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Guide pratiquedes bactéries p a t h o g è n e s
Edition 2017
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Sommaire
I. Introduction
II. Généralités
A. Classification des principales bactéries d’intérêt médical
B. Rappels sur la structure bactérienne
C. Mode d’action des antibiotiques
D. Principaux mécanismes de la résistance bactérienne aux
antibiotiques
III. Fiches pratiques des principales bactéries pathogènes
IV. Règles d’or de la lecture interprétative de l’antibiogramme
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Fiches pratiques des principales bactéries pathogènes
− EntérobactériesE.coli–Enterobacter–Klebsiella–Shigella–Salmonella–Proteus–Morganella–Providencia–Serratia− Brucella− Vibriocholerae− Pseudomonasaeruginosa− Acinetobacterbaumannii− Streptococcuspneumoniae− Streptocoquepyogenes(groupeA)− Streptocoqueagalactiae(groupeB)− StreptocoquedegroupeMilleri− Streptocoquedegroupeviridans− Enterocoque− Staphylococcusaureus− Staphylocoquesàcoagulasenégative− Neisseria− Haemophilusinfluenzae− Haemophilusducreyi− Listériamonocytogenes− Corynebacterium− Bacillus− Campylobacter− Bordetellapertussis− Helicobacterpylori− Legionella− Mycoplasmes− Chlamydiae− Spirochètes:Tréponema–Leptospira–Borrelia− Anaérobies− Bacteroidesfragilis− Clostridium− Mycobactéries− Nocardia
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Abréviations
ATB :AntibiotiqueCMI :ConcentrationminimaleinhibitriceCMB :ConcentrationminimalebactéricidePLP :ProtéineliantlapénicillineISP :InhibiteurdelasynthèsedelaparoiRHN :RésistancedehautniveauBMR :BactériemultirésistanteBLSE :BêtalactamaseàspectreétenduEPC :EntérobactériesproductricesdecarbapénèmasesCASFM :Comitéd’antibiogrammedelaSociétéfrançaisedeMicrobiologieNSB3:Niveaudesécuritébiologique3
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Introduction
Les maladies infectieuses sont une préoccupation planétaire. Parmi les inquiétudessoulevéesparcetteproblématique,larésistancedesbactériesauxantibiotiquesexigeuneattention particulièreet nécessite la prise de mesures spécifiques.
Larésistancebactérienneauxantibiotiquesaétéreconnueparl’organisationmondialedelaSantécomme l’unedesplusgravesmenacespesantsur lasantémondiale, lasécuritéalimentaireetledéveloppementetsapropagationpourraitchangerlamédecinedanslesprochaines années.
Laproblématiquedelarésistancebactérienneprenddesproportionsalarmantesàl’échellemondiale, induite par l’utilisation abusive et irrationnelle des antibiotiques en santéhumaine et animale.
Auneépoqueoùnoussommesconfrontésàunemenacecontinuelledesagentsinfectieux,ilestessentieldeconnaîtrecesagents,leurépidémiologieetlesmécanismesderésistancedéveloppéspourunemeilleurepriseenchargedespatientsinfectésetafindediminuerlapressiondesélectiondesbactériesmultirésistantes.
LaSociétéMarocained’InfectiologiePédiatriqueetdeVaccinologieestfidèleàsamissiondeformationetdesensibilisationetproposeàtraversceguideunerevuegénéralesurlaclassificationdesprincipalesbactériesd’intérêtmédical.Lesdifférentsmodesd’actiondesantibiotiquesetleursprincipauxmécanismesdelarésistancebactériennesontégalementprésentés.
Ceguideseveututileetpratiqueetproposeàtraverssesfichesuneépidémiologieclairedesagents infectieux, leursprincipauxcaractèresbactériologiqueset lesbasesdudiagnosticbiologique.Lesrésistancesnaturellesdecesbactériesauxantibiotiquesetlesprincipalesrésistancesacquisesdéveloppéspouréchapperàl’actiondesantibiotiquesontégalementétéprésentéesdemanièrepréciseetclaire.
Ceguidepermetégalementderapporterl’épidémiologienationaledescertainebactériespourmieuxciblerlesagentsantiinfectieuxàutiliserpourchaquesituationclinique.
Cereceuilestimportantpourlacommunautéhospitalièreetpourlasantépublique.Ilestindispensable dans la formation des jeunesmédecins et la formation continue de touslesprofessionnellesdeSanté. La lecturedeceguideserabénéfiqueàtous lescliniciensimpliqués dans la prise en charge des patients infectés et permettra la compréhensiondes étiologies desmaladies infectieuses et la simplification du volet fondamental de lamicrobiologie.
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Généralités
A. Classification des principales bactéries d’intérêt médicale
Les bactéries sont des microorganismes vivants, au même titre que les virus et leschampignons.Ellesontétédécouvertesàlafindu17èmesiècleparAnthoniVanLeeuwenhoek,naturaliste hollandais, qui inventa la microscopie.
Ce sont des organismes procaryotes qui ne possèdent pas de noyau, mais un ADNchromosomiquecirculairesituédanslecytoplasme.Denombreusesbactériescontiennentuneautrestructured’ADNextra-chromosomique,appeléeplasmide.Ellessontentouréesd’une paroi complexe et possèdent souvent des flagelles.
Lesbactériespeuventêtreclasséesetdoncidentifiéesenfonctiondeplusieursparamètres:
• Morphologiemicroscopique:coque,bacille,isolés,groupésendeux,enchainette,enamas…
• Morphologiemacroscopique:taille–forme–couleurdescoloniessurculture• Résultatdelacolorationdegram:Grampositif–gramnégatif• Températuredecroissance• Besoinsrespiratoires:aérobie–anaérobiestrict–aéroanaérobiefacultatif-micro
aérophile• Mobilité• Présencedespores• Besoinsnutritionnels:nécessitédesubstancesparticulières
Figure 1 : morphologiemicroscopiquedesbactéries
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Tableau I : Classification des bactériesCoques à Gram Positif
Morphologie Genre Espèces
Enamas Staphylococcus StaphylocccusaureusStaphylocoqueàcoagulasenégative
Enchainette Streptococcus Streptocoquebêtahémolytique:GroupeApyogenesGroupeBagalactiaeAutresgroupes:C,G,F….Streptocoquesalphahemolytiques:mutans,oralis,sanguis,salivarius,complexemilleri(anginosus,constellatis,intermidius)
Endiplocoque Streptococcus pneumoniae
Encourteschainette Enterococcus faecalisfaecium
Coques à Gram Négatif
Morphologie Genre Espèces
Endiplocoque Neisseria meningitidisgonorrheae
Bacille à Gram Négatif Morphologie Famille Genre et Espèces
BacilleàColorationbipolaire
Enterobactériaceae Escherichiacoli(colibacille)KlebsiellaCitrobacterEnterobacterProteusSerratiaProvidenciaMorganellaSalmonela(typhimurium)Shigella(sonnei)Yersinia(enterolitica)
Coccobacilles BrucellamelitensisHaemophilus(influenzae)Moraxella(catarralis)PasteurellamultocidaBordetellapertussisLegionellapneumoniaeKingella
Bacillesaérobiesstricts Pseudomonaceae Pseudomonasaeruginosa(bacillepyocyanique)Autres(Burkholderia–Stenotrophomonas..)Acinetobacterbaumannii
Vibrions Vibrionaceae VibriocholeraeAutresVibrionsCampylobacterHelicobacter
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Bacille à Gram Positif
Morphologie Genre Espèces
Petits Listéria monocytogenes
Erysipelothryx rhusiopathiae:bacilledurougetduporc
Corynebacterium diphteriae:bacilledeLoefflerAutres:coryneformes
Grands Bacillus Anthracis:bacilleducharbonAutres
Nocardia
Bactéries de Forme spiralée
Morphologie Genre Espèces
Treponema pallidum(agentdelasyphilis)
Leptospira icterohémorragiae(Leptosirose)
Borrelia Recurrentis/burgdorferi(Fièvresrécurrentes–Maladiedelyme)
Sprillum minus(Sodoku)
Mycoplasmes
Morphologie Genre Espèces
Sansparoi Mycoplasme pneumoniaehominisAutres
Ureaplasma urealyticum
Bactéries intracellulaires
Morphologie Genre Espèces
Trèspetitetaille Chlamydia trachomatispsittacipneumoniae
Rickettsia conorriiAutres
Mycobactéries
Morphologie Genre Espèces
Bacillesalcoolo-acidorésistants
MycobacteriumTuberculosis:bacilledeKoch(BK)bovis«atypiques»BCGLeprae:bacilledeHansen
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Bactéries Anaérobies strictes
Morphologie Genre Espèces
CoquesàGrampositif Peptostreptococcus
CoquesàGramnégatif Veillonella
BacillesàGrampositif ClostridiumActinomycesPeptococcusPropionibacterium
tetani,perfringens,botulinum,difficile
acnes
BacillesàGramnégatif BacteroïdesPrevotellaFusobacteriumPorphyromonasEubacterium
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B. Rappels sur la structure bactérienne
Delastructuredelaparoibactériennedépendl’appartenancedesbactériesaugroupedesbactériesàGrampositifouàGramnégatif. Lesdeuxgroupespossèdentencommununconstituantessentiel,spécifiqueaumondebactérien, lepeptidoglycane.
Ceconstituantconfèreà labactériesaformeetsarigiditéqui luipermetderésisterà lapression osmotique intra cytoplasmique.
Figure 2 : StructuredelaparoibactériennedesbactériesGrampositifetGramnégatif
Bactéries à Gram positif (BGP) : le peptidoglycane est la partie la plus externe de labactérie.IlestplusépaisquechezlesbactériesàGramnégatifetentourelamembranecytoplasmique de la bactérie.
Bactéries à Gram négatif (BGN) :laparoibactériennecontientunélémentsupplémentaire,lamembraneexterne,laquelleentourelepeptidoglycanequiestplusfinquechezlesbactériesàGrampositif.
La membrane externe est un élément très important dans la physiologie des BGNconstituantunestructurederésistanceauxfacteursdedéfensedel’hôte.Sonfeuilletinterneestessentiellementphospholipidiqueetsonfeuilletexterneestmajoritairementformé de Lipopolysaccharides (ou endotoxines) et sont responsables du chocendotoxinique des infections à Gram négatif.
L’espacesituéentrelesdeuxmembranesestappelél’espacepériplasmique,ilcontientdonc le peptidoglycane mais aussi de nombreuses enzymes parmi lesquelles lesbêtalactamases.
Les protéines liant les pénicillines (PLP) : sont des protéines ancrés dans la membranecytoplasmiqueet émergentdans l’espacepéri-plasmique, elles sont toutesporteusesd’activités enzymatiques notamment la synthèse du peptidoglycane et peuvent êtreinhibés par les bêtalactamines.
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C. Mode d’action des antibiotiques
Unantibiotiqueestunemoléculequivaempêcherlamultiplicationdesbactériesouentrainerleurdestructionenagissantsuruneouplusieursétapesmétaboliquesindispensablesàlaviedelabactérie.
Ondistinguedeuxtypesd’antibiotiques:• Lesantibiotiquesbactéricides:quituentlesbactéries• Lesantibiotiquesbactériostatiques:quiralentissentlacroissancebactérienne
pouvantallerjusqu’àl’arrêtdelacroissancebactérienne.
Les antibiotiques agissent sur les bactéries en inhibant des fonctions physiologiquesprécises, tellesque: lasynthèsede laparoi, laréplicationet latranscriptionde l’ADN, lasynthèseprotéiqueouencorelarespirationcellulaire.Pourexercerleuraction,ilsdoiventse lier àdes cibles spécifiques leplus souvent intra cellulaires.
1. Les antibiotiques agissant sur la paroi bactérienne :
Laplupartdesantibiotiquesagissantsurlaparoidesbactériessontenréalitédesinhibiteursdu peptidoglycane. Ce sont des antibiotiques bactéricides. Parmi ces antibiotiques, ontrouve:lesBêtalactamines,lesGlycopeptidesetlafosfomycine.
2. Les antibiotiques agissant sur la membrane cytoplasmique :
La polymixine B et la colistine sont deux antibiotiques qui agissent sur la membranecytplasmique, en perturbant sa synthèse. Ils sont actifs sur les bacilles à Gram négatif.
3. Les antibiotiques inhibant la synthèse protéique :
Aprèsfixationsurdesconstituantsspécifiquesduribosomebactérien(sousunités30Set50S), cesantibiotiquesvontempêcher la traductionde l’ARNmetdonc la formationdenouvelles protéines.
C‘estl’exempledestétracyclines,aminosides,chloramphénicol,macrolides,acidefucidiqueetlinézolide.
4. Les antibiotiques inhibant la synthèse ou le fonctionnement des acides nucléiques :
Les Rifampicines, Sulfamides, Quinolones et Triméthoprime inhibent la synthèse ou lefonctionnementdesacidesnucléiquesdedifférentesfaçonsselonlesfamillesd’antibiotiques:
• Inhibitiondelaréplicationdel’ADN• Inhibitiondelatranscription/ARNpolymérase• Diminutiondelasynthèsedesprécurseursnucléotidiques
5. Les antibiotiques agissant sur le métabolisme intermédiaire :
Lecotrimoxazoleestunantibiotiquebactéricide,ilinactivelesenzymesimpliquésdanslasynthèsedesporinesetdecertainsacidesaminésessentiels.
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Figure 3 : Principauxmécanismesd’actiondesantibiotiques
D. Principaux mécanismes de la résistance bactérienne aux antibiotiques
La résistance bactérienne aux antibiotiques est une propriété intrinsèque du mondebactérien qui permet à la bactérie de s’adapter à son environnement. Il existe unemultiplicité de mécanismes biochimiques et de systèmes génétiques permettant auxbactériesd’échapperàl’activitédesantibiotiques.Cettediversité,combinéeàl’utilisationextensiveet fréquemment abusivedes antibiotiques, rend comptede l’évolution vers larésistance des bactéries observée, principalement, au cours des dernières décennies.
Définition de la résistance : Une souche bactérienne est dite «résistante» quandelle supporte une concentration d’antibiotique notablement plus élevée quecellequi inhibe ledéveloppementde lamajoritédesautressouchesde lamêmeespèce. Autrement dit, les souches qui supportent des concentrations critiquesd’antibiotiques plus élevées que celles qu’ils sont possibles d’atteindre in vivo.
Ilexistedeuxgrandstypesderésistanceauxantibiotiques,larésistanceintrinsèquenaturelleetlarésistanceacquise.
La résistance naturelle : est présente chez toutes les bactéries de lamêmeespèceou dumême genre bactérien. Elle délimite le spectre d’action des antibiotiques.Par exemple, la présence d’une membrane externe chez les bacilles à Gramnégatif entraîne la résistance à diverses classes demolécules par imperméabilité(glycopeptides, macrolides, lincosamides, streptogramines, etc.).
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Autresexemplesderésistancenaturelle:
Famille ou espèces
Bactéries à Gram Positif
Bactéries à Gram négatif
AnaérobieGenre
Klebsiella
Enterocoque faecalis
AntibiotiquesPrésentantuneR.naturelle
ColistineAcidenalidixique
Vancomycine Aminosides AmoxicillineTicarcillinePipéracilline
CéphalosporinesLincomycineClindamycine
Parmi les nombreux cas de résistance croisée, on peut citer lesmutations conférant larésistance aux fluoroquinolones.
Laconséquencemajeuredelarésistancecroiséeestlasélectioncroisée:n’importequelantibiotique de la classe peut sélectionner des bactéries résistantes à tous les autresmembres.
Surleplangénétique,larésistancepeutêtreacquisepardeuxvoiestotalementdistinctes:
• Soit desmutations dans le génome touchant un gènede structure ou un gènederégulation,onparleraalorsde transmissionverticaleà ladescendance.Ce typederésistancerestepeufréquent,ilreprésenteenviron10%delarésistanceobservéeenclinique,maispeutposerdegravesproblèmesthérapeutiquescommelarésistanceduMycobactériumtuberculosisauxanti-bacillaires.
• Soit l’acquisitiond’informationgénétiqueétrangèreliéeàdesélémentsgénétiquesmobiles (plasmides, transposon ou intégron), en provenance d’autres bactéries,par transfert horizontal. Les résistances plasmidiques peuvent concerner plusieursantibiotiques,voireplusieursfamillesd’antibiotiques.Ellesreprésententlemécanismederésistanceleplusrépandu,soit80%desrésistancesacquisesetsontresponsablesdesépidémiesàbactériesmultirésistantesenmilieuhospitalier.
Surleplanbiochimique,lesbactériesontdéveloppéquatregrandsmécanismesd’acquisition
delarésistancedontlemotifcommunestd’empêcherl’interactiondel’antibiotiqueavecsacible.1. La modification de la cible :cemécanismeentraîneuneperted’affinitédel’antibiotiquequinepeutplusselieràlaciblesurlaquelleilagithabituellement.Soitlarésistanceestdueàlaproductiond’enzymesqui,enmodifiantlesciblescellulaires,leurfontperdreleuraffinitépourlesagentsantiinfectieux.Soit,cetterésistanceauxantibiotiquespeutrésulterdemutationsspontanéesquienintroduisant
La résistance acquise : elle n’est présente que chez certaines souches de lamêmeespèce oudumêmegenreetnaturellementsensibleàunantibiotique,àtitred’exemple larésistanceduPneumocoqueà lapénicilline,ou la résistanceduPseudomonasà l’imipenème.Danscertainscas,ellepeutconcernerlagrandemajoritédecessouchescomme,parexemple,laproductiondepénicillinasechezlestaphylocoquequi intéresseplusde95%dessouches.
La résistance croisée :correspondàlarésistanceàtouslesmembresd’uneclassed’antibiotiquesdueàunseulmécanismederésistance.Larésistanceestdeniveauvariableselonlesantibiotiques,engénérald’autantplusfaiblequelamoléculeestplusactive.
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dessubstitutionsd’acidesaminés,oudebasesnucléiquesdanslesciblesmoléculaires, leurfontperdreleuraffinitépourlesagentsantimicrobiens.
2. La production d’une enzyme qui va détoxifier l’antibiotique :Undesmécanismesderésistancelesplusrépandusetdesplusefficacesconsiste,pourlesbactériesàmodifierlastructuremêmedel’antibiotiquedefaçonàluifaireperdresacapacitéàselieràsaciblecellulaire,etparvoiedeconséquenceà l’inhiber. Il reposesur laproductiond’enzymesdont l’origine peut être intrinsèque (gène chromosomique appartenant à l’espèce) ouextrinsèque (gène transmis par desplasmidesoudes transposons).
3. L’imperméabilité :notammentpardiminutiondudiamètredesporines(poresauniveaude lamembraneexterne)chez lesbacillesàGramnégatif:A l’exceptiondesPolymixineset desAminosides, les antibiotiques actifs sur les bactéries àGramnégatif traversent lamembraneexternepardiffusionpassiveàtraverslesporines.Ladiminutionquantitativeouqualitativeauniveaudecesporinespeutfreinerlapénétrationintracellulairedesagentsantimicrobiens, et conférer de ce fait, un bas niveau de résistance à plusieurs famillesd’antibiotiques.
4. L’efflux des antibiotiques à l’extérieur de la cellule par des pompes énergie dépendantes : estunprocessus de transportmembranaireassez répandu dans lemondevivantpourmaintenir l’homéostasie cellulaire, et qui consiste à refouler de façon active les agentsnocifsdanslemilieuextérieur.Certainsd’entreeuxsontintrinsèques,d’autresapportéspardesélémentsgénétiquesmobiles.
Les Bêtalactamases :
LesBêtalactamasessontdesenzymesd’inactivationdetypesérine(classesA,CetD)oumétalloenzymes(classeB)dontlessubstratssontdesbêtalactamines.
Laproductiondebêtalactamaseestunmécanismequel’onretrouveaussibienchezlesbactériesàGrampositifqueGramnégatif,ils’agitdumodederésistancelepluscourant.Lesupportgénétiquequicodepourcesenzymesestsoitd’origineplasmidiquesoitchromosomique.
L’inactivationenzymatique(pertede l’activitéantibiotique)survient lorsde l’ouvertureducyclebêtalactame(structure de base des bêtalactamines). Ainsi l’hydrolyse du cycle bêtalactameempêchelesbêtalactaminesdesefixerdefaçoncovalentesurlesiteactifdesenzymesimpliquéesdanslasynthèsedelaparoi, lesprotéinesliantlespénicillines(PLP).
Plusieurs centaines de bêtalactamases ont été identifiées chez diverses espèces bactériennes.Cesenzymespeuventêtreclasséesen fonctionde leur spectred’activité (pénicilline,oxacilline,céphalosporines, carbapénèmes), ou leur séquence en acides aminés, c’est la classificationd’Ambler, qui est la plus utilisée en pratique.
Pénicillinase: inactive toute les pénicillines (ßlactamases inhibées par les inhibiteurs desßlactamases(IßL))LesBLSEsontdesenzymesdetypePénicillinasedeclasseAplasmidiques,quiprésententunpotentieldediffusionetuneprévalencejustifiantunesurveillanceépidémiologique.Elles confèrent une résistance à toutes les Pénicillines, aux Céphalosporines de 1ère et 2èmegénérationetauxCéphalosporinesde3èmeet4èmegénérationetàl’Aztréonam.Ellesn’inactiventpaslesCéphamycines(Céfoxitine,Céfotetan),nilesCarbapénèmes.LasensibilitéauxassociationsPénicillines-inhibiteurs de bêtalactamases est souvent conservée. Cependant, le phénotype derésistancevarieaveclanaturedelaBLSEproduiteetselonleurniveaudeproduction.
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Céphalosporinase : inactive les C1G voire les C2G mais aussi l’amoxicilline (elles ne sont pasinhibées par les IßL)
Carbapénèmase :inactivelescarbapénèmes(imipénème:bêta-lactaminequialespectrelepluslarge).
Bactéries Multi Résistantes :
Lesbactériessontditesmulti-résistantesauxantibiotiques(BMR)lorsque,dufaitdel’accumulationdes résistancesacquisesàplusieurs famillesd’antibiotiques,ellesnesontplus sensiblesqu’unpetitnombred’antibiotiquesutilisablesenthérapeutiques.
Enraisondeleurfréquenceélevée,delagravitédesinfectionsdontellessontresponsablesetdeleurcapacitéàdiffuser,lesbactériesmultirésistantessuivantesdoiventfairel’objetd’unprogrammedesurveillanceetdepréventionpourlimiterleurdissémination:
• EntérobactériesrésistantesauxC3Gparproductiondebêtalactamaseàspectreétendu• Entérobactériesproductricesdescarbapénèmases• S.aureusrésistantàlaméticilline• Acinetobacterbaumanniirésistantàl’Imipénème• Pseudomonasaeruginosarésistantauxcarbapénèmes• EnterocoquefaecalisrésistantàlaVancomycine
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Fiches pratiques des principales bactéries
pathogènes
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Entérobactéries
LesentérobactériesappartiennentàunegrandefamillequiregroupedesbacillesàGramnégatif(BGN).Cettefamillecomporteplusieursgenres,espècesetsérotypes.
Laclassificationrécente(hybridationADN-ADN)recense31genresetplusde140espèces.
Parmitouslesgenresetespècesdécrits,unevingtaineestimpliquéeenpathologiehumaine:Escherichiacoli,Shigella,Salmonella,Citrobacter,Klebsiella,Entérobacter,Proteus.Habitat
Lenomd’entérobactérieaétédonnéparcequecesbactériessontengénéraldeshôtesnormauxoupathologiquesdutubedigestifdel’hommeetdesanimaux.L’environnement(sols,eaux,végétaux)peutêtrecontaminéeparlamatièrefécaleetconstitueunesourcedecontamination indirecte.
Caractères bactériologiques
Lesentérobactéries,regroupantplusieursgenres,sontdesbacillesàGramnégatif,mobilesgrâceàuneciliaturepéritriche,certainssontimmobiles(Klebsiella,Shigella,Yersiniapestis).Ilssontaéro-anaérobiesfacultatifsetsedéveloppentsurmilieuordinaire.Ilssontdépourvusd’oxydaseetont la facultéde fermenter leglucose,maisaussideréduire lesnitratesennitrites. Les différences entre les nombreux genres et espèces viennent de critères plusprécis, comme la fermentationdesdifférents sucres, laproductionounondesulfure, laprésenceoul’absenced’enzymesdumétabolisme.
Pouvoir pathogène
Chezl’homme,ilconvientdedistinguer:
Les entérobactéries pathogènes spécifiques que l’on ne trouve pas à l’état commensal(endehorsdesporteurssains)etdontlaprésencedanslesmilieuxextérieursn’estqu’unphénomènetransitoire.Lesmaladiesqu’ellesengendrentsontduesàundéfautd’hygièneetlacontaminationseproduitsoitparcontactdirectsoitparl’intermédiaired’unvecteur(alimentairesouanimal)citons:LafièvretyphoïdedueàSalmonellatyphi,lestoxiinfectionsalimentairesduesàSalmonellamineures,ShigellaetàYersinia.
Les entérobactéries pathogènes opportunistes peuvent provenir de la flore digestivecommensalenormalement résidente ( E. coli, Klebsiella, Enterbacter, Serratia, Proteus...
Lesinfectionsqu’ellespeuventengendrerontunpointdedépartendogènecitonsàtitred’exemple:
• Lesinfectionsurinaires• Lesinfectionsintraabdominales(cholicystites,appendicites.)• Septicémiesàpointdedéparturinaireouintraabdominale• Surinfectionrespiratoire
Enmilieuhospitalier:Cesbactériessontaupremierplandesinfectionsnosocomiales.Ellessontmanuportéeetellessontcapablesdesurinfectern’importequellelésionpré-existante.
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Lamultiplicationdesactesmédico-chirurgicaux(endoscopie,cathéter,sondeàdemeure,drain..), l’utilisationd’antiseptiquesetd’antibiotiquesmajore leur rôlepathogèneet leurrésistance aux antibiotiques tel que lesentérobactéries productrices de βlactamase àspectreélargi (EBLSE) qui sont responsablesd’épidémies,difficilesàgérer.
Diagnostic bactériologique
Ilestessentiellementdirect,basésurl’isolementetl’identificationdelabactérieencause.
Enraisondeslocalisationsvariéesdesinfections,onpourrarencontrercesbactériesdansdesprélèvementstrèsdivers.
Le diagnostic bactériologique est nécessairement accompagné de l’antibiogramme, cesbactéries étant souvent résistantes à des nombreux antibiotiques.
Résistance aux antibiotiques
Larésistanceauxantibiotiquesdesentérobactériesestvariableselon lesespèceset leurorigine, elle est préoccupante pour les souches responsables d’infections nosocomiales,tellesqueKlebsiellapneumoniae,EnterobactercloacaeetSerratiamarcescens.Elleatteintaussidesespècesjusque-làsensiblescommeEscherichiacoliouProteusmirabilis.Chaqueespècemériteraituneanalyseindividualiséedesesmodesderésistance.
Résistance naturelle :Cesbactériesprésententunerésistancenaturelleàcertainsgroupesd’antibiotiques,variableselonlesespèces.Tableau II : phénotypeshabituelsdelarésistancenaturelledesentérobactériesauxantibiotiques. Espèces AM AMC TIC/PIP C1G FOX MA CXM GM TOB TET COL FT
Klebsiella R R
E.hermani R R
C.koseri R R
C.feundii R R R R
E.cloacae R R R R
E.aerogens R R R R
H.alvei R R R
S.marcessence R R R R R R R R
P.mirabilis R R R
P.vulgarisetpennerie
R R R R R R R
P.stuartii R R R R R R
P.rettgeri R R R R R R
M.morgani R R R R R R
Y.enterocolitica R R R R R R RAM:aminopénicillines;AMC:amoxicilline+acideclavulanique;TIC:ticarcilline;PIP:pipéracilline;C1G:céphalosporinesde1èregénération;Fox:céfoxitine;MA:céphamandol;CXM:céfuroxime;GM:gentamicine;TOB:tobramycine;TET:lestétracyclinesycomprislatigécycline;COL:colistine+polymyxineB.FT:nitrofuranes.
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Résistance acquise :Troisgrandsmécanismesrendentcomptedelarésistanceacquisedesentérobactériesauxantibiotiques:1. Diminution de la quantité d’antibiotique atteignant la cible par diminution de la
perméabilité ou par apparition de systèmes d’efflux.Des résistances acquisespardiminution de la perméabilité de la paroi ont été rapportées chez E.coli, Proteus,Salmonnella, Shigella, Klebsiella, Enterobacter et Serratia suite à une altérationquantitativeouqualitativedesporines.Cemécanismes’exprimegénéralementàbasniveau,peuttoucherdemultiplesfamillesantibiotiquesetsouventassociéàd’autresmécanismes de résistance: efflux et/β-lactamase.L’efflux estunsystèmedécritchezplusieursespècesd’entérobactéries,commechezE.colientrainantunerésistancegénéralementàbasniveauetsimultanéevis-à-visetcroisée,àdifférentesfamillesd’antibiotiques.
2. Résistance par modification de la cible de l’antibiotique : Plusieursfacteurspeuventconcourir à ce type de résistance, citons comme exemple la perte d’affinité desPLP pour les βlactamines; des souches de P.mirabilis résistant à l’imipenème. Cesmodificationssefontsoitparmutation,soitparacquisitiondesgènes.Cemécanismereste rare chez les entérobactéries.
3. Résistance par inactivation enzymatique de l’antibiotique :C’estlemécanismeleplusfréquentchezlesentérobactéries,tell’hydrolysedesβlactaminesparlesβ-lactamases,oulamodificationdelamoléculeparajoutdesradicauxtellequelesestérificationsdes aminosidespar lesphosphotransfèrases, (APH), nucléotyltransférases (ANT)ouacétyltranférases(AAC).D’autresexemplesexistent.
La résistance aux céphalosporines de troisième génération est due :− Soit à une hyperproduction de céphalosporinase et touche surtout Enterobacter,
Citrobacter, Serratia, Providencia, Proteus indole (+),− Soitàuneacquisitiond’uneβ-lactamaseàspectreétenduenparticulierchezKlebsiella
pneumoniae.L’imipènèmepeutaussiêtretouchéparuneenzymespécifique.Desmutationsauniveaudesporinesaffectentaussidanslesmêmesproportionscertainesentérobactériesettouchentplusieursfamillesd’antibiotiques.
Les entérobactéries sont naturellement résistantes aux pénicillinesG etM. En fonctiondesrésistancessupplémentairesauxautresbêtalactamines,ellessontclasséesenquatregroupes:
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Résistances naturelles des entérobactéries aux bêtalactamines :
GroupedesBêtalactamines
Groupe1 Groupe2 Groupe3 Groupe4
Espèces E.coliSalmonellaShigellaProteusmirabilis
KlebsiellaCitrobacterKoseri
EnterobacterSerratiaMorganellaProvidenciaCitrobacterfrendii
Yersinia
Amoxicilline–Ampicilline S R R R
Ticarcilline S R S R
Pipéracilline S I/R S I/R
Amoxicillineacideclavulanique
S S R R
C1G S S R
C3G S S S S
Carbapénèmes S S S S
Mécanismesderésistance
AbsencedeBêtalactamase
Pénicillinasedebasniveau
Céphalosporinasedebasniveau
Pénicillinaseetcéphalosporinase
Résistances acquises des entérobactéries aux bêtalactamines :
Antibiotiquesmarqueurs
Pénicillinasedebas
niveau
Pénicillinasedehaut
niveau
PénicillinaserésistanteauxIBL
Céphalosporinasedebasniveau
Céphalosporinasedehautniveau
BLSE
Amoxicilline R R R R R R
Ticarcilline R I/R R S R R
Amoxicillineacideclavulanique(IBL)
S R R R R R
Mecillinam S R R S S R
C1G S R S R R R
C3G S S S S R R
Propositions thérapeutiques
Laplupartdessouchesd’entérobactériesproduisantunecarbapénèmaseontunphénotypedemultirésistanceauxantibiotiquesquilimitetrèsfortementlespossibilitésthérapeutiques.Cettemultirésistanceest,enpartie,dueàl’associationfréquentedecarbapénèmasesetdeBLSE.Enpratique lespossibilités thérapeutiquesse limitentsouventaumieuxàcertainsaminosides,àlatigécycline,àlacolistine,àlafosfomycinevoireàcertainesquinolones.
26
E. coli
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.
Ilexistequatregroupesprincipauxdesouchesd’E.coliresponsablesdediarrhées:− E.colientéropathogènesEPEC:responsablesdegastro-entéritesinfantiles− E.colientéro-invasifsEIEC : syndromesdysentériformes (diarrhéesmucopurulentes
et sanglantes)− E.colientéro-toxinogènesETEC:responsablesdediarrhéesliquidiennescholériformes
(diarrhéeduvoyageurouturista)− E. coli entéro-hémorragiques EHEC : syndrome entéro-hémorragique responsable
chez lesenfants (1mois à3 ans)du syndromehémolytiqueeturémique.
Habitat
Hôtenormaldutubedigestif.
Pouvoir pathogène
Infectionsentéro-coliques,infectionsurinaires,toxi-infectionsalimentaires,infectionsintra-abdominales(cholécystites,péritonites…),septicémies,infectionsnéonatales(méningites).
Diagnostic bactériologique − Prélèvements:urines,sang(hémocultures),LCR,pus,selles…− Diagnostic bactériologique direct : repose sur l’isolement et l’identification de la
bactérie.− Recherched’antigènessolubles(E.coliK1).− Recherchedesentérotoxines.
Résistance aux antibiotiques
E.coliestsensibledefaçonnaturelleàtoutes lesβ-lactaminesmalgré laprésenced’unecéphalosporinasechromosomiquequiestexpriméeàtrèsbasniveau.Larésistanceacquiseestsurtoutdetypeenzymatiqueparsécrétiond’unepénicillinase,d’unecéphalosporinaseaugmentéeouhyperproduiteouenfinuneβ-lactamaseàspectreétendu.
La résistance aux aminosides fait surtout intervenir l’inactivation enzymatique,essentiellementdetypephosphotransférase(3’)(APH’)d’intérêtcliniquelimitéactuellementen raison de la faible prescription de kanamycineou de néomycine.
La résistance acquise aux quinolones est chromosomique (mutation) et deux principauxmécanismespouvantéventuellements’associersontindividualisés(diminutiond’affinitédel’ADNgyraseouimperméabilitéparporinesmodifiées);néanmoins,plusieursdéterminantsgénétiquessontactuellementcaractérisés.
Les E. coli sont sensibles aux phénicolés et aux sulfamides. Elles sont habituellement
résistantes aux macrolides, lincosamides et synergistines.
Epidémiologie Nationale
Escherichiacoli, représenteenmoyenne10%de l’ensembledes isolats,etoccupe,ainsi,uneplaceimportanteenpathologieinfectieusecommunautaireetnosocomialeauMaroc.L’étudedel’évolutiondunombred’isolatsd’E.colientre2010et2015apermisdeconstaterunenetteaugmentationdelafréquenced’isolementàl’échellenationale.
27
Cette bactérie a été isolée principalement des infections urinaires (61%), des infectionsintra abdominales (24%) et des bactériémies (13%) touchant tous les secteurs d’activitépédiatriques.Parailleurs,larésistanceàl’Amoxicillineestenmoyennede68%.Elleestde53%pourl’associationamoxicillineacideclavulanique.LarésistanceauxC3GparproductiondeBétalactamasesàspectreétendu(BLSE)estenmoyennede20%.Lessouchesdesensibilitédiminuéeauxcarbapénèmes,ayantémergéàpartirde2013auMaroc,ontreprésentéenmoyenne4%desisolatsBLSE.LarésistanceàlaCiprofloxacineestenmoyennede17%.Elleestde20%pourlaGentamicineet2%pourl’Amikacine.Pourlecotrimoxazole,elleatteint51%.L’évolutiondelarésistanceauxC3GparproductiondeBLSEchezE.coliaétémarquéeparuneaugmentationdelarésistanceauniveaudesdifférentsCHUàl’échellenationalependant les 6dernières années. Eneffet, cette résistanceest passéede11%en2010à25%en2015.Ceconstatalarmantinciteàrevoirlesoptionsthérapeutiquesenfonctionde
l’évolutiondelarésistanceetdessituationscliniques.
Propositions thérapeutiques
Enprésenced’uneinfectionàE.coli,Ilfautfairelechoixd’unantibiotiqueenfonctiondel’antibiogrammeetdelalocalisationdel’infection.
Antibiotiquesconseillés:• Amoxicilline+A.clavulanique.• Cotrimoxazoleencasd’infectionentérocolique.• Céphalosporines3èmegénération±aminoside(encasdesepsisoudepyélonéphrite)
Alternatives:quinolones,imipénème.
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Citrobacter
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.
PlusieursespècesdontprincipalementC.freundietC.diversus…Habitat
Germeopportuniste.
Tubedigestif,environnement.
Pouvoir pathogène
Infectionsnosocomiales:septicémies,abcès.
Infectionspulmonaires,urinaires,méningées.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:urines,Sang(hémocultures),LCR...
Diagnostic bactériologique direct:reposesurl’isolementetl’identificationdelabactérie.
Résistance aux antibiotiques
C.freundii,souventisoléenmilieuhospitalier,estnaturellementrésistantàl’amoxicilline,à amoxicilline-clavulanate et à la céfoxitine par production d’une beta-lactamasechromosomique.
C.Koseriestnaturellementrésistantauxpénicillines(amoxicilline,ticarcilline).
Propositions thérapeutiques :
Antibiotiquesconseillés:Céfotaximeoucéftriaxone+aminoside.
Alternatives:Imipénème,céphalosporinesde2èmegénération,fluoroquinolones.
29
Klebsiella
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.
Plusieursespèces:K.pneumoniae,K.oxytoca,K.ozaenae…Habitat
Lescavitésnaturellesenparticulierletubedigestifetlesvoiesaériennessupérieures.
Pouvoir pathogène
Infectionsnosocomialesetcommunautaires:broncho-pulmonaireseturinaires.
Méningitespurulentesetsepsis…
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:urines,sang(hémoculture),pus,LCR…
Diagnostic bactériologique direct:reposesurl’isolementetl’identificationdelabactérie
Résistance aux antibiotiques
Klebsiellaprésente4phénotypes:
1. Phénotypesauvage:résistancenaturelleàl’amoxicilline,àlaticarcillineetsensibilitédiminuéeàlapipéracillineetàlamezlocilline.
2. Phénotype pénicillinase acquise: les souches ne restent sensibles qu’auxcéphamycines(céfoxitine,céfotétan,latamoxef),auxC3G(céfotaxime,céftazidime),àl’aztréonametàl’imipénème.
3. Phénotypeβ-lactamaseàspectreétendu: lessouchesnerestentsensiblesqu’auxcéphamycinesetàl’imipénème,etpourcertainessouchesauxassociations
β-lactamine-inhibiteur.Onpeutdistinguerenpratique:a. Lephénotype“céfotaximase”,quis’exprimehabituellementparunesensibilité
diminuéeou“intermédiaire”àlacéfotaxime,àlacéftazidimeetàl’aztréonam..b. Lephénotype“ceftazidimase”,caractériséparunniveauderésistanceplusélevé
àlacéftazidimeetàl’aztréonamqu’àlacéfotaxime.
4. Phénotypecarbapénèmase:caractériséparunerésistanceauxcarbapénèmes.
Epidémiologie Nationale
Les souches de K.pneumoniae présentent en moyenne 45 % de l’ensemble desentérobactéries isolées. Ces souches sont isolées principalement de la réanimationnéonatale(50%)suiviparlaréanimationpédiatrique(20%).LesbactériémiesàK.pneumoniaeoccupentlapremièreplace(50%)suiviparlesinfectionsurinaires(28%)etlesinfectionssuppurées (15 % ). Une augmentation continue de la résistance aux céphalosporines detroisièmegénérationchezlesisolatsdeK.pneumoniaeestobservéedepuis2010pouratteindreenmoyenne65%en2015et87%enNéonatologie.Lessouchesdesensibilitédiminuéeauxcarbapénèmesontétéprésentesentre10et20%en2015auseindesisolatsBLSE.
L’évolutionsurles6dernièresannéesestmarquéeégalementparuneaugmentationcontinuede la résistance notamment en 2015 touchant l’amoxiciline acide clavulanique (87 %), laciprofloxacine (60%), la gentamicine (52%)et le sulfaméthoxazole-triméthropime (49%).
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Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:Céfotaximeouceftriaxone±gentamicine.
Alternatives:C2G,aminosides,cotrimoxazole,quinolones,phénicolés,imipénème.
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Enterobacter cloacae
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.
Ilexisted’autresespèces:E.aerogenes,E.agglomerans…Habitat
Germesaprophytedutubedigestifetdescavitésnaturelles.
Pouvoir pathogène
Infectionsnosocomiales(sepsis,pneumonies,infectionsurinaires,méningites…)
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:urines,Sang(Hémoculture),LCR...
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie.
Résistance aux antibiotiques
L’Enterobactercloacaesecrèteunecéphalosporinaseinductibled’originechromosomique
quirésisteauxamino-pénicillines,céphalosporinesde1èreetmêmede2èmegénération.
Epidémiologie Nationale
Au sein des entérobactéries, E.cloacae est la troisième espèce isolée après E.coli etK.pneumoniae. Une augmentation constante de la résistance aux antibiotiques a étéobservée depuis 2010 à l’échelle nationale. Les souches nosocomiales ont présenté desniveauxderésistanceélevésauxantibiotiquesnotammentauxCéphalosporinesdetroisièmegénération(65%),laciprofloxacine(55%),lagentamicine(75%)etlecotrimoxazole(70%).
Lessouchesdesensibilitédiminuéeauxcarbapénèmesontreprésentéenmoyenne15%au
seindesisolatsproducteursdeBLSE.Propositions thérapeutiques
• Antibiotiquesconseillés:Céfotaximeouceftriaxone+aminoside/Imipinème+aminosidedanslessituationssévères.
• Alternatives:Fluoroquinolones.
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Proteus-Morganella-Providencia
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.
Plusieurs typesdeProteusdontprincipalementP.mirabilis +++etP. vulgaris, EnplusdeMorganella morganii initialement appelé Proteus morganii.LegenreProvidenciacomprenddenombreusesespècesdontprincipalementProvidenciastuartii,Providencia rettgeri.
Habitat
Tubedigestif,téguments,orificesnaturels.
Pouvoir pathogène
Infectionsurinaires-bactérièmiesnosocomiales.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:urines,Sang(hémoculture)….
Diagnostic direct:isolementetidentificationdesbactéries.
Résistance aux antibiotiques
Proteus,MorganellaetProvidenciasontnaturellementrésistantsàlacolistine.
P.mirabilisrestesensibleauxβlactamines.Sarésistanceacquiseestidentiqueàcelled’E.coli.P. vulgaris comme Morganella et le genre Providencia produisent une beta-lactamasechromosomiqueinductibleetdoncnaturellementrésistantsàl’amoxicilline,àlacéfalotine
et au céfamandole.
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:Cotrimoxazole,Imipénème
Alternatives:Quinolones,fosfomycine.
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Salmonella
BacilleàGramnégatif.Entérobactériespathogènes,àtransmissionoro-fécale,agentsdes
fièvrestyphoïdeetparatyphoïde,etd’infections intestinales.
Habitat
Entérobactériedutubedigestif.
Pouvoir pathogène
Ilestdifférentpourlessalmonellesmajeures(quel’onnetrouvequechezl’homme)etlessalmonellesmineures(ubiquistes).
Salmonellamajeures:Salmonella Typhi, S. Paratyphi, respectivement responsables desfièvres typhoïdesetparatyphoïdiques.La transmissionse faitpar lessellesdesmalades.Aprèsinfection,l’hémoculturesepositiveavantlacoproculture(passagedanslesang,puisretourdans l’intestingrêle).
Salmonellamineures:Salmonella,responsablesdegastroentérites(bactériesentéropathogènesinvasives).Cesgermessontportésparl’hommeetl’animal.Lessalmonellesmineuressontimpliquéeshabituellementdanslesinfectionsalimentaires.Unmanqued’hygièneesttrès
souventàl’originedelatransmission.Peuventêtreàl’originedebacteriémiesetdesepsis.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Coprocultureethémoculture..
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie
Sérotypage:Ilexistetroistypesd’antigènes,utiliséspourlediagnostic:− L’antigènedeparoi«somatique»(O)− L’antigèneflagellaire(H)− L’antigèned’enveloppe(Vi)
Encasdefièvretyphoide:− Hémoculture:positivedans90%pendantle1ersepténaire,75%pendantlesecond,
40%pendantle3ème.− Coproculturespositivesentreles10èmeet20èmejoursdelamaladiedans10à40%
descas(dépistagedesporteurs)− SérodiagnosticdeWidal-Félixestsouventdifficileàinterpréteretaunintérêt
modéré:>200pourl’antigèneO(àpartirdu8èmejour)surtoutet>400pourl’antigèneH(aprèsle10-12èmejour).Cettesérologierestenégativedans10à30%.
Encasdesalmonellosemineure:Hémoculture,Coproculture,ECBU±ponctionlombaire.
Résistance aux antibiotiques
Lessouchessauvagessontsensiblesàtouteslesbéta-lactamines.Sarésistanceacquiseestidentiqueàcelled’E.coli.Propositions thérapeutiques
Encasdetyphoïde:− Antibiotiquesconseillés:Cotrimoxazole,Amoxicilline,Ampicilline,Phénicolés.− Alternatives:C3G(ceftriaxone),Quinolones.
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Encasdesalmonellosemineure:• Lesantibiotiquesne sontpas systématiques.Elles sont indiquéesencasde terrain
de malnutrition, déficits immunitaires, jeune âge, sepsis avec ou sans localisationsecondairenotammentostéo-articulaireouméningée.
• Antibiotiques conseillés: céfotaxime ou ceftriaxone. A adapter en fonction desdonnéesdel’antibiogramme.
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Serratia
BacilleàGramnégatifdelafamilledesentérobactéries.PlusieursespècesdontS.marescensetS.liquefaciens.Habitat
Tubedigestif,cavitésnaturelles…
Pouvoir pathogène
Infectionsnosocomiales:Infectionsurinaires,respiratoiresdutrachéotomisé,bacteriémie,méningites.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:prélèvementsbronchiques,Sang(hémoculture),LCR,…
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie.
Résistance aux antibiotiques
S. marcescens est naturellement résistante à l’amoxicilline, à amoxicilline-clavulanate,à la céfalotine et au céfamandole par production d’unebêta-lactamase chromosomiqueinductible. Les souches sauvagesprésententune résistancedeniveau intermédiaire à la
céfoxitinemaisrestentsensiblesàlaticarcilline,àticarcilline-clavulanateetàlapipéracilline.
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesdechoix:Céftazidime+gentamicine.
Alternatives:ImipénèmeouQuinolonesenassociationavecunaminoside.
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Shigella
Bacille à Gram négatif de la famille des entérobactéries. Quatre espéces: Shigelladysenteriae, S. boydii, S. flexneri, S. sonnei.Habitat
Tubedigestif.
Pouvoir pathogène
Dysenteriebacillaire.
Rarement:infectionsurinairesouméningéesetarticulaires.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Coproculture,Hémocultures.
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie.
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:C3Ginjectable.
Alternatives:Azithromycine,Cotrimoxazole,Thiamphénicol,Quinolones.
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Brucella
Le genre brucella comprend de petits coccobacilles à Gram négatif. On individualise 3sérotypes: B. militensis, B. abortus, B. suis.Bactérieàmanipuleravecprécautions(NSB3).
Habitat
Animaux (Mammifères) d’élevage et animaux sauvages surtout autour du bassinméditerranéen.
B.melitensisatteintsurtoutlescaprinsetovins.
Caractères bactériologiques
Coccobacillesàgramnégatifnoncapsulés,nonsporulés,immobiles.Cesontdesbactériesaérobiesstrictesàcroissancelentequicultiventsurmilieuxenrichisspécifiques.Lescoloniessontnonhémolytiquesetapparaissentparfoisauboutde15jours.L’agglutinationavecdes
sérumsmonospécifiquespermetdereconnaîtreB.melitensis.Pouvoir pathogène
Brucellose:maladieàdéclarationobligatoire.
Pénétration cutanéo muqueuse (maladie professionnelle: vétérinaires, éleveurs) ourarementdigestive(ingestiond’alimentscontaminés).Pasdecontaminationinterhumaine.
− Phaseaiguesepticémique:fièvreondulantede2à4moissudoro-algique.− Phasesubaiguelocalisée:foyersosteoarticulaires,génitaux,rarementneuroméningés.− Phase chronique invalidante: lésions articulaires, hépatiques, nerveuses (neuro
brucellose).
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Hémoculturespendantlaphaseaiguë,biopsiesosseusesetganglionnaires,LCR,liquidedeponction…
Diagnostic directparPCR.
Diagnostic indirectpar:− SérodiagnosticdeWright:réactiond’agglutinationlentependantlaphaseaiguë.− Réactiondefixationdecomplémentquirestepositiveplustardivementau-delàdu
40èmejour.− Immunofluorescenceindirecte:intérêtdanslesbrucellosesanciennesetchroniques.− Méthodesimmunoenzymatiques.
Résistances aux antibiotiques
L’antibiogrammen’estpasréaliséaulaboratoireenraisondurisquedecontamination.Lesaminosides;lestétracyclines,larifampicine,lesfluoroquinolones,lecotrimoxazoleetl’érythromycinesontgénéralementactifs.
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:Cotrimoxazole+rifampicine
Alternatives:cyclinesaprès8ans+rifampicineoustreptomycine
38
Vibrio cholerae
LabactérieVibrio choleraeest l’agent ducholéra. C’est un bacille Gram négatif incurvéenvirgule.Deuxsérogroupessontresponsablesdesépidémiesducholéra:O1(2biovars:
choleraeeteltor)etO139.
Habitat
Bactérie strictementhumaine, éliminéedans l’environnementpar les selles desmaladesou
porteurs.C’estunebactérietrèsfragileetladoseinfectieuseestélevée(108à1011bact/ml).
Pouvoir pathogène
Le Choléraest une maladie infectieuse évoluant sous forme de pandémie due à unesouche toxinogène de Vibrio cholerae qui peut entraîner des syndromes allant de casasymptomatiques au cholera grave.
C’estuneMaladieàdéclarationobligatoireresponsableaprèsunepérioded’incubationde5jours,d’unediarrhéetrèsimportante,trèscontagieuse,avecdessellesliquides(eauderiz),unedéshydratationmajeureavecuntauxdemortalitéélevé.Lesformesasymptomatiquesetlesformesatténuéesjouentunrôledansladisséminationdugerme.
Cettediarrhéecholériformeestdueàlaproductiond’uneexotoxineprotéiquethermolabileentrainantuneinhibitiondelaréabsorptiondusodiumdanslegrêleavecunepertehydro
électrolytique.
Caractères bactériologiques
Vibrionpeuincurvé,trèsmobileparciliaturemonotriche(Mobilitéenbacdepoisson).
Culture surmilieux usuels. Le vibrio tolère des pH très élevés, d’où l’emploi demilieuxalcalins et hyper-salés. Sensible au composé vibriostatique O129.
L’antigèneO de paroipermet de différentier environ 200 sérogroupes. Les sérogroupesquisontresponsablesdeVibriocholerasontO139etO1.LesérogroupeOrenfermetroissérotypes:A,BetC
Substances élaborés : Enzymes (Neuraminidases,protéases) et l’Entérotoxinecholérique(Exotoxinesprotéique cholérique A et B).
Diagnostic bactériologique
Echantillon biologique:selles
Le diagnostic est direct :isolementetidentificationdugermeauniveaudesselles.− L’examenmacroscopiquedessellesesttrèsévocateur:lessellessontliquides,blanc
sale,avec«grainsderiz».− Examendirectàl’étatfrais:lesvibrionssontvisiblesentrèsgrandeabondanceettrès
mobilesdanslessellesaqueuses.Bacillesàgramnégatifenvirgule.− Lacultureestfacilesurlesmilieuxsélectifs(MilieuTCBSetmilieuxalcalins).− L’identification fait appel auxCaractèresbiochimiquesdugenreVibrio , Caractères
antigéniques (AntigèneO1 ouAntigène 0139 ) , Caractérisation des biotypesde V.choleraeO1(V.CholeraeCholeraeetV.CholeraeELTOR).
39
Résistance aux antibiotiques
ChezVibriocholerae,larésistanceauxantibiotiquesétaitconnuecommeétantvéhiculéepardesplasmides.Cependantdesétudesrécentesontmontréqu’enAsieetenInde,cetterésistance était due à la présence d’intégrons et d’un nouvel élément transposable etconjugatif : l’élémentSXT,élémentgénétiquetransmissiblehébergeantdesdéterminantsde la résistance au triméthoprime, à la streptomycine, au sulfaméthoxazole et auchloramphénicol.Ladécouvertedecetterésistancetransférableestinquiétanteetdoitêtresurveilléeafindemesurerl’étenduedeladisséminationdesgènesderésistanceauseindel’espèceV.choleraed’unepartetàd’autresespècesbactériennesd’autrepart.
L’apparition de souches résistantes aux cyclines, à l’amoxicilline et au triméthoprimesulfaméthoxazole impose la réalisation d’un antibiogramme.
Propositions thérapeutiques
Lescyclinessontlesmédicamentsdechoix,bienquelarésistanceàcetagentsoitdeplusenplusfréquente.Lecotrimoxazole,laciprofloxacineetladoxycyclinepeuventaussiêtreutilisées.
LesVibriosontsensiblesauxcéphalosporinesdetroisièmegénérationetauxaminosides.L’intérêtdel’antibiothérapiecependantrestefaibleparrapportàl’urgencedel’hydratation.
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Pseudomonas aeruginosa
Pseudomonas est un bacille à Gram négatif non fermentant, aérobie strict dont laprincipaleespècereprésentantdugenreestP.aeruginosa.C’estunpathogèneopportunisteresponsable fréquemment d’infections nosocomiales.
Habitat
Bactérieubiquiste:eaux(douces,salées,etmilieuxhumides),denréesalimentaires,lavabos,fleurs, certains antiseptiques,… Cesbactéries sontà l’origined’infectionsnosocomialesd’origineexogène(infectionsmanuportées, infectionssurmatériel implanté)etd’origineendogène(florecutanée,digestive)chezdespatientsleplussouventimmunodéprimés.
Caractères bactériologiques
Bacille à Gram négatif à extrémité effilée ou arrondie, réguliers, fins, très Mobile parciliaturepolaire.
Bactérienonexigeante,aérobiestricte.Certainesdecesbactériesélaborentdespigments:Lapyocyanineou lapyoverdine, pigmentbleu-vertpathognomoniqueduPseudomonasaeruginosa. Des pigments jaunes, allant du jaune pâle au jaune orangé, peuvent êtreproduits par diverses espèces.
P.aeruginosacultivefacilementsurmilieuxordinairesdéveloppantuneodeurcaractéristiqueen fleur de seringa. Ces bactéries ne fermentent pas le glucose, elles possèdent un
métabolisme respiratoire strict et possèdent l’oxydase.
Pouvoir pathogène
Infections communautaires: oculaires (lentilles++), ORL, cutanées. cndocardites, ostéo-arthrites et septicémies (toxicomanes,…), entérites et suppurations diverses : abcès…
Infections associées aux soins: pneumopathies, infections urinaires, infectionspost-opératoires,ostéo-articulaires;oculaires;ORL,méningées, cutanées (surescarresetbrûlures), endocardites et septicémies.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:hémoculture,urine,expectoration,pus...
Le diagnostic bactériologique est direct:isolementetidentificationdelabactérie.
Résistance aux antibiotiques
Résistance naturelle: résiste naturellement à plusieurs classes d’antibiotiques:Aminopénicillines, Céphalosporines 1ère et 2ème génération, Céfotaxime, Ceftriaxone,Ertapénème, Kanamycine, Tétracyclines, Chloramphénicol et Triméthoprime.
Résistance acquise:Larésistanceacquisefaitappelàplusieursmécanismes:
hyper-expression de la céphalosporinase naturelle, acquisition d’enzyme plasmidique(pénicillinase,BLSE,carbapénémase),modificationdescibles,modificationdelaperméabilitémembranaire et efflux. Les phénomènes d’efflux actifs procurent une résistance croiséeentre lesbêtalatamineset les fluroquinolones.
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Epidémiologie nationale:
Lessitesd’isolementduP.aeruginosaétaientdominésparlespus(30%),lesprélèvementspulmonaires et les bactériémies. Les souches multirésistantes (PAMR) représentent enmoyenne26%de l´ensembledes isolatsdePseudomonaset1%de l’ensembledesBMRisolés.Lesantibiotiquesquirestentactifssontl´amikacine,l´imipenème,etlaciprofloxacine.Lephénotypecéphalosporinaseconférantlarésistanceàlacéftazidimeaconcernéenviron15% des souches. Le phénotype imipenèmase conférant la résistance à l´ensemble desBêtalactaminesaconcerné5%desisolatsjustifiantlerecoursàlacolistine.Propositions thérapeutiques
Letraitementdoitfaireappelaumoinsinitialementàuneassociationdedeuxantibiotiquesagissantde façonsynergique.L’antibiothérapiedoitêtresystématiquement réévaluéeenfonctiondesdonnéesdel’antibiogramme.
Une souche multi résistante est définie par la résistance à au moins trois classesd’antibiotiques parmi: la pipéracilline/ tazobactam, ceftazidime, fluoroquinolones,aminosides et carbapénèmes.
Du fait de la sévérité de l’infection et du risque de sélection des mutants résistants,l’association initiale de deux molécules actives sur la bactérie reste recommandée. Lesmoléculesutiliséssont:laceftazidime,lecefepime,lesureidopenicilliens,l’imipénème,lemeropénème, la ciprofloxacine, la tobramycine ou l’amikacine.
Les associations les plus classiquescomprennent une bêtalactamine ou la ciprofloxacineavec un aminoside. Les associations colimycine et carbapénèmes, ou colimycine etrifampicine,voirecolimycineetfosfomycinepeuvents’avérerintéressanteencasdesouchesmultirésistantes.
42
Acinetobacter baumannii
L’espècelaplussouventisoléechezl’Homme.
Habitat
Bactérieubiquitaire.
Présente dans l’environnement surtout hospitalier: résiste à la dessication et persistelongtempssurlessurfacessèches.Peutêtreretrouvéeensituationdeportagechezl’Homme
auniveaudelapeau,dutubedigestif…
Caractères bactériologiques
BacillesouCoccobacillesàgramnégatif,parfoiscapsulésetimmobiles.C’estunebactérieaérobiestrictenonfermentairequipoussefacilementsurlesgélosesnutritivesetsélectives.Lescoloniessontlissesetarrondiesetnepossèdentpasl’oxydase.
Pouvoir pathogène
Bactériepathogèneopportuniste.
Reconnuresponsabled’unegrandevariétéd’infections,leplussouventnosocomiales:− Pneumopathies chez des patients ventilés, bactériémies, sepsis, infection du site
opératoire,infectionurinaire.Cesinfectionspeuventévoluersurunmodeépidémiqueprincipalementdans lesservicesderéanimation.
− Le manuportage est la voie de transmission la plus fréquente. Les épidémies àA.baumannii sont très difficiles à maitriser.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:sécrétionsbronchiques,cathéter,sang,pus,urines…
Le diagnostic est direct :isolementetidentificationdugermeausitedel’infection.
L’identificationestbaséesurlescaractèresbiochimiques,enzymatiquesetantigéniques.
Lediagnosticdifférentielaveclesentérobactériessefaitparlecaractèreaérobiestrict,avecPseudomonasparl’oxydaseetaveclesautresespècesd’Acinetobacterparlacroissanceà44°C.
Résistance aux antibiotiques
Résistance naturelle : • CéphalosprinasechromosomiquedetypeAmpCnoninductibleproduitedebasniveau
quiconfèrelarésistanceauxAminopénicillines–C1G–C2G–AMC• Oxacillinase:OXAAb51etsesdérivésquihydrolysefaiblementlescarbapénèmes• AutresAntibiotiquesinactifs:Aztreonam–Mecillinam–Triméthprime–Fosfomycine
Résistance acquise : • BêtalactamasesàspectrerestreintquiinactiventlesPénicillines.• SurexpressiondelaCéphalosporinasenaturellequitouchelesC3G• Bêtalactamaseàspectreétendu(BLSE)quitouchentlesC3GetlesC4G.• DesmutantsponctuelsdecesBLSEpeuventconduireàunerésistanceauxcarbapénèmes.
43
Larésistanceauxcarbapénèmesestprincipalementenzymatique:• Surexpressiondel’oxacillinasenaturelle• Oxacillinasesacquises(OXA23,OXA24-140,OXA58etsesvariants,OXA143)• Metallobêtalactamasesentrainantunhautniveauderésistanceauxcarbapénèmes.• CarbapénèmasesdeclasseAhydrolysantégalementtouteslesBêtalactamines.
La résistance aux carbapénèmes peut également être le résultat de mécanismes nonenzymatiques:modificationdesporinesdelamembraneexterne,effluxactifoualtérationde l’affinitédesPLP.
Epidémiologie Nationale
Lepourcentaged’isolementdel’A.baumanniiauseindesautresespècesvarieenmoyenneentre1,5et5%selonlesdifférentsCHU.
Lesbactériémiesetlespneumopathiesreprésententlesprincipauxsitesd’isolementdel’A.baumannii.
Lesservicesderéanimationsontlesserviceslesplustouchés.Cependant,lesinfectionsàA.baumanniicommencentàêtreobservésauniveaudetouslessecteursd’activité.
L’étudedel’évolutiondelarésistanceauxantibiotiquessurles5dernièresannées(2010-2015)amontréuneévolutioncroissanteetalarmantedépassantles85%pourlesd’antibiotiques:ceftazidime, pipéracilline tazobactam, gentamicine, ciprofloxacine, cotrimoxazole etl’imipénème.
Propositions thérapeutiques
LetraitementdesinfectionscauséesparA.baumanniiestdeplusenpluscompliquéetcauseundilemmeenpratiquehospitalièreàcausedelarésistancecroissanteauxantibiotiqueshabituellementutilisésenmilieuhospitalier.LescarbapénèmesrestentlesantibiotiquesderéférencedesinfectionsàA.baumannii.
L’antibiothérapie doit idéalement inclure simultanément une bêtalactamine (ticarcilline,C3G,IMP)etunaminosidelorsqu’ilestactifpouruneactivitésynergiqueetrapidementbactéricideafindeprévenirl’émergencederésistance,maisquandlesaminosidesnesontpas actifs l’association peut se faire avec une fluoroquinolone. L’association ticarcilline/acide clavulanique, pipéracilline/tazobactam ou sublactam seul pourraient être utiliséspourletraitementdesinfectionsurinairesàAcinetobacterenassociantavecletraitementantibiotiqueledrainagedessitesdesuppurationetlaretraitdetoutmatérielinvasifinfecté.Il existe peu de différence d’activité entre les différentes molécules de carbapénèmes(imipénème[IMP],méropénème)à l’exceptiondel’ertapénèmequin’estpasactifsur legenreAcinetobacter.
Anoterquemêmesi laTigécyclinepossèdeuneCMIintéressante, l’utilisationprolongéeprésente lerisqued’émergencederésistanceparstimulationdessystèmesd’efflux.
Desassociationscomprenantlarifampicine,lacolistine,ladoxycyclineoulatigécyclinesontdesoptionsthérapeutiquespourlesformesmultirésistantesycomprisauxcarbapénèmes.
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Streptococcus pneumoniae
Communémentappelépneumocoque:causemajeuredepneumonie,deméningite,d’otiteetdesinusite.
Habitat
Bactérie strictement humaine commensale des voies respiratoires supérieures. Colonisele rhino pharynx de 5 à 10%des adultes et 20 à 50%des enfants avec des variationssaisonnières.
La transmission est strictement interhumaine non épidémique mais le plus souvent lamaladie pneumococcique est à point de départ endogène.
Caractères bactériologiques
Diplocoqueslancéolésenflammedebougie,grampositif,capsulés,nonsporulés,immobiles.Principalement anaérobies tolérant l’oxygène. Bactéries exigeantes qui nécessitent pourleurcroissancedesgélosesnutritivesenrichisausangfraisetdesgélosessélectives. Lescoloniessontalphahémolytiques,parfoismuqueusesetselysenttrèsviteenmilieuacide.Lepneumocoqueestsensibleàl’optochineetlyséparlesselsbiliaires.La capsule de type polyosidique permet de classer les pneumocoques en 91 sérotypes,certains sontà labasede la vaccination.
Pouvoir pathogène
Infectionsdesvoiesrespiratoires:Pneumoniefranchelobaireaigue,Broncho-pneumopathie
Otite,sinusite,mastoïdite,Pleurésie,abcèsdupoumon…
Infectionsneuroméningés:méningitesprimitivesousecondaires
Bactériémies
Autres:Arthrites,urétrites,péritonites.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Sécrétionsbronchiques,LCR,Pusd’otite,Pusdesinusite,Hémoculture…
Etantdonnélafragilitédugerme,lesprélèvementsdoiventêtrefaitsavantantibiothérapieettransportésrapidementaulaboratoire.
Le diagnostic est direct:isolementetidentificationdugermeausitedel’infection.L’identificationestbaséesurlescaractèresbiochimiques,enzymatiquesetantigéniques.Diagnostic rapide:Lesantigènescapsulairessontlibérésdanslesproduitspathologiques(LCR, sang, crachats, liquidepleuraletc.…)etdans lesmilieuxdeculture. Leurdétectionparagglutinationlatexconstitueuneméthodediagnostiqued’appointintéressantesurtoutquandlepatientareçudesantibiotiquesavantleprélèvement(infectiondécapitée).
Résistance aux antibiotiques
LePneumocoqueétaithabituellementsensibleà lapénicillineGmaisdepuisunedizained’année,dessouchesdesensibilitédiminuéeàlapénicillineontfaitleurapparitionunpeupartoutdanslemondeavecunefréquenceatteignantdesproportionsde15à30%.
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Pneumocoqueetbêtalactamines:
Ladiminutiondelasensibilitéestdueàunealtérationdesprotéinesliantlespénicillines(PLP).Cetterésistanceestcroiséeentrelesbêtalactaminesmaisàdesniveauxvariablesselonlesmolécules.Ainsi,l’AmoxicillineetlesC3Ginjectablesontleplussouventunemeilleureactivitéquelapénicilline.Parcontre,lesC3GetlesC2Goralesontuneactivitéintrinsèque,insuffisante(Cefixime)surS.pneumoniaedesensibilitédiminuéeàlapénicilline.
Lemécanismederésistanceauxbêtalactaminesreposesurunemodificationdelacibleetnonsurlasécrétiondebêtalactamase:l’utilisationd’inhibiteursdebêtalactamasen’adoncaucunintérêtpourletraitementdesinfectionsàS.pneumoniae.PneumocoqueetFluoroquinolones:
Seules les quinolones antipneumococciques (Lévofloxacine et moxifloxacine) ont, uneactivitésurlepneumocoque.Ilexistecependantdesmutantsrésistantsdebasniveaupourlesquels ilexisteunrisqued’échecclinique lorsd’untraitementparquinolone.Pneumocoqueetautresantibiotiques:
Laproportiondessouchesrésistantesàl’érythromycine,aucotrimoxazoleetàlatétracyclineest influencéepar leniveaude la sensibilitéà lapénicilline. L’utilisationdesmacrolidesest associée à d’authentiques échecs au cours des pneumonies, otites et sinusites à
pneumocoques résistants aux macrolides.Epidémiologie Nationale
Les souches de sensibilité diminuée aux pénicillines représentent environ 20 à 30% del’ensemble des souches de pneumocoque isolées des infections invasives.
Larésistanceàl’érythromycineestde25%.Larésistanceauxcotrimoxazoleestde15%lessouchessontrésistantesauxcyclinesdans23%descasetchloramphénicoldans8%. Propositions thérapeutiques
Lechoixdel’antibiothérapiedanslesinfectionsàPneumocoqueestsouventprobabilisteetreposesur:
− Le foyer infectieux, la présence de facteurs de risque de PSDP et la présence decomorbidités ou de signes de gravité.
− LacorrélationentreaugmentationdesCMIdebêtalactaminesetécheccliniqueestbiendocumentéepourlesméningitesaucoursdesquelsilestnécessaired’obtenirdefortesconcentrationsinsitu.
− L’amoxicilline, demaniement beaucoup plus aisé que la pénicilline G, demeure letraitement de référence des pneumonies à pneumocoque.
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Streptococcus pyogenes (Groupe A)
S.pyogenesestunstreptocoquebêta-hémolytiqueappartenantaugroupeA.
Habitat
Cesontdesbactériesstrictementhumaines,ellessepropagentparvoieaérienneouparcontactdirectdans l’entouragedesenfantsoudesadultesatteintsdepharyngitesoudelésionscutanées.Ellespeuventprovoquerdesépidémies. Ilexistedenombreuxporteurssains.
Caractères bactériologiques
Coquesarrondis,enchainetteouendiplocoque,Grampositif,nonsporulés,immobilesetparfois capsulés. Bactéries exigeantes qui nécessitent pour leur croissance des gélosesnutritivesenrichisausangfraisetdesgélosessélectives.Lescoloniessontbêtahémolytiques,catalasenégative,sensiblesàlabacitracineetpossèdentl’antigènedeparoidegroupeA.
Pouvoir pathogène
Lesinfectionsstreptococciquessuppuréespeuventêtreinvasivesounoninvasives:angineerythémateuse ou erythémato pultacée, infections de la sphère rhinopharyngée (otitesuppurée–sinusite),Scarlatine,Infectioncutanée(impétigo–erysipèle–dermoépidermite–surinfectiondesplaies),celluliteextensiveoufasciitenécrosante,endométritedanslessuitesdecouches,Bactériémieouchocseptique.
Lescomplicationspost-streptococciquessurviennentàdistancedel’infectionaiguë,telquelerhumatismearticulaireaiguetlaglomérulonéphriteaiguë.
L’immunitéanti-streptococciqueestbaséesur ledéveloppementd’anticorpsopsonisantsdirigéscontrel’activitéanti-phagocytairedelaprotéineM.Cetteimmunitéestspécifiquedetype.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:gorge,sérosités,pus,secrétions
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie.L’identificationestbaséesurlamiseenévidencedel’hémolysebétaetlacaractérisationdupolyosidedegroupeA.
La sérologie antistreptococcique est utile pour confirmer l’étiologie streptococique demanifestations cliniques évoquant un syndrome post-streptococcique.
Ellemet en évidence une élévation du taux des anticorps neutralisant l’effet biologiquedesexotoxinesstreptococciques(anticorpsantistreptolysineO(ASLO),antistreptodornase(ASD). Le titre des ASLO augmente après la 1ère semaine de l’infection et le maximumest atteint entre la 3e et la 5e semaine et revient à la normale après 6 à 12mois. Letitrenormalest inférieurà200UI/ml.Enpratique, ilest indispensabledetitreraussiLesantistreptodornases qui sont plus spécifiques et plus sensibles.
Résistance aux antibiotiques
• Sensibilité:Bêtalactamines,macrolides,lincosamidesetstreptogramines,rifampicine,tétracycline,cotrimoxazole,glycopeptides.
• Résistance:aminosidesetquinolones
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Epidémiologie Nationale
Les streptocoques A sont universellement sensibles à la pénicilline G qui constitue letraitementdechoix. La résistanceauxmacrolidesestendécroissance,nedépassantpas10%.
Propositions thérapeutiques
Le traitement recommandé en première intention des angines à SGA est l’amoxicillinependant 6 jours.
Letraitementdesinfectionsinvasivesreposesurl’utilisationdel’amoxicillineenperfusionintraveineuse.Lesdoses,souventélevés,sontenfonctiondelalocalisationdel’infection.
Encasd’allergieauxbêtalactamines,lesmacrolidesouapparentéssontprescrits.
Lavancomycineoulelinezolidepeuventêtreégalementprescritsencasdecontreindicationsauxbêtalactamines.
LetraitementdescomplicationspoststreptococciquesestsymptomatiqueetassocieuneantibiothérapiepouréradiquerunéventuelportagepharyngéduSGA.
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Streptococcus agalactiae (Groupe B)
S.agalactiaeestunstreptocoquebêtahémolytiqueappartenantaugroupeB(SGB)impliqué
danslesinfectionsmaternofœtalesetlessalpingitesaigues.
Habitat
Cesontdehôtesnormauxdutubedigestif,desvoiesrespiratoiressupérieuresetdesvoiesgénitalesféminines.Bactérieretrouvéechezlesbovidés.
Caractères bactériologiques
Coques arrondis, en chainette ou en diplocoque, Gram positif, non sporulés, immobilesetparfoiscapsulés.Bactériesexigeantesquinécessitentpour leurcroissancedesgélosesnutritivesenrichisausangfraisetdesgélosessélectives.Lescoloniessontbêtahémolytiques,catalasenégativeetpossèdentl’antigènedeparoidegroupeB.
S.agalactiae possède une capsule polysaccharidique jouant un rôle anti-phagocytaire.Cesantigènesexternespermettentd’individualiserdessérotypes(IaIbIIIIIIVVVI)dontl’identification a un intérêt épidémiologique (composition d’un vaccin).
Pouvoir pathogène
Infections materno fœtales: infections graves du nouveau-né qui donnent lieu à destableauxcliniquesvariables.Laformeprécocesurvientdanslescinqpremiersjoursdevieetsouventdèslanaissanceetsemanifesteparunsyndromeinfectieuxgénéralisétoujourssévèreetparfoismortel.L’autre forme,tardive,atteint lesnouveau-nésd’unesemaineàtroismoisdeviequifontalorsuneméningiteavecousansbactériémie.Infectionsurogénitales:complicationdupostpartum,prostatite.Infectionscutanéschezlediabètique:ulcère,malperforantplantaireInfectionsopportunisteschezlessujetsimmunodéprimésouatteintsd’affectionsfragilisantes(pneumopathies, arthrites,méningites, cellulites, endocardites).
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: liquide gastrique, auriculaire, placenta, hémoculture, méconium, LCR,suppuration profonde, cutané…
Diagnostic direct:Reposesurl’isolementetl’identificationdugermeausitedel’infection.L’identificationestbaséesurlamiseenévidencedel’hémolysebétaetlacaractérisationdupolyosidedegroupeB.
Le streptocoque B libère spontanément ses antigènes caractéristiques dans les produitspathologiques (sérum, LCR, urines). Ces antigènes peuvent être mis en évidence paragglutination latex pour un diagnostic rapide.
Résistance aux antibiotiques
Sensibilité: Bêtalactamines, macrolides, lincosamides et streptogramines, rifampicine,tétracycline, cotrimoxazole, glycopeptides.
Résistance:aminosidesetquinolones
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Epidémiologie Nationale
LeSGBrestetrèssensibleàlapénicillineG,cependant, deraressouchesdesensibilitédiminuée aux penicillines ont été rapportés. 15 % des souches sont résistantes auxmacrolides et 85% sont résistantes aux cyclines.
Propositions thérapeutiques
L’antibiothérapie repose sur l’utilisation des bêtalactamines et notamment la pénicilline G,l’amoxicillineou lecefotaximedans lecadredes infectionsnéonatalesnondocumentéespourélargirlespectre.Encasdecontreindication,lechoixestguidéparl’antibiogrammeetla localisationde l’infection.
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Streptocoque Groupe « Milleri »
Le groupe «Streptococcus milleri» comprend 3 espèces: S.anginosus, S.constellatus,S.intermedius
Habitat
Chezl’Homme:rhinophraynx,tubedigestif,vagin.Nepaslesrechercherdanscessites
Caractères bactériologiques
CocciàGrampositifenchainettes,immobiles.
Cultivesurgéloseausangetgélosessélectives.Lescoloniessontbêtahémolytiquesfines«minutes»alphahémolytiquesounonhémolytiques.Ellesontuneodeurdecaramel.
Pouvoir pathogène :
Suppurationprofondes:abcèsdecerveau,hépatique,appendiculaire,sepsis.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Pus-hémoculture
Diagnostic direct:reposesurl’isolementetl’identificationdugermeausitedel’infection.L’identificationestbaséesurlescaractèresbiochimiques,enzymatiquesetantigéniques.
Groupage:C,G,Fsouventounongroupable.
Résistance aux antibiotiques • Sensibilité:Bêtalactamines,macrolides,lincosamidesetstreptogramines,rifampicine,
tétracycline,cotrimoxazole,glycopeptides.• Résistance:aminosidesetquinolones.
Propositions thérapeutiques
Certaines souches peuvent avoir une sensibilité diminuée aux bêtalactamines. Ladétermination des CMI des bêtalactamines est indispensable devant toute utilisationthérapeutique et devant toute souche de sensibilité diminuée aux pénicillines.
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Streptocoque de Groupe « Viridans »
Ce groupe comprend les espèces suivantes: S.sanguinis, S.mitis, S.oralis, S.mutans,S.salivarius... Se sont des espèces très proches génétiquement dont l’identificationphénotypique est difficile.
Habitat
Commensaldesmuqueusesdel’orpharynxdel’Homme.
Caractères bactériologiques
CocciàGrampositifenchainettes,immobiles.Bactériesexigeantesquicultiventsurgéloseausangetgélosessélectives.Lescoloniessontalphahémolytiquesounonhémolytiques.
Pouvoir pathogène
Endocardites:aprèssoinsdentaireschezdesvalvulopathesouaprèsdeslésionsmuqueuseschezdesmaladessouschimiothérapie.Infectionsinvasiveschezdessujetsgranulopéniques.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Pus-hémoculture…
Diagnostic direct:reposesurl’isolementetl’identificationdugermeausitedel’infection.L’identificationestbaséesurlescaractèresbiochimiques,enzymatiquesetantigéniques.
Résistance aux antibiotiques • Sensibilité:Bêtalactamines,macrolides,lincosamidesetstreptogramines,rifampicine,
tétracycline,cotrimoxazole,glycopeptides.• Résistance:aminosidesetquinolones
Propositions thérapeutiques
Certainessouchespeuventavoirunesensibilitédiminuéeauxbêtalactamines.
LadéterminationdesCMIà l’Amoxicilline,CéfotaximeetCéftriaxoneest indispensablesiendocardite.
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Enterococcus
Deuxespècesdominentlapathologiehumaine:E.faecalis(80-90%)etE.faecium(5-10%).
Habitat
Bactérieubiquitaire.Principalement:floredigestivedel’hommeetdesanimaux
Colonise la peau par contamination de voisinage, notamment de la région périnéale etduvagin.Serencontredansl’environnement:eauxusés,eaudouce,soletcontaminelesaliments.
Caractères bactériologiques
Coques ovoides à grampositif, en courte chainette, rarement capsulés, non sporulés etimmobiles.Cesbactériessontaéroanaérobiesfacultatives,cultiventsurgélosesnutritivesetgélosessélectives.C’estunebactérierésistantequipoussedansdesconditionshostilesethydrolyse l’esculine. Les colonies sontnonhémolytiques (quelques souches sontbêta
hémolytiques).
Pouvoir pathogène
Infections urinaires: la localisation infectieuse la plus fréquente, le plus souvent dansuncontexteàrisquedecomplication, liésauxsoins(aprèsexplorationsurologiques),surcathéters, récidivantes ou chez un patient ayant reçu des antibiothérapies favorisant laprolifération des entérocoques au dépends des entérobactéries.
Endocarditesévoluantsurunmodesubaigüe,survalvenativeousurprothèse,etsurvenantaprèsexplorationsdigestivesouurologiques.
Infections abdomino pelviennes: caractère poly-microbien fréquent des surinfections àentérocoques.
Infections de la peau et des parties molles.
Infections néonatales
Les bactériémies:sontassociésàuntauxdemortalitéélevéetquiestplusliéauterrainsous jacentqu’aupouvoirpathogènede labactérie.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Urine,hémoculture,pus…
Diagnostic direct:reposesurl’isolementetl’identificationdugermeausitedel’infection:l’isolementsefaitsurlesmilieuxusuelsdecultureetdesmilieuxhypersalés.
L’identificationestbaséesurlescaractèresbiochimiques,enzymatiquesetantigéniques.
Résistance aux antibiotiques Résistancenaturelle:
• Céphalosporines• Aminosides(basniveau)• Lincosamides(basniveau)
• Streptogramines(E.faecalis)• Cotrimoxazole(invivoseulement)• Vancomycine(seulementchezE.gallinarumetE.casseliflavus)
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Résistanceacquise:
Aminopénicillines:Bêtalactamase(rare);ModificationPLP(fréquentchezE.faecium)
Glycopeptides(VanA+++,VanB+)
Aminosides(hautniveausurtoutchezE.faecium)-Lincosamides(Hautniveau)
Propositions thérapeutiques
Letraitementestguidéparlesconsidérationssuivantes:
LesschémasderéférenceentermedebactéricidesontdesassociationsBêtalactaminesetaminosideouàdéfautencasderésistanceglycopetidesetaminoside.
Parmilesbêtalactamines,lesmoléculesderéférencesontlespénicillinesA:l’amoxicillinerestedanslasituationépidémiologiqueactuelleletraitementdechoix.
LesureidopénicillinesetlescarbapénèmessontàréserverauxinfectionsmultimicrobiennesinaccessiblesauxPénicillines.
L’aminosidederéférenceestlagentamicine,pouvantêtresubstituéparlaNetilmicinepourl’E.faecium.
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Staphylococcus
LesStaphylocoquessontdescocciàGrampositiftrèsrésistantsdanslemilieuextérieur.
LegenreStaphylococcuscomportedeuxespèces:• Staphylococcusaureus(lestaphylocoqueàcoagulasepositive)quipossèdeunpotentiel
depathogénicitéimportant,impliquédanslesinfectionscommunautairesetnosocomiales.
• Staphylocoquesàcoagulasenégative:pathogènesopportunistesimpliquésdansles
infectionsnosocomiales.
Habitat
L’Hommeen est le principal réservoir, qu’il soitmaladeouporteur sain hébergeant desstaphylocoquesauniveaudes fossesnasales,de l’intestin,de lapeauoudesesannexesglandulaires (aisselle, périnée). Les staphylocoques contaminent également les surfaces,l’airet l’eau. La transmissionestavant tout interhumainedirecteetmanuportée.
Caractères bactériologiques
CesontdesCocciàGrampositif,immobiles,regroupésenamas(grappederaisin+++),entétradeouendiplocoques.
Lesstaphylocoquessontdesgermespeuexigeantsetpeuventêtre isolésenbouillonousurdesmilieux solides simples telsquegélosesordinairesougéloseau sangougélosessélectives. Ils sont aéro anaérobie facultatifs, Fermentent le glucose et le glycérol etpossédant la catalase.
Pouvoir pathogène
Infections suppuratives superficielles ou profondes:peau,tissumou,muscle,os,tractusrespiratoire,valvescardiaque,tractusurinaire,infectionsurmatérielétranger.
Toxi infection:duesàlasynthèsededifférentestoxinesparcertainessouches.
TSST-1(toxineduchoctoxiquestaphylococcique)
Exfoliatines:responsabledusyndromedelapeauébouillantée
Entérotoxines; responsables des toxi infections alimentaires ou d’entérocolites aprèssélection d’une souche productrices d’entérotoxines par l’antibiothérapie.
La LPV (leucocidine de Panton et Valentine): Les souches productrices de la LPV sontimpliquées dans les infections cutanées nécrosantes et dans certaines infections graves(pneumonie nécrosante, ostéomyélite).
LavirulencedesS.aureusexpliqueenpartielagravitédesinfectionsinvasivesmêmelorsquelasoucheestsensibleàtouslesantibiotiques.
IlfautdistinguerlesinfectionsàS.aureusrapidementévolutive,desinfectionsàSCN,moinsvirulentes,leplussouventencauselorsd’infectionssurmatérielétranger.Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Hémoculture,LCR,Pus,pulmonaire(LBA,liquidepleurésie,PDP…),Urines,muqueuses,cutanées.Cegermeétantrésistant,letransportestassurédansdesconditionsnormales.
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Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérieausitedel’infection:l’examendirect a une valeur essentiellement pour les collections purulentes. Il permet la miseen évidence de cocci à Gram positif en amas. Cet aspect est fortement évocateur duStaphylocoque.Lacultureestfacilesurmilieuxordinaires.
L’espèceS.aureus,considéréeleplusfréquemmentcommepathogènepourl’homme,doitêtre identifiée et différenciéedes SCN. Enpratiquedifférents tests peuvent être utiliséspour le diagnostic différentiel entre S.aureus et les autres espèces. (Coagulase-Dnase-Agglutination, milieux chromogènes, toxines)
Résistances aux antibiotiques
Résistanceauxbétalactamines:• Résistanceenzymatiqueparproductiondepénicillinaseextra-cellulaire,inductibles
etcodéespardesplasmides.ElleinactivelespénicillinesGetV,lesaminopénicillines,lescarboxypénicillineetlesuréidopénicillines.Elleestinhibéeparl’acideclavulanique.
• RésistanceparmodificationdelacibleparproductiondePLP2-aquiestcodéeparlegèneMec-A,responsabled’unerésistanceàlaméticillineetd’unerésistancecroiséeàtouteslesbêtalactamines.
Resistanceauxfluroquinolones:S.aureusestnaturellementrésistantàl’acidenalidixique.
La résistanceacquise aux fluoroquinolones se fait principalementparmodificationde lacible(ADNgyrase).C’estunerésistancecroiséeàl’ensembledesfluoroquinolones,souventassociéeàlameticillinorésistance.
Résistance aux aminosides: S.aureus est naturellement sensible aux aminosides. Larésistanceacquiseestprincipalementenzymatique faisant intervenir3 typesd’enzymes:
• ANT=aminosidesnucléotidyltransférase• AAC=aminosidesacétyltransférase• APH=aminosidesphosphotransférase
Larésistanceàlagentamicineimpliquelarésistanceàtouslesaminosides.
Epidémiologie nationale:
L’incidencedesSARMàl’échellenationaleabeaucouprégressésurlesdernièresannées.La résistance à la méticilline représente moins de 10 % en 2016. La résistance auxFluoroquinolonesestde35%etde11%à laGentamicine.Lessouches isoléesontgardéunesensibilitéauxglycopeptides.Cessouchesontétéisoléesprincipalementàpartirdesbactériémies et des infections liées aux cathéters.
Propositions thérapeutiques
La sensibilité des Staphylocoques est en constante évolution, notamment celles dessouchesd’originehospitalière.Laprescriptiond’unantistaphylococciquedoittenircomptede l’antibiogramme. La PénicillineM est le traitement de référence des staphylocoquessensiblesàlaMéticilline,quisontleplussouventsensiblesauxautresantistaphylococciques.Lacloxacillineestàpréféreràl’oxacillinepouruntraitementoralenraisondesameilleurbiodisponibilité(absorptiondigestive),ellerestecependantréservéeauxinfectionscutanéespeusévères.LespénicillinesdugroupeMparvoieparentéralesontlesantibiotiqueslesplusefficacesdansletraitementdesinfectionsàstaphylocoquemétisensible.
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L’associationdelaPénicillineMavecunaminosideouunefluoroquinoloneestunestratégieclassiquepourletraitementdesbactériémiesoudesinfectionsgravesàStaphMéti-S.
Pour les Staphylocques résistants à la Méticilline (SARM), les autres bêtalactaminesdisponibles sont inefficace à l’exception de la ceftaroline. Le traitement antibiotiquefait appel en première intention à un glycopeptide (vancomycine ou teicoplanine). Lavancomycineestletraitementderéférence.L’activitédesglycopeptidesvisàvisduS.aureusestcomparable,parcontre,l’activitédelavancomycineestplusconstantesurlesSCNquecelledelateicoplanine.Larifampicine, l’acidefusidiquesont lesmoléculesquirestent leplus souvent actives sur ces souches.
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Staphylocoques à coagulase négative (SCN)
Longtempsconsidéréscommepeuoupaspathogènes,sontmaintenantreconnuscommedesbactériespathogènesopportunistes,notammentlesespècesS.epidermidis,S.haemolyticuset S.saprophyticus. Staphylococcus épidermidis représente l’espècemajoritaire suivi parS.haemolyticus.Habitat
Bactérieubiquitaire.Florerésidentedelapeaudel’Hommeetdesanimaux.Floretransitoire
danslesautresflores.
Caractères bactériologiques
CesontdesCocciàGrampositif,immobiles,regroupésenamas(grappederaisin+++),entétradeouendiplocoques.Germespeuexigeantsaéroanaérobiefacultatifs,Fermententleglucoseetleglycérol,possédantlacatalaseetdépourvuesdecoagulase.
Pouvoir pathogène
Infectionurinairechezlafemmejeune:S.saprophyticusInfectionsnosocomiales:surmatérielétranger(sonde,cathéter,prothèse,valvescardiaques..)
Infectionsopportunistes:sepsis,endocardites,méningites,péritonites,infectionsurinaires…
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: très nombreux. A identifier dans les prélèvements normalement stériles(culturesdecathéters,prélèvementsperopératoiresentraumatologie,enchirurgiecardiovasculaire).
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactériesurlesiteinfectieux.
Résistance aux antibiotiques
IdemStaphylococcusaureusLamultirésistanceauxantibiotiques,notammentàlaméticillineetauxaminoglycosides,estfréquemmentrencontréechezS.epidermidisetS.haemolyticus,fréquemmentisolésenmilieuhospitalier.
IlestimportantdedéterminerlesCMIàlavancomycineetàlateicoplaninepourlesSCNetdetoujoursrendrelerésultataveclesCMI.
Propositions thérapeutiques
Les antibiotiques de choix sont représentés par les glycopeptides, la rifampicine, lessynergistineset l’acidefusidique.Le linézolideet latigécyclinesonthabituellementactifssur ces souches.
Antibiotiquesconseillés:Vancomycine,Rifampicine.
Alternatives:Oxacilline,Cotrimoxazole,Fluoroquinolones.
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Neisseria
LesbactériesdugenreNeisseriasecaractérisentparunaspectmorphologiqueparticulierdediplocoquesàGramnégatifàfaceaplatieseprésentantsouslaformedegrainsdecafé.
Deuxespècessontpathogènespourl’homme:
Neisseriameningitidis,agentrégulièrementidentifiélorsdecasdeméningitecérébrospinale.
Neisseriagonorrhoeae,agentdelagonococcie,delablennorragieouencoredelagonorrhée.
Neisseria meningitidis
DiplocoquesàGramnégatif
Habitat
Bactériestrictementhumainequinesurvitpasdansl’environnement.Laseulenicheconnueest lenasopharynxde l’hommequ’ellecolonisechezenviron5à15%d’unepopulationdonnée.
Danscertainescirconstancesfavorisantlapromiscuité,cetauxdecolonisationpeutatteindre40%(casernes,grandsrassemblements...).
Caractères bactériologiques
CesontdescoquesàGramnégatifimmobiles,endiplocoquesàfaceaplatieouentétrades,aérobiesstrictes(maisnécessitéd’unenrichissementenCO2).CesontdesBactériesfragilesetsensiblesauxvariationsdetempérature,d’oùlanécessitédemilieuxdeculturerichestelsquelagéloseausangcuitouchocolatsupplémentéeounon.
Lacapsuleaunrôleessentieldanslavirulencedelabactérieenpermettantlarésistanceà la phagocytose et à l’activité bactéricidedu sérum. Toutes les souches virulentes sontcapsulées.Lesanticorpscontrelacapsulesontprotecteursetlepolysaccharidecapsulaireconstitue leprincipevaccinal.
Aumoins 12 sérogroupes différents (A, B, C, X, Y, Z, 29 E,W135...) sont identifiés. Lesinfections sont dues aux groupes A, B, C et plus récemment W135.
PourlesérogroupeB,lepolysaccharideestdemêmenaturequ’unsucreprésentauniveauducerveauetn’estdoncpasimmunogène.
Lelipooligosaccharideestl’endotoxinebactériennejouantunrôleimportantdanslechocseptique.
Pouvoir pathogène
Méningites purulentes, méningococcémie sévères, sepsis, péricardite, arthrite, rhino-pharyngites, conjonctivite...Le purpura fulminans (1/3 des infectionsméningococciques)est le fruitd’unemultiplication intensivede labactériedans le sanget est responsabled’unchocseptiquesurprenantparlarapiditédesondéveloppementetsasévéritéetcecicomptetenuduterrainsous-jacenthabituellementsain.Lepurpurafulminansrestemorteldans30%descas.
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Le pronostic est fonction de la précocité d’administration d’un antibiotique. La phasesanguine (2/3 des cas), passera inaperçue et la bactérie franchira la barrière hémato-encéphalique pour donner une méningite qui a un pronostic favorable lorsqu’elle estcorrectement traitée.
Epidémiologie Nationale
Selonlesdonnéesdelasurveillanceépidémiologiquearchivéeparleprogrammenationaldelutte,lapartdelaméningiteàméningocoqueatoujoursoccupélapremièreplaceparmilesméningitespurulentes.SonincidenceaucoursdescinqdernièresannéesauMaroc,estrestéestablemaisassezélevéeautourde3pour100000habitants.LesérogroupedominantestleB.leW135aétéintroduitauMarocen2000etdepuiscettedate,saprévalenceparmilessérogroupesconfirmésdeméningocoqueaoscilléentre2et30%selonlesannées.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: LCR, Hémoculture, Lésions cutanées, Liquide pleural, péricardique,articulaire, Prélèvement de gorge
Diagnostic direct:isolementdelabactérieoucertainsdesesfacteurs:− LaprésencedediplocoquesGramnégatifàl’examendirectduLCR.− Culturepositive− Larecherchedesantigènessolubles(LCR,sang,urines)− Larecherched’ADNbactérienparamplificationgéniquedansleLCRetlesérum
Résistance aux antibiotiques
Bactériegénéralementsensibleàlaplupartdesantibiotiquesmaisdesrésistancesacquisesontétérapportéstouchantlesbêtalactamines,lechoramphénicoletlarifampicines.
Résistance aux ß-lactamines :
Diminutiond’affinitédesPLP:transferthorizontaldegènesmodifiésàpartirdesouchesdeNeisserianonpathogènesmoinssensibles:mécanismefréquent
Productiondeß-lactamaseavecdesCMIélevéesauxpénicillinesdontl’amoxicilline:rare
LesC3Gconserventuneexcellenteactivité(céfotaxime)
Résistance aux Sulfamides:Résistancedécriteen1963parmodificationenzymatique.
Résistance au Chloramphénicol : Résistanceexceptionnelle (CMI>64mg/l), initialementdécrite au Vietnam. Production de Chloramphénicol-Acyl-Transférase (CAT).
Résistance à la Rifampicine : Parfoisassociéeàunediminutionde laperméabilitéde lamembraneexterne.Elleresterare,maisfranche lorsqu’elleestprésente(100fois laCMId’une souche sauvage).
Résistance à la Spiramycine : Produit de réserve en prophylaxie, liaison au ribosome.L’incubation sous CO2 conduit à surestimer les résistances aux macrolides.
Propositions thérapeutiques
Le traitement antibiotique repose généralement sur l’administration de céphalosporinesde3èmegénération (céfotaxime,ceftriaxone).Encasdepurpura fulminans, lepronosticdépendde laprécocitédu traitementantibiotique.
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Neisseria gonorrhoeae
NeisseriagonorrhoeaeestunebactérietrèsprochedeN.meningitidisetdoitêtreconsidérécommeun«sous-type»deN.meningitidisquis’estadaptéàunenichedifférentepuisquesonsitedeprédilectionestl’appareilurogénitalféminin.Iln’yapasdetechniquedetypagepratiquéeenroutine.Unedifférencemajeureest l’absencedecapsulepolysaccharidiquechezN.gonorrhoeae.
Habitat
CommepourN.meningitidis,leseulhôteconnupourN.gonorrhoeaeestl’homme,etlabactérie ne survit pas dans l’environnement. La niche est cependant différente puisqu’ils’agit de l’appareil urogénital.
Caractères bactériologiques
Cesontdescocciendiplocoques, facesaplaties,àGramnégatifet immobiles.Bactériesaérobiesstrictes(maisnécessitéd’unenrichissementenCO2).CesontdesBactériesfragilestrèssensiblesauxvariationsdetempératureetquipoussentlentementen3à4jourssurdesmilieuxenrichissélectifs(vancomycineparexemple).Lescoloniessontgrisâtres,brillantesetirrégulières.
Pouvoir pathogène
Chez la femme, l’infection est le plus souvent asymptomatique. En revanche chezl’homme, l’infection s’accompagned’une intense inflammation responsablede l’urétrite.La dissémination est exclusivement par voie sexuelle. Il existe d’exceptionnelles souchesresponsables d’infections invasives.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements : Prélèvements de l’endocol, uréthral, rectal, pharyngé, oculaire, cutanée,liquide articulaire (formes invasives), hémoculture (formes invasives)
Diagnostic direct:ilreposesurl’isolementetl’identificationdelabactérie.
Résistance aux antibiotiques
Résistance naturelle:Triméthoprime-Lincosamides-Colistine–Vancomycine.
Résistances acquises : − N.gonorrhoeaeetß-lactamines:PénicillineG:RésistancesiCMI>1mg/l
EchecsthérapeutiquesàlapénicillineGàpartirde1980:Résistanceschromosomiques:Mutationsadditivesdegèneschromosomiques,parfoiscouplées.Inhibiteursdepénicillinaseinefficaces.Pénicillinaseplasmidiquedécritedepuis1976,inhibiteursdepénicillinasegénéralementefficaces.
Pour les céphalosporines, les pénicillinases sont peu actives mais les mutationschromosomiquesélèventbeaucoup lesCMI,qui restentcependantsouventsous leseuilderésistance.C1Gpeuactives,C2G(céfuroxime)généralementactives,C3Gpeutouchéespar les pénicillinases. Ceftriaxoneplus active queCéfotaxime.
Imipénème: stable aux pénicillinases mais faiblement affecté lors de la résistancechromosomique.
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− N. gonorrhoeae et tétracyclines: Activité comparable entre la doxycycline et laminocycline. Non conseillé dans le traitement du gonocoque, les résistances sontfréquentesmaissontactivessurlesChlamydiaesouventassociées.Larésistanceestchromosomique souvent liée à celle déjà évoquée pour les pénicillines.
− N.gonorrhoeaeetaminoglycosides:Laspectinomycineestexclusivementréservéeautraitementdelagonococcie.Larésistancesefaitparaltérationdelasous-unité30Sduribosome.
− N. gonorrhoeae et fluoroquinolones: La ciprofloxacine et l’ofloxacine sont les plusactives.LarésistanceestcroiséeentrelesfluoroquinolonesparmutationdesciblesgyrAetparC.
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Haemophilus influenzae : bacille de Pfeiffer
Haemophilusinfluenzaeestuneespècebactériennemodèletyped’infectionsbactériennescommunautaires.
On distingue les souches capsulées dites virulentes et les souches non capsulées ditesopportunistes.
Lasoucheresponsabledesinfectionsgravesétaitavantlagénéralisationdelavaccination,lesérotypecapsuléb(Hib).
Habitat
Commensaledel’orpharynxetdunasopharynx.Leréservoireststrictementhumainetlacontaminationparaérosolsefaitàpartirdesmaladesetduportagenasopharyngétrèsfréquent chez le jeuneenfant. C’est unebactérie fragile transmisedirectementpar voieaérienne.
Caractères bactériologiques
L’Haemophilus présente une morphologie assez caractéristique sous forme de finscoccobacillesgramnégatifextracellulaires,capsulésounon,trèspolymorphes.Ilssontpetitet aéro anaérobie facultatif.
La culture nécessite desmilieux enrichis en facteurs de croissance: gélose au sang cuit(chocolat) + polyvitamines (Exigence en facteur X (hémine) et en facteur V (NAD).
Pouvoir pathogène
H.influenzaeestresponsabled’infectionsdelasphèreORL.Ilestsouventresponsabledessurinfectionsdesbronchiteschroniquesetplusrarementdepneumonieschezl’enfantetl’adulte.Deslocalisationssecondairestypeostéo-articulairessontégalementdécrites.Lesinfectionsrespiratoirescourantessontgénéralementduesauxsouchesnoncapsulées.
Lesinfectionstrèssévèresdunourrisson(méningite,épiglottite)sontessentiellementduesausérotypeb.
Lacapsuleexerceuneactionanti-phagocytaire.Lesanticorpsanti-capsulairesontuneffetopsonisant protecteur. Transmis passivement au nouveau-né, ces anticorps le protègentjusqu’à l’âgede6moisenviron. Lesanticorpsapparaissantprogressivementau coursdel’enfance.Chezlegrandenfantetl’adulte,larésistanceàl’infectionestdueàl’acquisitiond’uneforte immuniténaturelleàsupporthumoral.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: LCR, exsudat de suppurations (gorge, sinus, oreille) , Expectorations etautres prélèvements respiratoires, sang (hémocultures)
Letransportdoitêtrerapideenévitant lefroidet ladessiccation.Àdéfaut,unmilieudetransport (Portagerm) doit être utilisé.
Diagnostic direct: isolementet identificationde labactérie.Cette identificationporteraaussisurlesérotype(antigènedelacapsule).
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Larecherchedesantigènescapsulaireslibérés(solubles)(LCR,plèvre,urines,articulations,sang)estutiledanslesinfectionsinvasives,lesinfectionspauci-microbiennesdécapitéesparantibiothérapieintempestiveetpourundiagnosticrapide.Maisellerestepeusensibleet
peuspécifiqueetneconcernequelessouchescapsuléesHib.
Résistance aux antibiotiques
Résistance naturelle:spiramycine,josamycine,bacitracine,mécillinam,oxacilline,Glycopeptides.
Sensibilité intermédiaire:érythromycine,céphalosporinesde1eregénération(céfalotine)
Sensibles: aminopenicillines, C2G, C3G, aminoside, fluoroquinolones, trimethoprime,tétracycline chloramphénicol.
Certaines souches peuvent être résistantes à l’ampicilline par productiondebétalactamasesplasmidiquesde typeTEM1ouDiminutiondesaffinitésdesPLP3ou imperméabilité.
Epidémiologie Nationale
H.influenzaeestrégulièrementsensibleàdenombreuxantibiotiques,maislarésistanceauxpénicillinesA(ampicillineetamoxicilline)estenaugmentation:3à15%dessouches.Dessouchesdesensibilitédiminuéeauxpénicillinesparmodificationdelaciblecommencentàêtrerapportéedeplusenplus.
Danslesinfectionsrespiratoires,unerésistancede31%àl’amoxicillineestretrouvée,16%
pourlecotrimoxazoleet48%pourlesfluoroquinolones.
Propositions thérapeutiques
• LavaccinationafaitpratiquementdisparaîtrelesméningitesàHib.Lesmodificationsrécentesduprofilderésistanceautorisentl’utilisationdel’amoxicillineenprobabiliste.
• L’Amoxicilline+acideclavulanique,céphalosporinesde2èmeoude3èmegénérationoupristinamycineencasd’allergieauxbêtalactamines.
• Danslesinfectionsinvasives,lesC3Ginjectablesdoiventêtreprivilégiésenpremièreintention.
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Haemophilus ducreyi : bacille de Ducreyi
C’est l’agent du chancre mou (infection sexuellement transmissible). La maladie estmondialementrépandue,endémiquedanscertainesrégions.Latransmissionestvénérienneet par contact direct. La maladie se traduit par un chancre génital (ou extra-génital)douloureux et multiple associé à une adénopathie satellite (bubon).
Habitat
Bactériestrictementhumainequisetransmetparcontactsexuel.
Caractères bactériologiques
Coccobacille Gram négatif à coloration bipolaire ou en «banc de poissons». Anaérobiefacultatif,exigeantetnonsporulé.Ilmesure1,5µmdelongueuret0,5µmdelargeur.Danslesexsudats, lesbactériesontunedispositiontypiqueenchaînedebicyclette.
BactérieexigeanteenfacteurX.
Pouvoir pathogène
Infectionbactérienneaiguëhabituellementlocaliséedanslarégiongénitale.
Diagnostic bactériologique
Lediagnosticestsurtoutcliniquecarlediagnosticbiologiqueestdifficile.
Prélèvements:sérositésduchancreet/oulepusdububon(parponctiondel’adénopathieinguinale)
L’isolementetl’identificationsontdifficilesetréservéesàdeslaboratoiresspécialisés.
Résistance aux antibiotiques
H. ducreyi présente une résistance naturelle aux pénicillines A par production debêta-lactamases.
Propositions thérapeutiques
Cotrimoxazole,macrolides,associationpénicillineA-inhibiteurdebêtalactamase,cyclines,ceftriaxoneetciprofloxacinesontrégulièrementactifs.
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Listeria monocytogenes
Listeria monocytogenesest un bacille à gram positif, très largement répandu dansl’environnement,responsabled’infectionshumainesetanimales(listérioses).Leslistérioseshumaines sont principalement liées à l’ingestion d’aliments contaminés.
Habitat
Homme:contaminationoccasionnelle-portagesain
Animaux:tubedigestif
Environnement: terre- sol-eaux-végétaux, en particulier en décomposition-entouragedesanimaux(déjections , locauxd’élevage).Cettebactériepeutsurvivre longtempsdansl’environnement, y compris dans des conditions défavorables.
Caractères bactériologiques
Petit bacille à Gram positif, aux extrémités arrondies, se disposant le plus souvent enpalissade,endiplobacille,rarementencourteschaînes.Samobilitéestsurtoutobservablevers25°C.Cettebactérien’estpas sporulée,ni capsulée.
Aérobie-anaérobiefacultative.Croissancede4à42°Csurgélosesimpleetsurmilieuxhypersalés.Ellehydrolyserapidementl’esculineetpossèdeunecatalase.
Pouvoir pathogène
La listériose due à Listeriamonocytogenes est une infection rare auMaroc,mais grave.Elletoucheessentiellementlespersonnesdontlesystèmeimmunitaireestmodifié,altéréou immature (femmes enceintes, nouveau-nés, les personnes âgées (selon le terrain),sujets immunodéprimés).Lacontaminationestessentiellementalimentaireet lapérioded’incubation variedequelques jours à plusieurs semaines.
Listériosematernofeotale:mortinutéroouenfantinfectéàlanaissanceselonl’âgedelagrossesse.
Listériosenéonataleprécoceestplutôtd’alluresepticémiquealorsquepourlesenfantsdeplusde5jours,letableaudelaméningiteprédomine.
Listériose de l’adulte: formes neuro méningés (méningites, méningoencéphalites ouencéphalitespures)etsepsisleplussouventchezlapersonneâgéeouimmunodéprimée.
Les formes localisés sont très rares: hépatites, pleurésies, ostéomyélites, arthrites,péritonites, endocardites.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Liquideamniotique,placenta,prélèvementsdunouveauné,LCR,sang.
Diagnostic direct:Ilestbasésurl’isolementdeListeriamonocytogenesdanslesprélèvements.Dans le LCR, Listeriamonocytogenes peut se trouver en position intra-cellulaire dans lecytoplasmedespolynucléairesneutrophiles,etestsouventenfaiblequantité.L’identificationestbasée sur les caractèresmorphologiques culturauxetbiochimiques (morphologie auGram,aspectdescoloniessurgéloseausang,croissanceenaérobieetanaérobie,présenced’unecatalaseetabsenced’oxydase)quipermettentuneorientationverslegenreListeriaetconduisentàlaréalisationd’unegaleried’identificationdetypeApiListeria.
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LarecherchedeListeriamonocytogenesparamplificationgénique(PCR)directementdansle prélèvement (sang, LCR) peut être effectuée dans quelques laboratoires spécialisés,quandletraitementantibiotiqueaétéinstauréavantlaréalisationdesprélèvementset/ouencasd’encéphalite.
Résistance aux antibiotiques
• Résistancenaturelle:céphalosporines,fosfomycine,acidenalidixique,colistine.• Sensibilité habituelle: aminopénicillines (amoxicilline), aminosides (gentamicine,
nétilmicine, amikacine), macrolides, tétracyclines, sulfamides, triméthoprime,rifampicine,vancomycine.
• Lesfluoroquinolonessontinefficacesdansletraitementdeslistérioses.• Des résistances acquisesont étédécritespour les tétracyclines, l’érythromycine, le
triméthoprime,larifampicine,lakanamycine.
Propositions thérapeutiques
Le traitement de choix de la listériose humaine est l’aminopénicilline (amoxicilline,ampicilline),administréeparvoieparentérale.Letraitementdelafemmeenceinteestbasésur une aminopénicilline.
Lesinfectionsnéonatalessonttraitéesleplussouventparuneaminopénicilline,associéendébutdutraitementàunaminosidepouraugmenterl’efficacitébactéricide.
Danslesinfectionsneuro-méningées,lamoléculedebaseestuneaminopénicillineutiliséeàfortesdosesdanslespremiersjoursdetraitement.Dansleslistériosesneuro-méningéesdel’adulte,encasd’allergieauxpénicillinesousil’évolutioncliniquen’estpassatisfaisante,l’utilisationducotrimoxazole(triméthoprime+sulfaméthoxazole)peutêtreenvisagée.
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Corynébactérium
BacilleàGrampositif.
Habitat
Corynebacterium diphteriae • Homme:portagesainouensituationpathogène• Environnement:rarementisoléeàpartirdesolscontaminéspardiversesexcrétions
humaines.• Ils’agitd’ungermesetransmettantd’hommeàhommepardesparticulesdesalive
desmalades ou porteurs de germes. Il est relativement résistant dans lesmilieuxextérieurs.
Autresespècesdecorynebactériums:• Homme:florecommensaledelapeauetdesmuqueuses• Environnement:Prélèvementsdesurfacesenmilieuhospitalier
Caractères bactériologiques
Caractères généraux du genre corynebacterium: bacille à gram positif non-sporulés,morphologie coryneforme, groupement en palissade, ou lettres de l’alphabet, catalasepositive, croissance aérobie préférentielle.
Lescorynébactériesrencontréesenpathologiesontexigeantespourdenombreuxfacteursdecroissance,ellesnecultiventbienquesurmilieuxriches(géloseausang).
Pouvoir pathogène
Corynebacteriumdiphteriaeestl’agentdeladiphtérie.Maladiedevenueraredufaitdelamiseenplaced’unevaccinationobligatoire.Ladiphtérieestdueauxsouchesproduisantdelatoxinediphtériqueàpartird’unfoyerpharyngé(anginepseudomembraneuse)aveceffetssystémiquesde latoxineauniveaupériphérique(paralysie–troublesoculairesetcardiaques).
Lessouchesnontoxinogènessontresponsablesdebactériémiesavecdeslocalisationsdiverses(endocardite,arthrite..)souventàpartird’unfoyercutané.
Les autres espèces de corynébactérium (ulcérans, pseudotuberculosis, ovis,pseudodiphtericum) considérés comme des pathogènes opportunistes chez des sujetsimmunodéprimés ou souffrant d’affections prédisposantes.
Diagnostic bactériologique Prélèvements:
• Diphtérie:frottispharyngéenborduredesfaussesmembranes,prélèvementscutanés.• Autresinfections:sang(hémoculture),liquidearticulaire,valvescardiaques…
Diagnostic direct:ilreposesurl’isolementetl’identificationdelabactérie.
Larecherchedelaproductiondelatoxinediphtériqueàpartird’unesoucheparPCR.
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Résistance aux antibiotiques
• Résistancenaturelleàcertainsantibiotiquescommelacolymicine,l’acidenalidixique.• Sensibilitémodéréeauxpénicillines,résistancerareauxmacrolidesetàlarifampicine.• Toujourssensibleauxglycopeptides.
Propositions thérapeutiques
− Sérothérapie.− Les souches sauvages sont généralement sensibles aux antibiotiques. les souches
isolées chez des patients hospitalisés sont souvent de sensibilité diminuée ourésistantes aux bêtalactamines.
− L’antibiothérapieestàajusterenfonctiondel’antibiogramme:PénicillineG,Macrolides.
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Bacillus
LegenreBacillusestungenretrèshétérogèneetcomprendaumoins36espècesdontlegroupeBacilluscereusforméparplusieursespèces.Laplupartsontdessaprophytesdusol,del’eau,del’airetdesplantes.Bacillusanthracisestlepluspathogène.
Habitat
LesBacillussontubiquitairescarleurssporesleurconfèrentunegranderésistance.
Homme et animaux: colonisation à partir de l’environnement(terre – végétaux- eauxdouces ou salées). Champs contaminés par des cadavres d’animaux.
Hors contexte de bioterrorisme, les contaminations humaines sont presque toujoursprofessionnelles (éleveurs, vétérinaires …)
• Cutanée:parcontactdirectaveclesanimauxmaladesdanslesprofessionsexposées• Digestive:dueàl’ingestiondeviandecontaminée• Aérienne:parinhalationdesporesprovenantdepoussièresdelaine,peauxetpoils
Caractères bactériologiques
Bacillesàgrampositifsréguliersmaisquipeuventparaitrecourbés,taillevariableselonlesespèces,souventenchaine,catalasegénéralementpositive.
BacillusanthracisestungrosbacilleàGrampositifàextrémitéscarrées,groupésenlonguesenchaînettes.Ilestimmobile(contrairementauxautresespècesdugenre)etcapsulé.Ilaunesporecentrale,ovalaireetnondéformante.
Aéro-anaérobiefacultativemaispréfèrel’aérobiose.Latempératureoptimaledecroissanceest:30à35°C.Lacultureestfacilesurmilieuxusuels.LescoloniesdeBacillusanthracissont blanchâtres, larges, d’aspect cireux nonhémolytiques présentant des excroissancescaractéristiques. Les colonies de Bacillus cereus sont grisâtres, larges arrondies ethémolytiques.
La toxine charbonneuse induit la formation d’anticorps neutralisants qui jouant un rôleimportant dans l’immunité anticharbonneuse.
Pouvoir pathogène
Bacillus anthracis est responsable de la maladie du charbon ou anthrax ou fièvrecharbonneuse: les localisations sont diverses: cutanées (papule rouge évoluant versuneescarrenoirâtre),digestivesoupulmonaired’aspect initialementpseudogrippalpuisd’évolution rapidement mortelle avec la possibilité d’atteintes méningées.
Utilisation terroriste: leBacillusanthracisacommencéà êtreutilisercommeunearmebactériologiquedepuislafindelaSecondeGuerremondiale.Ladispersiondesporesdansl’airambiantpeutentrainer ledéveloppementde la formerespiratoirede lamaladieducharbon,fataledans50%descas.
Maladieprofessionnelleparcontactaveclesanimaux(éleveurs,vétérinaires)etparcontactaveclesproduitscontaminés(os,laine).
Bacillus cereus:Toxiinfectionsalimentairescollectives,infectionsdestissusmous(abcèscutanés,infectionsosseusessurplaiestraumatiques,infectionssurbrulure),endophtalmie,pneumonies,infectionssystémiquessurterraind’immunodépression.
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Bacillus sppincluantB.cereus:contaminantsdenombreuxprélèvements,contaminantdepochesdesang.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: Sérosité ou pus de la lésion locale, sang, prélèvements per opératoires,respiratoires, selles, environnement …
Manipulationsoushotte,avecdesgantsetmasque.
Diagnostic direct : Il est basé sur l’isolement de la bactérie dans les prélèvements.L’identification est basée sur la morphologie, l’aspect des colonies et les caractèresbiochimiques.
Résistance aux antibiotiques
Bacillus anthracis est sensible aux bêtalactamines. Il est sensible à la pénicilline G enparticulier mais il faut s’assurer que la souche n’est pas productrice de Bêtalactamase.
B.cereusestrésistantàlapénicillineG,amoxicillineetauxcéphalosporines.
Propositions thérapeutiques
Le traitement recommandé est les fluoroquinolones (ciprofloxacine, ofloxacine oulevofloxacine). Après isolement et détermination de la sensibilité de la souche auxantibiotiques, on peut utiliser la doxycycline ou l’amoxicilline.
Récemment,unenouvellesortedebactériophagepouvantintervenirdansletraitementduBacillusAnthracisaétédécouverte.
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Campylobacter
BacilleàGramnégatifspiralé.
Plusieurstypes:fetus,jéjuni,coli,lari.
Habitat
Bactériescommensalesdesmuqueusesdigestivesdesoiseauxetdetrèsnombreuxanimauxderente(volailles,bovins..)
TubedigestifdesanimauxpourC.jéjunietfetus.
Caractères bactériologiques
Bacilles à gram négatif, en virgule ou en S (en vol de moucheron, ciliature polaire),recoloration difficile par la safranine.
Nécessite des milieux enrichis, microaérophiles. Les colonies sont plates, filantes etmucoides.
L’identificationest baséesur lacatalase, l’oxydase, laréductiondesnitrates, lacultureà42°Cetà22°C,lasensibilitéàl’acidenalidixiqueetàlacéfalotine.
Pouvoir pathogène
Latransmissionàl’Hommesefaitparlachainealimentaire(lait,viande).
Pathologie digestive (C.jejuni, C.coli ): entérite responsable de diarrhées avec douleursabdominales (enfants).
Bactériémiesetsepsisaveclocalisationsdiverses,plusfréquentessurterrainimmunodéprimé.
MéningitepourC.jejunietfetus.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: Selles principalement (nécessitédemilieux spécifiques incubés enmicroaérophileà42°Cetouà37°C).
Hémoculture(importancedel’étatfraisencasdepositivité)
Diagnostic direct:isolementetidentificationdelabactérie(CoproculturesethémoculturespourC.jejunietfetus).
Diagnostic indirect :SérologieparELISA.
Résistance aux antibiotiques• Résistance:Céphalosporines(saufC.fetus),Vancomycine.• Bêtalactamines:denombreusessouchesentéropathogènesproduisentune
pénicillinasesensibleàl’acideclavulanique.Lescéphalosporinesde3èmegénérationsontactives.
• Aminosides,téracyclines,macrolides:généralementactifs• Fluoroquinolones:larésistanceacquiseaugmenteetplusimportantepourC.colietC.jejuni
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:Erythromycine+++
Alternatives:Imipénème,aminosides.
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Bordetella pertussis
LegenreBordetellaregroupe:
Uneespècestrictementhumaine(B.pertussis):l’agentdelacoquelucheDes espèces retrouvées chez l’homme et l’animal (B.parapertussis, B.bronchiseptica,B.avum, B.hinzii, B.holmesii, B.trematum)
Uneespècedel’environnementretrouvéetrèsrarementchezl’homme(B.petrii).
Habitat
Bordetellapertussisestunebactériepathogènespécifiquestrictedel’hommequienestleréservoiretlevecteur.
Bactériedesvoiesrespiratoires:rhino-pharynxetvoiesaériennessupérieures.
Lacontaminationestinterhumainedirecteparlesgouttelettesdemucusrejetéeslorsdesquintesdetoux.Lamaladiesurvientsousformedepetitesépidémiessurunfondendémiqueetatteintl’enfantnonvaccinéoul’adulte.
Caractères bactériologiques
Classiquement, ce sont de petits coccobacilles à Gram négatif à coloration bipolaire,immobiles à l’exception de Bordetella bronchiseptica. B.pertussis est très courte etimmobile,d’autresespècespeuventêtrepluslongues(1-2µm)voiredevenirfilamenteuseslors des repiquages.
Bactérie très fragile: la cultureestdélicateet lente,exigeantunmilieu spécialdansdesconditions strictes d’incubation (température, humidité, CO2).
Pouvoir pathogène
La coqueluche:Aprèsune incubationde7à10 jours, lamaladiedébuteparunephasecatarrhale(rhinorrhéeettouxsèche),trèscontagieuse.Après1à2semainesapparaît laphasedesquintesdetouxévoquant le«chantducoq» (4à8semaines).
Descomplicationsrespiratoires(surinfectionsbactériennes,apnée)peuventsurvenirchezlenourrissondemoinsde6mois.
Chezl’adulte,lamaladiesetraduitparunetouxpersistante.
L’atteinte inflammatoire et est due à l’action de la toxine considérée comme l’antigènemajeur déterminant l’immunité anti-coquelucheuse.
La coqueluche est suivie ainsi d’une immunité solide et durable: anticorps protecteursdelaclassedesIgA.Lesanticorpsd’originematernellenetraversentpas leplacenta: lesnouveau-nés peuvent contracter la maladie.
Diagnostic biologique
Lediagnostic directestdifficile.
Prélèvements:LegermeestprésentuniquementauniveaudesmuqueusesrespiratoiresCrachats,aspirationbronchique,Ecouvillonnagerhinopharyngé.L’aspirationdesmucositésnasopharyngées ou bronchiques pendant ou après un accès de toux est la meilleureméthode de prélèvements.
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Les prélèvements doivent être très précoces au cours de la première semaine car dèsl’apparition des quintes de toux, l’excrétion bactérienne diminue.
L’identificationdeB.pertussis,dans les secrétions respiratoires , est le seul argumentdecertitude diagnostique, particulièrement utile à la phase catarrhale et dans les formesatténuées de la coqueluche.
LaconfirmationestréaliséeparcultureouparamplificationgéniqueparPCR.
Propositions thérapeutiques
L’antibiothérapieestutilepourréduireleportageetlapériodedecontagiosité.
Traitementderéférence:macrolides.
En cas d’intolérance aux macrolides, le Cotrimoxazole peut être utilisé mais lesbéta-lactamines ne sont pas recommandées.
Lesantibiotiquesrégulièrementactifsrestentl’érythromycineetlescyclines.
Leretourencollectivitépeutsefaire5joursaprèsledébutdelaprised’antibiotiques.
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Helicobacter pylori
C’estunebactériegramnégatif,spiralée,flagellée,microaérophile,capabledesemultiplierdansl’estomac.Cepathogèneprovoqueuneinfectionchroniquedelamuqueusegastrique.
Habitat
Tubedigestif(estomac,duodénum)del’Homme,desprimatessupérieursetduchat.
Latransmissioninterhumaine,sefaitsurtoutparvoieorale.
Caractères bactériologiques
Bacillesfinsàgramnégatif,envirguleouenSincurvéregroupésenbancdepoisson,nonsporulés, immobile. Bactéries microaérophiles donnant des colonies translucides grisespetites surmilieuxenrichis.Urée, catalaseetoxydasepositive.
Pouvoir pathogène
Pathologie digestive (gastrite, ulcère gastro duodénale, certains cancers gastriques).L’infectionestacquiseengénéraldansl’enfanceetsaprévalenceestd’autantplusélevéeque le niveau socio économique est bas.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements : Biopsies gastriques: antre, fundus (plusieurs biopsies par endoscopie ),transport enmilieu spécial leplus rapidementau laboratoire.
Diagnostic direct: L’ensemencement se fait après broyage de la biopsie en milieu deculture.Lacultureestlenteà37°Claissantapparaîtreaprès10joursdescoloniesgrisesettransparentes.L’identificationestbaséesur lescaractèresbiochimiquesetenzymatiques.
LestechniquesdePCRentempsréeletdePCRmultiplexpourladétectiondelabactériedirectementàpartirdesbiopsiesgastriquesetladétectiondesrésistancesauxantibiotiquessontunealternativeàlacultureetàl’antibiogramme.Diagnostic indirect :
Sérologie:dépistagedesanticorpspardestechniquesimmunoenzymatiques.Lasérologiesepositive3semainesaprèsledébutdelamaladieetlesanticorpsvontpersisterplusieurssemainesaprèséradication.
Recherched’antigènesdanslesselles:partechniqueimmunoenzymatique.
Testrespiratoireàl’uréemarquéeauC13:utileaudépistageetaucontrôledel’efficacitéthérapeutique. Ilpermet lecontrôlede l’éradicationde labactérie4à6semainesaprèsl’arrêt du traitement.
Résistance aux antibiotiques
• Résistance naturelle:Acidenalidixique• Résistance acquise: H.pyloripeutacquérirparmutationdesrésistancesàtous les
antibiotiques utilisés pour son traitement. Cette résistance est le principal facteurd’échecdestraitementsd’éradication.
• Sensibilité: amoxicilline, gentamicine, macrolides, rifampicine, cyclines etmétronidazole.
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Propositions thérapeutiques
L’éradicationdel’H.pylorireposesuruntraitementassociantunantisécrétoire(inhibiteurdelapompeàprotonàdoubledose)etantibiotiques.Ilexisteunecorrélationnetteentreéchecthérapeutiqueetrésistancedelabactérieautraitementantibiotique,enparticulierpourleslincosamidesetlesfluoroquinolones.
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Légionella
Legionellapneumophilaestl’espècelaplusfréquemmentisoléedescasdepneumopathiesetplusspécifiquementL.pneumophiladesérogroupeI.Elleestresponsabledeplusde80%descasdelégionellose.
Habitat
Bactériesd’originehydrotelluriqueprésentesàl’étatnatureldansleseauxdouces(lacsetrivières)et lessolshumides.Apartirdumilieunaturel,cesbactériescolonisent lessitesartificiels lorsque lesconditionsde leurdéveloppementsontréunies.
L’inhalation et l’instillation directe de gouttelettes contaminées aérosolisées et plusrarementl’aspirationd’eaucoloniséesontlesdeuxseulsmodesdecontaminationconnusàce jour. La transmission interhumaine n’a jamais été décrite.
Caractères bactériologiques
Legionella estunbacilleàGramnégatif,aérobiestrict,nonsporulé,nonacido-résistant,non capsulé, rarement visible à la coloration de Gram dans les produits pathologiques.Cettebactérienécessitepoursacroissancedesmilieuxspécifiques.Lacroissanceestlentenécessitantdetroisàdixjours.Cettebactérieestàdéveloppementintracellulairefacultatif.
Pouvoir pathogène
Lalégionelloseoumaladiedeslégionnairesestcaractériséeparunepneumonieaiguë.
Aprèsunepérioded’incubationde2à10jours,lespatientsprésententunsyndromepseudogrippalavecfièvre,touxsèche,céphalées,myalgies,anorexie.Alaphased’état,letableauassocie une fièvre élevée, une dyspnée et une toux importante pouvant s’accompagnerd’expectorations.Lapneumonieestsouventassociéeàdessignesdigestifsàtypedediarrhéeouconfusionnels.Aucunargumentcliniqueetradiologiquenepermetdedifférencieraveccertitudeleslégionellosesdesautresétiologiesdepneumonie,dontcelleàpneumocoque.
Diagnostic bactériologique
Lesméthodesdiagnostiquessontdeplusenplusnombreusesetleurhiérarchisationdevientdifficile.L’arrivéedel’antigénurieafacilitélediagnosticsanstoutefoisrésoudreladifficultéengendréeparlescasdusàL.pneumophiladesérogroupeautrequeceuxdugroupeIetauxautresespècesdelégionelles.
Laculturerestelatechniquederéférenceetsefaitsurmilieuspécifiqueetnécessitedetroisàseptjours.
La sérologie est réalisée, soit par immunofluorescence indirecte, soit parméthode Elisamais reste d’interprétation difficile.
L’antigénurieestderéalisationsimpleetrapide.Ellenepermetdedétecterquel’antigènedeL.pneumophiladesérogroupeI.Ilestimportantdenoterquelesantigènesapparaissententreunàtroisjoursaprèsledébutdessymptômesetleuréliminationestlentepouvantpersisterjusqu’à42jours,voiredanscertainscasparticuliersjusqu’àunan.
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Résistance aux antibiotiques
Lesantibiotiquesefficacessont:
Lesmacrolides,fluoroquinolones,tétracyclinesetrifampicine.
Les légionelles étant des bactéries à développementintracellulaire, l’étudein vitrodela sensibilité aux antibiotiques de ces bactéries ne peut être directement corrélée avecl’activité clinique des molécules.
L’antibiogrammen’estpasrecommandédufaitderésultatsininterprétablesenclinique.
Propositions thérapeutiques
• L’érythromycinea été longtemps considérée comme le traitement de référencedes légionelloses. On lui préfère de plus en plus les nouveaux macrolides,laclarithromycineet surtout l’azithromycinepouruneactivitéin vitrosimilairemaisunemeilleurepénétrationintracellulaire,uneactivitéintracellulairebactéricideainsiquedeseffetssecondairesmoindres.Deplus,lespropriétéspharmacocinétiquesdel’azithromycinepermettentdestraitementspluscourtsdel’ordrede5jours.
• Lesfluoroquinolones(surtoutlalévofloxacine)ontuneactivitéinvitroetuneactivitéintracellulairemeilleurequelesmacrolides.Ellesontunintérêtchezlestransplantéschez lesquels les macrolides et la rifampicine ne peuvent être utilisés en raisond’interactionaveclestraitementsimmunosuppresseurs.
• La rifampicineest connue pour avoir une forte activitéin vitroetin vivocontre leslégionellesetpeutêtreassociéeàunmacrolideouàunefluoroquinolonedans lesformessévèresouchezlesimmunodéprimés.
En pratique : • Les macrolides peuvent être utilisés en monothérapie pour les légionelloses
communautairesnonsévères.• Lesfluoroquinolones(notammentlalévofloxacine)etl’azithromycinesontdevenues
les antibiotiques de choix dans le traitement des légionelloses sévères et cellestouchantlesimmunodéprimés.
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Mycoplasmes
LegenreMycoplasmaetlegenreUreaplasmasontdelaclassedesMollicutes,familledesMycoplasmataceae. Bactéries intracellulaire polymorphes.
LesespècespathogènesdugenreMycoplasmasont:− M.pneumoniaeàtropismerespiratoire− M.hominisetM.gentaliumàtropismeurogènitale
LesespècespathogènesdugenreUreaplasmasont:
U.urealyticumauntropismeurogénital.
Mycoplasma pneumoniae et Mycoplasmes génitaux
Habitat
Mycoplasma pneumoniae: muqueuses humaines (tropisme respiratoire). Transmissioninterhumaine par voie aérienne.
Mycoplasmes génitaux: Le réservoir est l’homme, la transmission est sexuelle.Mais ilspeuventêtreégalementprésentsà l’état commensaldans lesvoiesgénitalesbassesdessujetsadultes ,plus souventde sexe féminin.
Caractères bactériologiques
Bactéries de petite taille dépourvues de paroi, de culture difficile et à multiplicationintracellulaire.Ellessontsujettesàdesvariationsantigéniquesquiexpliquentlapossibilitéd’échappement au système immunitaire.
Pouvoir pathogène
Mycoplasma pneumoniae:Responsabled’infectionrespiratoireendémiqueavecpousséesépidémiques,atteignantsurtoutlesenfantsetadultesjeunesencollectivité.Lesinfectionssymptomatiquesseprésententsouventsousformesdepneumoniesaiguescommunautaires(30%despneumonies)etdesbronchitesaigues(2à3%desbronchites).
Responsableàmoinsdegrédesmanifestationsextra-respiratoires:cutanées,neurologiques,ORL,hématologiques,péricardiques,pancréatiques,digestivesourénales.
Mycoplasmes génitaux: M. genitalium et U.urealyticum sont à l’origine d’uretritessubaigües et chroniques de l’homme. M.genitalium est aussi impliqué dans certainesorchiépidymites aigues, prostatites, cervicites et endométrites.
Diagnostic bactériologique
Prélèvement et transport:Quellequesoitlaméthode,leprélèvementdoitramenerdescellulesauxquelleslesmycoplasmesadhèrent.Letransportdoitêtrefaitdansdesmilieuxdetransportadéquats.
Infections respiratoires: des écouvillonnages de la gorge ou chez le jeune enfant, desaspirations nasopharyngées, les lavages broncho-alvéolaires.
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Infections génitales: Premier jet d’urine, sperme, sécrétionsprostatiques, prélèvementscervicaux(écouvillonnage),endométriaux,brossagetubaires,liquidedeDouglas,liquideamniotique,placenta,prélèvementendo-trachéaux,aspirationnasopharyngéesouliquidegastriquechezleNNé.
Diagnostic direct : • Mycoplasmesrespiratoires:Lacultureestfastidieuseetnonréalisableenroutine.Le
diagnosticsefaitparamplificationgénique(PCR)• Mycoplasmes génitaux: La culture est relativement simple pour les espèces
UreaplasmaetM.Hominis.PourM.genitalium,ladétectionsefaitparPCRsouventassociéeavecd’autresgermessexuellementtransmissiblescommeChlamydiaouN.gonorrhoeae.
Résistance aux antibiotiques
Résistance naturelle:• Lesmycoplasmes sontnaturellement résistantsà certaines famillesd’antibiotiques,
celles qui agissent au niveau de la paroi bactérienne (β lactamines, glycopeptides,fosfomycines) en plus de la résistance à la rifampicine, polymyxines, sulfamides,triméthoprime.
• La sensibilité naturelle aux macrolides et apparentés est dissociée dans certainesespèces(M.Hominisetl’érythromycine)et(Ureaplasmasppetlaclindamycine).
• Lesantibiotiquespotentiellementactifs sont les tétracyclines, les fluoroquinolones,lesmacrolidesetapparentés.
Résistance acquise :• M.pneumoniae:Lasensibilitédecetteespèceauxantibiotiquesn’estpasétudiéeen
pratique.Seulelarésistanceauxmacrolidesestdécriteinvivo.• Mycoplasmesgénitaux: Ladéterminationde la sensibilitéauxantibiotiquesde ces
espèces est aisée, des résistances acquises ont été décritespour les tétracyclines,pourlesmacrolidesetpourlesfluoroquinolones.
Propositions thérapeutiques
Antibiotiquesconseillés:Erythromycine++
Alternatives:cyclinesàpartirdel’âge8ans.
Lesβ-lactaminesetlesaminosidessontinactifs.
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Chlamydia
Les Chlamydiaceae comprennent un seul genre, Chlamydia, et trois espèces pathogèneschez l’homme: Chlamydia trachomatis, Chlamydia pneumoniae et Chlamydia psittaci.
Bactérieintracellulairedepetitetaille.
Habitat Pouvoir pathogène
C.psittaci Oiseauxetmammifères Psittacoseetornithose
C.trachomatis Revêtementmuqueuxdel’homme conjonctivitenéonatale,trachome,urétrite,pneumonieinterstitielle
C.pneumonaie Réservoirhumain(transmissionexclusivement(inter-humaine
Pneumonieatypique
Habitat
PourChlamydiatrachomatisetC.pneumoniae,leréservoirdugermeestl’homme.
PourC.trachomatis,danslecasdutrachome,latransmissionsefaitàpartirduréservoirfamilialparlesmainssales,lespoussièresvéhiculéesparlevent.Danslecasdesmaladiessexuellementtransmissibles, latransmissionsefaitparcontactsexuel.
PourC.pneumoniae,latransmissionnesefaitdepersonneàpersonneparvoieaérienne.
PourC.psittaci,l’infectionhumaineestrare,ellesefaitparcontactessentiellementaveclesoiseaux,plusrarementaveclesmammifères.
Pouvoir pathogène
Chlamydiaestimpliquéedansplusieurstypesdinfections.
Spécialités C.trachomatis C. pneumoniae C .psittaci
Ophtalmologie Trachomeetconjonctivitedel’adulte
ORL Otite,sinusite
Pneumologie PneumopathietardiveduNNé
Pneumopathieatypiqueettrachéobronchites
Pneumopathieatypique
Gynécologiqueeturologique
Infectionsgénitalesbasseetsexes2hautechezles
Pédiatrie Pneumopathieetconjonctivitesnéonatale
Arthriteréactionnelle
Diagnostic bactériologique
Prélèvements :
Les prélèvements sont variables, ils dépendent de la localisation de l’infection. Leprélèvement doit être riche en cellule est placé dans un milieu de transport adéquat.
• Parécouvillonnagedansl’infectiongénitalebasse(endocol,urètre,conjonctivites).• Parponctionoubiopsiedanslescasdesinfectionsprofondes(endométrites,salpingites)
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• Prélèvementd’urines1erjet• Prélèvementsrespiratoiresparaspirationnaso-pharyngée,brossagebronchique,
liquidepleural.
Diagnostic direct:
LaméthodederéférencepourC.trachomatisestl’amplificationgénique(PCR).LarechercheestsouventcoupléeaveccelledeNeisseriagonorrhoeaeouplusrarementavecMycoplasmagenitalium.
PourC.pneumoniae,destroussesdedétectionsimplexoumultiplexsontproposés,leplussouventassociationavecM.pneumoniae.Diagnostic indirect :
− Sérologie:(Elisa,réactiond’immunofluorescence).− Infection génitale: La recherche d’anticorps anti C. trachomatis est utile dansle
diagnostic étiologique d’une infection haute chez la femme− Biland’infertilitéducouple.− Diagnosticd’uneartériteréactionnelleoudunsyndromedeFiessinger-leroy-Reiter,chez
l’homme.− Infectionpulmonaire:Larecherched’anticorpsantiC.pneumoniaesontutiledansle
diagnosticétiologiqued’uneinfectionpulmonairecommunautairehauteoubasse.
Résistance aux antibiotiques
L’étude de la sensibilité aux antibiotiques de Chlamydia ne se fait pas en routine, ellenécessiteuneculturecellulaireenprésencedeconcentrationscroissantesd’antibiotiques.
Sensibilité et résistance naturelle :
EtantdonnélecyclededéveloppementdeChlamydia,lesantibiotiquessusceptiblesd’avoirune activité doivent traverser plusieursmembranes, celle de la cellule hôte, celle de lavacuoleetcelledelabactérie.
LesChlamydiaprésententunerésistancenaturelleauxaminosides,àlavancomycine,auxquinolonesdepremièregénération,aumétronidazoleetàlacolistine.
Lesantibiotiquesquisontpotentiellementactifssontenordredécroissants:larifampicine,les tétracyclinesnotamment laminocyclineet ladoxycycline, les fluoroquinoloneset lesmacrolides.
Résistance acquise :larésistanceacquisesoustraitementestexceptionnelle.
Propositions thérapeutiques
Macrolidessinoncyclinesaprès8ansousulfamides.
Quinolonesdedernièregénération.
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Les spirochètes
Les spirochètes sont desmicro-organismes spiralés (hélicoïdaux), flexibles, à parois trèsminces.Lesspirochètessontdesbactériestrèsrépandues.Certainssontdescommensauxdesmuqueuses humaines, notamment desmuqueuses buccales, digestives et génitales.D’autres,quisontpathogènes,sontrangésdanslesgenresTreponema,BorreliaetLeptospira.
Treponema pallidum
Habitat
Reservoirstrictementhumain.
Pasdeporteurssains.
Pouvoir pathogène
Agentdelasyphilis,maladieàdéclarationobligatoire.
Présentedeuxstades,unstadeprécocequicouvrelapériodeinitialed’évolutiondedeuxans,
etunstadetardifquigroupelesaccidentssurvenantaprèsdeuxansd’évolution.
La syphilis est une maladie strictement humaine. L’infection humaine est habituellementtransmiseparcontactsexuelet,danslaplupartdescas,lalésioninfectantesiègesurlapeauou lamuqueuse des organes génitaux. Toutefois, dans 10% des cas, la lésion primaire estextragénitale (buccale, rectale).
Caractères bactériologiques
Caractères Morphologiques: Treponema palliduma de 5 à 15microns de long sur 0,2microndelarge.Samobilitéestcaractéristique:rotationetflexionsinusoïdales.Treponemapallidumnesecolorepasbienpar lescolorantshabituels.Onl’observehabituellementàl’étatfraisaumicroscopeàfondnoir,ouaprèscolorationspéciale(immunofluorescence,imprégnation argentique).
Caractères culturaux :Treponemapallidum,commetouslestréponèmespathogènes,n’apasencoreétécultivésurmilieuartificiel.
Caractères antigéniques :Treponemapallidumstimuleledéveloppement,chezl’homme,d’anticorps capables de colorerTreponema pallidumpar immunofluorescence indirecte,d’immobiliseretdetuerTreponemapallidumvivant,etdefixerlecomplémentenprésencedesuspensiondeTreponemapallidumoudespirochètesvoisins.
Treponema pallidumdéclenche aussi la formation d’un anticorps - appeléréagine- quipositivedesréactionsdefixationducomplémentetdesréactionsdemicro-agglutinationavecdessuspensionsaqueusesdelipidesextraitsdetissusanimaux(cardiolipide)fixéssurdescristauxdecholestérol.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements: sérosités dermiques du chancre et des lésions secondaires, sang pourrecherche des anticorps (sérodiagnostic).
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Diagnostic direct: Recherche du tréponème par examen aumicroscope à fond noir ouparimmunofluorescence ou par PCR.
Diagnostic indirect:Diagnosticsérologiquedelasyphilis(VDRL–TPHA–FTA-abs)
Propositions thérapeutiques
LetraitementreposesurlaPénicillineG.
Alternatives:Erythromycine,céphalosporines.
Une personne atteinte de syphilis a uneimmunité de surinfectioncontreT.pallidum.Toutefois,si lasyphilisesttraitéeprécocementetguérie,cettepersonnepeutànouveaucontracter la syphilis.
Leptospira
LesLeptospiressontdesbactériesspiraléesappartenantàl’ordredesSpirochètes.
Habitat
Lesrongeursreprésententleréservoirsauvageleplusimportantetassurentlapérennitédessouchesresponsablesduplusgrandnombredescashumains.
Laprésencedeleptospirespathogènesdansl’environnement(leseauxdoucesetlesboues),estl’undesélémentsessentielsdeleurtransmissionàl’homme,maisaussiauxanimaux.Lasurviedesleptospiresdansl’eaudouceetdanslessolshumidesàpHneutreoulégèrementalcalinestfavoriséeparlachaleur,l’humidité(àl’abridelalumièresolairedirecte),cequiexpliquel’incidenceplusélevéedelaleptospirosedanslazoneintertropicale.
LesMammifères infectéséliminentdes leptospires infectieuxpar voieurinairedans leurenvironnement, exposantainsi tout animal sensible àun risquede contamination.
Deuxmodesdecontaminationsontsouventévoqués,directeetindirecte,lapremière(contactaveclesurines,lavessieoulesreinsd’animauxinfectés)étantlamoinsfréquenteetrendantcomptedel’existencedemaladiesprofessionnelles(agentsdevoirie,agriculteurs,éleveurs,employésd’abattoirs,vétérinaires).Lacontaminationindirecte,quiestliéeàlaprésencedel’hommelorsdesesactivitésprofessionnellesoudeloisirsdansunenvironnementinfecté.
Caractères bactériologiques
Morphologiquement, ce sontde longset finsbacilleshélicoïdauxavecuneextrémitéencrochet.Enmicroscopieoptique, ilsnesontvisiblesqu’avecunmicroscopeà fondnoir.
La classification sérologique des Leptospires pathogènes distingue plus de 230 sérovarspathogènes, regroupés selon leur proximité en sérogroupes.
Pouvoir pathogène
Agentdelaleptospirose,quiestunemaladieinfectieusemajeure.Cettemaladieestàlafoisunezoonose(maladiecommuneàl’hommeetàuneouplusieursespècesanimales)etunemaladieenvironnementale;sonépidémiologieestdoncparticulièrementcomplexe.
Lessignesetsymptômeslesplusfréquentsdanslescasdeleptospirosesontlafièvre,lescéphalées,lesmyalgiesetl’ictèredansuncontexted’hyperleucocytose,dethrombopénieetd’inflammation(augmentationsignificativedelaCRPetdelavitessedesédimentation).
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Laformegravelaplusanciennementreconnueetlapluscaractéristiqueestconnuesousle nomde syndromedeWeil qui combine des atteintes hépatiques et rénales avec deshémorragies. En l’absence de traitement, l’insuffisance rénale peut s’accompagner d’unétatdechocetd’unedéfaillancepolyviscéralerapidementmortelle.Uneautreformegravede leptospirose, reconnueplus récemment,estconstituéed’unehémorragiepulmonairesévèreà l’issue fréquemment fatale.
D’autres formes cliniques existent, comme des méningites ou, plus tardivement aprèsl’infection,desuvéites.Toutefois,lesformesfébrilespures,pseudo-grippalessontdeloinles plus fréquentes.
Diagnostic biologique
Diagnostic direct:− L’isolementdesleptospiresàpartirdesprélèvementsdesangoud’urinenécessiteun
délaide15joursà4mois.Cetisolementprésenteunintérêtcertainpourlesétudessurlaleptospirose(notammentlasurveillanceépidémiologique).
− Une détection du génomedes leptospires par PCR en temps réel est enmoyennepossibledèsl’apparitiondespremierssymptômesetjusqu’à8joursaprèsl’apparitiondessymptômesdans lesangdespatients,puisparfoisau-delàde15 joursdans lesurines.
Diagnostic indirect(anticorpsanti-leptospiresproduitsenréponseàl’infection)− LeTestdeMicro-Agglutination(MAT)pourlediagnosticsérologiquedelaleptospirose.
pour la mise en évidence et le titrage des anticorps sériques mais aussi pourl’identification et le sérotypage des souches isolées.
− Les tests rapidesunitaires surbandelettedenitrocellulose (dispstick-assay)pour le
dépistage.
Propositions thérapeutiques
Lesleptospiressonthabituellementsensiblesàlaplupartdesantibiotiques.Lestraitementsstandardsreposentsurl’utilisationdepénicillines(ampicilline,amoxycilline,pénicilline),detétracyclines(oxytétracycline,doxycycline)oudefluoroquinolones(ciprofloxacine).
Borrelia
LesBorreliasontdesbactériesspiraléesdelafamilledesSpirochètescomprenantdiversesespècesetresponsablesd’infectionsdifférentes(borrélioses)classéesen:
-MaladiedeLymeliéeenEuropeàtroisespèces:B.burgdorferi,B.gariniietB.afzelii-FièvresrécurrentesdontcelleàBorreliarecurrentis
-Maladiesanimalesliéesàd’autresespèces
Cesbactériesdeculturetrèsdifficilesonttransmisespardesinsectesvecteurshématophagestelsquelespoux(Pediculushumanuscorporis)pourB.recurrentis.
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Habitat
Transmiseparlespiqûresdetiquescontaminées.Cetteborréliosemontreunerépartitionlimitéeàl’hémisphèrenordetàunealtitudeinférieureà1000m.
Les individus lesplusexposéssontceuxtravaillantà l’extérieur tels jardiniers,campeurs,marcheurs, chasseurs. Les tiques se positionnent à l’extrémité des herbes dans l’attented’uneproie:mammifèresdontlescervidés,lescanidés,voirel’homme,lesrongeurs.Lesmammifères peuvent ainsi contracter la borréliose de Lyme ou encore être porteurs detiques susceptibles de piquer.
Pouvoir Pathogène
Borreliaburgdorferi:AgentdelamaladiedeLyme
Cettemaladiesecaractériseparlaprésenced’unétatgrippals’accompagnantdefrissons,defièvre,demauxdetête,ouencored’arthralgies.Lesignelepluspathognomoniqueestlaprésenced’unetâchecutanéeronde,érythémateuseàl’endroitdelapiqûredetique.
Enl’absencedetraitement,lamaladieévolueparunearthrite,pardessignesneurologiquestels engourdissement, douleurs insomniantes, paralysie des muscles faciaux ou desmembres.
Diagnostic biologique
Diagnostic direct:presqueimpossibleenraisondesdifficultésdeculture,mêmesurmilieuspécifique.
Diagnostic indirect : le diagnostic sérologique est obtenu soit par immunofluorescenceindirecte(IFI)soitparELISA.Cesréactionsontunespécificitémédiocre,enparticulieràlaphase initiale.
LatechniqueparWestern-blotpeutêtreindiquéepourlaconfirmationd’unpositif.
L’amplificationgénique(PCR).
Propositions thérapeutiques
Letraitementestsimple,àbasedetétracyclinestelleladoxycycline.
Chezl’enfant,unepénicillineserapréféréecommel’amoxicilline.
Devantuneformesévère,unecéphalosporinedetroisièmegénération(ceftriaxone)seraprivilégiée.Parmi lesmacrolides, l’azithromycinepeutêtreprescrite.
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Anaérobies
Les germes anaérobies constituent un ensemble de germes pour lesquels l’oxygène esttoxique.Ainsi,leurcroissanceestfavoriséepartoutesituationentraînantladiminutiondel’oxygène tissulaire.
Si l’épidémiologiedes infectionsàanaérobiesestbienconnuechez l’adulte, lesdonnéeschez l’enfant restent pauvres.
Classification des anaérobies
Lesanaérobiessedivisentendeuxgroupesquisedifférencientparleurpouvoirpathogène,leurhabitat,etleurscaractèresbactériologiques:
Classificationdesanaérobiesresponsablesd’infectionshumaines
Flore exogèned’origine tellurique
Clostridium
C.perfringens
C.tetani
C.botulinum
C.difficile
Flore endogène commensale florede Veillon
CoquesGrampositif Peptococcus,peptostreptococcus
CoquesGramnégatif Veillonella
BacillesGrampositif Eubacterium,Bifidobacterium,PropionibacteriumActinomyces
BacillesGramnégatif Bacteroides,Provotella,Fusobacterium
Conditions de prélèvement
Les conditions de prélèvement sont à respectertoute en précisant la recherche desanaérobies sur le bon d’examen:
− Dans une lésion fermée, le pus ou les sérosités doivent être prélevées à l’aiguille.la seringue est envoyée au laboratoire après avoir remplacé l’aiguille par un petitbouchon en plastique.
− Dansleslésionsouvertes,leprélèvementpeutêtreeffectuéàl’aided’unécouvillonspécialpermettant lemaintiende l’anaérobiose.
− Danslescasdeshémocultures,ilfautévitertouteentréedansd’airdanslesflaconsdestinésàlaculturedesanaérobies.
Infections à anaéorobies et germes en causes
La fréquence paraîtmoindre chez l’enfant que chez l’adulte, sans doute en raison de lamoindre fréquence des maladies débilitantes.
Lediagnosticestde:− Présomptionselonlesiègedel’infection(abdominal,gynécologiquehaut)ouletype
del’infection(abcèsdupoumon,dufoie,ducerveau)− Probabilité:formationdugaz,odeurputrideounauséabonde.− Bactériologie:polymorphismeàl’examendirect.
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Germesencausesdanslesinfectionsàanaérobies
Type,siège/bactérie Clostridium Bacteroides Peptostreptococcus Fusobacterium
Gangrènegazeuse +++ +
Infectionabdominale ++ +++ ++ +
Gynécologique ++ ++ ++
Pulmonaire ++ ++ ++
Cérébrale ++ ++ ++
Dentaire,cervico-faciale ++ ++ ++
Résistance aux antibiotiques La sensibilité des germes anaérobies aux différents antibiotiques est variable selon lesfamilles:
Touslesanaérobiessontrésistantsauxaminosides,pardéfautdepénétration.
Parmilesmacrolides,laclindamycine,restetrèsactive.
Lesphénicolésconserventuneexcellenteettrèslargeactivité.
Vis-à-visdesb-lactamines,ondistingue2groupes:• Lesanaérobiessontgénéralementrésistantsparl’intermédiaired’unebêta-lactamase:
Bacteroidefragilis,certainsClostridiumsnotammentC.difficile,Fusobacterium(¼dessouches).
• Lesautresanaérobiessonthabituellementsensibles,mêmeàlapénicillineGoul’ampicilline.
Les 5 nitro-imidazoles (métronidazole)restent le traitement de choix , régulièrementactifssur tous lesanaérobies,à l’exceptiondecertainscoques (Peptostreptococcus),desPropionibacterium et des Actinomyces. Les métabolites engendrés sont cytotoxiquespar action sur l’ADN. Ce mode d’action est spécifique des bactéries anaérobies et desprotozoaires.DesBacteroidesrésistentouontunesensibilitéréduiteaux5-nitro-imidazoléspar l’existence très probable d’une 5-nitro-imidazole réductase.
Activitéanti-anaérobiedesdifférentsantibiotiques:
Antibiotique Activité antibactérienne utile
A.fusidique AnaérobiesGrampositif:Peptostreptococcus+Clostridiumperfringensetdifficile
PénicillinesGetV Clostridiumsaufdifficile,FusobacteriumAutresanaérobiessaufBacteroidesfragilis
Carbapénèmes .AnaérobiesGrampositifetnégatifdontBacteroidesfragilis
Céfoxitine AnaérobiesàGramnégatiftypeBacteroidesfragilis
Amoxicilline+AcideclavulaniqueSulbactam
Bacteroidesfragilis
Glycopeptides Clostridiumdontdifficile
nitro-imidazolés-5 Antibiotiquedechoix
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Macrolidesvrais CoccietbacillesanaérobiesàGrampositif(Clostridium)etnégatif(Bacteroides).Propionobacterium
Synergistines AnaérobiesàGrampositifetnégatif
Phénicolés Clostridium,Fusobacterium,Bacteroides,Actinomyces
Rifamycines Clostridium,Bacteroides
Aminosides Inefficaces
Propositions thérapeutiques
Lespropositionsthérapeutiquessontexposéessurcetableau:
Infectionsintra-abdominales
AppendicitePéritoniteSigmoiditeAngiocholite
Infectionmixte:entérobactériesBacteroides+
métronidazole+C3Gmétronidazole+AmoxicillineA.clavulaniqueImipénème
Infectionsbroncho-pulmonaires
AbcèsInhalationempyèmes
PrevotellaPeptostreptococcusFusobacteriumBacteroides
bêtalactamine+métronidazole
Infectionsintracrâniennes
MéningitesAbcès
FusobacteriumBacteroides
Thiamphénicol+métronidazolebêtalactamine+métronidazole
Bactériémies BacteroidesFusobacteriumProvotellaClostridium
Atteintespharyngiennes
Amygdalites FusobacteriumProvotella PénicillineVoumétronidazole
Infectionsbucco-dentaires
Périodontites FusobacteriumPeptostreptococcus
Spiramycine+métronidazole
Infectionsdesvoiesaériennessupérieures
RhinitesSinusites FusobacteriumProvotellaPeptostreptococcus
AmoxcillineA.clavulanique
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Bactéroides Fragilis
BacillesanaérobiesàGramnégatif.
Habitat
Intestindel’Hommeetdesanimaux
Cavitébuccale
Lamuqueusegénitale
Caractères bactériologiques
Caractèresmorphologiques:bacillesàgramnégatif,àmobilitévariable,nonsporulé.
Caractèresculturaux:anaérobiestricte,cultivelentementsurgélosericheausang.
Caractèresbiochimiques:absenced’oxydase.
Pouvoir pathogène
Sepsis,pneumoniesencasdepathologied’inhalation,cellulites,abcès(cerveau,poumon,foie…),péritonite,suppurationsdelaparoi...
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Pusdivers,biopsie,sang
Diagnostic direct:ilreposesurl’isolementetl’identificationdelabactérie.Ladifférentiationsefaitsurlacultureenprésenceduvertbrillant,enprésencedelabileetlasensibilitéàcertainsantibiotiques(kanamycine,colistine,vancomycine).
Résistance aux antibiotiques
Comme toutes les bactéries anaérobies, les Bactéroides fragilis sont intrinsèquementrésistantesauxaminosides,parabsencedemécanismedetransportactiftransmembranairede cesantibiotiques.
Laprésenced’uneBêtalactamaseparticulière,chromosomique,noninductible,inhibéeparl’acideclavulanique, lesulbactamet le tazobactam, confèreà labactérieunerésistanceàl’ampicilline,céphalosporinesdepremièregénérationetaucéfuroxime.L’amoxicilline+acideclavulaniqueresteactifdanscecas.
Larésistanceaumétronidazoleetauchloramphénicolrestetoutàfaitexceptionnelle.Cetterésistancedoitêtretoujourscontrôléepouréliminerunproblèmetechnique.
Propositions thérapeutiques
• Antibiotiquesconseillé:Métronidazole+++• Alternatives:Amoxicilline+Acideclavulanique,imipénème,phénicolés,macrolides.• Lespénicillines,lescéphalosporinesetlesaminosidessontinactifs
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Clostridium
Anaérobiestelluriquessporuléssetrouvantdanslesol,l’airetlespoussières.
BacillesàGrampositifdugenreClostridium.
Troistypes:Difficile,Perfringens,Tétani,Botulinum.
Habitat
Intestindel’Hommeetdesanimaux
Environnement:sol,végétaux…
Caractères bactériologiques
ClostridiumtetaniBacillestrèsfinsgrampositifcapsulésavecunesporeterminaleentêted’épingle,trèsmobileAnaérobiestricte,cultureennappesurgéloseausang,odeurdecornebrûlée
Clostridiumdifficile
Bacillesassezfinsdroitscapsulésetsporulés,mobiles.Anaérobiestricte,culturesurgéloseausangtrèssensibleàl’oxygène,avecuneodeurde+++purin
Clostridiumperfringens Bacilles gram positif, trapus droits , capsulés , spores non visibles,immobilesAnaérobiestricte,culturesurgéloseausang,avecdescoloniesgrosses
Clostridiumbotulinum Bacilles gram positif trapus droits capsulés et sporulés, mobiles.Anaérobiestricte,culturesurgéloseausang,avecdescoloniesgrosseshemolytiques
Pouvoir pathogène
Clostridiumtetani
Tétanos:diagnosticcliniqueToxineneurotrope
Clostridiumdifficile
ColitepseudomembraneusepostantibiothérapieRarement:péritonite,abcèsintraabdominal,infectiondeplaiechirurgicale
Clostridiumperfringens
Myonécroses,bactériémiesdupostpartum,pneumonienécrosante(toxineA)Entérocolitenécrosante(toxineB)Surinfections,intoxicationsalimentairesbénignes
Clostridiumbotulinum
Botulisme:duegénéralementàuneintoxination(ingestiondetoxinepréforméedansl’aliment)maisbeaucoupplusrarementàunetoxi-infectionBotulismeparblessure,botulismedunouveau-né,botulismechezl’immunodéprimé
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Diagnostic bactériologique
Prélèvements:Pusdivers,biopsie,sang,selles,alimentssiintoxication.
Clostridiumtetani
DiagnosticdirectparisolementdelabactérieetidentificationRecherchedelatoxineparPCR
Clostridiumdifficile
DiagnosticdirectparisolementdelabactérieetidentificationRecherchedetoxinesAetBàpartirdessellesoudescoloniespartestsrapidesouELISA
Clostridiumperfringens Diagnosticdirectparisolementdelabactérieetidentification
Clostridiumbotulinum DiagnosticdirectparisolementdelabactérieetidentificationRecherchedetoxinesdanslesérumoualimentsuspect
Résistance aux antibiotiques
Comme toutes lesbactériesanaérobies, les clostridiums sont intrinsèquement résistantsauxaminosides.Parcontre,ellessontgénéralementsensiblesauxpénicillines.Larésistanceaumétronidazolerestetoutàfaitexceptionnelle.
Clostridiumtetani
Bonne activité de toutes les bêtalactamines, chloramphénicol,lincosamides, vancomycine et métronidazole.
Clostridiumdifficile
RésistancenaturelleaucéfotaximeRésistance fréquente: macrolides et lincosamides, tétracyclines,chloramphénicolSensibilitéconstante:vancomycine,métronidazole,acidefucidique
Clostridiumperfringens
Bonne activité de toutes les bêtalactamines, chloramphénicol,lincosamides, vancomycine et métronidazole.DeraressouchesrésistantesàlaPéniGparmodificationdelacibleonété signalées.
Clostridiumbotulinum Bonneactivitédetouteslesbêtalactamines
Propositions thérapeutiques
Clostridiumtetani
PénicillineG+++Alternatives:amoxicillineoucyclinesaprès8ans.
Clostridiumdifficile
Antibiotiquesconseillés:métronidazole.Alternatives:vancomycineorale.
Clostridiumperfringens Antibiotiquesconseillés:PénicillineG,métronidazoleAlternatives:Synergistines,phénicolés,quinolones
Clostridiumbotulinum SérothérapieTraitementsymptomatique.
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Les mycobactéries
LeGenreMycobacteriumestleseulgenredelafamilledesMycobacteriaceae.
Enpratique,lesmycobactériessontclasséesen:• Mycobactériestuberculeuses:bacillestuberculeux(BK)
C’estuncomplexeregroupantlesespèces:M.tuberculosis,M.bovis,M.africanum• Mycobactériesnontuberculeuses:
M.lèpreae(agentdelalèpre),
Autres mycobactéries atypiques: infections opportunistes chez les patientsimmunodéprimés.
Habitat
L’hommemalade:latuberculosepulmonaireestlaformelapluscontagieuse.
La transmission est directe : interhumaine par voie aérienne (inhalation de gouttelettessalivaires contaminées) ou plus rarement indirecte (M. bovis) par ingestion d’aliments
d’origine animale contaminée (lait, fromage non pasteurisé).
Caractères bactériologiques des mycobactéries tuberculeuses
LesbactériesdugenreMycobacteruimsontdesbacillesimmobiles,rectilignesoulégèrementincurvés,aérobies strictes,non sporulésnoncapsulés. Leurparoiest très richeenacidemycoliquecequileurconfèreleurpropriétédecoloration:acido-alcoolo-résistance.
M.tuberculosisontuneculturelentede4semainesà2mois.
Pouvoir pathogène
Lapathogénicitédesmycobactériesn’estpasliéeàlasécrétiondestoxines,enzymesouàd’autresproduitsélaborés,elleestfonctiondel’immunitéantituberculeusedel’hôte:(rôledesmacrophagesetdeslymphocytesTcompétents).
M. tuberculosis : 2typesdinfections:• Tuberculosepulmonaire:formelaplusfréquente(90%descas),caractériséeparune
toux lentement progressive + les signes généraux (fièvre 38°C, sueurs profuses etnocturnes,anorexie+amaigrissement,asthénie)
• Tuberculoseextrapulmonaireparfois,ladisséminationsanguineestresponsabledesformesextrapulmonairesavecdesmultipleslocalisations:méningites,ganglionnaires,péritonéales,ostéoarticulaires.
Diagnostic bactériologique
Prélèvements:doiventêtreréalisésavanttouteantibiothérapiesinonarrêt2-3joursavant.Prélèvementsvariésenfonctiondelalocalisation.
Tuberculosepulmonaire:• Expectorationsmatinal2à3joursdesuite• Aspirationbronchique(plussensible)++• Tubagegastrique(enfants)
Tuberculoseextrapulmonaire:PrélèvementsenfonctiondelalocalisationIlsdoiventêtreréalisésavanttouteantibiothérapiesinonarrêt2-3joursavant.
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Diagnostic direct à partir du prélèvement :
La coloration spécifique de Ziehl-Neelsonmet en évidence les Bacilles Acido-Alcoolo-Résistants (BAAR). Un examen positif est exprimée en nombre de BAAR / champs.
La culture est indispensablepourlediagnostic.LeBKestunebactérieàculturedifficileetnécessitedesmilieuxdeculturespéciaux.Lamultiplicationestlente,lescoloniessonttrèscaractéristiques(aspectenchoufleur).
Diagnostic direct par biologie moléculaire : technique intéressante pour le diagnosticrapidedirectementàpartirduprélèvement.Ellepermetégalementdedétectercertainesrésistancesantibacillaire telque la résistanceà la rifampicine.
Résistance aux antibiotiques
Résistance aux anti-bacillaires aux Maroc :
Uneétuderécenteincluant168souchescolligéesentre2010et2012,atrouvéuntauxderésistancede11,3%etquelesMDRreprésentaient3%dessouchesisolées.(N.Bouklataetal,PLOSONE/2015).
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Nocardia
Habitat
Lesol,lavégétationenputréfaction,lesbouesd’épuration,l’eauetlesplantes.
Caractères bactériologiques
Les espèces du genreNocardiasont des actinomycétales; il existe plus de 70 espèces àl’intérieurdecegenre,dontenviron25qui sontpathogèneschez l’homme.CesontdesbactériesaérobiesstrictsàGrampositifmesurantde0,5à1,0μmdediamètreavecdeshyphes végétatifs ramifiés qui se divisent en bâtonnets et en coques pléiomorphes.
Pouvoir pathogène
Les infections sont principalement des infections opportunistes. Les patientsimmunodéprimés courent un risque accru de contracter une nocardiose. Les infectionsnocardiales semanifestent sous trois formes principales : pulmonaires, généralisées oucutanées.
Les infections pulmonaires dûes en grande partie à Nocardia asteroïdes entraînenthabituellement une bronchopneumonie aiguë, chronique ou récidivante qui se propageparfoisauxcavitésetà laplèvre.L’infectionpulmonairepeutmeneràdescomplicationsgénéraliséesouneurologiquescommeuneméningiteetdesabcèsaucerveau.LesabcèscérébrauxcausésparlesbactériesdugenreNocardiasontsouventlocalisésauniveaudutronccérébral,desganglionsdelabaseetducortexcérébral,etletauxdemortalitédespatients présentant de tels abcès cérébraux est d’environ 50%.
Les infections généraliséescauséesparNocardiasontraresetsurviennentsouventchezlespersonnesimmunodéprimées.
Les infections cutanées, appelées mycétomes, causées principalement par Nocardiabrasiliensis,Nocardia madurae, sont caractérisées par des pustules, de la fièvre, unelymphadénitedouloureusedanslesganglionslymphatiquesenvironnants,unabcèsetunécoulement jaunâtre ou blanchâtre granuleux.
Diagnostic bactériologique
Examen direct : souvent négatif. Bacille à Gram positif ramifié, irrégulièrement coloré,présentant un aspect moucheté (colonies en forme de “balle de coton”)
Croissance lente surmilieux enrichis : de 3 à 5jours,mais peut parfois durer de 2 à 3semaines
Diagnostic par PCRavecdesamorcesspécifiquespourlegenreNocardiasp.Résistance aux antibiotiques
Laplupartdesespèces sont sensiblesau triméthoprime-sulfaméthoxazole,à l’amikacine,àl’ampicilline,auxcéphalosporinesàlargespectre,à laminocycline,àl’érythromycine,àlaciprofloxacine,àlaclindamycine,àl’imipénèmeetaucotrimoxazole,maisrésistentàlapénicillineetauxagentsantituberculeuxetantifongiques.
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Propositions thérapeutiques
Traitementempiriqueavantidentificationetantibiogramme:bithérapieoutrithérapie
•Imipénème+amikacine
•Céphalosporinede3egénération(C3G)+amikacine
•Cotrimoxazole+amikacine
•Cotrimoxazole+C3Gouimipénème+amikacine
•Alternatives:linézolide(efficacesurN.farcinicaetN.transvalensis)Traitementenfonctiondelalocalisationdel’infection(àadapterselonl’antibiogramme):
• Pneumopathie/pleuropneumopathieàNocardia(étatcliniquepeusévère):Cotrimoxazole
• Pneumopathie/pleuropneumopathieàNocardia(étatcliniquesévère):• Cotrimoxazoleouimipénème+amikacineouC3G+amikacine• Localisationcérébrale:CotrimoxazoleàfortesdosesouC3Gouimipénème(ou
méropénème)+amikacine• Atteintesdisséminées:imipénème+amikacineouCotrimoxazoleàfortesdoses.
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Règles d’Or de la Lecture interprétative de l’antibiogramme (CASFM 2016)
1. Streptocoques
Streptocoques et Bêtalactamines :
LasensibilitéauxbêtalactaminesdesstreptocoquesdesgroupesA,B,CouGsedéduitdelasensibilitéàlapénicillineG.
LesstreptocoquesdugroupeA,B,CouGetlesstreptocoquesviridansneproduisentpasdebêta-lactamase.L’associationàuninhibiteurdebêta-lactamasen’apporteaucunbénéfice clinique.
Encasd’infectionsévère,d’écheccliniqueoudevanttoutesouchedepneumocoquedesensibilitédiminuéeauxBêtalactamines,ilyalieudedéterminerlaCMId’aumoinsunedesbêtalactaminesdontlespropriétéspharmacodynamiquessontcompatiblesavecuneefficacitéthérapeutique(amoxicilline,céfotaxime,ceftriaxone).
Le Méropénème est le seul carbapénème recommandé dans les méningites. En casd’utilisation pour le traitement d’une méningite, la CMI du méropénème doit êtredéterminée.
Encasdepneumonie,siunedosede1,2gx4estutilisée,lessouchesayantuneCMI≤0,5mg/Lpeuventêtreinterprétéescommesensibles.
Encasdepneumonie,siunedosede2,4gx4ou1,2gx6estutilisée,lessouchesayantuneCMI≤1mg/Lpeuventêtreinterprétéescommesensibles.
Encasdepneumonie,siunedosede2,4gx6estutilisée,lessouchesayantuneCMI≤2mg/Lpeuventêtreinterprétéescommesensibles.
Pneumocoque et Fluoroquinolones : Il est déconseillé d’utiliser une quinolone antipneumococciquepourletraitementd’uneinfectionàpneumocoqueencasd’expositionpréalabledansles3moisprécédentsàunequinolone,quellequ‘ensoitlaraison,àcausedurisque,encasdesélectionpréalabledemutantsrésistantsdebasniveau,d’écheccliniqueliéàlasélectiond’unenouvellemutationdetraitement.
Streptocoques et aminosides :Les Streptocoques présentent une résistance de basniveau aux aminosides. Cependant, l’association avec des inhibiteurs de la paroibactérienne (pénicillines, glycopeptides) est synergique et bactéricide vis-à-vis dessouchessensiblesàcesantibiotiquesetneprésentantpasunerésistancedehautniveauaux aminosides. L’acquisition d’une résistance de haut niveau (HNR) abolit cet effetsynergique bactéricide.
L’espèce E. faeciumproduit une enzyme chromosomique qui abolit la synergie entrepénicillines/glycopeptides et aminosides (sauf gentamicine et streptomycine).
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2. Entérobactéries
Entérobactéries et céphalosporines de troisième génération : PourlesEntérobactéries
degroupe3(Enterobacterpp,Citrobacterfrendii,Proteae..):SiuneentérobactériedugroupeIIIestsensibleinvitroaucéfotaxime,àlaceftriaxoneouàlaceftazidime,l’utilisationenmonothérapieducéfotaxime,delaceftriaxoneoudelaceftazidimeestdéconseilléecarelleexposeau risquedesélectiondemutants résistants. La sélectiondemutantsrésistantsauxcéphalosporinespardérépressiondelacéphalosporinasenaturellepeutsurvenirdurantletraitement.L’utilisationd’unecéphalosporinede3èmegénérationenassociationavecunaminosidepourraitégalementconduireàunéchecthérapeutiqueparlasélectiondemutantsencasdefoyerprofondoùlesaminosidesnediffusentpas.UneassociationauxFluoroquinolonesacependantétérapportéecommepouvantévitercettesélectiondemutantsrésistantauxcéphalosporinesde3èmegénération.Lerisquedesélectionestabsentoutrèsdiminuéaveclescéphalosporinesde4èmegénération(céfépime,cefpirome)quinesontpashydrolyséesparlescéphalosporinasesquelquesoitleurniveaudeproduction.
Entérobactéries et BLSE:Laprésenced’uneBLSEn’interfèrepassur lacatégorisationdel’isolatclinique,certainsisolatsbactériensquiproduisentdesBLSEsontcatégorisés«sensibles»auxcéphalosporinesde3èmeet4èmegénérationetsontrapportéscommetels..Cependant,ladétectiondesBLSEresteindispensablepourdesobjectifsautresquethérapeutiques(épidémiologie,mesured’hygièneetd’isolement,parexemple).
Entérobactéries et Carbapénèmes:Ilfautconsidérercommesuspected’Entérobactériesproductricesdecarbapénèmases(EPC),toutesouchedesensibilitédiminuée(I/R)àaumoinsl’unedescarbapénèmes.L’ertapénèmeestlecarbapénèmequipossèdelameilleuresensibilitépourladétectiondesEPC.Laprésenced’unecarbapénèmasen’interfèrepassurlacatégorisationdel’isolatcliniqueetlessouchessensiblesauxcarbapénèmessontrapportéscommetels.Ladétectiondescarbapénèmasesestcependantrecommandéesurleplanépidémiologiquepoursurveilleretcontrôlerleurdiffusion.
Entérobactéries et Fluoroquinolones : La résistance aux fluoroquinolones est croiséeentre lesdifférentesmoléculesmaissonniveaud’expressionpeutvarierpourchaquemolécule.
Colistine:Enraisondel’absencedecorrélationCMI/diamètre,ilyalieudedéterminerlaCMIdelacolistineparmicrodilutionencasd’utilisationthérapeutique.Tigécycline:Latigécyclineauneactivitédiminuéevis-à-visdeMorganellaspp.,Proteusspp.etProvidenciaspp.A.LesdiamètrescritiquessontvalidéspourE.coliseulement.PourlesautresEnterobacteriaceae,ilyalieudedéterminerlaCMI.
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3. Staphylocoques
Staphylocoques et Bêtalactamines : Les souches de staphylocoques résistantes à lacéfoxitineoupossédantungènemecadditionnelouexprimantunePLP2additionnelle(PLP2a, PLP2c) doivent être interprétées résistantes à la méticilline et à toutes lesbêta-lactamines (pénicillines associées ou non à un inhibiteur de bêta-lactamase,céphalosporinesetcarbapénèmes),saufàlaceftarolinequipossèdeuneactivitésurlesstaphylocoques résistants à l’oxacillinemais dont l’activité doit être confirmée.
Staphylocoques et Gentamicine : InterprétationvalablepourNétilmicine.Lessouchesrésistantes à la gentamicine sont résistantes à l’ensemble des aminosides (saufstreptomycine).
Staphylocoques et Fluroquinolones: La résistance aux fluoroquinolones est croiséeentre lesdifférentesmoléculesmaissonniveaud’expressionpeutvarierpourchaquemolécule.Lessouchescatégoriséessensiblesàlanorfloxacinesontrenduessensiblesàlaciprofloxacine,àlalévofloxacine,àlamoxifloxacineetàl’ofloxacine.Pourlessouchesnonsensiblesàlanorfloxacine,chaquefluoroquinolonedoitêtretestéeindividuellement.
StaphylocoquesetGroupeMLS:Macrolides , lincosamideset synergistine :De rareséchecs cliniques ont été rapportés par sélection de mutants constitutifs résistantsen présence d’une résistance inductible à la clindamycine. En cas de résistance à laclindamycine, l’activité de la pristinamycine est diminuée.
Staphylocoques et Glycopeptides:Pourtous lesstaphylocoques, ladéterminationdelasensibilitéauxglycopeptidesnedoitpasêtreréaliséepardiffusionenmilieugélosé.LaseuleméthodederéférencepourladéterminationdesCMIdesglycopeptidesestlamicrodilution.Cependant,lesCMIpeuventégalementêtreestiméesparlesméthodesdedilutionenmilieugéloséoudediffusionengradient.
4. Pseudomonas :
LePseudomonasaeruginosarésistenaturellementauxaminopénicillines,l’associationamoxicillineacideclavulanique,céphalosporinesde1èregénération,céphalosporinesde2èmegénération,cefotaxime,ceftriaxone,cotrimoxazoleetphénicolés.CesantibiotiquesnedoiventpasêtreutilisésdanslesinfectionsàPseudomonasaeruginosa.Imipénème:Unerésistanceisoléeauxcarbapénèmescorrespondàuneimperméabilitéspécifique.Cetterésistancen’estpascroiséeaveclesautresbêta-lactamines.
Colistine:Enraisondel’absencedecorrélationCMI/diamètre,ilyalieudedéterminerlaCMIdelacolistineparmicrodilutionencasd’utilisationthérapeutique.
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Références bibliographiques
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http://www.mdconnects.com/articles/284/20140127/new-unusually-large-virus-kills-anthrax-agent.htm.« Anthrax buried for good » sur Washington Times, 2003
Ceguideseveututileetpratiqueetproposeàtraverssesfichesuneépidémiologieclairedes
agents infectieux, leursprincipauxcaractèresbactériologiqueset lesbasesdudiagnostic
biologique.Lesrésistancesnaturellesdecesbactériesauxantibiotiquesetlesprincipales
résistancesacquisesdéveloppéspouréchapperàl’actiondesantibiotiquesontégalement
étéprésentéesdemanièrepréciseetclaire.
Ceguidepermetégalementderapporterl’épidémiologienationaledescertainebactéries
pourmieuxciblerlesagentsantiinfectieuxàutiliserpourchaquesituationclinique.
Cereceuilestimportantpourlacommunautéhospitalièreetpourlasantépublique.Ilest
indispensable dans la formation des jeunesmédecins et la formation continue de tous
lesprofessionnellesdeSanté. La lecturedeceguideserabénéfiqueàtous lescliniciens
impliqués dans la prise en charge des patients infectés et permettra la compréhension
des étiologies desmaladies infectieuses et la simplification du volet fondamental de la
microbiologie.
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