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FICHE AUXILIAIRES C C h h a a u u v v e e s s - - s s o o u u r r i i s s RECHERCHE C C h h a a r r d d o o n n d d e e s s c c h h a a m m p p s s : : d d e e s s p p i i s s t t e e s s p p o o u u r r s s e e n n d d é é b b a a r r r r a a s s s s e e r r FERMOSCOPIE F F a a i i r r e e f f r r u u c c t t i i f f i i e e r r l l a a b b i i o o d d i i v v e e r r s s i i t t é é p p o o u u r r l l a a v v e e n n t t e e d d i i r r e e c c t t e e Qualité des produits bio 10lter gri mai-juin 2007 83 Qualité des produits bio lter gri

gri mai-juin 2007 83 lter gri - ITABitab.asso.fr/downloads/AlterAgri/aa83web.pdf · gri mai-juin 2007n° 83 Qualité des produits bio lter gri. ... et Charlotte Glachant (Chambre

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FICHE AUXILIAIRESCChhaauuvveess--ssoouurriiss

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Qualitédes produitsbio

10€

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gri mai-juin 2007 n° 83

Qualité des produitsbio

lter gri

Sommaire n°83 juin 2007

ActusDU COTÉ DE L’ITAB ........................................................................................................................ 4• Rencontre de l’ITAB avec les fermes et stations expérimentales, et les fermes de lycées agricoles bio Par Stanislas Lubac (ITAB)

DU CÔTÉ DU RÉSEAU BIO ......................................................................................................... 6• Rendements 2006 des grandes cultures biologiques en Haute-Normandie Par Véronique Zaganiacz (GRAB HN)

RÉGLEMENTATION ........................................................................................................................... 8• Soins vétérinaires : quels principes ? quelle réglementation ?Par Denis Fric (Vétérinaire au GABLIM) et Juliette Leroux (FNAB)

Dossier LA QUALITÉ DES PRODUITS BIO ............................................ 10Réalisation : Claude Aubert, Bruno Taupier-Létage et Aude Coulombel (ITAB)

•Qualité et sécurité des produits bio : •une synthèse du dossier FiBL...........................................................................................11

• QLIF : un programme européen sur la qualité des produits •issus des filières biologiques et à faibles intrants .................................... 13

• Produits bio et santé : le point sur les connaissances ................................... 14

• Méthodes globales d'analyses : des outils au service •de la qualité des aliments ............................................................................................ 17

TechniqueFICHE TECHNIQUE AUXILIAIRE .......................................................................................... 20• Les chauves-souris Par Aude Coulombel (ITAB)

Recherche/ExpéCHARDON DES CHAMPS : DES PISTES POUR S’EN DÉBARRASSER .... 22

• Mise en réserve du chardon et conséquences pratiques .............23Par Alain Rodriguez (ACTA)• Epuiser les réserves carbonées du charbon par le désherbage mécanique ....................................................................................27Par Jean-Christophe Grandin (Bio Centre) et Charlotte Glachant (Chambred’agriculture 77)• Recherche d’une stratégie de contrôle durable .....................................28Par Laurence Fontaine et Aude Coulombel (ITAB)

Fermoscopie • Faire fructifier la biodiversité pour la vente directe ...................................................................................... 30Par Aude Coulombel (ITAB)

Des centaines d’études comparatives ont étéréalisées depuis 40 ans entre produitsconventionnels et produits bio. Tout cela pouren être toujours plus ou moins au même point :pour les bio, pas de doute, la qualité des

produits de l’agriculture biologique est nettement meilleure,qu’il s’agisse du goût ou de la valeur nutritive. Pour les autres,il n’existe aucune preuve de cette supériorité, sauf pour deuxou trois constituants comme la vitamine C ou la matière sèchedans certains fruits et légumes. Telle fut, à peu de choses près,la conclusion de l’étude publiée par l’Afssa en 2003, rejoignantcelle des instances officielles d’autres pays comme l’Allemagneou la Grande Bretagne. Or, si ce point de vue était encore, à larigueur, défendable il y a quelques années, il ne l’est plusaujourd’hui. D’autres critères que les classiques analyses devitamines et minéraux ont en effet été pris en compte depuis.Des critères particulièrement importants en matière de santéet pour lesquels la supériorité des produits bio s’avèreindiscutable : d’une part la teneur des fruits et légumes enpolyphénols et autres antioxydants, d’autre part la teneur desproduits laitiers en acides gras oméga 3. Si l’on parle dequalité sanitaire, c’est-à-dire du risque lié à l’éventuelleprésence de produits toxiques, on peut définitivement jeter auxoubliettes l’argument selon lequel les produits biocontiendraient davantage de mycotoxines que les autres, caron sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Quant aux résidus depesticides, il est depuis longtemps admis par tout le mondeque les produits bio en contiennent infiniment moins que lesconventionnels, mais il pouvait rester un doute : certainstoxicologues affirmaient en effet – et d’aucuns continuent à lefaire – que les résidus présents dans les produitsconventionnels sont si faibles qu’ils n’ont pas d’impact sur lasanté. Un argument devenu lui aussi indéfendable : il ne sepasse pas un mois sans qu’une nouvelle publicationscientifique mette en évidence une relation entre les pesticideset une pathologie ou un disfonctionnement physiologique.

Bref, si quelqu’un continue à vous affirmer que les produitsbio ne sont pas de meilleure qualité que les autres, de deuxchoses l’une : ou bien ses connaissances en la matière ne sontpas à jour, ou bien il est de mauvaise foi.

Par Claude Aubert

Point de vue

La qualité des produits bio

Revue bimestrielle de l’InstitutTechnique de l’AgricultureBiologique (ITAB)• Directeur de Publication : André Le Dû (Président ITAB)• Rédacteur en chef : Krotoum Konaté• Chargée de rédaction : Aude Coulombel• Comité de rédaction : André Le Dû, Rémy Fabre, KrotoumKonaté, Guy Kastler, François Le Lagadec, Marie Dourlent• Comité de lecture : Élevage : Anne Haegelin (PÔLE AB MASSIF CENTRAL), StanislasLubac (ITAB), Jean-Marie Morin (FORMABIO), Jérôme Pavie(INSTITUT DE L’ÉLEVAGE)Fruits et légumes : Cyril Bertrand (GRAB), Alain Garcin etSébastien Serot (CTIFL), Monique Jonis (ITAB)Grandes cultures : Bertrand Chareyron (CA DRÔME),Laurence Fontaine (ITAB), Philippe Viaux (ARVALIS INSTITUT DU

VÉGÉTAL)Viticulture : Denis Caboulet (ITV), Marc Chovelon (GRAB),Monique Jonis (ITAB)Agronomie/Systèmes : Blaise Leclerc (ITAB), Laëtitia Fourrié(ACTA)Qualité : Bruno Taupier-Letage (ITAB)• Rédaction/Administration - Promotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy - 75595 PARIS CEDEX 12Tél. : 01 40 04 50 64 - Fax : 01 40 04 50 66• Abonnements : Interconnexion Alter Agri - BP78 - 3151FENOUILLET Cedex - [email protected] : 01 40 04 50 66• Publicité : Aude Coulombel - ITAB - 149 rue de Bercy - 75595Paris Cedex 12 - Tél. : 01 40 04 50 63 - Fax : 01 40 04 50 66• Réalisation : Pascale MOTTO - 04 94 98 04 86 [email protected]• Comission paritaire : 1007G82616• ISSN : 1240-3636

Imprimé sur papier 100% recyclé

4 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Actus - Du côté de l'ITAB

JT « sélectionvégétale» ITAB14 Juin 2007, de 9h à 17h30 INRA Rennes, Le Rheu L’ITAB organise une journée théma-tique à destination des agriculteurset techniciens en agriculture biolo-gique sur les techniques de sélec-tion végétale.Programme :r Rappel des principes de l’AB(Véronique Chable)

r Amélioration des plantes : évolu-tions des méthodes (MariaManzanares - Maître de ConférencesENSA Rennes)

r Alternatives aux techniques desélection actuelles (VéroniqueChable & François Delmond pourles aspects biodynamie)

r Limites de la conception génétique(Véronique Chable)

r Visites (Unité Mixte deRecherche INRA - AgrocampusRennes « Amélioration des Planteset Biotechnologies »/exempleschoisis : blé et colza. Référent :Maria Manzanares)

r Discussions ouvertesN.B. Une journée de formation surcette thématique dans chaquegrande zone géographique sera orga-nisée dans les deux ans.

25 places disponibles20 euros (repas inclus)Inscription : www.itab.asso.fr

S Y N E R G I E D E S S I T E S E X P É R I M E N TA U X E N A B

Rencontre de l’ITABavec les fermes et stationsexpérimentales, et les fermesde lycées agricoles bio

S uite aux Assises REV-AB(voir encadré), l’ITAB aeffectué un travail de recen-

sement des structures expéri-mentales ayant des surfaces enbio. Le nombre de sites identifiés(plus de 70) s’est avéré supérieuraux attentes. L’organisation d’unerencontre visant à créer unesynergie entre ces partenaires quise côtoient trop peu a donc étésouhaitée. Au préalable, un ques-tionnaire a été envoyé afind’identifier les activités de cha-cun. La bonne mobilisation sus-citée par cette journée reflètebien l’intérêt et les attentes de cesacteurs de l’expérimentation bio-logique pour une meilleure miseen réseau.Suite au mot d’accueil duPrésident de l’ITAB André Le Dû,la Directrice Krotoum Konaté adétaillé les missions, le fonction-nement et les principales actionspassées et en cours de l’ITAB.Stanislas Lubac, animateur ré-seau, a ensuite présenté une sériede critères destinés à mettre enévidence les spécificités de cha-

que type de structure. Il existe eneffet des différences notoiresentre les objectifs, les moyenstechniques et humains, les typesd’expérimentation mis enplace… d’une ferme, d’une sta-tion expérimentale ou d’uneferme de lycée agricole. L’objetde cette intervention, loin de vou-loir mettre chaque partenairedans une case, visait avant tout àmettre en avant le caractère com-plémentaire des uns et des autres.La synthèse du questionnaire afait ressortir de nombreux élé-ments fort intéressants qui ontpermis d’orienter le débat del’après-midi autour des quatrethèmes suivants : r commentéchanger et mieux valoriser lesrésultats d’expérimentation enagriculture biologique entre lesfermes et stations expérimenta-les ? r Quel type d’animationfaut-il à l’ITAB pour qu’il y ait unedynamique de circulation de l’in-formation ? r Comment donnerune visibilité suffisante pourpeser au niveau national et eu-ropéen ? r Et enfin, comment

Par Stanislas Lubac (ITAB)

La fortemobilisationsuscitée par

cette journéereflète bien

l'intérêt et lesattentes des

acteurs del'expérimentation

biologique pourune meilleure

mise en réseau.

Plus de 70 sites expérimentaux en bioont été recensés.

ITAB

Le 19 mars dernier, l’ITAB a organisé unerencontre pour favoriser la synergie des

acteurs de l’expérimentation biologique.Une quarantaine de personnes se sont

réunies, pour la plupart responsables defermes et stations expérimentales et defermes de lycées agricoles menant des

essais en agriculture biologique.

Journée semencesFNAMS/ITAB

21 juin à ValenceCette année cette journée aura lieudans la Drôme. Au programme :visites essentiellement de produc-tions de semences potagèresporte-graines (Clauze Tézier...).Programme et bulletin d'inscriptionsur : www.itab.asso.fr

ITAB

5MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Actus - Du côté de l'ITAB

POUR EN SAVOIR PLUS Le résumé des échanges estconsultable dans les actes de cettejournée, sur www.itab.asso.fr.

formaliser la structuration desfermes et station expérimenta-les menant des actions enagriculture biologique ? Notonsque cette rencontre ne concernaitpas les essais menés chez les pro-ducteurs, qui représententégalement un nombre considé-rable de sites et que l’ITAB intègrepleinement dans ses missions.

En mai 2006, les Assises de la Recherche -Expérimentation - Valorisation en Agriculture Biologique(REV-AB)* organisées par l’ITAB étaient l’occasion des’interroger sur le renforcement du réseau ITAB.Comment redynamiser les liens entre partenaires ?Comment faire connaître davantage l’Institut ?Comment peser au niveau national et européen ?… sontquelques exemples des questions soulevées. La rencon-tre organisée entre l’ITAB, les fermes et stations expéri-mentales et les fermes de lycées agricoles constitue unesuite logique à cette réflexion.

*Les actes des Assises REV-AB sont téléchargeables sur lesite Internet de l’ITAB www.itab.asso.fr

Assises Troisième congrèsQLIF - AllemagneLe troisième congrès annuel deQLIF, «Quality and Low InputFood» s’est tenu en Allemagne,près de Stuttgart, du 20 au 23 marsdernier, rassemblant environ 90chercheurs européens (dont pour laFrance des représentants de l’ISARA,

l’INRA et l’ITAB). www.qlif.org (voiraussi p.10 de ce numéro). La plupartdes textes des conférences et pos-ters présentés sont en ligne dans labase de données Organic-E.Prints

(http://orgprints.org/).

Les variétés de bléet d’orge les pluscultivées en 2006 La répartition des principales varié-tés de blé tendre cultivées en agri-culture biologique en 2006 était lasuivante : 29% Renan, 8% mélan-ges de plusieurs variétés, 5% Capo,5% Orpic, 4% Camp-Rémy, 4%Lona, 4% Saturnus, 4% Triso. Anoter que 45% sont des BAF –blésaméliorants de force– (contre 3%en conventionnel), 31% des BPS–blés panifiables supérieurs– (76%en conventionnel), c’est dire quedes variétés de bonne qualité bou-langère sont recherchées en agricul-ture biologique. Le mélange devariétés, non pratiqué en conven-tionnel, est caractéristique de l’agri-culture biologique ; il est vrai qu’ilpermet généralement de sécuriserles rendements d’une année surl’autre (compensation des potentia-lités de chaque variété les unes parrapport aux autres).En orge, les principales variétés cul-tivées étaient : 18% Scarlett (prin-temps à 2 rangs), 8% mélanges, 7%Angela (hiver), Prestige 6% (prin-

temps). Source : ONIGC.

Forum pain bio - 6 novembre

AG de l’ITAB : un débat pour aller plus loin sur ce thème

Ouvert à tous les acteurs de la filière blé/pain, concernés par la filière bio, de l’agri-culteur au consommateur, en passant par le collecteur, le meu-nier et le boulanger.Programme :Trois sessions, suivies d’une tableronde, structureront les débats :

1 - Les acteurs de la filière blé/pain bio : du consommateur à l’agriculteur2 - Voies d’amélioration de la qualité du pain biologique3 - Amélioration des variétés et optimisation des pratiques culturalesTable ronde : Synthèse et perspectives : construction d’une filièrefrançaise Blé-Pain biologique.Avec la participation de chercheurs européens et une ouverture sur l’environnement.

www.itab.asso.fr - Tél. 01 40 04 50 64 ou www.arvalisinstitutduvegetal.fr rubrique évènementTél. 01 44 06 96 20

Le débat de l’Assemblée générale de l’ITAB tenue le 24 avril dernier à Paris avaitpour thème : «Problématique de l’ITAB : comment renforcer et formaliser le réseaud’expérimentations ? ». Il s’inscrivait dans la continuité de la journée sur la syner-gie des sites expérimentaux. André Le Dû, Président de l’ITAB a rappelé que l’unedes priorités de l’ITAB est de faire fonctionner les Réseaux dont fait partie le réseaud’expérimentation. C’est en ce sens qu’a été créé un poste « animation réseau »,l’objectif étant d’entretenir les liens avec l’ensemble des acteurs techniques del’agriculture biologique française. Si les structures menant de la recherche-expé-rimentation en AB ne cherchent pas forcément à adhérer à l’ITAB, la volonté detravailler ensemble, elle, est bien présente. C’est aux Commissions Techniques del’ITAB de jouer ce rôle de rassemblement des structures et de demandes techniquesmais les membres et partenaires doivent s’y impliquer au maximum et accepterde transmettre leurs données sans imaginer que l’ITAB ne se les approprie !En 2006, outre la création d’une commission « animation de réseau », deux au-tres commissions transversales ont été créées : « intrants » et « communication.Egalement, les commissions « élevage » et « semences et plants» ont été relancées.Ce qui porte à dix le nombre de commissions ! L’objectif pour 2007 étant de main-tenir un minimum de 9 ETP pour assurer le travail.

Note : Les Commissions techniques ont pour mission d’initier un réseau de person-nes ressources, de déterminer des priorités d’actions et d’initier le fonctionnement degroupes de travail spécifiques à ces actions.

45 T Ms/ha

0

5

10

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20

25

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35

40

Blé (surtout hiver)Orge (surtout printemps)Association céréales-protéagineux (surtout hiver)Féverole (printemps et hiver)Colza (peu significatif)Lin graine (peu significatif)Luzerne

2002 2003 2004 2005 2006

EURE

6 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Actus - Du côté du réseau bio

Par Véronique Zaganiacz (GRAB de Haute-Normandie1)

H A U T E - N O R M A N D I E

Rendements 2006 des grandes cultures biologiques

Le GRAB Haute-Normandie réalise tous lesans depuis 2002 une enquête auprès desagriculteurs biologiques de la région pourconnaître les surfaces de rendements en

grandes cultures biologiques. Les résultats2006 sont un peu décevants malgré un

démarrage à fort potentiel.

L es conditions climatiquesde la campagne 2005/2006ont été globalement

sèches, surtout dans l'Eure, etencore plus au sud de l'Eure.L'année a connu des grandsécarts de température avec deschangements climatiques sou-vent brutaux. Du fait des tem-pératures encore fraîches de finmai/début juin, suivies d'unemontée forte et brusque destempératures en juin, le stadefloraison a été affecté et le rem-plissage des grains a été troprapide. Les coups de chaleursde juin et juillet ainsi que lemanque d'eau a pénalisé lesrendements, surtout dansl'Eure. Les pluies continues etles températures fraîches dumois d'août ont ensuite retardéet pénalisé une partie des agri-culteurs de Seine-Maritimemais aussi de l'Eure.Toutes ces conditions ont donnédes résultats en grandes cultu-res biologiques assez décevants,bien que corrects, alors que lescultures avaient globalement untrès bon potentiel au printemps.

Les rendements en Seine-Maritime sont néanmoinsnettement meilleurs que dansl'Eure, ce qui est le cas depuis2003, car les années relativementsèches sont plutôt favorables enterme de rendements à la Seine-Maritime, département qui esthabituellement “trop” humide.

POUR EN SAVOIR PLUSRetrouvez le bilan détaillé 2006 (avecl'évolution des rendements depuis2002 et la comparaison des deuxdépartements) sur www.itab.asso.fr,rubrique "Grandes Cultures".

Les deux graphiques permettent de suivre l'évolution des rendements moyens des principales grandescultures biologiques de l'Eure et de la Seine-Maritime. On observe que depuis 2003, les rendementsen céréales et féverole sont souvent bien meilleurs en Seine-Maritime que dans l'Eure (en céréales,moyennes respectives de 32 à 43 q/ha et de 29 à 36 quintaux/ha), alors que l'on observait plutôt lecontraire avant. Les années sèches depuis 2003 ont donc favorisé les rendements en Seine-Maritime,département où les années "normales" sont souvent trop humides pour ces types de culture.

L'enquête a concerné cette année 39 agriculteurs, qui représentent la plupart des surfaces en grandes cultu-res biologiques de Haute-Normandie, qu'ils soient céréaliers ou éleveurs.

1 Groupement Régional des Agriculteurs Biologiques de Haute-Normandie - 9, rue de la Petite Cité - BP 882 - 27008 EVREUX CEDEX - Tél :

02 32 78 80 46 - Fax : 02 32 38 79 49- E-mail : [email protected]

ITAB

ITAB

Figure 1 - Evolution des rendements enGrandes Cultures Bio de 2002 à 2006

50

45

T Ms/ha

0

5

10

15

20

25

30

35

40 Blé (surtout hiver)Triticale (hiver)Association céréales-protéagineux (surtout hiver)Féverole (surtout printemps)Pomme de terre (T/ha)Prairie temporaire (T Ms/ha)

2002 2003 2004 2005 2006

SEINE-MARITIME

7MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Actus - Du côté du réseau bio

C H A M B R E D ’ A G R I C U LT U R E D E M I D I - P Y R É N É E S

Bilan de 4 années d’expérimentationsDans le cadre de la coordination régionale de l'expérimentation en agriculture bio-logique pour Midi-Pyrénées, la Chambre régionale d'agriculture a organisé une réunionrégionale le 27 février 2007 faisant le bilan de quatre années d'expérimentations engrandes cultures biologiques. De nombreux techniciens, expérimentateurs, cher-cheurs et agriculteurs ont participé à cette rencontre.

Les documents présentés à cette occasion sont consultables sur le site http://mp.chambagri.fr à la rubriqueAgriculture Biologique.

B I O D E P R O V E N C E

Réseau de fermes de démonstration en agriculture biologiqueLes agriculteurs du réseau proposent une visite de leur ferme,pour informer les professionnels du milieu agricole (agri-culteurs, animateurs et techniciens) et le public en formation(lycées agricoles, CFPPA…), intéressés par les techniquesutilisées en bio. Ce réseau permet également un accompa-gnement des conversions.

Pour recevoir le programme des visites ou mettre en place une visite de groupe,contactez Didier Jammes - Tél. : 04 90 84 03 34 - Email : [email protected].

Visite : conduite du pêcher en Gobeletselon Gilles ChevremontEn mars dernier, le Potager duClos Fernand a présenté les prin-cipes de base de la taille etproposer un entrainement à unedizaine d’agriculteurs.Le choix de la forme d’un arbrefruitier est très important car ilconditionne la taille de forma-tion ainsi que le volume de l’arbreadulte et par conséquent sa ca-pacité à produire des fruits. GillesChevremont a choisi la forme engobelet : « celle qui respecte le mieux le port naturel de l’arbre ». En effet, on part surun tronc relativement court, sur lequel viennent s’insérer 4 ou 5 branches maîtres-ses (ou charpentières) en étoile réparties tout autour du tronc. Sur ces charpentièrespoussent environs tous les 20 à 30 cm des sous-mères (ou productions). Seules se-ront conservées celles qui poussent vers l’extérieur de l’arbre. Toutes les branchesqui ont tendances à rentrer vers l’intérieur et à étouffer l’arbre seront supprimées.Au final on obtient des arbres de forme tronconique inversée, bien équilibrés, aérés…Cette taille s’applique à beaucoup d’autres espèces comme les rosiers, les arbres d’or-nements… Inconvénients : la forme en gobelet ne convient pas bien aux arbresfruitiers à pépins qui préfèrent les haies fruitières. Ce n’est pas la forme la plus pro-ductive, elle ne convient pas à l’agriculture intensive.

Salon technique et professionnel Tech & Bio 7 et 8 septembre 2007

Dans la Drôme, àChantemerle-Les-Blés sur uneexploitation bio deplus de 15 ha, àproximité des sor-ties d’autorouteA7 et A49 et de lagare de ValenceTGV• Des ateliers sur

toutes les productions pour échan-ger avec des experts• Des démonstrations de matériel• De nombreux exposants : la parti-cipation de plus de 100 entreprises Entrée : 6 euros (repas non compris)Inscriptions : 04.75.78.10.08http://www.tech-n-bio.com

Journées de printemps de l'AFPF Les 27 et 28 mars se sont dérouléesles journées de printemps del’Association Française pour laProduction Fourragère. La thémati-que abordée, "Productions fourra-gères et adaptations à la séche-resse", a permis à plusieurs reprisesd'aborder le cas de l'élevage biolo-gique, particulièrement concernépar la problématique, mais égale-ment source d'innovations. Contact AFPF : [email protected]

Une agriculturepour le XXIe siècle Manifeste pour une agronomie bio-logique - Auteur : Matthieu Calame(Ancien Président de l’ITAB)

Cet ouvrage traitetout d’abord dupositionnementde l’agronomiebiologique, de saconstruction, pourexpliciter ensuiteles difficultésd’émergence de

l’agronomie biologique en tant quechamp disciplinaire.Editions Charles Léopold Mayer - 18¤www.eclm.fr

Bio

de

Pro

ven

ce

Bio

de

Pro

ven

ce

8 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Réglementation

Soins vétérinaires : Quels principes ? Quelle réglementation ?

Le sanitaire, c’est tout ce qui est relatif à la conservation de lasanté collective. Les aspects sanitaires de l’élevage en agriculturebiologique vont donc couvrir l’ensemble des particularités d’unsystème qui peuvent avoir une influence sur la conservation de lasanté : sol, cultures, alimentation, conditions d’élevage… sansoublier les objectifs de l’agriculteur !

Par Denis Fric (Vétérinaire au GABLIM)et Juliette Leroux (FNAB)

I l existe un règlement euro-péen (2377/90) dans lequelsont détaillées les substan-

ces utilisables et leur moded’utilisation en élevage. En règlegénérale une étude complètedes caractéristiques de la subs-tance est nécessaire pour qu’ellesoit inscrite dans ce règlement.La réglementation françaises’appuie d’autre part sur le CCRepab-F, document qui définitdes principes et des règles spéci-fiques à la bio en France. Labonne application de ces régle-mentations est assurée par desorganismes certificateurs indé-pendants qui effectuent descontrôles chez les éleveurs.

Réglementation générale :le principe de «la cascade»

Pour soigner les animaux, quel’on soit en élevage biologiqueou conventionnel, c’est le prin-cipe dit de « la cascade » quiprévaut. Ce principe signifie quel’animal doit être traité :- en priorité par un médicamentvétérinaire autorisé et disponi-ble dont l’Autorisation de Misesur le Marché (AMM) valide soitl’espèce, soit l’indication ; r puis,si un tel médicament n’est pasdisponible, par un médicamentavec une AMM vétérinaire des-tiné à une autre espèce pour lamême indication thérapeutiqueou un médicament destiné à l’es-pèce considérée pour une autreindication thérapeutique ; r en-suite, par un médicament avecune AMM vétérinaire destinée àune autre espèce pour une autreindication thérapeutique ; r enl’absence d’un tel médicament,le recours à une spécialité hu-maine est possible ; r enfin, parune préparation magistrale vé-térinaire sans AMM.Enélevage conventionnel, ce prin-cipe de cascade peut avoir desconséquences importantes. Parexemple, suivant ce principe, on

utilise fréquemment l’EprinexND(Avermectine, famille à laquelleappartient l’Ivomec) en élevagecaprin. Ce produit, qui se verse surle dos de l’animal, possède uneAMM chez le bovin seulement etn’a pas de délai d’attente pour lacommercialisation du lait devache.Ceproduit est utilisé en éle-vage caprin conventionnelpendant la lactation alors qu’au-cune étude n’a été réalisée poursavoir si on trouve des résidus dece produit dans le lait des chèvres.

La réglementation bio francaise : le CC REPAB-F

La réglementation biologiques’inscrit obligatoirement dans laréglementation générale. Le prin-cipe de la « cascade » doit doncêtre appliqué. De plus, les subs-tances doivent être autoriséespar la réglementation généralepour être utilisées en bio.En bio, un ordre de priorité estétabli dans les principes du ca-hier des charges :r Avant tout, favoriser la préven-tion au travers des conditionsd’élevage. Les principes repo-sent sur le choix de races ou desouches appropriées et adaptéesaux conditions pédoclimatiques

La prévention avant toutLes problèmes sont souvent abordés par une mauvaise

entrée : la question « comment faire pour respecter le nombrede traitements chimiques autorisés par le Cahier des Charges del’élevage biologique ? » devrait être remplacée par : « quellessont les pratiques qui, dans mon système, peuvent limiter lapression parasitaire ? » ; « comment augmenter les défensesimmunitaires de mes animaux, comment mieux équilibrer leuralimentation ? ». Les pathologies ne sont en fait que desindicateurs d’alerte du déséquilibre d’un système. L’objectifde l’éleveur est de rétablir cet équilibre par la prévention (ali-mentation, bâtiments, diminution des stress…).

Gestion de la santé

H.H

ost

e

Dans le CCRepab-F, lenombre de

traitementschimiques de

synthèse a étélimité pour

certainsanimaux endessous du

seuil fixé par lerèglementeuropéen.

9MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Réglementation

de l’élevage, sur l’application depratiques d’élevage adaptées auxbesoins des différentes espèces,sur l’utilisation d’aliments dequalité, la pratique régulièred’exercice avec l’accès aux pâ-turages, sur des conditions delogement répondant aux besoinsphysiologiques et éthologiquesdes animaux… Des normes parespèce sont clairement indi-quées dans le Cahier des chargessur le nombre d’animaux ou lataille des ateliers, la surface ausol par animal, le chargement….r Ensuite, lors de l’apparitiond’une pathologie, il faut traiterrapidement et jusqu’à complèteguérison. Ce traitement doit sefaire de la manière suivante :- Les médecines naturelles (phytothérapie, homéopathie,aromathérapie….) doivent êtreutilisées de préférence aux médicaments vétérinaires allo-pathiques chimiques desynthèse ou aux antibiotiques. - Le recours aux médicamentsvétérinaires allopathiques chi-miques de synthèse ou auxantibiotiques est possible, si lesproduits naturels se révèlent ourisquent de se révéler ineffica-

ces pour combattre la maladieou traiter la blessure, et si dessoins sont indispensables aumaintien du bien-être animal,mais en nombre limité et souscertaines conditions.Dans le CC Repab-F, le nombrede traitements chimiques de syn-thèse a été limité pour certainsanimaux en dessous du seuil fixépar le règlement européen. Deplus, l’usage d’antiparasitaires aégalement été limité an France,alors qu’ils sont utilisés librementau niveau européen. Pour les animaux élevés pourleur viande et pour les pondeu-ses, le nombre de traitements secalcule animal par animal. Pour les animaux destinés à la pro-duction laitière, le calcul esteffectué par groupe d’animaux.Cependant, pour ces derniers, lenombrede traitements par animalne peut excéder que d’un le nom-bre de traitement maximal pargroupe. En cas de dépassement,la production laitière est déclas-sée et l’animal doit subir unepériode de conversion de six mois.Le délai d’attente avant la mise surle marché d’un animal, ou d’unproduit issu de celui-ci (ex : œufs),

Tableau 1 - Nombre maximal de traitements autorisés en FranceEspèces Nombre maximum Nombre maximum Nombre total

de traitements d’antiparasitaires maximum de allopathiques autorisés allopathiques traitements allopathiqueshors anti parasitaires dont antiparasitaires

Volailles de chair (b) 0 0 0

Poulettes (b) 2 2 4**

Poules pondeuses (b) 2 2

Ovins, Caprins (a) 2 2 * 3 *

Agneaux, chevreaux (b) 1 3 3

Porcins reproducteurs (a) 2 2 3

Porcs charcutiers (b) 1 1 2

Porcelets de lait (b) 0 0 0

Bovins (+ buffle et bison) (a et b) 2 2 * 2 *

Veau de boucherie (b) 1 1 2

Equins (a) 2 2* 2 *

Poissons 2 2 4

(a) : sur un an (b) : par cycle de vie productive* : Possibilité d’ajouter un traitement antiparasitaire de manière exceptionnelle sur autorisation de l’organisme certificateur** : Attention : quoiqu’il arrive, il n’est pas possible de dépasser 3 traitements allopathiques chimiques de synthèse hors antiparasi-taires sur la vie entière d’une poule

ayant été traité avec une substanceallopathique chimique est dou-blé par rapport à la période légale.Dans les cas de délai d’attente nul,il passe à deux jours en bio.L’utilisation de médicaments al-lopathiques chimiques desynthèse ou d’antibiotiques entraitement préventif est interdite(exemple : traitement anti-para-sitaire tous les ans) ; l’utilisationde substances destinées à stimu-ler la croissance ou la production,l’utilisation d’hormones pour lamaîtrise de la reproduction sontégalement interdites.Enfin, il existe en France une listede substances interdites en bio.Pour l’instant cette liste necontient que les substances del’annexe IV du règlement CE2377/90 (substances pour lesquel-les on ne peut pas fixer de LMR -Limite Maximale de Résidus) etles antiparasitaires sous formebolus (antiparasitaires à relargageprogressif sur des durées de plu-sieurs mois). Les vaccins ne sontpas comptabilisés comme destraitements mais ne peuvent êtreutilisés que dans le cas d’un ris-que déterminé dans la zone oùse trouve l’élevage.

Un projet de nouveaucahier des charges européen

Les agriculteurs bio et leurs représentants français sontconfrontés aujourd’hui à un pro-jet de nouvelle réglementationeuropéenne de production ani-male moins sévère qui, parexemple, ne limiterait plus lenombre de traitements allopathi-ques chimiques de synthèse ouantibiotiques. Le consommateury retrouvera-t-il son compte ?

Les pathologiesne sont en fait

que desindicateursd’alerte du

déséquilibred’un système.

L’objectif del’éleveur est de

rétablir cetéquilibre par la

prévention(alimentation,

bâtiments,diminution des

stress…).

ITAB

10 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Dossier - Qualité des produits bio

D’après le nouveau Baromètre Agence BIO / CSA, les produits bio sont de plusen plus ancrés dans les habitudes de consommation des Français. Plus de 4Français sur 10 consomment des produits bio au moins une fois par mois, 23%au moins une fois par semaine et 7% tous les jours. 85% des Français affirment que les produits bio sont « plus naturels car cultivéssans produits chimiques » et 84% jugent qu’ils « contribuent à préserver l’en-vironnement ». Ils sont 82% à penser qu’ils sont « meilleurs pour la santé ».

Plus naturels, en faveur de l’environnement, plus sains

Le terme qualité possède plusieurscomposantes : qualités agronomique,

organoleptique, nutritionnelle, sanitaire,d’usage (aptitude à la transformation),

environnementale, éthique, etc.Comment se positionnent les produits

biologiques sur ces critères ? Sont-ils enaccord avec les attentes des

consommateurs de produits biologiques :« pas de résidus de pesticides, plus degoût, impact favorable sur la santé et

l’environnement » ?

Qualité des produits bio Dossier réalisé par Claude Aubert, Bruno Taupier-Létage et Aude Coulombel (ITAB)

Boss

en

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Les articles de ce dossier tentent d’apporter quelques éléments deréponses :● Qualité et sécurité des produits bio : une synthèse du dossier FiBL● QLIF : un programme européen sur la qualité des produits issus

des filières biologiques et faibles intrants● Produits bio et santé : le point sur les connaissances● Méthodes globales d'analyses : des outils au service de la qualité

des aliments

Manger bio fait partie d’un mode d’alimentation favorable à notre santé et àl’environnement. Nos choix alimentaires ont de multiples conséquencessanitaires, écologiques, économiques et sociales.

11MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Dossier - Qualité des produits bio

P R O D U I T S B I O

Qualité & sécurité Une synthèse du FiBL

Le FiBL (Institut de Recherche suisse spécialisé dans l’agriculturebiologique) a réalisé une brochure (traduite en Français par ClaudeAubert pour l’ITAB) intitulé « Qualité et sécurité des produits bio ». Cedocument fait le point sur la qualité des produits bio et montre enquoi, sur différents aspects de la qualité ils se distinguent de ceux del’agriculture conventionnelle. Cet article-synthèse en est un extrait.C’est actuellement la meilleure synthèse bibliographique qui existeau niveau international. Nous vous invitons vivement à consulter ledocument de base avec les nombreuses référencesbibliographiques.

le bio est bon pour l’homme, pour l’animal et pour l’environnement.

Figure 2 - Teneur moyenne en résidus depesticides - FIBL - CVUA STUTTGART (2005)

Figure 3 - Etudes comparatives de la santéd’animaux recevant une nourriturebiologique ou conventionnelles - FIBL

ITAB

L a qualité des produits del’agriculture biologique dé-coule de la manière dont ils

sont obtenus, sans faire appel àdes substances étrangères à la na-ture, avec des modes d’élevageconformes à la physiologie desanimaux, en respectant l’envi-ronnement et sans gaspiller lesressources. La qualité résulte nonpas de l’utilisation de produitsspécifiques, mais du processusde production et de transforma-tion dans son ensemble. A tousles stades de la production et dela transformation, les interven-tions non nécessaires sont évitées.

1

8

nombred'études

12

Figure 1 - Teneur en acideascorbique des pommesde terre - FIBLexemple d’un essai de longue durée comparant unefertilisation organique (bio) et une fertilisation minérale ;moyenne de deux ans. (Kolbe, Meineke, Zhang , 1995)

De nombreuses études ont étéconsacrées à l’impact du modede production biologique sur laqualité des produits, en compa-raison avec celui des méthodesconventionnelles. Toutefois, lesrésultats d’études isolées ne peu-vent guère être généralisés, carla qualité des produits dépendnon seulement du mode de cul-ture, mais aussi du choix desvariétés, du terroir, du climat etdes conditions de récolte. D’oùl’intérêt des études qui font lebilan de l’ensemble des diffé-rents travaux de rechercheeffectués. Du fait de l’importance crois-sante de l’agriculture biologique,de tels bilans de la littératurescientifique ont été réalisés dansplusieurs pays européens. Voicile bilan pour les produits bio…

Supérieure : la qualité nutritionnelle et sanitaire

En matière nutritionnelle, lesproduits biologiques se distin-guent par des teneurs plusélevées en métabolites secondai-

• pas de différence en termes de croissance

• pas de différence en termes de fertilité

• Croissance plus forte• Fertilité plus élevée• Plus faible mobilité

des spermatozoïdes avecune alimentation conventionnelle

• Mortalité à la naissance inférieure

• Moins d’avortements et de mortalité à la naissance

• Plus faible incidence desmaladies

Moins bonne santé et moindre longévité avec unealimentation biologique

Une analyse synthétique, claire et précise des résultats

d’études récentes qui fait le point sur : r les constituantsbénéfiques et les substances indésirables généralement

contenus dans les aliments, r le lien entre le bio et la santé,r la qualité organoleptique et d’usage, r les différentesméthodes globales d’analyse de la qualité des produits. 24 pages, 6 ¤ port compris - Commande : Tél. : 01 40 04 50 65 – www.itab.asso.fr/commande

12 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Dossier - Qualité des produits bio

Les techniques de panification du painbio doivent être adaptées.

ITAB

(règlement 2092/91) et les régle-mentations Nationales ;2. Les cahiers des charges des or-ganismes délivrant une mention(généralement plus sévères queles prescriptions nationales oueuropéennes) ;3. Les règles propres aux trans-formateurs ou aux distributeurs.Des directives relatives aux tech-niques autorisées et l’interdictionde nombreux additifs et auxiliai-res de fabrication amènent àl’utilisation de techniques spé-cifiques et d’ingrédients d’unequalité élevée.

Favorable : l’impact sur l’environnement

Le mode de production biologi-que a un impact favorable sur denombreux critères environne-mentaux : biodiversité, paysages,sol, eau 1, air, climat, consomma-tion d’énergie.

res (substances anti-oxydantes,immunostimulantes, anti-in-flammatoire etc.) et en vitamineC. Dans le lait et la viande, la com-position des acides gras estsouvent plus favorable à la santé.En ce qui concerne les glucideset les éléments minéraux, les pro-duits bio ne se distinguent pasdes conventionnels. Pour lesconstituants indésirables que sontles pesticides et les nitrates, la su-périorité des produits biologiquesest incontestable (figure 2). Il estpossible d’agir sur la présenced’autres éléments indésirablescomme les mycotoxines, les mé-taux lourds et les autrescontaminants de l’environne-ment ou les germes pathogènes,mais cela ne dépend pas du modede culture. (voir l’article de ClaudeAubert sur le lien bio et santé p.12).

Meilleure : la qualité organoleptique

Une tendance à une meilleurequalité gustative des fruits et deslégumes a été mise en évidence.A côté du mode de culture, lechoix des variétés, le climat, lanature du sol et les conditionsde récolte et de stockage jouentégalement un rôle essentiel.

A optimiser : la qualité d’usage

Les produits biologiques seconservent mieux. Pour le blé etles pommes de terre, quelquesdéfis techniques doivent être re-levés. En raison d’une teneur enprotéines du blé biologique in-férieure, les techniques de

panification doivent être adap-tées. Pour les pommes de terre,certains dégâts causés par lesmaladies et les ravageurs, ainsique les problèmes de stockage,peuvent diminuer la qualitétechnologique.

Prometteurs : les tests de qualité globale

Les techniques globales (cristal-lisations sensibles, chroma-tographies sur papier, spectros-copie par stimulation de lafluorescence, mesures bioélec-troniques…), cherchent, encomplément des techniques analytiques classiques, à appré-hender la qualité sous tous sesaspects. Elles ne se focalisent passur la quantification de quelquesconstituants mais sur la « vita-lité» de l’aliment originel dansses qualités fonctionnelles. Uneapproche fondée sur l’affirmationque : «Le tout vivant est davan-tage que la somme de ses parties ».Les méthodes basées sur la créa-tion de formes tout comme cellesqui utilisent l’émission de pho-tons par fluorescence, permettentde différencier les produits bio-logiques des conventionnels. Desrecherches restent toutefois né-cessaires pour valider cesméthodes (voir article p.14).

Respectueuse : la transformation

Naturelle, authentique et respec-tueuse du produit, latransformation des matières pre-mières biologiques exigebeaucoup de soins. Les règles detransformations sont établies àtrois niveaux :1. La réglementation européenne

1 Voir Alter Agri N°82

“FQH” Food Quality and Health, (AssociationInternationale pour la Qualité des Produits Biologiques etla Santé) est un réseau d’instituts de recherche européensqui se sont spécialisés dans les relations entre l’alimenta-tion biologique et la santé.L’association FQH encourage, coordonne et diffuse donc

des résultats de recherche dans ce domaine. www.orga-nicfqhresearch.org

“FQH”

Manger desproduits locaux

et de saison,transformés

sans lesdénaturer etemballés en

respectantl’environnement

fait partie d’unmode

d’alimentationdurable et

respectueux dela santé.

13MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Dossier - Qualité des produits bio

L e principal but de QLIF estde contribuer à des amélio-rations mesurables de la

qualité et de la sécurité sanitairedes produits, mais des impactspotentiels sur la santé animaleet humaine sont aussi explorés. Le programme, débuté le 1er mars2004, est financé par l’UnionEuropéenne pour un budget totalde 18 millions d’euros, pour unedurée de cinq ans. 31 organis-mes de recherche, entreprises etuniversités d’Europe et au delàparticipent aux recherches.

Le programme, organisésen sept sous-projets vise lesobjectifs suivants :

r Développer de nouvelles stra-tégies qui améliorent la qualité,garantissent la sécurité sanitaireet réduisent les coûts de produc-tion tout au long de la chaine deproduction des aliments bio età faibles intrants. Ceci sera ob-tenu par la combinaison derecherches en laboratoire et auchamp, incluant l’approche par-ticipative des agriculteurs et serafacilité par l’implication de dixentreprises partenaires (dont sixpetites et moyennes), représen-tant la production primaire, latransformation, le marketing, les

services et l’assurance qualitédes entreprises commerciales.(55 % du montant)r Quantifier l’impact des pratiqueshabituelles de gestion de l’agri-culture biologique et del’agriculture à faibles intrants surles qualités nutritionnelles, sen-sorielles, microbiologiques,toxicologiques et sur la sécuritésanitaire des aliments, grâce à desessais multifactoriels en pleinchamp et à des expérimentationset des enquêtes analytiques et nu-tritionnelles. (30% du montant)r Identifier les attentes desconsommateurs, leurs percep-tions et leur confiance actuelledans leurs actes d’achat des pro-duits bio et à faibles intrants, dansle but de pouvoir développer detels systèmes en accord avec leursattentes, en utilisant une enquêteauprès de groupes de consom-mateurs et des méthodes demarketing stratégiques. (7% dumontant du projet). r Identifier les impacts socio-éco-nomiques, environnementaux etdurables des innovations prévues,l’efficacité de la diffusion des ré-sultats du projet et fournir desopportunités de formation pourles utilisateurs et les prescripteurs,grâce à l’emploi de jeunes scien-

tifiques. (8 % du montant)r Améliorer l’adéquation entreles objectifs des producteurs etles attentes des consommateursen matière de qualité et qualiténutritionnelle ;r Augmenter la productivité desfilières en améliorant ou main-tenant la qualité ;r Minimiser les risques sanitai-res tout au long de la filière ;r Réduire l’impact environnemen-tal et l’utilisation d’énergies fossilespar l’évaluation de l’impact éco-logique de nouvelles stratégies ettechnologies dans les systèmes deproduction biologiques.

FILIÈRES BIO ET À FAIBLES INTRANTS

Programme QLIF Recherche pour la qualité des alimentsLe programme QLIF, en français “Qualité des aliments obtenus avec peu d’intrants”, vise àaméliorer la qualité et la sécurité sanitaire et réduire les coûts des produits tout au long des filièresbiologiques et « à faibles intrants » grâce à la recherche, la diffusion et la formation. Il se focalisesur l’augmentation de la plus-value, à la fois pour les consommateurs et les producteurs, et sur lesoutien au développement de programmes économiques réalistes tout au long de la chaîne deproduction, utilisant une approche de la fourche à la fourchette.

31 organismesde recherche,entreprises et

universitésd'Europe et au

delà participentau programme

QLIF.

Les trois premières années du pro-gramme QLIF ont clairement mon-tré les avantages significatifs d’utili-ser une démarche élargie de « projetintégré » pour le développementd’une activité (production biologi-que ou à faibles intrants, transforma-tion, distribution), qui intègre à lafois une large palette de composan-tes du système de production et deséquipes multidisciplinaires de toutel’Europe pour atteindre les objectifs.

Un "projet intégré"

Pour en savoir plus :Détails sur le programme etpublications sur http://www.qlif.org

Par Bruno Taupier-Létage et Aude Coulombel (ITAB)

14 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Dossier - Qualité des produits bio

O n n’a pas le droit de direque les produits bio sontmeilleurs pour la santé

que les autres même si on a de trèsbonnes raisons - nous allons le voir - d’en être convaincus. Cecipour au moins deux raisons. La pre-mière c’est tout simplement quela réglementation l’interdit. La se-conde, c’est que, selon les critèresadmis en matière de recherchescientifique, ce n’est pas démon-tré de manière indiscutable, enraison d’une part de la complexitédes relations entre alimentation etsanté, d’autre part du petit nom-bre d’études consacrées à ce thème.Ce qui pose un autre problème :faut-il attendre la preuve scientifi-que irréfutable pour choisir ? Lacomparaison avec le réchauffe-ment climatique est de ce point devue éclairante. Aussi alarmistes quesoient leurs conclusions, les spé-cialistes du GIEC admettent qu’ilsne possèdent pas la preuve absolue que le réchauffement cli-matique - en soi indiscutable - estle fait de l’activité humaine. Maisils disent qu’il y a une très grandeprobabilité qu’il en soit ainsi et que,

si nous attendons d’avoir une cer-titude absolue, il sera trop tard, sice n’est pas déjà le cas. En matièrede liens entre produits bio et santé,nous sommes, à mon avis, dansune situation similaire. A défaut devéritable preuve si nous avons unfaisceau de présomptions suffi-samment solide, attendre la preuveabsolue serait irresponsable. Mais venons-en aux faits. Danstrois domaines au moins,nous dis-posons de données indiscutables.

Plus de polyphénols etautres antioxydants dansles fruits et légumes bio

Il est maintenant admis que denombreuses substances regrou-pées sous le nom de « métabolitessecondaires » ont un pouvoir an-tioxydant et des vertus protectricesvis-à-vis de certains cancers et desmaladies cardiovasculaires. Lesplus connus de ces métabolitessont les polyphénols, présents dansde nombreux végétaux, mais d’au-tres familles de constituants en fontpartie, comme les glucosinolatesdes crucifères ou les sulfides desalliacées. La teneur en ces substan-

ces et plus généralement le pou-voir antioxydant d’un aliment fontpartie des meilleurs indicateurs del’impact possible de l’aliment enquestion sur notre santé. L’intérêtsuscité par ces constituants étantrelativement récent, le nombred’études comparatives entre pro-duits bio et conventionnels lesconcernant est encore peu nom-breux, et la plupart d’entre ellessont récentes. Le dossier « Qualitéet sécurité des produits bio » (voirarticle précédent) en a identifié unevingtaine, dont la grande majoritéconcluait à des teneurs nettementplus élevées dans les produits bioque dans les autres. D’autres ontété réalisées depuis et on pouvait,début 2007, établir le bilan présentédans le tableau 1. Ces résultats n’onten réalité rien de surprenant. Lesmétabolites secondaires – et no-tamment les polyphénols - sont eneffet synthétisés par la plante enréaction à une situation de stress,qui peut avoir pour origine la man-que d’eau ou la chaleur, mais aussiune attaque de maladie ou de ra-vageur. En bio, les plantes étant peuou pas protégées par des pestici-

La réglementation et la non certitudeabsolue au regard de la recherche de

la qualité supérieure des produits biorépriment l’affirmation « les produits bio

sont plus sains que les autres ».Pourtant, de nombreux arguments ont

été collectés en faveur de la supérioritédes produits bio et laissent peu de

doutes sur ce point. N’attendons pasqu’il soit trop tard pour le réaliser.

QUALITÉ NUTRITIONNELLE ET SANITAIRE

Produits bio & santé Le point sur les connaissances

Même si on ade très bonnesraisons d'être

convaincu queles produits bio

sont meilleurspour la santé, laréglementation

interdit de ledire.

Par Claude Aubert

Les produits bio sont plus riches en antioxydants.

ITAB

15MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Dossier - Qualité des produits bio

Nombre d’études par aliment Référencesr Teneur en antioxydants plus élevée dans les produits bio - Total : 32Pomme : 4 Weibel FP, 2000; Lucarini M 1999 ; Peck GM, 2004; Veberic R, 2005

Tomate :3 Borel P, 2003 ;Pether R, 1990 ; Caris-Veyrat, 2004

Pomme de terre :4 Hamouz K, 1999 ; Häkkinen SH, 2000 ; Wszelaki A, 2005 ; Hajslova J, 1999

Pêche : 3 Finotti E, 2004 ; Carbonaro M, 2002 ; Fauriel J, 2005

Vin : 2 Tinttunen S, 2001 ; Levite D, 2000

Poire : 1 Carbonaro M, 2002

Fraise : 2 Asami, DK, 2003 ; Olsson ME, 2006

Mûre :1 Asami DK, 2003

Orange :1 Tarozzi A, 2006

Raisin :1 Malusa E, 2004

Kiwi : 1 Amodio ML, 2007

Oignon : 1 Ren H, 2001

Carotte : 1 Leclerc L, 1991

Broccoli : 1 Adams S, 2002

Chou : 2 Young JE, 2005 ; Ferreres F, 2005

Maïs : 1 Asami DK, 2003

Huile d’olive : 1 Gutierrez E, 1999

Huile de tournesol : 1 Perretti G, 2004

Repas type :1 Grinder-Peterson L, 2003

r Teneur en antioxydants sans différence significative - Total : 9

Tomate :1 Lucarini M, 1999

Fraise : 1 Häkkinen SH, 2000

Cassis :1 Mikkonen SH, 2000

Prune :1 Lombardi-Boccia G, 2004

Courgette :1 Lucarini M

Carotte :1 Warman PR, 1997

Laitue :1 Young JE, 2005

Chou : 1 Young JE, 2005

Avoine : 1 Dimberg LH, 2005

r Teneur en antioxydants plus élevée dans les produits conventionnels - Total : 1

Tomate : 1 Sambo P, 2001

Tableau 1 - Etudes comparatives entre produits bio et produits conventionnelsportant sur le pouvoir antioxydant global ou sur la teneur en certainsantioxydants (notamment polyphénols, caroténoïdes, glucosinolates)

Figure 1 - Teneur relative en acides grasoméga 3 du lait bio et du lait conventionnel

0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

200

Conventionnel

Pays-BasHuber 2005

AllemagneEhrich 2006

GrandeBretagneEllis 2006

EcosseRobertson 2004

ItalieBergamo 2003

Bio

● Nous absorbons quotidienne-ment des dizaines de substanceschimiques totalement étrangèresà notre organisme : des pesticides,mais aussi des polluants indus-triels tels que le PCB, les dioxines,les phtalates, le bisphénol A, lesretardateurs de flamme, les éthersde glycol et bien d’autres. Uneétude récente1 réalisée sur 10 nou-veaux-nés américains, a révélé laprésence d’en moyenne 200 mo-lécules chimiques différentes, dont

1 BodyBurden, the pollution in Newborns,Environmental Working Group, Washington, 2006

des, elles doivent mettre en œuvrede manière plus active leurs mé-canismes de défense et doncsynthétiser davantage de métabo-lites secondaires.

Plus d’acides gras oméga3 dans les produits laitiers

Les études comparatives sur la te-neur en acides gras oméga 3 desproduits laitiers bio et conven-tionnels sont encore peunombreuses. Nous en avons iden-tifié cinq, effectuées dans cinqpays d’Europe différents. Ellesconcluent toutes à des teneursnettement plus élevées - plus 50%en moyenne - du lait bio par rap-port au lait conventionnel,comme le montre le graphiqueci-dessous. Certains objecterontque ce n’est pas parce que les va-ches bio mangent bio, mais parcequ’elles mangent plus d’herbe etmoins de maïs et autres alimentsconcentrés que les vachesconventionnelles. Ce qui est vrai,mais ne change rien au fait qui in-téresse le consommateur et sasanté : lorsqu’il consomme du laitou du fromage bio, il absorbe da-vantage d’oméga 3 que dans lecas contraire.

Pesticides et santé : unepolémique dépassée

De nombreuses études ont mon-tré que les personnes utilisant despesticides – principalement lesagriculteurs – ou leurs enfants ontun risque accru de diverses pa-thologies (cancer, maladie deParkinson, troubles de la repro-duction, problèmes respiratoires,etc.) La polémique porte doncprincipalement sur l’impact surla santé des résidus présents dansles aliments. On trouve encore destoxicologues pour nous expliquerque les quantités sont tellementinfimes et les marges de sécuritétellement grandes qu’un impactnégatif sur la santé est hautementimprobable, voire impossible.Une argumentation qui n’est plusdéfendable aujourd’hui pour plu-sieurs raisons :

16 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Dossier - Qualité des produits bio

r Etudes concluant à une corrélation entre la quantité derésidus de pesticides présente dans le corps (sang, tissuadipeux) et l’incidence de plusieurs maladies ou troublesphysiologiques

DDE et asthme (Sunyer J, 2006)

DDT et fonctionnement cognitif (Ribas-Fito N, 2006)

DDT et diabète (Everett CJ, 2007)

Chlorpyrifos et développement psychomoteur (Rauh VA, 2006)

Organochlorés et défenses immunitaires (Noakes PS, 2006)

Organochlorés et cancer du sein (Li JY, 2006)

DDT et cancer primitif du foie (McGlynn KA, 2006)

POP (dont pesticides) et cancer de la prostate (Hardell L, 2006)

Organochlorés et chryptorchidisme (Damgaard IN, 2006)

Dieldrine et survie après un cancer du sein (Hoyer AP, 2000)

Organochlorés et âge de la puberté (Vasiliu O, 2004)

Organochlorés et fonctionnement de la thyroïde(Asawasinsopon, 2006)

DDE et avortement spontané (Korrick SA, 2001)

Organochlorés et lymphome (Rothman N, 1997)

r Etudes concluant à une corrélation entre le fait d’habiterdans une région à forte utilisation de pesticides ou d’utiliserdes pesticides dans son jardin et divers problèmes de santé

Pesticides en général et diabète (Lee, 2006)

Pesticides en général et hypertension (Grandjean, 2006)

2,4-D et lymphomes (Milligi, 2006)

Pesticides domestiques (jardin et maison) et leucémie(Alderton, 2006, Menegaud, 2006)

Pesticides domestiques (jardin) et cancer du sein(Teitelbaum SL, 2006)

Herbicides, nitrates et cancer de l’enfant (Thorpe, 2005)

Pesticides en général et cancer du rein (Tsai, 2006)

Tableau 2 - Etudes récentes concluant à unecorrélation entre pesticides et santé(exposition non professionnelle)

Figure 2 - Métabolites du malathion (insecticideorganophosphoré) dans l’urine d’enfants de 3à 11 ans selon le type d’aliments consommés(conventionnels ou biologiques)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

5 Métabolite du malathion dans l'urine (μg)

Alim conv(jours 8-15)

Alim bio(jours 4-8)

Alim conv(jours 1-3)

Source : Lu 2005

une dizaine de pesticides, dans lesang de leur cordon ombilical ! Oron ignore absolument tout de l’ef-fet à long terme sur notre santé dece genre de cocktail. ● A l’époque où la plupart despesticides ont été homologués onignorait l’effet des très faiblesdoses, notamment des nombreuxpesticides qui ont été identifiéscomme des perturbateurs hormo-naux et qui, à des doses plusieurscentaines de fois plus faibles à cel-les considérées jusque là sans effet,perturbent l’équilibre hormonaldu fœtus en développement, avecdes conséquences que l’on com-mence seulement à mesurer.Toutes les études toxicologiquesseraient donc à refaire.● Un nombre croissant d’étudesscientifiques, pour la plupart trèsrécentes, établit une relation entrel’exposition aux pesticides et di-verses pathologies ou anomaliesphysiologiques. Certes, les plusnombreuses concernent les expo-sitions professionnelles, maisd’autres portent sur la populationgénérale. Quelques exemples sontprésentés dans le tableau 2.Une inconnue demeure : quelleest la part de l’alimentation dansnotre exposition aux pesticides ?Elle est majoritaire, comme lemontrent deux études (Cinthia,2002, Lu, 2005) comparant la te-neur en pesticides de l’urined’enfants (figure 2) selon qu’ilsmangent bio ou conventionnel :dans les deux cas le passage à unealimentation bio diminue consi-dérablement la quantité depesticides présente dans l’urine.Mais nous absorbons égalementdes pesticides par l’air et par l’eau.Manger bio ne nous met donc pastotalement à l’abri. Une raison deplus pour que tout le monde semette au bio, ce qui conduirait aussià la disparition des sources decontamination non alimentaires. A ce propos, une étude récente,réalisée – pour une fois - en France(Bouvier G, 2005), a donné des ré-sultats inattendus et pas trèsrassurants. Elle visait à comparer

l’exposition non alimentaire auxpesticides de personnes exposéesprofessionnellement ou non.Trente huit insecticides ont été re-cherchés dans l’air et sur les mainsdes personnes participant à l’étude.

En moyenne 4,2 insecticides ontété trouvés dans chaque échantil-lon d’air. Le lindane était de loin leplus fréquemment trouvé (dans97% des échantillons) suivi par l’en-dosulfan et l’alpha HCH, troisinsecticides interdits depuis long-temps ! Venaient ensuite ledichlorvos, le fenthion, le propoxur,l’atrazine et l’alachlor. Plus surpre-nant encore : 6,3 pesticides enmoyenne étaient présents sur lesmains, le malathion, le lindane etle trifluralin ayant été détectés dansplus de 60% des cas ! Mais le plusétonnant est sans doute que le ni-veau de contamination des mainsn’était pas différent de manière si-gnificative chez les personnesexposées professionnellement(personnes travaillant dans des ser-res, fleuristes et vétérinaires) et dansla population générale. Les auteursconcluent même que « la popula-tion générale était exposée à uneplus grande variété de pesticideset à des niveaux parfois plus élevésque les personnes exposées pro-fessionnellement ». La présencequasi généralisée de pesticides surnos mains est particulièrement in-quiétante lorsqu’on pense auxbébés et aux jeunes enfants, quiportent fréquemment leurs doigtsà leur bouche.A ces données sur l’impact positifde l’agriculture et de l’alimentationbio sur la santé on pourrait ajou-ter d’autres résultatsexpérimentaux qui vont dans lemême sens, comme les étudescomparatives sur animaux qui,dans leur très grande majorité, dé-montrent que ces derniers seportent mieux lorsqu’ils mangentbio que lorsqu’ils mangent conven-tionnel. On en trouvera les résultatsdans le document FIBL/ITAB men-tionné page 9. Après tant d’annéesde polémiques et de contestation,on peut donc affirmer, sans crainted’être démenti, que manger bio nepeut que contribuer à nous main-tenir en bonne santé. Sans oublier,bien entendu, qu’un bon équilibrealimentaire est également unecondition essentielle de notre santé.

17MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Dossier - Qualité des produits bio

Les méthodes globales d’analyses de la qualité appréhendent levivant de manière holistique, c’est à dire globale (d’où leur nom).Pour cela, elles ont été principalement développées dans les milieuxde l’agriculture biologique et biodynamique. Elles sont basées, pourcertaines d’entre elles, sur un ensemble de concepts qui sont peu oupas reconnus par le courant dominant de la pensée scientifiqueactuelle. Très variées et généralement complémentaires, ellesdevraient contribuer à une connaissance plus globale de la qualitéd’un produit. Leur utilisation a souvent permis de distinguer desproduits issus de systèmes de production différents.

Des outils au service.de la qualité des aliments

Par Bruno Taupier-Létage (ITAB)

L es méthodes globales d’ana-lyses de la qualitéappréhendent le vivant de

manière holistique, c’est à direglobale (d’où leur nom). Pour cela,elles ont été principalement dé-veloppées dans les milieux del’agriculture biologique et biody-namique. Elles sont basées, pourcertaines d’entre elles, sur un en-semble de concepts qui sont peuou pas reconnus par le courantdominant de la pensée scientifi-que actuelle. Très variées etgénéralement complémentaires,elles devraient contribuer à uneconnaissance plus globale de laqualité d’un produit. Leur utilisa-tion a souvent permis dedistinguer des produits issus desystèmes de production différents.

C ertains aspects de la qua-lité, nutritionnelle,sanitaire, organolepti-

que ou écologique par exemple,peuvent être étudiés par des mé-thodes analytiques classiquesqui ne sont pas adaptées àl’étude du vivant. Pour analyser

un échantillon (protéines, ma-tière sèche, vitamines, minéraux,oligoéléments, …), elles néces-sitent des procédés destructifs.Or, un aliment issu d’une planteou d’un animal est aussi, en plusde sa composition biochimique,le résultat d’un processus d’or-ganisation, de structurationglobale liée à des forces de crois-sance et de vie. Cette activité nepeut pas être mesurée, mais s’ex-prime par la croissance, ladifférenciation des organes, lareproduction et aussi par la façoncaractéristique que l’organismevivant a d’évoluer tout au longde son cycle, de sa naissance àsa mort.Non destructrices, les méthodesglobales ont pour objectif unemeilleure connaissance de ceprocessus d’organisation, destructuration (notion de « vita-lité »*) du vivant. Souvent, ellesne font pas appel à des mesuresou données chiffrées, mais à desdescriptions qualitatives, avecune échelle de valeur, qui pour-rait s’apparenter, dans son

Image d'une feuille obtenue par laphotographie Kirlian.

La cristallisation sensible ou cristallisation au chlorure de cui-vre avec additif est une des méthodes les plus employées enFrance, en agriculture comme dans le milieu médical.

Analyses de blé par les méthodes globales, une étude encours à l’ITAB

Dans le cadre d’un programme de recherche sur la qualitédes blés panifiables, des échantillons de blés ont été étu-diés avec différentes méthodes d’analyses globales : cris-tallisations sensibles, analyse des composés aromatiqueset sonoscope. Les échantillons de blé concernaient cinqvariétés, trois sites différents cultivés à chaque fois en bioet en conventionnel. L’objectif est d’étudier si ces différen-tes méthodes permettent de différencier les modes de pro-duction, les sites de culture et les variétés entre elles. Lesrésultats sont actuellement en cours d’interprétation, vousles retrouverez dans un prochain article d’Alter Agri.

Étude ITAB

MÉTHODES GLOBALES D’ANALYSES

ITAB

ITAB

18 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Dossier - Qualité des produits bio

LES MÉTHODES QUALITATIVES « TECHNIQUES » Elles font appel à des appareils de mesures plus ou moins complexes, et semblent plus faciles à objectiver.• La bioélectronique (L. C. Vincent) : technique d’analyse de liquides ou de solutions de sols, qui

permet de préciser la notion de « terrain biologique » qui s’appuie sur les mesures du pH, de rH2(oxydo-réduction), la résistivité électrique.

• L’électro-bio-photographie (ou photo Kirlian) : mettrait en évidence un champ électromagnétique associéà toute substance vivante. Une photographie, permet de visualiser des déséquilibres énergétiques.

• La biophotonique (F. A. POPP) : l’émission de rayonnement cellulaire ultra faible par une cellulevivante (induites par les photons stockés dans l’ADN lors de la photosynthèse) sont mesurées. Laqualité est proportionnelle à la quantité de photons émis.

LES MÉTHODES MORPHOGÉNÉTIQUESLes résultats sont des formes et/ou des couleurs spécifiques• La morphochromatographie : le passage sous UV d’une chromatographie de la substance étudiée

révèle une image colorée et structurée en rapport avec la qualité de la substance organique.

• La méthode des gouttes sensibles (Schwenk) : Cette méthode apporterait une information sur la « vitalité » de la solution étudiée.

• La cristallisation sensible (Pfeiffer) : Cette méthode donne une image avec des cristaux plus oumoins organisés selon la nature et le type d’additif. Utilisations possibles agriculture et agroalimen-taire : étude des procédés de transformation, de la fraîcheur des aliments, des méthodes deproduction, signature des terroirs, etc. (voir photo)

D’AUTRES MÉTHODES GLOBALES

• Les tests de préférence alimentaire (lapins, rats, poulets) : les aliments que l’on veut tester sontprésentées à des animaux. Les quantités ingérées par les animaux sont comparées.

• Les tests d’alimentation sur animaux : les aliments à tester sont donnés à des animaux. Les capaci-tés de réaction de leur système immunitaire ou leurs capacités de reproduction sont comparées.

• Les tests de dégradation forcée (Ahrens) : Des fruits ou des légumes sont placés dans des condi-tions qui favorisent la dégradation des produits. Les différences importantes sont observées enfonction des méthodes de fertilisation ou de production.

Images d'un blé conventionnel et d'un blé bio obtenues avec le Sonoscope.

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Tableau 1 - Recensement non exhaustif de méthodes globales (présentéesdans Alter Agri 60)

approche, au langage utilisé dansl’analyse sensorielle ou l’œnolo-gie. Ces méthodes d’analysesglobales ne sont pas opposéesmais complémentaires des mé-thodes d’analyse et d’observationclassiques. Elles apportent d’au-tres informations ou niveauxd’informations. Un précédent article d’Alter Agri,(N°60,juillet août 2003 ) présentequelques unes de ces méthodes(voir tableau).Depuis, nous avons fait connais-sance avec deux « nouvelles »méthodes, qui méritent qu’ons’y intéresse.

● La bioélectrographie GDV(Gaz Discharge Visualisation) duProfesseur Korotkov Cette méthode est apparue récem-ment, et constitue une versionaméliorée et simplifiée de la mé-thode Kirlian. En fait, il a été montréque c’est l’excitation électrique desgaz diffusés par la peau humainequi donne cet effet «couronne »,et la forme et la localisation des«flammèches » apportent des in-formations sur l’état de santéphysique et psychologique de lapersonne testée. Une camératransmet les informations à un lo-giciel d’interprétation. Cetteméthode est actuellement diffu-sée dans les milieux médicaux,pour la prédiction et le diagnosticde maladies et le suivi de l’effica-cité des traitements sur les malades(JM Danze). Mais elle devrait pou-voir être adaptée aux produitsalimentaires sans problème.

● Le système de diagnosticSonoscope (P. Rubésa)Un appareillage scientifique trèssophistiqué permet de capter,d’enregistrer et d’analyser dessignaux biologiques complexes,dans les domaines des sciencesdu vivant, de l’eau et de l’agri-culture. Cet appareil analyse deséchantillons bioactifs (eau, bac-téries, plantes, activités cellulaireou moléculaire, …) en interac-tion avec leur environnement.

19MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Dossier - Qualité des produits bio

LE BIO-INSTITUTUne structure spécialiséedans les approches globales de la qualité

L’INSTITUT A ÉTÉ CRÉÉ AU PRINTEMPS 2004, SESACTIVITÉS SONT :

r De proposer des diagnostics de vitalité globale (des ali-ments, des sols, etc.).,

r L’entretien d’une banque de données de tous les résul-tats obtenus pour contribuer à comprendre de quellesfaçons s’organise la matière, tant du point de vue concretet palpable que de celui des qualités énergétiques qu’elledéveloppe et transforme

r La création de liens et de collaborations diverses ausein de différents réseaux

r De proposer des formationsSes activités sont ouvertes à tous (du paysan au chercheur,en passant par le consommateur)… Au départ, ellesétaient orientées sur les cristallisations sensibles…maismaintenant, sur tout type de démarche globale.

Contact : 04 73 69 14 56 ou [email protected]

La Commission Qualité se penche sur les méthodes d’analyse globales

Les consommateurs de produits biologiques sont demandeurs de méthodesd’analyses globales. En 2007, la Commission Qualité a décidé de réaliser un étatdes connaissances approfondies sur ces méthodes, sur ce qui existe en France età l’étranger (Europe). Pour cela, il sera fait appel financièrement aux entreprisesou associations intéressées par ce projet. Dans un premier temps, le recense-ment des différentes méthodes sera réalisé. Puis pour chacune, les atouts et limi-tes d’utilisation, le domaine de compétence, le stade de développement serontétudiés. Un tour de France et d’Europe sera réalisé pour rencontrer les entrepri-ses ou laboratoires qui utilisent ou étudient ces méthodes, ainsi que toutes lespersonnes ressources.

Les méthodes seront notamment étudiées en fonction de leurs potentialités :- Traçabilité : origine des produits (géographique, modes de productions, pro-cess de transformation utilisés- Suivi et évaluation des systèmes de cultures- Détection de problèmes sanitaires sur les produits utilisés- Aptitude à la conservation, à la transformation, des produits- Aide au choix des process de transformation en fonction des objectifs de qua-lité souhaités.

Des programmes de recherches spécifiques pourront être proposés, en lien avecles partenaires de l’étude.

Comission Qualité

Pour en savoir plus :Télécharger l’article Alter Agri sur lesméthodes globales surhttp://www.itab.asso.fr/comm_qualite.htmLivre « Cristaux sensibles » de M.F.Tesson, Editions du Fraysse.

ou biochimique provoquent unemodification du signal de réfé-rence, ce qui a commeconséquence l’établissementd’une « trame » particulière oud’une signature unique liée auxcaractéristiques biologiques spé-cifiques de l'échantillon. Ces changements subtils et ténusdes propriétés physiques, chi-miques ou biologiques del'échantillon, sont désignés sousle terme de « bioharmoniques . Ces signaux «bioharmoniques »sont ensuite enregistrés. La mo-délisation des données permettentla construction d’un graphiquetridimensionnel dynamique quifournit une visualisation du signal

en termes de fréquence, d’ampli-tude et de temps (voir figure).Les données obtenues sont en-suite converties et analysées dansun format commun pour pou-voir être utilisées dans d'autresapplications (bilan, traitementde texte, etc.).Cette méthode très novatrice,qui paraît très performante, démarre son développement.

Cette méthode très novatrice,qui paraît très performante,commence à se développer enFrance et à l’étranger. .Utilisant des principes sembla-bles à ceux de la spectroscopieRaman, des signaux électriqueset électromagnétiques de bassefréquence sont appliqués dansla gamme audio (de 20 Hz à 100KHz) par une électrode transduc-trice à un échantillon organiquejusqu'à ce qu'un point de réfé-rence soit établi entre le dispositifet l'échantillon scanné.Les changements électriques pro-voqués par l’échantillon biologique

Petits rhinolophes en hibernation dans un vide sanitaire. Certaines espèces adoptent spontanément des substituts de cavités naturelles. Elles peuvent yrester longtemps si le milieu aux alentours change peu et que la tranquillité du gîte est assurée.

20 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Fiche technique - Auxiliaires

Pipistrelle de Kuhl: une espèce commune autour des vergers dansle sud de la France.

Les chauves-sourisPar Aude Coulombel (ITAB) et Michel Jay (CTIFL)

D ans les civilisations occi-dentales, des siècles desuperstition et d’igno-

rance ont diabolisé les chauvessouris. Et pourtant, dans noscontrées, non seulement il n’y arien à craindre2de ces seuls mam-mifères volants du règne animal,mais surtout ils font de très uti-les partenaires pour les cultures.

De précieuses alliéesagricolesLa nuit, les chauves-souris pren-nent le relais des oiseaux

CTI

FL

CTI

FL

L'oreillard gris, un spécialiste des lépidoptères.

En France métropolitaine, il existe 33 espèces dechauves-souris 1. Il est grand temps de faireconnaissance avec ces petits mammifères encoretrop souvent mal aimés et pourtant si utiles : leschauves-souris peuvent gober jusqu’à 3 000 insectespar nuit de chasse ! Pour en faire de véritables alliées,accordons-leur un peu de considération et facilitons-leur le gîte et le couvert.

insectivores. Leur activité dechasse suit généralement l'acti-vité des insectes : maximaledurant deux heures après le cou-cher du soleil, elle diminue aucours de la nuit et reprend avantle lever du soleil.Les chauves-souris se régalentde moustiques, papillons de nuit,coléoptères et araignées qu’el-les repèrent et poursuivent grâceà leur sonar. Elles les capturenten vol, au sol ou sur les feuillesdes arbres. Les ultrasons ou « crissonar » qu’elles émettent sont

CTI

FL 1 août 20032 Il existe certes en Amérique centrale et Amérique du Sud trois espèces « vampires ». Hématophages,

ces individus de moins de 10 cm s’attaquent principalement aux animaux mais ne les tuent pas.

Les milieux les plus fréquentés par les chauves-souris sontproductifs en insectes variés et bénéficient d’un micro climatfavorable (humidité crépusculaire, protection contre le ventet les prédateurs) comme les ruisseaux boisés, les haies den-ses et hautes, les lisières forestières, les vergers de haute tigepâturés, les pâtures extensives bordées de haies et les parcsplantés de grands arbres.

21MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Fiche technique - Auxiliaires

CTI

FL

scientifiques trop importants, dumanque de ressources alimentai-res (due aux insecticides, auremembrement…), de la perte degîtes (dérangements importants,rénovation non adaptée, obtura-tion des puits et galeries, produitstoxiques appliqué sur les charpen-tes…), de la mortalité juvénileaccrue par le dérangement et lapollution lumineuse. En France,toutes les espèces de chauves-sou-ris sont protégées par la loi de 1976.

Un seul petit par femelleL’accouplement a lieu à l’automnemais l’ovulation et la fécondationseulement à la sortie d’hiberna-tion ! Le sperme des mâles eststocké jusqu’aux beaux jours etl’ovulation est différée. Il s’agitd’une adaptation à l’hibernation :le développement de l’embryonpendant la période hivernale épui-serait vite les réserves de la femelle.Au printemps et avec le retour desproies, les chauves-souris rega-gnent des grottes plus chaudespour certaines espèces, grenierset maisons abandonnées pourbeaucoup, arbres et fissures, fa-laises et ponts pour d'autres. Ungîte chaud est nécessaire à la mise-bas et à l’élevage de l’unique jeunepar femelle (les jumeaux sont ex-ceptionnels). Les naissances ontlieu entre mai et fin juillet suivantles espèces et les conditions mé-téorologiques. Les femelles seregroupent en colonies de partu-rition dont les effectifs varient dequelques individus pour l’oreil-lard et le Petit rhinolophe, àplusieurs milliers pour leMinioptère de Schreibers.

sectes diurnes (diptères) ou nonvolants, constituent 40% du ré-gime de cet oreillard (27%seulement de lépidoptères).L'oreillard gris consomme 137 es-pèces différentes ! Il est donccourant de trouver dans les inven-taires des ravageurs des cultureset ... des auxiliaires ! La piéride duchou est une des proies de basede l'oreillard roux en Angleterreet, en Suède, les forficules repré-sentent 7% de son régime.

De fragiles petites bêtesL’hiver, les chauves-souris hiber-nent dans un lieu frais, plutôthumide pour éviter le dessèche-ment de leurs membranes alaires.Elles choisissent pour gîte desgrottes, igues ou mines, des tun-nels désaffectés, les fissuresprofondes des falaises, des bâti-ments et des ponts. Leur cœur nebat plus que quelques dizainesde fois par minute et leur rythmerespiratoire diminue, devient ir-régulier et peut même s’arrêterpendant plus d’une heure. Ellesbrûlent alors très peu d’énergieet vivent sur les réserves de graisseaccumulées à l’automne. La lé-thargie n’est possible qu’à unetempérature ambiante inférieureà 12°C car au-dessus, rythmescardiaque et respiratoire rede-viennent normaux. De décembreà avril. elles se réveillent parfoispour changer de place si besoin.Par contre, un réveil accidentel(bruit, lumière, variations ther-miques,...) entraînerait unedépense d’énergie potentielle-ment fatale en cette saison !Au cours du XXe siècle, les effectifsdes chauves souris ont chuté no-tamment à cause de prélèvements

Il est possible deconstruire oud’acheter desgîtes artificiels(10 à 55e).Celui-ci peutaccueillir 200individus. Le plusdélicat n’est pasde poser desgîtes mais biend’attirer et demaintenir leschauves-souris.

inaudibles pour l’homme. Ilsfrappent les obstacles qui ren-voient à la chauve-souris un échoqu’elle analyse pour déterminersa position, sa direction, la pré-sence d’une proie…En Europe, une chauve-souris detaille moyenne (10 g) consommeau minimum 300 g d'insectes parsaison estivale, soit une consom-mation d’au moins 15 kg pour unecolonie de 50 individus ! Si cha-que espèce a ses proies de base etses proies secondaires, la plupartsont très opportunistes : leur ré-gime dépend de la localité, del'époque, de l'espèce, de l'heurede la chasse et de la disponibilitéen insectes. Les pipistrelles et lepetit rhinolophe se nourrissentprincipalement de moustiques,la pipistrelle commune pouvantmême en capturer 2 000 à 3 000par nuit d’été. L'oreillard roux estun spécialiste reconnu des lépi-doptères et particulièrement desnoctuelles (jusqu'à 94% du ré-gime). Dans certains cas(Angleterre), six espèces de papil-lons (dont la piéride du chou)constituent 77% des proies. EnLimousin, les hépiales représen-tent 46% du régime et en Irlandeoù les pâtures dominent, les in-

ITAB

La longévité deschauves-sourisest trèsimportante : de15 à 30 ansselon lesespèces.

r Favoriser l'activité des insectivo-res : oiseaux, chauves-souris ;

M.Jay, Ctifl ; [email protected] Fiche technique disponibles(construction de gîtes…) sur le sitedu Groupe Chiroptère Midi-

Pyrénées http://enmp.free.fr

Pour en savoir plus

• Fin d’hibernation• Changement de gîte

(chaud)• Séparation mâles/

femelles• Gestation

• Regroupement desfemelles en colonies

• Mise-bas • Elevage des jeunes

regroupés encrèches

• AccouplementsAccumulation deréserves de graisse

• Recherche de gîtesd’hiver

• Hibernation• Température du

gîte stable <12°C et hygrométriesaturante

PRINTEMPS ÉTÉ AUTOMNE HIVERFigure 1 - Activités de la chauve-souris durant l'année - ITAB

22 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Recherche/Expé - Grandes cultures

Chardon des champs Des pistes pour s’en débarrasser

Originaire du sud-est de l’Europe, cette composée (astéracées) se développe par multiplicationvégétative (racines et drageons). Bien que nécessaire, la reproduction sexuée est secondaire auregard de la puissance de l’appareil souterrain. La croissance latérale des racines peut dépasser sixmètres par an, et ce jusqu’à des profondeurs moyennes de deux à trois mètres (Hayden, 1934). Lareproduction végétative permet ainsi à un unique plant de chardon de coloniser près de 250 m2 entrois ans ! Les trois études présentées dans ce dossier apportent de nouveaux éléments utiles à lamaîtrise du chardon. Toutes les trois s’intéressent à la stratégie de contrôle jugée la plus efficacejusqu’ici : affaiblir le chardon en le poussant à épuiser ses réserves carbonées. r Le premier articleporte sur le suivi de la mise en réserve chez le chardon et les conséquences pratiques qui en sontissues ; rle second rapporte les résultats d’essais de désherbage mécanique ; r le troisième est issu detravaux allemands sur la recherche d’une stratégie de contrôle durable.

ITAB

Le chardon des champs (Cirsium arvense L. Scop.) est une des adventices les plus répandues(Moore, 1975) et les plus nuisibles en agriculture. L’infestation par C. arvense en mode de culturebiologique est un problème croissant dans la plupart des pays européens.

ITAB

23MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Recherche/Expé - Grandes cultures

L’ objet de ce travail est demesurer les variationsquantitatives et qualitati-

ves des réserves carbonées de laplante (inuline pour l’essentiel)au cours de son développementde façon à mettre en évidenceune éventuelle « période de fai-blesse » dans le cycle du chardon.Cela en vue d’établir des straté-gies efficaces visant à limiter ouéliminer le chardon au niveaude la parcelle. Certaines prati-ques culturales intervenant surl’intégrité biologique du char-don pourraient alors être plusefficaces si elles étaient prati-quées dans ces périodes.

Résultats (expérimentation2004 et 2005)

Les évolutions des teneurs endifférents sucres solubles des or-ganes floraux, des feuilles, destiges et des parties souterraines,sont respectivement présentéessur les figures 1A, 1B, 1C et D aucours du cycle du chardon.A l’exception des feuilles entre lestade adulte et le stade floraison,les fructanes représentent la

Mise en réserve du chardon & conséquences pratiques

L’étude présentée ici, a été conduite dans le Gers à Duran de 2002 à2005 et menée en collaboration avec le CREAB2, l’université de CaenUMR INRA/UCBN3, l’ITAB4 et Arvalis-Institut du Végétal. Elle visait àidentifier un affaiblissement dans le cycle du chardon en vue deproposer des stratégies de lutte efficaces contre cette adventicecoriace. Voici une partie des résultats.

Par Alain Rodriguez (ACTA1)

La cinétique de mise en réserve estmesurée distinctement dans tousles compartiments de la plante :racines, drageons, tiges, feuilles etfruits. Les plantes sont récoltées àdifférents stades phénologiques(cinq répétitions de 3 à 35 indivi-dus). La matière fraîche des diffé-rents organes est mesurée et leséchantillons sont alors plongésdans l’azote liquide. Ils sont ensuitelyophilisés, leur matière sèche estmesurée, puis ils sont réduits enpoudre fine pour analyse. Les sucressolubles sont extraits, purifiés etdosés par Chromatographie Liquideà Haute Performance (HPLC).Enfin, le degré de polymérisation(DP) des fructanes est déterminépar Chromatographie Anioniqued’Echange à Haute Performance(HPAEC-PAD).

Matériel et méthode

1 Station inter-instituts - 6 chemin côte-vieille - 31450 BAZIEGE - Tél : 05 62 71 79 59 - [email protected] 2 Loïc Prieur et Laurent Laffont - 3 Marie Prud’homme - 4 Laurence Fontaine

60

40

20

0

50

40

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20

10

0

0

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4-6 feuilles

10-12feuilles

Montaison Boutonfloral

Floraison GrenaisonDébut sénéscence

Stades phénologiques

0

A

B

C

D

80

10

20

30

40 Sucres solubles (mg/g MS)

FructanesSaccharoseGlucoseFructoses

Figure 1 - Stades phénologiquesÉvolution des teneurs en sucres solubles aucours du cycle de développement dans lesfleurs (A), les feuilles (B), les tiges (C) et lesdrageons (D) (Exp. 2004).

24 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Recherche/Expé - Grandes cultures

forme majoritaire de réserve car-bonée, quels que soient l’organeet le stade de développement ob-servés. Dans les drageons, lesteneurs en fructanes sont troisfois plus élevées que celles de cha-cun des sucres solubles analysés.Elles diminuent significativemententre le stade 4-6 feuilles et lestade 10-12 feuilles puis elles sestabilisent jusqu’à la floraisonavant d’augmenter fortement

jusqu’à la grenaison. La périodede faiblesse du chardon, définiecomme étant la période pendantlaquelle les réserves racinairessont au plus bas, commence doncbien avant la floraison, au stadevégétatif, rosette 10-12 feuilles.Les teneurs en glucose, fructoseet saccharose diminuent en débutde cycle. Celles du glucose et dufructose se stabilisent tandis quecelles du saccharose augmentent

légèrement pendant la phase re-productrice.Au stade rosette 10-12 feuilles,racines et drageons ont été ré-coltés séparément. Les racinesont des teneurs beaucoup plusélevées en fructanes (x7) et ensucres solubles (x4 environ) queles drageons (figure 2).Les fructanes représentent 36%

de la matière sèche des racines.Pour les feuilles, une augmenta-tion est observée pour les teneursen différents sucres solublesjusqu’à la floraison. A l’exceptiondes teneurs en glucose qui dimi-nuent ensuite fortement, lesteneurs en saccharose et en fruc-tose restent stables tandis quecelles des fructanes passent de44±5 à 79±8 mg. g-1 MS entre cesdeux stades, soit une augmenta-tion de plus de 44%. Au niveaudes organes floraux, les teneursen fructanes restent significative-ment inchangées au cours ducycle de développement, avec desvaleurs proches de 31±2 mg. g-1MS. Elles sont six fois plus élevéesque celle du saccharose et deux àtrois fois plus élevées que cellesdu glucose et du fructose qui aug-mentent jusqu’à la grenaison.

Discussion● Les fructanes, forme majori-

taire de réserve carbonéeLes résultats obtenus dans lecadre de la présente étudeconfirment les travaux précé-dents qui montraient que lechardon des champs est uneplante vivace accumulant desquantités importantes de fruc-tanes au niveau des partiessouterraines (Otzen et Koridon,1970). Ces composés particuliersy représentent généralement laforme majoritaire de réserve car-bonée, (plus de 50% des sucressolubles à eux seuls) assez loindevant le saccharose, le glucoseet le fructose, dont les teneursrestent relativement stables aucours du cycle. Les fructanes sontaussi accumulés au niveau desparties aériennes, et ce dès le

Tableau 1 - Teneurs en sucres solubles dans les drageons et les racines desplantes au stade rosette 10-12 feuilles

Mg/g MS Fructanes Saccharose Glucose fructoseDrageons 51,4 ± 4,0 14,8 ± 0,5 4,0 ± 0,6 12,4 ± 0,2

Racines 366,7 ± 10,2 47,0 ± 2,4 13,0 ± 1,8 45,3 ± 7,1

Chardon danstriticale.

ITAB

Chardon dans orge.

stade rosette : ils représentent 3à 7% de la matière sèche desfeuilles. Ils s’accumulent dansles tiges et les boutons florauxoù ils représentent respective-ment de 5 à 12% et 3% de lamatière sèche.

● Affaiblissement du chardondès le stade rosette 10-12 feuillesLa période de faiblesse du char-don, définie comme étant cellependant laquelle ses réservessouterraines sont au plus bas,commence bien avant la florai-son, au stade végétatif (rosette10-12 feuilles). Au stade grenai-son, la disparition des feuilles,liée à la sénescence de la plante,semble entraîner un recyclageplus ou moins important de leursréserves associées tandis que lesteneurs en fructanes restent sta-bles ou augmentent dans lesdrageons. Dans les racines, lesteneurs en fructanes diminuentau moment de la floraison. Cettediminution peut correspondreà une diminution de la synthèsedes fructanes, du fait de l’appa-rition des fleurs, nouveau puitspour le carbone,, qui entrent encompétition avec les racines(Tworkoski, 1992). Cette diminution peut aussi cor-respondre à une hydrolyse desfructanes des racines au momentde la floraison). Les données re-latives aux parties souterraines dela plante sont cependant à inter-préter avec précaution dans lamesure où il n’est pas possible de

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Recherche/Expé - Grandes cultures

les récolter dans leur ensemble.Les organes aériens représententles organes sources de carbonelors du passage du stade végéta-tif au stade reproducteur. Lesystème racinaire(drageons et ra-cines) est une source de carboneau début du printemps. Ensuite,il se comporte comme un puitsvis-à-vis du carbone, même aumoment de la montaison ou duremplissage des graines. Un telcomportement semble essentiel-lement dû à la forte capacité duchardon à mettre en réserve ducarbone sous la forme de fructa-nes dans les parties aériennes, cequi semble suffire à alimenter lesproches organes reproducteursen croissance. Ces derniers orga-nes ont par ailleurs des exigencesfaibles en ressources carbonées,

compte tenu de leur faible bio-masse et la taille des grainesproduites. Par conséquent, ces ré-sultats permettent de montrer quel’offre en assimilats carbonés esttoujours plus élevée que leur de-mande par les organesreproducteurs. Ce différentiel po-sitif pourrait alors assez largementexpliquer pourquoi le chardondes champs est une plante trèscompétitive vis-à-vis d’autres es-pèces. Couplés à l’étendue de sonsystème racinaire très compétitifvis-à-vis de l’eau et des élémentsnutritifs du sol ainsi qu’à l’exsu-dation racinaire de substancesallélopathiques nuisibles à lacroissance des autres espèces àproximité, ces différents critèresconfèrent au chardon un poten-tiel de colonisation et de nuisance

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Recherche/Expé - Grandes cultures

inégalé. Ses modes de propaga-tion, par bourgeonnementvégétatif ou par disséminationsexuée, contribuent de plus trèslargement à son expansion.

● Au moins trois binages austade 10-12 feuilles pour conte-nir les populationsDu fait du stockage important desréserves carbonées au niveau des

parties aériennes et de la mobili-sation relativement modérée desréserves carbonées souterraineslors du passage du cycle végétatifau cycle reproducteur, un pro-gramme de binages répétés, denombre croissant, à été testé.Puisque la période de faiblesse dé-marre dès le stade 10-12 feuilles,il a été décidé de supprimer répé-titivement les parties aériennes à

ce stade entre les rangs de féve-role et/ou de tournesol. Nosrésultats montrent que la suppres-sion répétée des parties aériennesdu chardon par binage dès le staderosette permet de diminuer la bio-masse aérienne produite. Mais,cette diminution n’est pas accom-pagnée par une forte mobilisationdes réserves carbonées souterrai-nes (non représenté ici). Le binagepermet tout au plus de contenirles populations sous conditionqu’il y ait au moins trois passages.Cette pratique est envisageablesur des céréales à paille, féveroleet soja. Pour les cultures à haut dé-veloppement, il conviendra de lessemer très tôt en saison. Au vu desrésultats, il paraît délicat de pro-poser une alternative aux couvertstemporaires de légumineuses (lu-zerne, trèfle violet,…). Proposonstout de même quelques règles élé-mentaires préventives : conserverune bonne structure du sol en évi-tant le tassement, donc ne pastravailler en conditions humides.Ce dernier point s’oppose parfoisàla gestion de la floreannuelle quinécessite de retarder les dates desemis pour améliorer l’efficacitédes faux semis et esquiver la ma-jeure partie des levées dans laculture. Il faut donc faire un choixà la parcelle entre une date desemis tardive qui facilite le contrôledes levées annuelles dans la cul-ture et une date de récoltesuffisamment précoce pour ne pasintervenir en conditions humides.Enfin, nous avons pu observerd’année en année une migrationprogressive de l’appareil souter-rain du chardon en profondeurdans les zones de prélèvements. Ilserait bon de tester une stratégiede suppression de l’appareil végé-tatif aérien intensive sans outilstrop profonds : nombreux binagesde printemps (3 ou plus) et déchau-mages superficiels intenses enconditions chaudes et sèches dèsl’apparition des rosettes.

Le binagepermet tout au

plus de contenirles populationssous condition

qu'il y ait aumoins trois

passages.

27MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Recherche/Expé - Grandes cultures

Epuiser les réserves carbonées du chardon par le désherbage mécanique

Dans le cadre d’un programme d’expérimentationinterrégional soutenu par l’ONIGC, les groupements desagriculteurs biologiques de la région Centre (BIO CENTRE) etIle-de-France (GAB Région Ile-de-France) et la Chambred’Agriculture de Seine-et-Marne ont mis en place, en 2005et 2006, un réseau d’essais sur la problématique chardon. Leprotocole s’orientait résolument sur les interventions dedésherbage mécanique visant l’épuisement des réservescarbonées du chardon des champs (Cirsium arvense).

Par Jean-Christophe Grandin (Bio Centre) et Charlotte Glachant (Chambre d’agriculture 77)

L es interventions de désher-bage mécanique ont étéraisonnées pour répondre

à deux exigences : r être réaliséesen plein afin d’éviter que ne sub-sistent des tiges susceptibles defavoriser la reconstitution desréserves carbonées ; r interveniralors que les flux de réserves car-bonées sont efficients.L’interculture étant le momentle plus propice pour satisfaire àces deux exigences, les essais misen place dans les deux régionsvisaient à optimiser les opéra-tions de déchaumages. Plusieursmodalités de déchaumage (dif-férents outils et nombre variablede passages) ont donc été éva-luées et comparées.

Efficacité confirmée du passage en plein

Les deux essais menés en Ile-de-France et dans le Centreconfirment que le passage enplein est indispensable pour unebonne efficacité : l’action du chi-sel à dents étroites s’y est avéréeinefficace. Dans l’essai du Centre,durant la culture, les observa-

tions montrent que les chardonssitués entre deux dents de chi-sel sont épargnés voire favorisés(effet binage) et profitent proba-blement de conditions optimalespour approvisionner le systèmeracinaire en réserves carbonées. Le smarag lemken, ou le chisel àpatte d’oies, et le cover-crop (outilà disques) révèlent une bonneefficacité grâce à leur action enplein. Aucun des essais ne mon-tre de différences réelles entreces deux types d’outils.

Ne pas passer trop tôt aprèsla récolte

Les premiers passages dans lesdeux essais à J+3 et J+10 (J étantle jour de la moisson) ne se mon-trent pas efficaces. Dans l’essaidu Centre, le passage unique àJ+30 a une meilleure efficacité. Ilsemble donc qu’un certain tempssoit nécessaire pour que le char-don remobilise ses réserves aprèsla fauche lors de la moisson. Lespassages trop précoces après larécolte contribuent alors peu àl’épuisement des réserves.

Les dents étroites et vibrantes du Chisel provoquent unedéfragmentation verticale et localisée. Les chardons situésentre deux dents ne sont pas touchés. Ils bénéficient aucontraire de conditions optimales pour un développementimportant (« 1 binage vaut 2 arrosages »).

Bio

Ce

ntr

e

Le cover-crop est efficace sur chardon dans certaines condi-tions. Son impact sur d’autres mauvaises herbes tel que lechiendent reste à préciser.

Bio

Ce

ntr

e

Le Smarag LEMKEN est un outil onéreux qui nécessite de lapuissance et use prématurément les dents dans certains sols.Il n’est pas nécessaire de travailler profondément (5 cm). Ilpermet une défragmentation horizontale en plein pour undouble objectif : détruire la végétation pour éviter les trans-ferts de réserves depuis les parties aériennes vers le systèmeracinaire; solliciter les réserves racinaires par l’émission d’or-ganes aériens et ainsi contribuer à l’épuisement de la plante.

Bio

Ce

ntr

e

28 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Recherche/Expé - Grandes cultures

Les passages répétés favorisent l’épuisement desréserves du chardon

Le nombre de passages condi-tionne l’efficacité de la pratique :la meilleure performance est ob-servée dans la modalité à troispassages de l’essai du Centre, etdans la modalité à quatre passa-ges de l’essai d’Ile-de-France.Le but étant d’épuiser les plantes,

Recherche d’une stratégie

de contrôle durable

Voici les résultats d’une étude menée par l’Université deBonn. Le but des travaux présentés ici est de développer

une stratégie de contrôle durable du chardon dans lessystèmes de grandes cultures biologiques, en comparant

plusieurs démarches visant à épuiser les réserves assimiléesdans le système racinaire par des perturbations répétées

dans le cycle végétatif de C. arvense.

Par Laurence Fontaine et Aude Coulombel (ITAB), d’après un article de L. Pavel et U. Köpke .

Tableau 1 - Principales étapes des itinéraires techniques des trois traitements de 2002 à 2004

Printemps 2002

• Orge en place

• Semis du trèflesous couvert del’orge

Traitement

1. Déchaumagesrépétés suivis de 2cultures fourragères

2. Fauches répétéesd’un couvert de trèfle

3. Fauches d’uncouvert de trèfle suivi d’une culturefourragère

Août-Septembre 2002

• Trois déchaumages à des profondeurscroissantes (6, 12 et 15 cm)

• Semis d’un mélangevesce/seigle

• Fauche en septembre

• Fauche en septembre

Mai à juillet 2003

• Fauche et incorporationpar un labour profond enmai

• Semis en juin d’un mé-lange trèfle persan/raygrass d’Italie, broyé enjuillet

• Une fauche en mai• Une fauche en juillet

• Fauche et labour en mai.Puis cf traitement 1

Septembre 2003

• Broyage du mélangetrèfle/RGI

• Broyage du trèfle

• Broyage du mélangetrèfle/RGI

Mars 2004

• Labour profond (30 cm)

• Semis de bléde printemps

chaque passage contribue à sollici-ter davantage les réserves carbonées.Un laps de temps probablement del’ordre de 10 à 30 jours est à respec-ter entre deux passages afind’optimiser l’efficacité des pratiques.

Une profondeur de travaillimitée

Un travail superficiel (inférieur à 10cm) s’avère suffisant dans la mesure

oùl’objectif est de sectionner les tiges.La fauche (moisson) joue par ail-leurs un rôle prépondérant dans lasollicitation des réserves. La faucherépétée des luzernes aux périodesde végétation du chardon expliqueprobablement et partiellement l’ef-ficacité de cette culture pourl’éradication de cette mauvaiseherbe.

L a dissémination de C. ar-vense est favorisée par lafaible compétition des cul-

tures, une forte présence descéréales et cultures de printempsdans la rotation (Verschwele &Häusler 2003) et l’absence de la-bour en automne (Pekrun &Claupein 2004). Généralement,

la seule compétition des cultu-res ne suffit pas à contrôler lesadventices vivaces ; la plupartdes méthodes de contrôle lesplus efficaces comprennent desinterventions complémentairesréalisées pendant l’interculture.Dans le cadre de l’étude, troisstratégies de contrôle de Cirsium

arvense (détaillées dans le ta-bleau 1) ont été menées en essaide plein champ pendant troisans (quatre répétitions), aprèsune culture d’orge d’hiver surune parcelle très infestée dechardons : r Déchaumages ré-pétés suivi de deux culturesfourragères compétitives (trai-

1 Université de Bonn, Allemagne. Article complet en ligne sur : http://orgprints.org/4413/

Chardon dans lentille.

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29MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Recherche/Expé - Grandes cultures

tement 1) r Fauche répétée d’uncouvert de trèfle (traitement 2)r Retournement du couvert detrèfle en mai juin suivi d’une cul-ture fourragère compétitive(traitement 3).L’efficacité des traitements a étéévaluée en mesurant l’évolutionde la densité des pousses deCirsium arvense au fil de l’expé-rimentation (avril et août 2003,mai et septembre 2004, soit à 9,13, 22 et 26 mois), en fonctionde densités de chardon de réfé-rence définies en débutd’expérimentation (10 à 12 pous-ses de chardons par m2 enmoyenne).r A moyen terme (9 mois), le trai-tement 1 permet de diminuer ladensité d’apparition et donc lacapacité de repousse de Cirsiumarvense de 73 % ; on note qu’il

est plus efficace que la fauched’un couvert (traitement 2).r Pourtant, après 22 mois, les ef-fets des traitements 1 et 2 sontéquivalents et permettent unediminution de la densité d’ap-parition de respectivement 95 et97%. A ce stade, le traitement 3est moins efficace (89%), bienque la différence ne soit pas si-gnificative par rapport auxtraitements 1 et 2.r Après 26 mois, l’effet de tousles traitements a perduré.L’efficacité du traitement 3 (93%)est néanmoins significativementinférieure à celle des traitements2 (99%) et 1 (96%).De façon générale, les différentesstratégies ont donc seulementmontré des différences mineures,et donnent ainsi des alternativespour un contrôle optimal du char-

don sous des conditions spécifi-ques données de milieu et desystème de culture.Les résultats confirment d’autresétudes qui démontraient que descultures compétitives (type cou-vert de trèfle) fauchéesrégulièrement réduisaient signifi-cativement les repousses de C.arvense (Häusler et al, 2004). En1968, Hodgson montrait que la fau-che bisannuelle de parcelles deluzerne réduisait le chardon deschamps à 1% de sa valeur initialeaprès quatre ans de culture.La période d’intervention est im-portante pour réduire C.arvense,sachant que les réserves carbo-nées des racines varient avec lessaisons (Arny 1932, McAllister &Haderlie 1985). Le niveau le plusbas est sensé être atteint versdébut juin, quand la floraison deC. arvense commence (Weltonet al 1929, Bakker 1960, Hodgson1968). En mai/juin, les chardonssont considérés comme sensi-bles aux perturbations telles quele labour (traitements 1 et 3) oula fauche (traitement 2). Les sys-tèmes racinaires et aériens desplants non perturbés croissentensuite rapidement, après cettepériode sensible (Werhag 1954,Hakansson 2003), combiné à uneaccumulation efficace des réser-ves carbonées.

Les résultats suggèrent que la stratégie de maîtrise de C.arvense la plus efficace à moyen terme consiste à associerdes déchaumages répétés à une profondeur de travailcroissante pour la mise en place de la culture fourragèrecompétitive qui suit. A plus long terme, un contrôle effi-

cace et durable de C. arvense peut être aussi obtenu parl’utilisation de couvert de trèfle régulièrement fauché (aumoins deux fois par saison). Un bon niveau de couverturedu sol par le trèfle est indispensable pour minimiser l’ac-cès à la lumière pour les pousses résiduelles émergentesdu chardon des champs, ce qui limite son réapprovision-nement en assimilats. Cette stratégie peut être particuliè-rement recommandée pour les agriculteurs qui ont suffi-samment de souplesse dans leur rotation et qui ont besoinde fourrages. Par contre, étant donné son coût élevé et sonefficacité limitée, la stratégie de culture de fourragèreaprès destruction du couvert de trèfle en période de hautesensibilité en mai/juin ne peut pas être conseillée.

Conclusion

30 ALTER AGRI n°83- MAI-JUIN 2007

Fermoscopie

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L E S J A R D I N S D E G A Ï A E T L E P E T I T J A R D I N I E R

Faire fructifier la biodiversitéPour la vente directe

Au cœur de la Provence, à ChevalBlanc, au Sud-Est d’Avignon, près de

Cavaillon, les Jardins de Gaïa et lePetit Jardinier proposent une grande

diversité de fruits, principalement à lavente directe. L’activité florissante

aujourd’hui est le fruit d’une longueévolution qui aura parfois été semée

de pépins.

adaptées à la bio, ce qui leur aparfois valu de lourdes pertes…Mais depuis quelques années,tout fonctionne mieux. Le sys-tème production/vente est bienrôdé. Les moqueries des voisinssont bien loin. Depuis, certainsmême ont retourné leur veste etse préparent à la conversion!

Adapter la production à la vente directe

Une commercialisation axée surla vente induit une conduite spé-cifique de la ferme. Il faut être enmesure d’offrir une grande diver-sité de fruits aux clients et sur unepériode la plus longue possible.Pas de doute, aux Vergers de Gaïaet au Petit Jardinier, la palette deformes et de couleurs a de quoiravir le chaland : une dizaine devariétés de pommes, de pêches,d’abricots, de raisins, trois ouquatre variétés de poires, de pru-nes, de cerises, nectarines,pêches plates, mais aussi du kiwi,de la figue, du cassis, de la mûre… Une telle diversité permet de nepas mettre tous ses fruits dans lemême panier. « Si une année unevariété ou même une espèce gèle

I l y a vingt ans, suite à des pro-blèmes de santé, les Joumondse convertissent à l’agriculture

biologique.Dès lors, l’exploitationcommence une mutation radi-cale. De 26 ha de monoculturesconventionnelles : pommes gol-den, poire guyot, raisins de cuve,cerises blanche de conserve,conduits par deux personnes, elleest passé à une quinzaine d’hec-tares biologiques menée par troisproducteurs (Bernard Joumondet ses deux fils) avec un impres-sionnant bouquet d’espèces et devariétés. Eliane Joumond, elle, arécemment créé « Le PetitJardinier » sur 4 ha loués.Les débuts en bio ont été diffici-les : railleries du voisinage,critiques de la famille et problè-mes techniques. « La conversionde l’exploitation est une chosemais c’est aussi toute sa menta-lité qu’il faut convertir, de laproduction à la vente ! » analy-sent Eliane et Bernard Joumond.Effectivement, au départ, « for-matés » par leur anciennespratiques, ils raisonnaient encore« conventionnel » et appliquaientdes méthodes pas toujours bien

Par Aude Coulombel (ITAB)

La Région PACA est la deuxième productrice de fruits bioen France après Rhones Alpes, soit 13% de la superficiefrançaise. Les circuits courts sont représentés par les marchés (300ou 500 marchés en PACA) et les AMAP (une centaine). Ilexiste aussi les paniers livrés à domiciles.L’AMAP permet de dégager de la trésorerie et la vente estgarantie. Par contre, il faut impérativement pouvoir four-nir une grande quantité sur du long terme.

Les circuits de vente directe en PACA

Les Joumond produisent également du kiwi.

ITA

B

Dans une même parcelle, les variétés et parfois même lesespèces sont alternées.

31MAI-JUIN 2007 - ALTER AGRI n°83

Fermoscopie

Le Petit Jardinieraccueille la 4e

fête del’AbondanceDimanche 24juin 2007Dès 10h - 84460Cheval-Blanc(animations,petit marché bio)Informations :06 11 33 51 12

ou est atteinte par un problèmeou une maladie, d’autres sont làpour assurer les revenus du GAECet cela est une sécurité non négli-geable», souligne Eliane. Aussi, cela permet d’étaler le tra-vail dans le temps et de ne pastravailler dans l’urgence et le stress.Par exemple, la période d’éclair-cissage, entièrement réalisé à lamain, sur toutes les espèces, varied’un fruit et d’une variété à l’au-tre. Egalement les récoltes sontétalées, ce qui permet d’étaler l’of-fre de fruits et le travail. Dans une même parcelle, les va-riétés et parfois même lesespèces sont alternées. Parexemple, les kiwis cohabitentavec des cerisiers et des prunierssur une même parcelle. Par contre, cette biodiversité estplus exigeante en temps pour lestraitements. Plusieurs allers et re-tours dans les parcelles sontnécessaires pour traiter chaque va-riété au bon moment, mais lafamille estime l’effort bien valable,car ils gagnent en valeur marchandeet au plaisir d’un travail plus varié,moins répétitif, plus humain.Laurent (premier fils) s’occupe plu-tôt de l’entretien des vergers, destraitements et du conditionnementdes fruits. Christophe de l’entretiendes arbres, du ramassage avec lessaisonniers et de la gestion. Bernard,lui, assure la commercialisation.Les Joumond s’intéressent de plusen plus aux variétés anciennes.Il y a quinze ans, ils ont réim-planté le « gros vert », une variétéde raisin qui poussait chez leursparents : il se mange jusqu’à Noël,conservé sur des clés de bois. « Nous avons trouvé des greffonschez un ancien et nous les avons

confiés à un pépiniériste pour qu’ilnous les greffe », explique Eliane.Effectivement le seul moyen dese procurer une variété bien pré-cise, identifiée en fonction du typede sol et du microclimat, qui nese trouve pas à la vente, est detrouver des greffons et les confierà un pépiniériste ou de les gref-fer soi-même. Ce qui a étéentrepris cette année aux Jardinsde Gaïa pour des pêches de vigne.

Multi-vente directeAMAP, marchés, vente à la fermeet un peu de vente aux grossistessont autant de circuits de distri-bution choisis par les Joumond.Pionniers du système AMAP, ilsont fait partie des sept premièresfermes en 2002 à adapter ceconcept dès la deuxième annéede sa création. « Avec les paniers,via les AMAP, notre débit est tou-jours à la hausse, ce qui n’est pasle cas avec les grossistes », expli-que Eliane. Mais l’implicationdans une AMAP demande dutemps et du travail. Le GAEC s’estinvesti dans plusieurs de ces struc-tures, et selon Eliane une annéesabatique s’impose ! « Il est indis-pensable de ne pas s’investir quedans des AMAP et de considérerégalement les autres débouchéspar sécurité », insiste-t-elle.Convaincu de cet argument,Bernard Joumond a monté avecun collègue bio un petit marchébio il y a quelques années.Aujourd’hui, ils sont douze et

assurent trois marchés par se-maine : un à Marseille quifonctionne très bien, un àCoustellet et un à Lauris. Un moyende vente directe très plaisant maisfatigant et très prenant à cause desdéplacements. Malheureusement,récemment le seul maraîcher biodu groupe a quitté le marché : unvéritable problème car les clientspréfèrent acheter fruits et légumesen même temps.

Contribution au développement rural

Pour les Joumond, le bio est une« philosophie » sensée favoriserl’entraide. Pour eux, il est donctout naturel d’apporter conseilset soutien aux nouveaux agricul-teurs bio qui s’installent. « Entrenous, nous n’avons pas l’esprit deconcurrence mais plutôt l’esprit decomplémentarité… Par exemple,nous ne faisons pas de melons nide fraises car ce sont les spécialitésdes maraîchers », rapporte Eliane.Eliane Joumond cherche à fairepartager et connaître son acti-vité vers l’extérieur. C’est pourcela qu’elle a créé « Le PetitJardinier ». Cette surface luidonne son indépendance et luipermet de recevoir près de 200élèves par an dans le cadre deferme « d’éducation à l’environ-nement » : une autre source derevenus pour la famille. Très ac-tive, elle organise également tousles ans un forum au village et unefête bio sur la ferme.

L’éclaircissagedes pommes est

un poste dedépense très

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