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Introduction Le Maroc a tenu à mettre en œuvre ces options en veillant à éviter tout ce qui est de nature à aller à l’encontre des règles de liberté, tant dans les domaines politique et économique que social, et ce conformément aux principes consacrés par les Constitutions successives du Royaume, étant entendu qu’il ne peut y avoir de développement sans liberté, ni d’émancipation sans esprit d’initiative, qui doit être encouragé en lui réunissant toutes les conditions favorables. Si le développement économique et social est le fruit de l’effort collectif de la communauté, il appartient à l’ensemble des partenaires socio-économiques, en premier lieu l’Etat, les Collectivités Locales, les Etablissements Publics, le Secteur Privé et les Organisations Sociales, d’assumer leurs responsabilités et de s’acquitter des devoirs qu’implique sa réalisation. Ainsi, le rôle des Collectivités Locales devrait-il être renforcé et élargi afin qu’elles acquièrent le statut de partenaire essentiel de l’Etat et des autres opérateurs et que soient renforcées les capacités des institutions régionales, provinciales et locales pour une plus grande contribution au développement. Dans ce cadre, il est impératif de consolider la décentralisation et de mettre en œuvre une politique adéquate de déconcentration administrative, compte tenu de l’importance qu’elle revêt pour le succès de la décentralisation. La déconcentration vise à rapprocher l’administration d’Etat des administrés ; la décentralisation a pour objectif de faire participer les habitants, à travers leurs représentants élus, à la gestion des affaires locales. On considère que des organes proches des citoyens sont plus à même de déterminer leurs besoins et de les satisfaire en connaissance de cause. Ensuite, la décentralisation ayant été mise à l’honneur, notamment en raison de son caractère démocratique, l’idée est apparue que la déconcentration doit l’accompagner afin de la renforcer. Des rapports entre les deux modes d’organisation administrative s’est développée une certaine articulation organique et fonctionnelle, le tout pour une meilleure gouvernance locale.

décentralisation et deconcentration opposition et complementarité

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Introduction

Le Maroc a tenu à mettre en œuvre ces options en veillant à éviter tout ce qui est de nature à aller à l’encontre des règles de liberté, tant dans les domaines politique et économique que social, et ce conformément aux principes consacrés par les Constitutions successives du Royaume, étant entendu qu’il ne peut y avoir de développement sans liberté, ni d’émancipation sans esprit d’initiative, qui doit être encouragé en lui réunissant toutes les conditions favorables. Si le développement économique et social est le fruit de l’effort collectif de la communauté, il appartient à l’ensemble des partenaires socio-économiques, en premier lieu l’Etat, les Collectivités Locales, les Etablissements Publics, le Secteur Privé et les Organisations Sociales, d’assumer leurs responsabilités et de s’acquitter des devoirs qu’implique sa réalisation.

Ainsi, le rôle des Collectivités Locales devrait-il être renforcé et élargi afin qu’elles acquièrent le statut de partenaire essentiel de l’Etat et des autres opérateurs et que soient renforcées les capacités des institutions régionales, provinciales et locales pour une plus grande contribution au développement. Dans ce cadre, il est impératif de consolider la décentralisation et de mettre en œuvre une politique adéquate de déconcentration administrative, compte tenu de l’importance qu’elle revêt pour le succès de la décentralisation.

La déconcentration vise à rapprocher l’administration d’Etat des administrés ; la décentralisation a pour objectif de faire participer les habitants, à travers leurs représentants élus, à la gestion des affaires locales. On considère que des organes proches des citoyens sont plus à même de déterminer leurs besoins et de les satisfaire en connaissance de cause. Ensuite, la décentralisation ayant été mise à l’honneur, notamment en raison de son caractère démocratique, l’idée est apparue que la déconcentration doit l’accompagner afin de la renforcer. Des rapports entre les deux modes d’organisation administrative s’est développée une certaine articulation organique et fonctionnelle, le tout pour une meilleure gouvernance locale.

Dans cette perspective la problématique qu’on pose est la suivante :

« Les politiques de la déconcentration et la décentralisation constituent-t-elles une opposition ou une complémentarité ? »

Pour répondre à cette problématique on va tout d’abord commencer par une assise conceptuelle de définitions des concepts clés et un aperçu historique, en suite on expliquera le cadre juridique actuel de la décentralisation et la déconcentration, et en guise de réponse concrète à la problématique on essaiera de démontrer la complémentarité et l’opposition de la décentralisation et la déconcentration.

Plan

Introduction

I.  Assise conceptuelle

1. Définitions 

2. Aspect historique 

II. Décentralisation et déconcentration au Maroc : complémentarités et oppositions

1. Cadre juridique actuel de la décentralisation et la déconcentration

2. Complémentarités et oppositions de la décentralisation et la déconcentration  

 

Conclusion

Assise conceptuelle

1. Définitions :

a. La      décentralisation      La décentralisation consiste en un transfert de pouvoirs de l'État vers des personnes morales de droit public distinctes de lui. Cette dernière dispose d'une autonomie plus ou moins grande, selon le degré de décentralisation, d'un budget propre, et reste sous la surveillance de l'État, autorité de tutelle. La décentralisation est un système d’administration dans lequel le pouvoir de décision est exercé à la fois par l’État et par des personnes morales autonomes soumises au contrôle, en principe de légalité, des autorités étatiques. Étant entendu que décentralisation rime avec autonomie, ces conditions sont au nombre de trois :

Autonomie matérielle : la structure décentralisée jouit de la personnalité morale ; elle dispose d'un patrimoine et d'affaires propres — qualifiées le plus souvent d'affaires locales par opposition aux affaires nationales gérées par l'État ;

Autonomie organique : les affaires de la structure décentralisée sont gérées par des organes qui sont propres à cette structure décentralisée ;

Autonomie fonctionnelle : la structure décentralisée gère ses affaires plus ou moins librement.

Toutefois, cette triple autonomie ne signifie point indépendance. La structure décentralisée reste sous la surveillance de l'État. VEDEL et DELVOLVE définissent cette notion comme étant un concept qui "consiste pour le pouvoir central à transférer certaines de ses compétences administratives à des autorités qui ne dépendent pas de lui".1

b. La      déconcentration   2

La déconcentration consiste à accorder à des organes locaux de l’administration de l’Etat, un pouvoir de décision limité, par délégation. La décision est prise au nom de l’Etat. C’et une technique de gestion qui permet de confier des compétences à des agents locaux au sein de la même personne morale, de l’administration centrale vers les services locaux déconcentrés. Ce principe s’oppose à une administration concentrée, où tous les services ne seraient assurés que par une administration centrale, les ministères par exemple.

1 Mostapha Fikri « La bonne gouvernance administrative au Maroc : mission possible » [Maroc] : Espace art et

culture, 2005

2 O.Mayer  « Mémo-fiches : fonction publique territoriale » Edition Masson, Paris, 2009

La déconcentration est un aménagement de la centralisation : elle permet de réduire les lenteurs et lourdeurs liées à l'obligation, dans tout système centralisé, d'attendre la décision de l'échelon suprême. Elle a ainsi pour fonction de décongestionner l'administration centrale en permettant une prise de décision au niveau local, comme le traduit l'image de Odilon Barrot« C'est le même marteau qui   frappe  mais   on   en   a   raccourci   le  manche »3. (Il exprime son souhait pour le transfert de compétences de l’Etat vers une organisation plus locale en mettant en évidence le pouvoir de l’Etat, toujours fort.).

Chaque ministère ou service de l’Etat est composé d’une administration centrale. Il délègue des pouvoirs à des administrations locales, réparties sur tout le territoire. L’intérêt de la déconcentration réside dans l’unité du pouvoir de décision puisque seule, l’Etat, décide pour l’ensemble du territoire, mais la gestion se fait au plus proche du territoire. L’exposé des motifs du décret français du 28 mars 1852 : « On peut gouverner de loin mais on n'administre bien que de près ».4

Elle permet donc à l'État d'agir avec une plus grande efficacité et plus rapidement.

2. Aspect historique 

a. Cadre constitutionnel de la décentralisation    

Dans le cadre de la consolidation de la démocratie locale, de la concrétisation des libertés publiques et, en vue d’associer les citoyens à la gestion des affaires locales, le Royaume du Maroc a opté, dès les premières années de l’Indépendance, pour le système de décentralisation du pays.

C’est ainsi, qu’une évolution remarquable, en termes de dispositif juridique, de ressources financières et humaines, a été enregistrée durant plus de quarante ans, en plusieurs étapes, tendant à renforcer l’autonomie des instances élues, pour faire de la décentralisation un véritable levier de développement.

La décentralisation, qui représente un choix irréversible et un chantier prioritaire, a fait l’objet de plusieurs réformes, dont l’objectif est de permettre aux citoyens de disposer d’une administration de proximité, efficace, efficiente et, à l’écoute de leurs attentes et aspirations. La charte communale du 23 juin 1960 constitue le premier texte, à portée générale, en ce sens ; elle était précédée par deux textes réglementant l’élection des conseils communaux et fixant les limites territoriales des communes. Le Dahir du 12 septembre 1963 a créé un second niveau de décentralisation au niveau des Assemblées préfectorales et provinciales.

La décentralisation au niveau communal a connu une réforme fondamentale en 1976, par l’adoption d’un nouveau cadre juridique qui a doté les communes de larges responsabilités pour la gestion des affaires locales, et qui a transféré le pouvoir d’exécution des délibérations des conseils du représentant de l’Etat au président du conseil communal qui est une autorité élue. De même, le processus de la décentralisation a été renforcé, en 1992, par la création de la Région, en tant que collectivité locale de plein exercice, qui constitue un cadre propice pour la promotion et le développement de nouveaux mécanismes et de nouvelles méthodes susceptibles de permettre une meilleure valorisation des ressources humaines, naturelles et écologiques de la région.

3 Odilon Barrot fut un grand homme politique du XVIIIe, mais également le premier vice-président du Conseil d’État de la IIIe République. A la fois attaché aux principes de 1789 et soucieux de maintenir l’ordre politique, Odilon Barrot s’orientait vers un pouvoir autoritaire. 4 O.Mayer  « Mémo-fiches : fonction publique territoriale » Edition Masson, Paris, 2009.

C’est aussi un cadre spatial intégrant des dimensions économiques, sociales et culturelles, dont les fondements sont la consolidation des bases de la démocratie locale, la solidarité inter et intra-régionale et la coordination entre les différents acteurs composant la région en vue de réaliser un développement régional intégré et diversifié.

C’est ainsi que le Dahir du 2 avril 1997 fixe l’organisation de la Région dans le sens du renforcement des pratiques démocratiques, en permettant aux différents acteurs économiques, sociaux, politiques et aux autres composantes de la société civile, d’investir la Région comme un nouvel espace de réflexion de dialogue et d’action. La volonté de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI d’adapter la décentralisation en général et les institutions locales, en particulier, aux changements que connaît le Maroc, a conduit les pouvoirs publics, en 2002, à réviser profondément le régime juridique régissant les communes et les collectivités préfectorales et provinciales.5

Le développement de la décentralisation a été accompagné par une politique de déconcentration administrative. Parallèlement au processus de la décentralisation, des reformes profondes devraient toucher l'appareil de l'Etat en vue de doter le pays d'une administration efficace répondant aux exigences d'un Maroc moderne.

b. Cadre constitutionnel de la déconcentration.   

La déconcentration suit un processus continu dans le temps et le produit d'un long cumul historique, malgré cela, elle reste encore à parachever. C'est un processus qui représente une constante du discours politique qui a connu une évolution riche d'enseignement

Les discours royaux:

- La clôture des travaux du IV° colloque national des collectivités locales (Casablanca, le 29juin1989);

- L'ouverture des travaux du Vème colloque national des collectivités locales (Rabat, le 21 avril 1992);

- Colloque national des collectivités locales en 1989

- Le plan de développement économique et social (1996-2000), élaboré aux orientations royales.6

Les déclarations gouvernementales:

"Une politique de proximité territoriale, de dynamisation et de responsabilisation des collectivités territoriales décentralisées, sera mise en oeuvre". (Abderrahmane Yousfi le 17 avril 1998 devant le parlement)7

- L'annonce de la reforme de l'administration publique par Driss Jettou

Le 21 novembre 2002, devant le parlement;

En fait, une variété de raisons justifiant les décisions de déconcentration, dont voici les principales:

- La volonté de décongestionner l'administration centrale;

5 La direction des affaires juridiques et les contentieux, MEN.6 Cf Plan de développement économique et social 2000-2004 .7 Mostapha Fikri « La bonne gouvernance administrative au Maroc : mission possible » [Maroc] : Espace art et culture, 2005.

- Le rapprochement de l'administration des administrés;

- Une plus grande rapidité dans la prise de décisions;

- L'adaptabilité de l'action administrative ;

- L'économie des moyens;

- Une plus grande coïncidence de la responsabilité avec le véritable pouvoir de décision;

- La volonté de contrebalancer le mouvement de décentralisation.

De cette brève évolution historique, il apparaît que la décentralisation a constitué pour les pouvoirs publics marocains, dès le début, un choix stratégique. Ce choix a été progressivement renforcé, parallèlement au renforcement du régime représentatif national, dont l’aboutissement a été l’institution d’une seconde chambre au parlement, dans laquelle les collectivités locales sont largement représentées par la voie du scrutin indirect.

La région est considérée comme le niveau territorial le plus important, non pas uniquement de la décentralisation, mais également de la déconcentration administrative.Le développement de la décentralisation a été accompagné par une politique de déconcentration administrative. Certes, et malgré la volonté maintes fois réitérée par les pouvoirs publics, la déconcentration est peu développée au Maroc.

Décentralisation et déconcentration au Maroc : complémentarités et oppositions

La division administrative du Royaume comprend deux niveaux d'administration territoriale hiérarchisée:- Un niveau déconcentré comprenant les régions économiques ;

- Un niveau décentralisé comprenant les Wilayas.

Les collectivités locales au Maroc sont, selon la constitution du 7 octobre 1996 : « les régions, les préfectures et les provinces et les communes. Toute autre collectivité locale est créée par loi. Elles élisent des assemblés chargées de gérer démocratiquement leurs affaires. » Ces collectivités territoriales sont dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Les collectivités territoriales au Maroc sont nombreuses. Elles ne suivent pas toutes les mêmes règles de fonctionnement et n’ont pas le même statut.

1. Cadre juridique actuel de la décentralisation et la déconcentration

a. La décentralisation   

La décentralisation renvoie donc depuis la Loi no 47-96 de 1997 relatives à l'organisation de la région, à trois niveaux de collectivités territoriales qui sont :

a. les régions ;b. les préfectures (à dominante urbaine ou exclusivement urbaines, telles les préfectures de

Rabat et de Casablanca) et les provinces (à dominante rurale) ;c. les communes : urbaines - dites aussi municipalités - ou rurales.

Les régions : Organisée par la loi du 2 avril 1997, la région est surtout considérée comme un « espace de développement économique et social » (exposé des motifs de la loi). La délimitation de la région a pour finalité la constitution d’un ensemble homogène et intégré. Elle doit répondre au souci de cohésion des composantes territoriales de la région, compte tenu des potentialités et des spécificités économiques, sociales et humaines desdites composantes, de leur complémentarité et de leur continuité géographique. La région dispose d’un organe délibérant (le conseil régional), et est conjointement dirigée par le président du conseil régional et par le gouverneur du chef-lieu de région qui en est l’organe exécutif. 8

Depuis le dernier découpage administratif de 2009, 16 régions associées à 17 wilayas — la région de Tanger Tétouan en comprenant deux — rassemblent 75 préfectures ou provinces (13 préfectures et 62 provinces) regroupant 1 503 communes (221 urbaines et 1 282 rurales) ; l'échelon de la commune étant le troisième dans le cadre de la décentralisation et le seul s'inscrivant uniquement dans ce cadre.Le projet de régionalisation avancée au Maroc a prévu la répartition du pays en 12 régions au lieu de 16, soit une réduction de 25%. Cette nouvelle configuration régionale a été faite selon certains critères basés entre autre sur les principes d’efficience, d’homogénéité, de proportionnalité et d’équilibre, mais aussi d’accessibilité et de proximité. Le découpage est désormais passé de 12 à 16 depuis décembre 2012.9

Dans cette logique, les régions sont les suivantes : Tanger-Tétouan, Oriental et Rif, Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Béni Mellal-Khénifra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Drâa-Tafilalet, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Saguia al Hamra et Ed-Dakhla-Oued ed Dahab.10

8 Sous la direction du centre d’Etudes Internationales « Une décennie de réforme Maroc (1999-2000) » Editions KATHALA, 2010.

9http://www.leregional.ma/tag/regions-maroc/ 10 http://www.lematin.ma/journal/Regionalisation_L-Association-des-regions-du-Maroc-interpelle-le-gouvernement/165433.html

Organisation du conseil régional 11

Le conseil régional est composé de représentants des collectivités locales, des chambres professionnelles et des salariés élus au suffrage indirect pour une durée de six ans. Il comprend également les membres du parlement élus dans le cadre de la région ainsi que les présidents des conseils provinciaux et préfectoraux situés dans la région, qui assistant à ses réunions avec voix consultative. Le conseil régional élit parmi ses membres, pour un mandat de trois ans renouvelable, un président et plusieurs vice-présidents qui forment le bureau dudit conseil. La composition, le fonctionnement et les attributions des commissions permanentes sont fixés par le règlement intérieur du conseil régional.

Attributions du conseil régional 12

Le conseil régional règle par ses délibérations les affaires de la région, et, à cet effet, décide des mesures à prendre pour lui assurer son plein développement économique, social et culturel, et ce, dans le respect des attributions dévolues aux autres collectivités locales.

11 Dahir n° 1-02-269 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 79-00 relative à l'organisation des collectivités préfectorales et provinciales. 12 Idem.

Le nouveau découpage administratif.

Il exerce des compétences propres et des compétences qui lui sont transférées par l’État. Ces dernières intéressent la réalisation d’hôpitaux, de lycées et d’établissements universitaires, la formation des agents et cadres des collectivités locales, les équipements d’intérêt régional. Les principales attributions propres du conseil régional sont les suivantes : le vote du budget, la fixation des tarifs des taxes et redevances diverses, l’élaboration du plan de développement économique régional et l’aménagement régional. Ensuite, le conseil régional est habilité à engager toute action nécessaire à la promotion des investissements privés, de l’emploi, des activités socioculturelles et de solidarité sociale. Il est également compétent pour proposer la création et les modes de gestion des services publics régionaux.

Les préfectures et provinces13

La préfecture ou la province constitue le deuxième niveau de décentralisation territoriale. La notion de préfecture est attribuée aux ensembles urbains et celle de province aux Circonscriptions plutôt rurales. La division administrative du royaume en préfectures et provinces s’est substituée au lendemain de l’indépendance aux régions du protectorat. Dés 1956, les pouvoirs publics ont procédé en effet à un nouveau découpage administratif qui a donné naissance à ce nouvel échelon administratif intermédiaire entre le pouvoir central et les communes à la base. Simple échelon déconcentré à l’origine, la préfecture et la province ont été érigées en collectivités locales dés 1962 par la première constitution. Les modifications successives apportées au découpage préfectoral et provincial ont visé la Constitution d’unités territoriales de plus en plus réduites à même de rapprocher l’Etat des Citoyens, de favoriser l’équipement et de promouvoir la développement économique et social du territoire. Le statut de cette collectivité territoriale est fixé par le dahir N° 1-02-269 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de loi N° 79-00 relative à l’organisation des collectivités Préfectorales et provinciales, qui disposent, en son titre premier (Art.1) que : « les préfectures et les provinces sont des collectivités locales dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financières ». et selon, l’Art.3 de la loi 79-00, les affaires de la collectivité préfectorale ou provinciale sont gérées par un conseil élu, dont la durée du mandat et les conditions d’élection sont prévues par les dispositions de la loi formant code électoral. (La durée du conseil)

L’exécutif Dans les provinces, les préfectures et les régions, les gouverneurs représentent l'Etat et veillent à l'exécution des lois. Ils sont responsables de l'application des décisions du Gouvernement et, à cette fin, de la gestion des services locaux des administrations centrales. L'élection des assemblées préfectorales et provinciales a lieu au scrutin de listes à la proportionnelle aux plus forts restes. Les conseillers préfectoraux et provinciaux sont élus parmi les conseillers communaux de la préfecture ou de la province par un collège électoral formé par des conseillers communaux de cette collectivité. Les Chambres d'agriculture, de commerce, d'industrie et d'artisanat y sont également représentées par un membre élu par chacune d'elles.

Compétences des Assemblées  L'assemblée provinciale a une compétence définie par la loi portant notamment sur :

13 Dahir n° 1-02-269 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 79-00 relative à l'organisation des collectivités préfectorales et provinciales.

- Examine et vote le plan de développement économique et social de la préfecture ou la Province, conformément aux orientations et objectifs du plan national.

- Arrête et vote les programmes d’équipement, et de développement et de mise en valeur. - Engage les actions nécessaires à la promotion des investissements notamment la réalisation ou la participation à l’aménagement, l’équipement ou la promotion de zones d’activités économiques. - Engage à titre propre, ou en partenariat avec l’Etat, avec la région ou avec une ou plusieurs communes rurales, toutes actions de nature à promouvoir le développement rural et à soutenir les programmes d’équipement du monde rural. - Participe à la réalisation et à l’entretien des routes préfectorales ou provinciales. - Contribue à la réalisation des programmes d’habitat ou de restructuration de l’urbanisme et de l’habitat précaire dans les milieux urbain et rural. - Veille à la protection de l’environnement. 14

- Prend toutes les actions nécessaires à la promotion du sport, de la culture et de l’action sociale ou y participe. - Engage toutes les actions de solidarités sociales et participe à toute oeuvre à caractère Humanitaire. - Décide de la conclusion de tout accord ou convention de coopération ou de partenariat, propre à promouvoir le développement économique et social, et arrête les conditions de réalisation des actions que la préfecture ou la province exécutera en collaboration ou en partenariat avec les administrations publiques, les collectivités locales, les organismes publics ou privés et les acteurs sociaux. - Examine et approuve les conventions de jumelage et de coopération décentralisée, décide de l’adhésion et de la participation aux activités des associations des pouvoirs locaux, et de toute forme d’échange avec les collectivités territoriales étrangères.

Les communes15

Le conseil communal :  C’est l’organe délibérant de la collectivité ; il élit un président qui est l’organe exécutif de la Commune. Les membres du conseil communal sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct au scrutin uninominal à la majorité relative à un tour. Le bureau du conseil est élu par le conseil; il se compose du président et de plusieurs adjoints. Le conseil communal dispose d’une compétence générale pour gérer toutes les questions D’intérêt communal. Il exerce notamment les attributions suivantes : - Il vote le budget de la commune - Il définit le plan de développement économique et social de la commune en accord avec les orientations prises au plan national - Il décide de la création et de l’organisation des services publics communaux et de leur gestion - Il décide de la participation à des sociétés d’économie mixte d’intérêt communal ou intercommunal

14 Idem.15 Dahir n° 1-02-297 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°78-00 portant charte communale.

- Il gère la planification, la réalisation et la gestion des projets à caractère local (notamment les projets relatifs à l’assainissement liquide et solide)

b. La déconcentration   Dans le cadre de la déconcentration, menée parallèlement à la décentralisation et mise en œuvre par l'Administration, il existe plusieurs échelons administratifs avec, à la tête de chacun, des agents d'autorité dépendant du ministère de l'Intérieur :

1. aux régions (collectivités territoriales de 1er niveau), correspondent les wilayas, avec à leur tête un haut fonctionnaire, le wali ;

2. concernant les préfectures ou provinces (collectivités territoriales de 2eniveau), le représentant du pouvoir central est un haut fonctionnaire, le gouverneur ;

3. les cercles constituent un échelon intermédiaire entre la préfecture ou province et le caïdat, et ont à leur tête un chef de cercle (ou super caïd) ;

4. dans le monde urbain et le monde rural (tels qu'administrativement définis) :

les pachaliks sont des circonscriptions administratives urbaines qui font partie de

certaines préfectures ou provinces et ont à leur tête un fonctionnaire, le pacha,

les caïdats sont des circonscriptions administratives rurales qui font partie des

cercles et ont à leur tête un caïd ; leur sont rattachées les communes rurales

(collectivités territoriales de 3e et dernier niveau).16

On remarque alors qu’il y a ce qu’on appelle la double casquette (dédoublement fonctionnel), c'est-à-dire, ces mêmes dirigeants sont à la fois des conseillers communaux ou provinciaux, et même régionaux, ceci a un grand effet en ce qui concerne le fonctionnement local, car il peut arriver qu’un conseiller peut délaisser un intérêt régional au profit d’un autre, qui peut être provincial ou communal, ou inversement.

2. Complémentarités et oppositions de la décentralisation et la déconcentration

Sur le plan étymologique les deux mots déconcentration et décentralisation auraient le même sens. Dans les deux on retrouve le préfixe « dé » et le terme « centre ». Les deux concepts impliquent un mouvement du centre à la périphérie.

La politique de déconcentration se présente comme : un système d’organisation administrative qui consiste à remettre d’importants pouvoirs de décision ; dans des matières plus ou moins étendues ; à des agents locaux répartis sur l’ensemble du territoire national, et liés au pouvoir central par une obéissance hiérarchique (La Tutelle). La décentralisation, quant à elle, se définie comme étant : un système fondamentalement opposé à la centralisation, dans lequel des tâches administratives et quelques pouvoirs de décision sont remis ; sur l’ensemble du territoire ; à des organes qui ne sont pas des agents du pouvoir central, mais qui sont les représentants des citoyens intéressés.

16Sous la direction du centre d’Etudes Internationales « Une décennie de réforme Maroc (1999-2000) » Editions KATHALA, 2010.

La philosophie profonde des deux théories n’est donc pas la même. Si la décentralisation est une technique démocratique de gestion des affaires locales la déconcentration demeure une technique de commandement.

Opposition :Longtemps les deux notions de décentralisation et de déconcentration furent opposées. La déconcentration était souvent considérée comme un substitué à la décentralisation.Cette réalité était évidente durant la période du protectorat où des mesures de déconcentration était présentées comme relevant de la décentralisation. Après l’indépendance et jusqu’en 1976 la déconcentration prédominait la décentralisation et constituait un préalable à une décentralisation véritable. Ainsi le dahir du 23 juin 1960 relatif à l’organisation des préfectures des provinces et de leurs assemblées relève beaucoup plus de déconcentration que de la décentralisation. Le parallèle entre la réforme communale de 1960 et celle de 1976 et la lecture de la réforme provinciale de 196317 confirment largement cette remarque générale.Ce lien entre déconcentration et décentralisation allait être progressivement inversé par les textes notamment le dahir de 1976 précité, la loi régionale de 199718 et surtout les réformes communale19

et provinciale ou préfectorale de 200220.

a. Complémentarité   21   

Les deux notions ne sont désormais plus substituables. La déconcentration est devenue le corollaire de la décentralisation. L’une devrait en principe renforcer l’autre malgré leur contradiction inhérente.Plusieurs facteurs sont de nature à consolider la complémentarité des deux modèles d’organisation administrative. Le premier est lié aux nombreuses similitudes entre les deux concepts :

Le pouvoir central prédomine dans les systèmes d’organisation; dans les deux cas il y a un transfert de compétences du centre à la périphérie mais ce transfert est partiel pour deux raisons : il ne porte que sur les affaires territoriales et il ne s’étend pas à toutes ces affaires.

Les deux procédés semblent avoir des objectifs communs comme le rapprochement de l’administration des administrés, l’efficacité, l’adaptabilité et la rapidité du processus décisionnel.

Les deux notions mettent à l’honneur le « local » et le management dans la gestion publique et impliquent la responsabilisation des décideurs locaux.

Toutes les deux assurent une double représentation : celle de l’État et celle des entités décentralisées à travers le dédoublement fonctionnel des exécutifs locaux ; enfin les deux concepts sont basés sur une conception originale de l’État à travers les principes de territorialité, de subsidiarité et d’inter ministérialité.

Toutes ces ressemblances et ces traits communs feraient de la décentralisation et de la déconcentration un système administratif autonome par rapport aux administrations centrales.

Le deuxième facteur qui impose la complémentarité de la déconcentration et de la décentralisation est constitué par la crise de l’État.

17Dahir du 23/6/1960 B.O. 1960 p.1230; Dahir du 12/8/1963. B.O. 1963 p.1469; Dahir du 30/8/1976, B.O. du 1.10.1976 p.1051 18 Loi no 47.96 relative à l’organisation de la région, B.O. du 304.1997 p. 292..119 Loi du 3/10/2002 B.O. du 21/11/2002 p. 135120Loi relative à l’organisation préfectorale et provinciale B.O. du 21/11/2002 p.1371 21MOHAMMED EL YAÂCOUBI ABDALLAH HARSI « Rapport sur le cadre conceptuel législatif et réglementaire des processus de décentralisation et de régionalisation au Maroc. »

L’État traditionnel est en crise face aux évolutions économiques et sociales qui ont affecté le pays depuis le début des années quatre vingt dix : l’internationalisation des échanges matériels et immatériels, le mouvement de dérégulation qui prédomine de plus en plus, la complexification des politiques publiques qui rognent la légitimité de l’État et affectent le rôle de régulateur social qu’il a toujours joué au Maroc. L’administration est exposée à trois critiques : la diminution de sa légitimité démocratique, la baisse de ses capacités techniques en particulier en matière sociale et la crise de motivation des agents publics. À cela on peut ajouter l’efficacité comparée des systèmes publics qui devient un critère important de la compétitivité d’un pays.Le traitement horizontal des grands problèmes devient le mode de plus en plus fréquent de l’intervention publique. Les problèmes de société comme le chômage, l’intégration, le traitement de la délinquance dépassent les compétences sectorielles des administrations concernées. Or l’État est mal organisé face à cette évolution, car ses services sont très cloisonnés : au plan national, le découpage des ministères en administrations centrales est trop fin, et la multiplication des organismes autonomes (établissements publics, autorités administratives indépendantes, associations participant à un service public) complique encore la situation; au plan local, la multiplicité des services déconcentrés reflète l’organisation administrative centrale.Même à l’intérieur d’un service, la division en unités distinctes renforce le phénomène de cloisonnement.

Le troisième facteur réside dans la volonté affichée des pouvoirs publics d’instaurer un système administratif local où la décentralisation et la déconcentration devraient aller de pair.

b. Avantages et inconvénients   22      

De la déconcentration

La déconcentration présente à la fois des avantages et quelques inconvénients : Parmi les avantages de cette politique, est que la déconcentration permet tout d’abord, de décharger le pouvoir central, et d’obtenir des décisions mieux élaborées et mieux adoptées aux exigences locales. La déconcentration permet également aux représentants locaux du pouvoir central de trancher eux-mêmes, sur place, sur les questions qui se posent à l’échelon local, sans qu’ils soient obligés d’attendre la décision qui doit venir du sommet. Cette même politique permet aussi d’avoir un processus de décision plus rationnel puisque les agents locaux du pouvoir central peuvent ainsi prendre des décisions en tenant compte des nécessités locales. Mais la politique de déconcentration n’a pas que des avantages, elle a aussi des inconvénients : D’abord, même si la déconcentration implique l’existence d’organes locaux, ces derniers restent cependant dans une situation de dépendance ; à la fois personnelle et fonctionnelle ; à l’égard du pouvoir central. Dépendance personnelle parce qu’ils sont nommés et révoqués par le pouvoir central. S’agissant de dépendance fonctionnelle, les autorités centrales peuvent à tout moment revenir sur les attributions de compétence accordées aux organes locaux, par exemple : l’application du politique de réformer ou annuler les décisions prises tant que pour illégalité que pour inopportunité.

22Mostapha Fikri « La bonne gouvernance administrative au Maroc : mission possible » [Maroc] : Espace art et culture, 2005.

De la décentralisation

Elle apparaît comme un système démocratique, car il permet de faire participer les administrés dans les affaires qui les concernent le plus directement. Ce système reflète parfaitement ce qu’on appelle La Démocratie Participative. La décentralisation se présente sous deux formes principales : D’abord la décentralisation territoriale se fait au profit des personnes administratives territoriales, elle repose sur la reconnaissance par les pouvoirs publics d’intérêts locaux spécifiques circonscrits à certaines limites géographiques, et dont la gestion est confiée à des personnes publiques territoriales instituées spécialement à cet effet, et qu’on désigne généralement sous le nom du collectivités locales. Les dirigeants de ces collectivités sont les élus par les membres des collectivités elles-mêmes. On doit cependant observer que du point de vue pratique et technique que, la décentralisation territoriale peut présenter l’inconvénient de confier le pouvoir administratif local à des agents non spécialisés, à des amateurs qui risquent de méconnaître l’intérêt général, et de lui préférer certains intérêts particuliers locaux, mêmes ces agents présentent du moins l’avantage d’avoir une connaissance plus exacte des problèmes locaux. A côté de la décentralisation territoriale, le droit administratif connaît une deuxième forme qu’on appelle la décentralisation par service ou fonctionnelle. Elle repose sur l’idée que certains services déterminés ; en raison de leur spécificité ; peuvent être constitués en personnes morales indépendantes dont la base n’est pas un ressort géographique, mais le service public lui-même. La décentralisation par service se présente généralement sous la forme de l’établissement public. Celui-ci est doté de l’autonomie financière et administrative.Tout de même la nécessité de trouver des solutions qui permettent d’éviter le danger de l’incompétence et la corruption est d’une importance cruciale.

Conclusion

La déconcentration est une nécessité inéluctable pour le développement économique, social, et culturel des collectivités locales spécifiquement et de la nation de manière générale. La déconcentration nécessite un rapport d’interpénétration et de complémentarité, dans ce sens les élus locaux doivent trouver en face d’eux des agents de l’état qui sont investis de responsabilité et de pouvoir réel en matière de prise de décision. La réussite de la politique de déconcentration ne peut être que le résultat des efforts conjugués des élus locaux, des agents de l’administration déconcentrée au niveau régional, sans omettre le rôle important du wali du chef lieu de la région et es gouverneurs relevant du même ressort géographique. En réalité, les collectivités décentralisées apparaissent comme des organes déconcentrés, car elles sont le fruit d’une politique de déconcentration nécessitée par le besoin du pouvoir central pour confirmer son autorité sur l’ensemble du territoire national. Cette réalité s’opère surtout au niveau de la tutelle lourde qui pèse sur les différents organes décentralisés.

La déconcentration doit normalement accompagner toute décentralisation, les deux techniques doivent aller de pair, décentralisation et déconcentration constituent en effet les éléments d’une même équation, tout changement qui affecte l’un des termes doit nécessairement se répercuter sur l’autre terme, sinon l’égalité est faussée.Depuis les premières assises de la coopération décentralisée qui se sont tenues à Fès en 2001, les collectivités locales marocaines et françaises ont affirmé leur volonté de renforcer et de développer leur coopération autour d’un objectif central, celui du transfert de l’expérience et du savoir faire dans la gestion locale et l’exercice des compétences dévolues aux collectivités locales marocaines. C’est à cette occasion que la mise en place d’un projet du Fonds de Solidarité Prioritaire a été annoncée par le Ministre français délégué à la coopération, en vue d’appuyer cette volonté et de renforcer ces partenariats.23

23 Le ministère de l’Intérieur et les collectivités locales marocaines ont souhaité mobiliser la coopération française sur les principaux chantiers de la décentralisation. Ce programme d’un montant estimé à 11 M€ (dont4,6 M€ sur les crédits du Fonds de Solidarité Prioritaire FSP) vise principalement à améliorer les conditions d’exercice par les collectivités locales marocaines des compétences qui leur sont dévolues par la loi. «  Projet d’Accompagnement du Processus de Décentralisation »

Bibliographie 

O.Mayer « Mémo-fiches : fonction publique territoriale » Edition Masson, Paris, 2009.

Sous la direction du centre d’Etudes Internationales « Une décennie de réforme Maroc ( 1999-2000) » Editions KATHALA, 2010.

Mostapha Fikri « La bonne gouvernance administrative au Maroc : mission possible » Edition Espace art et culture, 2005.

Webographie 

Cf Plan de développement économique et social 2000-2004 . disponible sur http://unpan1.un.org/intradoc/groups/public/documents/CAFRAD/UNPAN002445.pdf

Le nouveau découpage selon le projet de régionalisation avancée, Disponible sur http://www.leregional.ma/tag/regions-maroc/

Dahir n° 1-02-269 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 79-00 relative à l'organisation des collectivités préfectorales et provinciales.

Disponible sur http://www.fec.org.ma/Textes/Loi79-00.pdf

MOHAMMED EL YAÂCOUBI ABDALLAH HARSI « Rapport sur le cadre conceptuel législatif et réglementaire des processus de décentralisation et de régionalisation au Maroc. »Disponible sur http://doc.abhatoo.net.ma/doc/img/pdf/GT10-6.pdf

« Projet d’Accompagnement du Processus de Décentralisation » Disponible sur http://www.abhatoo.net.ma/index.php/Maalama-Textuelle/D

%C3%A9veloppement-%C3%A9conomique-et-social/D%C3%A9veloppement-social/Etat-%E2%80%93-Politique/D%C3%A9centralisation-et-d%C3%A9concentration/Projet-d%E2%80%99Accompagnement-du-processus-de-D%C3%A9centralisation-marocain