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Le magazine des matières premières et des ingrédients renouvelables.
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5 MARS 2011 N°
SUBSTANCES DANGEREUSES
Les alternativesvégétalesse multiplient
Prix des matièrespremières
ENTRETIEN avecMichel Portier,directeur général d’Agritel
Vers uneformulationplus verte
DossierCOSMÉTIQUE
Reportage à Tartasdans la bioraffinerie
de Tembec
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Panorama du marché des bioproduits - Nina QUELENIS, Responsable Intelligence
Economique, Pôle IAR
Point sur le marché des biomatériaux et ses acteurs
- Josué MIGARD, Chef de projet Intelligence Economique, CRCI Champagne Ardenne
- Christophe DOUKHI DE BOISSOUDY, Directeur Général, NOVAMONT
- Arnaud ROLLAND, Responsable Développement Durable, COCA-COLA ENTREPRISE
La recherche en chimie moléculaire : passerelles et évolution vers la chimie du végétal
- Xavier COQUERET, Professeur, Université de Champagne Ardenne
Etat de l’art de la bioénergie- Frédéric DOUARD, Rédacteur en Chef,
BIOENERGIE INTERNATIONAL
Les bio raffi neries de deuxième génération
- Jean-Luc WERTZ, VALBIOM, Université de Liège
L’ACV : méthodologie, études de cas et revue critique- Jacky VANDEPUTTE, Ingénieur projet,
Pôle IAR- Guillaume JOUANNE, Ingénieur conseil
chef de projet, EVEA CONSEIL- Stéphane FOUQUAY, Global Product Integrity
Manager, BOSTIK
Matériaux à base d'amidon : état des connaissances et perspectives
- Denis LOURDIN, Directeur de Recherche, INRA
Quelles sont les avancées de la phytoremédiation
- Thierry JACQUET, Président fondateur, PHYTORESTORE
Valorisation des coproduits de lin et de chanvre
- Jevgenij LAZKO, Chargé de Recherche, MATERIA NOVA
3 MAI
Plénière Ingrédients & Actifs du pôle IAR Les colorants naturels : enjeux et potentiels de développement
EXTRAIT DU PROGRAMME DU CONGRÈS SIÑAL
Contactez-nous au : +33 (0)1 41 86 41 68
> Rendez-vous d'affaires > Conférences
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3FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Éditorial
3
Investissements d’avenir Quels débouchés industriels?
Sylvie LatieuleRédactrice en [email protected]
Abonnez-vous gratuitement sur www.formule-verte.com
a chimie du végétal fourmille d’acteurs et de projets. La France est largement
couverte par de nombreux pôles de compétitivité dont les principaux sont Indus-
tries & Agroressources, Axelera, Agrimip, Pôle Fibres, Maud, Pôle Pass. Ils ont
notamment pour mission d’aider leurs adhérents à monter des projets de R&D,
pour postuler ensuite auprès de différents organismes financeurs comme l’ANR, Oseo ou le FUI.
Et depuis peu, ces projets essaient de rentrer dans le cahier des charges des appels à projets
lancés dans le cadre des Investissements d’avenir (ou Grand emprunt). Déjà, à l’occasion du salon
de l’agriculture, les cinq premiers lauréats d’un appel à projets « Biotechnologies et bioressources »
ont été dévoilés. Ils bénéficieront de 33,7 millions d’euros d’aides. Dans les mois à venir, d’autres
appels à projets seront susceptibles d’intéresser les acteurs de la chimie du végétal, notamment
celui de l’Ademe dans le cadre de son programme sur les démonstrateurs et plateformes techno-
logiques en énergies renouvelables et décarbonées et en chimie verte ou de l’ANR en charge de
la sélection des Instituts d’excellence dans le domaine des énergies décarbonées (IEED).
Pourtant, face à ce dynamisme de la R&D, certains observateurs commencent à se montrer scep-
tiques, voire inquiets, du devenir industriel de ces projets de R&D sur le territoire français. Des
exemples récents ont montré que le choix de la France était loin d’être une évidence lorsqu’il
s’agit d’entreprendre un projet industriel. Pour commencer, la société clermontoise, Metabolic
Explorer, à la recherche d’un partenaire et d’un territoire pour construire une
première unité industrielle de propanediol, a opté pour la Malaisie. Deuxième
producteur mondial d’huile de palme, ce pays offre un accès sécurisé et
compétitif à la glycérine, matière première du propanediol, ainsi que des
débouchés sur une industrie textile asiatique en forte croissance. Metabolic
Explorer n’a pas caché qu’il allait aussi bénéficier d’un financement allant
jusqu’à 30 millions d’euros pour la construction de son usine.
Un autre exemple nous est fourni par Global Bioenergies. Cette start-up dyna-
mique, installée sur le Genopole d’Evry, a annoncé un premier partenariat
industriel aux États-Unis, pour la production de bio-isobutène. Et elle n’a pas caché qu’elle avait
des vues sur d’autres grands marchés comme l’Allemagne, le Japon ou les pays émergents. Pas
un mot sur la France.
Tous ces efforts de R&D, impulsés par les pôles de compétitivité et les Investissements d’avenir
seraient-ils vains ? Dans un pays où l’industrie a connu un fort recul, il fallait probablement
commencer par là. Mais aujourd’hui, il y a urgence à regarder au-delà de l’aide à l’innovation et
plancher sur le sujet de l’aide à l’investissement industriel. Certes plus délicat, le sujet demande
de l’imagination, car Bruxelles veille au respect du droit de la concurrence. Mais c’est un passage
obligé si l’on veut convertir l’effort de recherche en succès industriels.
L
Il y a urgence à plancher sur le sujet de l’aide à l’investissementindustriel.
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4 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Sommaire N°05 - Mars 2011
DossierCOSMÉTIQUE Vers une formulationplus verte
RepèresPRIX DES MATIÈRES PREMIÈRESApprendre à sécuriserles marges
MICRO-ALGUESUne filière en devenir
WALLONIECap sur les produitsbiosourcés
OLÉOCHIMIELa société Vandeputte cultiveson esprit de pionnier
12 ACTUALITÉSPTT Chemical s’allie à Myriant
Une start-up choisit d’utiliser le miscanthus géant
Deinove vise la profitabilité
LyondellBasell sort des parfums
DuPont s’offre Danisco pour 6,3 milliards de dollars
Après la Thaïlande, Solvayconstruit en Chine
Recherche & Développement
Focus
08
24
21
32
PRODUITSSolution alternative pour les bioplastiques
39FournisseursLa technologie de mélangedes biocarburants
41Carnet /Agenda
NominationsFormations/Manifestations
42 IndexListe des sociétés
Photo de couverture : Arkema
F C I
© N
ovam
COLORANTS NATURELSLa couleur végétale recréée
INSTITUT CHARLES GERHARDTDes résines biosourcées non toxiques
23 ACTUALITÉSCinq lauréats pour l’appel à projet Biotechnologies etbioressources
BIORAFFINAGE DU BOISTembec Tartas vise un marchéde spécialités
SUBSTANCES DANGEREUSESLes alternatives végétales se multiplient
© Y
SL
Historiquement utilisatrice de matières premières végétales,l’industrie cosmétiquese tourne aujourd’huivers des procédésplus verts, en inté-grant des ingrédientsissus du végétal maissurtout des subs-tances nécessitantmoins d’énergie pourleur formulation.
© C
lari
ant
© Paper Mate
VerteVitrine06
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AU CŒUR DE L’INNOVATION VEGETALE…
VERS UNE BIORAFFINERIE TOUJOURS PLUS PERFORMANTE…
FÉDÉRER CRÉER UN ÉCOSYSTÈME FAVORABLE INNOVER DURABLEMENT DANS LA CHIMIE DU VÉGÉTAL ET DES BIOTECHNOLOGIES INDUSTRIELLES
INGÉNIERIE DE PROJETS
RECHERCHE DE FINANCEMENTS
VEILLE STRATÉGIQUE
MISE EN RÉSEAU
PARTENARIATS INTERNATIONAUX
p av v é v 3 b i s . p d f
1 2 8 / 0 2 / 1 1 1 5 : 3 3
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6 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Biomolécules et biopolymères font une entrée en force dans notre viequotidienne.
Vitrine
Revêtement de solsans phtalate
Du bioplastique pourdu jus de citron bio■ Conditionner du citron bio dans unplastique à base d’amidon de maïs ?C’est ce que propose le fabricant italien,Polenghi LAS, qui a fait appel à
NatureWorks LLC et son PLAIngeo pour la bouteille de sonjus de citron bio. Polenghi LASse félicite de ce conditionne-ment biodégradable et
compostable. Le fournisseurde bioplastique précisepar ailleurs qu’il s’agitde la première bou-teille biodégradablemoulée par extrusion-soufflage en Europe.Le conditionnement de10 millions de bouteillesavec l’Ingeo permettra deréduire de 126 tonnes lesémissions de CO2, parrapport à l’utilisation deplastiques d’originepétrolière.
© Bic
Des stylos biodégradables■ La gamme Biodégradable de Paper Mate porte un nom explicite. Une année suffitpour dégrader l’enveloppe de ces stylos dans les sols et le compost. Le fabricant indiqueque plus de 50 % des stylos Paper Mate Biodégradable sont fabriqués avec des matériaux renouvelables d’origine végétale et plusprécisément à partir de maïs.
© Gerflor
■ Le MipolaM SyMbioz de Gerflorcontient plus de 75 % de matièresinépuisables ou renouvelables. Il estcomposé d’un plastifiant d’origine 100 %végétale et entièrement renouvelable. Cerevêtement est exempt de métaux lourdset de CMR 1 et 2. Il bénéficie par ailleursdu système breveté de traitement desurface Evercare, qui agit comme unebarrière contre les agressions extérieures(taches et produits chimiques) etsupprime définitivement l’applicationd’une métallisation.
© Polenghi LAS
© Paper Mate
Des rasoirs jetablesplus écologiques■ Les rasoirs BIC ecolutions peuventlégitimement revendiquer une empreinteenvironnementale réduite. Déjà, lemanche est composé de talc, de verre et dePLA, coloré avec des bio pigments.L’emballage utilise un carton 100% recycléet les encres pour l’emballage sontd’origine végétale. Le bilan carbone ducycle de vie complet de ce rasoir est de 43 g, soit 16 g de CO2 de moins qu’unrasoir 3 lames équivalent fait à base deplastique issu de pétrole.
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7
Z O O M
FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Les végétaux en renfortdans l’automobileLa société AFT Plasturgie a développé unegamme de matériaux composites thermo-plastiques/fibres végétales, la gammeRefine, avec notamment l’élaborationd’une pièce de rétroviseur pour le groupeautomobile PSA. Une analyse de cycle devie (ACV) comparative a montré un netavantage en termes de profil environne-mental pour les composites polypropy-lène renforcé fibres de chanvre par rap-port aux composites PP renforcé fibres deverre.
Information sélectionnée par le site www.agrobiobase.com
© Syntilor
© Toile de Mayenne
Lasurenaturelle pour le bois■ La société Syntilordéveloppe une gamme derevêtements à base dematières premièresrenouvelables, baptisée BIOréthane.Parmi ses dernières nouveautés, unelasure qui met en valeur l’aspect mat trèsnaturel des bois intérieurs et extérieurs, etapporte une protection anti U.V. Au cœurde sa formulation, des résines hautes
performances en phase aqueuse sont àbase de matières premières naturellesrenouvelables (huile de soja, de lin, dericin).
■ Tectubes, Allveggie et FKuRKunststoff ont collaboré pour la mise aupoint d’un dentifrice conditionné à l’aidede bioplastiques et biorésines. FKuR a ainsiapporté son expertise de ses gammes dePLA Bio-Flex, de compounds d’ester decellulose Biograde et de polymèresrenforcés de fibres naturelles Fibrolon. Allveggie a, lui, fournit le dentifrice
produit à partir de substances naturelles.Enfin, Tectubes a produit ces tubes parmoulage par injection, extrusion et
impression. Les partenairesprécisent ainsi que « toutes les matières
premières utilisées sontbiodégradables ».
Des tissus 100%naturels■ En 2010, l’entreprise familiale Toile deMayenne lançait une collection complètede tissus de coton et de lin issus de laculture biologique. En 2011, grâce à unecollaboration avec la société Couleurs deplantes, les teintures seront totalementnaturelles et composées de pigments deplantes comme la coréopsis, le cosmos, lagarance, le genêt, le pastel… Ces plantessont cultivées dans le respect del’environnement et labellisées bio.
© PSA
© Tectu
bes
Les tubes de dentifrice passent au vert…
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8 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[ENTRETIEN]
Quelle est la demande des industriels
utilisant des matières premières végé-
tales pour la production d’ingrédients
renouvelables ?
Depuis plus d’un an, nous voyons lenombre de demandes de l’industrie dedeuxième transformation croître. Souvent,leur demande est « d’acheter pas cher ».Nous ne savons pas faire. Par contre, nouspouvons les aider à maîtriser la volatilité desprix des matières premières. Agritel est eneffet une société de conseil en gestion durisque prix pour la filière agricole et agroa-limentaire. Nous intervenons auprès detous les acteurs de la filière : de l’agriculteurà l’industriel de deuxième transformationen passant par celui de la première trans-formation et le négociant en matières agri-coles. Nous proposons des formations, parexemple pour la définition d’une stratégied’achat de matières premières. Notredeuxième activité est l’information. Vianotre site internet, par exemple, nouspublions des analyses des marchés dematières agricoles. Enfin, ce qui représente60 % de notre chiffre d’affaires (2,5 M€ en2010) est le conseil.
Vous proposez de maîtriser la volatilité
des prix. Quels sont les facteurs influen-
çant les prix des matières premières ?
Jusqu’en 2002-2003, la Politique agricolecommune protégeait le monde agricole. Unminimum, le prix d’intervention, et unmaximum, le prix de seuil, limitaient les fluc-tuations. Ainsi la tonne de céréales étaitcomprise entre 100 €et 160 €. Aujourd’hui,le 9 février 2011, la tonne de blé atteint 270 €. Plusieurs facteurs interviennent surcette hausse des prix. D’un côté, l’offre estdépendante du climat. Or le climat est deplus en plus imprévisible, ce qui augmente
la volatilité. De l’autre, la demande est liée àla consommation des ménages. Or quelquesoit le prix, elle est structurellement à lahausse, avec l’augmentation de la popula-tion. De plus, la demande est de plus enplus liée à la Chine. Ainsi, l’offre fluctue enfonction du climat alors que la demandecroît. Il est difficile d’essayer de réguler lavolatilité des prix, sauf en régulant l’offre : parexemple, en créant des stocks tampons desécurité. Une autre piste, avancée par leG20, est de maîtriser la spéculation. Pourtant,je ne pense pas que la spéculation ait engen-dré la hausse des prix. Elle n’a fait qu’accé-lérer la tendance.
Pour la 2e et la 3e génération de pro-
duits issus du végétal, les industriels
utilisent des coproduits de la filière
agricole. Comment évoluent les prix de
ces matières ?
Avec les biocarburants de 2e générationnotamment, nous constatons une trèsnette augmentation de la valorisation decoproduits comme les résidus de bois. Lavente de ces coproduits possède un impactde plus en plus fort sur les revenus desagriculteurs. Il est donc temps de s’intéres-ser à la sécurisation de la volatilité de cesprix. Car de plus en plus, ces coproduits
verront leur prix indexés sur celui de lamatière à laquelle ils sont liés. Ainsi, le son,qui est un coproduit de la meunerie, afficheaujourd’hui un prix équivalent à environ70 % de celui du blé. La volatilité des prixtouche donc de plus en plus de matières, d’oùla nécessité de sécuriser ses marges.
Comment les acteurs de la filière agro-
industrielle peuvent-ils se protéger ?
Il existe des outils financiers pour appren-dre à vivre avec cette volatilité. Il faut toutd’abord prendre conscience que nous nepourrons pas arrêter cette volatilité desprix des matières premières agricoles carnous ne maîtrisons ni le climat ni l’évolu-tion de la Chine. Mais il existe des outils desécurisation des marges. En effet, sur lesmarchés financiers, il est possible d’avoirdes cotations à 2 voire 3 ans. Il faut éviter lacontractualisation à un prix fixe surplusieurs années. Par exemple, pour lafilière bioéthanol, les contrats ont été établispour un prix du blé autour de 140 €/t.Aujourd’hui, le blé vaut 270 €/t. Les agricul-teurs qui ont signé des contrats avec cettefilière ne sont pas contents. Il aurait fallumettre en place des options et des outils decouverture de la hausse. Cela permet deprendre en compte la hausse structurelledes prix sans avoir de variations trop impor-tantes et fréquentes.
Quels sont les paramètres à étudier
pour établir de tels contrats ?
La décision d’achat ou de vente de matièresagricoles doit reposer sur des études de lastratégie de la société. Nous proposons parexemple un logiciel, Agrinext. Il s’agit d’unoutil d’aide à la décision qui permet auxacheteurs et aux vendeurs de prendre unedécision, liée à l’optimisation, la sécurisationet le calcul des marges. Pour un transforma-teur, le premier acte de décision est deconnaître le prix de revient à la vente duproduit fini et la marge. La volatilité des prixa un impact moindre pour un produit finià haute valeur ajoutée, par exemple. ■
PROPOS RECUEILLIS PAR AURÉLIE DUREUIL
Michel Portier, directeur d’Agritel, société de conseil engestion des risques « prix » pour la filière agricole,détaille les problématiques liées à la volatilité des prixdes matières premières pour l’agro-industrie.
PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES
Michel Portier, directeur d’Agritel.
Apprendre à sécuriser les marges
© A
grit
el
05 FV 08 REPÈRES Agritel BAT_Mise en page 1 08/03/11 13:57 Page8
9FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[BIOMASSE]
uand il décrit les perspec-tives de la filière micro-algues, Olivier Lepine, p-dgd’Algosource Technologies
souligne la « difficulté de la filière à vendredes produits avec un coût et des volumessatisfaisants ». Car, comme le rappelle PierreCalleja, p-dg de Fermentalg, la productionannuelle mondiale de micro-algues estd’environ 10 000 tonnes de matière sèche.Des volumes qui ne permettent pas d’ali-menter une filière qui vise des applica-tions tant dans les biocarburants que dansla chimie, la pharmacie et la cosmétique.Sans oublier l’agroalimentaire, l’alimenta-tion animale et la nutraceutique. Et d’autresapplications devraient encore apparaître.Aujourd’hui, le p-dg de Fermentalg estimequ’environ 300 entreprises sont impliquéesdans la production ou la transformation desmicro-algues. Au niveau mondial, « les paysasiatiques et les États-Unis sont de loin lesdétenteurs majoritaires de technologies surles micro-algues. En Europe, l’Allemagne etla France sont les principaux acteurs »,indique-t-il. De plus, « les micro-alguespeuvent être des matières premières maisaussi des usines cellulaires », ajoute PierreCalleja. Une diversité qui intéresse les indus-triels. En témoigne GérardMignani de Rhodia : « Dansles micro-algues, nous voyonsdes objets industrialisables. »Pourtant, si les orateurs ducolloque « Algues : filièresdu futur ! », organisé parAdebiotech en novembre2010, rappellent les intérêtstechniques des algues, denombreux axes restent àdévelopper pour la créationd’une filière industrielle.
Les recherches doivent continuer sur cettematière et les débouchés industriels. « Il fautréfléchir en termes de matière fonction-nelle, souligne Jean-François Sassi du Ceva.Un certain nombre de monomères sontprésents dans les micro-algues ». Un axestratégique pour Fermentalg, comme l’in-dique Pierre Calleja : « Nous recensonstoutes ces applications potentielles pour leplus rapidement possible les mettre enculture pour prendre des positions et être,demain, prêts à exploiter ». Outre l’identifi-cation de matières d’intérêt, le développe-ment de procédés de production utilisantdes micro-algues passera par une réductiondes coûts. « La difficulté de la filière est deproposer des produits avec des coûts et desvolumes satisfaisants », indique OlivierLépine d’Algosource Technologies. Ainsi, sides secteurs comme la cosmétique achè-tent la biomasse de micro-algues à un prixapprochant les 1 000 euros/kg pour dessecteurs comme ceux de l’énergie et desbiocarburants, la filière devrait pouvoirproposer ses produits à un prix autour del’euro par kg voire moins, selon OlivierLépine. Il suggère notamment de réussir àfaire baisser les coûts de récolte. L’augmen-tation des volumes produits dans le monde
est également une piste évoquée, tant pourson action sur les prix de cette biomasseque pour la pérennité des approvisionne-ments. Un point crucial pour les indus-triels comme Gérard Mignani (Rhodia).Enfin, pour cette filière en devenir, AntoineFindeling de Veolia Environnementénumère « de nécessaires déclencheurs pourne pas être des suiveurs » : d’abord « passerrapidement de l’éprouvette au démonstra-teur » ; ensuite d’ici 5 à 10 ans, « établir unbusiness model et des ACV fiables » ; enfin,dans les 10 à 15 ans, « déployer la filièreindustrielle ». Afin de suivre cette feuille deroute, il souligne l’importance de « mutua-liser les efforts académiques et industriels »et de mettre en œuvre « des politiques inci-tatives ». Jean-Marc Grognet, sous-direc-teur Industries de santé, de la chimie et desnouveaux matériaux à la Direction généralede la compétitivité de l’industrie et desservices (DGSIS) au ministère de l’Economie,de l’Industrie et de l’Emploi, indique que leministère « n’a pas et n’aura pas la capacitéde créer une filière ». Cependant, il rappelleque ses services sont « là pour accompagnerles industriels, les PME, etc. pour bâtir les
filières du futur ». Il cite ainsicertains dispositifs : le créditimpôt recherche, les pôlesde compétitivité et les inves-tissements d’avenir. Enfin,pour travailler dans cesfutures usines, une filièrede formation devra voir lejour. Les défis restent doncnombreux pour la créationd’une filière micro-alguesen France. ■
AURÉLIE DUREUIL
Avec de nombreuses sociétés et équipes derecherche travaillant sur le sujet en France, les micro-algues pourraient voir la création d’une filière dédiée.Des obstacles restent encore à surmonter.
MICRO-ALGUES
Une filière en devenir
Les principaux secteurs utilisateursde micro-algues
Cosmétique13% Énergie
13%
Environnement13%
Autre6%
Agroalimentaire/nutraceutique 20%
AlimentationAnimale 6%
Santé 29%
© F
erm
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lg
Sources P. Calleja ( Fermentalg )
Q
05 FV 09 REPÈRES microalgues BAT_Mise en page 1 08/03/11 14:01 Page9
10 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[BELGIQUE]
alBiom, c’est le nom de l’as-sociation wallonne quiœuvre depuis 2002 à la valo-risation non alimentaire de
la biomasse auprès de toutes les partiesconcernées dans cette région de la Belgique.ValBiom est organisée en trois cellules : 1)biocarburants, 2) bois énergie / biométhani-sation et 3) matières premières renouvela-bles. Jean-Luc Wertz et Julie Roïz, en chargede cette dernière cellule, rappellent d’entréede jeu que, dans le domaine des produitsbiosourcés, la Wallonie avec ses 3,5 millionsd’habitants ne joue pas dans la même caté-gorie que la France. « Il y a encore très peu depilotes industriels en Wallonie », confient-ils.Néanmoins, ValBiom a clairement identifiéles forces de la région. « La Wallonie disposede ressources agricoles non négligeables pourla production des matières premières à l’ori-gine des produits biosourcés », souligne Jean-Luc Wertz. Ces ressources sont d’ailleurstrès diversifiées allant du chanvre, voué à unavenir prometteur, au lin, en passant par le
colza, les céréales, la chicorée, la betterave, lapomme de terre, le miscanthus, aux quelss’ajoutent des déchets ou co-produits,comme les rémanents forestiers, les taillis àtrès courte rotation, les sous-produits del’industrie du bois, des industries agro-alimentaires. À cette biomasse, s’ajoute un potentiel derecherche public et privé important, ainsiqu’un enseignement supérieur de qualité.D’ailleurs, les pouvoirs publics ne s’y sont pastrompés. Déjà, la Wallonie finance active-ment l’association ValBiom qui compte enplus une centaine d’adhérents. Ensuite, dansle cadre du plan Marshall 2.vert lancé en2009 par les pouvoirs publics wallons, enprolongement du Plan Marshall visant àrelancer l’économie et l’emploi en Wallo-nie dans une logique de développementdurable, un sixième pôle de compétitivitévient d’être constitué. Sous le nom de Green-Win, il a pour vocation de constituer unefilière industrielle et scientifique, conju-guant chimie et matériaux durables, tout en
Limitrophe des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie,la Wallonie affiche des ambitions dans les produitsbiosourcés. L’association ValBiom travaille sur le sujet.
WALLONIE
Jean-Luc Wertz et Julie Roïz, en charge desproduits biosourcés au sein de ValBiom.
Cap sur les produits biosourcés
© V
alB
iom
Quelles actions menez-vous pour favoriser ce
développement des produits biosourcés ?
Travaillez-vous à la construction de filières ?
Quels contacts avez-vous au-delà de vos frontières ?
Vfavorisant le développement de produitsbiobasés. Ce pôle aura la capacité à monterdes projets de recherche et de formation.Néanmoins, Jean-Luc Wertz et Julie Roïzestiment que la Wallonie manque encored’une feuille de route régionale autourd’objectifs concrets à atteindre et préci-sant l’ensemble des verrous technologiquesà lever ainsi que les technologies à acqué-rir ou à développer. Ils observent qu’auxÉtats-Unis les efforts d’investissement sontplus clairs. Pour réussir sa percée dans lesproduits biosourcés, la Wallonie devra favo-riser le développement de bioraffineriesdédiées aux biocarburants ou à la produc-tion directe de produits chimiques, avecdans les deux cas la nécessité de valoriserles coproduits. ■ SYLVIE LATIEULE
3questions à
Jean-LucWertz
de ValBiom
05 FV 10 REPÈRES Wallonie BAT_Mise en page 1 08/03/11 14:06 Page10
11FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[BELGIQUE]
a société familiale belge Vande-putte a plus de 100 ans d’his-toire. À sa tête, quatregénérations de dirigeants se
sont déjà succédé. Des membres de la 5e génération sont déjà dans les murs. L’his-toire de cette société, installée à Mouscron,à la limite de la France, de la Flandre et de laWallonie, tourne autour de la graine de lin,une plante qui faisait autrefois la réputationde la région mais dont l’exploitation agricolea été abandonnée. Aujourd’hui, la matièrepremière est achetée à l’étranger (Canada,Ukraine, Russie, Kazakhstan…). Depuis sesdébuts, le cœur de métier de Vandeputte n’apas changé puisqu’il consiste à valoriserl’huile contenue dans les graines de lin,grâce à ses moulins à huile. Sur les vingtdernières années, avec l’arrivée de LucVandeputte, son président, la société acependant mis un sérieux coût d’accéléra-teur à cette valorisation. Au cœur de sa stratégie, le développementde ses deux activités traditionnelles desavons et détergents industriels et d’huilesvégétales. Ainsi, la branche VandeputteSavonnerie produit annuellement 60 mil -lions d’unités de savons ou de lessivesliquides, obtenus par saponification de l’huilede lin. Ces produits sont vendus directe-ment à la grande distribution. Le chiffred’affaires est passé de 7 millions d’euros en
1990 à 110 M€ en 2010 pour un effectifmultiplié par cinq. « Nous avons surfé sur lavague verte des années 80 avec nos produitsbiosourcés, se rappelle Luc Vandeputte. Àcette époque, nos produits se vendaient plusou moins bien. Mais cela nous a permis denous ouvrir les portes de la grande distribu-tion ». Aujourd’hui, la demande est sanscesse croissante. Pour ce qui est de la brancheVandeputte Huilerie, avec une capacité deproduction d’huile de 30 000 t/an et 40 M€de CA, cette société revendique une place de2e producteur européen d’huile de lin et 3e
mondial. La société a beaucoup investi depuis1996 pour accroître sa capacité de produc-tion. « C’était une volonté de ma part de nousdévelopper dans ce domaine. Mon idée étaitque l’huile de lin, plus riche en oméga 3 que laplupart des autres huiles végétales, avait lepotentiel pour devenir une huile alimen-taire », explique Luc Vandeputte. Dans lecadre d’un décret français datant de 1906,cette huile était en effet cantonnée à desapplications industrielles, excluant touteutilisation alimentaire. Depuis 2 ans, l’in-terdiction a été levée. « Je me suis battupendant quinze ans pour que l’huile de lin, quicontient entre 50 et 60 % d’oméga 3, puisseêtre utilisée dans l’alimentaire, tout comme lecolza qui n’en contient que 8 à 9 % » .
Nouveaux débouchés pourla graine de lin
Aujourd’hui, à côté de ces deux activités desavonnerie et d’huilerie, de nouveaux débou-chés s’ouvrent à l’huile de lin dans ledomaine des produits biosourcés, dont lesbiopolymères. « Cela fait 15 ans que noustravaillons sur le développement de nouveauxpolymères », tempère le dirigeant. Des acti-vités de production de polymères (principa-lement des linoleum) et de dérivés à based’huile végétale sont abritées depuis 2001par la société Vandeputte Oleochemical quiemploie 25 personnes, dont 7 en recherche,pour un chiffre d’affaires de 11 M€. Mais il
y a du nouveau. « Nous sommes membres dupôle de compétitivité français IAR, de Wala-grim en Belgique et nous serons bientôtmembres du futur pôle wallon GreenWin »,indique-t-il. Courant 2008, la société a déposéun projet de labellisation dans le cadre d’uneinitiative transfrontalière. Il s’agit du projetTechflax qui vise à proposer une valorisationnon alimentaire des coproduits issus dufractionnement de la graine de lin, en parti-culier de l’huile et des polysaccharides. Cesproduits pourraient trouver des applica-tions en tant que polyols dans les colles,résines ou matériaux polyuréthanes. Leprojet s’achèvera en 2012, avec l’objectif deproposer au marché de nouveaux produitsbiosourcés. Les recherches sur les polysaccha-rides visent le marché des superabsorbantsou des applications dans les cosmétiques oule biomédical. « La chimie du végétal est unmouvement phénoménal. Malgré notrepetite taille, et peu de moyens, nous figuronsparmi les précurseurs du domaine », estime-t-il. « Aujourd’hui, de grands groupes interna-tionaux investissent massivement dans cedomaine à travers des participations dans degrands programmes collaboratifs. C’est unechance pour les plus petites entreprises qu’ilfaut savoir saisir », conclut-il. ■
SYLVIE LATIEULE
Spécialisée dans lavalorisation des grainesde lin, la société belgeVandeputte travailledésormais sur denouveaux produitsbiosourcés. Les débouchéscommerciaux sont proches.
OLÉOCHIMIE
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and
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La société Vandeputte cultiveson esprit de pionnier
Vandeputte travaille sur le développementde nouveaux biopolymères.L
05 FV 11 REPÈRES Vandeputte BAT_Mise en page 1 08/03/11 17:01 Page11
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12 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[ACTUALITÉS]
L’Américain Myriant accueille un pétrochimiste thaïlandais dans son capitalpour financer un projet industriel aux États-Unis.
Le leader pétrochimiquethaïlandais vient de s’en-
gager auprès de Myriant Tech-nologies. PTT Chemical engageun investissement de60 millions de dollars (44 M€)dans le capital de cet Améri-cain focalisé sur les spécialitéschimiques à partir de maté-riaux renouvelables. Ces fondspermettront de soutenir leprincipal projet industriel del’entreprise américaine : uneusine d’acide succiniqueproduit à partir de sorgho etde dioxyde de carbone. Laconstruction de cette usined’une capacité de près de14 000 tonnes par an vadémarrer à Lake Providence,en Louisiane. En parallèle, PTTa signé avec Myriant unaccord pour la création d’unecoentreprise destinée à« déployer la technologie deMyriant en Asie du Sud-Est » etpermettre d’établir des « tech-nologies pour la production deproduits chimiques verts fabri-qués à partir des ressourcesvégétales abondantes en Thaï-lande et en Asie », expliquentles deux partenaires. Pour
l’Américain, c’est aussi unaccès direct aux marchés asia-tiques. « L’importance de l’ex-pertise technique etcommerciale de PTT, alliée àleur profonde connaissance desmarchés asiatiques majeurs, vapropulser Myriant comme l’undes leaders des biotechnologiesindustrielles », se réjouit déjàStephen Gatto, le p-dg.Pour le groupe thaïlandais, lesavantages de ces options stra-tégiques nouées sontnombreux. D’abord, c’est l’en-trée dans le capital d’un indus-triel américain ; c’est l’occasion
d’accéder à des technologiesinnovantes dans le domainede la chimie verte. Celapermettra aussi à PTT, très
INTERMÉDIAIRES
focalisé sur les productionspétrochimiques (oléfines etpolyoléfines), de renforcer sesactivités dans les spécialités,notamment les spécialitésplus durables comme l’oléochi-mie. Ses filiales Thai Oleoche-micals Company (TOL) et ThaiFatty Alcohol Company (TFA)détiennent des capacités deproduction d’esther méthy-lique (200 000 t/an), d’alcoolsgras (100 000 t/an) et de glycé-rine (31 000 t/an). Or PTT estpersuadé de la forte croissancede la demande en produitsrenouvelables sur les marchésasiatiques. ■ J.C.
PTT Chemical s’allie à Myriant
Dans ce domaine, l’union faitla force. Déjà, la société est néeen 2008 de l’association duFrançais ARD avec DNP. C’estd’ailleurs sur le site de labioraffinerie de Pomacle-Bazancourt, où est installéARD, qu’a été construite lapremière unité industrielled’acide succinique biosourcée.En fin d’année, la société aégalement conclu un contrat
avec l’Américain GreenFieldEthanol pour la création d’uneunité sur le sol américain.D’autres unités pourraient voirle jour au Brésil, en Thaïlandeet en Australie. On peut aussirappeler l’annonce d’un accordcommercial avec le JaponaisMitsui en avril 2010 puis d’unpartenariat technologiqueavec DuPont Applied Bio-Sciences en juillet. ■ S.L.
premières non alimentaires etdes matériaux lignocellulo-siques. « La plateforme techno-logique de Cargill va nouspermettre d’augmenter consi-dérablement la capacité desinstallations existantes avec uninvestissement minimal, et deréduire le coût de fabricationde nos acides succiniques », adéclaré Jim Millis, Chief tech-nology officer de Bioamber.
ACIDE SUCCINIQUE
La société Bioamber, absor-bée par l’Américain DNP
Green Technology fin 2010,entame une collaboration avecson compatriote Cargill. Dansle cadre d’un accord de licence,Bioamber va accéder à la tech-nologie de Cargill dans lesmicro-organismes pour laproduction d’acide succiniqueà partir de matières végétales,incluant des matières
Bioamber collabore avec Cargill dans les microorganismes
Le site de Myriant à LakeProvidence.
MYRIANT SIGNE AVEC DAVY PROCESS
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RRepères[ACTUALITÉS]
mer de l’isobutanol en isobu-tène. L’enjeu est de produirede l’isobutène à partir deressources renouvelables.
L’isobutène est utilisé commematière première pour laproduction de caoutchoucsbutyles. En complément de
cet investissement, lesdeux sociétés ont signéun accord donnant àLanxess l’exclusivitédes droits d’achat del’isobutanol produitpar Gevo. En échange,Gevo sera le premierfournisseur en isobuta-nol de Lanxess durantdix ans. La sociétéaméricaine prévoitd’améliorer la capacitéde son usine d’éthanolà Luverne (Minnesota)afin de produire83,3 Ml/an d’isobuta-nol. Le groupe envisage
ainsi de produire 50 000 td’isobutanol au 1er trimestrede 2012.■ A.F.
ISOBUTÈNE
Le groupe allemand ainvesti 7 millions de dollars
supplémentaires (5,2 M€) dans le capital de Gevo. Le pourcentage de ses partsdétenues dans la sociétés’élève maintenant à 9,1 %. Enmai dernier, Lanxess avaitdéjà investi 10 M$ dans lasociété américaine. « Cetinvestissement illustre l’atten-tion que nous portons à lachimie verte et à la productiondurable, qui gagneront enimportance au cours desprochaines années », indiqueAxel Heitmann, p-dg deLanxess. Actuellement, Gevomet en place un procédé defermentation permettant deproduire de l’isobutanol àpartir de sucres issus de labiomasse (maïs). Lanxessdéveloppe, lui, un procédé dedéshydratation pour transfor-
Lanxess a l’ambition deproduire des pneus à partird’isobutène renouvelable.
Lanxess renforce ses investissements dans Gevo
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Premier contrat pourGlobal Bioenergies ■ La jeune société annonce la
signature avec un industriel
américain d’un premier contrat
portant sur une application
particulière de son procédé de
bioproduction d’hydrocarbures
gazeux. Il prévoit l’établisse-
ment d’accords de licence spéci-
fiques par application,
permettant le financement des
procédés et leur développe-
ment. « L’isobutylène pouvant
être utilisé dans l’industrie des
carburants (ETBE, isooctane),
mais aussi pour fabriquer du
verre organique, des plastiques
ou des pneus, nous avons des
discussions en cours avec des
industriels dans de nombreux
domaines », précise le directeur
du Business Development.
« Nous prévoyons de signer
plusieurs nouveaux accords
industriels dès 2011 », indique
Marc Delcourt, pd-g.
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14 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères [ACTUALITÉS]
BIOPLASTIQUES
PLASTIQUE BIODÉGRADABLE
Le miscanthus giganteusest le matériau de base de
la jeune société BiomiscanthusFrance, née en 2009. Sonfondateur et président, RenéMarchal, prévoit d’entamer laproduction du bioplastique,nommée Biomiscanthus, aumois de juin. Un bioplastiquebiodégradable et compostable,destiné à une utilisation dansle domaine du mono-usage oude l’usage limité dans le temps(pots de fleurs pour pépinièreshorticoles, cartes de fidélité,bouchons pour la cosmé-tique…). Biomiscanthus Franceaura dans un premier tempsrecours à de la sous-traitance,puis, une première usine seraconstruite. L’investissementenvisagé est de 1,4 milliond’euros, entre le Var et lesBouches-du-Rhône. Pour l’ins-tant, l’heure est au tour de
table. Biomiscanthus Franceest notamment en tractationsavec la Caisse des dépôts etconsignations. Sept personnes,jusqu’à une trentaine d’ici àtrois ans, seraient embauchéessur le site. Puis, d’autres unités
de production, également sous licence Biomiscanthus,verraient le jour en Francepuis dans d’autres pays européens.« Nous avons la possibilité denous aligner sur les prix desplastiques traditionnels »,déclare le fondateur de lasociété. Autre avantage : l’in-jection est « parfaitement
maîtrisée ». La jeune poussecompte parmi ses partenairesNovachim, portée par le Critt(Centre régional d’innovationet de transfert de technologiede la région PACA), Artemis,porté par le Carma (Centred’animation régional en maté-riaux avancés), ainsi queDeveum, spécialisée pour lesentreprises innovantes. En cequi concerne la R&D, Biomis-canthus s’est associé à Plasti-polis, pôle de compétitivitédans le domaine de laplasturgie, et à la technopoleAlimentec. Quant à l’approvi-sionnement en miscanthus,selon le fondateur : « Il y en apartout ! Des champs ont étécréés en Belgique et en Suisse, ily a une dizaine d’années, pourlimiter l’érosion agraire et four-nir un abri pour la faunel’hiver ». ■ R.M.
Plante vivace, le miscanthus offre des perspectives intéressantes pour denouvelles applications agroindustrielles.
Originaire d’Afrique etd’Asie du Sud , le miscanthusgéant pousse aussi en Europe.
Ashland inaugure son usine chinoise d’éthers decellulose■ Le groupe américain a inauguré mi-décembre une quatrième
usine d’éthers de cellulose. En plus de ces usines aux États-Unis et en
Europe, Ashland dispose aujourd’hui d’une usine d’hydroxyéthylcel-
lulose (HEC) sur le parc industriel chimique de Nanjing, à l’ouest de
Shanghai. Après deux ans de travaux, cette usine qui emploie 115
salariés et dispose de capacités de 10 000 t/an. Ashland a investi
90 millions de dollars (67 M€) dans ce projet, soit son plus important
investissement en Chine et dans toute la région Asie-Pacifique.
éthylène selon BASF. Son dérivé Ecovio est égale-ment biodégradable etcontient jusqu’à 75 % de maté-riaux renouvelables dans sacomposition. ■ J.C.
Les capacités nominalessont passées de 14 000 à
74 000 tonnes par an. À Ludwigshafen (Allemagne),le leader mondial de la chimiea démarré ses nouvelles lignesde production d’Ecoflex. Enaval, cela permet à BASFd’augmenter ces capacités deproduction d’Ecovio, un dérivéd’Ecoflex. Le géant allemandestime que la demandemondiale en bioplastiques etplastiques biodégradablesdevrait bénéficier d’une crois-sance de plus de 20 % d’ici 10 ans. Ecoflex est un maté-riau plastique dégradable etcompostable disposant desmêmes propriétés que le poly-
BASF démarre des unités
Emballage agroalimentairerecouvert d’Ecovio.
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ASF
Une start-up choisit d’utiliser le miscanthus géant
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R
■ À Changshu, près de Shan-
ghai, le chimiste français a
décidé de renforcer ses produc-
tions de polyamides en triplant
d’ici à 2013 ses capacités
actuelles de production de
Rilsan, polyamide 11 produit à
partir d’huile de ricin, et de Rilsa-
mid, polyamide 12 d’origine
pétrochimique. Cette décision
est motivée par la « très forte
demande des clients asia-
tiques » dans l’énergie et
surtout dans l’automobile et les
camions, précise le groupe. À
Changshu, Arkema produisait
jusqu’ici des copolyamides
(Platamid) et avait déjà effectué
des campagnes de production
de Rilsamid et de Rilsan.
Arkema triple ses capacités à Changshu
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Publi-information
Le pôle de compétitivité Industries & Agro-Ressources(IAR) booste la Chimie du Végétal !
FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
D ans une ère où les réserves en pétrolese raréfient et où la priorité est de
« développer durablement », l’un des défismajeurs de nos sociétés est de trouver desalternatives à l’énergie fossile. Depuis 2005,le Pôle bi-régional (Champagne-Ardenne etPicardie) œuvre à développer cette bioéco-nomie.Fédérant un réseau de 180 membresregroupant les mondes industriel, scienti-fique et agricole, le pôle peut aujourd’hui seféliciter d’être un ambassadeur du dévelop-pement durable au regard de ses projetsautour de la substitution des moléculesfossiles par des molécules issues du végétal.Vous l’aurez bien compris, le Pôle IAR et sesmembres travaillent autour d’une mêmeambition : la valorisation du végétal !
La valorisation du végétal, tout un concept autour de labioraffinerie
IAR travaille sur 4 axes stratégiques : lesBioénergies, les Agromatériaux, les Biomo-lécules et les Ingrédients & Actifs.Le Pôle monte des projets autour du végé-tal en misant sur des procédés industrielsinnovants et respectueux de l’environne-ment. Il s’appuie notamment sur la mise enœuvre d’Analyses de Cycle de Vie (ACV).C’est dans cet esprit qu’est née la démarcheIAR/ACV visant à démontrer les intérêtsenvironnementaux et socio-économiquesdes bioproduits.Les projets IAR s’inscrivent dans le conceptde bioraffinerie (valorisation de tous lescomposants de la plante entière) où usagesnon alimentaires et alimentaires des agro-ressources se côtoient et se complètent.
Le cœur de métier du Pôle: lemontage de projets innovantsde R&D à vocation industrielle
Les activités du Pôle pour atteindre sesobjectifs :■ L’accompagnement de projets de R&D,du développement de l’idée au suivi duprojet en passant par la recherche definancement
■ L’animation et la mise en réseau decompétences régionales, nationales etinternationales■ Le montage de partenariats et demissions à l’international■ L’information et la veille stratégique■ La promotion et la communication deses adhérents
Les retombées du Pôle IARDe par sa visibilité internationale en termede valorisation des agro-ressources, le PôleIAR est une vitrine incontournable pour lesrégions Champagne-Ardenne et Picardie,véritable territoire de démonstration deleur savoir-faire. IAR est un moteur écono-mique, industriel et de recherche, au profitdes entreprises et des centres de recherche.En accompagnant la mise sur le marché deproduits biosourcés, le Pôle apporte sacontribution au développement durable. ■
Depuis sa création en 2005, le pôle IAR ne cesse d’accroître son rôled’acteur majeur de l’innovation végétale et veut devenir La référenceeuropéenne des valorisations industrielles des agro-ressources àl’horizon 2015 ! Son mot d’ordre ? Fédérer et créer un écosystème
favorable pour innover durablement dans la chimie du végétal et lesbiotechnologies industrielles.
À VOS AGENDAS !
M. DOMINIQUE DUTARTRE1ER VICE-PRÉSIDENT
DU PÔLE IARDIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINTDE CHAMPAGNE-CÉRÉALESCO-GÉRANT DE SICLAE
Le pôle IAR est une chance inouïe pour
le redéploiement industriel des Régions Champagne-Ardenne
et Picardie. Ce redéploiement permettra
de nouvelles industrialisations basées sur les agro-ressources.
Il bénéficiera de l’expérience des pilotes tels que
prévu dans la feuille de route stratégique sur les territoires
de démonstration.
La visibilité à l’international du Pôle permet à ses membres
de nouer des contacts privilégiés qui, à leur tour,
permettront la mise en œuvre industrielle
de procédés innovants. On peut citer pour exemple BIOAMBER
(mise en place de production d’acide succinique
d’origine végétale en Champagne-Ardenne,
suite à la joint-venture entre ARD (Agro industrie Recherches
et Développements) et son partenaire américain DNP Green
Technology (www.bio-amber.com)).
Le Pôle s’emploie à accompagner ses membres
dans la gestion de leur projet.
C’est ainsi qu’est né en Picardie le projet PIVERT
(mise en place d’une bioraffinerie 3e génération modèle
basée sur la valorisation des plantes oléagineuses).
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16 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[ACTUALITÉS]
Projet dans les nanofibres au Brésil■ Embrapa et Braskem ont
signé un accord scientifique et
technologique pour identifier
différentes sources de nanofi-
bres de cellulose à usage indus-
triel. Les matières premières
étudiées sont la bagasse de
canne à sucre, les cosses de noix
de coco, certaines variétés de
coco, ou encore des déchets
agricoles. Le projet de trois ans a
reçu le soutien de la São Paulo
State Research Support Founda-
tion, 109 000 € et de la Founda-
tion for Industrial Research and
Advancement. Braskem finance
le projet à hauteur de 100 000 €
(248 000 réals brésiliens).
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Renseignements : Julie Voyer - [email protected] - tél. 05 53 36 78 78
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1 16/12/10 20:32
Les bactéries deinocoquessont à l’origine de la sociétéDeinove.
BACTÉRIES
Le spécialiste des bactériesdéinocoques a présenté
ses premiers résultats en tantque société cotée. Une annéeque Jacques Biton, son direc-teur général a qualifiée de« changement d’échelle » pourla société. Ajoutant : « grâce ànotre cotation en Bourse, denombreux actionnaires, moti-vés par nos projets de trouverdes alternatives écologique-ment et économiquementviables aux énergies fossiles etaux produits pétrosourcés,nous ont fait confiance et nousont donné les moyens d’accélé-rer nos programmes derecherche et développement. »L’entrée en Bourse en avril apermis à Deinove de lever12,1 millions d’euros. Truffle Capital étant l’action-naire majoritaire avec près de75 % des parts. Sur l’année 2010, le total desproduits d’exploitation s’élèveà 603 000 € tandis que les fraisopérationnels atteignent 3,1 M€dont 80 % sont consacrés à laR&D. Le dirigeant se montrenéanmoins optimiste.Deinove travaille notammentdans le secteur du bioéthanolpour lequel il a signé en 2010deux partenariats derecherches avec l’industrielTereos et le centre derecherche finlandais VTT. La société est également
présente dans la chimie verte,via son projet Deinochem.« Nous sommes actuellementen négociation avec plusieursgrands chimistes sur plusieursprojets », indique JacquesBiton qui espère signer unpremier partenariat en 2011.Dans ce domaine, les bactériesdéinocoques pourraient inter-venir dans la production decomposés organiques à hautevaleur ajoutée. Enfin, la sociétéa identifié un nouveau pôled’activité : la pharmacie.Deinove collabore avec Noso-pharm notamment. Rappe-lons que la stratégie deDeinove pour ses projetsbiocarburants et chimie verteest la vente de licences nonexclusives après avoir porté ledéveloppement du procédéjusqu’à la phase pilote (300 l).À partir de tous ces projets, lasociété attend « la profitabilitéen 2014 ». ■ A.D.
Deinove vise la profitabilité
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DÉRIVÉS DU PIN
Afin de se concentrer sur laproduction de résines
thermodurcissables, l’Améri-cain Momentive SpecialtyChemicals cède son activitéInk & adhesive resins (IAR)dédiée à la production derésines et additifs pour l’indus-trie graphique notammentdérivés de la résine de pins. Lesacquéreurs sont la sociétéjaponaise Harima Chemicals,un producteur de produitsdérivés des pins, ainsi queMitsuibishi Corporation, quicréent la nouvelle entitécommune Lawter Inc., l’un desplus importants fournisseursmondiaux de ce type de déri-vés. Celle-ci sera détenue àplus de 90 % par HarimaChemicals. Le montant del’opération, qui devrait êtrefinalisée en février 2011,s’élève à 120 millions dedollars (90 M€). L’activité IAR aenregistré des revenus de 278 M$ et un bénéfice opéra-tionnel de 7 M$ en 2009.Harima met ainsi la main suronze sites de production surcinq continents, 650 salariés.
L’opération renforce ainsi lespositions d’Harima, notam-ment dans des pays où il n’estpas encore présent. Jusque-là le groupe japonaisn’était présent en Europe quevia un site en Républiquetchèque. En outre, il estprésent dans la zone Asie Paci-fique au Japon, en Chine et enMalaisie ; ainsi qu’aux États-Unis et auBrésil. Harima estime ainsique ses ventes en dehors deses frontières atteindront 50 %des ventes totales. ■ J.B.
Momentive cède ses encres etadhésifs à Harima Chemicals
17FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[ACTUALITÉS]
(114 M€). Pinova reprendra les200 employés de LyondellBa-sell dédiés à cette activité quiévoluera désormais sous lenom de Renessenz, ainsi queles deux sites de productioninstallés à Jacksonville enFloride et à Brunswick enGéorgie (États-Unis). C’est d’ailleurs à Brunswickqu’est établi Pinova, spécialistede résines de bois et de polyterpènes. ■ J.C.
TERPÈNES
Le géant néerlandais LyondellBasell a cédé fin
décembre à la société Pinova(ex Ashland/Hercules) sonactivité Saveurs et parfums,laquelle produit des ingré-dients pour parfums à base de terpène et des agents desaveurs pour les marchés desboissons, de la confiserie, etdes soins de la bouche. Après impôts, la transactionest estimée à 150 M$
LyondellBasell sort des parfums
Le pin fournit dessubstances chimiques àl’industrie graphique.
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18 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères [ACTUALITÉS]
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Rhodia se renforce en Chine etaux États-Unis
DÉRIVÉS DE GUAR
La plante de guar, majoritai-rement cultivée en Asie du
Sud, possède des graines defèves qui sont utilisées pouren extraire de la gomme guar,un polysaccharide. Un marchéen « forte croissance en Asie »,d’après Rhodia. Le chimistefrançais prévoit d’y répondre,en intervenant sur deux locali-sations. À Zhangjiagang, dansla province de Jiangsu, c’estsur l’unité de production dedérivés de guar de la sociétéSuzhou HiPro Polymers queRhodia met la main. Lesmontants de l’achat n’ont pasété communiqués. Du côté desÉtats-Unis à Vernon, dans leTexas, les capacités de produc-tion vont être augmentées.Aucune donnée chiffrée n’aété communiquée. La gamme
de Rhodia composée de déri-vés de fibres végétales etrenouvelables de la graine deguar, appelée Jaguar, est desti-née aux marchés de l’agrochi-mie (formulations), du pétroleet du gaz (épaississants dansl’extraction) ainsi que de lacosmétique. Rhodia possèdedes sites de production deguar aux États-Unis, en France,ainsi qu’en Inde. ■ R.M.
Plante de guar.
Fermentalg lève 5,3 M€ MICRO-ALGUES
La jeune pousse Fermen-talg, spécialisée dans les
souches et la culture de micro-algues, a annoncé uneseconde levée de fonds de5,3 millions d’euros. Deuxinvestisseurs nationaux ontrejoint le tour de table : Deme-ter Partners (développementdes entreprises des éco�indus-tries), qui apporte près de lamoitié de la somme récoltéepar la start-up implantée prèsde Bordeaux, et ACE Manage-ment (spécialisé dans lessecteurs aéronautique et mari-
time). Fermentalg a déclaréque l’apport de capital allaitpermettre d’augmenter lesmoyens de R&D, à l’échelle dulaboratoire et pilote, afin d’ac-célérer l’industrialisation dessouches de micro-algues. À sacréation en 2009, Fermentalgavait été financée par le fondsEmertec, CEA Investissement,Aquitaine Création Investissement ainsi que legroupe Picoty, dont la plupartont réinvesti dans le secondtour de table, d’après Fermentalg. ■ J.C.
Le géant américain s’empare du spécialiste danois des ingrédientsalimentaires et des enzymes, comptant parmi les leaders mondiaux de son domaine.
I l s’agit de la premièreacquisition d’Ellen Kullman,
deux ans après avoir éténommée à la tête de DuPont.L’offre sur Danisco se porte à6,3 milliards de dollars (4,8 Mrds €), dont une reprisede dette de 500 M$. Fort d’unchiffre d’affaires de plus de 1,8 Mrd € lors de son dernierexercice fiscal (clos enavril 2010), Danisco est unacteur de premier plan dans ledomaine des biotechnologiesindustrielles, avec des positionsde n°1 ou n°2 mondial pourl’ensemble de ses activités d’in-grédients alimentaires commeles émulsifiants, les édulco-rants, ou encore les agents detextures. Sa filiale Genencor,
spécialiste des enzymes indus-trielles, se positionne aussicomme n°2 mondial derrièrel’autre Danois, Novozymes.Ellen Kullman estime que lerapprochement des deuxgroupes va permettre de
mieux « relever lesdéfis qui découlentde la très fortecroissance démo-graphique enparticulier entermes de nourri-ture et d’énergie.Les biotechnologieset les ingrédientsalimentaires despécialité dispo-
sent du potentiel pour mieuxsubstituer aux matières énergé-tiques fossiles des matériauxrenouvelables ». Danisco estaussi un lien idéal entre lafiliale agrochimique PioneerHi-Bred, acquise en 1999, et lesautres spécialités chimiques del’Américain pour les marchés
BIOTECHNOLOGIE INDUSTRIELLE
DuPont s’offre Danisco pour 6,3 milliards de dollarsdes matériaux, des carburants,et des produits alimentaires etde nutrition animale. D’ailleurs,Danisco, via Genencor, etDuPont sont déjà partenairesdans l’éthanol cellulosique.Avec 6 800 em ployés dans lemonde, une implantation dansplus de 23 pays et des sites deproduction en Europe (Dane-mark, France), aux Amériques(États-Unis, Brésil), et en Asie(Chine et Inde), Danisco appor-tera enfin un réseau dense. Dequoi bien compléter le géantDuPont et en faire salivercertains. Comme Solvay parexemple. Le groupe belge a ratéle coche alors qu’il avait pour-tant été le premier à lancer uneoffre de 4,5 Mrds €. ■ J.C.
Novozymes ouvre un centre de recherche en Inde■ Novozymes vient d’inaugurer son centre de R&D à Whitefield
(Bangalore, Inde). Novozymes est le plus important fourniseur d’en-
zymes et de micro-organismes pour l’industrie des détergents, de
l’alimentation, des textiles ou des biocarburants en Inde. La société
est implantée en Inde depuis 1983.
Danisco à Hovedkontor.
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19FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
RRepères[ACTUALITÉS]
marché chinois. Avec 29 % departs de marché, c’est le plusgrand au monde pour l’épi-chlorhydrine, estime le groupe.Solvay utilisera son procédé
Epicerol. Cette technologie, quipermet d’obtenir l’épichlorhy-drine à partir de glycérinecoproduite lors de la produc-tion de biodiesel, offre desavantages en matière énergé-tique et environnementale. Ceprojet chinois est le deuxièmeprojet d’envergure industriellede Solvay dans l’épichlorhy-drine. En dehors du pilote de10 000 t/an installé à Tavaux(Jura), le groupe finalise actuel-lement la construction d’uneusine sur le site industriel deMap Ta Phut, en Thailande,dans le cadre de sa coentre-prise Vinythai. Cette usinesera dotée de capacités simi-laires au projet chinois, àsavoir 100 000 t/an, dans lecadre d’un investissement de160 M€. ■ J.C.
ÉPICHLORHYDRINE
A lors que l’usine Vinythaidoit entrer en service en
2012, Solvay envisage uneseconde usine d’épichlorhy-drine en Chine. Le chimistebelge a déjà réservé un empla-cement sur le parc de dévelop-pement économique deTaixing, au nord-ouest deShanghai pour une possibleusine d’une capacité de100 000 tonnes par an. Unelettre d’intention a égalementété signée avec le groupechinois SP Chemicals Taixingpour un approvisionnementde l’installation en chlore. Lemontant de l’investissementenvisagé n’a pas été dévoilé.Cette usine pourrait être miseen service dès 2013. Solvaydestinera essentiellement cesfutures productions au
Le colza est une source dematière première pour lebiodiesel et doncl’épichlorhydrine.
Après la Thaïlande, Solvay construit en Chine
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liser cet acide acrylique d’ici2014 ». « Nous sommes capa-bles de produire BioAcrylic à dehauts rendements avec la soli-dité requise pour une activitérentable à échelle commerciale »,souligne Michael Lynch, direc-teur scientifique. ■ A.F.
Bioraffinerie en Chinepour Chempolis etHenan Yinge ■ La coentreprise créée par
Chempolis et Henan Yinge
construira une bioraffinerie en
Chine d’une capacité de
160 000 t par an de spécialités
chimiques et de fibres pour
papier produit à partir de maté-
riaux autres que le bois. Le
projet utilisera la technologie
Formicofib de Chempolis et
nécessitera un investissement
de 30 M€, financé à hauteur de
22,5 M€ par Henan Yinge.
Cargill reprend unleader du sorbitol■ Cargill a signé un accord
pour la reprise de Sorini Agro
Asia Corporindo, un des leaders
mondiaux du sorbitol. La trans-
action s’élève à 2 720 milliards
de rupiahs (environ 226 M€).
ACRYLIQUE
OPX Biotechnologies a misau point un acide acry-
lique biosourcé (BioAcrylic)dont le coût est inférieur de 7à 27 % au prix de l’acide acry-lique à base de pétrole. Dix-huit mois après la création deson unité pilote, OPX Bio estcapable de produire de l’acideacrylique à partir de sucre decanne (27 % moins onéreuxque l’acide acrylique tradition-nel) et de maïs (7 % moinscher). « OPX Bio a atteint uneétape clé et prouve la force desa technologie EDGE (EfficiencyDirected Genome Enginee-ring) », déclare Charles Eggert,le p-dg du groupe. La sociéténe compte pas en rester là.Charles Eggert indique que « legroupe se penche maintenantsur la possibilité de commercia-
OPX Biotechnologies produit àmoindre coût
Le sucre de canne est l’unedes matières premièresétudiées par OPX Bio.
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(comme la production d’en-cres). L’avantage de cetteopération réside dans la bonneintégration des activités deNedalco au sein de Cargill. Legroupe américain est le princi-pal fournisseur de Nedalco enblé et dispose d’unités deproduction adjacentes auxunités de production d’alcool.Cargill étendra ainsi ses activi-tés un peu plus en aval sur cesegment. L’acquisition portesur la reprise du siège social deNedalco à Bergen op Zoom(Pays-Bas) et des trois usines àSas Van Gent (Pays-Bas),Manchester (Royaume-Uni) etHeilbronn (Allemagne). Lescapacités installées s’élèvent à1,4 million d’hectolitres par an.La centaine d’employés deNedalco rejoindra les effectifsde Cargill. ■ J.C.
ALCOOL INDUSTRIEL
Le géant américain effectueson entrée dans la produc-
tion d’alcool alimentaire etindustriel. Pour un montantconfidentiel, Cargill vient d’an-noncer la prochaine reprise deRoyal Nedalco, un des plusgrands producteurs européensd’éthanol. Cette filiale de lacoopérative agro-industriellenéerlandaise Royal Cosundevrait être intégrée audeuxième trimestre 2011 à ladivision Amidon et édulco-rants de Cargill. Les produc-tions de Royal Nedalcodesservent à la fois les applica-tions industrielles et dans lesproduits de consommation.Les principaux marchésconcernés sont ceux des spiri-tueux, de l’agroalimentaire, dela pharmacie, des cosmétiqueset des produits chimiques
Cargill rachète Nedalco
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21FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[PME INNOVANTE] &RechercheDéveloppement
COLORANTS NATURELS
a plupart des pigments et colo-rants utilisés aujourd’hui dansdes secteurs industrielscomme le textile, la cosmé-
tique ou les matériaux proviennent de lachimie de synthèse. Face au regain d’inté-rêt pour les produits d’origine naturelle, lasociété Couleurs de Plantes, basée à Roche-fort-sur-Mer (17) propose des gammes decouleurs naturelles provenant d’environ20 espèces végétales différentes, produiteset utilisables à échelle industrielle. « Lacréation de notre société en 2005 fait suite àun projet de recherche initié en 1995 par leCentre régional d’innovation et de transfertde technologies (CRITT) horticole et qui visaità revaloriser les couleurs végétales », précisePatrick Brenac, directeur de la société.Couleurs de Plantes organise un réseau desous-traitants (agriculteurs, industriels, etc.)pour produire et vendre ses couleurs végé-tales. « Notre principal succès a été de recréerl’intégralité d’une filière, permettant deproduire des couleurs qui satisfont à descritères industriels en terme de capacités,de qualité et de traçabilité notamment »,indique Patrick Brenac. Avant d’ajouter :« Notre production s’appuie sur l’intégralitéd’une filière agroindustrielle, ce qui engendreun prix de revient plus élevé que ceux despigments et colorants de synthèse maispermet de proposer à nouveau des matièrescolorantes uniques et renouvelables ».La société Couleurs de Plantes proposedeux gammes de produits : des extraitssolubles « colorants » et des extraits disper-sibles ou « pigments ». Les extraits colorants
se présentent sous forme poudre ou liquide,et s’utilisent dans des applications textile,cosmétique, coloration capillaire ou encorepour les Beaux Arts. Les pigments poudrepeuvent être formulés dans de nombreuxliants et permettent de fabriquer desproduits de maquillage, des savons, desspécialités de décoration intérieure ou lamise en couleur de biomatériaux. « Nousproposons également un ensemble de pâtespigmentaires, mieux adaptées aux exigencesdes industriels de la peinture et de l’impres-sion », ajoute Patrick Brenac.
Plusieurs secteurs ciblés
Comme pour toute matière d’origine renou-velable sur des marchés émergeants, letemps de culture des plantes à partirdesquelles sont fabriquées ces couleursdoit être pris en compte pour des déve-loppements importants. « Nous disposonsà ce jour d’un stock de plantes sèches permet-tant de produire, selon les applications, entre200 et 3 000 tonnes de produits finis encoloration végétale, mais pour des espècesparticulières ou des développements rapides,il est nécessaire de travailler en partenariatavec nos clients industriels afin d’anticiper aumieux leurs besoins », indique PatrickBrenac. Les couleurs végétales ont quandmême des limites et ne trouvent pas leurplace dans tous les secteurs d’activité. « Àcause de contraintes d’application ou dumilieu environnant, nous ne pouvons pas, ou
La couleur végétale recrééeLa société Couleursde plantes remet au goûtdu jour les pigments et les colorants d’originevégétale à destination de plusieurs secteursindustriels.
L COULEURS DE PLANTES FABRIQUE DES COLORANTS POUR DIFFÉRENTES APPLICATIONS.
pas encore, utiliser nos couleurs dans desmilieux comme la céramique, les peinturesmarines ou plus simplement la plupart desrevêtements de façades », souligne le prési-dent de la société. Cependant, cescontraintes n’empêchent pas la société decontinuer à envisager des projets. Outrede retravailler ses gammes existantes pourqu’elles soient encore mieux adaptées à l’in-dustrie, la société voit également des pistesde développement à plus long terme. « Nosmatières colorantes sont essentiellementvendues aux industries cosmétiques ettextiles. À l’avenir, nous espérons nous déve-lopper vers plusieurs secteurs prometteurs.Par exemple, celui des biomatériaux, fonction-nant bien techniquement mais qui doitencore mûrir pour que la valeur ajoutée dunaturel prenne le pas sur le surcoût engendré.Il y a également celui des peintures qui, aprèsavoir géré la mise en place des réglementa-tions sur les composés organiques volatiles,s’intéresse de plus en plus aux couleurs renou-velables. Enfin, nous réfléchissons égalementau secteur des encres, produits très tech-niques et qui nécessitent donc un partenairesuffisamment expérimenté », déclare defaçon optimiste Patrick Brenac. Comme toutle monde, Couleurs de Plantes a subi leseffets de la crise de 2009 mais l’évolution deses ventes en 2010 et les demandes dedéveloppements confirment l’intérêt crois-sant pour les couleurs végétales. ■
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22 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
& RechercheDéveloppement [MONTPELLIER]
INSTITUT CHARLES GERHARDT
laborer des résines époxy sansbisphénol A, c’est désormaispossible, selon des travauxrécemment réalisés par une
équipe de l’Institut Charles Gerhardt deMontpellier (ICGM). Généralement, lesrésines époxy thermodurcissables sontsynthétisées à partir d’épichlorhydrine et dediglycidyléther de bisphénol A (DGEBA),issu du bisphénol A (BPA), composé classécancérigène, mutagène et reprotoxique.Sylvain Caillol (ingénieur de recherche del’ICGM) et ses collaborateurs sont parvenusà substituer ces deux réactifs nécessaires àcette synthèse par un composé polyphé-nolique naturel (tanin) et un durcisseur nontoxique (oligomère de chitosan). « La plusgrande difficulté consistait à trouver les poly-phénols utilisables et de les rendre réactifspour la réaction de synthèse », souligneSylvain Caillol. Avant d’ajouter : « Les taninsutilisables peuvent provenir des coproduits àvaloriser qui sont engendrés par les activitésde sylviculture et de viniculture ». En outre, cesrésines biosourcées et non toxiques possè-dent l’avantage d’avoir des propriétés ther-
dépend du sourcing. Pour l’instant, nousessayons de la mettre en place localementavec nos partenaires. Je pense que ces résinesseront disponibles sur le marché d’ici deux àtrois ans ». L’équipe de Sylvain Caillol a aussitravaillé sur la substitution d’autres compo-sés toxiques comme les isocyanates dans lepolyuréthane ou le formaldéhyde dans lesdurcisseurs de résines phénoliques. « Nousdevrions pouvoir bénéficier des brevets de cesdeux procédés au cours de l’année », indiqueSylvain Caillol. D’autres travaux restentégalement à réaliser concernant la substitu-tion des composés pour les résines époxysouples ou les additifs ignifugeants. Mais laréglementation actuelle sur les produitschimiques ne facilite pas la mise en place deprocédés et de substances incluant deséléments biosourcés. « Il faudrait que Reachtienne plus compte de la provenance desproduits, car pour l’instant ce règlementdifférencie peu les produits biosourcés deceux issus des ressources fossiles, ce qui nouslimite pour l’enregistrement des molécules quenous élaborons », souligne Sylvain Caillol.Avant de conclure : « Même s’il y a probable-ment un effet de mode, je pense que la chimiedu végétal a un véritable avenir ». ■
DINHILL ON
miques et mécaniques comparables à cellesdes résines classiques produites à partir deressources fossiles. « Il ne suffit pas de rempla-cer un composé provenant de ressourcesfossiles par un autre qui est biosourcé, il fautégalement évaluer si le substitut est toxiqueou non », indique l’ingénieur de recherche.L’intérêt de ces résines provenant de taninsréside bien sûr dans la diminution de l’expo-sition au BPA par des produits issus de l’in-dustrie : peintures pour contact alimentaire,résines pour l’équipement automobile, maté-riaux composites pour l’habitat, etc. À ce jour,la phase d’industrialisation n’en est qu’àses balbutiements, comme le précise SylvainCaillol : « L’industrialisation de ces résines
Des résines biosourcées non toxiquesUne équipe dechercheurs a réussi àfabriquer des résinesépoxy thermodurcissablessans bisphénol A.
LA CHAIRE CHEMSUDCréée par le CNRS, l’École Nationale
Supérieure de Chimie de Montpellier
(ENSCM) et la Région Languedoc-Roussillon
en 2006, cette association qui regroupe
chercheurs, industriels et enseignants a
pour objectif de promouvoir la chimie dura-
ble. Collaborant avec une Fondation
d’Entreprises (dont BASF, Arkema, First
Solar, etc.), la chaire européenne ChemSuD
(Chemistry for sustainable development)
est chargée de trois types de missions : la
formation (initiale ou continue), la média-
tion scientifique (à destination du grand
public ou des chercheurs) et le support à la
recherche (veille technologique et scienti-
fique, ingénierie de projets). Du côté de la
recherche, la chaire participe au projet
Bioraf LR visant à élaborer des matériaux
biosourcés (polyuréthanes et résines époxy
naturels).
ÉComparaison entre les résines biosourcées et classiques.
05 FV 22 R&D résines epoxy BAT_Mise en page 1 08/03/11 15:02 Page22
23FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[ACTUALITÉS] &RechercheDéveloppement
Créé en 2009 par un réseaunormand d’entreprises
(Tereos, Saipol…), de chambresd’agriculture, de chercheurs etde collectivités, le réseauNov&a vient de lancer sonsecond appel à projet, un anaprès un premier appel. Celui-ci porte sur les « biomolécules,biocombustibles et biomaté-riaux ». Les projets aurontpour objectif de valoriser labiomasse dans trois direc-tions. D’abord des biocombus-tibles, une catégorie danslaquelle seront examinésprioritairement les projets
portant sur la formulation denouveaux combustibles ousur l’optimisation des com-bustibles existants. Ensuite,des biomolécules : produitscosmétiques, phytosanitaires,tensio-actifs, solvants, lubri-fiants, intermédiaires chi-miques, liants. Enfin, des bio-matériaux (agroma tériaux ou biopolymères). Les projetsretenus pourront être accom-pagnés jusqu’à 50 000 €. Les dossiers de candidaturessont téléchargeables surwww.novea-normandie.fr. ■
PATRICK BOTTOIS
NORMANDIE
Nov&a valorise la biomasse
Dans le cadre du pro-gramme Investissements
d’avenir, le premier appel à pro-jets Biotechnologies et biores-sources a permis de retenirparmi les quinze projets candi-dats cinq lauréats. Lesquelsseront soutenus à hauteur de33,7 millions d’euros. Ils s’inscri-vent dans l’action «Santé etBiotechnologies» dotée de 1,55 Mrd €. Grâce à l’utilisationde « biomasse (issue de l’agricul-ture, de la mer ou des micro-organismes levures et bacté-ries », ces cinq projetspermettront « l’améliorationdes espèces végétales utiles àl’agriculture et la substitution deressources non renouvelables(chimie classique) », et devraientavoir des retombées « dans lesdomaines de l’agro-industrie etde l’environnement », selon leministère de l’Enseignement
supérieur. Porté par l’universitéeuropéenne de Bretagne, àRennes, le projet Idealg se voitattribuer 10 M€. Idealg vise àvaloriser la biomasse marine,en l’occurrence les macro-algues, en développant la biolo-
gie et la génomique des alguespour des applications dansl’aquaculture, les biotechnolo-gies et la chimie. Dotés chacunde 9 M€ et portés par l’Institutnational de recherche agrono-mique (INRA), les projetsAmaizing et Breedwheat sontvoués au développement de
nouvelles variétés de maïs et deblé, afin d’améliorer les rende-ments tout en diminuant lesconsommations d’eau et d’engrais. Le projet Synthacs,porté également par l’INRA,sera doté de 3,5 M€. Il vise àsynthétiser à partir de la bio-masse des molécules chi-miques substituables à desmolécules issues de produitspétroliers. Synthacs sera développé à partir de la plateforme Toulouse WhiteBiotechnologies (Midi-Pyrénées). Enfin, le projet Biorare duCemagref (Institut de rechercheen sciences et technologiespour l’environnement) seconcentrera sur la « biosynthèsepour le raffinage des déchetsrésiduels ». Il sera subventionnéà hauteur de 2,2 M€. ■
JULIEN COTTINEAU
Dans le cadre de l’action «Santé et Biotechnologies», 33,7 millions d’eurosseront alloués à la valorisation de la biomasse.GRAND EMPRUNT
Idealg va se pencher sur lecas des macro-algues.
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Cinq lauréats pour l’appel à projetBiotechnologies et bioressources
FORMATION
L’école Centrale Paris a inauguré son centre
d’excellence en biotechnolo-gies blanches (CEBB) sur deuxsites : celui du laboratoire deGénie des Procédés et desMatériaux (LGPM) de l’ÉcoleCentrale Paris (Hauts-de-Seine) et celui de Reims-Pomacle (Marne). Créé pourune période initiale de septans, le centre est dédié auxactivités d’enseignement, derecherche scientifique et deformation. Le volet enseigne-
ment est à destination desélèves de Centrale Paris dansun premier temps, et par lasuite, aux étudiants champar-dennais, en particulier en coopération avec l’Universitéde Reims-Champagne-Ardenne et ReimsManagement School (RMS). Le CEBB a reçu le soutien descollectivités publiques (Ville deReims, Département de laMarne, Région Champagne-Ardenne) de l’État et aussi del’Europe. ■ J.B.
Centrale Paris inaugure uncentre d’excellence
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24 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
raditionnellement, l’in-dustrie cosmétique uti-lisait des matières
grasses issues du végétal. Dans lesannées 70, nous avons constaté unmouvement pour l’utilisation de pro-duits issus du pétrole et des silicones.Aujourd’hui, la tendance s’est inverséepour un retour au végétal », analyseClaude Fromageot, directeur de la R&Dchez Yves Rocher. La société revendique50 ans d’expériences dans la créationd’extraits de plantes et l’utilisation duvégétal en cosmétologie. Aujourd’hui,le directeur de la R&D se félicite d’em-ployer « plus de 80 % de matières d’ori-gine naturelle dont l’eau ». Unetendance confirmée par Julie Sainte-catherine, qui travaille pour la divisionSupport technique et marketing deCroda. Elle constate que « deux ten-dances se démarquent actuellement. Ily a les industriels qui font leurs premierspas en allant vers des formules plus« vertes » et ceux qui utilisaient déjà desingrédients végétaux et qui se tournentvers les produits bio, Ecocert, etc. ». Ungrand nombre de fournisseurs d’ingré-dients actifs et d’excipients pour l’in-dustrie cosmétique propose désormaisdes produits Ecocert. Dans le secteurcosmétique la démarche vise à « privi-légier les ressources naturelles, valori-ser l’utilisation d’ingrédients issus del’agriculture biologique, garantir le res-pect de l’environnement et réduire lesemballages », précise Ecocert. L’orga-nisme publie une liste de plus de 230fournisseurs de matières premièresrépondant à ces critères. Parmi eux, on
«T
Dossier
Historiquement utilisatrice de matières pre-mières végétales, l’industrie cosmétique setourne aujourd’hui vers des procédés plus verts,en intégrant des ingrédients issus du végétalmais surtout des substances nécessitant moinsd’énergie pour leur formulation.
BILAN CARBONE, PROVENANCE DES MATIÈRES, ETC. : DES INFORMATIONSDE PLUS EN PLUS DEMANDÉES
« Depuis deux ans, les questionnaires fournis
par les clients ont évolué. Maintenant, nos
clients nous demandent fréquemment la
nature des plantes utilisées pour l’élaboration
de nos substances, le lieu de culture, etc. »,
constate Chantal Amalric, directrice marke-
ting de la division Cosmétique de Seppic. Des
évolutions que note également Virginie
Richard, responsable Affaires réglementaires
Ingrédients cosmétiques, nutraceutique de
Safic Alcan. Florence Pouvreau, responsable
technique et marketing chez Inter’Actifs cite
également des demandes pour des bilans car-
bone. Ainsi, de la provenance des matières
premières utilisées par leurs fournisseurs aux
bilans carbone de la production des ingré-
dients cosmétiques, les industriels veulent
s’assurer de la réduction de l’impact environ-
nemental de leur produits. Chez L’Oréal, par
exemple, le facteur E vise à calculer la quan-
tité de déchets générés par rapport à la quan-
tité de produit formé. Le groupe français
regarde également le pourcentage de carbone
renouvelable dans la formulation finale. Reste
à définir le périmètre des bilans carbone et
analyses de cycle de vie. Comme le souligne
Chantal Amalric qui voit dans cette tendance
des perspectives d’innovation. « La réflexion
sur l’impact environnemental peut mener très
loin. Le périmètre retenu pour le bilan carbone
peut en effet inclure l’acte de consommation.
Cela ouvre la voie à de nouveaux ingrédients
qui peuvent modifier le geste du consomma-
teur. Par exemple, un gel douche à effet chauf-
fant réduirait la quantité d’eau chaude à
utiliser. »
TOUS LESCOSMÉTIQUESNE PEUVENTPAS ENCORE ÊTREBIOSOURCÉS.
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COSMÉTIQUE Vers une formulation p
Julie Saintecatherine (Croda). Chez Sep-pic, Chantal Amalric, directrice marke-ting de la division Cosmétique, précisecompter 25 ingrédients (émulsion-nants, conservateurs, actifs, etc.) certi-
trouve notamment des grands chi-mistes comme Rhodia, DuPont, Cla-riant, Roquette, Seppic, Cognis ouCroda. Seppic par exemple s’est asso-cié avec Vedeqsa pour proposer unconservateur labellisé Ecocert. « Jusqu’àl’année 2010, nous n’avions pas de pro-duits approuvés naturels par Ecocertdans notre catalogue. Pour répondre àla demande grandissante, un premierpas a consisté à faire valider nos pro-duits qui y répondaient déjà.Aujourd’hui, nous comptons 47 pro-duits approuvés naturels par Ecocertchez Croda. Nous entrons maintenantdans une démarche de création degammes répondant à ce label », indique
06 FV 24 DosCOSMETIC2 BAT_Mise en page 1 08/03/11 15:25 Page24
[COSMÉTIQUE]
fiés Ecocert. Pourtant, il ne suffit pasd’avoir des produits Ecocert pour avoirles faveurs de l’industrie cosmétique. « La matière végétale est une ressourceintéressante et pertinente dans notremétier », indique Claude Fromageot(Yves Rocher). Il met néanmoins engarde contre l’utilisation à outrance desubstances végétales comme les huilesessentielles. Car si l’utilisation dematières premières issues du végétalpeut représenter un élément marke-ting vis-à-vis des consommateurs, l’ori-gine des ingrédients ne suffit pas pourvendre un produit cosmétique. Ainsi,si Laurent Gilbert, directeur R&I desSciences de la matière de L’Oréalindique qu’« en volume, 40 % desmatières premières employées sont d’ori-gine végétale », il souligne l’importancede la performance du produit cosmé-tique, « un savant équilibre ». Le géantde la cosmétique utilise ses matièresissues du végétal pour tout types d’ap-plications afin de « couvrir l’ensembledu spectre ».
Des difficultés pour la substitution
« Il ne s’agit pas de substituer un pro-duit issu du pétrole par un autre issu duvégétal. Nous cherchons à développerla meilleure formule possible », indiqueLaurent Gilbert. En effet, la question dela performance du produit reste pri-mordiale. La substitution ne sembleainsi pas à l’ordre du jour dans l’indus-trie cosmétique. « Le turnover des pro-duits est assez rapide dans cetteindustrie. Finalement, les opportunitésd’aller vers plus de naturel résident leplus souvent dans le lancement de nou-veaux produits », confie StéphaneLacoutière, responsable marketingFrance de Cognis, racheté en 2010 parBASF. De plus, la substitution « restecompliquée », selon Laurent Gilbert(L’Oréal). Des difficultés éprouvées éga-lement par Claude Fromageot d’YvesRocher. « Le premier problème que nous
Dossier
n plus verte
25FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
rencontrons, ce sont les matières végé-tales qui sentent fort, notamment lesextraits huileux dits apolaires quiconcentrent des molécules très typéesen odeur. Elles peuvent également êtrecolorées. Ensuite, un deuxième problèmeest la solubilité de ces ingrédients. Il fautêtre capable de les formuler », témoigne-t-il. Le directeur de la R&D d’YvesRocher cite l’exemple de l’Elixir 7.9 quicombine sept ingrédients issus desvégétaux à un gel, lui aussi végétal, quipermet d’émulsionner ces derniers.Cette formule atteint un taux de 98 %de matière première végétale. « Nousavons testé plus de 200 formulationspour ce produit. En général, nous en réa-lisons une vingtaine. De plus, la stabi-lité des produits est cruciale. Nous avonsdéveloppé des recettes pour travaillersur l’oxydation », souligne Claude Fro-mageot. Outre les difficultés rencon-trées pour la formulation, et malgrél’offre grandissante des fournisseurs,Laurent Gilbert (L’Oréal) note unmanque de visibilité pour le sourcingde ces matières. « Aujourd’hui, nos déve-loppements se font aussi en fonc-tion des disponibilités desproduits. Des structures se met-tent en place et vont rendreaccessibles des substances bio-sourcées. Nous commenceronsà les utiliser quand nous seronsassurés des conditions tant entermes de volume que de prix.Ça prendra encore 5 à 6 ans. »Les cosmétiques constitués à100 % de matières premièresvégétales devront peut-êtreattendre encore un peu pourles marchés à gros volumes.Au-delà du sourcing végétal,
les industriels de la cosmétique se tour-nent vers la chimie verte.« Nous appliquons les grands principesde la chimie verte, en utilisant desmatières premières renouvelables. Maisaussi en développant des procédés éco-nomes en énergie, qui génèrent le moinsde déchets possibles. Notre objectif étantde produire des matières sans effet secon-daire sur la santé et sans impact sur l’en-vironnement », indique le directeur R&Ide L’Oréal. Le groupe français travailledonc également sur la catalyse, l’utili-sation de biotechnologies blanchescomme la bioconversion, etc. En 2006,L’Oréal a ainsi débuté la commerciali-sation du Pro-Xylane, son premier prin-cipe actif anti-age conçu selon lesprincipes de la chimie verte. Cet actif,conçu par biomimétisme pour stimu-ler la production de protéoglycanes pré-sents dans le derme, est synthétisé endeux étapes, en utilisant un catalyseuret de l’eau au lieu de solvants organiqueset en minimisant les consommationsd’eau et d’énergie. « Nous avons les capa-cités en interne pour développer de nou-
veaux actifs en utilisant lesprincipes de la chimie verte et lesbiotechnologies. Nous avonslancé le Pro-Xylane et nous enlancerons d’autres », assure Lau-rent Gilbert. Le groupe travailleégalement avec ses fournis-seurs pour accéder à des subs-tances issues des mêmesprincipes. Et l’offre se développe.« Pour les 2 000 ingrédients aveclesquels nous travaillons, de plusen plus de fournisseurs nous pro-posent des produits issus d’unechimie plus propre, ce qu’onappelle la chimie verte. C’est un
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L’ELIXIR 7.9D’YVES ROCHER ANÉCESSITÉ PLUSDE 200 TESTS DEFORMULATION.
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26 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[COSMÉTIQUE]Dossier
ment, nous devons chauffer à80 °C puis réduire la tempéra-
ture pendant le mélange.Aujourd’hui, certains ingrédients
peuvent être travaillés à 30-35 °C.Nous pouvons donc réaliser des
émulsions à froid. Cela fait gagner dutemps, de l’argent et permet de réduire
la consommation énergétique », sou-ligne Claude Fromageot (Yves Rocher).Et les offres se multiplient. Seppic com-mercialise une gamme de polymèresissue d’un procédé (latex inverse) quine génère pas de déchet. Ce polymèreliquide permet de faire des émulsionssans chauffer. La filiale d’Air Liquide aégalement breveté les « recettes » Gel-trap et Twintrap pour la mise en œuvre
de nouvelles technologies d’émulsion,elles aussi sans chauffage. Chez Cognis-BASF, Stéphane Lacoutière, marketingmanager pour la France, cite l’émol-lient Cetiol C5 qui permet de réaliserdes émulsions sans silicone avec unbon « sensoriel ». Inter’Actifs distribuela gamme Jeesperse PW de Jeen Inter-national, des poudres de cires breve-tées pour la formulation à froidd’hydrogels sans émulsionnant ou decrèmes plus onctueuses. « Les utilisa-teurs n’ont pas besoin de chauffer ni demélanger pour obtenir l’émulsion. Celapermet de limiter les consommationsd’énergie », indique Florence Pouvreau,responsable technique et marketingd’Inter’Actifs. Safic Alcan proposenotamment des sucroesters (Alfa Che-micals) aux propriétés multiples quipermettent de formuler aussi bien àfroid qu’à chaud. La société compte éga-lement dans son portefeuille unegamme d’exfoliants et d’agents de tex-ture (Micropowders Inc.) produite àpartir d’acide polylactique. Pourtant, sil’offre se développe, les industriels dela cosmétique doivent s’attendre à uncertain surcoût pour ces nouvellessubstances. Malgré des coûts qui peu-vent être plus élevé, l’industrie poursuitson développement vers des procédéset des produits plus durables. ■
AURÉLIE DUREUIL
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CES COSMÉTIQUES QUI NE PEUVENT PAS DEVENIR « 100 % VÉGÉTAL »Les ingrédients issus du végétal ont beau proli-
féré, certains produits cosmétiques ne pour-
ront pas devenir 100 % végétal. Ou alors
difficilement et au prix d’une diminution des
performances. « Dans les produits solaires, on
en trouve pas encore de soins à 100 % végétal
dont la protection soit véritablement
efficace ! », note Chantal Amalric, directrice
marketing de la division Cosmétique de Seppic
qui cite également les produits capillaires
pour lesquels « il n’existe pas d’agents condi-
tionneur « verts » efficaces ». Aujourd’hui, si
certains fournisseurs proposent des alterna-
tives aux silicones et des conservateurs
« verts », Claude Fromageot, directeur de la
R&D d’Yves Rocher, cite la difficulté de trouver
des conservateurs « naturels ». « Par ailleurs, il
est très difficile de se passer de silicones dans
certains mascaras waterproof. Et pour les ver-
nis à ongle, il n’y a pas aujourd’hui de possibi-
lité pour avoir un sourcing végétal
uniquement », ajoute-t-il.
LES FOURNISSEURSD’INGRÉDIENTS
AUGMENTENT LEURGAMMES UTILISANT
DES MATIÈRESPREMIÈRES ISSUES
DU VÉGÉTAL.
POUR SON PRO-XYLANE,L’ORÉAL AAPPLIQUÉ LESPRINCIPES DE LACHIMIE VERTE.
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mouvement qui démarre », constateClaude Fromageot (Yves Rocher). ChezSeppic, Frédéric Daubié, directeur de lastratégie et de la communication, pré-cise : « 35 % des intrants de notre princi-pale usine sont d’origine végétale. De plus,cette usine est certifiée ISO 14 001, 18 001et Afssaps, ce qui donne des garantiessupplémentaires de bonnes pratiques defabrication. » Le distributeur de pro-duits chimiques Brenntag a intégré àson portefeuille de produits pour la cos-métique, les produits d’Archimex quiutilisent les microondes pour ses pro-cédés d’extraction, se passant ainsi del’utilisation de solvants. Sans oublierCognis-BASF qui propose des produitsissus de l’oléochimie selon les principesde la chimie verte.
Des procédés respectueuxde l’environnement
Et l’industrie cosmétique ne se limitepas à vouloir des substances plus« vertes », elle recherche des matièrespremières pouvant être formuléesselon les principes de la chimie verte.Ces substances, pas forcément biosour-cées, interviennent dans des procédésplus propres. Ainsi, L’Oréal s’est fixé deréduire de 50 % ses émissions de gaz àeffet de serre, ses déchets générés et saconsommation d’eau par produit finis.Pour répondre à cette tendance, lesfournisseurs d’ingrédients proposentaujourd’hui des produits plus faciles àmettre en œuvre. « Nos productionsreposent sur des mélanges. Générale-
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28 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[COSMÉTIQUE]Dossier
Quels sont les axes sur lesquels
reposent la politique Packaging et
environnement de L’Oréal ?
Le respect, la réduction et le remplace-ment. Tout d’abord, nous nous assuronsque tout ce qui entre dans la composi-tion de nos emballages est sain et sûrpour l’homme et pour l’environnement.Nous menons depuis plus de 30 ans unepolitique active de réduction à la sourcequi nous a permis d’économiser en 2010près de 600 tonnes de matériaux. Noustravaillons également sur les volumesde nos emballages grâce à un outilinterne utilisé par l’ensemble deséquipes packaging monde. Enfin, nousutilisons de plus en plus de matériauxalternatifs afin de limiter notre consom-mation de ressources fossiles.
« L’Oréal étudie l’utilisation desbioplastiquesdans ses emballages »Le géant de la cosmétique développe des solu-tions de Packaging àbase de verre et deplastiques recyclés. Une deuxième piste,à plus long terme,repose sur l’utilisationde matériaux issus du végétal. Charles Duclaux, responsablePackaging et environnement deL’Oréal détailleles freins actuels.
Quelles sont les pistes de rempla-
cement de matériaux d’embal-
lage ?
Nous distinguons deux pistes. D’abordà court terme, nous travaillons sur lesmatériaux recyclés. En 2010, nousavons ainsi incorporé 2 840 tonnes dematériaux issus du recyclage (plas-tiques, verres et carton). Cela représenteencore une part faible du volume desemballages de nos produits, mais lechiffre augmente chaque année. Cettedémarche concerne l’ensemble de nosmarques sur toutes nos zones : desshampooings Garnier aux USA (50 %PET recyclé), au soin du corps produitsLancôme, en passant par les pots Vichy(40 % verre recyclé). Nous sommes lespremiers à avoir utilisé du verre recy-clé à 40 % pour nos pots cosmétiques.Il s’agit essentiellement des pots desoin Garnier, Vichy et Biotherm ainsique les flacons The Body Shop.Une deuxième piste est l’utilisation dematériaux issus de matières premièresrenouvelables. Pour le moment, nousn’en intégrons pas dans nos embal-lages mais nous étudions ces alterna-tives. Nous effectuons une veilletechnologique permanente. Nous cofi-nançons notamment la chaire Bioplas-tiques de l’école des Mines de Paris.
Vous n’avez pas encore sauté le
pas des bioplastiques. Quelles
sont les raisons de cette réticence
vis-à-vis des bioplastiques de 1e
génération ?
Nous avons testé ces bioplastiques,mais ils n’offrent pas les mêmes per-formances, notamment pour la conser-vation dans la durée. La plupart de cesbioplastiques (PLA, etc.) ont de faiblespropriétés barrière, ce qui rend leur uti-lisation impossible pour les sham-pooings notamment. La plupart d’entreeux revendiquent la biodégradabilitéce qui n’est pas une fonctionnalité que
CHARLESDUCLAUX,
RESPONSABLEPACKAGING ET
ENVIRONNEMENTDE L’ORÉAL
LE POT VICHYNEOVADIOL GFCONTIENT 40 % DEVERRE RECYCLÉ.
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29FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
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[COSMÉTIQUE]Dossier
LE TUBELANCÔME
AROMA BLUECONTIENT 50 %DE PE RECYCLÉ.
n o u sr e c h e r -chons pournos emballages.Nous devonsavant tout garantirla conservation de nosproduits qui sont stockéset consommés sur une pluslongue période que les produitsalimentaires. Nous souhaitons pri-vilégier les matériaux issus de res-sources naturelles renouvelables etidéalement qui s’intègrent dans lesfilières de recyclage actuelles.
Qu’en est-il des nouvelles généra-
tions de bioplastiques ?
Aujourd’hui, le GreenPE de Braskem etle bioPET de Futura offrent les mêmesperformances que les PEhd et PET issusde la filière pétrolière, en termes decompatibilité, d’usage pour leur miseen forme, etc. Nous sommes vraimentintéressés par ces matériaux. Nous lesavons testés. Deux freins demeurent :le surcoût d’environ 30 % par rapportaux plastiques issus de la pétrochimieet la situation monopolistique des pro-ducteurs. Nous travaillons égalementsur d’autres solutions qui ne seraientpas forcément « 100 % végétal ». Nousattendons la troisième génération debioplastiques. Une chose est sure : nousne ferons jamais de compromis sur lacomptabilité contenu-contenant et demanière générale sur la qualité de nosproduits, par respect de nos consom-mateurs. ■
PROPOS RECUEILLIS
PAR AURÉLIE DUREUIL
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FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
La chimie du végétal offre un champ immense d’investigations pour de très nombreux acteurs du monde de la chimie et des agroressources.
Créer ou substituer des molécules, développer de nouvelles voies tech-
nologiques, la chimie du végétal est un champ immense de recherche et d’inno-vation. La création des pôles de compé-titivité en France a notamment permis de coordonner des projets essentiels au développement de la chimie du végé-tal, projets qui malgré la crise se sont accélérés. Alors que les investissements d’avenir se mettent en place au prin-temps 2011, de grands enjeux et projets de recherche et développement se dessinent.
Mobiliser et valoriser la biomasseExploiter l’ensemble de la biomasse, y compris les résidus agricoles et le bois, est un enjeu majeur de recherche en chimie du végétal. Il nécessite de relever un défi scientifique majeur : séparer les différents composants qui structurent la plante. En Picardie Champagne Ardennes, le pôle IAR (Industries & Agro Ressources) s’est engagé dans le développement de procédés de « déconstruction » de la lignocellulose par voie enzymatique pour obtenir des sucres fermentescibles à bas coût, notamment dans le cadre du projet Futurol. A terme, la lignine pourrait devenir une matière première essentielle de la chimie du végétal. Les travaux de recherche labellisés par le pôle IAR s’orientent aujourd’hui sur l’obtention de lignine non dégradée et le développement d’applications pour cette molécule complexe et hétérogène, notamment dans les résines et colles. AXELERA, qui s’appuie en particulier sur une filière sylvicole forte en Rhône-Alpes, mais aussi le pôle XYLOFUTUR, consacré à l’innovation pour la filière bois en Aquitaine, sont également engagés dans des travaux de valorisation des produits
issus de ces filières en biomatériaux et autres applications à forte valeur ajoutée. Si les verrous technologiques à lever sont importants, le potentiel de sourcing offert par la lignine est considérable, avec plus d’un million de tonnes produits en France.
Répondre à l’essor des marchésLa chimie du végétal investit de nouveaux marchés applicatifs. L’augmentation de la demande en produits issus du végétal nécessite la structuration de filières pour y répondre. Le pôle MAUD (Matériaux et Applications pour une Utilisation Durable) coordonne ainsi un projet d’envergure, IFMAS (Institut Français des Matériaux Agrosourcés), qui associe instituts de recherche, industriels amont et utilisateurs aval pour développer des plastiques végétaux durables à base d’amidon. Ce projet devrait donner naissance à un laboratoire commun, un démonstrateur industriel et un centre technique dédié au transfert vers les marchés de la plasturgie. L’enjeu, produire des plastiques végétaux aux propriétés nouvelles, majoritairement biosourcés et s’inscrivant dans une logique de gestion de cycle de vie.
Poussé depuis plusieurs
années par de multiples
vents, le voilier français de
la chimie du végétal semble
encore proche des côtes.
Pourtant, dans le monde, ils
sont nombreux à se préparer
à partir : leurs équipages sont
multidisciplinaires – partenariats
entre sociétés technologiques et
groupes pétroliers, entre sociétés
innovantes et producteurs de
biomasse, ou entre groupes
chimiques et agro-industriels.
Si des projets nationaux de
R&D ont bien avancé, des
partenariats amont-aval pour la
démonstration pré-industrielle,
voire même industrielle, restent
indispensables. La pétrochimie
française est représentée par
des acteurs de dimension
internationale, l’agriculture et
l’agro-industrie sont parmi les plus
performantes au monde, les acteurs
de la recherche amont innovent
et les financiers s’orientent vers la
mise en place de fonds dédiés aux
«clean tech». Les «Investissements
d’Avenir», ambitieux plan français
pour l’innovation,devront être
complétés par des initiatives
industrielles et commerciales pour
accompagner l’émergence de cette
nouvelle filiere et permettre aux
acteurs nationaux de la chimie
du végétal de tenir une position
privilégiée.
Si 2011 verra la présentation de
grands programmes mobilisateurs
(PIVERT, INDEED, IFMAS, …), des
accords entre industriels désireux
de faire progresser cette chimie,
source de croissance durable pour
le pays, doivent également aboutir.
L’Association Chimie du Végétal
contribue à accélérer ce processus.
Une année 2011 décisive
Des enjeux et des défis à relever
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INNOVATION ET R&DL’association chimie DU végétaL
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Le pôle Fibres poursuit ce même objectif de fédérer les acteurs de la chaîne de valeur sur un marché en expansion, celui des biomatériaux, favorisé par une demande croissante des industries du bâtiment, de l’automobile et de l’emballage. Enfin, l’innovation se poursuit sur des secteurs très ancrés dans l’utilisation de ressources végétales. Le pôle PASS (Pôle Arome Senteurs Saveurs), axé sur l’industrie aromatique porte ainsi plusieurs programmes pour développer de nouveaux actifs à partir de matières premières végétales et optimiser l’efficacité des procédés d’extraction et de formulation.
Développer l’écoefficience L’origine végétale d’un produit ne peut se suffire à elle même. Chaque produit doit être développé en prenant en compte
Traditionnellement consommatrice d’ingrédients et actifs végétaux,
l’industrie cosmétique est aujourd’hui l’un des marchés les plus dynamiques de la chimie du végétal. Portés par l’in-térêt croissant pour l’origine végétale des produits et les démarches de cer-tification durable, les industriels de la chimie du végétal étoffent leurs gam-mes d’ingrédients et actifs d’origine végétale associant performance tech-nique et environnementale. COGNIS, récemment racheté par BASF, RHODIA et SEPPIC proposent ainsi des produits à base de carbone végétal, au profil en-vironnemental performant et prenant en compte les exigences des labels existants. Une démarche qu’applique également GREENTECH, société de bio-technologie spécialisée dans les actifs végétaux, qui a très tôt engagé une démarche de certification ECOCERT® et propose aujourd’hui une gamme de plus de 3000 ingrédients et actifs d’origine minérale et végétale. Enfin, BURGUNDY, dont le cœur de métier est
La chimie du végétal en plein essorl’extraction d’actifs naturels végétaux, offre aujourd’hui des produits semi for-mulés permettant d’assurer une part importante d’origine végétale dans le produit fini et ainsi, s’inscrire dans une démarche de sourcing végétal. Tous ces industriels, adhérents de l’Association Chimie du Végétal, présentent leurs innovations et leurs produits sur le salon Incosmetics, rendez-vous incontournable pour l’industrie des ingrédients et matières premières cosmétiques, qui se tient cette année du 29 au 31 mars à Milan. n
Les entreprises membres de l’ACDV au salon lncosmetics (29/31 mars, Milan)
Ajinomoto (stand S70) Arkema (N79) BASF (stand L40) et Cognis (L30) Burgundy (F74) Greentech (T36 et T40) Rhodia (E28) SEPPIC (T60)
agenDa5, 6 et 7 septembre 2011
European Congress on Plant Based Chemistry for 2020
A l’occasion de l’Année internationale de la chimie, un colloque international impulsé par un comité technique européen et organisé par l’ACDV se tiendra du 5 au 7 septembre 2011 à Paris. Au programme, deux jours de débats, d’échanges et une journée de visite de sites industriels pour prendre la mesure de la réalité de la chimie du végétal en Europe. Une opportunité pour les congressistes d’avoir une vision partagée des enjeux et opportunités de développement de ce secteur sur le continent, de croiser les points de vue d’industriels européens de référence et de débattre avec les acteurs majeurs de la chaîne de valeur.
Pour plus d’information et pour toute inscription, rendez vous sur le site Internet : www.plantbasedchemistry.com
des critères d’efficacité économique et environnementale, d’écotoxicité ou de cycle de vie. Le pôle AXELERA applique une approche globale des projets de R&D en chimie du végétal pour les inscrire dans une logique d’écoconception de recyclabilité. Les projets du programme « bioressources » sont ainsi directement connectés aux autres programmes du pôle, notamment le programme « procédés éco-conçus » et le programme « matériaux, recyclage, déchets ». C’est dans cette même optique que le pôle IAR développe le concept de bioraffinerie végétale. L’objectif : construire de nouveaux modèles industriels qui mutualisent les flux énergétiques et d’eau, minimisent le nombre de déchets et de rejets. La plateforme BRI (Bioraffinerie Recherches
et Innovations sur les biotechnologies industrielles) pour la filière sucrière et le projet PIVERT (Picardie Innovation en Végétal Enseignement Recherche et Technologies) pour la filière oléagineuse associent ainsi des centres de R&D majeurs à des plateformes de démonstration industrielle pour inscrire l’innovation dans une démarche d’écologie industrielle. De l’extraction de la matière première à l’identification de besoins, les pôles travaillent de manière complémentaire au développement de la chimie du végétal. Leur rôle essentiel dans la structuration de l’innovation en chimie du végétal est appelé à se renforcer dans les prochains mois, par le biais notamment de projets colabellisés et de partenariats, au bénéfice d’une approche commune. n
FormuleVerte - N°05 - Mars 2011 31
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cOsméTIquEs
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32 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[PRODUITS]FFocus
Cellulose de haute pureté,dérivés de la lignine,terpènes…, tous lescomposants du bois sontvalorisés et lesapplications ne cessentd’évoluer.
BIORAFFINAGE DU BOIS
ui dit que le bois n’est pasune matière premièremature pour la productionde produits chimiques ? Au
cœur de la forêt des Landes, le site de Tartas,qui appartient à la société canadienneTembec depuis 1994, valorise chaque année750 000 tonnes de bois issues de rondins etde produits connexes de scieries. Créée en1945, juste après la guerre, cette usine étaitau départ une papeterie. Mais au fil desannées, elle s’est reconvertie dans la produc-tion de cellulose de spécialité de hautepureté pour la construction, l’alimentaire,la pharmacie, les cosmétiques…, représen-tant une capacité de 150 000 t/an. Sur cemarché, Tembec se classe au premier rangmondial. Et l’usine de Tartas s’apprête àquitter définitivement le domaine descommodités en arrêtant en 2011 un reli-quat d’activité dans la production de pâtesfluff (absorbants pour couches pour bébé,hygiène féminine…). Si la cellulose entrepour 50% dans la composition du bois,l’usine cherche à valoriser les autres compo-sants que sont l’hémicellulose, la lignine, larésine ou les terpènes. Ce qui lui vaut unvéritable statut de bioraffinerie. À Tartas, le bois arrive par camions, à raisonde 150 par jour. Et l’on comprend l’intérêtde cette implantation au cœur de la plus
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grande forêt cultivée d’Europe pour limiterau maximum les coûts logistiques. L’achatde bois se fait à partir d’un cahier descharges très précis. D’ailleurs, une fois arrivédans l’usine, il est analysé, comme le seraittoute matière première pétrochimique.Cette matière doit ensuite être préparée,débarrassée de son écorce et réduite enplaquettes, avant d’être dispersée à cielouvert sur de gigantesques tas qui doiventfaire l’objet d’un « mûrissement à l’air ».« Depuis la tempête de 2009, la situationest un peu particulière », explique FrançoisGuiraud, directeur ressources forestières.« Il y a deux ans, une quantité très importantede bois s’est trouvée à terre et alors que l’usineavait l’habitude de consommer du bois fraî-chement coupé, nous avons dû utiliser du boisde plus en plus vieux. Mais nous avons sunous adapter et des solutions techniques ontété trouvées», estime F. Guiraud. Cette préparation du bois effectuée, leprocess démarre par une cuisson au bisul-
fite d’ammonium pour une premièreextraction de la cellulose. « C’est un procédétrès ancien. Mais nous l’avons fait évoluer. Ilconsiste en une sulfonation de la lignine etune hydrolyse partielle des hémicelluloses.Tout le secret de fabrication consiste à éviterde toucher à la cellulose native. Il faut savoirarrêter la cuisson au bon moment »,explique Denis Sens, directeur de la R&D.
Une R&D centralisée à Bordeaux
D’ailleurs, le laboratoire de Bordeaux, quiemploie une petite dizaine de chercheurs,est équipé pour simuler l’ensemble duprocess et lui apporter des améliorations oudévelopper de nouveaux grades de produits.De cette cuisson acide, on tire des lignosul-fonates à raison de 60 à 80 000 t/an. Autre-fois éliminés, ils sont aujourd’hui valoriséscomme co-produits par la filiale Avebene.Ces lignosulfonates trouvent des applica-tions comme additifs pour béton, dans lespigments, colorants, les produits pour l’agro-
L’usine de Tartas est alimentée à partir de gigantesques tas de bois qui mûrissent à l’air libre.
Tembec Tartas vise unmarché de spécialités
05 FV 32 Art Focus Tarta BAT_Mise en page 1 08/03/11 15:42 Page32
FFocus[PRODUITS]
Avec une alimentation en bois à raison de 150camions/jour, y a-t-il un risque d’appauvrir laressource forestière ?
Quelle est la consommation de bois de l’usine ?
Quelle est la part du bois dans les coûts de pro-duction ?
3questions à
FrançoisGuiraudDirecteur ressources
forestières
33FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
chimie ou l’alimentationanimale. « Tembec est n°2mondial pour la productionde lignosulfonates. En France,nous sommes les seuls produc-teurs », précise Denis Sens.La cellulose poursuit sonchemin pour arriver à uneétape d’extraction alcaline àchaud. Fortement basique,cette étape permet de pour-suivre la purification de lacellulose en éliminant desrestes de lignine et d’hémicel-lulose. À ce stade, le contrôlede la viscosité de la cellulose(en lien avec son degré depolymérisation) est un chal-lenge. « Le degré de polymérisation dépenddu cahier des charges de nos clients. C’est laspécialité de Tartas d’être en mesure deproduire tout type de viscosité », expliqueDenis Sens. Le procédé génère alors dessavons tall oil et une autre qualité delignine, dite alcaline. Pour l’instant, cettelignine alcaline fait l’objet d’une valorisationénergétique dans la chaudière Kraft d’unepapeterie voisine. Mais d’autres valorisa-tions chimiques ou énergétiques sont encours d’étude. « C’est l’un de nos grandssujets de R&D, qui a démarré en juin dernier.Nous étudions à la fois la piste énergétique etchimique. Et nous nous fixons deux ans pourtrouver des solutions industrielles », expliqueDenis Sens. Sur ce sujet, les recherches sontmenées dans le centre de R&D de Bordeaux,
qui assure aussi les travaux de recherchepour le compte des usines canadiennesdu groupe. La cellulose termine son traitement parune succession d’opérations de blanchi-ment, pour être conditionnée sous formede feuilles séchées, enroulées sur d’énormesbobines. Maryse Coutou, directeur del’usine, précise que le site, qui est classéSeveso seuil bas, tourne en continu 24 h/24, à l’exception des périodes degrands arrêts, qui peuvent mobiliser jusqu’à800 personnes pour un site qui en emploie270. Environ 15 qualités de cellulose sontproduites en enchaînant des campagnesqui peuvent durer de quelques heures àplus d’une dizaine de jours. Pour atteindreun haut niveau de performance en termes
de qualité de produits, legroupe Tembec n’a paslésiné sur les moyens, injec-tant 55 millions d’eurosdans l’usine, depuis 2003.Avec une part non négli-geable consacrée à laprotection de l’environne-ment. De 1989 à 2009,l’usine a ainsi réduit de75 % ses indicateurs DCO,de 85 % ses indicateursDBO et de 25 % sa consom-mation d’eau, alors que,dans le même temps, laproduction s’est accrue. Surce montant, l’usine a consa-cré 33 M€ à la construction
d’une chaudière. Alimentée à plus de 93 %par de la biomasse (écorces des rondins etachat de bois), elle couvre 100 % des besoinsde l’usine en énergie thermique et 60 % enélectricité. Annoncé en décembre, un inves-tissement supplémentaire de 16 M€ pourune nouvelle turbine à vapeur d’une capa-cité de 18 mégawatts devrait permettre àTartas d’être excédentaire en électricité, àl’horizon 2012. Et dès que ce projet seralancé, un dégoulottage est en vue pouraccroître encore de 10 à 20 000 t/an lacapacité de production de cellulose del’usine, confirmant le succès commercialdes dérivés du pin. Et le potentiel de lachimie du bois qui compte déjà, avec legroupe Tembec, son lot d’experts. ■
À TARTAS, SYLVIE LATIEULE
La cellulose est conditionnée en bobines.
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34 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[PRODUITS]FFocus
Le pôle de compétitivité IAR poursuit l’idée deremplacer des substances extrêmementpréoccupantes par des bioproduits, dans le cadre del’action collective Vegereach.
SUBSTANCES DANGEREUSES
e règlement Reach est enmarche. Pour chaque produitchimique utilisé en Europe, leproducteur ou l’importateur
doivent désormais apporter la preuve deson innocuité pour l’homme et l’environne-ment. Après une phase de pré-enregistre-ment, la phase d’enregistrement a étélancée avec un échelonnement des dossiersen fonction des tonnages. Cependant,parmi les dizaines de milliers de subs-tances chimiques en circulation, il en est uncertain nombre qui restent extrêmementpréoccupantes ou SVHC (Substance of veryhigh concern). Ce sont les CMR 1&2 (cancé-rigènes, mutagènes, reprotoxiques), les PBT(persistantes, bioaccumulatives et toxiques)et les vPvB (très persistantes et très bioac-cumulatives). Pour elles, le règlement Reacha imaginé la procédure d’autorisation où le
Les traverses de chemin de fer créosotéessont classées comme déchets dangereux.
précieux sésame n’est délivré que si ledemandeur parvient à démontrer que lesrisques sont maîtrisés ou qu’aucune subs-titution n’est envisageable et que les avan-tages socio-économiques l’emportent surles risques. Les substances extrêmementpréoccupantes qui vont s’engager danscette procédure d’autorisation seront cellesinscrites dans l’annexe XIV. Mi-février, sixpremières substances ont été inscrites danscette annexe, sur la base d’une liste de 46substances candidates. Cette liste est appe-lée à s’allonger sur propositions des Étatsmembres, plusieurs fois dans l’année, quela Commission européenne devra entériner. Si cette procédure d’autorisation existe,l’objectif de Reach vise néanmoins à encou-rager la substitution pour éradiquer unmaximum de substances dangereuses.Aussi, pourquoi ne pas faire d’une pierredeux coups en optant pour une solutionvégétale qui serait à la fois non toxique età faible empreinte carbone ? C’est en toutcas l’idée du pôle de compétitivité Industries& Agro-Ressources (IAR), à l’origine de l’ac-tion collective Vegereach, mise en placeen janvier 2010. Financée par la régionPicardie et la DIRECCTE Champagne-Ardenne (fonds FEDER et Etat), l’action sedécline en deux volets. Le premier porte surla réalisation de fiches Vegereach, propo-sant des alternatives végétales aux subs-tances jugées préoccupantes. Déjà, troisfiches ont été réalisées sur les alternativesvégétales aux phtalates, aux biocides etaux produits de lutte contre le feu. Le
deuxième volet a permis la création d’unannuaire électronique des bioproduits :l’Agrobiobase. En accès libre, cet outil faci-lite le sourcing des industriels en biopro-duits et offre des informations détaillées.Loin d’être utopique, cette substitution desubstances extrêmement préoccupantespar des bioproduits est déjà une réalité.D’ailleurs, à l’initiative du pôle IAR, unejournée sur cette thématique a été organi-sée, le 10 février dernier, à la Chambred’agriculture de l’Aisne. Sept intervenantssont venus présenter leurs projets ou réali-sations dans ce domaine.
Des retardateurs de flammes à
base de carbonate de glycérol
Au vu de l’inscription de plusieurs subs-tances retardatrices de flammes dans laliste des candidats à l’annexe XIV, lestravaux sur de toutes nouvelles formula-tions à base de glycérol, de carbonate deglycérol et des oligomères associés possé-dant des propriétés de retardateurs de feudu laboratoire de Zéphirin Mouloungui,directeur de recherche à l’INRA, tombent àpoint nommé. Trois familles de composéscarboniques glycériliques ont pu être propo-sées. Une partie de ces travaux a fait l’objetde dépôt de brevets par l’INRA-INPT et unesociété nationale en 2005 et 2009 en France,à l’international et aux USA.
Isosorbide, une molécule à
haut potentiel
Leader mondial du sorbitol, le groupeRoquette cherche d’autres débouchés à cediol en C6 renouvelable et non-toxique.Franck Thumerel, responsable développe-ment business & marketing pour leprogramme BioHub chez Roquette, aprésenté le potentiel de l’isosorbide, produitpar déshydratation du sorbitol. Déjà, unnouveau plastifiant pour PVC, le Polysorb
CAS N° 1
CAS N° 2
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Les alternatives végétales se multiplient
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FFocus[PRODUITS]
Une journée sur lasubstitution desproduits dangereux a été organisée le 10 février à l’initiativedu pôle IAR.
ID37 fait l’objet de premières productionsindustrielles pour le lancement d’unenouvelle gamme de sols PVC d’un client.« Cette molécule à 100 % végétale est unmélange de diesters, obtenu à partir de l’es-térification de l’isosorbide avec des acidesgras. Ce produit a des propriétés équiva-lentes aux phtalates, des plastifiants tradi-tionnels », assure Frank Thumerel. Roquettedéveloppe parallèlement un axe Polymères,avec, par exemple, un nouveau polymère àbase d’isosorbide qui doit entrer en compé-tition avec le PC ou PMMA, avec des proprié-tés optiques et de transparence améliorées.D’autres pistes s’ouvrent avec le polyesterpolyisosorbide succinate envisagé commerésine pour le coating. D’autres travauxportent enfin sur le développement de PUpartiellement biosourcé ou de polyéthy-lène isosorbide térephtalate pour concur-rencer le PETG. « Notre vision est qu’àl’horizon 2030, 20 à 30 % des matièrespremières seront d’origine renouvelable »,conclut-il.
L’huile essentielle de menthe
contre la germination
Michel Martin de chez Arvalis a évoqué leproblème de la germination des pommesde terre qui peut être contourné par l’utili-sation du froid, d’éthylène ou d’inhibiteursde germination, comme l’hydrazidemaléique ou le chlorprophame (ou CIPC).Mais ce dernier est un vieux produit quientraîne des risques de résidus d’où larecherche de solutions alternatives. Dans lecadre d’une collaboration avec la sociétéXeda, il a été mis en évidence que l’huileessentielle de menthe qui renferme plus de55 % de L-carvone pouvait apporter cettefonction d’inhibiteur. Ces travaux ontdébouché sur une AMM en octobre 2010,pour le BIOX M, seul produit chimiquehomologué en agriculture biologique.
CAS N° 3
Substituer les solvants dedécapage et de nettoyage
Jean-François Mousset, chef de projet chezRhodia, a présenté sa gamme de solvantsRhodiasolv, biodégradables, non toxiques,non cancérigènes, non inflammables etnon COV. Ils sont proposés en remplace-ment de solvants comme la N-méthylepyrrolidone, le dichlorométhane, lescétones, les aromatiques. Il ne s’agit pas desolvants biosourcés, mais d’anciens déchetsde la chaîne polyamide 6,6 du groupe.« Toutes nos démarches se font sur uneréflexion de type ACV. Nous cherchons àdévelopper des produits avec un bon profilHSE et un bon bilan carbone. Nous n’avonspas d’a priori sur le fait qu’ils soient biosour-cés ou recyclables », a précisé J.F. Mousset..
Les vernis d’émaillage à la
recherche de solvants plus verts
La société Essex IVA, spécialisée dans lesvernis d’émaillage pour les fils conducteursen cuivre, est un très gros consommateur desolvants (15 000 t/an uniquement sur sonsite de Lyon). Florence Andrioletti, respon-sable R&D, a expliqué que sa société, dési-reuse d’utiliser des solvants non toxiques etsi possible biosourcés, s’est engagée dans leprojet collaboratif ANR Nesoreach. Il visenotamment à développer une méthodeuniverselle de substitution de solvants. Les résultats sont attendus pour 2014.
Les créosotes n’ont plus la cote
Benoît Schnuriger de la direction des risqueschroniques de l’Ineris s’est intéressé au casdes créosotes. Ces distillats ou goudrons dehouille (n° CAS 8001-58-9) sont un cocktaild’hydrocarbures aromatiques polycycliques,de phénols et d’hétérocycles d’une grandecomplexité avec un classement cancéro-gène probable. Utilisés notamment pour
CAS N° 5
CAS N° 6
CAS N°4
protéger le bois des traverses de chemin defer (au nombre de 40 millions en France), ilsinduisent un classement de ces traversescomme déchets dangereux. Les pistes desubstitution restent encore à trouver, allantdu changement de matériaux, avec l’utili-sation de traverses acier ou béton, des trai-tements thermiques ou l’utilisation d’autressubstances qui font l’objet de projets derecherche.
De la vinasse dans les
panneaux de particules
Franck Jolibert, responsable R&D del’UNGDA (union générale des distilleriesd’alcool) a présenté des travaux sur la valo-risation des marcs vinicoles en remplace-ment du phénol dans les collesformaldéhyde-phénol ou urée-phénol dansles panneaux de particules. Ces marcs sontsouvent envisagés pour une valorisation deleurs sucres (20 à 30 %). Or le taux delignine (ou tanin) peut grimper jusqu’àprès de 50 %. Et c’est cette lignine qui peutprétendre au remplacement du phénol,tandis que le formol pourrait trouver unautre substituant (glyoxal, hexaméthylène-tetramine). Les travaux visent aujourd’huià améliorer l’extraction des tanins et leurcaractérisation, avant de passer à desphases pilotes plus importantes.Grand témoin de cette journée, Jean-HervéPoisson, chef de projet Reach – manage-ment de substances chez Renault, aconfirmé toute l’importance de développerdes solutions de substitution pour les subs-tances extrêmement préoccupantes : « Nous n’attendons pas l’inscription d’unesubstance dans l’annexe XIV pour la substi-tuer. Nous anticipons dès qu’il y a des frémis-sements ». Ainsi, bien au-delà de Reach, ilobserve que les réglementations sur lessubstances se multiplient dans le monde etne se superposent pas toujours. MaisRenault se bâtit une référence internatio-nale qui prend en compte toutes les restric-tions. Aujourd’hui, les retardateurs deflammes, les phtalates, le formaldéhyde sontles principaux produits en ligne de mire de la firme. ■ À LAON, SYLVIE LATIEULE
CAS N° 7
© IA
R
35FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
05 FV 34 Art Focus vegereach BAT_Mise en page 1 08/03/11 15:49 Page35
36 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
[PRODUITS]FFocus
Création de la gamme MinaCare
Avec la nouvelle gamme demélanges-maîtres de
Clariant qui sont conformesaux normes de compostabilitéet d’écotoxicité, les produc-teurs de produits et d’embal-lages fabriqués à partir debiopolymères ont un pluslarge éventail d’options decouleurs et d’additifs sansrenoncer à la performance.«Jusqu’à récemment, les entre-prises développant des produitsà partir de biopolymèrescomme le PLA et/ou Mater-Biavait une décision difficile àprendre », explique HendrikKammler, à la tête du segmentAdditifs, Masterbatches deClariant. « Ils pouvaient utiliserdes mélanges –maîtres à base
de produits naturels, mais celaimpliquait d’accepter que lagamme de couleurs et d’addi-tifs disponibles soit limitée,coûteuses et pas très processa-ble ou stable à la lumière. Ou ils pouvaient utiliser despigments classiques et des
ingrédients fonctionnels enfaisant l’impasse sur le respectde l’environnement ». Avec les nouveaux mélangesmaîtres compostables Renol etles couleurs compostablesCesa, Clariant offre une alter-native avec des produitsperformants formulables dansles résines d’origine biosour-cée, bien qu’ils ne soient pasd’origine renouvelable. Des tests réalisés par un labo-ratoire indépendant ontmontré que ces matériauxsont conformes à la norme EN 13432:200. En outre, Clariant a obtenu lelabel «OK compost» délivré parAIB Vinçotte International(Vilvoorde, Belgique). ■
Solution alternative pourles bioplastiques
Le Suisse Clariant développe une gamme pourdes producteurs de biopolymères labellisée OK compost.MÉLANGES-MAÎTRES
L’ Ademe a publié sur son site Internet une étude sur
les résines biosourcées (oubioplastiques), réalisée par lecabinet de conseil Alcimed. Lesrésines biosourcées en sont audébut de leur courbe d’expé-rience et constituent ungroupe hétérogène de produitsen termes de ressources, depropriétés, de maturité dedéveloppement, de capacitésde production, d’usages et demarchés ciblés. Mais alorsqu’elles font l’objet d’uneattention croissante, leur déve-loppement a relativement peuprogressé ces dernières années
en termes de capacitésmondiales (0,72 millions detonnes par an en 2010, soit0,3% de la productionmondiale de plastique). Lescapacités pourraient néan-
RAPPORT
L’Ademe met en ligne une étude sur l’usage des résines biosourcées
moins atteindre 1,6 Mt /and’ici à 3 ans. Basé sur unecartographie mondiale et surle point de vue des utilisateurs,ce travail a pour objectif decomprendre ce qui freineaujourd’hui tant la demandeque l’offre. L’identification deverrous précède ainsi unephase de recommandationssur les outils incitatifs à mettreen œuvre pour « passer dumythe à la réalité » et position-ner la France sur ce marchéd’avenir. ■Téléchargement gratuit :http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=75073&p1=30&ref=12441
Des additifsbiosourcés pour lesbiopolymères■ Le marché des biopolymères
est en pleine croissance, mais
leur production connaît des dif-
ficultés techniques. Afin de leur
permettre de concurrencer les
plastiques conventionnels,
Croda Polymer additives pro-
pose une large gamme d’addi-
tifs pour biopolymères, permet-
tant d’améliorer leurs
performances et leur aptitude
au traitement. Une brochure
permettant de connaître le %
d’ingrédients bio-sourcés ainsi
que la biodégradabilité de la
gamme d’additifs pour plas-
tiques de Croda est disponible
sur demande.Clariant a reçu le label OKcompost.
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Le marché des bioplas-tiques peine à décoller.
■ Minasolve regroupe sa
gamme d’ingrédients cosmé-
tiques sous une nouvelle
marque : MinaCare. Elle
confirme ainsi le positionne-
ment de Minasolve dans le
domaine des actifs et des ingré-
dients pour la cosmétique.
Outre sa gamme de conserva-
teurs remplaçant les parabens
(diol désodorisés et hexami-
dine), d’antioxydants (gallates)
et d’agents blanchissants (acide
ellagique), quelques peptides
sont en cours d’industrialisa-
tion. La chimie verte fait égale-
ment partie de son axe de déve-
loppement avec, entre autres,
une usine américaine dédiée à
la chimie végétale renouvelable
et ses dérivés du furfural
(solvants, alcool, etc.).
05 FV 36 FOCUS PROD BAT_Mise en page 1 08/03/11 15:51 Page36
37FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
FFocus[PRODUITS]
CONFÉRENCE INTERNATIONALE
SUR LA CHIMIE DU VÉGÉTAL À PARTIR DU BOIS
Solutions pour des matériaux alternatifs
et de nouveaux produits
1 et 2 décembre, Strasbourg
Renseignements et inscriptions :
www.woodchem.fr
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INTERNAONFÉRENC
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■ La société Condat arbore le
label écologique Ecolabel pour
Bio Natur Chain 100 et Chain Pro.
Ces huiles de lubrification des
chaînes de tronçonneuses sont
utilisées dans les zones natu-
relles dites sensibles comme les
forêts situées à proximité des
zones de captage d’eau, les lacs,
les rivières mais aussi pour la
lubrification de tous les méca-
nismes à graissage perdu.
Écolabel européen pour les huiles Bio Natur
P lastic Omniumprésente le
1er bac roulantfabriqué à base depolyethylène decanne à sucre. Ce bacoffre les mêmes carac-téristiques techniquesque ceux issus desdérivés du pétrole. Ilest conforme auxnormes euro-péennes et est100 % recyclable.La conception dece conteneur est le
fruit de 2 ans detravail pour les
40 personnes del’équipe R&D. « Noussavons égalementfabriquer les bacs avecde l’amidon. Mais c’estavec la canne à sucreque nous avons obtenule plus rapidement les
résultats techniquesattendus. Car il fautapporter les mêmesgaranties qu’avec lesplastiques fossiles », aprécisé la société. ■
TRANSFORMATION
Le polyéthylène de canne àsucre prouve sa processabilité
PRIX AGROBIOBASE 2011
LE PÔLE IAR LANCE UN APPEL À CANDIDATURE Le Pôle Industries & Agro-
Ressources, avec le concours du
Ministère de l’Agriculture, lance
le prix Agrobiobase 2011, du
nom de l’annuaire des biopro-
duits, développé par le Pôle IAR,
à disposition des industriels
soucieux de mettre en valeur
leurs produits issus des agro-
ressources. Ce prix d’envergure
nationale a pour objectif de
récompenser une entreprise
selon trois critères : le caractère
innovant de son bioproduit,
son pourcentage d’origine
végétale et son impact environ-
nemental et socio-économique.
Deux trophées seront décernés
dans les catégories
Agromatériaux et Biomolécules.
Chaque lauréat se verra attri-
buer une récompense de
15 000€ afin de soutenir son
innovation, une adhésion gra-
tuite au Pôle IAR, donnant accès
à toute une gamme de services
(ingénierie de projet, veille, pro-
motion, mise en réseau, etc.).
Remise du prix lors du colloque
international « Plant based
Chemistry for 2020 », le 5 sep-
tembre 2011, Maison de la
Chimie – à Paris.Dossier disponible sur le sitewww.agrobiobase.comContact : Jean Bausset,[email protected],03.23.24.92.03
Première poubelleen polyéthylène
biosourcé.
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Fournisseurs[NOUVEAUTÉS]
39FormuleVerte - 05 - Mars 2011
S’appuyant sur des simula-tions informatiques complexesdéterminant les vitessesd’écoulement, les taux deconcentration et de distribu-tion des solides, les spécialistessont en mesure de définir lenombre optimal d’agitateurs,leur positionnement et leurangle de piquage sur la paroides cuves en fonction de lagéométrie propre à chacuned’entre elles.
Une technologie
d’étanchéité reconnue
Pour les process d’homogénéi-sation, la viscosité est le princi-pal facteur déterminant lescontraintes de mélange. Pourobtenir une suspension opti-male, le processus de sédimen-tation exact (densité, taille desparticules, etc.) est analysé. Enfonction de la qualité de la sus-
pension requise, il est possiblede déterminer les contraintesen matière de conception.Ekato propose deux typesd’étanchéité compatibles avecsa technologie de mélange.D’une part, la garniture méca-nique simple, lubrifiée, posi-tionnée côté produit, et d’autrepart, la double garniture méca-nique fixée à l’extérieur de lacuve avec liquide de barrage.La garniture mécaniquesimple a été mise au point encollaboration avec la divisionEkato ESD. Une attention parti-culière a été apportée à ladéflection de l’arbre pour l’agi-tateur à entrée latérale. D’au-tres critères essentiels, commeun accès aisé pour le nettoyagede la garniture mécanique, undesign compact et lescontraintes d’espace d’installa-tion ont été pris en considéra-tion. La garniture mécaniquede type « cartouche » avecdispositif d’arrêt (shut- off)permet une installation et unemaintenance plus aisées. La
garniture mécanique ESD42est désormais un standard, enraison notamment de son effi-cacité dans les installations dedésulfuration des gaz, où lesconditions de fonctionnementquotidiennes sont particulière-ment difficiles. Toutes lespièces de la garniture méca-nique en contact direct avec leproduit sont en acier inoxyda-ble. Le roulement intégré dansla garniture ainsi que le roule-ment spécialement conçudans le carter de l’agitateurréduisent les déviations de l’ar-bre et augmentent la durée devie de la garniture. Une protec-tion spéciale est prévue contreles solides potentiellementabrasifs en utilisant unecombinaison «dur-dur » decarbure de silicium contrecarbure de silicium pour lesgrains. La garniture méca-nique ESD142 présente ledouble avantage de nécessiterà la fois peu d’entretien et peud’investissement. Sa durée devie est bien supérieure auxdeux solutions mentionnéesplus haut. La sécurité de fonc-tionnement procurée par cettegarniture mécanique estreconnue, notamment pourson faible taux de fuite. Ainsi,les coûts supplémentaires del’acquisition initiale sont rapi-dement rentabilisés, dès lapremière année de fonction-nement. Le partenariat entreEkato Fluid, fournisseur d’agi-tateurs, et Ekato ESD, expert engarnitures mécaniques depuisplus de 50 ans, est la combi-naison idéale. ■
L a production d’éthanol est un processus
complexe comportant demultiples étapes : l’opérateurdoit tout d’abord choisir entreun agitateur à entrée verticaleou latérale.Un agitateur à entrée verticale,par le sommet de la cuve, estpréconisé quand des objectifsd’homogénéisation optimaledans la partie supérieure de lacuve sont clairement définis.Dans les autres cas, il faut tenircompte d’un facteurimportant : les coûts d’investis-sement qui sont généralementmoindres pour les agitateurs àentrée latérale. Contrairementaux dispositifs à entrée verticale, les agitateurs àentrée latérale sont fixés à laparoi de la cuve, près du fond,par un arbre d’agitation quasi-ment à l’horizontale. Un simple engin de levage estalors généralement suffisantpour l’installation. Basé en Allemagne, Ekato Fluida mis au point une gammed’agitateurs à entrée latéralequi peuvent réduire davantageles coûts d’investissement. Enoutre, l’efficacité prouvée de cesystème garantit la préventionde dépôts solides. Ainsi, la plusgrande usine de bioéthanoléquipée avec cette technologiea une capacité de productionde 450 000 tonnes par an.Avant la mise en place de cedispositif à l’échelle réelle, destests approfondis et des calculspoussés de dynamique desfluides ont été réalisés dans leslaboratoires d’essai d’Ekato.
La technologie de mélange desbiocarburants
La production d’éthanol est un processuscomplexe. Pour les opérations de mélange, le choix porte enparticulier sur la position de l’agitateur à entrée verticale ou latérale.
MAX NIEFENTHALER, Project manager sales d’Ekato.
AGITATION-MÉLANGE
Ekato Fluid a mis au pointune gamme d’agitateurs àentrée latérale permettantde réduire les coûtsd’investissement.
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Fournisseurs[NOUVEAUTÉS]
40 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Le YSI 2 700 distribué parSystemC Industrie.
humides et vinasse claire. Flott-
weg fabrique des décanteurs
centrifuges spécialement conçus
pour répondre aux exigences de
l’ensemble de séparation de
vinasse pour l’industrie de l’étha-
nol. Ces décanteurs sont disponi-
bles dans différentes tailles
correspondant aux installations
industrielles. En outre, les
décanteurs centrifuges Flottweg
utilisent moins d’énergie par
rapport aux conceptions clas-
siques de décanteurs, et
le gain peut aller de
20 à 40 % dans la
puissance de fonc-
tionnement.
■ Les biocarburants de
deuxième génération sont
produits en utilisant la biomasse
constituée par des résidus
non alimentaires provenant de
cultures, tels que les tiges, les
feuilles et les écorces ainsi que
les algues et les déchets de
nourriture. Ce type de matière
première est transformé en étha-
nol par fermentation. Après distil-
lation, les vinasses sont séparées
par des décanteurs centrifuges
en grains
Produire des engrais minéraux « verts »■ Akaeno, société d’ingénierie
environnementale spécialisée
dans la conception, la mise au
point et la réalisation de solu-
tions de bio méthanisation et de
traitement d’eau, a développé,
un procédé de production d’en-
grais « verts » à partir des résidus
ultimes issus de la méthanisa-
tion des déchets organiques,
nommé Enoferti. Il associe
plusieurs process technolo-
giques spécifiques.
Cette technique a fait l’objet
d’un dépôt de brevet, auprès de
l’Institut National de la Propriété
Industrielle. Elle permet de fabri-
quer à partir des résidus ultimes
ou digestats de méthanisation
et sur une échelle industrielle,
des engrais minéraux « verts »
tels que le phosphate diammo-
nique (DAP), des engrais miné-
raux binaires PK et des engrais
minéraux azotés.
Ces engrais répondent aux
besoins spécifiques des sols agri-
coles. Ils sont normés et s’avè-
rent en tous points identiques
aux engrais chimiques.
Les engrais « verts » issus de
la méthanisation des déchets
organiques sont renouvelables
et produits sans émission de gaz
à effet de serre.
Les engrais minéraux « verts »
sont fabriqués sur les sites de
méthanisation à proximité des
centres agricoles de production
et de transformation, ce qui
limite également les émissions
de CO2 liées aux flux logistiques.
PROCÉDÉ
«Des athlètes de hautniveau aux performances
étonnantes… et qui pourrontbientôt concurrencer lepétrole », c’est ainsi que Domi-nique Delobel qualifie sesmicroalgues. À condition deles produire à faible coût ! Àl’origine de la conception duprocédé Algae Tunnel de lastart-up d’ingénierie AlgaeStream, il a développé unprocédé de production techni-quement et économiquement(un coût de production infé-rieur à 3 euros le kilo) viablessur un site pilote en Tunisie.« L’amortissement des installa-tions et la maintenance repré-sentent les coûts les plusimportants dans ce type deproduction. C’est pourquoinous n’avons pas axé notredéveloppement sur les photo-
bioréacteurs, aux coûts d’inves-tissement et d’exploitationprohibitifs ». Le procédé de lasociété repose sur des bassinsde plein champ, répondant àun cahier des charges strict enmatière de consommationd’énergie, de coûts de fonction-nement, de facilité d’installa-tion et de complexité desdispositifs. « Dans desdomaines à très haute valeurajoutée tels que la pharmacie,le coût de revient desmicroalgues n’est pas détermi-nant. Mais il devient critiquedans le domaine de la chimieverte pour être compétitif avecla voie pétrochimique »,indique Dominique Delobel,fondateur de la société. « Les normes sanitaires et lescontraintes de traçabilitépropres à l’industrie agroali-
mentaire ou pharmaceutiqueétant bien différentes descontraintes Seveso des industries polluantes, nousstructurons la société par filièrepour mieux répondre auxproblématiques de chacune».Créé fin 2009, Algae Streamenvisage d’installer ses pre-mières unités de productiondès 2011. « Nous tablons sur unchiffre d’affaires de 5 millionsd’euros pour 2011 », indiqueDominique Delobel. AlgaeStream compte aujourd’huitrois collaborateurs en Franceet quatre en Tunisie et est encours de recrutement de nou-veaux collaborateurs. « Maisnous resterons une petitesociété d’ingénierie à plus longterme », prévient-il déjà.« Notre développement passerapar des coentreprises avec les
leaders de chaque secteur quiauront en charge la vente etl’installation des fermes de pro-duction avec pour axes de déve-loppement essentielsl’Amérique du Nord et du Sud etle Moyen-Orient, confie le diri-geant. Nous sommes en discus-sions avec plusieurs industriels,notamment des pétrochimistesqui se développent vers la chi-mie verte, ou des cimentiers quicherchent à réduire leurs rejetsde CO2 ». Algae Stream a réa-lisé une première levée defonds début 2010 à laquelle aparticipé Solabios, créateur deconcepts d’investissementsdans les énergies renouvela-bles, via un apport de 150 000 euros de fonds propre(pour 5 % du capital). Une nouvelle levée de fondsest en cours. ■ J.B.
Algae Stream affiche de grandes ambitions dans les microalgues
INGÉNIERIE
SÉPARATION
Le procédé Algae Tunnel a démontré la viabilité technique et économique de sonprocédé de production de microalgues.
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Des décanteurs pour les biocarburants
Le décanteur Z6 de Flottweg.
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41
Carnet /Agenda[FORMATIONS]
[MANIFESTATIONS]
[NOMINATIONS]DUPONT FRANCEI
Karine LerouxDirectrice Croissance
Nommée res-
ponsable Grands
comptes en 2004
au sein de
DuPont France,
Karine Leroux
ajoute à ses fonc-
tions actuelles celle de directrice
Croissance de la filiale France du
groupe américain. Elle sera en charge
de « mener une évaluation straté-
gique des marchés français, d’iden-
tifier de nouvelles opportunités, et
d’encourager les différents business
de DuPont à travailler en mode pro-
jet». K. Leroux, 43 ans, diplômée de
l’ESC Amiens et de l’IMD Business
School de Lausanne (Suisse), avait
rejoint DuPont en 1998.
Loïc Doguet, directeur du site durant
quatre ans, qui est nommé directeur
des opérations au niveau du siège
parisien. J. Villeneuve, 41 ans, a
occupé divers postes dans l’indus-
trie, en tant qu’ingénieur procédés,
ingénieur de fabrication, directeur
de site et directeur industriel.
DEINOVEI
Michael KrelDirecteur Business development
Après trois ans passés chez Metabolic
Explorer, pour lequel il a contribué au
projet d’une usine en Malaisie,
Michael Krel a rejoint Deinove
comme directeur du Business deve-
lopment. En charge des partenariats
industriels et des accords de licences.,
M. Krel est ingénieur diplômé de
l’École polytechnique et docteur en
chimie organique.
BRASKEMI
Carlos FadigasDirecteur général
Carlos Fadigas, directeur général de
Braskem America depuis début 2010,
est nommé directeur général du
groupe Braskem. Il succède à
Bernardo Gradin. C. Fadigas travaille
pour l’industrie pétrochimique
depuis 1992. Un successeur au poste
de directeur général Braskem
America doit encore être nommé
SEPPICI
Jérôme VilleneuveDirecteur du site de Castres
Jérôme Villeneuve prend la direction
de la Société d’expansion des pro-
duits pour les industries chimiques
(Seppic, filiale d’Air Liquide) à Castres,
d’après l’Usine Nouvelle. Il succède à
1ER-2 DÉCEMBRE, STRASBOURGWoodchem 2011, proposépar l’Université deStrasbourg et le pôle Fibreswww.woodchem.fr
12-14 DÉCEMBRE, VILLENEUVE D’ASCQColloque GCI 2011 : AGreener Chemistry forIndustry www.ensc-lille.fr/actu/GCI2011/index_fr.html
FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
INPT FORMATIONCONTINUEwww.inp-toulouse.frTél. : 05 34 32 31 [email protected]
19-20 MAI, TOULOUSEÉmulsification : principes etprocédésFournir aux non-spécialistesles principes de basegouvernant la formulationdes émulsions, leurpréparation, leurcaractérisation et leurstabilité.Public : Techniciens supé-rieurs et ingénieurs desindustries chimiques, pharmaceutiques et parachimiques.
23-27 MAI, TOULOUSELes ultrasons en procédésAcquérir les connaissancessur les procédés physiqueset chimiques activés par lesultrasons. Desdémonstrations illustrerontles différentes techniques :sifflets, sondes ; sonicationdirecte ou indirecte ;procédés « batch » oucontinus, appliquées à diversprocédés en milieuxpolyphasiques.Public : Chercheurs, universitaires, ingénieurs.
3-7 OCTOBRE, TOULOUSEAgents tensio-actifs etprocédésMettre en relief l’intérêt desagents tensio-actifsintervenant comme additifsdans les opérations deséparation et les procédésen général. Public : Ingénieurs et techniciens de l’industriechimique.
3,4 MAI, CHÂLONS-EN-CHAMPAGNESinal Exhibition 2011- salonde la valorisation nonalimentaire desagroressourceswww.sinal-exhibition.eu
6 -10 JUIN, BERLIN19th European BiomassConference and Exhibition www.conference-biomass.com
29-31 AOÛT, STRASBOURG Biopol-2011 : 3rd
International Conferenceon Biodegradable and
Biobased Polymers proposépar l’université deStrasbourg ECPM http://biopol.unistra.fr
5-7 SEPTEMBRE, PARISEuropean Congress onPlant Based Chemistry for2020 à la Maison de lachimiewww.plantbasedchemistry.com
7-10 NOVEMBRE, MONTPELLIERAlg’n’ Chem 2011 - Algae,new resources for Industry ?Premier congrèsinternational sur les algueset la chimie verte.www.ffc-asso.fr/algnchem/
EUROCOAT 2011 27 – 29 SEPTEMBRE, PARIS , GRANDE HALLE DE LA VILLETTE
Le Congrès international EUROCOAT 2011 s’ar-ticulera sur les nouvelles formulations issues duvégétal pour un développement durable dansles peintures, les vernis, les encres d’imprimerie,les colles et les adhésifs.
Ce congrès sera l’occasion de faire à nouveau lepoint sur les nouvelles technologies des métiersdes Coating et les incontournables évolutions dela législation européenne : Ecolabels, normes NFEnvironnement, REACH…
Contact CongrèsAFTPVA – Marie-Odile Barkallah
5 rue Etex – F-75018 ParisTél. : +33 (0)1 42 63 45 91Fax : +33 (0)1 42 63 31 [email protected]
A P P E L À C O N F É R E N C E
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42 FormuleVerte - N°05 - Mars 2011
Index [SOCIÉTÉS]
Entreprises et organismes cités dans ce numéro
AAAFT Plasturgie p 7ACE Management p 18Adebiotech p 9Ademe p 36Afssaps p 26Agritel p 8Air Liquide p 26Akaeno p 32Alcimed p 36Algae Stream p 32Algosource Technolo-gies p 9Alimentec p 14Allveggie p 7Aquitaine CréationInvestissement p 18Archimex p 26ARD p 12Arkema p 14, 22Artemis p 14Arvalis p 35Ashland p 14
BCBASF p 14, 22, 26BIC p 6Bioamber p 12Biomiscanthus Francep14Braskem p 16Brenntag p 26Cargill p 12, 19CEA Investissementp 18Cemagref p 23Centrale Paris p 23Ceva p 9Chempolis p 19Clariant p 24, 36CNRS p 22Cognis p 24, 25, 26Condat p 37
Couleurs de plantesp 21Critt p 14, 21Croda p 24, 36
DDanisco p 18Davy Process Techno-logy p 12Deinove p 16Demeter Partners p 18Deveum p 14DNP Green Technologyp 12DuPont Applied Bios-ciences p 12DuPont p 18, 24
EFEcocert p 24Ekato p 31Embrapa p 16Emertec p 18ENSCM p 22ERRMA p 10Essex IVA p 35Fermentalg p 9, 18First Solar p 22FKuR Kunststoff p 7Flottweg p 32
GHGenencor p 18Gerflor p 6Gevo p 13Global Bioenergies p 13GreenField Ethanolp 12GreenWin p 10, 11Harima Chemicals p 17Henan Yinge p 19
IJIAR p 34, 37ICGM p 22INRA p 23INRA-INPT p 34Inter’Actifs p 24, 26Jeen international p 26Johnson Matthey p 12
LML’Oréal p 24, 25Lanxess p 13LyondellBasell p 17Minasolve p 36Mitsubishi Corporationp 17Mitsui p 12Momentive p 17Myriant p 12
NONatureWorks LLC p 6Nedalco p 19Nov&a p 23Novachim p 14Novozymes p 18OPX Biotechnologiesp 19
PPaper Mate p 6Picoty p 18Pinova p 17Pioneer Hi-Bred p 18Plastic Omnium p 37Plastipolis p 14Polenghi LAS p 6PTT Chemical p 12
RSRhodia p 9, 18, 24, 35Roquette p 24, 34Royal Cosun p 19Royal Nedalco p 19Safic Alcan p 24, 26Saipol p 23Seppic p 24, 26Solvay p 18, 19SP Chemicals Taixing p 19Suzhou HiPro Polymersp 18Syntilor p 6
TTectubes p 7Tembec p 34Tereos p 23Thai Fatty AlcoholCompany p 12Thai OleochemicalsCompany p 12Toile de Mayenne p 7
UVUNGDA p 35
Valbiom p 10
Vandeputte p 11Vedeqsa p 24Veolia Environnementp 9Vinythai p 19
XYXeda p 35Yves Rocher p 24, 25
Liste des annonceursANNONCEURS PAGE
ACDV 30-31
ARKEMA 4e COUV
CEPI 16
COGNIS 17
Conf Sept ACDV 3e COUV
CRODA 27
ABONNEMENT INFO CHIMIE MAGAZINE 13
ISO INGENIERIE 29
LEBAS 20
POLE FIBRE 37
POLE IAR 5-15
POLE MAUD 38
SACI 29
SIÑAL 2e COUV
ETAI– Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONYTél. : 01 77 92 92 92 - Fax : 01 77 92 98 25SAS au capital de 47 111 184 ¤ Siret : 806 420 360 00117 Siège social : Parc Antony 2 10 place du Général de Gaulle92160 ANTONY
email : taper l’initiale du prénom, le nompuis @etai.fr (ex. : [email protected])
Directeur de la publication :Christophe Czajka
Directeur général adjoint pôle magazinesspécialisés et salons professionnels : GillesdeGuillebon (94 04)
Rédactrice en chef : Sylvie Latieule (95 87)
Secrétaire de rédaction :Ariane Boixière-Asseray (95 85)
Rédaction : Aurélie Dureuil (95 81), DinhillOn (95 80), Julien Cottineau (95 86), AudreyFreel (95 83) (Chimie Pharma Hebdo)
Responsable Studio Magazines : ThierryMichel (96 30) assisté de Christian LeCoz (96 31)
Premier rédacteur graphiste : ThierryMeunier (96 29)
Publicité :Sandrine Papin (directrice depublicité Pôle Industrie - 96 43), Eric Leuenberger (directeur - 96 37), assistés de Martine Szuba (assistante tech-nique - 96 44)Représentants : – Rhône-Alpes : Become, Eric Bechetoille,19/21 chemin de Montauban, 69005 Lyon,Tél./Fax : 04 72 00 04 14, Mobile : 06 80 68 44 00– Allemagne: Axelle Chrismann, 10, Place du Général de Gaulle 92160 Antony Tél. : 01 77 92 92 59, Fax : 01 77 92 98 28– USA : Trade Media International corp., 421Seventh Avenue, New York, NY 10001-2002 USATél. : (1.212) 564-3380 - Fax : (1.212) 594-3841
Directrice Promotion et DiffusionBénédicte Hartog - [email protected]
Directrice Marketing/DiffusionMarie-Sophie Leprince [email protected]
Directeur des abonnementsPatricia Rosso - [email protected] des abonnements Marie-Christine Soyeux - 01 77 92 97 [email protected]
Autres publications et servicesInfo Chimie Magazine – Chimie Pharmahebdo – Industrie Pharma Magazine - Guidedes achats de la chimie– Plastiques &Caoutchoucs Magazine – Annuaire FrancePlastiques – Formes deLuxe– Galvano-Organo – Pétrole et Gaz Informations –Double Liaison
Dépôt légal Mars 2011
Achevé d’imprimer sur lespresses de l’Imprimerie
deCorlet Imprimeur
ZI, route de Vire - BP 86 - 14110 Condé-sur-NoireauISSN en cours
05 FV 42 INDEX BAT_Mise en page 1 08/03/11 16:02 Page42
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Maison de la Chimie Paris - France
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DEUX JOURS DE PRÉSENTATIONS, de tables rondes et d’échanges avec des chercheurs, des industriels, des politiques, et des investisseurs…, pour :
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Connaitre le cadre réglementaire et les incitations européennes.
Découvrir des exemples concrets de bioraffineries européennes.
Rencontrer les acteurs majeurs européens de cette filière en plein essor.
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Plus de 400 personnes attendues pour développer votre réseauInformations et inscriptions : www.plantbasedchemistry.com
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Pour concilier performance sportive et performance environnementale, Arkema a conçu Pebax® Rnew, un élastomère thermoplastique innovant issu d’une matière première renouvelable,
contribuant ainsi à économiser les ressources fossiles.Arkema, premier chimiste français, acteur de la chimie mondiale.
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