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A164 JDP 2011 Observations.— L’objectif principal de notre étude était d’évaluer la difficulté diagnostique et les habitudes de traitement du psoria- sis en médecine de ville. Nous avons évalué les connaissances des omnipraticiens sur les co-morbidités et les critères de sévérité de cette dermatose. Nous avons voulu savoir quel était leur intérêt à une information sur les nouveautés thérapeutiques disponibles. Résultats.— Le taux de réponse est de 35 %. Le diagnostic cli- nique de psoriasis est facile pour 98,2 % des médecins. Le caractère sévère/grave est déclaré par 47,4 % d’entre eux. Ils le considèrent pourtant majoritairement comme maladie systémique inflamma- toire, chronique ou de longue durée. Le caractère héréditaire est connu par 49,2 % des médecins. Deux-tiers déclarent cette der- matose responsable de co-morbidités (67,2 %) et associée à une atteinte articulaire (73,7 %). Les critères de sévérité sont par ordre décroissant l’atteinte extra-cutanée, la surface corporelle, le retentissement sur la qualité de vie, et l’échec du traitement local. 73,8 % des médecins généralistes déclarent ne pas connaître les nouvelles thérapeutiques et 90,3 % d’entre eux sont intéressés par une information sur ces nouveautés. Discussion.— Le diagnostic clinique de psoriasis apparaît facile aux médecins généralistes. Ils sous-estiment par contre son carac- tère héréditaire et son caractère sévère/grave, mais semblent mieux connaître l’association à des co-morbidités et à une atteinte articulaire. Ces données expliquent l’insuffisance d’information et le manque de dépistage notés par les patients de l’étude « ImpactPsoJeunes ». La recherche non systématique de ces asso- ciations face à un psoriasis léger à modéré peuvent expliquer ces faits. Le médecin traitant est pourtant l’interlocuteur privilégié en ce qui concerne l’information sur cette dermatose, ses associations, son retentissement et ses possibilités thérapeutiques. Conclusion.— Ce travail donne un aperc ¸u actuel des connaissan- ces des médecins généralistes de la Marne sur le psoriasis. Elle met en avant l’éventuelle nécessité d’une information sur les nou- veautés cliniques et thérapeutiques dont pourraient bénéficier leurs patients. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.103 P86 Évaluation des manifestations cutanées dans une cohorte de patients sous biothérapies suivis en HDJ de rhumatologie — résultats d’une étude prospective observationnelle monocentrique A. Cozzi a,, J. Charles a , L. Grange b , P. Gaudin b , J.-C. Beani a , M.-T. Leccia a a Dermatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Rhumatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France Auteur correspondant. Mots clés : Biothérapies ; Carcinomes cutanés ; Rhumatisme inflammatoire Introduction.— La prise en charge thérapeutique des rhumatismes inflammatoires chroniques a été bouleversée par les biothérapies. Une majoration modérée des carcinomes cutanés est décrite sous anti-TNF (infliximab, adalimumab et etanercept). De nouvelles biothérapies sont en cours de développement, dont les cibles res- tent les cytokines pro-inflammatoires mais aussi des cellules comme les lymphocytes B ou T (tocilizumab, rituximab et abatacept). Peu d’études existent sur les effets secondaires cutanés de ces nou- velles biothérapies. L’objectif de notre étude était d’évaluer la prévalence des manifestations cutanées et les facteurs de risque associés de patients traités par biothérapies en Rhumatologie. Patients et méthodes.— Cent quatre patients suivis en HDJ de rhumatologie ont été inclus dans une étude prospective obser- vationnelle monocentrique et ont bénéficié d’un interrogatoire et d’un examen dermatologiques complets. Les données ont été recueillies concernant les patients (notamment phototype, enso- leillement, photoprotection, antécédents de cancers cutanés) ainsi que le nombre de biothérapies antérieures, leur dose et durée mais aussi les traitements immunomodulateurs antérieurs ou associés. Un recueil des manifestations cutanées a été réalisé et toutes les lésions suspectes ont été biopsiées. Une fiche d’information concer- nant la photoprotection a été remise à chaque patient. Résultats.— Sept patients présentaient des lésions suspectes de car- cinomes (âge moyen 64,8 ans), cinq étaient de phototype II et suivis pour une polyarthrite rhumatoïde. La durée moyenne de traitement par biothérapies était de 7,3 ans et le nombre moyen de biothéra- pies administrées de 2,6. Nous avons diagnostiqué six carcinomes basocellulaires chez trois patients, deux maladies de Bowen et deux lésions non carcinomateuses. Nous avons retrouvé une majoration des infections cutanées à herpès virus sous ces traitements. Aucune éruption inflammatoire (notamment psoriasis induit) n’a été retrou- vée. Le détail des manifestations cutanées et des facteurs de risques sera précisé. Discussion.— Nos résultats sont proches de ceux de la littérature avec un taux d’incidence de carcinomes sous biothérapie évaluée entre 4 et 5 %. La population étudiée avait une durée d’exposition aux biothérapies courte (< 8 ans) et peu d’expositions solaires. Conclusion.— Cette première étude prospective descriptive confirme l’importance de l’éducation et du suivi dermatologique des patients sous biothérapies en rhumatologie. La réalisation d’une fiche d’informations semble adaptée et appréciée par les patients et leurs médecins. Ce type d’étude permet de les sensibiliser à la surveillance cutanée, en particulier avec ces nouveaux immunomo- dulateurs. Déclaration d’intérêts.— Aucun. doi:10.1016/j.annder.2011.10.104 P87 Un questionnaire d’évaluation qualitative du prurit E. Brenaut , K. Talour, L. Misery Dermatologie, CHU de Brest, Brest, France Auteur correspondant. Mots clés : Analyse qualitative ; Prurit ; Questionnaire Introduction.— Le prurit est un signe fonctionnel qui se définit comme une « sensation désagréable conduisant au besoin de se grat- ter ». Actuellement il n’existe pas de questionnaire francophone validé permettant l’analyse sémiologique du prurit. Partant de ce constat, nous avons voulu en créer un et le soumettre à des patients afin de mettre en évidence des particularités sémiologiques selon la dermatose responsable du prurit. Les mécanismes physiopatho- logiques du prurit (rôles respectifs de l’histamine, de l’interleukine 31, du gastrin releasing peptide ou GRP, etc...) sont différents selon le type de dermatose, ce qui se traduit probablement par des dif- férences dans la sémiologie qui n’ont jusque-là pas été étudiées. Matériel et méthodes.— Le questionnaire comporte six parties : chronologie, effets des traitements, caractéristiques du prurit et/ou signes associés, intensité, retentissement sur les activités quotidiennes, caractéristiques du grattage. Il n’y a pas de score global. Résultats.— Le questionnaire a été proposé à 150 patients de plus de 18 ans présentant un prurit aigu ou chronique, consultant dans le service ou hospitalisés. Aucun n’a refusé de le remplir. Les patho- logies les plus représentées étaient par ordre décroissant l’eczéma (40 patients), le psoriasis (19), la dermatite atopique (18), la gale (19), l’urticaire (16). Les premières analyses montrent un bon taux de réponse avec peu de questions sans réponses et ce questionnaire paraît donc utilisable. Son temps de remplissage est de quelques minutes. Discussion.— Dans la littérature, quelques équipes ont utilisé des questionnaires pour évaluer le prurit chez des groupes de patients avec une même dermatose : dans la dermatite atopique avec le

Évaluation des manifestations cutanées dans une cohorte de patients sous biothérapies suivis en HDJ de rhumatologie – résultats d’une étude prospective observationnelle

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tteinte articulaire (73,7 %). Les critères de sévérité sont parrdre décroissant l’atteinte extra-cutanée, la surface corporelle,e retentissement sur la qualité de vie, et l’échec du traitementocal. 73,8 % des médecins généralistes déclarent ne pas connaîtrees nouvelles thérapeutiques et 90,3 % d’entre eux sont intéressésar une information sur ces nouveautés.iscussion.— Le diagnostic clinique de psoriasis apparaît facileux médecins généralistes. Ils sous-estiment par contre son carac-ère héréditaire et son caractère sévère/grave, mais semblentieux connaître l’association à des co-morbidités et à une atteinte

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ésions suspectes ont été biopsiées. Une fiche d’information concer-ant la photoprotection a été remise à chaque patient.ésultats.— Sept patients présentaient des lésions suspectes de car-inomes (âge moyen 64,8 ans), cinq étaient de phototype II et suivisour une polyarthrite rhumatoïde. La durée moyenne de traitementar biothérapies était de 7,3 ans et le nombre moyen de biothéra-ies administrées de 2,6. Nous avons diagnostiqué six carcinomesasocellulaires chez trois patients, deux maladies de Bowen et deuxésions non carcinomateuses. Nous avons retrouvé une majorationes infections cutanées à herpès virus sous ces traitements. Aucuneruption inflammatoire (notamment psoriasis induit) n’a été retrou-ée. Le détail des manifestations cutanées et des facteurs de risquesera précisé.iscussion.— Nos résultats sont proches de ceux de la littératurevec un taux d’incidence de carcinomes sous biothérapie évaluéentre 4 et 5 %. La population étudiée avait une durée d’expositionux biothérapies courte (< 8 ans) et peu d’expositions solaires.onclusion.— Cette première étude prospective descriptiveonfirme l’importance de l’éducation et du suivi dermatologiquees patients sous biothérapies en rhumatologie. La réalisation d’uneche d’informations semble adaptée et appréciée par les patientst leurs médecins. Ce type d’étude permet de les sensibiliser à laurveillance cutanée, en particulier avec ces nouveaux immunomo-ulateurs.éclaration d’intérêts.— Aucun.

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. Brenaut ∗, K. Talour , L. MiseryDermatologie, CHU de Brest, Brest, France

Auteur correspondant.

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