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POSTER N ° 93 Fausses hyponatr mie et hyperphosphor mie au cours d'une infection par le virus VIH. R61e de I'hypergammaglobulin mie polyclonale. G. GRATEAU*, C. BACHMEYER**, O. TAULERA*, G. SARFATI**, D. S#R#NI*, B. CHRISTOFOROV*, G.A. CREMER* Spurious hyponatremia and hyperphosphatemia were found in a man with HIV infection. These abnormalities were related to a marked polyclonal hypergammaglobulinemia. Une hyponatr~mie est frequente au cours de I'infection par le VIH. Elle est le plus souvent secondaire & une hypo- volemie ou & une secretion inappropri6e d'hormone antidiuretique. Nous rapportons I'observation d'un malade au stade d'ARC, avec une fausse hyponatr~mie en rapport avec une grande hypergammaglobulin6mie polyclonale, qui ~tait 6galement & I'origine d'une fausse hyperphosphor6mie. Un homme de 29 ans, s~ropositif pour le virus HIV, ~tait hospitalise pour alt6ration de I'etat g~n6ral. A I'examen clinique : ad6nopathies superficielles, h6patospl6nom6galie. Dans le s~rum (donn6es fournies par un spectrophotometre Hitachi ®717) : Na : 123 mmol/I, CI : 107 mmol/I, bicarbonates : 15 mmol/I, cr~atinine : 121 mmol/I, protides : 140 g/I, glu- cose : 5,1 mmol/I, cholesterol : 2,00 mmol/I, triglyc6rides : 1 mmol/I, calcium : 1,99 mmol/I, phosphore : 2,47 mmol/l. Electrophorese des protides : albumine : 24 g/I, gammagiobulines : 112 g/I sans pic. L'immuno61ectrophor~se confirma I'absence d'immunoglobuline monoclonale. Osmolalite piasmatique : 293 mmol/I par cryoscopie. Apres d6proteinisation, la phosphor6mie 6tait & 1,60 mmoi/l. Le taux de lymphocytes CD4 6tait & 319/mm 3. Natriur~se : 83 mmol/24 heures. L'~tat clinique et biochimique restait stable durant I'hospitalisation, sans evidence d'infection opportuniste. La biopsie d'une ad6nopathie superficielle montrait une hyperplasie lympho'fde, sans lymphome. Deux anomalies biochimiques sont observ6es chez ce malade. L'hyponatremie est une fausse hyponatr6mie car I'osmolalite plasmatique est normale. Elle est dQe & I'augmentation de la fraction non aqueuse du plasma par I'hyper- gammaglobulinemie polyclonale. L'hyperphosphoremie s'est normalis~e apres d6prot6inisation du s~rum et s'explique probablement par une interference entre les gammaglobulines et la m6thode de dosage du phosphore, comme cela a 6t~ rapporte en cas de my61ome. Ces anomalies m6ritent d'6tre connues chez les malades infect6s par le VIH oQ I'hypergammagiobulin6mie est fr6quente, et souvent importante, pour eviter des examens compl6mentaires inutiles et des traitements inappropries. * D#partement de M6decine ; ** Service de Biochimie A ; HSpital Cochin ; 27, rue du Faubourg Saint Jacques ; 75674 PARIS C6dex 14. 1992 - Tome XIII Bulletin de la SNFMI N ° 27 S 221

Fausses hyponatrémie et hyperphosphorémie au cours d'une infection par le virus VIH. Rôle de l'hypergammaglobulinémie polyclonale

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Page 1: Fausses hyponatrémie et hyperphosphorémie au cours d'une infection par le virus VIH. Rôle de l'hypergammaglobulinémie polyclonale

P O S T E R N ° 93

Fausses hyponatr mie et hyperphosphor mie au cours d'une infection par le virus VIH. R61e de I'hypergammaglobulin mie polyclonale. G. GRATEAU*, C. BACHMEYER**, O. TAULERA*, G. SARFATI**, D. S#R#NI*, B. CHRISTOFOROV*, G.A. CREMER*

Spurious hyponatremia and hyperphosphatemia were found in a man with HIV infection. These abnormalities were related to a marked polyclonal hypergammaglobulinemia.

Une hyponatr~mie est frequente au cours de I'infection par le VIH. Elle est le plus souvent secondaire & une hypo- volemie ou & une secretion inappropri6e d'hormone antidiuretique. Nous rapportons I'observation d'un malade au stade d'ARC, avec une fausse hyponatr~mie en rapport avec une grande hypergammaglobulin6mie polyclonale, qui ~tait 6galement & I'origine d'une fausse hyperphosphor6mie.

Un homme de 29 ans, s~ropositif pour le virus HIV, ~tait hospitalise pour alt6ration de I'etat g~n6ral. A I'examen clinique : ad6nopathies superficielles, h6patospl6nom6galie. Dans le s~rum (donn6es fournies par un spectrophotometre Hitachi ® 717) : Na : 123 mmol/I, CI : 107 mmol/I, bicarbonates : 15 mmol/I, cr~atinine : 121 mmol/I, protides : 140 g/I, glu- cose : 5,1 mmol/I, cholesterol : 2,00 mmol/I, triglyc6rides : 1 mmol/I, calcium : 1,99 mmol/I, phosphore : 2,47 mmol/l. Electrophorese des protides : albumine : 24 g/I, gammagiobulines : 112 g/I sans pic. L'immuno61ectrophor~se confirma I'absence d'immunoglobuline monoclonale. Osmolalite piasmatique : 293 mmol/I par cryoscopie. Apres d6proteinisation, la phosphor6mie 6tait & 1,60 mmoi/l. Le taux de lymphocytes CD4 6tait & 319/mm 3. Natriur~se : 83 mmol/24 heures. L'~tat clinique et biochimique restait stable durant I'hospitalisation, sans evidence d'infection opportuniste. La biopsie d'une ad6nopathie superficielle montrait une hyperplasie lympho'fde, sans lymphome.

Deux anomalies biochimiques sont observ6es chez ce malade. L'hyponatremie est une fausse hyponatr6mie car I'osmolalite plasmatique est normale. Elle est dQe & I'augmentation de la fraction non aqueuse du plasma par I'hyper- gammaglobulinemie polyclonale. L'hyperphosphoremie s'est normalis~e apres d6prot6inisation du s~rum et s'explique probablement par une interference entre les gammaglobulines et la m6thode de dosage du phosphore, comme cela a 6t~ rapporte en cas de my61ome. Ces anomalies m6ritent d'6tre connues chez les malades infect6s par le VIH oQ I'hypergammagiobulin6mie est fr6quente, et souvent importante, pour eviter des examens compl6mentaires inutiles et des traitements inappropries.

* D#partement de M6decine ; ** Service de Biochimie A ; HSpital Cochin ; 27, rue du Faubourg Saint Jacques ; 75674 PARIS C6dex 14.

1992 - Tome XI I I Bullet in de la SNFMI N ° 27

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