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Lexique ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- --------- ------- ------ ------ ------- ------ ------- ------ ------ ------- ------ ------- ------ ------- ------ ------ ------- ------ ------- ------ ------- ------ ------ ------- ------ ------- ------ ------ ------- ------ ------- ------ -- Lexique de Lethwei 1/23 Alain Delmas, 20 05 - réactu alisé e n 200 6 BAMA LETHWEI BAMA LETHWEI BAMA LETHWEI BAMA LETHWEI LEXIQUE ABRÉGÉ DE LA BOXE BIRMANE (LETHWEI) ARTS MARTIAUX BIRMANS - THAING (BA NDO) - Volume 2 Alain DELMAS - Août 2005 - N.B. : Afin de préserver l’authenticité de la discipline Thaing, les définitions incluses dans ce document ne font référence à aucune autre pratique de combat non birmane. L’auteur de ce lexique tient à respecter la neutralité des termes birmans même si certains d’entre eux offrent des simili- tudes avec certains arts de combat non birmans. (*) Les termes accompagnés d’une astérisque sont définis dans ce lexique ou dans le volume 1, sur les arts martiaux birmans

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Delmas, A. 2006. Lexique abrégé de la boxe birmane (lethwei), arts martiaux birmans - thaing (bando) - Volume 2.

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Lexique de Lethwei 1/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

BAMA LETHWEIBAMA LETHWEIBAMA LETHWEIBAMA LETHWEI

LEXIQUE ABRÉGÉ DE LA

BOXE BIRMANE (LETHWEI)

ARTS MARTIAUX BIRMANS - THAING (BANDO) -

Volume 2

Alain DELMAS - Août 2005 -

N.B. : Afin de préserver l’authenticité de la discipline Thaing, les définitions incluses dans ce document ne font référence à aucune autre pratique de combat non birmane. L’auteur de ce lexique tient à respecter la neutralité des termes birmans même si certains d’entre eux offrent des simili-tudes avec certains arts de combat non birmans. (*) Les termes accompagnés d’une astérisque sont définis dans ce lexique ou dans le volume 1, sur les arts martiaux birmans

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Lexique de Lethwei 2/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Bando : (Birm.) ● THAING BANDO . Il désigne, en particulier dans le Thaing*, le travail à mains nues et notamment celui des techniques animales. A l’origine, c’est un sty le de combat avec ou sans armes remontant au 3ème siècle lorsque les moines des monastères du nord de la Birmanie voulaient se défendre appelé Thaing. Depuis le 19ème siècle, il désigne le système d’« autodéfense à main nue » (« Free-hand Systems » en anglais) dont l’approche technique est copiée sur le comportement animal. Il appartient à un ensemble dénommé Thaing* [méthodes de combat de l’ancienne Birmanie qui intégrait l’usage des armes (Banshay) comme les procédés de combat à « main nue »]. Très effi-cace et très complète, cette science du combat repose sur des siècles d’expérience et d’étude. Elle allie une grande variétés de modes de combat : travail de percussion, de saisie, de projection et de soumission. Très pragmatique dans sa démarche, elle est néanmoins riche d’éléments philosophiques qui lui donnent une autre dimension. Les imitations très réalistes de comportements d’animaux se déclinent ainsi sous une trentaine de variations, dont neuf des plus pratiquées en occident sont les suivantes : l’aigle, le buffle, le cobra, la panthère, le python, le sanglier, le scorpion, le tigre et la v i-père. Ces comportements « animaliers » peuvent s’accorder plus ou moins au morphotype ou aux aptitudes du pratiquant. Ex. : projection en arrière du tigre après un coup d’arrêt porté à la gorge avec la « fourche pouce-index » de la main. Le travail martial en Bando est essentiellement axé sur l’efficacité pure et ne ressemble que de très loin à d’autres pratiques orientales. Bando-kickboxing : (USA.) ● THAING BANDO . En abréviation : « B.K.B ». Forme moder-nisée et sportive du Lethwei*, surnommée « boxe birmane* à quatre armes » en Europe. Née en Amérique du Nord au début des années 1960, cette sorte d’escrime des pieds et des poings gantés dans un ring a donné naissance, aux USA dans les années 1970, à différentes formes de Full-contact* et de Kick-boxing*. Il existe, en compétition, deux formes d’affrontement : le « Bando-kickboxing de light-contact » où les techniques sont parfaitement retenues et le « Bando-kickboxing de plein-contact » où les coups sont portés à pleine puissance, destinée aux pratiquants expérimentés et ma-jeurs. Suivant les âges et le niveau technique les règles (notamment les techniques autorisées et in-terdites) et les conditions de compétition sont variables (entre autres, le temps de combat, le type de surface de combat - praticable de tapis ou ring, le port de certaines protections - casque, plastron, jambières, chaussons en mousse, etc.).

Formes de rencontres modernes en Occident (ici avec protections)

Cardio-lethwei : (USA.) � THAING BANDO . Forme de pratique moderne axée sur la condi-tion physique et le développement cardio-respiratoire. Il consiste à exécuter des techniques de Leth-wei*(boxe birmane*) dans le v ide, en musique et chorégraphiées.

1 2 Séquences dans le vide : 1/ coup de pied latéral, 2/ coup de pied arrière

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Lexique de Lethwei 3/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Chouda : (Birm.) ● THAING BANDO . Saisie du cou notamment en Lethwei (boxe birmane) pour porter des techniques de percussion (notamment, des coups de genou et de coude) ou de projection. La Boxe birmane (Lethwei) est un mode d’opposition complet dans lequel les techniques de percus-sion (boxe), de saisie et de projections (lutte) se côtoient. C’est donc une sorte de « combat intégral » ou de « combat libre » où l’opposition s’arrête lorsque un protagoniste est tombé au sol. Il existe d’autres types de saisie en Boxe birmane, la saisie de la taille, d’une jambe souvent à grande distance (appelé « ramassement de jambe »), la saisie de cuisse lors d’un coup de genou adverse puis « en-fourchement » (qui consiste à attraper les deux jambes à bras le corps).

1 2 Saisie de nuque (1/de face et, 2/de côté)

Saisie en ligne moyenne pour déséquilibrer en arrière

Daw Khin Myint Myint : (Birm.) [ ?] � THAING BANDO . Expert birman de Thaing* dans les années 1950. Il a contribué avec l’expert King Maung* au renouveau des tournois de Lethwei* d’après guerre. D’tao-hni : (Birm.) ● THAING BANDO . « D’tao » signifie « coude » en birman et « d’tao hni », technique de coude. Le coude est une « arme naturelle » du corps humain. Particulièrement efficace dans le combat au corps à corps, pour défendre et atteindre des cibles, parce qu’il n’a pas besoin de beaucoup d’amplitude et donc d’inertie pour provoquer des traumatismes à l’adversaire. On utilise le plus souvent la pointe du coude ou les parties osseuses du bras et de l’avant-bras pour les techniques de percussion et de défense (blocage de technique, protection contre une attaque, déviation d’une technique, verrouillage et contrôle de l’opposant). En plus de l’activ ité effectuée par l’épaule, la puis-sance de frappe vient de la combinaison d’actions allant le plus souvent dans la même direction – appelé « principe d’union » (à l’occasion de la frappe, une rotation du tronc ou action de v issage dans l’axe vertical – un « tassage » pour un coup descendant – ou une poussée avec les cuisses pour un coup remontant). Les techniques de coude sont très populaires en Birmanie et sont connues pour être portées lors d’un saut (technique dite volante) ou après un appui pédestre sur l’adversaire (technique dite « en marche d’escalier »). Certaines techniques s’exécutent les deux coudes ensemble.

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Lexique de Lethwei 4/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Coup de coude circulaire du bras arrière (N°1) Coup de coude remontant du bras avant (N°2)

D’tao-hni-payayda : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de coude circulaire (technique de coude n°1), en anglais « spin elbow strike ». Les variantes de cette technique se portent dans des plans descendant ou remontant, en anglais « semicircular elbow strike ». Une des spécialité du Thaing : l’enchaînement de coups « en cascade » d’un bras puis de l’autre et la combinaison avec des coups de poing qui précède le coup de coude ou le suit. Ex. : Phase 1, coup de poing crocheté suiv i d’un coup de coude circulaire, phase 2, retour dans le sens inverse en coup de coude en revers suiv i d’un coup de poing dit « en marteau ».

Coup de coude circulaire bras avant Coup de coude semi-circulaire bras avant

D’tao-hni-taoda : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de la pointe du coude porté de haut en bas, dans un plan vertical (techniques de coude n°3), en anglais « downward elbow strike ». Une des spécialités de la boxe birmane est le coup de coude retombant sauté (koun d’tao hni taoda) en anglais « jumping elbow strike ». Ce dernier provoque un effet de surprise en passant au dessus de la garde adverse.

Coup de coude descendant au corps à corps Saut puis frappe en coup de coude descendant

Du-ne-dai : (Birm.) ● THAING BANDO . « Du ne » signifie « genou » en langue birmane et « dai » ou « da’i » veut dire « coup » (ou frappe). Le genou est une « arme naturelle » du corps hu-main. Extrêmement efficace à courte distance de combat et au corps à corps, il permet aussi bien de défendre que d’atteindre des cibles. On utilise le plus souvent la pointe du genou ou les parties osseu-ses proches de l’articulation pour les techniques de percussion et de défense (blocage de coup, pro-tection d’une cible, déviation d’une arme et stoppage d’une avancée adverse). Les boxeurs birmans sont réputés pour leurs techniques de coup de genou sautés notamment les techniques portées les deux genoux simultanément (fly ing double knee en anglais).

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Lexique de Lethwei 5/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Surface de frappe du genou

Coup de genou direct au corps à corps (n°8) Déviation d’un coup de genou direct et percussion la cuise adverse (contre)

Coup de genou remontant au corps à corps (n°1) Coup de genou « en fermeture » au corps à corps (n°7)

Gyi (Maung…) : (Birm.) [1923-...] �� THAING BANDO . Grand expert birman de Thaing* du 20ème siècle parmi les plus respectés de son temps. Il s’exile aux USA en 1958 et développe la pra-tique du Bando*. Technicien hors pair, il a adapté le Thaing à la mentalité occidentale en proposant une pratique organisée autour d’un v ieux système martial, l’Hanthawaddy-thaing* (bando d’Hanthawaddy en français). Dans la longue lignée des génies d’arts martiaux, Maung Gyi apparaît comme beaucoup plus que cela. C’est un symbole, un « totem », quelque chose comme le héros épo-nyme du Bando, au point où tous les experts birmans qui le précédent sont considérés comme mi-neurs. Il est reconnu comme un des experts majeurs du 20ème siècle et la presse outre Manche lui accorde, avec deux de ses pairs américains, la fondation du Full-contact et du Kick-boxing américain (Cf. : revue américaine « Black Belt »). Biographie. C’est le fils de Ba Than (Gyi)* et il se consacre très v ite et passionnément à la pratique du Thaing. Sa vitesse d’exécution, son habileté et sa force sont notoires. Son père le fait instruire par de nombreux experts ayant chacun une spécialité : Ni Saw (boxe birmane), Po Thara (bando kayin), Khan.A. (bâton kala), Tla Thin (sabre birman), Pan Saw (sabre kachin), Tun Tin (bâton et sabre môn), Shai Lu (bâton et sabre chin), Thain Ba (bando birman), Rai Batanji et Lama Gunju (kukri népalais), Nyein Ba (boxe anglaise) et Chu.C. (système yunnan), etc. Dans les années 1950, il étudie en Chine, en Inde, puis au Japon. Au pays du soleil levant, il a pour professeur Yamagushi Gôgen dit le « chat » (Goju-ryu ka-rate) et effectuera de nombreuses démonstrations de « Kickboxing birman ». En 1959, il s’ex ile en Amérique du nord, où il travaille avec Duk-Sung Son, un des pionniers du Taekwondo aux USA. Il dispute de nombreux combats de Lethwei* dans les années 1940 en Birmanie, puis en Kick-Boxing, au Japon dans les années 1950, sous son nom propre mais aussi sous différents pseudonymes (Kobaya-chi et Maung Maung). Il est sélectionné dans l’équipe officielle birmane, en boxe anglaise et en foot-ball, pour les Jeux Olympiques de 1956. En 1959, il ouvre son premier club de Bando à Washington-D.C., et devient professeur de langues orientales, d’abord à l’American University de Washington puis en 1966 à l’Ohio University. Il organise les premiers tournois américains de Bando Burmese Kick-

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Boxing sur ring dès 1962. Il participe en 1970 à l’élaboration des règles de la Professional Karate As-sociation (P.K.A- Full-contact) avec Corley Joe et Quine Don. Il est juge du premier championnat du Monde de Full-contact PKA en 1975, qui oppose Wallace Bill à Corley Joe. Il collabore au comité de rédaction de la revue Black-Belt en 1969. Il supervise de nombreux championnats (le National Karate Championships de Rhee John en 1964, le World Karate Championships de Trias Robert en 1964 - le North American Open Karate Championships de Oyama Mas en 1965, le World Wide Karate Cham-pionships de Lum Pai en 1966, l’United States Karate Association en 1966, le first Professional World Karate Championships en 1968, l’A ll Korean Karate Championships de Chun Richard en 1968, le Tour-nament of Champions en 1970, l’International Karate Championships Tournament de Arel Paul en 1973). Depuis la création de la fédération américaine de Bando (American Bando Association*), il en est le chef instructeur. Il a contribué à moderniser le Bando et à former de nombreux instructeurs et experts. Soucieux de la transmission du savoir, il traduit les écrits sur le Thaing* des années 1930-40 et rédige de nombreux manuels qui font référence. Il collabore avec de nombreux experts américains, notamment avec Dan Inosanto (expert de Jeet-kune-do, Arnis, Penjak-silat), le Karaté Goju-ryu amé-ricain et George Ibert expert du Karaté Isshinryu.

Maung Gyi dans les années 1990

L’œuvre de Maung Gyi aux USA. Dès son arrivé aux USA, il commence un Bando d’un autre genre, qui ne se donne pas tout à fait les mêmes objets. Il adopte une attitude scientifique dans sa conception du Thaing et des arts martiaux. Plutôt qu’un commencement, Maung Gyi opère une mutation, il adapte les pratiques guerrières bir-manes à l’occident. Ce « nouveau » Bando*, repose sur une classification rationnelle des techniques, se veut une méthode moderne d’éducation physique et d’entretien de la santé, ne gardant que les vertus éducatives. C’est à partir, des travaux du « groupe des neuf » des années 1940, collectés dans un manuel rédigé par son père Ba Than (Gyi)* de 1946 à 1968, appelé « Manual of the Bando disci-pline », qu’il structure les savoirs et les contenus techniques de la discipline ; pour en faire des objets de modernité. Il transpose l’Hanthawaddy-bando-system*, en pratique mieux adaptée à l’occident, qu’il appellera « Bando-system* » (ou American Bando System). Il l’explique de la manière suivante :

- Le pratiquant comme l’expert ont besoin de se représenter le Bando comme un « système » une sorte de modèle (dans le sens de la « théorie du système » du biologiste Bertalanffy) avec ses fondements, sa structure globale et ses différentes composantes,

- Ce modèle leur donne un meilleur aperçu de ce qui doit être appris et d’autre part de planifier le travail à accomplir. Ainsi pourront être mis à leur disposition des schémas personnels de pratique et de progression.

Beaucoup plus qu’une technique, la « voie » ouverte par Maung Gyi, est une démarche personnelle d’engagement par rapport à l‘activ ité. Comme l’indique la philosophie de l’Hanthawaddy-thaing du 19ème siècle, c’est une expression corporelle de l’union de l’indiv idu (de son ego) avec l’univers qui le régit. Le pratiquant est à la recherche de l’équilibre et de l’harmonie (philosophie que l’on retrouve dans l’explication de l’insigne de l’Hanthawaddy-bando-system* de 1946). Le « système martial » moderne qu’il propose, dans le pur esprit du Thaing, conserve ses trois dimensions d’origine : efficaci-té, réalisme et esprit guerrier. Ka : (Birm.) ● THAING BANDO . Bouclier d’entraînement destiné au travail des techniques de per-cussion. Il est habituellement constitué de mousse synthétique enveloppée d’une housse avec des poignées cousues. D’autres instruments pour le développement des qualités de frappe servent à l’entraînement : les sacs de frappe (de différents volumes et tailles), les plastrons muraux et sur socle (souvent de forme humaine), les boudins de percussion sur pied, les cibles de toutes nature (« patte

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d’ours », raquettes…) et les ballons de toute sorte (poire de v itesse, ballon à élastique, punching-ball oscillant sur socle).

Travail de coup de pied de côté au bouclier

Travail de coup de pied circulaire au bouclier d’avant-bras… …et de coup de poing direct aux pattes d’ours

Travail de coups de pied circulaire à la cible

Karens : (Birm.) � THAING BANDO . D’origine tibéto-birmane, ils s’appelent aujourd’hui les Kayins. Ils sont issus d’Asie mineure et du désert de Gobi (« riv ière de sable »), en Mongolie où ils auraient vécu il y a plus de 4500 ans. Les karens descendirent du Yunnan (Sud de la Chine) au 8ème siècle avant J.C., suiv irent le fleuve Irrawaddy et s’installèrent dans les montagnes du Sud-est de l’actuel Myanmar, dans les forêts du delta et le long de la frontière thaïe. Ils forment la plus impor-tante ethnie du pays (3 millions) mais ils sont très dispersés sur le territoire du Myanmar. Ils sont parmi les premiers immigrants à passer de Chine en Birmanie (animal vénéré le buffle que l’on re-trouve dans le travail des formes animales du Bando*). Plus de la moitié v it dans la région du delta et le reste sur la frontière thaïlandaise. Ils possèdent d’excellents combattants et développent une boxe appelée Kayin lethwei et une pratique à mains nues le Kayin bando. Les hommes ont la particularité de se tatouer l’ensemble du tronc ainsi que les cuisses, signe de force et d’endurance.

Exemple de coup de pied circulaire dit « en bâton » au corps, de type buffle (ou stick-kick)

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Lexique de Lethwei 8/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Kato bue : (Birm.) ● THAING BANDO . Cérémonie d’ouverture des tournois de boxe birmane (Lethwei*).

Lors d’un coup de pied en bâton à la face (ou stick-kick) ,[B] « casse » la distance afin de réduire l’action à néant

King Maung : (Birm.) [ ?] � THAING BANDO . Expert birman de Thaing* dans les années 1950. Il a contribué avec l’expert Daw Khin Myint Myint* au renouveau des tournois de Lethwei* d’après guerre. Kohne-dai : (Birm.) ● THAING BANDO . Kohne ou gaung signifie « tête » en langue birmane et « dai » veut dire « coup » (ou frappe). Coup porté avec le crâne, le plus souvent avec le haut du front. La percussion avec le crâne est une spécificité de la boxe birmane ancestrale. Encore de nos jours, certains tournois de v illage autorisent ce type de frappe. En progression avant, elle se donne le plus souvent le buste et la tête de profil pour éviter une blessure en « contre » au visage.

Coup de tête sauté, ici corps de profil (pour sécuriser la face) Coup de tête direct à l’abdomen en technique de « contre »

Koun-byi-du-ne-da’i : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de genou sauté (techniques de genou n°6), en langue anglaise, « jumping knee kick » ou « fly ing knee kick ». Spécialité de la boxe birmane, les techniques dites volantes sont très pratiqués en combat (coups de poings, de coudes et de tête en sautant, techniques de jambe et de genoux sautés). On trouve également des techniques portées les deux genoux à la fois.

Coup de genou sauté (n°6)

Koun-gana : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de pied sauté ou fly ing k ick en anglais. Les techniques de jambe sautées comme de nombreuses techniques volantes sont des « marques de fa-brique » du Lethwei*. On trouve des percussions dites « volantes » à une jambe voire à deux jambes à la fois.

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Lexique de Lethwei 9/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Coup de pied latéral sauté (jumping side-kick) Coup de pied arrière sauté (jumping back-kick)

Lai-gin : (Birm.) ● THAING BANDO . Musique traditionnelle jouée lors du Lethwei-yei* par un orchestre appelé Saing-waing*.

1 2 Une des façons de fermer le poing dans le système martial du Bando (1/ vue de face et 2/ de profil)

Latt : (Birm.) ● THAING BANDO . Poing en langue birmane. Particularité en Bando la fermeture de la main pour la frappe avec le poing se clôture avec la pulpe du 1er doigt (pouce) sur le pli formé par la deuxième articulation de l’index.

1 � 2 � 3 Vue de profil – Vue de face

Décomposition de la fermeture du poing en Bando

Latt-di : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de poing en langue birmane (« punch » en anglais). Pour délivrer les techniques de poing, nous trouvons : deux formes principales de trajectoire (rectili-gne et curviligne), cinq surfaces principales de frappe (l’avant du poing, le dessus et le dessous du poing, les deux côtés du poing). Neuf techniques usuelles de poing sont répertoriées : 1/ de forme pistonnée courte, 2/ de forme pistonnée longue (« straight-punch » en anglais), 3/ de forme circulaire à l’endroit (crochetée), 4/ de forme circulaire remontante (uppercut), 5/ de forme circulaire à rebours (revers ou « back-fist » en anglais), 6/ de forme balancée horizontale (dite en « bâton » ou « stick-punch »), 7/ de forme balancée remontante (en bâton), 8/ de forme descendante en marteau (stomp) et, 9/ de forme jetée et plongeante (dite du « cobra »).

1 2 3 Coup direct de trajectoire courte (n°1) Coup direct de trajectoire longue (n°2) Coup circulaire à l’endroit- crochet (n° 3)

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Lexique de Lethwei 10/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

4 5 6 Coup circulaire remontant - uppercut (n°4) Coup circulaire en revers (n°5) Coup jeté plongeant (n°9)

Crochet ascendant (Bolo-punch) Crochet descendant (Drop)

Lethwei (Bama…) : (Birm.) � THAING BANDO . Aussi Myanma yuya louvi ou Myanmar traditional boxing en anglais (boxe birmane traditionnelle). Cette célèbre pratique d’escrime des main s et des pieds nus est aussi ancienne que la nation birmane. C’est une boxe « dite martiale » qui em-prunte à l’héritage technique du guerrier birman toute sa panoplie de stratèges. Elle est développée par des moines du 3ème siècle, au même titre que les pratiques de défense et d’entretien appelées Thaing (Bando). Elle devient populaire à partir du 11ème siècle sous le Roi Anawaratha, avec des com-bats interethniques sans aucune règle et d’une violence sans commune mesure. La manière se s’affronter est très spécifique, tenant très souvent du comportement animal et ne ressemble que de très loin à d’autres pratiques orientales. Elle est à l’origine de nombreuses pratiques pugilistiques en Asie du Sud-est. Elle a contribué également au développement du Kick-boxing japonais* dans les années 1950, puis du Full-contact* et du Kick-boxing américain* dans les années 1970.

Graphie birmane du terme « Lethwei »

Origine et développement : de la « boxe sauvage » à la « boxe royale » Dès le moyen âge, de nombreuses ethnies birmanes et frontalières se retrouvent pour des tournois jusqu’à ce que l’activ ité soit codifiée au 11ème siècle sous le roi guerrier Anawaratha, 1er Empire bir-man. La pratique de la boxe birmane (Lethwei*) est sous les empires birmans une activ ité très prisée, tout à la fois par le peuple et les princes. Elle est pratiquée par les guerriers du roi au 14ème siècle en tant qu’ « art militaire », et devient une « boxe royale » sous le roi Thibaw au 19ème siècle.

Saisie de jambe… et fauchage

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Lexique de Lethwei 11/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

En Birmanie, au lendemain de la seconde guerre mondiale, Ba Than (Gyi)* alors directeur des sports au Ministère de l’Education, relance les tournois de Lethwei. En 1953, une grande compétition ras-semble plus de 100 participants. Il ex iste à ce jour des tournois de v illage (sengho pue*) avec les règles ancestrales, notamment à l’occasion de la fête de l’indépendance sans le contrôle de l’Etat. La plupart des boxeurs sont des fermiers et boxent quelques fois par an à l’occasion des fêtes de v illage. Par contre, les tournois pour les première et seconde classe (louvi lala pue) et des tournois pour les élites (cashou kvenshon pue*), notamment à l’occasion du festival des pagodes (paya pwe*) sont gérés par la fédération de boxe traditionnelle et le gouvernement. C’est dans l’Etat kayin (karen), chez les Kachins, dans la population mône et talaing que l’on recense le plus de combattants et de ren-contres. La v ille de Moulmein est le « temple » des grands boxeurs. D’ailleurs chaque ethnie a déve-loppé ses propres spécificités, ainsi on parle de Lethwei kayin, de Lethwei môn et de Lethwei talaing. En Birmanie, il existe quatre niveaux sportifs et d’âge : jeune, adulte débutant, intermédiare et pro-fessionnel (seconde et première classe), mais pas de catégorie de poids. La promotion est effectuée par la fédération nationale de boxe traditionnelle sur la base des résultats de rencontre. Avant la se-conde guerre, les combats sont organisés en quatre reprises à durée illimitée. Un coup décisif ou une immobilisation marque la fin d’un round excepté pour le dernier round allant jusqu’au hors-combat ou lorsqu’un boxeur s’admet vaincu notamment par saignement. Officient deux arbitres simultanément et six juges. Les combattants ne portent pas de protection sous-abdominale, il est interdit de v iser le triangle génital, de tirer les cheveux et de griffer. Un saignement à la face ou à la tête arrête le com-bat mais pas sur le reste du corps. C’est pour cette raison que les coups de tête sont utilisés à des fin s stratégiques. Un combattant K.O. peut poursuivre le combat dès qu’il a repris ses esprits.

Saisie en ligne moyenne pour déséquilibrer en arrière (ici avec crochetage de la jambe)

En occident, depuis les années 1950, la boxe birmane s’est adaptée aux pratiques contemporaines. Ainsi en compétition on trouve des formes variées de rencontre : le « Lethwei quatre armes » (pieds-poings) appelé Bando kickboxing* aux USA.* depuis 1962, puis le « Lethwei en six armes » (pieds-poings-genoux) et le Lethwei se rapprochant le plus de la boxe birmane traditionnelle, le « Lethwei en huit armes » (pieds-poings-genoux-coudes et projections) auquel on a enlevé certaines techniques dangereuses comme les coups de tête et d’autres règles tel la percussion au sol.

Après une saisie haute, percussion en coup de genou

Histoire de la Boxe birmane. A – 11ème siècle, le Muay-thaï ou Thaïboxing : En 1044, le roi guerrier Anawaratha envahit le royaume de Siam (Thaïlande), des Mons et des Shans, et fonde le premier empire birman. En 1551, un autre roi guerrier, Bayinnaung réunit les pays div isés et conquit la Thaïlande. L’empire birman aux 16ème et 17ème siècle, est plus grand que l’Europe de l’ouest. Les conflits entre la Birmanie et les pays voisins (Thaïlande, Cambodge, Laos, Malaisie, Chine, Inde, Tibet, etc.) sont fréquents. Un chroniqueur portu-gais décrit l’invasion de la Thaïlande dans son livre “ Le Royaume et le Peuple de Siam ”. Il écrit : «

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Lexique de Lethwei 12/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Les Birmans envahirent la Thaïlande (Siam) avec une armée de 1 500 000 soldats et 6 000 élé-phants ». Ayuthiya, la capitale du Siam, tombe après un an de siège. Des milliers de familles, incluant le Roi Mahin et le Prince Naresuan, furent emmenées en Birmanie comme esclaves de guerre. Avec la conquête de Siam et des royaumes voisins Bayinnaung établit le second empire birman. B – 16ème siècle, le Prince Naresuan de Siam : Le Prince Naresuan est un enfant dynamique et brillant. Le roi birman Bayinnaung est tellement impressionné par ses qualités exceptionnelles, qu’il traite le prince comme son propre fils. Il emploie les plus grands experts d’arts de combat pour lui apprendre différentes disciplines tel que la boxe birmane, le tir à l’arc, l’escrime, le combat à dos d’éléphant et de cheval. Bayinnaung, le roi birman confie son armée au prince Thaï pour annihiler les attaques des Cambodgiens, des rebelles Shans, Mons et autres. L’expédition v ictorieuse contre les armées enne-mies révèle le génie militaire du jeune Naresuan. Ainsi le prince Thaï devient un des plus grands géné-raux de l’histoire birmane. C – 18ème siècle, le Roi Tigre de Thaïlande : En 1703, Pra Chao Sua, surnommé “Le Tigre” acquit le trône de la Thaïlande. Durant son règne, la boxe thaïlandaise atteint le sommet de sa popularité. Le peuple de Siam vit en paix avec les B irmans et leurs voisins. La boxe devint le passe temps favori. Les camps d’entraînements se développèrent, les tournois sont nombreux. Le roi, lui-même, est un grand boxeur ; il s’inscrit incognito dans les tournois, et bat les champions locaux. De nombreux nobles et seigneurs sont propriétaires et gérent des camps d’entraînement. C’est ainsi qu’ils organisent des ren-contres entre différents camps : Birmans, Cambodgiens, Karens, Mons et autres. Pra Chao Suan modi-fie quelques techniques pour améliorer le Muay-Thaï. Certaines techniques, utilisées aujourd’hui, sont basées sur le sty le de boxe du “ Roi Tigre ”. D – Phya Taksin, le libérateur : En 1767, l’armée birmane assiége encore Ayuthiya (ancienne capitale du Siam), et détruit la v ille entière. Le Siam est à nouveau sous occupation birmane. L’empereur de Chine Kao Tsung est dérouté par la puissance de l’armée birmane. De 1766 à 1769 l’empereur chinois envoie quatre fois de suite son armée pour battre les Birmans, et quatre fois sa tentative est un échec. Les Birmans sont obligés de retirer la plus grande partie de leur armée, de Siam pour combat-tre l’invasion chinoise, ne laissant derrière eux qu’un petit contingent. Phya Taksin, un général Thaï, prend avantage de la situation, organise ses forces et se révolte. Sous son commandement, le Siam est une fois de plus libéré de l’occupation birmane. E – Nai Khanom Dhom : Nai Khanom Dhom est certainement un des plus célèbres héros de l’histoire de la boxe thaïe. Pendant son séjour en Birmanie, il s’entraîne dans différents camps d’entraînement et dans différentes écoles d’arts martiaux. Lorsqu’il sert à la garnison de Pgu, Nai Khanom Dhom est un athlète exceptionnel. Agile, fort et courageux, il est très v ite craint des autres combattants. En raison de sa mésentente avec le personnel de la garnison, il déserte l’armée birmane et rejoint les forces du Siam. Pendant une opération en territoire birman, il est capturé. Le grand champion se voit promettre la liberté à condition de vaincre les guerriers qui l’ont fait prisonnier, en un combat sans armes. Le combat est présidé par le roi de Birmanie. Nai Khanom Dhom bat ses douze ravisseurs, un par un. Il est libéré par le roi. Les boxeurs thaïs et les promoteurs honorent encore ce grand boxeur en lui dédiant une soirée de combat par an.

Fauchage de la jambe d’appui après un déséquilibre en arrière

F – 20ème siècle, la modernisation de la Boxe thaïlandaise : En 1930, la boxe thaïlandaise subit des changements importants. Les anciens pratiquants, trop accoutumés aux traditionnelles boxe birmane et boxe thaïe, résistèrent aux changements. Selon eux, ces nouvelles règles sont la mort du Muay-Pama et du Muay-Thaï, et la naissance d’un nouveau sport, différent de la tradition. Les règles de la boxe anglaise internationale tels que gants de cuir, coquille, catégorie de poids, short de boxe, ring de combat et le système de round sont adoptées. G – 19ème et 20ème siècle, la Birmanie sous l’occupation britanique : Avec l’occupation britannique de la

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Lexique de Lethwei 13/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Birmanie en 1885, les sports traditionnels déclinent peu à peu. Les Britanniques réalisent le danger de maintenir les traditions de combat, et font en sorte de décourager et punir les pratiquants des anciens sports de combat birmans. Les articles 109 et 110 du code de procédure criminelle imposés par le gouvernement anglais, classe les boxeurs birmans et les pratiquants de Bando parmi les criminels. La boxe birmane disparaît complètement en Birmanie du nord. Très peu de bourgs et de v illages en Bir-manie du sud perpétuent leur art à travers des démonstrations et à l’occasion de festiv ités. Des règles très strictes sont imposées pour ces démonstrations. Les boxeurs doivent combattre pour amuser le public. Le grand art de combat de « roi guerrier birman », déclina au niveau d’un amusement pour fermiers les jours de fête. Les grands boxeurs birmans, de peur d’être arrêtés comme criminels, ne combattent plus en public. Des combats secrets sont organisés à Thaton, Pégu, Tavoy, Twente et ailleurs. Ainsi de nombreux boxeurs birmans refusant les nouvelles règles quittent la B irmanie pour combattre en Thaïlande. Parmi les grands maîtres du milieu du siècle, ayant exercé leur art chez les voisins thaïlandais, on trouve: - Début 1940, Saya Po Thit part pour la Thaïlande et combat à Cheingmai, à Chengrai… et plus tard à Bangkok. Après avoir vaincu tous les champions locaux, il reste en Thaïlande pour enseigner le Muay-Pama traditionnel. Saya Po Thit est un maître en technique de jambe et genou. - Sara Mein Sa, un autre grand boxeur né à Tavoy, en Birmanie du sud, part en Thaïlande du sud où il fait de nombreux combats. Son sty le était nommé Muay Mon. - Tara Saw Ni est réputé pour être le plus grand technicien de Muay Karen (système de boxe kayac). Même après quarante ans, il continue à vaincre des adversaires beaucoup plus jeunes. La plupart de ses combats sont organisés par les Karens en Birmanie ou en Thaïlande. Saw Ni est réputé pour ses esquives, coup de tête et techniques de jambe. H – La seconde guerre mondiale, l’occupation japonaise de la Birmanie : En 1941, l’armée indépen-dante birmane soutient l’invasion japonaise contre le Royaume Uni, à partir de la Thaïlande. Les trou-pes britanniques sont repoussées aux Indes. Beaucoup de nationalistes birmans sont enthousiastes à l’encontre du libérateur. Le programme “Trust Japon” (confiance au Japon) est mis en place à travers le pays. Les Japonais mettent en place de nombreux projets éducatifs, sociaux, culturels, religieux et d’échange culturel entre les deux nations. Ainsi naît, The Japonese Burmese Association, conçu pour restaurer les anciens arts de combat birmans, sous contrôle japonais. Judo, Ju-jitsu et autres arts martiaux sont introduits. Les v ieux maîtres de Bando sont concertés pour un échange de connaissan-ces et de techniques. Le Lethwei et le Bando sont en partie ressuscités, modifiés et codifiés. Mais, rapidement, les Birmans sentent l’enthousiasme envers leurs libérateurs se changer en méfiance, puis en haine. Ce changement est principalement dû aux agissements du Nippon Kampetai, police militaire japonaise qui a pour modèle la Gestapo nazi. Tortures publiques, massacres et toutes sortes de for-faits sont perpétrés sur les hommes, les femmes et les enfants ; des prêtres bouddhistes en pâtissent également. L ’armée birmane prend le maquis et retrouve les alliés. Ainsi les forces japonaises enregis-trèrent plus de 150 000 morts, blessés et disparus, dans quelques-unes des plus grandes batailles de l’histoire du Sud-est asiatique.

Ramassage des deux jambes après un déséquilibre en arrière

I – 1946, l’ indépendance birmane : Le 4 janvier 1946, la Birmanie obtint son indépendance de la Grande-Bretagne. La Birmanie étant le champ de bataille du Sud-Est asiatique. Ses industries, mines, raffineries, manufactures, routes et écoles furent détruites. Economiquement, jusqu’à présent la Bir-manie ne s’est pas remise des conséquences de la guerre. De nos jours, le comité des sports birmans et de l’éducation physique, organise annuellement des combats à Rangoon le 1er mai et pendant les fêtes de l’indépendance, au mois de janvier, pour restaurer l’ancien « sport des rois ». Mais les gens qui conservent la tradition de l’art sont les paysans du Sud-est birman. Des tournois sont organisés d’octobre en avril. Les boxeurs vont de v ille en v ille, prendre part aux tournois locaux. Pour le mo-

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ment, il n’y a pas officiellement de boxeur professionnel s’entraînant à plein temps en Birmanie contrairement en Thaïlande, où la boxe a pris des proportions énormes. J – Ba Than (Gyi) [1883-1968] : Le 9 mars 1946, Ba Than (Gyi), alors ministre des sports, fonde l’Association Nationale de Bando à Mandalay pour restaurer et codifier les arts martiaux birmans prati-quement disparus. Le travail de rénovation avait été entamé par la création du Military Athletic Club, fondé en 1933 par neuf officiels, dont Ba Than (Gyi) faisait parti. Dans les v illes de Mandalay, Maymyo, Thaton, Bhamp, Tavoy et Twente, il organise de nombreux matchs, avec des règles adap-tées pour attirer les jeunes. À Bhamo, 96 jeunes boxeurs de 15 à 18 ans s’engagent dans le tournoi. Il essaye le système de 3 rounds de 2 minutes avec une minute de repos entre chaque round. Les jeu-nes boxeurs ne doivent pas employer les coups de tête, les coups de coude et les projections ; seules les techniques de pied, de poing et genou sont permises. Le tournoi est organisé au Lycée de Bhamo. Les gants de boxe occidentaux sont introuvables à cette époque, il achète donc plusieurs paires de chaussettes de laine à la base militaire voisine et couvre les mains des boxeurs avec plusieurs cou-ches. Il met aussi une épaisseur de cuir couvrant les dents boxeurs et leur badigeonna la face d’huile de coco. L’expérience est une immense réussite, sans aucune blessure grave, le public et les boxeurs prennent un réel plaisir. Il organise un autre tournoi trois mois plus tard dans la même ville, plus de 200 boxeurs des bourgs voisines sont présents. L’événement est un également succès. En 1949, Ba Than (Gyi) organise d’autres tournois à Mandalay, Thaton et en 1950 à Twente, Tavoy et Moulmein. Son succès confirme sa théorie ; le Thaing peut revivre en étant modifié et adapté aux besoins d’aujourd’hui. Et lorsque le sty le doux du Bando fusionne avec le sty le du Bama Lethwei un sport plus humain et plus moderne apparaît. En mars 1950, il met en place les lois du Bando Burmese Boxing (Boxe birmane), mélangeant les sty les dur et doux des anciens birmans. Il fonde également l’I.B.A. (International Bando Association), fédération gérant les destinées mondiales des arts martiaux bir-mans. La rébellion Karen et l’insurrection communiste en Birmanie interrompent son projet de trans-former la boxe birmane en un sport de combat moderne. Après sa retraite du Ministère de l’Education, il emploie la plupart de son temps, avec l’aide de v ieux maîtres de Thaing, à mettre en place les sys-tèmes de Bando, Banshay, Naban et Lethwei. Il codifie les différentes techniques de blocage, de tech-niques de poings, de déplacement, etc., ainsi que les programmes de préparation adéquats des jeu-nes athlètes. Plusieurs techniques sont testées et modifiées. Son rêve de restaurer le Thaing en un sport moderne, national, avec un programme éducatif complet, est interrompu, une fois de plus, par son décès en 1968.

Projection d’épaule après un déséquilibre en avant

K – La Boxe birmane aujourd’hui au Myanmar : Actuellement, en Birmanie la “Boxe birmane” se prati-que de façon variable. D’une part, elle existe de façon parcellaire, avec des maîtres disséminés, des organisations de combat dans les v illages se déroulent à l’occasion de fêtes locales. Les plus grands tournois sont organisés au mois de janvier, pour les « fêtes de l’indépendance ». Chaque année, des centaines de jeunes s’affrontent dans des combats d’une rare v iolence. Ces derniers, au rythme d’une musique locale, démontrent la richesse de ce sport de combat. Pour la plupart, les boxeurs ont pour maître leur employeur et peuvent combattre jusqu’à l’âge de 45 ans. Certains combattants vont néanmoins combattre clandestinement en Thaïlande où les gains sont plus attrayants. Des champion-nats ont lieu spécialement à l’occasion du paya pwe (festival des pagodes) au stade Aung Saun à Yangon. Comme ancestralement, on peut frapper un adversaire avec n’importe quelle partie du corps, sauf la tête. Avant le match, les concurrents exécutent un rituel pour honorer le Bouddha. Le gagnant répète ces mouvements rituels à la fin du combat. Pendant le match, on joue du tambour, des cymba-les et des claquettes de bambou. Quand le match s’ intensifie, le rythme des instruments s’accélère. D’autre part, depuis quelques années, le gouvernement organise des rencontres sur ring, titre en jeu.

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Lexique de Lethwei 15/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Coup de pied dit en bâton à la face (stick-kick)

Règlement : le Lethwei ou « superlatif » des boxes. Ancestralement, l’opposition est dirigée par deux arbitres et se déroule dans un cercle où toute forme de percussion et de projection y est autorisée. L’ère moderne a introduit les règles de la boxe occiden-tale, notamment les gants, les protections, les rounds et le ring. Le panel technique des combattant est très large et les comportements s’inspirent des autres pratiques de combat de Birmanie. On y trouve de nombreuses actions spectaculaires notamment les techniques volantes (coup de pied sauté, coup de genou et de coude sautés) et des techniques en marche d’escalier (coup de coude et coup de genou). Hier, le Lethwei traditionnel était l’anti-thèse du Thaing, par son aspect brutal et primaire. Aujourd’hui, il n’en est rien, car organisé dans des conditions modernes, il peut être agréable à voir.

Technique de déséquilibre par crochetage de jambe en Lethwei moderne

Spécificités techniques : « tout le corps est une arme ». Neuf techniques traditionnelles composent la pratique de la boxe birmane… Les spécificités techniques du Lethwei tiennent à trois composantes principales, les armes utilisées, les cibles v isées et les distances d’affrontement. Nous trouvons : 1/ Une utilisation de tout l’arsenal corpo-rel disponible, de percussion et de projection (neuf armes principales : crâne, deux poings, deux cou-des, deux genoux et deux pieds), 2/ La recherche de percussion de l’ensemble du corps adverse, 3/ La gestion de trois distances de combat (distance longue, notamment de coup de pied, distance moyenne, coups de genou, poing et coude, corps à corps (saisie et projections). Du côté stratégique, et afin d’être facilement mémorisable, un ensemble de principes est édicté. Pour exemple, nous trou-vons les principes suivants : 1/ percuter les armes adverses avant de s’attaquer au centre du corps (Ex. : choc en coup de tête sur le biceps lors d’un coup de poing circulaire adverse ou percussion de la cuisse adverse en coup de pied fouetté lors d’une offensive en coup de pied circulaire en ligne médiane), 2/ les projections doivent s’effectuer dans l’espace proche afin d’amener une percussion immédiate en arrivant au sol, 3/ utiliser les stratégies des animaux (ex.: percussion sur les membres inférieurs adverses de type sanglier, ou coup de patte de type panthère sur les bras adverses pour se frayer un chemin vers des cibles, ou balayage rotatif du tigre sur une offensive en coup de pied à la face).

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1 2

Attaque des membres lors de l’offensive adverse : 1/ Percussion du bras adverse, 2/ Percussion de la cuisse adverse

Particularités culturelles : Traditionnellement l’opposition se déroule dans un cercle. Dans les v illages birmans, encore au 21ème siècle, l’affrontement a gardé son caractère ancestral. Seule l’apparition d’un ring occidental et des div isions semblent être signe de modernité. La rencontre est dirigée par deux arbitres, afin de mieux séparer les protagonistes, et évaluée par six juges. Toutes les techniques y sont autorisées même de percuter sur un homme à terre. Les boxeurs s’affrontent durant des manches interminables. Les rounds sont espacés par des repos complets durant lesquels se déroulent d’autres matchs. L’équipement est sommaire, port du short de boxe, mains bandées, noix de coco en guise de protec-tion génitale, lanière de cuir entre les dents. Encore à ce jour, de nombreux boxeurs birmans se ta-touent le tronc et les jambes (tatouages appelés Pi-ze). On peut y lire, chez certains, leurs v ictoires, chez d’autres des représentations d’animaux (aigle, cobra, panthère, tigre, etc.) symbolisant force et courage. Certains portent des amulettes autour des bras ou des jambes pour leur donner confiance, force et bravoure.

Danse avant le combat : ici action de coup de genou

Lethwei-yei : (Birm.) ● THAING BANDO . Aussi « louvi y i pya ». Sorte de danse guerrière exécutée avant un combat de Lethwei* pour démontrer habileté et courage, durant laquelle, le com-battant récite quelquefois ses précédentes v ictoires. Elle est destinée à galvaniser les boxeurs. Sou-vent, il s’agit de réalisation de formes techniques (Aka) propre à une école de combat (Kyaung) ou à un groupe ethnique. A la fin de la danse, en direction de son adversaire, les bras croisés devant la poitrine, le boxeur frappe trois fois de la main ouverte l’épaule opposée, de façon à annoncer qu’il est prêt à combattre. Une danse de v ictoire est également exécutée après la décision des juges. Une mu-sique traditionnelle ou Lai gin est jouée lors du Lethwei yei par un orchestre appelé Saing waing. La danse de combat de l’ethnie shane* appelée Lai ka se traduit souvent par « attaque-défense » reste un entraînement systématique au combat. Elle commence avec les pouces relevés sur la poitrine puis les mains fendent l’air comme un fléau allant d’avant en arrière. Sont exécutés des pivots et des re-tournements soudain, des coups de poing et des frappes sur un ennemi imaginaire. Le boxeur tourne, jambes croisées pour aller au sol et remonter rapidement, fendant l’air de ses jambes et recommence. La danse se cale sur la v itesse et le rythme de la musique qui change de temps en temps de tempo sur les indications du musicien ou du boxeur lui-même.

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Lexique de Lethwei 17/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

1. 2 1/ Danse avant le combat, 2/ et percussion du bras opposé en guise de provocation à la fin du Lethwei-yei

Let khamaungnkhat : (Birm.) ● THAING BANDO . Présentation des armes utilisées durant le combat de lethwei, par le boxeur lui-même. Pour cela, il percute la main ouverte son arme corpo-relle opposée. Ex. : il lève le genou et frappe avec la main ouverte pour indiquer que durant le combat les coups de genou seront utilisés. La présentation s’effectue de haut en bas, dans le cas d’un combat à neuf armes, d’abord avec le crâne, ensuite les poings et les coudes, enfin les genoux et les pieds.

3 3/ Présentation des armes utilisées, ici percussion du genou avec la main opposée

Longyi : (Birm.) ● THAING BANDO . Terme générique qui s’adresse à différentes pièces vesti-mentaires birmanes. En premier lieu, c’est une longue pièce de tissu, sorte de pagne non cousu pro-che d’un pantalon large, descendant jusqu’aux chevilles, noué autour de la taille et à carreaux pour lles hommes et à motifs variés pour les femmes. C’est le vêtement unisexe des Birmans. Aujourd’hui, en ce début du 21ème siècle, à la différence des hommes des autres pays d’Asie du Sud-Est, peu d’hommes birmans s’habillent à l’occidentale. Ce pagne trahit une douce langueur de v ivre. Rabattu en un large pli creux, sur le côté pour les dames, sur le devant pour les messieurs, le longyi procure un agréable vent coulis à la démarche, pourvu qu’on adopte le pas tranquille des Birmans. Lorsqu’il « tire-bouchonne », il faut le réajuster. D’un geste sûr, mais toujours prude une dame birmane sait rétablir la situation sans interrompre son occupation. Le geste masculin est plus désinvolte, on rat-trape les pans du nœud qui se défait et on roule tout ça en boule sous le ventre. Les jambes du longyi peuvent être remontés et enroulés à la taille pour en faire un short. Il est parfaitement adapté à la chaleur de ce pays. Il ne possède ni bouton, ni crochet. Sur le longyi est porté une chemise en soie (Eingyi). En Boxe birmane : Le longyi désigne également la pièce triangulaire nouée autour de la taille (carré de tissu plié en deux). Ce dernier est porté par les boxeurs sur le short. Ce morceau d’étoffe est très utile car il fait office de serviette, de ceinture, voire de couvre-chef lors des fortes chaleurs. Générale-ment en tissu de type écossais à l’image de certains vêtements ethniques du Sud-est asiatique. En compétition de Lethwei moderne, pour faciliter l’arbitrage, le longyi est à la couleur du coin du boxeur, c’est-à-dire « rouge » ou « bleu ».

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Lexique de Lethwei 18/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Ici les deux boxeurs portent le longyi

Louvi lala pue : (Birm.) ● THAING BANDO . En Birmanie, championnat de boxe birmane réservé aux boxeurs de deuxième et première classe.

Muay-pama : (Birm.) ● THAING BANDO . Signifie « boxe birmane » en thaïlandais. Naupya-d’tao : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de coude de revers (techniques de coude n°8), en langue anglaise « back elbow strike ».

Coup de coude en revers (n°8)

Naubya-ka : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de pied de côté (techniques de jambe n°8), en anglais « side k ick ».

Coup de pied de côté en attaque dans l’arme Travail du coup de pied de côté en technique de stoppage

Nenda : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de pied en langue birmane. Pour délivrer les techni-ques de jambe, nous trouvons : trois orientations principales des hanches (de face, de côté et de dos), deux formes de trajectoires (rectiligne ou curviligne), cinq surfaces principales de frappe (le dessus de pied ou du tibia, la « balle » du pied, le talon, les deux côtés du pied). Neuf techniques usuelles de jambe sont répertoriées : 1/ technique de face, de forme pistonnée (en anglais, front k ick), 2/ coup de diagonale montante, jambe tendue (stick-k ick), 3/ coup latéral pistonné (side k ick), 4/ coup circulaire fouetté (round kick), 5/ coup circulaire en bâton (crescent k ick), 6/ coup retombant en bâton (hammer k ick), 7/ le balayage pistonné (sweeping), 8/ le coup de pied de côté crocheté (hook kick) et 9/ le coup de pied arrière pistonné (back k ick).

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Lexique de Lethwei 19/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

1 2 3 Coup direct pistonné (n°1) Coup en bâton interne (n°2) Coup de côté (n°3)

4 5 6 Coup circulaire fouetté (n°4) Coup en bâton inversé (n°5) Coup en bâton retombant (n°6)

7 8 9 Coup de balayage pistonné (n° 7) Coup crocheté (n° 8) Coup en arrière (n°9)

1 3 3

Surfaces principales de frappe du pied : 1/ Talon, 2/ Dessous et « balle » de pied, 3/ Dessus de pied

Nenda chipova : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de pied direct (technique de jambe n°1), en anglais « front-k ick ». Particularité en boxe birmane, le coup de pied direct se donne également avec le talon du pied en flexion dorsale (on retrouve là des techniques animales, tel le coup de pied de face du buffle).

Coup de pied direct fouetté avec la « balle » du pied Coup de pied direct pistonné avec le pied en flexion

Nenda chivya : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de pied circulaire (techniques de jambe n°4), en langue anglaise, « round kick » ou « roundhouse kick » suivant le cas. Particularité en boxe

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Lexique de Lethwei 20/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

birmane, le coup de pied circulaire peut être retombant, on parle alors de coup de pied en « queue de crocodile » (crocodile tail k ick en anglais), surnommé « en feuille morte » en français.

Coup de pied circulaire fouetté Coup de pied circulaire retombant

Nepya ni wai da : (Birm.) ● THAING BANDO . Aussi ne pya ni vaida. Coup de poing de re-vers (techniques de poing n°5), en langue anglaise « back-fist ». Il s’exécute également en utilisant un tour sur soi-même (coup de poing de revers retourné), et appelé en anglais « spinning back fist ». C’est une technique très efficace et très réputée.

Coup de poi ng en revers (n°5)

Ni Thara Saw : (Birm.) [ ?] �� THAING BANDO . Grand expert birman de Thaing* notam-ment de Lethwei* des années 1910-1940, réputé pour ses esquives, ses coups de tête et ses techni-ques de jambe. Il est considéré pour être le plus grand technicien de Lethwei karen* (système de boxe kayah). Même après l’âge de quarante ans, il continue à vaincre ses adversaires beaucoup plus jeunes. La plupart de ses combats sont organisés par les karens et en Thaïlande. Il a défini les mis-sions du « système martial des moines ». Il a eu comme élève Maung Gyi*. Patti : (Birm.) Bandage des main s propre à la boxe birmane (Lethwei*). Pin latt di : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de poing remontant (techniques de poing n° 4), en langue anglaise, « uppercut ». « Latt di » signifie « coup de poing » en langue birmane

« Contre » en uppercut sur une attaque en direct du bras avant (jab)

Piszi : (Birm.) ● THAING BANDO . Aussi Pi-ze. Inscriptions de v ictoires sous forme de tatouages, remarquables le plus souvent sur les membres inférieurs ou le torse des boxeurs de Birmanie. Cette pratique appartient notamment à l’ethnie Karen. Ces tatouages traditionnels sont censés protéger contre les armes blanches et les armes à feu.

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Lexique de Lethwei 21/23 Alain Delmas, 2005 - réactualisé en 2006

Pyon latt di : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de poing direct (techniques de poing n° 2), en langue anglaise « straight-punch ».

Direct du bras avant au corps Direct du bras arrière à la face

Saing-waing : (Birm.) Orchestre, présent notamment pour accompagner les combats de Leth-wei*. Sa Mein : (Birm.) [ ?] �� THAING BANDO . Grand boxeur birman spécialisé en Lethwei Môn. Né à Tavoy, en Birmanie du sud, il part en Thaïlande où il effectue de nombreux combats. Sengho-pue : (Birm.) ● THAING BANDO . En Birmanie, petit tournoi de Lethwei* ou chal-lenge, organisé dans les v illages birmans, mettant en scène des boxeurs amateurs. Shans : (Birm.) � THAING BANDO . Appelé « peuple des vallées ». Peuple disséminé en Asie du Sud-Est. Venus du Yunnan (sud-est de la Chine) où vivent encore des peuples thaïes qui leur sont apparentées. Deuxième groupe ethnique du pays (2 millions), au 13ème siècle après la chute de Pagan les Shans règnent dans la vallée de l’Irrawaddy et fondent un empire à Ava. Chassés au 16ème siècle par des tribus montagnardes du Nord, ils se réfugient à Taungguy dans le Nord-Est qui restera la capi-tale de leur Etat jusqu’à aujourd’hui. Il y aurait une même consonance dans les termes Shan, Assam et Siam. En fait les Shans s’appellent eux-mêmes Thaïs, ou « hommes libres ». Ils ont leurs homony-mes au nord de la Thaïlande, au Laos ainsi que dans la province chinoise du Yunnan. Actuellement l’Etat shan borde la Thaïlande. Très fier de leur particularisme, ils ne se sont jamais sentis birmans. Traditionnellement, les hommes et les femmes mariées portent un turban. Les hommes arborent le plus souvent de larges pantalons bleu foncé ou noirs qu’ils drapent à la ceinture. Leur corps est sou-vent tatoué signe de v irilité et ayant vertu de talismans. Ils dessinent des motifs sur les jambes, la poitrine, le dos ou les bras. Ces pratiques étaient populaires chez les combattants des dernières dé-cennies. Le thaing shan est un sty le de combat influencé par la culture chinoise dont la plupart des écoles sont situées dans l’Etat shan.

[B] cherche à surprendre l’adverse par une simulation d’attaque à la face

afin atteindre une cible en ligne basse (forme de tromperie)

Sengho pue : (Birm.) ● THAING BANDO . En Birmanie, petit tournoi de Lethwei* ou challenge, organisé les v illages birmans, mettant en scène des boxeurs amateurs.

Than (Ba…) Gyi : (Birm.) [1883-1968]. Expert de Thaing* et directeur des Sports au Minis-tère de l’Education à partir des années 1940 et cela durant une vingtaine d’années. Après la seconde guerre mondiale, il entreprit avec un groupe d’experts la rénovation et l’écriture des arts martiaux

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birmans. Il modernisa la pratique des différents sty les de Thaing en fondant le Hanthawaddy-bando-system*. Son décès a interrompu son œuvre.

Ba Than (Gyi) dans les années 1950

Ba Than (Gy i) dans les années 1950Thein Pye : (Birm.) [ ?] � THAING BANDO . Aussi Htum Pyae. Grand expert birman de Thaing du 20ème siècle ayant formé de nombreuses générations de pratiquants et d’enseignants. Il est devenu une légende du Thaing en Birmanie. Il a organisé des compétitions du-rant la seconde guerre mondiale opposant des birmans à des japonais.

Pye Thein dans les années 1980

Thit Po : (Birm.) [ ?] � THAING BANDO . Grand expert birman de Lethwei spécialisé en techni-ques de jambes et de genoux. Dans les années 1940, il dispute de nombreux combats en Thaïlande. Après avoir vaincu de nombreux champions locaux, il reste en Thaïlande pour enseigner le Muay-Pama* traditionnel.

Wai latt di : (Birm.) ● THAING BANDO . Coup de poing crocheté (technique de poing n°3), en anglais « hook » et en français « crochet ».

Coup de poi ng crocheté (n° 3)

Texte et dessins : Alain DELMAS, juillet 2005

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