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LES ANNONCES DE LA SEINE J OURNAL OFFICIEL DʼANNONCES LÉGALES - I NFORMATIONS GÉNÉRALES, J UDICIAIRES ET TECHNIQUES bi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne 12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15 Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected] FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE P our la quatrième fois, Frank Gentin a présidé l’Audience Solennelle de Rentrée Judiciaire du Tribunal de Commerce de Paris ce 15 janvier 2015, après avoir salué les hautes personnalités, il s’est associé au nom de ses collègues et des Greffiers de sa juridiction aux marques de solidarité témoignées aux victimes des attentats des 7 et 9 janvier et a rendu hommage aux forces de sécurité qui ont assuré la défense des libertés fondamentales de la France. Il a ensuite rappelé les faits marquants de l’année 2014 et souligné l’augmentation des enjeux financiers et sociaux des difficultés des entreprises dont le traitement a porté sur 6,9 milliards d’euros (+ 4,2 %) et 49 414 salariés. Il a déploré la dégradation de la pérennité des plans dont le taux de résolution a augmenté, passant de 12,4 % en 2013 à 19,5 % en 2014. Il a également souligné le poids croissant des procédures de négociation qui ont permis de traiter 75 % des passifs et 81 % des effectifs des entreprises en difficultés. Après avoir déclaré que le Tribunal de commerce de Paris souhaitait « privilégier des solutions consenties aux solutions imposées dans le traitement des litiges », il a évoqué quelques pistes de progrès pour une meilleure administration de la justice commerciale. Soulignant le fait que 81 % des délais de traitement des contentieux était consacré aux échanges d’écritures entre les avocats et à la mise en état des dossiers, il a appelé de ses vœux une réflexion sur l’oralité – très théorique – de la procédure devant le Tribunal de commerce qui est devenue une contrainte et favorise les manœuvres dilatoires. Ce constat impose, de son point de vue, au minimum une réforme de l’article 446-2 du Code de procédure civile. S’appuyant sur la rapidité de traitement des dossiers confiés à l’institution consulaire, il a proposé, aux hautes autorités judiciaires présentes, « un élargissement des compétences des juridictions consulaires » qui permettrait de désengorger les Tribunaux de Grande Instance... Jeudi 2 avril 2015 - Numéro 12 - 1,15 Euro - 96 e année Tribunal de commerce de Paris 15 janvier 2015 Photo © Jean-René Tancrède - Téléphone : 01.42.60.36.35 Jean-Pierre Bonthoux, François Molins, Frank Gentin, Sophie Brocas, Perrette Rey, Christian de Baecque et Michel Rouger AUDIENCE SOLENNELLE l Tribunal de commerce de Paris - Rechercher et sanctionner les infractions pénales par François Molins ........................................ 2 l Conférence Générale des Juges Consulaires de France ......................................................... 4 l Tribunal de Grande Instance de Melun - Administrer la justice par Frédérique Agostini ............................................................................... 6 - Les priorités d’action publique par Bruno Dalles ........................................................................... 9 l Tribunal de Grande Instance de Meaux - La continuité du service de la justice par Jean-Pierre Ménabé .................................................... 11 - L’efficacité de la justice pénale par Éric de Valroger ................................................................... 13 l Cour d’appel de Chambéry - Le combat pour le droit par Jean-Yves McKee ............................................................................. 15 - Défendre et protéger la paix et la liberté par Jacques Dallest ..................................................... 16 l Cour de cassation - Le rôle du Greffe dans l’œuvre de la Cour de cassation par Bertrand Louvel ............................. 18 - Servir la Cour de cassation par Jean-Claude Marin ...................................................................... 19 ANNONCES LÉGALES ........................................................................................................... 20 PALMARÈS l Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Promotion 2013/2014 Frank Gentin ...... 5 VIE DU DROIT l Association des Juristes Franco-Britanniques (AJFB) La Cour de cassation face à l’évolution juridique internationale par Bertrand Louvel ................ 24 l Institut du Droit Équin (IDE) Accidents d’équitation : responsabilité et préjudices ................ 28 l Conseil Supérieur de la Magistrature Déplacement dans le ressort du Parlement de Bretagne ..... 29 l Observatoire de la profession d’Avocats ............................................................................... 31 l Cercle des constitutionnalistes ............................................................................................... 31 CULTURE l 28 ème Prix Turgot du meilleur livre d’économie financière .................................................... 26 l Fondation France-Israël Vernissage à la Galerie Saphir des œuvres d’Alain Kleinmann ................. 27 VEILLE LÉGISLATIVE l Projet de loi pour la croissance et l’activité La CNA en appelle solennellement au Parlement ...... 30 DÉCORATION l Ghislaine Alajouanine Officier de la Légion d’honneur............................................................. 32

Edition Du Jeudi 2 Avril 2015

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Les Annonces de la Seine

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Page 1: Edition Du Jeudi 2 Avril 2015

LES ANNONCES DE LA SEINE

JOURNAL OFFICIEL DʼANNONCES LÉGALES - INFORMATIONS GÉNÉRALES, JUDICIAIRES ET TECHNIQUESbi-hebdomadaire habilité pour les départements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : [email protected]

FONDATEUR EN 1919 : RENÉ TANCRÈDE - DIRECTEUR : JEAN-RENÉ TANCRÈDE

Pour la quatrième fois, Frank Gentin a présidé l’Audience Solennelle de Rentrée Judiciaire du Tribunal de Commerce de

Paris ce 15  janvier  2015, après avoir salué les hautes personnalités, il s’est associé au nom de ses collègues et des Greffiers de sa juridiction aux marques de solidarité témoignées aux victimes des attentats des 7 et 9  janvier et a rendu hommage aux forces de sécurité qui ont assuré la défense des libertés fondamentales de la France. Il a ensuite rappelé les faits marquants de l’année 2014 et souligné l’augmentation des enjeux financiers et sociaux des difficultés des entreprises dont le traitement a porté sur 6,9 milliards d’euros (+ 4,2 %) et 49 414 salariés. Il a déploré la dégradation de la pérennité des plans dont le taux de résolution a augmenté, passant de 12,4 % en 2013 à 19,5 % en 2014. Il a également souligné le poids croissant des procédures de négociation qui ont permis de traiter 75 % des passifs et 81 % des eff ectifs des entreprises en diffi cultés.

Après avoir déclaré que le Tribunal de commerce de Paris souhaitait « privilégier des solutions consenties aux solutions imposées dans le traitement des litiges », il a évoqué quelques pistes de progrès pour une meilleure administration de la justice commerciale.Soulignant le fait que 81 % des délais de traitement des contentieux était consacré aux échanges d’écritures entre les avocats et à la mise en état des dossiers, il a appelé de ses vœux une réfl exion sur l’oralité – très théorique – de la procédure devant le Tribunal de commerce qui est devenue une contrainte et favorise les manœuvres dilatoires. Ce constat impose, de son point de vue, au minimum une réforme de l’article 446-2 du Code de procédure civile.S’appuyant sur la rapidité de traitement des dossiers confiés à l’institution consulaire, il a proposé, aux hautes autorités judiciaires présentes, « un élargissement des compétences des juridictions consulaires » qui permettrait de désengorger les Tribunaux de Grande Instance...

Jeudi 2 avril 2015 - Numéro 12 - 1,15 Euro - 96e année

Tribunal de commerce de Paris15 janvier 2015

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Jean-Pierre Bonthoux, François Molins, Frank Gentin, Sophie Brocas, Perrette Rey, Christian de Baecque et Michel Rouger

AUDIENCE SOLENNELLEl Tribunal de commerce de Paris- Rechercher et sanctionner les infractions pénales par François Molins ........................................ 2l Conférence Générale des Juges Consulaires de France ......................................................... 4l Tribunal de Grande Instance de Melun- Administrer la justice par Frédérique Agostini ............................................................................... 6- Les priorités d’action publique par Bruno Dalles ...........................................................................  9l Tribunal de Grande Instance de Meaux- La continuité du service de la justice par Jean-Pierre Ménabé .................................................... 11- L’effi cacité de la justice pénale par Éric de Valroger ................................................................... 13l Cour d’appel de Chambéry - Le combat pour le droit par Jean-Yves McKee ............................................................................. 15- Défendre et protéger la paix et la liberté par Jacques Dallest ..................................................... 16l Cour de cassation- Le rôle du Greffe dans l’œuvre de la Cour de cassation par Bertrand Louvel ............................. 18- Servir la Cour de cassation par Jean-Claude Marin ...................................................................... 19

ANNONCES LÉGALES ........................................................................................................... 20

PALMARÈSl Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Promotion 2013/2014 Frank Gentin ......  5

VIE DU DROITl Association des Juristes Franco-Britanniques (AJFB) La Cour de cassation face à l’évolution juridique internationale par Bertrand Louvel ................ 24l Institut du Droit Équin (IDE) Accidents d’équitation : responsabilité et préjudices ................ 28l Conseil Supérieur de la Magistrature Déplacement dans le ressort du Parlement de Bretagne ..... 29l Observatoire de la profession d’Avocats ............................................................................... 31l Cercle des constitutionnalistes ............................................................................................... 31

CULTUREl 28ème Prix Turgot du meilleur livre d’économie fi nancière .................................................... 26l Fondation France-Israël Vernissage à la Galerie Saphir des œuvres d’Alain Kleinmann ................. 27

VEILLE LÉGISLATIVEl Projet de loi pour la croissance et l’activité La CNA en appelle solennellement au Parlement ...... 30

DÉCORATIONl Ghislaine Alajouanine Offi cier de la Légion d’honneur ............................................................. 32

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Audience solennelle

Rechercher et sanctionner les infractions pénalespar François Molins

Une nouvelle année judiciaire s’ouvre aujourd’hui pour le Tribunal de commerce de Paris.C’est bien sûr l’heure des bilans et celui

dressé sur l’année 2014 montre avant tout une activité juridictionnelle intense.

I. ACTIVITÉ DE PRÉVENTION ET DE SAUVEGARDE DES ENTREPRISES Le contexte de crise économique qui perdure en France comme dans le monde explique certainement la charge très lourde qui en a découlé pour le Tribunal de commerce de Paris et le poids des enjeux économiques et sociaux qui doivent être pris en compte par les diff érents acteurs.L’adoption de l’ordonnance du 12 mars 2014 portant réforme de la prévention des diffi cultés des entreprises et des procédures collectives a clairement cherché à remédier aux difficultés croissantes rencontrées par les entreprises.

La mise en œuvre des nouveaux outils juridiques qu’elle prévoit s’est faite naturellement, sans diffi culté particulière, les grands axes de la réforme ayant été dessinés dans le cadre de la concertation conduite par le Ministère de la Justice avec tous les praticiens : Juges consulaires, administrateurs et mandataires judiciaires et greffi ers des tribunaux de commerce.L’ensemble des acteurs des procédures collectives se sont ainsi accordés sur la légitimité des objectifs de sauvegarde des entreprises et des emplois qu’elles off rent.Les dispositifs de prévention des diffi cultés des entreprises ont été renforcés par les textes. Les statistiques le montrent  : le Tribunal de commerce a été saisi bien plus en amont de l’état de cessation des paiements afi n de prendre en compte plus tôt les diffi cultés rencontrées par les entreprises et d’augmenter les chances de les résoudre. C’est la philosophie des nouveaux textes mis en place.Le nombre de procédures de mandats ad hoc a ainsi augmenté de 10 % et les conciliations de  14  %. Cette augmentation des mandats ad hoc et des conciliations, peut expliquer la

LES ANNONCES DE LA SEINESiège social :

12, rue Notre-Dame des Victoires 75002 PARISR.C.S. PARIS B 339 349 888

Téléphone : 01 42 60 36 35 - Télécopie : 01 47 03 92 15Internet : www.annoncesdelaseine.fr

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l 4, rue de la Masse, 78910 BEHOUSTTéléphone : 01 34 87 33 15l 1, place Paul-Verlaine, 92100 BOULOGNETéléphone : 01 42 60 84 40l 7, place du 11 novembre 1918, 93000 BOBIGNYTéléphone : 01 42 60 84 41l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROITéléphone : 01 45 97 42 05

Directeur de la rédaction : Jean-René TancrèdeComité de rédaction :

Thierry Bernard, Avocat à la Cour, Cabinet BernardsFrançois-Henri Briard, Avocat au Conseil d’ÉtatAgnès Bricard, Présidente de la Fédération des Femmes AdministrateursAntoine Bullier, Professeur à l’Université Paris I Panthéon SorbonneMarie-Jeanne Campana, Professeur agrégé des Universités de droitAndré Damien, Membre de l’InstitutPhilippe Delebecque, Professeur de droit à l’Université Paris I Panthéon SorbonneBertrand Favreau, Président de l’Institut des Droits de l’Homme des Avocats Européens, ancien Bâtonnier de BordeauxDominique de La Garanderie, Avocate à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisBrigitte Gizardin, Magistrat honoraireRégis de Gouttes, Premier avocat général honoraire à la Cour de cassation Serge Guinchard, Professeur de Droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasGérard Haas, Avocat à la Cour, Président de GesicaFrançoise Kamara, Conseiller à la première Chambre de la Cour de cassationMaurice-Antoine Lafortune, Avocat général honoraire à la Cour de cassation Bernard Lagarde, Avocat à la Cour, Maître de conférence à H.E.C. - EntrepreneursJean Lamarque, Professeur de droit à l’Université Paris II Panthéon-AssasChristian Lefebvre, Président Honoraire de la Chambre des Notaires de ParisDominique Lencou, Président d’Honneur du Conseil National des Compagnies d’Experts de JusticeNoëlle Lenoir, Avocate à la Cour, ancienne MinistrePhilippe Malaurie, Professeur émérite à l’Université Paris II Panthéon-AssasJean-François Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptesGérard Pluyette, Conseiller Doyen à la première Chambre civile de la Cour de cassationJacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate à la Cour, Présidente d’honneur de l’UNAPLYves Repiquet, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisRené Ricol, Ancien Président de l’IFACFrancis Teitgen, Avocat à la Cour, ancien Bâtonnier de ParisCarol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

Publicité légale et judiciaire : Didier Chotard

Commission paritaire : n° 0718 I 83461I.S.S.N. : 0994-3587Tirage : 13 756 exemplairesPériodicité : bi-hebdomadaireImpression : M.I.P.3, rue de lʼAtlas - 75019 PARIS

Copyright 2015Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction,totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait unecontrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.Le journal « Les Annonces de la Seine » a été désigné comme publicateur offi ciel pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2015, par arrêtés de Messieurs les Préfets de Paris du 30 décembre 2014, des Yvelines du 16 décembre 2014, des Hauts-de-Seine du 16 décembre 2014, de la Seine-Saint-Denis du 16 décembre 2014 et du Val-de-Marne du 22 décembre 2014, de toutes annonces judiciaires et légales prescrites par le Code Civil, les Codes de Procédure Civile et de Procédure Pénale et de Commerce et les Lois spéciales pour la publicité et la validité des actes de procédure ou des contrats et des décisions de Justice pour les départements de Paris, des Yvelines, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.N.B. : L’administration décline toute responsabilité quant à la teneur des annonces légales.

- Tarifs hors taxes des publicités à la ligneA) Légales : Paris : 5,49 € Seine-Saint-Denis : 5,49 € Yvelines : 5,24 € Hauts-de-Seine : 5,49 €Val-de-Marne : 5,49 € B) Avis divers : 9,76 € C) Avis fi nanciers : 10,86 €D) Avis relatifs aux personnes : Paris : 3,83 € Hauts-de-Seine : 3,83 €Seine-Saint Denis : 3,83 € Yvelines : 5,23 € Val-de-Marne : 3,83 € - Vente au numéro : 1,15 €- Abonnement annuel : 15 € simple35 € avec suppléments culturels95 € avec suppléments judiciaires et culturels

COMPOSITION DES ANNONCES LÉGALESNORMES TYPOGRAPHIQUES

Surfaces consacrées aux titres, sous-titres, fi lets, paragraphes, alinéasTitres : chacune des lignes constituant le titre principal de lʼannonce sera composée en capitales (ou majuscules grasses) ; elle sera lʼéquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi à 4,5 mm. Les blancs dʼinterlignes séparant les lignes de titres nʼexcéderont pas lʼéquivalent dʼune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lʼannonce sera composée en bas-de-casse (minuscules grasses) ; elle sera lʼéquivalent dʼune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi à 3,40 mm. Les blancs dʼinterlignes séparant les différentes lignes du sous-titre seront équivalents à 4 points soit 1,50 mm.Filets : chaque annonce est séparée de la précédente et de la suivante par un fi let 1/4 gras. Lʼespace blanc compris entre le fi let et le début de lʼannonce sera lʼéquivalent dʼune ligne de corps 6 points Didot soit 2,256 mm. Le même principe régira le blanc situé entre la dernière ligne de lʼannonce et le fi let séparatif. Lʼensemble du sous-titre est séparé du titre et du corps de lʼannonce par des fi lets maigres centrés. Le blanc placé avant et après le fi let sera égal à une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.Paragraphes et Alinéas : le blanc séparatif nécessaire afi n de marquer le début dʼun paragraphe où dʼun alinéa sera lʼéquivalent dʼune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces défi nitions typographiques ont été calculées pour une composition effectuée en corps 6 points Didot. Dans lʼéventualité où lʼéditeur retiendrait un corps supérieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

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François Molins

... Il a cité, à titre d’exemples, les procédures d’insolvabilité de la compétence des Tribunaux de Grande Instance, les contentieux des baux commerciaux, les contentieux de contrefaçon ou encore les litiges de propriété intellectuelle.Faisant allusion au projet de spécialisation dans la loi Macron, il a évoqué la question de «  l’optimisation des ressources des Tribunaux de commerce par région  », précisant que les contentieux nécessitaient de plus en plus la compétence de spécialistes. Il a suggéré que le maintien des juridictions commerciales, permettant un service de proximité, puisse s’accompagner d’un développement de leurs compétences par des spécialisations au niveau régional.Saluant le progrès que constitue à ses yeux l’ordonnance du 12 mars 2014, il a insisté sur le fait que « le droit des procédures collectives constituait une pression sur les créanciers appelés à négocier dans le cadre des articles L.611-3 et L.611-4 et que cette pression induisait un déséquilibre préjudiciable à la qualité des solutions négociées ».

Il a insisté sur le besoin de clarifi cation du traitement des créanciers dans les plans alternatifs et sur la remise en cause du dogme du traitement égalitaire des créanciers. En outre, il a indiqué que de nombreuses pistes restaient à explorer, dans l’intérêt général, comme celles du droit du crédit dont les conséquences sont mal mesurées sur l’accès au crédit des TPE-PME, ou la nécessité d’adapter le Code du travail aux entreprises en diffi cultés.Quant au Procureur de la République François Molins, il s’est félicité de la réactivité et du pragmatisme du Tribunal de commerce de Paris dans « la recherche des solutions les plus adaptées à la mise en œuvre des objectifs de sauvegarde des entreprises et des emplois ». Il a ensuite réaffi rmé avec force le rôle du Parquet pour « rechercher les lourdes fautes de gestion et les infractions pénales commises au sein des entreprises » afi n de « prononcer des sanctions personnelles et patrimoniales adaptées à l’encontre des débiteurs ayant commis des fautes prévues par le Code de commerce ». Jean-René Tancrède

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Audience solennelle

diminution des procédures de sauvegarde (- 22 % demandées, -  16  %  ouvertes), de redressement judiciaire (- 15 %) et de liquidation judiciaire (- 4 %) enregistrée en 2014 par rapport à 2013.Ces chiffres attestent incontestablement de la pertinence des dispositifs d’anticipation du traitement des difficultés des entreprises mis en place par le législateur. Ils ne doivent pas occulter la réalité des procédures collectives examinées cette année par le Tribunal de commerce qui a été saisi de la situation extrêmement préoccupante de plusieurs entreprises représentant un enjeu lourd pour ne pas dire essentiel pour l’économie et les emplois de notre pays. Préserver le tissu économique et les emplois a donc été cette année encore au cœur de l’action du Tribunal de commerce et de mon Parquet.Cette action a pu, dans les dossiers les plus importants, être facilitée par une connaissance plus précise des réalités de terrain, grâce aux échanges d’information auxquels invitaient les textes nouveaux.Ainsi, les remontées d’information par les administrateurs et mandataires judiciaires ont été sensiblement accrues.De même, dans les dossiers aux lourds enjeux en matière d’emploi, les liens établis avec les administrations en charge opérationnelle du traitement de ces difficultés ou bien encore les échanges avec les commissaires au redressement productif intervenant, sous l’égide du Ministère de l’économie, en Île-de-France et en Régions se sont ainsi considérablement intensifiés en 2014.Le Parquet de Paris est à cet égard un interlocuteur essentiel, en raison du nombre de grandes entreprises régionales qui ont fixé leur Siège social à Paris et relèvent donc de la compétence du Tribunal de commerce de Paris, premier Tribunal de commerce de France.A cet égard, les nouveaux textes renforcent encore son rôle en imposant par exemple l’avis préalable du Parquet avant l’ouverture des procédures de mandat ad hoc et de conciliation, notamment quant aux conditions de rémunération des mandataires et des conciliateurs, mais aussi sur le fond, puisque l’avis

du Ministère public est obligatoire lorsque les offres sont reçues par le conciliateur ou le mandataire ad hoc afin de veiller aux conditions de publicité pour la préparation des cessions.Enfin, le Parquet est obligatoirement présent au moment de l’ouverture de la nouvelle procédure de sauvegarde accélérée pour les sociétés de plus de 20 salariés ayant un chiffre d’affaires de plus de 3 millions hors taxe et de 1,5 million de total de bilan, engagées dans une procédure de conciliation et pouvant être en cessation de paiement depuis moins de 45 jours avant la demande d’ouverture de conciliation.La créativité du Tribunal de commerce de Paris, dans le cadre et au service des objectifs fixés par la loi, a continué à se manifester, avec notamment le développement, sous l’impulsion personnelle du Président du Tribunal, des procédures contentieuses de conciliation, dont les résultats probants ont été salués par la presse, dans des dossiers à gros enjeux économiques.Dans le cadre des procédures collectives, la réactivité et le pragmatisme dans la recherche des solutions les plus adaptées à la mise en œuvre des objectifs de sauvegarde des entreprises et des emplois fixés par la loi ont continué à prévaloir dans les jugements rendus par les Juges consulaires.

II. RÉORGANISATION DU PÔLEFINANCIER ET POLITIQUE EN MATIÈRE DE SANCTIONS COMMERCIALES En 2014, j’ai souhaité réorganiser profondément le pôle financier du Parquet de Paris afin d’en redessiner des contours simplifiés et élargis et surtout d’intensifier autour de l’entreprise et de la lutte contre le blanchiment et les fraudes fiscales et sociales, les synergies puissantes qui doivent guider son action dans le domaine économique, financier et bien sur commercial.En réunissant à compter de septembre 2014 au sein de la nouvelle section F2, le traitement des procédures commerciales jusqu’alors suivies par une section autonome, et celles ayant à connaître de l’ensemble des infractions sur les

sociétés, les atteintes à la probité, la fraude fiscale et le travail dissimulé, traitées auparavant par trois autres sections différentes, j’ai souhaité mieux appréhender l’entreprise et plus particulièrement l’entreprise en difficulté qui est aujourd’hui trop souvent au cœur des convoitises individuelles, des mécanismes de fraude voire de délinquance organisée et de blanchiment.Six Magistrats sur les vingt que compte cette importante section partagent leur activité entre le suivi des procédures commerciales de prévention, de sauvegarde et de sanctions et le traitement des procédures pénales afin d’enrichir leurs pratiques de la connaissance du tissus économiques et des modes opératoires des délinquants et d’apporter leurs compétences aux autres Magistrats de la section. Ils représentent le Ministère public aux audiences du Tribunal de commerce (sanctions, sauvegarde et adoption de plans) mais aussi devant les Chambres correctionnelles.Ils sont actuellement en charge de quelques 75  procédures sensibles pendantes devant le Tribunal de commerce et faisant parallèlement l’objet d’enquêtes pénales complexes, recherchent systématiquement les antécédents judiciaires des personnes physiques ou morales parties à des procédures commerciales et diligentent des enquêtes pénales dès que les éléments recueillis dans les procédures commerciales laissent suspecter la commission d’infractions pénales (abus de bien social, fraude, banqueroute..)Une politique de sanction et de poursuites pénales fermes est un gage d’une économie saine. Je souhaite donc réaffirmer fermement le rôle essentiel du Parquet pour rechercher et sanctionner les lourdes fautes de gestion et les infractions pénales commises au sein des entreprises.De fait, en matière de sanctions commerciales, nous avons entrepris un travail d’analyse, en relation avec vous Monsieur le Président, afin d’évaluer notre action et de définir une meilleure organisation pour mettre en jeu plus systématiquement la responsabilité des gérants qui, par leurs fautes de gestion trop souvent

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Le projet de loi, dit Macron, entend attribuer à quelques tribunaux (8 sur 134) une compétence exclusive pour anticiper et traiter des difficultés des

entreprises dont le nombre de salariés est supérieur à 150 ou le chiffre d’affaires supérieur à 20 millions d’euros.

Cette réforme engagée, sans aucune concertation ni même étude d’impact, provoque, naturellement, l’opposition de tous celles et ceux qui sont attachés à la proximité du service de la justice et en particulier celle des Juges du commerce.La réalité d’une entreprise en difficulté, c’est la nécessaire implication des acteurs locaux. C’est

l’accompagnement, au quotidien, par des Juges de terrain et du bassin d’emploi qui permet de mobiliser toutes les ressources économiques (CCI, syndicats professionnels, entreprises, banques…), administratives (préfectures, services f iscaux, banque de France, médiation…) et judiciaires (administrateurs et

Conférence Générale des Juges Consulaires de FranceContestation du projet de loi Macron : préservons une justice de proximité pour sauvegarder les emplois

expliquées par leurs intérêts personnels, ont mis en péril leur entreprise.Notre objectif est bien d’obtenir des sanctions personnelles et patrimoniales adaptées à l’encontre des débiteurs ayant commis les fautes prévues par le code du commerce.Je réunirai au cours d’une premier trimestre les administrateurs et mandataires judiciaires pour les associer à la définition de cette nouvelle politique en matière de sanctions commerciales, plus efficace.Je relève d’ores et déjà une hausse de 24 % des jugements du Tribunal de commerce de Paris en 2014 en la matière, qui montre un infléchissement encourageant, qu’il convient de poursuivre et d’amplifier dans des proportions conformes à la taille des contentieux de cette juridiction.C’est donc en parfaite connaissance de l’importance, du volume et des difficultés des sujets traités que je salue le travail accompli par le Tribunal de commerce de Paris, avec le soutien

actif et permanent de mon Parquet, durant toute l’année 2014.Je salue votre rigueur, Monsieur le Président, dans le suivi de l’activité et des délais, ainsi que votre engagement à assurer le lien entre les différents acteurs de la juridiction commerciale.J’associe naturellement à cette reconnaissance les tâches accomplies avec constance et efficacité par le greffe du Tribunal de commerce et la qualité des relations entretenues avec nos partenaires habituels que sont les administrateurs et mandataires judiciaires. Des inquiétudes ont pu récemment s’exprimer quant aux orientations qui pourraient être prises par le législateur pour l’organisation de la juridiction commerciale et ont pu perturber temporairement son fonctionnement.Le Parquet se réjouit de l’apaisement intervenu et de l’esprit de responsabilité qui a prévalu dans notre Tribunal, à un moment où le sort de nombreuses sociétés en difficulté appelle un

traitement rapide, voire urgent, dans l’intérêt de l’entreprise et de l’emploi.Pragmatisme, réactivité, créativité, mais aussi fermeté, de nombreux objectifs ont été atteints pour l’année 2014. Mon souhait est que se poursuive à Paris en 2015 la mise en œuvre optimale des objectifs fixés par la loi, par des Juges consulaires, bénévoles et connaisseurs éclairés des réalités économiques et financières de l’entreprise, bénéficiant d’une formation solide aux procédures collectives et respectant scrupuleusement les règles de déontologie auxquelles ils sont sensibilisés par le rappel constant des exigences que vous avez formulées constamment, Monsieur le Président.Soyez plus que jamais assuré de la présence et de la vigilance du Parquet de Paris auprès de votre juridiction pour vous assister dans cet objectif au service de l’intérêt général. 2015-151

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mandataires, avocats, greffi ers…) pour trouver une solution. Comment imaginer la même proximité, pour ne prendre qu’un exemple, pour le Tribunal de Marseille, compétent de Nice à Perpignan ?Au cœur de la proximité se trouve le Tribunal de commerce et les Juges du commerce. Cette justice commerciale française repose sur 3200 Juges reconnus pour leur professionnalisme et leur dévouement dans un engagement totalement désintéressé. Pas de carrière, pas de « fonds de commerce » à défendre. Ils ont l’expérience de la gestion quotidienne de l’entreprise. Ils en connaissent les diffi cultés et les remèdes à y apporter. Les très faibles taux d’appel et de réformation de leurs décisions en témoignent.La prévention des difficultés les mobilise particulièrement.Pour une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, les tribunaux de

commerce ouvrent un grand nombre de procédures amiables de prévention, sauvant ainsi de nombreux emplois.Malheureusement, ces procédures très effi caces sont, elles aussi, incluses dans le projet. Leur mise en œuvre nécessite un climat de confi ance et une facilité d’accès au Juge incompatibles avec l’éloignement des entreprises du Tribunal compétent.Ce sont les raisons pour lesquelles les Juges du commerce refusent une spécialisation aveugle et ignorante de la réalité du terrain.Ils veulent donc que le ressort et le nombre des tribunaux qui seront spécialisés fassent l’objet d’une réelle concertation en vue de préserver une nécessaire proximité entre les Juges du commerce et les entreprises et que les PME ne soient pas concernées par cette réglementation, ce qui suppose que le seuil retenu en nombre de salariés soit supérieur à 250, conformément à la classifi cation européenne en la matière.

Ils demandent en conséquence à toutes celles et tous ceux qui font appel à la justice commerciale de se mobiliser pour refuser de faire gérer les diffi cultés des entreprises loin du lieu central de leurs activités.Et ils en appellent au bon sens des parlementaires à qui incombe la modifi cation du projet de loi pour qu’ils agissent dans ce sens, contribuant ainsi à une réelle sauvegarde des emplois voulue par tous.Que gagnera la justice, à la démobilisation et démotivation des Juges du commerce, alors qu’il n’y a pas en France, des Magistrats professionnels économiquement compétents en nombre suffisant pour les remplacer et que la justice dans son ensemble manque si désespérément de moyens pour atteindre un niveau de qualité digne d’un grand pays comme le nôtre ?Il est temps, au nom de l’intérêt général, celui de l’économie de la France et de ses entreprises, que la raison l’emporte. 2015-152

Source : communiqué du 23 mars 2015

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Promotion 2013/2014 Frank Gentin « Master 2 Droit des contrats et de la concurrence » de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

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« Master 2 Droit des contrats et de la concurrence » - Paris, 6 novembre 2014

La cérémonie de remise des diplômes des étudiants de la Promotion 2013/2014 « Frank Gentin » du Master 2 Droit des contrats et de la concurrence de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines s’est déroulée le 6 novembre 2014 au Tribunal de commerce de Paris notamment en présence du Président Frank Gentin et de Muriel Chagny Professeure à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Directrice du Laboratoire Dante et du Master 2 Droit des contrats et de la concurrence. Nous adressons nos sincères félicitations aux jeunes diplômés : Mélody Baroin, Julie Jézéquel, Camille Pétiau, Th omas Grenier et Florian Aufaure. 2015-153 Jean-René Tancrède

Université de Versailles Saint Quentin en YvelinesPromotion 2013/2014 Frank Gentin

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Tribunal de Grande Instance de MelunMelun, 20 janvier 2015

Administrer la justicepar Frédérique Agostini

A(...)yant pris mes fonctions il y a quelques semaines, c’est la première fois que j’ai l’honneur de vous accueillir au sein du

Palais de Justice de Melun. Je sais néanmoins que vous êtes fi dèles au rendez-vous judiciaire annuel que constitue l’audience de rentrée solennelle. Votre présence chaque année renouvelée confi rme l’attachement des autorités, institution et organisations que vous représentez à notre juridiction et témoigne de leur considération pour l’ensemble des Magistrats et fonctionnaires qui y œuvrent. Soyez en sincèrement remerciés. Madame le Premier Président, vous avez fait le choix de vous faire représenter à la cérémonie des vœux que Monsieur le Président de la République adresse ce matin aux corps constitués, pour pouvoir assister à notre audience de rentrée. L’ensemble des Magistrats et fonctionnaires de ce Tribunal et au premier chef sa Présidente sont particulièrement sensibles à cette marque d’attention et vous en remercient vivement. Mesdames et messieurs les représentants des services de police et de gendarmerie, les évènements tragiques qui ont endeuillé les premiers jours du mois de janvier justifi ent que les audiences solennelles de nos juridictions et la nôtre en particulier soient l’occasion l de vous rendre hommage pour l’action que vous menez en première ligne pour notre sûreté, condition essentielle d’un exercice eff ectif de nos droits et libertés,l de rendre hommage à celles et ceux d’entre vous qui sont morts à cette occasion.La liberté est aff aire d’énergie écrivait le Doyen Carbonnier en 1998 dans un article consacré au droit à l’épreuve du temps et des événements du 20ème siècle. Je souhaite que l’année 2015 apporte à chacune et chacun d’entre nous l’énergie nécessaire à la poursuite de l’aventure républicaine dans laquelle, à titre personnel et professionnel, nous sommes tous engagés. (...)Je succède, vous le savez, à Monsieur Bruno Pireyre qui, pendant cinq années, a présidé cette juridiction avec la volonté inlassable tout à la fois d’y préserver les conditions d’un exercice indépendant et impartial de la fonction de juger, d’y offrir un service public de qualité, modernisé, accessible à tous selon

ses besoins, d’ouvrir le Tribunal de Grande Instance et le Tribunal d’Instance sur l’extérieur. Je m’inscris sans hésitation dans la poursuite de l’action qu’il a menée et je mettrai mon expérience et mon énergie au service des missions qui sont celles d’un Président de Tribunal : l mission de Juge que j’entends continuer à exercer, l mission d’administrateur de justice, laquelle, dans cette cité judiciaire implantée au chef lieu de département de Seine-et-Marne emporte pour le Président du Tribunal de Grande Instance l  la gestion budgétaire de premier niveau de l’arrondissement,l la responsabilité de cet établissement, l la présidence du CHSCT D, l la présidence du CDAD.Le 13 janvier 1998, le Premier Président de la Cour de cassation Pierre Drai(1) a résumé dans une belle formule ce qu’est le métier de juger. Ce modernisateur de justice qu’il était n’aurait certainement pas contesté l’application de cette même formule, au métier de «  décideur  » de justice, expression que j’emprunte cette fois-ci au Procureur général près la même cour, Jean-Claude Marin, métier qui est aujourd’hui celui des Chefs de juridiction.

J’ai donc pour ambition, dans tous les aspects de mes fonctions, d’adapter et de faire mienne cette formule que vous connaissez sans aucun doute : juger et administrer la justice : « c’est aimer écouter, essayer de comprendre et vouloir décider ». (...)Je souhaite souligner la nécessité pour des services de flux comme les nôtres, en période de moyen contraint dont nous savons qu’elle va durer, d’une prévisibilité raisonnable de nos effectifs. (...)Vous constaterez que la charge à laquelle notre juridiction a eu à faire face se maintient : les aff aires civiles entrantes augmentent, notablement en matière familiale, en matière d’hospitalisation sans consentement et à l’instance ; en matière pénale, si les aff aires poursuivables ont connu une légère diminution, les aff aires poursuivies ont augmenté, grâce au recours à l’ensemble des possibilités off ertes par la loi, en matière d’alternatives aux poursuites ou de mode de poursuites.Les aff aires jugées par le Tribunal correctionnel et les juridictions des mineurs sont également en augmentation. Les aff aires traitées par le service de l’application des peines sont elles aussi à la hausse. Cette situation globalement favorable est à mettre au crédit du dévouement des Magistrats et fonctionnaires qui, quotidiennement, ont à

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Frédérique Agostini

La Présidente du Tribunal de Grande Instance de Melun, Frédérique Agostini, installée dans ses nouvelles fonctions le 13 novembre 2014, a centré son propos sur l’administration de la Justice à l’occasion de la l’Audience Solennelle de Rentrée Judiciaire de sa juridiction ce 20 janvier 2015. C’est dans la continuité qu’elle entend placer son action : dans son projet de juridiction, elle s’est engagée, dans le prolongement de la réfl exion collective sur le Justice du 21ème siècle (J21) qui s’est ouverte en janvier 2014 à l’UNESCO sous la présidence de Christiane Taubira, à « poursuivre les réformes nécessaires à notre Tribunal à bout de souffl e ». Le Procureur de la République, Bruno Dalles, a, quant à lui, mis en avant trois priorités d’action publique : lutter contre les cambriolages, la délinquance des zones prioritaires d’action publique et la fraude. Jean-René Tancrède

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cœur de concilier les exigences contradictoires de célérité dans le traitement des affaires et d’écoute du justiciable, de productivité et de qualité. En matière pénale, elle est également à mettre au crédit de la bonne intelligence avec laquelle le Siège et le Parquet se sont entendus, avec le concours du Barreau, pour gérer les flux. Toutefois, notre juridiction est essoufflée : l essoufflement que traduit en matière civile le fléchissement des affaires terminées, en droit de la famille et à l’instance ; l essoufflement qui existe également en matière pénale où les formations correctionnelles ne parviennent qu’à rajeunir le stock de nos affaires en attente de jugement sans l’entamer ; l essoufflement en matière d’application des peines où nous nous interrogeons sur la capacité de la juridiction à donner sa pleine mesure à l’entrée en vigueur des dispositions de la loi du 15 août 2014 relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales, qui prévoit depuis le 1er janvier l’examen systématique de la situation des condamnés arrivant aux deux tiers de leur peine. Il n’est pas dans mon intention de remettre en cause les choix faits par le législateur mais simplement de rappeler une évidence souvent oubliée en ces temps où l’extension du champ d’intervention du Juge se poursuit, qui plus est sous forme de dispositifs prévoyant des contrôles de type systématique : l’intervention d’un Juge dans le cadre d’une procédure juridictionnelle impose le temps judiciaire indispensable au respect des exigences selon le cas d’un procès/contrôle équitable : temps nécessaire à l’instruction des affaires, à leur examen contradictoire et à l’élaboration d’une décision motivée.Le contenu de l’étude d’impact du texte devenu la loi du 15 août 2014 retient un temps de 20 minutes

comme nécessaire en moyenne à l’examen de la situation d’un condamné par les Magistrats du Siège et du Parquet, évaluation qui laisse perplexe en tout cas pour ce qui concerne notre ressort.Il ne sera pas possible aux juridictions de l’application des peines de Melun, et non pas par principe mais parce que le profil des condamnés détenus au centre de détention de Melun et au centre pénitentiaire de Réau ne le permet pas, de ne consacrer que 20 minutes pour prendre une décision de libération anticipée ou de poursuite de la détention, dont nous mesurons tous les enjeux, pour le condamné bien sûr mais également pour la société. (...)L’année 2014 a été l’année de l’espoir : espoir que la réflexion collective sur la J21 qui s’était ouverte les 10 et 11 janvier 2014 à l’Unesco pour se poursuivre pendant le premier trimestre au sein de la juridiction, soit rapidement suivie par l’engagement des réformes nécessaires à notre institution à bout de souffle. Deux projets de loi viennent d’être annoncés : l’un devrait porter la toujours repoussée réforme du Ministère public ; l’autre consacré à la justice au quotidien s’attacherait à revoir le cadre de l’accès au droit et la répartition des compétences entre Tribunal d’Instance et Tribunal de Grande Instance.Cette dernière orientation reste malheureusement bien en deçà des espoirs suscités par les propositions discutées il y un an, qui suggéraient la mise en place d’un Tribunal de Première Instance. En deçà, car c’est sur une organisation nouvelle, fonctionnelle et territoriale, des juridictions, singulièrement en Première Instance, qu’il faudrait se pencher, pour soumettre à un même juge, par blocs de compétences et selon des procédures unifiées et simplifiées des contentieux aujourd’hui encore éclatés. Des réformes ou des réorganisations se bornant à rationaliser à organisation judiciaire

constante ne suffisent plus. Cela a d’ailleurs été fait à plusieurs reprises : l Des transferts de compétences ont été ainsi effectués entre Tribunal de Grande Instance et Tribunal d’Instance. Je pense au surendettement et à la tutelle des mineurs. l Des pôles de compétence ont été mis en place au sein des juridiction regroupant au sein d’une même structure le traitement de divers types de contentieux de même nature ou poursuivant la protection d’intérêts proches. (...)Il n’y a cependant pas matière à entamer l’année 2015 dans la morosité. En effet, indépendamment des projets de loi à venir, diverses expérimentations ont été lancées et des mesures ont été mises en œuvre dans le cadre du programme J21 lancé par Madame la Garde des Sceaux. Le Tribunal de Grande Instance de Melun n’a pas attendu le programme J21 pour en décliner plusieurs des orientations et les nombreuses suggestions qui m’ont été faites depuis mon arrivée témoignent de ce que les Magistrats et fonctionnaires de ce Tribunal restent sources de propositions qui, à moyens et législation constants, peuvent améliorer le fonctionnement de la juridiction et les conditions dans lesquelles on y travaille. l J21, c’est en premier lieu le développement de la démocratie interne dans les juridictions. - La participation et la richesse des débats qui ont eu lieu à l’occasion de nos instances de concertation de la fin de l’année 2014, la reprise des travaux du groupe de réflexion Magistrats/fonctionnaires mis en place au printemps, l’ouverture d’un espace partagé consacré à la vie de notre juridiction, accessible à tous sans distinction de corps et de grade, témoignent de la santé démocratique de notre juridiction. Cette dimension de notre collectivité de travail est pour moi essentielle et

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je sais Monsieur le Procureur de la République et Madame la Directrice de greffe que sur ce point nous sommes en complète harmonie. Mais il vous appartient aussi, mesdames et messieurs les Magistrats et fonctionnaires de faire vivre cette démocratie. Je vous invite à le faire notamment en participant à l’élaboration d’un projet de juridiction. - Les comités de gestion associant les Chefs de juridiction et la directrice de greffe n’ont pas attendu le décret du 8 décembre 2014 pour exister au sein du Tribunal de Grande Instance de Melun. Il nous appartiendra à tous trois de continuer à faire vivre cette triarchie et à en partager effectivement les délibérations essentielles avec les représentants des Magistrats et fonctionnaires. Il va de soi, Monsieur le Bâtonnier, que vous continuerez à être associé à partie de ces travaux.l J21 c’est également l’accueil unique du justiciable. Melun dispose depuis plusieurs années d’un guichet unique de greffe dont le fonctionnement a servi de référence au développement de cette action J21: le Guichet Unique de Greffe (GUG) a en effet reçu de nombreuses délégations au cours de l’année 2013. Votre souhait, Madame la directrice de greffe, est de continuer d’avancer dans le sens d’un accueil toujours plus polyvalent et plus professionnel. Je vous soutiendrai dans ce projet qui, je le sais, sera mené en concertation avec les fonctionnaires des juridictions intéressées. Cet effort conjugué au dynamisme de notre Bureau de l’Exécution  (BEX) et à l’action du Conseil Départemental de l’Accès au Droit (CDAD) devrait permettre d’inscrire le GUG au label Marianne. l J 21, c’est encore le développement de l’accès au droit. Le CDAD de Seine et Marne est un outil commun aux trois ressorts judiciaires du département, que je souhaite continuer à faire vivre comme tel. Sa convention constitutive rénovée le 2 juillet 2013 anticipe d’ailleurs sur les orientations qui semblent émerger des réflexions nationales

concernant la gouvernance et la composition des CDAD : les Présidents des Tribunaux de Grande Instance de Meaux et de Fontainebleau y siègent comme personnalités qualifiées et les deux ordres d’avocats y sont membres associés. Afin de donner un contenu effectif à ce caractère commun, je souhaite qu’en 2015 les conseils d’administration et assemblées générales se tiennent dans les ressorts de Meaux et Fontainebleau. Le CDAD assure, avec cinq maisons de justice et du droit, six points d’accès au droit généralistes et un point d’accès au droit en milieu pénitentiaire, un maillage satisfaisant du département, à l’exception de la région de Provins. L’augmentation du nombre de personnes reçues établit que ces structures répondent à un besoin. Nous aurons pour l’année 2015, dans le cadre d’une dotation dont le niveau nous a été maintenu, au moins par le Ministère de la justice, − à moderniser nos outils de communication,− à développer l’offre notamment en matière de droit des étrangers, de droit du travail et de droit de la consommation, pour répondre à une demande importante en ces domaines,− à poursuivre la mise en œuvre du dispositif d’instruction et de liquidation des droits au RSA pour les condamnés,− à réfléchir aux conditions dans lesquelles nos structures d’accès au droit peuvent participer au développement des modes alternatifs de règlements des différends,− à reprendre le dossier de la création d’un Point d’Accès au Droit (PAD) sur l’ouest du ressort du Tribunal de Grande Instance de Melun, − à convaincre les élus des communes environnantes du lieu d’implantation de ces structures de contribuer à leur fonctionnement car nous savons que leur influence va au delà de leur lieu d’implantation.l J 21 c’est aussi le partenariat du Tribunal et de l’antenne de Melun de Paris II, expérimentation pour laquelle le Tribunal de Grande Instance a été désigné.

Beaucoup de choses se font déjà à votre initiative Monsieur le Procureur de la République et avec l’implication des Magistrats de votre Parquet. Les réflexions d’ores et déjà engagées sur cette base solide avec le concours de Madame la première Vice-Présidente Sandra Dupont-Viet devraient rapidement permettre : - à ceux des Magistrats, fonctionnaires de greffe mais également des cadres des directions de la protection judiciaire de la jeunesse et de l’administration pénitentiaire de concourir aux enseignements à visée professionnalisante offertes localement,- de faciliter aux étudiants en droit de Seine-et-Marne l’approche de ces exercices difficiles que sont la qualification juridique des faits et l’application de la règle de droit, par la mise à disposition des enseignants de décisions de justice anonymisées, sélectionnées pour leur intérêt juridique mais également pour ce qu’elles peuvent, par leur caractère local, apporter de parlant à nos futurs juristes,- d’initier des projets de recherche universitaire sur notre jurisprudence et notre activité, sur des thèmes qui seront proposés par les différents services et qui pourront utilement nourrir les différents projets de service.Madame le Président du Tribunal administratif, je serai heureuse d’associer votre juridiction à ces réflexions académiques. Nous trouverons sans aucun doute, au delà des questions d’aide juridictionnelle et d’accès au droit, des sujets d’intérêt commun à nos deux ordres, j’en veux pour preuve que le nom du Président Jean-Pierre Dintilhac, auteur de la nomenclature des préjudices corporels, matière qui nous est commune, est entré au recueil Lebon, il y a déjà un an. l J 21 c’est enfin faire fructifier l’intelligence collective qui anime la juridiction. Les suggestions qui m’ont été faites et les constats que j’ai pu faire depuis mon arrivée se rejoignent

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sur une même thématique qui est celle de la maîtrise du temps judiciaire : − ressource rare, mais ressource sur laquelle, contrairement à nos moyens humains et budgétaires, nous disposons d’une marge d’action,− ressource commune aux acteurs de justice, ce qui par conséquent off re plusieurs axes de travail collectif que nous emprunterons en 2015. La durabilité des améliorations que nous mettrons en œuvre autour de ce thème passera par l’élaboration de projets de service qui formaliseront notre organisation et notre fonctionnement et assureront la transmission des savoir faire et des outils développés. - Le premier axe de travail est très concret : c’est celui de la maîtrise du temps de nos journées et notamment de nos audiences. Il n’y a pas de fatalité à juger nos concitoyens ou les diff érends qu’ils nous soumettent au terme d’audiences longues, se poursuivant sans interruption sur la journée et s’achevant nuitamment. (...)- Le deuxième axe de travail s’impose de lui même : c’est celui du développement du recours aux nouvelles technologies, qui une fois investies, constituent un gain de temps collectif pris sur la manipulation, le classement, la communication, l’archivage des dossiers papiers. (...)Notre juridiction a été désignée pour suivre les premiers développements du portail Portalis, successeur encore lointain de notre rustique

mais fidèle Winci et nous aurons à suivre les expérimentations lancées en matière de convocation électronique ou par « sms » pour bénéfi cier au plus vite des avancées qui seront constatées par les juridictions pilotes. (...) - Troisième axe de travail c’est celui de l’effi cacité du temps judiciaire : il nous faut limiter le temps judiciaire à ce pourquoi il est fait  : le débat loyal et clairement circonscrit avec un temps d’écoute de qualité, construit autour de bonnes pratiques dont auxiliaires de justice et juridiction peuvent convenir, sans qu’il soit porté atteinte ni à l’indépendance des Juges ni au droit des avocats de choisir la stratégie procédurale et le fondement des actions qu’ils introduisent. (...) - Le dernier axe de travail a pour objet de tirer les conséquences de la rareté du temps judiciaire par un recours plus important aux modes alternatifs de règlement des litiges en matière civile. (...) Les conventions sur la médiation civile signées le 7 mars 2012 avec le Barreau et l’Association des Médiateurs Indépendants d’Île-de-France (AMIDIF) devront être mise en œuvre de façon plus eff ective. De façon plus générale, nous pourrons réfl échir aux orientations suivantes : - le Juge ayant une grande liberté dans le choix du médiateur qu’il désigne sous réserve des dispositions de l’article  131-5 du code de

procédure civile, l’off re de médiation mérite d’être identifi ée et diversifi ée. Je rappelle notamment que le statut des huissiers(2) leur permet dans les conditions fi xées par ces textes de faire de la médiation conventionnelle et judiciaire et il est admis qu’il entre dans la mission des notaires une fonction naturelle de médiation,- Le nom du médiateur envisagé par le Juge me paraît, dans un souci d’effi cacité de la mesure, devoir être soumis au débat contradictoire des parties, - Les accords dont les parties souhaitent l’homologation, doivent pouvoir bénéfi cier d’une procédure d’homologation rapide et ce quelle que soit la procédure, judiciaire, conventionnelle ou participative qui a permis d’y arriver. Pour clôturer mon propos sans aucun doute trop long, je citerai une nouvelle fois le Doyen Carbonnier, qui, il y a plus de 20 ans, écrivait : «  le droit ne peut plus être, de nos jours, fi guré uniquement par une pyramide ou une colonnade de normes : c’est aussi le champ où il pousse comme une herbe, fût-ce avec l’aide des hommes, les Juges en première ligne, mais également tous ceux qui, fréquentant les Cours et tribunaux, sont altérés de paix, de repos, de justice ».

1. Dans son allocution du 13 janvier 1998, en hommage à Alfred Dreyfus et à Emile Zola, 2. Art 20 statut 1956 des huissiers.

Les priorités d’action publiquepar Bruno Dalles

L(...)’actualité nous aura démontré que si l’on peut rire de tout... on ne peut pas le faire avec tout le monde... et que l’humour peut tuer !

Je vais donc pour la première fois depuis 6 ans à Melun appliquer le principe de précaution...Que cette force de gravité nouvelle ne nous empêche pas de conserver une certaine légèreté pour rester sérieux sans se prendre au sérieux...Mais il appartient donc à la Justice d’aider à défi nir la frontière entre liberté d’expression, tolérance et racisme, xénophobie ou anti-sémitisme. (...)Je rappelle que la juridictionnalisation croissante du l’application des peines suppose à la fois du « temps de juge » (qui sont 5 et nous espérons toujours 6) et de substitut (nous n’avons jamais vu la couleur du 13ème surtout que nous sommes 11 en ce début d’année ! Je rêve d’une équipe de rugby et j’ai tout juste une équipe de foot, je crains la ferveur pour le handball !Il est évident que l’examen systématique des dossiers à compter du 1er janvier 2015 au titre de la contrainte pénale sera une nouvelle contrainte !Je devrais entonner à ce stade comme chaque année la « complainte » des Procureurs, d’autant plus que j’ai été pendant 2 ans Vice-Président de la Conférence Nationale des Procureurs de la République (CNPR) au côté de Robert Gelli et même Président par intérim de septembre à décembre 2014. Mais je n’ai plus l’énergie pour le faire ayant le sentiment que rien n’a vraiment changé depuis la déclaration commune lue l’année dernière sur la situation des Parquets, et ce malgré les propositions du rapport Nadal et le plan d’action du Ministère Public qui ne s’est pour l’instant soldé que par des téléphones de récupération souvent en

panne et une revalorisation légère des indemnités de nuit et de week-end pour tous les Magistrats.Il faut laisser du temps au temps et espérer encore...Mais rien ne vient non plus sur la réforme du statut du Ministère Public car même si tous les partis politiques se disent favorables, un vote des 3/5 des Députés et Sénateurs n’est pas acquis et la réforme constitutionnelle est sans cesse reportée. (il est vraie que l’on sait depuis longtemps que les promesses n’engagent que ceux qui les entendent !).l En attendant, la CEDH continue à proclamer que le Ministère Public français n’est pas une autorité judiciaire indépendante au sens de l’article  5 paragraphe 3.

l En attendant, le législateur considère que la protection des droits et libertés est une mission que le Procureur de la République exerce comme Cendrillon et qui à minuit (ou plutôt après 48 heures ou 15 j selon les cas, car on ne réveille pas un Juge qui dort), nécessite la validation d’une vrai juge, le JLD... Par exemple, au titre de la liberté d’aller et de venir, pour géolocaliser un véhicule (même volé, même avec des doublettes) sans doute parce que la voiture est devenue « un être humain » comme les autres, il faudra l’autorisation d’un Juge ! Alors que l’OPJ ne sait même pas qui sera l’utilisateur du véhicule sous surveillance !

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l En attendant, le remier Président de la Cour de cassation s’interroge sur les liens entre sécurité et justice et relève l’ambiguïté du statut du Ministère public français et « considère que la mission de poursuite se rattache organiquement à la fonction exécutive et non à la fonction judiciaire ». « A vos ordres Monsieur le Préfet ».Comme pourrait dire Jean-Louis Nadal, j’attends donc le carton rouge et mon expulsion du terrain de jeu judiciaire où le Parquetier apparaît aux yeux des plus hauts Magistrats comme une anomalie ! Même pas un remplaçant !Alors oui il y a urgence à cette réforme !Oui Mesdames et Messieurs les élus : aidez nous ! Osons !Sur le tableau noir de mes nuits blanches, je constate que des avancées ont été réalisées avec la redéfi nition des relations entre le Garde des Sceaux et les Parquets et l’inscription dans la loi du principe de l’impartialité de l’action publique.Mais il faut rapidement aller plus loin, plus haut, plus fort si l’on veut conserver un Ministère public moderne du XXIème siècle.Ne voulant pas à nouveau me transformer en Caliméro, je préfère vous assurer que quelles que soient les évolutions annoncées, les espoirs et déceptions, quel que soient les moyens (réduits) alloués, le Parquet de Melun s’eff orcera en 2015 d’être efficace, de mener une politique pénale cohérente avec les actions déjà engagées et de s’adapter aux nouvelles exigences avec réactivité.En ce début d’année 2015, une vigilance particulière est assuré dans le traitement des procédures en lien avec les attentats de décembre 2014 afin d’apporter des réponses rapides et fermes aux faits d’apologie du terrorisme. Cette vigilance était déjà amorcée avec Monsieur le Préfet et son Directeur de Cabinet dans le cadre de la cellule départementale de prévention de la radicalisation (notamment pour protéger les mineurs risquant de partir sur des lieux de guerre).Je souligne la qualité de nos échanges, la réactivité des services de renseignement et la bonne coopération avec la Cellule de Recueil d’Informations Préoccupantes (CRIP) du département.Vous savez aussi notre attachement à la protection de l’enfance, et 2014 a été l’occasion de l’amélioration de la détection et du signalement des mineurs en danger (l’éducation nationale y prends toute sa part avec effi cacité et pertinence) ; il nous reste encore à mobiliser les professionnels de la santé (en 2015) et à maîtriser la gestion erratique et obscure des mineurs étrangers isolés (qui nous sont parachutés) (les charmes du 77 ! et de ses foyers).La politique pénale menée dans ce ressort est maintenant bien connue et les référents de mon Parquet en assure la continuité : l Une attention doit rester soutenue à la lutte contre l’insécurité routière (même si le dispositif d’immobilisation des véhicules n’a jamais été à la hauteur des espoirs et si le dispositif anti-démarrage par éthylotest électronique est suspendu à l’agrément des professionnels dont aucun ne serait candidat...)l Les résultats restent signifi catifs et toujours une grande cause en matière de violences intra-familiales et de violences conjugales. Dans la ligne des directives du 02 avril 2013, Morgane Baudin et Bernard agissent, Morgane 1 termine sa tournée des BT et CSP pour renforcer l’effi cacité de la politique pénale locale. En 2014 avec le SAN de Sénart et le CSP de Moissy nous avons lancé une

expérimentation pour mieux prendre en charge les mineurs exposés aux violences conjugales, cette action sera développée et évaluée en 2015 (ainsi que le TGD).l Les résultats sont aussi signifi catifs en matière de lutte contre la consommation et le trafi c de stupéfiants. J’en profite pour féliciter la police judiciaire, le GIR et la sûreté départementale qui ont mené des enquêtes signifi catives en 2014 et vont continuer en 2015 (je connais le dynamisme du nouveau Directeur PJ sur la lutte contre la CO).l Vous connaissez déjà l’action menée depuis 3 ans en matière de stages de sensibilisation aux dangers des produits stupéfiants (200 mineurs par an et 300 majeurs). Je rappelle mon attachement à ce que l’un des parents au moins suive, ici, au Palais, la journée de stage avec l’association Respect et Christian Cogez notre DPR que je remercie et félicite (d’ailleurs il a eu la médaille des services judiciaire...). Au moment où certains s’interrogent sur la dépénalisation, la contraventionnalisation, il serait plutôt aussi utile d’évaluer les « sanctions éducatives  » qui réconcilieraient prévention et répression avec un coût marginal pour l’État puisque c’est le « condamné » qui fi nance sa sanction !Toutes les actions seront reconduites et approfondies et seront encore en 2015 des priorités d’action publique.

Je voudrais en 2015 poursuivre le renforcement des trois domaines suivants : 1. La lutte contre les cambriolages : Dans le prolongement des analyses présentées en EMS, il est évident que la mobilisation de l’autorité judiciaire doit se renforcer pour mieux lutter contre un phénomène qui relève de plus en plus de la criminalité organisée. La qualité des procédures initiées par la gendarmerie dans le cadre des GELAC mérite d’être soulignée et notre action doit se maintenir sur les délinquants de proximité comme sur la délinquance organisée de réseau de l’Est. Je m’engage à rechercher une réponse judiciaire rapide et adaptée.

2. La lutte contre la délinquance des zones prioritaires d’action publique, au premier rang desquelles se trouve la ZSP de Savigny-le-Temple : Sans dévoiler les résultats obtenus, je peux attester de l’excellente mise en coordination des services de l’État et des partenaires (EN, Bailleurs, services de police, CSP de Moisssy-Cramayel qui souff re

!) sous l’autorité de Monsieur le Préfet et de votre serviteur.Je peux avouer que les actions répressives commencent à porter leurs fruits et que des actions préventives ont été définies sous l’impulsion toujours dynamique de Madame le Maire de Savigny, avec laquelle nous avons conçu un dispositif sur l’absentéisme scolaire permettant la mise en œuvre du « Rappel à l’ordre » des Maires, ainsi qu’une action de prévention du harcèlement à l’école avec mon délégué du Procureur spécialisé.Je voudrais rassurer les autres territoires et vous affi rmer (mais vous pouvez le constater) que cet engagement de mon Parquet en 2013 (et en 2014) ne se fera pas au préjudice des autres territoires avec lesquels une politique dynamique est menée en matière de prévention et de répression de la délinquance. (CLSPD en devenir de Le Mée, ville de Melun et agglo, SAN de Sénart dans tous les aspects, CLSPD de Pontault-Combault et Ozoir-la-Ferrière, CLSPD de Nangis et Montereau (pour les mineurs, je veux rassurer le PR de Fontainebleau, la départementalisation n’est encore réalisée !)

3. La lutte contre la fraude et détecter des aff aires fi nancières importantes : Vous connaissez mon engagement au titre du Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude (CODAF), et je tiens à souligner la qualité du partenariat et des résultats. Mais j’en profi te pour rendre hommage publiquement à la contrôleuse du travail victime d’une agression et qui assurait à la fois l’opérationnel (sur le terrain avec courage et professionnalisme) et les synthèses. Son absence nous a conduit à reporter le bilan du début 2014, j’espère que la Directe (dont les eff ectifs sont en souffrance, ce doit être le sens de l’expression « souffrance au travail » pourra compenser ce manque rapidement. (...)La tradition (à laquelle je succombe pour la première fois... et c’est important la première fois...) veut que l’on plonge dans les dictionnaires de citations en fin d’audience solennelle pour revêtir une pensée profonde empruntée à un tiers avisé ! Andy Warol (penseur moderne malgré lui !) (après 6 ans !)«  on dit que le temps change les choses, mais en fait le temps ne fait que passer et nous devons changer les choses nous même ! » 2015-154

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Bruno Dalles et Frédérique Agostini

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Audience solennelle

Meaux, 23 janvier 2015

La continuité du service de la justicepar Jean-Pierre Ménabé

Q(...)ue représente, toutefois, une telle audience à un moment où notre pays tente de se relever des événements

terribles qui ont marqué les premiers jours de 2015 et qui nous incitent, naturellement, à la sobriété tout autant qu’à la réfl exion ?Je m’en voudrais, à cet instant, de ne pas évoquer la mémoire de tous ceux qui, victimes de leur convictions, de leurs origines ou de leur engagement professionnel, ont payé de leur vie la folie meurtrière d’individus se voulant investis d’une mission divine, mais ayant démontré qu’ils n’étaient en fait que des meurtriers sans scrupule ni principe, uniquement désireux de porter la mort au lieu de prôner les idéaux de tolérance, de partage et d’amour, inhérents à toute religion.Ce n’est pas que la liberté de la presse qui a été frappée au cœur, c’est notre République elle-même qui a été atteinte au plus profond des valeurs humaines et philosophiques qui la fondent et dont les Magistrats s’inspirent nécessairement dans la conduite de leur action quotidienne au service de la paix sociale.Permettez-moi, en outre, une incise plus personnelle en rappelant devant vous la journée particulière du 9  janvier  2015, au cours de laquelle, à quelques kilomètres de ce Tribunal, il a été mis fi n aux agissements des auteurs d’une tuerie sans précédent, destinée à faire taire ceux qui avaient fait le choix d’exprimer avec talent, humour, provocation parfois, leur conception de la vie en société, mais aussi durant laquelle une communauté, au sein de laquelle je m’honore de vivre, était, à quelques dizaines de mètres de mon domicile, abominablement frappée dans sa chair. Ce jour-là, qui restera à jamais gravé dans ma mémoire, j’ai été Charlie, j’ai été policier, mais j’ai aussi été un juif de France.Le sursaut national d’ampleur, auquel ces événements tragiques ont donné lieu, ne doit pas se limiter à un moment de communion et de résistance à l’inacceptable. Il doit perdurer et conduire à une union sacrée rassemblant l’ensemble du peuple français autour de valeurs et d’objectifs partagés de respect des autres, d’envie de vivre ensemble, de générosité, de volonté d’agir en commun afin de rendre le quotidien moins difficile pour les plus faibles, de compréhension à l’égard de

ceux que les difficultés de l’existence ont conduit sur les chemins de la délinquance, mais aussi de répression implacable des actes marqués du sceau de la violence communautariste aveugle, inspirée du rejet de l’autre.Alors oui, dérouler devant vous les us et coutumes de l’institution judiciaire en cette époque exceptionnelle a sans quelque chose de décalé, voire de dérisoire.Mais répondre à l’exceptionnel par la poursuite de sa tâche ordinaire, répondre à la violation de la loi par le respect de l’article R. 111-2 du code de l’organisation judiciaire, qui nous impose de rendre compte au corps social, que vous représentez, de notre activité au cours de l’année qui vient de s’écouler, c’est aussi signifi er à tous ceux qui, dans l’ombre, ont la tentation de s’attaquer à l’ordre républicain, qu’aucune menace ne nous fera dévier de notre mission et que, quoi qu’il arrive, nous ne céderons jamais.(...)Déjà éloigné de la capitale, quoique relié à elle par de nombreux moyens d’accès et de transport, confronté à une tension permanente sur ses eff ectifs, qu’allège à peine l’allocation régulière de personnels temporaires, connu pour la lourdeur et la récurrence des permanences qu’assument ses personnels, dégradé, dans son image, par une mauvaise réputation injustifiée qui perdure en dépit de facteurs positifs, il n’attire pas ou peu.Il en résulte une rotation rapide de ceux qui y servent, une difficulté à pourvoir les postes

d’encadrement intermédiaire et une impossibilité à mettre en œuvre des pratiques pérennes, la mémoire peinant à se transmettre et la remise en cause perpétuelle des bonnes pratiques nuisant nécessairement à l’efficience de notre action commune au service des justiciables.Y aurait-il donc une sorte de fatalité qui le vouerait à demeurer une juridiction de seconde zone où l’on passe, mais ne s’arrête pas ?J’affi rme avec force devant vous que le quatorzième Tribunal de Grande Instance de France ne doit pas se résigner à cette fatalité.Gardons tous à l’esprit cette exhortation du Mahatma Gandhi : « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».Nous souhaitons tous un monde meilleur, nous aspirons aussi au meilleur pour notre juridiction.Nous devons, par nous-mêmes, nous en donner les moyens en ne cédant pas à la facilité de la résignation et en faisant preuve non seulement de courage individuel, mais également de courage collectif.Vous avez eu raison, madame le Premier Président, de nous inviter, il y a peu, à faire l’expérience du courage et à relever le défi consistant à construire « une éthique collective du courage », en rappelant, avec la philosophe Cynthia Fleury, que « si l’homme courageux est toujours solitaire, l’éthique collective du courage est seule durable ».Je pense pouvoir dire que les personnels de ce Tribunal et, au-delà de lui, des juridictions de

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Jean-Pierre Ménabé

Améliorer l’image de notre juridiction» fut au cœur des propos de Jean-Pierre Ménabé lors de l’Audience Solennelle de Rentrée Judiciaire du Tribunal de Grande Instance de Meaux ce 23 janvier 2015. Face aux défi s lancés à sa juridiction, il a réaffi rmé avec force ses objectifs « d’effi cacité et d’humanité dans l’action qui doivent inspirer Magistrats et fonctionnaires, malgré le poids du quotidien, pour que vive l’éthique collective du courage ».Quant au Procureur de la République adjoint, Éric de Valroger, qui représentait le Procureur de la République Christian Girard, il a rappelé sa détermination à « donner des réponses pénales systématiques à tous les faits qui sont à l’origine de troubles à l’ordre public ». Jean-René Tancrède

Tribunal de Grande Instance de Meaux

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l’arrondissement judiciaire de Meaux ont su, en 2014, entreprendre la construction de cette éthique collective du courage, si essentielle à la poursuite effi cace des belles et grandes missions de l’autorité judiciaire.De cette somme de courages individuels mise au service de l’action collective, je veux, à cet instant, les remercier tous, chaleureusement, sincèrement.J’exprime aussi ma gratitude à Nadine Fonte, greffi ère du service des aff aires familiales, qui, si elle n’est plus avec nous pour en recevoir aujourd’hui l’expression puisqu’elle nous a quittés en ce début d’année, était, elle aussi, animée par un sens aigu du service public.Sachez que je mesure parfaitement les efforts quotidiens déployés par chacun de vous pour accomplir sa tâche et les renoncements personnels qui en sont souvent le corollaire.Vous avez tous, au plus profond de vous-mêmes, la conscience de ce que vous apportez aux autres.Vous avez tous, au plus profond de vous-mêmes, la conscience de ce que vous apportez auxIl incombe aux Chefs de juridiction et de greffe de vous aider, en dépit des difficultés, à réaliser vos ambitions dans l’intérêt de ce peuple français, au nom duquel, chaque jour, justice est rendue.L’année écoulée a été l’occasion de refonder notre maison commune.Cette refondation s’est appuyée sur un développement affirmé du dialogue interne entre ses personnels, dialogue reposant tout à la fois sur la revitalisation des assemblées et des commissions, fonctionnant elle-mêmes à partir de règlements intérieurs réécrits dans le respect de la loi, sur l’institutionnalisation, au niveau qui est le mien, d’échanges constants avec les représentants locaux des organisations syndicales de Magistrats et de fonctionnaires ou encore sur la tenue régulières de réunions associant l’ensemble de ceux qui concourent à l’action d’un service ou à la mise en œuvre d’une politique.Cette refondation s’est accompagnée d’une attention particulière portée aux conditions de travail des agents de la juridiction, spécialement en termes de sécurité et de sûreté. Des diagnostics

ont été posés : ils ont permis de réaliser l’ensemble des actions, qui pouvaient l’être localement, et ont ouvert la voie à des opérations d’envergure. Dans une semaine se tiendra ici même la réunion de lancement des études préalables à la mise en sûreté de ce Palais de Justice et à la définition, par un professionnel choisi dans le cadre d’un marché public, d’un programme pluriannuel d’investissements à cet eff et. Bientôt, les agents de sûreté de la juridiction se verront doter des équipements téléphoniques portables renforçant l’efficacité du déploiement du logiciel d’alarme silencieuse Emma. Des négociations sont toujours en cours pour que la surveillance du dépôt du Tribunal soit eff ectivement assurée. L’application des règles gouvernant la sécurité contre les risques d’incendie fait l’objet d’une vigilance particulière de la part du Chef d’établissement que je suis ; l’avis favorable d’ouverture au public, récemment rendu par la commission de sécurité alors même que, depuis des années, ses visites aboutissaient systématiquement, à un avis défavorable, doit constituer, à cet égard, un encouragement pour toux ceux qui ont avec moi, au cours des douze derniers mois, travaillé sur cette problématique.Une action déterminée a également été menée pour que conscience soit prise du vieillissement général de la structure et des équipements du Palais de Justice ainsi que de leurs effets néfastes sur la continuité du service. Si le Parquet vient d’être doté d’un centre d’appels performant, beaucoup reste à faire pour que notre maison commune, qui fêtera en 2016 le trentième anniversaire de son ouverture, redevienne un bâtiment digne de la justice du vingt-et-unième siècle.La politique de refondation, appliquée à l’échelle du Tribunal tout entier, a également été déclinée s’agissant des services du Siège qui ont été restructurés autour de pôles d’activité et de service animés par des coordonnateurs investis d’une réelle délégation de pouvoir s’exerçant sous le contrôle attentif et confi ant de leur Chef de juridiction.J’ai été animé par la volonté permanente de sécuriser chacun de mes collègues dans l’exercice de ses missions par une anticipation de l’organisation

à mettre en place pour palier à un sous-eff ectif conjoncturel, par une prévisibilité accrue dans la défi nition précise du service incombant à chacun d’eux, par la recherche d’une égalité dans la répartition des tâches, par une nouvelle défi nition des modalités de prise en charge des permanences incombant au Juge des libertés et de la détention ou encore par la prise en compte des appétences comme des forces et, parfois, des faiblesses de chacun.Mais cette politique de refondation n’a pas seulement été centrée sur le fonctionnement interne de la juridiction puisque de nombreuses initiatives ont été prises pour en améliorer l’image à l’extérieur.l  Des rapports réguliers se sont établis avec les auxiliaires de justice, avocats, huissiers, administrateurs et mandataires judiciaires, dont l’action est si essentielle à l’effi cacité de l’action judiciaire et que j’assure de ma compréhension dans la période d’incertitude qu’ils traversent. De même convient-il de maintenir et de développer, si nécessaire, les liens qui nous unissent à tous ceux qui concourent à l’œuvre de justice, partenaires institutionnels que sont les agents de la protection judiciaire de la jeunesse et de l’administration pénitentiaire, mais aussi conciliateurs de justice, médiateurs, représentant des associations, si présentes dans ce ressort, qui nous aident à construire les politiques d’aide aux victime et d’accès au droit. S’il est moins concevable, pour les Magistrats du siège, d’envisager de bâtir un dialogue institutionnel avec les forces de police et de gendarmerie, il ne nous est cependant pas interdit d’échanger avec leurs responsables, auxquels je tiens ici à exprimer mon soutien et ma reconnaissance pour leur engagement au service de nos concitoyens et de la justice.l S’agissant plus spécialement du Barreau de Meaux, que je salue en la personne de son nouveau Bâtonnier, Maître Jean-Charles Negrevergne, l’habitude a désormais été prise de rencontres trimestrielles au cours desquelles sont évoqués, sans tabou et avec la seule volonté d’y remédier, l’ensemble des difficultés auxquelles peuvent

Éric de Valroger, François Falletti et Jean-Pierre Ménabé

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donner lieu nos fonctionnements respectifs, mais, aussi, et sans doute surtout, les moyens de faire aboutir nos projets communs, je pense ici à notre volonté partagée de développer toutes les potentialités qu’offre la communication électronique ou encore d’améliorer l’effi cacité des procédures de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité.l Améliorer, à l’extérieur, l’image de notre juridiction a également consisté à assumer pleinement le rôle dévolu au Président du Tribunal de Grande Instance dans l’animation des maisons de justice et du droit de son ressort. J’ai ainsi tenu à réunir les conseils des maisons de justice et du droit de Chelles, de Meaux et de Noisiel-Val Maubuée, qui, parfois, ne l’avaient plus été depuis des années, afi n d’exprimer à leurs responsables et aux collectivités locales qui les portent la conviction, qui m’habite, de l’immense utilité de leur action de soutien aux populations en demande d’informations à caractère juridique. Ma profonde reconnaissance est acquise à tous ceux, associations, auxiliaires de justice, délégués du défenseur des droits, permanents rémunérés par les communautés d’agglomération et l’État en la personne du greffi er du Tribunal, qui ont contribué, en 2014, à accueillir 33 601 de nos ressortissants. Ma gratitude va aussi à mes collègues qui s’associent aux journées d’information organisées périodiquement par certaines de ces structures, Juge des enfants l’an dernier et, bientôt, Juge aux aff aires familiales, ces

interventions complètent utilement celles que les Magistrats sont également amenés à réaliser au sein des établissements scolaires. Que les représentants ici présents des territoires couverts par les points d’accès au droit implantés à Coulommiers, La Ferté-sous-Jouarre et Chessy-Val D’europe soient également convaincus de ma volonté de m’y investir de la même façon au cours de l’année 2015.Enfin, j’avais évoqué, il y a un an, mon souhait d’un plus grand investissement des Magistrats du Siège dans les structures de prévention de la délinquance. Monsieur le Député et maire de Meaux peut témoigner de ce que ce souhait s’est concrétisé puisque le Tribunal a, depuis lors, été représenté à chacune des réunions du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, dont l’action déterminée et effi cace a produit des eff ets reconnus et dont j’ai eu l’honneur de parapher le troisième contrat opérationnel le 27 juin 2014.Les fondations de notre maison commune ayant été rendues plus solides, les premiers résultats positifs de la politique menée ont été enregistrés en terme d’efficacité de l’activité juridictionnelle. (...)L’année 2015 doit nous conduire à poursuivre, sur des bases assainies, les actions de redressement ainsi initiées et à les structurer autour de projets communs construits dans la concertation et dont la mise en œuvre fédérera les énergies.Nous aurons collectivement à débattre de ces projets et à distinguer, parmi ceux-ci, celui qui mérite d’être érigé en projet de juridiction.

Bien sûr, certains de ces projets apparaissent comme une évidence et tiennent plutôt à l’organisation des services  ; je pense ici à l’amélioration de l’accueil de nos usagers à partir des conclusions du groupe de travail créé à cet effet en 2014 ou encore au contrat d’objectif à exécuter pour rationaliser la gestion de nos archives, ce contrat d’objectif faisant lui-même suite à celui qui est actuellement en cours de réalisation s’agissant de la gestion des scellés et des pièces à conviction. (...)Je suis convaincu qu’ayant à l’esprit les objectifs d’effi cacité et d’humanité dans l’action qui doivent les inspirer, Magistrats et fonctionnaires de ce Tribunal sauront défi nir ce projet commun de juridiction et le faire vivre malgré le poids du quotidien et au nom de l’éthique collective du courage.Encore faut-il, cependant, qu’il soit pris conscience de la réalité des besoins de notre juridiction. Le contrôle de fonctionnement de l’inspection des services judiciaires, dont les opérations sur site s’apprêtent à débuter, poursuit notamment l’objectif d’appréhension de ces moyens et devrait, en toute logique, permettre, à tout le moins, la sanctuarisation de ceux qui lui sont offi ciellement aff ectés.Quoi qu’il puisse en être, je conclurai mon propos en citant Georges Bernanos :  « l’avenir est quelque chose qui se surmonte, on ne subit pas l’avenir, on le fait ». (...)

L’effi cacité de la justice pénalepar Éric de Valroger

L(...)es évènements tragiques qui ont marqué ce début d’année 2015 me conduisent tout naturellement à avoir une pensée

particulière pour nos partenaires de tous les jours que sont les services de police et les unités de gendarmerie. Je tiens à saluer le travail remarquable qui a été le leur à l’occasion de ce qui est survenu à Dammartin-en-Goëlle. Le professionnalisme des services départementaux a été unanimement reconnu et parmi ceux qui méritent incontestablement un hommage particulier, je voudrais citer les deux gendarmes de Dammmartin-en-Goëlle qui ont été pris à partie par les deux terroristes et qui ont fait preuve d’un courage exemplaire ! C’est leur intervention qui a permis de fi xer les terroristes! Je leur exprime notre profonde reconnaissance. Vous avez bien voulu Monsieur le Procureur Général, dans le cadre de vos réquisitions lors de la récente audience solennelle de la Cour d’appel de Paris, faire référence à l’effi cacité des services de notre département et à l’implication du Parquet de Meaux dans ces récents évènements. Sachez que nous avons été particulièrement sensibles à vos propos. (...)Quel regard porter sur notre activité 2014 ? Vous l’aurez tous compris à la lecture des statistiques que nous vous remettons: le Parquet de Meaux reste nettement au dessus de la moyenne nationale et des Parquets de sa strate concernant les alternatives aux poursuites. Pour tenir compte des diffi cultés auxquelles était confrontée l’instruction début 2014, nous avions pris le parti de moins ouvrir d’informations, ce qui explique le -32 % d’aff aires nouvelles par rapport à l’an dernier.

Cette année a également été marquée par la baisse non négligeable du nombre de comparutions immédiates (- 24 %), ainsi que par une diminution du nombre de jugements rendus en matière pénale. Nous constatons depuis un an la diffi culté qui résulte de la suppression des audiences dédiées aux comparutions immédiates, qui nous conduit à renvoyer ces aff aires sur des audiences classiques. L’efficacité de notre justice pénale se mesure notamment par notre réactivité vis à vis des actes de délinquance les plus graves. Les évolutions que je viens de mentionner, sont préoccupantes et nous conduisent d’ores et déjà à faire évoluer de manière significative nos orientations de politique pénale pour l’année 2015 : l Le recours à la troisième voie a atteint son seuil plafond. Certes ces choix d’orientation procédurale nous permettent notamment de contribuer

à éviter des délais d’audiencement trop longs, compte tenu de nos faibles capacités de jugement. Pour autant le niveau de notre réponse pénale risque d’être considéré comme insuffi sant si nous persistons dans cette tendance. Il conviendra en 2015 de continuer à privilégier les alternatives aux poursuites sans toutefois les développer davantage. Nous avons atteint un taux d’alternatives aux poursuites de 60% en 2014, aller au-delà serait déraisonnable.l Nous travaillons avec Madame la première Vice-Présidente, Catherine Feyler-Sapeine, que je remercie bien vivement, à l’amélioration de l’organisation de l’audiencement et nous espérons tous deux que cela portera ses fruits. Le temps de travail des greffi ers et Magistrats est une denrée trop précieuse pour que les audiences ne soient pas les plus productives possibles.

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Éric de Valroger, représentant le Procureur de la République Christian Girard

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Audience solennelle

l Autre évolution de notre politique pénale: nous aurons davantage recours à l’instruction. Nos collègues Juges d’instruction ont déjà remarqué que le nombre de réquisitoires introductifs depuis ce début d’année est en augmentation.Autre chantier de l’année 2015: celui de la gestion des scellés et des avoirs criminels.l Nous engageons une politique volontariste de captation des avoirs criminels qui peuvent ainsi donner lieu à des réaffectations aux services d’enquête;l La gestion des scellés fera l’objet d’un suivi beaucoup plus strict. Ils doivent être soumis à autorisation du Magistrat de permanence qui devra décider du sort des objets saisis. l Sujet étroitement lié au précédent: celui des frais de justice. Des progrès ont déjà été accomplis même si le chemin à parcourir reste long. Sachez que nous avions 300 véhicules en fourrière en 2013 et que nous n’en avons plus que 80 début 2015. Parfois nous devons déplorer que notre institution a manqué de rigueur. Nous avons par exemple découvert que 4  véhicules placés en fourrière en 2005, finalement détruits en 2014, auront coûté 30 000 euros de frais de gardiennage. Imaginez le beau véhicule de service que nous aurions pu nous acheter avec cette somme !!! L’argent public est bien trop rare pour que nous nous permettions de tels dérapages dans l’avenir. Nous nous engageons également en 2015 à donner des réponses pénales systématiques à tous les faits qui sont à l’origine de troubles à l’ordre public dans nos cités. Nous attacherons une attention particulière aux trafi cs de produits stupéfi ants, aux vols dans les habitations, aux vols de véhicules et de leurs accessoires qui sont en forte augmentation dans notre département. Bien sûr nous n’oublions pas dans nos priorités la ZSP de Torcy et l’ensemble des quartiers sensibles du ressort qui donnent lieu à

un suivi particulier lors des permanences majeurs et mineurs du Parquet. Nous continuerons à privilégier les voies procédurales les plus rapides et les plus efficaces concernant les faits d’outrages, de menaces de mort, de violences commis à l’encontre des gendarmes, policiers nationaux et municipaux. Et puisque je parle des policiers municipaux, je voudrais rendre hommage à l’engagement de tous nos élus locaux dans les politiques de sécurité. Saluons la complémentarité existante entre les forces de sécurité nationales et celles des collectivités locales qui sont « co-productrices » de sécurité. Je voudrais aussi louer l’efficacité des dispositifs de vidéo-protection mis en place par les municipalités. Sachez par exemple que pour la ville de Meaux, en 2014, 791 interpellations ont été rendues possibles grâce à l’existence de la vidéo-protection. Mesdames et Messieurs les élus, nous travaillerons du mieux que nous le pourrons, avec vous et vos équipes dans le cadre des Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD) et des Groupes Locaux de Traitement de la Délinquance (GLTD) . Nous avons signé avec une quinzaine de maires des protocoles destinés à la mise en œuvre des procédures de rappels à l’ordre. Certains fonctionnent, d’autres moins. Faisons les vivre davantage car pour les mineurs en particulier, il est de l’intérêt général de travailler en réseau. Utilisons au maximum les possibilités off ertes par la loi.Puisque la transition est faite avec le thème de la justice des mineurs, pour avoir vécu diverses expériences dans des tribunaux différents, je ne peux que me réjouir de l’efficacité de la justice meldoise en la matière. Ceci est forcément lié aux partenariats dynamiques que nous vivons avec les réseaux associatifs, la PJJ et le Conseil Général. Saluons en particulier le travail remarquable de l’association Respect qui a mis en place des stages citoyenneté tout à fait innovants et pédagogiquement utiles.

En associant les parents, les mineurs, notamment en reconstituant des procès et en attribuant à chacun d’eux un rôle, vous avez trouvé un moyen très ingénieux de rappeler à nos jeunes délinquants le respect de la loi. Un délégué du Procureur m’a même expliqué que le rôle du Procureur était le plus souvent confié à des mineurs qui se montraient bien plus sévères dans leurs réquisitions que les vrais Procureurs ! Sur le chapitre des mineurs, je ne manquerai pas de saluer les excellentes relations de travail entretenues entre les Juges des enfants et les substituts mineurs, chacun restant bien entendu dans son rôle.Nous avons mis en place à la fin du premier semestre 2014, le dispositif téléphone Très Grand Danger, destiné aux victimes de violences conjugales, dont l’auteur est soumis à une interdiction de contact dans le cadre d’un contrôle judiciaire, d’une ordonnance de protection ou d’un sursis assorti d’une mise à l’épreuve. A ce jour 3 téléphones ont été distribués pour une période de 6 mois renouvelable. Notre intention est de recourir davantage à ce dispositif.S’agissant de l’application des peines, ce serait vous mentir que de vous dire que nous mettrons en œuvre sans aucune appréhension les nouvelles mesures prévues par la loi du 15 août 2014. Il résulte de ces dispositions un volume de travail supplémentaire non négligeable. En eff et la loi conduit à devoir recalculer l’ensemble des dates de sorties des détenus récidivistes de notre centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin et à examiner systématiquement la situation des détenus ayant effectué les 2/3 de leur peine de moins de 5 ans. La matière « exécution et application des peines » devient chaque année davantage une affaire de spécialistes. Cette évolution nous inquiète et nécessite de la part des Magistrats qui y travaillent une vigilance de tous les instants. (...) 2015-155

Kelto Belhamici, François Falletti et Emmanuel Dupic

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Audience solennelle

Chambéry, 9 janvier 2015

Le combat pour le droitpar Jean-Yves McKee

Le bon fonctionnement de la démocratie exige, plus que jamais, la transparence des institutions au premier rang desquelles l’institution judiciaire qui

statue « au nom du peuple français ». En eff et, comme l’a écrit le Premier Président Pierre Truche, il nous faut toujours avoir à l’esprit que : « la justice puise sa légitimité de sa relation avec le peuple souverain »(rapport de la Commission de réfl exion sur la justice 1997).Nos inquiétudes de début d’année sur la survie de la Cour d’appel de Chambéry face à la perspective d’une régionalisation judiciaire s’estompent. Grâce à la mobilisation des élus des Savoie et au soutien des cinq Barreaux du ressort - que nous remercions sincèrement - la survie de la Cour semble, en eff et, assurée dans l’immédiat. Cette solidarité est le reflet du positionnement adapté de notre juridiction, Cour d’appel des Alpes, à son environnement territorial, humain et économique.Sur le plan juridictionnel en 2014, notre action judiciaire a été intense, en phase avec les exigences des citoyens et des personnes morales des deux départements des Savoie. Je trouve signifi catif, pour commencer, de vous donner un indicateur de la fréquentation du Palais de Justice l’an dernier. 2014 a vu la création du Guichet unique de Greff e destiné à fournir, dans nos locaux rénovés, un accueil personnalisé et professionnalisé au public : le succès de cette action de modernisation est éclatant : l’an dernier ce sont 29.616 personnes qui se sont adressées à ce service commun du Palais de justice.

I. En 2014, la Cour d’appel de Chambéry - malgré de graves problèmes d’eff ectifs - a su rendre une justice de qualité dans des délais encore raisonnables. (...)

II. Notre Cour n’est pas non plus isolée de ses partenaires et son action s’insère dans un cadre d’ouverture et de collaboration active et continue. Tels sont deux dominantes de l’approche de nos missions.A. L’isolement du Juge serait funeste à l’œuvre de justice : en 1978 Philippe Boucher a publié un ouvrage intitulé «  Le ghetto judiciaire  »

qui soulignait un risque de renfermement et d’isolement du juge, d’une forme « d’entre soi » désastreuse mais si confortable dans une société en bouleversement et en perte de repères marquée par le pessimisme. Ce risque m’a toujours marqué, et ce danger existe encore aujourd’hui : un « communautarisme » des Juges doit être écarté car il remettrait en cause notre crédit en nous coupant de la vie de la cité.Nous ne sommes pas là pour faire du droit pur mais, au contraire, pour faire du droit appliqué : c’est dire que nous devons projeter la loi dans la réalité humaine, sociale et économique contemporaine.J’incite mes collègues, juges, à méditer cet aphorisme de Voltaire à graver dans tous les codes : « L’extrême justice est une extrême injure Il n’en faut pas toujours écouter la rigueur. »Il faut que les Juges aillent au devant des réalités : c’est ce que j’ai toujours tenté de faire.C’est sous cet éclairage que nous menons depuis plusieurs années des actions pour ouvrir la Cour d’appel et le Palais de Justice sur l’extérieur pour créer un courant alternatif et salvateur entre Juges et citoyens.

«  Un homme seul est toujours de mauvaise compagnie » nous rappelle Paul Valéry.l C’est ainsi que l’année dernière avec vous, Monsieur le Procureur Général, et grâce au dynamisme du Président Roger Rebut, nous avons entrepris d’ouvrir les Magistrats de la Cour et du Parquet général sur les réalités du monde de l’entreprise industrielle. Nous avons ainsi pu nous rendre le 25 février, sur le site industriel de Chambéry de la société « Alpina Savoie », puis, le 19 juin 2014, sur le site de la société « Bollhof » à la Ravoire. Je salue les représentants de ces entreprises, qui sont aujourd’hui présents. Ces rencontres ont permis à deux mondes qui se côtoient de mieux se connaître, d’échanger sur leurs contraintes.l  Cette volonté d’ouverture s’est aussi poursuivie dans le domaine culturel en 2014.La cour a ainsi participé à la vie de la Cité à travers plusieurs manifestations qui ont connu un grand succès d’affl uence.l Chronologiquement j’évoquerai le week-end du 25-26 janvier dernier consacré à 27 Jeunes Artistes savoyards en lien avec la Jeune Chambre

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Jean-Yves McKee

Après avoir salué et remercié les personnalités qui participaient à l’Audience Solennelle de Rentrée Judiciaire du 9 janvier 2015, le Premier Président Jean-Yves McKee a dressé le traditionnel bilan d’activité de l’année écoulée puis a mis en avant l’action de la Cour d’appel de Chambéry « qu’il souhaite inscrire dans un cadre d’ouverture et de collaboration active et continue » afi n d’améliorer l’œuvre de Justice.Le Procureur Général Jacques Dallest s’est engagé à centrer sa politique d’action publique « dans trois domaines qui méritent toute notre attention : le trafi c des personnes, celui des stupéfi ants et les atteintes aux biens ». La sécurité et la Justice sont à l’évidence au cœur de ses priorités et il a réaffi rmé, avec force, sa volonté de protéger et défendre la paix et la liberté. Jean-René Tancrède

Cour d’appel de Chambéry

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Audience solennelle

économique dans le cadre de leur action « Has Art des vous  » cet exposition de peintures et de sculptures a été fréquentée par plus de 300 visiteurs.l Les concerts au Palais, entre janvier et juin 2014, consacrés aussi bien à la musique baroque qu’au jazz ont réuni 500 amateurs de musique de tous âges, les samedis en fi n d’après midi au Palais.l La manifestation « Mémoire de la justice » organisée par l’association « Savoie Justice » présidée par Madame de la Lance, en corrélation avec le service départemental des Archives, a ouvert le Palais du 14 au 18 octobre à 800 visiteurs. Des documents rares des archives (manuscrits de François de Sales, sacs de justice, fausses monnaies, historiques sur Mandrin) ont été exposés, des fi lms ont été projetés et des débats ont été organisés. Chacun a pu comprendre, comme le souligne Maître Fernex de Mongex, que la « justice a suivi une évolution historique et sociologique particulière qui permet à la Savoie d’être considérée comme une référence en ce domaine ».C’est au cours de cette exposition que les Grapheurs Artistes du collectif « Medlacolor » ont crée en performance dans la Cour du Palais la fresque exposée dans la salle des pas perdus sur le thème de la Justice en Savoie. Cette fresque si moderne fait écho à la fresque monumentale de Pierre Montezin de 1939 que nous avons fait restaurer l’an dernier. Il y a là un contraste qui incite à la réfl exion sur les perceptions de l’institution judiciaire à travers les âges.l Ajoutons la participation active de la Cour d’appel au Festival du premier roman qui a, cette année encore, par l’affl ux du public aux tables rondes avec les auteurs, centré notre Palais dans la vie culturelle du ressort.B. Comme nous le rappelle le philosophe Gabriel Marcel :  » exister c’est co-exister ». Notre mission de justice doit pacifier les rapports entre citoyens et réprimer les

infractions à la loi pénale.L’œuvre de justice, et le combat pour le droit, n’est pas un champ clos réservé aux Magistrats et aux fonctionnaires de justice. La Cour d’appel de Chambéry situe son action juridictionnelle en corrélation étroite et quotidienne avec de nombreux acteurs qui interviennent dans cette création collective au premier rang desquelles les professions judiciaires : l je pense aux 700 avocats des Barreaux du ressort avec leur farouche esprit d’indépendance et la rigueur déontologique des 5 ordres. Vous êtes les représentants et conseils des parties et votre rôle dans la vie juridique et dans le procès équitable doit sans cesse être renforcé. Votre présence constitue une garantie concrète de la démocratie. Je tiens à saluer ici la présence des Bâtonniers et anciens Bâtonniers des 5 Barreaux ;l  je pense aux contacts entre les Juges et les 220  notaires du ressort particulièrement nécessaires dans le domaine de la sécurité juridique et des intérêts patrimoniaux des justiciables. Officiers publics et juristes de proximité vous jouez un rôle considérable dans la vie juridique du ressort ;l je pense aussi au rôle central des 50 huissiers de justice du ressort dans la mise en œuvre de la décision de justice : l’huissier de justice a pour délicate mission de sécuriser les procédures et appliquer dans les faits les droits concrets issus d’un jugement, d’un acte administratif ou d’un acte notarié. Vous exercez cette mission publique avec effi cacité et avec humanité sous le contrôle déontologique de vos Chambres professionnelles ;l  je sais combien un greffe de commerce dynamique comme celui du Tribunal de commerce de Chambéry ou d’Annecy est essentiel pour la survie des entreprises et le maintien d’un tissu économique dans notre ressort et je mesure quotidiennement le rôle si délicat et souvent sous-estimé des administrateurs et mandataires judiciaires.

Tous, vous êtes des professionnels de très haut niveau et vous êtes guidés par une déontologie qui est la garantie des citoyens justiciables. Vous apportez une contribution majeure à la justice - dans les prétoires et hors prétoires - en Savoie et en Haute Savoie. Je tenais à vous saluer et à vous exprimer mon estime.Chacun connaît vos interrogations sur le projet de loi pour la croissance et l’activité qui concerne les professions judiciaires pour, est il dit dans l’exposé des motifs, « ouvrir... faciliter l’accès aux plus jeunes » à ces professions en permettant l’apport de capitaux et en révisant des coûts.Nul ne sait quelle sera l’issue de ce projet législatif soumis au Parlement. Les données sont complexes.Mais peut on bouleverser l’équilibre général des professions judiciaires sans affecter le fonctionnement général de la justice et la qualité off erte par ces professionnels de haut niveau aux citoyens ? La question mérite d’être posée.Deux éléments de réfl exion peuvent contribuer à éclairer ce diffi cile débat.l La Garde des Sceaux, Madame Taubira, dans un article au « Monde » du 8 décembre 2014 rappelle que la modernisation est nécessaire mais précise que pour autant « le droit n’est pas une marchandise... la justice n’a pas une valeur marchande, elle contribue à la capacité d’une communauté humaine à vivre en société. Les professions du droit y participent ». Comment ne pas souscrire à cette analyse ?l Dans un registre voisin, on peut comprendre le doute exprimé par Monsieur le Président Sannino au nom de la Chambre nationale des Huissiers de Justice : pour lui, les professions judiciaires ne doivent pas être perçues comme de simple agents économiques mais doivent aussi, et surtout, être reconnus comme étant des « Juristes » qui, en cette qualité, sont des acteurs de l’œuvre de justice. (...)

Défendre et protéger la paix et la libertépar Jacques Dallest

L a liberté a été frappée au plus profond. La démocratie, notre démocratie, a été durement attaquée.La pensée, l’expression libre, la

manifestation d’une opinion non conformiste ont été les cibles d’un acte extrême, dont la sauvagerie n’a d’égale que l’absurdité.Onze hommes et une femme ont été assassinés, froidement, lâchement, cruellement.Ils exprimaient leur vision du monde sans égard pour les dogmes et les idéologies. Le crayon était leur arme, face à la terreur et à l’aveuglement.La dérision était leur principe vital, comme le symbole d’une liberté qu’il voulait sans entraves, et sans bornes.« Quand la vérité n’est pas libre, la liberté n’est pas vraie » disait Jacques Prévert, ce poète qui faisait de l’indépendance d’esprit sa vertu cardinale.Deux fonctionnaires de police ont payé de leur vie leur courage au service de la république et de la démocratie. Nous leur devons tout notre soutien, comme nous devons un soutien appuyé aux membres des forces Ph

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Audience solennelle

de l’ordre, policiers, gendarmes, douaniers ainsi qu’aux agents de l’administration pénitentiaire qui, chaque année, payent d’un lourd tribut leur engagement au service de la justice et du droit.La force de notre société est de donner à ceux qui l’ont agressée, même le plus gravement, le secours du droit et la protection de la loi quand ils ont à répondre de leurs actes.Notre démocratie est forte parce qu’elle fait bénéficier les plus malfaisants des droits fondamentaux que ces derniers sont résolus à combattre.Oui, nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts, riches de nos valeurs et garants d’une justice équitable et sereine. (...)

1. Trois domaines méritent toute notre attention : le trafic de personnes, le trafic de stupéfiants et les atteintes aux biens.Le trafic de personnes intéresse au premier chef le proxénétisme et l’immigration clandestine. Les agglomérations d’Annemasse et de Chambéry sont particulièrement concernées par la prostitution d’origine étrangère qui s’exerce aussi bien en appartement qu’en hôtel.Une proxénète suisse originaire de république dominicaine a ainsi été confondue en septembre dernier. Elle était à la tête d’un réseau de prostitution extrêmement lucratif dont les profits étaient recyclés à Genève avant d’être réexpédiés dans les Caraïbes.L’immigration en bande organisée est un mal tout aussi pernicieux. Modane, la bande frontalière franco-suisse, le tunnel du Mont-Blanc restent les zones d’activité principales des filières internationales d’immigration illégale. La guerre en Syrie pousse à la fuite des milliers de personnes aux abois, pain béni pour les exploiteurs de misère que sont les organisateurs de ces réseaux davantage soucieux de lucre que d’humanité.En septembre dernier, un couple arabo-italien conduisait ainsi, dans des conditions véritablement indignes, 18 immigrants syriens dont un enfant de 11 ans. Venant d’Italie, ces malheureux déracinés souhaitaient gagner le Danemark. Ils ont été interceptés non loin de la frontière suisse.Un véritable trafic d’êtres humains, un trafic de la misère et de la honte qui provoque le dégoût.Nous devons nous montrer particulièrement sévères à l’encontre de ceux qui acheminent ainsi les damnés de la terre.Pas d’indulgence pour ces personnages sans scrupule et sans égard pour la santé et de la sécurité des pauvres gens qui s’adressent à eux, pleins d’espérance en des jours meilleurs.

2. La drogue est encore et toujours le fléau dominant. Une trentaine d’affaires d’importance ont été relevées en 2014 dans les deux départements du ressort de la Cour d’appel. La cocaïne et le cannabis ont été, comme d’habitude, les produits phares. L’héroïne a refait son apparition dans des proportions qui inquiètent. Des dizaines de ressortissants africains, sud-américains, est-européens ont été interpellés dans l’ensemble du ressort. Des quantités significatives de substances ont été saisies.Nous revoyons apparaître les porteurs de boulettes de drogue incorpore qui empruntent les trains desservant l’Italie et la Suisse. Un Nigérian transportait ainsi plus d’un kilo de cocaïne et une centaine de grammes d’héroïne qu’il avait avalés sous forme d’ovule, 122 exactement.Pour une somme modeste, il mettait sa vie en danger, l’estomac lourd mais le cœur léger, peu soucieux, semble t-il, du risque pénal.

Acquise en Espagne ou en Hollande selon sa nature, la drogue est convoyée de toutes les manières possibles: par train, par voiture de tourisme, par camping car, par camion,par avion, par bus.Destiné au territoire helvétique, à l’Italie ou tout simplement à un usage français, le produit illicite suscite tous les appétits et brave tous les interdits. Le profit qui en est retiré est trop substantiel pour ne pas pousser aux vocations mêmes les plus risquées. Là encore, les plus humbles s’offrent en main d’œuvre disponible et sans cesse renouvelée.Plusieurs femmes de ménage d’origine colombiennes résidant en Espagne ont ainsi été interceptées à bord d’autocars assurant les liaisons avec la Suisse, alors qu’elle étaient en possession de quantités importantes de cocaïne. Là encore, une coopération active et soutenue entre la France, la Suisse et l’Italie est impérieuse si l’on veut lutter efficacement contre ces réseaux protéiformes aux ramifications internationales avérées.Monsieur le Procureur Général, cher Olivier,Nous travaillons en parfaite harmonie et en toute confiance. L’année écoulée l’a démontré.Il faut, de mon point de vue, que nous approfondissions nos échanges et travaillions ensemble de façon très opérationnelle, soucieux de porter des coups encore plus rudes aux réseaux criminels organisés.La structure judiciaire de lutte contre le crime organisé que j’ai mise en place en fin d’année dernière, gagnera à s’ouvrir à nos amis suisses pour être encore plus opératoire. C’est ce que je vous proposerai volontiers, monsieur le Procureur Général. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

3. Les atteintes aux biens, les plus nombreuses, les plus diffuses et les plus mal ressenties, sont prégnantes dans le ressort de la Cour d’appel.Les cambriolages sont le quotidien des services d’enquête. Ces délits sont autant de plaintes et de complaintes de nos concitoyens, traumatisés, révoltés, exaspérés par leur répétition.Les Parquets dont je salue les Chefs, agissent sans état d’âme contre ces délits qui laissent des traces dans les esprits et blessent le vouloir vivre ensemble. Le vol par effraction est la plus insupportable des atteintes à la propriété. Il exige une réponse pénale sans ambiguïté.Il convient en effet d’être d’une fermeté exemplaire à l’encontre des forceurs d’intimité et des voleurs de souvenirs.A cet égard, qu’il me soit permis d’adresser mes plus vives félicitations aux fonctionnaires de la brigade opérationnelle mixte franco-genevoise qui font un travail remarquable pour démanteler les bandes de malfaiteurs agissant dans ce domaine. Une petite équipe d’enquêteurs mais une détermination et une efficacité redoutables ! (...)Avant de clôturer mon propos, je tiens à dire toute mon estime aux professionnels du droit, avocats, huissiers de justice, notaires, greffiers du Tribunal de commerce, mandataires judiciaires du ressort inquiets à juste titre pour leur avenir. Sans eux, la justice, notre justice ne serait pas. Je ne doute pas que le législateur aura à cœur de préserver ce qui fait l’essence de ces professions, leur engagement pour les justiciables et leur sens de l’intérêt général.J’adresse également un cordial salut aux représentants de l’administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse et notamment à leurs Directeurs interrégionaux respectifs qui ont bien voulu se déplacer aujourd’hui.

Le rôle de ces deux éminentes directions est lui aussi fondamental dans le fonctionnement de l’institution judiciaire. Le remarquable dévouement de leurs agents mérite toute notre reconnaissance.2015 sera l’année d’une refonte annoncée de l’ordonnance de 1945 relative aux mineurs délinquants. Il s’agit d’un texte fondateur qu’il ne sera pas aisé de remanier et qui va certainement susciter des débats passionnés.Les fonctionnaires des greffes qui nous aident avec un sen s aigu du service public mais aussi les experts judiciaires, les conciliateurs, les délégués du Procureur, les associations habilitées ont droit également à des remerciements appuyés.J’exprime enfin mon respect et mon amitié au Procureur général Jean-Olivier Viout, qui termine son mandat au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il va mettre, j’en suis sûr, sa disponibilité retrouvée au service de l’Académie de Savoie qu’il préside avec un talent connu de tous.« La liberté. La brèche dans les barbelés nous en donnait l’image concrète. Autour de nous, tout n’était que mort et destruction. Face à notre fenêtre, les cadavres s’amoncelaient désormais au-dessus de la fosse. nous étions tous dans un état d’extrême faiblesse : dans le camp, aucun malade ne guérissait ; ceux qui n’étaient pas en état de bouger, ou qui n’en avaient pas l’énergie, restaient étendus sur leurs couchettes, engourdis et rigides de froid, et quand ils mouraient, personne ne s’en apercevait ». Par ces mots chargés d’émotion, Primo Levi évoquait ces terribles mais tant espérées journées de janvier 1945 qui virent la libération du camp d’extermination d’Auschwitz par les troupes russes.Il y a 70 ans, cette usine de la mort industrielle cessait l’anéantissement de l’espèce humaine qu’elle s’était assigné, missionnée par une idéologie diabolique. Les rescapés rejoignaient le monde des vivants, hagards et incapables de dire l’horreur qu’ils avaient vécue.L’enfer sur terre cessait. La liberté était reconquise. Au prix d’une souffrance indicible et de morts innombrables.Cet anniversaire, si triste soit-il, nous rappelle que l’homme reste un loup pour l’homme, que sa sauvagerie est toujours prête à s’exprimer au détriment des valeurs fondamentales de l’humanité.Les guerres civiles et religieuses qui ensanglantent le monde, le terrorisme et ses manifestations les plus barbares démontrent à l’envi que la violence primitive demeure ancrée dans l’homme comme le signe indélébile de son existence au monde.Dès lors, la paix et la liberté « ce bien qui fait jouir des autres biens » disait Montesquieu, sont choses rares et précieuses qu’il faut inlassablement défendre et protéger. Ajoutons la justice, cette vertu jamais acquise mais toujours recherchée, sans laquelle les hommes ne peuvent s’épanouir et goûter de leur bonheur de vivre.Mesdames et messieurs, chers amis,A l’orée de cette nouvelle année déjà terriblement endeuillée, puissions nous connaître un temps de paix, de liberté et de justice, pour ceux qui nous sont chers, pour les autres et pour nous-mêmes.Les mots de la fin, je les puise dans le livre exceptionnel de vérité et d’espoir que Robert Antelme, cet autre survivant des camps, a écrit après son retour à la vie.« Il y a ceux dont on n’attendait rien, dont l’existence était là-bas celle de l’homme sans histoire, et qui ici se sont montrés des héros. C’est ici qu’on aura connu les estimes les plus entières et les mépris les plus définitifs, l’amour de l’homme et l’horreur de lui dans une certitude plus totale que jamais ailleurs. 2015-156

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Le rôle du Greffe dans l’œuvre de la Cour de cassationpar Bertrand Louvel

L(...)’instant est rare. Il est rare que notre juridiction se réunisse en formation solennelle pour installer son Directeur de

greff e et, à travers lui, qu’elle s’attache à marquer la contribution irremplaçable que les fonctionnaires apportent à l’œuvre de la Cour. Voilà près de dix-huit années que le greffe de la Cour de cassation n’avait pas connu un tel événement. La dernière installation d’un Directeur de greff e a eu lieu en eff et en 1997, lorsque votre très estimé prédécesseur, Madame Marlène Tardi, prit ses fonctions pour s’y investir avec le dévouement, la sincérité et la distinction dans l’action dont nous lui sommes tous redevables, ainsi qu’il nous a été donné de le lui dire en privé, avec émotion, à son départ, il y a deux jours. Qu’il me soit permis aujourd’hui, au nom de la Cour, de rendre un hommage public à l’intelligence des idées comme du cœur, et à l’autorité aussi souriante que ferme de celle qui, durant presque deux décennies, a su fédérer les énergies, accompagner et rendre possibles les profondes mutations, gages ouverts sur l’avenir, que notre maison a connues au cours de cette période.Il faut dire que la fonction est aussi singulière qu’elle est importante. Obéissant à une organisation spécifique, la Cour assure, sous l’autorité du Premier Président, sa propre gestion administrative et budgétaire et celle des ressources humaines qui lui sont allouées, tandis que le secrétariat du Parquet général jouit de son autonomie. Le rôle du Directeur de greff e est essentiel pour l’ensemble des fonctionnaires qui sont répartis entre les services sur sa proposition. (...)C’est dire, Madame le Directeur de greff e, si les perspectives qui s’off rent à vous présentent de nombreuses facettes. C’est pourquoi, la richesse de votre expérience vous sera des plus utiles, et les témoignages portés jusqu’à ce jour sur votre manière de

servir forment pour nous l’espoir d’une relève assurée à la satisfaction de tous. (...)Ayant connu ce temps où des étagères remplies de papiers tapissaient les murs de cette maison, vous êtes celle qui, en charge de l’enregistrement dématérialisé des dossiers, aura grandement contribué à changer la physionomie de notre Cour, libérant du poids des archives les espaces off erts aux personnes. Vous savez mieux que quiconque le chemin restant à parcourir dans ce secteur et êtes mieux qualifi ée que personne pour le poursuivre.C’est en eff et, on peut le dire, un parcours sans faute que vous avez effectué en gravissant de place en place, au sein de la Cour, les échelons du greff e, avec une constante discrétion, une égale amabilité, un sérieux linéaire ainsi qu’une science et une technique parfaitement éprouvées. Le visage de bienveillance et d’autorité que vous nous offrez fait honneur à la Cour de cassation qui, se félicitant de l’excellence de votre parcours, se réjouit de voir le greff e ainsi confi é à une femme engagée et déterminée qui voue aussi à notre institution une authentique aff ection.

Très intéressée par l’architecture et la peinture, membre de l’association française pour l’histoire de la justice, vous vous distinguez en eff et par cette connaissance rare, jusqu’aux plus petits détails, de l’aménagement de ce très bel édifi ce du patrimoine national, un savoir dont la Cour a encore recueilli les fruits, à la faveur des visites organisées pour nombre de délégations internationales, puisque vous avez cet atout supplémentaire de maîtriser des langues étrangères, en particulier l’anglais et l’italien.Tous ces traits sont les témoignages d’une intelligence que vous avez à cœur de partager. On ne doute pas que cette générosité, mêlée à l’inventivité qui anime votre action, vous sera aussi très utile dans vos nouvelles missions. En cette période d’introspection pour la Cour de cassation, dont l’avenir, comme ce fut le cas dans le passé, devra beaucoup aux forces vives de son greff e, je suis confi ant de vous savoir à nos côtés. Recevez, Madame le Directeur, nos vives félicitations pour votre nomination. Nos vœux les plus sincères de pleine réussite vous accompagnent. (...)

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Cour de cassationInstallation du 1er avril 2015

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Claire Dupuigrenet-Desroussilles épouse Marcadeux

Par arrêté de Madame la Garde des Sceaux Christiane Taubira en date du 27 novembre 2014, Claire Dupuigrenet-Desroussilles épouse Marcadeux a été nommée aux fonctions de Directeur de Greffe de la Cour de cassation à compter du 1er avril 2015, l’Audience Solennelle d’installation s’est déroulée hier matin en la Grand’Chambre de la Cour de cassation ; les Chefs de Cour Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, respectivement Premier Président et Procureur Général, ont retracé la remarquable carrière de Claire Marcadeux et ont rendu un vibrant hommage à Marlène Tardi, qui a fait valoir ses droits à la retraite fin mars 2015 après « s’être investie avec dévouement, sincérité et distinction dans l’action pendant presque deux décennies pour accompagner et rendre possibles les profondes mutations, gages ouverts sur l’avenir, que notre Maison a connues durant cette période ».Nous lui présentons nos chaleureuses félicitations et lui souhaitons pleine réussite dans ses nouvelles fonctions. Jean-René Tancrède

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Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 19

Servir la Cour de cassationpar Jean-Claude Marin

M(...)adame Marcadeux, votre installation comme Directeur de greff e de notre cour suprême

judiciaire est aujourd’hui le signe de la reconnaissance de la brillante carrière qui est la vôtre. Après une maîtrise en droit privé mention « Carrières judiciaires » délivrée par l’Université de Paris II, vous obtenez le concours de greffi er en Chef et commencez votre carrière en avril 1980 au Tribunal de Grande Instance de Bobigny, en qualité de chef du service du casier judiciaire et de l’État civil, du greff e central pénal et du greff e de la Cour d’assises de la Seine-Saint-Denis. En mars 1982, vous rejoignez le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, tout d’abord comme chef de service au sein du Parquet, puis comme chef du secrétariat de la présidence.A compter du 6 mai 1985, vous entrez à la Cour de cassation, où vous occuperez tout d’abord un poste au sein Service de documentation, des études et du rapport, avant de devenir chef du secrétariat de la première présidence, puis greffier de Chambre à la Chambre sociale, chef du service du greff e des arrêts en matière civile ensuite, et enfi n, chef du service du greff e des pourvois.En parallèle de vos fonctions, vous participerez pleinement à la vie de la Cour pendant toutes ces années, en qualité de membre de plusieurs commissions ou groupes de travail, comme ceux relatifs au logiciel de traitement des procédures civiles Nomos 32, à la mise à jour du fascicule relatif aux normes de saisie à la Cour de cassation, aux travaux sur la Justice du XXIème siècle et bien d’autres encore.Vous intégrez également plusieurs comités de pilotage, constitués sur des sujets majeurs et emblématiques de l’évolution des méthodes de travail à la Cour de cassation, tels ceux relatifs à la communication électronique avec les avocats au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, à la mise en œuvre de la GED au sein des Chambres ou à la signature électronique des décisions de la Cour de cassation.

Une autre de vos grandes qualités, Madame, est votre capacité à vous mettre au service des autres, notamment en érigeant en règle d’honneur la transmission de votre savoir.Si vous avez exercé les fonctions de Directeur adjoint du Centre de préparation aux concours des greff es de Nanterre, où vous avez enseigné notamment le droit administratif, vous continuez aussi dans cette voie, à la Cour de cassation, en vous impliquant tout particulièrement dans l’accueil des nouveaux agents aff ectés à la Cour de cassation, et dans la formation continue des agents du greffe, ou bien encore dans la formation des nouveaux Magistrats.Par ailleurs, parce que votre soif d’apprendre et votre passion pour l’Histoire et pour la Littérature sont inextinguibles, vous intégrez le cercle des membres de l’Association française pour l’histoire de la justice.Vous êtes, notamment, l’auteur d’un article remarqué de la revue de cette association consacré à Jean du Tillet, sieur de la Bussière, intitulé « Au cœur du pouvoir : Jean du Tillet,

greffier du Parlement de Paris (1530-1570) » et décrivant sa haute conception moderne de la prééminence de l’ÉtatEnfi n, vous connaissez cette cour à merveille et maîtrisez parfaitement les langues de Shakespeare et de Dante pour avoir suivi, non seulement les Cours de l’Institut Britannique de Paris et passé des diplômes décernés par les Universités de Cambridge et du Connecticut où vous obtenez un diplôme d’histoire et littérature, mais aussi les enseignements des universités d’été de Pérouse, Sienne et Urbino, ce qui vous permet de mettre vos compétences linguistiques au service de notre institution, en guidant certains hôtes de marque dans les dédales de la Cour de cassation.Votre carrière, votre culture, votre dynamisme, votre caractère sympathique et jovial, tout cela ne pouvait que vous amener à exercer ces fonctions passionnantes mais ô combien délicates, que sont celles de Directeur de greff e de notre Cour. (...) 2015-157

Audience solennelle

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Oui, je désire mʼabonneret recevoir le journal à lʼadresse suivante :

Me, M. Mme, Mlle : ....................................... Société : ................................................

Rue : ....................................................................................................................................

Code postal : .................................................. Ville : ....................................................

Téléphone : ..................................................... Télécopie : ............................................

E-mail : ...........................................................

Ci-joint mon règlement de 95 € à lʼordre de LES ANNONCES DE LA SEINE

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARISInternet : http//: www.annonces-de-la-seine.com

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LES ANNONCES DE LA SEINEAbonnez-vous par téléphone (*)

en composant le 01.42.60.36.35.(*) Règlement à réception de la facture

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20 Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

Annonces judiciaires et légales

PARISCONSTITUTION

Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Paris du 25 mars 2015, il a étéconstitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

VALDEVAQUEROS Siège social : 5, rue de la Nativité 75012 PARIS Forme : Société Civile Immobilière. Capital : 270 000 Euros. Objet social : lʼacquisition, lapropriété, lʼadministration etlʼexploitation par bail, location ouautrement de tous immeubles bâtis ounon bâtis dont elle pourrait devenirpropriétaire ultérieurement. Lʼachat, lavente, la prise à bail, la location, lagérance, la participation directe ouindirecte par tous moyens ou sousquelle que forme que ce soit, à toutesentreprises et à toutes sociétés créées ouà créer, ayant le même objet ou un objetsimilaire ou connexe. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés saufdissolution anticipée ou prorogation. Gérance : Madame EmmanuelleBLANCARDI demeurant 5, rue de laNativité 75012 PARIS. Clause dʼagrément : les parts socialessont librement cessibles au profit dʼunAssocié. Toute cession à un tiers de lasociété est soumise au préalable àlʼagrément de la collectivité desAssociés réunis en Assemblée Générale. Immatriculation : la société seraimmatriculée au Registre du Commerceet des Sociétés de Paris.653 Pour avis

CHINESE BONDS BOUTIQUESociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 10 000 Euros

Siège social :102, avenue des Champs Elysées

75008 PARIS Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Paris du 12 janvier 2015, il aété constitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

CHINESE BONDS BOUTIQUE Siège social : 102, avenue des Champs Elysées 75008 PARIS Forme : Société par ActionsSimplifiée Unipersonnelle. Capital : 10 000 Euros, divisé en100 actions de 100 Euros chacune. Objet social : lʼachat et la vente detitres anciens de scripophilie. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Président : Monsieur Eric PICHETdemeurant 37, rue des Landes78400 CHATOU. Clause dʼagrément : toute cessiondʼactions est soumise au préalable àlʼagrément de lʼAssemblée Générale dèslors que la société cesserait dʼêtreunipersonnelle. Immatriculation : la société seraimmatriculée au Registre du Commerceet des Sociétés de Paris.661 Pour avis

Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Paris du 1er mars 2015, il a étéconstitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCI DU BHZ Siège social : 190, boulevard Haussmann 75008 PARIS Forme : Société Civile Immobilière. Capital : 1 000 Euros. Apports en numéraire : 1 000 Euros. Objet : lʼacquisition, lʼadministration,la gestion par location ou autrement detous immeubles et biens immobiliers etnotamment dʼun immeuble sis communede (06250) MOUGINS(Alpes Maritimes) 937 C, cheminde la Chapelle. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Gérance : Monsieur Eric GRABLIdemeurant 18, avenue MagistratB - 1000 BRUXELLES(99131 BELGIQUE). Associés : Monsieur Eric GRABLI,Monsieur Eliott GRABLI et MonsieurSpencer GRABLI demeurant ensemble18, avenue MagistratB -1000 BRUXELLES(99131 BELGIQUE) et Madame EmmaGRABLI demeurant 14, avenuePétrarque 75016 PARIS. Cession de parts : les cessions de partssociales sont libres entre Associés et auprofit du conjoint, des ascendants oudescendants du cédant. Envers les tiers,elles sont soumises à une procéduredʼagrément de lʼAssemblée GénéraleExtraordinaire. Toute cession doit,conformément à lʼarticle 1690 du CodeCivil, être signifiée à la société ouacceptée par elle dans un acteauthentique, et nʼest opposable aux tiersquʼaprès accomplissement de cesformalités et dépôt au Registre duCommerce et des Sociétés. Immatriculation : la société seraimmatriculée au Registre du Commerceet des Sociétés de Paris.672 Pour avis

Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Paris du 30 mars 2015, il a étéconstitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

KALPITIYA Siège social : 5, rue de la Nativité 75012 PARIS Forme : Société Civile Immobilière. Capital : 200 000 Euros. Objet social : lʼacquisition, lapropriété, lʼadministration etlʼexploitation par bail, location ouautrement de tous immeubles bâtis ounon bâtis dont elle pourrait devenirpropriétaire ultérieurement. Lʼachat, lavente, la prise à bail, la location, lagérance, la participation directe ouindirecte par tous moyens ou sousquelle que forme que ce soit, à toutesentreprises et à toutes sociétés créées ouà créer, ayant le même objet ou un objetsimilaire ou connexe. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Gérance : Madame EmmanuelleBLANCARDI demeurant 5, rue de laNativité 75012 PARIS. Clause dʼagrément : les parts socialessont librement cessibles au profit dʼunAssocié. Toute cession à un tiers de lasociété est soumise au préalable àlʼagrément de la collectivité desAssociés réunis en Assemblée Générale. Immatriculation : la société seraimmatriculée au Registre du Commerceet des Sociétés de Paris.

Pour avis684 La Gérance

MODIFICATION

CONCEPTFOOTWEAR SOLUTIONS

Sigle :

CFSSociété par Actions Simplifiée

au capital de 122 221 Eurosporté à 123 199 Euros

Siège social :22, rue du Dragon

75006 PARIS529 109 316 R.C.S. PARIS

Aux termes dʼune délibération en datedu 18 février 2015, lʼAssembléeGénérale Extraordinaire a décidé, àcompter du 29 janvier 2015,dʼaugmenter le capital social afin de laporter de 122 221 Euros à 123 199 Eurospar apports en numéraire de 978 Euros etde modifier en conséquence les articles6 et 7 des statuts. Ancienne mention : Le capital social est fixé à122 221 Euros. Nouvelle mention : Le capital social est fixé à123 199 Euros. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.

Pour avis650 La Présidente

ARTAFF - INTERIMSociété par Actions Simplifiée

au capital de 300 000 EurosSiège social :

23/25, rue Jean-Jacques Rousseau75001 PARIS

537 500 944 R.C.S. PARIS Aux termes dʼune AssembléeGénérale en date du 13 février 2015, aété nommé en qualité nouveau Présidentà compter du même jour pour une duréeindéterminée, la société PRESTIGESOCIEDADE GESTORA DEPARTICIPACOES S.A, SociétéAnonyme de droit portugais, dont lesiège est situé Avenida das ForçasArmadas numéro 4 à 4D, 1ºA e B1600-082 LISBONNE(99139 PORTUGAL) au capital de8 970 513 Euros, immatriculée auRegistre du Commerce de Lisbonne sousle numéro 508535646, représentée parson Représentant Légal, Monsieur JoséMELANDA PUCARINHO, demeurantRua das Acácias, Lote 34Parque Industrial da Figueira da Foz3090-380 FIGUEIRA DA FOZ(99139 PORTUGAL) et par sonReprésentant Permanent, Monsieur RuiManuel AFONSO RAMOS TROVAOdemeurant Travessa António Trovãonuméro 1, 2440-015 BATALHA (99139PORTUGAL) en remplacement de Mon-sieur Carlos Alberto CARDOSO BEJARODRIGUES, démissionnaire. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Société de Paris.656 Pour avis

MEDIA IMPRESSION FRANCESociété par Actions Simplifiée

au capital de 25 000 Eurosporté à 33 602 Euros

Siège social :42, avenue Montaigne

75008 PARIS792 106 049 R.C.S. PARIS

Aux termes du procès-verbal delʼAssemblée Générale Extraordinaire du5 mars 2015, les Actionnaires de lasociété MEDIA IMPRESSIONFRANCE ont décidé : - de réduire la valeur nominale desactions de 250 Euros à 1 Euro par action, - dʼaugmenter le capital social dʼunesomme en numéraire de 150 000 Euros, - de réduire le capital social dʼunesomme de 141 398 Euros, par voie decréation dʼun compte de réserveindisponible. Lʼarticle 7 des statuts a été modifié en

conséquence : Article 7 - Capital social : Le capital social est fixé à la sommede 33 602 Euros. Il est divisé en 33 602 actions dʼunchacune, toutes de même rang,intégralement souscrites par lessoussignées et intégralement libérées. Le reste de lʼarticle est inchangé. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.663 Pour avis

INFINITIFSociété à Responsabilité Limitéeau capital de 182 624,84 Euros

Siège social :9, cour des Petites Ecuries

75010 PARIS702 020 314 R.C.S. PARIS

Aux termes dʼune délibération delʼAssemblée Générale Extraordinaire endate du 20 mars 2015, la collectivité desAssociés a décidé une réduction ducapital social non motivée par des pertespour un montant de 60 369,77 Euros. Cette réduction du capital intervientpar voie de rachat de 1 320 parts socialesémises par la société INFINITIF. Le procès-verbal de cette AssembléeGénérale Extraordinaire sera déposé auGreffe du Tribunal de Commerce deParis à lʼissue du présent avis en annexeau Registre du Commerce et desSociétés.

Pour avis659 La Gérance

SOUFFLSociété par Actions Simplifiée

au capital de 3 000 EurosSiège social :

266, avenue Daumesnil75012 PARIS

804 877 140 R.C.S. PARIS Aux termes de lʼAssemblée GénéraleExtraordinaire en date du 27 mars 2015,il a été décidé, à compter du même jour : - dʼaugmenter le capital social dʼunmontant de 72 000 Euros par apports ennature pour le porter du 3 000 Euros à75 000 Euros au moyen de la création de72 000 actions nouvelles dʼun Eurochacune, - de transférer le siège social du : 266, avenue Daumesnil 75012 PARIS au : 20, boulevard Poissonnière 75009 PARIS Les statuts ont été modifiés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.665 Pour avis

MELLERIO INTERNATIONALSociété Anonyme

au capital de 1 704 176 EurosSiège social :

9, rue de la Paix75002 PARIS

352 187 611 R.C.S. PARIS Aux termes de sa décision du 23 mars2015, le Conseil dʼAdministration adécidé de : - constater la démission de MadameEmilie MELLERIO PECASSOU, née le23 février 1976 à Paris 16ème, demeurant174, avenue du Maine 75014 PARIS, denationalité française, de son mandat dePrésident du Conseil dʼAdministration etla nomination de Monsieur LaurentMELLERIO, né le 1er décembre 1959 àParis 17ème, demeurant, 18, villa Scheffer75116 PARIS, de nationalité française,en remplacement du Présidentdémissionnaire - continuer de dissocier les fonctionsde Direction Générale et de Présidencedu Conseil dʼAdministrationconformément à lʼarticle L.225-51-1alinéa 2 du Code de Commerce. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.652 Pour avis

Les Annonces de la Seine du jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 1

Page 21: Edition Du Jeudi 2 Avril 2015

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Annonces judiciaires et légales

Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

RESIDENCE DU BOISD’AUROUZE (TRANCHE VI)

Société Anonymeau capital de 60 048 Euros

Siège social :Parc de Stationnement du

Rond-Point des Champs Elysées18, avenue des Champs Elysées

75008 PARIS712 045 152 R.C.S. PARIS

Aux termes du procès-verbal duConseil dʼAdministration du 27 janvier2015, Monsieur MichelOURDANABIA, nommé Président duConseil dʼAdministration le 28 mars2013 (LES ANNONCES DE LA SEINEdu 6 juin 2013, page 20), a été nomméDirecteur Général, ses fonctionsprendront fin lors de lʼAssembléeGénérale qui approuvera les comptes delʼexercice clos le 30 septembre 2018. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.654 Pour avis

SOCIETE CIVILE IMMOBILIEREHALL

Société Civile Immobilièreau capital de 1 372,04 Euros

Siège social :4, rue Lespagnol

75020 PARIS308 438 191 R.C.S. PARIS

LʼAssemblée Générale Extraordinaireréunie le 26 mars 2015, a nommé àcompter du même jour, Madame NadineLALOUETTE, épouse DARDdemeurant 59, rue de Colombes92400 COURBEVOIE, en qualité deGérante de la société pour une duréeindéterminée en remplacement deMonsieur Robert LALOUETTE, décédéle 28 février 2015. Lʼarticle 17 des statuts a été modifié,le nom du premier Gérant ayant étésupprimé. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.673 Pour avis

COVEASociété de Groupe dʼAssurance Mutuelle

régie par le Code des AssurancesSiège social :

7, place des Cinq Martyrsdu Lycée Buffon

75015 PARIS450 527 916 R.C.S. PARIS

Aux termes du procès-verbal de laréunion du Conseil dʼAdministration endate du 11 février 2015, il a été décidé detransférer le siège social du : 7, place des Cinq Martyrs du Lycée Buffon 75015 PARIS au : 86-90, rue Saint-Lazare 75009 PARIS Cette décision sera ratifiée par laprochaine Assemblée Généraleprogrammée pour le 25 juin 2015. Les statuts ont été modifiés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.681 Pour avis

SCM SMIETANA & ASSOCIESSociété Civile de Moyensau capital de 914,69 Euros

Siège social :21, rue Viète75017 PARIS

379 959 190 R.C.S. PARIS Aux termes dʼune AssembléeGénérale du 1er décembre 2014, lacollectivité des Associés a décidé demodifier la dénomination sociale en :

JURISVIETE à compter de la même date et demodifier en conséquence lʼarticle 2 desstatuts.

Aux termes dʼune AssembléeGénérale du 2 janvier 2015, lacollectivité des Associés a nommé, àcompter de la même date pour une duréeindéterminée, en qualité de nouveauxCo-Gérants, en remplacement deMonsieur Leslie SMIETANA,démissionnaire : - Madame Nathalie FINET, Avocat àla Cour, née le 29 mai 1961 à Paris 8ème

demeurant 23/25, rue Edouard Nortier92200 NEUILLY SUR SEINE, - Monsieur Eric SPAETH, Avocat à laCour, né le 3 février 1957 à Moret surLoing (Seine-et-Marne) demeurant 2, rueRoger Verlomme 75003 PARIS, - Madame Apolline BUCAILLE,Avocat à la Cour, née le 27 novembre1966 à Suresnes (Hauts-de-Seine)demeurant 53, rue Legendre75017 PARIS, - Monsieur Thibaut CASATI, Avocatà la Cour, de nationalité française, né àParis 8ème , le 12 février 1958, demeurant12, rue Guersant 75017 PARIS, - Monsieur Stéphane MAITRE,Avocat à la Cour, de nationalitéfrançaise, né à Rennes (Ille et Vilaine) le24 juillet 1968, demeurant 18, rueFourmel 77300 FONTAINEBLEAU, - Monsieur Vincent CHAULIN,Avocat à la Cour, de nationalitéfrançaise, né à Bois Colombes(Hauts-de-Seine) le 9 octobre 1970,demeurant 14, rue Ramey 75018 PARIS. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.691 Pour avis

NATURACOACH CONSEILSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 1 000 EurosSiège social :

46, rue Tiquetonne75002 PARIS

527 534 697 R.C.S. PARIS LʼAssemblée Générale Extraordinairedu 31 mars 2015, a transféré le siègesocial du : 46, rue Tiquetonne 75002 PARIS au : 71, rue du Commerce 75015 PARIS à compter du 31 mars 2015, les statutsont été modifiés en conséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.685 Pour avis

OPPOSITIONVENTE DE FONDS

Aux termes dʼun acte sous seing privéen date du 19 mars 2015, enregistré àParis le 23 mars 2015, bordereau2015/441, case 1, Monsieur Klaus KNAUBER, né le17 décembre 1941 à Saarlouis(99142 ALLEMAGNE) de nationalitéallemande, demeurant 15, place Gaillon75002 PARIS, R.C.S. PARISA 310 642 566, en qualié de loueur dufonds, a cédé à : la société CISTHO, Société àResponsabilité Limitée au capital socialde 6 000 Euros dont le siège social estsitué 34, rue Tiquetonne 75002 PARIS,R.C.S. PARIS B 809 341 175,représentée par sa Gérante, MadameChristiane THOMIS, un fonds de commerce de barrestaurant, exploité par le cédant au 34, rueTiquetonne 75002 PARIS souslʼenseigne :

BABYLONE BIS La cession a été consentie et acceptéemoyennant le prix principal de trente-quatre mille Euros (34 000 Euros)sʼappliquant intégralement aux élémentsincorporels. La date de lʼentrée en jouissance a étéfixée au 19 mars 2015. Les oppositions, sʼil y a lieu, serontreçues au lieu de situation du fonds de

commerce et pour la correspondance, audomicile élu du Séquestre, Maître XavierROGUET, THEMIS AVOCATS,97, rue de Monceau 75008 PARIS. Elles devront être faites au plus tarddans les dix jours qui suivront la dernièreen date des publications légales prévues.668 Pour avis

REQUÊTE EN VUED'UN CHANGEMENT

DE NOM

Benoît SANTOSdemeurant :

13, rue de Babylone75007 PARIS

Monsieur Benoît SANTOS demeurant13, rue de Babylone 75007 PARIS, né le5 décembre 1990 à Boulogne Billancourt(Hauts-de-Seine) agissant en son nompersonnel, dépose une requête auprès duGarde des Sceaux à lʼeffet de substituerà son nom patronymique, celui de :

GARAVANA686 Pour avis

RÉSILIATIONDE LOCATION-GÉRANCE

Le contrat de location-gérance quiavait été consenti suivant acte sous seingprivé en date du 1er juin 1982, enregistréà Paris le 16 juin 1982, bordereau 125,case 10, par : Monsieur Klaus KNAUBER, né le17 décembre 1941 à Saarlouis(99142 ALLEMAGNE) de nationalitéallemande, demeurant 15, place Gaillon75002 PARIS, à : Monsieur Bemba Faze CISSEdemeurant 32, rue Tiquetonne75002 PARIS, portant sur un fonds de commerce debar, restaurant, sis et exploité 34, rue Tiquetonne75002 PARIS connu sous lʼenseigne :

BABYLONE BIS est venu à expiration le 19 mars 2015sans quʼil y ait lieu à versementdʼindemnité.670 Pour insertion unique

TRANSFORMATION

DEONTOLOGIE RISQUEET REPORTING

Sigle :

D2RSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 200 000 EurosSiège social :

102, avenue Ledru Rollin75011 PARIS

450 199 484 R.C.S. PARIS Aux termes des délibérations delʼAssocié Unique en date du 25 mars2015, il a été décidé : - le transfert du siège social du : 102, avenue Ledru Rollin 75011 PARIS au : 13, rue Auber 75009 PARIS à effet du 25 mars 2015. - la transformation de la société enSociété par Actions Simplifiée à compterdu même jour sans la création dʼun êtremoral nouveau. La dénomination de la société, soncapital, sa durée, son objet et la date declôture de lʼexercice social demeurentinchangés. Cette décision entraîne la publicationdes mentions suivantes : Forme : Ancienne mention : Société àResponsabilité Limitée.

Nouvelle mention : Société parActions Simplifiée. Administration : Ancienne mention : Gérant : Monsieur Jean-PierreVERRONS. Nouvelle mention : Président, sans limitation de durée :Monsieur Laurent EL GHOUZZIdemeurant 160, rue Blomet75015 PARIS. Commissaires aux Comptes : Ancienne mention : néant. Nouvelle mention : - Commissaire aux ComptesTitulaire :Monsieur Philippe CLARIS domicilié13, rue Auber 75009 PARIS. - Commissaire aux ComptesSuppléant : Monsieur Jean-PaulAKNINE domicilié 60, rue de la Boétie75008 PARIS. Admission aux Assemblées : Tout Actionnaire peut participer auxAssemblées sur justification de sonidentité et de lʼinscription en compte deses actions. Droit de vote : Chaque Actionnaire dispose dʼautantde voix quʼil possède ou représentedʼactions. Transmission des actions : Les transmissions dʼactions sontsoumises au droit de préemption desActionnaires et à lʼagrément de lacollectivité des Actionnaires. Les statuts ont été modififés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Paris.649 Pour avis

YVELINESCONSTITUTION

C&C OutletSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 10 000 Euros

Siège social :Centre Commercial Marques Avenue

A13 - RD14Z.A.C. du Trait dʼUnion

78410 AUBERGENVILLE Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Paris du 23 mars 2015, il a étéconstitué une société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

C&C OutletSiège social :Centre Commercial Marques AvenueA13 - RD14Z.A.C. du Trait dʼUnion78410 AUBERGENVILLE Forme : Société par ActionsSimplifiée Unipersonnelle. Capital : 10 000 Euros constitué dʼapports en numéraire, divisé en1 000 actions intégralement libérées, de10 Euros de valeur nominale. Objet : - le commerce, la vente au détail, ledéstockage de chaussures, hommes,femmes, enfants. - le commerce, la vente à distance, ledéstockage de chaussures, hommes,femmes, enfants. - le commerce, la vente au détail ou àdistance, de tous accessoires de mode,parfums, bijoux et maroquinerie,bagagerie, vêtements en cuirs. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Présidente : la société CAREL,Société par Actions SimplifiéeUnipersonnelle au capital de366 532 Euros dont le siège social est2, rue Tronchet 75008 PARIS,R.C.S. PARIS B 542 109 756,représentée par Madame FrédériquePICARD, agissant en qualité dePrésidente. Commissaires aux Comptes : - Ttitulaire : Monsieur Daniel

Les Annonces de la Seine du jeudi 2 avril 2015 - numéro 122

Page 22: Edition Du Jeudi 2 Avril 2015

22 Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

Annonces judiciaires et légales

SENECHAULT domicilié 16, avenue delʼEurope 78160 MARLY LE ROI. - Suppléant : la SARLCOMPTABILITE AUDIT CONSEIL aucapital de 100 000 Euros dont le siègesocial est 16, avenue de lʼEurope78160 MARLY LE ROI,R.C.S.VERSAILLES B 347 545 097,représenté par Monsieur DanielSENECHAULT. Admission aux Assemblées et droit devote : tout Actionnaire peut participeraux Assemblées sur justification de sonidentité et de lʼinscription en compte deses actions. Chaque Actionnaire dispose dʼautantde voix quʼil possède ou représentedʼactions. Cession des actions : les actions nepeuvent être cédées y compris entreActionnaires quʼavec lʼagrémentpréalable de la collectivité desActionnaires statuant à la majorité desvoix des associés disposant du droit devote ; les actions du cédant nʼétant pasprises en compte pour le calcul de cettemajorité. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.690 Pour avis

Avis est donné de la constitution endate à Versailles du 1er mars 2015 dʼuneAssociation dʼAvocats à ResponsabilitéProfessionnelle Individuelle,conformément aux dispositions desarticles 7 et 8 de la loi numéro 71-1130du 31 décembre 1971, les articles 124 à128-1 du décret numéro 91-1197 du27 novembre 1991, et les articles 1 à 11du décret numéro 2007-932 du 15 mai2007, présentant les caractéristiquessuivantes : Dénomination sociale :

PLANCHE MAMOUDYRAMALHO

Siège social : 10, rue du Général Exelmans 78140 VELIZY-VILLACOUBLAY Forme : Association dʼAvocats àResponsabilité Limitée Individuelle. Objet : exercice de la professiondʼAvocats. Associés : - Maître Helena RAMALHOdemeurant 233, rue de Coignières78760 JOUARS PONTCHARTRAIN. - Maître Delphine MAMOUDYdemeurant 9, rue de la Gare92320 CHATILLON. - Maître Emilie PLANCHE demeurant10, rue Paul Flé 78210 SAINT CYRLʼECOLE. Nom du Barreau de rattachement :Versailles. Numéro de Toque : 430.679 Pour avis

MODIFICATION

SOFT PROMOSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 37 000 Euros

Siège social :Parc dʼActivités de Pissaloup

Bâtiment Hermès 14, rue Edouard Branly

78190 TRAPPES453 996 613 R.C.S. VERSAILLES

Aux termes dʼune décision delʼActionnaire Unique du 30 mars 2015, ila été décidé dʼétendre lʼobjet social à : - lʼachat et la revente de tous biens ouservices en lien avec tous genresdʼopérations publicitaires oupromotionnelles, avec effet au 1er avril 2015. Le reste de lʼobjet social demeurantinchangé. Lʼarticle 2 des statuts a été modifié enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.

Pour avis666 Le Président

CM INGENIERIESociété à Responsabilité Limitée

Unipersonnelleau capital de 1 000 Euros

Siège social :18-20, avenue Edouard Herriot

92350 LE PLESSIS ROBINSON802 208 363 R.C.S. NANTERRE

Aux termes de délibérations en datedu 18 mars 2015, lʼAssocié Unique de lasociété CM INGENIERIE a décidé : - dʼétendre lʼobjet social, à compter du18 mars 2015 à lʼinstallation de toussystèmes électriques et électroniques. Lʼarticle 2 des statuts a été modifié enconséquence : Article 2 – Objet : La société a pour objet : . commercialisation, étude,conception, installation et maintenancede tous systèmes électriques etélectroniques et de toutes opérationscommerciales ou financières, mobilièresou immobilières pouvant se rattacher àlʼobjet social ainsi défini ou susceptibledʼen faciliter la réalisation et/ou ledéveloppement, tant pour elle que pourle compte dʼun tiers. Le reste de lʼarticle reste inchangé. - de transférer le siège social, àcompter du 23 février 2015 du : 18-20, avenue Edouard Herriot 92350 LE PLESSIS ROBINSON au : 13, avenue Morane Saulnier 78140 VELIZY VILLACOUBLAY Lʼarticle 4 des statuts a été modifié enconséquence. Suite à ce transfert, il est rappelé lescaractéristiques suivantes : Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés, saufdissolution anticipée ou prorogation. Gérance : Monsieur GilbertCOQUEBLIN demeurant 1, avenue desCharmes 91170 VIRY CHATILLON. - dʼaugmenter le capital de1 000 Euros à 6 000 Euros par créationde 500 parts nouvelles de 10 Euroschacune attribuées gratuitement à sonprofit. Lʼarticle 7 des statuts a été modifié enconséquence : Article 7 - Capital social : Le capital social est fixé à la sommede 6 000 Euros divisé en 600 parts de10 Euros chacune entièrement libérées etse compose ainsi : . Monsieur Gilbert COQUEBLIN àconcurrence de 600 parts. Total égal au nombre de partscomposant le capital social : 600 partssociales. Le reste de lʼarticle reste inchangé. La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles et radiée de celui de Nanterre.676 Pour avis

SCM LA TOURSociété Civile de Moyensau capital de 3 830 Euros

Siège social :2, rue des Fossés78550 HOUDAN

417 646 569 R.C.S. VERSAILLES LʼAssemblée Générale Extraordinairedu 16 mars 2015, a nommé MadameDorothée LAUVAUX demeurant112, route de Crécy28500 VERNOUILLET en qualité deGérante à compter du 1er avril 2015 pourune durée illimitée, en remplacement deMadame Julie AUGIS. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.662 Pour avis

TESSI CRM CONSULTINGSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 15 000 Euros

Siège social :116, rue de Silly

92100 BOULOGNE BILLANCOURT805 292 398 R.C.S. NANTERRE

Suivant décisions de lʼActionnaireUnique en date du 27 mars 2015, il a étédécidé de transférer le siège social et demodifier corrélativement lʼarticle 4 desstatuts. A compter du 1er avril 2015, le siègesocial a été transféré du : 116, rue de Silly 92100 BOULOGNE BILLANCOURT au : 29, rue des Tilleuls 78960 VOISINS LE BRETONNEUX Suite à ce transfert, il est rappelé quela Présidente de la société est MadameCécile DEVIN demeurant 53, avenueAuguste Dutreux 78170 LA CELLESAINT CLOUD. La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles et radiée de celui de Nanterre.

Pour avis657 Le Président

OBJECTIF EMPLOISociété par Actions Simplifiée

au capital de 45 000 EurosSiège social :

606, rue Fourny78530 BUC

443 120 126 R.C.S VERSAILLES LʼAssemblée Générale Ordinaire du31 mars 2015 a décidé de transférer lesiège social du : 606, rue Fourny 78530 BUC au : 30 bis, rue du Vieil Abreuvoir 78100 SAINT GERMAIN EN LAYE à compter du 1er avril 2015, les statutsont été modifiés en conséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.651 Pour avis

QUATSUOSociété par Actions Simplifiée

au capital de 60 000 EurosSiège social :

91, avenue de Saint-Cloud78000 VERSAILLES

529 721 409 R.C.S. VERSAILLES LʼAssemblée Générale Extraordinairedu 9 mars 2015, a transféré le siègesocial du : 91, avenue de Saint-Cloud 78000 VERSAILLES au : 7, rue du Parc de Clagny 78000 VERSAILLES à compter du 9 mars 2015. Les statuts ont été modifiés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Versailles.675 Pour avis

CLÔTURE DE LIQUIDATION

NATUR’O BIOSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 3 000 EurosSiège social :

18, rue Marcel Sembat78270 BONNIERES SUR SEINE753 466 333 R.C.S. VERSAILLES

LʼAssemblée Générale Extraordinaireréunie le 31 mars 2015, a : - approuvé les comptes définitifs deliquidation, - déchargé Madame Céline PIQUETde son mandat de Liquidatrice et donné àcette dernière quitus de sa gestion,

- prononcé la clôture de la liquidationà compter du 31 mars 2015. Les comptes de liquidation serontdéposés au Greffe du Tribunal deCommerce de Versailles en annexe auRegistre du Commerce et des Sociétésduquel la société sera radiée.

Pour avis671 La Liquidatrice

HAUTS DE SEINECONSTITUTION

Jean-Louis BRIDOUXJean-Louis BARROIS

Nathalie LOOCKMichaël DANJOU

Anne-Sophie HEBERT-VIDALETUDE ARSENAL NOTAIRES

ASSOCIES93, rue de lʼHôpital Militaire

59000 LILLE Aux termes dʼun acte notarié en date àLille, du 24 mars 2015, il a été constituéune société présentant lescaractéristiques suivantes : Dénomination sociale :

SCI DU VIEUX MAS Siège social : 27, rue Pradier 92410 VILLE DʼAVRAY Forme : Société Civile Immobilière. Capital social : 1 000 Euros. Objet : acquisition, administration etgestion de tous immeubles etgénéralement toutes opérations civilespouvant se rattacher à cet objet. Durée : 99 ans à compter de sonimmatriculation au Registre duCommerce et des Sociétés. Gérance : la société SCI SIBAME,Société Civile Immobilière au capital de30 500 Euros dont le siège social est27, rue Pradier 92410 VILLEDʼAVRAY, R.C.S. NANTERRED 429 187 248, représentée par sesCo-Gérants, Monsieur Daniel MAHOTet Madame Frédérique MAHOTdemeurant ensemble 27, rue Pradier92410 VILLE DʼAVRAY. Clauses dʼagrément : agrément àlʼunanimité des Associés pour toutescessions ou transmissions de parts saufentre Associés et au profit de leursdéscendants. Immatriculation : au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.

Pour avis, le Notaire655 Jean-Louis BARROIS

MODIFICATION

TF1 DROITS AUDIOVISUELSSociété par Actions Simplifiéeau capital de 15 000 000 Euros

Siège social :1, quai du Point du Jour

92100 BOULOGNE BILLANCOURT381 879 733 R.C.S. NANTERRE

Aux termes du procès-verbal desdécisions de lʼAssocié Unique en date du25 mars 2015, il a été constaté que lescapitaux propres de la société se trouventreconstitués à hauteur de la moitié ducapital social. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.682 Pour avis

CM INGENIERIESociété à Responsabilité Limitée

Unipersonnelleau capital de 1 000 Euros

Siège social :18-20, avenue Edouard Herriot

92350 LE PLESSIS ROBINSON802 208 363 R.C.S. NANTERRE

Aux termes de délibérations en datedu 18 mars 2015, lʼAssocié Unique de lasociété CM INGENIERIE a décidé de

Les Annonces de la Seine du jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 3

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Annonces judiciaires et légales

Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

transférer le siège social, à compter du23 février 2015 du : 18-20, avenue Edouard Herriot 92350 LE PLESSIS ROBINSON au : 13, avenue Morane Saulnier 78140 VELIZY VILLACOUBLAY Lʼarticle 4 des statuts a été modifié enconséquence. La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles et radiée de celui de Nanterre.677 Pour avis

TESSI CRM CONSULTINGSociété par Actions Simplifiée

Unipersonnelleau capital de 15 000 Euros

Siège social :116, rue de Silly

92100 BOULOGNE BILLANCOURT805 292 398 R.C.S. NANTERRE

Suivant décisions de lʼActionnaireUnique en date du 27 mars 2015, il a étédécidé de transférer le siège social et demodifier corrélativement lʼarticle 4 desstatuts. A compter du 1er avril 2015, le siègesocial a été transféré du : 116, rue de Silly 92100 BOULOGNE BILLANCOURT au : 29, rue des Tilleuls 78960 VOISINS LE BRETONNEUX La société sera immatriculée auRegistre du Commerce et des Sociétés deVersailles et radiée de celui de Nanterre.

Pour avis658 Le Président

SCI DU LANDYSociété Civile Immobilière

au capital de 2 286,74 EurosSiège social :

36, rue Dagobert92110 CLICHY LA GARENNE338 316 078 R.C.S. NANTERRE

Aux termes dʼune AssembléeGénérale Extraordinaire en date du20 septembre 2014, enregistrée auService des Impôts des Entreprises deNeuilly le 14 octobre 2014, bordereau2014/822, case 10, les Associés de laSCI DU LANDY, ont nommé MadameClaudine NARD demeurant 1, chemin dela Rissière 19800 EYREIN, en qualité deGérante de la société pour une duréeillimitée à compter du même jour, suiteau décès de la précédente Gérante,Madame Muriel NARD. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.667 Pour avis

SLVSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 8 000 EurosSiège social :

29, rue Le Corbusier92100 BOULOGNE BILLANCOURT

808 326 060 R.C.S. NANTERRE Aux termes de lʼAssemblée GénéraleExtraordinaire du 26 janvier 2015, lesAssociés ont décidé de transférer le siègesocial du :29, rue Le Corbusier92100 BOULOGNE BILLANCOURTau :4, rue Yves Kermen92100 BOULOGNE BILLANCOURTà compter du 16 mars 2015, lʼarticle 4des statuts a été modifié en conséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.664 Pour avis

Jean-Louis BRIDOUXJean-Louis BARROIS

Nathalie LOOCKMichaël DANJOU

Anne-Sophie HEBERT-VIDALETUDE ARSENAL NOTAIRES

ASSOCIES93, rue de lʼHôpital Militaire

59000 LILLE

SCI 131 BISSociété Civile Immobilièreau capital de 1 200 Euros

Siège social :2, rue de ParisLes Montalets

92190 MEUDON423 439 538 R.C.S. NANTERRE

Aux termes dʼun acte de cession departs en date du 30 janvier 2015, il a étépris acte : - de la démission de Monsieur JeanRémy PICHON et de Monsieur JacquesLEIGNEL de leurs fonctions deCo-Gérants et la nomination deMonsieur Christophe POUVREAUdemeurant 33-37, rue Louis Pasteur92100 BOULOGNE BILLANCOURTen qualité de Gérant, - du transfert du siège social du :2, rue de ParisLes Montalets92190 MEUDONau :131 bis, rue de Billancourt92100 BOULOGNE BILLANCOURT Les articles 4 et 16 des statuts ont étémodifiés en conséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.

Pour avis660 Jean-Louis BARROIS

SUNJECTSociété à Responsabilité Limitée

au capital de 120 000 EurosSiège social :

134, avenue du Maréchal Foch92210 SAINT CLOUD

511 211 401 R.C.S. NANTERRE Suivant décisions de lʼAssembléeGénérale Extraordinaire du 19 février2015, le capital social a été augmentédʼune somme de cinq mille(5 000) Euros par souscription ennuméraire. Lʼarticle 8 des statuts a été modifié dela manière suivante : Ancienne mention : Le capital social est fixé à la sommede cent vingt mille (120 000) Euros. Il est divisé en mille deux cents(1 200) parts sociales de cent(100) Euros chacune, toutes de mêmecatégorie, entièrement souscrites etréparties entre les Associés en proportionde leurs droits. Nouvelle mention : Le capital social est fixé à la sommede cent vingt-cinq mille (125 000) Euros. Il est divisé en mille deux centcinquante (1 250) parts sociales decent (100) Euros lʼune, toutes de mêmecatégorie, entièrement souscrites etréparties entre les Associés en proportionde leurs droits. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Nanterre.

Pour avis674 La Gérance

OPPOSITIONVENTE DE FONDS

Suivant acte reçu par Maître SylvainREYJAL, Notaire Associé de la SociétéCivile Professionnelle "SylvainREYJAL", titulaire dʼun Office Notarialau 6, rue Bourgeot 94240 LʼHAŸ LESROSES, le 24 mars 2015, enregistré auService des Impôts des Entreprises deVillejuif le 24 mars 2015, bordereau2015/271, case 1, il a été cédé par : la société EVANESCENCE, Sociétéà Responsabilité Limitée Unipersonnelleau capital de 8 000 Euros dont le siège

est 2, avenue du Château et 161, avenuedu Général Leclerc 92340 BOURG LAREINE, R.C.S. NANTERREB 510 245 137, représentée par MadameEmilia PEREIRA, Gérante et seuleAssociée de la société. à : la société LODISSENCE SAS,Société par Actions Simplifiée au capitalde 10 000 Euros dont le siège est11, avenue Léon Blum92350 LE PLESSIS ROBINSON,R.C.S. NANTERRE B 809130859, dontles Associés sont : - Monsieur Ludovic André GROISEdemeurant 44, avenue de Paris92320 CHATILLON, né à Chateauroux(Indre) le 18 août 1978, célibataire, nonlié par un pacte civil de solidarité, denationalité française, résident au sens dela réglementation fiscale. - Madame Elodie CHEDAL-BORNU,demeurant 11, avenue Léon Blum92350 LE PLESSIS ROBINSON, née àChatenay Malabry (Hauts de Seine) le23 février 1988, célibataire, non liée parun pacte civil de solidarité, de nationalitéfrançaise, résidente au sens de laréglementation fiscale, un fonds de commerce de soinsesthétiques, parfumerie, sis et exploité 161, avenue du GénéralLeclerc et 2, avenue du Château92340 BOURG LA REINE, luiappartenant, connu sous le nomcommercial :

EVANESCENCE et pour lequel le cédant estimmatriculé au Registre du Commerce etdes Sociétés de Nanterre sous le numéroB 510 245 137. Ce fonds comprend : - lʼenseigne, le nom commercial, laclientèle, lʼachalandage y attachés, - le fichier de la clientèle, - le mobilier commercial, le materielet outillage, les agencements et lesinstallations servant à son exploitation,décrits dans un état établi entre lesparties et annexé aux présentes, - le droit au bail pour le temps restantà courir au bail ci-après énoncé ainsi quele droit au renouvellement dudit bail, - le droit à lʼusage de la lignetélephonique suivante 01.47.02.05.79. - le nom de domaine et le site internet www.institut-evanescence.info - les marchandises existantes à ce jourdans le fonds décrites et estiméescontradictoirement article par article enun état dont un exemplaire est annexéaux présentes, après avoir été certifiésincère et véritable par les parties. Les parties déclarent faire leur affairedu paiement desdites marchandises endehors de la comptabilité du Notairesoussigné. Le cessionnaire est propriétaire dufonds vendu à compter du jour de lasignature de lʼacte soit à compter du24 mars 2015. Lʼentrée en jouissance a été fixée aujour de la signature, soit au 24 mars2015. La cession est consentie et acceptéemoyennant le prix principal de55 000 Euros, sʼappliquant auxéléments : - incorporels pour 35 114 Euros, - au matériel pour 19 886 Euros. Les oppositions, sʼil y a lieu, serontreçues en la forme légale dans les dixjours de la dernière en date des insertionsprévues par la loi, en lʼEtude de MaîtreArnaud MILLET, Notaire, 122, avenuedu Général Leclerc 92340 BOURG LAREINE, où domicile a été élu à cet effet.

Pour avis678 Le Notaire

SEINE-ST-DENISMODIFICATION

PUBLIC 93Société à Responsabilité Limitée

au capital de 38 112,25 EurosSiège social :

25-27, rue des Marais93000 BOBIGNY

340 379 346 R.C.S. BOBIGNY Aux termes dʼune décision en date du23 mars 2015, le Gérant a décidé detransférer le siège social du : 25-27, rue des Marais 93000 BOBIGNY au : 12, rue Gambetta Appartement 114 93400 SAINT OUEN Les statuts ont été modifiés enconséquence. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.680 Pour avis

LES MARBRERIES DE LA SEINESociété par Actions Simplifiée

au capital de 457 500 EurosSiège social :

17-19, allée de Dublin93320 LES PAVILLONS SOUS BOIS

451 654 263 R.C.S. BOBIGNY Suivant délibération dʼune AssembléeGénérale Ordinaire du 18 février 2015,lʼAssemblée a décidé de nommer enqualité de nouveau Président, la sociétéM3 GROUP, Société à ResponsabilitéLimitée au capital de 5 543 435 Euros,sise 17/19, allée de Dublin93320 LES PAVILLONS SOUS BOIS,R.C.S. BOBIGNY B 810 145 516, enremplacement de Monsieur Jean-PascalMORVIDONI et, ce pour une duréeindéterminée à compter du même jour. Mention en sera faite au Registre duCommerce et des Sociétés de Bobigny.683 Pour avis

LOCATION-GÉRANCE

Aux termes dʼun acte sous seing privéen date à Aubervilliers du 27 mars 2015,enregistré au Service des Impôts desEntreprises de Saint Denis Nord le30 mars 2015, bordereau 2015/189,case 1, la société HOTEL LA PLANETEBLEUE BAR RESTAURANT, Sociétéà Responsabilité Limitée au capital de8 000 Euros dont le siège social est126, avenue de la République93300 AUBERVILLIERS,R.C.S. BOBIGNY B 504 082 637,représentée par son Gérant, MonsieurBelaid BELHARET, a confié en location-gérance, à effetdu 10 avril 2015, pour une durée dʼun anrenouvelable par tacite reconduction, à : la société LE 126, Société par ActionsSimplifiée au capital de 1 000 Eurosdont le siège social est sis 126, avenuede la République93300 AUBERVILLIERS, en coursdʼimmatriculation au R.C.S. de Bobigny,représentée par son Président, MonsieurHamid MAHFOUFI, la partie bar, restauration-à-emporter,du fonds de commerce dʼhôtel, bar, sis et exploité 126, avenue de laRépublique 93300 AUBERVILLIERS. Pendant la durée de cette location-gérance, tout ce qui sera nécessaire àlʼexploitation du fonds sera acquis par lasociété LE 126, la société HOTEL LAPLANETE BLEUE BARRESTAURANT ne devant en aucun casêtre inquiétée ni recherchée à ce sujet.669 Pour unique insertion

Les Annonces de la Seine du jeudi 2 avril 2015 - numéro 124

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24 Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

Vie du droit

La Cour de cassation face à l’évolution juridique internationalepar Bertrand Louvel

Vous avez bien voulu me demander un libre propos. Je me limiterai à quelques mots sur l’évolution internationale de la Cour de cassation, qui me paraît

être actuellement le sujet majeur auquel elle est confrontée, en Europe et dans le monde.

1. En EuropeLa préoccupation ne concerne pas le droit de l’Union européenne, à propos duquel n’existe pas une culture de divergence entre la Cour de cassation et celle de Luxembourg.

Il y a peu d’occasions de malentendus entre les deux Cours en défi nitive. Tout au plus doit-on envisager de mieux faire expliquer les positions judiciaires françaises à Luxembourg. Nous nous employons actuellement à développer ce besoin d’explications en lien avec le Ministère des affaires étrangères, ce qui ne pourra que rendre plus proches encore nos relations avec la Cour de justice de l’Union européenne.Diff érente est la situation avec la Cour européenne des droits de l’homme à laquelle nous relie désormais un historique fourni de divergences au sujet d’arrêts rendus par la Cour de cassation.On ne peut s’habituer à vivre de réparations et de réexamens d’aff aires déjà jugées. Ce sont là des désordres. Il nous faut anticiper davantage et la Cour

de Strasbourg nous y invite elle-même par l’importance qu’elle accorde actuellement à son discours sur la subsidiarité sous la double pression que représentent pour elle les réserves montantes de certains Etats attentifs à la défense de leur souveraineté et la masse des aff aires qu’elle peine à juger. Le discours sur la subsidiarité adressé aux Cours suprêmes des Etats peut grosso modo se résumer ainsi : « Faites le contrôle que je réalise à votre place et je desserrerai celui que j’exerce sur vous ».Discours intéressant qui conduit la Cour de cassation à réfléchir, pour le systématiser, à l’application qu’elle a faite, jusqu’à présent de manière plutôt empirique et casuistique, de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales (Conv. EDH).

Association des Juristes Franco-Britanniques (AJFB)Dîner annuel au Cercle de l’Union interalliée - Paris, 31 mars 2015

Le diner annuel de la section française de l’Association des Juristes Franco-Britanniques s’est déroulé au Cercle de l’Union interalliée ce 31 mars 2015 ; ce fut l’occasion pour la Présidente Katherine Lisfranc d’accueillir son invité d’honneur Bertrand Louvel, Premier Président de la Cour de cassation qui a choisi de s’exprimer sur le thème de l’évolution juridique internationale de la Cour de cassation. Le prix universitaire « Robertson-Horsington », fondé en 2004 à l’occasion du 60ème anniversaire du Débarquement des Alliés en Normandie et du 100ème anniversaire de « l’Entente cordiale franco-britannique » qui récompense les universités françaises qui promeuvent la compréhension des systèmes juridiques de Common Law et de Civil Law, a été remis par Aristide Lévi à Catherine Barreau Professeure à l’Université de Rennes 1 et Directrice du Magistère Juriste d’Aff aires franco-britannique à qui nous présentons nos chaleureuses félicitations.. Jean-René Tancrède

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Aristide Lévi, Frédéric Goldberg, Irène Arnaudeau, Bertrand Louvel, Katherine Lisfranc, Jean-Marc Sauvé, Catherine Palmer et Bernard Vatier

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Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 25

Vie du droit

C’est ainsi que notre première Chambre civile a rendu le 4 décembre 2013 un arrêt majeur* qui n’a pas eu le retentissement mérité.Il s’agissait du remariage d’une ex-épouse divorcée avec son ex-beau-père, ce que ne permet pas le code civil. L’ex-mari a agi en nullité de ce remariage. Selon sa tradition légaliste classique, la Cour de cassation aurait dû se prononcer en faveur de l’annulation de ce mariage. Elle a choisi la solution contraire en écartant le texte du code civil imposant l’annulation au motif que ce texte aurait eu, dans les circonstances de l’espèce, des conséquences disproportionnées sur la vie privée des époux compte tenu, en particulier, de la durée de leur union.Nous voyons ici posé le principe d’une application à la carte d’un texte à vocation générale au nom de la Conv. EDH.On peut diffi cilement continuer de rendre de tels arrêts sans les relier à une logique d’ensemble et théoriser cette démarche totalement novatrice.En réalité, à travers cet exemple, ce qui est mis en évidence, c’est la rencontre du droit écrit – et de sa méthode systématique – avec un droit flexible, adaptable aux circonstances, qui est issu de la doctrine naturaliste et est passé dans la Conv. EDH à travers des notions comme l’équité ou la proportionnalité.Nous connaissons bien le mode originel d’élaboration de ces deux droits.Le droit écrit, qui est un droit de légistes, descend du sommet de l’État centralisé vers le citoyen auquel il est imposé par des tribunaux eux-mêmes hiérarchisés à partir d’une autorité unique, de sorte qu’aux yeux du citoyen le Juge est perçu comme le bras armé de la loi et se confond avec elle. C’est pourquoi un pays comme le nôtre associe culturellement le Juge aux critiques que le citoyen porte contre la loi, d’où cette incompréhension, parfois cette fracture, entre l’opinion publique et le Juge qu’elle voit comme un organe répressif.A l’inverse de ce modèle, nous avons le droit d’inspiration coutumière qui se nourrit des usages, des pratiques, du sens commun des citoyens et monte de la société vers le juge. Dans ce schéma, le Juge apparaît comme porteur de la voix populaire qu’il ne fait qu’exprimer sans subir l’autorité d’un centralisme judiciaire, et c’est pourquoi sans doute nous constatons traditionnellement de meilleures relations entre le Juge et le citoyen dans les pays de Common Law.Parmi ces notions coutumières, familières au Juge anglo-saxon, fi gurent l’équité et la proportionnalité qui permettent d’adapter la solution judiciaire aux circonstances de chaque espèce. C’est notre arrêt de la première Chambre civile qui écarte, au cas particulier qu’il examine, la nullité du mariage, consacrant ainsi la rupture avec la nullité mécanique découlant du légalisme centralisateur et uniformisateur.Et c’est cela qui s’est introduit dans la Conv. EDH ratifi ée par la France sans avoir véritablement conscience que notre ordre juridique se plaçait ainsi sous l’empire de concepts impactant frontalement la tradition française de la cassation au point de provoquer un choc culturel judiciaire majeur.Dans un premier temps, nous avons eu tendance à relativiser cet impact en considérant que les notions d’équité et de proportionnalité se rapportent davantage au contrôle du fait qui n’entre pas en principe dans la technique habituelle de la cassation.

En réalité, il s’agit bien de normes légales puisqu’elles sont contenues dans le traité, et ces normes ont d’ailleurs pénétré à leur tour les lois françaises soucieuses de se mettre en harmonie avec le droit européen. Ainsi le droit du travail a-t-il adopté la notion de proportionnalité au regard des restrictions apportées aux libertés fondamentales au sein de l’entreprise, de sorte que l’arrêt Baby-Loup, arrêt d’espèce de type anglo-saxon s’il en est, rendu par l’assemblée plénière de notre Cour, se justifi e-t-il à partir de la seule loi interne à son tour imprégnée d’équité.La Cour de cassation se trouve donc placée dans un environnement de plus en plus investi par cette notion, dans la jurisprudence de la Cour de Strasbourg comme dans les lois internes, et qui l’interpelle sur l’effi cience de son contrôle traditionnel, son adaptation à l’évolution du droit et son aptitude à constituer un recours eff ectif.L’eff ort de rationalisation de notre application de la Conv. EDH auquel nous sommes ainsi conviés, en conceptualisant le niveau de contrôle qui en découle et en précisant le périmètre des matières concernées, a conduit la Cour à mettre en place un groupe de réfl exion actuellement à l’œuvre sur ce thème et qui réunit toutes ses Chambres.Selon la portée des conclusions auxquelles cette réfl exion aboutira, c’est enfi n la question de la motivation de nos arrêts, construite elle-même selon un modèle lapidaire hérité de la tradition légaliste, qui sera posée, tout comme celle du fi ltrage des pourvois, car il ne nous échappe pas qu’un relèvement du niveau de contrôle exercé par la Cour aurait une incidence sérieuse sur l’affl ux des pourvois. Je laisse là ce premier point, car je voudrais élargir mon propos à un second qui concerne aussi l’évolution internationale de la Cour, mais au-delà de l’espace européen.

2. Dans le mondeNous sommes évidemment confrontés au plan judiciaire, comme toutes les autres disciplines, à la transformation gigantesque des échanges mondiaux des idées, des personnes et des biens.

On ne peut plus se contenter de gérer ces relations depuis nos observatoires nationaux avec les règles classiques du droit international privé.Des traités toujours plus nombreux interviennent en toutes matières pour régir ces relations et ces échanges, afi n de répondre au besoin du justiciable international de disposer de Juges appliquant des droits similaires en chaque lieu où il peut être amené à aff ronter des litiges et des diff érends.Ceci crée un nouveau devoir pour les Cours suprêmes afin d’adapter les services qu’elles rendent dans ce contexte sans précédent.Nous devons tous veiller à l’application harmonisée par les Cours suprêmes des textes communs ou d’inspiration commune. C’est pourquoi les relations entre ces Cours ne peuvent plus se limiter aujourd’hui à des échanges de Magistrats et d’informations culturelles. Elles doivent s’étendre à un véritable effort commun de rapprochement des jurisprudences en vue de parvenir à offrir au justiciable international à travers le monde des justices comparables.La Cour de cassation intègre donc désormais, dans les relations qu’elle noue avec les Cours suprêmes étrangères, ce souci du rapprochement des jurisprudences et nous avons la satisfaction de constater que ce souci est partagé : la Chine, l’Inde, le Brésil, le Vietnam, la Tunisie ont réservé à ce jour un accueil favorable à cette démarche nouvelle.

ConclusionVoici brossée en grands traits la transformation profonde à laquelle est conviée la Cour de cassation sous l’effet des nouvelles réalités internationales, qui se nourrissent désormais du partage des infl uences culturelles. En ce sens, on a pu dire que nous sommes engagés dans une sorte de darwinisme juridictionnel. L’évolution de l’espèce juridictionnelle sera sans doute, comme toujours, impitoyable aux structures obsolètes qui n’auront pas su s’adapter aux besoins de l’homme nouveau, insatiable de libertés, qui fait exploser les concepts traditionnels. * 1re Civ., 4 décembre 2013, pourvoi n° 12-26.066, Bull. 2013, I, n° 234 (cassation). 2015-158

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Bernard Vatier, Catherine Barreau, Aristide Lévi, Katherine Lisfranc et Simon John Horsington

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Culture

LAUREAT DE LA 28ÈME ÉDITION DU PRIX TURGOTl Jacques Mistral « Guerre et paix entre les monnaies » aux Éditions Fayard.

MENTIONS D’HONNEURl Jean de Kervasdoué « Ils ont perdu la raison » aux Éditions Robert Laff ontl Claude Meyer « La Chine, banquier du monde » aux Éditions Fayardl Claudia Senik « L’Économie du bonheur » aux Éditions Le Seuil.

PRIX SPECIAUXPrix de la Francophonie. FFA Turgot 28ème éditionl Abdou Diouf « Passion francophonie » aux Éditions Bruylant.Prix Turgot-DFCG des Directeurs fi nanciersl Frédéric Burguière « Institutions et pratiques fi nancières au Japon » aux Éditions Herman.Prix des ouvrages collectifsl Sous la direction de Jean-Marc Daniel et Frédéric Montlouis-félicité Sociétal, Institut de l’Entreprise aux Editions Eyrolles.Prix du jeune talentl Philippe Fabry. « Rome du libéralisme au socialisme » aux Éditions Jean-Cyrille Godefroy.

28ème Prix Turgotdu meilleur livre d’économie fi nancièreBercy - Paris, 25 mars 2015

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Steve Gentili, Jean-Louis Chambon, Jean-Gilles Sintès, Frédéric Burguière, Jacques Mistral, Michel Sapin et Michel Bon

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Jean-Gilles Sintès, Frédéric Burguière et Michel Sapin

Michel Sapin, Ministre des Finances et des Comptes publics, a remis mercredi 25 mars 2015 aux lauréats les Prix Turgot du meilleur livre d’économie fi nancière. Ce grand rendez-vous annuel de la littérature économique est présidé par Jean-Louis Chambon. Pour cette 28ème édition, la cérémonie, qui se déroule tous les ans à Bercy depuis 2008, a revêtu un exceptionnel rayonnement avec plus de 500 participants du monde de l’entreprise, de l’économie et de la fi nance. Le Ministre a félicité les lauréats et le jury pour la diversité et la qualité des contributions distinguées qui « contribuent à nourrir et diff user la connaissance en France et dans le monde » : Jacques Mistral est lauréat du Grand Prix Turgot pour son ouvrage « Guerre et paix entre les monnaies » (Éditions Fayard), Frédéric Burguière est lauréat du Prix du Grand Jury, présidé par Michel Bon, pour son ouvrage « Institutions et pratiques fi nancières au Japon » (Éditions Hermann). Le Prix spécial de la Francophonie a été remis à Abdou Diouf pour son ouvrage « Passion francophonie » (Éditions Bruylant). Jean-René Tancrède

« La Chine, banquier

PRIX SPECIAUX

LAUREAT DE LA 28DU PRIX TURGOTl

les monnaies »

PRIX DU JURYl Frédéric Burguière « Institutions et pratiques fi nancières au Japon » aux Éditions Hermann.

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Culture

La Fondation France-Israël œuvre pour le rapprochement des sociétés civiles françaises et israéliennes dans les domaines de la culture,

de la science, de l’économie, et de la mémoire. Depuis 6  ans, Nicole Guedj, avocat, Ancien Ministre et Président de la Fondation France-Israël mène en Israël une délégation de petits-enfants de Justes parmi les Nations, qui a entre 20 et 35 ans, à l’occasion des cérémonies de commémorations nationales aux victimes de la Shoah et d’hommage aux Justes qui ont, au péril de leur vie, sauvé de nombreux juifs des camps de la mort.

Ces jeunes découvrent ce petit Etat à la pointe de la technologie, mais se rendent également à Yad Vashem, à la découverte du nom de leurs grands-parents sur le Mur des Justes parmi les Nations et à la rencontre des rescapés sauvés par leurs aïeux. A la veille de ce départ prévu le 13 avril, Nicole Guedj a organisé en plein Marais, à la Galerie Saphir, une réception résonnant comme un prologue au voyage autour d’Alain Kleinmann.Alain Kleinmann est plus qu’un peintre, il est un artiste qui utilise tous les supports et techniques à sa disposition pour faire sortir son sujet de son cadre

et redonner ainsi une nouvelle vie à un temps et des êtres disparus dans les ghettos et les camps de la mort, peintre de la mémoire, qui s’inscrit dans une modernité par son usage d’un nombre de matériaux des plus nobles aux plus humbles à l’intérieur de sa peinture. De nombreux avocats étaient présents à cet événement, fort en émotions, mais aussi très convivial. Laurent Anselmi, Secrétaire Général de la Chancellerie et des Ordres Princiers de Monaco avait également fait le déplacement pour ce vernissage. 2015-160 Jean-René Tancrède

Fondation France-IsraëlVernissage à la Galerie Saphir des œuvres d’Alain Kleinmann - Paris, 31 mars 2015

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Naomie Mopsik, Alain Fraitag, Jean-Claude Beaujour, Nicole Guedj, Alain Kleinmann, Laurence Azoux-Bacrie, Francine Szapiro et Laurent Anselmi

Obtient, par ailleurs, au titre de l’ensemble de son œuvreLe Grand Prix d’Honneur 2015l André Lévy-LangPrésident fondateur de l’Institut Louis BachelierDe la Fondation du risque AuteurProfesseur et banquierPrix Turgot 2006. 2015-159

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Steve Gentili, Abdou Diouf, Jean-Louis Chambon et Michel Sapin

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Institut du Droit Équin (IDE)Accidents d’équitation : responsabilité et préjudices

Les participants à cette soirée d’anniversaire furent nombreux. Le lendemain le congrès était organisé dans le prestigieux cadre de l’École Nationale d’Équitation

de Saumur (l’ENE qui accueillait l’institut pour la 3ème fois depuis l’organisation du 1er congrès. Sous un soleil radieux les très nombreux participants 150 environ se retrouvaient des 9 heures pour aborder le thème choisi cette année : « accidents d’équitation responsabilités et préjudices », l’équipe coordinatrice du congrès composée de Blanche Granvilliers, Bruno Chain, Gérard Majourau, Jean Marc Dufosset, Philippe Lassalas et Christian Beucher avait choisi de mettre l’accent sur l’indemnisation des victimes qu’il s’agisse d’un accident corporel d’équitation ou d’un dommage causé au cheval. Le constat était le suivant : il est souvent accordé beaucoup d’importance à la faute à son existence ou pas et au moyen de la prouver. Or la faute n’a d’intérêt que si elle est en lien avec un préjudice et le cas échéant comment évalue-t-on ce dernier. Le montant de l’indemnisation

reste le nerf de la guerre et il est primordial de savoir le fi xer selon des règles qui ne sont pas susceptibles de contestation.

Le Congrès a débuté avec le mot du Président Guy  Hourcabie qui a présenté avec un peu d’émotion cette XXème édition. Il n’eut aucun mal à retenir l’attention des participants pour leur annoncer le programme des réjouissances de la journée.Le congrès fut agrémenté par une démonstration magistrale des écuyers de l’ENE de Saumur qui ont off ert des prestations magnifi ques de plus d’une heure et de nombreux écuyers se sont exprimés pour le plus grand plaisir de ce public d’initié. Les interventions mêlant juristes assureurs et professionnels ont captivé l’assistance, tandis que Armelle Gosselin Gorand Maître de conférence en droit prive de l’Université de Caen clôturait cette journée par une synthèse complète et magistrale. Un dernier pot d’amitié achevait cette journée riche en échange et compétence.Rendez était pris pour l’année prochaine certains membres ayant même fait des propositions très audacieuses pour l’organisation du prochain Congrès de l’IDE.

L’accidentologie équestrepar Bruno Chain*

Notre congrès étant consacré à la responsabilité et aux préjudices en droit équin, il nous est apparu intéressant de savoir ce que cela recouvrait tant dans

les faits que sur le plan juridique. L’équitation, et plus généralement la proximité de l’homme et du cheval, sont-elles source de risque plus ou moins importants que d’autres activités sportives ?Un premier constat s’impose : L’équitation est un sport en plein développement : d’après les statistiques les plus récentes de 2012, le nombre de licenciés a augmenté depuis 10 ans de 73 % chez les enfants de moins de 15 ans.Le nombre de cavaliers licenciés à la Fédération Française d’Équitation est d’environ 690 000 en 2014, soit une progression de 60  % entre 2001 et 2010  ; toutefois, la population qui monte à cheval, licenciés et non licenciés, serait selon certains sondages de 2007 de près du triple, soit 2  200  000  pratiquants, étant observé que 14 millions de français aimeraient monter à cheval.L’équitation est de ce fait le 3ème sport national, après le football et le tennis, et le 1er sport féminin, avec près de 80 % de licenciés femmes. Tout cela ne peut que majorer le risque d’accident. Les statistiques les plus récentes font état de 6 000 accidents d’équitation

par an avec 7 décès annuels en moyenne, soit 4 % des accidents de sport en France.Selon l’Institut de veille sanitaire, les sports hippiques sont le 5ème sport en fréquence d’accidents derrière les sports d’équipe, le roller et le vélo, les sports d’hiver et les sports de combat et seraient également le 3ème sport le plus dangereux après le parapente et le motocross, mais l’Institut de veille sanitaire précise que l’équitation est le 2ème sport en gravité d’accidents derrière les sports d’hiver, avec 30 % de fractures et 20 % d’hospitalisation.Les femmes sont le plus touchées et représentent 80 % des accidentés ; quant à l’âge le plus critique c’est celui entre 10 et 15 ans qui enregistre 30 % des accidents.C’est par ailleurs incontestablement l’équitation de loisirs qui est la plus accidentogène (chute, bousculade, morsure ou coup), surtout avec les poneys qui sont la cause la plus fréquente d’accidents.L’équitation professionnelle enregistre en eff et moins de chutes, les disciplines étant en ordre décroissant, le cross, le steeple-chase et le saut d’obstacles.Ces chiff res justifi ent à l’évidence une prévention accrue et une responsabilisation de tous, cavaliers et encadrement.Si le port de la bombe est obligatoire pour participer à certaines épreuves ou dans les règlements intérieurs des centres équestres, il n’a toutefois pas été retenu comme obligation légale pour les cavaliers

circulant sur la voie publique, de sorte que beaucoup de cavaliers, cavaliers du dimanche ou propriétaires, portant casquette ou chapeau de rodéo, sont à l’origine de ces statistiques.Cette accidentologie justifie a fortiori nos réflexions juridiques au regard des grands principes de la responsabilité, avec un éclairage particulier sur le lien de causalité entre la faute qui, il faut bien le reconnaître, est malheureusement presque toujours imputable à l’homme et le préjudice invoqué. 2015-161

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Guy Hourcabie

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École Nationale d’Équitation (ENE) - Saumur, 7 novembre 2014

La XXème édition du congrès de l’IDE fut couronnée de succès. Pour cet anniversaire, l’Institut du droit Equin toujours présidé par Guy Hourcabie et animé par la fi dèle Claire Bobin désormais assistée de Laurie Bessette, avait organisé un programme de choix pour ses membres. Les animations débutaient la veille puisque l’ide avait organisé un cocktail dînatoire dans la Cave d’Etienne Bouvet, un endroit festif et original. Cocktail précédé d’un apéritif d’accueil dans la salle des calèches et suivi d’une découverte des caves à la bougie. Jean-René Tancrède

Vie du droit

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Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 29

Vie du droit

Le mercredi 25 mars 2015, Philippe Jeannin, Premier Président de la Cour d’appel de Rennes, Véronique Malbec, Procureur général, et Annie Riallot, Directrice de

greffe, ont accueilli, au sein du parlement de Bretagne, une délégation de dix-neuf membres du Conseil Supérieur de la Magistrature. Présidée par Bertrand Louvel, Premier Président de la Cour de cassation, et Jean-Claude Marin, Procureur général près cette Cour. Après un échange riche et constructif avec les deux Chefs de Cour et la directrice de greff e, lors duquel plusieurs sujets tels que l’évaluation de l’activité professionnelle ou la mobilité ont pu être évoqués, le Conseil Supérieur de la Magistrature a rencontré l’ensemble des Chefs de juridiction du ressort lors d’une réunion plénière.Au terme de cette matinée au sein du parlement de Bretagne, le Conseil s’est scindé en trois groupes distincts afi n de pouvoir se rendre dans les neuf juridictions du ressort.Le premier de ces trois groupes, présidé par les Chefs de la Cour de cassation, a profi té de sa présence au sein du parlement de Bretagne pour rencontrer, durant l’après-midi du 25 mars, les Magistrats de la Cour d’appel, les représentants régionaux des organisations syndicales de Magistrats, ainsi que

le Bâtonnier et la Vice-Bâtonnière de l’Ordre des avocats de Rennes. A l’issue de cette première journée, ce groupe s’est rendu les 26 et 27 mars, hors la présence des Chefs de la Cour de cassation, au sein des juridictions de Brest, Quimper et Lorient.Les deux autres groupes du Conseil Supérieur de la

Magistrature se sont, quant à eux, respectivement déplacés, l’après-midi du 25 mars, puis les 26 et 27  mars, au sein des Tribunaux de Grande Instance, d’une part, de Saint-Brieuc, Saint-Malo et Rennes, et d’autre part, de Vannes, Saint-Nazaire et Nantes. 2015-162

Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM)Déplacement au sein du ressort de la Cour d’appel de Rennes25/27 mars 2015

Pour son premier déplacement en juridiction, le nouveau Conseil Supérieur de la Magistrature, installé en février dernier et qui siégera jusqu’en 2019, s’est rendu, du 25 au 27 mars 2015, dans le ressort du Parlement de Bretagne pour un programme dense de visites et de rencontres au sein de la Cour d’appel de Rennes et de l’ensemble des neuf Tribunaux de Grande Instance.

Les membres du CSM 2015/2019 à la Cour d’appel de Rennes le 25 mars 2015

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35Membres du CSM 2015/2019l Jean Danet, Maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Nantes, désigné par le Président de la République,l Evelyne Serverin, Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifi que, désignée par le Président de l’Assemblée nationale,l Paule Aboudaram, avocate au Barreau d’Aix-en-Provence, ancien Bâtonnier, désignée par le Président du Conseil National des Barreaux,l Yves Robineau, Président de section, Président adjoint de la section sociale du Conseil d’État, élu par l’assemblée générale du Conseil d’Etat,

l Alain Lacabarats, Président de Chambre, maintenu en activité à la Cour de cassation pour exercer les fonctions de conseiller à ladite Cour,l Chantal Bussière, Première Présidente de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence,l Eric Maréchal, Président du Tribunal de Grande Instance de Montpellier,l Alain Vogelweith, Premier Vice-Président au Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence,l  Virginie Valton, Substitut du Procureur général près la Cour d’appel de Douail Didier Boccon-Gibod, Premier Avocat général à la Cour de cassation,

l Jean-Marie Huet, Procureur général près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence,l Vincent Lesclous, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Versailles,l Raphaël Grandfi ls, Premier Vice-Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paris,l François Thévenot, Procureur de la République adjoint près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers,l Richard Samas-Santafé, Vice-Président au Tribunal de Grande Instance de Paris,l Daniel Barlow, Secrétaire général du Conseil,l Lisa Gamgani, Secrétaire générale adjointe du Conseil.

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1. De nouveaux moyens pour les experts-comptables d’évincer les avocats – La destruction de la proximité des avocats en marche (articles  20  bis et 13 du projet).

La CNA rappelle sa lettre du 9 mars 2015 à tous les Sénateurs dont la presse a cité la dénonciation argumentée du risque d’éviction des avocats par les experts-comptables de pans entiers des prestations juridiques.La loi Macron ferait coup double en permettant aux experts-comptables d’évincer les avocats des PME et PMI et de la clientèle des particuliers peu fortunés (les plus aisés confient leurs comptes et leurs déclarations à un expert-comptable) et en cassant le rapport de proximité entre le Tribunal de Grande Instance et les avocats du Barreau rattaché : moins de services aux démunis et plus de déserts juridiques et judiciaires. Après des déserts médicaux, et administratifs, le déménagement du territoire continuerait. Et si on préférait les vrais outils de la croissance et la compétitivité ? On prétend créer un souffle modernisateur de concurrence pour que les plus jeunes entrent sur le marché et pour que baissent les prix des services juridiques et judiciaires. Personne ne peut croire qu’il n’y a pas de concurrence entre 60 000 avocats, qu’il n’y a pas de concurrence avec les autres professions juridiques, spécialement les notaires. Ce n’est jamais assez, il faut que les experts-comptables les concurrencent. Le marché semble l’alpha et l’oméga, certes quand il s’agit seulement du secteur privé. Il faudrait quand même méditer quelques exemples comme celui de l’ouverture à la concurrence du marché des commissaires-priseurs. Le résultat est que 57 % des ventes mobilières volontaires aux enchères sont monopolisées par 10 % des opérateurs et qu’ils imposent des prix de 20 à 25 % en moyenne contre 14,4 % fixé par le tarif des commissaires-priseurs.Dans les PME et PMI, les cabinets d’expertise-comptable ont un avantage concurrentiel sur les cabinets d’avocats qui les met en position fortement inégalitaire et qu’ils n’entendent pas lâcher en permettant que d’autres fassent des comptes et bilans. Le législateur ne comprendra-t-il pas ce que l’Autorité de la concurrence et des rapports universitaires ont souligné ?

La représentation du justiciable devant le Juge par un avocat (= la postulation) n’est pas un archaïsme. Ce serait un recul de supprimer la représentation de proximité existante.L’aridité et la complexité de la procédure augmentent cependant que les moyens donnés aux Juges et greffiers diminuent et chaque Barreau attaché au Tribunal de Grande Instance aide Magistrats et greffiers comme interlocuteur pour les bonnes pratiques et sert de guide pour ses membres.La France, pays vaste et très inégalement peuplé, connaît d’importantes différences entre les Tribunaux de Grande Instance selon leurs tailles et leurs localisations. Les plus grands tribunaux sont souvent les plus embouteillés. La teneur du projet est révélatrice de l’absence d’étude d’impact, d’écoute des professionnels et des justiciables et l’absence d’observation de la multipostulation en vigueur depuis mars 2013 dans les ressorts d’Alès et Nîmes et de Libourne et Bordeaux. Cette observation est pourtant riche d’enseignements. Il ne tient au surplus aucun compte des perspectives de fusions de cours actuelles destiné à en diminuer le nombre et en accroître l’étendue.La loi Macron aurait pour effet d’inciter les avocats à déserter les villes petites ou moyennes pour se concentrer dans les grandes villes. Le terrain enseigne que nos concitoyens les plus démunis et nos petites entreprises ne prennent pas conseil et ne font pas valoir leurs droits quand ils n’ont pas d’avocat et de Juge à proximité.Le maillage du territoire par la postulation existante assure la continuité territoriale du service public de la justice. Distendre ce maillage éloignerait les plus faibles de l’accès au droit et au juge. Le projet de loi Macron menace directement l’application de la loi et l’égalité de la justice pour tous.

2. Les rapports des avocats avec leurs clients contrôlés par les agents de l’État (article 13 du projet).

On voit encore une conséquence du vice originel de confier au Ministère des finances de profondes réformes de la justice quand l’adoption du projet chargerait une

grande variété de fonctionnaires habilités à rechercher et constater « dans le respect du secret professionnel » que l’avocat a conclu « par écrit avec son client une convention d’honoraires qui précise, notamment, le montant ou le mode de détermination des honoraires couvrant les diligences prévisibles, ainsi que les divers frais et débours et débours envisagés ». Ce projet rendrait applicables à ces recherches et constatations les articles L. 450-1, L. 450-3 à L. 450-4, L. 450-7 et L. 450-8 du code de commerce. Lises-les, lisez les textes réglementaires correspondants, interrogez les praticiens, et vous découvrirez qu’ensuite de l’adoption de cette disposition tout justiciable s’exposerait à faire connaître à tous les services fiscaux, de police, du travail, etc. qu’il s’est confié à son avocat et pourquoi.Il n’y a pas de démocratie sans le secret professionnel d’avocat et les tyrannies l’ont toujours démontré en le supprimant.Ce projet de loi, des lois et décrets publiés ou en projet, montrent qu’en France la demande de toujours plus d’outils pour enquêter et poursuivre l  légi t ime volonté d ’ef f icacité des fonctionnairesl se heurte de moins en moins au respect des libertés. Très dure sera la chute si les politiques continuent dans cette voie d’abandon.Pourtant, des politiques conscients des dangers ne peuvent-ils considérer que déjà notre droit commun traite le contrat entre l’avocat et son client autrement qu’un contrat de droit commun, que le pouvoir disciplinaire et le Juge sont là pour faire respecter l’obligation de contrat écrit si elle est imposée ?Juges et avocats doivent ensemble s’élever contre le dessaisissement de la justice et des instances disciplinaires au profit de toutes sortes de polices et contre l’oubli des fondements de nos libertés.

Ce sera l’honneur du Parlement de reprendre la main, de montrer au peuple l qui se défie tragiquement du politique l qu’il le protège, en rejetant purement et simplement les trois dispositions qui feraient faire un bond en arrière au respect de la loi, à la bonne administration de la justice et à nos libertés. 2015-163

Source : communiqué du 31 mars 2015

Veille législative

Projet de loi pour la croissance et l’activitéLa Confédération Nationale des Avocats en appelle solennellement au Parlement

Le projet de loi Macron prétend modifier l’exercice de la profession d’avocat et les règles de postulation inscrites dans notre Code de procédure civile. Il est issu d’un rapport de l’Inspection Générale des Finances et soutenu par le Ministre des finances. Des spécialistes, des connaisseurs du terrain, n’en doutons pas. La profession d’avocat en appelle aux politiques, à une réaction du Parlement.

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Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12 31

Vie du droit

Observatoire de la profession d’Avocats

Louis-Georges Barret, Avocat au Barreau de Nantes, spécialiste en Droit du Travail et Président de la Confédération Nationale des

Avocats (CNA) a été réélu au Conseil National des Barreaux (CNB) le 25 novembre dernier.Le Président du Conseil National des Barreaux Pascal  Eydoux et son Bureau ont nommé Louis-Georges  Barret Président de l’Observatoire de la Profession d’Avocats pour trois ans.Louis-Georges Barret s’est dit : « profondément ému par cette nomination. L’Observatoire réalise depuis dix ans un

travail considérable au service de la profession, ce travail est essentiel pour permettre non seulement de mieux connaître les avocats, mais surtout de proposer une vue prospective et proactive de la profession d’avocats au 21ème siècle ».Louis-Georges Barret salue le travail remarquable réalisé par ses prédécesseurs et notamment Loraine Donnedieu de Vabres-Tranié et indique qu’il entend développer les actions de l’Observatoire partout sur le territoire national. 2015-164

Source : communiqué du 5 février 2015 Louis-Georges Barret

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Jean-David Levitte, ambassadeur de France, membre de l’Institut était l’invité d’honneur du Déjeuner de printemps du Cercle des constitutionnalistes et des amis de la Question

Prioritaire de Constitutionnalité (QPC). Ce Cercle, fondé au lendemain de la révision constitutionnelle de 2008, a pour but de promouvoir la connaissance du droit constitutionnel et des institutions politiques et

de favoriser les échanges entre tous les acteurs de notre démocratie. Ancien représentant permanent de la France aux Nations Unies, ancien ambassadeur de France aux États-Unis et ancien conseiller diplomatique des Présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte qui continue de jouer un rôle important dans les relations diplomatiques contemporaines, a rappelé les profondes

transformations du monde actuel ainsi que les difficultés pour les démocraties et le rôle de la France pour aider des États faibles, notamment en matière d’ingénierie constitutionnelle. Il est aussi revenu en particulier sur l’action de la France en Libye mais aussi sur les récents événements en Ukraine qui éclairent le rôle singulier de notre Nation dans un monde devenu sans repères. 2015-165 Jean-René Tancrède

Dominique Chagnollaud, Anne-Marie Couderc, Jean-David Levitte, Catherine Husson-Trochain et Emmanuel Piwnica

Cercle des constitutionnalistesParis, 26 mars 2015

Page 32: Edition Du Jeudi 2 Avril 2015

32 Les Annonces de la Seine - Jeudi 2 avril 2015 - numéro 12

Décoration

C’est le Général d’armée Jean-Louis Georgelin, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, qui a remis à Ghislaine Alajouanine les insignes

d’Officier de la Légion d’honneur, dans la plus stricte intimité familiale de la récipiendaire et en présence des Membres du Conseil de l’Ordre National du mérite, il s’est exprimé en ces termes :

Je crois que vous marquez votre entourage par deux traits de caractère : votre enthousiasme et joie de vivre ; et votre don d’ubiquité qui vous conduit à vous investir dans de nombreux projets pour l’intérêt commun. Examinons votre foisonnant parcours d’un peu plus près.Vous débutez votre carrière professionnelle de manière peu banale. Vous créez en eff et à l’âge de vingt ans un atelier de fabrication de croix tombales pour subvenir aux besoins de votre famille fragilisée par le décès précoce de votre père. On voit ici déjà votre courage et votre détermination. Après un DESS de sciences économiques, vous rejoignez le secteur du bâtiment, monde d’hommes dans lequel vous gagnez rapidement votre légitimité et ne cesserez d’évoluer pendant 25 ans : de la direction de Bâtir SA, vous passez à celle du marketing international du groupe Fibralith, puis êtes nommée directrice générale de la société d’ingénierie Cerru. Vous intégrerez plus tard Campenon Bernard Construction dont vous fi nirez Vice-Présidente avant que le groupe ne devienne fi liale de Vinci. Durant ces années dans le bâtiment, vous ferez deux incursions : - l’une au service de l’Etat : vous êtes nommée à 30  ans à peine au sein de la commission

« habitat et cadre de vie » du Huitième plan de la France. Attachée aux questions sociales, vous devenez l’auteur de l’action prioritaire du commissariat au plan sur les conditions de vie dans l’habitat ancien.-  l’autre incursion se fait dans un domaine totalement diff érent mais qui témoigne lui aussi de votre intérêt pour le bien commun : il s’agit du domaine de la santé que vous considérez comme « la première des libertés » et qui deviendra bientôt votre occupation majeure. Vous voilà donc aux Etats-Unis où vous mettez vos talents de femme d’aff aires au service de causes altruistes. PDG de Gala Group USA, société d’ingénierie fi nancière, vous déployez par ailleurs votre énergie pour rassembler des fonds en faveur d’enfants atteints du SIDA et créer une chaine de nurseries, et imaginez un fi nancement original de dispensaires en Afrique. Cette initiative vous conduira dix ans plus tard, lorsque vous aurez défi nitivement abandonné le bâtiment, à créer la FISSA, en partenariat avec le CNES : vous mettez ainsi en place la médecine télésatellitaire, désenclavant les régions les plus isolées, en brousse africaine notamment mais également dans les pays frappés par le tsunami. De cette expérience vous tirerez un ouvrage, Nouvelles technologies au service de la santé en Afrique, et quelques années plus tard, votre nomination à la présidence du Haut Conseil français de télésanté dont la vocation est de mettre les nouvelles technologies de l’information et de la communication au service d’une santé équitable.Vous vous intéressez également aux problématiques de formation et de recherche : vous avez été un temps Présidente du directoire

de la Fondation pour la recherche médicale avant de devenir celle du Fonds solidarité système pour la recherche médicale. Vous êtes par ailleurs délégué de l’Institut des Nations-Unies pour la recherche et la formation et correspondante de l’Académie des sciences morales et politiques.Je ne peux citer ici toutes les organisations dont vous êtes Présidente ou membre - nous en avons dénombré près d’une vingtaine à dominante professionnelle, économique, politique, journalistique - mais je voudrais évoquer deux de vos engagements qui montre votre attachement à la chose publique  : vous avez été adjoint au maire de Saint-Cloud pendant huit  ans et conseillère de la communauté d’agglomérations « Cœur de Seine » ; et vous êtes membre du Conseil de l’ordre national du Mérite, mission dont vous vous acquittez avec beaucoup de passion et de perspicacité.Pour l’ensemble des causes que vous défendez dans de multiples domaines, pour votre capacité à convaincre, pour votre détermination à agir, toujours dans l’intérêt commun, je suis heureux de vous remettre aujourd’hui les insignes d’offi cier de la Légion d’honneur.

Passionnée, Ghislaine Alajouanine est une femme d’exception qui conjugue avec talent intelligence et sagesse. Tournée vers autrui, cette grande humaniste, a un attachement profond et particulier envers ceux qui sont en mal de valeurs et de repères, c’est ainsi qu’elle joue régulièrement un rôle important au plan de la cohésion sociale.Nous félicitons l’amie cultivée; citoyenne de cœur, dont l’amour pour son prochain est une vertu cardinale.Entrepreneur, inventeur, prospectiviste et ingénieur, son parcours professionnel refl ète l’image d’une femme d’action dont la seule façon d’être emporte conviction et contribue au prestige de la France. Son ouverture d’esprit et sa détermination justifi ent qu’elle ait été décorée ce 18 mars 2015 pour la 4ème fois par un Grand Chancelier de la Légion d’honneur (après les Généraux Biard, Forray et Kelche). Il était donc légitime que ses innombrables talents soient à nouveau mis en lumière par la République.2015-166 Jean-René Tancrède

Ghislaine AlajouanineOffi cier de la Légion d’honneurParis, 18 mars 2015

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Ghislaine Alajouanine et Jean-Louis Georgelin

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