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Enjeux de R-D et d’application de quatre systèmesde boisement et d’agroforesterie en courtes rotations : résultats de groupes de discussion réalisés au Québec
et dans les provinces des Prairies
par Sylvain MasseAnalyste en économie forestière, RNCan-SCF, CFL
BIENVENUE
Les colloques du SCF-CFLLe 8 janvier 2009
Enjeux de R-D et d’application de quatre systèmes de boisement et d’agroforesterie en courtes rotations :
résultats de groupes de discussion réalisés au Québec et dans les provinces des Prairies
Sylvain Masse et Pierre P. MarchandSCF-CFL
PLAN DE PRÉSENTATION
1. Objectifs2. Contexte3. Projet-cadre4. Approche 5. Faits saillants des résultats6. Prochaines étapes7. Principaux collaborateurs
1. OBJECTIFS
Identifier des enjeux de recherche et d’application perçus par des adoptants potentiels pour quatre systèmes de boisement et d’agroforesterie en courtes rotations
Évaluer le potentiel d’adoption des systèmes
Par le biais de groupes de discussion (focus groups) avec des propriétaires terriens du Québec et des trois provinces des Prairies
Qu’entend-on par boisement et agroforesterie ?
Boisement : Création de forêts là où il n’y en avait pas
Conforme à l’esprit du Protocole de Kyoto Exclut les sites reboisés après coupe Surtout de la plantation sur terres agricoles
abandonnées Ex.: Plantation en blocs du peuplier hybride sur friche
herbacée
Agroforesterie : Association intentionnelle d’arbres ou d’arbustes avec des cultures ou élevages agricoles
Interaction entre culture ligneuse et culture ou élevage agricole
Ex.: Bandes de protection riveraines avec saule adjacentes à des cultures agricoles
Réchauffement climatique
Nouvelles technologies de conversion de la biomasse cellulosique
Instabilité des marchés des carburants
Dévitalisation des régions-ressources
Importantes superficies de friches agricoles
2. CONTEXTE
Source : GIEC 2007
Source : GIEC 2007
Négociations pour donner suite au protocole de Kyoto, au-delà de 2012
Objectif du Canada de réduire, d’ici 2020, ses émissions de GES de 20 % par rapport aux niveaux de 2006
Objectif de 5 % d’éthanol dans l’essence d’ici 2010 pour le Canada et 2012 pour le Québec
Pour le Québec, représente 800 M litres par an.
Actuellement, 120 M litres d’éthanol-maïs produits par Ethanol Greenfield à Varennes
Nouvelles technologies de conversion de la biomasse cellulosique :
Pour la production d’éthanol (dans un premier temps) et de coproduits
Bilan énergétique amélioré
L’éthanol cellulosique : une technologie en voie de devenir opérationnelle
L’usine d’Enerkem à Westbury, en Estrie
Instabilité des marchés des carburants :
Variation de la population de quelques régions administratives
Régions administratives 1971-2001 2001-2011
Bas Saint-Laurent (01) -2,6 % -3,7 %Saguenay-Lac-Saint-Jean (02) 6,6 % -5,1 %Abitibi-Témiscamingue (08) 4,2 % -6,3 %Côte-Nord (09) -4,5 % -8,1 %Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (11) -14,8 % -8,1 %
Source: Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, 2008
Importantes superficies de friches agricoles :
Pas de données consolidées et peu de données descriptives
Estimation conservatrice de 100 000 ha pour le Québec (AAC 2008)
Exclut l’A-T et l’Outaouais (pas de données fiables)
Friche arbustive dans la région Chaudière-Appalaches
3. LE PROJET-CADRE
Développement de systèmes de boisement et d’agroforesterie en courtes rotations, dans le but de :
produire de l’énergie et réduire les émissions de GES contribuer au développement régional contribuer à l’avènement de la bioéconomie au Canada
Financé par le Programme Technologie et Innovation de RNCan (2005-2008)
Le projet-cadre (suite)
Équipe de 10 centres de recherche canadiens : 5 de RNCan (4 du SCF, CANMET), 2 de AAC, Universités de Guelph et de l’Alberta, et l’IRBV
Filière de R-D : sélection génétique, systèmes de production, mécanisation de la récolte, conversion en biocarburants, rentabilité économique, aspects politiques et sociaux
Les 4 systèmes de boisement et d’agroforesterie du projet :
Culture intensive en courtes rotations du saule ou du peuplier hybride (boisement)
Plantations en blocs du peuplier hybride (boisement)
Bandes de protection riveraines avec saule (agrofor.)
Culture intercalaire avec saule ou peuplier hybride (agrofor.)
Culture intensive en courtes rotations (CICR) du saule ou du peuplier hybride :
Haute densité de plantation (≈18 000 boutures/ha)
Récolte selon des cycles de 3-4 ans (gestion par recépages)
Forte densité de rejets après coupe (50 000 à 80 000/ha)
7-8 cycles (20-25 ans) entre deux plantations
Rendements de 10-20 tonnes sèches à l’hectare par an
Plantations en blocs du peuplier hybride :
Environ 800 arbres à l’hectare
Rendements potentiels de 15-20 m3/ha/an
Rotations de 15-20 ans (240-400 m3/ha)
La bioénergie : un des débouchés potentiels parmi une gamme de produits
Plantation de peuplier hybride après 2 ans
Plantation de peuplier hybride après 6 ans
Plantation de peuplier hybride après 15 ans
Peuplier hybride de 15 ans sur un sol très fertile
Système de bandes de protection riveraine avec saule :
Saules espacés à chaque mètre sur le rang, aux 2 mètres entre les rangs
Herbe semée entre les rangs et sur la limite de la bande côté champ
Récolte du saule selon des cycles de 3-4 ans; rejets après coupe; 7-8 cycles sur 20-25 ans
Rendements potentiels de 10 à 20 tonnes sèches/ha/an
Système de bandes de protection riveraine avec sauleSource : Bill Schroeder, AAFC-PFRA
Culture de biomassede saule
10 m 5 m
Cours d’eau
Bande herbacée
Culture
Saules de trois mois dans une bande de protection riveraine
Source : Bill Schroeder, AAFC-PFRA
Culture intercalaire avec saule ou peuplier hybride :
Systèmes agroforestiers où des plantes herbacées sont cultivées entre des rangées de peupliers hybrides (gestion par courtes rotations) ou de saules (gestion par recépages)
Tirer partie d’interactions écologiques positives entre des végétaux ligneux et herbacés, particulièrement aux niveaux du sol et des modifications du microclimat
Stage préliminaire de développement
Rangs de saules dans un site expérimental de culture intercalaire dans les provinces des Prairies
Source : AAFC – PFRA Shelterbelt Centre
Culture intercalaire avec peupliers hybrides en Europe
Source : www.montpellier.inra.fr/safe/
4. APPROCHE
Groupes de discussion (focus groups) avec des propriétaires terriens du Québec et des trois provinces des Prairies
Qu’est-ce qu’un groupe de discussion?
Une méthode de recherche développée en sciences sociales, surtout pour identifier et approfondir des perceptions, attitudes et comportements
Définition (Krueger et Casey, 2000) :
1. des personnes2. qui possèdent certaines caractéristiques, et3. qui fournissent des données qualitatives4. dans le cadre d’une discussion centrée5. dans le but de comprendre un sujet donné
L’approche retenue :
Groupes formés d’adoptants potentiels, à 70 % des agriculteurs et leur famille proche
2 ou 3 systèmes discutés par groupe de 7-10 personnes; environ 2 heures par système
Présentation vulgarisée de 15-20 min. sur un système avant les discussions
PBPH discuté au Québec seulement
L’approche retenue (suite) :
Questions qualitatives, p.ex. sur les connaissances initiales, avantages, et désavantages
Questions quantitatives, p.ex. sur les prévisions d’application, l’apprentissage et le changement d’intérêt
81 participants rencontrés en 2006 et 2007 au Québec et dans les Prairies
5. FAITS SAILLANTS DES RÉSULTATS
5.1 Niveau initial de connaissances
5.2 Avantages et désavantages perçus
5.3 Prévisions d’application
5.4 Enjeux perçus
5.5 Autres résultats
5.6 Conclusions
5.1 Niveau initial de connaissances
Participants ayant un niveau initial de connaissances élevé ou très élevé
Région CICR Plantations de PH
Bandes riveraines
Culture intercalaire
Québec 17 % 25 % 21 % 7 %
Prairies 36 % ----- 4 % 86 %
5.2 Avantages et désavantages
Exemples d’avantages perçus par système
Culture intensive en courtes rotations :
Technologie simple et conviviale (tech.)
Croissance et rendements élevés (tech.)
Courts cycles de production (tech.)
Potentiel de réduction des coûts dans un contexte opérationnel (finan.)
Présence de marchés (finan.)
Séquestration du carbone (envi.)
Plantation en blocs du peuplier hybride :
Culture plus connue que le saule (tech.)
Disponibilité de clones adaptés (tech.)
Aide technique et financière disponible (tech., finan.)
Présence de marchés (finan.)
Programme de remboursement des taxes foncières si statut de producteur forestier (légal)
Séquestration du carbone (env.)
Bandes de protection riveraines avec saule :
Implantation facile et rapide des bandes (tech.)
Revenus de la vente de bois (finan.)
Réduction des poursuites reliées à la pollution en aval (légal)
Capacité de filtration améliorant la qualité de l’eau (envir.)
Contrôle de l’érosion et stabilisation des berges (envir.)
Amélioration du paysage (autre)
Culture intercalaire :
Plus grande accumulation de neige (tech.) Effet brise-vent (tech.) Diversification des revenus (finan.) Possibilité d’obtenir des crédits de carbone (finan.) Culture apte à respecter les normes
environnementales (légal) Stabilisation des sols et réduction de l’érosion
éolienne (env.) Amélioration du paysage (autre)
Avantages perçus par catégorie
Rang CICR Plantations
de PH
Bandes riveraines
Culture intercalaire
1
2
3
4
5
Tech. 36 %
Envir. 30 %
Finan. 27 %
Autres 4 %
Légaux 2 %
Tech. 34 %
Finan. 30 %
Envir. 28 %
Autres 6 %
Légaux 1 %
Envir. 39 %
Tech. 27 %
Finan. 14 %
Autres 11 %
Légaux 9 %
Tech. 36 %
Envir. 36 %
Finan. 19 %
Autres 8 %
Légaux 1 %
Désavantages perçus par catégorie
Rang CICR Plantations
de PH
Bandes riveraines
Culture intercalaire
1
2
3
4
5
Finan. 43 %
Tech. 41 %
Envir. 8 %
Légaux 6 %
Autres 1 %
Tech. 47 %
Finan. 35 %
Autres 8 %
Légaux 6 %
Envir. 3 %
Tech. 40 %
Finan. 38 %
Envir. 11 %
Légaux 5 %
Autres 5 %
Tech. 62 %
Finan. 25 %
Autres 7 %
Légaux 4 %
Envir. 1 %
5.3 Prévisions d’application
Participants avec l’intention d’appliquer un système d’ici 5 ans (à moyen terme pour la culture intercalaire) selon l’admissibilité à une subvention de 75 % des coûts d’établissement (sauf pour la culture intercalaire)
Systèmes Avec subvention
Sans subvention
Culture intensive en courtes rotations 81 % 50 %
Plantation en blocs du peuplier hybride 70 % 37 %
Bandes de protection riveraine 59 % 24 %
Culture intercalaire ---- 8 %
5.4 Enjeux perçus
Identifiés principalement à partir des :
Désavantages perçus Raisons invoquées pour expliquer les prévisions
d’application et les changements d’intérêt Éléments jugés manquants ou à clarifier dans les
présentations
Généralisation de certains enjeux à d’autres systèmes que ceux pour lesquels ils ont été identifiés
48 enjeux perçus, regroupés en cinq catégories : techniques, financiers, environnementaux, légaux et autres
Les deux-tiers sont surtout des enjeux de R-D, le tiers, des enjeux d’application
80 % des enjeux s’appliquent à plus d’un système; la CICR et la PBPH ont en commun le plus grand nombre d’enjeux
Exemples d’enjeux perçus communs à au moins trois systèmes :
Établir et documenter les caractéristiques des clones disponibles (R-D, A)
Évaluer les risques que les racines bouchent ou endommagent les drains agricoles (R-D)
Préciser les rendements et les coûts de production dans un contexte opérationnel (R-D)
Préciser les marchés potentiels des divers usages (R-D)
Exemples d’enjeux perçus communs à au moins trois systèmes (suite) :
Développer des modèles permettant d’évaluer la rentabilité selon divers scénarios (R-D)
Évaluer et proposer des mesures incitatives (fiscales, techniques ou financières) (R-D)
Évaluer les risques de favoriser des organismes nuisibles aux autres cultures (R-D)
Préciser le statut de la culture (agricole, forestier, énergétique) (A)
Exemples d’enjeux perçus communs à au moins trois systèmes (suite) :
Infirmer ou confirmer les avantages environnementaux perçus, comparativement à l’agriculture traditionnelle (R-D)
Produire des informations vulgarisées et intensifier le transfert technologique envers les différents intervenants (A)
Exemples d’enjeux perçus pour un ou deux systèmes :
Préciser et faire connaître les caractéristiques requises des sols pour la CICR et la PBPH (R-D, A)
Préciser l’incidence à moyen et long termes de la CICR et de la PBPH sur les sols (R-D)
Préciser les modalités et les coûts de l’essouchement à la fin d’une rotation pour la CICR et la PBPH (R-D, A)
Établir si la capacité de protection des bandes riveraines diminue de façon notable suite à la récolte périodique des tiges (R-D)
Exemples d’enjeux perçus pour un ou deux systèmes (suite) :
Évaluer dans quelle mesure les fertilisants et pesticides s’échappent par les systèmes de drainage, malgré les bandes de protection riveraines (R-D)
Spécifier l’impact des bandes ou haies sur les cultures adjacentes (R-D)
Les opérations additionnelles pour les bandes riveraines représentent une surcharge pour certains propriétaires, particulièrement les agriculteurs (A)
Augmenter significativement les connaissances techniques sur la culture intercalaire, particulièrement sur les rendements globaux à l’hectare (R-D)
5.5 Autres résultats
Différences selon les zones géographiques :
Plus grand nombre d’avantages environnementaux mentionnés dans les Prairies
Désavantages légaux surtout mentionnés au Québec, p.ex. les contraintes liées au zonage agricole
Autres résultats (suite)
Augmentation importante de l’intérêt envers trois systèmes : CICR, bandes riveraines et culture intercalaire
Pour la PBPH, pas de changement ou diminution de l’intérêt justifié entre autres par :
Incertitude des marchés Période d’attente pour obtenir des revenus Risques techniques
Autres résultats (suite)
Appréciation de la formule des groupes de discussion par la grande majorité des participants :
acquisition de connaissances sur plus d’un système
échanges de points de vues
5.6 Conclusions
1. Les trois objectifs initiaux ont été atteints :
Identification d’enjeux de développement et d’application du point de vue d’adoptants potentiels
Évaluation du potentiel d’adoption des systèmes
Comparaison des résultats selon les systèmes et zones géographiques
Conclusions (suite)
2. L’approche développée pour les groupes de discussion s’est avérée efficace et efficiente
3. Cette approche pourrait être utilisée pour promouvoir l’adoption de systèmes de boisement et d’agroforesterie
6. PROCHAINES ÉTAPES
1. Au début février, publication du rapport en
versions française et anglaise
Sera aussi disponible en ligne sur le site de la librairie du CFL et sur le site Agri-Réseau du CRAAQ
Formulaire pour en obtenir une copie
Pour les gens en régions, contacter Guyta Mercier du PIF
2. En 2009, mise en œuvre d’une enquête auprès d’experts des enjeux identifiés afin de :
Préciser et valider les enjeux perçus Identifier des réponses ou solutions pratiques existantes Évaluer la pertinence de s’attaquer aux enjeux à court
et moyen termes Identifier d’autres enjeux pertinents Formuler des recommandations à différents
intervenants
7. PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Participants des groupes de discussion Derek Sidders et Brent Joss, Centre canadien de la fibre
du bois, Edmonton, Alberta Bonita (Bonnie) McFarlane, SCF, Edmonton, Alberta Bill Schroeder et John Kort, Agriculture et
Agroalimentaire Canada, Indian Head, Saskatchewan Michel Labrecque, IRBV, Montréal André Vézina, ITA, Campus La Pocatière Alain Olivier et David Rivest, Université Laval Pamela Cheers, Isabelle Lamarre et Diane Paquet,
SCF-CFL Jean-François Bureau, Gaston Joncas,
Normand Laflamme et Évelyne Thiffault, SCF-CFL
Merci de votre attention!
Pour nous rejoindre :Sylvain Masse
Tél.: [email protected]
Pierre P. Marchand Tél.: 418-649-8072
Guyta MercierTél.: 418-648-5828