesgouvernementaux.

15. Qu’est-ce qui explique qu’au Canada le compte des services soit déficitaire ?

Le Canada achète plus de services à l’étranger qu’il n’en vend aux étrangers. Ledéficit est particulièrement élevé dans le domaine des voyages et des transports,notamment les transports aériens. Le déficit touristique s’explique en partie par larigueur du climat canadien, les Canadiens étant plus enclins à voyager à l’étrangerque les étrangers chez nous. Par ailleurs, il existe au Canada de nombreusesentreprises qui sont des filiales d’entreprises étrangères qui achètent des services de lamaison-mère, ce qui se traduit par un fort volume de paiements.

16. Donnez des exemples de transactions qui entrent dans le calcul du compte desrevenus de placement.

Voici des exemples de revenus de placement qui comprennent les recettes en intérêtset dividendes obtenus sur des investissements réalisés par des Canadiens à l’étrangeret les paiements du Canada à des étrangers qui ont investi au pays.Exemples : Des dividendes retirés des actions de Microsoft achetées à la Bourse deNew York et reçues par un Canadien.Des intérêts payés par Hydro-Québec sur un emprunt fait aux États-Unis.

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17. Déterminez laquelle des transactions ci-dessous sera inscrite au compte desrevenus de placement :a) l’achat d’actions à la Bourse de New Yorkb) le paiement de dividendes d’actions étrangères

Le paiements de dividendes d’actions étrangères car il s’agit d’un revenu deplacement et non pas le placement lui-même comme l’achat d’actions.

18. Définissez les termes « transferts », « transferts privés », « transferts publics ».

Transferts : Ce sont des opérations sans contrepartie.Transferts privés : Il s’agit de l’envoi de fonds privés vers l’étranger ou de l’étrangervers le Canada. Par exemple, un immigrant envoie des fonds dans son pays d’origineà quelques membres de sa famille.Transferts publics : Ce sont des transferts d’impôts que le gouvernement du Canadaretient sur certains paiements de revenus de placement aux non-résidents, lescontributions officielles de l’agence canadienne de développement (ACDI). L’aideaccordée par d’autres organisations gouvernementales et par des organisations nongouvernementales sont également des paiements de transfert.

19. Définissez l’expression « solde du compte courant ».

La somme des différents soldes du commerce des biens, des services, des revenus deplacement et des transferts constitue la balance courante ou le solde du comptecourant de la balance des paiements internationaux.

20. Nommez les quatre éléments du compte courant et donnez-en une brèvedéfinition.

Le commerce des biens : Les recettes (exportations) et les paiements (importations)des biens.Le commerce des services : Les recettes (exportations) et les paiements(importations) des services.Les intérêts et les dividendes des placements : Les recettes et les paiements liés auxplacements.Les transferts : Les entrées et les sorties de fonds sans contrepartie.

21. Définissez les termes « compte capital », « compte financier », « flux net ».

Compte capital : Les entrées et les sorties de capital, flux net des entrées et des sortiesde capitalCompte financier : L’actif du Canada à l’étranger, le flux net des investissements duCanada à l’étranger et les engagements du Canada envers l’étranger, le flux net desinvestissements étrangers du CanadaFlux net : Différence entre les entrées et les sorties

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22. À quelle composante du compte capital et du compte financier rattachez-vouschacune des transactions suivantes ?

a) Une compagnie pharmaceutique canadienne achète un brevet aux États-Unispour un nouveau médicament qui permettra d’améliorer les conditions de viedes sidéens. Le compte capital

b) La valeur des filiales de Cascades en Europe. Le compte financier

c) L’achat (prise de possession) d’une entreprise canadienne par une entrepriseaméricaine. Le compte financier

d) L’aide de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) à desorganisations africaines non gouvernementales (ONG). Le poste transfert dela balance des comptes courants

23. Qu’est-ce que l’écart statistique qui apparaît dans la balance des paiements ?Qu’est-ce qui motive son calcul ?

Le tableau 10 à la page 211 présente la synthèse des différentes composantes de labalance des paiements internationaux du Canada en 2000. La somme du total ducompte courant et des comptes de capital et financier est de + 11,7 milliards dedollars. Or, sur le plan comptable, une balance des paiements internationaux esttoujours équilibrée, car elle est construite sur la base de la comptabilité en doubleentrée. Cependant, les données statistiques recueillies de sources différentes laissentapparaître un écart. La composante « écart statistique » permet d’équilibrer la balancedes paiements. En 2000, il est d’un montant de – 11,7 milliards de dollars.

24. Nommez les éléments du compte capital et du compte financier et donnez unebrève définition de chacun d’eux.

Compte capital : les entrées et les sorties de capital.Compte financier : le flux net de l’actif du Canada à l’étranger.

le flux net des engagements du Canada envers l’étranger.

25. Faites la mise à jour des données du tableau 10 (page 211) et dites si la situation achangé.

Pour faire une mise à jour des données de la balance des paiements internationaux duCanada voir l’URL suivant :http://www.statcan.ca/francais/Pgdb/Economy/intern_f.htmque l’on retrouve sous le vocable le Canada en statistique.Dans un deuxième temps vous devez faire la comparaison avec les données dutableau 10. Dans votre comparaison vous traiterez entre autres de la croissance desrecettes et des paiements, du comportement du solde du compte courant.

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26. Définissez l’expression « taux de change ».

Prix d’une monnaie exprimée dans une autre monnaie.

27. Combien devrez-vous payer pour acheter 1 $ US, si un 1 $ CA vaut 0,62 $ US ?

Si 1 $ CA = 0,62 $ USAlors 1 $ US = 1,61 $ CA soit 0,62 $US/0,62 = 1 $CA/0,62

28. L’effet des attaques terroristes du 11 septembre 2001 se traduit par une vague detouristes américains au Canada. Quel impact le tourisme américain aura-t-il sur lavaleur du dollar canadien ? Illustrez le changement par des graphiques d’offre etde demande.

29. Nommez les agents économiques qui participent, directement ou indirectement,au marché des changes. Décrivez brièvement la participation de chacun.

o Les particuliers qui voyagent à l’étranger ;o Les entreprises, en fonction de leurs opérations avec l’étranger ;o Les banques commerciales et autres institutions financières sont des joueurs

majeurs sur le marché des changes, via leurs cambistes ;o Les courtiers, qui sont des intermédiaires ;o Les gouvernements et institutions publiques qui empruntent à l’étranger ;o Les banques centrales, la Banque du Canada.

30. Nommez les différents types de marché des changes.

Il existe plusieurs types de marché des changes à travers le monde. En voici quelques-uns.Le marché au comptant est un marché où les transactions se font au jour le jour enfonction des besoins quotidiens des intervenants.Les marchés à terme regroupent les transactions qui sont faites en fonction d’uncertain horizon temporel.

O

D1

T d

ech

ange

Q

TC2

TC1

Les attaques terroristes ont fait augmenter lenombre de touristes américains au Canada cequi a eu comme conséquence de faireaugmenter la demande de $ CA et donc defaire augmenter le taux de change du $ CA.D2

9.0.

82

Le marché des options de devises est un marché qui permet d’acheter ou de vendredes devises non pas sur une base obligatoire, mais plutôt sur la base de la possibilité,ou option, d’acheter ou vendre les dites devises, moyennant une prime.

31. Quels choix s’offrent à une entreprise qui importe des biens ? Décrivez chaqueoption brièvement.

Une entreprise canadienne, importatrice peut vouloir se protéger contre une baissefuture du taux de change. En fait, l’entreprise sait qu’elle devra verser une certainesomme dans le futur pour l’achat d’un bien. Elle peut alors acheter dès aujourd’huisur le marché au comptant les devises dont elle a besoin à un taux de change connu.Elle pourrait aussi opter pour le marché des options et acheter ainsi une optiond’achat à un certain taux. Si le taux de change a effectivement baissé, elle pourrautiliser son option. Si, au contraire, il a augmenté elle aura avantage à acheter samonnaie sur le marché au comptant. Cela implique par contre, qu’elle perde cequ’elle a déboursé pour l’achat de l’option.

32. Expliquez comment le mécanisme du marché empêche l’existence de plus d’untaux de change à la fois pour une même monnaie lorsqu’on exprime son prix parrapport à une même devise.

S’il existait deux taux de change différents pour la même devise, cette situation seraitconnue rapidement. Pour en tirer profit, on remarquerait des ventes accrues (offre) decette devise sur le marché où le prix est le plus élevé et une demande accrue danscelui où le prix est le plus bas. Il en résulterait une croissance de l’offre qui feraitbaisser le taux dans le premier marché et une croissance de la demande qui feraitaugmenter le taux dans le deuxième marché. Les forces du marché ont par conséquenttendance à harmoniser les deux prix et à les rendre homogènes.

33. Nommez les facteurs qui influent sur la demande de dollars canadiens.

La demande de dollars canadiens est influencée par :o les exportations de biens ;o les ventes de services à l’étranger ;o les intérêts et dividendes reçus des placements faits à l’étranger par les

Canadiens ;o les achats de titres financiers canadiens faits par des étrangers.

34. Commentez l’affirmation suivante : « Si le taux de change du dollar canadien sedéprécie, cela veut dire que les produits canadiens coûteront moins cher auxAméricains. Les exportations canadiennes augmenteront et la demande de dollarscanadiens sera plus grande. »

Cette affirmation est vraie. Ainsi, si le taux de change diminue, cela fait diminuer leprix des produits canadiens exprimé en $ US. Cette baisse de prix contribue à faireaugmenter la demande pour nos produits et par le fait même à accroître les

83

exportations canadiennes. Pour défrayer le coût des achats américains faits en solcanadien, ces acheteurs auront besoin de devises canadiennes. Ils se procureront doncplus de dollars canadiens, les besoins en $ CA étant plus importants. La demande de $CA augmentera créant une pression à la hausse sur le taux de change.

35. Déterminez si les phénomènes ou les événements suivants entraîneront unediminution ou une augmentation de la demande de dollars canadiens sur lemarché des changes.

a) L’anticipation par les Américains d’une diminution du gain en capital sur unplacement au Canada. Diminution de la demande de $ CA

b) Une augmentation des prix aux États-Unis. Augmentation de la demandede $ CA

c) Une diminution des taux d’intérêt aux États-Unis. Augmentation de lademande de $ CA

d) Une augmentation des prix au Canada. Diminution de la demande de $ CA

e) Une diminution des taux d’intérêt au Canada. Diminution de la demandede $ CA

36. Nommez les facteurs qui influent l’offre de dollar canadien.

o Importations de biens.o Achats de services à l’étranger.o Intérêts et dividendes reçus des placements faits au Canada par des étrangers.o Achats de titres financiers étrangers faits par des Canadiens.

37. Déterminez si les phénomènes ou événements suivants entraîneront unediminution ou une augmentation de l’offre de dollars canadiens sur le marché deschanges.

a) Une diminution des taux d’intérêt au Canada. Diminution de l’offre de $ CA

b) Une diminution des prix au Canada. Diminution de l’offre de $ CA

c) Une diminution des prix aux États-Unis. Augmentation de l’offre de $ CA

d) L’anticipation par les Canadiens d’un accroissement du rendement sur unplacement aux États-Unis. Augmentation de l’offre de $ CA

38. À partir d’une situation d’équilibre fictive, dites quels seront les effets desévénements suivants sur le taux de change du dollar canadien, exprimée en dollarsaméricains.

84

a) Un été froid entraîne plus de vacanciers québécois sur les plages de laNouvelle-Angleterre. Augmentation de l’offre de $ CA qui fera baisser letaux de change du $ CA.

b) La lutte à la récession amène la Réserve fédérale américaine à diminuersensiblement son taux préférentiel (Prime rate), ce qui entraîne une baisse destaux d’intérêt. Augmentation de la demande de $ CA qui fera augmenterle taux de change du $ CA.

c) Le Canada enregistre une baisse de ses exportations vers les États-Unis.Diminution de la demande de $ CA qui fera diminuer le taux de changedu $ CA.

d) Les États-Unis enregistrent une baisse des prix. Augmentation de l’offre de $CA qui fera baisser le taux de change du $ CA.

39. Nommez les trois régimes de taux de change et expliquez-les brièvement.

1. Le taux de change fixe : C’est une valeur que la banque centrale d’un payss’engage à maintenir à un certain niveau.

2. Le taux de change flexible, ou taux de change flottant : C’est la valeur d’unemonnaie fixée par l’offre et de la demande sans intervention de la banque centraledu pays.

3. Le taux de change géré : la banque centrale du pays peut intervenir sur le marchédes changes et tenter d’influencer le cours de sa monnaie.

40. Quel régime de taux de change est le plus répandu ?

Selon une étude portant sur 104 pays entre octobre 1998 et décembre 1999, à peineplus d’un quart des pays ont un régime de flottement libre, les autres ayant lié leursmonnaie au dollar américain (59,7%) ou à l’euro (10,6%).

41. Précisez le régime de taux de change dont il est question dans les extraitssuivants.

« Baptême de feu du peso argentin : Le peso argentin a commencé lundi le 11février à se transiger librement sur les marchés de change, après un arrêt d’unesemaine, ouvrant à 2,20/2,30 par dollar. Il s’agit de la première fois en dix ansque la devise se transige complètement hors parité avec le dollar US. Depuis ladévaluation, la valeur relative du peso a chuté de 56 p. cent. »

Le taux de change flexible

85

« Le Venezuela laissera flotter le bolivar : le président vénézuélien Hugo Chavez adécidé de s’en remettre à la discipline budgétaire pour soutenir la devisenationale, et d’abandonner son système de couloir de fluctuation, un des derniersen Amérique latine. Plusieurs économistes ont toutefois prédit que le bolivarpourrait perdre jusqu’au tiers de sa valeur par rapport au dollar US. »Source : « L’actualité des marchés », [email protected], 18 février 2002

Le taux de change flexible

42. Quelles sont les caractéristiques d’une monnaie forte ?

La force d’une monnaie ne se détermine pas en termes de nombre d’unités par rapportà une autre. Celle-ci se détermine à partir de sa reconnaissance, de son pouvoird’achat et de sa forte demande. Une monnaie forte est reconnue et acceptée dansplusieurs pays et elle permet d’acheter plusieurs biens et services de qualité. Celaassure également une forte demande de la monnaie et contribue à son appréciation.Une monnaie forte devient une monnaie refuge et elle a tendance à chasser lesmonnaies plus faibles.

43. Qu’est-ce qui détermine la force relative d’une monnaie ? Cette force est-ellevalable seulement à l’intérieur du pays ?

o Son pouvoir d’achato Son utilisation large (dans plusieurs pays)o Sa forte demande et son appréciation

La force d’une monnaie est surtout valable à l’extérieur du pays. Le dollar américainest considéré comme une monnaie forte justement parce que celle-ci est une utiliséedans plusieurs pays entre autres pour commercer internationalement et investir.

44. Pourquoi dit-on que les raisons qui expliquent la faiblesse du dollar canadien ontchangé entre 1990 et aujourd’hui ?

Parce que la situation économique canadienne a bien changé depuis dix ans. Parexemple, le contexte qui expliquait la faiblesse du dollar canadien en 1990 n’est plusle même en 2000. Plusieurs problèmes ont été réglés, par contre le dollar ne s’estquand même pas apprécié. Le dollar canadien continue à être relativement faibleaujourd’hui mais pas pour les mêmes raisons qu’en 1990.

45. Pourquoi la monnaie américaine est-elle si convoitée ?

La monnaie américaine est convoitée parce qu’elle est utilisée et reconnue à travers lemonde. Elle constitue la monnaie d’échange dans la majorité des échangescommerciaux au niveau international. Quand une monnaie s’affaiblit, le dollaraméricain a tendance à devenir une monnaie refuge.

86

46. Quelles sont les raisons qui expliquent la faiblesse du dollar canadien par rapportau dollar américain ? Ces raisons ont-elles varié dans le temps ?

Au début de la décennie 1990, plusieurs économistes expliquaient la faiblesse relativedu dollar canadien par rapport au dollar américain par les difficultés économiques etfinancières du pays. Dix ans plus tard, le Canada a réglé ces problèmes. Aujourd’huipour plusieurs, c’est plus l’engouement mondial pour le « billet vert » américain quiexplique la perte de valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain.

47. Où va la partie de la production domestique qui n’est pas consommée à l’intérieurd’un pays ?

Cette partie est vendue sur le marché international. Elle est dirigée vers le marchéextérieur et par conséquent exportée.

48. Décrivez sommairement l’évolution du compte courant entre 1970 et 2000.Quelles sont les années où la tendance s’est inversée ? Expliquez le paradoxe quidécoule de cette situation.

Pour répondre à cette question, vous devez consulter le tableau 13 à la page 222.L’examen de l’évolution du compte courant de la balance des paiements du Canadaentre 1970 et 2000 permet de dégager plusieurs faits. D’abord, durant les trente ansconcernés, le solde commercial a toujours été positif, sauf en 1975. En revanche, lesolde des revenus de placement a toujours été négatif : c’est donc dire que le Canadaa continuellement versé plus d’intérêts et de dividendes à des non résidents qu’il n’ena reçu des investissements canadiens à l’étranger. Enfin, le solde du compte courantest lui aussi presque toujours négatif, avec cinq exceptions : les années 1970, 1982,1996, 1999 et 2000.La situation du compte courant du Canada durant les trente dernières années estparadoxale. Chaque année ou presque, le compte courant était déficitaire, mais ledéficit était largement attribuable aux intérêts payés sur un endettement antérieur.Chaque nouveau déficit est à son tour financé par un nouvel endettement à l’étrangerqui entraîne de nouveaux frais d’intérêt. Avec les équilibres budgétaires des diversgouvernements, la pression pour obtenir du financement extérieur a diminué au coursdes dernières années.

49. Comment l’auteur décrit-il ce qu’il qualifie de cercle vicieux ?

Pour l’auteur la situation décrite au numéro 48 révèle un cercle vicieux dans lequel seretrouve le Canada. Ainsi, le déficit du compte courant entraîne un endettement quientraîne de nouveaux frais d’intérêt qui entraîne un déficit qui entraîne unendettement et ainsi de suite …En résumé, le cercle vicieux : déficit � endettement � frais d’intérêt � déficit �endettement…

50. Que reflète à long terme le pouvoir d’achat relatif des monnaies ?

87

À long terme, les pouvoirs d’achats relatifs des monnaies sont le reflet de l’évolutiondes taux d’inflation entre les pays.

51. La faiblesse du dollar canadien par rapport au dollar américain se reflète-t-elle surd’autres monnaies ?

Pas nécessairement, notre monnaie peut s’apprécier par rapport à une devise tout ense dépréciant par rapport à la monnaie américaine. Elle l’a d’ailleurs fait par rapport àl’euro au cours des dernières années.

52. Pourquoi attache-t-on tant d’importance à la valeur du dollar canadien par rapportau dollar américain ?

Parce que les États-Unis sont de loin notre principal partenaire commercial.

53. Expliquez comment la structure de nos exportations peut avoir un effet sur lavaleur du dollar canadien.

La structure des exportations peut avoir un effet important sur la valeur de notremonnaie. Par exemple, depuis plusieurs décennies, il y a une baisse des prix desressources non pétrolières. Cette baisse de prix empêche le Canada d’enregistrer deshausses de la valeur des transactions dans ces secteurs et prive le Canada d’unedemande accrue pour notre monnaie mettant en péril la croissance du taux de change.L’influence de ce phénomène sur le taux de change dépendra de l’importance de cesecteur d’activité dans la structure industrielle.

54. Pourquoi la demande en dollars canadiens est-elle plus faible qu’auparavant ?

Voici certains éléments présentés dans le manuel :o La dollarisation (utilisation du $ US) dans le commerce et la finance

internationale : cela entraîne certaines entreprises canadiennes à n’utiliser quele $ US pour leurs transactions.

o Les transactions entre filiales au sein d’une même entreprise mais sises de partet d’autre des frontières.

o La baisse des prix des ressources non pétrolières : ces produits comptentencore de façon importante dans nos exportations.

o L’importance accrue de l’industrie de l’information dominée par lesAméricains, ce qui entraîne une demande accrue du $ US au détriment desautres monnaies.

o Des changements, introduits par le gouvernement fédéral, par rapport auxplafonds de titres étrangers qui peuvent être détenus dans les programmes deretraite au Canada. Ces plafonds ont été augmentés de 20 % à 35 % et ontentraîné un accroissement des sorties de devises du pays.

88

55. Relisez l’article intitulé « Le dollar et le huard » à la page 226, répondez auxquestions suivantes.

a) Bernard Élie affirme que le dollar canadien continuera à baisser face au dollaraméricain. Quelles sont les deux grandes raisons qui l’amènent à cetteconclusion ?

La structure actuelle du système monétaire international et le comportement desgestionnaires de capitaux.

b) Selon la théorie économique traditionnelle, que devrait-il arriver au dollaraméricain compte tenu que, depuis un certain temps, 30 % du déficitcommercial américain provient du commerce avec le Canada ?

Le dollar américain devrait s’effondrer pour permettre que disparaisse ce déficit. Celafavoriserait les exportations américaines et découragerait les importations enprovenance d’autres pays.

c) Quelle utilisation les non-Américains font-ils des dollars qu’ils obtiennent ?

Ils s’en servent pour les échanges internationaux à l’extérieur des États-Unis, pourrenflouer les réserves officielles et enfin pour acheter des titres libellés en dollarsaméricains.

d) Expliquez pourquoi Bernard Élie affirme que « les Américains sont devenusdes importateurs nets de capitaux ».

Leurs avoirs à l’étranger sont inférieurs à ce que les étrangers possèdent en dollarsaméricains.

e) Quelles sont les conséquences du fait que le dollar américain constitue pourplusieurs une valeur refuge ?

Le dollar monte (hausse de la demande) et atteint des valeurs inégalées. Comme lesinvestisseurs veulent profiter de la hausse continue du dollar, ils achètent tous lestitres en dollars. On assiste presque à une dollarisation de fait.

f) Que signifie pour les États-Unis le fait que le dollar soit considéré comme unemonnaie internationale ?

La plupart des produits sont vendus en dollars. Les pays régulent la valeur de leurmonnaie par rapport au dollar. Les réserves des pays sont principalement détenues endollars. Compte tenu de cette réalité, les États-Unis sont « tout à la fois État, banquecentrale et banque de dépôt. » La dette extérieure des Américains sert de monnaie àtous les autres.

89

g) Quelle solution alternative propose Bernard Élie si l’on veut éviter unedollarisation de fait comme celle qui est en train de se produire ?

Pour Bernard Élie, il faut créer une vraie monnaie internationale, établir en quelquesorte le modèle de l’euro à l’échelle planétaire.

h) Pourquoi les Américains considèrent-ils cette solution comme inacceptable ?

Ils ne veulent pas perdre leur prérogative et tout le pouvoir qu’elle leur donne.

90

Chapitre 8

Compréhension et révision

1. Définissez les expressions suivantes « conjoncture économique » et « structureéconomique ».

La conjoncture économique est l’étude de la situation sur une période donnée(momentanée pour l’auteur, définie comme en courte période par d’autres) d’uneéconomie.La structure économique est l’étude de l’organisation économique.

2. Quelles sont les phases d’un cycle économique ?

L’économie n’est pas linéaire. Elle semble connaître des hauts et des bas, donc dessommets et des creux. Entre chacune de ces phases, il y aura une expansion, et, entrele haut et le bas, une phase de contraction. Après le creux, l’expansion est aussiqualifiée de reprise, et après le sommet, la contraction de récession.

3. Quel est le principal indicateur économique utilisé pour mesurer l’évolution de laconjoncture économique ?

Le PIB réel.

4. Donnez la définition technique d’une récession.

Techniquement, une récession se définit comme étant une baisse du PIB réel durantdeux trimestres consécutifs.

5. Donnez une définition plus globale de la récession ?

Cette définition plus globale de la récession nous est fournie par le National Bureauof Economic Research (NBER). Selon cet organisme, une récession est « une périodede fléchissement de la production, des revenus, de l’emploi et du commerce, qui durehabituellement de six mois à un an et se caractérise par une contraction généralisée del’activité dans de nombreux secteurs ».

6. En vous fondant sur le graphique 2 (page 237), répondez aux questions suivantes.

a) Pourquoi l’auteur étudie-t-il l’évolution de la production nationale à partir duPIB réel et non du PIB nominal ?

Parce que le PIB réel est exempt de l’inflation. Son évolution reflète alors l’évolutionréelle de la production.

91

b) Selon ce graphique, que pouvez-vous conclure sur l’évolution à long terme duPIB réel ?

À long terme, le PIB réel s’accroît. Au Canada, il est passé de 550 milliards en 1981 àprès de 950 milliards en 2001.

c) De 1980 à 2002, combien de cycles économiques avons-nous traversés ? Ont-ils tous eu des durées similaires et une même amplitude (importance) ?

Nous avons traversé deux cycles économiques. La durée de ces deux cycles varieentre 10 et 12 ans (entre les 2 sommets). L’amplitude est également un peu différente,le deuxième cycle semble démontrer une différence plus grande entre le PIB enrécession (1990-1991) et celui du sommet (1999-2000) que le premier cycle.

d) En période de récession, qu’arrive-t-il au PIB réel ?

Le PIB réel diminue car en récession la production diminue.

e) Quelle a été la phase d’expansion la plus longue ?

La phase d’expansion après 1991.

7. Quelle différence faites-vous entre un indicateur de coïncidence et un indicateurprécurseur ?

Les indicateurs de coïncidence sont des mesures qui nous renseignent sur ce qui sepasse présentement ou dans un passé récent tandis que les indicateurs précurseursdevraient pouvoir nous renseigner sur le futur immédiat de l’évolution de l’économie.

8. Nommez les principaux critères d’un indicateur précurseur (selon le NBER).

Avoir une signification économique en tenant compte des tendances des dépenses desconsommateurs et des entreprises.Devancer et refléter les mouvements et les points de retournement d’un cycleéconomique.Être régulier dans le temps.Satisfaire aux tests statistiques.

9. Quelle est l’utilité du modèle de demande et d’offre de l’ensemble des biens etservices ?

En macro-économie, comme nous cherchons notamment à connaître les causes de lacroissance économique générale et de l’inflation, nous devons prendre en compte lemarché de l’ensemble des biens et services de l’économie. Pour expliquer lesvariations dans la valeur du volume de la production globale et du niveau moyen des

92

prix, nous allons recourir à un modèle de demande et d’offre de l’ensemble des bienset services.

10. Définissez le concept de demande agrégée.

L’ensemble des biens et services que les agents économiques, pendant une périodedonnée, souhaitent acquérir aux différents niveaux moyens des prix.

11. Commentez l’affirmation suivante : « la demande agrégée est un scénario desagents économiques. » Qui sont ces agents ? Que font-ils sur la grande scène del’économie ?

Cette affirmation est vraie, la demande agrégée nous présente des possibilitésprobables compte tenu des niveaux moyens des prix et non des faits réels. Les agentséconomiques qui sont pris en compte dans la demande agrégée sont : lesconsommateurs, les entreprises, les gouvernements et l’étranger.

12. Tracez une courbe de demande agrégée en identifiant les principaux éléments dugraphique.

13. Qu’est-ce qui explique la pente négative de la demande agrégée ?

Ceteris paribus, il existe une relation inverse entre la variable « niveau moyen desprix de l’ensemble des biens et services » et la variable « volume de productionglobale demandé (PIB réel) ».La relation inverse entre le niveau moyen des prix et le volume de production globaledemandé (PIB réel) s’explique à l’aide de trois facteurs : l’effet du taux d’intérêt,l’effet de richesse réelle et l’effet du prix relatif des biens exportés par rapport auxbiens importés.

14. Par quelle formule peut-on obtenir le PIB réel à un niveau de prix donné ?Comment traduiriez-vous cette formule en mots ?

Demande agrégéeNiv

eau

moy

en d

es p

rix

(ind

ice

enba

se10

0)

Volume de la production globale(en milliards de $ constants)

93

C + Ib + G + Xn = PIB réelOù : C : dépenses de consommationIb : investissements brutsG : dépenses du gouvernementXn : dépenses d’exportation nettes où (X-M) = dépenses d’exportations – dépensesd’importations.

15. Décrivez l’effet du taux d’intérêt sur la demande agrégée ?

Si le taux d’intérêt augmente, les dépenses de consommation et d’investissement queles ménages et les entreprises souhaitent faire diminuent (� C demandées, �Ibdemandées), car ces dépenses sont partiellement financées par le crédit ou sont baséessur une comparaison entre le taux d’intérêt et le taux de profit anticipé.

16. Comment s’explique la relation inverse entre le niveau moyen des prix et le PIBréel demandé ?

Quand le niveau moyen des prix est plus élevé, les agents économiques ont besoin deplus de monnaie pour effectuer leurs achats. Nous savons que lorsque la demande demonnaie augmente, ceteris paribus, le taux d’intérêt augmente. Lorsque le tauxd’intérêt augmente, les dépenses de consommation et d’investissement diminuent.Ainsi, à un niveau moyen de prix élevé correspond un montant de PIB réel demandémoins grand.

17. Décrivez l’effet de richesse réelle.

Quand on traite de la richesse réelle, on traite de la valeur réelle des actifs financiers.Dans un contexte où le niveau moyen de prix change, cela aura pour conséquence defaire varier la valeur réelle d’un actif donné. Ainsi, lorsque le niveau moyen des prixaugmente, la valeur des actifs financiers diminue, ce qui incite les ménages détenteursd’actifs financiers à vouloir diminuer leurs dépenses personnelles (� C demandées)et réduit par le fait même le PIB réel demandé.

18. Qu’entend-on par l’effet du prix relatif des biens exportés par rapport aux biensimportés ?

Lorsque le niveau moyen des prix monte dans le pays, ceteris paribus, lesexportations coûtent plus cher. Parallèlement, les importations deviennentrelativement moins chères. Il en résulte une augmentation des achats de produitsimportés par les agents économiques du pays (� M demandées) et une diminutiondes achats des étrangers (� X demandées). Par conséquent, le volume de productionglobale demandé (PIB réel) est moins grand.

19. Quel sera l’effet de chacun des événements suivants sur la courbe de la demandeagrégée ?

94

a) Une augmentation du taux d’imposition moyen des revenus personnels.

Fera diminuer le revenu disponible. La demande agrégée diminuera.

b) Une hausse anticipée du niveau moyen des prix.

La demande agrégée augmentera.

c) Une augmentation de la confiance en l’avenir des consommateurs.

La demande agrégée augmentera.

b) Une diminution du revenu disponible des ménages.

La demande agrégée diminuera.

20. Expliquez comment les anticipations des hausses de prix des agents économiquespeuvent elles-mêmes contribuer à accentuer ces hausses.

On peut expliquer cela à partir du modèle de marché que nous avons déjà vu. Noussavons que les anticipations des hausses de prix des agents économiques auront pourconséquence de faire augmenter la demande agrégée. Nous savons également que lademande agrégée est la somme de toutes les demandes des différents marchés etqu’elle est représentée par une pente négative. Donc, nous pouvons déduire que lacroissance de la demande globale aura un effet similaire sur le niveau moyen des prixqu’une croissance de la demande sur le prix du marché. Nous pouvons donc conclureque les anticipations, en faisant augmenter la demande agrégée, auront pourconséquence de faire augmenter le niveau moyen de prix.

21. Quel sera l’effet du déplacement d’un même fardeau fiscal global, à partir desménages dépensant une grosse part de leur revenu vers des ménages qui épargnentdavantage ?

Ce déplacement devrait faire augmenter la demande agrégée car les ménages à faiblerevenu dépensent une part plus grande de leur revenu. Si leur revenu personneldisponible augmente à cause d’une baisse des impôts, ils dépenseront davantage.

22. Que signifie au juste la progressivité de l’impôt pour les particuliers ?

La progressivité de l’impôt sur le revenu des particuliers signifie que le tauxd’imposition des contribuables augmente à mesure que leur revenu augmente.

23. Quels sont les principaux événements qui peuvent entraîner un accroissement del’investissement brut ?

Une augmentation du taux d’utilisation des capacités de production.

95

Une baisse des taux d’intérêt.Une augmentation du rendement anticipé des projets d’investissement.Une diminution du taux d’imposition du bénéfice des compagnies.Une anticipation d’une hausse prochaine du niveau moyen des prix.

24. Quels sont les principaux évènements qui peuvent entraîner une diminution del’investissement brut ?

Une diminution du taux d’utilisation des capacités de production.Une hausse des taux d’intérêt.Une diminution du rendement anticipé des projets d’investissement.Une augmentation du taux d’imposition du bénéfice des compagnies.Une anticipation d’une baisse prochaine du niveau moyen des prix.

25. Commentez la phrase suivante : « le montant des dépenses publiques est uneaffaire de choix politiques. »

Effectivement, les dépenses publiques sont liées aux choix politiques de nosgouvernements. Par exemple, la part du budget accordé à l’éducation n’est pasnécessairement équivalente d’un pays à un autre. Le choix des montants et desinstitutions qui les recevront sont en lien avec les valeurs et le programme défenduspar les politiciens en place. Certains choisiront de financer entièrement l’éducationpour qu’elle soit gratuite tandis que d’autres pourraient décider de financer seulementune part des frais et de laisser le secteur privé s’occuper du reste.

26. Les évènements suivants sont tous en lien avec les dépenses d’exportation nette.Quel sera l’effet de chacun sur la courbe de la demande agrégée ?

a) Une augmentation de la demande intérieure finale dans les autres pays.

Fera augmenter les exportations nettes. La demande agrégée augmentera.

b) Une hausse du taux de change de la monnaie du pays.

Fera diminuer les exportations nettes. La demande agrégée diminuera.

c) Une hausse du niveau moyen des prix moins rapide chez les partenairescommerciaux qu’au pays

Fera diminuer les exportations nettes. La demande agrégée diminuera.

27. Définissez le concept d’offre agrégée.

L’ensemble des biens et services que les agents économiques souhaitent mettre enmarché aux différents niveaux moyens des prix sur une période donnée.

96

28. Tracez une courbe d’offre agrégée en identifiant les principaux éléments dugraphique.

Voir le graphique 5, page 246.

29. La courbe d’offre agrégée comporte trois segments. Décrivez chacun brièvement.

o Segment keynésien : il représente une situation économique de sous-utilisation dela capacité de production. Ce segment de la courbe est horizontal.

o Segment intermédiaire : il représente une situation économique où plusieursentreprises et secteurs d’activités ont encore une capacité de production inutilisée,mais ne peuvent mobiliser les facteurs de production sans ajouter unerémunération supplémentaire. Ce segment a une pente positive.

o Segment classique : il représente une situation économique de pleine utilisationdes capacités de production de l’économie. Ce segment de la courbe est vertical.

30. Pourquoi la forme d’une courbe d’offre agrégée est-elle différente de celle d’unecourbe d’offre « ordinaire » ?

Globalement, la courbe représente une relation positive entre le niveau moyen desprix et la production globale. Par contre, elle démontre graphiquement la sensibilitédu volume de production offert suite aux variations du niveau moyen des prix. Aprèsl’étude des différents segments, nous savons que la réaction n’est pas la même etvarie selon les circonstances.

31. Quel sera l’effet de chacun des événements suivants sur la courbe d’offreagrégée ?

a) Une augmentation de la productivité des facteurs de production employés.

Une augmentation de l’offre agrégée.

b) Une augmentation de la concurrence sur les marchés.

Une augmentation de l’offre agrégée.

c) Une diminution de la quantité disponible de facteurs de production physiqueset humains du pays.

Une diminution de l’offre agrégée.

d) Une diminution des subventions pour la production de certains biens ouservices.

Une diminution de l’offre agrégée.

97

32. Que représentent le niveau moyen des prix d’équilibre et le volume de laproduction globale d’équilibre ? Représentez cet équilibre graphiquement.

Le niveau moyen des prix d’équilibre et le volume de la production globaled’équilibre résultent de l’interaction des forces de l’offre agrégée et de la demandeagrégée.

33. Que signifie le terme « stagflation » ?

C’est une conséquence de la diminution de l’offre agrégée i.e. une combinaison del’augmentation des prix (inflation) et de la stagnation du volume de productionglobale.

34. Quel sera l’effet de chacun des événements suivants sur le PIB d’équilibre et leniveau de prix moyen ? Faites une représentation graphique pour chacun desévénements.

a) Une reprise économique se fait sentir aux États-Unis, pendant que noussommes en pleine récession.

b) On remarque une hausse des investissements nets en période de pleinecroissance économique.

Niv

eau

de p

rix

PIB réel

NP 1

PIB réel 1

DA

OA

Niv

eau

de p

rix

PIB réel

NP 1

PIB réel 2

DA1

OA

DA2

PIB réel 1

Cette reprise fera augmenter nosventes aux États-Unis ainsi lesexportations nettes augmenteront.Cela fera augmenter la demandeagrégée. Comme nous sommes enrécession, l’équilibre initial estsitué dans le segment keynésien.Dans l’exemple illustré, lacroissance de la demande n’a paspermis de sortir de la récession, ily aura une augmentation du PIBréel sans toutefois créer uneaugmentation de prix.

98

c) Une nouvelle génération d’ordinateurs accroît substantiellement l’efficacité dutravail alors que l’économie est en période de plein emploi.

d) On note une baisse substantielle des dépenses gouvernementales en pleinerécession économique.

Niv

eau

de p

rix

PIB réel

NP 1

PIBr 1

DA1

OA

DA2

NP2

PIBr 2

Cette hausse des investissementsnets en période de croissance aurapour effet de faire augmenter lademande agrégée. Comme noussommes en croissance, l’équilibreinitial est situé dans le segmentintermédiaire. Dans l’exempleillustré, la croissance de lademande n’a pas permis de sortirde ce segment, il y aura uneaugmentation du PIB réel et uneaugmentation de prix.

Cette croissance de laproductivité aura pour effet defaire augmenter l’offre agrégée.Comme nous sommes en pleinemploi, l’équilibre initial estsitué dans le segment classique.Dans l’exemple illustré, lacroissance de l’offre n’a paspermis de sortir de ce segment,il y aura une augmentation duPIB réel et une diminution deprix.

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PIB réel

NP 1

PIBr 1

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OA2OA1

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PIB réel

NP

PIB réel 1

DA1

OA

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PIB réel 2

Cette baisse fera diminuer lademande agrégée. Comme noussommes en récession, l’équilibreinitial est situé dans le segmentkeynésien. Dans l’exempleillustré, la baisse de la demande sefera dans ce segment, il y aura unediminution du PIB réel sanstoutefois changer le niveau deprix.

99

35. Reprenez la situation b) du numéro 34 et complétez votre illustration de lasituation économique avec une courbe des possibilités de production etl’évolution cyclique du PIB dans le temps. Expliquez le lien entre ces troisreprésentations.

L’objectif de cet exercice est de voir, par des représentations graphiques, commentces trois modèles représentent une situation similaire. Dans le contexte de cetexercice, vous devez illustrer graphiquement une situation de croissance économiquede trois façons : modèle global, courbe de possibilités de production et cycleéconomique.

La courbe de possibilités de production : voir graphique 2b) à la page 14 (chap.1).Cette représentation, nous démontre l’effet d’une croissance des ressources dansl’économie et des possibilités accrues de produire les biens que la société aurachoisis.

Le cycle économique : voir graphique 2 à la page 237.Dans cette démonstration, l’objectif est de démontrer par un point identifié en périoded’expansion dans le cycle, l’effet d’une croissance des investissements sur laproduction.

Le modèle du marché global :

Donc, voilà trois façons d’illustrer les effets d’une croissance des investissementsainsi qu’une croissance économique.

36. Comment le ministère de l’Industrie du Canada définit-il la productivité ?

La productivité est une mesure de l’efficience avec laquelle les ressources del’économie sont transformées dans la production de biens et services. Elle mesure laquantité produite à partir des facteurs travail, capital (installations et matériel) ettechnologie. On peut mesurer la productivité au niveau de l’entreprise, de l’industrieou de l’économie.

Niv

eau

dei

PIB réel

NP 1

PIBr 1

DA1

OA

DA2

NP2

PIBr 2

Nous reprenons la figure du no.34 b). Cette figure reflète unesituation d’accroissement desinvestissements avec la croissanceéconomique que cela entraîne. Il yaura alors une augmentation duPIB réel et du niveau de prix.

100

37. Quelle est la conséquence sur la production d’une hausse de la productivité ?

Une hausse de la productivité signifie qu’une plus grande quantité peut être produiteavec les mêmes facteurs (ou moins).

38. Expliquez le lien établi par le ministère de l’Industrie du Canada entre laproductivité et le niveau de vie.

Les gains de productivité permettent aux entreprises de verser des salaires réels plusélevés à leurs employés tout en offrant des rendements supérieurs à leurs actionnaires,sans compromettre leur position concurrentielle. De même, au niveau national, laproductivité est le déterminant le plus important de la progression soutenue du niveaude vie des citoyens. Les gains de productivité et la création de richesses peuventfaciliter l’accroissement des dépenses consacrées aux programmes sociaux, aux soinsde santé, à l’enseignement supérieur, à la protection de l’environnement.

39. Nommez les deux grandes catégories de mesure de la productivité et expliquezchacune brièvement.

La productivité du travail : elle est habituellement exprimée en termes de« production par heure » ou de « production par travailleur ». Elle mesure le nombremoyen d’unités de biens ou de services produits par heure travaillée ou partravailleur.

La productivité totale des facteurs (ou productivité multifactorielle) constitue unemesure plus complète de la productivité qui lie la production non seulement aufacteur travail, mais à une mesure combinée de tous les facteurs, y compris le capitalet les intrants matériels.

40. Comment exprime-t-on la productivité du travail ?

Elle est présentée sous forme de ratio de la production réelle obtenue à partir d’unemesure réelle quelconque du facteur travail.

41. Commentez l’affirmation suivante : » Il n’y a pas de consensus au sujet dessources de la croissance économique ».

Effectivement. Ainsi, dire qu’il faut plus de productivité, ou encore que la croissanceéconomique est nécessaire à l’amélioration des conditions de vie, n’indique pascomment accroître la productivité ni quelles sont les sources d’amélioration de laproductivité. Il n’existe pas de réponse unique et simple à ces questions.

42. En quoi le tableau 4 (page 255) peut-il vous permettre d’étoffer votre réponse à laquestion précédente ?

101

Le tableau 4 de la page 255 fait ressortir les sources de la croissance selon certainsauteurs importants en économique. Voici quelques exemples :Adam Smith : la source de la croissance réside dans la division du travail.David Ricardo : la source de la croissance réside dans l’investissement.Karl Marx : la source de la croissance réside dans l’équilibre entre la production debiens de consommation et celle de biens de production.Approche keynésienne : la source de la croissance réside dans le taux d’épargne et letaux d’investissement.Modèle néo-classique : la source de la croissance réside dans le taux de progrèstechnologique.

43. À quoi une perspective d’analyse à plus long terme s’intéresse-t-ellegénéralement ?

Elle s’intéresse aux changements structurels de l’économie soit les transformations etl’évolution des bases de l’économie.

44. Qu’entend-on par intensité technologique ?

L’intensité technologique est le degré technologique sur le plan de leurs dépenses enrecherche et du développement et du degré de technologie présent dans les produitsofferts.

45. Quels secteurs de l’économie québécoise appartiennent à la haute technologie ?

La catégorie haute-technologie inclut principalement l’aérospatiale, le matérielélectronique et le matériel de communication, les ordinateurs et les produitspharmaceutiques.Pour avoir un meilleur portrait, on peut ajouter la catégorie moyenne-hautetechnologie qui regroupe les produits chimiques, les véhicules automobiles, lamachinerie et les produits électriques.

46. Quels secteurs de l’économie québécoise appartiennent à la faible technologie ?

La catégorie faible technologie englobe les industries traditionnelles et celles liées àl’exploitation des ressources naturelles, comme l’alimentation, le textile,l’habillement, le bois et le papier.Pour avoir un meilleur portrait on peut ajouter la catégorie moyenne-faibletechnologie qui comprend principalement le caoutchouc, le plastique, la sidérurgie etl’aluminium.

47. À partir des tableaux 5 et 6 (pages 256 et 257) que pouvez-vous conclure à proposde la production, de l’emploi et des exportations dans l’industrie manufacturièredu Québec ?

Un court texte devrait reprendre les points suivants :

102

Du tableau 5, on peut conclure que :La croissance annuelle moyenne de 1976 à 1997

Secteurs Plus forte croissance Plus faible croissancea) Haute technologieb) Faible technologiec) Haute technologied) Faible technologiee) Haute technologief) Moy-.haute

technologie

a) Production en $const. (7,8 %)

c) Emploi (2,9 %)

e) Exportations (10,5 %)

b) Production en $ constants(1,0 %)

d) Emploi (-1,1 %)

f) Exportations (4,6 %)

Du tableau 6, on peut conclure que :o Parts relatives de la production en % :

Secteur de la haute technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1997 qu’en 1976. (4,8 % et 15,3 %)Secteur de la faible technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1997 qu’en 1976. (53,2 % et 43,8 %)

o Parts relatives de l’emploi en % :Secteur de la haute technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1997 qu’en 1976. (4,2 % et 8,2 %)Secteur de la faible technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1997 qu’en 1976. (60,4 % et 52,3 %)

o Parts relatives des exportations en % :Secteur de la haute technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1976 qu’en 1997. (10,4 % et 25,1 %)Secteur de la faible technologie est plus important au Québec que dans lereste du Canada tant en 1976 qu’en 1997. (38,5 % et 31,9 %)Secteur de la moyenne-faible technologie est plus important au Québecque dans le reste du Canada tant en 1976 qu’en 1997. (27 % et 25,3 %)

Donc, le Québec est un chef de file au Canada en matière de haute technologie. C’estle secteur qui a connu la croissance la plus forte entre 1976 et 1997. D’autre part, cesecteur, sans être le plus important au Québec, se retrouve plus fortement représentéau Québec par rapport au Canada.

48. Décrivez l’évolution du secteur manufacturier au cours des vingt dernièresannées.

À partir des tableaux 5 et 6 des pages 256-257, un court texte devrait reprendre lespoints suivants :

• La haute-technologie est le secteur qui a connu les plus importantes croissancesdans les secteurs de la production, de l’emploi et des exportations.

• Ce secteur enregistre toujours des parts relatives en termes de production, del’emploi et des exportations plus importantes au Québec par rapport au Canada.

103

Le Québec est ainsi devenu un chef de fil au Canada en matière de hautetechnologie au cours des vingt dernières années.

49. Comment le Québec peut-il aspirer à accroître sa compétitivité sur le planinternational ?

En maintenant son avantage dans la haute technologie, tout en développant plus lesecteur de la moyenne-haute technologie.

50. Dans le texte « La nouvelle économie est un mythe », l’auteur s’interroge sur lapossibilité que les discours sur Internet et la nouvelle économie ne soient que duvent. Quels éléments avancent-ils relativement à cette éventualité ?

Le Nasdaq a chuté de 40 % en 2000.Le moteur de recherche YAHOO et le site de vente en ligne Amazon ont vu la valeurde leur action chuter de 80 % sur un an.Entre décembre 1999 et janvier 2001, 108 sociétés de l’Internet ont fermé leurs portesaux États-Unis et 608 sociétés ont supprimé 54 000 emplois ; la réduction d’emploisse serait encore accentuée récemment.

51. Comment l’auteur décrit-il ce qu’il appelle les comportements moutonniers ?

Ce sont les investisseurs qui ont tendance à suivre les autres. La hausse des coursentraîne une course des valeurs vers la hausse et, à l’inverse, quand la panique prend,c’est un mouvement brutal vers la baisse que l’on enregistre.

Quels impacts ces comportements ont-ils eu récemment sur la nouvelleéconomie ?

La bulle a éclaté et le mouvement brutal à la baisse semble quasi irréversible. Qu’ilsuffise de se rappeler ce qui est arrivé à Northern.

52. Pourquoi affirme-t-on que l’économie liée à Internet est enfermée dans unelogique de coûts fixes ?

C’est qu’en partant il faut beaucoup investir en publicité, en moyens informatiques etinfrastructure logistique. Ce sont des coûts fixes élevés qui provoquent des pertesconsidérables dans les premières années de fonctionnement des entreprises que lesventes insuffisantes ne peuvent couvrir. Il faut donc du temps pour atteindre le seuilde rentabilité même si par la suite il est facile d’engranger des profits.

53. Comment décrit-on l’essor de la net-économie ?

Les taux d’accès à Internet ne cessent de progresser. Au cours des Fêtes de 2000, uninternaute américain sur quatre a effectué un achat en ligne et plus d’un sur trois a

104

utilisé la Toile pour comparer les prix. On cherche aussi de plus en plus des idéescadeaux sur Internet.

54. Quels sont les avantages de la vente en ligne qui pourraient permettre sondéveloppement rapide ?

La vente en ligne peut favoriser le développement d’un marketing personnalisé etl’offre de produits sur mesure à partir du stockage d’informations fait par lesmarchands. La concurrence s’en trouvera accrue et le processus de fixation des prixpeut s’en trouver modifié. De plus, acheteurs et vendeurs pourront être mis plusrapidement en communication qu’auparavant.

55. Pourquoi l’auteur dit-il en fin d’article qu’il faut éviter de confondre innovationtechnologique et croissance ?

C’est que les gains de productivité liés à l’informatisation et à Internet impliquentpour les entreprises des pertes d’emplois. Si le chômage augmente, la consommationralentit et la croissance décélère ou s’arrête.

105

Chapitre 9

Compréhension et révision

1. Décrivez brièvement les interventions de l’État depuis la Seconde guerremondiale ?

Après la Deuxième guerre mondiale, les États des pays industrialisées ont accentuéleur intervention directe dans l’activité économique.En plus de son rôle traditionnel dans la défense, la justice et la police, l’État a accrules services publics dans des secteurs comme l’éducation et la santé. À cela s’ajouteune mission de protection sociale et de redistribution des revenus entre les citoyens,sans parler des régimes publics pour les retraités. L’État a aussi mis sur pied desprogrammes d’aide en cas de perte d’emploi comme l’assurance chômage, appeléeaujourd’hui assurance emploi.

2. Ces interventions ont-elles des incidences sur les budgets des gouvernements ? Sioui, lesquelles ?

Ces interventions nombreuses et variées ont entraîné des dépenses supplémentairespour l’État, et, en corollaire, une augmentation des taxes et des impôts prélevés.

3. Définissez le budget du gouvernement.

Un budget du gouvernement est la prévision des revenus gouvernementaux et desdépenses gouvernementales au cours d’une année.

4. D’où les revenus des gouvernements proviennent-ils ?

Les revenus des gouvernements proviennent principalement des impôts et des taxes.

5. Pourquoi parlons-nous des gouvernements et non du gouvernement ?

Nous parlons de gouvernements avec un « s » parce qu’il existe au pays différentspaliers de gouvernement et qu’ils ont de par la Constitution canadienne diverspouvoirs de taxation.

6. Quelles sont les principales sources de revenus des administrations publiques ?

L’impôt sur le revenu des particuliers, l’impôt sur le revenu des entreprises, lesdifférentes taxes et droits sur les biens et les services.

7. Est-il juste de dire qu’au Canada on paie de l’impôt sur le revenu depuis la nuitdes temps ?

106

Non. Le gouvernement fédéral a prélevé un impôt sur le revenu pour la première foisdurant la Première guerre mondiale.

8. Quel lien faites-vous entre le niveau d’activité économique et les revenus desgouvernements tirés des impôts ? Expliquez votre réponse.

Plus le niveau d’activité économique est élevé, plus les revenus totaux des particulierset des entreprises seront grands et conséquemment le montant total des impôts perçuspar le gouvernement augmentera, toutes choses étant égales par ailleurs. Plusd’emplois et plus de profits signifient plus d’impôts versés au gouvernement.

9. Nommez les sortes de taxes dont on traite au tout début du chapitre.

Les taxes de vente, les taxes sur les carburants, les taxes sur le tabac, les taxes sur lesboissons alcooliques et les droits de douane. Il y a également certaines taxes qui sontappliquées à la masse salariale.

10. Nommez les types de dépenses des administrations publiques.

Des dépenses de fonctionnement, des dépenses d’investissement et des dépenses liéesà des services offerts à la population dans le cadre de nombreux programmes.

11. Le lien entre le niveau des dépenses et l’activité économique s’apparente-t-il àcelui qui existe entre le niveau de revenus et l’activité économique ? Expliquezvotre réponse.

Les dépenses de certains programmes sont inversement reliées à la force de l’activitééconomique. Par exemple, en période de ralentissement économique, les dépensesgouvernementales liées à l’assurance-emploi augmentent parce qu’il y a plus dechômeurs. Il en va de même pour différents programmes de services sociaux. Sommetoute, la croissance de l’économie, mesurée par le taux de variation du PIB réel, a uneforte incidence sur les revenus et les dépenses d’un gouvernement.

12. La somme de tous les revenus moins les dépenses de programmes (incluant lafonction publique) détermine le solde de fonctionnement.

13. Quelle différence y a-t-il entre le solde budgétaire et le solde de fonctionnement ?

La différence réside dans le service de la dette car le solde budgétaire correspond ausolde de fonctionnement moins le service de la dette.

14. Le solde budgétaire annuel est-il toujours égal à zéro ? Expliquez votre réponse.

Non. Le solde budgétaire peut être positif (surplus budgétaire), négatif (déficitbudgétaire) ou nul (budget équilibré).

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15. Quels sont les deux types d’équilibre budgétaire ? Qu’est-ce qui les différencie ?

L’équilibre budgétaire peut être envisagé sur la base de l’année financière de 12 mois,ou encore en fonction des fluctuations de l’économie, par rapport à l’ensemble d’uncycle économique.

16. Est-il exact de dire qu’un déficit budgétaire accroît la dette du même montant ?Expliquez votre réponse.

C’est le cas si le gouvernement emprunte le montant du déficit.

17. Qu’est -ce qui constitue la dette publique ?

La dette est constituée de l’accumulation des déficits et des surplus budgétaires passésdu gouvernement.

18. Définissez les expressions « niveau absolu d’une dette » et « niveau relatif d’unedette ».

Niveau absolu : Montant de la dette.Niveau relatif : Montant de la dette par rapport à la taille de l’économie et à lacapacité du gouvernement de payer les intérêts sur la dette et éventuellement, de larembourser.

19. Quels éléments d’information faut-il détenir pour juger de l’importance d’unedette publique ?

L’élément fondamental à examiner est la capacité de remboursement de l’emprunteur,et non le montant absolu de la dette. Il faut donc considérer le montant de la dettepublique par rapport à la taille de l’économie et à la capacité du gouvernement depayer les intérêts sur la dette et, éventuellement de la rembourser.

20. L’État est-il le seul agent économique à s’endetter ?

Non, tous les agents économiques peuvent s’endetter.

21. D’un point de vue économique, est-il nécessairement désavantageux qu’un agentéconomique s’endette ?

Pour répondre à cette question, il faut connaître les causes des déficits et del’endettement. Le ménage le fait-il pour acheter des biens de consommation ou unemaison ? Pour quels motifs l’entreprise s’endette-t-elle ? Pour couvrir ses coûts deproduction ou pour acquérir de nouveaux équipements ?

108

Acquérir une maison ou de nouveaux équipements, c’est préparer l’avenir ou investir.Alors au niveau économique, la préparation de l’avenir ne peut pas êtredésavantageuse.

22. L’endettement privé et l’endettement public sont-ils de même nature ?

Non. Un trop fort endettement privé peut mener ultimement à la faillite, tandis que lesimpôts futurs permettront de payer l’endettement d’aujourd’hui. Il est cependantpossible que ce soit les générations futures qui paient pour notre consommationd’aujourd’hui.

23. Les dépenses du gouvernement sont-elles toujours liées à la croissanceéconomique ?

Non. Elles peuvent être liées à des opérations courantes telles l’achat de crayons et depapier pour les employés de la fonction publique, la location d’un entrepôt...

24. Un gouvernement qui s’endette pour relancer l’activité économique vise-t-il unéquilibre budgétaire sur une période de 12 mois ou sur l’ensemble du cycle ?Expliquez votre réponse.

Sur l’ensemble du cycle. Un gouvernement qui décide d’accroître ses dépenses et des’endetter, dans le but de stimuler l’activité économique en période de ralentissementéconomique, n’a pas pour objectif d’augmenter les recettes fiscales dans un avenirplus ou moins lointain, mais d’abord de relancer aujourd’hui l’économie pour lemieux-être de tous.

25. Quelles sont les conséquences possibles de l’endettement public ? Expliquez votreréponse.

o Si pour financer ses déficits un gouvernement fait appel à l’épargne des résidentsdu pays, l’emprunt se traduit par une redistribution de la richesse entre lescitoyens.

o Si le financement est fait auprès de non-résidents, les intérêts versés sur des titreslibellés en dollars canadiens seront transférés à l’étranger et ces sorties de fondsn’ont plus d’effet d’entraînement au pays. Si le titre est libellé en devisesinternationales, dans ce cas, en plus de la première conséquence, le gouvernements’expose à un risque de change : si le dollar canadien se déprécie par rapport à unemonnaie étrangère, toute dette contractée dans cette monnaie augmentera dans lamême proportion que la baisse de la monnaie nationale sur le marché des changes.

o Un endettement, national ou international, entraîne une certaine dépendance del’emprunteur à l’égard du prêteur et l’expose aux critères d’évaluation desinstitutions financières.

o Un niveau de dette considéré comme élevé par les institutions de crédit peut créerun climat d’incertitude sur les marchés financiers et se traduire par une

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augmentation de la prime de risque à payer ou encore par le refus d’accorder denouveaux crédits.

o Lorsque le gouvernement emprunte massivement sur les marchés financiers, ilaugmente la demande de fonds. Toutes choses étant égales par ailleurs, cetteaugmentation de la demande de fonds haussera les taux d’intérêt et le coût definancement des investissements privés. Certains d’entre eux peuvent être retardésou annulés : on parle alors d’un effet d’éviction.

o Plus une dette sera élevée et financée sur le marché, plus les intérêts à payerseront élevés, et plus la marge de manœuvre du gouvernement sera réduite.

o De façon analogue, un service de la dette élevé diminue la demande globale enmaintenant un niveau de taxation élevé ou en forçant le gouvernement à baisserses dépenses.

o La dette publique peut être un fardeau pour les générations futures si elle entraîneaujourd’hui une diminution des investissements en capital humain.

26. Expliquez pourquoi l’endettement du gouvernement peut entraîner laredistribution de la richesse entre les citoyens d’une même province ou d’unmême pays.

Quand un gouvernement fait appel à l’épargne des résidents du pays pour financer sesdéficits, le gouvernement, représentant tous les citoyens du pays, contracte une dettevis-à-vis une partie de ses propres citoyens. Ainsi, tous les citoyens doivent alors del’argent à certains d’entre eux ! Et tous ceux qui payent taxes et impôts versent desintérêts aux citoyens qui ont prêté des fonds au gouvernement. Il y a doncredistribution de la richesse entre les citoyens.

27. Commentez l’affirmation suivante : « Qu’une obligation du gouvernement duQuébec soit libellée en dollar canadiens ou en dollar américains ne fait aucunedifférence pour le gouvernement ».

Au contraire ! Une obligation libellée en dollars américains assujettit la valeur de cetemprunt à une dépréciation du taux de change. Le gouvernement devra alorsrembourser un montant plus élevé que celui de l’emprunt lui-même ce qui n’est pas lecas lorsque l’obligation est libellée en dollars canadiens.

28. Est-il exact de penser qu’un pays s’expose à se faire dicter ses décisionséconomiques si les pays étrangers le juge trop endetté ? Expliquez votre réponse.

Oui, on peut penser cela. Un pays jugé trop endetté verra sa cote de crédit s’abaisser,le crédit lui coûtera plus cher et en plus les institutions prêteuses pourraient demandercertaines « garanties » autrement dit avoir des exigences en termes de politiqueséconomiques à adopter. (exemple : des coupures dans les dépenses de la santé) Lesprogrammes d’ajustement structurel imposées par le FMI sont aussi un autre exempledu contrôle qui peut être exercé sur les politiques économiques d’un État.

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29. Comment les marchés financiers réagissent-ils lorsqu’ils jugent qu’un État aatteint un niveau d’endettement trop élevé ?

Par une augmentation de la prime de risque ou encore par un refus d’accorder denouveaux crédits.

30. Dans ce chapitre, quel lien fait-on entre le niveau d’emprunt et l’évolution du tauxd’intérêt ?

Lorsque le gouvernement emprunte massivement sur les marchés financiers, ilaugmente la demande de fonds. Toutes choses étant égales par ailleurs, cetteaugmentation de la demande de fonds haussera les taux d’intérêt et le coût definancement des investissements privés.

31. L’effet d’éviction entraîne-t-il une hausse ou une baisse des dépenses privées ?Expliquez votre réponse.

Une baisse des dépenses privées car lorsque le gouvernement fait des empruntsmassifs sur les marchés financiers, il canalise vers lui une forte quantité de monnaiequi aurait pu être utilisée pour des dépenses privées. On parle ici de l’effet d’éviction.

32. Quel effet le paiement de la dette peut-il avoir sur le budget du gouvernement ?

Le paiement de la dette par le service de la dette peut être assez important pourdiminuer la marge de manœuvre du gouvernement et ainsi l’empêcher d’investir oude dépenser dans certains domaines.

33. Comment le service de la dette peut-il affecter l’activité économique ?

Un service de la dette élevé diminue la demande globale en maintenant un niveau detaxation élevé ou en forçant le gouvernement à baisser ses dépenses.

34. Est-il exact de dire que la dette d’un gouvernement est nécessairement un poidspour les générations futures ? Expliquez votre réponse.

Non. Par contre, elle peut le devenir si elle entraîne aujourd’hui une diminution desinvestissements en capital humain.

35. Définissez ce qu’on entend par impôt progressif.

L’impôt sur le revenu des particuliers est dit un impôt progressif c’est-à-dire qu’aprèsune fraction initiale du revenu non imposée, les taux d’imposition représentent unpourcentage de plus en plus élevé de l’assiette d’imposition, au fur et à mesure que lerevenu s’accroît.

36. Répondez aux questions suivantes en vous référant au tableau 1 (page 275).

111

a) Si vous gagnez moins de 10 000 $ par année, dans quel pays serez- vous lemoins taxé : au Canada ou aux États-Unis ?

Au Canada.

b) À partir de quel niveau de revenu serez-vous le plus taxé par rapport auxAméricains ?

De 25 000 $

c) Dans quel pays le fardeau fiscal est-il plus faible pour les riches, au Canada ouaux États-Unis ?

Aux États-Unis.

d) De façon générale, les deux pays ont-ils un régime d’impôt progressif ?Qu’est-ce qui vous permet de faire cette affirmation.

Oui. Au fur et à mesure que les revenus augmentent, le taux effectif moyen augmente.

37. Répondez aux questions suivantes en vous référant au tableau 2 (page 275) :

a) Remplissez le tableau suivant :

Tableau A

Tranches de revenu Proportion des familles en%

Impôt en %

Moins de 19 999 $ 54,1% 4,7 %20 000 à 49 999 $ 35,1 % 45,4 %50 000 $ et plus 10,8 % 49,8 %

b) Ce tableau traduit-il la progressivité des impôts ? Expliquez votre réponse.

Oui, on remarque qu’au fur et à mesure que le revenu des familles augmente lesimpôts augmentent.

38. Expliquez la différence qui existe entre le paiement de l’impôt en termes absoluset en termes relatifs.

Paiement de l’impôt en termes absolus : c’est le montant payé d’impôt, exemple : lespersonnes faisant partie de la tranche de revenus des 50 000 $ et plus ont payé 7 132116 $ d’impôts (en termes absolus)

112

Paiement de l’impôt en termes relatifs : Le montant payé d’impôt par rapport àl’importance de la tranche de revenu, exemple : les personnes faisant partie de latranche de revenus des 50 000 $ et plus ont payé 7 132 116 $ d’impôts. Ainsi, 10,8 %des personnes payant de l’impôt (correspondant à l’importance de cette tranche desalaire) ont versé 49,8 % des paiements d’impôt. Les revenus les plus élevés payentplus d’impôts sur le revenu non seulement en termes absolus mais aussi en termesrelatifs.

39. Définissez ce qu’on entend par impôt régressif.

L’impôt est dit régressif quand les taux d’imposition représentent un pourcentage deplus en plus élevé, à mesure que le revenu diminue, de l’assiette d’imposition. Lestaxes sont considérées comme étant des impôts régressifs car elles vont affecter plusles moins nantis qui dépensent une grande part de leur revenu pour acquérir des bienset services. Ils consacrent ainsi une plus grande proportion de leur revenu pouracquitter ces taxes.

40. En quoi le remboursement de la TPS réduit-il l’effet régressif de cette taxe ?Expliquez votre réponse.

C’est pour réduire l’effet régressif de la taxe sur les produits et services (TPS) que legouvernement fédéral accorde un remboursement de TPS pour les contribuables àfaible revenu.Ainsi, les familles les plus pauvres reçoivent une partie de ce qu’elles ont déboursé entaxes. Ce remboursement contribue à diminuer leur fardeau fiscal.

41. Comment la proposition du taux d’imposition unique remet-elle en question laprogressivité des impôts ? Expliquez votre réponse.

Comme son nom l’indique, le taux d’imposition unique implique un même taux pourtous les contribuables, riches et pauvres. Par conséquent, le taux ne peut pas s’éleverau fur et à mesure que le revenu augmente.

42. Quels sont les arguments qui militent en faveur de cette forme d’imposition ?

Cette forme de taxation pourrait inciter les agents économiques à travailler davantage,à épargner, à investir, à prendre des risques et à innover. De plus, cela perturbe moinsles prix du marché, car tous les agents sont imposés à un même taux.

43. Quelle école de pensée économique soutient cette proposition ?

Les économistes libéraux.

44. Cette forme d’imposition vous semble-t-elle cohérente avec ce que vousconnaissez déjà de cette école ?

113

Oui. Pour les économistes libéraux, l’intervention de l’État dans l’activitééconomique est souvent nuisible. Il va de soi que pour eux l’impôt qui est uneintervention majeure de l’État dans l’économie, est perçu comme un mal. Les tenantsd’un taux d’imposition unique admettent toutefois que, puisqu’il faut un minimumd’interventions de l’État dans l’économie, l’impôt est un mal nécessaire.

45. Tracez une nouvelle courbe de Laffer qui vous permettra d’expliquer commentune hausse de taxe peut entraîner une baisse des recettes fiscales pour legouvernement.

Voir la courbe de Laffer au graphique 1 à la page 276.Sur le graphique représentant la courbe de Laffer, les recettes fiscales de l’État sontsituées sur l’axe des ordonnées tandis que le taux de taxation est situé sur l’abscisse.La courbe de Laffer est construite de façon telle qu’elle démontre bien qu’à un niveaude taxation bas, lorsque ce taux augmente, les recettes fiscales de l’État augmententégalement. Par contre, il existe un seuil limite de taxation. Lorsque l’Étatl’outrepasse, les recettes fiscales diminuent.

46. Quel lien l’Institut économique de Montréal établit-il entre le niveau de taxationet la croissance de l’économie parallèle ?

Nous parlions dans le numéro précédent d’un seuil limite de taxation. En fait, ce seuilcorrespond à un certain taux d’imposition qui permet à l’État d’atteindre le maximumde recettes fiscales. Au-delà de cette limite, les individus délaissent le travail et sil’État augmente encore le taux d’imposition, les recettes totales diminuent car lesindividus vont avoir recours à l’économie parallèle.« l’observation d’une économie souterraine florissante, les multiples détoursempruntés pour éviter les taxes de vente, l’hésitation à faire du surtemps déclaré, lafaible attraction du Canada pour les capitaux nationaux et étrangers, ainsi que lafuite des capitaux vers les paradis fiscaux quand ce n’est pas l’émigration descitoyens les plus riches et les plus talentueux, tout tend à suggérer qu’au Canada, auQuébec en particulier, la baisse des taxes élèverait initialement les rentréesfiscales. »

47. Comment l’exemple de l’Ontario présenté dans ce chapitre contredit-il lesavancées de l’Institut économique de Montréal ?

Les taxes et les impôts ont baissé en Ontario et en même temps les recettes fiscales dela province ont augmenté. Il est indéniable que l’Ontario a connu une forte croissanceéconomique durant cette période, ce qui s’est inévitablement traduit par unaccroissement de ses recettes fiscales totales, malgré la baisse des taux d’imposition.Cette constatation ne suffit pas à établir un lien de cause à effet. En fait, il faut aussise demander quelles ont été les sources de la croissance économique ontarienne et lesanalyser avant de conclure à un quelconque lien.

114

Répondre comme le fait l’Institut, c’est supposer que la baisse des taux d’imposition aengendré la croissance économique ou qu’elle en est la principale cause, et que cettecroissance économique a augmenté les recettes fiscales de l’État tout en permettant debaisser les taux d’imposition.

48. Complétez le schéma A ci-dessous pour montrer les effets de la stabilisation parle gouvernement.

49. En période de récession, quels effets les stabilisateurs automatiques peuvent-ilsavoir sur le budget du gouvernement ? Expliquez votre réponse.

En période de récession, les stabilisateurs automatiques peuvent engendrer un déficitbudgétaire car les revenus diminuent et les dépenses augmentent.

50. En période de croissance, quels effets les stabilisateurs automatiques peuvent-ilsavoir sur le budget du gouvernement ? Expliquez votre réponse.

En période de croissance, les stabilisateurs automatiques peuvent engendrer unsurplus budgétaire car les revenus augmentent et les dépenses diminuent.

51. La stabilisation suppose-t-elle un équilibre budgétaire à la fin d’une annéefinancière ou au terme d’un cycle économique ?

Au terme d’un cycle économique, car les surplus engendrés par la croissancedevraient éponger les déficits issus de la récession.

52. Au Québec, en 2001, quel agent économique a été le plus sollicité du point de vuefiscal ? De quel ordre était sa contribution ?

Les particuliers par l’impôt sur le revenu des particuliers qui représentait 32,9 % dutotal des recettes fiscales.

En période decroissanceéconomique

⇑ des revenus dugouvernement

⇓ des dépenses dugouvernement

⇓ demande intérieure

⇓ d’inflation

En période derécessionéconomique

⇓ des revenus dugouvernement

⇑ des dépenses dugouvernement

⇑ demande intérieure

⇑ d’inflation

115

53. Où vont les taxes et les impôts payés par les Québécois ?

Globalement, le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec recueillentchacun environ 40 % de l’ensemble des recettes fiscales. Les autorités locales(municipalités et commissions scolaires) reçoivent près de 10 % de l’ensemble destaxes et impôts tandis que 7,5 % serviront à financer les fonds de pension des retraitésd’aujourd’hui et de demain.

54. Quelles sont les principales dépenses du gouvernement fédéral ?

Les prestations aux aînés, l’assurance emploi, la défense nationale et les affairesindiennes constituent les principales dépenses de programmes du gouvernementfédéral.

55. Quelles sont les principales dépenses du gouvernement provincial ?

Les dépenses de santé, d’éducation et de services sociaux constituent les principalesdépenses du gouvernement provincial.

56. Quelles sont les principales formes de transfert du gouvernement fédéral auxprovinces ?

Le transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux. Les fiducies etfonds spéciaux. La péréquation.

57. Quelles sont les caractéristiques du programme de transfert en matière de santé etde programmes sociaux ?

Selon la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et lesprovinces, le gouvernement fédéral contribue au financement des programmesprovinciaux en matière de santé, d’éducation post-secondaire, d’assistancesociale et de services sociaux. Ce programme de transfert, appelé Transfert canadienen matière de santé et de services sociaux (TCSPS), est dit « en bloc », parce qu’iln’y a pas de répartition prévue entre les différentes domaines d’intervention. Cesont les provinces qui déterminent la répartition.

58. Selon vous, une province qui déciderait de privatiser les soins de santé pourrait-elle continuer à recevoir les sommes provenant du programme fédéral de transferten matière de santé et de programmes sociaux ?

Non, car le versement du TCSPS est conditionnel au respect de « normes nationales »incluses dans La Loi canadienne sur la santé, adoptée en 1984 et déterminées par legouvernement fédéral.

59. Quelles sont les caractéristiques des fiducies fédérales ?

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Les fiducies et des fonds spéciaux sont répartis entre les provinces sur une basepar habitant. Les sommes allouées sont non récurrentes et le transfert se fait surune période de temps définie.

60. Qu’est-ce que la péréquation canadienne ? Quel est le principe à la base de ceprogramme ?

La péréquation est un programme de paiement du gouvernement fédéral verscertaines provinces.Le principe à la base de ce programme est le suivant : par des transferts aux provincesles moins riches, le gouvernement fédéral cherche à diminuer les inégalitésfinancières entre les provinces pour qu’elles puissent toutes offrir des services publicscomparables, sans que les plus pauvres d’entre elles ne soient forcées d’augmenterindûment leurs impôts.

61. « Si une révision à la hausse des paiements de péréquation est « déshonorante »,une révision à la baisse est-elle flatteuse ? Après tout, c’est parce que lesQuébécois se sont collectivement enrichis que le gouvernement fédéral réduit cespaiements de péréquation de 500 millions $ par année ! » Vastel, Michel. « Lapéréquoi ? » Le Soleil, 28 février 2002

« Introduit par Statistique Canada, un changement dans la façon de calculer lavaleur immobilière comparée des provinces, l’une des 33 « assiettes » du calculde la péréquation versée aux provinces, fait perdre au Québec près de 500millions, soit 466 millions précisément. » Dutrisac, Robert ; Buzzetti, Hélène.« Péréquation. » Le Devoir, 28 février 2002.

À partir de ces deux extraits d’articles de journaux, tentez de mettre en relation lacomplexité de la péréquation et l’impact de ce programme sur les provinces.

À partir du premier extrait article, on remarque l’importance des paiements quereprésentent les versements provenant de la péréquation pour une province, en termesmonétaires.

Dans le deuxième, on remarque un passage où il est question des « 33 assiettes decalcul de la péréquation » ; l’établissement de ces paiements est donc très complexe.La complexité peut entraîner des difficultés de compréhension des formules de calculet ainsi porter les résultats à interprétation.Compte tenu de l’ampleur des sommes et de la complexité des formules, on peutcomprendre que les provinces ne soient pas toujours d’accord avec l’établissement dupaiement surtout si elles n’ont pas l’impression de s’être enrichie.

62. Quel indicateur peut-on utiliser ici pour comparer le fardeau fiscal entre pays ?Quelles en sont les composantes ?

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Le ratio des impôts perçus par rapport au PIB.

63. Quelles précautions faut-il prendre lorsqu’on compare le fardeau fiscal dedifférents pays ? Utilisez l’exemple des États-Unis et du Canada pour appuyer vospropos.

Il faut tenir compte de la différence des services qui sont offerts par le gouvernement.Si on regarde l’exemple des États-Unis et du Canada.De 1965 à 1997, le rythme de croissance du ratio impôt/PIB a été deux fois plusrapide au Canada qu’aux États-Unis.L’écart entre le Canada et les États-Unis est marqué, mais il faut aussi tenir comptedes services publics dont dispose une population et qui, dans certains cas, peuventexpliquer le différentiel.

64. À la page 283, on mentionne que les écarts en matière de fiscalité suscitent laconcurrence entre les États. Selon vous, quelles sont les conséquences de cetteconcurrence ?

Cette concurrence entraîne une harmonisation des taux d’imposition. Cetteharmonisation devrait se faire dans le sens d’une baisse du fardeau fiscal. Celle-ciaura pour conséquence de baisser les recettes fiscales pour les États. Ils pourraientalors s’ensuivre une baisse des dépenses publiques (courantes, des programmes et desinvestissements) et de la réglementation.

65. Répondez aux questions suivantes en vous référant au graphique 3 (page 284) :

a) Le gouvernement fédéral a-t-il toujours enregistré des déficits ?

Non. Dans le graphique, on remarque des surplus de revenus à partir de 1998. Deplus, on peut observer que le gouvernement fédéral a connu 27 ans de déficit.

b) Si vous avez répondu non en a), précisez les périodes où le gouvernementfédéral a enregistré des surplus ?

Avant 1971 et à partir de 1998.

66. Qu’est-ce qui explique l’endettement du gouvernement fédéral ?

Le paiement des programmes fédéraux, le financement des déficits budgétaires.

67. Comment le financement de la dette peut-il augmenter les coûts de la dette ?

Pour financer une dette, un emprunt doit être contracté. Tout emprunt implique unpaiement d’intérêts. Les intérêts et les emprunts viennent grossir le montant de ladette.

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68. Quels outils le gouvernement fédéral a-t-il utilisés pour juguler le déficit ?

En ralentissant le rythme de croissance de ses dépenses, notamment en diminuant lestransferts aux provinces et les dépenses liées à l’aide internationale et à la défense.D’autre part, il a augmenté les taxes et les impôts en désindexant les tables d’impôts,en diminuant les abris fiscaux et en implantant une taxe et une surtaxe sur le revenu.

69. Expliquez comment la progressivité des impôts conjuguée à l’inflation permet augouvernement fédéral d’augmenter ses revenus.

Compte tenu du caractère progressif de l’impôt sur le revenu, la désindexation del’impôt a permis au gouvernement fédéral d’augmenter ses recettes fiscales à mesureque les salaires progressaient avec l’inflation. Il s’agissait là d’une taxe déguisée.Ainsi, comme les tables de l’impôt ne tiennent plus compte de l’inflation(désindexation), comme l’inflation fait augmenter les salaires, on comprend alors quela progressivité des impôts conjuguée à l’inflation fasse augmenter les recettesfiscales.

70. Expliquez le lien existant entre les prévisions de croissance économique et lerésultat prévu d’un exercice financier.

Pour faire son budget, un ministre des finances doit prévoir ses dépense et sesrevenus. Nous avons vu auparavant qu’une forte part des dépenses et des revenus estliée à la situation économique donc à la croissance de la production. Le Ministre desfinances doit donc faire des prévisions en termes de croissance économique, derevenus, de dépenses. Si ces prévisions sur la croissance sont conservatrices i.e. uncroissance plus basse que celle qui arrive dans la réalité, les résultats à la fin del’année financière seront un peu différents que ceux qui étaient prévus. Si un surplusavait été prévu à la fin de l’année, il s’avérera plus important dans la réalité.

71. Expliquez pourquoi la dette de l’an 2000 était en réalité moins importante quecelle de 1995 même si le montant la dette de 1995 était supérieur à celui de l’an2000. Que faudrait-il faire pour les rendre comparables ?

Nous avons d’abord à démontrer que la dette du gouvernement canadien est bel etbien en baisse ce que nous démontre le tableau B sur une période de cinq ans.Soulignons également que la dette de 1995 était encore plus marquée.

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Tableau BDette fédérale canadienne

1997 à 2001En millions de dollars

1997 1998 1999 2000 2001Dette brutefédérale 651 124 645 725 648 389 648 212 644 900Dette nettefédérale 588 402 581 581 574 468 561 733 545 300http://www.statcan.ca/francais/Pgdb/State/Government/govt03_f.htm

On se rend compte que la tendance à la baisse de la dette que l’on considère la dettebrute ou la dette nette est à la baisse mais sans information sur la capacité àrembourser cette dette, on ne peut poursuivre très loin l’analyse.Pour juger de l’importance d’une dette, on doit la mettre en relation avec la taille del’économie. D’ailleurs, en 1995, la dette représentait près de 70 % du PIB, elle nereprésentait que 55 % PIB en 2000.

72. En vous appuyant sur le contenu du chapitre, quelle serait la première étape d’unassainissement financier ?

Un assainissement financier débute d’abord par l’élimination des déficits budgétaires.

73. Que doit faire le gouvernement fédéral de ses surplus budgétaires ?

Lorsqu’un gouvernement dégage des surplus budgétaire, trois possibilités, nonmutuellement exclusives, s’offrent à lui : augmenter ses dépenses, réduire les impôtsou réduire la dette.

Existe-t-il un consensus canadien sur cette question ? Expliquez votre réponse.

Non. Les divergences peuvent s’expliquer par les différentes perceptions de laconjoncture économique, sociale et politique. Elles peuvent s’expliquer aussi par lesdifférentes écoles de pensées économiques auxquelles adhèrent nos décideurspolitiques.

74. La situation budgétaire du gouvernement du Québec a-t-elle suivi la mêmetendance que celle du gouvernement fédéral ? Expliquez votre réponse.

À plus d’un égard, la situation budgétaire du Québec a suivi les mêmes tendances quecelle du gouvernement fédéral. Ainsi, les soldes de fonctionnement ont été négatifsdurant la seconde moitié des années 1970 et au début des années 1980. Durant cespériodes de ralentissement économique, le gouvernement a aussi cherché à relancerl’activité économique en augmentant les dépenses publiques. Notons qu’encore unefois les déficits budgétaires ont été à l’ordre du jour durant presque toute la période.

120

Le service de la dette représente cependant une proportion plus faible que celui dugouvernement fédéral : environ 18 % en 2000.Le gouvernement du Québec a atteint l’équilibre budgétaire plus tardivementcomparativement au gouvernement fédéral, qui enregistrait dès 1998 des surplusbudgétaires et commençait à réduire sa dette. Au Québec, les premiers surplusbudgétaires apparaissent au budget de 1998-1999, mais le gouvernement n’avait pasencore commencé à réduire sa dette.

75. Quelles sont les principales caractéristiques du fardeau fiscal du Québec ?

En 1999, l’économiste Pierre Fortin estimait que le fardeau fiscal du Québec était leplus lourd de toute l’Amérique du Nord. En 2000, le fardeau fiscal du Québec était leplus important de toutes les provinces canadiennes, représentant environ 16 % du PIBquébécois alors que la moyenne canadienne est d’environ 12,5 %.

76. Est-il exact de dire que le taux de change du dollar canadien peut affecter leniveau de la dette du Québec ? Justifiez votre réponse.

Oui, car le quart de l’endettement provient des marchés financiers internationaux,principalement en dollars américains.

77. Est-il également exact de dire que cela affecte moins le niveau de la dette duCanada ?

Oui, car la dette extérieure nette est passée d’un sommet de 44 % du PIB en 1993 àenviron 20 % à l’heure actuelle selon David Dodge, gouverneur de la Banque duCanada. (extrait d’allocution prononcée devant la Chambre de Commerce France-Canada et l’association Les Canadiens en Europe (France) Paris, le 12 mars 2002).

78. Le gouvernement provincial dispose-t-il d’une grande marge de manœuvrerelativement à ses dépenses et ses revenus ?

Au Canada, un système politique fédératif, il existe plusieurs paliers degouvernement : le gouvernement fédéral, 10 gouvernements provinciaux, desTerritoires. Ils ont tous des pouvoirs de taxation et de dépenses. Mais les pouvoirssont divisés selon les paliers gouvernementaux.

79. Les possibilités en matière de taxation sont-elles les mêmes pour le gouvernementfédéral et les gouvernements provinciaux ?

Non. La Loi constitutionnelle de 1867 accorde au Parlement fédéral et auxlégislatures provinciales du Canada des compétences particulières en matière detaxation. En vertu des articles 91 et 93, le gouvernement fédéral peut établir des loispour prélever des impôts, peu importe le mode de taxation tandis que les provincessont limitées à des modes de taxation directe

121

80. Quelle est la différence entre une taxe directe et une taxe indirecte ?

Une taxe sera directe si elle est réellement payée par la personne qui acquitte cettetaxe auprès du gouvernement. Dans le cas contraire, une taxe sera dite indirecte. Parexemple, lorsque qu’un importateur paye au gouvernement fédéral un droit de douanesur un produit importé et que par la suite le montant est ajouté au prix de vente audétail, il s’agit d’une taxe indirecte, car en dernière instance c’est le consommateurqui absorbe cette taxe. L’impôt sur le revenu des particuliers, l’impôts sur le revenudes entreprises et la taxe de vente du Québec sont des exemples de taxes directes.

81. Quelles sont les composantes de la dette du gouvernement canadien ?

DETTE PUBLIQUE TOTALE AU 31 DÉCEMBRE 2000En M $

Dette contractée sur les marchés 434 792Dette non contractée sur lesmarchés

173 288

Dette publique nette 613 080Moins les actifs financiers 60 085Dette publique nette 546 995

Source : Ministère des finances du Canada, La revue financière, Résultats pourdécembre 2000, 13 février 2001.

82. Dans l’article « Concurrence fiscale et bonne gestion des finances publiques »,dès le départ, on identifie les conséquences d’une concurrence fiscale entre lesÉtats. Quelles sont-elles ?

La fuite des capitaux et des travailleurs vers les pays à faible fiscalité et avec unminimum de réglementation économique. Il en résultera des conséquencesdésastreuses qui pourraient perturber plusieurs économies engagées ou non dans cette« course à la baisse ». Si les dépenses et la réglementation fondent comme peau dechagrin, cela pourrait perturber le fonctionnement harmonieux d’un marché intégrécomme l’Union européenne.

83. Que risque-t-il de se passer relativement la main-d’œuvre et aux investissementsdans les pays où la fiscalité est faible ?

Ceux-ci recevront des travailleurs et des investissements en quantité mais ces paysseront-ils en mesure de susciter suffisamment d’activités économiques pour occupertous les nouveaux arrivants ? Qu’arrivera-t-il au fonctionnement harmonieux desmarchés suite à de tels déplacements ?

84. Si travailleurs et capitaux deviennent mobiles, vers quels lieux se déplaceront-ilss’ils se laissent influencer par le niveau de réglementation ?

122

Si la mobilité des capitaux et de la main-d’œuvre augmente, les investissements et lestravailleurs devraient fuir vers les zones ou pays à faible fiscalité.

85. Quel est l’impact d’une taxation de l’alcool plus lourde en Grande-Bretagne qu’enFrance ?

Cela entraîne des distorsions au niveau de l’Union européenne augmentant les coûtsliés à l’exercice d’activités à l’étranger.

86. Quand on parle d’harmonisation au niveau de l’Union européenne, par exemple,que veut-on dire au juste ?

Les États devraient se concerter de manière à instaurer des normes semblables ou aumoins compatibles en matière de fiscalité et de réglementation.

87. Expliquez à partir de l’exemple de l’Irlande comment, du point de vue des États,la concurrence fiscale peut devenir un handicap.

L’Irlande a attiré au cours des dernières années beaucoup d’investissements directscar elle avait une très faible fiscalité sur les profits. D’autres États ont fait part de leurinsatisfaction face à cette situation mais ces États avaient misé plus sur une fiscalitéfrappant plus les salaires que le capital. Ce choix est explicable à cause de la mobilitémoins grande de la main-d’œuvre. Toutefois, pour les entreprises, s’il n’y a pas decoordination des réglementations, la charge peut devenir lourde et handicaper lefonctionnement harmonieux du marché européen intégré.

88. Nommez les deux facteurs qui viennent limiter le risque de perte de pouvoir desÉtats et les effets limités de la concurrence fiscale. Expliquez-les sommairement.

• La fiscalité dont le poids a crû depuis 1990 et ce, malgré le mouvementirréversible vers la mondialisation ;

• la réglementation en place (car l’auteur prétend que l’Europe est plus fortementréglementée qu’elle ne l’était il y a cinq ans) De plus, les divers États ne seprivent pas d’établir des menus législatifs…

Il devient alors probable que la concurrence fiscale pourrait ne pas avoir les effetsescomptés.

89. Pourquoi peut-on affirmer de façon sûre que la mobilité du travail et du capital nesera jamais illimitée ?

Pour le capital, la mobilité est limitée car une fois que des fonds sont investis dans unimmeuble, dans de la machinerie ou dans un réseau de distribution, il devient difficilede faire marche arrière.De la même façon, une entreprise qui investit pour former sa main-d’œuvre tenterapar l’offre de divers avantages de limiter la mobilité de celle-ci.

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90. En fin d’article, The Economist se permet une prospective à la sauce libérale pourles prochaines années. Résumez-la dans vos mots.

Les impôts seront toujours là et il faudra les payer mais on peut rêver à un systèmeéconomique libéral et sans contrainte. Dans un tel système, les individus et lescapitaux se déplaceraient instantanément et sans qu’ils ne leur en coûtent rien vers lesÉtats offrant le meilleur rapport qualité-prix…

91. Dans quelles conditions, les individus et les entreprises seraient-ils prêts àaccepter une réglementation plus sévère en matière de fiscalité ?

S’ils estimaient pouvoir bénéficier de prestations de bonne qualité en retour :meilleures routes, système d’éducation et services publics meilleurs, environnementmieux contrôlé, travailleurs dociles, sécurité….

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Chapitre 10

Compréhension et révision

1. Quels sont les principaux objectifs économiques des États modernes ?

Le premier objectif est certainement d’assurer la croissance économique du pays cequi, sans être une panacée, demeure néanmoins la pierre angulaire des grandséquilibres économiques.Le deuxième objectif économique, particulièrement important depuis une trentained’années, est la maîtrise de l’inflation.Le troisième objectif touche le plein emploi des ressources humaines, ou, à défaut duplein emploi, la réduction du chômage.Le quatrième objectif concerne les équilibres sur le plan des échanges extérieurs ; oncherchera un équilibre économique de la balance des paiements internationaux et lastabilité de la monnaie sur les marchés internationaux. Ces quatre objectifs sontsouvent appelés le « carré magique » et le carré peut aisément se transformer enlosange selon les priorités qui sont établies par les États.Un ultime objectif est de réduire la pauvreté et d’assurer une meilleure répartition dela richesse entre tous les citoyens du pays.

2. Quel économiste est souvent considéré comme le père du carré magique ?

L’économiste Nicholas Kaldor.

3. Comment les États peuvent-ils atteindre les objectifs économiques poursuivis ?

C’est par diverses politiques économiques que les États tentent d’atteindre cesobjectifs.

4. Définissez ce qu’on entend par « politique économique ».

On entend par politique économique les actions prises par l’État pour améliorer laperformance de l’économie à court, moyen et long terme.

5. Tracez un graphique d’équilibre global et utilisez-le pour répondre aux questionssuivantes.

a) Tracez l’effet de l’augmentation des dépenses de consommation etd’investissement.

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b) Expliquez l’effet de ce changement sur le PIB et le niveau de prix.

L’augmentation des dépenses de consommation et d’investissement aura pour effet defaire augmenter la demande agrégée. Cette hausse fera accroître le PIB réel et leniveau moyen des prix.

c) Comment l’État devrait-il intervenir ? Illustrez graphiquement le nouveléquilibre et dites quel sera l’effet sur le PIB et le niveau de prix.

Commentaire expliquant le graphique.

126

L’État peut adopter une politique restrictive afin de faire diminuer le niveau de prixjugé trop élevé. Il pourra diminuer ses dépenses ou augmenter ses revenus (hausse detaxes ou d’impôts) ce qui fera baisser le revenu disponible des consommateurs.S’ensuivra une baisse de la demande agrégée et donc une baisse du PIBréel et duniveau de prix.

6. Définissez ce qu’on entend par « politique budgétaire restrictive ».

Le gouvernement mène une politique budgétaire restrictive lorsqu’il utilise sonbudget pour freiner la croissance des dépenses dans l’économie et ainsi tenter deprévenir l’inflation.

7. Dans quel but l’État adopte-t-il une politique restrictive ?

La politique budgétaire restrictive est une politique qui vise généralement à réduire ouà prévenir l’inflation et en quelque sorte ralentir l’activité économique, ou à réaliserdes surplus afin de rembourser une partie de la dette publique.

8. Expliquez pourquoi une politique budgétaire restrictive peut avoir un effetoptimum en période de croissance.

Cette politique gouvernementale convient dans une période de croissance desdépenses du secteur privé survenant quand l’économie s’approche du plein emploi.Une politique restrictive menée en période de récession ou lorsque la conjonctureéconomique est défavorable aura pour seul effet d’accentuer le recul de l’économie etles difficultés des finances publiques.

9. Selon une vision stabilisatrice, commentez l’affirmation suivante : « Legouvernement devrait faire comme nous, simples citoyens, et diminuer sesdépenses quand ça va mal et qu’il faut se serrer la ceinture. »

Même si le « bons sens » peut dicter ce genre d’affirmation, elle ne cadre pas du toutdans une vision stabilisatrice. Si le gouvernement se retire en période de récession,cela aura pour effet d’accentuer le recul de l’économie et de prolonger leralentissement économique.

10. Définissez ce qu’on entend par « politique budgétaire expansionniste ».

Le gouvernement mène une politique expansionniste lorsqu’il utilise son budget pourstimuler l’économie.

11. Quel objectif l’État peut-il poursuivre quand il adopte une politiqueexpansionniste ?

Une telle politique vise généralement à prévenir ou à diminuer le chômage.

127

12. Expliquez pourquoi une politique budgétaire expansionniste peut avoir un effetoptimal en période de récession.

Elle convient dans une période de récession ou de stagnation de l’économie car ellepermettra de stimuler l’activité économique et d’obtenir une relance ou une reprise.Une politique expansionniste menée en situation de plein emploi aura pour seul effetd’accroître le niveau moyen des prix.

13. Selon une vision stabilisatrice, commentez l’affirmation suivante : « Maintenantque l’économie se porte bien, le gouvernement peut recommencer à dépenser. »

Même si le « bons sens » peut dicter ce genre d’affirmation, elle ne cadre pas du toutdans une vision stabilisatrice. Si le gouvernement augmente ses dépenses en périodede croissance, cela aura pour effet d’accentuer la croissance et donc de nourrirl’inflation.

14. Quel économiste est à l’origine du développement du rôle de l’État dans lastabilisation de l’économie ?

John Maynard Keynes.

15. Tracez une situation d’équilibre avec un écart récessionniste. Selon vous, si l’Étatveut stabiliser l’économie dans une telle situation, doit-il augmenter ou diminuerla demande agrégée ? Expliquez votre réponse et illustrez graphiquement ledéplacement de la courbe.

Commentaire expliquant le graphique.

Dans une situation d’écart récessionniste, le PIB réel est inférieur au PIB réelpotentiel.

128

Si l’État veut stabiliser l’économie dans cette conjoncture, il utilisera son budget pourfaire augmenter le PIB. Pour ce faire, il mènera une politique expansionniste. Lademande agrégée augmentera, le PIB réel d’équilibre atteindra le PIBr potentiel.

16. Quand le PIB réel diminue, le revenu des individus diminue. Les dépensesdiminuent, les taxes et les impôts diminuent ainsi que les revenus desgouvernements.

17. Si l’État utilise son budget de façon anticyclique en période de récession, celaaura un effet de croissance sur l’économie. En revanche, cela pourrait entraîner undéficit budgétaire, car les revenus diminuent et les dépenses augmentent. Il s’agitici d’un déficit conjoncturel.

18. Quel est le premier instrument d’une politique budgétaire expansionniste ?

Le premier instrument d’une politique budgétaire expansionniste consiste à laisserfonctionner les stabilisateurs automatiques même si cela provoque un déficitbudgétaire.

19. L’État possède-t-il d’autres instruments de politique budgétaire. Si oui, lesquels ?Qu’est-ce qui en motive l’utilisation ?

Oui. Le gouvernement peut utiliser son pouvoir budgétaire de façon plus dynamiqueet augmenter volontairement ses dépenses ou réduire les impôts, quitte à s’endetterdavantage.Il utilisera ces instruments lorsque les stabilisateurs automatiques ne suffisent pas àrelancer l’économie.

20. De quels instruments l’État dispose-t-il pour freiner l’économie en période deforte croissance ?

Ainsi, avec un taux d’imposition progressant à mesure que le revenu du contribuableaugmente (impôt progressif), l’État contribue à freiner la croissance nominale desrevenus, croissance particulièrement élevée en période de forte inflation. Enn’indexant pas les exemptions personnelles de base dans les déclaration de revenus, legouvernement a réduit les augmentations nettes de revenus. Certes, ces augmentationsne sont pas toutes responsables de l’inflation et sont parfois attribuables à une haussede la productivité. Il n’en reste pas moins que ces mesures fiscales freinent lacroissance de la demande agrégée et celle du niveau des prix. De plus, en période decroissance, les dépenses sociales de l’État diminuent.

21. Expliquez comment agit l’effet multiplicateur des dépenses publiques ?

Chaque dollar dépensé par les pouvoirs publics est un dollar gagné par un autre agentéconomique. À son tour, en dépensant son revenu pour acheter des biens et servicesdans le pays, l’agent économique contribue à soutenir ou augmenter la demande et,

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par conséquent, à soutenir ou augmenter le volume de production si l’économie n’estpas au plein emploi. Les dollars gagnés qui sont dépensés, en tout ou en partie,peuvent accroître l’activité économique. L’effet d’entraînement sur la productionainsi obtenu est appelé effet multiplicateur de la dépense.

22. De quoi l’effet multiplicateur des dépenses publiques et des allégements fiscauxdépend-il ?

o De la propension à dépenser des agents économiques notamment de leurpropension à dépenser pour des biens et services produits dans le pays ;

o de la façon dont les dépenses publiques seront financées.

23. Calculez l’effet multiplicateur dans une économie fermée :

a) Si les agents économiques épargnent 15 % de leur revenu.

Le multiplicateur simple des dépenses = 1 / PmÉM = 1/ 0,15 = 6,67

b) Si le climat d’insécurité en matière d’économie est tel que la part des épargnesaugmente à 30%.

M= 1/ 0,30 = 3,33

c) Si les conditions économiques créent une euphorie telle que 95 % du revenuest dépensé.

M= 1/0,05 = 20

d) Calculez l’effet de chacun des multiplicateurs calculés en a), b), et c) à partird’une croissance des dépenses de 100 $.

Effet total =100 $ * 6,67= 667 (si PmÉ = 0,15)100 $ * 3,33= 333 (si PmÉ = 0,30)100 $ * 20= 2 000(si PmÉ = 0,05)

e) Que pouvez-vous conclure à partir de vos réponses aux questionsprécédentes ?

Plus la PmC est élevée ou la PmÉ est basse et plus l’effet multiplicateur dansl’économie sera grand.

24. En vous fondant sur le graphique 3 (page 313) et sur les notions que vous avezétudiées dans ce chapitre, déterminez si un gouvernement qui note un écart

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récessionniste de 200 millions de dollars (PIB potentiel.- PIB réel d’équilibre)doit dépenser cette somme pour combler l’écart ? Expliquez votre réponse.

Non, car les dépenses du gouvernement auront un effet d’entraînement dansl’économie. Donc, en calculant l’effet multiplicateur des dépenses du gouvernement,celui-ci pourra évaluer de combien il devra augmenter ses dépenses pour queconjuguées à l’effet multiplicateur, l’écart soit comblé.

25. Si le multiplicateur simple des dépenses est 5, quelle pourrait être la dépenseinitiale de l’État ?

200 Millions = Dép. * 5Dépenses = 40 millions

26. Reprenez le calcul précédent en y intégrant une propension marginale à importerde 40 %.

Le multiplicateur complexe des dépenses = 1 / (PmÉ + PmM)MC = 1/ (0,2 + 0,4)= 1,67 où 0,2 est la PmÉ qui correspond à un multiplicateur de 5200 Millions = Dép. * 1,67Dépenses = 119,76 Millions de $

27. Pour combler un écart récessionniste de 200 millions de dollars en utilisant lesbaisses d’impôts, de combien l’État devra-t-il diminuer les impôts si la PmD estde 0,2 ?

Le multiplicateur des impôts = - PmD / (1 – PmD)MI = -0,2 / (1-0,2)MI = -0,25200 Millions = Baisse d’impôts * -0,25Baisse d’impôts = -800 Millions

28. Pour combler un écart récessionniste de 200 millions de dollars en utilisant lespaiements de transfert de combien l’État devra-t-il augmenter les paiements detransfert si la PmD est de 0,2 ?

Le multiplicateur des paiements de transfert = PmD / (1 – PmD)MPT = 0,2 / (1-0,2)MI = 0,25200 Millions = Paiements de transferts * 0,25Paiements de transferts = 800 Millions

29. Selon la théorie, dans une économie fermée, l’effet d’entraînement de lacroissance des dépenses du gouvernement sera annulé si ces dépenses sontfinancées par des croissances d’impôts. Démontrez cette affirmation à partir de ladonnée suivante : PmD= 0,2.

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Le multiplicateur net = {1 / (1 – PmD)} + {- PmD / (1 - PmD }MN = 1/(1-0,2) + (-0,2/ 1-0,2)MN = 1,25 + -0,25 = 1

30. Complétez les énoncés suivants concernant les limites du multiplicateur :

a) Dans une économie fermée, plus la PmD est basse et plus l’effetmultiplicateur est bas.

b) Le multiplicateur des dépenses d’un budget équilibré est plus bas que celui oùles dépenses sont financées par un emprunt.

c) Ceteris paribus, plus une économie est centrée sur elle-même, plus lemultiplicateur est élevé.

d) La hausse des taux d’intérêt issue d’une augmentation des dépenses peutdiminuer l’effet multiplicateur.

e) En période de récession, la diminution de confiance des consommateurs peutavoir un effet de réduction sur le multiplicateur.

31. L’action stabilisatrice de l’État recueille-t-elle un large consensus parmi leséconomistes ? Expliquez votre réponse.

Non. Les économistes adhérant à l’approche libérale sont en désaccord avec l’actionstabilisatrice de l’État.

32. En matière de budgets gouvernementaux, les économistes libéraux prônent desbudgets équilibrés sur une période budgétaire.

33. Pour les économistes libéraux quels sont les agents les plus aptes à dépenser defaçon efficace dans l’économie ? Expliquez votre réponse.

Ils pensent que les consommateurs et les entreprises sont les agents les mieux placéspour prendre des décisions de dépenser et qu’il est préférable de moins les taxer pourqu’ils puissent faire leur choix eux-mêmes. Pour eux, l’État doit intervenir le moinspossible.

34. Selon les libéraux, quel est l’apport des dépenses publiques dans l’économie ?Expliquez votre réponse.

Selon les libéraux, l’intervention publique n’ajoute rien à ce qui aurait été dépensé detoute façon. Ils soulignent les conséquences de l’effet d’éviction du financement desdépenses publiques sur les marchés financiers. De plus, selon les tenants de cette

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approche, il est fort possible que les dépenses publiques se substituent dans certainscas à des dépenses privées qui se feraient sans l’intervention publique.

35. Pour les libéraux, le retour à l’équilibre s’opère par le jeu de l’offre et de lademande.

36. Quel mécanisme permet d’augmenter l’offre globale en période de récession ?Expliquez votre réponse.

Une période de récession suppose la présence d’un grand nombre de chômeurs sur lemarché de l’emploi. Par le jeu de l’offre et de la demande, un tel surplus d’offre detravail devrait donc entraîner une baisse généralisée des niveaux de salaires, qui setraduirait par une baisse de coûts de production et une augmentation de l’offreglobale.

37. Tracez une situation d’équilibre global se situant à l’équilibre du PIB potentiel.

a) Indiquez dans quel sens variera l’offre globale si l’on enregistre une forteaugmentation du prix du pétrole ?

Une forte croissance du prix du pétrole fera augmenter les coûts de production dansl’économie et cela aura pour effet de faire diminuer l’offre agrégée. La courbe sedéplacera vers la gauche.

b) Tracez le nouvel équilibre en spécifiant les effets sur le niveau de prix et lePIB réel.

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c) Quel devrait être l’impact sur les taux de chômage et d’inflation ?

La diminution de l’offre agrégée fera diminuer le PIB réel et donc augmenter lechômage et augmenter le niveau de prix donc accroître l’inflation.

d) Cette situation est-elle récessionniste ou stagflationniste ? Expliquez votreréponse. Comment est-il possible de se sortir d’une telle situation ? Expliquezvotre réponse.

Stagflationniste. Une augmentation du taux de chômage simultanément avec unecroissance du taux d’inflation correspond à la définition de la stagflation.

Pour se sortir d’une conjoncture stagflationniste, le gouvernement doit adopter desmesures qui fassent augmenter l’offre agrégée telles, une réduction des impôts sur lerevenu, une diminution de la réglementation.

38. Quels sont les principaux rôles de la Banque du Canada ? Ces rôles sont-ilsdifférents de ceux des autres banques centrales ?

o Responsable de l’émission des billets au pays ;o prêteur en dernier ressort des banques, c’est-à-dire la banque des banques ;o agent financier du gouvernement fédéral donc gère, entre autres la dette publique

fédérale ;o administrateur du compte du fonds des changes ;o responsable de la politique monétaire.

Ce sont les rôles qui sont habituellement dévolus aux banques centrales des pays.Sans faire une analyse exhaustive d’un grand nombre de banques centrales, ce sontles rôles traditionnellement reconnus aux banques centrales.

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39. Définissez ce qu’on entend par « politique monétaire. »

L’ensemble des mesures que la Banque du Canada prend pour influer sur l’économieen faisant varier la quantité de monnaie en circulation.

40. Quel objectif particulier la politique monétaire vise-t-elle ?

Elle vise à maintenir un taux d’inflation bas et stable.

41. Expliquez pourquoi un taux d’inflation de 4 % serait inacceptable pour la Banquedu Canada.

Parce que la Banque du Canada a pour objectif déclaré de maintenir l’inflation à 2 %,soit le point médian de la fourchette cible de 1% à 3%.

42. De quel taux d’intérêt particulier la Banque du Canada se sert-elle pour fixer letaux d’escompte ?

Le taux de financement à un jour.

43. Expliquez le mécanisme qui fait varier les taux d’intérêt au Canada.

Les principales institutions financières au pays empruntent ou prêtent des fonds à unjour en fonction de leurs besoins en fonds ou de leurs liquidités excédentaires. Cetteoffre et cette demande de fonds déterminent un taux d’intérêt appelé taux definancement à un jour. La Banque du Canada peut établir une fourchette à l’intérieurde laquelle évolue le taux de financement à un jour.

Le taux d’escompte correspond au maximum de la fourchette du taux de financementà un jour. Les variations du taux d’escompte se répercutent sur les taux des prêtsbancaires, soit le taux accordé aux meilleurs clients des banques aussi appelé tauxpréférentiel ou « prime rate ». Ce dernier taux sert de référence pour les autres tauxd’intérêt sur les divers marchés (prêts à la consommation, prêts aux entreprises, prêtshypothécaires). Autrement dit, il sert de référence pour définir les conditions ducrédit. La Banque du Canada peut donc relâcher ou raffermir les conditions du créditen ajustant le taux de financement à un jour à la baisse ou à la hausse, ce quiinfluencera sur le rythme de croissance de la masse monétaire.

44. Quel outil la Banque du Canada utilisera-t-elle pour juguler une inflation tropélevée ?

La Banque du Canada cherchera à freiner la demande agrégée et la hausse de lamasse monétaire. Conséquemment, elle optera pour une politique monétairerestrictive en augmentant le taux de financement à un jour.

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45. Expliquez le mécanisme qui entraînera l’augmentation simultanée du PIB réel etdu taux d’inflation.

La diminution du taux à un jour entraînera une baisse des taux d’intérêts et une baissedu taux de change. Ces deux baisses feront augmenter les dépenses de consommation,d’investissements bruts et d’exportation. La demande agrégée augmentera. Cettehausse exercera une pression à la hausse sur le niveau de prix, alimentant l’inflation,et fera croître la production (PIBr).

46. En vous basant sur les connaissances que vous avez acquises, expliquez pourquoila Banque du Canada peut considérer qu’un taux d’inflation est trop bas pourl’économie.

Parce qu’une inflation très basse accompagne souvent une récession. Toutefois, un telraisonnement serait surprenant car depuis plus de vingt ans, la Banque du Canadalutte de façon claire et annoncée pour juguler l’inflation et abaisser le taux d’inflationpour le ramener le plus près possible de 0.

47. Illustrez graphiquement une situation d’équilibre global avec un écartrécessionniste. Quelle politique monétaire devrait être envisagée pour combler cetécart ? Illustrez l’effet de celle-ci sur votre graphique.

Commentaires expliquant le graphique.Pour combler cet écart, la Banque du Canada diminuera le taux à un jour, ce qui aurapour effet de faire diminuer les taux d’intérêts. Cette baisse fera augmenter lademande agrégée. Cette hausse fera augmenter le PIBr vers l’atteinte du PIB potentiel(PIBr2) et augmentera le niveau moyen des prix au niveau NP2.

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48. À la lumière des dernières statistiques, si le gouverneur de la Banque du Canadajuge qu’il doit baisser le taux de financement à un jour, peut-il espérer voir le tauxd’inflation s’abaisser le mois prochain ? Expliquez votre réponse.

Non. Selon la Banque du Canada, les effets de l’assouplissement du crédit peuventprendre entre 18 et 24 mois avant qu’ils ne se fassent sentir.

49. Dans quelle circonstance le gouverneur de la Banque du Canada optera-t-il pourune politique restrictive ?

S’il considère que le taux d’inflation est trop élevé ou qu’il menace de dépasser leseuil maximum de la fourchette fixée (3 %).

50. Expliquez en détail la chaîne de réactions de la politique monétaire qui entraîneraune baisse du PIB réel et du niveau de prix.

La baisse du PIB réel et du niveau de prix sont les conséquences d’une politiquemonétaire restrictive.Politique restrictive : Hausse du taux à un jour entraînera une hausse des tauxd’intérêt et une hausse du taux de change. Ces deux hausses feront diminuer lesdépenses de consommation, d’investissements bruts et d’exportation. La demandeagrégée diminuera. Cette baisse exercera une pression à la baisse sur le niveau deprix, diminuant l’inflation, et fera diminue la production (PIBr).

51. De quoi Robert Mundell parlait-il quand il utilisait l’expression policy mix ?

D’une combinaison optimale d’une politique budgétaire et d’une politique monétaire.

52. Expliquez comment une politique budgétaire expansionniste peut nécessiterensuite le recours à une politique monétaire restrictive.

Une politique budgétaire expansionniste vise à faire augmenter la demande agrégéeafin d’accroître le PIBr. Par contre, cette politique alimente l’inflation. Advenant uneconjoncture où la politique budgétaire expansionniste aurait augmenté de beaucoupl’inflation, la Banque du Canada pourrait exercer une politique monétaire restrictiveafin de corriger le tir.

53. Une politique restrictive peut être soit budgétaire, soit monétaire. Toutefois, pourêtre efficace, une politique expansionniste doit obligatoirement être unecombinaison des deux. Expliquez pourquoi.

En période de récession, les autorités gouvernementales cherchent à diminuer lechômage et à stimuler la demande agrégée. Pour ce faire, ils adoptent des mesures depolitique budgétaire expansionniste. Habituellement, ces mesures ont commeconséquence un déficit budgétaire. Le déficit sera comblé par des emprunts. Ces

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derniers, feront augmenter la demande de monnaie sur le marché financier. Nousconnaissons l’effet de l’accroissement de la demande sur un marché ! Ici, la hausse dela demande de monnaie aura pour effet de faire augmenter les taux d’intérêts,contraignant le crédit. La Banque du Canada doit agir afin d’éviter que cette haussedes taux d’intérêts vienne annuler l’effet d’une politique budgétaire expansionniste.Elle combinera une politique monétaire expansionniste (baisse des taux d’intérêt) auxactions budgétaire du gouvernement afin que l’effet combiné des deux politiquesmène à la diminution du chômage et à la stimulation de la demande agrégée.En période de croissance, le recours à une des deux politiques est suffisante.

54. Pour Keynes, l’État doit remplir un rôle de stabilisateur de l’économie. Quelsoutils préconise-t-il ?

Le recours aux politiques budgétaires et monétaires.

55. D’aucuns affirment qu’entre 1970 et 1995, les gouvernements canadiens ont tropcalqué leurs politiques économiques sur celles de Keynes, ce qui explique leniveau d’endettement du Canada. Reprenez les arguments mentionnés dans cechapitre pour démontrer le contraire.

Lorsqu’on examine les politiques économiques menées au Canada depuis le début desannées 1970 jusqu’en 1995, il est difficile de les associer directement aux idéeskeynésiennes. Certes, durant les récessions de 1981 et 1982 et de 1990 et 1991, legouvernement fédéral et le gouvernement du Québec ont enregistré d’importantsdéficits budgétaires, mais, comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, ils enont aussi connus pendant 27 années consécutives. On n’y retrouve certainement pasl’idée d’un équilibre budgétaire basé sur les cycles économiques. De plus, nous avonsaussi vu que l’administration publique a enregistré d’importants déficits defonctionnement.

Par ailleurs, à partir du milieu des années 1970, la Banque du Canada a adopté unepolitique monétaire restrictive, allant donc à l’encontre de ce que Keynes auraitpréconisé. En outre, l’augmentation des dépenses publiques n’a pas été accompagnéepar une politique monétaire accommodatrice qui aurait pu s’ajouter à la combinaisond’une politique monétaire avec une politique budgétaire.

56. Quel est le régime du taux de change actuellement en vigueur au Canada ?

Les taux de change sont flottants.

57. La Banque du Canada n’intervient pas toujours pour influencer la valeur du tauxde change. Dans quelle situation particulière le fait-elle ? Comment intervient-elle ?

Si le dollar canadien se déprécie, elle utilisera sa réserve de devises pour racheter desdollars canadiens et ainsi endiguer la sortie trop importante de notre devise.

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Si le dollar s’appréciait trop rapidement sur le marché des changes, elle pourraitvendre des dollars canadiens sur le marché des changes, en achetant une autre devise.

58. Comment la Banque du Canada peut-elle agir pour empêcher le taux de change detrop diminuer ?

En utilisant ses réserves de devises pour acheter des dollars canadiens.

59. Illustrez une situation d’équilibre de taux de change où la valeur du dollarcanadien est évaluée en dollars américains. Quel sera l’effet des événementssuivants ?

a) Une forte hausse des taux d’intérêts attire des investisseurs américains sur lemarché financier canadien.

Marché des changes

b) Considérant la fluctuation probable à court terme de la valeur du dollarcanadien, les spéculateurs augmentent leur demande de dollars canadiens surle marché des changes.

Marché des changes

Prix(en $US)

Quantité de $CA échangés contre $US(en millions)

P1

P2

Q1 Q2

Une forte hausse des taux d’intérêten attirant des investisseursaméricains fera augmenter lademande de $CA et ainsi contribueraà faire augmenter le taux de changequi passera de P1 à P2.

Prix(en $US)

Quantité de $CA échangés contre $US(en millions)

P1

P2

Q1 Q2

L’action des spéculateurs feraaugmenter la demande de $CA etainsi contribuera à faire augmenter letaux de change qui passera de P1 à P2suite à leurs interventions de naturespéculative. Ils créeront en partie cequ’ils anticipaient !

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c) Comment la Banque du Canada devrait-elle réagir suite à ces deuxévénements ?

Si la Banque du Canada juge que l’appréciation du $CA est trop abrupte, elle vendrades $CA en achetant des $US. Cela aura pour effet de faire augmenter l’offre de $CAet contribuera à diminuer la valeur du taux de change.

d) Si elle décide d’intervenir, devrait-elle utiliser ses devises étrangères ou sesdollars canadiens ? Quelle sera alors sa stratégie ? Qu’arrivera-t-il au taux dechange du dollar canadien ?

Elle utilisera ses $ CA pour acheter des devises. En augmentant l’offre de $CA, leprix diminuera.

60. Supposez maintenant que la Banque du Canada décide d’intervenir dans lesfluctuations du dollar canadien en utilisant plutôt la variation du taux d’escompte.Dans quel sens fera-t-elle varier ce taux ? Expliquez toutes les étapes en détail encommençant par la prise de décision jusqu’à l’effet escompté sur le taux dechange.

La Banque du Canada, comme nous l’avons vu auparavant, peut intervenir si elleconsidère que le taux de change est trop faible ou qu’il s’apprécie trop abruptement.Si elle considère que le taux est trop faible, elle haussera le taux à un jour, cettehausse fera augmenter les taux d’intérêt sur les différents marchés. Les taux d’intérêtélevés attireront les investisseurs étrangers sur nos marchés et cela contribuera à faireaugmenter la demande $Ca et par ricochet le taux de change.Il faut noter toutefois que si la Banque du Canada choisit l’option de la variation destaux d’intérêt comme outil d’intervention, elle devra le faire en tenant compte de laconjoncture économique du pays.

61. Pourquoi un État adopte-t-il une politique industrielle ?

Parce que la politique industrielle cherche à améliorer la compétitivité des entrepriseset la force industrielle d’un pays. Dans son essence même, une politique industrielleest vue comme un complément aux mécanismes du marché ; elle cherche à fournirdes atouts qui ne sont pas engendrés par les seules forces du marché.

62. Quels sont les éléments d’une politique industrielle ?

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Ils sont nombreux et ils varient selon les époques. Actuellement, la politiqueindustrielle du Québec vise à améliorer le cadre dans lequel les entreprises exercentleurs activités et à agir de façon ciblée sur les investissements.

63. Déterminez si chacune des interventions suivantes représente une action visantl’amélioration de l’environnement des entreprises ou une action ciblée sur lesinvestissements :

a) La vente d’électricité à un taux fixe et privilégié pour les entreprises quitransforment l’aluminium au Québec.

Une action ciblée sur les investissements.

b) La protection des résultats de la recherche scientifique par une politiquegarantissant des brevets d’une durée de 10 ans.

Une action visant l’amélioration de l’environnement des entreprises.

c) L’offre de subventions aux cégeps pour la formation sur mesure des employésdu secteur financier.

Une action ciblée sur les investissements.

d) Une législation empêchant toute forme de collusion entre concurrents d’unmême secteur.

Une action visant l’amélioration de l’environnement des entreprises.

64. Pourquoi un État adopte-t-il une politique commerciale ?

Parce qu’une telle politique vise à promouvoir les échanges économiques au sein deson territoire et avec l’étranger. De plus, nous savons toute l’importance que revêt lecommerce international dans notre économie.

65. Qu’est-ce que l’ACI ? Dans quel but cet accord a-t-il été signé ?

C’est l’Accord sur le commerce intérieur (signé en juillet 1995). Il a été signé afinde réduire les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services etdes investissements entre les provinces au Canada.

66. Quels sont les secteurs économiques particulièrement visés par cet accord ?

Trois secteurs économiques importants sont particulièrement touchés : les marchéspublics – soit l’achat de biens et services par les administrations publiques –, lamobilité de la main d’œuvre et l’investissement.

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De plus l’ACI cherche à rationaliser et à harmoniser les règlements et les normes dansles domaines des transports et de la protection des consommateurs. Enfin, unmécanisme de règlement des différends a été mis sur pied. Les particuliers, lesentreprises et les gouvernements peuvent y recourir.

67. Quelle relation la courbe Phillips illustre-t-elle selon P.A.Samuelson et R.M.Solow ?

Pour Paul A. Samuelson et Robert M, Solow, la courbe de Philips reflète la relationentre le taux de chômage et la hausse de prix, autrement dit, la relation entre lechômage et l’inflation.

68. Comment l’école keynésienne explique-t-elle cette relation ?

La relation entre le taux chômage et le taux d’inflation s’explique par le fait que lahausse des salaires nominaux – et partant de l’inflation – dépend du niveau dechômage. Plus le niveau de chômage sera élevé et plus cela baissera la hausse dessalaires nominaux et par ricochet le taux d’inflation.Pour Keynes, il existe un arbitrage entre le chômage et l’inflation, plus le chômage estélevé et plus l’inflation est basse et vice versa.

69. Comment la stagflation vient-elle contredire cette relation ?

La situation stagflationniste (suite aux chocs pétroliers des années 1970-1980) estvenue chambarder cette vision de la courbe de Phillips. Ainsi, durant cette périodenous avons connu des périodes où des taux de chômage élevés cohabitaient avec destaux d’inflation également élevés.

70. Expliquez comment Milton Friedman a révisé cette relation.

Milton Friedman révise l’interprétation keynésienne de la courbe de Phillips eninversant la relation de causalité keynésienne du : Taux de chômage influence lessalaires nominaux. Il la remplace par : salaires réels influencent le niveau d’emploi.

71. Pierre Fortin démontre que la courbe de Phillips peut être utilisée pour illustrerl’efficacité relative de la politique anti-inflationniste canadienne. Résumez sesconclusions.

Pierre Fortin critique, dans son étude, la politique monétaire menée par la Banque duCanada, particulièrement la cible de l’inflation de 2 % qu’elle vise depuis 1991. Ilconteste l’affirmation des économistes qui soutiennent que la courbe de Philips estverticale à long terme et il estime que la politique monétaire a un effet sur laproduction et l’emploi Suite à des études empiriques, portant sur des données desquarante dernières années, il estime que l’arbitrage entre le chômage et l’inflation estdifférent lorsque le taux d’inflation se situe entre 0 et 2,5 pour cent d’un part et,d’autre part, lorsqu’il est au-dessus de 3 pour cent.

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Il conclut ainsi : la volonté de la Banque du Canada de maintenir le taux d’inflation à1,5 % aurait eu pour conséquence d’augmenter de façon significative le taux dechômage. Un taux d’inflation légèrement plus élevé aurait permis de ramener le tauxde chômage à environ 5,5 %, et Pierre Fortin estime que lorsque l’économie passe dupoint « C » au point « B », (voir le graphique 8 page 322) elle crée environ 340 000nouveaux emplois.

72. Dans l’article présenté à la fin du chapitre, Daniel Cohen affirme que l’idée selonlaquelle il n’y a pas de monnaie sans État est moins ancrée qu’on ne le croit. Surquoi s’appuie-t-il pour affirmer une telle chose ?

Cette idée était toute naturelle en Égypte et en Mésopotamie avant qu’un roi de Lydiene décide de poser son sceau sur une pièce d’or blanc. En effet, il existait unemonnaie anonyme composée de lingots d’or et d’argent que l’on pesait régulièrement.Plus près de nous, l’or à la veille de la première guerre mondiale, a été de facto lamonnaie unique du monde sans provoquer une quelconque intégration politique.

73. Pourquoi n’y a-t-il pas de consensus sur le fait que l’intégration politique pourraitsuccéder à l’intégration économique en Europe ?

Certains croient que l’introduction de l’euro entraînera inéluctablement un nouveaucycle d’intégration politique alors que d’autres prétendent que cela pourrait amenerl’abandon de l’intégration politique amorcée en Europe.

Quelles sont les raisons avancées pour la défendre ?

Parmi celles-ci, on retrouve la volonté de rapprocher les conjonctures économiques.Pour certains économistes, c’est la possibilité d’une plus grande spécialisationindustrielle et par conséquent, plus d’efficacité. Ce peut également être une façon deréussir à harmoniser certains aspects de la gestion publique.

74. Sous quelle forme est apparue la monnaie en Égypte et en Mésopotamie ?

La monnaie y est apparue comme une monnaie anonyme composée de lingots d’or etd’argent que l’on pesait régulièrement.

75. Que signifie le droit de seigneuriage ?

Il signifie que l’on peut faire circuler une monnaie dont la valeur nominale excède savaleur intrinsèque.

Comment fut-il appliqué dans le royaume de Crésus ?

Crésus utilisait l’électrum naturel, un composé d’or et d’argent. Ses premières piècesde monnaie avaient une teneur de 54% seulement.

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76. Durant les dernières années, quels ont été les revenus du seigneuriage qui ontpermis au gouvernement fédéral du Canada de financer une partie de ses dépensessans avoir à percevoir de taxes ou d’impôts ? Quelle est l’importance de cesrevenus par rapport à l’ensemble des revenus du gouvernement fédéral ?Consultez le site suivant :http://www.banqueducanada.ca/fr/document/bg-m3-f.htm

La Banque du Canada estime qu’au cours des dernières années les revenus duseigneuriage sur les billets de banque en circulation ont fluctué entre 1,7 et 2,2milliards de dollars par année, soit une moyenne 1,95 milliard de dollars. Si onsoustrait de ce montant les dépenses de fonctionnement de la Banque, soit 130millions de dollars, on peut estimer les revenus annuels de seigneuriage à environ 1,8milliards de dollars. Puisque les recettes budgétaires du gouvernement fédéral sont del’ordre de 175 milliards de dollars, les revenus de seigneuriage en représententenviron 1 %.

77. Pourquoi Daniel Cohen qualifie-t-il la monnaie d État, dès l’origine, de faux-monnayage d’État ?

Parce que la valeur nominale de la monnaie excédait sa valeur intrinsèque.

78. Pourquoi les unions monétaires ont-elles été si rares avant le XXe siècle ?

Parce que les États n’aiment pas « partager avec autrui la clé du coffre » et ainsiacquérir le pouvoir d’éteindre sa dette publique en fixant le cours légal de sa monnaieet en dévalorisant sa dette publique au besoin.

79. Pourquoi parle-t-on de la monnaie comme d’un levier dans le contexte actuel ?

Parce qu’avec la politique budgétaire, elle fait maintenant partie des outils depolitique économique et l’utilisation de ce levier est communément appelée politiquemonétaire.

80. Quel rôle l’auteur attribue-t-il aux politiques budgétaires ?

Ce sont des politiques qui sont appelées à corriger les chocs asymétriques quand unpays est en décalage de phase par rapport aux autres.

Est-il différent de celui qu’il attribue aux politiques monétaires ?

Il avance que l’on assistera à une différenciation des deux instruments et leparallélisme d’antan entre monnaie et fiscalité ne sera plus possible.

81. Plusieurs croient que la monnaie unique va différencier les conjonctureséconomiques plutôt que de les rapprocher. Expliquez comment cela peut êtreplausible.

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À cause de la spécialisation industrielle accrue qui en découlera dans les divers pays.Dans ce contexte, les conjonctures économiques peuvent se différencier.

82. Daniel Cohen défend, dans son article, le point de vue suivant : « L’euro asoudainement offert un miroir nouveau où les Européens vont pouvoir comparerleurs vies, leurs revenus, leurs impôts ». Le miroir nouveau signifie-t-il selon luiune intégration politique à court terme ?

Absolument pas, on évoluera de manière à harmoniser certains aspects de la gestionpublique. La seule évolution politique qu’il envisage c’est l’apparition d’un sentimentnouveau qui amènera les Européens à écrire de nouvelles pages de leur histoire.

83. Résumez le point de vue de Daniel Cohen sur l’introduction de l’euro et ses effetssur l’Europe.

L’euro offre aux Européens un miroir pour se comparer entre eux au niveau de leursrevenus, de leur vie et de leur fiscalité. La création de l’euro n’est donc pas un non-événement. Toutefois, les Européens en se dotant d’une politique monétaire unique,n’ont pas pour autant délaisser l’usage des politiques budgétaires.