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Journées suisses de la Statistique, Genève – octobre 2009. De l’éducation au marché du travail : la construction des inégalités en Suisse. Professeur Yves Flückiger Département d’économie politique et Observatoire Universitaire de l’emploi Université de Genève. 1. Introduction. - PowerPoint PPT Presentation
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De l’éducation au marché du travail : la construction des inégalités en Suisse
Professeur Yves Flückiger
Département d’économie politique et
Observatoire Universitaire de l’emploi
Université de Genève
Journées suisses de la Statistique, Genève – octobre 2009
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
2
1. Introduction
Les inégalités constituent une question socio-économique importante pour des motifs d’équité et d’efficacité économique
Il faut distinguer les inégalités « constructives », favorables à la croissance et les inégalités « destructives » mauvaises pour la croissance (inéquité)
Les inégalités constructives reflètent les différences dans des réponses individuelles à des opportunités identiques
Les inégalités destructives reflètent les privilèges des personnes qui sont déjà privilégiées et qui bloquent le potentiel productif des personnes défavorisées; cette situation contribue à réduire l’efficacité économique et la croissance
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
3
1. Introduction
Les inégalités destructives reflètent principalement les inégalités d’opportunité
Dans une société d’égale opportunité, il y a une importante mobilité sociale ascendante et descendante et une mobilité intergénérationnelle élevée; la place des enfants dans la distribution des revenus est, dans ce type de société, indépendante de la place occupée par les parents
Ces inégalités sont multiformes (formation, embauche, licenciement, chômage, promotion, activité, formation continue, etc…); nous allons nous focaliser sur les inégalités de salaires et leur construction
Formation et salaires médians des personnes actives dans le secteur privé,
2006
Source: OFS, ESS, 2006
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
5
Evolution des salaires en Suisse, Evolution des salaires en Suisse, 1994 - 20061994 - 2006 Ratio décile :
2,55 en 19962,70 en 2006
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
6
Evolution des salaires dans Evolution des salaires dans l’intermédiation financière en l’intermédiation financière en
Suisse, 1996 - 2006Suisse, 1996 - 2006Ratio décile :2,70 en 19963,08 en 2004
3,42 en 2006
Indice de Gini et rapport rentre le 9ème et le 1er décile, par cantons,
2006
FR
GE
NE
TI
VD
ZH
Suisse
2.2
2.4
2.6
2.8
3
3.2
3.4
0.18 0.2 0.22 0.24 0.26 0.28 0.3 0.32
Gini (secteur privé)
rap
po
rt p
90
/p1
0 (
sect
eur
pri
vé)
Source: ESS 2006, OFS
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
8
1. Introduction
Les trajectoires des individus ainsi que leurs performances, en terme salarial notamment, dépendent en grande partie du capital humain qu’ils ont pu accumuler durant leur jeunesse
De ce point de vue, la formation a un impact central sur la construction des inégalités
Il s’agit en particulier de savoir si l’école ne fait que reproduire, voire d’accroître les inégalités sociales ou si elle permet au contraire de les réduire
Il convient également de déterminer l’impact de ces inégalités sur les choix de formation, au terme notamment de la scolarité obligatoire, sur l’évolution des salaires et les risques de chômage
Nous avons analysé les liens entre les générations en étudiant, en particulier, l’effet du niveau de formation des parents sur celui de leurs enfants
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
9
2. Liens entre les générations : accès à la formation supérieure
Nous avons examiné le niveau d’éducation atteint par les parents et celui de leurs enfants
Plusieurs facteurs peuvent influencer la trajectoire scolaire des enfants :
1. Facteurs génétiques
2. Valeurs familiales
3. Inégalités sociales et financières
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
10
2. Liens entre les générations : accès à la formation supérieure
Démarche empirique Nous avons utilisé les données du RFP 2000 pour
l’ensemble de la population âgée de 15 à 19 ans Sur cette base, nous avons sélectionné un sous-
groupe de personnes formé uniquement de jumeaux En se concentrant sur les jumeaux, nous contrôlons
pour les facteurs inobservés : génétique et valeurs familiales
Tenir compte des facteurs inobservés permet de mesurer les liens entre les générations découlant d‘inégalités sociales en contrôlant pour les autres variables explicatives
Estimation nette des facteurs communs
Sans contrôle pour les facteurs communs
Effets marginaux
T-stat Effets marginaux
T-stat
Si'j 0.5121 20.67 - -
Genre (femme=1) 0.0637 4.55 0.0806 5.18
Nationalité (étrangers=1) -0.0356 -0.80 -0.0445 -0.66
Père avec éducation secondaire* 0.0358 1.43 0.0662 1.69
Père avec éducation tertiaire* 0.12568 4.69 0.2219 5.12
Pas de père 0.0876 2.80 0.1533 3.00
Père manager** 0.0809 2.40 0.1554 2.80
Père salarié** 0.1547 4.15 0.2821 4.31
Père indépendant* 0.0132 0.61 0.0251 0.69
Père superviseur/académique** 0.0854 4.06 0.1552 4.31
Père col blanc** 0.0215 0.77 0.0437 0.95
Père col bleu** -0.0166 -0.62 -0.0206 -0.49
Père peu qualifié** -0.0275 -0.79 -0.0271 -0.49
Père chômeur** -0.0509 -0.97 -0.0755 -0.99
Père inactif** 0.0267 0.83 0.0334 0.60
Père étranger 0.0357 1.31 0.0410 0.96
Père de plus de 49 ans 0.0244 1.88 0.0389 1.82
Mère avec éducation secondaire* 0.0777 4.21 0.1135 3.95
Mère avec éducation tertiaire* 0.1474 5.50 0.2351 5.37
Pas de mère -0.0465 -1.26 -0.0789 -1.42
Mère manager** -0.0193 -0.32 -0.0219 -0.21
Mère salariée** 0.1502 1.61 0.0213 1.49
Mère indépendante** -0.0519 -2.01 -0.0765 -1.79
Mère superviseuse/académique** 0.0499 1.64 0.1001 1.85
Mère col blanc** -0.0675 -3.65 -0.1131 -3.71
Mère col bleu** -0.1017 -2.51 -0.1687 -3.25
Mère peu qualifiée** -0.0441 -1.60 -0.0795 -1.84
Mère chômeuse** -0.0799 -2.56 -0.1281 -2.72
Mère inactive** -0.0529 -2.88 -0.0838 -2.73
Mère étrangère 0.0122 0.28 0.0228 0.33
Mère de plus de 49 ans 0.0335 2.48 0.0519 2.29
Pseudo R2 0.3788 0.2082
Log probabilité -1645.82 -1787.82
* : La référence est une mère (père) avec un niveau d’éducation primaire ou sans formation
** : La référence est une mère (père) employé(e) dans une fonction d’intermédiaire
Probabilité de poursuivre des études, 15-19 ans
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2. Liens entre les générations : accès à la formation supérieure
Principaux résultats
1) Le niveau d‘éducation des parents a un impact significatif sur la probabilité de poursuivre des études de niveau tertiaire
Une mère (père) ayant un niveau de formation tertiaire accroît la probabilité que ses enfants poursuivent des études de 23,5% (respectivement 22,2%)
Lorsque l‘on tient compte des facteurs inobservés, l‘effet tombe à 14,7% (resp. 12,6%)
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2. Liens entre les générations : accès à la formation supérieure
Principaux résultats
2) La probabilité de poursuivre des études décroit en fonction de l‘ordre d‘arrivée au sein de la famille; le deuxième enfant a moins de chance de poursuivre une formation supérieure, toutes choses égales par ailleurs, que le premier enfant
L‘ainé d’une famille nombreuse a la même probabilité de poursuivre des études qu’un enfant unique
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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2. Liens entre les générations : accès à la formation supérieure
Principaux résultats
3) L’analyse de l’échantillon de jumeaux fait ressortir que les facteurs inobservés sont prédominants
Environ 60% du pouvoir explicatif du modèle peut être attribué à des facteurs « naturels »
Environ 25% du pouvoir explicatif du modèle peut être attribué aux variables intergénérationnelles
Environ 15% du pouvoir explicatif du modèle peut être attribué aux caractéristiques de la personne (sexe, nationalité, âge)
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Cette analyse se réfère à l’étude des déterminants (sociaux, économiques, familiaux, scolaires et environnementaux) sur les acquis éducationnels des élèves
La performance scolaire est mesurée à l’aide de tests standardisés en lecture, écriture ou mathématiques
La principale source de données est constituée par l’enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) réalisée par l’OCDE
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Les déterminants de la performance scolaire :
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Questions
Est-ce que les caractéristiques parentales (éducation des parents, situation professionnelle) a un impact sur la performance scolaire ?
Quelle est l’ampleur des effets parentaux comparés à l’impact exercé par d’autres variables (école, origine migratoire) ?
Est-ce qu’il existe des différences selon l’origine migratoire et le genre ?
Estimations à l’aide de méthodes multivariées(« toutes choses étant égales par ailleurs »)
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Principaux résultats
1. Différences entre filles et garçons : toutes choses égales par ailleurs, les filles sont meilleures en lecture (+ 3,6%), moins bonnes en sciences (- 3,1%) et en mathématiques (- 5,1%)
2. Impact de l’origine migratoire : Italie, Portugal, Espagne: - 4,3% en mathématiques; Balkans + Turquie : - 8% en mathématiques
Si la langue du test correspond à la langue parlée au domicile de l’élève : + 5,7% en lecture, + 4,7% en mathématiques et + 5,9% en sciences
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Principaux résultats
3. La structure familiale a un impact sur la performance scolaireScore en mathématiques : - 2,6% pour les élèves issus de familles monoparentales, - 3,3% pour les familles recomposées (la référence étant la famille nucléaire)
La formation des parents joue un rôle importantLes caractéristiques de la mère ont un effet plus important que les caractéristiques du pèreMère avec une maturité (ou plus) : + 6,3% en lecture, +6% en mathématiques et + 8% en sciences
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Principaux résultats
4. Les variables de structure familiale affectent plus fortement les filles que les garçons
Concernant le niveau de scolarité des parents, on observe que :
• une mère ayant un niveau de formation inférieur à la scolarité obligatoire réduit uniquement la performance scolaire des filles
• un père ayant un niveau de formation inférieur à la scolarité obligatoire réduit uniquement la performance scolaire des garçons
• un niveau de formation élevé soit de la mère ou du père produit des effets similaires pour les filles et les garçons
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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3. Liens entre les générations : performances scolaires et inégalités
Principaux résultats
Les variables de structure familiale produisent des effets plus marqués pour les migrants (1ère génération) que pour les Suisses
Par contre, les variables de statut socio-économique (éducation des parents, professions, capital culturel) ne produisent pas d’effets différents selon l’origine migratoire
On peut cependant noter que les variables scolaires (taille de l’école, certification des professeurs) sont plus favorables aux Suisses qu’aux étrangers
PISA 2000
0.0
01.0
02.0
03.0
04.0
05.0
06
kden
sity
100 200 300 400 500 600 700 800
SCORE EN LECTURE
NATIFS (4363 ELEVES) IMMIGRES (957 ELEVES)
Résultats(1) TOTAL (2) NATIF (3) IMMIGRÉ
Variables Coeff. t Coeff. t Coeff. tDURÉE (MOIS) 0.1549 (3.62)*** -0.0248 (0.36) 0.2764 (5.07)***LANGUE 26.8771 (7.32)*** 24.4204 (4.92)*** 17.2838 (2.84)***GENRE 18.6750 (9.72)*** 18.7567 (9.01)*** 17.0115 (3.60)***ÂGE (MOIS) -1.6471 (11.67)*** -1.6614 (9.97)*** -0.9379 (3.18)***NUCLÉAIRE 12.4317 (4.99)*** 14.6322 (5.44)*** 5.5437 (0.87)NSIB -6.4326 (6.38)*** -4.4903 (4.16)*** -12.4462 (4.62)***ÉDUCATION M 22.1214 (8.99)*** 20.9349 (7.97)*** 24.8795 (3.77)***ÉDUCATION F 13.8877 (5.42)*** 17.0862 (6.09)*** 6.5032 (1.06)ISEI 0.8435 (13.82)*** 0.7874 (12.20)*** 1.1244 (6.15)***GERMANOPH. RÉF. RÉF. RÉF. RÉF. RÉF. RÉF.FRANCOPH. -31.5402 (12.13)*** -37.4475 (13.56)*** -3.3633 (0.45)ITALOPHONE 3.7868 (0.93) -10.7987 (2.31)** 43.8911 (5.37)***CITY -8.8451 (2.26)** -4.6099 (1.02) -16.9874 (2.15)**SCHLSIZE 0.0436 (10.30)*** 0.0482 (10.20)*** 0.0254 (2.83)***STRATIO -1.4978 (5.28)*** -1.6415 (5.55)*** -0.8550 (0.90)TOTHRS 0.0381 (3.15)*** 0.0322 (2.47)** 0.0719 (2.27)**PROPQUAL 71.3568 (20.31)*** 64.7458 (16.93)*** 90.6503 (10.38)***CONSTANTE 614.6103 (20.58)*** 679.3333 (20.32)*** 420.024 (6.26)***NATIFS
18.5009 (4.97)***N 5320 (100%) 4363 (82%) 957 (18%)R2 0.3486 0.2710 0.3729
Décomposition Oaxaca et Blinder
Natifs = 521Immigrés = 452différentiel = 69
Résultats
40%60%
différences de
caractéristiques
moyennes
variables omises ?
ségrégation ?discriminatio
n ?(2) NATIF – 1ERE GÉN.
86.8(3) NATIF – 2EME GÉN.
50.6(4) 2EME GÉN. – 1ERE GÉN.
36.2
Exp. Non exp. Exp. Non exp. Exp. Non exp.
57% 43% 68% 32% 80% 20%
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
25
4. Compétences des adultes
Comment les compétences acquises lors de la formation scolaire se maintiennent-elles au cours de la vie ?
Analyse des données ALL (compétences des adultes) Les caractéristiques parentales, les années de
formation ainsi que le type de formation ont un impact sur le niveau des compétences et sa dépréciation
L’effet de la formation s’accroît, alors que l’effet des variables parentales s’atténuent
Morale de cette histoire : Les variables parentales agissent principalement par le biais d’un
meilleur accès aux études L’école est le lieu d’apprentissage principal
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
26
4. Compétences des adultes
0
.1
.2
.3
.4
20 30 40 50 60 70Age
Prof. initiale Prof. supérieureGén. sec. II Haute école
Probabilité d’avoir un bon niveau de compétences (lecture de documents, numératie) par âge et niveaux de formation
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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5. Inégalités de salaires
Pour comprendre le niveau des salaires individuels, il faut tenir compte de l’impact exercé par toutes les variables susceptibles d’expliquer les différences observées
Ces variables se rapportent aux caractéristiques propres :
au salarié (formation, expérience, ancienneté, etc..)
au poste de travail (domaine et taux d‘activité, position hiérarchique, etc..)
à l’entreprise (secteur, taille ou politique salariale propre à l’entreprise – effet d’entreprise)
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
28
5. Inégalités de salaires : principaux résultats
1. Toutes choses égales par ailleurs, une personne ayant une formation universitaire obtenait, en 2004, un salaire supérieur de 20,0% à celui d’un apprenti
Cette prime a augmenté depuis 1994, date à laquelle elle ne s’élevait qu’à 14,6%
Cette prime diffère d’un canton à l’autre
2. La prime à l’ancienneté s’élève à 0,4% par année
Elle a progressivement diminué depuis le début des années 90 passant de 0,6% à 0,4%
Source: Estimations propres, OUE, données ESS, 1994-2004
Sélection de quelques variables
explicatives des différences
individuelles de salaires
-6.0
%
-7.4
%
-7.5
%
-6.0
%
-8.8
%
-6.3
%
-6.9
%
-7.0
%
26.0
%
23.7
%
21.0
%
19.2
%
17.9
%
17.1
%
15.4
%
12.0
%
20.0
%-6
.8%
-10.0%
-5.0%
0.0%
5.0%
10.0%
15.0%
20.0%
25.0%
30.0%
35.0%
Sui
sse
FR
SG
BE
VD
NE
ZH
GE T
I
Sans formation prof. complete
Université, haute école
Source: Estimations propres, OUE, données ESS, 2004
Primes attribuées à la formation de niveau tertiaire, différents marchés régionaux du travail, 2004 (réf.
apprentissage)
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
31
5. Inégalités de salaires : principaux résultats
3. Les primes liées aux positions hiérarchiques diffèrent d’un canton à l’autre
4. Un cadre supérieur gagne, toutes choses égales par ailleurs, 58,3% de plus qu’un employé sans fonction d’encadrement à Genève; cette prime n’est que de 32,1% à Fribourg
5. Toutes choses égales par ailleurs, les salaires diffèrent fortement d’un secteur à l’autre et les pratiques salariales sont plus ou moins homogènes selon les branches
7.2%
8.8%
12.1
%
19.0
%
22.5
%
34.4
%
32.1
%
58.3
%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
FR GE FR GE FR GE FR GE
Supervision Cadre inférieur Cadre moyen Cadre supérieur
San
s fo
nct
ion
de
cad
re (
réf.
; 0
%)
Source: Estimations propres, OUE, données ESS, 2004
Primes attribuées aux différentes positions hiérarchiques, marchés régionaux du travail, 2004
(réf. sans fonction de cadre)
16.6%
39.1%
-28.0%
-23.1%
-14.5%
9.4%
5.4%
-2.3%
-8.1%
-50% -40% -30% -20% -10% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%
Services personnels
Hôtellerie et restauration
Commerce de détail
Construction
Édition et Impression
Chimie
Assurances
Instruments de précision,horlogerie
Intermédiation financière
Source: Estimations propres, OUE, données ESS, 2004
Primes attribuées, toutes choses égales par ailleurs, selon le secteur d’activité, Genève, 2004 (réf. entreprise
située à la médiane)
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
34
5. Inégalités de salaires : principaux résultats
6. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes souffrent d’une pénalité sur le marché suisse du travail
Elle a néanmoins diminué de 13,1% à 10,5% de 1996 à 2004
7. En 2004, le salaire des détenteurs d’un permis B ne différait pas de celui obtenu par un Suisse; en 1996, les permis annuels subissaient une pénalité de 2,1%
Source: Estimations propres, OUE, données ESS, 2004
Pénalités subies par les femmes sur le marché suisse du travail, toutes choses égales par ailleurs,
1996-2004
-13.
1%
-12.
2%
-11.
9%
-11.
5%
-10.
5%
-16%
-14%
-12%
-10%
-8%
-6%
-4%
-2%
0%
1996 1998 2000 2002 2004
Hom
mes
(réf
.; 0%
)
Seuils des effets fixes d’entreprise dans les services
Comm. rép. automobiles 2004
Commerce de gros
Commerce de détail
Hôtellerie ect.
Transp. terrestres
Transp. par eau
Transp. aériens
Services aux. transp.
Postes et tél.
Intermédiation financière
Assurances
Services aux.
Immobiliers,location
Informatiques et serv.
Recherche et dév.
Enseignement
Santé et sociales
Assainissement, voirie
Activ. assoc.
Activ. récréatives
Services personnels
2002
Se
rvic
es
-.6
-.55
-.5
-.45
-.4
-.35
-.3
-.25
-.2
-.15
-.1
-.05
0
.05
.1
.15
.2
.25
.3
.35
.4
.45
.5
.55
.6
10%-90% Q1-médiane médiane-Q3
Variable Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5
Sexe (femme) -0.1949 -0.0310 -0.0273 -0.0316 -0.0277
Age 0.0942 0.0178 0.0175 0.0178 0.0173
(Age)2 (*100) -0.1019 -0.0129 -0.0128 -0.0129 -0.0127
Ancienneté -0.0131 -0.0069 -0.0071 -0.0067 -0.0069
(Ancienneté)2 (*100) 0.0422 0.0209 0.0205 0.0208 0.0203
Taux d’activité (en%) 0.3483 0.0179 0.0015 0.0013 0.0098*
Rang 1 . . 0.0484 . 0.0502
Rang 2 . . 0.1148 . 0.1194
Rang 3 . . 0.2084 . 0.2129
Rang 4 . . 0.3281 . 0.3325
Rang 5 . . 0.4767 . 0.4781
Rang 6 . . référence . référence
Region 1 . . . -0.0636 -0.0659
Region 1 . . . -0.0545 -0.0565
Region 3 . . . -0.0588 -0.0638
Region 4 . . . -0.0311 -0.0289
Region 5 . . . -0.0707 -0.0708
Region 6 . . . -0.0299 -0.0330
Region 7 . . . -0.0413 -0.0439
Region 8 . . . référence référence
Rdmscope (587 classes) Non Oui Oui Oui Oui
Constante 9.2035 10.9665 10.8965 11.0078 10.9411
R2 ajusté 0.4676 0.9326 0.9396 0.9356 0.9427
Ces analyses peuvent être menées aussi en utilisant les
données d’une entreprise en
particulier
1. La précision des estimations s’en trouve nettement améliorée
2. On parvient à mieux capter les spécificités de la politique salariale de l’entreprise
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
38
Les inégalités de chômage se manifestent à la fois au niveau du risque
d’entrer au chômage et de sa durée
La durée est ce qui crée le plus d’inégalité de tomber dans l’aide sociale et
c’este lle qui affecte le plus les chances de trouver un emploi. Elle est donc
à l’origine des inégalités. C’est aussi elle qui explique les différences
cantoanles de tauxd e chômage
L’analyse des fonctions de survie permet de déteminer quels sont les
factgeurs explicatifs indivdiuels des rsiques de rester au chômage
6. Inégalités de chômage
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
39
Taux de sortie du chômageNombre mensuel de sortie divisé par la Nombre mensuel de sortie divisé par la
population au chômage, 1992-2008population au chômage, 1992-2008
51
01
52
02
5
Tau
x d
e s
ort
ie
01 Jan 92 01 Jan 94 01 Jan 96 01 Jan 98 01 Jan 00 01 Jan 02 01 Jan 04 01 Jan 06 01 Jan 08mois-années
GENF_txsortie TOTAL_txsortieBASEL_STADT_txsortie
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
40
Figure 3 : Fonctions de survie dans quelques cantons suisses, 2003-205 (?)
0.00
0.25
0.50
0.75
1.00
Durées – jours -
0 500 1000
1500 2000 2500
.Zurich Bâle-Ville Grisons Genève
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
41
Les effets stigmatisants exercés par la durée du chômage et
l’âge
11)Toutes choses égales par ailleurs et pour l’ensemble du pays, la durée du
chômage a un effet différent sur la probabilité de sortie
En 1995, avant l’entrée en vigueur des mesures actives, la probabilité de
quitter le chômage diminuait rapidement dès les premiers jours de chômage
En 2004, il apparaît en revanche que la probabilité de sortie augmente tout
d’abord, pour des durées courtes, puis elle diminue continuellement pour
des durées plus longues
12)Toutes choses égales par ailleurs, les personnes plus âgées éprouvent plus
de difficultés à retrouver un emploi et leur durée de chômage s’en trouve
donc prolongée
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
42
Des qualifications qui exercent moins d’influence sur le
chômage que par le passé 13)Les personnes qualifiées (surtout) mais aussi les personnes semi-qualifiées
ont une probabilité significativement plus élevée de quitter rapidement le chômage pour retrouver un nouveau travail par rapport à la catégorie des individus sans qualification
L’effet lié à la qualification des personnes inscrites au chômage est moins prononcé en 2004 qu’il ne l’était en 1995
L’expérience professionnelle passée influence la durée de chômage
14)Le fait d’avoir été actif avant d’entrer au chômage a un effet inverse en 1995 à celui observé en 2004
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
43
En 1995, un individu actif avant le chômage aurait eu une durée de chômage 26% plus longue qu’un inactif, toutes choses égales par ailleurs
En 2004, il apparaît que les personnes qui ont exercé une activité avant
d’avoir perdu leur travail quittent le chômage nettement plus rapidement que
celles qui étaient précédemment inactives et leur durée moyenne de
chômage est presque la moitié de celle observée auprès de ce deuxième
groupe
En revanche, la durée passée au chômage des personnes qui ont été
actives dans la fonction publique avant d’entrer au chômage augmente tant
en 1995 qu’en 2004 d’environ 15% (effet des programmes cantonaux
d’emplois temporaires)
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
44
L’influence de la langue maternelle
15)Les individus dont la langue maternelle est le français ont des durées de
chômage nettement supérieures aux germanophones et proche de celles
des italophones
Quel que soit le canton, un chômeur francophone a une durée moyenne
supérieure de près de 45% par rapport à celles d’un chômeur
germanophone en 1995
Cet effet est moins prononcé en 2004 puisqu’il se réduit à une durée de
15% moins longue en faveur des germanophones
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
45
Des caractéristiques cantonales qui ont une influence sur la
probabilité de sortir du chômage
18)Les chômeurs localisés dans les cantons caractérisés par une faible
proportion de personnes inscrites par rapport aux individus qui se déclarent
au chômage ont, en moyenne, des durées de chômage moins longues
19)Le même effet est observé, mais il est six fois plus prononcé, en ce qui
concerne les cantons où le nombre de chômeurs sanctionnés est élevé
20)Les durées de chômage sont nettement plus courtes dans les cantons où
une forte proportion de chômeurs bénéficie de mesures actives
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
46
21)De manière générale, on constate que ces trois variables introduites à la
place des effets fixes cantonaux constituent des indicateurs très significatifs
pour comprendre les différences cantonales de durée de chômage
Ces résultats confirment l’importance exercée par les facteurs culturels,
politiques ou institutionnels (mise en œuvre différenciée de la LACI selon les
cantons) sur la durée de chômage
22)La différence des durées moyennes de chômage entre Genève (300 jours)
et le reste de la Suisse (140 jours) s’explique à hauteur de 84% par les
particularités et le fonctionnement du marché du travail genevois
Le 16% restant s’explique par les caractéristiques spécifiques plus
défavorables des chômeurs genevois par rapport aux chômeurs non
genevois
3. Analyse des probabilités individuelles de retrouver un emploi
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
47
4. Les défis :le travail au-delà de l’âge légal de la retraite
Le pourcentage de personnes actives au-delà de l’âge légal de la retraite est nettement supérieur à celui des autres pays de l’OCDE
Les hommeshommes semblent rester actifs au-delà de l’âge légal par choixpar choix…
…. Les femmesfemmes plutôt par obligationpar obligation ! C’est en tous les cas se qui semblent
ressortir d’une analyse de leurs profils individuels
Caractéristiques des personnes actives au-Caractéristiques des personnes actives au-delà de leur âge légal de retraite, RFP 2000delà de leur âge légal de retraite, RFP 2000
Femmes Hommes
Dirigeants 0.7 2.8
Indépendants et professions libérales
13.8 35.6
Cadres et professions intermédiaires
8.1 11.7
Employés 13.4 3.4
Ouvriers et travailleurs non qualifiés
11.4 6.7
Niveau de formation tertiaire 12.9 40.2
Célibataires 8.1 6.3
Marié(e)s 59.2 82.4
Veuf(ves) 18.8 4.3
Divorcé(e)s 18.9 7.0
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50
Lien entre chômage et invaliditéLien entre chômage et invalidité
Taux de chômage cantonal et proportion d’invalides psychiques Taux de chômage cantonal et proportion d’invalides psychiques parmi les nouveaux rentiers AI, 2004parmi les nouveaux rentiers AI, 2004
GE
y = 0.0445x + 0.2165
R2 = 0.6734
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
0% 1% 2% 3% 4% 5% 6% 7% 8%
Taux de chômage cantonal
Po
urc
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ge
d'in
vali
des
psy
chiq
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par
mi
les
no
uve
aux
ren
tier
s A
I
Source: Flückiger, 2005
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52
6. Les défis :la politique salariale
L’analyse des politiques salariales met en évidence que les entreprises valorisent de plus en plus l’expérience professionnelle, acquise à travers les emplois occupés dans différentes entreprises (flexibilité) plutôt que l’ancienneté (fidélité)
Cette évolution est surtout perceptible auprès des entreprises extraverties, tournées vers les marchés extérieurs (exportation)
Elle s’accompagne d’une mobilité professionnelle croissante
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
14%
16%
18%
20%
0 5 10
15
20
25
30
35
40
45
Années de service
Dif
fére
nc
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e s
ala
ire
en
% à
pro
fil i
de
nti
qu
e
Recherche etdéveloppement
Activités de conseil
Activités sociales
Activités informatiques
Construction
Industrie chimique
Édition et impression
Mobilité professionnelle en Suisse :On apprend de moins en moins une profession pour la vie
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%
Total
Hommes
Femmes
Suisses
Etrangers
Salariés dirigeants
Formation universitaire
2000
1990
1980
Proportion de personnes exerçant une profession différente de celle qu’elles ont apprise
49.69%
51.90%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
55%
60%
ZH ZG GL AG GE BL SH NW SO SZ TG CH BS SG TI AR LU BE NE GR VD OW FR UR VS AI JU
Pourcentage de personnes actives exerçant une profession Pourcentage de personnes actives exerçant une profession différente de celle qu’elles ont apprises par canton, en 2000 différente de celle qu’elles ont apprises par canton, en 2000
Source: RFP, 2000
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
5656
Principaux résultats :
1) Les variations de la probabilité d’être à l’aide sociale (mesure des effets
marginaux) liées aux caractéristiques individuelles (lieu de résidence,
sexe, état civil, nationalité, niveau de formation) sont généralement très
faibles mais significatives et conformes aux prédictions ;
2) Deux caractéristiques spécifiques influencent cependant la probabilité
d’être à l’aide sociale de manière beaucoup plus importante que les autres
variables : il s’agit en l’occurrence du « type de ménage » et du « statut
sur le marché du travail »
3. Principaux éléments expliquant le risque de dépendre de l’aide sociale
1. La plupart des caractéristiques individuelles influencent peu la probabilité d’être à l’aide sociale
3. Les ménages monoparentaux ou d’une personne voient, par rapport aux couples sans enfants, leur probabilité de se retrouver à l’aide sociale s’accroître de 1.1% à 5.9%
2. Une personne qui est sans emploi et au chômage voit sa probabilité de se retrouver à l’aide sociale s’accroître de 8,3% à 13,6%, selon le canton, par rapport à une personne active occupée;
57
Canton Zurich Fribourg Vaud Genève Jura (Note : sans « formation ») Taille de la Commune (Réf. : > 50.000 habitants / Fribourg-Jura : 5.000-50.000) 5000-50.000 0.0013*** - -0.0011*** 0.0011*** - < 5000 0.0002* 0.0029*** -0.0042*** -0.0117*** -0.0010*** Age 0.0001*** 0.0001*** 0.0001*** 0.0004*** 0.0000* Sexe (Réf.: Hommes) Femmes -0.0023*** -0.0019*** -0.0030*** -0.0023*** -0.0010*** Etat civil (Réf. : Célibataire) Marié/séparé 0.0033*** 0.0017*** 0.0037 0.0124*** 0.0003 Veuf -0.0027*** -0.0007** -0.0035*** -0.0082*** -0.0013*** Divorcé 0.0020*** 0.0013*** 0.0027*** 0.0119*** -0.0002 Nationalité (Réf. : Suisse) Etrangère 0.0016*** 0.0022*** 0.0035*** 0.0105*** 0.0013*** Type de ménage (Réf.: Couple sans enfants) Couple avec enfants 0.0006*** -0.0002 0.0017*** 0.0101*** -0.0009* Ménages mono./1 pers. 0.0386*** 0.0225*** 0.0364*** 0.0593*** 0.0111*** Pers. seules + parents 0.0069*** 0.0142*** -0.0037** 0.0185* 0.0036 Ménages non familiaux 0.0549*** 0.0118*** 0.0611*** - 0.0040** - collectifs Niveau de formation (Réf. : Au plus niveau secondaire I) Niveau secondaire II -0.0026*** -0.0018*** -0.0025*** - -0.0006** Niveau tertiaire -0.0050*** -0.0024*** -0.0047*** - -0.0013*** Statut sur le marché du travail (Réf. : Personne active occupée) Sans emploi/chômage 0.1245*** 0.0834*** 0.1361*** [-0.0100***] 0.1031*** Personne non active 0.0187*** 0.0071*** 0.0113*** [0.0573***] 0.0099*** Moins de 15 ans -0.0038*** - - [0.5166***] -
3. Principaux éléments expliquant le risque de dépendre de l’aide sociale
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
5858
3) La marginalisation des personnes par rapport au marché de l’emploi
constitue un premier facteur qui accroît fortement le risque de se
trouver à l’aide sociale
Dans le canton de Vaud, le risque pour une personne au chômage ou sans
emploi de se retrouver à l’aide sociale est 4,3 fois plus élevé que celui d’une
personne active occupée. Ce risque est 4,5 fois plus élevé dans le canton de
Fribourg, 4,9 à Zürich et même 8,1 fois plus important dans le canton du Jura
3. Principaux éléments expliquant le risque de dépendre de l’aide sociale
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
5959
4) L’isolement et l’éclatement de la cellule familiale constituent un
second facteur important aggravant le risque de se retrouver à l’aide
sociale
Le risque d’un ménage isolé (ménages monoparentaux ou formés d’une
personne) de se retrouver à l’aide sociale est 1,6 fois plus élevé dans le canton
du Jura par rapport à un couple sans enfants. Ce risque est 2 fois plus élevé
dans le canton de Fribourg, 2,03 fois dans le canton de Vaud et 2,46 fois à
Zürich
3. Principaux éléments expliquant le risque de dépendre de l’aide sociale
Y. Flückiger La construction des inégalités en Suisse
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Observatoire universitaire de l’emploi
Adresse internet :
www.unige.ch/ses/lea/oue